Sermons 2021

Outhman Bin Affan, serviteur de Dieu

Dans son sermon du 26 février 2021, Sa Sainteté le Calife a mentionné d'autres récits sur la vie d'Outhman Bin Affan.

Sermon du vendredi 26 février 2021, prononcé par Sa Sainteté le Calife, Hadrat Mirza Masroor Ahmad, à la mosquée Moubarak, à Islamabad, Tilford au Royaume-Uni. Après le Tashahoud, le Ta’awudh et la Sourate Al-Fatiha, Sa Sainteté le Calife a déclaré :

J’évoquais [précédemment] les batailles et les conquêtes de l’époque du Calife ‘Outhman (r.a.). Je parlerai sur le même thème aujourd’hui. ‘Ali Bin Muhammad al-Madaini relate qu’en l’an 30 de l’Hégire, Sa’id Bin ql-‘Aas (r.a.) a livré bataille au Tabaristan et y a conquis une forteresse. La bataille de Sawari a eu lieu en l’an 31 de l’Hégire, mais la plupart des chroniques n’évoquent pas son emplacement. Selon ‘Allamah Ibn Khaldoun, elle aurait eu lieu en Alexandrie. D’après un récit, les musulmans avaient combattu les Byzantins en l’an 31 de l’Hégire : le nom donné à [cet affrontement est] la bataille de Sawari. Selon Abou Mach’al, la bataille de Sawari a eu lieu en l’an 34 de l’Hégire. La bataille navale d’Ousabidah a eu lieu en l’an 31 de l’Hégire. Selon Al-Waqidi, les batailles de Sawari et d’Ousabidah ont tout deux eu lieu en l’an 31 de l’Hégire.

Abdoullah Bin Sa’d Bin Abi Sarh avait vaincu les Francs et les Berbères en Afrique et en Andalousie : cela avait enflammé les Byzantins. Ils se sont tous réunis chez Constantin, fils d’Hériaclus, et ils sont sortis combattre les musulmans avec une armée d’une importance inconnue depuis le début de l’islam. Cette armée sortie combattre les musulmans comprenait une flotte navale de cinq cents bateaux. L’Emir Mou’awiyah a nommé ‘Abdoullah Bin Sa’d Bin Abi Sahr commandant de la flotte navale. La bataille était féroce entre les deux armées. Par la suite, grâce à l’aide divine, les musulmans ont remporté la victoire. Constantin et ses soldats restants ont pris la fuite.

La conquête d’Arménie a eu lieu en l’an 31 de l’Hégire. Selon Waqidi, Habib bin Maslamah al-Fihri a conquis l’Arménie. La conquête du Khorasan a eu lieu en l’an 31 de l’Hégire. ‘Abdoullah Bin ‘Amir est parti vers le Khorasan et il a conquis les villes d’Abra, Tus, Abivard et Nisa. Il avait atteint [la ville] de Sarkhas. Les habitants de Merv ont conclu un traité en cette même année. Merv se situe au Turkménistan. Les autres villes évoquées se trouvent en Iran.

L’avancée vers les contrées romaines a eu lieu en l’an 32 de l’Hégire. En cette année, l’Amir Mou’awiyah s’est battu contre Rome jusqu’à ce qu’il atteigne les portes de Constantinople. Les conquêtes de Merv Al-Rudh, Taleqan, Faryab, Jowzjan et du Tokharistan ont eu lieu en l’an 32 de l’Hégire.

En l’an 32 de l’Hégire, ‘Abdoullah bin ‘Amir a conquis Merv Al-Rudh, Taleqan – situé entre Balkh et Merv Al-Rudh dans l’actuel Afghanistan – Faryab, Jowzjan et Tokharistan font également partie de l’Afghanistan. Tous ces territoires ont été conquis en l’an 32 de l’Hégire.

Le père d’Abu al-Ash’ab Sa’di raconte qu’Ahnaf bin Qays a livré bataille à Merv Al-Rudh, Taleqan, Faryab et de Jowzjan : la bataille a duré dans la nuit, jusqu’à ce qu’Allah [lui] accorde la victoire contre l’ennemi. Ahnaf bin Qays a envoyé Al-Aqra bin Habis avec une cavalerie à Jowzjan. Al-Aqra a été envoyé au reste de l’armée qui avait été vaincu par Ahnaf. Al-Aqra bin Habis a mené une bataille féroce contre dans laquelle sa cavalerie a été décimée : mais Allah Tout-Puissant a aidé les musulmans à remporter la victoire.

La conquête de Balkh eut lieu en 32 de l’Hégire. Ahnaf bin Qays marcha de Marbrouz à Balkh et assiégea cette ville. L’ancienne Balkh était l’une des villes les plus importantes du Khorasan et elle est la plus ancienne de l’Afghanistan actuel. Aujourd’hui, cette ville antique est en ruines. Elle est située à 12 km de la rive droite de la rivière Balkh. Les habitants ont souhaité conclure une trêve en payant quatre cents milles : Ahnaf bin Qays a accédé à leur requête.

L’expédition de Herat a eu lieu en 32 de l’Hégire. ‘Outhman a envoyé Khoulayd bin ‘Abdillah bin al-Hanafi à Herat et Badghis. Il conquit les deux villes : mais plus tard elles se sont rebellées et ont rejoint le roi Karen.

En l’an 32 de l’Hégire, ‘Abdoullah bin ‘Amir a nommé Qays bin Haytham comme son successeur au Khourasan et est parti de là. Karen avait préparé une grande armée contre les musulmans. Qays ibn Haytham a remis le commandement à ‘Abdoullah ibn Haytham et s’est rendu chez ‘Abdoullah ibn ‘Amir pour obtenir de l’aide et des renforts. L’armée suffisait pour livrer bataille. ‘Abdoullah bin Khazim est sorti avec une armée de quatre mille pour combattre Karen.

‘Abdoullah ibn Khazim a envoyé six cents soldats comme avant-garde et les a suivis. L’avant-garde a atteint l’armée de Karen à minuit et l’a attaquée. L’ennemi a été effrayé par cette attaque surprise et lorsque le reste de l’armée musulmane est arrivé, l’ennemi a été vaincu et Karen tué. Les musulmans ont poursuivi le reste de l’ennemi : ils ont tué de nombreux soldats et fait de nombreux prisonniers.

À l’époque d’Outhman, l’islam a atteint le sous-continent indien. L’Imam Yousouf écrit dans son livre d’Al-Kharâj (impôts fonciers), en citant l’Imam Al-Zouhri, que l’Égypte et la Syrie ont été conquises à l’époque d’Oumar et que certaines régions d’Afrique, du Khorasan et du Sind ont été conquises à l’époque d’Outhman.

Il existe un récit concernant l’arrivée de l’islam dans le sous-continent indien. Au cours du règne d’Outhman, ‘Abdoullah bin Mou’ammar a été envoyé à Makran et Sind avec une armée. Lors des conquêtes de Makran, il a fait montre d’une grande bravoure. Plus tard, l’émirat des zones conquises de cette région lui a été confié. Majacha bin Mas’oud al-Salmi commandait un détachement de l’armée islamique à Kaboul, la capitale de l’Afghanistan actuel, et a y combattu les opposants de l’islam. Selon les historiens, à cette époque, Kaboul faisait partie du territoire indien. Majacha a combattu les opposants à l’islam dans la province du Baloutchistan au Pakistan au cours du califat d’Outhman et a fait flotter le drapeau dans la région voisine du Sistan. Par la suite, les musulmans se sont installés dans ces régions du sous-continent indien et les ont pris pour patrie.

Il existe aussi des prophéties du Prophète (s.a.w.) au sujet de la sédition au cours du califat de ‘Outhman. ‘Aïcha relate que le Saint Prophète (s.a.w.) a dit : « Ô ‘Outhman, il se peut qu’Allah te vêtisse d’une chemise. Si les gens te demandent de l’enlever, rejette catégoriquement leur demande. »

Ce récit est tiré [du recueil] d’Al-Tirmidhi. Selon celui du Sounan Ibn Majah, ‘Aïcha (r.a.) déclare : « Le Messager d’Allah (s.a.w.) a dit : « O ‘Outhman ! Si Allah te confie cette charge un jour et que les hypocrites souhaitent que tu enlèves la chemise qu’Allah t’a fait porter, ne l’enlève pas. » Il a répété cette phrase à trois reprises. Nou’man, le narrateur, déclare : « J’ai demandé à ‘Aïcha ce qui l’empêchait d’informer les gens à ce propos. » ‘Aïcha a répondu : « Je l’avais oublié. »

Ka’b ibn Oujrah relate que le Prophète (s.a.w.) a évoqué une sédition qui était proche. Un homme, un foulard recouvrant le visage, est passé pendant qu’il relatait ceci. Le Prophète (s.a.w.) a déclaré : « Cette personne sera guidée ce jour-là. » C’est-à-dire lorsque ces troubles éclateront. Le narrateur relate : « J’ai sauté et j’ai attrapé cet homme. Il s’agissait d’Outhman. Je l’ai attrapé par les deux bras. » Puis je me suis tourné vers le Messager d’Allah et j’ai demandé : « Est-ce lui ? » Le Saint Prophète a répondu : « Oui, c’est bien lui. »

‘Aïcha a raconté que le Prophète (s.a.w.) souhaitait que certains compagnons fussent à ses côtés lors de sa maladie. Nous lui avions demandé : « Ô Messager d’Allah (s.a.w.) ! Souhaitez-vous qu’on fasse venir Abu Bakr ? » Il n’a pas répondu. Puis nous avons demandé : « Souhaitez-vous que nous invitions ‘Oumar ? » Il est demeuré silencieux. Puis nous avons demandé : « Souhaitez-vous que nous fassions venir ‘Outhman à votre service ? » Il a répondu : « Oui. » Il est venu et le Prophète (s.a.w.) lui a parlé en aparté ; le visage d’Outhman a changé de couleur. »

Qays déclare : « Abu Sahla, qui était l’esclave affranchi d’Outhman, m’a raconté qu’Outhman ibn ‘Affan a raconté à l’occasion du Yawm al-Dar que le Messager d’Allah (s.a.w.) lui avait donné une instruction très claire et qu’il était sur le point de l’exécuter. »

Les narrateurs racontent qu’Outhman a déclaré : « Je me cramponnerai fermement à cette instruction. » Yawm al-Dar est le jour où ‘Outhman (ra) a été assiégé dans sa maison par les hypocrites puis tué avec une grande cruauté. Hazrat Mouslih Maw’oud (r.a.) a expliqué en détail le début des dissensions au cours du califat d’Outhman et ses raisons.

Il déclare : « ‘Outhman et ‘Ali sont parmi les premiers dévots de l’islam. Leurs compagnons sont aussi parmi les meilleurs fruits de l’islam. Porter atteinte à leur honnêteté et leur vertu constitue en réalité, un discrédit sur l’islam. Tout musulman qui réfléchit sincèrement sur ces faits, tirera définitivement la conclusion que ces personnes sont exemptes de toute partialité. Cette affirmation n’est pas sans fondement ; les pages de l’histoire en servent de témoins pour celui qui les examine avec impartialité. Suite à mes recherches, j’ai déduit que toutes les allégations colportées sur ces nobles hommes et leurs suivants sont l’œuvre des adversaires de l’islam. Cependant, après l’ère des Compagnons (r.a.), certains soi-disant musulmans, victimes de leur ego, ont soulevé des allégations contre l’un ou l’autre de parmi ces nobles personnages. Néanmoins, en dépit de cela, la vérité a toujours prévalu et n’est jamais restée cachée. »

Le Mouslih Maw’oud (ra) déclare à propos du soulèvement contre ‘Outhman : « La question suivante se pose : comment ce conflit est-il survenu ? D’aucuns imputent la cause à ‘Outhman (r.a.). Par contre, d’autres l’attribuent à ‘Ali (r.a.). Certains allèguent qu’Outhman (r.a.) a introduit certaines innovations dans la religion, action qui a provoqué un tumulte parmi les musulmans. D’autres soutiennent qu’Ali (r.a.) a secrètement conspiré contre le Califat d’Outhman (r.a.) en créant de l’hostilité contre sa personne qui a abouti à son assassinat afin d’occuper lui-même cette fonction. Toutefois, ces deux allégations sont fausses : ni ‘Outhman (r.a.) n’avait-il introduit des innovations ni ‘Ali (r.a.) ne l’avait-il tué ou encore pris part à une conspiration dans le but de l’assassiner afin de prendre sa place. En fait, il y avait d’autres causes à cette révolte. ‘Outhman (r.a.) et ‘Ali (r.a.) sont entièrement innocents de telles allégations. Tous deux étaient de saints personnages. Le Saint Prophète (s.a.w.) disait à propos d’Outhman qu’il pouvait agir à sa guise car Dieu ne la questionnerait pas en raison de ses grands services à l’islam. » Ce récit est tiré [du recueil] d’Al-Tirmidhi.

Cela n’implique pas qu’il n’aurait pas à répondre de ses actes même s’il renonçait à l’islam. Mais, cela implique plutôt qu’il avait acquis tant de qualités et avait tant progressé en vertu, qu’il était impossible qu’une seule de ses actions violât les commandements d’Allah, le Très Haut. De ce fait, ‘Outhman (r.a.) n’était pas le genre de personnage qui émettrait un ordre en violation de la Charia ni ‘Ali (r.a.) n’était-il un homme qui conspirerait en vue de s’emparer du poste de Calife. »

« J’ai déjà mentionné qu’au début du califat de ‘Outhman (r.a.), il n’y avait aucun trouble pendant les six premières années. Mieux, il apparait que les gens étaient généralement satisfaits de lui. En fait, il est mentionné dans l’histoire que pendant cette période, les gens l’appréciaient davantage qu’Oumar. Non seulement les gens le chérissaient, mais ils lui vouaient également une crainte révérencielle. Un poète de cette époque témoigne de ce fait dans sa poésie en ces termes suivants : « Ô peuple rebelle ! Ne pillez pas et ne dévorez pas la richesse du peuple sous le règne d’Outhman, parce qu’Ibn ‘Affan est celui que vous avez vu à l’œuvre. Il exécute les pillards conformément aux injonctions coraniques ; il a toujours été le gardien des injonctions du Saint Coran ; il est le seul qui enseigne aux hommes de suivre ces injonctions. »

Cependant, après six années exemptes de tout désordre, débuta une campagne dans la septième année. Cette campagne n’était pas dirigée contre ‘Outhman (r.a.), mais plutôt contre les Compagnons (r.a.) ou certains gouverneurs. A cet effet, Al-Tabari raconte qu’Outhman (r.a.) garantissait pleinement les droits de chaque personne. Toutefois, lors des réunions, ceux qui n’étaient pas les premiers à embrasser l’islam ne recevaient pas le même degré d’honneur que celui dû aux musulmans des premières heures et aux pionniers, ni ne recevaient-ils une part égale en richesse ni ne jouissaient-ils des mêmes droits.

Au fil du temps, certaines personnes commençaient à critiquer cette différence tout en la qualifiant d’injuste. Néanmoins, craignant la réaction des masses musulmanes et de peur que les gens s’opposeraient à elles, ces personnes n’osaient pas exprimer ouvertement leurs opinions. La méthode qu’elle avait plutôt adoptée était de secrètement inciter les gens contre les Compagnons. Lorsqu’elles étaient en face d’un musulman non-instruit ou d’un esclave bédouin affranchi, elles lui exposaient leur chapelet de revendications. Conséquemment, soit à cause de l’ignorance, soit en raison de leur désir d’accéder à une certaine position, certains gens se joignirent à elles. Petit à petit, ce groupe s’est agrandi au point d’atteindre un nombre important. Lorsque le désordre fit son apparition, les facteurs qui y avaient contribué commencèrent également à surgir d’une façon extraordinaire. D’une part, ceux qui étaient animés de jalousie commencèrent à se révolter contre les Compagnons (r.a.). D’autre part, le zèle pour l’islam qui est habituellement présent dans les cœurs de tous ceux qui se convertissent à une autre religion, commença à chuter chez ces nouveaux musulmans, qui n’avaient ni vécu avec le Saint Prophète (s.a.w.), ni n’avaient-ils eu l’occasion de passer beaucoup de temps avec ceux qui avaient été en sa compagnie. En fait, ils ont cru qu’ils avaient tout appris dès l’instant qu’ils ont accepté l’islam. Dès que cette ferveur s’atténua, l’impact de l’islam sur leurs cœurs commença aussi à s’affaiblir. Une fois de plus, ils commencèrent à prendre goût au péché auquel ils étaient accoutumés avant de devenir musulmans. Lorsqu’ils étaient punis pour leurs crimes, au lieu de chercher à se réformer, ils souhaitaient la destruction de ceux qui exécutaient ces sentences. Au bout du compte, ils se révélèrent être la cause de la création d’une grande fissure au sein de l’unité de l’islam.

Ces personnes avaient pour quartier général la ville de Koufa. Toutefois, la chose la plus paradoxale tient d’un incident qui eut lieu à Médine. Cet incident a mis en relief qu’à ce moment-là, certaines personnes n’étaient pas aussi familières avec l’islam, comme les personnes ignorantes de nos jours qui vivent dans les régions les plus reculées. Houmran bin Abban épousa une femme avant la fin de sa période d’attente (Iddat). Lorsqu’Outhman (r.a.) en fut informé, il en fut mécontent ; et non seulement ordonna-t-il la séparation des époux mais aussi il le fit exiler de Médine à Bassora. Cet événement démontre comment certaines personnes croyaient que la simple acceptation de l’islam faisait automatiquement d’elles des érudits. Elles ne sentaient pas la nécessité d’accroître davantage leur connaissance. Peut-être qu’en raison de l’influence de diverses opinions faisant croire que les choses illicites peuvent être permissibles, elles estimaient que suivre la Charia était futile. »

Le Mouslih Maw’oud (ra) déclare : « En vérité, toute cette agitation était le fruit d’une machination sécrète orchestrée par des Juifs. Ils étaient rejoints par certains musulmans qui étaient attirés par les plaisirs de ce monde et avaient abandonné leur foi. Sinon, les gouverneurs provinciaux n’étaient pas à blâmer pas plus qu’ils n’étaient la cause de ce désordre. Leur seul tort était qu’ils avaient été nommés par ‘Outhman (r.a.) et le tort de ce dernier était qu’il s’était cramponné à la corde de l’unité islamique malgré son âge avancé et sa faiblesse physique. Il portait sur ses épaules le poids de la responsabilité de l’Oummah islamique et était préoccupé par l’établissement de la Charia islamique. Il ne permettait pas aux rebelles et aux tyrans d’opprimer, à leur guise, les faibles et les impotents. À cet égard, l’incident suivant témoigne de la véracité de ce fait. Lorsque les mêmes rebelles ont tenu une réunion à Koufa et ont débattu de la manière dont le désordre peut être créé parmi les dirigeants musulmans, tout le monde s’est accordé de façon unanime sur ce point de vue : « Par Dieu, nul n’osera relever leur tête, aussi longtemps que règnera ‘Outhman. » C’était la personne même d’Outhman (r.a.) qui contrariait les plans de la rébellion. Il était nécessaire de le mettre à l’écart pour que ces gens aient le chemin libre pour parvenir à leurs fins. »

Le Mouslih Maw’oud (ra) explique davantage à propos de cette révolte : «… Ainsi, ‘Outhman (r.a.) convoqua les rebelles et les Compagnons (r.a.) du Saint Prophète (s.a.w.). Lorsque tout le monde fut réuni, ‘Outhman (r.a.) les informa de l’affaire de fond en comble. Les deux informateurs étaient également présents et fournissaient leur témoignage (sur les complots des rebelles). Sur ce, tous les Compagnons (r.a.) ont donné à l’unanimité le verdict suivant : « Exécutez ces gens car le Saint Prophète (s.a.w.) a dit : ‘Puisse la malédiction d’Allah être sur celui qui appelle les gens vers sa propre obéissance ou l’obéissance d’un autre, tandis qu’un imam est présent. Exécutez une telle personne quelle qu’elle soit ! » (Ceci est un récit du recueil de Mouslim.) Ils ont rappelé la parole d’Oumar (r.a.) : « Je ne considère pas légitime l’exécution d’un individu dans laquelle je ne suis pas partie prenante. » En d’autres termes, personne ne peut être exécutée à moins qu’il y ait une autorisation du gouvernement. Ayant entendu le verdict des compagnons, ‘Outhman (r.a.) affirma:

«Non, nous leur pardonnerons cela et accepterons leurs excuses. Nous les conseillerons de tous nos efforts et nous ne nous opposerons pas à quelqu’un aussi longtemps qu’il ne viole pas clairement la loi ou ne fait pas montre d’incroyance manifeste. » Puis ‘Outhman (r.a.) a dit : « Ces personnes ont mentionné certaines choses dont vous êtes également au courant. Toutefois, leur projet est de débattre avec moi sur ces questions afin qu’elles puissent retourner et dire : « Nous avons débattu avec ‘Outhman concernant ces questions et il a été défait. » Ils allèguent que lors du voyage, j’ai accompli la prière dans son intégralité alors que le Saint Prophète (s.a.w.) faisait le qasr lors du voyage. Cependant, je n’ai offert la prière complète qu’à Mina et c’est pour deux raisons : premièrement, parce que je possédais une propriété là-bas et je m’y étais marié là. Deuxièmement, parce que je savais qu’à cette époque les gens venaient pour le pèlerinage de tous les coins. Parmi eux, se trouvaient des gens non-instruits qui risquaient de dire que le Calife n’offre que seulement deux Rak’at, et que donc il ne doit y avoir que deux Rak’at dans la prière. N’est-ce pas ? » Les Compagnons (r.a.) ont répondu par l’affirmatif. Ensuite, ‘Outhman (r.a.) dit : « La seconde accusation qu’ils soulèvent est que j’ai introduit cette innovation d’établir des pâturages publics, bien que ce soit une accusation fallacieuse. Les pâturages ont été établis avant moi par ‘Oumar. Je n’ai fait que les rendre plus spacieux en raison du nombre croissant de chameaux offerts en aumône. Ensuite, les terres désignées pour le pâturage public ne sont la richesse de personne. Je n’ai aucun intérêt à faire cela, je ne possède que deux chameaux, alors qu’au moment où je suis devenu Calife j’étais le plus riche de tous les Arabes. Maintenant, je n’ai que deux chameaux que j’ai gardés pour le Hajj. N’est-ce pas exact ? »

Les nobles Compagnons affirmèrent : « En effet, il en est ainsi. » Puis, ‘Outhman (r.a.) poursuivit : « Ils disent que j’ai nommé des hommes relativement jeunes comme gouverneurs. Or, j’ai seulement nommé comme gouverneurs des personnes qui possèdent des attributs et des qualités vertueux. Des hommes saints avant moi ont nommé même des gens beaucoup plus jeunes comme gouverneurs. Pour avoir nommé Ousama bin Zayd comme le général de l’armée, beaucoup plus d’objections furent soulevées contre le Saint Prophète (s.a.w.) par rapport à celles qui sont maintenant formulées contre moi. N’est-ce pas vrai ? »

Les compagnons répondirent : « C’est vrai. Ces individus soulèvent des objections devant les gens mais cachent les faits réels. »

De cette façon, ‘Outhman (r.a.) a mentionné toutes les objections une à une et les a réfutées l’une après l’autre. Les compagnons persistaient emphatiquement qu’ils devraient être exécutés. Mais ‘Outhman (r.a.) s’y opposa et les relaxa. Tabari affirma : « Le reste des musulmans étaient inflexibles quant à leur exécution, mais on ne pouvait convaincre ‘Outhman de les punir. »

Cet incident montre les différents types de mensonges et de duperie qui étaient employés par les rebelles. À cette époque où la presse et les moyens de transport n’étaient pas développés comme ils le sont aujourd’hui, il était très facile pour ces gens de tromper les personnes non-instruites. En réalité, ces gens n’avaient aucune raison légitime de se soulever. Ni la réalité n’était-elle de leur côté ni ne disaient-ils la vérité. Tous leurs efforts étaient fondés sur des contre-vérités et la fausseté. Ce fut seulement la magnanimité d’Outhman (r.a.) qui les sauva ; autrement, les musulmans les auraient décapités. Les Compagnons ne pouvaient jamais tolérer que la paix et la sécurité qu’ils avaient acquises au prix du sacrifice de vies volent en éclats de cette manière du fait de la malveillance d’une poignée de gens méchants. Ils pourraient assister au démembrement de l’Etat islamique si ces gens n’étaient pas promptement punis. Cependant, ‘Outhman (r.a.) était une incarnation de la magnanimité et il désirait qu’ils fussent guidés à tout prix et que la mort ne les frappât dans un état d’incroyance. Dans cette perspective, ‘Outhman (r.a.) fit preuve d’indulgence à leur endroit ; et pour qu’ils échappassent à la punition, il reconsidéra leur rébellion manifeste comme une simple intention de se rebeller. Cet incident illustre aussi que les Compagnons (r.a.) répugnèrent grandement ces gens. La raison étant que premièrement, les rebelles ont affirmé eux-mêmes que seuls trois habitants de Médine étaient de collusion avec eux et pas plus. Si d’autres Compagnons (r.a.) étaient aussi de leur côté, ils les auraient également nommément cités. Deuxièmement, les Compagnons (r.a.) ont démontré aussi à travers leurs actions qu’ils détestaient les comportements de ces rebelles, considérant que leurs actes étaient à tel point en violation de la Charia qu’aucune punition moins sévère que la peine capitale n’était acceptable.

Si les rebelles avaient le soutien des Compagnons (r.a.), ou si les habitants de Médine partageaient leurs opinions, alors ils n’auraient pas eu besoin de davantage de justifications ou d’excuses. Ils auraient à l’instant même tué ‘Outhman (r.a.) et auraient élu une autre personne au poste de Calife à sa place. Cependant, nous voyons au contraire que si ces gens avaient réussi à tuer ‘Outhman (r.a.), leur propre vie était mise en péril par les épées dégainées des Compagnons (r.a.). Ils ont pu être sauvés grâce à la générosité et la gentillesse de cet être miséricordieux et bienveillant, qu’ils ont outragé et qu’ils souhaitaient assassiner. On est fort surpris par la malice et l’impiété des rebelles, car ils n’ont pas tiré la moindre leçon de cet incident. Leurs allégations ont été totalement récusées, et toutes leurs accusations se sont révélées fausses et infondées. Ils ont bénéficié de la miséricorde et de la grâce d’Outhman (r.a.), le cœur de chaque individu témoignant que personne de semblable n’existait sur la surface de la terre. Cependant, au lieu de se repentir de leurs péchés, et de ressentir de la honte à cause de leurs cruautés, d’avoir du remords pour leurs offenses et de se retenir de la malveillance, ces personnes brûlèrent davantage de rage et de fureur. Ils considéraient comme une disgrâce le fait que leurs personnes furent réduites au silence et croyaient que le pardon d’Outhman (r.a.) était le résultat de la bonne exécution de leur plan. »

Ce sujet n’est pas encore terminé et j’en ferai mention à l’avenir. Je souhaite à présent évoquer quelques personnes qui sont décédées récemment et dont je dirigerai les prières funéraires.

Le premier est un martyr nommé Abdul Qadir Bashir de Bazid Khel à Peshawar : il est tombé en martyr le 11 février dernier. C’est à Allah que nous appartenons et c’est à Lui que nous retournerons. Selon les informations reçues, Abdul Qadir Sahib travaillait dans la clinique de son oncle, le Dr Manzoor Ahmed, située à Bazid Khel Peshawar. Le regretté martyr et d’autres amis présents à la clinique se sont rassemblés dans une salle pour accomplir les prières de Zouhr lorsqu’on a sonné de la salle du côté des patients. Quand Abdul Qadir Sahib a ouvert la porte, un jeune se posant comme patient a ouvert le feu sur lui : il a été grièvement blessé. Deux balles l’ont touché à la poitrine. Il a été transporté d’urgence à l’hôpital où il a succombé à ses blessures. C’est à Allah que nous appartenons et c’est à Lui que nous retournerons.

Le défunt avait 65 ans. La police l’a arrêté – ou les gens ont attrapé le meurtrier et l’ont remis à la police. La famille du martyr, ainsi que d’autres familles ahmadies, ont longtemps fait face à une opposition farouche. Le 19 janvier 2009, la même clinique avait été attaquée par des extrémistes à la suite de quoi Abdul Qadir Sahib avait reçu une balle à la jambe, le forçant à migrer de Peshawar. Il retourna à Peshawar après une longue période.

À la suite de la récente vague d’opposition, environ deux mois de cela il s’était établi à Rabwah suite aux directives de la Jama’at. Sa famille y réside, mais le martyr s’était rendu à la clinique de Bazid Khel pour travailler et y a vécu.

L’Ahmadiyya est entré dans la famille du défunt martyr par l’intermédiaire de son grand-père, Nizamuddin Ahmad, qui avait fait la Bai’ah au cours du premier califat. Son grand-père avait deux frères aînés : le Dr Fateh Din Sahib, chirurgien civil de Peshawar, et l’ingénieur Abdul Latif. Durant ses jours d’étudiant, le Dr Fateh Din Sahib s’était rendu à Qadian en 1902 après avoir entendu la nouvelle de la revendication du Messie Promis (a.s.). Le Messie Promis (a.s.) avait posé ses mains sur lui par compassion et avait déclaré qu’il était un très bon enfant. Mais il n’avait pas pu prêter le serment d’allégeance. Plus tard, après l’obtention d’une bourse, il est venu au Royaume-Uni pour poursuivre ses études en médecine. Après avoir entendu la nouvelle du décès du Messie Promis (a.s.) en 1908, il s’est rendu à Qadian et a prêté allégeance au premier Calife.

L’autre frère de son grand-père, Abdul Latif Sahib, était ingénieur : il a également prêté allégeance avec son frère au cours du premier califat. Grâce aux efforts des deux frères, d’autres membres de la famille, dont le grand-père du défunt martyr, ont prêté le serment d’allégeance et ont rejoint l’Ahmadiyya.

Le défunt martyr avait de nombreuses qualités. Il avait un grand amour pour le Califat. Il nourrissait un grand dévouement à l’égard des responsables de la communauté. Il appréciait beaucoup le fait d’inviter les gens vers Allah ; et en raison de cela, il a dû faire face à de l’opposition. En raison de ces circonstances hostiles, il a changé de lieu de résidence sept fois au cours des deux dernières années : mais par la grâce de Dieu, il est resté fermement établi dans l’Ahmadiyya. En sus de la prière de Tahajjoud et d’autres Salats, il était très régulier dans la récitation du Saint Coran. Il était gentil et sociable. Il ne s’était jamais disputé avec quiconque de sa vie. Sa femme a dit qu’il y avait eu beaucoup de hauts et de bas dans sa vie. Il n’avait jamais adopté une position agressive et quand je lui parlais durement, dit-elle. Il répondait toujours avec gentillesse et amour. Il faisait preuve d’une grande affection envers les enfants. Il avait un fort désir de mourir en martyr. Il disait toujours que si une épreuve venait, il préférerait la mort à l’éloignement du Califat Ahmadiyya.

Sa femme ajoute : « Ses Salats étaient telles que les membres de la famille avaient parfois l’habitude de la toucher lorsqu’il était en état de prosternation afin de s’assurer qu’il ne lui était pas arrivé quelque chose. Il faisait en effet de longues prosternations. Le martyr a également pu servir le Jama’at en tant que responsable de la formation à Bazid Khel. Parmi les membres de la famille endeuillée figurent son épouse Sajida Qadir, quatre fils et cinq filles. Qu’Allah le Tout-Puissant élève le rang du défunt martyr et qu’Il soit le soutien de la famille endeuillée. Que Dieu permette à ses enfants de continuer ses bonnes actions.

La deuxième prière funéraire sera celle d’Akbar Ali Sahib, qui a été emprisonné dans la voie d’Allah : il était le fils d’Ibrahim Sahib. Il était un résident de Shaukatabad du district de Nankana. Il est décédé le 16 février dernier. Akbar Ali Sahib est décédé le 16 février 2021 à la prison de Sheikhupura des suites d’une crise cardiaque. C’est à Allah que nous appartenons et c’est à Lui que nous retournerons. Il avait été emprisonné avec deux autres ahmadis. Une accusation a été portée contre lui le 2 mai 2020 ; et à la date de confirmation de la mise en liberté sous caution devant la Haute Cour en octobre, le tribunal a annulé sa mise en liberté provisoire et ordonné son arrestation. Les trois camarades ont été arrêtés. Ensuite en janvier 2021, le magistrat de Nankana, après une audition unilatérale sur une pétition, les a inculpés sous la section 295c [du code pénal du Pakistan] sans entendre notre position : cette accusation est dangereuse. Le défunt était en captivité depuis quatre mois et demi au moment de sa mort à l’âge de 55 ans. Par la grâce de Dieu, il était membre du système d’Al-Wassiyat. Son père, le respecté Ibrahim, était le premier ahmadi de sa famille. Il avait prêté le serment allégeance au cours du deuxième califat en 1920 avec son frère, Mian Ismail. Akbar Ali Sahib s’est enrôlé dans l’armée et y a servi pendant 23 ans au grade équivalent de sergent. Il a pris sa retraite de l’armée 16 ans de cela et il travaillait comme agent de sécurité. C’était un homme très responsable et courageux qui travaillait comme vigile dans une banque avant sa capture. Un opposant s’est plaint au directeur de cette banque : « Vous avez donné un travail à Akbar Ali qui est un infidèle. »

Le directeur de la banque a répondu : « Je viens tous les matins et regarde les enregistrements de vidéosurveillance. Akbar Ali accomplit la prière Nafl la nuit, récite le Coran et jeûne pendant le Ramadan. Comment peut-il être un mécréant ? »

Ce directeur est très courageux. Le regretté a pu occuper le poste de président pendant six ans. Avant sa captivité, il occupait le poste de secrétaire aux finances. Outre son sens de l’hospitalité et sa bienveillance envers pauvres, il nourrissait un grand amour mutuel pour tous les membres de sa famille.

Il appréciait beaucoup la Da’wah et parlait toujours d’une manière raisonnée : c’est pour cette raison qu’il faisait face à de l’hostilité. Il a également dû quitter son emploi d’agent de sécurité en raison de l’opposition. Parmi les membres de la famille endeuillée figurent ses deux veuves, Zeenat Bibi et Fazilat Bibi, un fils de 19 ans et une fille de 16 ans. Qu’Allah lui accorde Son pardon et Sa miséricorde et élève son rang. Qu’il soit le protecteur et le soutien de ses enfants et qu’Il leur donne la force de perpétuer ses bonnes œuvres.

Ensuite je dirigerai la prière funéraire de Khalid Mahmood ul Hasan Bhatti, qui était Wakil ul Maal Thalith du Tahrik-e-Jadid de Rabwah. Il avait aussi servi en tant que Naib Sadr Ansarullah et l’adjoint de l’officier de la Jalsa Salana. Il est décédé au Tahir Heart Institute à l’âge de 67 ans. C’est à Allah que nous appartenons et c’est à Lui que nous retournerons.

Son grand-père Babur Khan Bhatti avait accepté l’Ahmadiyya mais son père ne l’avait pas fait. En effet, le grand-père du défunt avait embrassé l’Ahmadiyya mais pas son père : il n’était pas encore convaincu à ce propos. Un jour, le père de Khalid Mahmood était allongé avec sa couverture [sur le visage] sur ses terres avec d’autres [personnes]. Un mollah non-ahmadi est passé par là : il faisait la prière dans sa mosquée. Il s’est assis et ils ont commencé à parler de l’Ahmadiyya. Le mollah a avoué que l’Ahmadiyya était vrai. Le père du défunt a immédiatement enlevé le tchador de son visage et s’est levé. Il s’est exclamé : « Si l’Ahmadiyya est vrai, pourquoi nous induisez-vous en erreur ? Vous m’avez induit en erreur en disant que l’Ahmadiyya est faux et qu’il ne faut pas l’accepter et vous m’avez demandé de ne pas suivre mon père. Je vais suivre la vérité là où elle se trouve à partir de ce jour. » Et il est parti prêter allégeance au deuxième Calife.

Khalid Mahmood ul Hassan Bhatti a obtenu sa licence de l’université du Pendjab. En 1978, il a obtenu sa licence en science politique suivie d’une maîtrise en histoire en 1980. Il a travaillé en tant que chargé des cours pendant deux ans lors de son service gouvernemental. Il a ensuite donné sa démission. Il a dédié sa vie au service de la Jama’at et a servi en différentes capacités pendant environ 38 ans. En 1982, il a été nommé à la Wakalat Ta’mil-o-Tanfidh : il a également servi comme Wakil-adjoint, puis il a été nommé Wakil ud Diwan et Wakil ul Mal Thalith. Il a pu visiter l’Indonésie, Singapour, la Birmanie, le Sri Lanka, le Népal et l’Ouganda etc. Partout où il partait en tournée, il examinait tout en profondeur et guidait les responsables. En Birmanie et au Sri Lanka, les membres de la Jama’at ont beaucoup appris grâce à lui. Beaucoup de gens là-bas m’écrivent affirmant qu’ils ont beaucoup appris de Bhatti Sahib. Il nous a donné les informations correctes sur le système et a joué un grand rôle dans notre lien avec le Califat, disent-ils. De même, il était membre du Comité central du Khouddam-oul-Ahmadiyya et de l’Ansaroullah et également membre de divers comités.

Il était par ailleurs membre du Qada Board. Il laisse derrière lui son épouse, Nusrat Naheed : il a deux filles et un fils. Un fils, Khurram Usman, travaille ici à la MTA au Royaume-Uni. Il a dédié sa vie.

Sa femme relate : « Après avoir fait une maîtrise en sciences politiques, il a dit à son père qu’il voulait également faire une maîtrise en histoire. Son père lui a dit qu’il pouvait faire toutes les études qu’il souhaitait, mais que s’il souhaitait trouver un emploi, il devait se mettre au service de la Jama’at. » Elle relate : « Au cours de ces 43 ans de mariage, il a toujours fait montre de compassion à mon égard. Chaque fois qu’il revenait d’une tournée, il racontait des histoires sur la façon dont Allah Tout-Puissant le traitait avec amour. Il était un père bienveillant à l’égard de ses enfants. Il tentait de satisfaire tout désir légitime de chaque enfant. »

Sa fille aînée, la Dr Saima relate : « J’avais fait une demande de visa qui a été rejetée deux fois. La troisième fois, lorsque j’ai fait mon application, mon père partait en tournée. Je lui ai demandé de reporter son départ parce que je devais me rendre à l’ambassade pour le visa. Il m’a répondu : « Ce n’est pas possible. Tu dois t’y rendre seule parce que je voyage pour l’amour de Dieu. Dieu accordera Sa grâce. »

Elle a eu son visa lors de cette tentative.

Sa fille cadette déclare : « Il était un père très gentil. Il ne nous a jamais grondés et expliquait tout avec beaucoup d’amour. Il accordait toujours priorité aux œuvres de la Jama’at. Peu importe l’importance des travaux à la maison, il s’occupait d’abord du travail du bureau puis rentrait à la maison. Il était toujours prêt à servir la Jama’at avec amour et dévouement. Il accordait priorité à la religion sur le monde. »

J’ai aussi constatait qu’il travaillait dur et qu’il a toujours servi avec beaucoup de loyauté et de dévouement.

Une de ses filles déclare : « Chaque fois qu’il y avait un moment difficile, il nous a toujours exhortés à faire confiance à Allah Tout-Puissant. Il disait souvent qu’Allah ne nous abandonnera jamais et il en fut ainsi. » Son fils déclare : « Depuis que nous avons pris conscience, nous l’avons toujours vu servir la communauté. Chaque fois qu’il y avait une difficulté ou une épreuve, il disait toujours : « Étant donné que je sers la religion et que j’accompli l’œuvre d’Allah, Lui-même S’occupera de mon travail. » Allah accordait Sa grâce et sa tâche devenait plus facile. Il a respecté l’esprit du Waqf mais n’a jamais négligé ses devoirs à la maison malgré ses activités. Il prenait soin de tout lui-même. » Laiq Abid Sahib est un conseiller juridique au Tahrik-e-Jadid. Il déclare : « J’ai servi avec lui depuis 38 ans. Il était le dépositaire des traditions de la communauté. Parmi ses nombreuses vertus était sa vigilance concernant les deniers de la Jama’at. »

Muhammad Idrees, l’un de ses camarades de classe déclare : « Après le Waqf, le Khalid silencieux est devenu une figure unique. Son amour pour le Califat était ancré dans chacun de ses membres et l’obéissance au Califat de l’époque était devenue le but de son existence. Être au service de la religion tout le temps était devenu sa nourriture préférée. »

Les travailleurs de la Wakalat Mal Thalith disent : « Dès qu’un courrier arrivait au bureau, il s’en occupait immédiatement. Il nous disait que nous devions accomplir aujourd’hui même le travail d’aujourd’hui. La mort peut frapper à tout instant. On ne sait pas si on aura l’occasion d’accomplir demain la tâche d’aujourd’hui. »

Comme je l’ai dit, lors de ses visites au Pakistan et à l’étranger, il a eu un grand impact et a servi avec dévouement. Il a respecté son Waqf avec une grande fidélité. Qu’Allah élève son rang et permette à ses enfants de perpétuer ses bonnes œuvres.

Ensuite je dirigerai la prière funéraire du très respecté Mubarak Ahmad Tahir Sahib, conseiller juridique du Sadr Anjuman Ahmadiyya. Il est décédé le 17 février dernier à l’âge de 81 ans à la Tahir Heart Institute. C’est à Allah que nous appartenons et c’est à Lui que nous retournerons.

L’Ahmadiyya a été introduit dans sa famille par l’entremise de son père, Soufi Ghulam Muhammad, en 1927. Lorsqu’il a appris la création de la Jama’at à Qadian, il a décidé avec ses proches de s’y rendre. En 1924, il est parti de Tharpakar du Sindh pour participer à la Jalsa Salana. Il a été très impressionné par le Mouslih Maw’oud (ra) et la Jama’at mais n’a pas prêté le serment d’allégeance. L’année d’ensuite, il a voulu s’y rendre de nouveau mais ses compagnons ont refusé de le faire. Il s’y est rendu l’année suivante, en 1927 : il a suivi la Jalsa et a prêté le serment d’allégeance à l’âge de 28 ans. Les habitants de son village étaient des Ahl-e-Hadith purs et durs. Il a subi une opposition farouche. Ses beaux-parents ont rappelé sa femme, disant qu’il était devenu mécréant, mais après un certain temps, elle a dit : « J’ai vu qu’il était devenu un meilleur musulman qu’auparavant. » Elle est retournée auprès de son mari en disant qu’il n’y a pas de raison pour qu’elle se sépare de lui. Tout le village a boycotté la famille, leur interdisant meme l’eau du puits du village. Ils devaient parcourir plusieurs kilomètre pour chercher de l’eau. Après quelques semaines l’eau du puits du village s’est tarie. Les villageois ont compris qu’ils avaient coupé l’eau de Soufi Sahib et c’est pour cette raison que l’eau du village s’est tarie. Après cela, ils ont recommencé à creuser un puits : ils sont partis voir Soufi Saheb, le père du défunt, d’abord, pour qu’il fasse un premier un don. Ils lui ont dit : « Si vous y contribuez en premier l’eau sortira du puits et ne tarira pas. » Ses proches n’ont pas accepté l’Ahmadiyya, mais ont cessé de s’opposer à lui après l’incident.

Rashida Parveen Sahiba est l’épouse du défunt. Allah leur a accordé quatre fils et deux filles. Un fils, Hafiz Ijaz Ahmad Tahir, réside ici à Islamabad : il est un missionnaire et enseigne à la Jamia Ahmadiyya du Royaume-Uni. Son autre fils, Nasir Ahmad Tahir, a dédié sa vie et travaille au sein de la Review of Religions du Canada.

Mubarak Tahir Sahib, le défunt, a fait une maîtrise en économie en 1968, puis a obtenu un diplôme de LLB (droit) en 1969. Son Waqf a été approuvé en janvier 1970, puis il a servi en tant que Mouharrar Darja Awwal au sein de la Wakalat Uliya après ses études de droit et sa maitrise. Il a ensuite été envoyé en Ouganda le 5 février 1971 en tant qu’enseignant. Il est revenu en 1972 et a travaillé au sein de la Wakalat Maal Thani pendant quelques temps. Puis, le troisième Calife l’a envoyé à Lahore en 1976 auprès de divers avocats pour sa formation dans le domaine de la fiscalité et du domaine foncier. Il a également été enrôlé au Conseil du Barreau. En 1970, il a été nommé conseiller juridique du Tahrik-e-Jadid. Le 1er juillet 1983, le quatrième calife, l’a aussi nommé conseiller juridique du Sadr Anjuman Ahmadiyya.

Il a servi à ce poste jusqu’à son décès. Son service s’étend sur plus de cinquante ans. Il a servi en tant que Mohtamim et en différentes qualités au sein du Khouddam-oul-Ahmadiyya central. Sa femme, Rashida Parveen, relate : « Il rentrait toujours dans la maison avec un visage souriant. Il saluait et priait d’abord, puis mangeait. Il avait de bons souvenirs avec tous les Califes.

Quand il s’asseyait avec ses enfants, il évoquait des incidents ravivant la foi et leur expliquait les bénédictions divines d’être associé au Califat. Il aidait secrètement les nécessiteux tant et si bien que nous ne savions même pas. Parfois celui qui avait reçu son aide venait nous le dire indirectement et c’est alors que nous le savions. Il partageait les peines et les joies d’autrui. Il était régulier dans ses prières Nawafil, la récitation du Coran et du Daroud Sharif (prières pour le Prophète). Il avait l’habitude de dire que Dieu le Tout-Puissant assume la responsabilité du succès de l’œuvre du Wâqif-e-Zindagi. Il disait : « faites confiance à Allah, priez, demandez pardon et faites preuve d’amour envers le Califat ; et demandez des prières auprès du Calife. Ce sont là des actions très importantes. » Tout cela est la vérité. Il avait en effet une grande confiance en Dieu. Je l’ai vu accomplir des tâches très difficiles lorsque j’étais Nazir-e-A’la et avant même quand je l’avais côtoyé pour certaines affaires. Il avait une grande confiance en Dieu : il disait que c’était un travail de la Jama’at et que tout se passera bien grâce aux prières du Calife, si Dieu le veut. Il avait l’habitude de commencer son travail en faisant de l’aumône et en priant. Par la grâce d’Allah il réussissait. Son fils, Hafiz Ijaz Sahib relate : « Il a raconté l’incident suivant. En 1967, le troisième Calife se rendait à Karachi en train. Après s’être arrêtés à la gare d’Hyderabad pendant un certain temps, des ahmadis sont venus en grand nombre pour voir le Calife. Le Calife se tenait à la porte du train d’où il appela Mubarak Tahir Sahib d’un geste de la main. Il ne le connaissait pas auparavant. Au moins, il pensait que le Calife ne le connaissait pas. En tout cas, Mubarak Tahir Sahib s’est précipité vers le Calife en traversant la foule. Quand il est arrivé près de la porte, le Calife a sorti de l’argent de la poche de son Sherwani et l’a mis dans la poche de Mubarak Tahir. Après cela, le train est parti. Mubarak avait l’habitude de dire qu’avec la bénédiction de l’argent que le Calife avait mis dans sa poche, celle-ci était toujours pleine. C’est aussi un fait qu’Allah gardait sa poche pleine : il recevait des revenus de manière extraordinaire. Il en a dépensé dans les fonds de la Jama’at et sur les pauvres.

Après quelques temps, suite à un rêve, il a décidé de dédier sa vie. Lorsqu’il a décidé de dédier sa vie, son Nikah (annonce religieuse du mariage) avait déjà eu lieu et il résidait à Hyderabad. Une femme de sa famille y avait amené son épouse pour la soigner, et on l’a informé qu’elle devait voir un médecin. Lorsqu’elles sont descendues du train, cette femme de la famille lui a dit : « J’ai entendu dire que tu avais dédié ta vie. Ceux qui dédient leurs vies n’ont même pas de quoi manger. » Mubarak a aussitôt répondu : « Pour le moment, il n’y a eu que le Nikah, la cérémonie du mariage n’a pas encore eu lieu, vous pouvez emmener votre fille chez vous si vous avez tellement d’appréhension. » Il est rentré fâché. Il est resté honorable, et Allah le Très Haut l’a également honoré. Tout en restant dédié, Allah l’a très grandement récompensé financièrement. Il était à l’aise financièrement. Sous la période du troisième Califat (rh) il était conseiller juridique. Il devait voyager en dehors de la ville pour les différentes affaires juridiques, et à l’époque il voyageait en bus, car tout le monde ne possédait pas de moyens de transport tels que des voitures à Rabwah. Le troisième Calife (rh) lui avait ordonné de lui faire un rapport dès qu’il rentrait de voyage. Un jour il est rentré très tard à Rabwah soit deux heures avant la prière de Fajr. Il a déclaré : « Comme il était tard, je n’ai pas souhaité déranger le troisième Calife (rh) pour ne pas perturber sa nuit. Je ne savais pas s’il était en train de faire des nawafil, en train de prier, ou bien de dormir. Étant arrivé deux heures avant la prière de Fajr, je me suis dit que je l’en informerai lors de la prière de Fajr. » Lorsque le troisième Calife (rh) l’a vu à la prière de Fajr, il lui a demandé : « Mubarak, quand êtes-vous arrivé cette nuit ? » Il a répondu qu’il était arrivé il y a 1h30/2h, le Calife a ajouté : « Si vous m’aviez aussitôt informé de votre arrivée, j’aurais pu dormir quelques instants. Je vous ai attendu et je me demandais si votre voyage s’était bien déroulé et si vous étiez bien arrivé. »

Son fils écrit : « Lorsque j’ai décidé de dédier ma vie et de m’inscrire à la Jamia, il m’a dit : « Dédier sa vie signifie faire preuve d’obéissance. Tu es de nature un peu rebelle et cela est incompatible. Le fait de dédier sa vie signifie le fait de servir sans rien dire, en toute obéissance. Si tu peux faire cela, alors c’est une très bonne chose, sinon je ne veux pas que tu dédies ta vie pour y renoncer plus tard. » Il l’avait ainsi conseillé, et éduqué. Par la grâce d’Allah, son fils a aujourd’hui l’opportunité de servir, qu’Allah fasse qu’il en ait également l’opportunité à l’avenir. Pendant le sermon du vendredi du Calife, il enjoignait les membres de son foyer de tout laisser de côté et d’écouter attentivement le sermon. Dès qu’un conseil était prodigué pendant le sermon, ou une directive était donnée ou bien un appel aux dons était fait, il y conformait faits et gestes dès la fin du sermon, et il enjoignait également ses enfants de le faire.

Mirza Adeel Ahmed, qui est son assistant conseiller juridique au sein de l’Anjuman, écrit : « D’après ce que j’ai observé, il était dévoué au Califat. Il avait une foi inébranlable dans les supplications. Dès qu’il faisait face à une difficulté ou une affaire difficile pour laquelle il devait partir, il disait : « J’ai fait beaucoup de supplications durant les nawafil, et j’ai aussi donné la sadaqah ; je vais écrire au Calife également – Allah accordera Sa grâce. » » Il ajoute : « Il était un homme d’honneur, mais pour le bien du travail de Jama’at, même s’il devait demander à la personne qui faisait le thé ou l’assistant du bureau pour toute aide il n’hésitait jamais à le faire. »

Il utilisait tous les moyens à sa disposition pour contacter les officiers.

Un jour l’Anjuman avait pris une décision, et selon lui cette décision risquait de porter atteinte à la communauté et d’être néfaste. Il m’a écrit pour me dire que la décision en question n’est pas une bonne et qu’il souhaitait faire part de son opinion au Calife. Son travail consistait simplement à faire part au Calife de son avis et la bénédiction résidait dans la décision du Calife. »

Dr Sultan Mubashir écrit : « Il avait noué des relations avec les officiers, et utilisait ces relations au profit de la communauté. Il gardait toujours le sourire même dans les situations les plus difficiles. Je n’ai jamais vu de signes de panique sur son visage. Dans le cadre des plaidoiries des affaires juridiques de la communauté, il devait se rendre dans certains endroits où en sus d’autres dangers, il risquait sa vie. Mais cet homme n’a jamais manqué à ses devoirs. »

Comme je l’ai mentionné, par la grâce d’Allah le Très Haut il était à l’aise financièrement. Allah le Très Haut l’aidait également beaucoup à travers les achats d’obligations qui lui permettaient de recevoir beaucoup d’argent. Dr Mubashir ajoute : « Un jour il a eu des revenus de 5 000 000 de roupies, dont il avait dépensé 60% dans des charités, pour aider les nécessiteux. Il ne l’a pas fait qu’une fois : il le faisait toujours. Allah le Très Haut lui accordait beaucoup d’argent, dont il dépensait une grande partie dans les cotisations et pour aider les pauvres. »

Il a ajouté : « Deux souhaits lui étaient très chers, pour lesquels il demandait souvent qu’on prie pour lui. Le premier était de servir la communauté jusqu’à son dernier souffle, et le deuxième était de partir de ce monde en bonne santé. Allah le Très Haut a accompli ces deux souhaits. » J’ai observé qu’il possédait de très nombreuses qualités. Il travaillait avec beaucoup de patience et de courage ; il n’était jamais inquiet. Il avait une très grande confiance en Allah le Très Haut. Qu’Allah exalte son rang et qu’Il permette à sa progéniture d’être héritière de ses supplications. Après les prières, je dirigerai leurs prières funéraires, Incha Allah.


(Le site www.islam-ahmadiyya.org prend l’entière responsabilité de la publication du texte de ce sermon)

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