Sermons 2015

Perles de sagesses du deuxième Calife – sermon du 06-02-2015

hadrat-khalifatul-massih-al-khamis
Cinquième Calife de la Communauté Ahmadiyya en Islam

Sermon du vendredi 06 février 2015, prononcé par Sa Sainteté le Calife, Hadrat Mirza Masroor Ahmad, à la mosquée Baitul Futuh à Londres.

L’intention avec laquelle on étudie les ouvrages du Messie Promis (a.s.) en détermine les effets qui peuvent être positifs ou négatifs. Le deuxième Calife [de la Communauté Islamique Ahmadiyya] (r.a.) affirme que des clubs de débats demandent, sans logique aucune, à un orateur de défendre une idée et à un autre de s’y opposer. Ces exercices peuvent modifier les opinions étant donné que l’orateur n’exprime pas son intime conviction : il se contente de participer à une joute oratoire. D’ailleurs ces débats nuisent, en certains cas, à la foi.

Maulvi Muhammad Hussain Amrohi Saheb raconta qu’il était farouchement opposé au Messie Promis (a.s.) tandis qu’un certain Maulvi Bashir Ahmad Saheb était un de ses partisans. D’ailleurs Maulvi Bashir Ahmad Saheb encourageait les autres à lire l’ouvrage intitulé Barahine Ahmadiyya écrit par le Messie Promis (a.s.), affirmant que celui-ci était un réformateur. Maulvi Muhammad Hussain Amrohi Saheb invita Maulvi Bashir Ahmad Saheb à un débat pour déterminer si le Messie Promis (a.s.) était réellement un réformateur. Maulvi Bashir Ahmad Saheb qui était en faveur du Messie Promis (a.s.) étudia ses ouvrages sous un angle critique et Maulvi Muhammad Hussain Amrohi Saheb, qui lui était hostile, les étudia avec une opinion favorable. Ils fixèrent sept à huit jours pour entreprendre ces études. Maulvi Muhammad Hussain Amrohi Saheb raconta : « Suite à ce débat j’ai accepté le Messie Promis (a.s.). Maulvi Bashir Ahmad Saheb s’est éloigné de lui et n’avait plus foi en lui. »

Le deuxième Calife (r.a.) affirme à ce propos : « La psychologie considère que les débats sont fort nuisibles et qu’ils causent parfois des torts considérables. Ces points subtils ne sont pas à la portée de tous. Si l’on étudie un thème positif avec des préjugés défavorables et avec l’intention de le réfuter, l’égarement en sera le résultat. Nombre de personnes dénigrent les ouvrages du Messie Promis (a.s.) affirmant qu’ils les ont étudiés et qu’il s’y trouve telle ou telle [contre-vérité]. Ils les lisent avec l’intention de les critiquer et tirent ses propos hors de leurs contextes. Cette pratique n’est pas nouvelle. Pareils contestateurs soulèvent aussi des objections à propos de la parole de Dieu. D’ailleurs Allah affirme que le Saint Coran est une guérison et une bénédiction pour les croyants mais qu’il causera la ruine des injustes qui le pourfendent. Ceux-là s’en éloignent et s’attaquent davantage à la personne de Dieu, à l’Islam, à la religion. Ainsi même la parole divine n’est d’aucun bénéfice sans un cœur pur. »

Le deuxième Calife (r.a.) évoque ici-bas un récit qui démontre l’importance de la Salat (les cinq prières quotidiennes). Il raconte : « Le Messie Promis (a.s.) était un jour en retard au tribunal où il a été convoqué. C’était l’heure de la prière : on lui a demandé de ne pas s’y rendre mais il est quand même parti. Il a été appelé, en son absence, pour être entendu mais ne s’est présenté devant le juge qu’après ses prières. Selon les règles, le juge aurait dû sanctionner le Messie Promis (a.s.) sur-le-champ. Mais son action avait tellement plu à Dieu que Celui-ci a détourné l’attention du juge qui a oublié son absence et a émis un jugement favorable à son père qui était impliqué dans un litige à propos de ses terres. En effet parfois le Messie Promis (a.s.) se rendait à ces procès pour représenter son père.

Le deuxième Calife (r.a.) évoque dans un autre endroit l’importance de la prière en congrégation et la pratique du Messie Promis (a.s.) à cet effet. Il nous recommande de prier en congrégation avec épouses et enfants. Faire preuve de négligence à cet effet déprécie dans le cœur la valeur de la prière en congrégation. Ceux qui sont habitués à accomplir leur salat tout seul doivent prier en congrégation. Quand le Messie Promis (a.s.) ne pouvait partir à la mosquée il priait en congrégation à la maison en demandant à son épouse de l’accompagner ; d’autres femmes se joignaient à cette dernière. Il priait rarement tout seul. On doit prier en congrégation quand on est à plusieurs. Partout les membres de la communauté doivent organiser ces salat en congrégation. Si on habite dans une grande ville on doit en faire les arrangements dans les quartiers. Là où il n’y pas de mosquée on doit en construire.

La prière en congrégation est très importante : quand on est à la maison on doit s’assurer que ses enfants prient avec soi afin qu’ils soient conscients de l’importance de cette pratique.

Le Messie Promis (a.s.) soulignait aussi l’importance de respecter toutes les conditions la salat. Le deuxième Calife (r.a.) dit à ce propos : « Accomplir la prière en respectant toutes ses conditions et ses règlements est une œuvre sublime. Mais quand nous les enfreignons la salat se transforme en un exercice néfaste et superficiel. Pareille salat n’est point porteuse de bénédictions. Le Messie Promis (a.s.) disait que les gens accomplissent la salat comme des coqs qui picorent des graines : pareils actes d’adoration ne sont d’aucun avantage. Bien au contraire elles attirent en certains cas la malédiction [divine]. »

Quelqu’un s’est plaint au deuxième Calife (r.a.) que ses subalternes ne le saluaient pas ou que les jeunes ne saluent pas leurs aînés. Le deuxième Calife (r.a.) prodigua ce conseil : « L’ordre de saluer l’autre s’applique aux grands comme aux petits. Il n’y a pas de différence à cet égard. J’ai entendu ce vers de la bouche du Messie Promis (a.s.) : « S’il ne vient pas à toi, vas vers lui, mon ami. Ton statut n’en sera point amoindri. »

Si un de nos frères désobéit au Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) pourquoi devons nous l’imiter ? Si ce reproche est fondé, pareille action est des plus illogiques et malséante. L’Islam n’enjoint pas aux seuls petits de présenter leurs salutations et n’en dispense pas les grands. Si un subalterne ne salue pas son supérieur ce dernier doit le devancer. Je salue toujours mon interlocuteur en premier : des fois j’oublie et c’est lui qui me salue en premier. Au lieu de condamner pareils manquements les directeurs (des différents départements) doivent au contraire servir d’exemple. »

Tous nos responsables, quel que soit leur poste, doivent être des modèles et saluer les autres en premier. Il ne faut pas attendre que votre subalterne ou votre benjamin le fasse avant vous. Certains aînés ou responsables répondent difficilement aux salutations. Je reçois des doléances à cet effet. Si des chefs de service ont des reproches à faire qu’ils sachent que les autres aussi en ont. Ces subalternes disent que leurs supérieurs ne répondent pas à leurs salutations ou qu’ils le font du bout des lèvres au point où ils sont inintelligibles ou qu’ils le font avec une désobligeance telle comme s’ils étaient victimes d’une terrible calamité. En tout cas, à tous les niveaux au sein de la djama’at on doit prendre l’habitude de saluer l’autre. C’est ce que nous conseillent les hadiths.

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Le deuxième Calife (r.a.) a aussi évoqué l’hostilité que rencontrait le Messie Promis (a.s.). En octobre 1897 il s’était déplacé à Multan où il a été cité à témoin. Lors de son voyage retour il a passé quelques jours à Lahore. Partout où il traversait les gens l’insultaient, le hélaient, le traitaient de tous les noms. Le deuxième Calife (r.a.) raconte : « J’avais environs 8 ans à l’époque et j’accompagnais le Messie Promis (a.s.). Je ne comprenais pas la raison de l’hostilité des gens à son encontre. J’étais fort étonné de voir que là où il passait les gens le conspuaient en frappant des mains, le huaient et sifflaient. Je me souviens d’un manchot dont la main amputée était recouverte d’un tissu. J’ignore l’étendue de sa blessure, si elle était nouvelle ou pas. Il s’était joint à la foule et se trouvait peut-être sur les marches de la mosquée Wazir Khan et il frappait son membre amputé sur l’autre main. Il insultait le Messie Promis (a.s.) avec les autres qui scandaient : « Mirza prend la fuite ! Il abandonne le champ de bataille ! » (Qu’Allah nous en préserve)

« J’étais fort surpris de voir toute cette scène, dit le deuxième Calife (r.a.), en particulier le manchot qui tentait de frapper de ses mains. Pour un bon moment j’ai tiré ma tête hors de la voiture pour le regarder. Et le Messie Promis (a.s.) a quitté Lahore pour retourner à Qadian. »

Lors d’un procès un juge avait pris la ferme intention, voire il avait même promis, de faire condamner le Messie Promis (a.s.). Avant d’évoquer cet épisode le deuxième Calife (r.a.) a mentionné, à titre préliminaire, que le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) avait, lors d’un recensement, dénombré 700 musulmans. Les compagnons croyaient que le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) avait entrepris cet exercice afin de se prémunir des ennemis. Ils lui ont demandé : « Ô Prophète d’Allah ! Nous sommes maintenant au nombre de 700 ! Croyez-vous que l’ennemi pourra quand même nous exterminer ? »

« Voyez un tant soit peu l’ardeur de leur foi : à sept cents ils étaient convaincus que l’ennemi ne pourra point les détruire. La foi est une grande force, dit le deuxième Calife (r.a.). Le Messie Promis (a.s.) était un jour à Gurdaspur. Quoique je l’avais accompagné je n’étais pas présent lors de l’incident qui suit. Un ami me raconta que Khawja Kamal Ud Din Saheb et d’autres ahmadis, fort inquiets, informèrent le Messie Promis (a.s.) que le juge chargé de son procès s’était rendu à Lahore. Les [hindous de] l’Arya Samaj l’incitèrent contre le Messie Promis (a.s.), affirmant qu’il était très hostile à l’égard de leur religion et que le juge devrait le faire condamner coûte que coûte ou qu’il soit, tout au moins, jeté en prison pour un jour. « Ce sera là un grand service que vous rendrez à la nation » lui dirent les Aryas. Le juge promit d’exaucer leur requête. Le Messie Promis (a.s.) écoutait tout le récit allongé. Il se dressa sur un de ses coudes et déclara : « Khawja Saheb ! Qu’est-ce que vous racontez là ? Qui osera toucher au lion d’Allah? »

«La punition de Dieu frappa ce juge, dit le deuxième Calife (r.a.), il fut muté de Gurdaspur et rétrogradé. Un autre juge fut chargé de l’affaire. La force de la foi est une grande chose et personne ne peut la contrer. Les nouveaux venus au sein de la djama’at seront utiles quand ils grandiront dans leur sincérité et leur foi. Que l’on ne se réjouisse pas du nombre. Il n’est point profitable d’ajouter dix litres d’eau à dix litres de lait, pour ensuite se féliciter qu’on possède vingt litres de lait. Il serait plus utile d’augmenter la quantité de lait [que d’y ajouter de l’eau]. »

Que nous soyons des nouveaux ou des anciens [ahmadis] évertuons-nous à accroître notre foi. La foi de ces sept cents musulmans était telle qu’ils se croyaient invincibles et d’ailleurs personne ne les vainquit.

Évoquant le même procès le deuxième Calife (r.a.) raconte que Khawja Kamal Ud Din Saheb, qui était très bavard, insista : « Le juge vous condamnera à une peine de prison ! C’est certain ! Trouvez un compromis avec la partie adverse. » Le Messie Promis (a.s.) se dressa sur ses coudes et répliqua : « Khawja Saheb ! Il n’est point facile de nuire au lion d’Allah. Je suis le lion d’Allah. Qu’il essaye pour voir ! » Et il en fut ainsi.

Le fils d’un des deux juges fut frappé de folie. Quoiqu’elle ne considérait pas le Messie Promis (a.s.) comme un envoyé de Dieu, l’épouse du magistrat avait écrit ceci à son mari : « Tu as outragé un saint musulman et par la suite notre fils a sombré dans la démence. Soit prudent pour notre deuxième fils. » Le juge, instruit et cultivé, pensait que sa femme racontait des sottises et ne se soucia guère de ses avertissements. Son deuxième fils connut un funeste destin : alors qu’il se baignait dans la rivière Rawi un crocodile le tira par la jambe et il se noya. Ce juge était si impitoyable à l’égard du Messie Promis (a.s.) qu’il lui demandait de se ternir debout durant tout le procès, l’empêchant même de boire de l’eau. Une foi Khawja Kamal Ud Din Saheb lui demanda la permission d’en prendre et le juge le lui refusa.

Le deuxième juge à qui fut confiée l’affaire fut démis de ses fonctions. En tout cas ils avaient tout deux âprement persécuté le Messie Promis (a.s.) et connurent la fin qu’ils méritaient.

Le deuxième Calife (r.a.) raconte que lors d’un voyage pour Delhi, il rencontra, à la gare de Ludhiana, l’un des deux juges. Il supplia le deuxième Calife (r.a.) en ces termes : « Priez que Dieu m’accorde patience. J’ai commis de grandes erreurs et j’ai peur de devenir fou. » Le deuxième Calife (r.a.) ajoute que c’étaient là des signes évidents grâce auxquels Allah prouve la véridicité de Ses prophètes.

Le deuxième Calife (r.a.) relate que le Messie Promis (a.s.) racontait l’histoire [du général perse du nom] de Rostam, dont la maison fut un jour cambriolée. Rostam était certes un brave mais c’était sur le champ de bataille qu’il accomplissait ses exploits. Quoiqu’il maîtrisait très bien le maniement de l’épée cela n’impliquait guère qu’il était aussi bon lutteur. Il tenta d’attraper le cambrioleur qui était, quant à lui, habile au combat à main nue. Il mit Rostam à terre qui, voyant la mort en face, s’écria : « Rostam arrive ! » et le cambrioleur prit ses jambes à son cou. Il combattait ce même Rostam pendant tout ce temps et put même le maîtriser, mais prit la fuite rien qu’en entendant son nom.

Le deuxième Calife (r.a.) nous explique que d’aucuns répandent des rumeurs engendrant ainsi le désespoir chez les autres. Voir sa maison en feu n’est pas aussi désespérant que d’entendre la nouvelle de l’incendie quand on est loin de chez soi. Certes celui qui est sur place tentera d’éteindre le sinistre [mais celui qui n’est pas sur les lieux sera au comble du désespoir]. Durant la guerre il n’était pas aussi dangereux de se trouver dans un endroit bombardé que d’entendre la rumeur qu’on est en train de bombarder un lieu. Les rumeurs engendrent la couardise. Afin de préserver le courage il est très important d’empêcher les fausses rumeurs de se répandre. Le cambrioleur avait mis à terre Rostam, mais il prit peur rien qu’en entendant son nom. Souvent les rumeurs engendrent la psychose dans la société : d’où l’importance de les éviter et de faire preuve de bravoure.

Le deuxième Calife (r.a.) rapporte : « En 1902 un certain Karam Din entama une poursuite judiciaire pour diffamation à l’encontre du Messie Promis (a.s.). Celui-ci fut requis de se présenter au tribunal de Jhelum. C’était en janvier 1902 et ce périple à Jhelum était le signe avant-coureur de ses succès [à venir]. Le Messie Promis (a.s.) devait répondre à des accusations qui entraînaient une poursuite pénale et la foule venue à sa rencontre était si importante qu’on ne pouvait la dénombrer. Quand il arriva à la gare de Jhelum le quai était si bondé qu’il n’y avait pas de place pour marcher. Il y avait grand monde sur les deux côtés de la route menant à la ville tant et si bien que la voiture du Messie Promis (a.s.) avançait à peine. Les responsables de l’ordre public de la province prirent des mesures spéciales et confièrent la responsabilité [de guider la voiture du Messie Promis (a.s.)] à Ghulam Haider Saheb. Il traversa difficilement la voie : la foule immense rendait la rue impraticable. En sus des citadins nombre d’habitants des villages avoisinants étaient venus à la rencontre du Messie Promis (a.s.). Environs un millier de personnes lui prêtèrent allégeance à Jhelum. Si grande était la foule quand se présenta le Messie Promis (a.s.) que les procédures du procès étaient laborieuses. La place était noire de monde jusqu’au loin. Le Messie Promis (a.s.) fut innocenté dès la première audience et il quitta Jhelum sain et sauf.

Après cet épisode le nombre d’ahmadis n’a cessé de croître. À partir de 1903 le progrès du Messie Promis (a.s.) et de la djama’at fut fulgurant. Des fois en un jour il recevait par courrier l’allégeance de 500 personnes. Il avait, à l’époque, des centaines de milliers de suivants : des gens de tout milieu lui prêtèrent allégeance et sa communauté ne cessa de progresser hors du Pendjab jusqu’aux autres provinces, voire dans d’autres pays au cours de sa vie. »

Le deuxième Calife (r.a.) nous présente la punition que Dieu réserve à ceux qui sont insolents envers Ses envoyés. Il raconte : « Nous étions partis un jour à Lucknow où un certain Mollah Abdul Karim de la province du nord-ouest ­ – un de nos farouches adversaires – s’était attaqué au Messie Promis (a.s.) dans un de ses discours après notre arrivée. Il fit preuve d’un grand mépris à l’égard du Messie Promis (a.s.) en évoquant un incident dont voici les faits réels. Le Messie Promis (a.s.) était une fois à Delhi où l’oncle d’un de nos proches, un certain Mirza Hayrat, avait monté un coup contre lui. Il s’était déguisé en policier et tenta d’effrayer le Messie Promis (a.s.) en ces termes : « Je suis un inspecteur de police. L’état m’a envoyé afin de vous sommer de quitter immédiatement ces lieux, sinon vous en paierez les conséquences. » Le Messie Promis (a.s.) ne lui prêta aucune attention. Mais quand certains amis tentèrent de connaître son identité le faux policier prit la fuite. »

Le Mollah Abdul Karim détourna les faits réels et raconta ceci : « Mirza Ghulam Ahmad se dit prophète de Dieu. À Delhi Mirza Hayrat se déguisa en policier et se présenta. Mirza Ghulam Ahmad était au premier étage. Quand il sut qu’un policier était là il prit peur, trébucha lorsqu’il descendit les escaliers et tomba sur sa face. » Il y avait un fou rire dans la foule. En réalité le Messie Promis (a.s.) n’était pas au premier étage : il était assis dans la véranda quand le faux policier s’annonça.

Mais voyez comme Allah attrapa ce Mollah Abdul Karim la nuit même. Il dormait sur le toit de sa maison et il se leva pendant la nuit pour une raison quelconque. Le toit n’avait pas de parapet et il était ensommeillé : il plaça un pied en dehors du toit, tomba et décéda des suites de sa chute. S’il avait eu connaissance de l’invisible et savait qu’il serait puni pour son insolence il n’aurait pas raconté ces sottises. Au contraire il aurait cru dans le Messie Promis (a.s.), quoique cette foi ne lui ait pas été d’un grand secours, car la foi ne sert pas à grand-chose quand on lève le voile de l’invisible. La foi exige qu’on croie en des choses cachées. Une foi de valeur est celle que l’on porte dans l’invisible. Si l’on étale au grand jour les récompenses ou les châtiments [que l’on méritera] tout le monde aura foi. Cet incident démontre le traitement que Dieu réserve à ceux qui se moquent de Ses prophètes.

Aujourd’hui il en est ceux qui se moquent du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) ou qui l’insultent. Il est le Prophète le plus aimé de Dieu. Croyez-vous qu’Allah laissera passer pareils outrages commis contre sa personne ? Certainement non. Pareilles gens sont les cibles de Sa colère ici-bas. Or il ne revient pas aux musulmans de châtier les coupables ou d’avoir recours à des armes. Le seul recours est la prière en ces cas. Mais seuls les ahmadis connaissent la méthode à suivre : transformons nos peines en prières et prions beaucoup durant ces jours.

Le deuxième Calife (r.a.) ajoute que : « Nombre de personnes alléguaient que Mirza Saheb était atteint de la lèpre : or Allah les frappa de cette maladie. D’aucuns disaient qu’il était atteint de la peste et Allah détruisit ceux-là même par cette maladie. Pouvons-nous qualifier ces milliers d’exemples d’événements fortuits ? [Vous les ahmadis] apportez en vos personnes des changements purs, changements qui seront visibles aux autres. Que les autres soient attirés vers la communauté en voyant votre Taqwa, votre pureté, l’exaucement de vos prières et votre relation avec Dieu. Sachez que le progrès de l’Ahmadiyya passera par l’entremise de pareilles gens. Quand vous atteindrez ce stade ou que vous vous en approcherez les gens se réuniront autour de vous et embrasseront, insha Allah, l’Ahmadiyya, même si vous ne sortez pas de chez vous, même si vous êtes enfouis au fond d’une chambre perdue.

Quand le Messie Promis (a.s.) était à Sialkot les Mollahs ont émis la fatwa que le mariage de tous ceux qui écouteront son discours sera dissolu. Mais le Messie Promis (a.s.) exerçait une telle attraction que personne ne se soucia de cette fatwa. On barra les routes à ceux qui désiraient écouter le Messie Promis (a.s.), on entassa des pierres pour frapper ceux qui ne s’arrêteront pas, on expulsa [de la salle] ceux qui écoutaient son discours. Un certain Biti Saheb était [à l’époque] inspecteur de police à Sialkot : il a d’ailleurs été promu commissaire par la suite. Il était responsable de l’ordre et la discipline lors de la conférence. D’aucuns [parmi les musulmans] tentèrent de manifester et de semer le désordre durant l’évènement. L’inspecteur de police écouta le discours du Messie Promis (a.s.) et s’étonna beaucoup. Il disait : « Mirza Ghulam Ahmad s’en prenait aux hindous Aryas et aux chrétiens. Même si les mollahs n’étaient pas entièrement d’accord avec lui, il ne s’attaquait point à l’Islam. Si tout ce qu’il disait était vrai, cela ne prouvait que la véridicité de l’Islam. Pourquoi pareille fureur de la part des musulmans ? » Quoiqu’il était un fonctionnaire de l’état, le policier se mit debout dans l’assistance et s’adressant aux musulmans il demanda : « Mirza Saheb dit que le dieu des chrétiens est mort. Pourquoi cela vous met-il en colère ? »

Hazrat Maulvi Burhan Ud Din était un illustre compagnon du Messie Promis (a.s.). Il était un éminent érudit des wahhabites avant d’embrasser l’Ahmadiyya et jouissait d’un grand prestige parmi eux. Sa situation financière se détériora quand il embrassa l’Ahmadiyya : mais il ne s’en souciait pas le moindrement et vivait dans la simplicité. Il était libre de toute dépendance et son allure ne laissait pas entrevoir qu’il était un grand érudit. Son humilité était telle que d’aucuns le croyaient simple laboureur.

À Sialkot le Messie Promis (a.s.) affronta une vive opposition. Après son départ, ses adversaires tabassaient tous ceux qu’ils savaient être des ahmadis. Quand Maulvi Burhan Ud Din retournait de la gare, où il était parti prendre congé du Messie Promis (a.s.), les ennemis lui envoyèrent des excréments d’animaux et en placèrent même dans sa bouche. Mais Maulvi Burhan Ud Din endurait ces brimades de gaieté de cœur. Il disait que c’était pour lui un jour béni et ces tourments ne le troublaient point. Pour lui c’était autant de faveurs de la part de Dieu. Il était d’une grande sincérité.

Voici l’histoire de sa conversion à l’Ahmadiyya. Quoiqu’il prêta allégeance au Messie Promis (a.s.) sur le tard il l’avait reconnu bien avant qu’il ne se proclama Messie et Mahdi. Quand il entendit parler du Messie Promis (a.s.) [pour la première fois] il vint à pied à Qadian. Mais le Messie Promis (a.s.) était parti à Gurdaspur où il devait, peut-être, se présenter à un procès. Maulvi Burhan Ud Din partit sur-le-champ à Gurdaspur où il rencontra Hafiz Hamid Ali, un grand serviteur du Messie Promis (a.s.) qui le servait bien avant qu’il ne s’était proclamé envoyé de Dieu. Il y avait un paravent sur la porte de la chambre où logeait le Messie Promis (a.s.). Hafiz Hamid Ali informa Maulvi Burhan Ud Din que le Messie Promis (a.s.) travaillait et qu’il avait interdit qu’on le dérange. Face à l’insistance de Maulvi Burhan Ud Din, Hafiz Hamid Ali lui donna la permission d’écarter le paravent pour voir le Messie Promis (a.s.). Celui-ci était en train de marcher. Il donnait le dos à la porte et marchait à vive allure dans la direction du mur. Quand le Messie Promis (a.s.) rédigeait un livre ou un article quelconque, il marchait tout en lisant à haute voix ce qu’il écrivait. Arrivé au mur il se retourna et Maulvi Burhan Ud Din prit la fuite. Hafiz Hamid Ali lui demanda s’il avait pu voir le Messie Promis (a.s.). Maulvi Burhan Ud Din commenta : « J’ai tout compris. Celui qui marche aussi vite dans une chambre doit certainement partir très loin ! »

Maulvi Burhan Ud Din avait compris en cet instant que le Messie Promis (a.s.) était venu accomplir une tâche grandiose. Le deuxième Calife (r.a.) ajoute : « Seule une personne douée de perspicacité spirituelle pourra comprendre ce point. Il partit sans rien dire au Messie Promis (a.s.). Mais il avait tout compris et dès que Hazrat Mirza Ghulam Ahmad (a.s.) se proclama Messie et Mahdi il accepta l’Ahmadiyya et accomplit des œuvres méritoires. Il était d’une telle sincérité qu’il ne se soucia d’aucune hostilité à son encontre.

Agir avec promptitude fait gagner beaucoup de temps. Il faut donner aux enfants l’habitude de travailler et de réfléchir rapidement. Or rapidement ne veut point dire hâtivement : il faut travailler avec diligence et pondération. Satan est précipitation. Celui qui agit avec célérité et pondération est le soldat d’Allah. D’aucuns sont paresseux, se disant qu’ils se reposeront et qu’ils travailleront plus tard : ceux-là sont toujours en retard. Cela ne concerne pas que les enfants. Les aînés et les responsables doivent terminer leur travail dans les plus brefs délais : nous avons accepté le Messie qui utilisait son temps à bon escient, car Allah lui avait révélé que son temps ne sera pas gaspillé. Il nous sied d’être vigilants à ce propos.

Le deuxième Calife (r.a.) relate : « Le Messie Promis (a.s.) travaillait pendant toute la journée à l’intérieur, mais il ne manquait pas sa marche quotidienne. Il écrivait, prononçait des discours, rencontrait des visiteurs, mais même à 74-75 ans il faisait toujours sa marche. »

L’âge que nous présente ici le deuxième Calife (r.a.) est approximatif : ce n’est pas la peine de débattre à ce propos, comme le font certains.

Le deuxième Calife (r.a.) ajoute : « En dépit de son âge avancé le Messie Promis (a.s.) sortait régulièrement pour sa marche, une pratique que je néglige parfois. Marcher au grand air est très bénéfique pour le cerveau. »

Le deuxième Calife (r.a.) prodigua ces conseils aux préposés du Tahrik-i-Jadid : « Quand vous accomplirez des tâches physiques au grand air vous jouirez d’une bonne santé physique et mentale. Vous serez ainsi bénéfiques au monde. »

Il faut encourager les enfants et les jeunes à jouer au grand air – il est important de faire des rappels à cet effet. Les étudiants de la Jamia doivent obligatoirement faire une heure et demie de sport à l’extérieur quotidiennement. La télévision et les autres jeux [vidéos] empêchent [les uns et les autres] de sortir et de jouer à l’extérieur. S’il n’y a pas d’empêchement, l’on doit certainement sortir pour une marche et faire du sport.

Le deuxième Calife (r.a.) nous explique aussi que l’ennemi tente d’effrayer ceux qui ont peur de la mort. A Sialkot, comme il a été dit plus haut, les mollahs avaient émis cette fatwa que le mariage de ceux qui écouteront le discours du Messie Promis (a.s.) sera annulé. « Il est un mécréant et l’Antéchrist. Il est interdit de lui parler, de l’écouter et de lire ses livres. Au contraire c’est un acte méritoire que de le tuer », martelèrent les mollahs. C’est ce qu’ils ressassent depuis fort longtemps. Or personne n’a eu le courage de semer le désordre en présence du Messie Promis (a.s.), car la police et les fonctionnaires de l’état étaient sur les lieux ainsi qu’un nombre important d’ahmadis. Les mollahs se sont dit qu’ils provoqueront des heurts après le départ du Messie Promis (a.s.).

Le deuxième Calife (r.a.) raconte : « J’étais en compagnie du Messie Promis (a.s.). Quand sa voiture avança ses détracteurs lui envoyèrent des pierres : aucunes, sinon quelques-unes, touchèrent le véhicule. Elles tombaient toutes sur les manifestants eux-mêmes. Les ahmadis des villages avoisinants se dispersèrent et retournèrent chez eux. À la gare les ennemis s’attaquèrent aux quelques ahmadis de la ville ou ceux qui étaient d’ailleurs.

Parmi ceux qui étaient assaillis se trouvait Maulvi Burhan Ud Din. Les adversaires de la djama’at le poursuivirent, le frappèrent à coups de pierres et l’insultèrent, lui mirent des excréments dans la bouche. Maulvi Burhan Ud Din endura toutes ces avanies sans broncher, sans prononcer une insulte. Ceux qui témoignèrent de cette scène racontent qu’il était calme, ravi et disait : « Saint est Allah ! Ce sont là des jours bénis. On en profite quand apparaissent les prophètes d’Allah. C’est là une grande faveur que Dieu m’a fait voir ce jour ! » Pris de remords et embarrassés ceux qui le malmenaient l’abandonnèrent. Quand l’ennemi voit que l’autre a peur de la mort il se dit qu’il pourra l’effrayer. D’ailleurs Allah dit dans le Coran que Satan effraie ses suppôts.

L’ennemi considère comme l’ami de Satan celui qui prend peur. Or si le croyant n’a pas peur, si au contraire, il considère ces attaques et ces brimades comme autant de faveurs divines, s’il annonce que Dieu lui a conféré ce statut et cette grâce, et qu’il endure tout cela pour la cause de Dieu, l’ennemi sera vaincu et éprouvera des remords.

Maulvi Burhan Ud Din était une personne très joviale. Après son décès et celui de Maulvi Abdul Karim le Messie Promis (a.s.) ouvrit la Madrasa Ahmadiyya qui devint plus tard la Jamia Ahmadiyya.

Maulvi Burhan Ud Din raconta un de ses rêves au Messie Promis (a.s.) dans lequel il vit sa sœur décédée. Il lui demanda dans le rêve : « Ma sœur que fais-tu dans l’au-delà ? » Elle répondit : « Allah m’a accordé Sa grâce et m’a pardonnée et je me repose. » Il l’interrogea : « Que fais-tu là-haut au Paradis ? » Elle répondit : « Je vends des jujubes. » Maulvi Burhan Ud Din ajouta : « Ma sœur notre destin est fort étrange ! Même au paradis tu dois vendre des jujubes ! » Étant donné que toute sa famille vivait dans la pauvreté dans son rêve ses pensées en ont été affectées.

Le Messie Promis (a.s.) lui expliqua : « L’interprétation de ce songe est tout autre ! Mais même dans votre rêve vous n’avez pas manqué d’en faire une blague ! Le jujube est un fruit du Paradis. Il signifie un amour intarissable, car le Jujubier (السِدْرَةُ) est le stade de l’amour éternel de Dieu. L’interprétation de ce qu’a dit votre sœur est : je suis en train de distribuer l’amour éternel de Dieu aux autres. »

Le croyant, là où il se trouve, doit certainement travailler. Au Paradis il ne se contentera pas de se reposer comme l’a expliqué la sœur de Maulvi Burhan-ud-Din Saheb. Si quelqu’un s’imagine qu’il passera tout son temps à se détendre, c’est qu’il a perdu sa foi. Car ce que l’Islam qualifie de foi et de repos n’est autre que le travail. Allah déclare dans le Saint Coran :

فَإِذَا فَرَغْتَ فَانْصَبْ – وَإِلَى رَبِّكَ فَارْغَبْ

Alors, lorsque tu es libre de tes tâches immédiates, sois résolu, et tourne-toi vers ton Seigneur avec empressement. (Saint Coran, chapitre 94, versets 8 à 9)

Que l’on n’oublie jamais cela. Ici bas le croyant ne connaît pas la détente des gens de ce monde. Mais vous pouvez aisément acquérir le repos promis par le Coran. La détente que présentent les hommes est une chimère : celui qui la recherche est aveugle en ce monde et dans l’autre.

Le croyant ne cesse jamais de travailler. Après avoir atteint un but il doit se fixer un autre et se préparer pour y parvenir. Voilà la formule et le secret du progrès individuel et collectif. Qu’Allah nous permettent de suivre ces conseils.


(Le site www.islam-ahmadiyya.org prend l’entière responsabilité de la publication du texte de ce sermon)