Sermons 2021

Oumar Bin Al Khattab, défenseur de l’Islam

Dans son sermon du 11 juin 2021, Sa Sainteté le Calife a évoqué d'autres incidents tirés de la vie d'Oumar Bin Al-Khattab, le deuxième Calife de l'Islam.

Sermon du vendredi 11 juin 2021, prononcé par Sa Sainteté le Calife, Hadrat Mirza Masroor Ahmad, à la mosquée Moubarak, à Islamabad, Tilford au Royaume-Uni. Après le Tashahoud, le Ta’awudh et la Sourate Al-Fatiha, Sa Sainteté le Calife a déclaré :

J’évoquais dans mon précédent sermon le traité de Houdaibiyya en référence à ‘Oumar Ibn Al-Khattab. On rapporte à ce sujet que les Banou Bakr, une des tribus alliées aux Qouraychites, avaient violé ce pacte et attaqué la tribu des Banou Khouza’a, l’alliée des musulmans. Les Qouraychites avaient d’ailleurs aidé les Banou Bakr en leur fournissant armes et montures, violant ainsi le traité de Houdaybiyya. Abou Soufyan était alors venu à Médine, voulant renouveler le traité. Il est parti voir le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) mais celui-ci ne lui a pas répondu. Ensuite Abou Soufyan s’est rendu chez Abou Bakr (r.a.) et lui a demandé d’intercéder auprès du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) en sa faveur. Mais Abou Bakr a refusé de le faire. Abou Soufyan s’est rendu chez ‘Oumar. Il lui a répondu : « Souhaites-tu que j’intercède en ta faveur auprès du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) ? Par Dieu ! Même si je possédais ne serait-ce qu’une brindille je me battrais contre vous autres avec ! »

Le docteur Ali Al-Sallabi écrit ceci à propos de la conquête de La Mecque. « Quand le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) est arrivé à Marr al-Zahran, Abou Soufyan a commencé à s’inquiéter pour sa personne. ‘Abbas, l’oncle du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.), lui a conseillé de demander la protection du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). ‘Abbas déclare : « J’ai dit à Abou Soufyan : « Malheur à toi ! L’Envoyé d’Allah (s.a.w) est présent ! » Abou Soufyan a répondu : « Que mes parents soient sacrifiés pour toi ! Comment me sortir d’affaire ? » ‘Abbas a répondu : « Par Allah ! Si ces gens t’attrapent, ils te tueront certainement ! Monte sur la mule derrière moi. Je te présenterai au Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Ensuite je lui demanderai de t’accorder sa protection. » Il est monté derrière moi, relate ‘Abbas. Quand je passais devant un des feux allumés par les musulmans, ils me demandaient qui était mon compagnon. Il faisait nuit et les musulmans avaient allumé des feux. Quand ils voyaient le mulet du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) et que j’étais dessus, ils s’exclamaient : « L’oncle de l’Envoyé d’Allah (s.a.w) se trouve sur son mulet ! » J’ai avancé tant et si bien que je suis passé devant le feu d’Oumar Ibn Al-Khattab. Il a demandé : « Qui est-ce ? » ‘Oumar s’est tenu à côté de moi. Lorsqu’il a vu Abou Soufyan il s’est exclamé : « Abou Soufyan ! L’ennemi d’Allah ! Toutes les louanges appartiennent à Allah qui nous a accordé une victoire inconditionnelle sur toi ! »

Ensuite ‘Abbas a tiré Abou Soufyan pour le présenter au Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). ‘Oumar était aussi de la compagnie. Il a déclaré : « Ô Envoyé d’Allah (s.a.w) ! Permettez-moi de le décapiter ! » ‘Abbas a déclaré : « Ô Envoyé d’Allah ! Je lui a offert ma protection. » Quand ‘Oumar a insisté, j’ai déclaré : « Ô ‘Oumar ! Attends un peu ! Si Abou Soufyan appartenait [à ta tribu] les Banou Adi, tu n’aurais pas répété ces propos. Tu sais qu’il appartient au Banou ‘Abd Manaf ! » Oumar a répliqué : « Ecoute ‘Abbas ! Par Allah ! Ta conversion à l’islam m’a réjoui plus que si mon père s’y était converti, car je savais que le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) appréciait davantage ta conversion que celle d’Al-Khattab (mon père). »

Sur ce, le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a déclaré : « Ô ‘Abbas ! Retourne avec Abou Soufyan et reviens le lendemain. »

C’était là une conversation entre ‘Oumar et ‘Abbas. En fin de compte, le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a demandé à ‘Abbas de repartir avec Abou Soufyan étant donné qu’il lui avait accordé sa protection. L’Envoyé d’Allah (s.a.w) n’avait, quant à lui, rien à dire à Abou Soufyan.

Abou Bakr Ibn ‘Abdir Rahman relate qu’au cours du mois de Cha’ban en l’an sept de l’Hégire, l’Envoyé d’Allah (s.a.w) a envoyé ‘Oumar Ibn Al-Khattab pour une expédition avec trente personnes dans la vallée de Tourabah contre un des clans des Banou Hawazin. Cette vallée est située à deux jours de voyage de La Mecque où résidaient les Banou Hawazin.

Il s’agit de deux jours de voyage à dos de monture utilisée à l’époque.

Bouraidah Al-Aslami relate que quand le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) est descendu à Khaybar, il a confié l’étendard à ‘Oumar Ibn al-Khattab.

Là où il sera question de distance mesurée en termes de jours, il s’agira de voyage parcouru à dos d’animal.

Selon les recueils de Sirah, les grands drapeaux ont été évoqués la première fois en référence à la bataille de Khaybar. On n’évoquait naguère que des étendards [de petite taille]. Bouraidah Al-Aslami relate que le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) est parti à Khaybar et il a confié son drapeau à ‘Oumar Ibn Al-Khattab (r.a) ; [et, comme mentionné, il dit que] selon les recueils de Sirah, les [grands] drapeaux ont été évoqués la première fois en référence à la bataille de Khaybar. On n’évoquait naguère que de petits étendards. Le drapeau du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) était de couleur noire : il a été préparé à partir d’un drap appartenant à ‘Aïcha. Il était nommé ‘Ouqâb.

Son deuxième drapeau était blanc : il l’avait confié à ‘Ali. Le premier drapeau était couleur noire : il a été fabriqué à partir d’un drap appartenant à ‘Aïcha, la mère des Croyants. Le deuxième drapeau était de couleur blanche : il l’avait confié à ‘Ali. Il avait confié un autre drapeau à Habab ibn Moundhir et un autre à Sa’d ibn ‘Oubadah.

Lorsque le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a visité Khaybar, il souffrait de douleurs à la tempe et ne pouvait pas sortir. En cette occasion, il a d’abord confié son drapeau à Abou Bakr, puis le même drapeau à ‘Oumar. La bataille était violente ce jour-là. Mais les musulmans n’ont pas pu conquérir le fort. Le Saint Prophète (s.a.w.) a déclaré : « Demain, je confierai le drapeau à la personne par qui Allah accordera la victoire. » Ainsi, le lendemain, le Prophète (s.a.w.) a confié le drapeau à ‘Ali, grâce à qui Allah a accordé la victoire aux musulmans.

Ibn Ishaq déclare : « J’ai demandé à Ibn Chahab al-Zouhri sous quelles conditions le Saint Prophète avait confié les palmeraies de Khaybar aux Juifs. Zuhri a déclaré que le Prophète (s.a.w.) avait conquis Khaybar après la bataille et Khaybar était l’une des richesses qu’Allah a accordées au Prophète (s.a.w.). Un cinquième était pour le Messager d’Allah (s.a.w.) et il l’a distribué parmi les musulmans. Certains Juifs sont descendus de leurs forts après la bataille et étaient prêts à partir en exil. Le Messager d’Allah (s.a.w.) les a appelés et leur a dit : « Si vous le souhaitez, ces propriétés peuvent vous être confiées à condition que vous y travailliez et que les fruits soient partagés entre vous et nous. »

En d’autres termes, la division de cette propriété se fera si vous souhaitez rester ici. « Et je vous ferai rester là où Allah souhaite que vous demeuriez. » Les Juifs ont accepté sa proposition. Ils ont continué à travailler dans ces palmeraies. Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) avait l’habitude d’envoyer ‘Abdoullah ibn Rawaha pour distribuer les fruits de ces palmeraies et de faire preuve d’équité dans l’estimation des fruits pour les Juifs. Non pas qu’il gardait pour lui les meilleurs fruits : ils étaient distribués équitablement. Ensuite, quand le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) est décédé, Abou Bakr a également traité les Juifs à la même manière du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). ‘Oumar les a traités de la même manière au début de son califat. Ensuite ‘Oumar a su que le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) dit lors de sa dernière maladie que les deux religions ne coexisteront pas dans la péninsule arabique. ‘Oumar a fait des recherches à ce propos et quand cette parole a été attestée, il a écrit aux Juifs de Khaybar : « Allah a ordonné votre expulsion. J’ai reçu la nouvelle que le Saint Prophète (s.a.w.) a dit que deux religions ne coexisteront pas dans la péninsule arabique. Si le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) avait fait un pacte avec un Juif, qu’il se présente afin que je puisse l’entériner. Celui qui n’a pas conclu d’alliance avec le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) peut se préparer à l’exil. »

« Si le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) avait fait une promesse avec quelqu’un il pouvait rester, je respecterai cette promesse. Mais si pareille promesse n’existe pas, vous allez devoir quitter cet endroit. » ‘Oumar a exilé ceux qui n’avaient pas conclu d’alliance avec le Prophète (s.a.w.).

‘Abdoullah ibn ‘Oumar déclare : « Je suis parti avec Zoubayr ibn Al-‘Awwam et Miqdad ibn Aswad pour voir ma propriété à Khaybar. Quand nous y sommes arrivés, nous nous sommes séparés afin de nous rendre sur nos propriétés. J’ai été attaqué la nuit pendant que je dormais dans mon lit. Les articulations de mes bras ont été disloquées de mes coudes. Le matin venu, mes deux compagnons sont venus vers moi en criant et tout deux ont demandé : « Qui t’a fait cela ? » J’ai dit que je l’ignorais. Ils ont remis mes bras à leur place et m’ont ensuite emmené chez le Calife ‘Oumar. Celui-ci a déclaré : « C’est un acte des Juifs. » Puis il s’est levé pour s’adresser au peuple et a dit : « Ô gens, le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) avait conclu un traité avec les Juifs de Khaybar à condition que nous les expulserons quand nous le souhaiterons. Les Juifs ont attaqué ‘Abdoullah Ibn ‘Oumar et ont disloqué ses bras, comme vous le savez déjà. Ils avaient déjà attaqué un Ansari et nous n’avons aucun doute qu’il s’agit de leurs alliés. Nous n’avons aucun ennemi là-bas à part eux. Quiconque possède des biens à Khaybar doit s’en occuper car je vais expulser les Juifs. »

Et il les a expulsés.

‘Abdoullah ibn Miknaf relate : « Lorsque Oumar (r.a.) a chassé les Juifs de Khaybar, il est monté avec les Ansar et les Mouhajirin. Jabbar ibn Sakhr et Yazid ibn Thabit sont également sortis avec eux. Jabbar était celui qui estimait les fruits pour les habitants de Médine et était leur comptable. Les deux ont divisé Khaybar parmi ses membres conformément à la division existante.

Il y a l’incident de la lettre envoyée par Hatib par l’entremise d’une femme à La Mecque. Il voulait informer secrètement les polythéistes de La Mecque à propos de certaines intentions du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Allah avait informé celui-ci et il avait envoyé ‘Ali pour intercepter la femme en cours de route. Le Prophète (s.a.w.) a questionné Hatib à ce propos qui a offert ses explications et qui a déclaré que sa foi ne s’était pas affaiblie, mais qu’elle était tout aussi parfaite. Hatib a offert ces assurances que le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a acceptées. Mais ‘Oumar (r.a.) a déclaré : « Ô Messager d’Allah ! Laissez-moi décapiter cet hypocrite ! » Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a dit : « Il avait pris part à la bataille de Badr. Sais-tu qu’Allah a dit à propos de ces combattants : « Faites ce que vous souhaitez. J’ai fermé les yeux sur vos péchés et vous ai pardonné. » ? »

Il y existe un autre incident qui n’est pas lié directement à ‘Oumar (r.a.) mais où il est mentionné implicitement. Abou Qatada déclare : « Lors de la bataille de Hounayn j’ai vu un homme parmi les musulmans qui combattait un polythéiste. Un autre polythéiste l’a trompé et l’a secrètement attaqué par derrière. Voyant cela, je me suis précipité vers l’homme qui voulait tromper un musulman. Il a levé sa main pour me frapper et j’ai frappé la sienne et je l’ai tranchée. Ensuite, il m’a attrapé et m’a tiré si fort que je suis devenu impuissant. Puis il m’a laissé et s’est relâché et je l’ai poussé et tué. D’autre part, les musulmans avaient été vaincus et étaient en déroute. Je me suis également enfui avec eux.

Ensuite, j’ai vu qu’Oumar ibn Al-Khattab était avec eux. Je lui ai dit : « Pourquoi les musulmans ont-ils pris la fuite ? » ‘Oumar a répondu : « C’est la volonté d’Allah. » Puis le peuple est retourné vers le Messager d’Allah (s.a.w.). Celui-ci a déclaré : « Quiconque apporte la preuve qu’il a tué untel, les biens de sa victime lui appartiendront. » Je me suis levé pour chercher des preuves sur ma victime. Mais je n’en ai pas trouvé et je me suis assis. Puis j’ai décidé de raconter l’incident de ce combat au Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). L’une des personnes assises dans l’assistance a déclaré : « J’ai les armes de celui qu’il a tué. Mais au lieu de les lui offrir, offrez-lui quelque chose en échange pour le satisfaire. » Abou Bakr a déclaré : « Il n’est pas possible pour l’Envoyé d’Allah (s.a.w) de donner les biens à une personne ordinaire des Qouraychites et de laisser les mains vide l’un des lions d’Allah qui s’est battu pour Allah et Son Messager. »

Abou Qatada déclare : « Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) s’est levé et m’a offert ces biens. J’en ai acheté une petite palmeraie. C’était la première propriété que j’ai acquis en l’islam. »

Ibn ‘Oumar relate : « Lorsque nous sommes revenus de Hounayn, ‘Oumar (r.a.) a interrogé le Saint Prophète (s.a.w.) sur un vœu qu’il avait fait à l’époque de l’ignorance : il s’agissait d’accomplir l’i’tikâf. Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) lui a demandé d’accomplir ce vœu, même s’il datait de l’époque de l’ignorance.

Il est nécessaire de remplir toute promesse existante tout en respectant les principes de l’islam. Ceci est une condition nécessaire à respecter en ces cas.

Quelle est le rôle d’Oumar dans la bataille de Tabouk ? Avant cette bataille le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) avait fait un appel spécial aux dons. ‘Oumar raconte son histoire en ces termes. « Un jour, le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) nous a demandé de faire de l’aumône. J’avais des biens à l’époque et je me suis dit : « Aujourd’hui est le jour pour dépasser Abou Bakr ! » J’ai apporté la moitié de mes biens. L’Envoyé d’Allah (s.a.w) m’a demandé : « Qu’est-ce que tu as laissé pour ta famille ? » J’ai répondu que j’avais laissé autant que j’avais apporté. Abou Bakr quant à lui avait apporté tout ce qu’il possédait. J’ai apporté la moitié de mes biens et Abou Bakr a apporté toute sa fortune. Le Saint Prophète (s.a.w.) lui a également demandé ce qu’il avait laissé pour sa famille. Il a répondu : « Je leur ai laissé Allah et Son Messager. » ‘Oumar s’est dit : « J’ai alors compris que je ne pourrai jamais le dépasser dans quelque domaine que ce soit. »

Hazrat Mouslih Maw’oud (r.a.) relate à ce propos : « ‘Oumar (r.a.) raconte à propos d’un djihad : « Abou Bakr m’a toujours dépassé. Aujourd’hui, je vais le surpasser. »

« Je suis rentré chez moi et, prenant la moitié de ma fortune, je l’ai présentée au Saint Prophète (s.a.w.). C’était une période de grande épreuve pour l’islam. Mais Abou Bakr a apporté toute sa fortune et l’a offerte au Saint Prophète (s.a.w.). Celui-ci lui a demandé : « Qu’est-ce que vous avez laissé à la maison ? Il a répondu : « Allah et Son Messager ! » ‘Oumar (r.a.) déclare : « J’ai été très embarrassé d’entendre cela et j’ai pensé qu’aujourd’hui je voulais surpasser Abou Bakr mais qu’il m’avait devancé aujourd’hui encore. »

Le Messie Promis (a.s.) déclare : « Il fut un temps où les gens sacrifiaient leur vie comme des moutons et des chèvres pour la religion divine. On trouve mention des fortunes des uns et des autres. Abou Bakr Siddiq (r.a.) a sacrifié toute sa fortune plus d’une fois. Ce n’était pas un événement ponctuel. Cela s’est passé plus d’une fois. Il n’a même pas gardé une aiguille à la maison. Plus d’une fois ‘Oumar (r.a.) selon ses dispositions et ‘Outhman (r.a.) selon les siennes et son statut en ont fait de même. Tous les compagnons étaient prêts à sacrifier leur vie et leurs biens pour cette religion divine. »

En faisant référence à sa Jama’at, le Messie Promis (a.s.) explique : « C’est là leur exemple. Mais il y a aussi d’autres qui [me] prêtent allégeance et promettent de préférer la religion au monde. Or, quand on leur demande aide et soutien, ils ferment leurs poches. Peut-on atteindre quelque but religieux en aimant ainsi le monde ? L’existence de pareils individus peut-elle être d’un quelconque bénéfice à la cause prophétique ? Absolument pas. Allah déclare : « Jamais vous n’atteindrez la vraie droiture tant que vous ne dépensez pas vos biens les plus chers dans le chemin d’Allah. » »

Quelle a été la réaction d’Oumar (r.a.) lorsque le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) est décédé ? Ibn ‘Abbas relate : « L’heure de la mort du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) approchait et il y avait des hommes dans la maison dont ‘Oumar ibn al-Khattab. Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a déclaré : « Laissez-moi vous dicter quelque conseil après lequel vous ne vous égarerez pas. »

Il s’agit des derniers jours de la maladie du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Sur ce, ‘Oumar a dit aux gens qui étaient assis autour : « L’Envoyé d’Allah (s.a.w) est très malade et vous disposez du Coran. Le Livre d’Allah vous suffit. »

Ceux présents dans la maison n’étaient pas d’accord et se sont disputés. Lors de la discussion certains disaient : « Apportez un morceau de papier et une plume afin que l’Envoyé d’Allah (s.a.w) puisse vous écrire quelque chose, après quoi vous ne vous égarerez pas. » Certains d’entre eux répétaient ce qu’Oumar avait dit : « Ne dérangez pas le Prophète (s.a.w.) ! » Lorsque la discussion a pris de l’ampleur, le Saint Prophète (s.a.w.) a dit : « Sortez d’ici ! »

Ce récit est tiré du recueil de Mouslim. On en trouve aussi mention dans le recueil de Boukhari.

‘Oubaydoullah ibn ‘Abdillah rapporte d’Ibn ‘Abbas : « Quand la maladie du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) s’est aggravée, il a dit : « Apportez-moi quelque chose pour écrire afin que je vous dicte [des consignes] que vous n’oublierez pas. »

‘Oumar a dit à ceux qui étaient autour de lui : « La maladie du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) s’est aggravée. Nous disposons du livre d’Allah et cela nous suffit. »

C’est pour cette raison que ce n’était pas la peine de déranger le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.).

Ils se sont disputés entre eux à ce propos et ils ont fait beaucoup de bruit. Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a déclaré : « Levez-vous et partez de là ! Vous ne devez pas vous disputer autour de moi. »

Sur ce, Ibn ‘Abbas est sorti et disait : « La plus grande perte était qu’on avait empêché le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) d’écrire [ce qu’il souhaitait]. »

Syed Zain-ul-Abidin Waliullah Shah Sahib a commenté sur une partie de ce que j’ai décrit. Il déclare : « Les paroles :

لا تضلوا بعدہ

démontrent clairement que même durant ces derniers jours, le Prophète (s.a.w.) s’inquiétait du fait que les musulmans ne sombrent dans l’oubli. Dalâlun signifie l’oubli et l’égarement. Ensuite, le hadith affirme :

غلبه الوجع

C’est-à-dire que la maladie avait épuisé le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). ‘Oumar avait prononcé ces paroles. Shah Sahib déclare qu’Oumar n’imaginait même pas que le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) pourrait mourir. Il a déclaré que nous disposons du Livre d’Allah et cela nous suffit, car Allah déclare dans le Saint Coran :

مَا فَرَّطْنَا فِي الْكِتَابِ مِنْ شَيْءٍ

Il dit dans un autre verset :

تِبْيَانًا لِكُلِّ شَيْءٍ

C’est-à-dire que ce livre explique tout clairement, Nous n’y avons laissé aucune lacune. Le récit rapporte aussi ces propos:

لا ینبغي عندي التنازع

Certaines personnes qui étaient aussi sensibles qu’Oumar ont déclaré qu’on ne doit pas déranger le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) en pareil moment. D’autres disaient qu’on devait obéir à l’ordre du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) et lui apporter du papier et de l’encre. Lorsqu’une dispute a éclaté entre eux, le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) leur a demandé de partir. Il a dit : « Ne faites pas du bruit auprès de moi. » Cela démontre que le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) avait un tel respect du Livre d’Allah, que même dans cet état d’agitation, après avoir entendu ‘Oumar, il n’a pas répété la requête de lui apporter du papier et de l’encre. Selon un autre récit d’Al-Boukhari, le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a vécu quelques jours après cet incident et a prodigué d’autres conseils, mais il n’a pas répété cette requête. Ces commandements qu’il souhaitait faire consigner en écrit étaient d’ores et déjà présents dans le Livre d’Allah. C’était comme s’il insistait de s’accrocher au Coran. Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a soutenu ‘Oumar et est resté silencieux. Il s’agit d’une déférence que ne respectent pas les soi-disant savants d’aujourd’hui. Lorsqu’ils expriment une opinion ils la considèrent comme parole révélée. Nous ne devrions jamais oublier l’exemple pur du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Rien n’a de l’importance devant le Livre d’Allah. »

‘Ourwah ibn Zoubayr relate ceci de la part d’Aïcha, l’épouse du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) : « L’Envoyé d’Allah (s.a.w) est décédé et Abou Bakr était à Sana, situé à trois kilomètres dans les alentours de Médine. En entendant cette nouvelle, ‘Oumar qui était sorti dans la banlieue, a déclaré : « Par Allah ! L’Envoyé d’Allah (s.a.w) n’est pas mort ! » ‘Aïcha disait qu’Oumar (r.a.) avait l’habitude de dire : « Par Dieu ! C’est cette pensée qui m’a traversé le cœur, à savoir qu’Allah enverra certainement le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) afin qu’il puisse trancher les mains et les pieds de certains hommes. »

‘Oumar n’était pas prêt d’accepter que le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) était décédé et il croyait qu’il allait retourner à la vie.

Entre-temps, Abou Bakr est revenu. Il a enlevé le tissu qui recouvrait le visage du Sait Prophète Muhammad (s.a.w.) et l’a embrassé en disant : « Que mes parents soient sacrifiés pour vous ! Vous êtes pur dans la vie comme dans la mort. Je jure par Celui qui détient ma vie : Allah ne vous fera jamais goûter deux morts ! » En disant cela, Abou Bakr (r.a.) s’est rendu dans l’assistance et a déclaré : « Toi qui jures, assieds-toi ! » C’est-à-dire qu’il s’est adressé à ‘Oumar (r.a.) et a dit : « Arrête de jurer ! » Quand Abou Bakr (r.a.) a commencé à parler, ‘Oumar (r.a.) s’est assis. Abou Bakr (r.a.) a fait les louanges d’Allah et a déclaré : « Que celui qui adorait Muhammad (s.a.w.) sache que Muhammad est bel et bien mort. Quiconque adorait Allah, qu’il se souvienne qu’Allah est vivant et ne mourra jamais. »

Et Abou Bakr a récité ce verset :

إِنَّكَ مَيِّتٌ وَإِنَّهُمْ مَيِّتُونَ

C’est-à-dire : « Tu vas mourir et eux-aussi mourront. »

Il a aussi récité ce verset :

وَمَا مُحَمَّدٌ إِلَّا رَسُولٌ قَدْ خَلَتْ مِنْ قَبْلِهِ الرُّسُلُ أَفَإِنْ مَاتَ أَوْ قُتِلَ انْقَلَبْتُمْ عَلَى أَعْقَابِكُمْ وَمَنْ يَنْقَلِبْ عَلَى عَقِبَيْهِ فَلَنْ يَضُرَّ اللَّهَ شَيْئًا وَسَيَجْزِي اللَّهُ الشَّاكِرِينَ

« Et Muhammad n’est qu’un Messager. En vérité, (tous) les Messagers avant lui sont morts. Alors s’il mourait ou s’il était tué, retourneriez-vous sur vos pas ? Et celui qui retourne sur ses pas ne nuira nullement à Allah. Et Allah récompensera sûrement ceux qui sont reconnaissants. » (3 : 145)

Soulayman disait que lorsque les gens ont entendu cela, ils ont tellement pleuré qu’ils ont commencé à avoir des hoquets.

Ibn ‘Abbas déclare : « Par Allah ! Il semblait que les gens ne savaient même pas qu’Allah avait révélé ce verset jusqu’au moment où il l’a récité, comme si tous ces gens avaient appris ce verset d’Abou Bakr. Ensuite tout le monde le récitait. »

Al-Zouhri relate que Sa’id ibn Mousayyib lui a dit qu’Oumar (r.a.) a déclaré : « Par Allah ! Dès que j’ai entendu Abou Bakr réciter ce verset, j’ai eu tellement peur que mes pieds ne pouvaient plus me soutenir. Je suis tombé au sol. Quand Abou Bakr a récité ce verset, j’ai su que le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) était vraiment mort. »

Le Messie Promis (a.s.) a cité le texte arabe de ce hadith en question. J’en présente ici la traduction. Le texte [original] sera publié ultérieurement. Le Messie Promis (a.s.) déclare : « Ibn ‘Abbas relate qu’Abou Bakr est sorti le jour du décès du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). ‘Oumar s’adressait à l’assistance. C’est-à-dire, il disait que le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) n’était pas mort mais vivant. Alors Abou Bakr a dit : « Ô Oumar ! Assied-toi ! » Mais ‘Oumar a refusé de s’asseoir. Les gens se sont tournés vers Abou Bakr et ont quitté ‘Oumar (r.a.). Alors Abou Bakr a déclaré : « Louange à Allah ! Quiconque d’entre vous adorait Muhammad, qu’il sache que Muhammad est mort. Quiconque d’entre vous adorait Allah, certainement Allah est vivant, et Il ne mourra pas. La preuve de la mort du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) est qu’Allah déclare qu’il n’est qu’un messager et tous les messagers ont sont décédés avant lui. Abou Bakr a récité ce verset jusq’au mot « Al-châkirîn ». Ensuite, le narrateur déclare : « C’est comme si les gens ignoraient que ce verset avait été révélé par Dieu et qu’ils l’ont découvert seulement quand Abou Bakr l’a récité. Tous les Compagnons ont appris ce verset d’Abou Bakr et aucun compagnon ou non-compagnon n’a cessé de le réciter. ‘Oumar lui-même déclare : « Par Dieu ! J’ai entendu ce verset d’Abou Bakr. Quand il l’a récité j’ai perdu tous mes sens et mes jambes ne pouvaient plus me soutenir. Je suis tombé au sol quand j’ai entendu ce verset qui disait que le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) était mort.

Voici le texte d’Al-Qastalani, dans le Charh al-Boukhari : « ‘Oumar ibn al-Khattab disait : « Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) n’est pas mort. Il ne mourra pas avant d’avoir tué les hypocrites. »

Voici un autre récit à ce propos. La traduction du texte est comme suit : « ‘Oumar Ibn Al-Khattab (r.a) disait : « Je trancherai de mon épée la tête de celui qui déclare que le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) est décédé ! Il a été élevé au ciel à l’instar d’Isa ibn Maryam. »

Abou Bakr a déclaré : « Quiconque adore Muhammad (s.a.w.), qu’il sache qu’il est mort. Quiconque adore le Dieu de Muhammad (s.a.w), qu’il sache qu’Il est vivant et ne mourra pas. Dieu est Celui Qui vit à tout jamais. Tous les êtres humains et animaux meurent. Même ceux qui pensent vivre éternellement doivent mourir au préalable.

Ensuite Abou Bakr (r.a.) a récité ce verset dont la traduction est : « « Et Muhammad n’est qu’un Messager. En vérité, tous les Messagers avant lui sont morts. Alors s’il mourait ou s’il était tué, retourneriez-vous sur vos pas ? »

Dès que les gens ont entendu ce verset, ils ont abandonné leur idée. Si Abou Bakr (r.a.) n’avait pas tiré cet argument du Coran que tous les Prophètes sont morts et aussi si cet argument n’était pas clair et concluant, alors les Compagnons qui selon vous dénombraient plus de cent mille… »

C’est-à-dire, selon l’interlocuteur du Messie Promis (a.s.) il y avait plus de cent mille Compagnons [à l’époque].

« Comment ces compagnons ont-ils été convaincus par ces paroles douteuses. Pourquoi ces compagnons n’ont-ils pas dit : « Cher Maître ! Votre argument est incomplet et il n’y a pas de texte défini entre vos mains. Ignorez-vous que le Coran décrit l’ascension de Jésus au ciel dans son corps charnel dans le verset de Râfi’ouka Ilayya ? N’avez-vous pas entendu parler du verset Bal Rafa’ahoullaho ilaihi ? Alors pourquoi pensez-vous que l’ascension du Prophète (s.a.w) aux cieux est impossible ? » Au contraire, les compagnons, qui connaissaient le Coran, ont abandonné la première pensée en entendant le verset et l’explication du mot Khalat par la clause « s’il devait mourir ou s’il était tué ». Oui, leurs cœurs étaient très tristes et brisés en raison de la mort du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Leurs vies en ont été écourtées. ‘Oumar déclare : « Après avoir entendu ce verset mes jambes ne pouvaient plus me soutenir et je suis tombé au sol. » Saint est Allah ! Voyez à quel point ils étaient éclairés et attachés au Coran. Dès qu’il a entendu le verset et s’est rendu compte que tous les prophètes précédents étaient morts, il a commencé à pleurer et a été empli de chagrin et il n’a rien fait. »

À une autre occasion, le Messie Promis (a.s.) a dit : « ‘Oumar (r.a.) a déclaré : « Je tuerai de mon épée quiconque affirmera que Muhammad est mort. »

Il est clair que ‘Oumar (r.a.) s’était trompé concernant la vie du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) et il considérait qu’affirmer que le Prophète était mort relevait de l’incrédulité et de l’apostasie. Que Dieu Tout-Puissant accorde des milliers de récompenses à Abou Bakr (r.a.), qui a rapidement mis fin à ces troubles et en présentant la réalité que tous les prophètes du passé sont morts. En fait, grâce à cette élucidation et ce consensus des compagnons, il a mis fin à de nombreux faux prétendants à la prophétie de l’époque dit Al-Fayj Al-A‘waj (ère des ténèbres et de l’égarement). Tout comme Abou Bakr a fait tuer Musaylimah le Menteur et Aswad Al-Ansi, grâce à ce consensus de tous les compagnons, il a achevé les faux prophètes de l’époque appelée Al-Fayj Al-A‘waj. C’est-à-dire il a éliminé cette idéologie trompeuse tout comme il a éliminé [ces faux prophètes]. En somme, il n’a pas tué quatre menteurs, mais cinq. »

Ensuite le Messie Promis (a.s.) déclare : « Ô Seigneur ! Accorde des millions de bénédictions à leurs âmes. Si le mot « Khalat » dans ce verset signifiait que certains prophètes sont toujours vivants au ciel, alors dans ce cas ‘Oumar (r.a.) aurait eu raison et ce verset ne lui est pas nuisible mais l’aurait soutenu. La phrase suivante de ce verset en est l’interprétation. [Il déclare] : « s’il mourrait ou s’il était tué… » Le regard d’Abou Bakr (r.a.) est tombé dessus : affirmer que cette clause signifie tout simplement que tous les prophètes du passé sont « partis », soit qu’ils sont morts ou sont toujours vivants, est tromperie et subterfuge : il s’agit d’un mensonge flagrant contre la déclaration divine. Ceux qui ne craignent pas le Jour du Jugement et l’interprètent contrairement à l’interprétation de Dieu sont sans aucun doute sous la malédiction éternelle. Mais ‘Oumar (r.a.) ne connaissait pas ce verset à l’époque et certains des autres Compagnons souffraient également de la même idée fausse et étaient pris dans l’oubli, qui est le lot de l’humanité ; et ils croyaient que certains Prophètes sont encore en vie et reviendront au monde : pourquoi alors le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) ne serait-il pas comme eux ? Mais Abou Bakr a récité le verset dans son intégralité et en lisant « s’il mourrait ou s’il était tué » il a expliqué clairement que le terme Khalat possède uniquement ces deux sens : soit le fait de mourir d’une mort naturelle, soit être tué. C’est là qu’ils ont accepté leur erreur et tous les compagnons étaient [dès lors] unanimes que tous les prophètes d’antan sont morts et les mots « s’il mourrait ou s’il était tué » les ont beaucoup affectés : tout le monde a abandonné les croyances contraires à cela. Toutes les louanges sont dues à Allah pour cela.

Le Messie Promis (a.s.) a présenté cela dans son ouvrage Touhfah Ghaznawiyyah. Ailleurs, il a déclaré : « Lors du décès du Saint Prophète (s.a.w.), il y a eu un consensus entre les compagnons que tous les prophètes étaient morts. ‘Oumar (r.a,) avait dit au sujet du Saint Prophète (s.a.w.), qu’il n’était pas encore mort, et il a brandi son épée. Abou Bakr (r.a.) s’est levé et a proclamé :


وَمَا مُحَمَّدٌ إِلَّا رَسُولٌ قَدْ خَلَتْ مِنْ قَبْلِهِ الرُّسُلُ

Le moment quand le Saint Prophète (s.a.w.) venait de quitter ce monde était digne d’une scène d’apocalypse et l’ensemble des compagnons étaient réunis, et même l’armée d’Oussama n’était pas encore partie. En réponse à ‘Oumar (r.a.), Abou Bakr (r.a.) avait proclamé que Muhammad (s.a.w.) était décédé et a rappelé, en citant ce verset, qu’il n’était qu’un prophète. Si les compagnons avaient une once de croyance dans le fait qu’Issa (a.s.) était encore en vie, ils l’auraient nié. Ils sont tous restés silencieux et ce verset était [dès lors] récité dans les points de rassemblements comme s’il venait d’être révélé. Les compagnons n’étaient pas des hypocrites et du genre à se taire et à ne pas rétorquer en se laissant impressionner par Abou Bakr (r.a.). La réalité était celle qui a été mentionnée par Abou Bakr (r.a.). C’est pour cette raison que tout le monde avait baissé sa tête. Tel était le consensus des compagnons. ‘Oumar (r.a.) disait également que le Saint Prophète (s.a.w.) reviendrait. Cet argument n’aurait été parfait qu’à condition qu’il n’y ait aucune exception à ce sujet, car si Issa (as) était monté au ciel et qu’il devait en revenir, dans ce cas cet argument ne tiendrait pas la route ; il s’agirait même d’une blague. ‘Oumar (r.a.) lui-même l’aurait nié.

Le Messie Promis (as) a mentionné ce point à de nombreuses reprises dans ses différents écrits. J’ai mentionné ces différents récits afin que ceux qui croient qu’Issa (as) est vivant au ciel, puissent abandonner une telle croyance, et accepter qu’aucun homme n’est jamais monté vivant au ciel, que cela est impossible, et qu’Issa (a.s.) est bel et bien décédé.

Ibn ‘Abbas (r.a.) a rapporté : « À l’époque du Califat d’Oumar (r.a.) je l’ai accompagné dans le cadre de son travail. Il avait un fouet dans la main, et personne d’autre que moi ne l’accompagnait. Il parlait tout seul et se fouettait les mollets. Soudainement, il s’est tourné vers moi et a dit : « O Ibn ‘Abbas, sais-tu pourquoi j’ai dit le jour de la mort du Saint Prophète (s.a.w.) qu’il n’était pas décédé, et que je trancherai de mon épée celui qui le proclamerai ? » Ibn ‘Abbas a répondu : « Ô Amir Al-Mou’minin, je l’ignore ! Mais vous ne l’ignorez pas. » ‘Oumar (r.a.) a dit : « Par Dieu ! La raison était que j’avais pour habitude de réciter ce verset :

وَكَذَلِكَ جَعَلْنَاكُمْ أُمَّةً وَسَطًا لِتَكُونُوا شُهَدَاءَ عَلَى النَّاسِ وَيَكُونَ الرَّسُولُ عَلَيْكُمْ شَهِيدًا

« Et c’est ainsi que Nous avons fait de vous une nation élevée afin que vous soyez les gardiens des hommes, et afin que le Messager d’Allāh soit votre propre gardien. » (2 : 144)

Par Allah, je pensais que le Saint Prophète (s.a.w.) resterait vivant au sein de sa communauté pour être témoin de ses actions. C’est pour cette raison que j’avais tenu ces propos ce jour-là. »

Je vais réitérer le récit tiré d’Al-Boukhari à propos du Califat d’Abou Bakr (r.a.). Les Ansar s’étaient réunis dans la maison de Sa’d Ibn ‘Oubadah et ils ont déclaré : « Choisissons un Emir de parmi nous les Ansar et un autre de parmi vous les Mouhajirine ! » Abou Bakr, ‘Oumar et Abou ‘Oubaydah sont partis à leur rencontre. ‘Oumar a voulu prendre la parole, mais Abou Bakr l’en a empêché. ‘Oumar relate : « Je souhaitais prendre la parole parce que j’avais préparé un discours que j’appréciais beaucoup. J’avais peur qu’Abou Bakr ne fût pas aussi éloquent que moi. Mais son discours s’est révélé être plus éloquent que tout autre. Abou Bakr a déclaré : « Nous les Mouhajirine sommes les Emirs et vous les Ansar êtes les Vizirs. » Abou Habab Ibn Moundhir a répliqué : « Non ! Par Dieu, il n’en sera pas ainsi. Nous allons choisir un Emir de parmi vous et un autre de parmi nous. » Abou Bakr a répondu : « Non. Nous sommes les Emirs et vous les Vizirs, car les Qouraychites, selon leur lignée et leur tribu, ont toujours occupé un statut plus élevé parmi les Arabes et ce depuis les temps anciens. » Il a ensuite présenté les noms d’Oumar ou d’Abou ‘Oubaydah Ibn Al-Jarrah et a demandé [aux musulmans] de prêter allégeance à l’un d’entre eux et d’en faire leur Calife. ‘Oumar a dit à Abou Bakr : « Non. Nous allons vous prêter allégeance. Car vous êtes notre chef et le meilleur des nôtres. Vous étiez le plus aimé par le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) de parmi nous. » Sur ce, ‘Oumar a attrapé sa main et lui a prêté allégeance. Par la suite, les autres aussi lui ont prêté allégeance.

Lorsque ‘Oumar a pris la main de Abou Bakr (r.a.) et a dit : « Acceptez notre allégeance. » Aussitôt ‘Oumar avait fait la Bai’ah d’Abou Bakr et avait déclaré : « Ô Abou Bakr (r.a.), le Saint Prophète (s.a.w.) vous avait ordonné de diriger la prière ; vous êtes donc le Calife d’Allah. Nous faisons votre Bai’ah car vous étiez le plus aimé du Saint Prophète (s.a.w.). »

La biographie d’Ibn Hicham relate ceci concernant la sédition des apostats : « Lorsque le Saint Prophète (sws) est décédé, les malheurs des musulmans avaient augmenté. Un récit m’a été rapporté par ‘Aïcha (r.a.). Elle a déclaré que lorsque le Saint Prophète (s.a.w.) est décédé, les Arabes ont emprunté la voie de l’apostasie, les Juifs et les chrétiens se sont soulevés, et l’hypocrisie était devenue manifeste. (Ibn Ishaq dit ceci.)

Abou Hourayrah (r.a.) dit que lorsque le Messager d’Allah (s.a.w.) est décédé et qu’Abou Bakr (r.a.) est devenu le Calife après lui et que certains des Arabes ont mécru, ‘Oumar ibn Al-Khattab a demandé à Abou Bakr comment se battre contre eux quand le Saint Prophète (s.a.w.) avait déclaré : « Il m’a été ordonné de combattre ceux-là, jusqu’à ce qu’ils déclarent : « Il n’y a d’autre Dieu qu’Allah. » » C’est-à-dire qu’il ne faut pas combattre ceux qui proclament l’unicité de Dieu. Celui qui déclarera qu’il n’y a d’autre Dieu qu’Allah, ses biens et sa vie seront préservés, à moins qu’il n’y ait une raison légale de ne pas le protéger. Dieu sera responsable de son jugement.

Abou Bakr (r.a.) a déclaré : « Par Allah ! Je combattrai celui qui fera la différence entre la Salat et la Zakat. Je le combattrai, car la Zakat est un devoir financier. Par Allah, s’ils refusent de me donner ne serait-ce qu’une corde qu’ils utilisaient pour attacher les pattes de leurs animaux et qu’ils offraient naguère au Saint Prophète (s.a.w.), alors je les combattrai. » ‘Oumar ibn Al-Khattab a ajouté : « Par Allah, j’ai vu par la suite qu’Allah avait convaincu Abou Bakr (r.a.) de les combattre. J’avais ainsi compris que c’était la bonne chose à faire. »

Lors du départ de l’armée d’Oussama ibn Zayd, Abou Bakr (r.a.) avait prodigué des conseils à Oussama qui était sur sa monture ; Abou Bakr (r.a.) marchait à ses côtés. Oussama (r.a.) l’a invité à monter sur une monture et que sinon il allait marcher lui aussi. Abou Bakr (r.a.) lui a répondu : « Restes sur ta monture ! Par Dieu je ne monterai pas. » Il a ajouté : « Pourquoi ne marcherais-je pas dans la voie d’Allah, quand en échange de tout pas que le combattant fait, sept cents actes de piété sont inscrits dans son registre ainsi que sept cents exaltations de rang et sept cents de ses péchés sont pardonnés. » Après lui avoir prodigué ces conseils, Abou Bakr (r.a.) a dit à Oussama : « Si tu le considères pertinent, tu peux m’aider à travers ‘Oumar. » Il lui a demandé l’autorisation de laisser ‘Oumar à ses côtés, car le Saint Prophète (s.a.w.) avait demandé à ‘Oumar (r.a.) de faire partie de l’armée d’Oussama. Oussama a accepté la demande d’Abou Bakr (r.a.).

À l’époque d’Abou Bakr (r.a.), au cours de la bataille de Yamama, soixante-dix Houffâdh, qui avaient mémorisé le Saint Coran, étaient tombées en martyrs. Zayd ibn Thabit Al-Ansari relate à ce propos : « Abou Bakr (r.a.) m’a fait appeler lorsque les gens de Yamama sont tombés en martyr, ‘Oumar était à ses côtés. Abou Bakr (r.a.) a déclaré : «’Oumar est venu me voir, et m’a informé que de nombreux musulmans étaient tombés en martyr au cours de la bataille de Yamama, et j’ai peur que d’autres Qaris (personnes ayant mémorisé le Saint Coran) ne tombent en martyrs au cours d’autres batailles, et qu’ainsi une partie du Coran soit perdue, à moins que tu ne compiles l’ensemble des versets du Coran ; je suis d’avis qu’il faut le faire. » Il a ajouté : « J’ai dit à ‘Oumar : comment puis-je ordonner quelque chose qui n’a pas été ordonnée par le Saint Prophète (s.a.w.) ? » ‘Oumar a répondu : « Par Dieu, il s’agit d’une noble tâche ! » Il m’a répété cela à plusieurs reprises, au point où Allah m’a convaincu qu’il fallait le faire, et je considère pertinent ce que ‘Oumar a proposé. » ‘Oumar était assis à ses côtés et gardait le silence. Abou Bakr (r.a.) a ajouté : « Tu es jeune et sage, et nous n’avons aucun soupçon à ton égard. Tu avais pour habitude de retranscrire les révélations reçues par le Saint Prophète (s.a.w.), alors recherche toutes les parties du Coran et compile-les. » Zayd ibn Thabit a répondu : « Je jure au nom de Dieu, que s’il m’avait confié la mission de déplacer une montagne d’un endroit à un autre, cela m’aurait était plus facile que la tâche qu’il venait de me confier. » C’est-à-dire celui de compiler le Saint Coran. Zayd a répondu : « Pourquoi entreprenez-vous ce que le Saint Prophète (s.a.w.) n’avait pas entrepris ? » Abou Bakr (r.a.) a déclaré : « Par Allah, il s’agit d’une tâche noble. » Zaid a ajouté : « J’ai répété cela plusieurs fois, jusqu’à ce qu’Allah m’ait convaincu comme Il avait convaincu Abou Bakr (r.a.) et ‘Oumar (r.a.). Je me suis levé et je suis parti à la recherche des différentes parties du Saint Coran. Je les ai recherchées sur des morceaux de cuir, sur des omoplates, sur des branches de palmiers de dattes, et dans la mémoire des gens. J’avais trouvé deux versets de la sourate Al-Taubah auprès de Houdhaymah Al-Ansari que je n’avais trouvés chez personne d’autre. Il s’agit des versets :

لَقَدْ جَاءَكُمْ رَسُولٌ مِنْ أَنْفُسِكُمْ عَزِيزٌ عَلَيْهِ مَا عَنِتُّمْ حَرِيصٌ عَلَيْكُمْ بِالْمُؤْمِنِينَ رَءُوفٌ رَحِيمٌ

« Assurément, un Messager de parmi vous-mêmes est venu à vous, qui s’affligent de vous voir en difficultés ; qui est plein de sollicitude à votre égard, qui est particulièrement compatissant et miséricordieux envers les croyants. » (9 : 128)

Le hadith relate qu’il y avait deux versets : il s’agit là de l’un des deux. Peut-être que l’autre verset est le verset d’après. Les feuilles sur lesquelles le Saint Coran a été compilé sont restées en la possession d’Abou Bakr (r.a.) jusqu’à son décès. Ensuite elles étaient en la possession d’Oumar (r.a.) jusqu’à son décès. La compilation était ensuite en la possession de Hafsa bint ‘Oumar. ‘Outhman (r.a.) l’avait récupérée d’auprès d’elle par la suite.

Je continuerai ces récits la prochaine fois, Incha Allah.


(Le site www.islam-ahmadiyya.org prend l’entière responsabilité de la publication du texte de ce sermon)

Etiquettes