Sermon du vendredi 23 juin 2023, prononcé par Sa Sainteté le Calife, Hadrat Mirza Masroor Ahmad, à la mosquée Moubarak, à Islamabad, Tilford au Royaume-Uni. Après le Tashahoud, le Ta’awudh et la Sourate Al-Fatiha, Sa Sainteté le Calife a déclaré :
Dans mon précédent sermon, j’avais mentionné que les éclaireurs du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) l’avaient informé de l’arrivée d’une caravane ou d’une armée.
Quand l’Envoyé d’Allah (s.a.w) a su que l’armée des Qouraychites venait porter secours à leur caravane, il a demandé conseil à ses compagnons. Il les a informés de la situation des Qouraychites. Sur ce, Abou Bakr (r.a.) s’est mis debout et a prononcé un discours éloquent. Ensuite, ‘Oumar (r.a.) s’est mis debout et a également prononcé un discours éloquent. Puis, Al-Miqdâd Ibn ‘Amr s’est levé et a déclaré : « Ô Prophète d’Allah ! Partez là où Allah vous a ordonné de partir. Nous sommes avec vous. Par Dieu ! Nous n’allons pas vous présenter la réponse qu’avaient donnée les Enfants d’Israël à Moïse :
فَاذْهَبْ أَنْتَ وَرَبُّكَ فَقَاتِلَا إِنَّا هَاهُنَا قَاعِدُونَ
« Partez combattre, toi et ton Seigneur, et combattez ! Nous allons demeurer ici. »
Nous allons répondre : « Partez, vous et votre Seigneur, et combattez ! Nous allons combattre à vos côtés. Par Celui Qui vous a envoyé avec la vérité ! Nous vous accompagnerons pour le combat même jusqu’à Barq Al-Ghimad si vous l’exigez de notre part ! »
Barq Al-Ghimad est situé au Yémen à cinq étapes de voyage de La Mecque. Pour les Arabes [de l’époque], il s’agissait d’un lieu très éloigné.
Al-Miqdâd a déclaré : « Nous allons combattre l’ennemi jusqu’à ce que vous arriviez là-bas. »
Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) l’a remercié et a prié pour lui.
Selon un auteur, Barq Al-Ghimad se situe à environ 430 kilomètres de La Mecque à l’écart des routes principales.
Son éloignement et sa difficulté d’accès étaient devenus proverbiaux. Tout comme la locution « Koh-é-Qaf » en ourdou exprime l’éloignement d’un lieu. C’est-à-dire « vous pouvez partir aussi loin que vous le souhaitez, nous sommes avec vous. »
Certains biographes ont soulevé la question suivante : le verset cité par Al-Miqdâd est tiré de la sourate Al-Mâ’idah, qui a été révélée tardivement. Le fait qu’il ait cité ce verset en cette occasion semble impossible. Ces mêmes exégètes y ont répondu en disant qu’il aurait peut-être entendu cette parole des enfants d’Israël auprès des Juifs ou qu’un narrateur tardif l’ait inclus dans ce récit. En tout cas, cette objection ne tient pas la route, car ce récit a été cité à foison dans les recueils historiques. Le Fath Al-Bâri, une exégèse du Sahîh d’Al-Boukhâri faite par Ibn Rajab, explique qu’il serait erroné de supposer que la sourate Al-Mâ’idah ait été révélée dans son entièreté après le pèlerinage d’adieu. Certains de ses versets avaient été révélés antérieurement ; parmi eux se trouve celui cité par Al-Miqdâd avant la bataille de Badr.
Il se peut qu’il ait entendu ces propos des Juifs. Tous trois, Abou Bakr, ‘Oumar et Al-Miqdâd, étaient du nombre des émigrants. Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) souhaitait entendre l’opinion des Ansâr. À cet égard, il a déclaré : « Ô gens ! Donnez-moi vos conseils. » Il s’adressait en fait aux Ansâr. Une des raisons était peut-être que lors de la bay’ah d’Aqabah, les Ansâr avaient déclaré qu’ils ne seraient pas responsables de la protection du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) tant qu’il n’était pas à Médine. « Quand vous y serez, nous serons responsables de votre protection. Et nous vous défendrons contre tout ce dont nous défendons nos femmes et nos enfants. »
C’est pour cette raison que l’Envoyé d’Allah (s.a.w) craignait que les Ansâr le défendraient uniquement contre l’ennemi qui attaquerait soudainement Médine et qu’ils pensaient peut-être qu’il n’était pas nécessaire de sortir pour affronter l’ennemi à l’extérieur de la ville. Mais quand l’Envoyé d’Allah (s.a.w) a dit cela, Sa’d Ibn Mou’âdh lui a dit ceci : « O Messager d’Allah. Il me semble que vous nous demandiez notre avis. » Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) de répondre : « Oui. »
Sa’d a déclaré : « Nous avons cru en vous et avons témoigné de votre véridicité. Nous avons témoigné que vous êtes venu avec la vraie religion. Nous avons fait des promesses à cet égard et nous vous avons juré obéissance. Ô Envoyé d’Allah (s.a.w) ! Allez là où vous le souhaitez. Nous sommes avec vous. Par celui qui vous a envoyé avec la vérité, si vous nous menez vers la mer et plongez dedans, nous en ferons de même. Aucun des nôtres ne restera en arrière. Nous ne désapprouvons pas que vous nous emmeniez pour affronter l’ennemi demain. Nous sommes patients dans la bataille ; nous faisons preuve de loyauté contre l’ennemi dans la mêlée. Nous avons espoir que Dieu nous fera accomplir ces œuvres qui feront la joie de vos yeux. Prenez-nous et partez avec la bénédiction d’Allah ! »
Selon un récit du Sahîh Mouslim, ces paroles ont été attribuées à Sa’d Ibn ‘Oubâdah. Or selon la plupart des récits, Sa’d Ibn ‘Oubâdah n’avait pas participé à la bataille de Badr. Les biographes ont réconcilié ces récits en disant qu’il se peut que l’Envoyé d’Allah (s.a.w.) ait consulté les Compagnons à deux reprises. Une première fois à Médine quand il a reçu des nouvelles de la caravane et qu’Oubadah a prononcé ce discours à Médine. La deuxième fois, l’Envoyé d’Allah (s.a.w) a consulté les compagnons durant le voyage et Sa’d Ibn Mouâdh a prononcé ce discours à ce moment-là. En tout cas, les différents commentateurs présentent leur interprétation. La vérité est que c’est Sa’d Ibn Mou’âdh qui a prononcé ces paroles. L’Envoyé d’Allah (s.a.w) a été très heureux d’entendre les propos de Sa’d et il a dit : « Vas et tu recevras de bonnes nouvelles. Allah m’a promis la victoire sur l’un des deux groupes. Par Dieu, c’est comme si je voyais l’endroit où les hommes de l’ennemi tomberont morts. »
Les Compagnons étaient heureux d’entendre ces paroles de sa part, mais en même temps ils ont été surpris et ont déclaré : « Ô Messager d’Allah ! Si vous étiez déjà au courant [de l’arrivée de] l’armée des Qouraychites, pourquoi n’avez-vous pas mentionné la possibilité d’une bataille à Médine même, afin que nous nous y préparions ? » Malgré ces nouvelles, ces conseils et la nouvelle de Dieu que les musulmans vaincront certainement un de ces deux groupes, les musulmans ignoraient toujours contre qui ils allaient se battre. Ils savaient qu’ils allaient se battre contre l’un de ces deux groupes et tout naturellement ils étaient plus désireux de combattre le plus faible, c’est-à-dire la caravane.
Hazrat Mouslih Maw’oud (ra) a commenté à ce propos en ces termes : « Quand la bataille de Badr s’est annoncée à l’extérieur de Médine, l’Envoyé d’Allah (s.a.w) a rassemblé tous ses Compagnons et a dit : « Ô gens ! Donnez-moi vos conseils, car je sais que nous n’allons pas affronter la caravane mais l’armée de La Mecque. » L’un après l’autre, les Mouhâjirîn se sont mis debout et ont dit : « Ô Messager d’Allah ! Partez pour le combat ! Nous sommes avec vous. » Mais chaque fois qu’un Emigrant s’asseyait après avoir exprimé son point de vue l’Envoyé d’Allah (s.a.w) disait : « Ô gens ! Conseillez-moi. » Il se disait que les émigrants présentaient leurs avis, mais cette question s’adressait en fait aux Ansâr ; mais ces derniers s’étaient tus parce que l’assaillant venait de La Mecque. Ils se sont dits : « Si nous nous disons prêts à combattre les Mecquois, les Emigrants en seront peut-être froissés et penseront : ces gens souhaitent de tout coeur égorger nos frères. »
Quand l’Envoyé d’Allah (s.a.w) a répété à maintes reprises : « Donnez-moi vos conseils », un des Ansâr s’est mis debout et a dit : « Ô Messager d’Allah ! Vous recevez d’ores et déjà les avis. Les uns après les autres, chaque émigrant s’est levé et a dit : « Ô Messager d’Allah ! Partons au combat. Mais vous répétez à maintes reprises : « Avisez-moi ! » J’en déduis que vous vous adressez peut-être à nous, les Ansâr. » L’Envoyé d’Allah (s.a.w) a dit : « C’est vrai. » L’Ansâri a dit : « Ô Messager d’Allah ! Nous nous sommes tus de peur de blesser les cœurs de nos frères émigrés. Si nous disions que nous étions prêts à nous battre, ils se diraient : « Les Ansâr vous conseillent de tuer nos frères et nos proches. » Ô Messager d’Allah, peut-être que vous vous référez au serment d’allégeance d’Aqabah, dans lequel nous avions promis que nous vous soutiendrions si un ennemi attaquait Médine mais que nous ne serions pas contraints de sortir hors de Médine pour le combat. »
L’Envoyé d’Allah (s.a.w) a dit : « Oui, effectivement, telle était mon intention. » L’Ansâri de déclarer : « Ô Messager d’Allah ! Au moment de cet accord, nous ignorions votre véritable statut. Ô Messager d’Allah ! À présent votre véridicité nous est claire et nous avons compris votre statut. Il n’est plus question à présent d’accord ou de pacte. La mer est devant nous et nous sommes prêts à y mettre nos chevaux si vous nous l’ordonnez. S’il y a combat, par Dieu, nous combattrons à votre droite, à votre gauche, devant vous et derrière vous. L’ennemi ne pourra vous toucher qu’après avoir piétiné nos cadavres. »
Suite à ce conseil, l’Envoyé d’Allah (s.a.w) s’est mis en route et s’est arrêté près de Badr, en passant par différentes routes.
J’avais déjà présenté des détails sur Badr dans le passé. Je vais le faire de nouveau. Badr est situé à une distance de cent cinquante kilomètres au sud-ouest de Médine. Il s’agit d’une plaine désertique de forme ovale d’environ 9 kilomètres de long et 6,5 kilomètres de large. Elle est entourée de hautes montagnes, il s’y trouvait de nombreux puits et jardins où les caravanes campaient habituellement. Quelque temps après l’arrêt non loin du champ de Badr, l’Envoyé d’Allah (s.a.w) et Abou Bakr sont sortis à cheval et se sont arrêtés chez un vieux bédouin ; ils se sont renseignés auprès de lui sur les Qouraychites, ainsi que sur Muhammad (s.a.w.) et ses compagnons – sans dévoiler leur propre identité. Le vieux a dit : « Je te le dirai quand tu me diras à quelle tribu tu appartiens. » L’Envoyé d’Allah (s.a.w) a dit : « Quand tu nous auras informés, nous te dirons qui nous sommes. » Le Bédouin a demandé : « Est-ce une parole contre une autre ? » L’Envoyé d’Allah (s.a.w) a répondu : « Oui. » Le vieux a donc dit : « J’ai appris que Muhammad (s.a.w.) et ses compagnons sont partis tel ou tel jour. Si celui qui me l’a dit a dit la vérité, ils seront arrivés aujourd’hui à tel ou tel endroit. » Il a évoqué le nom de l’endroit où s’est arrêté l’Envoyé d’Allah (s.a.w). Il a ajouté ceci : « J’ai par ailleurs appris que les Qouraychites se sont mis en route tel ou tel jour. Si celui qui m’en a informé a dit la vérité, ils seront arrivés à tel ou tel endroit aujourd’hui. » Il a évoqué le nom de l’endroit où les Qouraychites étaient arrivés. Il a dit la vérité sur les deux points. Ayant terminé, il a demandé : « D’où venez-vous ? » L’Envoyé d’Allah (s.a.w) de répondre : « Nous venons de l’eau. » L’Envoyé d’Allah (s.a.w) était sur le point de rentrer quand le vieux a demandé : « Que signifie ‘nous venons de l’eau’? De l’eau de l’Irak ? »
La réponse du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) était ambiguë et les historiens ont débattu dessus. Nos chercheurs ont présenté les explications offertes par divers historiens à ce propos. J’en présenterai ici un bref aperçu.
Les historiens déclarent qu’il semble que l’Envoyé d’Allah (s.a.w) n’a pas donné la bonne réponse comme promis.
Or, disent-ils, il a donné non pas une fausse réponse, mais plutôt une réponse équivoque qui n’était [toutefois] pas un mensonge ; et cela afin de ne pas dévoiler son emplacement précis, compte tenu du danger que présentait la situation de guerre. Quand il a dit « nous sommes originaires de l’eau », il faisait référence à l’énoncé du Coran selon lequel toute créature vivante a été créée à partir de l’eau. Ceci est somme l’explication fournie par un biographe du nom d’Abou Bakr Jaber Al-Jazairi.
Une autre explication est que selon la coutume arabe, on citait le nom de la source tout près de laquelle on habitait pour définir sa zone de résidence. Cette explication est fournie par le ‘Allâmah Bourhan Al-Halabi. Une autre explication pourrait être que l’Envoyé d’Allah (s.a.w) avait évoqué la source d’eau de Badr, c’est-à-dire celle tout près de laquelle il campait, comme l’avait relaté ce vieil homme, mais tout en y faisant allusion de telle manière que le vieil homme avait cru qu’il venait de l’Irak car la source et l’Irak étaient [situés] dans la même direction. En tout cas, Allah sait mieux.
L’Envoyé d’Allah (s.a.w) est revenu vers ses Compagnons. Le soir venu, il a envoyé ‘Ali, Al-Zoubayr Ibn Al-‘Awwâm et Sa’d Ibn Abi Waqqâs, ainsi que quelques autres compagnons, vers la source de Badr pour déterminer se qui s’y passait. Ils y ont trouvé deux esclaves des Qouraychites portant de l’eau. Les Compagnons les ont attrapés et les ont amenés [au camp]. Ils les ont interrogés pendant que l’Envoyé d’Allah (s.a.w) priait.
Tout deux ont dit qu’ils transportaient de l’eau pour les Qouraychites car ces derniers les avaient envoyés pour cette tâche. Les compagnons ne les ont pas crus, pensant qu’ils étaient en fait les employés d’Abou Soufyan. C’est pour cette raison que les compagnons les ont brutalisés ; et quand ils les ont poussés à bout, ils ont dit qu’ils étaient les serviteurs d’Abou Soufyan. Alors, les compagnons les ont quittés. Quand l’Envoyé d’Allah (s.a.w) a terminé sa Salât, il a déclaré : « Quand ils vous ont dit la vérité, vous les avez frappés. Quand ils ont menti, vous les avez laissés. Par Dieu, ils disaient la vérité ! Ils sont les esclaves des Qouraychites. » En se tournant vers les deux, il a dit : « Renseignez-moi sur les Qouraychites. ». Ceux-ci ont dit qu’ils campaient derrière le monticule de l’autre côté de la vallée. L’Envoyé d’Allah (s.a.w) leur a demandé combien ils étaient. Ils ont répondu qu’ils étaient nombreux. Il les a interrogés sur leur nombre et ils ont répondu qu’ils l’ignoraient. L’Envoyé d’Allah (s.a.w) a demandé combien de chameaux ils abattaient chaque jour pour se nourrir. Ils ont répondu que certains jours neuf et certains jours dix. L’Envoyé d’Allah (s.a.w) a déclaré que ces gens sont entre neuf cent et mille. Il a déduit cela du nombre de chameaux qu’ils consommaient [quotidiennement]. Ensuite le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) leur a demandé : « Qui étaient les principaux chefs Qouraychites qui s’y trouvaient ? » Ils ont mentionné les noms de plusieurs chefs des Qouraychites, dont Abou Jahl, ‘Outbah, Chayba, Hakim Ibn Hizam, Oumayyah Ibn Khalaf, etc.
L’Envoyé d’Allah (s.a.w) s’est tourné vers ses compagnons et a déclaré : « La Mecque vous a présenté la prunelle de ses yeux. »
Hazrat Mirza Bashir Ahmad Saheb a commenté à ce propos, en disant :
« Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a dit à ses compagnons : La Mecque vous a jeté en pâture ses plus grands héros. » Il s’agissait là de paroles extrêmement intelligentes et sages, que l’Envoyé d’Allah (s.a.w) a prononcées spontanément. En effet, au lieu que les musulmans les plus faibles se découragent en entendant les noms de tant de chefs renommés de la tribu de Qouraychites, ces paroles ont concentré leurs pensées sur le fait que Dieu avait envoyé ces chefs de la tribu de Qouraych pour servir de proie aux musulmans. »
Ensuite le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a fait marcher son armée afin d’atteindre la source d’eau avant les polythéistes et d’en prendre le contrôle.
Ainsi, il est arrivé auprès de la source la plus proche de Badr à l’heure de la prière d’Ichâ’.
En cette occasion, Al-Habâb Ibn Al-Moundhir a présenté un conseil. Quand l’Envoyé d’Allah (s.a.w) a campé à la source d’eau la plus proche de Badr, Al-Habâb Ibn Al-Moundhir a demandé : « Ô Messager d’Allah ! Vous êtes-vous installé dans un endroit d’où nous ne pouvons ni avancer ni reculer suite à un ordre divin ou est-ce juste votre opinion et une tactique de guerre ? » L’Envoyé d’Allah (s.a.w) a dit : « Il ne s’agit que d’une opinion et une ruse de guerre. » Sur ce, Al-Habâb Ibn Al-Moundhir a dit : « Cet endroit ne convient pas. Vous devriez retirer les gens d’ici et vous installer à l’endroit le plus proche de [la source d’]eau de l’ennemi ; et en sus de cela, vous devriez fermer tous les autres puits et ensuite créer un réservoir pour vous-même et le remplir d’eau. Si nous combattons l’ennemi, nous aurons de l’eau à boire et l’ennemi en sera privé. » L’Envoyé d’Allah (s.a.w) a dit : « Ton opinion est très juste. »
Ensuite le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) et son armée sont arrivés à la source d’eau la plus proche des Qouraychites et y ont campé. Suite à l’ordre du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.), le reste des puits ont été bloqués. Un réservoir a été créé et rempli d’eau à l’emplacement du puits auprès duquel les musulmans avaient campé.
Cette référence est tirée de la biographie d’Ibn Hichâm.
Après la sélection de l’emplacement, la prochaine étape était la préparation du lieu pour le séjour de l’Envoyé d’Allah (s.a.w). Suite à la suggestion de Sa’d Ibn Mou’âdh, le chef des Aws, les Compagnons ont préparé un abri pour l’Envoyé d’Allah (s.a.w) dans une partie du champ. Sa’d Ibn Mou’âdh a dit à l’Envoyé d’Allah (s.a.w) : « Ô Messager d’Allah, ne devrions-nous pas vous préparer un abri où vous pourrez vous installer ? » Hazrat Mirza Bashir Ahmad Sahib a présenté des détails à ce propos. J’en avais fait mention une fois dans le passé, mais il est nécessaire de l’évoquer de nouveau.
« Sur la proposition de Sa’d Ibn Mou’âdh, chef de la tribu des Aus, les compagnons ont préparé une tente pour le Saint Prophète sur un côté du terrain. Sa’d a attaché la monture du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) près de la tente et a dit : « Ô Messager d’Allah ! Installez-vous dans cet abri, et nous combattrons l’ennemi au nom d’Allah. Si Allah nous accorde la victoire – ceci est d’ailleurs notre désir – toute louange reviendra à Lui. Mais si, que Dieu nous en préserve, la situation devait empirer (et que nous avons été vaincus), prenez alors votre monture et rentrez à Médine d’une manière ou d’une autre. À Médine, vous trouverez nos frères et sœurs, qui ne sont pas moins que nous en amour et en sincérité. Cependant, comme ils ne savaient pas qu’ils allaient devoir se battre dans cette campagne, ils ne nous ont pas accompagnés. Sinon, ils ne seraient jamais restés en arrière. Lorsqu’ils prendront conscience de la situation, ils seront prêts à offrir leur vie pour vous protéger. »
Telle était la sincérité passionnée de Sa’d, qui mérite en tout cas des éloges ; mais peut-on croire que le Messager d’Allah abandonnerait le champ de bataille ? Il était toujours sur le front lors de la bataille. Durant la bataille de Hounayn, une armée de 12 000 soldats a tourné le dos, mais ce cœur empli de l’unicité divine, le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.), n’a pas bougé d’un centimètre. Quoi qu’il en soit, la tente était prête ; et Sa’d avec quelques autres Ansâr, y ont monté la garde. Le Saint Prophète s’est retiré dans cette tente avec Abou Bakr. Selon un récit, Abou Bakr avait assuré la protection du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.), l’épée au clair : ce dernier a passé toute la nuit à prier ardemment. Toute la nuit, le Saint Prophète a supplié Allah les yeux en larmes. On dit que dans toute l’armée, seul le Saint Prophète est resté éveillé toute la nuit. Les autres ont pu dormir à tour de rôle. »
Hazrat Mouslih Maw’oud (ra) a déclaré à ce sujet : « Lorsqu’ils atteignirent le champ de Badr, les compagnons battirent une estrade et y firent asseoir l’Envoyé d’Allah (s.a.w). Puis ils se consultèrent pour savoir qui possédait la chamelle la plus rapide. Ils la prirent et l’attachèrent près de l’Envoyé d’Allah (s.a.w). Celui-ci la regarda et demanda : « Qu’est-ce donc ? » On lui répondit : « Ô Messager d’Allah ! Nous sommes peu nombreux et l’ennemi est nombreux. Nous avons peur que nous tombions tous en martyr en ce lieu. Nous ne sommes pas attristés par l’idée de mourir. Mais, ô Messager d’Allah, nous nous soucions de vous, de peur que vous ne souffriez. Si nous mourons, cela n’affectera pas l’islam. Mais la vie de l’islam est liée à vous. Il est donc nécessaire que nous vous protégions. Ô Messager d’Allah ! Nous avons choisi Abou Bakr pour vous protéger. Nous avons attaché cette chamelle très rapide près de vous. Si, par la volonté de Dieu, nous tombons tous en martyr ici un par un, ô Messager d’Allah, prenez cette chamelle et rentrez à Médine. Nous y avons d’autres frères qui ignoraient que le combat aurait lieu. S’ils l’avaient su ils nous auraient rejoints. Partez à leur rencontre : ils vous protégeront et vous serez à l’abri du mal de l’ennemi. »
En tout cas, le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) n’aurait pas accepté une telle proposition et d’ailleurs il ne pouvait le faire.
Tels étaient, en tout cas, les sentiments de ces compagnons.
Hazrat Mouslih Maw’oud (ra) explique aussi qu’Ali a déclaré un jour qu’Abou Bakr était le plus courageux des compagnons. Lors de la bataille de Badr, lorsqu’on a construit une plate-forme séparée pour le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.), la question s’est posée de savoir qui devra assurer la protection du Messager d’Allah (s.a.w.). Abou Bakr s’est immédiatement présenté avec son épée dégainée. Il a courageusement assuré sa protection face à ces grands dangers. »
En tout cas, le matin venu, les Qouraychites ont avancé de leur position. Quand le Messager d’Allah les a vus il a dit : « Ô Allah ! Ces Qouraychites sont venus Te combattre avec orgueil et arrogance et pour renier Ton messager ! Accomplis Ta promesse de soutien et détruis-les aujourd’hui. »
Parmi les polythéistes, l’Envoyé d’Allah (s.a.w) a vu ‘Outbah Ibn Rabi’ah chevauchant un chameau rouge. Il a dit : « Si l’un d’entre eux possède quelque bien, c’est celui qui est sur le chameau rouge. S’ils lui obéissent, ils marcheront sur le droit chemin. »
On trouve également mention d’un incident des mécréants buvant de l’eau du réservoir du Saint Prophète. Bien que l’eau fût sous le contrôle des musulmans, quand les Qouraychites arrivèrent au champ de Badr, un groupe d’entre eux vint au réservoir du Saint Prophète et commença à en boire. Parmi eux se trouvait Hakim Ibn Hizâm. L’Envoyé d’Allah (s.a.w) a dit : « Laissez-les en boire. » Ce jour-là, tous ceux qui avaient bu du réservoir ont été tués à l’exception de Hakim Ibn Hizâm, qui est devenu plus tard musulman. [Souvent] il faisait des serments en disant : « Par Celui qui m’a sauvé le jour de la bataille de Badr ! »
Voici le récit sur la préparation des rangs pour la bataille. Avant l’arrivée des Qouraychites le matin, l’Envoyé d’Allah (s.a.w) a ordonné aux compagnons de s’aligner. Il (s.a.w.) redressait les rangs à l’aide de sa flèche en indiquant aux combattants d’avancer ou de reculer, jusqu’à ce qu’ils fussent tous alignés.
L’Envoyé d’Allah (s.a.w) a confié le drapeau à Mous’ab Ibn ‘Oumayr et celui-ci l’a planté là où l’Envoyé d’Allah (s.a.w) lui avait ordonné de le faire. L’Envoyé d’Allah (s.a.w) a commencé à examiner les rangs. Il faisait face à l’ouest. Pendant toute cette période, tandis que l’Envoyé d’Allah (s.a.w) corrigeait les rangs, il y a eu un incident étrange avec Sawad Ibn Ghaziyya, qui a exprimé son amour à l’égard du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). En redressant les rangs lors de la bataille de Badr, quand l’Envoyé d’Allah (s.a.w) est passé à côté de Sawad Ibn Ghaziyya, celui-ci était hors des rangs. L’Envoyé d’Allah (s.a.w) l’a touché de la flèche sur l’abdomen en disant : « Ô Sawad ! Tiens-toi en ligne. » Sawad a dit : « Ô Messager (s.a.w.) d’Allah ! Vous m’avez fait mal. Allah vous a envoyé avec justice et équité. Vous devez me compenser. » (Vous m’avez frappé de votre flèche à l’abdomen.) L’Envoyé d’Allah (s.a.w) a soulevé son vêtement, exposant son abdomen et a déclaré : « Venge-toi ! » Sawad l’a serré dans ses bras et a commencé à embrasser son corps. L’Envoyé d’Allah (s.a.w) a demandé : « Ô Sawad ! Pourquoi as-tu fait cela ? » Il dit : « Ô Messager d’Allah ! C’est le moment du combat. J’ignore si je vivrai ou non. Je voulais passer mes derniers instants avec vous de manière à ce que mon corps touche votre corps béni. » L’Envoyé d’Allah (s.a.w) a donc prié pour lui. Tel était l’amour (des compagnons pour l’Envoyé d’Allah (s.a.w)).
J’expliquerai le reste plus tard, si Dieu le veut.
Je voudrais à présent mentionner quelques personnes qui sont décédées récemment dont le très respecté Qari Muhammad Ashiq, qui était un enseignant à la Jami’a Ahmadiyya et était superviseur et directeur de la Madrasat-ul-Hifz. Il est décédé récemment à l’âge de quatre-vingt-cinq ans. C’est à Allah que nous appartenons et c’est à Lui que nous retournerons. Par la grâce d’Allah, il était un Moussi. Après avoir mémorisé le Saint Coran et appris le Tajwîd, le Qari Ashiq a eu l’opportunité d’enseigner dans diverses médersas des Ahl Al-Hadith dans différents endroits du Pakistan avant d’accepter l’Ahmadiyya.
Le Qari Ashiq appartenait à l’obédience Ahl Al-Hadith avant de prêter allégeance. Il relate dans l’ouvrage qu’il a fait écrire : « En 1957 j’étais à Karachi et je restais dans la compagnie d’amis érudits. J’allais souvent chez eux et là-bas je lisais des journaux et rencontrais des savants. Un jour, tandis que je lisais un journal, un ami qui lisait un livre du Messie Promis (a.s.) s’est exclamé : « C’est merveilleux ! ». J’ai demandé : « Frère ! De quelle merveille parles-tu ? » Il a dit : « Nos érudits croient en l’abrogation de divers versets, tandis que Mirza Ghulam Ahmad Qadiani dit qu’aucun verset du Saint Coran n’a été abrogé. » Qari Saheb déclare : « Ceci a attisé ma curiosité. J’ai pensé faire une recherche à ce propos pour voir s’il était un véridique ou un menteur. »
Ensuite, il écrit dans son autobiographie qu’un jour il est allé à l’Ahmadiyya Hall à Karachi après la prière pour apprendre davantage sur l’Ahmadiyya. Il y a rencontré un ahmadi. « Je lui ai demandé de m’aider et de me guider sur les divers points de controverse. Un ami assis là-bas m’a emmené chez lui. Il m’a offert des livres à lire. J’ai lu ces livres et je les ai montrés à un Mollah qui était un de mes amis en lui disant que cela est en accord à l’islam. Le Mollah m’a dit : « Vous êtes certes de noble caractère, mais vous ignorez certains points. Les croyances écrites dans les petits livres de Mirza Sahib sont conformes à l’islam. Ce sont les livres qu’il a écrits au tout début. Dans ses grands ouvrages écrits plus tard, Mirza Sahib a présenté de fausses idées et croyances. »
Le Messie Promis (a.s.) avait écrit l’ouvrage Barâhîn-e-Ahmadiyya au début et n’y a présenté que l’islam ; et il en a fait de même dans ses autres ouvrages. En tout cas, Qari Sahib est parti voir son contact pour qu’il lui offre de plus gros ouvrages : mais celui-ci a dit qu’il ne pouvait le faire pour une raison ou une autre, tandis qu’il n’y a aucune contradiction dans les livres du Messie Promis (a.s.) qu’ils soient les premiers livres ou les derniers livres, ceux écrits plus tard. Allah sait mieux quelle était la sagesse derrière l’action de cet ahmadi. En tout cas, Qari sahib a perdu le contact avec lui.
Selon l’autobiographie de Qari Sahib, il semble qu’un décret divin spécial ait créé un désir dans son cœur. Il a visité Rabwah à maintes reprises et est resté en contact avec des amis ahmadis au niveau local. Il a également continué à prier. Dans cet état de prière, il a fait de nombreux rêves. Parmi ces rêves, dans l’un d’entre eux il entendait une voix qui disait : « Écoutez la voix du ciel ! Le Messie est venu ! Le Messie est venu ! »
Qari Sahib relate : « À l’époque, ces paroles n’ont pas dirigé mon attention vers l’Ahmadiyya. Mais après être devenu ahmadi, je me suis souvenu que ce rêve s’était en fait accompli. »
C’était là un des rêves qu’il avait fait. Qari Sahib ajoute : « Quand je repense aux événements de ma vie, je comprends que c’était uniquement par la grâce d’Allah que mon attention a été attirée à plusieurs reprises vers la Jama’at Ahmadiyya et que j’ai été guidé. »
Il écrit : « J’ai rencontré le missionnaire Sheikh Abdul Qadir Saudagar Mall de la Jama’at de Lahore, lors de l’Ijtimâ’des Ansarullah. » (Il n’avait pas encore prêté l’allégeance à l’époque). Il déclare : « J’ai suivi les programmes du premier jour. Probablement le deuxième ou le troisième jour de l’Ijtimâ’, j’ai exprimé mon désir de prêter le serment d’allégeance. Nous sommes allés au bureau de l’Islah o Irshad Central et j’ai rempli le formulaire du serment (d’allégeance) et j’ai été illuminé de la lumière de l’Ahmadiyya. »
Après avoir accepté l’Ahmadiyya, le défunt a dû passer par des épreuves. Ses étudiants et ses leaders (religieux) non-ahmadis ont tenté de différentes manières de lui faire répudier l’Ahmadiyya. Ils l’ont tenté de le faire de diverses manières et l’ont également persécuté. Qari Sahib relate : « De nombreuses difficultés se sont présentées à moi après mon acceptation de l’Ahmadiyya. Mais Allah m’a maintenu ferme et a suivi le chemin indiqué par Lui. La guidance d’Allah était là, donc aucune tentation du monde ne pouvait me détourner du droit chemin. Ils ont fait de grands efforts pour me faire haïr la Jama’at Ahmadiyya et me ramener à la communauté des Ahl al-Hadith. Mais en raison de ma foi, malgré de grands efforts, ils n’ont pas réussi à me faire renier l’Ahmadiyya par la grâce d’Allah. »
Il s’était marié à une veuve qui avait trois enfants. Une fille est née de leur union.
Voici les détails sur services de la Jama’at. Il relate : « Le Soufi Khuda Bakhsh Zirvi m’a rencontré un jour à la mosquée et m’a dit : Hazrat Mirza Tahir Ahmad, qui était en charge du Waqf-i-Jadid, à l’époque, m’a demandé de vous de vous emmener chez lui à Rabwah. » (Le défunt avait déjà prêté le serment d’allégeance.)
Il déclare : « Lorsque je me suis présenté, Mian Sahib (Mirza Tahir Ahmad) a d’abord écouté ma récitation, puis il m’a assigné la tâche d’enseigner aux Mou’allimîn du Waqf-i-Jadid avec le Tajwîd et m’a également offert un logement sous l’égide du Waqf-i-Jadid. C’était en 1964. »
Qari Sahib a été nommé enseignant des Mou’allimîn du Waqf-i-Jadid le 1er janvier 1965. Les étudiants de la classe dite Shahid de la Jami’a Ahmadiyya venaient au bureau du Waqf pour apprendre la récitation du Saint Coran auprès du défunt. Plus tard, suite à la demande de Mir Dawood Ahmad Sahib, le directeur de la Jami’a Ahmadiyya à l’époque, le défunt se rendait à la Jami’a Ahmadiyya et a commencé à y enseigner. Parallèlement, il enseignait le Coran aux filles au Nusrat Girls’College, une institution de la Jama’at, dans le respect des règles de la modestie islamique.
« En janvier 1969, le Hafiz Shafiq, responsable de la classe du Hifdh de Rabwah est décédé. Le principal de la Jami’a, Mir Dawood Ahmad Sahib a demandé au défunt de reprendre sa classe. À cette époque, ce cours avait lieu à la mosquée Mubarak. Je me souviens aussi des garçons assis dans la mosquée en train de mémoriser le Coran. »
Par la suite, feu le troisième Calife (r.h.) a affecté Qari Sahib à la classe des Houffâdh et l’a approuvé et a écrit qu’il enseignera au sein du Waqf-i-Jadid ainsi que dans la classe de mémorisation du Coran. Le 11 juin 1971, il a été officiellement affecté comme enseignant dans la classe de Hifdh. Il a pris sa retraite en 1998, mais n’a cessé d’enseigner le Saint Coran à la Madrasat-ul-Hifz et la Madrasat-ul-Zafar jusqu’en 2019. À l’occasion de la Jalsa Salana de 1964, il a eu le privilège de réciter le Coran [lors d’une session] pour la première fois.
Qari Saheb écrit qu’il a eu l’honneur de rencontrer Sa Sainteté le deuxième Calife (r.a.) en février 1965. Il relate cette rencontre historique en ces termes : « Le moment où j’ai serré la main du Calife a changé ma vie. Le secrétaire privé m’a présenté au deuxième Calife en disant qu’il s’agit de Qari Muhammad Ashiq Sahib qui est nouveau converti. Pendant qu’il me présentait, le Calife me regardait et je tenais sa main bénie et profitais de cette rencontre. »
Le défunt avait pendant quinze ans dirigé les prières de Tarâwîh dans la mosquée Mubarak au cours du Ramadan. Le Maulana Abdul Malik Khan, superviseur de l’Islah-o-Irshad Markazia, a déclaré : « On vous confie la tâche de diriger la prière de Tahajjoud et de Tarâwîh à la mosquée Mubarak parce que le troisième Calife apprécie beaucoup votre récitation du Coran. »
Il a eu d’innombrables élèves répartis à travers le monde. Je reçois des lettres de leur part au sujet du défunt. Ils ont profité du savoir et des vertus du défunt. Qu’Allah élève le rang du défunt et qu’il permette à ses enfants et descendants d’engendrer [en leurs personnes] le même engouement pour la prière et la même sincérité, selon ses désirs.
Le deuxième défunt se nomme Noureddin Al-Housni. Il était un ancien ahmadi de la Syrie. Il vivait ces jours-ci en Arabie Saoudite. Pendant de nombreuses années, il a été emprisonné en Arabie saoudite pour la raison d’être un ahmadi. Malgré les maladies et la dureté [de l’emprisonnement], il est resté fidèle à sa foi et il est finalement mort en détention le 25 mai à l’âge de 82 ans. C’est à Allah que nous appartenons et c’est à Lui que nous retournerons.
Son père, Al-Haj Abdour Raouf Al-Housni, avait prêté allégeance en 1938. Le très respecté Mounir Al-Housni, l’ancien Emir de la Jama’at de la Syrie, était l’oncle paternel de feu Noureddin Al-Housni.
Depuis son enfance, le défunt a été élevé dans un milieu pétri de moralité, de valeurs islamiques et d’amour du Califat. Il avait treize ou quatorze ans quand son père est décédé. Le défunt était souvent en compagnie de Mounir Al-Housni et a beaucoup appris de lui sur la Jama’at. Quand le Mouslih Maw’oud (ra) s’est rendu à Damas en 1955, il avait séjourné chez Badreddin al-Housni, l’oncle du défunt. Durant ces jours, le défunt a également eu l’honneur de réciter le Saint Coran devant le Hazrat Mouslih Maw’oud (ra). Il jeûnait souvent. Les lundis et jeudis étaient considérés comme des jours de jeûne spéciaux. Il aimait beaucoup réciter le Saint Coran. Il n’a jamais abandonné la prière du Tahajjoud. Même en prison, et ce jusqu’au dernier jour de sa vie, il est demeuré fidèle à sa foi et est resté fermement avec la Jama’at. Il avait foi que l’aide d’Allah était proche. Il le répétait à tous ceux qui le rencontraient en prison. Il laisse derrière lui sa veuve qui n’est pas ahmadie mais qui a été loyale envers lui. Elle a consenti à de grands sacrifices pendant que son mari était en prison. Parmi les enfants figurent trois fils : Abdour Raouf Al Housni, Muhammad Mou’adh Al Housni et Fawadh Al Housni ; et une fille, Zainab Al Housni. Le défunt a également des petits-enfants qui sont tous des ahmadis sincères par la grâce d’Allah.
Le fils du défunt, Mou’adh Al-Housni relate : « Mon père voulait que nous tous, frères et sœurs, entrions dans la Jama’at en toute conviction. Al-hamdou lillah, nous avons prêté allégeance avec conviction. Nous étions en Arabie Saoudite quand la Jama’at a été perquisitionnée. Nous y avions rencontré M. Hashim, qui résidait au Royaume-Uni et travaillait là-bas. Jusqu’à la fin, notre père n’a cessé de servir la Jama’at. Il était très gentil et ouvert d’esprit. Il aimait aider les autres.
En 2019, il avait été convoqué et emprisonné. Après beaucoup d’efforts, on a découvert que notre père était accusé d’être un ahmadi et de prêcher sur les réseaux sociaux. Pendant deux ans, nous avons tout fait pour le faire libérer. Nous avons embauché plusieurs avocats. Un ordre de libération a également été émis et il a été libéré. Mais quelques heures après sa libération, la police l’a convoqué au poste de police et l’a arrêté à nouveau, et cette fois, ils ont été encore plus stricts qu’auparavant. Ses proches n’ont pas été autorisés à le rencontrer ou à lui parler au téléphone. Sa santé était mauvaise : il n’arrêtait pas de tomber malade en raison de son âge avancé. Il se rendait à l’hôpital, mais il n’a pas pu rencontrer les membres de sa famille. »
Son fils aîné, Abdour Raouf Al-Housni, est au Canada. Il écrit que le défunt était très sincère et avait un grand amour pour la Jama’at. Il était fermement établi sur sa croyance.
Il a également mentionné l’engouement pour le culte et la sincérité du défunt. « Lorsqu’il a été emprisonné en 2016, il jeûnait et ne souhaitait pas rompre son jeûne même s’il savait qu’il allait endurer de grandes difficultés en prison. Lorsque l’officier lui a offert de l’eau, il a déclaré qu’il jeûnait. Il a demandé la permission d’accomplir la prière d’Asr. L’officier lui en a donné la permission. Il a prié devant lui. Après cela, l’officier lui a dit : « Vous priez comme nous ! » Cela a eu un effet (positif) sur lui et il l’a libéré. Ensuite, en décembre 2019, sans raison, il a été arrêté de nouveau par la police et jeté en prison, et il est mort dans cet état d’incarcération. »
Qu’Allah lui accorde Son pardon et Sa miséricorde et qu’Il élève son rang. Que ses enfants puissent également adopter ses vertus et ses qualités. Après la prière, je dirigerai la prière funéraire des défunts, Incha Allah.
(Le site www.islam-ahmadiyya.org prend l’entière responsabilité de la publication du texte de ce sermon)