Ramadan, le jeûne en Islam Sermons 2017

Le Ramadan et l’avancement dans la Taqwa

Dans son sermon du 02 juin 2017, Sa Sainteté le Calife a évoqué l'objectif du Ramadan, à savoir l'acquisition de la Taqwa.

 Sermon du vendredi 02 juin 2017, prononcé par Sa Sainteté le Calife, Hadrat Mirza Masroor Ahmad, à la mosquée Baitul-Futuh à Londres. Après le Ta’awudh, le Tashahoud et la Sourate Al-Fatiha, Sa Sainteté le Calife a déclaré :

يَا أَيُّهَا الَّذِينَ آَمَنُوا كُتِبَ عَلَيْكُمُ الصِّيَامُ كَمَا كُتِبَ عَلَى الَّذِينَ مِنْ قَبْلِكُمْ لَعَلَّكُمْ تَتَّقُونَ

« Ô vous qui croyez, le jeûne vous est prescrit tout comme il a été prescrit à vos devanciers, afin que vous adoptiez la piété. »

Par la grâce d’Allah, nous avons la chance de connaître un autre mois du Ramadan au cours de notre vie. Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a déclaré : «  Si seulement ma communauté savait ce qu’est le Ramadan, elle aurait souhaité que toute l’année soit Ramadan. » Quelqu’un lui demanda d’en décrire les excellences. Sur ce il a répondu : « Le paradis est embelli pour le Ramadan du début de l’année jusqu’à la fin. »

Selon un autre récit relaté par Abu Huraira (r.a.) le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a déclaré : « Quiconque jeûne pendant le Ramadan comme un acte de foi et en s’évaluant personnellement, verra ses péchés précédents expiés. Si vous connaissiez les excellences du Ramadan, vous auriez souhaité que toute l’année soit Ramadan.. »

Ainsi l’excellence du Ramadan n’est pas limitée aux jours de ce mois ou au fait d’éviter de manger ou de boire à certains moments : Allah ne prépare pas le Paradis uniquement pour ces raisons. Les raisons ont été clairement énoncées dans le deuxième hadith du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.), à savoir, qu’il faut jeûner comme un acte de foi et en accomplissant son introspection du matin jusqu’au soir au cours du Ramadan : c’est ainsi que l’on méritera ce statut. Lorsqu’il en est ainsi c’est là que les péchés antérieurs sont pardonnés et c’est là que l’on progresse dans sa foi, que l’on accomplit son introspection, que l’on examine ses faiblesses et ses œuvres, que l’on médite sur son respect des droits d’Allah et d’autrui, que l’on s’efforce de conformer ses œuvres au plaisir d’Allah : c’est là que les péchés sont pardonnés. Voilà l’objectif fixé par Dieu pour les jours de jeûne du Ramadan selon le Coran, notamment dans le verset que j’ai cité, à savoir, le jeûne du Ramadan vous est prescrit tous les ans afin que vous adoptiez la Taqwa.

La Taqwa signifie œuvrer uniquement pour la cause d’Allah : c’est là que vous pourrez profiter des faveurs du Ramadan et vous protéger des assauts de Satan. Quand l’on jeûnera en toute sincérité, l’on profitera de la protection divine. C’est quand on profite de la protection divine que l’on pourra se protéger de Satan. Sinon Satan a lancé un défi ouvert : dès que l’homme s’éloignera de la protection d’Allah, il le prendra immédiatement dans ses filets. Ainsi, c’est le progrès dans la foi et l’analyse de son âme qui feront profiter à l’homme la protection d’Allah. Cela sera possible lorsqu’on va marcher sur les voies de la Taqwa.

Quels doivent être l’état de la foi et son niveau ainsi que ceux de la Taqwa ? Comment atteindre les niveaux requis ? Celui qui a été suscité par Allah l’Exalté pour accomplir cette mission est le seul qui pourra nous informer à ce sujet. Il s’agit du serviteur parfait du Saint Prophète Muhammad(s.a.w.) et l’Imam de l’époque. Allah l’Exalté l’avait envoyé pour accomplir cette mission. C’est lui qui a ramené la foi de nouveau sur terre et qui a établi la Taqwa dans les cœurs et qui a pour devoir d’enseigner les moyens pour le faire.

Ainsi les ouvrages du Messie Promis(a.s.), les propos qu’il a tenus lors de différentes réunions, et ses dires nous éclairent à ce sujet sous différents angles.

Le Saint Prophète Muhammad(s.a.w.) a déclaré dans un hadith qu’il faudra jeûner dans un état de foi et en accomplissant son introspection : celui qui agira de la sorte aura ses péchés expiés. Ce n’est pas là quelque chose d’ordinaire. Le Messie Promis (a.s.) nous explique que l’on ne possédera pas la foi tant que l’on n’aura pas reconnu Allah l’Exalté. Il déclare : « L’étape la plus difficile que nous devons parcourir est la reconnaissance de la personne de Dieu. Si notre reconnaissance de Sa personne comporte des lacunes et est douteuse, notre foi ne sera point éclairée. »

Comment reconnaître Dieu ? Grâce à la manifestation de Son attribut de Rahim. C’est en établissant avec Dieu une relation qui nous fera vivre l’expérience de sa Rahimiyyah, de Ses faveurs et Sa puissance. L’on pourra en faire l’expérience quand l’adoration de Dieu et sa relation avec Lui atteindront le seuil de l’extraordinaire.  

Le Messie Promis (a.s.) explique que lorsqu’on fait l’expérience des attributs de Rahimiyyah, de faveurs et de puissance, c’est là qu’on se libère des passions de la chair. L’on est esclave de ses passions charnelles en raison de la faiblesse de la foi et de manque de certitude.

Si la foi n’est pas faible et si l’on a une certitude parfaite en Dieu, les passions de la chair n’auront pas lieu d’exister.

Le Messie Promis (a.s.) explique que l’homme est épris de l’aisance de ce monde, de ses biens, de ses richesses. Or, il ne ressent pas pour les faveurs de l’Au-delà la même passion. L’homme prétend aimer les faveurs de l’Au-delà. Or, si cela était vrai, pour les acquérir il aurait entrepris les mêmes efforts qu’il accomplit pour récolter les choses de ce bas monde, voire il en aurait accompli davantage. Il est donc évident qu’il ne croit pas réellement dans la puissance d’Allah l’Exalté, dans Sa Rahimiyyah et Ses promesses : il est donc essentiel d’effectuer à cet égard une analyse.

Après cette explication, l’on comprendra que la foi n’est pas quelque chose d’ordinaire. Elle est d’une grande importance : c’est là un objectif important qui nous a été confié. Ces préparatifs ne concernent pas uniquement ces trente jours de jeûne ou le mois du Ramadan : [en soi] ils n’ont aucune importance. Ils en auront quand tous nos efforts entrepris grâce à l’entrainement reçu au cours de ce mois reposeront sur nos œuvres accomplies pendant l’année. En deux phrases, le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) nous a présenté notre feuille de route pour toute notre vie. Il ne suffit pas de croire, qu’en raison de la déclaration du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.), tous nos péchés seront [automatiquement] pardonnés rien qu’en affirmant que nous sommes en train de jeûner dans un état de foi. Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) conseille de jeûner tout en accomplissant notre analyse de conscience : cela sous-entend que l’on devra placer sa foi dans la balance de la relation avec Allah l’Exalté et du respect de Ses commandements. À nous d’analyser si nous sommes en train de suivre ces injonctions ou pas.

Le Messie Promis (a.s.) nous prodigue les conseils suivants quant à l’état de notre foi et son amélioration : « Il est deux catégories de foi en Dieu : la première se limite à de simples déclarations verbales qui n’ont aucune incidence sur les œuvres. La deuxième catégorie de foi en Allah est accompagnée de témoignages pratiques. Tant que l’on ne tombe pas dans la deuxième catégorie je ne puis affirmer que l’on croit réellement en Dieu. Affirmer croire en Dieu pour ensuite commettre des transgressions est une chose qui dépasse mon entendement. La grande majorité des gens d’ici-bas tombe dans la première catégorie. Je sais que ces gens prétendent croire en Dieu : or, je constate qu’ils s’empêtrent par la même occasion dans les bassesses de ce monde et sont ternis par les flétrissures du péché. Croire en Dieu comme si on le voyait de visu doit faire naître en eux une distinction : pourquoi est-elle absente ? Personne ne volera (même) les biens d’un simple balayeur de rue en sa présence. Pourquoi donc s’opposer à ce Dieu en Qui l’on prétend croire, et transgresser Ses commandements avec tant de hardiesse ? J’accepte le fait que la majorité des gens énoncent verbalement qu’ils croient en Dieu : d’aucuns Le nomment Parmeshwar, d’autres God et d’autres encore Lui donnent d’autres noms. Or, lorsqu’on éprouve leur foi d’un point de vue pratique l’on constate qu’il ne s’agissait que de simples déclarations dépourves de tout témoignage pratique. »

Le Messie Promis (a.s.) ajoute : « La nature de l’homme est ainsi faite qu’il évite les torts que peuvent lui causer la chose en laquelle il croit et tente de profiter de ses avantages. L’arsenic est un poison mortel. Quand on est conscient qu’une seule once suffit à donner la mort, l’on n’aura pas le courage d’en prendre. Pourquoi donc la foi qu’il porte en Dieu n’engendre-t-elle pas les résultats escomptés ? Si la foi que l’on porte en Dieu était aussi forte que celle qu’on a en l’arsenic elle aurait causé la mort de toutes les passions [interdites]. Or, il n’en est pas le cas. L’on devra affirmer qu’il ne s’agit que de simples déclarations. Cette foi n’a pas encore atteint le stade de la certitude : l’on est tout simplement en train de se leurrer en affirmant que l’on croit en Dieu. »

Ainsi la première obligation de l’homme est de rectifier la foi qu’il porte en Dieu. Il doit prouver dans la pratique qu’aucune action de sa part n’est contraire à la gloire d’Allah le Très Haut et à Ses commandements. »

Voilà en somme l’introspection que doit accomplir le croyant. Une atmosphère particulière se créée au cours du Ramadan : l’on est enclin à rendre culte à Dieu et à accomplir de bonnes œuvres en voyant les autres. Dans ce climat particulier, tout en rendant culte à Dieu, en accomplissant de bonnes œuvres, nous devrons nous prosterner devant Dieu et demander pardon pour nos péchés antérieurs. Les actes d’adoration et les changements que l’on a apportés au cours de ce Ramadan, ainsi que le pardon que l’on y à mérité doivent faire partie intégrante de la vie future. Nous devrons nous évertuer à maintenir ouvertes ces portes du paradis qui se sont ouvertes pour nous au cours du Ramadan et de profiter du pardon divin. Afin de profiter constamment des faveurs de ce mois, nous devrons, en toute humilité, nous prosterner devant Allah l’Exalté. L’acquisition de la Taqwa est le but qu’Allah a fixé pour le jeûne et nous devrons tenter d’atteindre la norme requise dans ce domaine.

Je présente ici-bas certains points sur l’acquisition de la Taqwa, sujet que le Messie Promis (a.s.) nous a expliqué de différentes manières. La foi de l’homme progressera quand il avancera dans le domaine de la Taqwa. Comme il a été cité plus haut, le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) nous recommande de jeûner en étant dans un état de foi et en accomplissant notre analyse de conscience. Cela signifie que l’on doit progresser dans la Taqwa et conformer sa conduite au plaisir d’Allah l’Exalté durant ces jours. Si on réussit à le faire, la Taqwa fera partie intégrante de notre vie. L’on ne se contentera pas de rectifier sa conduite uniquement au cours du Ramadan : cette faveur sera perpétuelle.

En attirant notre attention là-dessus, le Messie Promis (a.s.) a déclaré : « L’objectif du Coran et de l’Islam étaient de faire naître en nous la Taqwa. Or nous ne voyons pas cela aujourd’hui. Les gens jeûnent et accomplissent la Salat : mais ils sont dénués de Taqwa ; c’est pour cette raison que leur Salat et leurs jeûnes les transforment en pécheurs. »  

Les actes de terrorisme que l’on commet au nom de l’Islam, ces innocents que l’on tue, sont en raison du manque de Taqwa. Tous les jours il y des incidents causés par les musulmans. Deux jours auparavant, l’on a tué avec une barbarie inouïe environ cent personnes en Afghanistan. Le Ramadan sera-t-il de quelque avantage pour ces personnes (meurtrières) ? Profiteront-elles des excellences de ce mois ? Certainement non ! Car elles sont en train de transgresser les lois divines : elles sont en train de s’en éloigner : c’est pour cette raison qu’elles sont loin de la Taqwa. En accord aux préceptes du Coran, le Messie Promis (a.s.) explique que sans Taqwa, les Salats ne serviront à rien et ouvriront la voie menant à l’enfer. Le Ramadan ne sera d’aucune utilité à ceux qui sont dénués de Taqwa, ceux qui commettent des atrocités au nom d’Allah et de Son Prophète. Jamais ils ne pourront profiter du Ramadan : au contraire, ils seront frappés du courroux divin.

En entendant à propos de ces atrocités et de ces actes de barbarie ou lorsque nous en faisons le constat, nous les ahmadis devrons, plus qu’auparavant, implorer le pardon d’Allah et Le louer, car Il nous a permis de nous distinguer de ces gens infâmes en acceptant le Messie Promis (a.s.). Nous devrons examiner nos œuvres et nous soucier de la fermeté de notre foi. Nous devrons être reconnaissants envers Dieu en raison du fait que le Messie Promis (a.s.) nous a montré la voie qui mène à Lui.

Le Messie Promis (a.s.) déclare : « La racine de la foi est la Taqwa et la pureté. La foi naît de ces deux entités, qui l’arrosent et qui répriment les passions charnelles. »

Grâce à ces paroles du Messie Promis (a.s.) l’on comprend davantage que la foi ne peut exister sans la Taqwa. Celle-ci n’est pas uniquement la racine de la foi : elle en est aussi la protectrice et la nourricière. C’est en possédant la Taqwa que l’on accomplira de bonnes œuvres, qui seront en accord avec le plaisir d’Allah l’Exalté et qui au final favoriseront le progrès dans la foi. L’on en déduit aussi que les fruits de l’excellence du Ramadan seront acquis uniquement grâce à la Taqwa. Quand la Taqwa grandira, la foi sera renforcée, l’on sera enclin à accomplir son introspection : ce faisant, les passions de la chair seront réprimées. Tout comme il a été dit plus haut, c’est en réprimant les passions charnelles que l’on pourra se rapprocher de Dieu tout en accomplissant de bonnes œuvres.

En expliquant la réalité de la Taqwa véritable, le Messie Promis (a.s.) explique : « Cette Taqwa qui épure l’homme – et pour laquelle les prophètes ont été suscités – a disparue de la terre. Le verset :

قَدْ أَفْلَحَ مَنْ زَكَّاهَا

ne s’applique pas à grand monde. La pureté est quelque chose de fort louable. Les anges viennent faire l’accolade à celui qui se purifie. Les gens y accordent peu de valeur : sinon ils auraient pu assouvir leurs plaisirs par les moyens licites. »

Si on accordait de la valeur à la Taqwa, l’on aurait pu assouvir, par les moyens licites, et non illicites ses plaisirs matériels. Le voleur commet ses larcins afin d’amasser des biens : or, s’il faisait preuve de patience Allah l’aurait enrichi par d’autres moyens. De même l’adultère commet son péché : or, s’il avait été patient Dieu aurait comblé ses désirs par d’autres moyens. Dans un hadith il est dit qu’aucun voleur ne volera quand il arrivera à l’état d’un croyant et qu’aucun adultère ne commettra de fornication quand il sera croyant. »

On commet pareille action lorsqu’on est plus dans un état de croyant.

Le Messie Promis (a.s.) explique : « Face à un tigre, la chèvre oubliera de brouter l’herbe devant elle. Les gens ont-ils une foi moindre que celle de la chèvre ? »

Un journal relate les mêmes propos du Messie Promis (a.s.) tenu dans une réunion en ces termes : « Dans un hadith il est dit qu’aucun voleur ne volera quand il arrivera à l’état d’un croyant. Ceci est tout à fait vrai : face à un tigre la chèvre oubliera de manger ce qui lui est permis, loin de vouloir aller brouter dans le champ d’autrui. De même si l’on ressent la crainte d’Allah l’Exalté, il est impossible que l’on ose commettre des péchés. La racine ainsi que le but véritable est l’acquisition de la Taqwa. Celui qui en possède peut tout acquérir. Sans la Taqwa, il est impossible d’éviter les péchés, grands et petits. Les lois des Etats d’ici-bas ne peuvent protéger du péché. [Les préposés de] l’Etat ne sont pas partout présents afin d’inspirer la peur. L’homme commet des transgressions lorsqu’il se croit seul : sinon il ne commettra jamais de péché. Quand il se croit seul, il devient athée. »

Quand il se croit seul, il pense que Dieu ne le voit pas : il devient ainsi athée. S’il pensait le contraire, il ne commettrait pas de péché.

Le Messie Promis (a.s.) ajoute : « Tout est tributaire de la Taqwa. C’est ainsi que débute le Saint Coran. [La supplication] « C’est Toi seul que nous adorons et c’est de Toi seul que nous implorons le secours » signifie aussi la Taqwa : quand l’homme agit mais qu’il ne s’en attribue pas le mérite par crainte [de Dieu], et qu’il implore l’aide divine pour son avenir. »

L’homme dit : Iyyaka Na’boudou, c’est-à-dire, c’est Toi seul que nous adorons. L’homme accomplit des actes d’adorations, il met cela en pratique, mais il ne s’en accorde pas le mérite. Il ajoute : « Malgré le fait qu’il mette les commandements en pratique, l’homme ne s’en accorde pas le mérite et il implore : Iyyaka Nasta’in. Il déclare devant Dieu : cet acte d’adoration, je l’ai fait grâce à Ton aide, sinon je n’aurai pu le faire.

Il lui demande également de l’aide pour l’avenir, afin qu’Allah le Très Haut lui permette également de continuer à L’adorer. »

Telle est la norme de la Taqwa.

Il ajoute : « La prochaine sourate commence par Hudal-lil Muttaqin. La prière, le jeûne, la zakat et autres ne sont acceptés qu’à condition que la personne soit pieuse. » Tout cela ne sera donc accepté que si la personne est pieuse, s’il n’y a pas de piété, toutes ces actions ne seront pas dignes d’être acceptées. Il continue : « Et dès lors Dieu élimine toutes les sources des péchés. »

Cela signifie que si la Taqwa est présente, Allah l’Exalté supprimera toutes les sources de péchés, toutes les choses menant au péché, toutes les choses poussant à commettre des transgressions.

Il ajoute : « Si vous avez besoin d’une femme, alors Il vous accordera une femme, si vous avez besoin d’un remède alors Il vous accordera ce remède, Il vous accorde tout ce dont vous avez besoin, et Il vous l’accorde même de là où vous ne l’escomptez point. » Il ajoute : « Dans un autre verset du Saint Coran il est dit :

إِنَّ الَّذِينَ قَالُوا رَبُّنَا اللَّهُ ثُمَّ اسْتَقَامُوا تَتَنَزَّلُ عَلَيْهِمُ الْمَلَائِكَةُ أَلَّا تَخَافُوا وَلَا تَحْزَنُوا وَأَبْشِرُوا بِالْجَنَّةِ الَّتِي كُنْتُمْ تُوعَدُونَ

Cela fait également référence aux personnes pieuses, celles qui disent qu’Allah est leur Seigneur, et qui restent fermes sur cette croyance qu’Allah est leur Seigneur ; c’est Lui qui pourvoira à leurs besoins, Il est le Nourricier ; des anges viendront les visiter, leur disant : « N’ayez crainte et ne vous souciez pas des manquements qui ont pu ternir vos actions passées car à présent vous êtes pieux. »

Il continue : « Thumm-astaqamu fait également référence aux personnes pieuses. Elle sont passées par des tourments, elles ont traversé des épreuves, des tempêtes, mais elles sont toujours restées fidèles à la promesse qu’elles Lui ont faite. Elles ont promis à Dieu de rester fermes. Elles ne sont pas comme ces personnes qui font preuve de piété uniquement pendant le mois du Ramadan, en raison du fait que pendant ce mois les portes du paradis sont ouvertes. La persévérance est une condition sine qua non. »

Il continue : « Lorsqu’elles ont agi de la sorte et ont fait preuve de sincérité et de fidélité, elles vont alors obtenir ceci comme récompense :

تَتَنَزَّلُ عَلَيْهِمُ الْمَلَائِكَةُ أَلَّا تَخَافُوا

C’est-à-dire que les anges descendent sur eux et leur disent de ne pas avoir peur et de ne pas être tristes. « Votre Dieu est votre Gardien. »

وَأَبْشِرُوا بِالْجَنَّةِ الَّتِي كُنْتُمْ تُوعَدُونَ

Il leur donne la bonne nouvelle qu’ils peuvent être satisfaits du paradis d’ici et de celui de l’Au-delà. » Il explique : « Ce paradis signifie le paradis de cette vie, et non le paradis de l’Au-delà. Allah annonce la bonne nouvelle aux gens qui sont pieux d’un paradis dans cette vie, comme le Saint Coran en fait mention.

وَلِمَنْ خَافَ مَقَامَ رَبِّهِ جَنَّتَانِ

Il continue : « Ensuite on trouve :

نَحْنُ أَوْلِيَاؤُكُمْ فِي الْحَيَاةِ الدُّنْيَا وَفِي الْآَخِرَةِ

Dans la vie de ce monde et dans l’Au-Delà, nous sommes vos Amis et vos Protecteurs. »

Allah pardonne les péchés de ceux qui font régulièrement des actions pieuses ; Il leur accorde de plus les biens de ce monde, et Il est leur ami et Protecteur dans l’Au-Delà.

Combien chanceux sont ceux d’entre nous qui, au cours du Ramadan, vivent constamment d’une façon conforme aux recommandations d’Allah le Très Haut, et qui essayent toujours de le faire.

Au sujet de faire preuve de piété et d’être persévérant, le Messie Promis (as) explique davantage : « Le véritable musulman doit faire preuve de patience, surtout au début. Les compagnons avaient également dû faire face à des périodes difficiles, pendant lesquelles ils n’avaient d’autre chose à manger que des feuilles d’arbre. Des fois, ils n’avaient même pas un morceau de pain à manger. Une personne ne peut pas profiter à autrui tant qu’Allah n’accorde pas de bien. Lorsqu’une personne adopte la Taqwa, Dieu lui ouvre des voies.

وَيَرْزُقْهُ مِنْ حَيْثُ لَا يَحْتَسِبُ

Il continue : « Ayez une foi ferme en Dieu. » Ce verset comporte deux parties, la traduction du verset est : la personne qui fera preuve de Taqwa, Allah l’Exalté ouvrira une voie pour elle pour qu’elle obtienne sa provision, et de là d’où elle ne pouvait jamais l’escompter. Le Messie Promis (as) déclare : « Ayez une foi sincère en Dieu ; vous pouvez tout obtenir de Lui, mais à condition d’être persévérants. Les prophètes ont atteint leurs degrés d’excellence à travers la persévérance. »

Il ajoute : « On ne peut rien obtenir si l’on accomplit des Salats et le jeûne uniquement au cours du Ramadan. En revanche si nous sommes constants dans ces œuvres nous obtiendrons tout. »

Allah l’Exalté souhaite que nous devenions Muttaqin, afin que les portes de Ses grâces infinies s’ouvrent sur nous. Il ouvre particulièrement les portes de Sa Grâce pendant le mois du Ramadan pour ceux qui possèdent la Taqwa. Afin de devenir Muttaqi, il ne suffit pas uniquement d’abandonner les péchés, mais il faut également accomplir de bonnes actions. En détaillant ce point, le Messie Promis (as) dit :

«… pour être considéré comme un Muttaqi après avoir évité les grands péchés comme l’adultère, le vol, l’escroquerie, l’ostentation, le mépris et l’avarice, l’on doit exceller en matière de moralité. »

Il faut se préserver de l’immoralité, et il faut développer de bonnes qualités morales, c’est une condition importante.

Il continue :

« Il faut traiter autrui avec gentillesse et aménité, quelles que soient ses croyances, et faire montre d’une véritable loyauté et sincérité envers Allah l’Exalté. Essayez d’atteindre l’excellence dans vos services… »

Il faut rendre des services et accomplir des œuvres louables, extraordinaires. C’est là que l’on gravira les échelons de la Taqwa. Il faut servir autrui en toute abnégation. Vous devez respecter les droits d’Allah et les droits des hommes de manière louable. 

Le Messie Promis (a.s.) explique :

« L’homme méritera le plaisir divin quand il accomplira pareille œuvre et c’est ainsi qu’il méritera le titre de Muttaqi. Seuls ceux qui possèdent tous ces attributs sont de véritables Muttaqin. Autrement dit, si quelqu’un n’en possède qu’un seul, il ne méritera pas ce titre de Muttaqi.

C’est à propos de ces personnes que le verset suivant s’applique :

لَا خَوْفٌ عَلَيْهِمْ وَلَا هُمْ يَحْزَنُونَ

C’est-à-dire qu’ils n’auront aucune crainte, ni ne seront-ils affligés. Que leur faut-il de plus ? Allah l’Exalté devient leur Protecteur, comme il est dit :

وَهُوَ يَتَوَلَّى الصَّالِحِينَ

 Le Messie Promis (a.s.) continue : « Selon un hadith, Allah devient les mains par lesquelles ils attrapent, Il devient les yeux avec lesquels ils voient, Il devient les oreilles par lesquelles ils entendent, Il devient les pieds avec lesquels ils marchent. Dans un autre hadith il est rapporté : « Celui qui devient l’ennemi de Mon ami, Je lui annonce de se tenir prêt à m’affronter. »

Dans un autre endroit, il est dit que telle une tigresse qui protège ses petits, Allah bondit sur ceux qui osent s’attaquer à Ses bien-aimés. »  

Le Messie Promis (as) explique ensuite l’importance de la Taqwa ainsi que le but pour lequel il a été envoyé, en ces termes : « La raison pour laquelle j’ai été envoyé était que le champ de la Taqwa était vide. La Taqwa est essentielle et non pas le fait de prendre l’épée : cela est interdit.  Si vous agissez avec piété, le monde entier sera avec vous. Établissez donc la Taqwa. Ceux qui consomment l’alcool, et pour qui cette boisson constitue une grande partie de leur religion, ne pourront jamais établir de lien avec la Taqwa. Ces gens mènent une guerre contre la piété.

Si Allah accorde à notre Jama’at des personnes chanceuses et leur offre la possibilité de mener une guerre contre le mal et de se purifier davantage et de progresser dans la Taqwa, ce sera là le véritable succès ; et rien d’autre ne pourra avoir un effet plus efficace.

Si l’on analyse toutes les religions du monde on observe une absence totale de la Taqwa, et que l’éclat du monde a été élevé au rang de divinité. Le véritable Dieu a été délaissé et déshonoré. Mais maintenant Dieu souhaite qu’Il soit reconnu et que le monde soit au courant de Son existence. Les personnes qui élèvent le monde au rang de divinité ne peuvent avoir confiance en Dieu. »

Ensuite, en nous conseillant, le Messie Promis (as) déclare que : « …ceux qui souhaitent être sauvés du châtiment divin rien qu’en me prêtant allégeance se trompent. Ils ont été leurrés par leur conscience. Si le patient ne respecte pas la prescription du médecin, il est futile d’espérer une guérison. Ainsi tentez de vous purifier et d’être pieux au point que vous soyez sauvés du châtiment de Dieu. »

Il déclare que : « Dieu est miséricordieux envers ceux qui se repentent, car si tel n’était pas le cas, le monde serait alors dans les ténèbres. Quand une personne fait preuve de piété, Dieu la distingue de son prochain. Il déclare que notre Jama’at doit s’en soucier. Si une personne fait preuve de Taqwa autant que Dieu le souhaite, elle sera sauvée par Dieu. Dieu a fondé ce mouvement dans le but de promouvoir la Taqwa car le champ de la piété est complètement vide. »

Nous avons encore une fois l’occasion de profiter du mois du Ramadan, le but duquel est de posséder la Taqwa. D’ailleurs, le fait que le Messie Promis (as) ait déclaré que Dieu a mis en place cette communauté afin d’établir la Taqwa, accroit nos responsabilités. Nous devons, à cet égard, analyser notre état régulièrement. Nous devons essayer de provoquer une révolution en nous-mêmes et d’essayer de développer notre piété afin qu’elle atteigne le rang auquel Dieu veut que nous accédions durant ces jours empreints de faveurs. Nous ne devons pas nous limiter à ce mois de Ramadan mais il faut que nous fassions que ces actions deviennent partie intégrante de notre vie. Qu’Allah fasse qu’il soit ainsi.

Après la prière je vais diriger la prière funéraire de Mokarram Khawajah Ahmad Hussein Sahib, fils de Mokarram Muhammad Hussein Sahib qui était un darwesh de Qadian. Il est décédé le 31 mai 2017 à l’âge de 92 ans. Inna lillahi wa inna ilaihi raji‘oun.

Il était né en 1926 à Sekhwan, un village voisin de Qadian. Son grand-père maternel, Mian Imam Din Sahib, et ses deux frères, Mian Nizam Din Sahib et Mian Khair Din Sahib étaient des compagnons du Messie Promis (as). Khwajah Ahmad Hussein Sahib a passé son enfance dans une extrême pauvreté. À l’âge de 9 ans, il est venu vivre à Qadian accompagné de sa famille et en raison de la situation difficile de l’époque il n’a pu poursuivre ses études, alors qu’il en était fort passionné.

Tout d’abord, il a appris de ses propres efforts la lecture du Saint Coran. Ensuite, il a participé aux Majalis-e-Irfan (sessions de questions/réponses) du Musleh Maud (ra) et c’est grâce à celles-ci qu’il a augmenté sa connaissance.

Lors de la partition de l’Inde, le Musleh Maud (ra) lui conseilla de rester à Qadian et il est donc resté là-bas après avoir concerté avec ses parents. C’est ainsi qu’il est devenu un darwesh.

La Jama’at a aussi connu cette phase où l’Anjuman n’avait plus assez de fonds pour payer les darweshs parce qu’à l’époque elle n’en avait pas les moyens. La Jama’at a donc demandé aux darweshs qui connaissaient un métier d’aller chercher du travail à l’extérieur. Le défunt connaissait la couture. Par conséquent, de 1953 à 1962 lors de son séjour dans le sud de l’Inde il pourvoyait, à ses besoins lui-même.

Il est ensuite revenu à Qadian et a eu l’opportunité de servir dans divers bureaux de la Sadr Anjuman Ahmadiyya. Il a été retraité en 1989 après quoi il a, tout en continuant à servir la Jama’at, ouvert son propre magasin de couture juste à côté du portail de la mosquée Mubarak. Il était régulier dans ses prières ainsi que dans la prière de Tahajjud. Il était circonspect et était doté de hautes qualités morales.         

En 2005, il a eu l’occasion de participer à la conférence annuelle (des ahmadis) du Royaume-Uni. Il a eu la chance d’avoir vu de ses yeux quatre califes, depuis le deuxième jusqu’au cinquième. Il avait l’habitude de s’occuper lui-même de ses tâches. Il conseillait souvent à ses enfants de rester attachés au califat. Il s’est marié la première fois en 1946 dans sa famille (élargie). La Jama’at avait ordonné que les femmes soient envoyées au Pakistan ; il avait donc envoyé sa femme au Pakistan. Comme sa mère était une non-ahmadie et elle n’avait pas un bon comportement envers lui, elle avait coupé les ponts avec lui. En 1953, il s’est marié une deuxième fois avec Hamida Begum Sahiba qui était de Hyderabad Dekkan, avec qui il a eu 4 filles et un garçon. Son fils Khwajah Bashir Ahmad Sahib est directeur de Ta’limul Islam High School de Qadian. L’une de ses filles, Salimah Qamar Sahiba, est l’épouse de Nasir Qamar Sahib, Additional Wakil ul Isha’at à Londres. Il a aussi un gendre, Hafiz Bhatti Saheb, qui est actuellement en train de servir à Qadian.

L’épouse de Nasir Qamar Sahib, la fille du défunt, écrit qu’il était doté de beaucoup de qualités. Il priait beaucoup, c’était un homme simple, sociable et était un amoureux du Califat. C’était quelqu’un de très poli. Elle rapporte que lorsqu’elle s’est mariée et est venue à Rabwah elle était triste. Il lui a dit : « Il n’y a aucune raison que tu sois triste. Tu auras la chance de pouvoir faire les prières du vendredi derrière le Calife et de pouvoir écouter ses sermons directement. »

Il voulait toujours partir à la mosquée afin de prier. Il y a quelques années de cela lorsqu’il a eu un accident vasculaire cérébral à cause duquel il ne pouvait plus se rendre dans la mosquée pour prier, il priait et demandait aussi aux autre de prier que Dieu donne la force requise à ses jambes afin de partir à la mosquée. Il avait beaucoup d’autres qualités ; qu’Allah lui accorde un haut rang au paradis. Malgré sa pauvreté, il a enseigné à ses filles et celles-ci ont pu faire leur maitrise et son fils aussi a complété sa licence et sa maîtrise.

Comme je l’ai déjà dit, il est le directeur du Ta’limul Islam High School. Qu’Allah fasse que sa descendance soit toujours attachée au Califat et qu’elle n’oublie pas les sacrifices auxquels a consenti le défunt et qu’Il leur donne la possibilité de rester attachés eux aussi à la Jama’at.


(Le site www.islam-ahmadiyya.org prend l’entière responsabilité de la publication du texte de ce sermon)

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