Sermon du vendredi 06 octobre 2023, prononcé par Sa Sainteté le Calife, Hadrat Mirza Masroor Ahmad, à la mosquée Moubarak, à Islamabad, Tilford au Royaume-Uni. Après le Tashahoud, le Ta’awudh et la Sourate Al-Fatiha, Sa Sainteté le Calife a déclaré :
Dans le précédent sermon, j’avais parlé du meurtre d’Asmâ’ et j’avais mentionné qu’il y avait un autre incident similaire. Il semble que le deuxième incident soit également une histoire inventée de toutes pièces : il s’agit du meurtre du Juif, Abou ‘Afak.
Les livres biographiques évoquent un autre incident fictif qui est le meurtre du juif Abou ‘Afak. Voici la description de cet incident :
« Un jour, le Messager d’Allah (s.a.w.) aurait dit à ses compagnons : « Qui est prêt à se charger de cet infâme Abou ‘Afak ? » C’est-à-dire, qui est prêt à le tuer ?
Abou ‘Afak, était un homme très âgé ; on dit même qu’il avait cent vingt ans, mais il avait l’habitude d’inciter les gens contre l’Envoyé d’Allah (s.a.w), et insultait le Saint Prophète et blasphémait contre lui dans ses poèmes.
Sâlim Ibn ‘Oumayr aurait répondu à l’appel du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Il faisait partie de ces gens qui pleuraient abondamment par crainte d’Allah. Il avait participé à la bataille de Badr. Il a dit : « J’ai fait le vœu que soit je tuerai Abou ‘Afak, soit je donnerai ma vie dans cet effort. » Par la suite, Sâlim Ibn ‘Oumayr était à l’affût de toute occasion pour accomplir son vœu. Par une nuit torride, Abou ‘Afak est allé dormir dans la cour de sa maison ; il se trouvait donc à l’extérieur de la maison.
Quand Sâlim en a été informé, il s’y est rendu immédiatement. Arrivé là-bas, Salim a mis [la pointe de] son épée sur le foie d’Abou ‘Afak et l’a enfoncé jusqu’à ce qu’elle transperce son ventre pour se planter dans le lit. Abou ‘Afak, l’ennemi de Dieu, a lancé un cri terrible. Sâlim l’y a laissé et est parti de là. En entendant le cri d’Abou ‘Afak, les gens se sont immédiatement accouru et certains de ses compagnons l’ont emmené à l’intérieur de la maison ; mais l’ennemi de Dieu n’a pas pu survivre à la blessure et en est mort. » Un recueil biographique relate ainsi cet incident.
L’incident n’est mentionné par aucune source crédible, y compris dans Al-Sihâh Al-Sittah (les six recueils authentiques de Hadiths). On trouve mention de cet incident dans certains livres d’histoire tels que Al-Sîrat al-Halabiyyah, le Charh d’Al-Zarqâni, Al-Tabaqât Al-Koubra d’Ibn Sa’d, Al-Sîrat Al-Halabiyyah d’Ibn Hichâm, Al-Bidâyah wal-Nihâyah, Kitâb Al-Maghâzi d’Al-Wâqidi et Sabîl Al-Houda d’Al-Rachad, etc., mais l’incident n’est pas consigné dans la plupart des recueils historiques tels qu’Al-Kamâl fi Al-Târîkh, le Târîkh Al-Tabari, le Târîkh d’Ibn Khaldoun, etc., tandis que d’autres livres d’historique en ont fait mention comme décrit précédemment.
À l’instar d’Asmâ’ , ce personnage incitait à la haine contre le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Après la bataille de Badr, sa malveillance et sa jalousie ont grandi, le poussant à devenir ouvertement un rebelle.
Or les incohérences internes dans le récit du meurtre d’Abou ‘Afak suscitent des doutes quant à la véracité de cette histoire. A titre d’exemple, le premier est le désaccord concernant l’assassin. Selon Ibn Sa’d et Al-Wâqidi, Sâlim Ibn ‘Oumayr était le tueur d’Abou ‘Afak tandis que d’autres récits évoquent le nom de Sâlim Ibn ‘Oumar. Selon Ibn Al-‘Ouqbah, c’est Sâlim Ibn ‘Abdillah Ibn Thâbit Al-Ansâri qui l’aurait tué.
La deuxième incohérence concerne la raison de l’assassinat. Selon Ibn Hichâm et Al-Wâqidi, Sâlim l’aurait tué de son propre chef dans un accès de rage, tandis que selon d’autres récits il avait été tué sur ordre du Messager d’Allah (s.a.w.), comme l’explique Ibn Hichâm.
Le troisième point concerne la religion de la victime. Selon Ibn Sa’d, Abou ‘Afak était juif, tandis qu’Al-Wâqidi soutient qu’il ne l’était pas. Il y a aussi des divergences dans l’époque du meurtre. Selon Al-Wâqidi et Ibn Sa’d, cet incident aurait eu lieu après le meurtre d’Asmâ’ Bint Marwân, tandis que selon Ibn Ishâq, Ibn Hichâm et d’autres, cet incident aurait eu lieu avant le meurtre d’Asmâ’ .
Il ressort donc de ces incohérences évidentes qu’il s’agit d’une histoire fabriquée qui ne repose sur aucune vérité. Même s’il est admis qu’Abou ‘Afaq a été assassiné, ses autres actes répréhensibles tels que l’incitation au meurtre du chef de l’État, la provocation à la guerre par le biais de poèmes satiriques, la mise en danger de l’ordre public et l’incitation à la rébellion, constituent des motifs suffisants pour justifier la peine de mort, conformément aux sanctions appliquées à ceux qui se révèlent être des rebelles contre l’État. Son meurtre ne peut pas être justifié en raison de simples insultes. De même, tout comme dans l’incident d’Asmâ’ , il n’existe aucune preuve d’une quelconque réaction des Juifs après le meurtre d’Abou ‘Afak. Leur silence constitue un argument concluant établissant la fausseté de l’histoire.
Ces événements auraient eu lieu avant ou immédiatement après la bataille de Badr. Les historiens sont unanimes [sur le fait] que le premier conflit entre les musulmans et les Juifs était la Ghazwat Banou Qaynouqa’.
Si un incident avait eu lieu avant Badr, on en aurait fait mention. Les Juifs auraient pu à juste titre s’opposer aux musulmans en raison du meurtre d’Abou ‘Afak et d’Asmâ’ , affirmant que les musulmans ont pris l’initiative des hostilités et les ont provoqués. Mais nulle part on ne trouve mention des Juifs de Médine soulevant une telle question concernant ces événements.
Dans son ouvrage Sîrat Khâtam un Nabiyyîn, Hazrat Sahibzada Mirza Bashir Ahmed Sahib a mentionné les événements fictifs du meurtre d’Asmaâ’ et d’Abou ‘Afak en ces termes :
« Wâqidi et d’autres historiens ont écrit deux incidents qui auraient eu lieu après la bataille de Badr, incidents qui ne figurent nulle part dans les livres de Hadiths et les recueils historiques authentiques. Ces récits sont inexacts, y compris en ce qui concerne la substance des événements rapportés. Étant donné qu’ils offrent une opportunité d’accuser le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.), divers historiens chrétiens, conformément à leur pratique habituelle, ont mentionné ces cas de manière très critique. Le premier incident inventé concerne une femme du nom d’Asmâ’ résidant à Médine qui était une ennemie acharnée de l’islam. Elle disait du mal du Saint Prophète (s.a.w.) et encourageait vivement les gens à s’en prendre au Saint Prophète (s.a.w.) à travers ses vers provocateurs ; elle incitait ainsi à l’assassinat du Prophète (s.a.w.). Finalement, dans sa colère, un compagnon aveugle, ‘Oumayr Ibn ‘Adiyy, l’a tué pendant qu’elle dormait chez elle durant la nuit. Le Saint Prophète (s.a.w.) ne l’aurait pas réprimandé quand il en a eu vent ; au contraire, il l’aurait même, d’une certaine manière, félicité de cet acte. »
En tout cas, j’ai démontré que cet incident est fictif et jamais le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) ne l’a approuvé.
[L’auteur poursuit :] « Le deuxième incident était celui du vieux Juif, Abou ‘Afak, qui vivait à Médine. Il composait lui aussi des couplets provocateurs contre le Saint Prophète (s.a.w.) et incitait les mécréants à mener la guerre contre ce dernier et à l’assassiner. Finalement, poussé par la colère, un compagnon du nom de Sâlim Ibn ‘Oumayr l’aurait assassiné durant la nuit alors qu’il se trouvait dans la véranda de sa maison.
Al-Wâqidi et Ibn Hichâm ont même cité certains des couplets provocateurs qu’Asmâ’ et Abou ‘Afak auraient composés contre le Saint Prophète (s.a.w.). Sir William Muir et d’autres ont agrémenté leurs livres de ces deux incidents d’une manière très désagréable. (Ces orientalistes les ont exploités, alléguant qu’il s’agissait là d’une grande injustice.)
Or un examen minutieux et critique démontre que ces incidents n’ont pas eu lieu. Le premier argument remettant en question l’authenticité de ces deux incidents est leur absence des livres de Hadith. En d’autres termes, aucun Ḥadith ne rapporte un événement de cette nature avec les noms de l’assassin ou de la victime. En fait, même en mettant de côté les Hadiths, divers historiens n’ont fait aucune mention de ces incidents. Si ces événements étaient authentiques, il n’y aurait aucune raison pour que les livres d’Aḥadith et les divers ouvrages historiques les omettent.
En l’occurrence, on ne peut pas spéculer que les Mouhaddithîn et les divers historiens auront omis ces événements simplement parce qu’une allégation a été portée contre le Saint Prophète (s.a.w.) et ses compagnons (qu’Allah soit satisfait d’eux). Tout d’abord, la raison en est que ces agissements ne sont pas condamnables, étant donné les circonstances dans lesquelles ils se sont produits.
Vu que les victimes auraient incité à la rébellion contre l’Etat, ces incidents ne sont pas condamnables, si tant est qu’ils ont eu lieu. Il serait donc incorrect d’affirmer que les historiens ou les compilateurs de Hadiths n’en ont pas fait mention parce qu’ils portaient atteinte à la personne du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.).
Deuxièmement, quiconque a entrepris une étude élémentaire des Hadiths et de l’histoire ne peut ignorer le fait que les Mouhaddithîn et les historiens musulmans n’ont jamais omis une narration simplement parce qu’elle pouvait sembler soulever une objection contre l’islam ou le fondateur de l’islam. Leur pratique consistait à ne jamais hésiter à rapporter ce qu’ils considéraient comme authentique du point de vue de la chaîne de transmission, quel que soit le sujet abordé. En réalité, la pratique de certains Mouhaddithîn et de la plupart des historiens était d’inclure honnêtement dans leurs collections toutes les narrations qui leur parvenaient concernant le Saint Prophète (s.a.w.) et ses compagnons (qu’Allah soit satisfait d’eux), même si elles étaient faibles et peu fiables, à la fois du point de vue de la chaîne de transmission (Riwâyah) et de la substance (Dirâyah). Ils laissaient ensuite aux théologiens et aux chercheurs des époques ultérieures le soin de faire la distinction entre les narrations authentiques et les narrations faibles. Ce faisant, leur intention était de n’omettre aucun récit, vrai ou faux, attribué au Saint Prophète (s.a.w.) et à ses compagnons. C’est pourquoi toutes sortes de narrations, qu’elles soient fiables ou non, ont été recueillies dans les premiers ouvrages d’histoire.
Toutefois, cela ne signifie pas que tous ces récits sont acceptables : il nous incombe plutôt de faire la distinction entre les récits faibles et les récits authentiques. En tout état de cause, il n’y a pas le moindre doute qu’un Mouhaddith ou un historien musulman ait jamais ignoré une narration simplement parce qu’elle semblait aller à l’encontre de la grandeur du Saint Prophète (s.a.w.) ou de ses compagnons, ou parce que le Saint Prophète (s.a.w.) ou l’islam deviendrait en conséquence la cible d’une accusation.
Ainsi, les exécutions de Ka’b Ibn Achraf et d’Abou Rafi’, le Juif, qui ressemblent aux prétendus incidents d’Asmâ’et d’Abou ‘Afak, ont été mentionnées dans tous les livres d’Ahâdîth et d’histoire de manière claire et détaillée. Aucun narrateur musulman, qu’il soit Mouhaddith ou historien, n’a omis de les mentionner. En pareilles circonstances, puisque l’exécution d’Asmâ’et d’Abou ‘Afak, le Juif, n’ont été mentionnés dans aucun Hadith, et que divers historiens de parmi les premiers, sont également silencieux à ce sujet, il est évident que ces récits sont fictifs et se sont glissés, d’une manière ou d’une autre, dans différentes narrations, devenant ainsi une partie de l’histoire.
Si l’on examine les détails de ces récits, leur nature fictive devient encore plus évidente. Par exemple, selon Ibn Sa’d et d’autres, ‘Oumayr Ibn ‘Adiyy serait le nom de l’assassin dans le récit d’Asmâ’. Selon Ibn Dourayd, l’assassin se nommait Ghishmir. Al-Souhayli déclare que ces deux noms sont incorrects et affirme qu’en réalité, Asmâ’a été tuée par son propre mari, dont le nom a été rapporté comme étant Yazîd Ibn Zayd dans divers récits. Selon d’autres récits, aucune de ces personnes n’était l’assassin d’Asmâ’: il s’agissait d’un individu inconnu au sein de sa propre tribu. Ibn Sa’d et d’autres ont désigné la victime comme étant Asmâ’Bint Marwân, mais le ‘Allâmah Ibn ‘Abdi’l-Barr affirme qu’en réalité, ‘Oumayr avait tué sa propre sœur qui s’appelait Bint ‘Adiyy. Ibn Sa’d a écrit que l’assassinat a eu lieu au milieu de la nuit. Al-Zarqâni affirme que l’incident a eu lieu pendant la journée, ou tout au plus, au début de la nuit, car le récit précise que la victime était en train de vendre des dattes au moment de l’incident. (Ce sont des détails que j’avais mentionnés plus tôt.)
Le deuxième incident est l’exécution d’Abou ‘Afak. Selon Ibn Sa’d, Al-Wâqidi et d’autres, l’assassin s’appelait Sâlim Ibn ‘Oumayr. Or certains récits le nomment Sâlim Ibn ‘Amr. Ibn ‘Ouqbah mentionne le nom de Sâlim Ibn ‘Abdillah. De même, selon Ibn Sa’d, Abou ‘Afak, la victime, était juif, tandis qu’Al-Wâqidi ne l’a pas décrit comme tel. Ibn Sa’d et Al-Wâqidi affirment que Sâlim a tué Abou ‘Afak de son propre chef, sous l’effet de la colère. Or d’après un récit, il l’a exécuté sur instruction du Saint Prophète (s.a.w.). Ibn Sa’d et Al-Wâqidi situent le meurtre d’Abou ‘Afak après l’exécution d’Asmâ’. Ibn Ishâq et Abou-Rabi’affirment qu’il a été tué avant l’exécution d’Asmâ’. Toutes ces contradictions suscitent de sérieux doutes quant à l’authenticité de ces récits ou s’ils contiennent une part de vérité, celle-ci est si ambiguë qu’il est impossible de tirer des conclusions définitives sur les détails et la nature de l’incident. Un autre argument remettant en question l’authenticité de ces incidents est que les historiens sont unanimes qu’aucune confrontation ou dispute n’avait encore eu lieu entre les musulmans et les Juifs à l’époque à laquelle ces deux incidents sont censés s’être déroulés.
L’histoire établit que la Ghazwah contre les Banou Qaynouqa’était la toute première bataille entre les musulmans et les Juifs. Les Juifs des Banou Qaynouqa’ont été les premiers à exprimer leur hostilité envers l’islam par des actions concrètes. Comment peut-on accepter que de telles tueries et effusions de sang aient eu lieu entre les Juifs et les musulmans avant cette Ghazwah ? De plus, si de tels événements s’étaient effectivement produits avant l’expédition contre les Banou Qaynouqa’, il est impossible qu’ils n’aient pas été mentionnés en tant que cause de cette expédition dans les récits. »
En effet, on aurait trouvé des mentions de ces incidents comme justification du conflit avec les Banou Qaynouqa’, avec ces derniers protestant contre le fait que des Juifs aient été tués par des musulmans.
« Au moins, le peuple juif aurait crié au scandale suite à ces incidents, accusant les musulmans d’avoir déclenché un conflit physique en commettant ces meurtres. Pourtant, dans aucun document historique, et même dans les travaux des historiens qui ont transmis ces récits, on ne trouve trace de pareille allégation de la part des Juifs de Médine. Si quelqu’un croit qu’ils ont peut-être soulevé une objection, mais que les historiens musulmans l’ont omise par pudeur, il s’agit là d’une notion erronée et sans fondement. En effet, comme précédemment souligné, aucun Mouhaddith ou historien musulman n’a jamais ignoré une allégation formulée par un opposant. Par exemple, faisant preuve d’une intégrité sans précédent, les historiens musulmans ont consigné dans leur livre l’objection des idolâtres de La Mecque contre les musulmans pour avoir déshonoré les mois sacrés durant l’incident de la Sariyyah de Nakhlah.
Par conséquent, si les Juifs avaient soulevé pareille allégation en cette occasion, les archives historiques en aurait fait mention. Ainsi donc, ces récits s’avèrent incorrects quelle que soit l’approche analytique. Il semblerait qu’un opposant secret de l’islam ait raconté ces histoires en les attribuant à un musulman et qu’elles aient trouvé leur place dans les récits des musulmans. Ou peut-être qu’un musulman faible a inclus ces récits dans les recueils d’histoire affirmant que des hommes apparentés à sa tribu ont tué des mécréants nuisibles afin de vanter l’image de sa tribu, par fierté déplacée. Allah seul est au courant.
Telle est la réalité de ces incidents. Comme précédemment mentionné, même si ces assassinats étaient avérés, ils ne pourraient être jugés condamnables compte tenu des circonstances les entourant. Nous avons déjà évoqué la vulnérabilité des musulmans de cette époque.
Leur situation était comparable à celle d’une personne prise au piège dans un feu intense de tous côtés à perte de vue, sans moyen apparent de s’échapper, tandis que des individus avides de son sang se tiennent à proximité. Dans cet état de vulnérabilité extrême des musulmans, si une personne malveillante et agressive incitait les gens à s’en prendre à leur leader et chef en récitant des vers provocateurs, tout en poussant ses ennemis à le tuer, quelle alternative aurait été envisageable dans les circonstances de l’époque, sinon de mettre fin à cette personne ? De plus, les musulmans n’ont entrepris cette action que dans un état de provocation extrême, une situation dans laquelle un meurtre mineur ne peut pas être considéré comme suffisant pour justifier des représailles.
Un individu à l’instar de l’orientaliste M. Margoliouth, qui adopte généralement une position hostile sur tous les sujets, ne considère pas que les musulmans méritent d’être condamnés en raison de ces incidents. Ainsi, M. Margoliouth écrit : « Si les vers attribués à Asmâ’ sont authentiques, elle aurait délibérément incité les habitants de Médine à une attaque meurtrière contre le Prophète et ainsi son exécution n’aurait pas été une mesure injuste, quelle que soit la norme ; et il ne faut pas oublier que la satire était une arme bien plus efficace en Arabie qu’ailleurs… Le fait que seul le coupable aurait à en souffrir était une nette amélioration par rapport au système existant, selon lequel la satire sur un individu signifiait la guerre entre des tribus entières. »
Ainsi, seul le coupable était puni et pas les autres.
« Le principe (islamique) selon lequel chacun doit souffrir pour sa propre faute a été introduit à la place. »
Si M. Margoliouth émet une objection à l’égard de ces exécutions, c’est uniquement en ce qui concerne la façon dont elles ont été réalisées. En d’autres termes, pourquoi les coupables n’ont-ils pas été officiellement exécutés après l’annonce formelle de leurs crimes ? La première réponse à cette question est que, même si ces incidents sont considérés comme vrais, il s’agissait d’actions individuelles de certains musulmans qu’ils ont commises après avoir été immensément provoqués. Le Saint Prophète (s.a.w.) n’a pas ordonné ces actions et ceci est catégoriquement établi par le rapport d’Ibn Sa’d. Deuxièmement, si l’on admet que le Saint Prophète (s.a.w.) a ordonné ces actions, les circonstances de l’époque étaient telles que si un jugement officiel avait été rendu concernant l’exécution d’Asmâ’et d’Abou ‘Afak, et que les parents des criminels avaient été informés à l’avance de l’exécution de leurs proches, cela aurait pu avoir des conséquences dangereuses. De plus, il y avait une forte crainte que ces incidents ne déclenchent un conflit majeur entre les musulmans et les Juifs ou même les idolâtres de Médine.
Il est curieux que M. Margoliouth ait considéré que l’acte de tuer était justifié compte tenu des circonstances particulières de l’Arabie à l’époque. Cependant, pourquoi n’a-t-il pas considéré les circonstances spécifiques de l’époque pour ce qui est de la méthode d’exécution ? À cet égard, en prenant en compte les circonstances spécifiques de l’époque, il aurait peut-être été convaincu que la méthode utilisée était appropriée et nécessaire pour maintenir la paix publique (si tant est que ces deux personnes ont réellement été tuées, ce qui ne fut pas le cas.)
Pour résumer, tout d’abord, les incidents de l’exécution d’Asmâ’et d’Abou ‘Afak, le Juif, ne sont même pas considérés comme authentiques du point de vue de la chaîne de transmission (Riwâyah) et de la substance (Dirâyah). De plus, même si, hypothétiquement, ils étaient acceptés comme vrais, ils ne pourraient pas être jugés blâmables compte tenu des circonstances de l’époque. En fin de compte, il est possible que ces meurtres aient été perpétrés par certains musulmans, en réaction à une provocation sérieuse, sans que le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) n’ait donné d’ordre en ce sens. L’allégation selon laquelle le Saint Prophète (s.a.w.) aurait ordonné leur meurtre est incorrecte. Tous ces récits sont des fabrications attribuées au Saint Prophète.
Les historiens ont consigné ces récits, mais il était nécessaire de les analyser de manière approfondie par la suite. Nous sommes reconnaissants envers Allah Qui nous a permis d’accepter l’Imam de l’Époque. Par conséquent, nous examinons en détail chaque question, en nous basant sur les faits réels, et nous cherchons à réfuter toute accusation portée contre le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.).
Qu’Allah accorde aussi de la sagesse à ces Oulémas qui ne recherchent que leurs propres intérêts en promouvant ces idées et qui tentent de diffamer l’islam. Ils prétendent servir l’islam, mais en réalité leurs actions ont attisé l’extrémisme. Qu’Allah leur accorde de la sagesse.
À présent, je mentionnerai quelques personnes décédées récemment dont le premier est le Professeur Docteur Nasir Ahmed Khan, connu sous le nom de Pervaiz Parvazi Sahib. Il est décédé récemment au Canada à l’âge de quatre-vingt-sept ans. A Allah nous appartenons et c’est à Lui que nous retournerons.
Il était né à Qadian. Son père, Maulana Ahmed Khan Naseem était un missionnaire. Il a aussi servi longtemps en tant que Naïb Nazim de l’Islah-o-Irshad. Il était un homme de grand calibre. Il a organisé les Jama’ats. La mère du défunt se nommait Rahmat Bibi.
Parvazi a fait ses études primaires à Qadian, et après son BEP il ne s’est pas inscrit à l’université car le Talim-ul-Islam College était situé à Lahore à cette époque. Quand l’institut a déménagé à Rabwah, il y a été admis. Il a obtenu une licence en 1958. Il a obtenu sa maîtrise de l’University Oriental College en 1960 et son doctorat de l’Université du Pendjab en 1968.
Le professeur Nasir Parvazi a été nommé maître de conférences après avoir obtenu sa maîtrise en ourdou en 1960 et a commencé à enseigner au Government College de Muzaffargarh. Il s’est adonné à ses activités littéraires en publiant des articles dans les journaux Al-Fazl, le mensuel Misbah et Khalid. Il aimait également beaucoup la poésie. Il composait de bons poèmes. Après la fondation du Talim Ul Islam College, il s’est dédié en 1961 et a travaillé comme maître de conférences jusqu’en 1969. De 1969 à 1975, il a été nommé chef du département d’ourdou du Talim Ul Islam College de Rabwah.
De 1975 à 1979, il a été nommé Professeur invité à l’Université des études étrangères d’Osaka, au Japon, où, au cours de son service, il a déployé de grands efforts pour améliorer les relations entre le Pakistan et le Japon. Il a également contribué à la création de la Jama’at à Tokyo. Il est revenu au Pakistan en 1979. Ensuite, après la nationalisation du Talim Ul Islam, il a enseigné dans divers instituts du Pakistan en tant que professeur adjoint. De 1986 à 1990, il a enseigné comme professeur adjoint au Government College de Faisalabad. Étant ahmadi, il a dû faire face à de nombreuses difficultés au cours de cette période. Finalement, lorsqu’il était sur le point d’être arrêté, il a tout quitté pour se rendre ici au Royaume-Uni et s’est présenté au quatrième Calife. Il a ensuite émigré en Suède suite à l’ordre du Calife et a servi comme professeur à l’Université d’Uppsala en Suède de 1991 à 2001. Au cours de son séjour en Suède, il était membre du comité du prix Nobel de littérature et a servi pendant seize ans. Il a émigré au Canada en 2003 ; son nom est très connu dans le monde de la littérature et de l’éducation.
Son épouse est Mme Amatul-Majeed : elle est la fille de Maulvi Muhammad Ahmad Jalil. Allah lui a offert la bénédiction de deux fils et trois filles.
Sa femme dit : « Nous avons été ensemble pendant soixante-trois ans. Il m’a apporté un soutien constant dans les moments de bonheur et de tristesse et face aux défis. J’étais la fille aînée de mes parents et je suis restée à Rabwah. Le professeur Parvazi ne m’a jamais empêché de les servir. Voire il a pris soin d’eux plus que moi. Son comportement envers tous mes proches, c’est-à-dire envers sa belle-famille, a été vraiment exemplaire. Il était un grand exemple de l’Itâ’i Dhi’l-Qourba. Il traitait ses proches avec le plus grand amour et la plus grande sincérité. Il partageait toutes leurs joies et leurs peines. »
Tahir Ahmad Khan, le fils du défunt, relate : « Il arborait toujours un sourire, quelles que soient les circonstances, et il vouait un amour constant au califat Ahmadiyya. Jusqu’à sa mort il est resté en contact avec le Calife et n’a cessé de lui demander des prières. Il était gravement malade ces derniers jours, et les médecins avaient prononcé un pronostic sombre. Il lui était difficile d’écrire à la main. Au début, il m’envoyait des messages, puis parfois il écrivait des requêtes de prières de sa propre main d’une écriture difficile, allongé sur son lit et me les envoyait. Il était imbu d’une grande sincérité et d’une grande loyauté. »
Son fils écrit que pendant son séjour au Japon, son père a remporté une encyclopédie comme prix, ce qui était considéré comme une récompense importante à l’époque. Il en a fait don à la bibliothèque Khilafat. Durant les années 1980 on lui a décerné la médaille d’or Allama Iqbal pour la littérature, mais étant ahmadi, il n’a pas été invité (pour la cérémonie) et sa médaille a été envoyée chez lui.
Sa fille, Amatul-Wudood, relate : « Mon père aimait beaucoup le Saint Coran et en récitait quotidiennement une partie entière. Si j’avais besoin d’une référence pour un article ou un discours, il me disait en une minute de la trouver dans tel ou tel verset de telle ou telle sourate. Notre père nous a inculqué l’amour du Califat. Il m’a donné la confiance nécessaire pour exprimer mes sentiments et me lier au Califat. »
Sa deuxième fille, Sadia, relate : « Mon père était un fidèle du Califat. J’ai toujours remarqué un amour profond et une politesse extrême envers le Califat de l’Ahmadiyya dans ses paroles et son comportement. J’ai toujours constaté que notre père écrivait des lettres au Calife de l’époque avant chaque entreprise, sollicitant ses prières, même durant les derniers jours de sa maladie, lorsque le médecin avait exprimé des inquiétudes et avait perdu tout espoir. Dès que le médecin est sorti de la chambre, il m’a dit d’apporter un stylo et du papier et, avec des mains faibles et tremblantes, il a écrit une lettre de prière, (comme je l’ai déjà mentionné). Il faisait beaucoup de l’aumône. Il offrait toute somme qu’il avait en aumône. »
Sa petite-fille maternelle, Naila Mahmood, déclare : « À travers mon Dada (grand-père paternel)… » Si c’est son Dada, alors elle serait sa petite-fille paternelle. Elle explique : « J’ai appris ce que signifie la foi et comment on peut vraiment aimer Allah. » (En réalité, elle est bien sa petite-fille maternelle car il était son Nana (grand-père maternel) (et Zafar Mahmood est son père). Elle explique : « Mon grand-père m’a fait comprendre comment on peut vraiment aimer Allah. J’ai été surprise de voir son état et comment, jusqu’à son dernier souffle, il récitait constamment « Louange à Allah, Louange à Allah » en levant son index. »
Il récitait « Louange à Allah » jusqu’au tout dernier moment. Elle poursuit en disant : « En voyant son amour, une flamme s’est allumée en moi, et j’ai souhaité que l’amour qu’il avait pour Allah, le Saint Coran et le Califat soit également enraciné en moi. » Qu’Allah accorde Son pardon et Sa miséricorde au défunt, et que ses enfants et sa descendance aient l’opportunité de perpétuer ses actions vertueuses.
Le deuxième défunt est Shareef Ahmad Sahib Bhatti, fils d’Ameer Khan Bhatti de Rabwah (Pakistan). Il est décédé récemment à l’âge de 88 ans. C’est à Allah que nous appartenons et c’est à Lui que nous retournerons. Le défunt était un Moussi. Il laisse derrière lui sa femme, deux fils et deux filles. L’un de ses fils travaille au Hifazat-e-Markaz, tandis que l’autre fils, Tahir Ahmad Bhatti, est missionnaire en Sierra Leone.
Son fils, Tahir Bhatti Sahib, qui est missionnaire, écrit : « Mon père nous racontait que lorsque la prophétie de la mort de Lekhram s’est réalisée, à l’époque, son propre père, le Respectable Ameer Khan Bhatti, était un jeune garçon. Il disait que lorsque cette prophétie s’est accomplie, la vérité de l’Ahmadiyya s’est gravée dans son cœur, mais en raison de son jeune âge, il n’a pas pu se rendre à Qadian et prêter allégeance.
Plus tard, il a prêté allégeance aux mains de Sa Sainteté le premier Calife (r.a.) et s’est joint à la communauté de l’Ahmadiyya. En 1974, en raison des troubles et des émeutes dirigés contre les ahmadis, il a dû quitter Lalian et s’installer à Rabwah. Il travaillait dans les usines textiles, mais il n’a jamais caché le fait qu’il était ahmadi à quiconque. Où qu’il travaillait, dès le premier jour, il précisait qu’il était ahmadi, et s’ils souhaitaient l’accepter ainsi, tant mieux, car il se ferait toujours connaître comme un ahmadi.
Son frère, M. Latif Ahmad, qui réside en Allemagne, raconte : « Il travaillait dans une usine textile. Un opposant de l’Ahmadiyya est venu dans son département et lui a dit : « J’ai appris que tu es ahmadi. » Il a répondu en disant qu’en effet, il était ahmadi, après quoi l’homme a commencé à insulter le Messie Promis (a.s.). (L’opposant) a dit : « Un seul de nous deux pourra demeurer dans cette usine » et il a fait de grands efforts pour persuader le propriétaire de l’usine à semer le trouble.
(Le défunt) commença immédiatement à prier, en implorant : « Ô Allah, aide-moi pour l’amour de Ton Messie Promis (a.s.) et fais échouer ce complot. » Après quelque temps, un employé vint l’informer que la personne qui lui manquait de respect auparavant était assise à l’extérieur de l’usine en détresse. Le propriétaire de l’usine l’avait surpris en train de voler lors d’une de ses transactions et l’avait renvoyé de l’usine. »
Le défunt accomplissait régulièrement les prières de Tahajjoud et les cinq prières quotidiennes, et il était toujours occupé à supplier Dieu.
Il lisait abondamment la littérature de la Communauté et surtout après sa retraite. Un livre de la Communauté était toujours à son chevet et il se consacrait à son étude. Chaque fois que les Califes de l’Ahmadiyya attiraient l’attention sur des prières particulières, il s’y consacrait immédiatement. Il récitait très fréquemment le Douroud Charif (la Salât ‘alan-Nabiyy).
Son fils, qui est missionnaire, raconte : « Quand j’étais en sixième année, il me demandait de réciter le Douroud Charif sur le chemin de l’école et en revenant. Il se référait également à lui-même (c’est-à-dire Bhatti Sahib) en disant que, par la grâce d’Allah, il récitait le Douroud Charif plus de 1000 fois par jour. » Qu’Allah lui accorde Son pardon et Sa miséricorde, et permette à ses enfants de perpétuer ses vertus.
Le prochain hommage sera rendu au Professeur Abdul Qadir Dahri, l’ancien Emir de la Jama’at du district de Nawabshah. Il est décédé à l’âge de 92 ans. C’est à Allah que nous appartenons et c’est à Lui que nous retournerons. Il laisse derrière lui son fils et cinq filles. Samar Ahmad, son fils, écrit : « Notre famille est entrée dans la communauté Ahmadiyya grâce à notre grand-père, Raees Muhammad Muqim Khan Dahri Sahib.
Abdul Qadir était une personne très courageuse et honnête. »
Son fils ajoute : « Il n’a jamais hésité à s’asseoir parmi les personnes issues des classes sociales défavorisées, même si cela était considéré comme condamnable selon les coutumes de cette région, où les pauvres ne pouvaient s’asseoir au même niveau [que les plus nantis]. Il a obtenu une maîtrise en littérature sindhi à l’université.
À cette époque, il y avait une pénurie d’institutions éducatives au Sind, et en raison de sa passion pour l’éducation, il a commencé à travailler comme professeur dans un institut à Hyderabad. En voyant sa passion pour l’enseignement, le directeur lui a suggéré d’ouvrir un établissement éducatif à Nawabshah et d’y organiser des cours du soir.
Ainsi, ces cours ont commencé et ont rencontré un grand succès. Par la suite, l’institut est devenu un collège et a été classé parmi les collèges renommés du Sind, tout cela grâce à ses efforts. De même, il entretenait de très bonnes relations avec les grands politiciens du Sind et leurs familles. Il leur disait ouvertement qu’il était membre de la Communauté Ahmadiyya, et il conseillait également à ses enfants de ne jamais dissimuler leur foi en l’Ahmadiyya.
Il disait toujours, en sindhi, qu’ils portaient les joyaux de l’Ahmadiyya, qui était leur distinction. Il a également eu l’honneur de traduire le Saint Coran en sindhi, sur instruction de Sa Sainteté le troisième Calife (r.h.). De plus, toujours sur instruction de Sa Sainteté le troisième Calife (r.h.), il a traduit le Tafsir-e-Saghir en sindhi, composé de deux volumes.
En raison de la traduction du Saint Coran et de la publication d’une brochure sur certains versets du Saint Coran, une action en justice a été intentée contre Sa Sainteté le quatrième Calife (que sa paix soit sur lui) et quatre autres personnes, dont lui-même, en vertu de la section 295C. Outre la langue sindhi, il avait une expertise étendue en ourdou au point que quiconque recevait une lettre de sa part était profondément impressionné par son écriture.
Il était également membre de la Fondation Fazl-e-Umar. Des étudiants en doctorat venaient le consulter. Il avait un vaste cercle de connaissances. Il a écrit un livre en sindhi d’une grande importance pour guider à la fois les experts en enseignement et les étudiants. De plus, certaines expressions moqueuses étaient utilisées dans un dictionnaire en référence à la tribu Dahri au Sind. Conformément aux commandements du Saint Coran, il a persuadé les fonctionnaires du gouvernement en avançant de nombreux arguments, et il a réussi à faire retirer définitivement ces termes discriminatoires du dictionnaire.
Qu’Allah lui accorde Son pardon et Sa miséricorde. Qu’Il permette également à ses enfants de perpétuer ses vertus.
Le prochain défunt se nomme le Professeur Docteur Muhammad Sharif Khan Sahib, qui résidait aux États-Unis. Il est décédé à l’âge de 84 ans. C’est à Allah que nous appartenons et c’est à Lui que nous retournerons.
Par la grâce d’Allah le Tout-Puissant, Sharif Khan Sahib était Moussi. Il est né en 1939 en Tanzanie, où l’Ahmadiyya a été introduite dans sa famille par son père, le Docteur Habibullah Khan, qui l’avait embrassée. Sharif Khan Sahib a fait ses études élémentaires à Qadian. En 1954-1955, suite aux prêches de Hazrat Musleh Maud (r.a.), il a dédié sa vie au service de l’islam alors qu’il était en huitième année. En 1963, il a obtenu sa maîtrise en zoologie avec distinction en recevant une médaille d’or.
En 1996, il a achevé son doctorat en zoologie à l’Université du Pendjab. Conformément aux instructions de Sa Sainteté le troisième Calife (r.h.), il a enseigné au Talim-ul-Islam College de 1963 jusqu’à sa retraite en 1998, soit une période de 35 ans. Le défunt a fait paraître environ 250 articles de recherche dans des publications à travers le monde. Son tout premier article de recherche, portant sur les reptiles, a été publié en 1972.
Il était un chercheur assidu et avait consacré une grande partie de ses recherches aux serpents, lézards, insectes et autres animaux. J’étais également son élève. Il nous emmenait souvent en classe à l’extérieur pour nous faire découvrir différents aspects de la nature, notamment les divers insectes et leurs différentes espèces. En 2002, il a reçu le titre de Zoologiste de l’Année au Pakistan.
Mujibullah Chaudhry des États-Unis raconte : « En 2008, je lui ai parlé de la collecte de fonds pour la mosquée, à quoi il a répondu : « Je n’ai rien à offrir pour l’instant », mais il m’a invité chez lui. Lorsque je suis allé chez lui, sa femme a déposé devant moi un paquet de bijoux, y compris tout ce qu’elle avait reçu de ses parents ou de sa belle-famille, en disant d’accepter cela de leur part. Il était très gentil et humble. Il traitait toujours ses élèves comme ses amis. »
Qu’Allah lui accorde Son pardon et Sa miséricorde. Son fils aîné, Zafarullah, écrit (ces détails ont été fournis ultérieurement) : « Certains scientifiques des États-Unis et du Canada sont venus à Rabwah pour rencontrer le Professeur Docteur Sharif Khan. Selon ces scientifiques, il n’y avait pas de plus grand expert au Pakistan que Sharif Khan Sahib en matière d’herpétologie, l’étude des reptiles. Il était un grand expert dans ce domaine. »
Son fils, Rashid Zubair, affirme qu’il était assidu dans l’accomplissement de la prière de Tahajjoud et dans le jeûne depuis un jeune âge. Il dirigeait même les prières à la mosquée Qamar. En plus de prier en congrégation, il récitait régulièrement le Saint Coran et avait une passion pour l’étude de ses commentaires. Ses études dans ce domaine étaient vastes.
Son petit-fils, Mashood Ahmad Khan, dit : « Notre grand-père était une personne très spirituelle et possédait une profonde connaissance scientifique ; il nous a enseigné que la preuve de l’existence de Dieu est visible dans la nature. Il accordait une grande importance à l’accomplissement des prières à l’heure et à l’étude du Saint Coran. Il avait un énorme amour pour le Califat de l’Ahmadiyya. Il écrivait toujours des lettres au Calife de l’époque. Non seulement il écoutait lui-même les sermons, mais il attirait également l’attention de ses proches à ce propos et les encourageait. Qu’Allah permette à ses enfants de perpétuer ses bonnes œuvres.
(Le site www.islam-ahmadiyya.org prend l’entière responsabilité de la publication du texte de ce sermon)