Croyances et éthiques

Pourquoi usure et guerre sont les deux faces d’une même pièce

C’est aujourd’hui devenu un truisme que de dire que la guerre ne bénéficie à personne, pas même aux vainqueurs. Mais alors, pourquoi tant de conflits ont-ils frappé l’humanité en particulier au cours du siècle dernier ?[1]

Si le but principal de la guerre semble être la victoire sur l’adversaire, il reste que les défis posés pour y parvenir sont nombreux. Parmi ceux-ci, les finances et la fourniture des ressources de guerres revêtent d’une importance particulière. En effet, l’État belligérant se trouve devant un double impératif : il doit effectuer des dépenses pour se procurer les ressources nécessaires, et il doit obtenir des fonds permettant de couvrir ces dépenses. En d’autres termes, la guerre doit être financée.

Les impôts étant à eux seuls insuffisants et responsables de générer des soubresauts en matière sociale, le secteur financier est le seul à même de fournir les moyens financiers des guerres. Dès lors, ce n’est pas un euphémisme que d’affirmer que l’éternel gagnant, quel que soit le vainqueur militaire, est celui qui finance la guerre et s’empresse à la hâte sur son terrain mortuaire pour y recueillir la part du lion : les intérêts issus du sang des victimes.

Le Saint Coran, révélé il y a quatorze cents ans au Prophète Muhammadsa, parle en profondeur de ces sujets et met en avant les liaisons dangereuses entre les systèmes économiques défectueux et les conflits armés. Cet article analysera comment le système capitaliste basé sur l’usure et le taux d’intérêt[2], a eu un rôle non-négligeable tant sur le déclenchement que sur la propagation des deux dernières guerres mondiales.

Usure et guerre : les liaisons dangereuses

Le système usuraire qui prévaut depuis plusieurs siècles dans l’économie mondiale amenuise la paix dans le monde de deux manières : d’une part, il contribue à l’accumulation des richesses entre les mains de quelques-uns, et d’autre part, il favorise la guerre. Les usuriers créent toujours les circonstances qui peuvent provoquer des conflits entre une nation et une autre afin qu’une guerre éclate, et que les nations belligérantes soient contraintes de leur emprunter de l’argent.

En effet, la concentration d’argent entre les mains d’un nombre décroissant d’individus et de multinationales crée des tensions entre les intérêts des différents acteurs économiques, et une demande pressante et constante d’investissements lourds (centrales nucléaires, immenses barrages pour les centrales hydroélectriques, industrie de l’armement, etc.). La raison est que l’insécurité causée par l’augmentation des inégalités économiques alimente l’insécurité inhérente au statut du géant militaire lourdement armé attaquant d’autres nations. La production d’armements est le seul secteur où le point de « saturation » puisse être repoussé indéfiniment, aussi longtemps que « l’ennemi » est lui aussi capable de mettre au point des armes de plus en plus rapides et efficaces. Les profits du complexe militaro-industriel sont beaucoup plus élevés que ceux de n’importe quel secteur civil de l’économie.

De même, les recherches de Margrit Kennedy ont montré qu’un pfennig investi à la naissance de Jésus à 4 % d’intérêt aurait permis d’acheter en 1750 une boule d’or égale au poids de la Terre. En 1990, cependant, ce même pfennig aurait permis d’acheter 8 190 boules d’or égales au poids de la Terre. A 5 % d’intérêt, il aurait permis d’acheter une boule d’or en 1466. En 1990, il aurait permis d’acheter 2 200 milliards de boules d’or égal au poids de la Terre. Cet exemple nous montre l’énorme différence que peut représenter 1 % d’intérêt. Mais il prouve surtout que le paiement continuel d’intérêts simples et composés est arithmétiquement, de même que pratiquement, impossible. En effet, la nécessité économique et l’impossibilité mathématique entraînent une contradiction qui, pour être résolue, a engendré dans le passé d’innombrables conflits, guerres et révolutions.[3]

L’avertissement de l’islam

Aussi surprenant que cela puisse paraître, le Coran fait ce même lien dans les versets suivants : « Ô vous qui croyez, craignez Allah et renoncez à ce qui reste de l’usure si vous de vrais croyants. Mais si vous ne le faites pas, alors écoutez de la part d’Allah et de Son Messager une annonce de guerre ; et si vous vous repentez, vos fonds originaux seront les vôtres. Ainsi, vous ne léserez pas autrui et vous ne serez pas lésés non plus. »[4]

Dans ces versets, le Coran commence par identifier les « vrais croyants » comme étant ceux qui fuient la pratique de l’usure quel que soit son taux. En islam, la bonté et la bienveillance envers les pauvres et les nécessiteux, ainsi que la répartition juste et équitable des richesses entre les peuples et les nations, sont essentielles. Tant sur le plan individuel que social, les concepts de charité et de morale sont équivalents à une société à la fois consciencieuse et craignant Dieu. Lorsque ces concepts s’évanouissent, l’ensemble de la structure de la société est voué à s’effondrer comme un château de cartes. Le verset continue en avertissant que la propagation de systèmes économiques injustes entraîne une réaction correspondante inévitable. Quand une société sombre dans l’immoralité, et que les écarts de richesse entre riches et pauvres augmentent de façon exponentielle, il en résulte assurément un rapport de force dangereux.

En fait, aucun gouvernement ne peut imaginer entrer dans une guerre longue à moins qu’il ne s’appuie sur sa capacité à recueillir des fonds au moyen de prêts portant des intérêts. Les guerres dites longues et dévastatrices ne sont rendues possibles que par l’institution du taux d’intérêt. Celui-ci introduit un mécanisme de trappe à endettement qui laisse peu de chances de sortie au débiteur. L’endettement excessif au niveau national et international crée des risques d’insolvabilité, et les pays touchés ne peuvent sortir de ce cercle vicieux qu’en déclarant la banqueroute ou en attendant l’effacement de la dette des pays créditeurs. Si d’énormes prêts avec intérêts étaient rendus impossibles, nombreuses seraient les nations qui refuseraient tout bonnement de s’aventurer de manière hasardeuse dans ce qui semble être une guerre longue et coûteuse. Même si le cas contraire avait été le cas, elles se hâteraient certainement de s’y retirer bien avant qu’elles ne prennent fin car elles se retrouveraient rapidement sans un sou vaillant. En effet, en plus de caisses publiques vides, les peuples respectifs se révolteraient pour protester contre le gaspillage criminel d’hommes et d’argent.[5]

Cependant, la dette facile permet aux gouvernements de poursuivre des luttes ruineuses car ils sont en mesure d’obtenir le nerf de la guerre sans avoir à recourir à un système de taxation directe. Pendant la guerre, les populations des nations belligérantes ne ressentent pas le fardeau qui leur est imposé. Mais à l’issue de celle-ci, ils se retrouvent sous le poids écrasant des dettes nationales, avec des générations postérieures essayant tant bien que mal de le réduire.

L’histoire récente comme preuve

Les férus d’histoire des deux dernières guerres mondiales ne peuvent nier le fait que le capitalisme a joué un rôle désastreux non seulement en provoquant, mais aussi en prolongeant ces guerres dans le temps.

La Grande Guerre (1914-1918) a contraint les différents États belligérants de mobiliser des ressources financières à une échelle sans précédent. La plupart d’entre eux vont utiliser une combinaison de deux méthodes : la fiscalité et la dette.

Si la fiscalité fut, il est vrai, importante pour le financement de la guerre et la façon la plus directe et la plus traditionnelle de payer les dépenses de guerre, nous savons qu’elle a joué un rôle secondaire pour presque toutes les nations impliquées dans le conflit. À titre d’exemple, la fiscalité en temps de guerre a atteint entre 6 et 15 % en Allemagne et en Italie, et représentait environ un quart des dépenses réelles en Grande-Bretagne et aux États-Unis. En effet, les plans de mobilisation financière pour la Première Guerre mondiale reposait sur le scénario stratégique d’un conflit qui avait vocation à ne durer que quelques mois. Malgré un bilan ultime terrifiant, même les plus sombres prédictions militaires n’ont permis de prévoir un conflit qui durera au final plus de quatre longues années. Étant donné que le financement de la guerre a une composante temporelle, il y avait clairement un écart entre les attentes d’une guerre courte et les réalités du financement d’une guerre longue.[6]

La réalité est que c’est l’endettement qui se trouvait au fondement même du financement des pays en temps de guerre. Il y avait deux dimensions de la dette qui étaient importantes pour comprendre la dynamique du financement de la Première Guerre mondiale. La première dimension était de savoir s’il s’agissait d’un emprunt à court terme ou à long terme. La deuxième était de savoir si le crédit était domestique ou provenait du monde extérieur. Les emprunts sur le marché international étaient distincts des emprunts internes en ce qu’ils dépendaient de la position d’un pays dans la hiérarchie économique mondiale. Cependant, tout porte à croire que le recours à la dette était certainement la pire des décisions parce qu’elle va forcer les États belligérants à jouer un jeu dangereux du chat et de la souris durant le chaos de la guerre.

L’une des forces motrices derrière cette initiative a été la banque américaine J.P. Morgan & Co. Celle-ci était la banque la mieux connectée à l’époque, et elle jouera un rôle central en facilitant considérablement l’effort de guerre des belligérants malgré la neutralité américaine. Ambitieux et hardi, Henry Davison, un des associés principaux de la banque, présentera un argument brutal en faveur des prêts : « Pour maintenir notre prospérité, nous devons la financer. Sinon, elle pourrait s’arrêter et ce serait une catastrophe. »[7]

En août 1914, il se rendra à Londres pour conclure un accord officiel avec la Banque d’Angleterre pour faire de J.P. Morgan le sponsor officiel de tous les crédits émis par le gouvernement britannique sur les marchés américains. La banque souscrira un prêt de guerre à Londres d’un montant de 1,5 milliards de dollars au cours de la guerre. Lorsqu’il devint évident en 1915 que l’issue du conflit était indéterminée, la banque Morgan va décider de nouer des relations formelles avec la France. Un peu plus tard, une fois que la Russie choisira également cette banque comme intermédiaire pour ses emprunts sur le marché américain, la « maison Morgan » deviendra le courtier principal de l’ensemble des puissances de l’Entente (alliance militaire entre la France, le Royaume-Uni et la Russie). Pour ses services à l’alliance, la banque touchera une commission de 8,3 %, soit l’équivalent de 200 millions de dollars de bénéfices.[8] Ce mercantilisme guerrier leur vaudra assez rapidement la critique de certains ennemis qui l’accuseront de « profiteurs de guerre ».

Entre 1914 en 1918, le Vieux Continent est inondé par un océan de dettes et les emprunts externes souscrits par l’Entente s’élèvent à 16 milliards de dollars. Les États-Unis étaient les créanciers principaux en temps de guerre, prêtant au total 7 milliards de dollars, dont 3,7 milliards à la Grande-Bretagne, 1,9 milliards à la France, et 1 milliard à l’Italie. La position de dauphin reviendra à la Grande-Bretagne avec une provision totale de crédit s’élevant à 6,7 milliards de dollars, dont 2,5 milliards à la Russie, 1,9 milliard à l’Italie, et 1,6 milliards à la France. La France, quant à elle, prêtera 2,2 milliards de dollars, dont près de la moitié à la Russie (955 millions de dollars), 535 millions à la Belgique et le reste à de plus petits alliés. La Grande-Bretagne et la France ont donc simultanément joué le rôle de pourvoyeurs de fonds et d’emprunteurs. En tant que seul État à ne pas à avoir eu à se financer par la dette extérieure, les États-Unis étaient l’armature dans la pyramide mondiale de la dette.[9]

En effet, l’entrée américaine dans la guerre en 1917 a transformé les crédits interalliés en un ensemble de relations intra gouvernementales d’endettement, avec les États-Unis en tant que créanciers mondiaux principaux. Cette prééminence financière va cependant provoquer une discorde importante. Les souverains européens ont emprunté aux États-Unis en supposant qu’ils défendaient la civilisation contre la menace de l’agression et de l’autocratie des puissances centrales. Ils ne s’attendaient pas à ce que les Américains traitent leurs prêts étrangers comme un investissement commercial avec une logique de maximisation des profits. Lorsque les prêts arriveront à échéance, les pays européens ont dû faire face aux coûts de la reconstruction et du remboursement de la dette extérieure en parallèle.

À partir des années 1920, la question des dettes de guerre deviendra une faiblesse majeure des fondements matériels de l’ordre international « libéral ». Au milieu de ces année-là, la charge de la dette (les intérêts) du gouvernement britannique absorbait 44 % de l’ensemble des dépenses publiques. Son montant colossal dépassait confortablement les dépenses de défense jusqu’en 1937, date à laquelle, à l’approche de la Seconde Guerre mondiale, le coût du réarmement commencera à exploser.[10]

L’incapacité des Alliés à résoudre ce problème de manière satisfaisante avant le début de la Grande Dépression sera une préfiguration des nouveaux échecs de coordination dans la réponse à la crise économique elle-même. L’effet domino ouvrira la voie à une détérioration des relations économiques mondiales dans un climat de méfiance mutuelles dans les années 1930 – une condition préalable à l’instabilité politique des années suivantes et qui, en temps voulu, rendra possible une Seconde Guerre mondiale.

Le cas de la Grande-Bretagne est symptomatique de la pathologie de la dette car il faudra attendre mars 2015 pour que les contribuables britanniques finissent par rembourser les dettes que le pays a contracté pour combattre la Première guerre mondiale.[11]

Mais ce n’est pas tout. À la fin de la Seconde Guerre mondiale, la nation britannique, épuisée par des années de rationnement, aura cruellement besoin d’argent pour payer la reconstruction et importer des denrées alimentaires. En conséquence, le Royaume-Uni contractera un énième emprunt de 145 millions de livres sterling et un autre d’une valeur de 930 millions de livre sterling auprès des États-Unis (taux de change de 1945). Bien qu’ils soient à l’époque les alliés les plus proches du pays en question, les États-Unis n’hésiteront pas à leur appliquer un taux d’intérêt fixe de 2 %. En effet à cette période, les conditions du prêt étaient considérées comme extrêmement favorables et généreuses. Mais il y avait des responsables britanniques, dont l’économiste John Maynard Keynes, qui détecteront une note d’impolitesse dans le comportement général des Américains après la guerre.[12] Robert Skidelsky, le biographe de Keynes, dira que l’économiste espérait soit une aide qui prendrait la forme d’une subvention pour couvrir la balance des paiements britannique d’après-guerre, soit un prêt sans intérêt.[13]

Keynes comprendra cette passion dangereuse qu’il présentera comme « l’amour de l’argent en tant que possession ». Il en viendra même à regretter l’époque où la fièvre de l’or était la cible des interdits exhortés par les grandes religions monothéistes :

« Je ne vois donc rien qui nous empêche de revenir un jour à quelques-uns des principes les plus sûrs et les moins douteux de la religion et de la vertu traditionnelles – que l’avarice est un vice, la pratique de l’usure, un délit, et l’amour de l’argent, détestable […] »[14]

Sans l’ombre d’un doute, les deux dernières guerres mondiales ont été pour les nations belligérantes européennes des guerres d’usure financière. Si de gigantesques emprunts n’avaient pas été rendus possibles, le résultat de la guerre aurait certes été le même, mais la dévastation et le lourd endettement des différentes nations auraient été évités. Peut-être même que la guerre elle-même aurait été évitée. Mais quand bien même elle aurait eu lieu, les ressources des pays belligérants auraient rapidement été épuisées, la paix aurait été signée l’année suivante et le monde aurait poursuivi sa marche en avant.

Conclusion

Tout au long de l’histoire, la dette et la guerre ont été des partenaires constants. Et comme l’histoire récente l’a démontré, le concept d’intérêt n’est pas simplement préjudiciable au système financier, il se traduit littéralement par des bains de sang en repoussant l’armistice toujours plus loin dans le temps. Il est remarquable qu’une vérité aussi subtile, qui s’est révélée terriblement vraie au cours des cent dernières années, ait été prédite par le Saint Coran. Qu’un livre du VIIe siècle, révélé à un prophète dans le désert profond de l’Arabie, ait fait ce lien, donne une crédibilité significative à sa prétention d’être un texte divinement révélé. Résonnant au fil des siècles, ses enseignements et ses avertissements mettent en exergue la nature fondamentalement intemporelle du Coran.

À côté de cela, les critiques du système financier actuel sont nombreuses. S’il existe un consensus sur ses effets antiéconomiques, l’analyse de ces causes n’est pas monotone. Mais dans l’arbre enchevêtré des mécanismes conduisant aux déséquilibres du système financier actuel, il existe un facteur pathogène commun : le taux d’intérêt.

Tant que le système financier sera basé sur ce facteur déstabilisant, il créera des tensions entre les intérêts des différents acteurs économiques, c’est-à-dire des facteurs de production. Aujourd’hui, ce rapport est en faveur de la classe capitaliste. Mais ce dernier étant injuste, il est aussi instable.[15] Le système capitaliste tentera donc toujours de trouver les expédients efficaces pour préserver ce rapport de force, quitte à jouer au va-t-en-guerre.

Nous sommes donc face à la difficulté suivante, érigée en tabou, qui est que la légalisation du taux d’intérêt est un obstacle à la paix économique. Ne tombons pas béatement dans ce piège qui nous guette ; ne reproduisons pas la même erreur une troisième fois… Il s’agira de la fois de trop. Mais il y a bien plus qu’une petite part de vérité dans l’idée que ceux qui n’apprennent point de l’histoire sont condamnés à la répéter.


À propos de l’auteur : Ahmed Danyal Arif est économiste de formation et travaille actuellement à Londres pour la Review of Religions. Il est titulaire d’une maîtrise en économie politique et est passé par l’administration fiscale française. Il est également l’auteur de deux ouvrages aux éditions l’Harmattan : Islam et capitalisme : pour une justice économique (2016) et Histoire économique du monde islamique : de l’Arabie préislamique à la dynastie umayyade (2019).


[1] « Pourquoi les banques aiment les guerres », The Epoch Times, 2018.

[2] Nous assimilons ici les termes « usure » et « intérêt » quand bien même ces termes dans le langage courant et l’acception contemporaine fait apparaître des nuances sémantiques entre eux.

[3] Kennedy, M., Interest and Inflation Free Money, 1992, p. 7.

[4] Le Saint Coran, chapitre 2 (Al-Baqarah), versets 279 & 280

[5] Hazrat Mirza Bashir-ud-Din Mahmud Ahmadra, in The Holy Quran with English Translation and Commentary, vol. 1, 2018, p. 431.

[6] Stevenson, D. « World War One and the ‘Short-War Illusion’ », Sky News, 2014.

[7] Kemp, K. « House of Morgan », International Encyclopaedia of the First World War, 2017.

[8] Harvey, A. D., Collision of Empires: Britain of in Three World Wars, 1793-1945, Londres, 1992, p. 291.

[9] Moulton, H., Pasvolsky, L., War Debts and World Prosperity, New York, 1932, p. 426.

[10] Ferguson, N., Civilization: The West and the Rest, Penguin Books, 2011, p. 720.

[11] «  Chancellor Osborne to repay part the nation’s First World War Debt », Gov.uk

[12] Rohrer F., « What’s a little debt between friends? », BBC News Magazine, 2006.

[13] Skidelsky, R., Keynes: A Very Short Introduction, Oxford, 2010, p. 117.

[14] Keynes, J. M., « Economic Possibilities for our  Grandchildren » (1930), in Revisiting Keynes, Londres, 2008, p. 25.

[15] Pélissier, J. E., « Néolibéralisme et autoritarisme: une spirale malsaine », Oumma, 14 novembre 2006.

Etiquettes