Sermons 2021

Oumar Bin Al-Khattab, noble Calife de l’Islam

Dans son sermon du 02 juillet 2021, Sa Sainteté le Calife a évoqué d'autres récits mettant en exergue les nobles qualités du Calife Oumar

Sermon du vendredi 02 juillet 2021, prononcé par Sa Sainteté le Calife, Hadrat Mirza Masroor Ahmad, à la mosquée Moubarak, à Islamabad, Tilford au Royaume-Uni. Après le Tashahoud, le Ta’awudh et la Sourate Al-Fatiha, Sa Sainteté le Calife a déclaré :

Ces jours-ci j’évoque [le Calife] ‘Oumar (r.a.) dans mes sermons. Je continuerai sur le même thème aujourd’hui. Hazrat Mouslih Maw’oud (r.a.) déclare : « Selon un récit ayant trait à une directive du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.), ‘Oumar (r.a.) a expulsé les Juifs et les chrétiens du Yémen. Il n’avait pas exproprié leurs terres, mais les avait achetées. » Il ajoute : « Ces terres du Yémen à la disposition des Juifs et des chrétiens étaient [du type] Kharaji [appartenant aux non-musulmans]. Mais lorsque ‘Oumar a pris ces terres des Juifs et des chrétiens et qu’Il les a expulsés de la péninsule arabique, en dépit du fait qu’en principe ces terres appartenaient à l’Etat, il ne les a pas dépossédés de ces terres mais les a achetées.

Selon le Fath al-Bari fi Sharh al-Boukhari, l’on trouve ce hadith rapporté par Yahya Bin Sa’id qui déclare : « ‘Oumar (r.a.) a expulsé certains polythéistes, Juifs et chrétiens de Najran. Et il avait acheté leurs terres et leurs vergers. » Il est évident que ces terres qui appartenaient aux Juifs n’étaient pas [du type] ‘Ouchri (appartenant aux musulmans) car si cela eût été le cas elle eût appartenu à un musulman et il n’y eût alors aucune raison de l’acheter des Juifs. Ces terres étaient [du type] Kharaji à l’instar des terres en Inde. Cependant, ‘Oumar (r.a.) n’a pas pris possession de ces terres considérées Kharaji, en les déclarant comme propriété de l’Etat : en effet, il leur a acheté ces terres [en bonne et due forme].

Quelqu’un aurait pu dire que ces terres n’étaient ni Kharaji ni ‘Ouchri mais d’une autre catégorie foncière. Or pareille opinion n’est pas tenable et c’est un signe de l’ignorance de la charia islamique. La loi islamique ne reconnaît que deux types de terres : ‘Oushri et Kharaji. Sauf s’il y a une terre abandonnée et qui n’a pas de propriétaire. Certainement ces terres [sous le contrôle] des polythéistes, des chrétiens et Juifs étaient soit Kharaji ou ‘Ouchri. Dans les deux cas, ‘Oumar (r.a.) les a acceptés comme propriétaires et leur a acheté ces terres. »

L’islam interdit l’asservissement d’individus [libres] sauf de parmi les prisonniers de guerre. Hazrat Mouslih Maw’oud (r.a.) déclare : « Allah affirme :

تُرِيدُونَ عَرَضَ الدُّنْيَا وَاللَّهُ يُرِيدُ الْآَخِرَةَ

Ô musulmans ! Souhaitez-vous, à l’instar des autres, asservir des étrangers afin de renforcer votre pouvoir ?

وَاللَّهُ يُرِيدُ الْآَخِرَةَ

Or, Allah ne souhaite pas que vous suiviez ce monde mais Il souhaite que vous suiviez ces commandements qui favoriseront une meilleure fin, et mériter ainsi le plaisir de Dieu dans l’Au-delà. Pour mériter le plaisir de Dieu, vous ne pourrez réduire personne à l’esclavage hormis ceux que vous avez fait prisonniers lors d’une bataille.

En somme l’islam interdit de faire des prisonniers hormis lors d’une bataille [régulière]. Au début de l’islam on appliquait à la lettre ce commandement. Au cours du califat d’Oumar, une fois, une délégation est venue du Yémen et s’est plainte qu’elle avait été asservie de force avant l’islam par les chrétiens. Ils affirmaient qu’ils appartenaient à une tribu libre et que [le Calife] devait les faire sortir de cet état d’asservissement.

‘Oumar (r.a.) a déclaré : « Quoique cet événement date d’avant l’islam, je vais tout de même mener une enquête. Si vos déclarations se révèlent exacts, vous serez libérés sur-le-champ. »

Le Mouslih Maw’oud (r.a.) compare cela au comportement des [Etats] européens d’aujourd’hui. « Voilà ce qu’étaient les enseignements de l’islam tels qu’ils ont été appliqués par le Calife ‘Oumar (r.a.) – l’on peut dire qu’il avait rassuré [cette tribu] à cet égard. Mais l’Europe, pour développer son commerce et son agriculture, a maintenu l’esclavage jusqu’au début du 19e siècle. Il n’y a pas de doute que l’histoire de l’islam met en évidence une forme d’esclavage condamnée par l’islam. Cependant, nulle part ailleurs [dans le monde musulman] l’on n’a eu recours à des esclaves pour l’expansion du commerce et de l’industrie au niveau national. »

Ce concept n’existe pas en islam.

Une fois, une grave famine a sévi à l’époque d’Oumar (r.a.) à Médine et dans ses environs. Lorsque le vent soufflait, la poussière s’envolait comme de la cendre : c’est pourquoi cette année-là a été nommée l’année des cendres. ‘Awf ibn al-Harith raconte de son père que cette année a été nommée ‘Âm al-Ramada, ce qui signifie l’année des cendres, parce que toute la terre est devenue noire et s’est réduite en cendres en raison du manque de pluie ; et cette condition a duré neuf mois. Hazzam ibn Hicham raconte de son père que lorsque les gens sont revenus du Hajj en 18 de l’Hégire, ils ont beaucoup souffert. La sécheresse s’est propagée dans le pays. Le bétail succombait et les gens mouraient de faim tant et si bien qu’ils furent réduits à broyer de la moelle osseuse pourrie, à la mélanger avec de l’eau et à la boire. Ils extirpaient des rats et d’autres animaux de leurs terriers. Ibn ‘Oumar relate qu’Oumar ibn al-Khattab a écrit une lettre à ‘Amr ibn Al-‘Âs au cours de l’année des cendres : « Au nom d’Allah, le Gracieux, le Miséricordieux ; à ‘Âs ibn Al-‘Âs, de la part d’Oumar, Amîr al-Mou’minîn, le serviteur d’Allah. Que la paix soit sur toi ! Veux-tu me voir mourir ainsi que ceux qui sont avec moi, tandis que tu es vivant, toi et ceux qui sont avec toi ? Y a-t-il quelqu’un qui peut nous aider ? » Il a écrit trois fois : « A l’aide, à l’aide, à l’aide ».

‘Amr ibn Al-‘Âs a écrit ceci en réponse : « Au nom d’Allah, le Gracieux, le Miséricordieux. Au nom d’Allah, en dehors de qui personne n’est digne d’adoration. Ceci est de la part de Son serviteur. Le secours arrive : attendez un peu. Je vous envoie une caravane de chameaux, dont le premier vous atteindra tandis que le dernier sera encore avec moi. » C’est-à-dire qu’il s’agira d’une longue file de chameaux.

‘Amr ibn Al-‘Âs, le gouverneur d’Egypte, a envoyé un millier de chameaux de grain et de céréales avec de surcroît du beurre clarifié et des vêtements. Sa’d, le gouverneur de l’Irak, a envoyé quant à lui 3000 chameaux de céréales avec en plus des vêtements et d’autres articles. L’Emir Mou’awiyah, le gouverneur de la Syrie, a envoyé deux mille chameaux de céréales et de vêtements. Lorsque les premières céréales sont arrivées [à Médine], ‘Oumar ibn al-Khattab a dit à Zoubayr ibn al-‘Awam : « Arrête la caravane et tourne-la dans la direction de la campagne. (C’est-à-dire, d’en offrir, en premier, aux habitants des village et de les distribuer parmi eux.) Par Dieu, il est possible qu’après la compagnie du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) tu n’obtiennes rien de mieux.

Qu’ils utilisent les sacs de céréales pour préparer des vêtements pour se vêtir. Abattez les chameaux pour qu’ils en consomment la viande et en emportent la graisse. N’attendez pas qu’ils disent : « Nous attendrons que la pluie vienne. » Ils feront cuire la farine et en stockeront jusqu’à ce qu’Allah leur accorde de l’aisance. (C’est-à-dire qu’ils devaient en préparer une partie et en consommer, puis stocker le reste.) »

‘Oumar (r.a.) avait l’habitude de préparer de la nourriture et ensuite son héraut annonçait : « Quiconque souhaite prendre de ce repas peut se présenter ! Et que celui qui souhaite obtenir une nourriture suffisante pour lui et sa famille, vienne la prendre ! »

‘Oumar (r.a.) préparait du Tharid : un plat consistant de pain émietté dans une soupe. Ce pain était accompagné d’une sauce à base d’olives qui était cuit rapidement dans des marmites. Les chameaux étaient abattus ; ‘Oumar mangeait aussi avec tout le monde.

‘Abdoullah ibn Zayd ibn Aslam raconte de son grand-père Aslam qu’Oumar avait l’habitude de jeûner continuellement. Lors de l’année des cendres, du pain trempé dans de l’huile d’olive était apporté à ‘Oumar le soir. Un jour, les gens ont abattu des chameaux et en ont offert aux habitants. Une excellente portion fut gardée pour le Calife ‘Oumar. Quand cette portion fut apportée au Calife ‘Oumar, elle contenait des morceaux de la bosse et du foie [de chameau]. ‘Oumar a demandé d’où ils provenaient. On lui a dit : « Ô Emir des Croyants ! C’est l’un des chameaux que nous avons abattus aujourd’hui. » Il a répondu : « Malheur ! Malheur ! Je serais un très mauvais dirigeant si je consommais la meilleure partie et nourrissais les gens de la partie inférieure ! Reprenez cette assiette et apportez-moi d’autres aliments. » On lui a apporté du pain et de l’huile d’olive. Il a rompu le pain de ses mains et en a fait du Tharid. Puis, il dit à son esclave : « Ô Yarfa’! Apporte cette assiette à une famille à Simak. » Simak était une palmeraie dans les alentours de Médine appartenant jadis à ‘Oumar (r.a.). Il avait fait don de cette palmeraie. Il a déclaré : « Je ne leur ai rien offert depuis trois jours et je pense qu’ils ont les ventres vides. Présentez-leur cette assiette. »

Ibn ‘Oumar rapporte que durant les jours de la famine, le Calife ‘Oumar (r.a.) a commencé à faire une nouvelle chose, une chose qu’il n’avait jamais faite jusque-là : après avoir dirigé la prière d’Icha, il rentrait chez lui. Et il ne cessa de prier jusqu’à la fin de la nuit. Ensuite, il sortait et se promenait autour de Médine. Une fois, à l’aube, je l’ai entendu prier : « Allah, ne détruis pas la Oummah de Muhammad (que la paix soit sur lui) entre mes mains. »

Muhammad ibn Yahya ibn Hibban raconte qu’à l’époque de la famine, du pain mélangé à de la graisse fut apporté à ‘Oumar. Il appela un Bédouin et s’assit avec lui pour manger. Ce Bédouin préleva rapidement de la graisse sur les bords du bol : ce qui poussa ‘Oumar (r.a.) à faire le commentaire suivant : « Tu manges comme si tu n’as jamais vu de la graisse ! » Il répondit : « En effet, je n’ai pas mangé de beurre clarifié ou d’olives depuis de nombreux jours, et je n’ai vu personne en consommer non plus. » En entendant cela, ‘Oumar (r.a.) jura qu’il ne goûterait ni à la viande ni au beurre clarifié jusqu’à ce que le peuple devienne prospère comme avant.

Ibn Taus raconte de son père qu’Oumar n’avait consommé ni la viande ni le beurre clarifié jusqu’à ce que les gens devinssent prospères. Son estomac grognait parce qu’il ne consommait pas le beurre clarifié et n’utilisait que l’huile d’olive. Il avait l’habitude de dire à son estomac : « Continue de grogner ! Par Allah ! Tu n’obtiendras rien d’autre tant que les gens ne seront pas heureux et ne commenceront à manger comme avant. »

Ayaz ibn Khalifa relate : « J’ai vu ‘Oumar (r.a.) l’année de la famine : son teint s’était assombri ; auparavant il était de teint clair. Quand nous demandions comment cela avait eu lieu, le narrateur répondait : « ‘Oumar (r.a.) était un Arabe qui utilisait du beurre clarifié et du lait. Lorsque la famine s’est abattue sur le peuple, il s’est interdit ces denrées jusqu’à ce que le peuple devienne prospère. ‘Oumar (r.a.) a mangé de la nourriture à base d’huile et cette alimentation a changé son teint. Puis, quand il a cessé d’en manger, son teint a changé davantage. »

Le grand-père d’Ousama ibn Zayd ibn Aslam raconte : « Nous avions l’habitude de dire que si Allah n’éliminait pas la famine, ‘Oumar (r.a.) mourrait en raison de son souci pour les musulmans. »

Le père de Zayd ibn Aslam raconte : « Les gens de toute l’Arabie sont venus à Médine pendant la famine. ‘Oumar (r.a.) avait ordonné aux gens de prendre soin d’eux et de les nourrir. ‘Oumar (r.a.) avait assigné à divers compagnons les différents quartiers de Médine : ils se réunissaient le soir et l’informaient de la situation [telle qu’elle se déroulait] d’un instant à l’autre. (Le soir, on lui apportait les nouvelles du matin au soir.) Les Bédouins étaient venus [s’installer] dans différentes parties de Médine. Une nuit, alors que les gens avaient dîné, ‘Oumar (r.a.) a dit : « Comptez ceux qui ont dîné avec nous. » Ils ont été dénombrés : il y avait environ sept mille personnes. Puis ‘Oumar a dit : « Comptez ceux qui ne sont pas venus, les malades et les enfants. » Au décompte, il était quarante mille. Quelques jours plus tard, le nombre a augmenté. Le nombre de personnes qui mangeaient avec lui était de dix-mille et le nombre des autres était de cinquante mille. Ceci a continué jusqu’à ce qu’Allah a fait tomber la pluie. Lorsqu’il pleuvait, j’ai vu ‘Oumar (r.a.) ordonner à ses agents d’organiser le retour de toutes ces personnes dans leurs zones respectives et de leur fournir également des céréales et des montures. Le narrateur déclare : J’ai vu ‘Oumar se présenter en personne pour les mettre en route. »

Les gens des alentours étaient venus dans la ville en raison de la famine, car la nourriture y était disponible. Quand la situation s’est améliorée, qu’il a plu et que l’agriculture était de nouveau possible, il leur a demandé de retourner travailler dur et de s’occuper de leurs champs.

Le recueil de Tabari relate ceci à propos de la fin de cette famine : « Un homme a fait un rêve selon lequel le Saint Prophète (s.a.w.) a attiré son attention vers la prière. Suite à quoi ‘Oumar a annoncé qu’ils allaient faire la prière d’Istisqa. ‘Oumar (r.a.) a déclaré : « Le malheur est arrivé à son comble et Incha Allah il touche à sa fin. La nation qui a été bénie par des prières doit comprendre que ses problèmes ont disparu. » Il a écrit aux gouverneurs des autres villes et leur a demandé de faire la prière d’Istisqa pour les serviteurs de Dieu à Médine et ses alentours, qui sont au comble de leurs malheurs.

Le Calife ‘Oumar a rassemblé les musulmans sur un grand terrain pour la prière d’Istisqa. Il était accompagné d’Abbas. Il a prononcé un court sermon et a offert les prières. Puis il s’est assis et a commencé à prier en ces termes : « Ô Allah ! Nous t’adorons Toi seul et demandons de l’aide à Toi seul. Allah, pardonne-nous, aie pitié de nous et sois satisfait de nous ! »

Ensuite, sur le chemin du retour, il n’était pas encore rentré chez lui qu’en raison de la pluie, un grand étang s’était formé dans la plaine.

Selon un récit, ‘Oumar (r.a.) avait fait cette supplication : « Ô Allah, à l’époque de Ton Prophète (s.a.w.), lorsque nous étions en proie à la sécheresse, nous priions au nom de Ton Prophète pour de la pluie, et Tu la déversais sur nous. Aujourd’hui, au nom de l’oncle paternel du Saint Prophète (s.a.w.), nous Te prions de mettre fin à la sécheresse et de nous accorder la pluie. » Suite à cette prière, les gens n’avaient pas encore bougé de leur place que la pluie était tombée.

‘Abdoullah ibn Ibrahim a rapporté un récit au sujet de l’installation des tapis de paille dans la mosquée Al-Nabawi. Avant les gens priaient sans rien (à même le sol), et lorsqu’ils priaient sur le sol ou à un autre endroit, ils en avaient de la poussière sur le front. Plus tard, des tapis ont été placés sur le sol. A ce sujet, ‘Abdoullah ibn Ibrahim relate que le premier à avoir installé des tapis de paille dans la mosquée Al-Nabawi était ‘Oumar ibn al-Khattab (r.a.). Auparavant, lorsque les gens se redressaient de la prosternation, ils devaient s’essuyer la poussière de leurs mains. Il avait donc ordonné de faire installer des tapis de paille, qui ont été importés d’Aqiq, et installés dans la mosquée Al-Nabawi. Aqiq est une vallée, qui s’étend du sud-ouest de Médine jusqu’au nord-ouest sur cent cinquante kilomètres. Il s’agit d’une très grande vallée.

A l’époque d’Oumar (r.a.), en l’an 17 de l’Hégire, la mosquée Al-Nabawi a également été agrandie. ‘Abdoullah ibn ‘Oumar relate qu’à l’époque du Saint Prophète (s.a.w.), la mosquée était faite de quelques briques ; le toit était fait de brindilles et de feuilles de palmier ; et les piliers, de tronc de palmier. Abou Bakr Al-Siddiq (r.a.) l’avait laissée telle quelle, et ne l’avait ni agrandie et ni modifiée. ‘Oumar (r.a.) l’avait fait reconstruire et agrandir mais n’a modifié ni sa forme ni son style de construction. Il l’avait fait construire dans un style similaire. Le toit est resté le même qu’avant, fait de branches de palmier. Il a fait mettre des piliers en bois. ‘Oumar (r.a.) a achevé la construction de la mosquée sous sa supervision en l’an 17 de l’Hégire. Après cet agrandissement, la superficie de la mosquée est passée de 100 x 100 coudées, soit environ 50 x 50 mètres, à 140 x 120 coudées, soit environ 70 x 60 mètres. À la lumière de ce récit, il est clair qu’à l’époque d’Abou Bakr (r.a.) la mosquée est restée telle qu’elle l’était à l’époque du Saint Prophète (s.a.w.), alors qu’Oumar (r.a.) l’avait fait reconstruire et l’avait nettement agrandie.

Abou Sa’id Al-Khoudri relate qu’Oumar (r.a.) avait ordonné que la mosquée Al-Nabawi fût reconstruite, et que des dispositions fussent prises pour protéger les gens de la pluie ; cependant, les éléments de décor rouge et blanc devaient être évités, précisant que pareilles décorations sont sources d’épreuves pour les hommes. ‘Oumar (r.a.) était économe et avait fait reconstruire la mosquée dans le même style qu’au temps du Saint Prophète (s.a.w.). Afin d’agrandir la mosquée, il a dû acquérir des maisons mitoyennes, qui se situaient au nord, au sud et à l’ouest. Certaines personnes avaient fait le don de leurs terres de gaieté de cœur et pour d’autres ‘Oumar avait dû avoir recours à des pourparlers et des incitations financières. Ainsi, il avait dû également acheter des terres afin d’agrandir la mosquée.

Le Calife ‘Oumar (r.a.) a entrepris le recensement de la population – ou il a demandé qu’on le fasse – et il a mis en place le système de rationnement pour la nourriture. Hazrat Mouslih Maw’oud (r.a.) a commenté au sujet du fonctionnement de l’Etat islamique, des changements et nouveautés apportés dans les affaires administratives. Il écrit à ce propos :

« A son arrivée à Médine, le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a établi dans un premier temps un lien de fraternité entre ceux qui étaient propriétaires et ceux qui ne l’étaient pas. Les Ansar étaient propriétaires et les Mouhajirîn (immigrés) ne l’étaient pas. Le Saint Prophète (s.a.w.) a établi un lien de fraternité entre les Ansar et les Mouhajirîn, et avait lié toute personne propriétaire avec tout personne qui ne l’était pas. Certains sont allés tellement loin dans cette fraternité qu’en plus d’avoir partagé leurs richesses, ils avaient proposé de divorcer de l’une de leurs deux épouses pour que leurs frères Mouhajirs puissent les épouser.

C’était le premier exemple d’égalité que le Saint Prophète (s.a.w.) avait établi en se rendant à Médine, car le gouvernement a été fondé en réalité à Médine. Il y avait peu de richesses à l’époque : la seule solution était donc de lier ainsi les riches et les pauvres, afin que toute personne puisse avoir de quoi manger. Le Saint Prophète (s.a.w.) avait également employé cette méthode lors d’une bataille, mais d’une façon différente. À l’occasion de cette bataille, il a eu connaissance du fait que certaines personnes n’avaient pas de quoi manger, ou bien qu’ils avaient très peu, alors que d’autres en avaient en abondance. En voyant cette situation, le Saint Prophète (s.a.w.) avait déclaré : « Que les gens apportent la nourriture qu’ils ont en leur possession afin que le tout soit stocké au même endroit. » La nourriture a été apportée ; et il a mis en place un système de rationnement. L’idée était que toute personne ait de quoi à manger. Tant qu’il était possible, les gens mangeaient séparément. Mais lorsque cela était devenu impossible, et qu’il y avait un risque que certains restent affamés, le Saint Prophète (s.a.w.) avait déclaré : « Il ne vous est plus permis de manger séparément : toute personne recevra la même nourriture d’un même endroit. » Cette décision a été prise en fonction des circonstances du moment. Cela n’était pas l’application d’une vision socialiste ou communiste. Les compagnons disaient qu’ils avaient strictement suivi ce commandement du Saint Prophète (s.a.w.) tant et si bien que même s’ils avaient une datte en leur possession, ils considéraient malhonnête le fait de la manger, et ils n’étaient pas sereins tant qu’ils ne l’avaient pas déposée dans la réserve commune. C’était le deuxième exemple que le Saint Prophète (s.a.w.) avait établi, tant que les circonstances étaient difficiles.

Par la suite, à l’époque du Saint Prophète (s.a.w.) les richesses ont commencé à couler à flots et Allah a ouvert les portes des trésors pour l’islam. Mais Allah l’Exalté souhaitait qu’un système fût mis en place après le Saint Prophète (s.a.w.) afin que les gens ne crussent pas que cela n’était que la particularité du Saint Prophète (s.a.w.), et qu’aucune autre personne ne pouvait le mettre en place.

Lorsque les richesses sont arrivées, l’ancien système a été mis en place ; mais par la suite aussi, Allah l’Exalté a fait en sorte que ce système soit établi, et à ce sujet Hazrat Mouslih Maw’oud (r.a.) écrit : « Allah le Très-Haut avait établi une exemplarité par l’intermédiaire du Saint Prophète (s.a.w.), et dès son arrivée à Médine, les Ansar avaient proposé leurs richesses aux Mouhajirîn. Mais ces derniers ne souhaitaient pas acquérir gratuitement les terres proposées. Ils avaient proposé de travailler ces terres comme des agriculteurs et de donner leurs parts aux Ansar. C’était un souhait qui a été exprimé par les Mouhajirîn.

Les Ansar n’ont pas hésité à céder leurs propriétés. C’est comme si le gouvernement offrait des rations, mais que certains refusaient d’en prendre. On ne pourra pas blâmer pas le gouvernement pour cela. On dira plutôt que le gouvernement avait offert des rations mais que les citoyens avaient le choix de les prendre ou de les refuser. De même manière, les Ansar avaient tout offert : que les réfugiés n’aient pas voulu en profiter est une autre affaire. En fait, le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) avait commencé ce travail durant sa vie. Lorsque le roi du Bahreïn est devenu musulman, il lui a demandé d’offrir quatre dirhams et des vêtements à ceux de ses sujets qui ne possédaient pas de terre dans son pays pour y vivre, afin qu’ils n’aient pas faim et ne soient pas nus. Après cela, les musulmans ont commencé à recevoir des richesses. Étant donné que le nombre de musulmans était moindre par rapport aux richesses reçues, il n’était pas nécessaire d’introduire une nouvelle loi à cette époque car l’objectif était atteint. Le principe est que la loi doit être promulguée lorsqu’il y a une crise. Lorsqu’il n’y a pas de crise, l’Etat est autorisé à promulguer la loi ou non.

Je me tourne vers le point que j’avais évoqué en premier car d’autres détails sont venus au milieu. Reste à savoir comment ce système a continué après le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.).

Lorsque le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) est décédé et que les musulmans ont commencé à se répandre dans différentes parties du monde, les non-musulmans se sont joints aux aussi à l’islam. Les Arabes formaient un groupe et une nation. A présent, l’islam était dans différentes parties du monde ; différentes nations avaient commencé à se convertir à l’islam. Il était devenu très difficile de gérer leurs moyens de subsistance. En fin de compte, le Calife ‘Oumar (r.a.) a effectué un recensement de tout le peuple et a établi un système de rationnement qui a continué jusqu’à l’époque des Omeyyades. Les historiens européens reconnaissent également que le premier recensement a été effectué par Umar, et ils admettent également que ce premier recensement a été effectué non pas pour arracher les richesses du peuple mais pour subvenir à ses besoins alimentaires. Or, les Etats font des recensements pour que les gens puissent devenir des agneaux sacrificiels et servir dans l’armée. Mais ‘Oumar (r.a.) n’a pas fait le recensement pour que les gens deviennent des agneaux à sacrifier mais pour qu’ils puissent se mettre du pain dans le ventre. C’est-à-dire il s’agissait de connaître la taille de la population et quels étaient les arrangements à effectuer pour leur alimentation. Par conséquent, après le recensement, tous les citoyens recevaient leur ration alimentaire selon un système préétabli et une allocation mensuelle pour d’autres nécessités. Cela a été fait avec tant de soin qu’à l’époque d’Oumar, lorsque la Syrie a été conquise et que l’huile d’olive en provenait, il a dit une fois aux gens que celle-ci lui gonflait le ventre. Il recevait sa part d’huile d’olive et il en prenait. Mais il disait : « L’huile d’olive me gonfle l’estomac. Permettez-moi de prendre du beurre clarifié au même prix du trésor. Je prendrais ce beurre clarifié au même prix que l’huile d’olive car celle-ci n’est pas bonne pour ma santé. » C’était la première mesure prise dans l’islam pour répondre aux besoins du peuple ; et il est clair que si ce système est établi, on n’aura pas besoin d’un autre système car l’Etat sera responsable des besoins du peuple tout entier. Leur alimentation, leurs vêtements, leur éducation, le traitement de leurs maladies et la construction de leurs logements, tout cela relèvera de la responsabilité de l’Etat islamique. Si ces conditions sont remplies, aucune assurance, etc., ne sera requise. Les gens prennent des assurances pour qu’ils laissent quelque chose à leurs enfants plus tard ou lorsqu’ils ne sauront plus répondre à leurs besoins, arrivés à un âge avancé. Lorsque le gouvernement assume cette responsabilité, aucune assurance n’est requise.

Hazrat Mouslih Maw’oud (r.a.) écrit : « Mais ceux qui sont venus plus tard ont commencé à dire qu’il appartient au roi d’offrir ou ne pas offrir quelque chose selon ses désirs. Étant donné que l’enseignement islamique n’était pas encore pleinement établi ces gens ont adopté la méthode des rois et des souverains de ce monde. »

Hazrat Mouslih Maw’oud (r.a.) explique ceci concernant la fourniture de nourriture et de vêtements pour chaque sujet de l’Etat islamique : « Lorsque l’Etat islamique est devenu propriétaire de ces biens, il a fourni nourriture et vêtements à chaque individu. À l’époque d’Oumar (r.a.), lorsque le système a été achevé, fournir de la nourriture et les vêtements relevait de la responsabilité de l’Etat ; et il s’est acquitté de son devoir de manière responsable. A cet effet, ‘Oumar (r.a.) a publié la méthode du recensement et a ouvert les registres dans lesquels les noms de toute la population étaient consignés. Les auteurs européens reconnaissent également que, comme mentionné précédemment, le premier recensement a été effectué par ‘Oumar (r.a.) et que c’est lui qui a publié la méthode d’enregistrement. La raison du recensement était que tout le monde devrait recevoir de la nourriture et des vêtements. Il était important que l’Etat connaisse la taille de la population. On dit aujourd’hui que la Russie soviétique fournissait de la nourriture et des vêtements aux pauvres. Cependant, ce type de système économique a été introduit pour la première fois par l’islam. Dans la pratique, à l’époque d’Oumar (r.a.), les noms des habitants de chaque village, de chaque quartier et ville, étaient inscrits dans le registre. La femme de chaque individu, le nom de ses enfants et leur nombre était enregistré. De plus, une limite sur la quantité de nourriture a été fixée pour chaque individu afin que ceux qui mangeaient moins puissent vivre et ceux qui mangeaient plus puissent manger comme ils le souhaitaient.

Selon les recueils d’histoire, dans ses décisions initiales ‘Oumar (r.a.) les enfants qui étaient allaités n’étaient pas pris en charge par l’Etat ; ils ont commencé à recevoir de l’aide sous forme de céréales quand les mères cessaient de les allaiter. Comme je l’ai mentionné, dans le dernier sermon, une nuit, ‘Oumar (r.a.) faisait des tournés pour connaitre l’état des gens lorsqu’il a entendu les pleurs d’un bébé venant d’une tente. ‘Oumar (r.a.) s’y est attardé. Mais le bébé continué à pleurer et la mère le giflait pour qu’il s’endorme. Quand il faisait tard, ‘Oumar (r.a.) est entré dans cette tente et a dit à la femme : « Pourquoi n’allaitez-vous pas le bébé ? Il pleure depuis longtemps. » La femme n’a pas reconnu ‘Oumar. Elle pensait qu’il s’agissait d’une personne ordinaire et elle a répondu : « Ne savez-vous pas qu’Oumar a décidé de ne pas nourrir les bébés allaités ? Nous sommes pauvres. Nous vivons dans la pauvreté. J’ai sevré l’enfant afin de recevoir ses céréales du trésor. Or, s’il pleure, qu’il le fasse pour l’âme d’Oumar qui a mis en place ces lois. » ‘Oumar (r.a.) est retourné ; et en chemin, il se disait avec grande tristesse : « ‘Oumar ! ‘Oumar ! En faisant sevrer je ne sais combien d’enfants arabes en raison de cette loi tu as affaibli la génération suivante ! Tu es responsable de tous leurs péchés ! » En disant cela, il a ouvert la porte du magasin et a pris un sac de farine sur son dos. Quelqu’un lui a dit : « Laissez-moi porter le sac ! » ‘Oumar (r.a.) a dit : « Non, c’est de ma faute et maintenant il faut que j’en subisse les conséquences. » Il a donc livré le sac de farine à la femme et a ordonné le lendemain qu’on réserve des céréales dès le jour de la naissance d’un enfant, car sa mère, qui l’allaite, a besoin de plus de nourriture.

Puis Hazrat Mouslih Maw’oud (r.a.) déclare : « C’est l’islam qui a établi les droits des citoyens. Selon l’islam, l’Etat est responsable de la nourriture, du logement et de l’habillement de chaque individu ; et l’islam est le premier à émettre ce principe. À présent, d’autres Etats le copient, mais pas complètement. L’assurance est fournie, les pensions familiales sont versées, mais le fait que l’Etat soit responsable de la nourriture et des vêtements pour les jeunes et les personnes âgées est un principe qui n’a été introduit par aucune religion hormis l’islam. Les recensements organisés par les Etats de ce monde ont pour but de collecter des impôts ou pour savoir combien de jeunes peuvent être recrutés [dans l’armée] en cas de besoin. Mais l’Etat islamique a été le premier à effectuer un recensement à l’époque d’Oumar, et cela pour fournir nourriture et vêtements à toute la population, et non pas pour imposer des impôts ou pour savoir combien de jeunes pouvaient être recrutés dans l’armée en cas de besoin. Ce recensement a été fait afin de nourrir et vêtir tout individu. Un recensement à eu lieu à l’époque du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) mais en ce temps-là les musulmans n’avaient pas de gouvernement. Le but de ce recensement était simplement de connaître le nombre de musulmans. Le premier recensement au cours de la domination islamique a eu lieu à l’époque d’Oumar (r.a.) et a été fait pour fournir de la nourriture et des vêtements à chaque individu. Combien importante est cette affaire, et quelle merveilleuse façon d’établir la paix dans le monde !

La dignité de tout être humain ne peut tolérer la réponse : « Faites une demande et elle sera mise à l’étude. » C’est-à-dire qu’on fasse des requêtes au préalable et qu’elles aient besoin d’être étudiées. Par conséquent, l’islam a posé le principe que la nourriture et les vêtements sont de la responsabilité de l’Etat : ces choses doivent être fournies à tout individu, riche ou pauvre, même s’il est millionnaire, même s’il l’offre à un autre [par la suite]. Il en est ainsi afin que personne ne sente qu’il est traité comme un être inférieur. Si les riches en reçoivent, et s’ils sont pieux, ils en offriront aux nécessiteux au lieu d’en profiter [indûment].

A l’époque d’Oumar (r.a.), les pays étaient divisés en provinces. En l’an 20 de l’Hégire, ‘Oumar (r.a.) a divisé les pays occupés en huit provinces afin de faciliter les questions administratives. Ces provinces étaient : La Mecque, Médine, la Syrie, la péninsule, Bassora, Koufa, l’Egypte et la Palestine.

Par ailleurs, le Majlis al-Choura a été établi à son époque. Les membres de parmi les Mouhajirîn et les Ansar participaient toujours dans la Choura. Or, les Ansar étaient divisés en deux tribus : les Aws et les Khazraj. Il était donc nécessaire que ces deux familles participassent au Majlis al-Choura. ‘Outhman, ‘Ali, ‘Abdour Rahman ibn ‘Awf, Moua’dh ibn Jabal, Oubay ibn Ka’b, Zayd ibn Thabit participaient tous à la Choura. Pour la tenue de la réunion une personne annonçait : « As-Salâtou Jâmi’ah » c’est-à-dire que tout le monde devrait se rassembler pour la prière. Lorsque les gens se rassemblaient, ‘Oumar (r.a.) se rendait à la mosquée Al-Nabawi et y offrait deux rak’ats de prière. Après les prières, il montait en chaire et prononçait un sermon. Ensuite, on présentait les points sur lesquels on devait délibérer. Pour les affaires ordinaires et quotidiennes, les décisions de ce conseil étaient considérées comme suffisantes. Mais lorsqu’une question importante était à l’ordre du jour, une réunion générale des Mouhajirîn et des Ansar se tenait et la question était décidée par consensus. Le salaire des soldats, l’organisation du bureau, la nomination des travailleurs, la liberté du commerce des non-musulmans, le taux des impôts et un certain nombre de problèmes étaient résolus lors de la Choura.

Le Majlis al-Choura se réunissait souvent lorsque des besoins particuliers survenaient. De plus, une autre réunion était consacrée aux discussions sur les arrangements et les besoins quotidiens.

Ce rassemblement se tenait toujours à la mosquée Al-Nabawi et seuls les compagnons de parmi les Mouhajirîn y participaient.

Lors de cette réunion, le Calife ‘Oumar (r.a.) évoquait les nouvelles quotidiennes des provinces et des districts qu’il avait reçues ; et s’il y avait quelque chose à discuter, il demandait l’opinion du peuple. Hormis les membres du Majlis al-Choura, le grand public avait aussi son mot à dire dans les affaires administratives. Les gouverneurs des provinces et des districts étaient souvent nommés selon la suggestion des sujets, et parfois la méthode d’élection était suivie. Lorsqu’on commençait à recevoir des impôts de Koufa, de Bassora et de Syrie, ‘Oumar (r.a.) a envoyé des ordres aux trois provinces de sélectionner et d’envoyer une personne de leur choix qui serait la plus honnête et capable de parmi eux.

Comment le Calife ‘Oumar (r.a.) donnait-il des directives aux officiers ? Les officiers pour les services généraux étaient proposés par la Choura et celui qui était choisi à l’unanimité était nommé [à ce poste]. Parfois, le Calife ordonnait au gouverneur de la province ou du district de sélectionner et d’envoyer la personne la plus capable. ‘Oumar (r.a.) nommait alors ces personnes comme gouverneur. ‘Oumar (r.a.) avait fixé des salaires plus élevés pour les gouverneurs. Ceci est aussi basé sur une grande sagesse afin que ces personnes puissent faire leur travail honnêtement et qu’ils ne soient pas cupides. ‘Oumar (r.a.) avait l’habitude de conseiller aux titulaires de postes : « Rappelez-vous que je ne vous ai pas envoyé en tant que commandant et tyran mais en tant qu’imam afin que les gens vous suivent. Respectez les droits des musulmans. Ne les tourmentez pas de sorte qu’ils soient humiliés. Il ne faut pas les punir mais tenter de les faire respecter leurs devoirs. Ne félicitez personne inutilement de peur qu’il ne sombre dans la tentation. Ne gardez pas vos portes toujours fermées pour eux, de peur que le fort ne mange le faible. Ne vous préférez pas autres parce que c’est là une injustice à leur égard. »

Celui qui était nommée gouverneur devrait promettre qu’il ne monterait pas sur un cheval turc, qu’il ne porterait pas de vêtements fins, ne mangerait pas de farine tamisée, ne placerait pas de concierge à sa porte et garderait toujours la porte ouverte pour les nécessiteux. Ces instructions étaient destinées à tous les administrateurs et étaient lues au public. Les avoirs des officiers étaient examinés après leur nomination. S’il y avait une amélioration extraordinaire de la situation financière de l’officier et qu’il ne pouvait pas en présenter de raisons valables, il était sanctionné et la richesse excédentaire était déposée dans le trésor.

Les gouverneurs avaient reçu l’ordre de se rassembler à l’occasion du Hajj. Il s’y tenait un tribunal public : si une personne avait une plainte contre un gouverneur, les torts étaient immédiatement réparés. Les plaintes contre les officiers y étaient présentées. Un bureau – composé des aînés parmi les compagnons – avait pour mission d’enquêter ; et si la plainte était avérée, l’officier coupable était sanctionné.

Hazrat Mouslih Maw’oud (r.a.) écrit ceci à propos de l’attitude du Calife ‘Oumar suite aux plaintes contre les officiers.

«Voici une l’histoire à propos du Calife ‘Oumar (r.a.). Les habitants de Koufa étaient de nature très rebelle et ils se plaignaient toujours contre leurs officiers. Ils disaient que tel ou tel juge a tel ou tel défaut, un tel a ce défaut et un autre celui-là. ‘Oumar (r.a.) changeait les fonctionnaires suite à leurs plaintes, en nommait d’autres et les envoyait à Koufa. Certains ont dit à ‘Oumar (r.a.) que cette méthode n’était pas correcte. Autant on en changera, autant les habitants de Koufa continueront à se plaindre. Ils lui ont demandé de ne pas changer d’officier. Mais ‘Oumar (r.a.) a dit : « Je continuerai à changer d’officier jusqu’à ce que les gens de Koufa se fatiguent. » Lorsqu’il n’a cessé de recevoir des plaintes de leur part pendant un certain temps, ‘Oumar (r.a.) a déclaré : « À présent, j’enverrai à Koufa un gouverneur qui redressera ses habitants. » Ce gouverneur était un jeune homme de dix-neuf ans et se prénommait ‘Abdour Rahman ibn Abi Layla. Lorsque les habitants de Koufa ont su qu’un garçon de 19 ans avait été nommé leur gouverneur, ils ont dit qu’il fallait se moquer de lui. Ces gens étaient méchants et arrogants. Ils ont rassemblé un groupe important d’ainés âgés de soixante-dix, quatre-vingt, quatre-vingt-dix ans, et ils ont décidé que tous les habitants de la ville, ainsi que tous ces vieillards, devaient accueillir Abdour Rahman. En plaisantant, ils lui demanderaient son âge. Quand il répondra, ils riront et se moqueront du fait que le garçon est devenu leur gouverneur.

Ainsi donc, selon leur plan, ils sont sortis à quelques kilomètres de la ville pour le recevoir. ‘Abdour Rahman ibn Abi Layla est également sorti sur un âne. Tous les habitants de Koufa étaient alignés et le premier rang était composé d’anciens chefs. Quand ‘Abdour Rahman ibn Abi Layla s’est approché, ils ont demandé : « Avez-vous été nommé notre gouverneur ? Est-ce que vous vous nommez ‘Abdour Rahman ? » Il a répondu : « Oui ». Un vieux s’est avancé et a demandé : « Quel est votre âge, s’il vous plaît ? » ‘Abdour Rahman a répondu : « Mon âge ? Vous pouvez estimer mon âge du fait que le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) avait envoyé Ousama ibn Zayd comme commandant à la tête de dix mille compagnons, parmi lesquels se trouvaient Abou Bakr et ‘Oumar. Moi, j’ai un an de plus qu’avait Ousama à l’époque ! » Dès qu’ils ont entendu cela, ils ont été frappés de désespoir : ils ont tous reculé, tout embarrassés. Ils se sont dit : « Tant que ce garçon sera parmi nous, ne prenez pas la parole, sinon il va nous dépecer ! » Il a gouverné longtemps et les habitants de Koufa ne pouvaient même pas ouvrir la bouche devant lui.

Voici les détails sur le système des revenus. Après les conquêtes de l’Irak et de la Syrie, ‘Oumar s’est attelé à l’administration des impôts. Il a retourné aux populations locales les terres que les rois leur avaient expropriées pour en offrir à leurs courtisans et aux nantis.

De même, le Calife ‘Oumar avait émis l’ordre que les Arabes qui étaient dispersés dans ces pays ne cultiveraient pas la terre. En effet, les Arabes ne connaissaient pas les méthodes agricoles utilisées par les populations locales. Une méthode de culture existait dans chaque région : le Calife ‘Oumar (r.a.) avait ordonné que ceux qui étaient venus de l’extérieur ne cultiveront pas la terre : la population locale aura le droit de le faire.

Les impôts été prélevés de force sur le peuple. Après avoir formulé les règles du tribut, ‘Oumar (r.a.) a par ailleurs assoupli la méthode de collecte et a apporté de nouvelles modifications. Il était très vigilant concernant les droits des Dhimmis. Il demandait si personne n’a été maltraité lorsqu’il recevait ces impôts. Il demandait l’opinion des Dhimmis, qu’ils soient zoroastriens ou chrétiens, et considéraient leurs avis. Afin de favoriser le développement de l’agriculture, ‘Oumar (r.a.) a dit que quiconque occupera les terres inhabitées en sera les propriétaires. Il avait fixé un délai de trois ans à cet égard. Il a mis en place un système de canaux et créé le département de l’irrigation qui travaillait sur la construction des réservoirs. Toutes ces mesures ont été prises pour améliorer l’agriculture.

C’était là quelques-unes des œuvres accomplies par le Calife ‘Oumar (r.a.). Je présenterai Incha Allah d’autres récits à propos du Calife ‘Oumar (r.a.) à l’avenir.

Je voudrais à présent annoncer la création de l’Encyclopédie Ahmadiyya qui sera lancée aujourd’hui par le Département central des archives et de recherche. Ce département avait commencé à travailler dessus depuis quelque temps et par la grâce d’Allah ce site Web est maintenant disponible en ligne pour les membres de la Jama’at. Il est accessible sur l’adresse www.ahmadipedia.org. Il s’y trouve une page d’accueil présentant un moteur de recherche pour accéder au contenu. Il est très simple à utiliser. Des informations de base concernant sur les livres, les personnalités, les événements, les croyances et les bâtiments de la Jama’at y sont fournis. Avec chaque entrée, des liens vers des sites Web connexes, des vidéos et des articles de journaux du parti sont fournis afin que des informations détaillées puissent être obtenues à partir de ces sources. L’un des avantages de ces liens est que les utilisateurs auront également accès à d’autres sites Web de la Jama’at Ahmadiyya et pourront utiliser tous ces journaux et magazines. Les ahmadis du monde entier disposent de beaucoup d’informations utiles qui ne sont enregistrées nulle part. Il existe également une option « contribution » sur le site Web d’Ahmadipedia où ils peuvent fournir leurs informations, preuves ou documents sur n’importe quel sujet.

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L’équipe informatique centrale a travaillé de manière excellente et avec beaucoup d’efforts afin de préparer le site Web et toutes ses différentes phases techniques. Leur équipe se compose de leurs travailleurs à temps plein et également de bénévoles. Pour le contenu des sites Web, les missionnaires du service central des archives ainsi que les bénévoles ont travaillé extrêmement dur. Ils ont travaillé avec une extrême diligence pour trouver les informations, traduire le matériel en ourdou, mettre en ligne le contenu et diverses autres tâches liées au site Web.

Qu’Allah les récompense tous ! Après la prière de Joumou’ah je lancerai ce site Web, Incha Allah.


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