Sermons 2015

Récits du deuxième Calife – sermon du 27-02-2015

hadrat-khalifatul-massih-al-khamis
Cinquième Calife de la Communauté Ahmadiyya en Islam

Sermon du vendredi 27 février 2015, prononcé par Sa Sainteté le Calife, Hadrat Mirza Masroor Ahmad, à la mosquée Baitul Futuh à Londres.

Hazrat Mousleh Maw’oud a évoqué un incident concernant un proche [compagnon] du Messie Promis (a.s.) du nom de Hazrat Mir Hisam-ud-Din Saheb lors du nikah de son fils. Il raconte : « Mir Hamid Shah Saheb est à la fois un membre distingué de la djama’at ainsi qu’un compagnon du Messie Promis (a.s.). Son père, Hakim Mir Hisam-ud-Din Saheb, connut le Messie Promis (a.s.) lors du séjour de ce dernier à Sialkot, quand fatigué par l’insistance de son père, le Messie Promis (a.s.) avait accepté de prendre un emploi. Il vécut plusieurs années à Sialkot où il occupa un poste au tribunal. Il connut Hakim Hisam-ud-Din Saheb durant ces jours et était proche de lui jusqu’à la fin. Cette relation aussi perdura avec les membres de la famille de Mir Hisam-ud-Din. Celui-ci faisait parti des distingués disciples du Messie Promis (a.s.). Lors d’une réunion le Messie Promis (a.s.) affirma : « Mir Hamid Shah Saheb est une personne imbue d’une grande simplicité et d’une grande humilité et Allah aime pareilles gens. »

Cet attachement existait entre le Messie Promis (a.s.) et Mir Hissam-Ud-Din Saheb depuis fort longtemps. L’on peut en voir un exemple quand le Messie Promis (a.s.) se rendit à Sialkot après s’être déclaré Messie et Mahdi. Mir Hisam-ud-Din était ravi de l’évènement : il trouva un logement pour le Messie Promis (a.s.) mais le parapet du toit de cette maison n’était pas assez élevé et le Messie Promis (a.s.) décida de quitter Sialkot.

A ce propos un hadith stipule qu’il est interdit de se coucher sur les toits sans parapet. A l’époque, durant l’été on se couchait sur les toits. Le Messie Promis (a.s.) considéra que cette maison n’était pas appropriée et il décida de quitter Sialkot. Le deuxième Calife ajoute : « Le Messie Promis (a.s.) me demanda d’informer les hommes du départ prévu pour le lendemain et la raison derrière cette décision. Ceux qui étaient du voyage, dont Maulvi Abdul Karim Saheb, se soumirent tous à cette décision, mais dès que Hakim Mir Hisam-ud-Din entendit la nouvelle il demanda : « Pourquoi le Messie Promis (a.s.) veut-il retourner à Qadian ? » Il se présenta sur le champ devant la porte de la résidence des hommes et on informa le Messie Promis (a.s.) de sa venue. Celui-ci sortit sur-le-champ pour rencontrer Mir Hisam-ud-Din. Ce dernier déclara : « J’ai su que vous désirez retourner [à Qadian] parce que le logement n’est pas appropriée. Je peux mettre à votre disposition la résidence de votre choix. Etes-vous venu ici pour retourner immédiatement à Qadian pour ainsi m’humilier devant les autres ? » Il prononça ces paroles avec une telle force que le Messie Promis (a.s.) resta silencieux. Il répondit : « Nous n’allons pas partir en ce cas. »

Un visiteur dit un jour au Messie Promis (a.s.) : « Je suis un de vos grands admirateurs mais vous avez commis une grosse erreur. Vous savez très bien que les mollahs rejettent les opinions opposées aux leurs, car accepter un point de vue contraire au sien est pour eux cause d’humiliation car ils croient que les autres diront : « Untel a découvert ce point et le mollah l’ignorait ! » Pour les convaincre il faut qu’ils annoncent, de leur propre chef, l’opinion en question. »

La méthode que le visiteur proposa au Messie Promis (a.s.) était ceci : « Quand vous aviez compris la question de la mort de Jésus vous auriez dû organiser une rencontre, y convié quelques mollahs et leur exposer, en ces termes, cette controverse : « La croyance [des musulmans sur Jésus] supporte celle des chrétiens qui affirment que Jésus est encore vivant au ciel. Les chrétiens en profitent pour s’attaquer à l’Islam affirmant que le Prophète des musulmans est mort et que le fondateur de leur religion est vivant au ciel, d’où sa supériorité et sa divinité. » Sur ce vous auriez demandé aux mollahs : « Quelle réponse offrir ? » Les mollahs répondront : « Dites-le nous vous-même ! ». Vous leur direz : « Vous êtes à même de fournir une explication. Mais selon moi tel verset prouve la mort de Jésus. » Les mollahs ajouteront : « C’est tout à fait vrai. Annoncez cela au nom d’Allah. Nous sommes prêts à vous soutenir !  » Ensuite vous leur direz que les hadiths annoncent le deuxième avènement de Jésus. Mais étant donné qu’il est mort, quelle en est l’interprétation ? » Un des érudits dira que vous êtes le Messie [tant attendu] et tous les oulémas l’attesteront. »

En entendant cette suggestion le Messie Promis (a.s.) déclara : « Si ma proclamation d’être un prophète reposait sur la ruse, en ce cas, j’aurai suivi votre conseil. Mais c’était là un ordre divin. J’ai agi selon les directives de Dieu. »

Le deuxième Calife ajoute : « Les ruses et les subterfuges ne servent qu’à contrer les ruses et les subterfuges des hommes. Les communautés divines ne les craignent point. Ce n’est pas à nous d’accomplir cette œuvre : la responsabilité en revient à Dieu. »

Aujourd’hui encore d’aucuns affirment que si la communauté n’avait pas fait ceci ou cela, si le Messie Promis (a.s.) ne s’était pas déclaré prophète et qu’il s’était contenté du titre de réformateur, la djama’at n’aurait pas connu tant de malheurs. Un journaliste d’un magazine Islamique m’a demandé lors d’une interview : « Ne serait-il pas plus profitable pour vous de ne pas considérer le Messie Promis (a.s.) comme prophète ? Les oulémas ne vous seront plus hostiles en ce cas. » Je lui ai expliqué que le Messie Promis (a.s.) avait demandé s’il devait accepter la décision de Dieu ou celle de leurs oulémas.  » En tout cas il n’a rien compris [à mes explications].

Le Messie Promis (a.s.) avait reçu la révélation suivante : « Ne nous effrayez pas par le feu, le feu est notre serviteur, voire le serviteur de nos serviteurs ! » En 1903, dit le deuxième Calife, un certain Abdul Ghaffur répudia l’Islam et se convertit à l’hindouisme, en se joignant aux Aryas. Il changea son nom à celui de Dharam Pal et publia un livre intitulé Tark Islam, ouvrage qui fut réfuté par le premier Calife dans livre intitulé Nouroudine. D’ailleurs on en lisait les pages quotidiennement au Messie Promis (a.s.). Dharam Pal avait présenté l’hypothèse que le feu peut se refroidir pour n’importe qui étant donné qu’il s’était refroidi pour le prophète Abraham. Dans sa réponse le Premier Calife avait écrit que le feu ici signifie celui de l’hostilité et qu’il ne s’agissait pas d’un feu physique. Le Messie Promis (a.s.) commenta que cette interprétation n’était pas nécessaire. « Dieu m’a donné le titre d’Ibrahim, affirma-t-il. Si les autres ne comprennent pas comment le feu s’était refroidi dans le cas d’Ibrahim, qu’ils me jettent dans des flammes. J’en ressortirai sain et sauf. »

Suite à cette déclaration du Messie Promis (a.s.) le premier Calife présenta cette réponse dans son livre : « Placez notre imam dans le feu. Certainement, suite aux promesses divines, il sera à l’abri de ses effets à l’instar du Prophète Abraham. »

Durant ces jours le Messie Promis (a.s.) faisait sa marche dans la direction de Basrawan et j’étais de sa compagnie. Durant la marche quelqu’un observa que le premier calife avait présenté un point intéressant. Pareilles interprétations plaisent à ceux qui sont friands de ces analyses et d’autres argumentations, dit le deuxième Calife. Mais durant toute la marche le Messie Promis (a.s.) ne cessa de réfuter cette interprétation. Il indiqua : « J’ai reçu en révélation la parole suivante : « Le feu est notre serviteur, voire le serviteur de nos serviteurs ! » Si Allah a traité ainsi le prophète Abraham, qu’on me place dans le feu. La peste est-elle une épreuve moindre que le feu ? N’est-ce point là un miracle que la peste a sévi autour de nous mais qu’Allah en a protégé notre maison ? Si Allah a protégé le prophète Abraham est-il impossible qu’Il le fasse dans notre cas ? Dites à Mauvli Saheb de corriger ses explications. » Le Premier Calife suivit ses conseils.

Hazrat Mousley Maw’oud ajoute : « Pour ce qui est des miracles seule l’opinion des prophètes est recevable, car ces faits se déroulent devant leurs yeux. Un prophète parle avec Dieu plus d’une demi heure, Lui pose des questions et reçoit des réponses. Il est impossible à un fervent dévot de comprendre ces faits. Cela est d’autant plus impossible à comprendre pour un simple mortel, qui n’a jamais vu de rêve vrai, sinon un ou deux. Même s’il en a vu plusieurs, il est toujours dans le doute : « Est-ce de la part d’Allah ou est-ce le produit de mon imagination ? », se demande-t-il.

Le Messie Promis (a.s.) ajoute quant à lui : « Dès que je pose ma tête sur l’oreiller une voix me dit : « On t’a beaucoup insulté durant la journée. Mais ne t’en soucies guère. Nous sommes avec toi. » Dès que je pose ma tête sur l’oreiller, jusqu’à mon réveil, Allah ne cesse de me consoler. Dès fois je reçois des révélations pendant la nuit toute entière, révélations qui annoncent : Inni ma’al rasuli aqum. (Je suis debout avec mon Prophète) »

Hazrat Mousleh Maw’oud affirme : « Les hommes ordinaires ne sont pas à même de saisir ces expériences. Les élus de Dieu et les pieux peuvent, dans une certaine mesure, les comprendre, mais pas autant que le prophète. Allah parle avec Son prophète comme à personne d’autre. »

Hazrat Mousleh Maw’oud observe : « J’ai reçu des milliers de révélations et vu des milliers de rêves. Mais ils ne peuvent égaler les révélations reçues par le Messie Promis (a.s.) en une seule nuit, à l’instar de celle qui lui disait du matin jusqu’au soir : Inni ma’al rasuli aqum. Nous devons respecter nos aînés, mais quand nous les opposons aux prophètes c’est de l’irrévérence de notre part. Chacun à son goût personnel. A l’époque du Messie Promis (a.s.) on faisait beaucoup de bruit sur celui qui était son favori. D’aucuns disaient que c’était le grand Maulvi Saheb, c’est-à-dire le premier Calife, d’autres affirmaient que c’était le petit Maulvi Saheb, c’est-à-dire Hazrat Mauvli Abdul Karim. Nous étions les partisans du premier Calife et croyions qu’il était le favori du Messie Promis (a.s.). Un jour vers l’après midi – je ne me souviens pas des circonstances exactes, peut être que j’en ai fait mention dans le passé ou pas – je suis retourné à la maison et j’ai dit au Messie Promis (a.s.) ou à Hazrat Amma Jaan, que la personne de Hakim Saheb, c’est-à-dire le premier Calife, est une des faveurs divines. Le Messie Promis (a.s.) le surnommait Hakim Saheb, ou le grand Maulvi Saheb ou Maulvi Nouroudine. Le Messie Promis (a.s.) dit à propos du premier Calife : « Il est certes une des faveurs que Dieu nous a conférées. Il serait ingrat de notre part de le nier. Dieu nous a accordé un érudit qui partage son savoir durant la journée et qui sauve des milliers de vie grâce à sa médicine. » Le Messie Promis (a.s.) affirme aussi que le premier Calife suit ses directives au doigt et à l’œil et que son cœur bat à l’unisson avec celui du Messie Promis (a.s.).

hadrat-khalifatul-massih-al-khamis

On avait cité [à une occasion] des dires du premier Calife qui contredisait les paroles du Messie Promis (a.s.). Mettre de l’avant pareilles « contradictions » entre le Messie Promis (a.s.) et ses Califes successifs reviendrait à insulter ces derniers. D’ailleurs nous avons vu plus haut que le Messie Promis (a.s.) n’a pas tari d’éloges à l’endroit du Premier Calife, en raison de son éminent statut. Oser présenter des propos du Calife qui contrediraient ceux du Messie Promis (a.s.) serait une insulte. L’honneur du Calife réside dans sa soumission à celui à qui il a prêté allégeance. Si le Calife commet une erreur suite à son ignorance d’un fait quelconque, celui qui détient l’information doit lui faire part des dires du Messie Promis (a.s.) à ce sujet.

Hazrat Mousleh Maw’oud affirme : « Dieu m’a doué d’une perspicacité plus fine que celle des autres. Il m’a conféré un esprit pénétrant, subtil, capable d’apercevoir ce qui échappe à la plupart des gens. Dieu a octroyé aux Califes, bien plus qu’aux autres, l’aptitude à comprendre les propos du Messie Promis (a.s.). En tant que Califes, nous examinons si notre compréhension est conforme à ce que pensent les autres. Sans nul doute notre conclusion, après cet examen subtil, s’avérera exacte à 99 %. » « Mais découvrir la solution du problème ne signifie guère contredire le Messie Promis (a.s.) et rejeter ses dires en faveur des nôtres. Citer le Messie Promis (a.s.) pour ensuite le contredire en évoquant mes propos ne sera rien d’autre que de l’insolence » précise le deuxième Calife.

Il observe « Il serait inconvenant d’affirmer que le premier Calife, moi-même ou tout autre calife à venir a présenté une opinion contraire à celle du Messie Promis (a.s.). Si l’opinion du Calife en question est le fruit de son ignorance [des propos du Messie Promis (a.s.) sur la question] en ce cas son point de vue est irrecevable. S’il en a connaissance cela reviendrait à mettre le Calife en opposition [au Messie Promis (a.s.)] à qui il a prêté allégeance. Or si le Calife a commenté sur une déclaration du Messie Promis (a.s.) l’on pourrait avancer que son opinion diffère de celle d’un autre Calife à ce propos. Dans ce [second] cas [de figure] l’on ne mettrait pas le Calife en opposition au Messie Promis (a.s.) mais en opposition à celui qui a commenté sur les paroles du Prophète.

Le deuxième Calife ajoute : « Il n’est point essentiel que le Calife soit au courant de toute chose. Abu Bakr (r.a.) et Umar (r.a.) connaissaient-ils tous les hadiths ? J’ai oublié une vingtaine de faits concernant le Messie Promis (a.s.) et les autres m’en font des rappels. Ce sera là une grande faveur de leur part que de partager avec moi leurs souvenirs. Il n’est point essentiel que le Calife soit au courant de tout. »

S’adressant aux compagnons du Messie Promis (a.s.) qui étaient présents, le deuxième Calife a rappelé : « La majorité d’entre vous savent que le premier Calife lisait peu les ouvrages nouvellement publiés par le Messie Promis (a.s.). Il y a un incident à cet effet qui s’est passé devant moi. Quelqu’un demanda au Messie Promis (a.s.) : « Pourquoi demandez-vous à Maulvi Saheb [c’est-à-dire au Premier Calife] de relire les épreuves des livres que vous comptez publier ? Il n’est pas à même de les corriger. Certains sont doués pour ce travail, d’autres ne le sont pas. »

« Je relis mes sermons [avant leur publication], dit le deuxième Calife, mais il reste une vingtaines d’erreurs. Il y en avait de grosses dans le sermon publié aujourd’hui. Je l’avais corrigé mais j’ai oublié de mettre en écrit le sens que je voulais donner à la première phrase. Il était question de laNubuwwah du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) et [du statut] des prophètes qui le succéderaient. Après la publication du sermon dans le journal Al-Fazl j’ai constaté que la phrase disait le contraire de ce que j’avais à l’esprit. Je voulais dire qu’il ne peut y avoir, après le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.), de prophète porteur de loi. Un prophète qui n’est pas porteur de loi peut venir après lui : il aura pour tâche de faire avancer la Nubuwwah du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Mais la phrase fautive insinuait le contraire, à savoir que la porte à l’avènement d’un prophète porteur de loi n’est pas fermée.

Ainsi d’aucuns sont à même de réviser des textes et d’autres ne le sont pas. Quelqu’un expliqua au Messie Promis (a.s.) que le premier Calife n’était pas doué pour cette tâche. Le Messie Promis (a.s.) répondit : « Maulvi Saheb est très occupé. Il s’occupe des malades et des autres. Je veux qu’il lise ces épreuves afin qu’il soit au courant de mes opinions. »

En dépit du fait qu’il avait une foi aveugle dans le Messie Promis (a.s.) parfois, en raison de son ignorance de faits particuliers, ses propos contredisaient ceux du Messie Promis (a.s.). C’est pour cette raison que celui-ci lui envoyait ses épreuves, afin qu’il les lisent et qu’il soit au courant de son opinion.

Hazrat Mousleh Maw’oud constate : « Même quand on a lu ses ouvrages, il n’est pas nécessaire que l’on se souvienne de tout. Par exemple je n’ai pas pu trouvé la référence concernant l’assassinat de Yahya (as) et j’ai demandé à Maulvi Muhammad Ismael Saheb de le faire sortir. Ma mémoire est telle que je n’arrive pas à citer un verset des sourates que je lis quotidiennement. Mais je peux citer, de mémoire, un verset lié à un argument quelconque. Je me souviens de ces versets même après fort longtemps. J’oublie toute chose qui n’a pas trait à mon travail. Etant donné que c’est aux autres que je demande de chercher les références, c’est pour cette raison que je ne m’en souviens pas. »

L’on comprend grâce à ce qui vient d’être dit que si une explication du Calife contredit un énoncé clair du Messie Promis (a.s.) il faudra en informer le Calife. Si celui-ci juge que ses commentaires sont conformes aux écrits du Messie Promis (a.s.) en ce cas, on acceptera ses explications, au cas contraire il se corrigera. En tout cas il sera tout à fait inconvenant que de dresser une opinion du Calife contre celle du Messie Promis (a.s.) et de tenter de trouver des contradictions entre les deux. Il ne peut y avoir de contradictions. Or en certaines situations il peut y avoir manque d’informations.

Le deuxième Calife raconte : « Il est un incident très connu dans notre djama’at. Il y avait un mollah qui nous était très hostile et qui était peut être originaire du Gujrat. Il disait aux autres musulmans qu’ils doivent éviter de se laisser leurrer par Hadrat Mirza Ghulam Ahmad (a.s.) qui se disait mahdi. Selon les hadiths, disait le mollah, les éclipses du soleil et de la lune au cours du mois du Ramadan sont des signes de l’avènement du Mahdi. Tant que cette prophétie ne s’est pas réalisée, l’on ne doit accorder aucune importance aux déclarations du Messie Promis (a.s.).

Ce mollah était toujours en vie lorsque cette prophétie s’est réalisée. Un ahmadi, voisin du mollah, raconta que celui-ci était monté sur le toit de sa maison, tout anxieux, lors de l’éclipse du soleil. Il faisait des va-et-vient en disant : « Les gens vont s’égarer ! Les gens vont s’égarer ! » Il n’avait pas compris qu’étant donné que la prophétie s’était réalisée les gens seront guidés sur le droit chemin en acceptant le Messie Promis (a.s.).

Les chrétiens croient que les prophéties des anciennes écritures [quant à l’avènement d’un prophète] se sont réalisées. Mais selon eux ce n’était qu’un pur hasard que le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) se soit proclamé prophète en cet instant. De même les musulmans disent que tous les signes [concernant le Mahdi] se sont accomplis mais que, par hasard, un imposteur s’est proclamé Messie et Mahdi. Ce qui est fort étrange est que seuls des imposteurs profitent de pareilles circonstances, tandis que les véridiques n’en profitent pas. Des signes apparaissent pour soutenir les menteurs et aucun signe n’apparaît en faveur des véridiques selon eux.

Evoquant l’indulgence et le pardon du Messie Promis (a.s.) le deuxième Calife relate dans un endroit : « On connaît l’hostilité dont a été victime le Messie Promis (a.s.). Les ennemis empêchèrent les potiers de lui fournir des récipients et aux autres de lui offrir de l’eau. Mais il les pardonnait tous quand ils imploraient son indulgence.

Certains détracteurs du Messie Promis (a.s.) furent un jour arrêtés. Le juge déclara qu’il entamera les procédures légales à condition qu’il n’y ait pas d’intervention de la part de Mirza Saheb. S’il pardonne les coupables ce ne sera pas la peine de les emprisonner, disait-il. Cependant des partisans du Messie Promis (a.s.) voulaient que les coupables soient punis. Quand ces derniers comprirent qu’ils seraient condamnés ils plaidèrent au Messie Promis (a.s.) son indulgence. Le Messie Promis (a.s.) fit venir ses employés pour leur demander de pardonner les coupables. Ils répondirent qu’ils avaient promis de ne plaider en faveur de personne. Le Messie Promis (a.s.) répondit : « Que faire de celui qui nous demande pardon ? » Le juge ajouta : « Ma prédiction s’est réalisée. Mirza Saheb a pardonné les coupables. »

Nous ne devons pas nous contenter de tirer plaisir de ces faits. Nous devons aussi pratiquer ce qui est conseillé. Il faut faire preuve d’indulgence et pardonner aux autres : ceci est important.

Le deuxième Calife dit à propos de sa personne : « Je suis capable de répliquer à mon adversaire dans le plus grand calme. J’ai entendu de mes oreilles les insultes de mes détracteurs assis devant moi, cependant je leur ai parlé avec la plus grande courtoisie et la plus grande fermeté. J’ai même reçu des coups de pierres quand on en a envoyées sur le Messie Promis (a.s.) à Amritsar. Je n’étais qu’un enfant, mais Allah m’a fait profité d’une partie [de cette persécution]. Toute une multitude envoyait des pierres sur la voiture dans laquelle voyageait le Messie Promis (a.s.). J’avais environs 14 ou 15 ans. J’ai tenté de fermer une des fenêtres de la voiture quand une pierre, envoyée de force, a frappé ma main. J’en ai aussi reçu quand le Messie Promis (a.s.) était à Sialkot. La dernière fois quand j’y étais j’ai reçu 4 coups de pierres en dépit du fait que j’étais entouré des membres de la djama’at. »

Le Messie Promis (a.s.) avait encouragé ses détracteurs à organiser des conférences au cours desquelles les croyants de toutes confessions pourraient présenter les beautés de leur religion. Le Messie Promis (a.s.) n’a point dit que les autres devraient cesser de prêcher leur foi étant donné qu’il a été envoyé par Dieu. Il savait très bien que les autres avait tout autant le droit que lui de prêcher leur religion. C’est pour cette raison qu’il invitait les autres à présenter leur opinion, car sans suivre cette voie il n’y aura pas de paix et l’on ne pourra faire foisonner la vérité. Qui, dans le monde, ne croit pas qu’il suit la voie de la vérité ? Or quand il y a différences d’opinions, il est important de les exprimer. »

Si aujourd’hui l’Etat pakistanais ou les populations des pays arabes comprenaient ce point, la voie pour le tabligh s’ouvrira en grand et ils sauront distinguer le véridique du menteur.

Le deuxième Calife dit : « Dans le passé qui aurait eu l’audace de prêcher le message [de l’Islam] au monarque ? Pareille action serait insolence et offense. Or le Messie Promis (a.s.) invita, dans une lettre, la Reine, Impératrice de l’Inde à embrasser l’Islam, soutenant qu’en cela réside son bonheur. Au lieu d’exprimer son mécontentement, la Reine le remercia et lui fit part de sa joie à la lecture de son invitation. »

Aujourd’hui ceux qui accusent [la communauté Ahmadiyya] d’être l’agent [des Britanniques] n’oseront pas prêcher le message de l’Islam aux leaders [occidentaux].

Un ambassadeur turc du nom de Hussain Kami visita Qadian alors que le Messie Promis (a.s.) était toujours en vie. Il avait, dans le but de renforcer l’Etat turc, collecté des sommes importantes des musulmans. Il vint à Qadian quand il entendit parler de la djama’at Ahmadiyya croyant qu’il y recevrait un grand soutien. Le Messie Promis (a.s.) l’accueillit avec tous les égards dus à un invité et ils parlèrent de la religion. Le Messie Promis (a.s.) lui conseilla de faire preuve d’honnêteté et de probité, d’éviter d’opprimer les populations – conseils sont tout aussi importants aujourd’hui pour les leaders musulmans.

« L’Etat turc, dit le Messie Promis (a.s.), est en danger en raison des agissements d’individus, qui sont censés être à son service : ils ne s’acquittent pas de leur charge avec honnêteté, ne sont point les bienfaiteurs de l’Etat, au contraire sont en train de l’affaiblir en raison de leur traîtrise. »

Le Messie Promis (a.s.) dit : « L’Empire turc (qu’on appelait aussi le califat à l’époque) est dans un piteux état. Dans une vision que j’ai [vu] que ses responsables sont dans un état lamentable et tout ceci présage une fin funeste. Certains responsables de l’Etat turc causeront, tôt ou tard, son éclatement et leur traîtrise se dévoilera au grand jour. »

Les conseils du Messie Promis (a.s.) déplurent énormément à l’Ambassadeur, car il croyait qu’il serait adulé [à Qadian] et qu’on ne lui refusera rien. Il entendit de la bouche du Messie Promis (a.s.) des propos amers « Vous prenez de grands salaires de l’Etat turc pour ensuite le trahir. Vous devez faire preuve de Taqwa et renforcer l’Etat Islamique », lui disait le Messie Promis (a.s.). Il est parti furieux de Qadian, annonçant qu’on avait insulté l’Etat turc en insinuant que d’aucuns, en son sein, lui étaient déloyaux.

Le Mousley Maw’oud dit : « En général les musulmans ressentent de l’affection à l’égard de leur foi. Mais malheureusement les mollahs ne les laissent pas réfléchir. Le peuple [de l’Islam] craint Dieu en général et aime la vérité. Cependant les mollahs ne lui permettent point d’utiliser son discernement et l’excite sur le champ. A cette occasion les mollahs ont crié sur tous les toits que le Messie Promis (a.s.) aurait diffamé l’Etat turc, le protecteur des Deux Lieux Saints de l’Islam.

Quand la polémique enfla le Messie Promis (a.s.) répondit : « Vous dites que l’Etat turc protège La Mecque et Médine. Selon moi il n’en est nullement capable. Bien au contraire, ces Deux Lieux Saints sont les protecteurs de l’Etat turc. »

Le Mousley Maw’oud dit : « Voilà le sens de l’honneur qu’avait le Messie Promis (a.s.) pour la Mecque et Médine. Peut-on dire de ses suivants qu’ils seront ravis si l’on démolissait la Kaaba brique par brique ? Nous ne pouvons croire qu’un état quelconque est responsable de la protection de La Mecque et de Médine. Selon nous c’est Dieu qui le fait depuis Son trône. Aucun être humain n’osera les regarder [avec de mauvaises intentions]. Il est certes vrai que la main de l’homme défendra ces lieux si jamais un ennemi ose s’en prendre à eux. Si jamais, à Dieu ne plaise, pareil incident a lieu, le monde constatera que la djama’at Ahmadiyya consentira aux plus grands sacrifices, pour la protection de ces lieux saints […].

Ces lieux sont pour nous les endroits les plus sacrés. Ils sont pour nous les lieux de la manifestation de la gloire divine. Il est un honneur pour nous de sacrifier nos biens les plus chers pour leur protection. Nous avons la certitude qu’Allah rendra aveugle celui qui regardera La Mecque avec de mauvaises intentions. Si Allah devait confier aux hommes la tâche de crever ces yeux malintentionnés, eh bien, par la grâce de Dieu, ma main sera la première à le faire. »

Par la grâce de Dieu, aujourd’hui tout Ahmadi ressent les mêmes sentiments à l’égard de ces lieux saints. Insha Allah il en sera de même pour l’éternité. Qu’Allah augmente notre foi et notre certitude et qu’Il nous place dans le premier rang de ceux qui consentent aux sacrifices.

Après les prières je dirigerai deux prières funéraires. La première est celle de Mokarram Samir Boukhoutta Saheb, qui est décédé le 24 février 2015 en Allemagne. Inna lillahi Wa Inna Ilaihi Rajioune. Il était atteint d’un cancer depuis fort longtemps, mais en dépit de sa maladie il n’a cessé de servir la communauté. Le défunt avait 58 ans : il est né le 11 mai 1957 en Algérie et avait embrassé l’Ahmadiyya en 1991 sur les mains du Quatrième Calife.

L’Amir Saheb de France raconte que le défunt lui a dit qu’il avait vu tant de rêves qu’il n’avait que pour seul choix d’embrasser l’Ahmadiyya. De 1993 à 1994 il a occupé le poste de Sadr Jama’at à Cassel en Allemagne : de 1994 à 1999 il a servi en tant qu’Amir de la région de Cassel. Et de 1999 à 2003 il a occupé le poste d’Amir régional de Hesse Nord.

L’Amir Saheb de France rapporte qu’il rencontra le défunt pour la première fois lors de la Jalsa Salana de France en 1998. Samir Boukhoutta lui relata son désir d’être un de ces deux fous amoureux [de la djama’at] qu’avait évoqué le deuxième Calife (r.a.). Par la suite le défunt n’a cessé de prêcher [le message de l’Ahmadiyya] avec passion.

En 2006 il me demanda l’autorisation de servir la djama’at en tant que Moalim et de dédier sa vie. Il servait déjà la Communauté et n’a cessé de le faire jusqu’à la fin de ses jours.

L’Amir Saheb de France rapporte que Samir Boukhoutta Saheb a prêché avec passion le message de l’Ahmadiyya, dans les rues de la France, au Maroc, en Tunisie, en Algérie ou au Kiribati. Il allait de maison en maison à pied, sans se plaindre de l’absence d’une voiture ou des distances à parcourir. Il parcourait des kilomètres à pied afin de distribuer des dépliants et de répondre aux questions.

Le défunt vouait pour le Califat une grande affection. Il préservait avec soin toute réponse que je lui envoyais. Il avait entrepris plusieurs tournées en Algérie où il a organisé la djama’at. Le président de la djama’at de ce pays rapporte que le défunt visitait à pied des villages difficiles d’accès en dépit d’une chaleur torride et de son diabète.

Il était parti en tournée au Maroc avec l’Amir Saheb de France. Ils y avaient passé le Ramadan et la Aïd. Le défunt a servi la communauté avec constance. Non seulement s’est-il contenté de prêcher le message de l’Ahmadiyya, mais il s’est aussi occupé de la Tarbiyya et de l’organisation [de ces nouvelles djama’at].

Il avait été arrêté en Tunisie par la police puis relâché parce qu’il était détenteur d’un passeport européen. Durant ces derniers jours il conseillait les ahmadis de prêcher le message de l’Ahmadiyya [aux autres] et à servir la communauté. Il m’avait demandé pardon pour tout impair qu’il aurait pu commettre dans l’exercice de ses fonctions. Mais en fait il a fait preuve d’une fidélité indéfectible à l’égard de son serment d’allégeance et de sa promesse à servir la religion.

Il servait la cause de Dieu matin et soir. Il était d’une grande fidélité à l’égard du Califat, fidélité inimaginable pour quelqu’un qui s’était joint récemment à la djama’at.

Il était présent pour la prière du vendredi après avoir eu difficilement la permission de se rendre à la mosquée de la part de hôpital. Il y a fait des photos : il savait que c’était son dernier vendredi.

Un de ses derniers souhaits était d’offrir l’ouvrage « Dhikr Illahi » aux médecins de son hôpital. Ces derniers étaient fort impressionnés par les qualités du défunt. Ils disaient qu’ils n’avaient jamais vu un malade aussi patient et qui avait une aussi grande confiance en Dieu.

Quand Samir Boukhoutta Saheb était l’Amir de la région de Cassel des personnes appartenant à 18 nationalités embrassèrent, grâce à lui, l’Ahmadiyya. Il s’occupa de leur éducation religieuse et en fit des membres actifs de la djama’at.

Le défunt laisse derrière lui son épouse et trois fils, Nouroudine, Abdul Hakim et Mounir Ahmad. Qu’Allah exalte le statut du défunt et qu’il fasse que ses enfants puissent marcher sur ses pas.

La deuxième prière funéraire est celle de Mokkarram Chaudhry Bashir Ahmad de Sheikhpura. Le défunt avait embrassé l’Ahmadiyya en 1977-1978. Deux de ses frères ainsi que les membres de leurs familles en firent de même grâce à lui. Il avait occupé plusieurs postes de responsabilité au sein de la djama’at. Le 7 septembre 2011 le défunt est tombé dans un guet-apens tout près de chez lui. Il reçut une balle à l’épaule et deux à l’abdomen, le touchant grièvement à l’intestin grêle. Par la grâce de Dieu il recouvrit sa santé après avoir été traité à Lahore et à l’hopital Fazl Umar de Rabwah.

Le neveu du défunt, du nom de Zahid Ahmad et qui n’est pas ahmadi, avait porté plainte contre les assaillants. Il a été tué par ces derniers le 5 mars 2012. Face à cette situation la famille de Mokkarram Chaudhry Bashir Ahmad a élu domicile à Rabwah.

Le défunt était atteint d’un cancer et est décédé des suites de cette maladie.

Mokkarram Chaudhry Bashir Ahmad possédait de nobles qualités. Il conseillait les autres de prier qu’Allah guide les détracteurs de la djama’at, même ceux qui avaient voulu le tuer. Le défunt était Mousi : il avait 63 ans et laisse derrière lui son épouse, deux fils et une fille. Qu’Allah leur accorde patience et persévérance et qu’Il leur permette de marcher sur ses pas.


(Le site www.islam-ahmadiyya.org prend l’entière responsabilité de la publication du texte de ce sermon)