Sermons 2022

Qualités et vertus d’Abou Bakr (r.a.)

Dans son sermon du 11 novembre 2022, Sa Sainteté le Calife a présenté d'autres nobles qualités du calife Abou Bakr (r.a.).

Sermon du vendredi 11 novembre 2022, prononcé par Sa Sainteté le Calife, Hadrat Mirza Masroor Ahmad, à la mosquée Moubarak, à Islamabad, Tilford au Royaume-Uni. Après le Tashahoud, le Ta’awudh et la Sourate Al-Fatiha, Sa Sainteté le Calife a déclaré :

J’évoquais [le Calife] Abou Bakr (r.a.) et avais mentionné certains aspects de sa vie. Selon les récits, le Calife Abou Bakr (r.a.) était un expert en généalogie et il était aussi féru de poésie. Les rapports mentionnent qu’Abou Bakr (r.a.) avait, plus que les autres, une grande maîtrise de la généalogie arabe. Joubayr Ibn Mout’im, qui avait atteint la perfection dans cet art de la généalogie, a déclaré : « J’ai appris la science de la généalogie d’Abou Bakr (r.a.), en particulier celle de la lignée des Qouraychites, car il en détenait le plus grand savoir, en particulier des aspects positifs et négatifs de leur lignée. Or, Abou Bakr (r.a.) n’évoquait pas leurs défauts c’est pourquoi il était plus populaire parmi les Qouraychites qu’Aqîl Ibn Abi Tâlib. Après Abou Bakr (r.a.), ‘Aqîl était le mieux instruit en matière de la lignée des Qouraychites, de leurs ancêtres et de leurs bons et mauvais aspects. Or, ‘Aqil n’était pas apprécié des Qouraychites parce qu’il mentionnait également leurs défauts. ‘Aqil s’asseyait avec Abou Bakr (r.a.) dans la Mosquée Al-Nabawi pour acquérir des connaissances sur la généalogie [arabe] et les événements en Arabie.

Selon les habitants de La Mecque, Abou Bakr (r.a.) était l’un des meilleurs des leurs. À chaque fois qu’ils rencontraient des difficultés, ils lui demandaient de l’aide.

On rapporte donc qu’Abou Bakr (r.a.) détenait le plus grand savoir de la généalogie arabe, en particulier, celle des Qouraychites. Quand les poètes Qouraychites ont composé des vers satiriques sur le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.), Hassân Ibn Thâbit a eu la tâche d’y répliquer en vers. Lorsque Hassân s’est présenté au Saint Prophète Muhammad (s.a.w.), celui-ci lui a dit : « Comment pourras-tu composer des vers satiriques sur les Qouraychites quand je suis moi-même un des leurs ? » A cela, Hassân a répondu : « Ô Envoyé d’Allah (s.a.w) ! Je vous en ferai sortir tout comme on fait sortir un cheveu de la farine ou du beurre. » Sur ce, l’Envoyé d’Allah (s.a.w) lui a dit : « Va voir Abou Bakr (r.a.) et demande-lui à propos de la généalogie des Qouraychites. »

Hassân déclare : « Avant de composer mes vers, je me présentai à Abou Bakr (r.a.). Il me guida au sujet des hommes et des femmes des Qouraychites. »

Quand les vers de Hassân parvenaient à La Mecque, ses habitants disaient qu’ils étaient basés sur la direction et les conseils d’Abou Bakr (r.a.).

Outre la science de la généalogie, Abou Bakr (r.a.) était aussi un éminent spécialiste dans l’histoire des batailles entre les Arabes. Même s’il n’était pas un poète, il était féru de poésie. Ses biographes débattent du fait qu’il avait composé ou non des vers. Selon certains biographes, il ne l’a pas fait : mais d’autres ont mentionné des vers qu’il aurait composés. De même, on a découvert un manuscrit de 25 poèmes du Calife Abou Bakr (r.a.) dans une bibliothèque turque. On dit en effet que ces vers auraient été composés par le Calife Abou Bakr (r.a.). Un auteur a déclaré qu’il avait su, par révélation divine, que ces vers avaient été composés par le Calife Abou Bakr (r.a.).

Selon Al-Tabaqât d’Ibn Sa’d et Ibn Hichâm, le Calife Abou Bakr (r.a.) aurait composé des vers. Après le décès du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) et son inhumation, il aurait déclaré : « Ô yeux ! Pleurez après le décès du chef de ce monde et de l’Au-delà (s.a.w.) ! Que vos larmes ne tarissent jamais ! Ô yeux ! Pleurez après la mort du meilleur des Qouraychites, qui a été enseveli dans la soirée ! Que le Roi des rois, le Gardien des serviteurs et le Seigneur des adorateurs envoie Ses bénédictions et Ses salutations sur lui ! À quoi bon vivre après le départ de notre bien-aimé ? Que reste-t-il à orner après le départ de celui qui a orné le monde entier ? Tout comme nous étions ensemble dans la vie, je souhaitais que la mort nous prît ensemble ! »

C’était là la traduction de ces vers.

On dit que le Calife Abou Bakr (r.a.) était doté d’une fine intelligence. Abou Sa’îd Al-Khoudri a rapporté que l’Envoyé d’Allah (s.a.w) a dit : « Allah a offert à un serviteur de Dieu [le choix] entre le monde et ce qui est avec Allah. Le serviteur a préféré ce qui est avec Allah. » Sur ce, Abou Bakr (r.a.) s’est mis à pleurer. Je me suis dit : « Qu’est-ce qui fait pleurer ce vieil homme ? Allah l’Exalté a offert à un serviteur le droit d’aimer le monde ou ce qu’Il détient auprès de Lui. Il a choisi ce qui est avec Allah. Or, le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) était ce serviteur et Abou Bakr (r.a.) était le plus savant d’entre nous. Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a déclaré : « Ô Abou Bakr (r.a.) ! Ne pleure pas. En effet, Abou Bakr (r.a.) est celui qui me fait le plus de bien d’entre tous par sa compagnie et sa richesse. Si je devais choisir quelqu’un comme Khalîl de mon Oummah, j’aurais choisi Abou Bakr (r.a.). Mais c’est la fraternité et l’amour en islam [qui comptent]. Fermez toutes les portes ouvrant sur la mosquée, sauf celle d’Abou Bakr (r.a.). »

J’ai déjà répété ce récit ici en référence à l’intelligence d’Abou Bakr (r.a.). Je l’avais cité dans le passé.

Le Messie Promis (a.s.) a également présenté une explication au sujet des portes. J’en ferai mention plus loin. Le Mouslih Maw’oud (r.a.) évoqua le même incident et dit : « Une fois, durant ses derniers jours, le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) s’est adressé à ses Compagnons : « Ô gens ! Dieu a dit à l’un de ses serviteurs : « Je t’offre le choix de rester en ce monde si tu le souhaites ou de venir à Moi. » Ce serviteur a préféré la proximité de Dieu. » Abou Bakr (r.a.) a pleuré quand il a entendu cela du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). [Ce récit] évoque ‘Oumar : celui-ci a déclaré : « J’étais très en colère après l’avoir vu pleurer. Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) relatait l’incident d’un serviteur à qui Allah avait permis de demeurer en ce monde ou de retourner vers Dieu. Il a préféré la proximité de Dieu. Pourquoi ce vieil homme pleure-t-il ? Mais Abou Bakr (r.a.) ne pouvait pas arrêter ses hoquets. En fin de compte le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a dit : « J’aime tellement Abou Bakr (r.a.) que s’il était permis de faire de quelqu’un d’autre un Khalîl en sus d’Allah, j’aurais choisi Abou Bakr (r.a.). » ‘Oumar déclare : « Quand le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) est décédé après quelques jours nous avons compris qu’Abou Bakr (r.a.) avait raison de pleurer et que notre colère était un signe de sottise. »

Le Messie Promis (a.s.) déclare : « Abou Bakr (r.a.), avait reçu cette compréhension du Saint Coran. Il a commencé à pleurer quand l’Envoyé d’Allah (s.a.w) a récité le verset :

الْيَوْمَ أَكْمَلْتُ لَكُمْ دِينَكُمْ وَأَتْمَمْتُ عَلَيْكُمْ نِعْمَتِي

Quelqu’un a demandé pourquoi ce vieillard pleurait. Il a répondu : « Je pouvais sentir la mort de l’Envoyé d’Allah (s.a.w) de ce verset. Les Prophètes (paix soit sur eux) servent d’autorité. Un ouvrier qui a fini son travail, part de là. De même, quand les Prophètes ont terminé leurs œuvres, ils quittent ce monde. Après la révélation du verset :

الْيَوْمَ أَكْمَلْتُ لَكُمْ دِينَكُمْ وَأَتْمَمْتُ عَلَيْكُمْ نِعْمَتِي

Abou Bakr (r.a.) a compris qu’il s’agissait du dernier appel. Il en ressort clairement que la compréhension de Abou Bakr (r.a.) était très avancée. Selon les hadiths, [le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.)] aurait demandé qu’on fermât toutes les fenêtres ouvrant sur la mosquée. Le Messie Promis (a.s.) explique ici le sens de cet énoncé.

Selon les hadiths, donc, [le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.)] aurait demandé qu’on fermât toutes les fenêtres ouvrant sur la mosquée hormis celle d’Abou Bakr (r.a.). En voici le sens caché : la mosquée représente la manifestation des secrets divins c’est pourquoi cette porte ne sera pas fermée sur Abou Bakr Siddiq (r.a.).

La porte des mystères divins et de la sagesse divine sera pour toujours ouverte pour Abou Bakr Siddique (r.a.) et ce même par la suite.

Le Messie Promis (a.s.) déclare : « Les Prophètes (paix soit eux) usent de métaphores. Celui qui, à l’instar d’un mollah obtus, déclare qu’il faut tout prendre au sens littéral se trompe. Par exemple, la demande du Prophète Ibrahim (a.s) à son fils de changer son seuil ou les bracelets en or qu’avait vus le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) ne devaient pas être pris au sens littéral : c’étaient des paroles métaphoriques. Ils s’y trouvaient d’autres réalités.

Le Messie Promis (a.s.) déclare : « L’objet de cet énoncé est qu’Abou Bakr (r.a.) avait reçu la meilleure compréhension du Coran. C’est pourquoi il a tiré cette conclusion. » Il déclare : « Selon moi, même si ces significations étaient apparemment contradictoires, l’exigence de la piété et de l’honnêteté exigent qu’on accepte les propos d’Abou Bakr (r.a.) – c’est-à-dire que les gens croyaient en ses paroles – or il n’y a pas un seul mot du Saint Coran contraire au sens présenté par Abou Bakr (r.a.). »

Il déclare : « Demandez aux Mollahs si Abou Bakr (r.a.) était sage ou non. N’était-il pas celui qu’on nommait Al-Siddîq ? N’était-il pas le tout premier Calife du Prophète d’Allah qui a rendu un grand service à l’islam en endiguant la vague dangereuse de l’apostasie ? Laissons [pour l’instant] ces points. Dites-moi pourquoi Abou Bakr (r.a.) a dû monter en chaire. La crainte de Dieu au cœur, dites-moi s’il souhaitait présenter un argument solide ou fallacieux en citant le verset « Mohammad n’est qu’un prophète et tous les prophètes avant lui sont morts ». Son argumentation était-elle si fallacieuse qu’un enfant pourrait dire que celui qui considère Jésus comme mort devient mécréant ? »

Autrement dit, il a cité ce verset en guise de preuve solide : il n’a pas présenté de preuve fallacieuse.

Ailleurs le Messie Promis (a.s.) a expliqué:

«Le verset « Aujourd’hui J’ai parachevé votre religion » comprend deux aspects. Le premier est qu’Il vous a purifiés ; et la seconde est qu’Il a parachevé le livre. On dit que lorsque ce verset a été révélé, Abou Bakr (r.a.) a pleuré. Quelqu’un lui a demandé : « Pourquoi pleures-tu ? » Il a répondu : « Ce verset sent la mort du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Car il est établi qu’un travail accompli indique la mort. En ce monde, quand un travail est terminé l’équipage s’en va. »

Quand l’Envoyé d’Allah (s.a.w) a entendu l’histoire d’Abou Bakr (r.a.), il a déclaré : « Abou Bakr (r.a.) est le plus intelligent. » Il avait également déclaré qu’il aurait pris pour ami Abou Bakr (r.a.) si cela était permis en ce monde. Il a dit que la fenêtre d’Abou Bakr (r.a.) demeurera ouverte dans la mosquée et demandé qu’on ferme toutes les autres.

On peut en demander la pertinence, notamment de le garder pour ami et de maintenir la fenêtre ouverte. Le Messie Promis (a.s.) en explique le bien-fondé. Il déclare : « Rappelez-vous que la mosquée est la maison de Dieu, la source de toute vérité et de tout savoir. Par conséquent, il a dit que la fenêtre intérieure d’Abou Bakr (r.a.) est de ce côté, donc cette fenêtre doit être maintenue ouverte. Cela ne signifie pas que d’autres compagnons en ont été privés. Il s’y trouvait parmi eux ceux doués d’une grande perspicacité : or Abou Bakr (r.a.) était le plus doué [d’entre tous]. Voire l’excellence d’Abou Bakr (r.a.) était en raison de sa perspicacité personnelle, qui a montré son exemple au début et aussi à la fin. Comme si l’existence d’Abou Bakr (r.a.) englobait la sagesse d’ici-bas et de l’Au-delà. »

Ensuite, le Messie Promis (a.s.) explique : « Abou Bakr Al-Siddîq (r.a.) était des plus expérimentés et intelligents. Il a confronté nombre de situations complexes, il a participé à de nombreuses batailles, il a été témoin de des tactiques de guerre, il a foulé de nombreux déserts et [gravi de nombreuses] montagnes, il a pénétré sans hésiter en de nombreux lieux recelant la mort. Combien de chemins tortueux a-t-il redressés ! Il a avancé dans de nombreuses batailles et a mis fin à nombre de troubles. Combien de montures a-t-il amaigries lors de ses périples ? Il a parcouru de nombreuses étapes jusqu’à ce qu’il soit pétri d’expérience et de savoir. Il était patient face à la souffrance et était vigoureux. Allah l’a choisi pour la compagnie de l’Envoyé d’Allah (s.a.w) afin de faire de lui le récipiendaire de Ses signes. Il l’a loué pour sa sincérité et sa fermeté. C’était un signe qu’il était le plus aimé du Messager d’Allah (s.a.w.). Il était pétri du levain de la liberté et la loyauté coulait dans ses veines. C’est pour cette raison qu’il a été choisi pour une affaire d’une énorme importance à un moment de grande peur. Allah est Omniscient et Très Sage. Toutes Ses œuvres sont à bon escient et Il fait couler l’eau de sa source au moment opportun. Ainsi, il a regardé le fils d’Abou Qouhafa et lui a accordé des faveurs spéciales et a fait de lui une personnalité unique en son temps. Allah s’est prononcé à son sujet et Il est le plus véridique :

إِلَّا تَنْصُرُوهُ فَقَدْ نَصَرَهُ اللَّهُ إِذْ أَخْرَجَهُ الَّذِينَ كَفَرُوا ثَانِيَ اثْنَيْنِ إِذْ هُمَا فِي الْغَارِ إِذْ يَقُولُ لِصَاحِبِهِ لَا تَحْزَنْ إِنَّ اللَّهَ مَعَنَا فَأَنْزَلَ اللَّهُ سَكِينَتَهُ عَلَيْهِ وَأَيَّدَهُ بِجُنُودٍ لَمْ تَرَوْهَا وَجَعَلَ كَلِمَةَ الَّذِينَ كَفَرُوا السُّفْلَى وَكَلِمَةُ اللَّهِ هِيَ الْعُلْيَا وَاللَّهُ عَزِيزٌ حَكِيمٌ

« Si vous ne lui venez pas en aide, alors sachez qu’Allah l’a aidé, même lorsque les mécréants l’ont chassé, et qu’il était l’un des deux quand ils étaient tous deux dans la grotte, quand il dit à son compagnon : « Ne t’afflige pas ; assurément Allah est avec nous. » Alors Allah fit descendre Sa paix sur lui, et envoya à son secours des troupes que vous n’avez pas vues, et Il abaissa la parole des mécréants, et il n’y a que la parole d’Allah qui soit suprême. Et Allah est Puissant, Sage. » (9 : 40)

Le Calife Abou Bakr (r.a.) maîtrisait aussi l’art de l’interprétation des rêves. Il est dit qu’Abou Bakr Al-Siddîq (r.a.) était en cela un expert. Voire, il était celui qui maîtrisait le plus cette science. Même à l’époque bénie du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) il en faisait les interprétations.

L’Imam Muhammad Ibn Sirin déclare qu’Abou Bakr Siddiq (r.a.) était le plus grand interprète des rêves après le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). On présente les interprétations de certains des rêves par Abou Bakr Al-Siddîq (r.a.).

Ibn ‘Abbâs raconte qu’à l’occasion de son retour d’Ouhoud, un homme est venu voir l’Envoyé d’Allah (s.a.w) et a dit : « Ô Messager de Dieu ! J’ai vu dans un rêve un nuage d’où sortaient du beurre clarifié et du miel. Les gens en prenaient dans leurs mains, qui en grande quantité et qui en moins grande. J’ai vu une corde qui s’élevait vers le ciel et j’ai vu l’Envoyé d’Allah (s.a.w) la saisir et monter jusqu’au ciel par son entremise. Après cela, une autre personne l’a attrapée et elle est également montée. Ensuite, une deuxième personne a attrapé la corde et elle est montée. Par la suite, une troisième personne l’a attrapée et elle s’est brisée. On a relié les deux bouts de cordes pour lui et il est monté. »

Abou Bakr (r.a.) a dit au Messager d’Allah (s.a.w.) : « Laissez-moi l’interpréter. » L’Envoyé d’Allah (s.a.w) a déclaré : « Fais-le ! » Alors, Abou Bakr (r.a.) a déclaré : « Le nuage qui projette une ombre est l’islam, et le miel et le beurre clarifié qui en coulent est le Coran. Sa douceur et sa délicatesse, le miel et le beurre que les gens en retirent représentent ceux qui profiteront du Coran. C’est-à-dire ceux qui acquièrent plus ou moins la connaissance du Saint Coran. Et la corde qui monte au ciel est la vérité que vous suivez. Vous l’avez attrapé et avez été élevé par elle. Ensuite, un autre l’attrapera après vous et sera élevé par son entremise. Ensuite, une autre personne sera également élevée par elle et une autre de plus et elle sera coupée. Elle sera jointe pour lui et il sera exalté par elle. »

L’Envoyé d’Allah (s.a.w) a déclaré : « Tu as raison sur certains points et pas sur d’autres. » Abou Bakr (r.a.) a demandé : « Ô Messager d’Allah ! Je jure en votre nom ! Dites-moi où j’ai raison et où j’ai tort. »

Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a déclaré : « Abou Bakr (r.a.) ! Ne jure pas ! » C’est-à-dire qu’il ne souhaitait pas présenter l’interprétation exacte en ce moment-là. C’est pourquoi il lui a demandé de ne pas jurer. Les explications qu’il avait présentées suffisaient.

Selon Ibn Chihâb, le Saint Prophète a vu un rêve et l’a relaté devant Abou Bakr (r.a.). L’Envoyé d’Allah (s.a.w) a dit : « J’ai vu dans un rêve que toi et moi montions une échelle. J’ai avancé de deux marches et demie devant toi. » Abou Bakr (r.a.) a dit : « Il s’y trouve le bien, ô Messager d’Allah (s.a.w.) ! Allah vous gardera en vie jusqu’à ce que vous voyiez de vos yeux ce qui vous plaît et rafraîchit vos yeux. » Il a répété le même point trois fois. La troisième fois, le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a déclaré : « Ô Abou Bakr (r.a.) ! J’ai vu dans un rêve que toi et moi avons grimpé une échelle. J’ai avancé deux marches et demie avant toi. » Abou Bakr (r.a.) a dit : « Ô Messager d’Allah ! Allah vous élèvera vers Sa miséricorde et Son pardon, et je vivrai deux ans et demi après vous. »

Abou Bakr (r.a.) a ainsi interprété ce rêve.

‘Aïcha (r.a.), l’épouse de l’Envoyé d’Allah (s.a.w) raconte : « Dans un songe, j’ai vu trois lunes tomber dans ma chambre. J’ai raconté ce rêve à mon père Abou Bakr Al-Siddîq (r.a.). » Quand l’Envoyé d’Allah (s.a.w) est décédé et qu’il a été enseveli dans la chambre d’Aïcha, Abou Bakr (r.a.) lui a dit : « C’est l’une de tes lunes ; et c’est la meilleure d’entre elles. »

‘Abd al-Rahman Ibn Abi Laila (r.a.) rapporte que le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) lui a dit : « J’ai vu un troupeau de chèvres noires me suivre et un troupeau de chèvres brunes derrière elles. » Sur ce, Abou Bakr (r.a.) a déclaré : « Ô Messager d’Allah (s.a.w.) ! Les Arabes vous suivront et ensuite les non-Arabes les suivront. » Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a dit que l’ange a également donné la même interprétation. C’étaient là des récits sur les rêves.

Il y a aussi la question du premier musulman parmi les hommes. On dit qu’Abou Bakr (r.a.) était le premier.

‘Ammar Ibn Yasir relate : « J’ai vu le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) quand il n’avait en sa compagnie que cinq esclaves, deux femmes et Abou Bakr Al-Siddîq. »

Dans son ouvrage Sîrat Khâtam-un-Nabiyyine, Mirza Bashir Ahmad Sahib a présenté une note détaillée sur celui qui était le premier à accepter le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Il explique : « Khadidja était la première à croire dans le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) quand celui-ci a lancé sa mission. Elle n’avait pas hésité un seul instant.

Il existe des différences d’opinion entre les historiens sur le premier homme à avoir embrassé l’islam après Khadijah. Certains évoquent le nom d’Abou Bakr Ibn Abi Qouhâfa. D’autres mentionnent le nom d’Ali qui n’avait que dix ans à l’époque. D’aucuns mentionnent le nom de Zayd Ibn Hârithah, l’esclave affranchi du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Mais selon nous, ces débats n’ont pas lieu d’être. ‘Ali et Zayd était les membres de la famille du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) et étaient comme ses enfants. Ils n’avaient même pas besoin d’annoncer verbalement qu’ils croyaient dans le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Ainsi, ce n’est pas la peine d’évoquer leurs noms dans ce contexte. Pour ce qui est du reste, selon l’opinion de la majorité, Abou Bakr était le premier à avoir embrassé l’islam. […] En raison de sa noblesse et de ses capacités, Abou Bakr (r.a.) était très honoré et respecté par les Qouraychites, et dans l’islam il a acquis un statut qu’aucun autre compagnon n’a atteint. Abou Bakr (r.a.) n’a pas, même un instant, douté de la revendication du Prophète et l’a acceptée instantanément. Ensuite, il a consacré tout son intérêt, toute sa vie et toute sa richesse au service de la religion apportée par le Saint Prophète. Abou Bakr (r.a.) était le plus cher parmi les compagnons du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Après la disparition du Saint Prophète, il devint son premier Calife. À l’époque de son califat, il a fourni la preuve de sa capacité inégalée. Sprenger, un orientaliste européen renommé, dit ceci concernant Abou Bakr (r.a.) : « La foi d’Abou Bakr est, à mon avis, la plus grande garantie de la sincérité de Muhammad au début de sa carrière. Même si Muhammad (s.a.w.) aurait pu se tromper, il n’a pas trompé les autres. Il se croyait sincèrement être l’Envoyé de Dieu. »

Sir William Muir est également en parfait accord avec son point de vue. […] « Après Khadijah, Abou Bakr, ‘Ali et Zayd Ibn Haritha, cinq autres individus ont accepté l’islam, grâce à la prédication d’Abou Bakr (r.a.). Tous ces individus ont acquis une telle éminence et dignité en islam, qu’ils sont considérés comme les plus grands des compagnons. Voici leurs noms : ‘Outhman Ibn ‘Affan, ‘Abdour-Rahman Ibn ‘Awf, Sa’d Ibn Abi Waqqaṣ, Zoubayr Ibn Al-‘Awwam et Talhah Ibn ‘Oubaydillah. Tous ces cinq compagnons sont parmi Al-’Achrah al-Moubach-charah, c’est-à-dire parmi ces dix compagnons ayant reçu la bonne nouvelle du paradis de la langue bénie du Saint Prophète (s.a.w.) lui-même, et qui ont été considérés ses plus intimes compagnons et conseillers. »

Hazrat Mouslih Maw’oud (r.a.) conscientisait un jour les membres de la Jama’at concernant les sacrifices financiers et il a lié ce sujet avec l’incident suivant. Il déclare : « Le croyant n’a pas peur de tels appels, c’est-à-dire des appels financiers ou des appels aux sacrifices. Voire il est heureux et fier que cet appel lui soit parvenu en premier. Il n’a pas peur, mais en est fier. Il est reconnaissant envers Dieu et il sacrifie le plus dans Sa voie et atteint également le rang le plus élevé. Peut-on dire qu’Abou Bakr (r.a.) se demandait pourquoi il avait été le premier à consentir à ces sacrifices ou rendre ces services ? S’était-il demandé pourquoi il avait eu cette chance ? Il s’est placé volontairement en danger et a souffert dans le chemin de Dieu. C’est pourquoi il a obtenu un statut que même ‘Oumar n’a pu obtenir. Car celui qui croit le premier a la possibilité de faire des sacrifices en premier. Certes les dangers étaient toujours présents quand ‘Oumar a embrassé l’islam : on persécutait les musulmans, on les empêchaient de prier, les Compagnons étaient contraints à l’exil, la première migration vers l’Abyssinie était en cours et l’ère des progrès a débuté bien longtemps après sa conversion ; mais ‘Oumar (r.a.) n’a pas pu égaler Abou Bakr (r.a.) en raison de sa conversion précoce et des sacrifices auxquels il a pu consentir au tout début. Une fois, suite à un désaccord entre Abou Bakr (r.a.) et ‘Oumar (r.a.), l’Envoyé d’Allah (s.a.w) a dit : « Abou Bakr (r.a.) a embrassé l’islam quand vous l’aviez rejeté. Quand vous vous opposiez à l’islam, il aidait l’islam. Pourquoi le faites-vous souffrir ? »

Ainsi, le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a témoigné de sa foi et de ses sacrifices précoces, bien qu’Oumar ait également souffert et consenti à des sacrifices.

Abou Bakr (r.a.) était fier de cette avance. Peut-on dire qu’il aurait souhaité embrassé l’islam au moment de la conquête de La Mecque ? Au contraire, si le royaume du monde avait été placé devant lui, Abou Bakr (r.a.) l’aurait considéré une récompense très méprisable et ne l’aurait pas accepté. Voire en compensation pour ce statut il n’aurait même pas pris la peine de piétiner le royaume du monde. »

C’était donc là la récompense de ses sacrifices et c’est ainsi qu’Allah récompense chacun selon son niveau.

Voici les récits sur l’émancipation des esclaves. ‘Oumar (r.a.) avait l’habitude de dire : « Abou Bakr (r.a.) est notre chef et il a libéré notre chef, Bilal. »

Au début de l’islam, Abou Bakr (r.a.) a libéré par ses moyens sept esclaves qui souffraient pour la cause d’Allah. Voici les noms de ces esclaves : Bilal (r.a.), ‘Âmir Ibn Fouhayra (r.a.), Zannirah (r.a.), Nahdiya (r.a.) et sa fille (r.a.), une esclave des Bani Mu’ammil et Oumm ‘Oumays.

Les opposants de l’islam étaient également convaincus de la vertu et des excellences d’Abou Bakr (r.a.).

Hazrat Mousleh Maw’oud (r.a.) déclare : « Toute La Mecque était l’obligée d’Abou Bakr. Il dépensait tout ce qu’il gagnait pour libérer des esclaves. Il était en train de quitter La Mecque quand il a rencontré un chef en chemin. Il lui a demandé : « Abou Bakr, où vas-tu ? » Il a répondu : « Je n’ai aucune protection dans cette ville. Je m’en vais ailleurs. » Le chef a commenté : « Si un homme bon comme toi abandonne la ville, celle-ci sera ruinée. Je t’accorde ma protection. Ne pars pas ! » Ainsi, Abou Bakr (r.a.) est retourné sous la protection de ce chef. Quand il se réveillait le matin, il récitait le Coran et les femmes et les enfants l’écoutaient avec leurs oreilles collées au mur car sa voix était empreinte d’une grande tendresse et d’une grande ferveur. Étant donné que le Coran était en arabe, tout homme, femme et enfant en comprenait les sens. Et les auditeurs en étaient impressionnés. Quand la chose fut connue, elle a soulevé un tollé à La Mecque : on a dit que tout le monde abandonnerait leur religion [ancestrale]. En fin de compte, les gens sont allés à la rencontre de ce chef et lui ont demandé pourquoi il avait accordé sa protection à Abou Bakr (r.a.). Le chef a conseillé à celui-ci : « Ne récite pas le Coran [publiquement] : les habitants de La Mecque en sont furieux. Abou Bakr (r.a.) a répondu : « Reprends ta protection en ce cas, car je ne peux m’en empêcher. » Sur ce, le chef a mis fin à sa protection. Ceci est une grande preuve de la Taqwa et de la pureté d’Abou Bakr (r.a.). Ces gens étaient les farouches ennemis du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) et l’insultaient. Mais [ces mêmes ennemis] étaient à ce point convaincus de la pureté d’Abou Bakr (r.a.) que ce chef a déclaré que la ville sera ruinée après son départ. »

Voici les récits sur l’Imamat d’Abou Bakr (r.a.). Abou Bakr (r.a.) faisait partie de ces chanceux qui avaient dirigé la prière dans la mosquée Al-Nabawi en l’absence du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Une autre excellence d’Abou Bakr (r.a.) est que durant les derniers jours du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) en particulier, il a dirigé la prière suite aux directives de l’Envoyé d’Allah (s.a.w).

Il existe divers récits à ce propos. ‘Aïcha (r.a.) relate : Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a déclaré : « Quand Abou Bakr est présent, il n’est pas approprié qu’un autre dirige la prière. »

Aswad relate : « Nous étions avec ‘Aïcha et nous avons évoqué la régularité dans la Salat et sa grandeur. Elle a déclaré : « L’Envoyé d’Allah (s.a.w) a été atteint de la maladie qui lui fut fatale. C’était l’heure de la prière et l’appel a été lancé. L’Envoyé d’Allah (s.a.w) a dit : « Dites à Abou Bakr de conduire les gens dans la prière. » On lui a dit qu’Abou Bakr est très sensible. Quand il se mettra à votre place, il ne pourra pas diriger la prière. L’Envoyé d’Allah (s.a.w) a réitéré ses instructions. Et on lui a dit la même chose. Il a répété ses instructions une troisième fois et il a déclaré : « Vous êtes comme les femmes de [l’histoire de] Joseph. » (C’est-à-dire vous répétez leurs propos.) « Demandez à Abou Bakr de diriger les prières. » C’est là qu’Abou Bakr est sorti pour offrir des prières. Quand l’Envoyé d’Allah (s.a.w) s’est senti mieux il est sorti avec le soutien de deux personnes. ‘Aïcha déclare : « Je vois toujours la scène devant mes yeux : les pieds du Prophète (s.a.w.) traînaient au sol en raison de la maladie. » C’est-à-dire qu’il pouvait à peine marcher et soulever ses pieds qui traînaient. En le voyant, Abou Bakr a eu l’intention de reculer. Ayant su son intention, le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a indiqué à Abou Bakr de rester à sa place. Puis il a été transporté jusque-là : il s’est assis à côté d’Abou Bakr. »

On a demandé à A’mach si c’était le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) qui dirigeait la prière, si Abou Bakr (r.a.) suivait sa prière et si les gens suivaient celle d’Abou Bakr (r.a.). Il a hoché de la tête pour indiquer oui. Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) était assis sur le côté gauche et Abou Bakr (r.a.) priait debout.

Le narrateur déclare qu’Anas Ibn Malik Al-Ansari m’a dit qu’il suivait et servait l’Envoyé d’Allah (s.a.w) et qu’il était en sa compagnie. Il a relaté : « Abou Bakr avait l’habitude de diriger les fidèles dans la prière lors de la dernière maladie du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) qui avait entraîné sa mort. Le lundi, quand les fidèles étaient en rangs, l’Envoyé d’Allah (s.a.w) a écarté le voile de sa pièce. Il nous a regardés et il était debout. Son visage béni était comme une feuille du Coran sacré. Ensuite, le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a souri et nous avons pensé que nous avons été mis à l’épreuve car [alors que nous étions en prière,] dans notre joie, nous avons regardé le Prophète (s.a.w.). Sur ce, Abou Bakr a reculé pour rejoindre le rang des fidèles. Il pensait que le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) était sorti pour diriger la prière. Mais le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) lui a fait signe de diriger la prière et il a refermé le rideau. Il est mort ce jour-là. »

Selon un autre récit, une fois, ‘Oumar avait dirigé la prière durant ces jours. ‘Abdoullah Ibn Zam’ah raconte : « Quand la maladie du Messager d’Allah s’est aggravée, j’étais dans un groupe de musulmans qui le servaient. Bilal l’a appelé pour la prière. Il (s.a.w.) a dit : « Dites à quelqu’un de diriger les gens dans la prière. » ‘Abdoullah Ibn Zam’ah est sorti et a vu qu’Oumar était présent et qu’Abou Bakr (r.a.) n’était pas là. Je lui ai dit : « Ô ‘Oumar ! Lève-toi et dirige les gens dans la prière. » Il s’est avancé et a énoncé : « Allahou Akbar ! » Quand l’Envoyé d’Allah (s.a.w) a entendu la voix d’Oumar qui était forte, il a demandé : « Où est Abou Bakr (r.a.) ? Allah n’accepte pas [son absence] et les musulmans aussi ! Allah n’accepte pas [son absence] et les musulmans aussi ! » On a fait venir Abou Bakr (r.a.). Il est venu. Il a dirigé la prière de nouveau après qu’Oumar l’ai dirigée. Ce sont là les faits relatés dans un récit.

Selon un autre récit, le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a entendu la voix d’Oumar. Il est sorti, il a fait sortir sa tête de sa chambre et a dit : « Non ! Non ! Non ! Ibn Abi Qouhafa doit diriger les gens dans la prière. » Il a prononcé ces phrases dans la colère.

Mousnad Ahmad présente d’autres détails à ce propos. Quand ‘Oumar a appris cela, il a dit à ‘Abdoullah Ibn Zam’ah, qui lui avait demandé de diriger la prière : « Je pensais que c’était le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) qui t’avait dit que je devais diriger la prière ! Sinon je ne l’aurais jamais fait. » Sur ce, ‘Abdoullah Ibn Zam’ah a dit : « Non ! Quand j’ai constaté qu’Abou Bakr (r.a.) n’était pas présent, je me suis dit que tu étais le seul capable de la diriger. C’est pour cette raison que je t’ai demandé de le faire. »

[Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.)] ne lui a donc pas donné des directives claires à ce propos. Ce récit est tiré du Mousnad d’Ahmad.

Un auteur présente la gentillesse d’Abou Bakr (r.a.) envers ses enfants : « Abou Bakr (r.a.) aimait beaucoup ses enfants et à de nombreuses reprises il montrait son affection par ses paroles et ses actions. Son fils aîné, ‘Abdour-Rahman, vivait séparément ; cependant, Abou Bakr (r.a.) subvenait à ses dépenses. Sa fille aînée, Asmâ’(r.a.) était mariée à Zoubayr Ibn Al-‘Awwam (r.a.). Au début, ils faisaient face à des circonstances difficiles et n’avaient même pas de domestique pour les aider à la maison. Pour cette raison, Asmâ’(r.a.) devait travailler très dur : elle préparait la pâte et la nourriture et recueillait et puisait de l’eau du puits ; elle fabriquait les outres [de peau] et ramenaient des grappes de dattes sur sa tête de loin. Elle nourrissait également le cheval, etc. Quand Abou Bakr Al-Siddîq (r.a.) a découvert sa situation, il a envoyé un domestique pour s’occuper du cheval et le nourrir. Asma (r.a.) disait : « En envoyant ce domestique, mon père m’a pour ainsi dire libérée. » ‘Abdoullah Ibn Abi Bakr aimait beaucoup sa femme, ‘Âtikah, et c’est pour cette raison qu’il avait cessé d’aller au Jihad. Abou Bakr (r.a.) n’a pas pu supporter cela et a dit à ‘Abdoullah : « Tu as cessé de te rendre au Jihad à cause de ta femme. Tu dois la divorcer. » Bien qu’il ait obéi à cet ordre, en raison de sa séparation d’Âtikah, il composa des couplets douloureux et émouvants. Quand Abou Bakr (r.a.) les entendit, son cœur fondit et il donna la permission à ‘Abdoullah de la reprendre.

Al-Barâ’a déclaré : « Je suis entré dans la maison d’Abou Bakr (r.a.) avec lui et j’ai vu qu’Aïcha (r.a.) était allongée et qu’elle souffrait de fièvre. J’ai vu Abou Bakr (r.a.) embrasser ‘Aïcha (r.a.) sur la joue et s’enquérir de sa santé, en disant : « Ma chère fille, comment te sens-tu maintenant ? »

Je présenterai le reste des récits plus tard, Incha Allah.


(Le site www.islam-ahmadiyya.org prend l’entière responsabilité de la publication du texte de ce sermon)

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