Sermons 2021

Outhman Bin Affan, serviteur de l’Islam

Dans son sermon du 29 janvier 2021, Sa Sainteté le Calife a présenté d'autres récits sur Outhman Bin Affan.

Sermon du vendredi 29 janvier 2021, prononcé par Sa Sainteté le Calife, Hadrat Mirza Masroor Ahmad, à la mosquée Moubarak, à Islamabad, Tilford au Royaume-Uni. Après le Tashahoud, le Ta’awudh et la Sourate Al-Fatiha, Sa Sainteté le Calife a déclaré :

J’évoquerai ici la participation d’Outhman (r.a.) dans différentes Ghazwat (expéditions dans lesquelles était présent le Saint Prophète Mohammad (s.a.w.)). J’avais expliqué qu’Outhman (r.a.) n’avait pas pu participer à la bataille de Badr parce que son épouse, Rouqayyah, la fille du Saint Prophète Mohammad (s.a.w.), était gravement malade. Le Saint Prophète Mohammad (s.a.w.) lui avait demandé de demeurer à Médine pour la soigner. Le Saint Prophète Mohammad (s.a.w.) l’a [tout de même] compté parmi les combattants de Badr : c’est pour cette raison qu’il lui a accordé sa part de butins et de récompenses à l’instar de ces derniers.

La Ghazwah de Ghatafan a eu lieu au cours du mois de Mouharram ou Safar en l’an trois de l’Hégire. Avant de se rendre dans le Nejd pour l’expédition de Ghatafan, le Saint Prophète Mohammad (s.a.w.) a nommé ‘Outhman Emir de Médine. De ce fait, il n’a pas pu participer à cette Ghazwah comme ce fut le cas pour la première.

Hazrat Mirza Bashir Ahmad explique à ce propos : « Peu de temps après, sur la proposition d’un guerrier renommé nommé Da’thour bin Harith des Banou Ghatafan, les membres des Banou Tha’labah et des Banou Maharib, issus de la même tribu des Ghatafan, ont commencé à se rassembler dans un endroit appelé Dhi ‘Amr, situé dans le Nejd, avec l’intention de lancer une attaque soudaine contre Médine. Cependant, étant donné que le Saint Prophète surveillait constamment les mouvements de ses ennemis, il avait reçu des renseignements à temps sur les intentions sanguinaires de ces tribus. Par conséquent, à l’instar d’un général avisé, par mesure préventive, il rassembla une force de 450 compagnons et partit de Médine vers la fin du mois de Mouharram de l’an trois de l’Hégire, ou au début du mois de Safar de l’an 4. Avançant rapidement, le Saint Prophète est arrivé dans les alentours de Dhi ‘Amr. Dès que l’ennemi a été informé de son arrivée, il a rapidement grimpé dans les montagnes voisines pour se protéger. Lorsque les musulmans ont atteint Dhi ‘Amr, la plaine était vide. Quoi qu’il en soit, les compagnons ont réussi à appréhender un Bédouin qui s’appelait Jabbar et qui appartenait aux Banou Tha’labah. Les compagnons l’ont emmené captif et l’ont présenté au Saint Prophète. Celui-ci l’a interrogé sur la situation : c’est ainsi qu’il a appris que tous les membres des Banou Tha’labah et des Banou Maharib s’étaient refugiés dans les montagnes, et qu’ils n’affronteraient pas les musulmans sur la plaine. Sans aucune autre option, le Saint Prophète a été contraint d’ordonner le retour. Néanmoins, cette Ghazwah a permis d’éviter, du moins temporairement, la menace des Banou Ghatafan. »

La bataille d’Ouhoud a eu lieu au cours du mois de Chawwal en l’an trois de l’Hégire. ‘Outhman (r.a.) avait participé à cette bataille. Il n’avait pas participé aux deux premières : mais il a pu le faire à celle-là.

Lors de la bataille d’Ouhoud un groupe de soldats musulmans s’était dispersé çà et là suite à l’attaque soudaine des ennemis et après avoir entendu la rumeur du décès du Saint Prophète Mohammad (s.a.w.). À un moment donné, un tout petit groupe de douze compagnons était avec le Saint Prophète Mohammad (s.a.w.). ‘Outhman (r.a.) faisait partie du premier groupe. Les musulmans ont eu le dessus sur l’armée Qouraychite [dans un premier temps] et ils commençaient à amasser les butins. Les cinquante archers, à qui le Saint Prophète Mohammad (s.a.w.) avait strictement demandé de ne pas abandonner leur poste, ont enfreint son ordre en voyant la victoire. Sur ce, Khalid Bin al-Walid qui n’était pas encore musulman, en a profité pour lancer une attaque contre les musulmans. Cette attaque a été si soudaine et si violente que les musulmans se sont dispersés. Parmi ces derniers se trouvaient aussi ‘Outhman.

Le Saint Coran déclare qu’Allah a pardonné ces musulmans, en raison de la situation spéciale dans laquelle ils se trouvaient, de leur foi et de leur sincérité. Allah déclare :

إِنَّ الَّذِينَ تَوَلَّوْا مِنْكُمْ يَوْمَ الْتَقَى الْجَمْعَانِ إِنَّمَا اسْتَزَلَّهُمُ الشَّيْطَانُ بِبَعْضِ مَا كَسَبُوا وَلَقَدْ عَفَا اللَّهُ عَنْهُمْ إِنَّ اللَّهَ غَفُورٌ حَلِيمٌ

« En vérité, ceux d’entre vous qui ont tourné le dos à leurs assaillants le jour où les deux armées se sont rencontrées, c’est seulement Satan qui les a fait trébucher, à cause de certaines mauvaises actions des leurs. Mais certainement Allah leur a déjà pardonné. En vérité, Allah est Très-Pardonnant, Indulgent. » (3 : 156)

Hazrat Mirza Bashir Ahmad a décrit la situation des musulmans lors de cette bataille en ces termes : « L’armée des Qouraychites avait à peu près encerclé les musulmans sur les quatre fronts et continuait à les écraser par des attaques répétées. Les musulmans auraient probablement pu se reprendre peu de temps après, mais un guerrier audacieux parmi les Qouraychites nommé ‘Abdoullah bin Qoum’ah a attaqué Mus’ab bin ‘Oumayr, le porte-drapeau des musulmans, et lui trancha la main droite d’un coup d’épée. Mous’ab agrippa immédiatement le drapeau avec son autre main et s’avança pour affronter Ibn Qoum’ah ; mais lors de sa deuxième attaque, l’autre main fut également coupée. Alors, Mous’ab joignit ses deux bras coupés ensemble dans un effort d’empêcher le drapeau islamique de tomber, et le tint contre sa poitrine. Sur ce, Ibn Qoum’ah le frappa une troisième fois, et cette fois Mous’ab tomba au sol en martyr.

Un autre musulman s’est immédiatement avancé et s’est emparé du drapeau : mais comme Mous’ab ressemblait au Saint Prophète en taille et silhouette, Ibn Qoum’ah pensait avoir tué le Prophète. Il est [également] probable qu’il l’a fait par malice ou pour tromper les musulmans, mais en tout cas, lorsque Mous’ab est tombé en martyr, Ibn Qoum’ah s’est exclamé qu’il avait tué Mohammad (s.a.w.). En entendant cette nouvelle, les musulmans ont perdu tout ce qui leur restait de sang-froid et leurs forces les ont été complètement quittés. De nombreux compagnons ont fui le champ de bataille dans un état de consternation.

Les musulmans étaient divisés en trois groupes lors de cette phase [de la bataille]. Un groupe était composé de ceux qui avaient fui le champ de bataille en apprenant que le Saint Prophète avait été tué : ce groupe était le plus petit de tous. Ils s’étaient dispersés par désespoir. Ce groupe comprenait ‘Outhman Bin ‘Affan. Cependant, comme l’évoque le Saint Coran, en tenant compte des circonstances particulières, ainsi que de la foi et de la sincérité de ces compagnons, Allah l’Exalté leur a pardonné cela. Certains des leurs avaient même atteint Médine, et de cette manière, la nouvelle du prétendu martyre du Saint Prophète et la défaite de l’armée musulmane parvinrent également à Médine. Un état de lamentation éclata dans la ville : les musulmans, jeunes et moins jeunes, sortirent tous de la ville dans un état d’accablement intense et se mirent en route vers Ouhoud. Certains se sont précipités sur le champ de bataille et ont plongé dans les rangs ennemis au nom d’Allah.

Le deuxième groupe comprenaient ceux qui n’avaient pas fui, mais qui, après avoir entendu la nouvelle du martyre du Saint Prophète, avaient perdu leur détermination ou avaient senti qu’il était désormais inutile de se battre. Par conséquent, ils s’étaient déplacés d’un côté du champ de bataille et se sont assis la tête basse. Le troisième groupe comprenait ceux qui ont continué à se battre sans faille. Parmi eux, certains s’étaient rassemblées autour du Saint Prophète, faisant preuve de bravoure sans précédent, et la plupart combattaient sur le champ de bataille dispersées çà et là. Ces derniers et ceux du deuxième groupe continuaient à découvrir que le Saint Prophète était vivant : ils se battaient et se rapprochaient du Saint Prophète à l’image de gens possédés de folie.

La bataille était telle que l’armée des Qouraychites poussait en avant sur les quatre fronts telles de vagues féroces de l’océan. Une pluie de flèches et de pierres tombait sur le champ de bataille de toutes parts. En voyant ce danger, ces fidèles ont entouré le périmètre du Saint Prophète et ont protégé son corps béni avec le leur. Cependant, malgré cela, chaque fois que la force de l’attaque prenait de l’ampleur, cette poignée de combattants était bousculée ici et là, et parfois le Saint Prophète était presque seul. »

En tout cas, selon ce récit ‘Outhman avait quitté le champ de bataille désespéré ou pour quelque autre raison après avoir entendu la nouvelle de la mort du Saint Prophète Mohammad (s.a.w.). Parmi ceux qui étaient assis dans un coin, désespérés, se trouvait ‘Oumar (r.a.). J’en ferai mention en temps et lieu.

Je vais présenter les récits à propos du traité de Houdaybiyyah, du serment d’allégeance de Ridwan et du rôle joué dans les pourparlers par ‘Outhman (r.a.).

Le Saint Prophète Mohammad (s.a.w.) a vu dans un rêve que lui et ses compagnons s’étaient rasé la tête et qu’ils entraient en paix dans l’enceinte sacrée de la Ka’bah. Au cours du mois de Dhoul Qa’dah, en l’an six de l’Hégire, suite à ce rêve, le Saint Prophète Mohammad (s.a.w.) a quitté Médine avec 1400 compagnons dans le but d’accomplir la ‘Oumrah. Il a campé à Houdaybiyyah. Les Qouraychites l’ont empêché d’accomplir la ‘Oumrah. Quand les pourparlers ont débuté entre les deux parties et que le Saint Prophète Mohammad (s.a.w.) a entendu la colère qui régnait à La Mecque, il a déclaré : « Nous devons envoyer une personne influente à La Mecque, qui, de surcroît, en est l’habitant et appartenant à une tribu influente des Qouraychites. » C’est alors qu’Outhman a été envoyé pour cette mission.

Hazrat Mirza Bashir Ahmad Saheb a présenté des explications à ce propos. J’en fais mention ici. Il déclare : « De plus, le Saint Prophète a vu en rêve qu’il accomplissait le Tawaf (circumambulation) de la Ka’bah avec ses compagnons. À cette époque, le mois de Dhoul Qa’dah était proche. Même au temps de l’ignorance, ce mois était considéré comme l’un des quatre mois sacrés où toutes guerres et conflits étaient interdits. D’une part, le Saint Prophète a fait ce rêve et d’autre part, il n’y avait aucun conflit dans toute l’Arabie et la paix y régnait. Bien que ce ne fût pas les jours de Hajj – et d’ailleurs ses rites n’était pas encore prescrits en Islam – le Tawaf pouvait être accompli autour de la Ka’bah à tout moment. Suite à ce rêve, le Saint Prophète a demandé à ses compagnons de se préparer pour la ‘Oumrah. Le Saint Prophète a également annoncé aux compagnons que, puisqu’il n’avait pas l’intention de livrer bataille et que ce voyage avait pour objectif l’accomplissement d’un culte religieux empreint de paix, ils ne devraient pas emporter leurs armes. Néanmoins, ils pouvaient prendre leurs épées dans leurs étuis à la manière des voyageurs en accord à la coutume arabe. Le Saint Prophète a également encouragé les Bédouins des environs de Médine, qui étaient apparemment avec les musulmans, de participer à la ‘Oumrah. Malheureusement, à l’exception d’une poignée d’individus, ces soi-disant musulmans bédouins de faible foi des alentours de Médine ont refusé de partir avec le Saint Prophète. Ils pensaient que bien que les musulmans n’eussent pas d’autres intentions que d’accomplir la ‘Oumrah, les Qouraychites les arrêteraient sans nul doute et il y aurait confrontation. Étant donné que celle-ci aurait lieu près de La Mecque et loin de Médine, aucun musulman n’en sortirait vivant. Pris de peur, ils n’y ont pas participé. En tout cas, au début du mois Dhoul Qa’dah en l’an 6 de l’Hégire par un lundi matin, le Saint Prophète a quitté Médine avec un peu plus de 1400 compagnons. Oumm Salamah (ra), son épouse bénie, était à ses côtés lors de ce voyage. Noumailah bin ‘Abdoullah a été nommé Amir de Médine et ‘Abdoullah bin Oumm Maktoum, qui était un aveugle, a été nommé l’Imam de la Salat.

Lorsque le Saint Prophète atteignit Dhou’l-Halifah, qui est située à environ dix kilomètres de Médine sur la route de La Mecque, il ordonna à tout le monde de s’arrêter. Après avoir offert la prière de Dhouhr, il a ordonné que les 70 chameaux sacrificiels soient marqués et que les compagnons revêtent l’Ihram, la tenue consacrée des pèlerins. Le Saint Prophète s’est également vêtu de l’Ihram. Ensuite, afin de s’informer sur la situation des Qouraychites et de s’assurer qu’ils n’avaient pas l’intention de commettre un mal quelconque, le Saint Prophète envoya secrètement en éclaireur un dénommé Bousr bin Sufyan de la tribu de Khouza’ah, qui vivait dans les alentours de La Mecque et se dirigea lentement vers La Mecque. Comme une mesure de précaution supplémentaire, le Saint Prophète envoya en avant-coureur un détachement de 20 cavaliers sous le commandement d’Abbad bin Bichr. Après un voyage de quelques jours, quand le Saint Prophète s’approcha d’Ousfan, situé à environ de deux manzils, soit trente kilomètres, de La Mecque, l’éclaireur retourna pour informer le Saint Prophète que les Qouraychites étaient dans une rage folle et ils étaient fermement déterminés à l’arrêter : certains d’entre eux, dans l’expression de leur rage et leur barbarie, s’étaient même revêtus des peaux de guépard et étaient résolus à livrer bataille. Ils avaient l’intention d’arrêter les musulmans coûte que coûte. On a aussi su que les Qouraychites avaient envoyé une unité de quelques cavaliers audacieux sous le commandement de Khalid bin al-Walid, qui n’était pas encore musulman. Ils s’étaient approchés des musulmans et ‘Ikrimah bin Abi Jahl, entre autres, en faisait partie. Lorsque le Saint Prophète a appris cette nouvelle, il a ordonné aux compagnons de se détourner de la route connue vers La Mecque et de procéder par la droite afin d’éviter toute confrontation. Ainsi, les musulmans ont avancé sur une route très difficile vers la côte.

En suivant cette nouvelle route, le Saint Prophète s’approcha de Houdaybiyyah, situé à environs quinze kilomètres de La Mecque et dont le col marque le début de la vallée de la ville sainte. En ces lieux, la chamelle du Saint Prophète, qu’on appelait Al-Qaswa, qui l’avait accompagné dans de nombreuses expéditions, étendit soudainement ses pattes et s’assit. Malgré de nombreuses tentatives pour la faire bouger, elle resta assise. Les compagnons ont commenté : « Peut-être est-elle fatiguée », mais le Saint Prophète a répondu : « Non, non, elle n’est pas fatiguée. Ce n’est pas dans son habitude de s’asseoir ainsi. En vérité l’Être Suprême qui avait empêché l’éléphant des Ashab al-Fil d’entrer dans La Mecque, l’a également arrêtée. Je jure par Dieu que par respect pour le sanctuaire de la Mecque, j’accepterai toutes les conditions des Qouraychites de La Mecque. » Après cela, le Saint Prophète commanda à sa chamelle de se lever et par la puissance de Dieu, cette fois, elle se leva immédiatement et s’apprêta à avancer. Alors, le Saint Prophète l’emmena dans le coin le plus éloigné de la vallée de Houdaybiyyah et s’arrêtant tout près d’une source d’eau, il mit pied à terre. Sous son instruction, les compagnons installèrent leur camp en ces lieux. »

Ensuite, on trouve mention des récits sur la manière dont ont débuté les pourparlers pour le traité de Houdaybiyyah.

« Quand le Saint Prophète atteignit la vallée de Houdaybiyyah, il s’installa à côté de son puits. Lorsque les compagnons eurent installé le camp, un chef renommé de la tribu Khouza’ah, nommé Boudayl bin Warqâ’, qui résidait dans une région voisine, vint rencontrer le Saint Prophète avec certains de ses associés et lui dit : « Les chefs de La Mecque s’apprêtent pour la guerre et ils ne vous laisseront jamais entrer dans la ville sainte ! » Le Saint Prophète dre répondu : « Nous ne sommes pas venus avec l’intention de nous battre mais pour accomplir la ‘Oumrah. Hélas, malgré le fait que le feu de la guerre les ait réduits en poussière, ils s’obstinent toujours à se battre. Je suis même prêt à conclure une trêve avec eux afin qu’ils cessent la guerre contre moi et me laissent libre pour les autres. » (C’est-à-dire je n’aurai aucune requête à faire aux gens de la Mecque et je n’entretiendrai aucune relation avec eux. Je présenterai le message de l’islam aux autres). « Mais s’ils rejettent ma proposition et insistent sur le fait de maintenir le feu de la guerre, je jure au nom de Celui qui détient ma vie entre Ses mains que je ne me retirerai pas de cette bataille, jusqu’à ce que je meure pour cette cause ou que Dieu me donne la victoire. Si je meure dans cette confrontation, l’affaire s’arrêtera là, mais si Dieu m’accorde la victoire et que la religion que j’ai apportée triomphe, les gens de La Mecque ne devront pas hésiter à croire en moi. »

Boudayl bin Warqâ’a été très ému par ce discours sincère et touchant. Il a dit au Saint Prophète : « Accordez-moi un peu de répit afin que je parte à La Mecque transmettre votre message et tenter de trouver un terrain d’entente. » Le Saint Prophète lui en accorda la permission ; et s’accompagnant de quelques gens de sa tribu, Boudayl se rendit à La Mecque.

Lorsqu’il arriva à La Mecque, il rassembla les Qouraychites et leur dit : « Je viens de la part Mohammad (s.a.w.) ; il m’a fait une proposition. Si vous me le permettez, je vous la présenterai. » Sur ce, les gens violents et irresponsables de parmi les Qouraychites lancèrent : « Nous ne voulons rien entendre de la part de cette personne ! » Cependant, les sages et ceux dignes de confiance parmi les Qouraychites ont dit : « Oui, informez-nous de la proposition. » Boudayl a répété la proposition du Saint Prophète.

Alors, un homme nommé ‘Ourwah bin Mas’oud, qui était un chef très influent de la tribu des Thaqif, et qui était présent à La Mecque à ce moment-là, se leva. À l’ancienne manière arabe, il a dit : « Ô peuple ! Ne suis-je pas comme un père pour vous ? » Ils ont répondu par l’affirmative. Il a dit : « N’êtes-vous pas comme mes fils ? » Encore une fois, ils ont répondu par l’affirmative. Puis ‘Ourwah a dit : « Avez-vous des doutes en moi ? » Les Qouraychites ont répondu : « Pas du tout ! » ‘Ourwah a déclaré : « En ce cas, je suis d’avis que cet homme (c’est-à-dire Mohammad) a présenté une excellente proposition. Vous devriez l’accepter et je vous demande de me permettre de rencontrer Mohammad (s.a.w.) afin de discuter davantage à sur cette proposition. » « Certainement ! Allez-y ! », ont répondu les Qouraychites.

Quand ‘Ourwah est arrivé dans le camp du Saint Prophète Mohammad (s.a.w.), il a été témoin d’événements inspirants. ‘Ourwah s’est présenté au Saint Prophète Mohammad (s.a.w.) et a discuté avec lui.

Le Saint Prophète Mohammad (s.a.w.) lui a répété le discours qu’il avait fait à Boudayl Bin Warqâ’.

En principe, ‘Ourwah était en accord avec le point de vue du Saint Prophète, mais afin de remplir son devoir d’ambassadeur des Qouraychites il tenta de garantir autant de droits que possible en faveur des Qouraychites. Après ses pourparlers avec le Saint Prophète Mohammad (s.a.w.), il est retourné auprès des Qouraychites et leur dit : « Ô vous les gens ! J’ai beaucoup voyagé en ce monde. J’ai été dans les cours de beaucoup de rois et j’ai été présenté devant César, Chosroes et Négus comme un représentant. Mais par Dieu ! Je n’ai vu nulle part ailleurs le respect démontré par les compagnons de Mohammad à son égard. » Puis il a raconté toute l’expérience dont il avait été témoin dans l’assemblée du Saint Prophète et à la fin il dit : « Je le répète : selon moi la proposition de Mohammad est juste. Nous devons l’accepter. »

En entendant ce discours d’Ourwah, un chef du Banou Kinanah nommé Al-Houlays bin ‘Alqamah a dit aux Qouraychites : « S’il vous le souhaitez, j’irai voir Mohammad. » Ils ont dit : « Certainement, allez-y. » Ainsi, cet homme s’est rendu à Houdaybiyyah et quand le Saint Prophète l’a remarqué venant de loin, il a dit aux compagnons : « Cet homme qui vient vers nous appartient à une tribu qui se réjouit des scènes de sacrifice. Rassemblez rapidement vos animaux sacrificiels, afin qu’il puisse voir pour quelle raison nous sommes venus. »

Par conséquent, les compagnons ont apporté leurs animaux de sacrifice, les ont rassemblés devant lui et ont lancé le Takbir à haute voix. Quand il a vu ce spectacle, il a commencé à dire : « Gloire à Allah ! Gloire à Allah ! Ces gens sont des pèlerins ! On ne peut pas les empêcher d’accomplir le Tawaf de la Maison d’Allah ! »

Il est rapidement retourné aux Qouraychites et leur a dit : « J’ai vu que les musulmans avaient placé des guirlandes autour du cou de leurs animaux, et ils ont été marqués pour le sacrifice. Il n’est pas approprié de les empêcher d’accomplir le Tawaf de la Ka’bah. »

À ce moment-là, une grande discorde éclata parmi les Qouraychites et ils se divisèrent en deux groupes. Un groupe était catégorique dans le renvoi des musulmans et était fermement résolu à se battre. Le deuxième groupe cependant, considérant cela contraire à leurs anciennes coutumes religieuses, craignait de s’y opposer et souhaitait un accord honorable. Pour cette raison, la décision était laissée en suspens. Sur ce cas, un autre chef arabe nommé Mikraz bin Hafs, a dit aux Qouraychites : « Laissez-moi partir, je vais conclure un accord. » Par conséquent, les Qouraychites ont dit : « Très bien. Essaye de le faire. » Il est parti à la rencontre du Saint Prophète. Quand celui-ci l’a vu de loin, il a dit : « Que Dieu nous accorde Sa grâce ! C’est un homme méchant. » Mikraz s’est présenté au Saint Prophète et a commencé à parler. Sur ce, un chef renommé des Qouraychites, Souhayl bin ‘Amr, s’est présenté au Saint Prophète. Dans leur anxiété, les Qouraychites l’avaient peut-être envoyé sans attendre le retour de Mikraz. En remarquant l’arrivée de Souhayl, le Saint Prophète a dit : « Voici Souhayl. Si Dieu le veut, maintenant l’affaire sera facile pour nous.

Les pourparlers ont duré quelque temps.

À cette occasion, lorsque les ambassadeurs des Qouraychites ont commencé à venir les uns après les autres, le Saint Prophète a estimé qu’un individu sage devrait également partir rencontrer les Qouraychites en son nom, quelqu’un qui serait en mesure de présenter le point de vue des musulmans avec sympathie et sagesse. Un certain Khirach bin Oumayyah a été choisi à cet effet : il appartenait à la tribu des Khuza’ah – la même dont était issu Boudayl bin Warqâ’, le premier ambassadeur des Qouraychites. Le Saint Prophète a accordé à Khirach un de ses propres chameaux pour accomplir sa mission. Khirach est parti voir les Qouraychites ; mais comme ils étaient aux premières étapes des négociations et que les jeunes des Qouraychites étaient extrêmement enragés, ‘Ikrimah bin Abi Jahl, un jeune fanatique des Qouraychites, a attaqué et blessé le chameau de Khirach. Selon la coutume arabe, cela signifiait qu’ils arrêtaient de force ses mouvements. De plus, ce groupe extrémiste des Qouraychites souhaitait également attaquer Khirach, mais les anciens sont intervenus et lui ont sauvé la vie. Il est ensuite retourné dans son camp.

Les Qouraychites de La Mecque ne se sont pas contentés de cela : aveuglés par leur rage, ils voulaient lancer une attaque contre le Saint Prophète Mohammad (s.a.w.) et ses compagnons et leur nuire autant que possible étant donné qu’ils étaient si proches de La Mecque et si loin de Médine. À cet effet, ils ont dépêché un groupe d’environ 40 à 50 hommes vers Houdaybiyyah ; et sous le couvert des négociations, ces individus ont reçu pour instruction de faire le tour du camp musulman et de profiter de toute occasion pour nuire aux musulmans. En fait, selon certains récits ils étaient au nombre de 80 et avaient même conspiré pour assassiner le Saint Prophète. Cependant, les musulmans sont restés vigilants par la grâce d’Allah. Le secret de cette conspiration des Qouraychites a été découvert et tous ceux concernés ont été arrêtés. Les musulmans étaient très mécontents de cette action des gens de La Mecque commise lors du mois sacré et dans la proximité du Haram (l’enceinte sacrée) en plus. Mais le Saint Prophète leur a pardonné cela et ne l’a pas permis de devenir un obstacle dans les négociations.

Le Saint Coran a également mentionné cette action du peuple de La Mecque. Il déclare :

وَهُوَ الَّذِي كَفَّ أَيْدِيَهُمْ عَنْكُمْ وَأَيْدِيَكُمْ عَنْهُمْ بِبَطْنِ مَكَّةَ مِنْ بَعْدِ أَنْ أَظْفَرَكُمْ عَلَيْهِمْ وَكَانَ اللَّهُ بِمَا تَعْمَلُونَ بَصِيرًا

Et c’est Lui Qui a retenu leurs mains de vous, et Qui a retenu vos mains d’eux, dans la vallée de la Mecque, après vous avoir accordé la victoire sur eux. Et Allah voit bien tout ce que vous faites. (48 : 25)

En tout cas, le Saint Prophète Mohammad (s.a.w.) a fait montre d’une patience et d’une détermination constante face à cette situation et a tenté d’établir la paix. On ne trouve nulle part ailleurs dans l’histoire d’efforts pareils pour préserver la paix. Il tentait de son mieux pour établir la paix.

Le Saint Prophète a vu les méfaits des Qouraychites et a également eu connaissance de la colère des habitants de La Mecque de la bouche de Khirach bin Oumayyah. Par conséquent, afin de calmer les Qouraychites et de les ramener sur le droit chemin, le Saint Prophète a formulé l’intention d’envoyer à La Mecque un personnage éminent qui était des leurs et qui appartenait à une vénérable tribu des Qouraychites.

En somme le Saint Prophète Mohammad (s.a.w.) n’a pas abandonné ses efforts en faveur de la paix. Il a pris le risque d’envoyer quelqu’un d’autre.

Par conséquent, le Saint Prophète a dit à ‘Oumar bin Al-Khattab : « Il serait préférable que vous vous rendiez à La Mecque et que vous assumiez la responsabilité d’ambassadeur au nom des musulmans. » « ‘Oumar (r.a.) a dit : « Ô Messager d’Allah ! Vous savez que le peuple de La Mecque est très hostile envers moi. En ce moment, aucun membre éminent de ma tribu et capable d’influencer le peuple de La Mecque y est présent. Je propose qu’Outhman bin ‘Affan soit choisi pour cette mission afin de garantir le succès. Sa tribu, les Banou Umayyah, est très puissante. De plus, le peuple de La Mecque n’osera pas agir méchamment contre ‘Outhman (r.a.) et il offrira plus de chances de succès. »

Le Saint Prophète, satisfait de cette proposition, a chargé ‘Outhman de se rendre à La Mecque et d’informer les Qouraychites des desseins pacifiques des musulmans et de leur intention d’accomplir la ‘Oumrah. Le Saint Prophète a également donné à ‘Outhman (r.a.) une lettre pour les chefs des Qouraychites. Dans cette missive, le Saint Prophète a exposé le but de son voyage et assuré aux Qouraychites que les musulmans avaient uniquement l’intention d’observer un culte religieux. Ils accompliraient pacifiquement la ‘Oumrah et retourneraient chez eux par la suite. Le Saint Prophète a également dit à ‘Outhman (r.a.) : « Essayez également de rencontrer les musulmans les plus faibles de La Mecque et de leur remonter le moral. Demandez-leur de montrer un peu plus de patience. Car Dieu va bientôt nous ouvrir la porte du succès. »

Outhman (r.a.) est parti pour La Mecque avec ce message, et après avoir rencontré Abou Soufyan, qui était le chef de La Mecque à l’époque ainsi qu’un proche parent, ‘Outhman (r.a.) a été présenté devant un rassemblement public. Lors de cette réunion, ‘Outhman (r.a.) a présenté une lettre envoyée par le Saint Prophète et qui a également été lue individuellement par les chefs des Qouraychites.

Malgré cela, ils s’obstinaient tous, insistant que de toute façon les musulmans ne pouvaient pas entrer à La Mecque cette année-là. Sur la persistance d’Outhman (ra), ils ont dit : « Si tu es extrêmement désireux, nous t’autoriserons à faire le Tawaf la Ka’bah à titre personnel. » ‘Outhman (r.a.) a répondu : « Comment est-ce possible que tandis qu’on empêche le Messager d’Allah d’entrer à La Mecque, je puisse faire le Tawaf de la Ka’bah ? » Mais les Qouraychites sont restés inflexibles. Découragé, ‘Outhman (r.a.) s’est préparé finalement à revenir.

Alors, les méchants de La Mecque, ont détenu ‘Outhman (r.a.) et ses compagnons avec l’idée qu’ils pourraient ainsi s’assurer des conditions plus avantageuses pour eux-mêmes dans les négociations. C’est ainsi que la rumeur s’est répandue parmi les musulmans que le peuple de La Mecque avait martyrisé ‘Outhman (r.a.).

Le Saint Prophète Mohammad (s.a.w.) fut très attristé par cette nouvelle. Il demanda qu’on lui prêtât l’allégeance de Ridwan.

Lorsque cette nouvelle parvint à Houdaybiyyah, les musulmans étaient furieux, car ‘Outhman (r.a.) était le gendre du Saint Prophète et parmi ses plus vénérables compagnons. Il était parti à La Mecque en tant qu’ambassadeur de l’islam. De plus, on était au cours du mois sacré et la Mecque elle-même était [supposée être] un sanctuaire. Le Saint Prophète fit immédiatement une annonce et rassembla ses compagnons sous un acacia. Lorsque les compagnons se furent rassemblés, le Saint Prophète mentionna cette nouvelle et déclara : « Si cette nouvelle est vraie, alors par Dieu, nous ne quitterons pas cet endroit jusqu’à ce nous vengions ‘Outhman ! »

Le Saint Prophète dit à ses compagnons : « Venez et placez votre main sur ma main (en accord aux serments d’allégeance en islam) et prêtez serment qu’aucun de vous montrera son dos, et sacrifiera sa vie si nécessaire, mais n’abandonnera pas son poste. »

À cette annonce, les compagnons se sont précipités, se bousculant les uns les autres. Chacune de ces 1400 à 1500 personnes (qui représentait tout le capital des musulmans), s’est vendue, par loyauté, sur la main de leur maître bien-aimé. Lors de la Bai’at, le Saint Prophète plaça sa main gauche sur sa droite et dit : « Ceci est la main d’Outhman, car s’il était ici, il ne se serait pas privé de cette sainte alliance. Mais en ce moment, il est engagé dans l’œuvre d’Allah et de Son Messager. » C’est ainsi que cette scène radieuse est arrivée à sa conclusion.

Ce serment d’allégeance est connu sous le nom de Bai’at al-Ridwan dans l’histoire de l’islam : c’est-à-dire c’était le serment au cours duquel les musulmans ont acquis la récompense du plaisir éternel de Dieu. Le Saint Coran en fait une mention spéciale en ces termes :

لَقَدْ رَضِيَ اللَّهُ عَنِ الْمُؤْمِنِينَ إِذْ يُبَايِعُونَكَ تَحْتَ الشَّجَرَةِ فَعَلِمَ مَا فِي قُلُوبِهِمْ فَأَنْزَلَ السَّكِينَةَ عَلَيْهِمْ وَأَثَابَهُمْ فَتْحًا قَرِيبًا

« Assurément, Allah fut très content des croyants, lorsqu’ils te prêtaient serment d’allégeance sous l’Arbre, et Il savait ce qui était dans leur cœur, et Il a fait descendre la tranquillité sur eux, et Il les a récompensés par une victoire proche. » (48 : 19)

Les compagnons se référaient également à cette Bai’at avec beaucoup de fierté et d’amour. Beaucoup d’entre eux disaient souvent à ceux qui sont venus plus tard : « Vous considérez la conquête de La Mecque comme la victoire. Mais nous considérons la Bai’at al-Ridwan comme la victoire réelle. »

Il n’y a aucun doute que ce serment d’allégeance était une magnifique victoire : non seulement ouvrait-il la porte à de futures victoires mais aussi parce que l’esprit de sacrifice dans l’islam, qui était le point central de la religion de Mohammad, se manifesta de la manière la plus magnifique lors de cette occasion. En outre, ces fidèles de l’islam ont montré par leurs actions qu’ils étaient prêts à offrir leur vie et leur mort dans tous les domaines pour le bien de leur Messager et de la vérité qu’il avait apportée. C’est pourquoi, en se référant à la Bai’at al-Ridwan, les honorables compagnons disaient : « Cette Bai’at était un serment de mort. » En d’autres termes, chaque musulman faisait le serment qu’il sacrifierait sa vie pour l’islam et sa gloire et ne reculerait pas. De plus, un autre de ses traits saillants était que ce serment n’était pas simplement une déclaration née d’émotions temporaires. Bien au contraire, c’était un cri du cœur derrière lequel la pleine puissance des musulmans était réunie sur un seul point.

Lorsque les Qouraychites ont reçu des nouvelles de ce serment, ils ont pris peur. Non seulement ont-ils libéré ‘Outhman (r.a.) et ses compagnons, mais ils ont également demandé à leurs émissaires de conclure, coûte que coûte, un accord avec les musulmans. Cependant, la condition devait être garantie : au lieu de cette année, les musulmans pourraient accomplir la ‘Oumrah l’année suivante. Dans tous les cas, ils devaient de rentrer chez eux immédiatement.

D’autre part, le Saint Prophète s’était déjà engagé à ne rien faire pour déshonorer les mois sacrés et le sanctuaire de la Maison d’Allah. De plus, Allah lui avait donné la bonne nouvelle que les négociations avec les Qouraychites seraient l’avant-coureur des succès à venir. De ce fait, cette atmosphère était plus propice aux négociations entre les deux parties. C’est dans ce climat que Souhayl bin ‘Amr est venu voir le Saint Prophète. En le voyant, celui-ci a déclaré : « Maintenant la tâche sera plus facile. »

Les pourparlers pour la trêve ont débuté.

Quand Souhayl Bin ‘Amr s’est présenté au Saint Prophète Mohammad (s.a.w.), celui-ci a déclaré : « Voici Souhayl ! Si Allah le souhaite, l’affaire sera facile. »

En tout cas, Souhayl s’est présenté et en arrivant a déclaré : « Venez ! Oublions ce long différend ! Nous sommes prêts à conclure un accord. » Le Saint Prophète a déclaré : « Nous aussi. » Sur ce, il a convoqué son secrétaire, ‘Ali. Les conditions de ce traité étaient les suivants :

  1. Le Saint Prophète et ses compagnons retourneront à Médine cette année-là.
  2. L’année prochaine, ils seront autorisés à entrer à La Mecque et à accomplir les rites de la ‘Oumrah, mais à l’exception d’épées gainées, ils ne seront pas autorisés à apporter des armes. De plus, ils ne resteront pas à La Mecque plus de 3 jours.
  3. Si un homme de La Mecque se rend à Médine, même s’il est musulman, le Saint Prophète ne doit pas lui accorder la protection à Médine et doit le renvoyer. Si toutefois un musulman quitte Médine et arrive à La Mecque, il ne sera pas renvoyé. Dans un autre récit, il est mentionné que si un homme de La Mecque vient à Médine sans la permission de son Wali ou protecteur, il devra être retourné.
  4. Parmi les tribus d’Arabie, celle qui souhaite s’allier avec les musulmans pourra le faire et celle souhaitant s’allier avec le peuple de La Mecque sera libre de le faire.
  5. Pour le moment, ce traité durera 10 ans ; et au cours de cette période, la guerre sera suspendue entre les Qouraychites et les musulmans.

Deux exemplaires de cet accord ont été transcrits ; et comme témoins, de nombreuses personnes estimées y ont apposé leur signature. De parmi les musulmans il y avait Abou Bakr, ‘Oumar, ‘Outhman (qui était revenu de La Mecque après avoir été relâché par les mécréants), ‘Abdour-Rahman Bin ‘Auf, Sa’d bin Abi Waqqas et Abou ‘Oubaydah. Souhayl bin ‘Amr a pris une copie de l’accord et est retourné à La Mecque, tandis que l’autre copie est restée chez le Saint Prophète.

Hazrat Mouslih Maw’oud (r.a) a décrit cet incident en ses propres mots. Il déclare : « Certaines personnes des environs ont insisté auprès des habitants de La Mecque que les musulmans sont venus uniquement pour accomplir le Tawaf. Pourquoi les arrêtez-vous ? Mais les habitants de La Mecque ont persisté. Les tribus des alentours ont dit au peuple de La Mecque : « Votre réaction démontre que vous n’aspirez pas à la paix mais au mal. Nous ne sommes pas prêts à vous suivre. »

C’est un nouveau point que Hazrat Moulish Maw’oud a présenté notamment que les gens de La Mecque étaient sous la pression des tribus environnantes : ils ont pris peur et ont accepté d’essayer de parvenir à un compromis avec les musulmans. Lorsque la nouvelle parvint au Saint Prophète, il envoya ‘Outhman, qui devint plus tard son troisième calife, pour parler aux gens de La Mecque. Quand ‘Outhman arriva à La Mecque, étant donné ses relations très étroites à La Mecque, ses proches se rassemblèrent autour de lui et lui dirent de faire le Tawaf mais que Mohammad (que la paix soit sur lui) devait venir le faire quant à lui l’année prochaine. Mais ‘Outhman déclara qu’il ne pouvait pas faire le Tawaf sans son maître. Les pourparlers avec les gens de La Mecque se rallongèrent. Certains individus de La Mecque ont malicieusement répandu la nouvelle qu’Outhman avait été tué ; et la nouvelle atteignit le Messager d’Allah (paix et bénédictions d’Allah soient sur lui). Il rassembla les compagnons et déclara que la vie de l’ambassadeur était sacrée dans chaque nation.

« Vous avez entendu dire qu’Outhman a été tué par le peuple de Makkah. Si cette nouvelle s’avère exacte, nous entrerons de force à La Mecque. » C’est-à-dire que notre première intention était d’entrer pacifiquement dans la ville sainte. Mais les circonstances changent, et nous ne serons pas liés par cette intention. Ceux qui sont prêts à promettre que si nous devons avancer, nous reviendrons vainqueurs ou serons tués un par un, doivent m’en faire le serment. » Il venait de faire cette annonce quand les quinze cents pèlerins qui l’avaient accompagné se sont soudainement transformés en quinze cents soldats et, se bousculant les uns les autres, ils ont tenté de jurer allégeance au Messager d’Allah l’un avant l’autre. Cette allégeance est d’une grande importance dans toute l’histoire islamique et est appelé « l’Alliance de l’Arbre » parce qu’au moment où cette allégeance a été prise, le Saint Prophète (saw) était assis sous un arbre. Tant que le dernier homme à adhérer à cet engagement était vivant au monde, il le mentionnait fièrement, car pas un seul des quinze cents hommes n’avait hésité à promettre que si l’ennemi avait tué l’ambassadeur musulman aujourd’hui, soit ils allaient conquérir La Mecque avant la soirée soit ils seraient tués sur le champ de bataille. Mais les musulmans venaient tout juste de terminer leur serment d’allégeance lorsque ‘Outhman est revenu et a déclaré que le peuple de La Mecque ne les autorisaient pas à accomplir la ‘Oumrah cette année-là mais étaient prêts à l’autoriser l’année prochaine ; et qu’ils avaient nommé un représentant pour négocier une trêve. Peu de temps après l’arrivée d’Outhman, un noble de La Mecque nommé Souhayl s’est présenté pour signer un traité qui a été consigné par écrit.

Je mentionnerai d’autres faits à propos d’Outhman à l’avenir, Incha Allah.

J’attire de nouveau votre l’attention sur les prières : priez surtout pour la situation au Pakistan. Même entre les quatre murs des maisons et dans leurs lieux privés, les ahmadis ne sont plus en sécurité.

Les policiers interviennent là où les mollahs leur demandent de le faire. Certains braves policiers disent : « Nous sympathisons avec vous. Mais que pouvons-nous faire ? Nous sommes tellement sous pression que nous devons obéir à nos officiers. »

Qu’Allah Tout-Puissant nous protège de ces officiers de mauvaise nature, qu’Il en protège le pays et accorde à chaque ahmadi la possibilité de vivre librement et en toute sécurité dans sa patrie.

Continuez à prier. Si ces prières ne cessent pas, nous verrons bientôt que la fin réservée à ces opposants sera une terrible leçon, si Dieu le veut.

Qu’Allah nous accorde la possibilité de prier et qu’Il exauce nos supplications.


(Le site www.islam-ahmadiyya.org prend l’entière responsabilité de la publication du texte de ce sermon)

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