Sermon du vendredi 08 octobre 2021, prononcé par Sa Sainteté le Calife, Hadrat Mirza Masroor Ahmad, à la mosquée Moubarak, à Islamabad, Tilford au Royaume-Uni. Après le Tashahoud, le Ta’awudh et la Sourate Al-Fatiha, Sa Sainteté le Calife a déclaré :
J’évoquais les conquêtes qui eurent lieu à l’époque du califat d’Oumar (r.a.). Le ‘Allamah Chibli Al-Nou’mani, un des biographes du Calife ‘Oumar (r.a.), évoque les conquêtes de celui-ci, leurs raisons et leurs circonstances. Il déclare : « Un historien se posera immédiatement ces questions : comment quelques bédouins du désert ont-ils pu renverser les trônes de la Perse et de Byzance ? Etait-ce là une exception dans l’histoire du monde ? Quelles en étaient les raisons ? Peut-on comparer ces victoires aux conquêtes d’Alexandre le Grand et de Gengis Khan ? Quel était l’apport du Califat dans toutes ces conquêtes ? Je souhaite répondre à ces questions. Mais il est important au préalable de présenter brièvement l’étendu des territoires conquis par le Calife ‘Oumar et ses quatre frontières. Les terres conquises par le Calife ‘Oumar (r.a.) s’étendaient sur une superficie de 3,622,681 kilomètres carrés : soit 1667 kilomètres de La Mecque jusqu’à l’extrémité nord, 1749 kilomètres vers l’est et 777 kilomètres vers le sud. Toutes ces conquêtes sont celles du Calife ‘Oumar (r.a.) et elles ont été remportées en un peu plus de dix ans. »
J’ai présenté cet arrière-plan afin que l’on puisse mieux comprendre ces conquêtes. Quelles étaient les opinions des historiens européens à propos de ces victoires ? Voici leur réponse à la première question.
Selon eux, à l’époque, les empires persans et romains étaient en déclin : ils avaient atteint leur apogée et tout naturellement ils commençaient à décliner. Ils déclarent : « Après Chosroès Parviz, le système monarchique était sens dessus dessous en Perse, car il n’y avait personne apte à tenir les rennes du pouvoir. Les courtisans et les officiels de l’Etat ont commencé à ourdir des complots ; et c’est en raison de ces complots que plusieurs dirigeants se sont succédé au trône. Ainsi, au cours de trois ou quatre ans, six ou sept régents se sont succédé au pouvoir. »
Les Européens présentent une autre raison [de la victoire] des musulmans. Selon eux le courant religieux mazdakiste avait gagné en importance à l’époque de Nosherwan : cette faction était encline à l’athéisme et l’hérésie. Sa philosophie était qu’il fallait débarrasser les cœurs des gens de l’avidité et d’autres différences. Les femmes et tous les biens étaient la propriété commune. C’est-à-dire qu’ils n’accordaient aux femmes aucune dignité et aucun respect. Ces mesures étaient nécessaires pour purifier la religion. Telle était leur opinion. Selon certains, il s’agissait d’un mouvement social dont le but était de purifier la religion zoroastrienne.
Nosherwan avait réprimé cette religion par la violence, mais il n’avait pas pu l’éradiquer complètement. Lorsque l’islam est arrivé en Perse, les adeptes de cette faction ont considéré les musulmans comme leur soutien car ils ne s’immisçaient pas les religions et les croyances des autres. » C’était là le point de vue des Européens.
Puis il écrit que la communauté nestorienne parmi les chrétiens, qui n’avaient joui de la protection sous aucun Etat, s’est abritée sous l’ombre de l’islam et s’est protégée de la tyrannie de ses opposants. De cette façon, les musulmans ont obtenu sans efforts la sympathie et le soutien des deux grandes factions. L’empire romain lui-même était affaibli et les dissensions entre les chrétiens étaient à leur comble à cette époque. Étant donné qu’en ce temps-là, la religion avait son mot à dire dans la gestion des affaires de l’Etat, ces dissensions ne se limitaient pas à la sphère religieuse et affaiblissait le pouvoir. »
Le ‘Allamah Chibli dément ces opinions des historiens européens. Il déclare : « Certes, cette réponse n’est pas entièrement dépourvue de réalité. Mais il s’agit davantage d’un déguisement de la réalité, qui est typique de l’Europe. Sans aucun doute, les empires de la Perse et de Rome n’étaient pas à leur apogée à cette époque : mais la seule conséquence était qu’ils ne pouvaient pas rivaliser avec un empire puissant. [Ce déclin] ne signifiait guère qu’ils étaient sur le point d’être réduits en mille morceaux en confrontant des Arabes sans la moindre défense. Rome et la Perse étaient des experts dans le domaine militaire. Les manuels écrits sur l’art de la guerre en Grèce et qui existent encore aujourd’hui ont été appliqués par les Romains pendant un certain temps. Ils disposaient également d’une abondance de provisions et de matériels et d’une variété d’armes. Le nombre de soldats n’avait pas diminué ; et surtout, il n’était pas nécessaire d’envahir un pays mais de défendre le sien en se réfugiant dans ses forteresses et places fortes.
Peu de temps avant l’invasion musulmane, sous le règne de Chosroes Parviz, qui était l’incarnation de la gloire de l’Iran, César avait envahi l’Iran et avait atteint Ispahan avec des victoires à chaque pas. Il a repris les provinces syriennes arrachées par les Iraniens et a rétabli l’ordre.
On accepte unanimement que l’empire perse était au faîte de sa gloire sous Chosroès Parviz. Il n’y avait que trois ou quatre ans entre la mort de Chosroes Parviz et l’invasion islamique. Comment une telle nation et un empire aussi ancien a-t-il pu s’affaiblir en si peu de temps ? Certes, l’alternance de souverains sur le trône a affecté le système. Mais étant donné que les éléments de l’empire, dont le trésor, l’armée et les revenus, ne diminuaient pas, lorsque Yazdegerd monta sur le trône et que les courtisans se tournèrent vers la réforme, la même gloire fut immédiatement restaurée. La religion Mazdakite était présente en Iran, mais l’histoire ne présente aucun témoignage du soutien qu’ils auraient pu accorder aux musulmans. De même, nous n’avons aucune connaissance du soutien de la part de la communauté nestorienne.
Les Nestoriens sont une branche de chrétiens qui croyaient que la divinité et l’humanité étaient deux entités séparées de la personne de Jésus. Nulle part les historiens européens eux-mêmes ne commentent sur l’effet [délétère] des dissensions chrétiennes [sur l’empire byzantin].
Examinons la situation en Arabie. Le nombre total de tous les soldats engagés dans les batailles en Egypte, en Perse et contre Rome n’atteignit pas cent mille. [Les Arabes avaient une telle méconnaissance de] l’art de la guerre qu’ils usèrent la première fois de la formation dite Tabia lors de la bataille de Yarmouk. Selon la formation Tabia, l’armée était disposée de telle manière que le commandant ou le roi qui commandait l’armée se tenait au milieu de toute l’armée. Cet agencement est connu sous le nom de la formation Tabia. Les équipements indispensables à tout soldat iranien comprenaient un casque, une cotte de maille, une chilta (une tunique en fer ou en acier), un jouchan (un type d’armure), une baktar (cuirasse composée de quatre plaques d’acier qui étaient attachées à la poitrine, au dos et aux cuisses), des gants de fer, le jehlum (visière de chaînes de fer attachées aux casques) et des chaussures [appropriées]. Les Arabes, quant à eux, ne disposaient que de simples armures qui étaient souvent en cuir. Tout l’équipement de protection des persans était en fer et ceux des Arabes, s’ils en disposaient, étaient en cuir. Leurs étriers était faits de bois au lieu de fer. Les Arabes ne connaissaient rien des armes Gourz et Kamand. Le Gourz (massue) est une arme avec une masse lourde accrochée à un manche et on frappe l’ennemi à la tête. Le Kamand est un filet ou un lasso. Les Arabes disposaient de flèches, mais elles étaient si petites et inférieures que lorsque les Iraniens les ont vues pour la première fois dans la bataille de Qadisiyah, ils croyaient ce c’étaient des broches ou des aiguilles. »
Expliquant les vraies raisons des victoires musulmanes, le ‘Allamah Chibli Al-Nou’mani déclare : « À notre avis, la vraie réponse à cette question est que les musulmans à cette époque, grâce au Prophète de l’islam, étaient pétris de zèle, de détermination, de persévérance et de courage que le Calife ‘Oumar a renforcé davantage. Les empires de Rome et de Perse ne pourraient pas y résister, même à leur apogée. Certes d’autres facteurs ont aidé à établir le gouvernement, en dehors des victoires. Le facteur le plus important était l’honnêteté et l’intégrité des musulmans. Les habitants du pays conquis étaient tellement touchés par l’intégrité et la véridicité des musulmans qu’ils ne souhaitaient pas la chute de l’Empire islamique malgré leurs différences de religion. Lorsque les musulmans ont quitté les districts de la Syrie pour se battre à Yarmouk, tous les sujets chrétiens ont lancé : « Que Dieu vous ramène dans ce pays ! » Les Juifs ont pris la Torah dans leurs mains et ont déclaré : « César ne pourra pas venir ici tant que nous sommes vivants. » La domination romaine en Syrie et en Égypte était très oppressive : tout l’accomplissement des Byzantins reposait sur la force de l’Empire et de l’armée. Les populations locales ne les soutenaient pas. Lorsque les musulmans ont brisé le pouvoir de l’Empire (byzantin), il n’y avait aucune restriction. C’est-à-dire qu’il n’y avait aucune résistance de la part du peuple. Cependant, la situation en Perse était différente. Il y avait de grands dirigeants sous l’empire qui possédaient d’énormes districts et provinces. Ils se sont battus non pour l’Empire mais pour leur propre pouvoir personnel. C’est la raison pour laquelle les musulmans ont fait face à une résistance à chaque étape en Perse, même après la conquête du trône. Mais les populations locales étaient également sous le charme des musulmans et elles ont beaucoup aidé à la survie du gouvernement après la conquête. Ils ont aidé à l’établissement du gouvernement. Une autre raison majeure était que les musulmans ont d’abord attaqué la Syrie et l’Irak, qui avaient une forte population arabe. Le souverain de Damas en Syrie était de la dynastie Ghassanide, qui était nominalement le vassal de César.
En Irak, la dynastie Lakhmide possédait en fait le pays, quoiqu’ils offraient quelque tribut à Chosroès. Bien que ces Arabes s’étaient opposé aux musulmans dans un premier temps parce qu’ils étaient chrétiens, la fibre de l’unité nationale l’a remporté au final. Les grands dirigeants de l’Irak sont rapidement devenus musulmans et sont devenus les mains et les bras des musulmans. En Syrie, les Arabes se sont finalement convertis à l’islam et se sont affranchis de la domination romaine. Il est déplacé ici de faire référence à Alexandre et à Gengis. Sans aucun doute, ils ont tous les deux remporté de grandes victoires, mais par quel moyen ? Par la colère, l’oppression et un massacre généralisé. Tout le monde connaît Gengis Khan. Regardons les conquêtes d’Alexandre : lorsqu’il a conquis la ville de Tyr vers la Syrie, étant donné que ses habitants avaient combattu férocement, Alexandre a ordonné le massacre général ; et les têtes de mille citoyens ont été accrochées au mur de défense de la ville. Trente mille habitants ont été réduits à l’esclavage et vendus. Pas un seul des anciens habitants et libertaires n’a été épargné.
De même, lorsqu’il a conquis Istakhr, une des anciennes villes de la Perse, il a tué tous les hommes. Alexandre a commis d’autres atrocités similaires.
Comment peut-on comparer les conquêtes d’Alexandre aux conquêtes islamiques ? Généralement, l’oppression détruit les empires. Cela est vrai dans le sens où l’oppression ne survit pas : donc les empires d’Alexandre et de Gengis n’ont pas duré longtemps ; néanmoins, ce sont ces atrocités qui s’avèrent efficaces pour des victoires faciles. La terreur règne dans les différents pays. Étant donné qu’un grand nombre de sujets périt, il n’y a aucune crainte de rébellion ou de désordre. C’est la raison pour laquelle tous les grands conquérants comme Gengis, Nabuchodonosor, Tamerlan et Nadir Shah étaient tous de grands massacreurs. Par contraste, aucune des conquêtes d’Oumar n’a jamais transgressé la loi ou la justice. Loin d’autoriser le massacre des hommes, il interdisait même d’abattre des arbres. L’on ne pouvait pas toucher aux enfants ou aux personnes âgées. En dehors de la bataille en tant que telle, personne ne pouvait être tué. On pouvait tuer durant la bataille, sinon il était interdit de tuer quiconque.
Les musulmans ne pouvaient tromper l’ennemi ou violer leur pacte à aucun moment. Les officiers ont reçu des ordres stricts : « Si l’ennemi vous combat, ne les trompez pas, ne coupez le nez ou l’oreille de personne et ne tuez aucun enfant. Combattez ouvertement. Ceux qui se sont rebellés après s’être soumis une première fois doivent être pardonnés et on doit conclure un nouveau pacte eux. Les habitants d’Arbasous se sont rebellés à trois reprises successivement après s’être soumis. Arbasous est une ville sur la frontière syrienne avec l’Asie Mineure. [Suite à leur rébellion répétée] ils ont été tout au plus déportés. Mais les musulmans leur avaient payé le prix de la totalité de leurs propriétés confisquées. »
[Le ‘Allamah Al-Nou’mani] ajoute : « Les Juifs de Khyber avaient été expulsés en raison de leur complot et de leur sédition mais avaient été indemnisés pour leurs terres occupées. Et [le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.)] avait envoyé des ordres aux gouverneurs des districts de leur apporter toute assistance nécessaire partout où ils passaient. S’ils s’installaient dans une ville, la Jizyah ne devrait pas leur être prélevée pendant un an. »
Il ajoute : « D’aucuns répondent aux étonnantes conquêtes d’Oumar en affirmant qu’il y a d’autres conquérants de ce genre dans le monde. Ils doivent montrer quel souverain a conquis un empan de terre avec une telle précaution, une telle retenue et une telle compassion.
D’ailleurs Alexandre et Gengis étaient présents en personne lors de chaque bataille et combattaient à la tête de leur armée en tant que généraux. Ainsi, non seulement l’armée disposait à sa tête d’un général aguerri, le moral des soldats l’armée restait fort et tout naturellement ils étaient prêts à se sacrifier pour leur maître. Or, le Calife ‘Oumar (r.a.) n’avait pris part à aucune bataille tout au long de son califat. »
Les armées étaient à l’œuvre partout mais leurs rennes était entre les mains du Calife ‘Oumar. Une autre grande et claire différence est que les conquêtes d’Alexandre et des autres étaient comme un nuage passager. Elles gagnaient en intensité et s’estompaient. Ces conquérants n’ont pas établi d’Etat sur ces terres conquises. Contrairement à cela, les terre conquises par ‘Oumar sont encore sous le contrôle de l’islam treize cents ans plus tard et de plus, au cours de son califat, ‘Oumar en personne avait mis en place toutes sortes d’arrangements.
Puis, il commente sur le rôle particulier des conquêtes d’Oumar : « Voici la réponse à la dernière question qui est celle-ci : selon l’opinion générale, le Calife n’aurait pas joué un rôle important dans les conquêtes ; ces dernières étaient le résultat de l’enthousiasme et de la détermination de cette époque. » Ceci est la question. Il dit : « A notre avis, cette conclusion n’est pas correcte, notamment que le Calife n’a pas joué de rôle important. À l’époque des Califes ‘Outhman (r.a.) et ‘Ali (r.a.), les musulmans étaient les mêmes, mais quel a été le résultat ? L’excitation et l’enthousiasme sont certes des forces électriques, mais ces forces ne peuvent fonctionner que lorsque la personne à la tête est animée par la même force et la même puissance. Il n’est pas nécessaire de spéculer et de raisonner : les événements offrent eux-mêmes la réponse. En étudiant les circonstances détaillées des conquêtes, il est clair que toutes les armées ont agi comme des marionnettes à la demande du Calife ‘Oumar (r.a.) et que la discipline de l’armée était due à la politique et la stratégie de celui-ci. Le Calife ‘Oumar (r.a.) a organisé l’armée, les exercices militaires, la construction des casernes, le soin des chevaux, la protection des forts, la détermination des attaques en hiver et période de [grande] chaleur, les mouvements de l’armée, le système des drapeaux, le choix des officiers, les différents équipements pour pénétrer les forteresses : tout cela était les actions du Calife ‘Oumar (r.a.) qu’il a maintenues avec une force des plus extraordinaires. »
C’était là les traits distinctifs du Calife ‘Oumar (r.a.).
Dans les conquêtes de l’Irak, le Calife ‘Oumar (r.a.) avait en fait agi lui-même comme général. Quand l’armée a quitté Médine, il déterminait lui-même chacune de ses étapes et sa route. Elle devait partir d’ici, elle devait passer par là, elle devait faire ceci ou cela. Il envoyait des ordres écrits à cet égard. Lorsque l’armée s’est approchée de Qadisiyah, il a demandé une carte de l’endroit et a envoyé des instructions concernant l’ordre et l’alignement de l’armée en conséquence. Quant aux officiers, ils étaient affectés selon ses ordres spéciaux. Si vous regardez les événements en Irak en détail dans le recueil d’Al-Tabari, vous constaterez qu’un grand général a fait combattre toutes ces armées de loin et que tout se déroulait selon ses ordres.
De toutes les batailles, qui s’étalent sur une période de dix ans, les deux les plus dangereuses ont été la bataille de Nahawand, lorsque les Persans ont envoyé des émissaires partout dans les provinces de Perse, mettant le feu à tout le pays, soulevant des centaines de milliers de soldats contre les musulmans ; l’autre bataille était quand César avait, avec l’aide des gens d’Al-Jazirah, à nouveau envahi Homs. Lors de ces deux batailles, c’était uniquement la bonne stratégie du Calife ‘Oumar (r.a.) qui d’une part avait réprimé une tempête montante et d’autre part fait exploser [pour ainsi dire] les falaises d’une grande montagne.
Après avoir connu les détails de ces événements, il [nous] est évident que depuis l’aube de l’histoire du monde, personne n’a jamais été aussi victorieux qu’Oumar Al-Farouq, qui a été à la fois la personnification des conquêtes et de la justice. »
Il a remporté des victoires et a aussi établi la justice.
Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) avait l’habitude de prier pour le martyre d‘Oumar (r.a.). ‘Abdoullah Ibn ‘Oumar relate : « Une fois le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a vu ‘Oumar vêtu de blanc. Il lui a demandé : « Ses vêtements sont-ils neufs ou lavés ? » Ibn ‘Oumar déclare : « Je ne me souviens pas de la réponse d’Oumar (r.a.). Mais le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) lui a dit en priant : « Porte ces nouveaux vêtements, mène une vie louable et meurt comme un martyr ! » Ibn ‘Oumar a déclaré : « Je pense que le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a aussi déclaré : « Qu’Allah t’accorde la fraîcheur de tes yeux dans ce monde et dans l’Au-delà. »
Anas Ibn Malik relate : « Lorsque le Saint Prophète (s.a.w.), Abou Bakr, ‘Oumar et ‘Outhman ont gravi la montagne d’Ouhoud, un séisme l’a secouée. Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a déclaré : « Ô Ouhoud ! Calme-toi ! Il se trouve sur toi un prophète, un juste et deux martyrs. »
Oubay Ibn Ka’b relate que le Saint Prophète (sws) a déclaré : « Gabriel m’a dit que le monde de l’islam pleurera la mort d’Oumar. »
Il y a un récit sur le désir du martyre du Calife ‘Oumar (r.a.). Hafsah, Oumm Al-Mou’minîn, l’épouse du Saint Prophète raconte : « J’ai entendu mon père prier en ces termes :
اللھم ارزقنی قتلا فی سبیلک ووفات فی ولد نبیک
« Ô Allah ! Accorde-moi le martyre dans Ta voie et la mort dans la ville de Ton Prophète. »
Elle a dit : « J’ai demandé : « Comment est-ce possible ? » ‘Oumar (r.a.) a répondu : « Allah réalise Son commandement comme Il le souhaite. »
Hazrat Mouslih Maw’oud (r.a.) commente sur la prière du Calife ‘Oumar (r.a.) en ces termes :
« ’Oumar était proche d’Allah. Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a déclaré : « S’il devait y avoir de prophète après moi, ce serait Oumar. » « Après moi » signifie ici « immédiatement après moi. » Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) considérait qu’Oumar (r.a.) était celui qui était digne aux yeux d’Allah d’être élevé du rang de martyre à celui de prophète eu égard aux besoins de l’époque. Les opposants les plus farouches en Europe, en voyant les sacrifices d’Oumar (r.a.), ont avoué qu’il existe très peu de personnes qui en sont capables et qui se sont effacés à ce point. Ils s’étalent tant sur ses exploits qu’ils attribuent à lui seul tous les progrès de l’islam.
Ce même ‘Oumar (r.a.) avait l’habitude de prier : « Ô mon Seigneur ! Que ma mort soit à Médine et je connaisse le martyre. » Hazrat ‘Oumar (r.a.) a faite cette prière dans la passion de l’amour, sinon elle serait très dangereuse. Cela signifiait qu’il fallait que l’envahisseur soit si capable qu’il conquière tous le pays islamique pour atteindre Médine où il puisse le tuer. Mais Allah connaît l’état des cœurs : il a réalisé ce souhait du Calife ‘Oumar (r.a.) et a également protégé Médine des malheurs qui étaient apparemment cachés derrière cette prière de telle sorte qu’il est tombé en martyr aux mains d’un mécréant à Médine. En tout cas, la prière d’Oumar (r.a.) démontre que selon lui, le signe de sa proximité avec Dieu était de sacrifier sa vie pour Sa cause… »
Dans son sermon, Hazrat Mouslih Maw’oud (r.a.) prodigue ce conseil aux ahmadis : « …mais aujourd’hui, un signe de la proximité avec Dieu est que Celui-ci sauve la vie de Son serviteur. »
À une autre occasion, en évoquant le martyre d’Oumar (r.a.) et de sa prière, Hazrat Mouslih Maw’oud (r.a.) déclare : « Le Calife ‘Oumar (r.a.), priait qu’il meure à Médine et en tant que martyre. Or, la mort est [une chose] terrifiante. Au moment de la mort, même les plus proches parents nous abandonnent. » Hazrat Mouslih Maw’oud (r.a.) a ensuite mentionné une histoire sur la peur de la mort. La fille d’une femme est tombée malade et elle priait : « Allah, sauve ma fille et prends ma vie à sa place ! Elle exprimait par cela une grande affection pour sa fille. Par hasard, une nuit, la corde de la vache de cette femme s’est desserrée et elle a mit la tête dans un ustensile ; sa tête s’est coincée à l’intérieur. La vache a paniqué et a commencé à courir de manière incontrôlable, la tête dans l’ustensile. En voyant la vache dans cet état, avec quelque chose d’autre à la place de sa tête, la dame a pris peur. Elle a pensé que peut-être sa prière avait était acceptée et l’ange Azraël (l’ange de la mort) était venu prendre son âme. Elle s’est exclamé immédiatement : « Azraël ! Ce n’est pas moi qui suis malade ! Celle qui est allongée là-bas est malade. Prends sa vie à elle ! » En d’autres termes, elle montra sa fille du doigt.
Hazrat Mouslih Maw’oud (r.a.) déclare : « La vie est précieuse et [l’être humain] prendra toutes les mesures possibles pour la sauver. »
D’une part, la femme priait (pour sa fille) mais dès qu’elle a senti qu’il y avait un réel danger, elle a immédiatement fait signe vers sa fille et a demandé qu’on lui ôte la vie.
Hazrat Mouslih Maw’oud (r.a.) déclare : « Une personne emploie toutes les mesures possibles pour protéger sa vie et s’épuise à essayer toutes sortes de remèdes. Cependant, l’exemple des nobles compagnons était tel qu’ils désiraient vivement sacrifier leur vie pour la cause de Dieu. Le Calife ‘Oumar (r.a.) priait pour qu’il mérite le rang de martyre à Médine. »
Hazrat Mouslih Maw’oud (r.a.) poursuit : « Je me demande souvent à quel point cette prière était dangereuse parce que cela signifiait, en d’autres termes, que l’ennemi prenne le contrôle de Médine et tue le Calife ‘Oumar (r.a.) dans les rues de Médine. Or, Allah a accepté sa prière d’une autre manière et il est tombé en martyr entre les mains d’une personne qui prétendait être un musulman à Médine. »
On dit généralement dit que l’assassin du Calife ‘Oumar (r.a.) était un non-musulman, mais selon d’autres récits il prétendait être un musulman. Cependant, la majorité est d’avis qu’il était un non-musulman.
Selon une référence, Hazrat Mouslih Maw’oud (r.a.) a déclaré qu’il était un non-musulman, mais ailleurs il a déclaré qu’il prétendait être musulman. Par conséquent, il n’était pas tout à fait certain s’il était musulman ou non.
Hazrat Mouslih Maw’oud (r.a.) écrit en outre : « Selon certains, il n’était pas musulman. En tout cas, il était un esclave à travers lequel Allah le Tout-Puissant a accordé le martyre à ‘Oumar (r.a.). Quand une personne désire quelque chose elle-même, cela ne peut pas être considéré comme une affliction pour elle. »
Hazrat Mouslih Maw’oud (r.a.) a mentionné cet incident dans l’un de ses sermons.
Quelle était la condition des compagnons lors du martyre du Calife ‘Oumar (r.a.). Abou Bourdah raconte de son père qu’Awf Ibn Malik a fait un rêve dans lequel des gens étaient rassemblés dans une plaine ouverte et il y avait un individu parmi eux dont la taille dépassait celle des autres d’une envergure de trois mains. Il a demandé qui était cette personne ; on lui a répondu qu’il s’agissait d’Oumar Ibn al-Khattab. Sur ce, il lui a demandé pourquoi il était plus grand que les autres. On lui a répondu qu’il possédait trois qualités : Il ne craint le reproche de personne dans les affaires concernant Allah le Tout-Puissant ; il atteindrait le martyre dans la voie d’Allah et il deviendrait un Calife. En entendant cela, ‘Awf (r.a.) s’est rendu chez Abou Bakr (r.a.), qui était le Calife de l’époque, pour raconter son rêve.
Le Calife Abou Bakr (r.a.) a appelé ‘Oumar (r.a.) et lui a annoncé qu’il y avait une bonne nouvelle, puis a dit à ‘Awf de raconter son rêve. Le narrateur déclare que lorsqu’il a mentionné qu’il deviendrait Calife, ‘Oumar (r.a.) l’a réprimandé et lui a demandé de se taire parce qu’Abou Bakr (r.a.) était encore en vie. Plus tard, quand ‘Oumar (r.a.) est devenu Calife, il s’est rendu en Syrie et tout en prononçant un sermon, il a vu ‘Awf et l’a invité à se présenter sur la chaire pour raconter son rêve, ce qu’il a fait.
Ensuite ‘Oumar (r.a.) a déclaré : « Je prie qu’Allah fasse que je ne craigne le reproche de quiconque en ce qui concerne Allah. En ce qui concerne le fait que je serai élu Calife, j’ai déjà été nommé Calife et je prie Allah qu’il m’aide à accomplir la tâche qu’Il m’a confiée. En ce qui concerne le fait que je tomberai en martyr, comment puis-je tomber en martyr alors quand je réside dans la péninsule arabique et je ne fais pas la guerre aux gens autour de moi ? » Ensuite il a ajouté : « Si Allah le souhaite, il fera en sorte que je meure en martyr. » C’est-à-dire que bien que la situation ne s’y prête pas, si Allah le souhaite, Il peut faire en sorte qu’il en soit ainsi.
Anas Ibn Malik (r.a.) a rapporté qu’Abou Moussa Al-Ach’ari (r.a.) a déclaré : « J’ai vu en rêve que j’avais dessiné plusieurs chemins, mais ils s’étaient tous effacés exceptés un seul, que j’ai donc emprunté au point où je suis arrivé sur une montagne. J’y ai vu le Saint Prophète (s.a.w.) et à ses côtés Abou Bakr Al-Siddiq (r.a.), et il faisait signe à ‘Oumar (r.a.) de venir, et j’ai dit : « C’est à Allah que nous appartenons et c’est à Lui que nous retournerons. Par Dieu, l’Emir des Croyants est décédé. » Il se disait cela dans son rêve. Anas (r.a.) a déclaré : « Je lui ai demandé s’il allait écrire au sujet de ce rêve au Calife ‘Oumar (r.a.). » Il a répondu : « Je ne vais pas lui donner la nouvelle de son décès. » »
Sa’id Ibn Abi Halal (r.a.) a rapporté qu’Oumar Ibn Al-Khattab (r.a.) s’est adressé aux gens un jour de vendredi. Il a débuté en faisant les louanges d’Allah comme Il mérite d’être loué et ensuite il a déclaré : « Ô gens ! J’ai vu un rêve à partir duquel j’ai conclu que ma mort était proche. J’ai vu qu’un coq de couleur rouge qui m’a mis deux coups de bec. J’ai relaté ce rêve à Asma’ bint Ounays. Elle l’a interprété en disant qu’un homme de parmi les non-Arabes m’assassinera. »
On trouve des récits différents concernant le jour de l’attaque contre ‘Oumar (r.a.) et de son enterrement. Selon Al-Tabaqât Al-Koubra, ‘Oumar (r.a.) a été attaqué le mercredi, et il est décédé le jeudi. ‘Oumar (r.a.) a été blessé par une attaque le 26 Dhou al-Hijjah en l’an 23 de l’Hégire, et il a été enterré le 1er Mouharram en l’an 24 au matin. ‘Outhman Al-Akhnas déclare qu’il est décédé le 26 Dhou al-Hijjah, soit un mercredi. Abou Maysar a écrit qu’Oumar (r.a.) est tombé en martyr le 27 du mois de Dhou al-Hijjah. À l’exception d’Al-Tabari et d’Ibn Athir, selon la majorité des historiens le Calife ‘Oumar (r.a.) a été blessé le 26 Dhou al-Hijjah en l’an 23 A.H., et il est décédé le 1er Mouharram de l’an 24 A.H., et il a été enterré le jour même. Voici ce que l’on trouve dans le Sahih Al-Boukhari à ce sujet. ‘Amr Ibn Maymoun a relaté : « J’ai vu ‘Oumar Ibn Al-Khattab (r.a.) à Médine quelques jours avant qu’il ne soit blessé. ‘Oumar (r.a.) est allé voir Houdhayfah Ibn Al-Yaman et ‘Outhman Ibn Hounayf et leur a demandé ce qu’ils avaient fait concernant l’imposition des terres en Irak, car c’était une responsabilité qui leur avait été confiée par le Calife. Il leur a également demandé s’ils avaient le sentiment d’avoir imposé une taxe foncière qui était au-dessus des moyens de la population. Ils ont tous deux déclaré qu’ils avaient fixé un impôt qui était conforme à leurs moyens. En d’autres termes, la terre pourrait produire une certaine quantité de récolte et qu’ils n’ont pas fixé la taxe trop élevée. Le Calife ‘Oumar (r.a.) a dit : « Voyez si vous avez ou non fixé un impôt qu’elle ne peut supporter. » Le narrateur dit que tous les deux ont répondu : « Non. » Le Calife ‘Oumar (r.a.) a alors dit : Si Allah me garde en bonne santé, j’irai voir les veuves d’Irak et je les laisserai dans un état où elles n’auront pas besoin de quiconque après moi. »
Le rapporteur a déclaré : « Le Calife ‘Oumar (r.a.) a été blessé quatre nuits après cette discussion. » Le rapporteur a relaté : « J’étais présent le jour où il a été blessé. Entre lui et moi il n’y avait qu’Abdoullah Ibn ‘Abbas (r.a.). Il avait l’habitude, en passant par deux rangées, de demander aux gens de redresser ces rangées, et quand il n’y avait plus d’espace, il s’avançait et disait Allahou Akbar. Il récitait souvent la sourate Youssouf ou An-Nahl ou une autre sourate similaire pendant la première rak’ah de la prière de Fajr afin de laisser le temps aux gens de se rassembler. Il venait juste de dire Allahou Akbar que je l’ai entendu dire qu’on l’avait assassiné ou qu’un chien l’avait mordu. L’ayant attaqué, l’agresseur non-arabe a pris son poignard à double tranchant et s’est enfui. Il a blessé toute personne qu’il croissait sur son chemin à droite et à gauche. » C’est-à-dire là où il passait, il s’attaquait à toute personne qui tentait de l’arrêter. Le rapporteur continue : « Il a blessé treize personnes dont sept sont décédées. Un des témoins parmi les musulmans a jeté son manteau sur lui. » Selon Al-Boukhari, c’est le terme « Bournous » qui est utilisé : il s’agit d’un vêtement qui comprend également une partie qui permet de se couvrir la tête : un long vêtement avec une capuche qui permet de se couvrir la tête. Ce mot désigne également une grande capuche. Cette personne avait lancé ce manteau sur l’assaillant. Le rapporteur ajoute : « L’assaillant s’est tranché la gorge lorsqu’il n’avait plus aucune issue pour se sauver. ‘Oumar (r.a.) a attrapé la main d’Abdour Rahman Ibn ‘Awf, et l’a tirée vers lui. » Le rapporteur ajoute : « Ceux qui étaient proches d’Oumar (r.a.) ont également vu ce que j’ai vu. Les personnes qui étaient dans l’enceinte de la mosquée n’étaient au courant de rien, excepté le fait qu’elles n’entendaient plus la voix d’Oumar (r.a.) qui disait : « Soubhan Allah, Soubhan Allah. » ‘Abdour Rahman Ibn ‘Awf (r.a.) a dirigé les gens dans une courte prière. Lorsqu’il a terminé la prière, ‘Oumar (r.a.) a demandé : « Ibn ‘Abbas, qui m’a attaqué ? » Ibn ‘Abbas (r.a.) est allé se renseigner ; il est revenu peu de temps après et a déclaré : « Il s’agit de l’esclave de Moughirah. » ‘Oumar (r.a.) a demandé : « Celui qui est charpentier ? » Ibn ‘Abbas (r.a.) a répondu : « Oui. » ‘Oumar (r.a.) a déclaré : « Qu’Allah l’anéantisse ! J’avais ordonné qu’on le traite de façon noble. Je remercie Allah que je n’ai pas été tué des mains d’un musulman. » Cela démontre ainsi qu’il n’était pas musulman. Il a ajouté : « Ô Ibn ‘Abbas, toi-même et ton père souhaitiez qu’il y ait de plus en plus d’esclaves non-Arabes à Médine. » ‘Abbas (r.a.) avait le plus d’esclaves. Ibn ‘Abbas (r.a.) a répondu : « Si vous le souhaitez, je vais agir. » C’est-à-dire que si vous le souhaitez nous allons également assassiner les esclaves non-Arabes présents à Médine. ‘Oumar (r.a.) a déclaré : « Ceci n’est pas juste, d’autant plus que maintenant ils parlent ta langue, et qu’ils prient en se tournant vers ta Qiblah, et qu’ils font le pèlerinage comme toi. » » De nombreux esclaves avaient accepté l’islam. Le rapporteur a ajouté : « Nous avons ensuite porté ‘Oumar (r.a.) jusqu’à chez lui. Je me suis également rendu chez lui. Il semblait que les musulmans n’avaient jamais fait face à une telle difficulté par le passé. Certains disaient que rien ne lui arrivera, d’autres disaient qu’ils avaient peur qu’il ne se rétablirait pas.
Finalement, on lui a apporté du nabidh (boisson à base de raisins secs ou de dattes) qu’il a bu mais qui est sorti de son estomac. On lui apporta ensuite du lait qu’il a bu, mais il s’est mis à couler aussi de sa blessure. Les gens ont alors compris que son décès était proche. ‘Amr Ibn Maymoun déclare : « Nous sommes partis vers lui et d’autres sont venus aussi, et ont commencé à le louer. Un jeune homme est venu et a dit : « O chef des fidèles ! Soyez heureux de la bonne nouvelle d’Allah que vous avez reçue en raison d’être un compagnon du Saint Prophète (s.a.w.) et d’avoir accepté l’islam au début, comme vous le savez très bien. Ensuite, vous avez été élu Calife et vous avez fait preuve de justice, puis vous avez atteint le martyre. » Le Calife ‘Oumar (r.a.) a répondu, j’espère que tout soit équilibré pour moi : que rien ne soit retenu contre moi et rien en ma faveur. » Lorsque ce jeune homme était sur le point de partir, son vêtement inférieur touchait le sol. ‘Oumar (r.a.) a demandé qu’on lui ramène ce jeune homme et a dit : « Mon neveu, maintien ton vêtement en place, de cette façon, il durera plus longtemps et ne se déchirera pas en traînant sur le sol, et cette action est plus proche de la Taqwa auprès de ton Seigneur. »
À cette époque, les gens faisaient étalage de leur richesse en portant des vêtements longs : c’est pourquoi le Calife ‘Oumar (r.a.) lui a dit qu’il ne devrait faire montre de fierté et que cela est plus proche de la Taqwa.
Il a ensuite dit à ‘Abdoullah Ibn ‘Oumar (r.a.) : « Combien d’argent dois-je ? » Il l’a calculé et l’a évalué a environ 86 000 dirhams. ‘Oumar (r.a.) a déclaré : « Si ma propriété familiale peut rembourser [cette somme], faites-en le remboursement. Sinon, vous allez devoir demander aux Banou Adiyy Ibn Ka’b de le faire. Si leur propriété ne suffit pas non plus, alors vous allez devoir le demander aux Qouraych, mais ne vous approchez de personne d’autre. Vous devez payer cette dette en mon nom. Allez voir ‘Aïcha (r.a.) et dites-lui : « ’Oumar transmet ses salutations. Ne dites pas que je suis le chef des fidèles, car aujourd’hui je ne suis pas le chef des croyants. Alors dites-lui qu’Oumar Ibn Al-Khattab demande la permission d’être enterré à côté de ses deux compagnons, (le Saint Prophète (s.a.w.) et Abou Bakr (r.a.)). »
Selon ‘Oumdat al-Qari’, le commentaire du Sahih al-Boukhari, ‘Oumar (r.a.) a dit cela quand il était certain de sa mort imminente, et il y avait une indication dans cela pour ‘Aïcha (r.a.) qu’elle ne devrait pas peur du titre « chef des fidèles ».
‘Abdoullah (r.a.) a transmis ses salutations et a demandé la permission d’entrer. Il est ensuite entré et a vu qu’Aïcha (r.a.) était assise en train de pleurer. ‘Abdoullah (r.a.) a déclaré : « ’Oumar Ibn Al-Khattab vous transmet ses salutations de paix et demande votre permission pour qu’il soit enterré à côté de ses deux compagnons. » ‘Aïcha (r.a.) a répondu : « Je m’étais réservé cet espace, mais aujourd’hui je lui donnerai la préséance sur moi-même. »
Lorsque ‘Abdoullah (r.a.) est revenu, on en a informé le Calife ‘Oumar. Il a donc demandé qu’on le soulève et une personne l’a soutenu. ‘Oumar (r.a.) a demandé : « Quelles nouvelles m’apportez-vous ? » Abdoullah (r.a.) de répondre : « Ô Emir des Croyants ! C’est ce que vous avez désiré. ‘Aïcha (r.a.) a accordé la permission. » Le Calife ‘Oumar (r.a.) a dit : « Toutes les louanges appartiennent à Allah ! Rien ne m’intéressait plus que cela. Quand je mourrai, porte-moi là-bas. Transmettez ensuite mes salutations et dites qu’Oumar Ibn Al-Khattab demande la permission. Si elle vous donne la permission, vous devez entrer dans la pièce pour m’enterrer, mais si elle me renvoit, emmenez-moi au cimetière des musulmans. »
Oumm al-Mou’minîn, Hafsah (r.a.), est venue avec d’autres femmes. Nous sommes partis quand nous les avons vues. Elles sont entrées et ont pleuré quelque temps. Lorsque des hommes ont demandé la permission d’entrer dans la pièce et y ont pénétré, les femmes sont allées de l’autre côté et nous pouvions les entendre pleurer de l’intérieur.
Les gens lui ont suggéré ceci : « Ô Émir des Croyants ! Nommez un successeur. » ‘Oumar a répondu : « À mes yeux, personne n’est plus digne de ce poste que ceux avec lesquels le Messager d’Allah (s.a.w.) était satisfait avant sa mort. » Puis ‘Oumar a mentionné ‘Ali, ‘Outhman, Zoubayr, Talha, Sa’d et ‘Abdour-Rahman Ibn ‘Awf et a dit : « ’Abdoullah Ibn ‘Oumar participera avec vous mais ne sera pas éligible d’être élu [Calife]. Si le califat est donné à Sa’d, il sera Calife : sinon, quiconque est élu Emir parmi vous devra demander son aide, car je ne l’ai pas écarté en raison de quelque incompétence ou quelque malhonnêteté. » ‘Oumar a ajouté : « Je recommande à mon successeur de prendre soin des premiers émigrants, de reconnaître leurs droits et de protéger leur honneur et tout ce qui leur est sacré. Je lui recommande également d’être bienveillant à l’égard des Ansâr qui étant à Médine avaient embrassé la foi avant l’arrivée des émigrants. Je lui recommande d’accepter le bien des justes parmi eux et de pardonner ceux qui sont coupables parmi eux. Je lui recommande d’être bienveillant à l’égard de tous les habitants de la ville, car ils sont les protecteurs de l’islam, la source de richesse et la source de contrariété pour l’ennemi. Je lui recommande également que rien ne leur soit pris, sauf de leur surplus avec leur consentement. Je recommande également qu’il soit bienveillant envers les Bédouins arabes, car ils sont à l’origine des Arabes et la matière [première] de l’islam. [Le prochain Calife] ne devra prendre de leurs biens que ce dont ils n’ont pas besoin et devra le distribuer aux pauvres parmi eux. Je lui recommande également de respecter l’engagement pris avec les protégés (Dhimmis) d’Allah et de Son Envoyé, de les défendre et de ne pas les surcharger de ce qui dépasse leurs capacités. »
[Le rapporteur ajoute] : « Quand ‘Oumar est décédé, nous l’avons transporté à pied. Abdoullah Ibn ‘Oumar a salué ‘Aïcha et a dit : « ‘Oumar Ibn Al-Khattab demande la permission [d’entrer]. » ‘Aïcha a dit : « Amenez-le. » Il a été transporté [à l’intérieur de la chambre d’Aïcha] et inhumé aux côtés de ses deux Compagnons. L’enterrement terminé, le groupe (recommandé par ‘Oumar) a tenu une réunion afin de pouvoir choisir le nouveau Calife. » Et le processus [d’élection] a débuté.
Je présenterai d’autres récits à ce propos à l’avenir. La Jalsa Salana (conférence annuelle) d’Allemagne commence aujourd’hui. Qu’Allah le Tout Puissant la bénisse. Qu’un plus grand nombre d’ahmadis allemands en profite. La Jalsa durera deux jours. Incha Allah, je prononcerai un discours durant la session de clôture demain qui sera diffusée sur MTA vers 15h30 selon l’heure du Royaume-Uni. Le reste des déroulements de la Jalsa en sera diffusé en direct en ligne pour que les Allemands puissent le regarder. Ils devraient en tirer le maximum de profit.
Après les prières, j’offrirai deux prières funéraires en absence des dépouilles. La première sera celle de Qamaruddin Sahib, un missionnaire d’Indonésie. Il est décédé récemment décédé à l’âge de 65 ans. C’est à Allah que nous appartenons et c’est à Lui que nous retournerons. Il a accepté l’Ahmadiyya en 1972 à l’âge de 15 ans. Après ses études élémentaires il s’est consacré au service de la Communauté.
Ensuite il s’est rendu au Pakistan pour sa formation religieuse. Le 30 juin 1986, il a obtenu son diplôme de Shahid puis, en juillet 1986, il a été nommé missionnaire. Il récitait le Saint Coran d’une voix mélodieuse et émouvante. Il était un serviteur sincère et passionné de la Communauté. Il a servi pendant environ 35 ans. Son épouse déclare : « Il me disait que je ne suis pas seulement la femme d’un missionnaire, mais que je devrais plutôt être à l’avant-garde du service de la Communauté. Son obéissance et son amour pour le Califat étaient exceptionnels. Il traitait les jeunes et les vieux avec respect : chaque fois qu’il parlait à un autre ahmadi, il recommandait toujours l’amour et la loyauté pour la Communauté et encourageait les autres à servir la Communauté autant qu’ils le pouvaient.
Chaque fois qu’il rencontrait un non-ahmadi, il s’assurait de leur transmettre le message (de l’islam et de l’Ahmadiyya) et leur parlait avec un grand amour et avec un cœur qui rendait les autres heureux. Au cours de sa maladie, il se réveillait une heure et demie avant le Fajr et offrait le Tahajjoud (prières facultatives avant l’aube) et récitait le Saint Coran. Il marchait jusqu’à la mosquée aussi longtemps qu’il le pouvait. »
Son fils, Umar Farooq Sahib, qui est missionnaire et enseigne à la Jamia Ahmadiyya d’Indonesie, déclare : « À la maison et à l’extérieur, il récitait d’une voix mélodieuse le Saint Coran. Il a également traduit des livres du Messie Promis (as) et a révisé leur traduction. Quand il accomplissait le travail de traduction, il récitait souvent la Qasidah (poème arabe en éloges au Saint Prophète (s.a.w.)). Chaque fois qu’il racontait des incidents de la vie du Saint Prophète (s.a.w.s), ses yeux se remplissaient de larmes. Il me racontait souvent des incidents des épreuves et des sacrifices d’autres ahmadis et racontait également ses épreuves. »
Zafarullah Khan, son fils cadet, déclare : « Il était une personne très indulgente et courageuse. Il menait une vie de simplicité et se contentait de ce qu’il avait. » Qu’Allah lui accorde Son pardon et Sa miséricorde et élève son rang.
Les prochaines funérailles seront celles de Mme Sabiha Haroon, épouse de feu Sultan Haroon Khan. Elle est décédée récemment à l’âge de 73 ans. C’est à Allah que nous appartenons et c’est à Lui que nous retournerons. Son père était le premier ahmadi de la famille : après ses recherches personnelles, il a fait la Bai’ah aux mains de Hazrat Mouslih Maw’oud (r.a.) à l’âge de 18 ans. Ensuite le grand-père paternel [de la défunte] a accepté l’Ahmadiyya après son fils. Allah lui a accordé trois fils et trois filles. L’un de ses fils est le gendre du quatrième Calife (rh). Son fils aîné, Sultan Muhammad Khan, dit : « Le fils aîné de ma mère est décédé tragiquement à l’âge de deux ans. Lors des funérailles, le troisième Calife (rh) a déclaré : « Allah vous accordera un fils à sa place qui serait beau et vivra longtemps. » Il a également dit à Malik Sultan, le mari de la défunte, qu’il pouvait voir leur fils devenir un jeune homme debout côte à côte avec lui.
Sultan Ahmad Khan, le fils de la défunte, déclare : « Depuis mon enfance et jusqu’à maintenant, j’ai eu la chance de passer beaucoup de temps avec ma mère. Elle était extrêmement aimante et pardonnait les erreurs d’autrui. Elle n’était jamais coupable de médisance. »
Mahmooda Sultana, la fille de la défunte, déclare : « Ma mère était pieuse et avait un caractère calme. Elle possédait de nombreuses grandes qualités. Elle aimait vraiment la Communauté et avait un haut niveau d’amour et d’obéissance pour le Califat ; et elle conseillerait la même chose aux autres. Elle possédait de bonnes mœurs et prenait soin de sa famille. Son hospitalité était réputée dans sa famille. Elle n’a jamais blessé les sentiments de personne ; elle avait une forte aversion pour la médisance et nous conseillait toujours de nous en abstenir. Si jamais il y avait un rassemblement dans lequel les gens médisaient, elle quitterait ce rassemblement et son mécontentement serait visible à partir de son expression. Elle était toujours indulgente. Elle n’a même jamais prié contre la personne qui a mortellement attaqué mon père et disait toujours qu’elle priait qu’Allah le guide. Elle avait une place particulière dans son cœur pour les malades qui étaient pauvres et les aidait d’une manière très discrète. »
Son autre fille, Wajiha Sahiba, déclare : « Elle était de nature calme et faisait beaucoup d’aumônes. Elle faisait l’aumône discrètement et n’aimait pas en parler. » Qu’Allah le Tout-Puissant lui accorde pardon et miséricorde et permette à ses enfants de perpétuer ses qualités vertueuses.
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