Sermons 2021

Outhman Bin ‘Affan, dévoué serviteur de l’Islam

Dans son sermon du 19 mars 2021, Sa Sainteté le Calife a évoqué d'autres récits sur Outhman Bin Affan, le troisième Calife Bien-Guidé de l'Islam.

Sermon du vendredi 19 mars 2021, prononcé par Sa Sainteté le Calife, Hadrat Mirza Masroor Ahmad, à la mosquée Moubarak, à Islamabad, Tilford au Royaume-Uni. Après le Tashahoud, le Ta’awudh et la Sourate Al-Fatiha, Sa Sainteté le Calife a déclaré :

J’évoquais le Calife ‘Outhman (r.a.) [dans mes précédents sermons], dont son martyre et les événements d’après. Hazrat Mouslih Maw’oud (ra) a lui aussi commenté brièvement sur les jours suivants son martyre.

Il déclare : « Maintenant, Médine était sous le contrôle des rebelles et leur comportement durant ces jours-là était extrêmement choquant. Ils avaient tué ‘Outhmanra mais maintenant ils s’opposaient aussi à son enterrement. Il n’a pas pu être enterré pendant trois jours, en fin de compte, un groupe de Compagnonsra a fait preuve de courage et l’ont inhumé dans la nuit. Les rebelles ont également placé des obstacles sur le chemin de ces Compagnonsra mais quand certains d’entre eux ont menacé de les combattre férocement, ils ont cédé. »

Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) avait fait des prophéties concernant ‘Outhman (r.a.). Abou Moussa Al-Ach’ari relate : « Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) est entré dans un verger et m’a demandé d’en surveiller l’entrée. Un homme est venu et a demandé la permission d’entrer. Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a déclaré : « Laisse-le entrer et donne-lui la bonne nouvelle du paradis. » Il s’agissait d’Abou Bakr (r.a.). Ensuite une autre personne s’est présentée et a demandé la permission pour entrer. Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a déclaré : « Laisse-le entrer et donne-lui la bonne nouvelle du paradis. » J’ai constaté qu’il s’agissait d’Oumar (r.a.). Ensuite une autre personne est arrivée et a demandé la permission pour entrer. Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) est demeuré silencieux pendant quelques instants. Ensuite il a déclaré : « Laisse-le entrer et donne-lui la bonne nouvelle du paradis. Cependant il fera face à un grand malheur. » [Le narrateur ajoute :] « J’ai constaté qu’il s’agissait d’Outhman Bin ‘Affan (r.a.) »

Anas relate : « Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) est monté sur le mont Ouhoud : Abou Bakr, ‘Oumar et ‘Outhman étaient en sa compagnie. Le mont Ouhoud a tremblé. Sur ce le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a déclaré : « Calme-toi ! Ô Ouhoud ! » Le rapporteur déclare : « Je pense que le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) avait même frappé (le mont) du pied. Il a déclaré : « Il se trouve sur toi un Nabi (prophète), un Siddiq (véridique) et deux Chahîds (martyrs). »

Ibn ‘Oumar relate : « Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) avait évoqué une révolte en disant en indiquant ‘Outhman (r.a.) : « Cette personne sera tuée injustement lors de cette révolte. »

Voici les détails sur l’héritage laissé par ‘Outhman (r.a.). ‘Oubaydoullah Bin ‘Abdillah Bin ‘Outbah déclare : « Le jour où ‘Outhman (r.a.) a été tué, son trésorier disposait de 30 500 000 dirhams et 150 000 dinars. Tout a été volé. ‘Outhman (r.a.) avait aussi laissé mille chameaux à Rabaza, un hameau situé à trois jours de route de Médine vers le Hedjaz. De même, il avait laissé deux cent mille dinars en aumône à Baradis, Khaybar et dans la vallée d’Al-Qoura. Il utilisait ces biens en aumône. »

Selon un récit cité dans le passé ‘Outhman (r.a.) aurait déclaré : « J’étais riche naguère et maintenant je ne possède que deux chameaux pour le pèlerinage. » Il se peut que le premier récit concerne les biens de la trésorerie de l’Etat que le rapporteur aurait attribué au Calife ‘Outhman (r.a.). Ou il se peut que ces biens soient les siens en réalité mais qu’il n’en dépensait pas sur sa personne, mais pour faire de l’aumône et subvenir aux besoins de la population. En tout cas, voila ce qui ressort de ce récit présent ; et j’en avais cité un autre ayant trait à sa personne dans le passé. Par ailleurs, du fait qu’il y ait eu des trésoriers employés à la trésorerie, il est évident que ces biens appartenaient à l’Etat et que ces trésoriers avaient été chargés de les surveiller.

Les compagnons avaient évoqué en ces termes les événements du martyre d’Outhman (r.a.). On avait demandé à ‘Ali (r.a.) de commenter sur ‘Outhman (r.a.). ‘Ali a déclaré : « Même au ciel il était connu comme Dhoun-Nourayn (celui possédant deux lumières). » C’est-à-dire même aux yeux d’Allah, il était connu par ce titre.

‘Ali a déclaré : « ‘Outhman (r.a.) était le plus respectueux des liens de parenté d’entre nous tous. » Quand ‘Aïcha (r.a.) a appris le martyre d’Outhman (r.a.), elle a déclaré : « Ils ont tué celui qui était le plus bienveillant d’entre tous et celui qui craignait Dieu le plus. »

Selon un récit le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) priait pour ses gendres. Selon le recueil d’Al-Isti’ab, le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a déclaré : « J’ai imploré mon Seigneur Tout-Puissant de ne laisser entrer dans le feu aucune personne qui est mon gendre ou dont je suis le gendre. »

Voici les récits concernant la mode vestimentaire d’Outhman (r.a.) et sa physionomie. Mahmoud ibn Labid raconte qu’il a vu ‘Outhman ibn Affan monté sur un mulet, portant deux étoffes jaunes.

Hakam bin Thald relate : « Mon père m’a dit qu’il avait vu ‘Outhman (r.a.) prononcer un discours alors qu’il portait une étoffe noire et il s’était teint [les cheveux] au henné. »

Soulaym Abou ‘Amir raconte qu’il avait vu ‘Outhman bin ‘Affan portant une étoffe yéménite valant cent dirhams.

Muhammad ibn ‘Umar raconte : « J’ai demandé à ‘Amr ibn ‘Abdillah, à ‘Ourwah ibn Khalid et ‘Abd al-Rahman ibn Abi Zinad à propos des vêtements et de la physionomie d’Outhman (r.a.). À l’unanimité ils ont déclaré : « Il n’était ni trop grand, ni trop court. Son visage était beau, sa peau douce, sa barbe épaisse et longue, son teint basané, ses joints forts, ses épaules larges, ses cheveux épais et il se teignait la barbe. »

Waqid ibn Abi Yasir raconte qu’Outhman (r.a.) avait attaché ses dents avec du fil d’or. Moussa ibn Talhah raconte : « J’ai vu qu’Outhman sortait le vendredi. Il portait deux étoffes jaunes. Il s’asseyait sur la chaire et le muezzin lançait l’appel à la prière. Quand le muezzin avait terminé, s’appuyant sur la poignée de sa canne, ‘Outhman (r.a.) se tenait debout et il prononçait le sermon. Puis il descendait de la chaire et le muezzin énonçait l’iqamah.

Hasan raconte qu’il a vu le Calife ‘Outhman (r.a.) dormir dans la mosquée en usant de sa couverture comme oreiller. Musa ibn Talha raconte que le vendredi ‘Outhman (r.a.) s’appuyait sur une canne. Il était le plus beau de tous. Il portait deux vêtements jaunes : un manteau [recouvrant le haut du corps] et un pagne. Ensuite il est monté sur la chaire et s’est assis dessus. »

Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) avait un anneau sur lequel était inscrit « Muhammad, le Prophète d’Allah » et qu’il utilisait. Anas ibn Malik raconte que lorsque le Saint Prophète (saw) avait l’intention d’écrire une lettre au roi byzantin, on lui avait dit qu’il ne la lirait pas si elle ne portait pas de sceau. Sur ce, l’Envoyé d’Allah (s.a.w) s’est fait fabriquer une bague en argent avec l’inscription « Muhammad, le messager de Dieu ». Le narrateur déclare : « C’est comme si je voyais encore la blancheur de la bague dans sa main. » C’est-à-dire que cette scène encore toute fraîche pour lui.

Anas raconte que l’anneau du Saint Prophète (saw) est resté dans sa main, puis dans celle d’Abou Bakr, et ensuite dans celle d’Oumar. Puis, à l’époque d’Outhman, une fois, alors qu’il était assis au bord du puits d’Aris, il a sorti la bague, selon le narrateur, et a commencé à jouer avec et elle y est tombée. C’est-à-dire qu’il le tournait sur le doigt. Le narrateur ajoute : « Nous l’avons cherché avec ‘Outhman trois jours durant et avons également vidée toute l’eau du puits, mais n’avons pas pu le retrouver, cet anneau. Après la perte de cette bague, ‘Outhman (r.a.) a annoncé une grande récompense à celui qui la retrouverait ; il était très attristé par la perte de cette bague. Quand il a perdu tout espoir de la retrouver, il a commandé une autre bague en argent. C’est alors qu’une bague similaire a été fabriquée avec l’inscription « Muhammad, le prophète d’Allah ». Il a porté cette bague jusqu’à sa mort. Au moment de son martyre, un inconnu l’a volée.

Le Calife ‘Outhman (r.a.) figurait également parmi les dix bienheureux [auxquels le paradis était promis]. Abdour Rahman bin Akhnas relate qu’il était dans la mosquée quand un homme a parlé grossièrement à ‘Ali. Sa’id Bin Zayd s’est levé et a déclaré : « Je témoigne que j’ai entendu le Messager d’Allah (saw) dire que dix personnes iront au paradis. L’Envoyé d’Allah (s.a.w) sera au paradis. Abou Bakr sera au paradis. ‘Oumar sera au paradis. ‘Outhman sera au paradis. ‘Ali sera au paradis. Talhah sera au paradis. ‘Abdour Rahman Bin ‘Auf sera au paradis. Zoubayr bin al-‘Awwam sera au paradis. Sa’d bin Malik sera au paradis ; et si je veux je peux aussi en nommer le dixième. » Le narrateur déclare que les gens ont demandé qui était le dixième. Sa’id bin Zayd est resté silencieux pendant un certain temps. Les gens lui ont alors demandé à nouveau qui était le dixième. Il a répondu : « Sa’id bin Zayd. » C’est-à-dire qu’il faisait aussi partie de ces dix bienheureux.

J’avais déjà mentionné ce récit dans un autre contexte.

Il existe des récits sur le fait qu’Outhman (r.a.) sera en compagnie du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) au paradis. Talhah bin ‘Oubaydillah relate que l’Envoyé d’Allah (s.a.w) a déclaré : « Chaque prophète a un compagnon et mon compagnon au paradis sera ‘Outhman (r.a.). »

Jabir raconte : « Une fois que nous étions avec le Saint Prophète (saw) dans une maison avec un groupe de Mouhajirine comprenant Abou Bakr, ‘Oumar, ‘Outhman (r.a.), ‘Ali, Talhah, Zubair, ‘Abdour Rahman bin ‘Awf et Sa’d bin Abi Waqqas. L’Envoyé d’Allah (s.a.w) a dit : « Que chacun se tienne avec son compagnon. » L’Envoyé d’Allah (s.a.w) s’est tenu debout avec ‘Outhman (r.a.) et l’a serré dans ses bras ; puis il a déclaré : « Tu es mon compagnon ici-bas et dans l’Au-delà. »

Abou Sahla, l’esclave affranchi d’Outhman, raconte : « Le jour où ‘Outhman (r.a.) a été assiégé par les rebelles dans sa maison et tué, je lui ai dit : « Ô Emir des croyants ! Combattez ces rebelles ! » ‘Abdoullah a également déclaré : « Ô Emir des croyants combattez ces rebelles ! » ‘Outhman (r.a.) a répondu : « Par Allah, je ne combattrai pas. L’Envoyé d’Allah (s.a.w) m’a promis une chose et je veux qu’elle s’accomplisse. »

On objecte sur le fait qu’Outhman n’ait pas participé à la bataille de Badr, qu’il s’était enfui à Ouhoud et n’avait pas prêté le serment d’allégeance de Ridwan. Ces objections ont aussi été soulevées par les hypocrites.

‘Outhman ibn Mawhab raconte qu’un Égyptien est venu accomplir le Hajj et a vu quelques gens assis. Il a tenu des propos séditieux pour fomenter des troubles. Il a demandé : « Qui sont les gens assis là-bas ? » Les autres ont répondu qu’ils s’agissaient des Qouraychites. Il a demandé qui était le vieux parmi eux. On lui à dit : « C’est ‘Abdoullah Bin ‘Oumar. » L’Égyptien a demandé : « O Ibn ‘Oumar ! Je vous pose une question. Savez-vous qu’Outhman avait pris la fuite le jour d’Ouhoud ? » Ibn ‘Oumar a répondu : « Oui. » L’autre a demandé : « Saviez-vous qu’il était absent de la bataille de Badr ? » ‘Abdoullah Bin ‘Oumar a répondu : « Oui. » L’Égyptien a demandé : « Saviez-vous qu’il était absent lors du serment d’allégeance de Ridwan ? » ‘Abdoullah Bin ‘Oumar de répondre : « Oui. » L’homme a dit avec surprise : « Allahou Akbar ! » Ibn ‘Oumar lui a dit : « Viens ici. Tu as soulevé des objections et je te dirai la vérité. Je témoigne qu’Allah lui a pardonné sa fuite lors de la bataille d’Ouhoud.

La situation était confuse et la rumeur de la mort du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) s’était répandue sur le champ de bataille et ‘Outhman (r.a.) était donc parti. »

« Pour ce qui est de son absence à Badr, la raison en était que la fille de l’Envoyé d’Allah (s.a.w), qui était la femme d’Outhman (r.a.), était malade et l’Envoyé d’Allah (s.a.w) lui a dit demander de rester auprès d’elle et qu’il aura une part de récompense et de butin à l’instar de ceux qui ont combattu à Badr. En ce qui concerne son absence lors du serment d’allégeance à Ridwan, sache que s’il y avait dans la vallée de La Mecque une personne plus noble qu’Outhman (r.a.), l’Envoyé d’Allah (s.a.w) l’aurait envoyé comme ambassadeur auprès des infidèles à sa place. L’Envoyé d’Allah (s.a.w) a envoyé ‘Outhman (r.a.) et le serment d’allégeance a eu lieu lorsqu’il se trouvait à La Mecque. Au moment du serment de Ridwan, l’Envoyé d’Allah (s.a.w) a indiqué sa main gauche avec sa main droite en disant : « Ceci est la main d’Outhman (r.a.). » Il a mis sa main gauche sur l’autre main en déclarant : « Ceci est pour ‘Outhman (r.a.). »

Ibn ‘Oumar a dit à cet homme : « Prends cela avec toi et sache que ces objections sont infondées. » Ce récit est tiré du recueil de Boukhari.

La mosquée du Prophète a été agrandie au cours de la vie du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) et ‘Outhman (r.a.) a pu y prendre part. Abou Malih raconte de son père que l’Envoyé d’Allah (s.a.w) a dit au propriétaire d’un terrain [contiguë] à la mosquée de Médine qui était un Ansari : « Tu auras une maison au paradis pour ce lopin de terre. » Mais le propriétaire a refusé de céder son terrain. ‘Outhman (r.a.) lui a dit : « Je t’offrirai dix mille dirhams pour ton terrain. » Ainsi, il le lui a acheté, puis il s’est présenté au Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) et lui a dit : « Ô Envoyé d’Allah (s.a.w) ! Achetez-moi ce morceau de terre que j’ai acheté de cet Ansari. » Sur ce, il a acheté ce terrain à ‘Outhman (r.a.) en échange d’une maison au paradis. » Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a dit la même chose à ‘Outhman notamment qu’il aura une maison au paradis.

Outhman (r.a.) a déclaré qu’il l’avait acheté pour dix mille dirhams. Puis l’Envoyé d’Allah (s.a.w) a posé une brique ; puis il a appelé Abou Bakr et il a posé une brique. Ensuite il a appelé ‘Oumar qui a posé la sienne. Puis ‘Outhman est venu et il a lui aussi posé une brique. Puis le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a dit au reste des gens : « Placez vos briques. » Chacun d’entre eux l’a fait ; et c’est ainsi qu’on a jeté les bases de l’extension de la mosquée.

Thamamah ibn Hazm al-Qouchayri relate : « J’étais présent au moment du siège lorsque ‘Outhman (r.a.) a jeté un coup d’œil et a dit au peuple : « Je vous demande au nom d’Allah et de l’islam : savez-vous que lorsque l’Envoyé d’Allah (s.a.w) était venu à Médine, il n’y avait pas de provision d’eau fraîche, sauf le puits de Rouma ? Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a demandé : « Qui achètera le puits de Rouma pour y jeter son sceau avec celui des musulmans ? »

Autrement dit, afin qu’il puisse en boire ainsi que les musulmans.

« Celui-là aura une meilleure récompense au paradis. » ‘Outhman (r.a.) a déclaré : « J’ai acheté le puits de ma fortune personnelle et y ai mis mon seau avec ceux des musulmans. Aujourd’hui, vous m’empêchez d’en consommer son eau et vous souhaitez que je boive l’eau de mer ? » Les gens ont dit : « Par Allah, vous avez raison ! » Sur ce ‘Outhman a déclaré : « Je vous demande au nom d’Allah et de l’islam : savez-vous que j’ai financé la Jaych al-‘Ousra ou la Ghazwa de Tabouk de mes propres deniers ? » Les gens ont dit : « Par Allah ! C’est vrai. » Puis il a dit : « Je vous demande au nom d’Allah et de l’islam : savez-vous que lorsque la mosquée du Prophète était devenue trop étroite pour les adorateurs, l’Envoyé d’Allah (s.a.w) avait déclaré : « Quiconque achètera le lopin de terre de telle ou telle famille pour l’inclure dans la mosquée aura une récompense meilleure au paradis. »

J’ai donc acheté un terrain avec mon argent et je l’ai annexé à la mosquée. À présent, vous m’empêchez d’accomplir deux rak’ats de prière dans cette mosquée ? » Ils ont dit : « Par Allah ! Ce que vous dites est vrai. » Ensuite ‘Outhman a déclaré : « Je vous demande au nom d’Allah et de l’islam : savez-vous que le Messager d’Allah (s.a.w.) était sur la colline appelée Sabir à La Mecque et Abou Bakr, ‘Oumar et moi étions avec lui ? Quand la colline a tremblé, l’Envoyé d’Allah (s.a.w) l’a frappée du pied et a déclaré : « O Sabir, calme-toi, car il se trouve sur toi un Prophète, un Véridique et deux martyrs ! » Les gens ont dit : « Par Allah. Il en est ainsi ! »

Le Calife ‘Outhman a déclaré : « Allahou Akbar ! Par le Seigneur de la Ka’bah ! Ils ont témoigné en ma faveur ! » En d’autres termes, il savait qu’il était sur le point d’être martyrisé.

L’expansion de la Mosquée du Prophète (s.a.w.) a également eu lieu à l’époque du Calife ‘Outhman (r.a.).

Je vous présente quelques détails historiques sur la mosquée initiale et les travaux d’agrandissement. J’avais mentionné qu’on avait étendu la mosquée à l’époque du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Selon une note au cours du mois de Rabi’al-Awwal en l’an premier de l’Hégire, soit à la fin du mois d’octobre de l’an 622, le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) posa la première pierre de sa Mosquée du Prophète. La fondation mesurait environ deux pieds et demi (soit environ 0,75 m) de profondeur. Des briques sculptées en pierre furent utilisées pour la fondation tandis que le mur supérieur était fait de briques de boue, séchées au soleil.

J’évoquerai d’autres détails historiques qui incluront aussi l’expansion de la mosquée. Les murs de la mosquée avaient une épaisseur d’environ 0,75 m et environ trois mètres et demi en hauteur. La Mosquée du Prophète a été achevée au mois de Chawwal, en l’an 1 de l’Hégire soit en avril de l’an 623 après J.-C. Selon le récit de Kharijah bin Zayd bin Thabit, Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a maintenu la longueur de sa mosquée à environ 35 mètres et la largeur à environ 30 mètres. La première expansion du Masjid Al-Nabawi à l’époque du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) eut lieu au cours mois de Mouharram en l’an 7 de l’Hégire, soit en juin de l’an 628 après J-C.

Quand le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) est retourné en vainqueur de la bataille de Khaybar, il a ordonné l’expansion et la reconstruction de la mosquée Al-Nabawi.

La mosquée n’a pas été étendue vers le sud, c’est-à-dire à la qiblah, et vers l’est. L’expansion a eu lieu en général vers le nord et en partie vers l’ouest.

Du côté nord se trouvaient quelques maisons des compagnons. De ce côté se trouvait la maison d’un compagnon Ansari qui avait hésité à offrir sa maison. Comme mentionné précédemment, ‘Outhman bin ‘Affan a acheté cette maison au prix de dix mille dinars de sa poche et a offert [ce terrain] au Saint Prophète. Ainsi, l’expansion de la mosquée a été rendue possible principalement du côté nord et du côté ouest. Après cette expansion, la superficie totale de la mosquée était de 50 mètres sur 50 mètres. La deuxième expansion du Masjid Al-Nabawi a eu lieu à l’époque du Calife ‘Oumar en l’an 17 de l’Hégire. Selon ‘Abdoullah bin ‘Oumar, à l’époque du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) la mosquée était faite de briques de terre, le toit était fait de branches et de feuilles de palmier et les piliers étaient de troncs de palmiers. Le Calife Abou Bakr n’y a pas apporté de changements ou ne l’avait pas agrandie.

Le Calife ‘Oumar l’a reconstruite et l’a agrandie mais n’a pas changé sa forme ou son style de construction. La partie ancienne, ou la fondation, a été laissée telle quelle. Ils l’ont également agrandie selon un style de construction similaire. Le toit était toujours fait de branches de dattier comme dans le passé. Ils ont simplement mis en place des piliers de bois. En l’an 17 de l’Hégire, le Calife ‘Oumar a achevé la construction de la mosquée sous sa supervision. Après cette expansion, la superficie de la mosquée était désormais de 70 mètres sur 60 mètres.

Ce récit démontre que même à l’époque du Calife Abou Bakr, la mosquée du Prophète est restée la même qu’à l’époque du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Cependant, avec la reconstruction d’Oumar, elle a été considérablement étendue. Ensuite au cours du califat d’Outhman (r.a.) la mosquée du Prophète a été agrandie et reconstruite. Cet événement a eu lieu en l’an 29 de l’Hégire.

Lorsque ‘Outhman (r.a.) a agrandi et reconstruit le Masjid Al-Nabawi, il a utilisé de la pierre et du gypse ainsi que de la peinture pour la rendre solide et belle. ‘Outhman (r.a.) a construit des murs en pierres sculptées et pour la première fois la chaux a été utilisée pour le blanchiment de la mosquée. Du bois de teck a été utilisé dans le toit. Quand ‘Outhman (r.a.) a été élu Calife en l’an 24 de l’Hégire, les gens lui ont demandé d’agrandir le Masjid Al-Nabawi. Il arrivait souvent que les gens soient obligés de prier à l’extérieur de la mosquée, en particulier lors de prières de Joumou’ah. Le Calife ‘Outhman (r.a.) a consulté les compagnons. Tout le monde était d’avis que l’ancienne mosquée devait être démolie et qu’une nouvelle mosquée devait être construite à sa place.

La première mosquée devait donc être démolie et une nouvelle devrait être construite.

Un jour, ‘Outhman a prononcé un discours sur la chaire après les prières de Zouhr et a déclaré : « Toute louange est due à Allah ! Je veux démolir la mosquée et en construire une nouvelle à sa place. Je témoigne que j’ai entendu de la langue bénie du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) que quiconque construit une mosquée, Allah Tout-Puissant lui offrira une maison au paradis. Avant moi se trouvait le Calife ‘Oumar Al-Farooq. L’agrandissement et la reconstruction du Masjid Al-Nabawi par ses mains est un exemple et un précédent pour moi. J’ai demandé conseil aux compagnons avisés et ils sont unanimes : il faut démolir la mosquée et la reconstruire. »

Quand ‘Outhman a présenté un plan de reconstruction de la mosquée, certains des Compagnons ont exprimé leurs réserves à ce sujet. Ils pensaient que la mosquée ne devrait pas être démolie.

Parmi eux se trouvaient les compagnons qui vivaient très près de la mosquée Al-Nabawi et dont les maisons allaient vraisemblablement être affectées par le projet. La majorité des gens ont soutenu le plan, mais certains compagnons s’y sont opposés. Aflah bin Hamid relate que lorsqu’Outhman (r.a.) voulait monter sur la chaire et connaître l’opinion du peuple, Marwan bin Hakam a déclaré : « Sans aucun doute, ceci est une action louable. Pourquoi demander l’opinion des gens à ce sujet ? » ‘Outhman l’a réprimandé en disant : « Je te souhaite ce qu’il y a de mieux. Je n’accepte la coercition dans aucun domaine. Je dois les consulter. Je ne voulais pas imposer mon opinion au peuple. Quoi que je fasse, je le ferai selon leur volonté. »

Ensuite, lorsque le Calife ‘Outhman (r.a.) mit les compagnons dignes d’être consultés en confiance au sujet de son plan, il a acheté les maisons du côté nord du Masjid Al-Nabawi et a obtenu leur terre. Même s’il a offert beaucoup d’argent en compensation à ces compagnons qui n’étaient pas favorables à l’abandon de leurs maisons, certains d’entre eux n’étaient pas d’accord d’offrir leurs maisons. Près de quatre ans se sont écoulés, mais aucun succès significatif n’a été obtenu. ‘Oubaydoullah al-Khawlani raconte que lorsque les gens hésitaient à offrir leurs maisons et que les débats se prolongeaient, j’ai entendu ‘Outhman (r.a.) déclarer : « Vous avez beaucoup parlé. J’ai entendu le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) déclarer que quiconque construit une mosquée pour le plaisir d’Allah, Allah le récompensera avec un palais similaire au paradis. » De même, Mahmoud bin Labid rapporte que lorsque ‘Outhman (r.a.) avait l’intention de reconstruire la mosquée du Prophète, les gens n’ont pas apprécié son plan et ont insisté que la mosquée du Prophète soit laissée telle qu’elle était à l’époque du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Il a déclaré : « Quiconque construit une mosquée pour le plaisir d’Allah, Allah le récompensera avec un palais au paradis. » Quand ‘Outhman (r.a.) a réussi à convaincre les gens, il a lancé les travaux au cours du mois de Rabi’al-Awwal en l’an 29 de l’Hégire, soit en novembre 649 de l’ère chrétienne.

Les travaux ont duré dix mois ; et le premier du mois de Mouharram en l’an 30 de l’Hégire, la mosquée Al-Nabawi était complète.

Il a personnellement supervisé les travaux. Il jeûnait toujours pendant la journée et s’il était forcé de dormir la nuit, il se couchait dans la mosquée du Prophète. ‘Abdour Rahman bin Safina relate : « J’ai vu que le mortier pour la construction de la mosquée était transporté et apporté à ‘Outhman (r.a.) et j’ai également vu qu’il travaillait toujours avec les artisans debout et qu’ensuite, quand le moment était venu, il priait avec eux et parfois il allait y dormir. »

‘Outhman (r.a.) a étendu le Masjid Al-Nabawi au sud vers la Qiblah et a rallongé le mur de sa Qiblah là où il se trouve aujourd’hui. Vingt-cinq mètres de terrain ont été ajoutés au nord et il y a aussi eu une extension vers l’ouest. Cependant, aucune extension n’a été faite du côté est où se trouvaient les chambres bénies [des épouses du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.)]. Suite à quoi toute la superficie du Masjid Al-Nabawi était désormais de 80 mètres sur 75 mètres.

Au temps d’Outhman, la mosquée comptait six portes. Pour la première fois, des sculptures sur pierre ont été réalisées à la mosquée Al-Nabawi : elle a été blanchie à la chaux. Selon Kharijah bin Zayd, ‘Outhman avait placé des lucarnes dans les murs est et ouest de la mosquée. La maison qu’Outhman a dû prendre pour l’agrandissement de la mosquée du Prophète comprenait la chambre de Hafsa, la mère des croyants, à qui on a offert une autre maison à l’angle sud-est adjacent au mur de la Qiblah. Une petite ouverture a été faite afin de lui faciliter l’accès à sa maison. En outre, la moitié de la maison de Ja’far ibn Abi Talib a été achetée à ses héritiers pour cent mille dirhams. Une partie du Dar al-‘Abbas a été achetée et incluse dans la mosquée du Prophète. Outre le déplacement du mur de la Qiblah vers le sud, la différence la plus notable qui a eu lieu au Masjid Al-Nabawi était que le mihrab a dû être déplacé dans la même direction que le mur de la Qiblah. C’était exactement au même endroit où le mihrab ‘outhmani est situé aujourd’hui et la zone du mihrab d’origine a été délimitée. Au lieu d’utiliser de la boue, ils ont utilisé des pierres concassées ; et des tiges de fer ont été placées dans les piliers en pierre. Un soin particulier a été pris pour que ces nouveaux piliers soient érigés exactement aux mêmes endroits où les piliers, fabriqués à partir de troncs de palmiers dattiers, avaient été placés à l’époque bénie du Saint Prophète (sa). Les matériaux et le style de construction utilisés étaient similaires à ceux des Byzantins dans la construction du Dôme du Rocher à Jérusalem. Le toit était fait de bois de teck qui était placé sur des poutres en bois soutenus par des piliers en pierre comprenant des tiges de fer à l’intérieur. Puisque le martyre du Calife ‘Oumar avait lieu alors qu’il dirigeait les prières dans le mihrab du Prophète, afin de s’assurer qu’aucun incident de ce genre ne se produise à l’avenir, ‘Outhman a fait construire une maqsourah à l’endroit du mihrab devant les rangs des fidèles. Il s’y trouvait une chaire et était fait de briques de boue et comprenait des fenêtres et des ouvertures afin que les fidèles puissent voir leur imam. C’était la première méthode de protection construite dans la mosquée du Prophète. Plus tard à Damas, elle est devenue une partie intégrante du protocole de protection des Califes omeyyades. C’est-à-dire que le mihrab était protégé par un mur, mais les fidèles pouvaient voir l’imam. La mosquée a été agrandie à différents moments depuis.

Le Messie Promis (a.s.) déclare : « Je compare ‘Outhman au prophète Salomon. Il aimait beaucoup les édifices, lui aussi. Au cours du califat d’Ali, il y avait des tribulations internes. D’une part il y avait Mou’awiyah et d’autre part ‘Ali. Le sang des musulmans a coulé en raison de ces troubles. Aucune mesure n’a été prise pour le progrès de l’islam durant six ans. Toutes les opérations pour l’expansion de l’islam se sont terminées à l’époque d’Outhman (r.a.) puis la guerre civile a commencé. » Le Messie Promis (a.s.) déclare : « Il n’est pas nécessaire que la mosquée soit d’un bâtiment en dur. Le terrain doit être réservé et la mosquée doit y être délimitée et un toit de bambou ou d’autres matériaux construit afin de protéger de la pluie et des intempéries. Dieu n’aime pas les étalages. La mosquée du Prophète était faite de quelques branches de palmier et c’est ainsi qu’elle a vu le jour. Étant donné qu’Outhman appréciait les édifices, il l’avait construit en dur en son temps. Je pense qu’il y a une similitude entre le prophète Salomon et ‘Outhman : c’est peut-être pour cela qu’ils aimaient ces édifices. »

L’expansion du Masjid al-Harâm a eu lieu en l’an 26 de l’Hégire. En effet, en l’an 26 de l’Hégire, le Calife ‘Outhman (r.a.) a renouvelé les marques du Haram (l’enceinte sacrée) et agrandi le Masjid al-Harâm ; et il a acheté les maisons environnantes et les a ajoutées au Masjid al-Harâm. Certaines personnes ont vendu des maisons volontairement. Mais d’autres n’ont pas accepté de vendre leurs maisons. ‘Outhman (r.a.) a essayé de le convaincre de toutes les manières possibles, mais ils ont refusé. Finalement, par ordre d’Outhman (r.a.) toutes ces maisons ont été démolies et il a déposé leur valeur dans la trésorerie. Lorsque ces gens ont fait du bruit contre le Calife ‘Outhman (r.a.), il a ordonné leur arrestation et leur mise en prison. Puis il s’est adressé à eux et a dit : « Savez-vous pourquoi vous avez le courage de vous soulever contre moi ? C’est à cause de ma douceur. Le Calife ‘Oumar vous avait traité de la même manière mais vous n’avez pas fait d’histoires contre lui. » Par la suite, ‘Abdoullah Bin Khalid Bin Ousayd a plaidé en faveur des récalcitrants au Calife ‘Outhman ; et ils ont été libérés.

La première flotte navale islamique a été formée à l’époque du Calife ‘Outhman en l’an 28 de l’Hégire. L’émir Mou’awiyah bin Abi Sufyan a été la première personne à mener une bataille navale sous le règne d’Outhman. L’émir Mou’awiyah avait également demandé au Calife ‘Oumar l’autorisation de mener une bataille navale, mais il ne l’a pas autorisée.

Quand le Calife ‘Outhman a été élu, l’émir Mou’awiyah lui en a fait mention à maintes reprises et lui en a demandé la permission. En fin de compte le Calife a accédé à sa requête en lui disant : « Ne choisis pas les gens et ne tire pas au sort entre eux non plus, mais offre-leur le choix. Prends avec toi tous ceux qui se joignent volontairement à cette bataille et accorde-leur tout soutien. »

L’émir Mou’awiyah a suivi les directives du Calife. Il a nommé ‘Abdoullah ibn Qays commandant naval ; celui-ci a mené cinquante batailles en haute mer, en été et en hiver, et dans toutes, aucun soldat musulman n’a été noyé ou blessé de quelque manière que ce soit.

‘Outhman (r.a.) était celui qui ressemblait le plus au Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) dans ses manières. Abdour Rahman bin ‘Outhman raconte que le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) est parti visiter sa fille pendant qu’elle lavait la tête d’Outhman. Il a demandé : « Ô ma fille, traite bien Abou ‘Abdillah – c’est-à-dire ‘Outhman (r.a.) – car il me ressemble le plus dans ses manières parmi tous mes compagnons. »

Yahya bin ‘Abdir Rahman bin Hatib raconte qu’il a entendu son père dire : « Aucun des compagnons du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) ne parlait de manière plus complète et belle qu’Outhman (r.a.). Cependant, il évitait de trop discuter. »

Abou Hourayrah (ra) raconte qu’il s’est présenté à Rouqayyah (ra), la fille du Saint Prophète (sa). Au lieu de Rouqayyah (ra) il s’agissait peut-être d’Oumm Koulthoum (ra) car selon les récits, Rouqayyah (ra) est décédée à l’époque de la bataille de Badr et Abou Hourayrah (ra) a accepté l’islam cinq ans plus tard avant de venir à Médine. Par conséquent, il s’agit peut-être d’Oumm Koulthoum (ra) parce qu’elle est décédée en l’an 9 de l’Hégire.

En tout cas, selon le récit Abou Hourayrah s’est présenté à la fille du Saint Prophète (sa), qui était la femme d’Outhman (r.a.) et elle avait un peigne à la main. Elle a déclaré : « Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) est parti d’ici à l’instant. Je peignais ses cheveux et il m’a demandé : « Comment trouves-tu Abou ‘Abdillah (c’est-à-dire ‘Outhman) ? » J’ai répondu : « Il est excellent. » Sur ce, le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a déclaré : « Tu devrais aussi le traiter avec respect, car en termes de moralité, il me ressemble le plus parmi mes compagnons. »

Je termine ici la mention d’Outhman (r.a.).

Je dirigerai quelques prières funéraires [en l’absence des dépouilles] aujourd’hui également et je mentionnerai quelques détails. Le premier défunt est Mubasher Ahmad Rind Sahib, fils d’Ahmad Bakhsh. Le défunt servait comme Mou’allim du Waqf i Jadid à Rabwah. Il est décédé le 10 mars dernier. C’est à Allah que nous appartenons et c’est à Lui que nous retournerons. Le défunt était originaire du village de Rinda dans le district de Dera Ghazi Khan. Il était un ahmadi de naissance. Il a commencé ses services en tant que Mou’allim de Waqf i Jadid à Tharparkar en 1990. Il a ensuite servi dans divers endroits en tant que Mou’allim et inspecteur. Partout où il était affecté, il faisait montre de la plus grande obéissance et ne présentait aucune excuse. Il s’est toujours évertué à respecter son Waqf avec la plus grande sincérité.

Ses proches, ainsi que d’autres, ont déclaré unanimement qu’il était extrêmement travailleur, dévoué aux prières, offrant régulièrement les prières de Tahajjoud. Il était un prédicateur exceptionnel, un excellent orateur, très sociable, hospitalier, joyeux et humble. Il parlait toujours d’une manière très douce : mais si jamais il entendait quoi que ce soit contre l’administration de la Jama’at ou le Califat, il devenait comme une épée dégainée et ne quittait pas ce rassemblement jusqu’à ce qu’il ait réformé cet individu. Il laisse derrière lui sa femme, deux fils et trois filles. Son plus jeune fils, Shazil Ahmad, est en quatrième année à la Jamia Ahmadiyya Rabwah. Qu’Allah accorde au défunt Son pardon et Sa miséricorde.

Le prochain défunt se nomme Munir Ahmad Farrukh Sahib, qui était l’ancien Emir du district d’Islamabad. Après une longue période de maladie, il est décédé au Canada le 9 mars dernier à l’âge de 84 ans. C’est à Allah que nous appartenons et c’est à Lui que nous retournerons. Il était un Moussi et avait fait une Wasiyyat au taux de 1/9e.

Le grand-père de Munir Farrukh Sahib, ingénieur, se nommait Munshi Ahmad Bakhsh Sahib (ra) et était un compagnon du Messie Promis (as). Il a voyagé à Qadian pour la Jalsa Salana en 1903 et a eu la chance de prêter le serment d’allégeance aux mains du Messie Promis (as). Le père du défunt était Dr Chaudhry Abdullah Ahad Sahib : il avait fait une maîtrise et doctorat en agriculture. Seuls les étudiants les plus intelligents étaient capables de faire un doctorat à cette époque. En tout cas, son père avait fait un doctorat. Son père a également eu l’opportunité pour servir en tant qu’Emir de Lyallpur. En 1944, quand Khalifatul Masih II (ra) a invité les jeunes, en particulier les scientifiques, à se dédier au service de la Jama’at, Dr Chaudhry Abdullah Ahad, le père du défunt Farrukh Sahib, a consacré sa vie et a démissionné de son poste au gouvernement. Il a déménagé à Qadian avec sa famille. Sous la supervision directe de Khalifatul Masih II (ra), l’Institut de recherche Fazl-i-Umar avait été établi et le Calife l’en a nommé directeur. Il a également été nommé professeur de science au Collège Talim-ul-Islam.

Farrukh Sahib a obtenu un diplôme en génie électrique de l’Université d’ingénierie et de technologie, puis a occupé divers rôles au début de sa carrière. Il a ensuite officiellement commencé ses services pour le gouvernement pakistanais au Département télégraphique et téléphonique. Au cours de son service, il a eu l’opportunité de servir dans la plupart des villes du pays. Il a représenté le gouvernement pakistanais dans de nombreux pays. Il a pris sa retraite en tant que Directeur Général de la Pakistan Telecommunication Company Ltd en 1997. Il laisse derrière lui son épouse, deux fils et deux filles. Qu’Allah permette à ses enfants de marcher sur ses pas. Lorsqu’il résidait à Rawalpindi, il avait eu l’opportunité de servir en tant que Qaid Régional du Majlis Khuddam-ul-Ahmadiyya : c’était au cours de la période turbulente année de 1974.

En 1977, il s’est installé définitivement à Islamabad, et a eu l’opportunité de rendre différents services. En 1990, il a eu l’occasion de servir en tant que premier Amir-adjoint. Par la suite, lorsqu’il a pris sa retraite, il a demandé l’autorisation au Quatrième Calife (rha) de dédier sa vie, et il avait reçu une réponse favorable. Ainsi en 1999, il a eu la responsabilité d’Amir de la Jama’at de la ville et de district d’Islamabad.

À Rabwah, il avait œuvré afin d’apporter la technologie de direct dialing (numérotation directe) via l’établissement du digital exchange (échanges numériques). Il était également membre du comité central de finances de l’association IAAAE, dont il était membre exécutif. Il avait également eu l’opportunité de servir dans différents départements à titre honorifique et d’autres titres.

En 1996, le Quatrième Calife (rha) l’avait nommé directeur de la Fondation Fazl-i-Umar, et il a servi à ce poste jusqu’à ses derniers jours. En 1980, durant la période du Troisième Calife (rha), à l’occasion de la Jalsa Salana de Rabwah, un système de traduction des discours pour les invités étrangers a été mise en place : une équipe d’ingénieurs ahmadis a été formée à cet effet et le défunt avait eu l’opportunité de travailler et de servir de façon distinguée au sein de cette équipe. Munir Farrukh était le directeur en chef de cette équipe. En avril 1984, lorsque le Quatrième Calife (rha) a émigré en Angleterre, le défunt venait ici régulièrement tous les ans pour la Jalsa Salana, et il avait la responsabilité du service de traduction qu’il avait accomplie à merveille. C’était une personne qui travaillait beaucoup. Lorsqu’il servait en tant qu’Amir d’Islamabad, il y a eu de nombreuses constructions de la Communauté.

L’un de ses fils écrit : « Il enjoignait à ses enfants d’être toujours le plus en avant dans les activités de la communauté. En dépit d’être un fonctionnaire, il était toujours au premier plan pour servir la Communauté. Dès qu’il terminait son travail, il se rendait au bureau de la Communauté, et remplissait ses responsabilités. Il gardait toujours des jours de congés pour la Jalsa Salana du Royaume-Uni. » Dans le cadre de son travail, comme il était ahmadi, il a été affecté dans un endroit très reculé dans la ville de Dera Ismail Khan. Le premier ministre de l’époque, Monsieur Bhutto, avait demandé à ce qu’il ne fût plus affecté à Islamabad. Mais par la grâce d’Allah, il a été de nouveau affecté à Islamabad, et depuis cette ville il se rendait dans différents pays afin de représenter le gouvernement du Pakistan. Qu’Allah fasse preuve de pardon et de miséricorde à son égard.

Le prochain défunt dont je dirigerai la prière funéraire se nomme Brigadier Retraité Mohammad Latif, qui était l’ex-Amir de la région de Rawalpindi. Il est décédé le 28 février à l’âge de 77 ans. C’est à Allah que nous appartenons et c’est à Lui que nous retournerons. Brigadier Latif avait accepté l’Ahmadiyya avec son père en 1955, qui est décédé en l’an 2000, suite à quoi le Brigadier Latif était le seul ahmadi de sa famille, mis-à-part ses enfants. Il a une épouse, deux fils et deux filles. Qu’Allah le Très-Haut permette à ses enfants de marcher sur ses pas. En l’an 2000, après avoir pris sa retraite, il a dédié tout son temps à servir la Communauté. Il servait en tant que Secrétaire Umoor-e-‘Ammah et Amir-adjoint de la région de Rawalpindi. De 2019 jusqu’à son décès en 2021, il a en outre eu l’opportunité de servir en tant qu’Emir de la région de Rawalpindi. La période des services qu’il a rendus s’étend sur une durée de 20 ans. C’était une personne empathique, qui prenait soin des pauvres. Il considérait les services rendus à la Communauté comme un devoir envers Dieu, et il enjoignait également cela à ses enfants. Même au cours de ses derniers jours, en dépit de l’intensité de sa maladie, dès qu’un responsable du bureau central l’appelait pour servir, il se rendait immédiatement au bureau ; il ne se souciait guère de son état de santé. Il souffrait d’un cancer pour lequel il suivait un traitement. En dépit de cela, il se tenait toujours disponible pour servir. Il n’a jamais refusé. Qu’Allah fasse preuve de pardon et de miséricorde à son égard.

Le prochain défunt dont je dirigerai la prière funéraire se nomme Konokbek Omurbekov, un ahmadi du Kirghizistan. Il est décédé le 22 février dernier à l’âge de 67 ans. C’est à Allah que nous appartenons et c’est à Lui que nous retournerons. Le président national du Kirghizistan, Ilyas Kubatov, écrit : « Je connais Konokbek depuis plus de quinze ans. Le défunt faisait partie de l’un des premiers ahmadis du Kirghizistan. Le défunt avait accepté l’Ahmadiyya en l’an 2000 ; c’était une personne très sincère et fidèle. Il participait toujours aux activités de la Communauté, et était régulier dans ses diverses cotisations. Il participait également suite aux différents appels aux dons. Il s’acquittait toujours à temps des montants qu’il promettait. Il faisait régulièrement les cinq prières quotidiennes à l’heure et était régulier dans la prière de Tahajjoud. Durant sa jeunesse, sous l’Union Soviétique, le défunt a occupé des postes de direction dans les principales organisations et entreprises du pays et il était admiré de tous pour son honnêteté, sa dignité et son travail acharné. Durant les dernières années, lorsqu’il ne travaillait plus, il vendait des livres, en particulier des livres sur l’islam. Avant l’interdiction des activités religieuses de la Jama’at au Kirghizistan, il distribuait régulièrement les livres de la Communauté et sa traduction du Coran aux gens. Par sa prédication, il a transmis le message de l’Ahmadiyya à de nombreuses personnes. Le défunt laisse derrière lui son épouse, dont un fils âgé de sept ans. Il s’agit d’une deuxième épouse. Il avait divorcé de sa première, dont il avait également eu des enfants qui sont jeunes aujourd’hui et qui ne sont peut-être pas ahmadis. Qu’Allah le Très Haut leur permette également d’accepter l’Ahmadiyya. Qu’Allah fasse preuve de pardon et de miséricorde à son égard.

Le missionnaire écrit : « Lorsque la traduction du Coran a été publiée en russe, le défunt avait identifié quelques erreurs. Je lui avais donc proposé de lire le Coran dans son intégralité et d’identifier d’autres erreurs éventuelles. Il avait complété la lecture intégrale du Coran en dix-quinze jours, et avait noté les erreurs qu’il avait relevées. » Il ajoute : « Avant de faire la prière, il faisait ses ablutions avec grand soin, et on enviait sa manière de prier. » Uzgenbaev Artur écrit : « En réalité, c’est Konokbek qui m’avait transmis le message de l’Ahmadiyya. À chaque fois que je lui posais des questions, il me répondait d’une façon merveilleuse. Ses réponses étaient pleines de logique et de sagesse. Konokbek possédait de hautes valeurs morales : c’était une personne patiente et tolérante. C’est en raison de son caractère et ses qualités que j’ai rejoint la Communauté. »

Quand j’avais invité (les ahmadis) vers le fait de faire des jeûnes surérogatoires et des supplications, il jeûnait les lundis et également les jeudis. Lorsqu’une personne lui avait conseillé de ne jeûner qu’un jour par semaine, il avait répondu : « Je jeûne les lundis et également les jeudis, afin de mettre en application toutes les recommandations du Calife. » Il était dévoué au Califat. Il écoutait régulièrement le sermon du vendredi en langue russe. C’était une personne très humble et joviale. Comme je l’ai déjà mentionné, il invitait les gens vers la religion d’Allah avec un grand enthousiasme. Qu’Allah le Très-Haut fasse preuve de pardon et de miséricorde à son égard. Qu’Allah le Très-Haut exalte le rang de tous les défunts et qu’Il permette à leurs progénitures de perpétuer leurs actions pieuses.


(Le site www.islam-ahmadiyya.org prend l’entière responsabilité de la publication du texte de ce sermon)