Sermons 2021

Oumar Bin Al-Khattab

Dans son sermon du 23 avril 2021, Sa Sainteté le Calife a évoqué les récits de la conversion d'Oumar Bin Al-Khattab à l'Islam.

Sermon du vendredi 23 avril 2021, prononcé par Sa Sainteté le Calife, Hadrat Mirza Masroor Ahmad, à la mosquée Moubarak, à Islamabad, Tilford au Royaume-Uni. Après le Tashahoud, le Ta’awudh et la Sourate Al-Fatiha, Sa Sainteté le Calife a déclaré :

Aujourd’hui, je mentionnerai ‘Oumar bin Al-Khattab  (r.a.). ‘Oumar (r.a.) appartenait à la tribu des Banou ‘Adi bin Ka’b bin Lou’ay. Son père se nommait Khattab bin Noufayl. Selon un récit, sa mère se nommait Hantama bint Hachim. De ce fait, sa mère était la cousine d’Abou Jahl. Selon un autre récit, sa mère se nommait Hantama bint Hicham, faisant d’elle la sœur d’Abou Jahl. Mais ce récit sur son lien en tant que sœur n’est pas largement accepté. Abou ‘Oumar affirme que celui qui suggère qu’elle était la sœur d’Abou Jahl se trompe.

S’il en était ainsi, elle aurait été la sœur d’Abou Jahl et de Harith. Mais cela n’était pas le cas. Elle était la fille de leur oncle paternel. Le nom de son père est Hachim. Différents récits présentent des dates divergentes sur la naissance d’Oumar (r.a.). Par conséquent, une opinion est qu’Oumar (r.a.) est né quatre ans avant la grande bataille d’Al-Foujjar. D’autres récits rapportent qu’il est né quatre ans après la grande bataille d’Al-Foujjar. Cette bataille est nommée Al-Foujjar parce qu’elle a eu lieu pendant le mois sacré, une action des plus immorales. La bataille s’est déroulée en quatre étapes.

La quatrième bataille est appelée la Al-Foujjar al-A’zam, c’est-à-dire la Grande Bataille d’Al-Foujjar ou Al-Foujjar al-A’zam al-Akhir, c’est-à-dire la Dernière Grande Bataille d’Al-Foujjar. Cette bataille a eu lieu entre les Qouraychites et les Banou Kinana ainsi que les Hawazin.

Selon une autre opinion ‘Oumar (r.a.) est né à La Mecque treize ans après l’année de l’Eléphant. L’année de l’Eléphant correspond à l’an 570 après J.-C. : ‘Oumar est né treize ans plus tard, soit en 583 après J.-C.

La troisième opinion est qu’Oumar (r.a.) s’est converti à l’islam en l’an 6 [du calendrier] Nabawi et à ce moment-là, il avait 26 ans. L’année 6 Nabawi correspond à l’an 616 après J.-C.

Si ‘Oumar (r.a.) avait 26 ans à ce moment-là, l’année de sa naissance serait l’an 590.

La quatrième opinion est qu’Oumar (r.a.) est né lorsque le Saint Prophète (s.a.w.) avait 21 ans. Ce sont des points de vue différents. Il s’est converti à l’islam entre l’âge de vingt et un à vingt-six ans.

Le nom d’emprunt d’Oumar (r.a.) était Abou Hafs. Ibn ‘Abbas raconte que le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a dit à ses compagnons le jour de la bataille de Badr : « J’ai appris que les Banou Hachim et quelques autres ont été contraints d’accompagner les Qouraychites. Ils ne veulent pas se battre contre nous. Quiconque rencontre un membre des Banou Hachim ne doit pas le tuer, et quiconque rencontre Abou al-Bakhtari ne doit pas le tuer, et quiconque rencontre ‘Abbas ibn ‘Abdil Mouttalib, l’oncle du Messager d’Allah, ne doit pas le tuer, car ces gens sont venus avec les Qouraychites sous la contrainte. »

Ibn ‘Abbas raconte qu’Abou Houdhayfah bin ‘Outbah a dit : « Devrions-nous tuer nos pères, fils, frères et parents et laisser ‘Abbas vivant ? Par Allah, si je le rencontre, c’est-à-dire ‘Abbas, je le tuerai avec mon épée ! » Le narrateur déclare que lorsque cette nouvelle est parvenue aux oreilles du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.), il a dit à ‘Oumar ibn al-Khattab : « Ô Abou Hafs ! » ‘Oumar (r.a.) dit : « Par Allah ! C’était le premier jour où le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) s’est adressé à moi par le nom d’Abou Hafs. » Il a demandé : « Va-t-on frapper à coup d’épée l’oncle du Messager d’Allah au visage ? » ‘Oumar a déclaré : « Ô Envoyé d’Allah (s.a.w) ! Permettez-moi de trancher le cou de celui qui a prononcé ces paroles. Par Allah, Abou Houdhayfah a fait preuve d’hypocrisie. »

Abou Houdhayfah avait l’habitude de dire plus tard : « Je n’étais jamais tranquille en raison de mes propos ; et j’en avais toujours peur, sauf si mon martyre en servait d’expiation. »

Abou Houdhayfah est en effet tombé en martyr lors de la bataille de Yamama.

‘Aïcha (r.a.) déclare que le Saint Prophète (saw) avait conféré le titre de Farouq à ‘Oumar (r.a.). Quel était le contexte de ce titre ? Selon un récit, Ibn ‘Abbas déclare : « J’ai demandé à ‘Oumar (r.a.) comment il avait reçu le titre de Farouq. Il a répondu : « Hamza s’était converti à l’islam trois jours avant moi. Je suis parti par hasard au Masjid al-Haram (la Ka’bah) et Abou Jahl y était en train d’insulter le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). » Puis il a raconté la réaction de Hamza. Quand Hamza a appris la nouvelle, il a pris son arc et s’est rendu à la Ka’bah ; puis, s’appuyant sur son arc, il s’est tenu devant les Qouraychites, parmi lesquels se trouvaient Abou Jahl. Et il tournait constamment son arc entre ses mains. Abou Jahl a ressenti du mécontentement sur son visage et a dit : « Ô Abou ‘Amara… » (c’était le nom d’emprunt de Hamza) « …que se passe-t-il ? » Dès que Hamza a entendu cela, il a frappé la joue d’Abou Jahl avec son arc si fort qu’il l’a blessée au point de la faire saigner.

Craignant sa colère, les Qouraychites ont immédiatement mis fin à la querelle. Cet incident est rapporté par ‘Oumar et il en avait été témoin. Il relate : « Le troisième jour après cet incident, j’ai rencontré en cours de route un homme de Banou Makhzoom. Je lui ai demandé s’il avait abandonné la religion de ses ancêtres et adopté celle de Muhammad (s.a.w.). « Où est le problème, si je l’ai fait ? » a-t-il déclaré. « Une personne plus proche de toi l’a aussi fait. » ‘Oumar (r.a.) lui a demandé qui c’était. Il a répondu : « Ta sœur et ton beau-frère. » En entendant cela, quand je suis allé chez ma sœur ; j’ai trouvé la porte fermée et j’ai entendu des chuchotements. On m’a ouvert la porte et je suis entré. Je leur ai demandé : « Qu’est-ce que j’ai entendu venant de vous ? » Ils ont demandé : « Qu’as-tu entendu ? » La dispute s’est intensifiée et j’ai attrapé la tête de mon beau-frère, je l’ai frappé et l’ai fait saigner. Ma sœur s’est levée et m’a attrapé par la tête et a dit : « Es-tu contre notre conversion à l’islam ? »

Cependant, dans le deuxième récit, il est dit que la sœur a également été blessée. ‘Oumar (r.a.) déclare : « Quand j’ai vu le sang de mon beau-frère ou peut-être même celui de ma sœur, j’étais gêné et je me suis assis et j’ai dit : « Montrez-moi ce livre. » Ma sœur a dit : « Seules les personnes pures peuvent le toucher. Si tu dis la vérité, va prendre un bain. » Alors j’ai pris un bain et je suis revenu m’asseoir. Ils ont sorti ce livre pour moi. Il y était écrit : « Bismillahir-Rahmanir-Rahim. » J’ai dit que ces noms sont très saints et purs. Ensuite il y avait : « Taha – Ma anzalna ‘alayka-l-Qour’ana li-tachqa jusqu’à Asma’oul-Housna. » Il s’agissait des versets 2 à 9 de la sourate Ta Ha. La grandeur de ces paroles m’a pénétré le cœur. Les Qouraychites l’évitent mais moi j’ai accepté l’islam. J’ai demandé : « Où se trouve le Messager d’Allah ? » Ma sœur a dit : « Il est à Dar al-Arqam. » Je suis parti là et j’ai frappé à la porte : les compagnons s’y étaient rassemblés. Hamza leur a demandé : « Que vous est-il arrivé ? »

Ils ont répondu : « C’est ‘Oumar ! » Hamza a déclaré : « Ouvrez-lui la porte, s’il s’y trouve ! S’il vient avec de bonnes intentions, nous l’accueilleront. S’il est venu avec de mauvaises intentions, nous le tuerons. » Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a également entendu ces paroles. Quand il est sorti, ‘Oumar (r.a.) a récité la Kalimah et tous les compagnons présents à la maison ont dit à haute voix Allahou Akbar ! Les habitants de La Mecque l’ont entendu. J’ai demandé : « Ô Messager d’Allah, n’avons-nous pas raison ? » Il a répondu : « Certainement ! » J’ai demandé : « Alors pourquoi ces secrets ? Pourquoi cachons-nous notre religion ? » Après cela, nous sommes partis en deux rangées. J’étais dans une rangée et Hamza était dans l’autre jusqu’à ce que nous entrions dans le Masjid al-Haram. Les Qouraychites m’ont vu ainsi que Hamza et ils ont ressenti une peine qu’ils n’avaient jamais connue jusque-là. Ce jour-là, le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) m’a donné le nom de Farouq parce que l’islam a été renforcé et qu’une distinction a été faite entre la vérité et le mensonge.

Ayyoub ibn Mousa relate que le Messager d’Allah (s.a.w.) a déclaré : « En vérité, Allah a établi la vérité sur la langue et le cœur d’Oumar. Il est le Farouq parce qu’Allah a fait la distinction entre la vérité et le mensonge à travers lui. »

‘Oumar (r.a.) était grand de taille et robuste. Il n’avait pas de cheveux sur l’avant de la tête, son teint était rougeâtre et sa moustache était épaisse avec du rouge sur les bords. Il avait les joues minces.

Voici les occupations d’Oumar à l’époque de la Jahiliyyah. L’équitation et la lutte étaient parmi ses occupations préférées. ‘Oumar (r.a.) gagnait chaque année la compétition de lutte au festival d’Oukadh. Jeune homme, il faisait paître les chameaux de son père selon les coutumes arabes.

Avant l’islam, la lecture et l’écriture n’étaient pas courants en Arabie. Quand le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a été suscité, seuls dix-sept hommes de la tribu de Qouraych savaient lire et écrire. ‘Oumar (r.a.) avait appris à lire et à écrire à cette époque. ‘Oumar (r.a.) était l’un des nobles des Qouraychites. Avant l’islam, les Qouraychites lui avaient confié le poste d’ambassadeur. Selon leur coutume, les Qouraychites l’envoyaient comme ambassadeur chaque fois qu’il y avait conflit entre eux et d’autres tribus.

Certains musulmans ont émigré en Abyssinie. Quand ‘Oumar (r.a.) a vu partir ceux qu’il connaissait il en a été fort ému, malgré le fait qu’il ne s’était pas encore converti à l’islam et avait un tempérament chaud. À cet égard, Oumm ‘Abdillah bint Abi Hathma raconte : « Par Allah ! Lorsque nous étions en route pour l’Abyssinie et que mon mari, ‘Amir bin Rabi’a était parti pour une tâche quelconque, ‘Oumar bin al-Khattab est venu vers moi. Il s’est tenu à côté de moi ; il était encore un polythéiste à l’époque. Nous avons dû endurer toutes sortes de persécutions et de souffrances entre leurs mains. ‘Oumar m’a demandé : « Ô Oumm Abdillah ! On dirait que vous avez l’intention de partir quelque part. » J’ai répondu : « Oui ! Par Dieu, nous allons certainement sortir sur la terre d’Allah. »

C’est-à-dire nous partons en exil et cherchons un autre lieu de résidence. La terre d’Allah est vaste.

« Vous nous avez persécutés et opprimés à tel point qu’Allah a ouvert pour nous une voie du salut. »

Oumm ‘Abdillah raconte qu’il a répondu : « Qu’Allah soit avec vous ! »

Oumm ‘Abdillah déclare : « Je n’avais jamais vu une telle tendresse en lui auparavant. Puis il est parti. Je pense que notre départ l’avait attristé. »

Oumm ‘Abdillah relate : « Lorsque ‘Amir ibn Rabi’ah est revenu de son travail, je lui ai dit : « Ô Abdoullah ! Si seulement tu avais vu la condition d’Oumar et sa tendresse à notre égard. » ‘Amir Bin Rabi’ah a déclaré : « Tu penses qu’il va se convertir à l’islam ? » C.-à-d., tu crois qu’il a été impressionné par ce fait qu’il se convertira à l’islam. « Oui. » a-t-elle répondu. Sur ce, Amir ibn Rabia a déclaré : « Il n’acceptera jamais l’islam ! Celui que tu as vu n’acceptera jamais l’islam ! L’âne de Khattab pourra bien accepter l’islam [avant lui] ! »

Oumm ‘Abdillah déclare qu’Amir bin ‘Abdillah a dit tout cela en raison de la dureté d’Oumar et de son animosité envers l’islam. S’il était un ennemi aussi farouche, comment pourrait-il accepter l’islam ?

Hazrat Mouslih Maw’oud (ra) a relaté ainsi cet incident à sa manière : « ‘Oumar (r.a.) était très hostile envers l’islam. Mais il avait aussi un penchant spirituel. C’est-à-dire qu’en dépit du fait qu’il était colérique et qu’il faisait souffrir le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) et ses compagnons, il était aussi tendre de cœur. Ainsi, lorsque la première migration en Abyssinie eut lieu, les musulmans se préparèrent à quitter la Mecque avant la prière du Fajr de peur d’être arrêtés ou importunés par les polythéistes. À La Mecque, il était d’usage pour certains chefs de visiter la ville la nuit pour décourager le vol. Ils avaient ainsi l’habitude de faire des rondes dans les rues. Selon la même tradition, ‘Oumar marchait la nuit lorsqu’il a vu que des articles ménagers amassés dans un coin. Il s’est avancé. Une femme-compagnon se tenait près des bagages. Le mari de cette femme était peut-être une connaissance d’Oumar (r.a.). C’est pour cela qu’il s’est adressé à cette femme et lui a demandé : « Ô ma sœur ! Que se passe-t-il ? On dirait que vous partez pour un long voyage. » Son mari n’était pas là. S’il eût été là, il eût offert quelque prétexte à ‘Oumar en raison de l’inimitié des polythéistes de La Mecque. Il eût pu présenter quelque raison, notamment qu’il partait ici ou là pour un court voyage ou pas trop loin de là. Mais dit Hazrat Mouslih Maw’oud (ra) cette femme n’avait pas pensé en ces termes. Même si c’était le cas, elle a dit la vérité. Elle a dit : « Nous quittons La Mecque. » « Vous quittez la Mecque ? », a-t-il demandé. « Oui ! » a-t-elle répondu. « Pourquoi cela ? » Elle a répondu : « Nous quittons La Mecque car toi et tes frères vous ne souhaitez pas que nous y vivions ! » »

C.-à-d., nous n’avons pas la liberté d’adorer le Dieu unique ici. C’est pourquoi nous quittons notre patrie pour nous rendre dans un autre pays. 

« Maintenant, malgré le fait que ‘Oumar (r.a.) était un ennemi féroce de l’islam, malgré le fait qu’il était lui-même prêt à tuer des musulmans, en entendant la réponse de cette femme dans l’obscurité de la nuit, à savoir, « nous quittons notre patrie parce que vous et vos frères n’aimez pas que nous restions ici et ne nous permettez pas d’adorer librement le Dieu unique… » ‘Oumar (r.a.) a détourné son visage. En entendant cela, il a mentionné le nom de cette femme et a dit : « Partez donc ! Et que Dieu vous soit votre protecteur. »

‘Oumar était si ému qu’il pensait que s’il ne tournait pas son visage, il se mettrait à pleurer. Le mari de cette femme est rentré. Il pensait qu’Oumar était un ennemi acharné de l’islam. Quand il l’a vu là-bas, il a eu peur qu’Oumar les empêcherait de partir. Il a demandé à sa femme la raison de sa présence. Elle lui a expliqué le tout et le fait qu’il s’était enquis à propos de leur destination. Son mari a déclaré : « J’ai bien peur qu’il nous prépare un mauvais coup. »

Durant les préparatifs, le mari est rentré et a vu ‘Oumar avant qu’il ne parte de là. Ou il avait pu rencontrer ‘Oumar avant son départ.

Cette femme a déclaré : « Ô fils de mon oncle ! (Les femmes arabes appelaient leurs maris « Fils de mon oncle ») Tu dis qu’il peut nous faire un mauvais coup. Mais je pense qu’il acceptera l’islam un jour. Car quand je lui ai dit « ‘Oumar nous quittons La Mecque parce que vous et vos frères ne nous permettent pas d’adorer le seul et unique Dieu, il a détourné son visage et a déclaré : « Partez-en ce cas et qu’Allah soit votre protecteur ! Il y avait un tremblement dans sa voix et je pense qu’il y avait des larmes dans ses yeux. Il est donc clair qu’il deviendra un jour musulman. »

Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) avait également prié pour qu’Oumar accepte l’islam. Ibn ‘Oumar relate : « L’Envoyé d’Allah (s.a.w) a déclaré : « Ô Allah ! Honore l’islam par celui que Tu préfères entre ces deux-là : Abou Jahl ou ‘Oumar Ibn Al-Khattab. »

Ibn ‘Oumar déclare que, des deux, ‘Oumar était le plus aimé d’Allah.

Ibn ‘Oumar relate : « Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) avait prié en ces termes : « Ô Allah ! Soutiens la religion par l’entremise d’Oumar Bin Al-Khattab. »

‘Aïcha (r.a.) a raconté que le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a dit : « Ô Allah ! Honore l’islam en particulier à travers ‘Oumar bin Al-Khattab ! »

L’Envoyé d’Allah (s.a.w) avait fait cette prière un jour avant la conversion d’Oumar à l’islam : « Ô Allah, soutiens l’islam par celui qui T’est le plus cher : ‘Oumar bin Al-Khattab ou ‘Amr bin Hicham. »

Quand ‘Oumar (r.a.) s’est converti à l’islam, l’Ange Gabriel est descendu et a dit : « Ô Muhammad, le ciel est également heureux de la conversion d’Oumar. » Il s’agit d’un récit d’Al-Tabaqât Al-Koubra.

Voici d’autres récits de la conversion d’Oumar (r.a.) à l’islam. ‘Oumar (r.a.) bin al-Khattab avait accepté l’islam au cours du mois Dhou’l-Hijjah en l’an 6 Nabawi. De nombreux incidents et événements qui ont conduit à sa conversion à l’islam sont mentionnés dans les livres de Hadith et de Sirah.

Voici un récit de sa conversion à l’islam. Selon la Sirat Al-Halabiyyah, Abou Jahl avait fait cette annonce : « Ô Qouraychites ! Muhammad (s.a.w.) conspue vos divinités ; il vous traite d’imbécile et qualifie vos ancêtres de combustible de l’enfer. J’annonce que quiconque tuera Muhammad (s.a.w.) aura droit à une récompense de cent chameaux rouges et noirs et de mille Okiya d’argent de ma part. Un Okiya valait quarante dirhams, c’est-à-dire environ 126 grammes. Selon certains il s’agit d’un poids plus important.

Un Okiya équivaut à 126 grammes. Il s’agissait donc d’une somme très importante qu’il offrait en récompense.

Selon un autre récit, [Abou Jahl] aurait déclaré : « Quiconque tue Muhammad (s.a.w.) recevra tant d’onces d’or et tant d’onces d’argent et tant de musc et tant de vêtements précieux et tant d’autres choses. »

En entendant cela, ‘Oumar (r.a.) a déclaré qu’il aurait droit à cette récompense. Les gens lui ont dit : « En effet, cette récompense sera la tienne. » Après cela, ‘Oumar a conclu un accord formel avec eux. ‘Oumar déclare : « J’ai suspendu mon épée nue sur mon épaule et suis allé à la recherche du Messager d’Allah. En chemin, je suis passé devant un endroit où un veau avait été abattu. J’ai entendu une voix dans le ventre de ce veau :

« Ô famille de Darih ! »

(Darih était le nom du veau qui était égorgé.)

 « Une personne vous invite vers la vérité et vous demande de témoigner qu’Il n’y a personne digne d’adoration sauf Allah et que Mohammad (s.a.w.) est le Messager d’Allah. »

‘Oumar (r.a.) a déclaré : « C’était une référence à ma personne. »

Si ce récit de la Sirat Al-Halbiyyah est authentique, il semble qu’il s’agit d’une vision qu’il a faite là-bas ; ou une voix est venue de quelque part.

Voici le troisième récit concernant la conversion d’Oumar à l’islam. Il raconte : « Un jour je suis venu avec l’intention d’accomplir le Tawaf dans le Haram. Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) s’y tenait debout et priait. Lorsqu’il priait, il avait l’habitude de faire face à la Syrie, c’est-à-dire vers la pierre de Jérusalem, de telle manière que la Ka’bah se trouvait entre lui et la Syrie, c’est-à-dire Jérusalem. De cette façon, lors de ses prières il se tenait entre le Hajar al-Aswad et le Roukn al-Yamani.

Le Roukn al-Yamani est le coin sud-ouest de la Ka’bah, qui fait face au Yémen. C’était là l’unique manière de faire face à Jérusalem. ‘Oumar déclare : « Quand j’ai vu le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.), j’ai pensé que je l’écouterai ce soir pour voir ce qu’il dit. Puis, j’ai pensé que si je m’approchais de lui pour l’écouter, j’éveillerai ses soupçons. Sur ce, je suis venu de la Pierre Noire et je me suis plac derrière la couverture de la Ka’bah et j’ai commencé à marcher lentement. Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a continué à prier de la même manière. Il récitait la sourate Ar-Rahman. J’étais presque face à lui. Il n’y avait rien entre d’autre en lui et moi que la couverture de la Ka’bah. Quand j’ai entendu le Saint Coran, mon cœur a fondu et j’ai pleuré ; et l’islam est entré en moi. Je suis resté debout à ma place jusqu’à ce que le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) ait terminé ses prières et soit parti de là, et alors je l’ai suivi.

Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a entendu le bruit de mes pas et m’a reconnu. Il pensait que je le suivais pour nuire à sa personne. Il m’a réprimandé et a dit : « Ô Ibn al-Khattab ! Pourquoi me suis tu si tard dans la nuit ? » J’ai répondu : « Je suis venu accepter Allah et Son Messager et ce qui est venu d’Allah. »

Le quatrième récit [sur sa conversion est comme suit]. ‘Oumar relate : « Une nuit ma sœur ressentait les douleurs de l’accouchement. Je suis sorti de la maison et j’ai serré les rideaux de la Ka’bah pour prier. Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) est venu et a prié autant de fois qu’Allah le voulait près de la Pierre Noire. Puis il est parti. J’y ai entendu des paroles que je n’avais jamais entendues auparavant. Quand le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) est parti, je l’ai suivi. Il a demandé : « Qui est-ce ? » J’ai répondu : « Je suis ‘Oumar. » Il a dit : « Ô ‘Oumar ! Tu ne me quittes pas de nuit ou de jour. » En entendant cela, j’avais peur qu’il ne me maudisse. J’ai immédiatement dit : « Je témoigne qu’il n’y a pas d’autre dieu qu’Allah et que vous êtes le Messager d’Allah. »

Puis il m’a dit : « Ô ‘Oumar, veux-tu cacher ta conversion à Islam ? »

J’ai répondu : « Non ! Je jure par Celui qui vous a envoyé avec la vraie religion que j’annoncerai ma conversion à l’islam de la même manière que j’avais l’habitude de déclarer mon polythéisme. »

Sur ce, le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a loué Allah et a déclaré : « Ô ‘Oumar, qu’Allah te maintienne sur la voie de la direction ! » Ensuite, il a posé sa main sur ma poitrine et a prié pour ma fermeté. Puis j’ai quitté le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) et il est rentré chez lui. »

Voici le cinquième récit, qui est aussi le plus populaire, sur sa conversion à l’islam. Je l’ai brièvement cité dans le passé. Anas bin Malik raconte : « Un jour ‘Oumar (r.a.) est sorti avec son épée. Sur le chemin, un homme des Banou Zahra l’a rencontré et lui a demandé où il avait l’intention d’aller. ‘Oumar a répondu : « Je vais tuer Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) » (Qu’Allah nous en préserve.) L’autre lui a dit : « Les Banou Hachim et Banou Zahra te laisseront-ils en paix quand tu auras tué Mohammad (s.a.w.) ? ‘Oumar (r.a.) a répondu : « Je pense que tu es devenu un Sabi. Et que tu t’es détourné de ta religion d’antan. » L’autre lui a : « Ô ‘Oumar ! Souhaiterais-tu que je te dise quelque chose de plus surprenant que cela ? » Tu me qualifies de Sabi, mais il y a quelque chose de plus grave. Ta sœur et ton beau-frère sont devenus des Sabis et ont dévié de ta religion. » En entendant cela, ‘Oumar (r.a.) est parti chez eux en les blâmant tout deux. L’un des Mouhajirin, nommé Khabbab, se trouvait chez eux. »

J’avais déjà évoqué cet incident en mentionnant [les récits] sur Khabab.

Lorsqu’il a entendu la voix d’Oumar (r.a.), il s’est caché à l’intérieur de la maison. ‘Oumar (r.a.) est entré dans la maison et a demandé : « Qu’est-ce que vous lisiez ? Quelle voix ai-je entendu venant de vous ? » À ce moment-là, ils étaient en train de réciter la sourate Ta Ha. Ils ont répondu : « Nous étions en train de parler entre nous. » ‘Oumar a déclaré : « J’ai entendu dire que vous avez tous les deux dévié de votre religion. » Le beau-frère d’Oumar a déclaré : « Ô ‘Oumar ! As-tu déjà pensé que la vérité puisse être dans une religion autre que la tienne ? »

En d’autres termes : Il faut chercher la vérité. As-tu déjà pensé qu’il pourrait y avoir la vérité dans d’autres religions ? En entendant cela, ‘Oumar (r.a.) a saisi son beau-frère et l’a roué de coups.

Lorsque sa sœur est venue protéger son mari, ‘Oumar (r.a.) l’a également frappée et le sang a commencé à couler le long de son visage. Elle a dit avec colère : « Ô ‘Oumar ! Si la vérité est dans une religion autre que la tienne, alors témoigne qu’il n’y a pas d’autre Dieu qu’Allah et témoigne que Muhammad (s.a.w.) est le Messager d’Allah. »

Quand ‘Oumar (r.a.) s’est calmé, il a dit : « Donnez-moi ce livre afin que je puisse le lire. » Il savait en effet lire.  Sa sœur a dit : « Tu es impure et personne ne peut le toucher dans un état d’impureté. Lèves-toi et prends un bain ou fais tes ablutions. » ‘Oumar s’est levé et a fait ses ablutions. Ensuite il a pris le livre et a commencé à le réciter. C’était la sourate Taha. Il est arrivé au verset :


إِنَّنِي أَنَا اللَّهُ لَا إِلَهَ إِلَّا أَنَا فَاعْبُدْنِي وَأَقِمِ الصَّلَاةَ لِذِكْرِي

« En vérité, Je suis Allāh ; il n’y a de dieu que Moi. Adore-Moi donc, et observe la Prière pour te souvenir de Moi. »

Après avoir récité ce verset, ‘Oumar (r.a.) a déclaré : « Dites-moi où se trouve Muhammad. » En entendant cela, Khabbab (r.a.) est sorti de [sa cachette] et a déclaré : « Ô ‘Oumar ! Je t’offre une bonne nouvelle. Je souhaite que la prière du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) du jeudi soir soit acceptée en ta faveur. Il avait dit :

« Ô Allah ! Honore l’islam par ‘Oumar bin Al-Khattab ou ‘Amr bin Hicham. » Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) était à ce moment-là dans la maison au pied du mont Safa.

‘Oumar (r.a.) est parti là-bas et est entré dans cette maison. Hamza, Talha et d’autres compagnons du Saint Prophète étaient à la porte de la maison.

Quand Hamza a vu que ces gens avaient peur d’Oumar. Il a dit : « Eh bien, il s’agit d’Oumar. Si Allah l’a fait venir avec de bonnes intentions, il acceptera l’islam et suivra le Messager d’Allah. Et s’il a d’autres intentions, il nous sera facile de le tuer. » Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) était à l’intérieur de la maison et il recevait des révélations. Il est sorti et s’est approché d’Oumar ; et il l’a frappé sur la poitrine et a dit : « Ô ‘Oumar ! Ne cesseras-tu pas tes méfaits jusqu’à ce qu’Allah t’envoie un châtiment humiliant et douloureux, tout comme il l’avait fait dans le cas de Walid bin Moughira ? » Ensuite il a prié : « Ô Allah ! Voici ‘Oumar bin Al-Khattab ! Ô Allah, honore la religion par l’entremise d’Oumar bin Al-Khattab ! » Par la suite ‘Oumar a déclaré : « Je témoigne que vous êtes le Messager d’Allah ! » Et il a accepté l’islam et dit : « Ô Messager d’Allah ! Sortez pour répandre l’islam. »

Mou’ammar et Zuhri relatent qu’Oumar (r.a.) s’est converti à l’islam après l’arrivée du Saint Prophète (s.a.w.) à Dar al-Arqam et qu’il y avait environ quarante hommes et femmes ou plus qui s’y sont convertis à l’islam. Dar al-Arqam est la maison ou le centre qui était la résidence d’un nouveau musulman, Al-Arqam ibn Abi’l-Arqam et était située à l’extérieur de La Mecque. Les musulmans s’y rassemblaient : il s’agissait d’un centre pour apprendre la religion et adorer Dieu. C’est pour cela elle était aussi connue comme le Dar al-Islam. Elle a servi de centre à La Mecque pendant trois ans. Là-bas, les musulmans adoraient Dieu en toute discrétion.

On y tenait aussi les réunions du Saint Prophète (s.a.w.). Ensuite, quand ‘Oumar (r.a.) s’est converti à l’islam, ils ont commencé à sortir ouvertement. On raconte qu’Oumar (r.a.) a été la dernière personne à se convertir à l’islam dans ce centre. Sa conversion à l’islam a renforcé les musulmans et ils ont commencé à prêcher l’islam ouvertement en sortant de Dar al-Arqam.

Il existe ce même incident de la conversion d’Oumar (r.a.) à l’islam dans un autre endroit, avec une légère différence. Le récit précédent mentionne les premiers versets de la sourate Ta Ha. Selon un autre récit, ‘Oumar (r.a.) auraient récité les premiers versets de la sourate Al-Hadid la maison de sa sœur.

Il existe également un sixième récit à propos de la conversion d’Oumar (r.a.) à l’islam. Il raconte : « Un jour avant d’accepter l’islam, je suis allé à la recherche du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) et j’ai vu qu’il était déjà dans l’enceinte de la Mosquée [sacrée] avant moi. Je me tenais derrière lui. Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a commencé à réciter les versets de la sourate Al-Hâqqah. J’ai été fort étonné par le style et la structure du Coran. Je me suis dit : « Par Allah ! Il est un poète comme le disent les Qouraychites. »

Oumar (r.a.) déclare : « Quand j’ai pensé à cela, le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a récité les versets suivants :

إِنَّهُ لَقَوْلُ رَسُولٍ كَرِيمٍ ۞ وَمَا هُوَ بِقَوْلِ شَاعِرٍ قَلِيلًا مَا تُؤْمِنُونَ

C’est assurément la parole apportée par un noble Messager ; et ce n’est pas la parole d’un poète ; comme vous croyez peu !

Oumar (r.a.) déclare : « J’ai dit qu’il est un devin et un sorcier. Ensuite le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a récité ces versets :

وَلَا بِقَوْلِ كَاهِنٍ قَلِيلًا مَا تَذَكَّرُونَ ۞ تَنْزِيلٌ مِنْ رَبِّ الْعَالَمِينَ ۞ وَلَوْ تَقَوَّلَ عَلَيْنَا بَعْضَ الْأَقَاوِيلِ ۞ لَأَخَذْنَا مِنْهُ بِالْيَمِينِ ۞ ثُمَّ لَقَطَعْنَا مِنْهُ الْوَتِينَ ۞ فَمَا مِنْكُمْ مِنْ أَحَدٍ عَنْهُ حَاجِزِينَ

Il a récité cette sourate jusqu’à sa fin. La traduction de ces versets est comme suit :

« Et ce n’est pas non plus la parole d’un devin ; comme vous prenez peu de note ! C’est une révélation de la part du Seigneur des mondes. Et, s’il Nous avait faussement attribué ne serait-ce que quelques paroles insignifiantes, Nous l’aurions assurément saisi par la main droite. Et puis assurément Nous lui aurions tranché la veine jugulaire, et nul parmi vous n’aurait pu le protéger contre Nous. »

‘Oumar (r.a.) dit que depuis lors, l’islam a pris racine dans mon cœur. »

Il existe un septième récit tiré dans le recueil d’Al-Boukhari. ‘Abdoullah bin ‘Oumar raconte : « Chaque fois que j’entendais ‘Oumar (r.a.) dire à propos de quelque chose que « je pense que c’est comme ça » son opinion se révélait exacte. Une fois, ‘Oumar (r.a.) était assis quand un bel homme est passé à côté de lui. ‘Oumar (r.a.) a dit : « Ma supposition est peut-être fausse, soit il suit la religion de l’ignorance, soit il est un de leurs devins. Amenez-le-moi. » On a fait venir cette personne et ‘Oumar (r.a.) lui a répété la même chose.

L’homme a déclaré : « Je n’ai jamais vu un jour comme celui d’aujourd’hui où un musulman est accueilli de cette manière. »  Cet homme s’était converti plus tard à l’islam. ‘Oumar a déclaré : « Je te demande de me dire la vérité. » L’autre a dit : « J’étais leur devin à l’époque de la Jahiliyyah. » ‘Oumar (r.a.) a dit : « Raconte-moi quelque de plus surprenant que ta djinn femelle t’a rapporté ! »

Il était un devin et faisait de la magie ; ‘Oumar (r.a.) lui a demandé de lui rapporter un incident surprenant concernant ses djinns.

Il déclare : « Une fois, elle est venue me voir dans le marché et j’ai ressenti de la peur chez elle. »

Ce djinn a dit : « N’as-tu pas vu les djinns et leur détresse et leur étonnement ? Ils se contentent de suivre les chameaux et leurs selles. »

‘Oumar a déclaré : « Tu as dit la vérité. Une fois que je dormais près de leurs idoles, quand un homme a amené un veau et l’a abattu, et quelqu’un a crié d’une voix si forte que je n’ai jamais entendu rien de tel auparavant. Il disait : « Ô ennemi acharné ! Le triomphe est proche. Un homme éloquent annonce : « Nul n’est digne d’adoration sauf Allah. »

Les gens se sont enfuis et je me suis dit que je ne partirai pas avant de savoir qui était derrière cette voix.

Puis la voix a répété : « Ô ennemi acharné ! Le triomphe est proche. Un homme éloquent annonce : « Nul n’est digne d’adoration sauf Allah. » 

Je suis parti de là et peu de temps après on annonça qu’un prophète est apparu.

Dans certaines versions de Boukhari, La ilaha illa Allah est remplacée par La ilaha illa Anta.

C’était là un récit d’Al-Boukhari. Cependant, il existe divers récits dans les livres d’histoire et de biographie sur la conversion d’Oumar (r.a.) à l’islam.

Le plus célèbre d’entre eux et celui mentionné dans la plupart des livres, est le récit dans lequel ‘Oumar (r.a.) a pris l’épée avec l’intention de tuer le Saint Prophète (qu’Allah nous en préserve !). En chemin, quelqu’un lui dit de prendre les nouvelles de sa sœur. Il s’est rendu chez sa sœur et son beau-frère. Ce récit est généralement accepté et est mentionné dans de nombreux endroits. Il y a aussi ceux que j’ai mentionnés. En tout cas, les historiens et biographes ont longuement débattu de l’authenticité des récits que j’ai présentés. Mais en tout cas, nous pensons que le récit authentique est celui de l’incident de la maison de sa sœur et de son beau-frère et sa visite à Dar al-Arqam.

On peut supposer – et il est tout à fait possible – que tous ces récits de la conversion d’Oumar (r.a.) à l’islam soient avérés dans leur contexte. La conclusion qu’on en tire est qu’à différentes occasions, il y a eu des changements dans le cœur d’Oumar (r.a.). Parfois, il y a des changements et on ne fait pas le dernier pas. Le dernier incident s’est produit lorsqu’il a entendu le Saint Coran dans la maison de sa sœur et de son beau-frère et qu’il s’est présenté au Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) pour se convertir à l’islam. En tout cas, Dieu sait le mieux.

‘Oumar (r.a.) avait 33 ans à l’époque et il était le chef de sa tribu, les Banou ‘Adi. Il était aussi l’ambassadeur des Qouraychites quand il avait prêté serment d’allégeance à l’islam. En tout cas, il avait une personnalité impressionnante et il était courageux. Sa conversion à l’islam a considérablement renforcé les musulmans et ils ont quitté Dar al-Arqam et ont offert des prières ouvertement au Masjid al-Haram. ‘Oumar (r.a.) a été le dernier Compagnon à embrasser l’islam à Dar al-Arqam et cet événement a eu lieu au cours du dernier mois de la sixième année du Prophétat. A cette époque, il y avait quarante hommes musulmans à La Mecque. Incha Allah, je présenterai le reste à l’avenir.

Je voudrais à présent mentionner quelques personnes défuntes dont je dirigerai les prières funéraires. Le premier est Ahmad Muhammad Uthman Shabbouti qui était le fils de Muhammad Uthman Shabbouti du Yémen. Il est décédé en Égypte le 9 avril 2021 à l’âge de 87 ans. C’est à Allah que nous appartenons et c’est à Lui que nous retournerons. Ahmad Muhammad Uthman Shabbouti est né à Aden, au Yémen. Lorsque Mukarram Ghulam Ahmad Sahib s’est rendu à Aden, M. Shabbouti a prêté le serment d’allégeance à l’âge de quatorze ans. Ensuite, il a pu servir en diverses capacités au sein de la Jama’at Ahmadiyya du Yémen ; pendant longtemps il a pu servir en tant que président de Jama’at Ahmadiyya du Yémen, et ce jusqu’à sa mort. Il a en effet servi à ce poste jusqu’à son décès. Il était marié à Moukarramah Wasima Muhammad fille du Dr Muhammad Ahmad Adani Sahib qui est la petite-fille de Hazrat Haji Muhammad Din Sahib Dehlavi et Hazrat Hasina Bibi Sahiba qui étaient tous deux des compagnons du Messie Promis (a.s.). Le mariage de M. Shabbouti a été annoncé à Rabwah, mais en son absence. Mais en tout cas il a été en contact avec le centre ; et le défunt a également pu se rendre à Rabwah et a eu le privilège de rencontrer Hazrat Mouslih Maw’oud (ra). Là-bas il a pu rencontrer les anciens et les compagnons.

Shabbouti est titulaire d’un diplôme en soins infirmiers et en gestion de la santé d’un certain nombre d’universités britanniques et d’une maîtrise en administration de la santé de l’Université de Liverpool. Il a occupé plusieurs postes dans le secteur de la santé pendant près de 29 ans, notamment celui de doyen de l’Institut central de santé du Yémen. En sus de la région du Moyen-Orient, il a servi de conseiller temporaire dans le domaine de la santé dans de nombreux autres pays. Il était malade depuis un certain temps et avait déménagé en Égypte depuis quelques mois. Il tentait de venir ici au Royaume-Uni. Il y était également sous traitement. Mais en raison de la gravité de sa maladie, il est resté quelques temps à l’hôpital avant de se présenté à son véritable Créateur le 9 avril.

Le défunt était membre du système de Wassiyyat. Il laisse dans le deuil son épouse, ainsi que son fils Mohammad Shabbouti qui est médecin aux Etats-Unis. Il a également trois filles, ainsi que des petits-enfants. Sa fille aînée réside au Yémen, une autre fille est en Allemagne et sa fille Marwa Shabbouti réside ici au Royaume-Uni et a l’opportunité de servir au sein de l’équipe MTA Al-‘Arabiyyah. Marwa Shabbouti écrit : « Il est juste de dire que le Paradis est sous les pieds de la mère, mais j’ai obtenu de mon père la même attention et gentillesse que j’ai obtenue de ma mère : autrement dit, je n’ai jamais remarqué une quelconque différence entre l’amour de mon père et celui de ma mère. » Elle ajoute : « Mon père était pieux, vertueux ; il possédait de hautes qualités morales, et il était très humble. Il était patient, véridique ; il s’occupait des pauvres, il aimait tout le monde, voire toute l’humanité. » De nombreuses personnes ont écrit la même chose, dont ceux qui ne sont pas membres de la communauté et qui le connaissaient. Sa fille ajoute : « Il accomplissait toute tâche avec une grande minutie. Il était ponctuel et remplissait ses promesses. Il faisait souvent des actes d’adoration et nawafil. Il portait une attention particulière aux prières obligatoires. » Elle continue : « En 2002, il avait également eu l’opportunité de faire le pèlerinage avec ma mère. » 

Le président de la communauté du Yémen, Khalid Ali As-Sabri, écrit : « En dépit de son âge avancé le défunt avait une personnalité impressionnante, il avait un cœur pieux et il était toujours souriant, jovial et hospitalier. Il se comportait avec tous les ahmadis tel un père gentil. Dès qu’il y avait une dépense à faire pour la communauté, il payait de sa poche, et il achetait lui-même les utilitaires pour les activités de la communauté, tels que les imprimantes, fax, ou autres appareils. Il aidait les nécessiteux et était d’une grande bienveillance envers les personnes qui étaient dans le besoin. Il aidait généreusement tout ahmadi. Il soutenait également les orphelins et veuves. Il payait en outre de sa poche le loyer d’une famille dont la maison avait été détruite par la guerre. Malgré son âge avancé, il a effectué le trajet long et ardu de vingt heures entre Aden et Sana’a en 2018, alors que l’itinéraire était extrêmement dangereux en raison des attaques saoudiennes et qu’il y avait des contrôles fréquents. Il lui était également difficile de marcher en raison de son âge avancé. Il a fait ce voyage uniquement pour célébrer l’Aïd avec les membres de la communauté de Sana’a et pour donner des cadeaux de l’Aïd aux familles pauvres et partager leur bonheur. Tous les membres de la communauté étaient heureux de son arrivée à ce moment-là.

Le prochain défunt dont je ferai mention est le respecté Quraishi Zakaullah qui était le comptable du bureau de la Jalsa Salana. Il est décédé le 9 avril à l’âge de 87 ans. C’est à Allah nous appartenons et c’est vers Lui que nous retournerons. L’Ahmadiyya s’est introduit dans la famille du défunt par l’intermédiaire de son grand-père maternel, et par le grand-père paternel de son épouse, Hazrat Khurshid Ali (ra). Lorsque le Messie Promis (as) a visité Sialkot, Hazrat Khurshid Ali (ra) avait eu l’opportunité de prêter allégeance au Messie Promis (as) à l’âge de seize ans. La femme du défunt est décédée. Il a cinq filles et un fils. Son fils a mémorisé le Saint Coran. Il vit ici au Royaume-Uni. L’une de ses filles est l’épouse de l’un de nos employés qui travaille au sein du bureau du Secrétariat Privé à Rabwah. Une autre de ses filles réside à Manchester, et l’une de ses filles est décédée. En 1954, il a commencé à servir la communauté en tant qu’officier de relève. Il a travaillé sous la direction de Hazrat Mirza Bashir Ahmad (ra), Sadr du Nigran Board. Il a servi au Sadr Anjuman Ahmadiyya de Rabwah pendant plus de 58 ans. Son fils, Hafiz Shams-ud-Duha, écrit : « Il a eu l’opportunité de travailler avec Hazrat Mirza Bashir Ahmad et il avait l’habitude de le visiter chez lui. Lors de son premier jour de travail, il s’est rendu chez Hazrat Mirza Bachir Ahmad qui lui a demandé de s’asseoir. Ce à quoi il a répondu : « Comment puis-je m’asseoir d’égal à égal devant les enfants du Messie Promis (as) ? » Sur ce Hazrat Mirza Bachir Ahmad (ra) a répondu : « Al-Amrou Fawq al-Adab ». C’est-à-dire que l’ordre a préséance sur le respect. En entendant cela il s’est assis par respect. » Il ajoute : « Mon père était de nature silencieuse, il faisait régulièrement les cinq prières en congrégation, et il offrait également régulièrement la prière de Tahajjoud. Il cotisait par ailleurs au nom des défunts. Il invitait les ainés de sa famille à résider chez lui et il prenait soin d’eux. Certains sont même décédés chez nous. Il avait une relation de grande fidélité et d’amour avec le Califat, qu’il essayait également d’inspirer en nous ces qualités. » Il ajoute : « Lorsque j’étais enfant il m’emmenait avec lui pour faire la prière. Sur le chemin il avait pour habitude de me dire : « Si le Calife t’appelle pour une quelconque tâche, tiens-toi toujours prêt. » Il avait pris à sa charge les dépenses de plusieurs foyers pauvres. » Sa fille, Amatul Salam, écrit : « Mon père avait offert une parcelle de terrain équivalent à 506m2 du quartier Nasir Abad Sultan de Rabwah au Sadr Anjuman Ahmadiyya pour la construction d’une mosquée. Il avait pour habitude de compléter deux fois la lecture du Saint Coran chaque mois. Il avait cinq filles et un garçon. Il a fait en sorte qu’ils fassent tous de grandes études et les a très bien éduqués. 

Le prochain défunt dont je ferai mention est le respecté Malik Khaliq Dad, qui résidait au Canada, il est décédé à l’âge de 85 ans. C’est à Allah que nous appartenons et c’est vers Lui que nous retournerons. Son grand-père maternel, Hazrat Sheikh Nur ud Din (ra), qui était commerçant à Qadian, était un compagnon du Messie Promis (as), et son grand-père paternel, Maula Dad, avait eu l’opportunité de rejoindre la communauté en prêtant allégeance sur la main du Premier Calife (ra). Il a eu l’opportunité de servir pendant une longue période à Karachi en tant que président de la communauté de son quartier. Au Canada, il était en train de servir au sein du département des finances. C’était un homme qui priait et jeunait régulièrement, qui était empathique et bienveillant, qui prenait soin des pauvres, et qui était pieux, sincère et fidèle. Il était toujours en avant pour les cotisations et pour participer aux différents appels aux dons. Il avait une relation de grand amour avec le Califat, ce dont je suis également témoin. Il avait une relation très solide avec le Califat. Par la grâce d’Allah, le défunt faisait partie des premiers membres du système d’AlWassiyyat. Il laisse dans le deuil son épouse, quatre fils et trois filles. L’un de ses fils est en train de servir dans la ‘Amila nationale du Canada. 

Le prochain défunt dont je dirigerai la prière funéraire est Mohammad Salim Sabir, qui servait au sein de la Nazarat Umoor-e-Ama. Il est décédé le 27 mars à l’âge de 77 ans. C’est à Allah que nous appartenons et c’est vers Lui que nous retournerons. L’Ahmadiyya a été introduit dans la famille de Salim Sabir par l’intermédiaire de son père, Hazrat Mian Noor Mohammad (ra), qui était un compagnon du Messie Promis (as). Son père résidait dans un village près de Qadian qui s’appelait Wajwan. En 1903, il s’était rendu en personne à Qadian pour prêter allégeance sur la main du Messie Promis (as). Le 19 Mai 1962 il a été affecté au département de la Sadr Anjuman Ahmadiyya, par la suite en 1968 il a été transféré au du bureau du Diwan au bureau du Secrétariat Privé. Le troisième Calife l’avait lui-même nommé pour servir au sein de son bureau.

Ensuite il a servi comme Muhtasib de l’Umur-e-‘Amah de 1987 à 2006. Il a eu l’opportunité de servir sur une durée qui s’étale sur près de 59 ans. Le défunt faisait partie du système d’Al-Wassiyyat. Son neveu et son beau-fils ont écrit qu’il offrait régulièrement la prière de Tahajjoud. Au cours de ses prières et en particulier au cours de la prière de Tahajjoud, il faisait des supplications avec une telle ferveur que les gens qui étaient autour de lui en étaient tout émus. Il enjoignait à la jeune génération l’obéissance envers le califat. En plus des horaires de bureau réguliers, il faisait des heures supplémentaires. Il considérait la peine et les difficultés des autres membres de la communauté comme les siennes. Lorsque des personnes rencontraient des difficultés, tout en restant dans le cadre de l’obéissance envers le Califat et la Jama’at, il essayait de leur apporter une solution. Il récitait constamment le Daroud (prière pour le Prophète s.a.w.), il aidait secrètement les pauvres, et il possédait d’innombrables autres qualités. 

La prochaine défunte dont je ferai mention est la respectée Naeema Latif : elle était l’épouse de Sahibzada Mahdi Latif, originaire des Etats-Unis. Elle est décédée le 10 mars dernier. C’est à Allah que nous appartenons et c’est vers Lui que nous retournerons. Le mari de la défunte, le respecté Sahibzada Mahdi Latif, est le petit-fils du martyr Hazrat Sahibzada Abdul Latif. Elle avait obtenu une maîtrise en botanique de l’Université de Peshawar en 1969, puis a commencé ses activités de recherche dans le département de botanique de l’Institut de Recherche de Peshawar et ce jusqu’en 1972. En 1970, à la demande du troisième Calife (rh), elle a dédié sa vie pour le programme Nusrat Jahan. Son jeune frère, Saeed Malik, était parti pour le Nigéria. Elle y est restée [elle aussi] jusqu’en 1975, période pendant laquelle elle a eu l’opportunité de servir comme directrice du Lycée de la langue arabe des femmes de Wasu. Elle a ensuite émigré aux États-Unis en 1975. Là-bas, elle a travaillé comme chercheuse au département de botanique de l’Université du Nebraska. Elle s’est ensuite installée dans le Maryland où elle a eu l’opportunité de servir de façon continue au sein de la Lajna Imaillah. Elle a également eu l’opportunité de servir comme vice-présidente de la Lajna des Etats-Unis et comme présidente de la Lajna de Washington. La défunte était une femme très aimante qui partageait la douleur des autres. Elle était membre du système de Wassiyyat. Elle laisse dans le deuil son mari, ses autres frères et deux sœurs ; elle n’a pas d’enfants. L’un de ses frères est vice-président de la Jama’at des Etats-Unis, et un autre travaille au sein du Dar-ul-Qadha des Etats-Unis.

La prochaine défunte se nomme Safia Begum, épouse de Mohammad Sharif, du Canada. Elle est décédée le 11 mars à l’âge de 80 ans. C’est à Allah que nous appartenons et c’est vers Lui que nous retournerons. Elle était la fille aînée de Maulvi Chiragh Din, un ancien missionnaire de Peshawar. Elle a eu l’opportunité de servir pendant une longue période en tant que présidente de la Lajna de Wah Cantt. Son mari était décédé dans un accident en 1993. Après le décès de son mari, elle avait pu bien éduquer ses enfants. Elle priait et jeûnait régulièrement. Elle offrait également régulièrement la prière de Tahajjoud. C’était une femme patiente et reconnaissante. Elle était très sociable, et empathique. Elle avait légué 1/3e de ses biens dans le fond d’Al-Wassiyyah. Elle laisse dans le deuil ses quatre filles, et son fils. Tous ses enfants sont en train de servir d’une manière ou d’une autre la communauté.

Qu’Allah fasse preuve de pardon et de miséricorde à l’égard de toutes ces personnes défuntes et qu’Il élève leur rang.


(Le site www.islam-ahmadiyya.org prend l’entière responsabilité de la publication du texte de ce sermon)

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