Sermons 2021

Outhman Bin Affan, Calife de l’Islam

Dans son sermon du 05 février 2021, Sa Sainteté le Calife a présenté d'autres récits sur Outhman Bin Affan, le troisième Calife de l'Islam.

Sermon du vendredi 05 février 2021, prononcé par Sa Sainteté le Calife, Hadrat Mirza Masroor Ahmad, à la mosquée Moubarak, à Islamabad, Tilford au Royaume-Uni. Après le Tashahoud, le Ta’awudh et la Sourate Al-Fatiha, Sa Sainteté le Calife a déclaré :

J’évoquais [dans mes précédents sermons] ‘Outhman (r.a.) ainsi que les Ghazwât (expéditions) [le concernant]. La Ghazwa appelée Dhat al-Riqa a eu lieu dans le Nejd contre les Banou Tha’labah et les Banou Maharib, [branche] des Banou Ghatafan : le Saint Prophète Mohammad (s.a.w.) était accompagné (selon le récit) de 400 ou 700 compagnons lors de cette attaque. ‘Outhman avait été nommé l’Emir de Médine durant cette expédition. Selon un autre récit, ce fut Abou Dharr al-Ghaffari qui avait été nommé Emir. Le Saint Prophète Mohammad (s.a.w.) est arrivé dans le lieu dit Nakdh dans le Nejd : on le nomme aussi Dhat al-Riqa. Là-bas, une grande armée était prête à affronter le Saint Prophète Mohammad (s.a.w.). Les deux groupes belligérants se sont fait face, mais il n’y a pas eu de combat, en raison de la peur qu’ils s’inspiraient. Ce fut lors de ce conflit que les musulmans avaient accompli pour la première fois la Salat al-Khawf. On dit que cette bataille est appelée Dhat al-Riqa parce que les compagnons avaient rapiécé leurs drapeaux. On dit aussi qu’il y avait dans la région un arbre ou une montagne nommée Dhat al-Riqa. Selon un récit d’Al-Boukhari, Abou Moussa al-Ach’ari relate : « Nous avions participé dans une expédition en compagnie du Saint Prophète Mohammad (s.a.w.). Nous étions six et utilisions à tour de rôle le chameau que nous avions en commun. Nos pieds s’étaient fendus. »

Il n’y avait pas que six personnes lors de cette expédition : il s’agissait de six [compagnons de route] qui utilisaient le même chameau.

Il déclare : « Mes deux pieds s’étaient fendus et j’avais en sus de cela perdu mes ongles. Nous enveloppions nos pieds dans des morceaux de nos vêtements : c’est pour cette raison que cette expédition a été nommée Ghazwat Dhat al-Riqa, c’est-à-dire la bataille des lambeaux.

Il y a une note que j’aimerais présenter ici. Selon les recueils de l’histoire la Ghazwat Dhat al-Riqa a eu lieu en l’an 4 de l’Hégire. Selon l’Imam Al-Boukhari, cette expédition a eu lieu après la bataille de Khaybar, car Abou Mousa al-Ach’ari, qui y avait participé, avait embrassé l’islam après la bataille de Khaybar. C’est pour cette raison qu’il est plus plausible de placer la Ghazwat Dhat al-Riqa en l’an sept de l’Hégire.

La conquête de La Mecque a eu lieu en l’an huit de l’Hégire : la Sounan al-Nisa’i évoque en détail ceux que le Saint Prophète Mohammad (s.a.w.) avait condamnés à mort après la conquête de la ville Sainte.

Le père de Mous’ab Bin Sa’d relate : « Le jour de la conquête de La Mecque, le Saint Prophète Mohammad (s.a.w.) a condamné à mort quatre hommes et deux femmes uniquement ; et il avait accordé la protection à tous les autres mécréants.

Il a déclaré : « Tuez ces quatre-là même si vous les trouvez en train de s’agripper aux couvertures de la Ka’bah. » Les quatre condamnés étaient : ‘Ikrimah bin Abi Jahl, ‘Abdoullah bin Khatal, Miqyas bin Soubabah et ‘Abdoullah bin Sa’d bin Abi As-Sarh. ‘Abdoullah bin Khatal a été attrapé alors qu’il s’accrochait aux couvertures de Ka’bah. Sa’id bin Hourayth et ‘Ammar bin Yasir se sont précipités vers lui, mais Sa’id a avancé et l’a tué. Miqyas bin Soubabah a été appréhendé et tué dans le marché. ‘Ikrimah a voyagé par mer et il a été pris dans une tempête. L’équipage du navire a dit : « Tournez-vous sincèrement vers Allah, car vos (faux) dieux ne peuvent pas vous aider dans cette situation. » ‘Ikrimah a déclaré : « Par Allah, seule la sincérité envers Allah me sauvera en mer comme sur terre. Ô Allah, je Te promets que si Tu me sauves de cette tempête, j’irai vers Mohammad (s.a.w.) et je placerai ma main dans la sienne, et je suis sûr que je le trouverai indulgent et généreux. »

Il a pu rentrer et a accepté l’islam. »

Selon le récit le plus connu à ce propos, sa femme l’avait rattrapé avant qu’il ne prît le bateau, l’avait convaincu et ramené. J’en ferai mention plus loin. En tout cas, il s’agit d’un récit de la Sounan al-Nisa’i.

‘Abdoullah bin Sa’d bin Abi Sarh s’est caché dans la maison de ‘Outhman bin ‘Affan, et quand le Messager d’Allah (s.a.w.) a invité les gens à lui prêter son serment d’allégeance, ‘Outhman l’a amené et l’a mis devant le Prophète (s.a.w.). ‘Outhman a déclaré : « Ô Messager d’Allah ! Acceptez l’allégeance d’Abdoullah. » Le Saint Prophète Mohammad (s.a.w.) releva la tête et le regarda trois fois, refusant son allégeance à chaque fois. Puis il l’accepta. Se tournant vers ses compagnons il déclara : « N’y avait-il pas parmi vous un homme sensé qui se lèverait pour tuer celui dont j’avais refusé l’allégeance ? » Les compagnons ont déclaré : « Nous ne savions pas, ô Messager d’Allah, ce qu’il y avait dans votre cœur. Pourquoi ne pas avoir fait un geste des yeux ? » Le Saint Prophète Mohammad (s.a.w.) a répondu : « Il ne convient pas à un prophète d’avoir les yeux trompeurs. »

Ce récit est aussi présent dans le Sounan d’Abou Dawoud : mais il existe aussi un autre récit du Sounan Abou Dawoud, mais sans aucune mention des dernières phrases, notamment ayant trait au fait de le tuer. Ibn ‘Abbas y relate qu’Abdoullah bin Sa’d bin Abi Sarh était le scribe du Saint Prophète Mohammad (s.a.w.). Il a été induit en erreur par Satan et il est parti se joindre aux mécréants. Le jour de la conquête de La Mecque, le Saint Prophète Mohammad (s.a.w.) a ordonné son assassinat. ‘Outhman bin ‘Affan a pris l’initiative de le protéger et le Saint Prophète Mohammad (s.a.w.) lui a alors accordé sa protection.

Il existe aussi une explication sur la raison pour laquelle il avait été condamné à mort et pourquoi il n’a finalement pas été tué. Dans ce hadith, l’Envoyé d’Allah (s.a.w) aurait dit à ses compagnons : « Pourquoi ne l’avez-vous pas tué, étant donné que je ne voulais pas accepter son allégeance ? »

Cette déclaration est douteuse. Si le Saint Prophète Mohammad (s.a.w.) ne souhaitait pas accepter son allégeance et voulait s’en tenir à sa décision de le tuer, il aurait pu ordonner qu’il fût tué. Il était le vainqueur, le chef de l’État ; et de surcroît, la condamnation à mort était fondée sur la justice. Il est donc possible que ce narrateur ait inclus sa propre opinion. De plus, cette narration n’existe pas chez Al-Boukhari et Mouslim ; et un récit du même sujet est mentionné dans Abou Dawoud sur l’autorité d’Ibn ‘Abbas. Là-bas, on ne trouve aucune mention d’assassinat.

En interprétant le verset 15 de la sourate Al-Mou’minoun, Hazrat Mousleh Maw’oud explique ce qui suit : « Un événement historique est associé à ce verset et il me semble nécessaire de le relater ici. L’Envoyé d’Allah (s.a.w) avait un scribe qui consignait les révélations qu’il recevait : il s’appelait ‘Abdoullah bin Abi Sarh. Chaque fois que l’Envoyé d’Allah (s.a.w) recevait une révélation, il l’appelait et lui demandait de la consigner. Un jour, il était en train de lui réciter ces versets.

Lorsqu’il est arrivé sur le verset :

ثُمَّ أَنْشَأْنَاهُ خَلْقًا آَخَرَ

« puis Nous l’avons développé en une autre création… »

Le scribe s’est exclamé spontanément :

فَتَبَارَكَ اللَّهُ أَحْسَنُ الْخَالِقِينَ

« Aussi, Béni est Allāh, le Meilleur des Créateurs ! »

L’Envoyé d’Allah a déclaré : « Ceci est [précisément] la révélation. Consigne-la. » Ce malheureux ne s’est pas rendu compte que cette déclaration est tout naturellement la conclusion de la suite des versets précédents. Il croyait que cette parole était sortie de sa bouche et que le Saint Prophète Mohammad (s.a.w.) en avait fait une révélation divine. De ce fait, cela lui a paru fort probable que l’Envoyé d’Allah (s.a.w) soit en train de fabriquer le Coran de toutes pièces. Le scribe est ainsi devenu un apostat et s’en est allé à La Mecque. ‘Abdoullah bin Abi Sarh était l’un de ceux que l’Envoyé d’Allah (s.a.w) avait condamné à mort à l’occasion de la conquête de La Mecque. ‘Outhman lui avait accordé refuge et l’apostat s’est caché chez lui pendant trois jours.

Un jour, que l’Envoyé d’Allah (s.a.w) acceptait l’allégeance du peuple de La Mecque, ‘Outhman lui a présenté ‘Abdoullah bin Abi Sarh et lui a demandé d’accepter son allégeance. L’Envoyé d’Allah (s.a.w) a d’abord hésité un moment, puis il a accepté son d’allégeance. C’est ainsi qu’il a embrassé l’islam de nouveau.

La Sounan Al-Nisa’i relate l’incident de la conversion d’Ikrimah bin Abi Jahl à l’islam. Les détails de sa conversion à l’islam sont décrits dans les livres de Sirah, comme je l’ai mentionné plus tôt, avec quelques différences. À l’occasion de la conquête de la Mecque, le Saint Prophète Mohammad (s.a.w.) l’avait condamné à mort. ‘Ikrimah et son père tourmentaient le Saint Prophète (sws) et il était très hostile envers les musulmans. Lorsqu’il a appris que l’Envoyé d’Allah (s.a.w) l’avait condamné à mort, il s’est enfui vers le Yémen et sa femme l’a poursuivi après sa conversion à l’islam. Elle a trouvé ‘Ikrimah sur la côte : il était sur le point de monter à bord du bateau. Selon une source, elle a trouvé ‘Ikrimah alors qu’il était déjà dans le bateau. Elle l’a retenu en disant : « Ô fils de mon cousin, je viens à toi de la part de celui qui est le plus respectueux des liens, le plus vertueux et le plus bienveillant des hommes. Ne mets pas ta vie en danger, parce que j’ai déjà obtenu la garantie de ta protection. »

Sur ce, ‘Ikrimah est retourné avec sa femme et s’est converti à l’islam. Il est devenu un fervent musulman.

Quand ‘Ikrimah s’est présenté au Saint Prophète Mohammad (s.a.w.) et a déclaré : « O Muhammad (s.a.w.) ! Ma femme m’a informé que vous avez garanti ma sécurité. » Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a répondu : « C’est vrai. Tu es en sécurité. » ‘Ikrimah a répondu : « Je témoigne qu’il n’y a personne digne d’adoration sauf Allah, Il est Unique, Il n’a pas de partenaire. Et vous êtes Son serviteur et Son Messager. » Il a ensuite baissé sa tête par honte. Le Saint Prophète Mohammad (s.a.w.) lui a dit : « Ô ‘Ikrimah, je suis prêt à t’offrir tout ce dont tu me demanderas. Si j’en possède les moyens, je te l’offrirai. » ‘Ikrimah a demandé : « Implorez pour moi le pardon pour chaque acte hostile que j’ai commis à votre encontre. » Alors, l’Envoyé d’Allah (s.a.w.) a prié : « Ô Allah, pardonne-lui toute l’inimitié qu’il a exprimée à mon égard et chaque mauvaise action qu’il a commise. » Sur ce, l’Envoyé d’Allah (s.a.w.) s’est levé avec joie et a étendu son manteau sur lui en disant : « Bienvenue à celui qui est venu à nous en état de croyance et en tant qu’émigrant. »

‘Ikrimah a fait partie plus tard des grands compagnons. La conversion d’Ikrimah a également accompli la prophétie du Saint Prophète Mohammad (s.a.w.) : il avait dit à ses compagnons qu’il avait vu dans un rêve qu’il était au paradis. Il y a vu une grappe de raisins qu’il a beaucoup appréciée. L’Envoyé d’Allah (s.a.w.) a demandé à qui elle était destinée. On lui a répondu qu’elle était pour Abou Jahl. Le Saint Prophète Mohammad (s.a.w.) en a été bouleversé et a dit : « Personne n’entre au Paradis sauf les croyants ! Comment donc cette grappe peut-elle être destinée à Abou Jahl ? »

Or, lorsque ‘Ikrimah bin Abi Jahl a accepté l’islam, il en a été satisfait. Cette grappe selon son interprétation signifiait ‘Ikrimah.

La bataille de Tabouk, qui a eu lieu au cours du mois de Rajab en l’an 9 de l’Hégire. Cette bataille est également connue sous le nom de Jaych al-‘Ousrah, c’est-à-dire l’armée en difficulté.

‘Outhman a offert une grande aide financière pour soutenir cette expédition. L’on relate que la bataille de Tabouk est aussi connue comme la Jaych al-‘Ousrah, c’est-à-dire l’armée en difficulté. Le Saint Prophète Mohammad (s.a.w.) a fait un appel de fonds pour financer cette expédition. ‘Outhman a présenté sa caravane de 100 chameaux, qu’il avait préparée pour le commerce avec la Syrie, avec leurs selles et harnachements. Lorsque l’Envoyé d’Allah (s.a.w.) a fait un nouvel appel pour les besoins de l’expédition, ‘Outhman a offert cent chameaux supplémentaires avec leurs selles. Quand le Saint Prophète Mohammad (s.a.w.) a fait un nouvel appel, pour la troisième fois, ‘Outhman a offert une centaine de chameaux supplémentaires avec leurs selles. Quand l’Envoyé d’Allah (s.a.w.) est descendu de la chaire, il a déclaré : « Après cela, ‘Outhman pourra faire ce qu’il souhaite, il n’aura aucun compte à rendre pour ses actions. » En outre, ‘Outhman a offert deux cents mesures d’or au Saint Prophète.

Selon un autre récit, ‘Outhman a mis mille dinars dans le giron de l’Envoyé d’Allah (s.a.w). L’Envoyé d’Allah (s.a.w.) a retourné les dinars et a déclaré à deux reprises : « Quoi que ‘Outhman puisse faire après ce jour, aucun mal ne le touchera. » Selon un autre récit, ‘Outhman (r.a.) a offert dix mille dinars à cette occasion et le Saint Prophète (saw) a prié en ces termes en sa faveur : « O ‘Outhman, qu’Allah t’accorde Son pardon pour ce que tu as accompli dans le secret et ouvertement et ce jusqu’au Jour de la Résurrection. Tu ne dois pas t’inquiéter pour tout ce que tu pourras faire après ceci. »

Selon un récit, il aurait offert mille chameaux et soixante-dix chevaux pour cette expédition. Selon un récit, l’Envoyé d’Allah (s.a.w.) a dit à ‘Outhman à cette occasion : « Ô ‘Outhman ! Qu’Allah te pardonne tout ce que tu as accompli dans le secret et ce que tu as fait ouvertement et ce jusqu’au Jour de la Résurrection. »

C’est-à-dire qu’Allah ne demandera aucun compte de ce qu’il fera après cet acte.

Selon un autre récit, l’Envoyé d’Allah (s.a.w.) a prié pour en faveur d’Outhman en ces termes : « O Allah, soit satisfait d’Outhman, car je suis satisfait de lui. »

Hazrat Mouslih Maw’oud (r.a.) déclare que les compagnons vendaient parfois leurs biens pour financer ces batailles. Parfois, ils vendaient leur propriété et dépensaient sur autrui. Une fois, Saint Prophète Mohammad (s.a.w.) est sorti de chez lui et a déclaré : « Notre armée doit accomplir telle ou telle expédition, mais les croyants ne disposent de rien. L’un des vôtres souhaite-t-il mériter quelque récompense ? » ‘Outhman (r.a.) s’est levé en entendant ces paroles et il a sorti son argent et l’a présenté au service du Saint Prophète (s.a.w.) pour les dépenses des musulmans.

L’Envoyé d’Allah (s.a.w) de déclarer : « ‘Outhman s’est acheté le paradis. » De même, un puits avait été mis en vente alors que les musulmans souffraient atrocement du manque d’eau durant ces jours. Le Saint Prophète Mohammad (s.a.w.) a déclaré : « L’un des vôtres souhaite-t-il être récompensé ? » ‘Outhman (r.a.) a déclaré : « Ô Messager d’Allah ! Je suis présent. » Il a acheté ce puits et l’a offert aux musulmans. L’Envoyé d’Allah (s.a.w.) a déclaré : « ‘Outhman s’est acheté le paradis. » De même, à une autre occasion, le Saint Prophète (sws) a prononcé les mêmes paroles à l’endroit d’Outhman (r.a.). À trois reprises, le Saint Prophète (s.a.w.) a déclaré à propos d’Outhman (r.a.) qu’il s’était acheté le paradis.

Hazrat Mouslih Maw’oud déclare que le Saint Prophète (que la paix soit sur lui) a répété à plusieurs reprises à propos d’Outhman (r.a.) (qu’Allah soit satisfait de lui) qu’il s’est acheté le paradis ; et aussi qu’il mérite le paradis. À l’occasion du traité de Houdaybiyyah, le Saint Prophète Mohammad (s.a.w.) avait accepté de nouveau le serment d’allégeance des musulmans. Or, ‘Outhman n’était pas présent en cette occasion ; mais le Saint Prophète Mohammad (s.a.w.) avait placé une de ses mains sur l’autre et a déclaré : « Ceci est la main d’Outhman. Je place la mienne de sa part. » Ainsi, il a qualifié sa main comme celle d’Outhman (r.a.). À une autre occasion, il a déclaré : « Ô ‘Outhman ! Allah te fera porter une chemise. Les hypocrites tenteront de te l’enlever. Mais tu ne dois pas l’enlever. » Ici, Mohammad a conseillé à ‘Outhman (r.a.) de ne pas enlever cette chemise et a dit que quiconque lui demandera de l’enlever sera un hypocrite. Il est clair que ces gens étaient des hypocrites parce que l’Envoyé d’Allah (s.a.w) avait déjà prophétisé à leur propos.

Le troisième Calife [de la communauté Ahmadiyya] a mentionné le sacrifice d’Outhman (r.a.) en disant : « Il fallait financer une bataille. Le Saint Prophète Mohammad (s.a.w.) a fait une requête de fonds et a encouragé ses compagnons à consentir à des sacrifices financiers. Abou Bakr al-Siddiq (qu’Allah l’agrée) a apporté tous ses biens. ‘Oumar (r.a.) est venu avec la moitié de sa fortune. ‘Outhman (r.a.) a quant à lui déclaré : « Je suis prêt à supporter le coût total des frais de dix mille compagnons. » De plus, il a offert mille chameaux et soixante-dix chevaux. »

Quel était le rôle d’Outhman à l’époque d’Abou Bakr et quel était son statut ? Quel était son statut aux yeux d’Abou Bakr ? Durant le califat d’Abou Bakr, ‘Outhman était l’un des compagnons et membres de la choura que [le Calife consultait] sur les questions les plus importantes. Lorsqu’Abou Bakr a combattu l’apostasie et y a mis fin, il a décidé de s’attaquer à Rome et d’envoyer des moujâhidin dans différentes directions. Il a demandé l’avis des gens à cet égard. Certains compagnons ont donné leur avis et Abou Bakr a demandé des conseils supplémentaires, auxquels ‘Outhman a répondu : « Vous êtes compatissant envers les adeptes de cette religion et vous souhaitez leur bien. Soyez déterminés à suivre la décision que vous considérez utile pour la population car on ne peut pas entretenir des doutes à votre sujet. »

Talha, Al-Zoubayr, Sa’d, Abou ‘Oubaydah, Sa’id bin Zayd et les Mouhajirin et Ansar présents à cette réunion ont déclaré qu’Outhman avait dit la vérité. « Nous ne nous opposerons à aucune de vos décisions et nous ne porterons aucune accusation contre votre personne. »

Ensuite, ‘Ali a pris la parole. Puis, Abou Bakr s’est mis debout dans l’assemblée : il a mentionné le nom de d’Allah et l’a loué comme Il le mérite. Il a envoyé des bénédictions sur le Saint Prophète (paix et bénédictions d’Allah soient sur lui). Ensuite il a déclaré : « Ô Gens ! Allah vous a accordé Ses faveurs en vous octroyant l’islam et Il vous a honoré à travers le jihad. Il vous a accordé la supériorité sur les autres par l’entremise de cette religion, en lui accordant la supériorité sur tout autre culte. Ô serviteurs d’Allah, préparez les troupes pour combattre les Romains en Syrie. » Abou Bakr (ra) avait consulté ses compagnons pour leur demander qui envoyer au Bahreïn en tant que gouverneur après Aban bin Sa’id. ‘Outhman bin ‘Affan a répondu : « Envoyez l’homme qui a été désigné gouverneur de Bahreïn par le Saint Prophète (sa), qui a été à l’origine de leur acceptation de l’islam et de leur obéissance, et qui a une bonne connaissance des habitants et de la région. Il s’agit d’Ala Bin Al-Hadhrami. »

Abou Bakr (ra) était ainsi d’accord pour envoyer Ala Bin Al-Hadhrami à Bahreïn.

Ibn Abbas (ra) a rapporté que la sécheresse avait sévi à une époque au cours du Califat d’Abou Bakr (ra). Les gens se sont rendus auprès d’Abou Bakr (ra) et lui ont dit que la pluie ne tombe plus du ciel, rien ne pousse de la terre et les gens sont extrêmement inquiets. Abou Bakr (ra) a déclaré : « Vous pouvez repartir, et faites preuve de patience : d’ici ce soir, Allah le Très Haut éloignera toutes vos inquiétudes. » Entre-temps, la caravane marchande d’Outhman (ra) qui se composait de cent chameaux portant du blé et d’autres denrées, est arrivée à Médine en provenance de la Syrie. En apprenant cette nouvelle, les gens se sont rendus devant la demeure d’Outhman (ra), et ont frappé à sa porte. ‘Outhman (ra) est sorti à leur rencontre et leur a demandé ce qu’ils souhaitaient. Ils ont répondu : « Comme vous le savez, nous sommes dans une période de sécheresse, la pluie ne tombe pas du ciel, et rien ne pousse des terres. Les gens sont extrêmement inquiets. Nous avons appris que vous avez des céréales, vendez-les-nous afin que nous puissions les distribuer aux pauvres et aux nécessiteux. » ‘Outhman (ra) a répondu : « Très bien, entrez pour la transaction. » Les commerçants sont entrés chez lui, et ont vu les céréales qu’il avait. Il a demandé aux commerçants : « Quelle marge de profit me paierez-vous par rapport au prix d’achat en Syrie ? » Parmi ces gens, certains voulaient en distribuer et d’autres étaient des commerçants. Ils ont répondu : « Nous te donnerons 12 dirhams pour 10 dirhams d’achat. » ‘Outhman (ra) a répondu : « On me propose une marge plus élevée. » Les gens ont répondu : « Nous te donnerons donc 15 dirhams pour 10 dirhams d’achat. » ‘Outhman (ra) a répondu : « On me propose une marge encore plus élevée. » Les commerçants ont répondu : « Ô Abou Amro ! Hormis nous, il n’y pas d’autres commerçants à Médine, qui vous propose donc une marge plus élevée ? » ‘Outhman (ra) a répondu : « Allah le Très Haut me propose 10 dirhams pour chaque dirham d’achat. Une marge d’un facteur de 10. Pouvez-vous m’offrir plus que cela ? » Ils ont répondu qu’ils ne pouvaient pas le faire. Sur ce ‘Outhman (ra) a répondu : « En prenant Allah comme témoin, je présente en aumône ces céréales pour les nécessiteux parmi les musulmans. Je n’en prendrai aucun prix. »

Ibn ‘Abbas (ra) a déclaré : « Le soir même où les céréales ont été distribuées en aumône, j’ai vu le Saint Prophète (sa) en rêve. Il était sur un cheval non-arabe énorme. Il portait des vêtements et chaussures illuminés, et tenait une canne qui émettait une lumière. Il était pressé. Je lui ai dit : « Ô Messager d’Allah, je désire ardemment converser avec vous, pourquoi êtes-vous si pressé ? » Le Saint Prophète (sa) a déclaré : « Ô Ibn Abbas (ra) ! ‘Outhman a fait une aumône qui a été acceptée par Allah le Très Haut. Il a organisé une fête pour lui au Paradis, et nous y avons été conviés. »

Je vais présenter des récits qui montrent le rôle, la place et le statut dont jouissait ‘Outhman (ra) à l’époque d’Oumar (ra). Lorsque ‘Oumar (ra) a été élu Calife, il a consulté les grands compagnons au sujet de sa rémunération à partir du Bayt al-Mâl. ‘Outhman (ra) a déclaré : « Mangez-en et nourrissez-en. » C.-à-d., comblez vos besoins ainsi que ceux des autres. Il n’est pas nécessaire d’établir un montant fixe. Lorsque les victoires se sont répandues, et qu’il y avait une abondance de biens, ‘Oumar (ra) avait réuni certains compagnons afin de les consulter au sujet de la gestion de cette richesse. ‘Outhman (ra) a déclaré : « Il y a assez de richesses pour le peuple. Si un registre n’est pas tenu afin de savoir qui a reçu quoi et qui n’a encore rien reçu, je crains que la situation se compliquera. Les gens risquent de prendre une double part. La distribution doit être organisée, et un registre tenu. » ‘Oumar avait accepté de suivre le conseil d’Outhman (ra). Un recensement a donc été accompli et le nom des gens a été inscrit dans des registres. Sur la base de ce registre, les gens ont commencé à recevoir régulièrement des aides.

Le Saint Prophète (sa) avait prédit que ‘Outhman (ra) serait élu Calife. J’en ai déjà fait mention ; il avait été prédit qu’il porterait une tunique que les hypocrites souhaiteraient lui enlever. Abou Bakr (ra) a rapporté : « Un jour le Saint Prophète (sa) nous a demandés qui d’entre nous avait fait un rêve. Une personne a répondu qu’elle a vu en rêve qu’une balance était descendue du ciel, et le Saint Prophète (sa) et Abou Bakr (ra) ont été pesés ; le Saint Prophète (sa) s’est révélé être plus lourd qu’Abou Bakr (ra). Ensuite ‘Oumar (ra) et Abou Bakr (ra) ont été pesés, et Abou Bakr (ra) pesait plus lourd. Ensuite ‘Oumar (ra) et ‘Outhman (ra) ont été pesés et c’est ‘Oumar (ra) qui pesait le plus lourd, la balance a ensuite été enlevée. » Le mécontentement était visible sur le visage du Saint Prophète (sa). Il était très mécontent de ce rêve.

Selon un autre récit, Jabir bin ‘Abdillah a rapporté que le Saint Prophète (sa) a déclaré : « Ce soir un homme pieux a vu en songe qu’Abou Bakr (ra) a été attaché au Saint Prophète (sa), ‘Oumar (ra) a été attaché à Abou Bakr (ra), et ‘Outhman (ra) à ‘Oumar (ra). » Jabir (ra) a ajouté : « Lorsque nous avons quitté la compagnie du Saint Prophète (sa), nous avons compris que l’homme pieux désignait le Saint Prophète (sa), et le fait que des gens étaient attachés aux autres signifiait que ces gens seraient les protecteurs de la religion que Dieu a établie à travers le Saint Prophète (sa). »

Samrah bin Joundoub a rapporté qu’un homme a dit : « Ô Messager d’Allah, j’ai vu dans un rêve qu’un seau était suspendu du ciel. D’abord Abou Bakr (ra) est venu, il a pris deux tiges en bois et en a bu, ensuite Oumar (ra) est venu et en a fait de même jusqu’à apaiser sa soif, ensuite ‘Outhman (ra) est venu et en a également bu à satiété. Ensuite Ali (ra) est venu, lorsqu’il a saisi les deux tiges, le seau était instable, de l’eau en est sorti et s’est déversée sur lui. » Ce rêve indiquait l’ordre de succession des Califes et également que la période de califat d’Ali (ra) serait une de grandes difficultés, au point où il n’aurait pas l’opportunité d’en « boire » correctement.

Le Majlis al-Choura avait été établi pour l’élection du Calife. Miswar bin Makhramah a déclaré : « Lorsque ‘Oumar bin Al-Khattab s’était rétabli après l’attaque qu’il avait subie, on lui a demandé de désigner celui qui lui succédera au poste de Calife, mais il a refusé de le faire. Un jour, il s’est tenu sur sa chaire et après avoir dit ce qu’il avait à dire, il a déclaré : « Si je meurs, votre sort sera entre les mains de six personnes avec lesquelles le Saint Prophète (s.a.w.) était satisfait lorsqu’il est parti : ‘Ali bin Abi Talib et son reflet Al-Zoubayr bin al-’Awwam, ‘Abdour Rahman bin ‘Awf et son reflet ‘Outhman bin Affân, Talhah bin ‘Oubaydillah et son reflet Sa’d bin Malik. » Il a ajouté : « Prenez garde ! Je vous enjoins de faire preuve de Taqwa lorsque vous prendrez une décision et d’être équitables lorsque vous partagerez. » Abou Ja’far a déclaré : «’Oumar bin Al-Khattab s’est adressé aux membres du conseil en ces termes : « Tenez conseil entre vous dans vos affaires. S’il y a deux votes contre deux, votez de nouveau. S’il y a quatre votes contre deux, suivez l’avis de la majorité. »

Zayd bin Aslam a rapporté de son père qu’Oumar avait déclaré : « S’il y a trois votes contre trois, suivez l’avis d’Abdour Rahman bin ‘Awf et obéissez. »

‘Abdour Rahman bin Sa’id a déclaré : « Lorsque ‘Oumar (r.a.) a été blessé, il a déclaré : « C’est Souhayb qui dirigera la prière pendant trois jours. » Il avait nommé Souhayb comme Imam pour diriger les prières, et il avait dit : « Consultez-vous mutuellement concernant le Califat, et ces six personnes prendront les décisions ; et quiconque s’y oppose, tranchez-lui la tête. » »

Anas bin Malik a dit : « Peu avant son décès, ‘Oumar avait envoyé un message à Abou Talhah, qui disait : « Ô Abou Talhah, prends cinquante personnes parmi ton peuple d’Ansar avec toi, et rendez-vous auprès des compagnons qui sont membres du conseil ; et ne les quittez pas pendant trois jours, avant qu’ils ne choisissent un Emir de parmi eux. Ô Allah, tu es mon Calife (représentant) pour eux ! »

Ishaq bin ‘Abdillah a déclaré : « Abou Talhah s’est arrêté sur la tombe d’Oumar avec ses compagnons pendant quelque temps ; et ensuite ils sont restés en compagnie des compagnons membres du conseil. Les membres du conseil avaient confié l’affaire à ‘Abdour Rahman bin ‘Awf, car il avait la légitimité de nommer comme ‘Amir la personne de son choix. Abou Talhah resta avec ses compagnons devant la maison d’Abdour Rahman bin ‘Awf jusqu’à ce que l’allégeance eût été prêtée à ‘Outhman.

Salamah bin Abi Salamah a rapporté de son père : «’Abdour Rahman était le premier à avoir fait la Bai’ah d’Outhman ; puis ‘Ali l’a suivi. »

‘Oumar bin ‘Oumayrah, l’esclave affranchi d’Oumar, a rapporté de son grand-père : «’Ali était le premier à avoir fait la Bai’ah d’Outhman. Après lui, tous les autres ont fait la Bai’ah. »

Le Sahih d’Al-Boukhari évoque les conseils du Calife ‘Oumar sur le Califat, lors de sa dernière maladie, et [l’institution de la] Choura. « Les gens lui ont suggéré ceci : « Ô Émir des Croyants ! Nommez un successeur. » ‘Oumar a répondu : « À mes yeux, personne n’est plus digne de ce poste que ceux avec lesquels le Messager d’Allah (s.a.w.) était satisfait avant sa mort. » Puis ‘Oumar a mentionné ‘Ali, ‘Outhman, Al-Zoubayr, Talhah, Sa’d et ‘Abdour-Rahman bin ‘Awf et a dit : «’Abdoullah bin ‘Oumar participera avec vous mais ne sera pas éligible d’être élu [Calife]. »

J’avais mentionné ce récit précédemment c’est pourquoi je le mentionne brièvement ici. L’enterrement terminé, le groupe (recommandé par ‘Oumar) a tenu une réunion. ‘Abdour-Rahman bin ‘Awf a déclaré : « Choisissez entre trois candidats [au poste de Calife]. » Al-Zoubayr a commenté : « Je renonce à mon droit en faveur d’Ali. » Talha a déclaré : « Je renonce au mien en faveur d’Outhman. » Sa’ad a déclaré : « Je renonce au mien en faveur d’Abdour-Rahman bin ‘Awf. »

Abdour Rahman a dit à Ali et ‘Outhman : « Celui d’entre vous qui est prêt à renoncer à son droit de candidature, nous lui remettrons le Califat, en gardant à l’esprit qu’Allah et l’islam seront ses témoins. » C’est-à-dire, il devra suggérer le nom de celui qui le mérite ce rôle le plus aux yeux d’Allah.

Tous deux (c’est-à-dire ‘Outhman et ‘Ali) ont gardé le silence. ‘Abdour-Rahman a demandé : « Souhaitez-vous me confier le verdict ? Je prends Allah comme témoin que je ne choisirai que le meilleur d’entre vous. »

C’est-à-dire, il leur a demandé de lui confier le choix et de faire de lui le président de ce comité. Tout d’abord, il a demandé aux deux d’élire un président entre eux deux. Étant donné qu’ils ne renonçaient pas à leur candidature, Abdour Rahman a renoncé au sien et il a présidé au comité. Il a déclaré que sa décision reposera sur la justice et qu’Allah est son témoin.

Ils ont répondu : « Oui ! » ‘Abdour-Rahman a pris la main d’Ali et a dit : « Vous êtes apparenté au Messager d’Allah (s.a.w.) et l’un des premiers musulmans, comme vous le savez bien, et Allah est votre témoin. Je vous demande par Allah de promettre que vous dirigerez en toute équité si je vous choisis comme Emir ; et que si je choisis ‘Outhman comme Emir, vous l’écouterez et lui obéirez. » Puis Abdour Rahmane a pris ‘Outhman en aparté et lui a demandé de faire la même promesse. Quand ‘Abdour-Rahman a obtenu leur promesse, il a annoncé : « Ô ‘Outhman ! Etendez votre main ! » et il lui a prêté le serment d’allégeance. Puis ‘Ali lui a prêté allégeance ; et ensuite les autres membres de la famille [du Prophète] sont venus prêter allégeance eux-aussi. »

Le Mouslih Maw’oud (r.a.) explique ceci à propos de la mort du Calife ‘Oumar et de l’élection d’Outhman comme Calife. « Ayant été blessé et sentant qu’il vivait ses derniers moments, [le Calife] ‘Oumar a nommé six personnes d’entre lesquelles le prochain Calife serait élu. Il s’agissait d’Outhman, d’Ali, d’Abdour Rahman Bin ‘Awf, de Sa’d Bin Abi Waqqas, d’Al-Zoubayr et de Talhah. Il avait aussi nommé ‘Abdoullah Bin ‘Oumar comme membre de ce conseil, mais il n’aurait pas le droit d’être candidat à l’élection de Calife. Le Calife [‘Oumar] a enjoint que l’élection devra se faire dans un délai de trois jours durant lesquels Souhayb officiera comme Imam. Miqdad Bin Al-Aswad devra superviser le conseil, réunir tous ses membres et leur enjoindre de rendre leur verdict. Il devra, lors des délibérations, monter la garde devant la porte, l’épée au clair. Tous les musulmans devront prêter allégeance à celui qui recevra le plus grand nombre de voix. Celui qui refusera de le faire sera mis à mort. Mais si deux [candidats] ont chacun trois voix en leur faveur, celui que choisira ‘Abdoullah Bin ‘Oumar sera élu Calife. Si le conseil n’est pas satisfait du choix, celui que choisira ‘Abdour Rahman Bin ‘Awf sera élu Calife. Étant donné que Talhah n’était pas présent à Médine, les cinq membres [restants] ont tenu conseil mais ne sont pas arrivés à une décision. Après de longs débats, ‘Abdour Rahman Bin ‘Awf a déclaré : « Celui qui souhaite retirer sa candidature peut le faire. » Étant donné que tout le monde était silencieux, ‘Abdour Rahman Bin ‘Awf a retiré son nom de la liste de nominés. ‘Outhman en a fait de même ainsi que deux autres. ‘Ali est demeuré silencieux. En fin de compte il a demandé à ‘Abdour Rahman Bin ‘Awf de promettre qu’il ne fera pas preuve de partialité dans sa décision. Celui-ci en a fait la promesse et le verdict a été placé entre ses mains. ‘Abdour Rahman Bin ‘Awf a visité toutes les maisons de Médine durant trois jours et a demandé aux hommes et aux femmes de nommer celui qu’ils préféraient comme Calife. Tous ont parlé en faveur d’Outhman. C’est ainsi qu’Abdour Rahman Bin ‘Awf a nommé ‘Outhman, qui est devenu Calife. »

‘Allamah Ibn Sa’d écrit qu’on a prêté allégeance à ‘Outhman bin ‘Affan le lundi 29 du mois de Dhou’l-Hijjah en l’an 23 de l’Hégire. Ibn Sabra relate que lorsque ‘Outhman a été élu Calife, ‘Abdoullah bin Mas’oud a déclaré : « Nous avons choisi le meilleur des survivants et nous n’avons pas commis de manquement dans ce choix. » Voici le récit sur le premier discours qu’Outhman a prononcé après son élection comme Calife. Isma’il bin Ibrahim bin ‘Abd al-Rahman bin ‘Abdillah bin Abi Rabi’ah al-Makhzumi raconte de son père que lorsqu’on a prêté allégeance à ‘Outhman, il s’est présenté dans l’assistance ; et après avoir loué Allah, il a déclaré : « Ô gens, le premier pas pour toute tâche est difficile. D’autres jours se succéderont après celui d’aujourd’hui et si je vis, je pourrai m’adresser à vous correctement, si Dieu le veut. »

C.-à-d., aujourd’hui, je prononce ce bref discours et d’autres jours viendront où je pourrai m’adresser à vous.

Puis il a déclaré : « Je ne suis pas un orateur, mais Dieu m’apprendra l’art de la parole. »

L’oncle de Badr bin ‘Outhman relate que lorsque les membres de la Choura ont prêté le serment d’allégeance à ‘Outhman, et qu’il est sorti, il était le plus triste de tous. Puis, il est monté sur la chaire de l’Envoyé d’Allah (s.a.w) et s’est adressé à l’assemblée. Il a loué Allah et envoyé des bénédictions sur le Saint Prophète (s.a.w.).

Ensuite il a déclaré : « Certainement vous êtes dans une maison que vous abandonnerez bientôt (C’est-à-dire ce bas monde.) Vous êtes arrivés à la fin de votre vie. Accomplissez autant de bonnes actions que vous pouvez avant que la mort ne vous frappe. Vous êtes sûrement au bord de la mort et cet ennemi (qu’est la mort) va vous attaquer le matin ou le soir. Attention ! Le monde est armé de tromperies. Ne laissez pas la vie de ce monde vous tromper, et ne laissez pas Satan, l’archi-trompeur, vous leurrer à propos d’Allah. Tirez des leçons des gens du passé, puis efforcez-vous et ne soyez pas insouciants, car Allah n’est pas négligent à votre propos.

Où sont les gens de ce monde et leurs frères qui ont fendu la terre, l’ont habité et en ont longtemps tiré profit ? Allah ne les en a-t-Il pas expulsés ? Jetez donc le monde où Allah l’a jeté, et recherchez l’Au-delà, car Allah donné l’exemple de l’Au-delà et de ce qui est meilleur en disant :

وَاضْرِبْ لَهُمْ مَثَلَ الْحَيَاةِ الدُّنْيَا كَمَاءٍ أَنْزَلْنَاهُ مِنَ السَّمَاءِ فَاخْتَلَطَ بِهِ نَبَاتُ الْأَرْضِ فَأَصْبَحَ هَشِيمًا تَذْرُوهُ الرِّيَاحُ وَكَانَ اللَّهُ عَلَى كُلِّ شَيْءٍ مُقْتَدِرًا ۞ الْمَالُ وَالْبَنُونَ زِينَةُ الْحَيَاةِ الدُّنْيَا وَالْبَاقِيَاتُ الصَّالِحَاتُ خَيْرٌ عِنْدَ رَبِّكَ ثَوَابًا وَخَيْرٌ أَمَلًا

« Et expose-leur l’exemple de la vie de ce monde ; elle ressemble à l’eau que Nous faisons descendre du ciel et avec laquelle la végétation de la terre se mêle et ensuite elle devient herbe sèche et brisée que les vents dispersent. Et Allah a le pouvoir absolu de faire tout ce qu’Il veut. Les richesses et les enfants sont une parure de la vie de ce monde. Mais les bonnes œuvres durables valent mieux aux yeux de ton Seigneur eu égard à la récompense immédiate, et valent mieux en ce qui concerne l’espoir futur. » (18 : 46-47)

Après cela, les gens se sont précipités dans sa direction pour lui prêter allégeance.

Je mentionnerai à présent les victoires remportées au cours du califat d’Outhman. Allah a accordé des victoires aux musulmans dans les régions suivantes : l’Afrique, soit la conquête des territoires de l’Algérie et du Maroc. La conquête de l’Andalousie en Espagne en l’an 27 de l’Hégire ; la conquête de Chypre en l’an 28 après l’Hégire ; la conquête du Tabaristan, et d’Al-Sawari en l’an 30 après l’Hégire ; la conquête de l’Arménie, la conquête du Khorasan en l’an 31 après l’Hégire. L’avancée en terre byzantine, l’expédition en Merv, en Russie, à Taloqan, à Kharyab, à Jowzjan, en Tokharistan, et l’expédition à Balkrad en 32 après l’Hégire. En outre, on dit aussi que l’islam est arrivé en Inde au cours du Califat d’Outhman.

Voici une brève description de ces campagnes et victoires. En l’an 27 après l’Hégire, ‘Outhman a envoyé ‘Abdoullah bin Abi Sarh en Afrique avec dix mille hommes. L’Afrique signifie la région du Maroc et de l’Algérie. Allah a accordé la victoire aux musulmans. La victoire d’Andalousie a eu lieu en l’an 27 après l’Hégire. ‘Outhman a ordonné à Abdoullah bin Nafi’bin Houssayn al-Fihri et ‘Abdoullah bin Nafi’bin ‘Abd al-Qays al-Fihri de passer de l’Afrique en Andalousie. Ils sont partis en Andalousie et Allah a accordé la victoire aux musulmans. Chypre a été conquise en l’an 28 après l’Hégire : selon Abou Mahchar, Chypre a été conquise en l’an 33 après l’Hégire. Selon d’autres, la bataille de Chypre s’est déroulée en l’an 27 après l’Hégire. Selon l’histoire d’Al-Tabari cela a eu lieu en l’an 28 après l’Hégire. Abou Dharr al-Ghaffari, ‘Oubadah bin al-Samit et son épouse Oumm Haram bint Milhan, Miqdad, Abou al-Darda et Chaddad bin Aws avaient participé à cette bataille. Chypre est la seule île à l’ouest de la Syrie avec de nombreux jardins et mines. Elle a été conquise par l’Emir Mou’awiyah à l’époque d’Outhman avec sa permission et sous ses ordres. Oumm Haram bint Milhan avait également participé dans cette bataille à qui le Saint Prophète (s.a.w.) avait déjà annoncé la nouvelle du martyre. On lui a apporté une monture après cette bataille : elle est montée dessus, mais en est tombée, se brisant le cou : cet accident a entraîné sa mort.

Ces récits sur ‘Outhman sont toujours en cours et j’en ferai mention à l’avenir, si Dieu le veut. J’attire votre attention sur les prières de nouveau. Continuez à prier pour les ahmadis du Pakistan. Qu’Allah le Tout-Puissant améliore leur condition, qu’Il leur permette aussi de prier, de se réformer et de renforcer leur relation avec Allah. Qu’Allah éclaire au plus vite ces jours ténébreux et qu’Il permette aux ahmadis d’accomplir librement leurs devoirs [religieux].


(Le site www.islam-ahmadiyya.org prend l’entière responsabilité de la publication du texte de ce sermon)

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