Sermons 2010

Provisions spirituelles et attribut Al-Hasib

Intérieure de la mosquée Baitul-Futuh - Londres
Intérieure de la mosquée Baitul-Futuh - Londres

Dans son sermon du 19 mars 2010, Sa Sainteté le Calife a parlé davantage au sujet des dons que Dieu accorde à l’homme, en disant que Rizq (subsistance ou provision) ne signifie pas uniquement richesses matérielles, mais comprend aussi toute aptitude spirituelle octroyée à l’homme. Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w) a reçu de la part de Dieu cette provision dans toute sa plénitude et il l’a distribué dans une grande mesure à ses compagnons. Le Saint Coran est la subsistance spirituelle par excellence.

La sunnah (pratique) du Saint Prophète Muhammad (s.a.w) et ses directives sont autant de joyaux qu’il a accordés à ses compagnons. Son avènement a auguré une nouvelle ère dans l’histoire de la foi ; des centaines de milliers de personnes qui étaient spirituellement mortes ont été ainsi ranimées. Selon les prédictions du prophète de l’Islam, les musulmans allaient négliger au fil du temps cette subsistance spirituelle et chuter dans la décadence. Mais il avait aussi prophétisé l’avènement du Messie Promis et de l’Imam Al Mahdi, celui qui allait distribuer de nouveaux ses joyaux de la spiritualité.

La tâche du Messie Promis (a.s)

À ce propos, Hadrat Mirza Ghulam Ahmad (as), le Messie Promis et Imam Al Mahdi déclare :

« … je veux présenter le hadith qui se trouve dans le recueil d’Abu Dawud et faire mention de son application. Dans cette prophétie, il est dit qu’une personne venant de Samarkand soutiendra la famille du Prophète (s.a.w) et il incombera à tout croyant de l’aider. [Dieu] m’a révélé que cette prophétie ainsi que celle de la venue du Messie – qui sera l’imam des musulmans et un des leurs ­– concernent le même sujet. Et ces deux prophéties s’appliquent à ma personne. Deux signes distinctifs sont liés à la venue du Messie : il réformera les musulmans, qui se trouveront au cours de cette période au comble de leur décadence et il mettra fin à leur dénuement spirituel en leur accordant des joyaux et des trésors de connaissances. [Il sera si généreux] qu’en fin de compte les gens vont se lasser [de ces richesses]. Et tout chercheur de vérité sortira ainsi de sa misère spirituelle. Ces mets, purs et copieux, de vérité et cet élixir de science seront accordés à tous ceux qui en sont affamés et assoiffés. On va remplir leur giron des perles de savoir et on va leur présenter le flacon renfermant l’essence du Saint Coran. » (Izalah Awham – Ruhani Khazain, volume 3, note de bas de page, pages 141 à 142)

Trésors Spirituels

Voilà donc le trésor spirituel que le Messie Promis (a.s) est venu distribuer, mais il est des malchanceux qui ne veulent pas en profiter. D’autres, par contre, sont en quête de ces trésors et en profiteront certainement. Le Messie Promis (a.s) nous a offert ces joyaux afin que nous puissions nous rapprocher de Dieu et afin d’emplir les coeurs de l’amour pour le Saint Prophète Muhammad (s.a.w). Il est venu afin de prouver la suprématie de l’Islam sur tout autre religion.

Tous ceux qui comprennent la langue ourdou et peuvent lire les livres du Messie Promis (a.s) dans cette langue, doivent profiter de ses écrits. Certains des ouvrages du Messie Promis (a.s) ont été traduits, dont un grand nombre en anglais, mais il y a encore du travail à faire dans ce domaine. Prions qu’Allah nous donne la possibilité de transmettre ces trésors spirituels à un plus grand nombre de personnes dans leurs langues respectives.

Intérieure de la mosquée Baitul-Futuh - Londres

Mosquée Baitul-Futuh  – Londres

Examen de conscience et intention

Évoquant l’attribut Al Hasib, Sa Sainteté a cité le verset suivant :

C’est à Allāh qu’appartiennent tout ce qui est dans les cieux et tout ce qui est sur la terre ; et que vous révéliez ce que vous avez dans vos cœurs ou que vous le teniez caché, Allāh vous en demandera compte ; puis Il pardonnera à qui Il veut et Il châtiera qui Il veut ; et Allāh a le pouvoir de faire tout ce qu’Il veut. (Chapitre 2, verset 284)

La foi du croyant sera complète lorsqu’il fera tout le temps son examen de conscience et lorsqu’il va s’évertuer à suivre les enseignements de Dieu. Tout acte, aussi louable soit-il, ne servira à rien s’il est accompli par ostentation. On ne peut rien cacher à Dieu, et on sera rétribué selon ses intentions. À ce sujet, le Saint Prophète Muhammad (s.a.w) a déclaré que tout acte sera jugé selon les motivations qui l’animent. Dieu sait ce qui se trouve dans les tréfonds du coeur de l’homme ; le croyant doit se purifier l’âme et se consacrer entièrement à Dieu. Il aura des comptes à rendre pour chacun de ses actes, comme l’affirme le Saint Coran :

« Et Nous établirons des balances justes au Jour de la Résurrection, pour que nulle âme ne soit lésée en quoi que ce soit. Et même si c’était le poids d’un grain de moutarde, Nous le démontrerions. Et Nous suffisons bien pour tout calculer. » (Chapitre 21, verset 48)

La purification de l’âme

La purification de l’âme doit être la motivation derrière toute action du croyant. Mais l’homme étant faible, des pensées l’incitant au mal peuvent lui traverser l’esprit. La miséricorde de Dieu ayant prééminence sur tout autre attribut divin, il ne sera point sanctionné s’il arrive à dissiper promptement ces pensées néfastes. Mais s’il fait de la place à de pareilles pensées en son coeur et qu’il a la ferme intention d’accomplir cette action dès qu’il en aura l’occasion, il sera certainement coupable aux yeux de Dieu.

Le Saint Coran déclare que chaque action de l’homme est consignée dans un registre qui lui sera remis au jour de la résurrection :

Et au cou de chaque homme Nous avons attaché le registre de ses œuvres, et au Jour de la Résurrection, Nous sortirons pour lui un livre qu’il trouvera grand ouvert. « Lis ton livre. Aujourd’hui ta propre âme suffit pour faire le décompte contre toi. » (Le Saint Coran, Chapitre 17, versets 14 à 15)

Le Messie Promis et Imam Al Mahdi a commenté sur ce verset en disant :

« Le Saint Coran a en plusieurs occasions affirmé que la vie après la mort n’est pas un phénomène nouveau en soi, et en fait toutes les manifestations y relatives n’en sont que des reflets de la vie d’ici-bas. Par exemple, il est écrit :

Nous avons fermement attaché au cou de chaque personne ses œuvres ; et au Jour du Jugement Nous les rendrons apparentes et les présenterons devant eux sous la forme d’un livre grand ouvert (17 : 14). Dans ce verset, le mot « oiseau » a été utilisé dans un sens métaphorique pour designer les « actions », car chaque action, bonne ou mauvaise, une fois accomplie s’envole tel l’oiseau ; 1’effort fournie ou la joie éprouvée disparaît aussitôt ; néanmoins, 1’empreinte de l’action, superficielle ou profonde, marque le coeur. Le Saint Coran présente le principe selon lequel tout acte laisse une empreinte imperceptible sur le coeur, empreinte qui appelle une réaction divine correspondante qui va préserver le bien ou le mal de 1’acte. Cette empreinte va marquer le coeur, la face, les yeux, les mains et les pieds constituant en quelque sorte un fichier secret qui sera ouvert au grand jour dans 1’Au-dela. » (La Philosophie Des Enseignements de l’Islam)

Encore une fois Dieu averti l’homme concernant ses actions, car il oublie ses écarts de conduite ou n’en accorde pas grande importance. Un registre dans lequel sera consigné chacune de ses actions, bonne ou mauvaise, lui sera remis au jour de la résurrection. L’humiliation et le courroux divin seront son lot si le décompte de ses mauvaises actions dépasse ses actes méritoires. Un examen de conscience constant doit donc réguler la vie du croyant. C’est grâce à cet exercice qu’il pourra se protéger des doigts accusateurs. Quant à ceux qui auront pris acte des directives divines, ils recevront leur dossier dans la main droite :

« Alors quant à celui à qui sera remis son dossier en sa main droite, lui, en vérité, aura un compte facile, » (Le Saint Coran, chapitre 84, versets 8 à 9)

Bienfaits d’ici-bas et de l’Au-delà

Dieu ne se contente pas d’encourager les croyants à accomplir des actes de vertu et de se prémunir du mal ; de par Sa grâce, Il a enseigné à l’homme des prières afin que ce dernier puisse se protéger du châtiment du feu et jouir du vrai bonheur ici-bas et dans l’au-delà. Par exemple, dans le chapitre deux du Saint Coran il est dit :

Et il y en a d’autres qui disent : « Notre Seigneur, accorde-nous une belle part dans ce monde ainsi qu’une belle part dans l’au-delà, et protège-nous contre le châtiment du Feu. » Ceux-là recevront une belle part de ce qu’ils ont acquis. Et Allāh est prompt à faire les comptes. (Chapitre 2, versets 202 à 203)

C’est une prière très importante que le Saint Prophète Muhammad (s.a.w) a demandé à tout croyant de réciter. Par cette prière nous demandons à Dieu de nous accorder les biens d’ici-bas ainsi que les biens de l’au-delà et de nous protéger des tourments du feu. Le feu en question ici ne signifie pas uniquement le feu de l’au-delà ; tout malheur ou toute souffrance subi peut se transformer en tourment. Les biens de la vie d’ici-bas comprend toute chose pure : le fait d’avoir les aptitudes pour s’acquitter de ses devoirs envers Dieu et envers les autres ; cela comprend aussi toute oeuvre qui va nous faire mériter les bienfaits de l’au-delà.

Le Messie Promis et Imam Al Mahdi (a.s) a amplement commenté sur cette prière, en disant que ce monde est un champ que le croyant doit labourer pour en récolter les fruits dans l’au-delà. Ce monde est donc un moyen pour progresser dans sa spiritualité et n’est pas l’objectif final du croyant. Le monde est pour le croyant ce que la route et le mode de transport sont pour le voyageur. Le croyant doit à tout moment demander à Dieu de lui accorder les bienfaits d’ici-bas et de le protéger des épreuves et autres aléas qui sont liés à la vie sur terre. Néanmoins, vouloir progresser dans la spiritualité ne signifie point que l’on doit négliger ses devoirs et ses responsabilités envers les autres.

Dans un hadith il est dit que le deuxième calife de l’Islam, Hadrat Umar (r.a) avait encouragé un vieillard de cultiver sa terre et de ne pas la laisser à l’abandon ; ce dernier disait qu’il était sur le point de mourir et que les fruits de cette terre ne lui sera d’aucune utilité. Le deuxième calife lui a fait comprendre que s’il ne veut pas le faire pour lui, il doit tout au moins le faire pour ses héritiers, afin qu’ils aient un moyen de subsistance après son décès. On doit donc faire de son mieux pour avoir les bonnes choses de ce bas monde afin que ses enfants aient de quoi subsister, et afin qu’ils ne se détournent pas de la foi en raison des difficultés de la vie. Si les parents ont pu donner une bonne éducation morale et spirituelle à leurs enfants, ces derniers prieront certainement pour eux ; et ces prières rehausseront leur statut dans l’au-delà. Parmi de nombreuses prières, le Saint Coran nous enseigne celle-ci concernant les parents :

Et dis : « Mon Seigneur, aie pitié d’eux tout comme ils m’ont élevé dans mon enfance. » (Le Saint Coran chapitre 17, verset 25)

Une bonne santé fait partie de ces « hasanat » (bienfaits) que l’on doit demander à Dieu ; celui qui jouit d’une bonne santé sera plus à même à rendre culte à Dieu et à accomplir de bonnes oeuvres. L’utilisation juste des bienfaits de ce monde plaira donc à Dieu.

Ce dont l’homme a besoin sur terre

Le Messie Promis (a.s) résume ainsi les bienfaits de la vie : « L’homme a besoin de deux choses pour jouir du vrai bonheur sur terre : cette vie éphémère et la protection contre malheurs, souffrances et épreuves ; ainsi que la protection contre les péchés et autres maladies spirituelles qui seront la cause de son éloignement de Dieu. L’homme est faible ; d’où l’importance de supplier Dieu constamment. Qu’il se détourne d’une vie pécheresse, car s’il arrive à acquérir les bienfaits d’ici-bas ce sera un bon augure pour sa vie dans l’au-delà. Celui à qui Dieu accorde santé, honneur, une pieuse descendance, ainsi que l’occasion pour accomplir de bonnes oeuvres, peut espérer que sa vie dans l’Au-delà sera bonne. » (Résumé des dires du Messie Promis, Al-Badr, volume 1 page 10)

Une prière collective

Ensuite Sa Sainteté à citer une autre prière que l’on doit réciter souvent :

« Mon Seigneur, fais moi observer la Prière, et mes enfants aussi. Ô notre Seigneur ! Veuille bien accepter ma prière. Notre Seigneur, pardonne-moi, ainsi qu’à mes parents et aux croyants, le jour où aura lieu le règlement des comptes. » (Le Saint Coran, chapitre 14, versets 41 à 42)

Cette prière est un rappel concernant le jour où l’homme aura des comptes à rendre. De ce fait, il doit réguler sa vie par un examen de conscience constant. C’est une prière collective, et lorsque le croyant la récite, il prie en fait pour toute la communauté des croyants. À la fin de son sermon, Sa Sainteté le calife a déclaré que les membres de l’exécutif et les responsables de la Jamaat doivent être des exemples pour les autres ahmadis ; ils doivent être vigilants concernant leur devoir envers Dieu et envers la communauté.


(Le site islam-ahmadiyya.org prend l’entière responsabilité de la publication de ce résumé)