Sermons 2017

Pères, maris et fils : devoirs des hommes musulmans

Dans son sermon du 19 mai 2017, Sa Sainteté le Calife a évoqué les rôles et les devoirs du musulman en tant que mari, père et fils.

 Sermon du vendredi 19 mai 2017, prononcé par Sa Sainteté le Calife, Hadrat Mirza Masroor Ahmad, à la mosquée Baitul-Futuh à Londres. Après le Ta’awudh, le Tashahoud et la Sourate Al-Fatiha, Sa Sainteté le Calife a déclaré :

Les préceptes de l’islam – révélés au Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) – nous servent de direction dans chaque aspect [de notre vie]. Si chacun d’entre nous suit cette direction, il en naitra une belle société. Dans le monde non-musulman, l’on critique l’islam et les actions des musulmans : si les musulmans appliquaient les véritables valeurs de l’islam, au lieu d’émettre ces objections, ces gens les auraient cités en exemple et deviendrait les suivants de l’islam.

Certes la majorité des musulmans lisent les commandements d’Allah l’Exalté et leur accordent un grand respect ; or ils les rejettent, malheureusement, lorsque vient le moment de le mettre en application. Le Saint Coran regorge de commandements divins qui ont été condensés dans ce seul verset par Allah le Très-Haut :

لَقَدْ كَانَ لَكُمْ فِي رَسُولِ اللَّهِ أُسْوَةٌ حَسَنَةٌ

« Vous avez certainement dans le Prophète d’Allah un excellent modèle. »

Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) suivait toutes les injonctions coraniques dans toutes ses actions : de son foyer jusqu’aux hautes sphères de la société. Ainsi nous remporterons le succès véritable lorsque nous suivrons ce modèle dans chacune de nos interactions. Parfois, on sert de bon exemple lorsqu’il est question de grandes causes : or, l’on accorde peu d’importance à des actions qui sont apparemment insignifiantes, tandis que le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) y a souligné, à la fois par ses dires et par ses actions, leur grande solennité.

Si nous souhaitons mener une vie sereine et mériter les faveurs divines, nous devrons intégrer dans notre quotidien les valeurs éthiques et morales que notre maître le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) nous a présentées concernant chaque aspect [de notre vie.], autant d’enseignements que son serviteur parfait, le Messie Promis (a.s.), nous a expliqués en détail et qu’il nous a enjoints de mettre en pratique.

Pour le sermon d’aujourd’hui, je voudrai évoquer les responsabilités qui incombent aux hommes en raison de leurs différents rôles. L’homme a des responsabilités en tant que chef de famille ; il en a en tant que mari, en tant que père et en tant qu’enfant. Si tous les hommes comprennent ces responsabilités et tentent de les assumer, ils pourront, dans une grande mesure, faire régner l’amour et la fraternité dans la société. L’on pourra – en respectant ces injonctions – impartir aux enfants une bonne éducation morale et spirituelle, faisant ainsi foisonner une génération aspirant à la paix et respectueuse de droits d’autrui. L’on pourra, à travers ces actions, préserver la paix au sein des foyers.

Ces jours-ci [je reçois] plusieurs cas de troubles familiaux et des complaintes. L’homme se croit le chef de la famille et la personne la plus importante [du foyer] et pensent détenir de tous les prérogatives. Or, il n’a aucun respect pour sa femme et ne lui accorde pas ce qui lui revient de droit. Il ne s’occupe pas non plus, comme il se doit, de l’éducation de ses enfants. Il se contente de porter le titre de chef [de famille].

On reçoit des doléances de certaines femmes de l’Inde et du Pakistan : leurs maris les tabassent jusqu’à couvrir leur corps de bleus ou les blessent jusqu’à rendre leur visage enflé.

Certains, qui vivent ici en Occident, commettent pareilles actions. Certains pères maltraitent à outrance leurs fils et leurs filles. Si après avoir prêté allégeance au Messie Promis (a.s.), l’on mène une vie digne d’ignares, ou de ces musulmans qui n’ont aucune connaissance de la religion, et qu’on va maltraiter sa femme et ses enfants comme le font les arriérés, en ce cas la promesse de se réformer par l’allégeance au Messie Promis (a.s.) ne servira à rien.

Les hommes sont-ils en train de respecter tous leurs devoirs envers Dieu et sont-ils en train de rehausser la norme de leur conduite ? S’ils sont en train d’assumer leurs responsabilités à cet égard, en ce cas il est impossible qu’ils commettent des actes de maltraitance à la maison. En tant que chef de famille, le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.), a expliqué à ses épouses et enfants l’importance de l’unicité de Dieu et leur a demandé de le respecter. Or, il a accompli cette tâche avec amour et affection et non en ayant recours à la violence.

En dépit d’être chef de famille et d’avoir pour responsabilité la réforme du monde entier et l’établissement de la Sharia, il s’est acquitté de ses devoirs envers les membres de sa famille avec affection, douceur et amour. En tant que chef de famille, il a fait comprendre à ces proches qu’ils doivent, en premier, établir l’unicité de Dieu, c’est-à-dire Lui rendre culte.

Aisha (r.a.) relate : « Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) se levait la nuit pour accomplir des prières Nawafil (surérogatoires). Quelques temps avant la Salat de l’aube, pour nous réveiller, il nous aspergeait le visage d’un peu d’eau, afin que nous puissions accomplir des prières Nawafil dans le respect de nos devoirs envers Dieu. »

Comment respectait-il ses devoirs envers les membres de sa famille ? Il aidait ses épouses dans leurs tâches ménagères. Aisha (r.a.) relate que quand il était à la maison, le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) aidait ses épouses, jusqu’à ce qu’on l’appelle pour la Salat. Et sur ce il se rendait à la mosquée.

Voilà l’exemple que nous devrons suivre au lieu de commettre des actes de maltraitance envers ses épouses.

Aisha (r.a.) a décrit les tâches que le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) accomplissait à la maison et relate qu’il cousait lui-même ses vêtements, réparait ses chaussures et les ustensiles à la maison. Nombre de maris doivent s’analyser à la lumière de ces exemples. Est-ce qu’ils sont en train d’agir de la sorte à la maison ou pas ?

Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a décrit à ses compagnons, dans un hadith cité par Abou Hourairah, les devoirs d’un mari et son comportement exemplaire en ces termes : « Le croyant à la foi la plus complète est celui doté des plus nobles caractères. Et les meilleurs d’entre vous sont ceux qui se comportent de la meilleure façon envers leurs épouses. »

Tout homme qui est coupable de maltraitance envers son épouse doit s’analyser : être doté de nobles qualités et bien traiter son épouse n’est pas uniquement une manière de montrer que l’on possède des valeurs éthiques, mais c’est aussi un signe que l’on a atteint les sommités de la foi.

Le Messie Promis (a.s.) a évoqué les devoirs du mari et le bon traitement à l’égard des femmes en ces termes : « Hormis l’indécence manifeste, l’on doit endurer toutes les irritations et les mauvaises humeurs de la femme. Je suis fort embarrassé d’entendre que certains hommes se querellent avec les femmes.  Dieu a fait de nous des hommes : c’est là l’apogée de Ses faveurs. Pour Lui en prouver reconnaissance, il faudra traiter les femmes avec grâce et douceur. » 

Une fois on fit mention du caractère irascible et des propos malveillants d’un ami qui était très dur envers sa femme. Le Messie Promis (a.s.) en devint très triste et peiné en entendant cela. Il déclara : « Nos amis ne doivent pas se comporter ainsi… »

Le rapporteur relate que le Messie Promis (a.s.) a évoqué longuement le traitement à l’égard des épouses. Le Messie Promis (a.s.) ajouta : « Une fois j’ai parlé à haute voix à ma femme et j’ai ressenti que mes propos étaient empreints d’indignation. Je n’avais pas proféré de parole blessante : or, par la suite j’ai accompli l’isgtighfar à foison. J’ai accompli des prières Nawafil en toute humilité et j’ai aussi fait de l’aumône, de peur que cette dureté à l’égard de mon épouse ne soit pas en raison d’une désobéissance cachée de Dieu. »

C’est là l’exemple que nous a laissé le Messie Promis (a.s.). Il a exprimé ses vives inquiétudes et sa peine en raison de la rudesse du comportement d’un ami. Il a prodigué des conseils à cet effet, ajoutant que ceux qui se querellent avec leurs épouses pour des riens et qui en viennent aux mains doivent se contrôler. Loin de frapper leurs épouses, certains les blessent même : ceux-là doivent se faire de grands soucis. Selon le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.), la foi de ces personnes n’est pas parfaite : ils doivent s’inquiéter à cet égard. Le Messie Promis (a.s.) aussi s’en inquiétait, car celui dont la foi n’était pas élevée, pouvait trébucher à n’importe quel moment.

Comme je l’ai dit ces faits apparemment insignifiants ne sont pas anodins. En Occident, pareils cas finissent à la police et le nom de la Jama’at est ainsi terni. Ceux [qui sont coupables de pareilles infamies] subissent les châtiments de ce monde et s’attirent du même coup le courroux divin.

Certains hommes allèguent que leurs épouses possèdent tel ou tel vice, d’où leur sévérité. Ainsi, l’homme doit, en premier, accomplir son analyse : est-il lui-même respectueux des exigences de la foi ?

En prodiguant des conseils aux hommes de cette catégorie le Messie Promis (a.s.) déclare : « Si le mari n’est point vertueux sa femme ne la sera pas non plus. » C’est la première condition que doit respecter l’homme : s’il le fait, sa femme deviendra vertueuse.

Le Messie Promis (a.s.) ajoute : « Si le mari est vertueux sa femme le sera aussi. L’on ne doit pas conseiller la femme par la parole, mais par l’action : c’est là que ce conseil aura de l’effet. »

Il ne suffit pas de conseiller et d’admonester : il faudra prouver par, ses actions, que l’on est vertueux et l’on doit à chaque pas être respectueux des injonctions divines. Les conseils accompagnés d’œuvres auront de l’effet.

Le Messie Promis (a.s.) ajoute : « Il ne s’agit pas uniquement des femmes : personne n’accepte de simples paroles qui ne sont pas accompagnées d’actions. Si l’homme possède des défauts et des lacunes, sa femme en sera le témoin permanent. Comment la femme pourrait-elle craindre celui qui ne craint pas Dieu ? Les prédications de pareils mollahs n’ont pas d’effet, ni ceux des maris. En toute situation c’est l’exemple pratique qui a de l’effet. Si le mari se lève au beau milieu de la nuit pour prier, les yeux en larmes, sa femme le regardera pour un jour ou deux : en fin de compte elle prendra conscience [de ses responsabilités] et sera influencée. »

Le Messie Promis (a.s.) ajoute : « La femme est fort impressionnable : aucune école ou aucune institution n’est à même d’effectuer aussi efficacement sa réforme comme l’est l’exemple pratique de son mari. »

S’il souhaite effectuer la réforme [de son épouse], le mari doit, en premier, rectifier sa conduite et en être un exemple pratique.

Il déclare que Dieu a considéré l’homme et la femme comme un seul être uni. C’est lamentable pour les hommes qu’ils laissent l’occasion aux femmes de déceler leurs défauts. Il ne faut pas qu’ils donnent l’opportunité aux femmes de pointer du doigt leurs manquements. »

Il ne faut en aucun cas que les hommes offrent la possibilité aux femmes de déclarer que : « Tu possèdes tels ou tels vices. »

Le Messie Promis (a.s.) déclare : « Il faut être pur au point que les femmes, malgré leurs grandes tentatives, ne puissent découvrir vos vices. C’est à ce moment-là qu’elles s’intéresseront à la religion et qu’elles commenceront à comprendre la religion. »

Dès lors que la femme ne peut trouver des défauts malgré des efforts successifs (d’en déceler), si cette dernière n’est pas intéressée par la religion elle commencera à s’y intéresser.

Mais ici j’ai observé que les femmes sont plus pieuses. Quelques fois je reçois des doléances de la part des femmes que leur mari ne prête aucune attention à la religion. D’un côté nous avons ces attentes du Messie Promis (a.s.) concernant les hommes qui lui ont prêté serment d’allégeance et de l’autre côté nous observons qu’il y a beaucoup de femmes qui font des doléances à propos de leurs maris notamment qu’ils ne font pas les prières, qu’ils sont paresseux et que loin de faire les prières en congrégation, ils n’accomplissent même pas la Salat chez eux.

Les hommes ont moins de connaissance en matière de religion. Les hommes ne sont pas réguliers dans leurs cotisations. On reçoit beaucoup de doléances à propos des hommes, notamment qu’ils regardent à la télé des programmes futiles et vulgaires et qu’ils sont insouciants de l’éducation de leurs enfants. S’ils essayent de devenir chefs de famille, mis à part de disputer les enfants et d’agir avec violence, ils ne savent rien faire d’autre. Les femmes, au lieu d’apprendre des hommes sont, dans certains ménages, en train d’enseigner aux hommes ou sont en train de leur faire des rappels afin que les enfants ne partent pas à la dérive.

La mauvaise éducation des enfants au sein des ménages est souvent due à la négligence du père ou aux actes de violences perpétrés envers les enfants et la femme. Beaucoup d’enfants viennent me voir en se plaignant du fait que « notre père ne se comporte pas bien envers nous ni envers nos mères ».

Si nous voulons que la paix règne au sein de nos ménages, si nous voulons accorder une bonne éducation aux générations futures et si nous voulons qu’elles restent attachées à la religion, il faudra que les hommes se préoccupent de leur propre état.

Le Messie Promis (a.s.) déclare en attirant l’attention des hommes : « L’homme est l’imam de sa maison. S’il commet lui-même des actes répréhensibles, imaginez alors quels peuvent en être les conséquences. »

Ses actes sont en train d’avoir un mauvais effet et il devient donc un mauvais exemple pour ses enfants.

Il déclare que : « L’homme doit utiliser à bon escient ses aptitudes et en des situations où il lui est permis de le faire. À titre d’exemple, quand la colère dépasse le seuil du permis, elle pousse l’homme vers la démence. »

Il rajoute : « …il est très peu de différence entre folie et colère. Celui qui s’abandonne à cette dernière est privé de la source de la sagesse. Évitez de vous emporter, même quand vous conversez avec un adversaire. »

Avant d’en arriver au foyer il ne faut même pas parler avec colère à ses adversaires. Voilà donc la norme à respecter. Il ne faut pas s’énerver ni sur sa femme ni sur ses enfants. Loin d’en arriver à la colère, il n’est même pas autorisé de se laisser emporter durant une conversation avec son antagoniste. Le croyant ne doit pas utiliser un langage grossier et vulgaire afin de réfuter son adversaire. Comme je l’ai déjà dit, des femmes de l’Inde ou du Pakistan me racontent les récits de violences qu’elles subissent de la part de leurs maris. Dans ces endroits, à Qadian et au Pakistan, la Nazarat Islah Irshad ainsi que les organisations auxiliaires doivent attirer l’attention des gens là-dessus. Et les autres parties du monde également doivent en faire de même : on doit accorder une plus grande attention quant aux programmes ayant trait à l’éducation morale et spirituelle.

Ils sont en train de transmettre le message et sont en train d’apprendre les affaires religieuses, mais dans leurs propres maisons règne une atmosphère d’anxiété et d’angoisse : cette connaissance et ce tabligh ne leur est en aucun cas avantageux.

Le Messie Promis (a.s.) explique la psychologie de la femme et comment elle observe l’homme. Il dit : « La femme examine toutes les paroles et toutes les qualités de l’homme. Elle observe que mon mari dispose de telles ou telles qualité de piété, comme par exemple la générosité, la clémence, la patience. Personne d’autre ne peut scruter les qualités de l’homme comme le peut sa femme. Elle l’observe tous les jours. C’est pour cela que la femme est aussi désignée « voleuse » car elle s’accapare peu à peu des qualités morales des autres jusqu’à s’accaparer de l’intégralité des qualités morales de la personne.

Le Messie Promis (a.s.) déclare : « Une fois, un homme est devenu chrétien en délaissant l’islam : sa femme l’a suivi. Elle a commencé à consommer de l’alcool, petit à petit, elle a aussi abandonné le port du voile à tel point qu’elle commença à également fréquenter des étrangers. Peu de temps après, son mari s’est reconverti à l’islam en s’apercevant qu’il avait commis une faute. Lorsqu’il s’est reconverti, il a demandé à sa femme de se convertir également. Elle lui répondit : « Il est difficile à présent pour moi de redevenir musulmane, il est impossible pour moi de délaisser ses habitudes d’alcool et de toutes les libertés dont je jouis actuellement. »

C’est là un cas extrême d’un homme qui a délaissé l’islam et s’est converti au christianisme, mais il y a aussi des hommes qui ne quittent pas l’islam et qui se disent musulmans, mais qui au nom de la liberté commettent des actes répréhensibles tout comme je l’ai déjà mentionné. Et en voyant cela, les femmes également font la même chose, à cause des hommes. Peu de temps après, l’homme s’aperçoit que la femme est devenue trop libre et essaye donc à ce moment de la rappeler et c’est là qu’on a droit à des querelles ainsi que des actes de violences. Ici aussi on observe ces mêmes récits et incidents ; et comme je l’ai dit, dans ces pays-ci, la police ainsi que les défenseurs des droits de la femme et des enfants interviennent très vite, ce qui fait que l’on se sépare et les enfants partent à la dérive.

Donc avant que les foyers se brisent et que les enfants soient perdus, les hommes doivent honorer les responsabilités que l’islam leur a imposées envers leurs femmes et leurs enfants.

Le Messie Promis (a.s.) a déclaré une fois à propos des droits des femmes : « Aucune religion n’a protégé les droits de la femme à la manière de l’islam. En peu de mots [l’islam] affirme que les hommes ont des droits sur les femmes et ces dernières ont également des droits sur les hommes. Certaines personnes les considèrent comme des chaussures et leur demandent des services des plus vils, les injurient, les méprisent et leur imposent si strictement le port du voile, qu’on aurait dit qu’ils les ont enterrées vivantes. »

En d’autres termes, ils sont si stricts qu’ils les forcent à couvrir leurs mains et leurs visages à tel point qu’elles ont du mal à respirer. Il ne faut pas être strict de cette manière. L’islam est une religion très équilibrée. Les femmes aussi doivent chercher le juste milieu ; il ne faut pas qu’elles enfreignent les limites du voile parce quelque facilité leur a été accordée.  Il a même été observé que certaines femmes sont devenues trop libres et que leur port du voile n’est que de pure forme. Cette pratique n’est pas correcte. Les femmes ne doivent donc pas oublier qu’il faut qu’elles se couvrent par respect pour la pudeur. Tel est le commandement de Dieu : il va donc falloir l’honorer.

Le Messie Promis (a.s.) explique la teneur de la relation qui doit régner entre la femme et son mari. Il dit : « Le mari et la femme doivent avoir la même relation qui existe entre deux amis sincères. Le premier témoin des hautes qualités de l’homme et de sa relation avec Dieu sont est sa femme. Si vous n’avez pas de bonnes relations avec ces dernières comment allez-vous vous réconcilier avec Dieu ? »

Si vous n’avez pas de bonne relation à la maison, il vous sera difficile de vous réconcilier avec Dieu et de suivre les commandements de Dieu. Le Saint Prophète (saw) a déclaré : 

خيركم خيركم لاهله

 C’est-à-dire, le meilleur d’entre vous est celui qui se comporte le mieux avec sa femme. Voilà la norme que chacun doit essayer d’atteindre. Ensuite il faut aussi respecter les responsabilités qu’a l’homme en tant que père. Il ne faut pas se dire que l’éducation des enfants est uniquement la responsabilité des mères. Il est vrai que jusqu’à un certain âge l’enfant passe du temps avec sa mère et que l’éducation de la tendre enfance par la mère est primordiale pour l’enfant ; mais cela ne veut pas dire que l’homme est exempté de ses responsabilités. Les pères ont aussi des responsabilités quant à l’éducation de leurs enfants. Surtout lorsque les garçons atteignent l’âge de sept ou huit ans, ils ont besoin de l’affection et de l’attention de leur père sinon, surtout dans la société occidentale, il y a risque que ces derniers partent à la dérive. Ici aussi le principe qui avait été énoncé pour les femmes doit être respecté, à savoir que les hommes, les pères, doivent être de bons exemples. Les pères doivent non seulement respecter leurs enfants afin qu’ils aient de bonnes qualités morales, mais ils doivent aussi leur prêter une attention particulière afin qu’ils soient protégés des effets néfastes de la société.

Ensuite, la relation entre père et fils offre un sentiment de protection à ce dernier. Beaucoup de pères se plaignent du comportement de leurs enfants : qu’ils sont hésitants à leur égard, qu’ils ne leur font pas confiance et qu’ils mentent à outrance. Lorsqu’on dit aux pères d’essayer de se rapprocher de leurs enfants et d’essayer d’avoir une relation personnelle avec eux, une relation d’ami, les faiblesses de ces enfants ont tendance à disparaitre. Donc afin que les enfants soient protégés de l’extérieur il faut que les pères passent du temps avec eux à l’extérieur. Il est aussi le devoir du père de montrer l’exemple par sa pratique mais aussi de prier pour ses enfants. C’est là une chose très importante. Il faut qu’il prête une attention particulière quant à leur éducation religieuse.

Nos efforts pour bien éduquer nos enfants porteront des fruits uniquement par la grâce de Dieu ; mais l’effort humain est aussi primordial. Le Messie Promis (a.s.) évoque les différents moyens pour éduquer les enfants et l’importance de prier pour eux. Il affirme : « La direction et l’éducation ne peuvent être possibles qu’avec l’aide de Dieu. Assurer l’éducation véritable est l’œuvre de Dieu. S’acharner sur l’enfant et insister au point d’outrepasser les limites, c’est-à-dire les réprimander à outrance et leur imposer des interdits à tout bout de champ, signifie que l’on se croit maître de la direction et que l’on est à même de les guider sur une voie en accord à ses désirs. C’est là une forme de polythéisme cachée. Les membres de notre Jama’at doivent s’en prémunir. »

Le Messie Promis (a.s.) ajoute en parlant de lui : « Je prie pour mes enfants. Je leur enseigne nos préceptes, nos étiquettes et nos règles ; je les incite à les respecter tous, rien de plus. Et ensuite je fais entièrement confiance en Allah l’Exalté. La semence de la bonne fortune qui git en quelqu’un fleurira en temps voulu. »

Il faut que nous gardions toujours à l’esprit que lorsque le Messie Promis (a.s.) déclare qu’il faut faire des supplications : le niveau de ces supplications est très élevé, il ne faut pas les considérer comme des prières banales. Pour atteindre ce niveau dans nos supplications nous devons faire énormément d’efforts. Ce n’est pas quelque chose d’anodin. Il faut que les pères fassent attention à cela.

Le Messie Promis (a.s.) étayant de manière détaillée l’implication des pères dans l’éducation de leurs enfants déclare : « Certaines personnes pensent qu’il faut laisser de l’argent pour les enfants. Je suis étonné de voir qu’elles ont le souci de leur laisser des biens, mais ces personnes ne soucient guère du fait que leurs enfants soient pieux ou méchants. Cela ne semble même pas leur effleurer l’esprit. Les personnes qui n’amassent que des biens pour leurs enfants mais ne se préoccupent aucunement de leur piété, viennent à être déçus par les actions de leurs enfants, et se voient être mis dans des situations difficiles en raison de leurs mauvaises actions, et l’argent qu’ils avaient amassé en ayant recours à tel ou tel subterfuge vient à être dépensé dans le vice et les beuveries. De tels enfants n’héritent que du mal.

Les épreuves causées par les enfants sont des grandes épreuves, si les enfants sont pieux alors ils ne seront pas une source d’inquiétude. Dieu affirme qu’Il est le Gardien des personnes pieuses. Si les enfants ne sont pas pieux, vous pouvez alors même laisser des centaines de milliers pour eux, ils les dépenseront dans la voie du mal et se détruiront, et seront les cibles des difficultés qui en découleront. »

Le Messie Promis (a.s.) continue : « La personne qui emprunte une voie qui est conforme à la volonté divine, devient sereine par rapport à ses enfants, et elle obtient effectivement cette sérénité en œuvrant pour leur piété et en faisant des supplications pour eux. En conséquence, Dieu deviendra leur Gardien, et les protègera. »

Œuvrer pour leur piété consiste à faire beaucoup d’efforts pour leur éducation.

Le Messie Promis (a.s.) ajoute : « David (a.s.) disait : « J’étais enfant, je suis devenu jeune, et maintenant je suis vieux, mais je n’ai jamais vu quelqu’un de pieux ne pas réussir à subvenir à ses besoins, et je n’ai jamais vu ses enfants mendier de quoi manger. Allah s’occupe d’eux sur plusieurs générations. »

Soyez-pieux, et devenez un excellent exemple de piété pour vos enfants.

Si vous souhaitez être à la hauteur des devoirs que vous avez envers vos enfants, vous devrez aussi vous changer en conséquence conformément aux enseignements de l’islam ; et dès lors la prochaine génération empruntera la voie du droit chemin, et sera source de quiétude pour les parents.

Le Messie Promis (a.s.) ajoute : « Soyez-vous mêmes pieux, et devenez d’excellents exemples de piété pour vos enfants, et faites des efforts et des supplications pour qu’ils deviennent également pieux et religieux. Œuvrez avec autant d’intensité dans cette voie que vous le faites pour amasser des biens pour eux. » Il continue : « Faites uniquement ce qui sera exemplaire et instructif pour vos enfants, et pour cela il est nécessaire que vous fassiez avant tout votre propre réforme. Si vous excellez en piété, si vous vous prévenez du mal, et si vous faites en sorte de toujours satisfaire Dieu, alors certainement Allah le Très-Haut agira de la meilleure sorte avec vos enfants. »

L’islam enjoint aux pères de se préoccuper de l’éducation de leurs enfants, et de faire des supplications pour eux, et il dit que les enfants ont également des devoirs. Lorsque les enfants atteignent la majorité, les parents ont des droits que les enfants doivent respecter. C’est ce respect des droits intrinsèques à chaque relation qui constitue un ciment permettant de nous unir et de créer une société où règne la paix. Chaque croyant doit prendre conscience que les devoirs envers les parents constituent une grande responsabilité, et doit prendre conscience de leur importance. Pour mieux comprendre comment un garçon majeur doit remplir ses devoirs vis-à-vis de ses parents, voici une anecdote rapportée par ‘Abdullah bin Amr.

Un homme vint voir le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) et exprima son souhait d’accomplir le Jihad. Le Saint Prophète lui demanda si ses parents étaient en vie. L’homme répondit affirmativement ; sur ce le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) lui dit d’aller servir ses parents, et que ce serait cela son Jihad. »

On peut donc en déduire l’importance de servir ses parents. Afin de propager l’amour entre nous, le Saint Prophète (saw) a même demandé de bien se comporter avec les amis de son père. À une occasion il est rapporté que le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) dit : « La meilleure action de l’homme est de se comporter de la façon la plus noble avec les amis de son père alors que son père est décédé. » Abu Usayd As-Sa‘idi rapporte qu’en détaillant davantage cela le Saint Prophète (saw) dit à une occasion : « Nous étions en compagnie du Saint Prophète (saw) lorsqu’une personne se présenta auprès de lui et demanda : « O Envoyé d’Allah ! Après le décès de mes parents y-a-t-il une action pieuse que je puisse faire pour eux ? » Il lui répondit : « Oui, bien-sûr. Fais des supplications pour eux, demande pardon pour eux. S’ils avaient fait des promesses à quelqu’un remplis-les. Comporte-toi de la façon la plus noble avec les membres de leur famille de la même manière qu’ils se comportaient avec eux durant leur vivant, et respecte leurs amis. »

À une autre occasion le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a dit : « La personne qui souhaite avoir une longue vie, et que ses biens soient augmentés, doit se comporter de la façon la plus noble avec ses parents, et elle doit faire preuve de miséricorde. » Les enfants ne sont pas là juste pour qu’on cède à leurs caprices. Dès qu’ils deviennent majeurs ils ont également des responsabilités, leurs parents ont également des droits que les enfants doivent remplir. Après qu’ils soient mariés ils doivent encore plus faire attention à leurs devoirs. Si l’homme s’acquitte convenablement de ses devoirs envers sa femme, s’occupe de ses parents, et qu’avec sagesse il fait prendre conscience à sa femme de l’importance des beaux-parents, et que lui-même s’occupe de ses beaux-parents tout en étant conscient de cette importance, alors il n’y aura jamais de querelles dans les foyers.

Parfois en raison des divergences religieuses il peut y avoir des mésententes entre pères et fils. Des personnes nouvellement converties posent encore cette question. Dans cette condition les fils doivent se comporter de la façon la plus noble avec leurs pères, et ils doivent également s’occuper d’eux. Une fois pendant son voyage vers Batala, le Messie Promis (a.s.) demanda à Sheikh Abdur Rahman Saheb des nouvelles au sujet de son père, et lui conseilla de prier pour lui. Il n’était pas ahmadi, il n’était pas musulman.

Le Messie Promis (a.s.) lui dit qu’il faut s’occuper des parents de son mieux et les ravir. Il faut les convaincre de la véracité de l’islam en montrant des qualités morales mille fois meilleures qu’avant.

L’exemplarité morale est un miracle qui ne trouve pas de semblable. Le véritable islam permet à une personne d’atteindre un plus haut rang moral et lui permet de se raffiner.

Il est possible qu’à travers vous Dieu fasse naître en eux l’amour pour l’islam. L’islam n’empêche pas de servir ses parents. On doit s’adonner pleinement à de telles choses mondaines qui n’ont pas d’impact sur la religion. Il faut les servir corps et âme. »

Il s’agit également d’un principe de base dans le Tabligh, il faut toujours avoir un langage doux, et montrer des grandes qualités morales. Il y a une autre anecdote similaire, cette fois-ci le père était musulman. Le Messie Promis (a.s.) répondit de façon détaillée à la question. Un homme demanda : « O Hazrat ! Allah a rendu obligatoire le fait de servir les parents et de leur être fidèle, mais mes parents sont fâchés contre moi en raison du fait que je vous ai prêté allégeance. Ils ne souhaitent même pas me voir ; comment puis-je donc remplir mon devoir à leur égard ? Allah l’Exalté a ordonné de servir les parents, mais ils ne veulent même pas me voir, ils ne veulent pas correspondre avec moi, comment puis-je alors remplir ce devoir ? » Le Messie Promis (a.s.) répondit : « Dans le Saint Coran il est ordonné d’être fidèle envers les parents et de les servir, il ordonne aussi  

رَبُّكُمْ أَعْلَمُ بِمَا فِي نُفُوسِكُمْ إِنْ تَكُونُوا صَالِحِينَ فَإِنَّهُ كَانَ لِلْأَوَّابِينَ غَفُورًا

C’est-à-dire Allah connais très bien ce que vous avez dans vos cœurs. Si vous êtes pieux alors sachez qu’Il fait preuve de pardon à l’égard de ceux qui se tournent vers Lui.

Les compagnons du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) avaient également fait face à de telles difficultés : ils ont été rejetés par leurs parents en raison de la religion. Dans tous les cas il faut que tu sois toujours prêt pour eux, et il faut demander de leurs nouvelles. Dès que tu en as l’occasion ne la laisse pas passer. Tu obtiendras la récompense selon ton intention. Si c’est uniquement en raison de la religion, et dans le but de donner préséance à la volonté divine que tu t’es séparé de tes parents, alors il s’agit là d’une contrainte.  Gardes en vue la réforme. Aie une bonne intention, et fais des supplications pour eux. Il ne s’agit pas d’une situation sans précédent, en effet Ibrahim (a.s.) était également dans la même situation. Le devoir à l’égard de Dieu est le plus important, alors donne-Lui préséance sur tout, et essaie constamment de remplir au mieux les devoirs que tu as vis-à-vis de tes parents, fais toujours des supplications pour eux, aie toujours une bonne intention. L’intention doit être bonne. »

Pour les personnes qui demandent encore aujourd’hui comment doivent-elles s’acquitter de leurs devoirs envers leurs parents dans de telles situations, cette réponse est bien suffisante.

Les hommes doivent essayer de remplir toutes les responsabilités liées à leurs différentes fonctions. Ils doivent faire en sorte que dans leurs foyers qu’il y ait toujours une atmosphère d’amour. Un homme est à la fois un mari, un père, un fils, il doit donc prendre conscience de toutes ses responsabilités liées à ces fonctions. Il y a bien d’autres fonctions des hommes, mais je n’en ai présentées que trois, car ces trois piliers du foyer peuvent permettre d’établir la paix dans la société à condition que la paix soit d’ores et déjà présente dans l’exercice de ces trois fonctions et qu’on fasse le plus d’efforts possibles afin d’améliorer cela. Qu’Allah nous permette à tous de le faire.


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