Sermons 2021

Oumar Bin Al Khattab, administrateur hors-pair

Dans son sermon du 09 juillet 2021, Sa Sainteté le Calife a évoqué les accomplissements majeurs du Calife Oumar (r.a.).

Sermon du vendredi 09 juillet 2021, prononcé par Sa Sainteté le Calife, Hadrat Mirza Masroor Ahmad, à la mosquée Moubarak, à Islamabad, Tilford au Royaume-Uni. Après le Tashahoud, le Ta’awudh et la Sourate Al-Fatiha, Sa Sainteté le Calife a déclaré :

J’évoquais, [dans mes précédents sermons], le Calife ‘Oumar (r.a.). L’institution de la Qada (tribunal d’arbitrage) a été fondée par le Calife ‘Oumar (r.a.). Il a établi des tribunaux dans toutes les provinces et il a nommé des cadis. Il a aussi émis des ordres juridiques concernant la Qadha.

Il choisissait des experts en jurisprudence comme cadis. Or, le Calife ‘Oumar (r.a.) ne se contentait pas de cet unique critère : il mettait aussi à l’épreuve ces cadis. Il avait fixé des salaires importants pour les juges afin qu’ils ne soient pas enclins à rendre des verdicts inappropriés.

Par ailleurs, il nommait des personnes riches et respectées comme cadis afin qu’elles ne soient pas influencées au moment de rendre leurs verdicts.

Le Calife ‘Oumar (r.a.) a encouragé les juges à faire preuve d’équité dans leurs verdicts. Or, il y avait un différend entre lui et Oubayy Ibn Ka’b. Ce dernier a référé l’affaire au tribunal de Zayd Ibn Thabit. Celui-ci a convoqué le Calife ‘Oumar (r.a.) et Oubayy : et il a fait honneur au Calife ‘Oumar (r.a.). Celui-ci lui a dit : « Ceci est le premier acte injuste que tu as commis ! » En disant cela, le Calife ‘Oumar (r.a.) est parti s’asseoir à côté d’Oubay.

C’est-à-dire qu’ils étaient tout deux parties prenantes dans l’affaire et devaient être traités comme tels et être placés au même endroit, au lieu de conférer quelque honneur (particulier) à ‘Oumar (r.a.).

Hazrat Mouslih Maw’oud (r.a.) évoque en ces termes cet incident : « Il y avait un différend entre ‘Oumar (r.a.), le deuxième Calife, et Oubayy Ibn Ka’b. L’affaire a été présentée au cadi. Il a convoqué le Calife ‘Oumar (r.a.) et lorsque celui-ci s’est présenté, le cadi lui a laissé sa place. Le Calife ‘Oumar (r.a.) est toutefois parti s’asseoir avec la partie adverse et il a dit au cadi : « Ceci est le premier acte injuste de votre part. Il ne faut pas faire de différence entre la partie adverse et moi. »

Le Calife ‘Oumar (r.a.) a institué le département de l’Ifta (qui est censé émettre des décrets religieux) afin que les gens soient au courant des lois de la charia. Il a nommé certains compagnons comme [muftis] affirmant que personne hormis eux n’auront le droit d’émettre des décrets religieux. Parmi eux se trouvaient ‘Ali, ‘Outhman, Moua’dh Ibn Jabal, ‘Abdour Rahman Ibn Awf, Oubay Ibn Ka’b, Zayd Ibn Thabit, Abou Hourayrah et Abou al-Darda’.

Le Calife ‘Oumar (r.a.) empêchait toute autre personne d’émettre des fatwas. De temps à autre, le Calife ‘Oumar (r.a.) mettait à l’épreuve ces muftis.

Hazrat Mouslih Maw’oud (r.a.) déclare : « À l’époque du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) et après lui, du temps de ses Califes, tout un chacun n’avait pas le droit d’émettre des verdicts sur des choses ayant trait à la charia. »

Le Calife ‘Oumar (r.a.) était si prudent à cet égard que l’un des compagnons – probablement ‘Abdoullah ibn Mas’oud qui était aussi un grand expert en sciences religieuses et un homme respecté – avait émis un décret sur un point et le Calife ‘Oumar (r.a.) en a été informé. Il lui a immédiatement demandé de répondre s’il était un émir ou si l’émir l’avait nommé pour édicter des fatwas. En fait, si chacun a le droit d’émettre une fatwa, maints problèmes peuvent survenir : de nombreuses fatwas peuvent être une source d’égarement pour les gens car parfois il existe deux fatwas différentes sur une même question et les deux sont correctes. La fatwa est émise en fonction des circonstances. Si les questions sont examinées en profondeur, on fera preuve d’une certaine flexibilité. Une fatwa s’appliquera dans un cas et une autre dans un autre cas. Mais cela peut être difficile pour le commun des mortels de saisir comment ces deux fatwas [différentes] sont correctes. Dans ce cas, cela peut être source de méprise.

Le Calife ‘Oumar est aussi le fondateur du service de police. Il a mis en place un service de police pour maintenir la paix dans le pays. Ce département gérait les questions ayant trait à la reddition de comptes, à l’ordre public et la surveillance du marché. C’est-à-dire, il s’assurait que les gens respectaient bien les règles mises en œuvre ou non. Il s’assurait en outre que l’on respectait bien les droits de celui qui était lésé. Ce département gérait ces affaires administratives, tant que l’affaire n’était pas présentée au juge.

Il était habilité à contrôler le marché et l’ordre public. Le Calife ‘Oumar avait également construit des prisons. Avant cela, les prisons étaient inexistantes. Les criminels étaient sévèrement punis.

Il a mis en place le Bayt al-Mal (la trésorerie). Jadis, toute richesse reçue avant le califat d’Oumar était immédiatement distribuée.

À l’époque du Calife Abu Bakr, une maison avait en fait été achetée et dédiée au Bayt al-Mal, mais elle restait fermée car tout bien reçu était immédiatement distribué. On a reçu la somme de 500 000 du Bahreïn en l’an 15 de l’Hégire. Le Calife ‘Oumar (r.a.) a demandé conseil aux Compagnons : que faire avec ce montant ? Selon un point de vue [il faudrait suivre la pratique] des sultans de la Syrie qui avaient un département du trésor. Le Calife ‘Oumar (r.a.) a apprécié ce point de vue et a fondé le département du trésor à Médine. ‘Abdullah Ibn Arqam a été nommé responsable de la trésorerie. Plus tard, des trésoreries ont été établies dans les capitales de toutes les provinces.

‘Oumar (r.a.) était économe dans la construction des bâtiments : mais il érigeait des bâtiments solides et magnifiques pour le trésor. Plus tard, des gardes ont également été affectés à la surveillance de la trésorerie. ‘Oumar (r.a.) lui aussi assurait la protection des biens du trésor.

Selon un récit, l’esclave affranchi d’Outhman Ibn ‘Affan raconte : « J’étais avec ‘Outhman dans la région d’Aliya avec son bétail par un jour de chaleur torride. Aliya est une vallée située entre 6 et 12 kilomètres de Médine dans la direction du Nejd. ‘Outhman (r.a.) a vu un homme conduire deux jeunes chameaux. Le sol était très chaud. ‘Outhman a demandé : « Qu’est-il arrivé à cet homme ? Cela aurait été mieux pour lui s’il était resté à Médine et qu’il fût sorti après que le temps se fût rafraîchi. » Quand l’homme s’est approché, ‘Outhman a dit à son serviteur : « Vas-voir qui c’est. » J’ai répondu qu’il s’agissait d’un homme enveloppé d’un manteau et conduisant deux jeunes chameaux. Quand l’homme s’est approché et ‘Outhman a dit : « Vas-voir qui c’est. » J’ai vu qu’il s’agissait du Calife ‘Oumar Ibn al-Khattab. Je me suis exclamé : « C’est l’Emir des Croyants ! » ‘Outhman s’est levé et a sorti sa tête de la porte, mais étant donné qu’un vent chaud a soufflé, il a rétracté sa tête à l’intérieur et s’est immédiatement tourné à nouveau vers le Calife ‘Oumar (r.a.) et lui a dit : « Quelle contrainte vous a poussé à sortir de votre maison par cette chaleur ? » ‘Oumar (r.a.) a déclaré : « Ces deux chameaux offerts en aumône étaient restés en arrière. Tous les autres chameaux ont été emportés : j’ai voulu les emmener au pâturage et j’ai eu peur qu’on les perde et qu’Allah m’interroge à leur sujet. »

‘Outhman (r.a.) a dit : « Ô Emir des Croyants ! Venez à l’ombre et buvez un peu d’eau : nous sommes là à votre service. Nous allons faire le nécessaire pour renvoyer ces chameaux. » Le Calife ‘Oumar (r.a.) a déclaré : « Retournez à votre ombre. Allez-vous asseoir dans l’ombre. » L’esclave affranchi d’Outhman a déclaré : « Nous sommes là à votre service. » Sur ce, ‘Oumar (r.a.) a déclaré : « Retournez sous votre ombre. » Puis ‘Oumar (r.a.) est parti. ‘Outhman (r.a.) a déclaré : « Quiconque veut voir Al-Qawiyy Al-Amîn, c’est-à-dire celui qui est fort et digne de confiance, qu’il regarde cette personne. »

Selon un autre récit, ‘Oumar ibn Nafi’relate qu’Abou Bakr ‘Isa avait l’habitude de dire : « Je suis venu vers ‘Oumar Ibn al-Khattab (r.a.), ‘Outhman Ibn Affan et ‘Ali Ibn Abi Talib au moment de la distribution de l’aumône. ‘Outhman (r.a.) était assis à l’ombre et ‘Ali se tenait à côté de lui et lui répétait ce qu’Oumar (r.a.) lui disait. ‘Oumar (r.a.) se tenait au soleil malgré la chaleur torride et il portait deux draps noirs : l’un comme pagne et l’autre sur la tête. Il inspectait les chameaux offerts en aumône et il consignait les couleurs des chameaux et leurs âges. ‘Ali a demandé à Outhman (r.a.) : « As-tu lu dans le Livre d’Allah la parole de la fille de Chou’aib :

إِنَّ خَيْرَ مَنِ اسْتَأْجَرْتَ الْقَوِيُّ الْأَمِينُ

Il est préférable que tu embauches celui qui est fort et digne de confiance. »

Ensuite, ‘Ali a désigné ‘Oumar (r.a.) et a dit qu’il s’agissait du même Al-Qawiyy Al-Amîn.

Hazrat Mouslih Maw’oud (r.a.) mentionne cet incident concernant ‘Oumar (r.a.). ‘Outhman (r.a.) relate : « J’étais assis dans mon abri par un temps si chaud que je n’ai même pas osé ouvrir la porte. Mon domestique m’a dit qu’il y avait une personne qui marchait dehors sous le soleil brûlant. Quand j’ai écarté le voile, j’ai vu un homme dont le visage était brûlé par la chaleur. Je lui ai répondu qu’il s’agissait peut-être d’un voyageur. Mais il n’a pas fallu longtemps avant que l’homme ne s’approche de mon abri et j’ai vu qu’il s’agissait du Calife ‘Oumar (r.a.). En le voyant, je suis sorti tout paniqué et je lui ai demandé : « Où partez-vous par cette chaleur torride ? » ‘Oumar (r.a.) a répondu : « Un chameau du Bayt al-Mal a été perdu et j’étais sorti à sa recherche. »

Il y a aussi un incident sur la perte d’un chameau qui a été mentionné une fois auparavant.

‘Oumar (r.a.) distribuait les biens du Bayt al-Mal, quand une de ses filles est venue et en a pris un dirham. ‘Oumar (r.a.) s’est levé pour le lui reprendre. Son vêtement s’est abaissé d’une de ses épaules et la fille a couru vers sa famille en pleurant avec le dirham dans sa bouche. ‘Oumar (r.a.) a mis son doigt dans sa bouche et en a extirpé le dirham avant de le remettre à la trésorerie ; puis, il a dit : « O gens ! ‘Oumar (r.a.) et sa famille – qu’ils soient proches ou éloignés – ont le même droit que les musulmans ordinaires. »

Ils n’ont pas plus de droits que les autres musulmans.

Selon un autre récit, Abou Mousa balayait une fois la trésorerie lorsqu’il est tombé sur un dirham. L’un des enfants en bas âge d’Oumar (r.a.) passait par là et il le lui a offert. Quand ‘Oumar a vu le dirham dans la main de l’enfant, il l’a questionné à ce sujet. L’enfant a dit : « C’est Abou Mousa qui me l’a offert. » Après avoir découvert que le dirham appartenait au Bayt al-Mal (trésor), le Calife ‘Oumar a déclaré : « O Abou Mousa (r.a.), n’as-tu trouvé personne parmi les habitants de Médine plus dans le besoin que la maison d’Oumar ? Désires-tu qu’il n’y ait aucun individu au sein de la Oummah de Muhammad (sa) qui ne nous demande réparation pour ce tort ? »

Puis il a retourné ce dirham à la trésorerie.

‘Oumar (r.a.) a beaucoup fait dans le domaine du bien-être social et de la population. Il a fait creuser des canaux pour améliorer l’agriculture et fournir de l’eau à la population. Voici une liste de ces canaux.

Le canal d’Abou Mousa d’une longueur de 14 kilomètres relie le fleuve Tigre à la ville de Bassora.

Le canal de Maqil est également relié au Tigre.

Le canal de l’Emir des Croyants. Le Nil était relié à la mer Rouge par ordre du Calife ‘Oumar (r.a.). Lorsque la famine a sévi en l’an 18 de l’Hégire, le Calife ‘Oumar (r.a.) a écrit une lettre à ‘Amr Ibn ‘Âs pour obtenir de l’aide. La distance était si longue que l’aide a tardé. ‘Oumar (r.a.) a appelé ‘Amr et a dit que si le Nil était relié à la mer, il n’y aurait jamais de famine en Arabie. ‘Amr, qui était le gouverneur [de l’Égypte] est rentré et il a construit un canal de Fustat à la mer Rouge : les navires pouvaient atteindre le port de Jeddah de Médine. Le canal mesurait 46 kilomètres de long et a été achevé en six mois.

‘Amr ibn Âs avait l’intention de relier la mer Méditerranée et la mer Rouge et voulait construire un canal de Farma où il y avait une distance de 112 kilomètres entre la mer Rouge et la mer Méditerranée. Farma est une ville côtière à la périphérie de l’Égypte mais ‘Oumar (r.a.) n’a pas accepté, de peur que les Grecs ne pillent les pèlerins venus accomplir le Hajj. Si ‘Amr Ibn Al-‘Âs en avait eu la permission, ce seraient les Arabes qui auraient fondé le canal de Suez, qui a été construit bien plus tard.

Voici les détails sur diverses constructions. ‘Oumar (r.a.) a construit divers bâtiments pour le confort de la population, notamment des mosquées, des tribunaux, des casernes militaires, des camps, divers bureaux, des routes, des ponts, des maisons d’hôtes, des auberges, etc. Il a construit des fontaines et des auberges à chaque étape entre Médine et La Mecque.

Il a mis en place des postes de sécurité. Il a fait assurer la sécurité et fait construire des hôtels et des auberges pour les voyageurs. ‘Oumar (r.a.) a fondé de nombreuses nouvelles villes au cours de son califat.

Quand il les a peuplés, il a pris en considération leur défense et les avantages économiques. L’emplacement de ces villes indique la perspicacité militaire et politique d’Oumar (r.a.) et sa connaissance des principes de l’urbanisme. Ces villes ont bénéficié à la fois dans des situations de guerre et de paix. ‘Oumar (r.a.) tentait de peupler les villes gisant sur la frontière entre l’Arabie et les contrées non-Arabes afin de prémunir toute attaque soudaine. Ces villes seraient situées d’une manière qui convenait aux Arabes. D’une part ces villes se trouvaient sur les terres d’Arabie qui servait de pâturage et de l’autre côté se trouvaient les terres luxuriantes des terres non arabes d’où les fruits, les céréales et autres produits de base étaient disponibles. C’est-à-dire que l’agriculture était pratiquée de l’autre côté. L’emplacement de ces villes était tel qu’il n’y avait aucune barrière fluviale ou maritime entre elles. ‘Oumar (r.a.) a fondé les villes de Bassora, Koufa, Fustat et d’autres cités. ‘Oumar (r.a.) a installé ces villes sur une base solide et correcte. Leurs routes et leurs sentiers étaient larges et bien planifiés. Cela démontre qu’il était un expert unique dans ce domaine.

De même, il a fondé l’institution des forces armées. ‘Oumar (r.a.) a en effet organisé l’armée régulière. Il a créé des registres de l’armée selon le grade et fixé les salaires. Il a réparti l’armée en deux divisions : une pour le combat régulier et l’autre pour les volontaires, qui étaient mobilisés en cas de nécessité.

‘Oumar (r.a.) était très vigilant quant à la formation de l’armée. Il avait émis des ordres très stricts qu’aucun soldat ne serait autorisé à s’engager dans l’agriculture ou le commerce dans les pays conquis. Aucun soldat ne commercerait ni ne cultiverait la terre dans les zones qui seraient conquises, car il craignait que cela n’affectât leur esprit militaire.

De nos jours, même dans les pays musulmans, les militaires font du commerce. On dit à propos des militaires d’un certain pays, qu’autrefois, ils se concentraient sur leur domaine d’expertise lorsqu’ils recevaient des commissions. Mais maintenant, à peine qu’un officier a reçu sa commission, il se met à vérifier où se trouve un nouveau développement [foncier] ou de nouveaux logements à l’intérieur de ce qu’on appelle la « Defence Colony » afin de s’en assurer un pour sa personne. C’est pour cette raison que leurs compétences militaires sont en déclin.

Lors de l’attaque de pays aux climats plus chauds et plus froids, le Calife ‘Oumar (r.a.) prenait en compte le climat afin d’assurer la bonne santé des soldats et d’éviter que leur état de santé ne fût affecté.

Il avait donné des instructions strictes que tous les soldats devaient apprendre la nage, le tir à l’arc et la marche pieds nus. Tous les quatre mois, les soldats étaient autorisés à rentrer chez eux pour rendre visite à leur famille. Pour endurcir les soldats, il a été ordonné que les soldats ne montent pas à cheval en plaçant le pied dans l’étrier, mais qu’ils devaient sauter directement sur la monture. Ils ne devaient pas porter des vêtements doux, ils devaient éviter le soleil et ne prendre des bains que dans des hammams. Sinon, ils risquaient de s’habituer au confort.

‘Oumar (r.a.) avait l’habitude d’envoyer des troupes dans des espaces verts et luxuriants au printemps. Il prenait en compte le climat lors de la construction des casernes et des cantonnements militaires.

Il envoyait les troupes dans les espaces verts pour qu’ils puissent rester en bonne santé dans l’air frais. C’est ainsi que le climat a été pris en compte et des camps militaires ont été installés dans toutes les provinces.

Une base militaire a été établie dans toutes les zones principales telles que Médine, Koufa, Bassora, Mossoul, Fustat, Damas, Homs, la Jordanie et la Palestine : l’armée était toujours stationnée là-bas. Les soldats étaient démobilisés tous les quatre mois. Ces bases militaires contenaient en tout temps 4000 chevaux qui y étaient pris en charge.

Sur les cuisses des chevaux était inscrit Jaych Fî Sabîlillâh : l’armée dédiée à Allah. Au cours du califat d’Oumar (r.a.), l’armée islamique a développé de nouveaux équipements, notamment des armes anti-forteresse, des catapultes et des Dababas. Dababa fait référence à un genre de bélier utilisé pour briser et détruire les forteresses ennemies. Les hommes s’asseyaient à l’intérieur et faisaient des trous dans les murs de la forteresse pour les démolir.

Sous le gouvernement islamique, les non-musulmans occupaient aussi des postes élevés. En effet, ce n’était pas seulement les musulmans qui occupaient des fonctions importantes : les non-musulmans et les non-Arabes en occupaient eux aussi.

Le Mouslih Maw’oud (r.a.) déclare : « Même à l’époque des Califes du Saint Prophète (sws), ces droits étaient reconnus, en dépit du fait toutes les nations ne se fussent pas installées pacifiquement dans l’empire.

Le ‘Allama Chibli explique que le Calife ‘Oumar avait élargi le département de la guerre, mais n’avait imposé aucune restriction sur la religion ou la nationalité [de ses officiers]. L’armée des volontaires se composait de milliers de Majousis ou d’adorateurs du feu et du soleil : c’étaient des gens qui ne croyaient pas en Dieu. Ils recevaient le même salaire que les musulmans. On trouve également ces Majousis dans l’administration militaire.

De même, il écrit que les guerriers grecs et romains étaient eux aussi enrôlés dans l’armée. Lors de la conquête de l’Égypte, cinq cents d’entre eux ont combattu du côté des musulmans. »

Ces jours-ci, au Pakistan on dit qu’il faut expulser tous les ahmadis de l’armée car ils occupent des postes sensibles. Or l’histoire démontre que les plus grands sacrifices ont été consentis par les officiers ahmadis pour le Pakistan. Ce sont là les actions des adversaires de la communauté Ahmadiyya.

Lorsque ‘Amr Ibn ‘Âs s’est installé à Fustat, il a divisé la ville en quartiers. En passant, les Juifs étaient aussi inclus dans ce traitement équitable : lors de la conquête de l’Égypte, un millier d’entre eux ont rejoint l’armée islamique.

Selon l’histoire, des officiers non-arabes ont également été nommés. À l’époque d’Oumar (r.a.), des Persans ont notamment été nommés officiers de l’armée. Les noms de certains d’entre eux ont été préservés dans l’histoire. Le ‘Allama Chibli a cité les noms de six officiers : Siah Khosrow, Chahryar, Chirviya, Chahrviya et Afrodine. Ces officiers recevaient au même titre leurs salaires du Trésor public et figuraient sur la masse salariale régulière.

Après les quatre Califes, l’histoire démontre que Mou’awiya avait choisi un chrétien nommé Ibn Asal comme ministre des Finances.

Selon les explications qui sont fournis ici, dans son Tafsir Kabir, le Mouslih Maw’oud (r.a.) a cité le nom d’Afrodin, tel que je l’ai mentionné dont j’ai lu. L’ouvrage Al-Farouq évoque le même nom avec une différence de prononciation notamment Afrodhin, avec la lettre dhâl au lieu de dâl.

J’ai présenté cette différence de prononciation pour qu’il n’y ait pas de débats à ce propos.

De même, en termes de contrôle du marché et de contrôle des prix, ‘Oumar – et l’islam – ont interdit de baisser le prix de manière déraisonnable. Hazrat Mouslih Maw’oud explique concernant l’interdiction de baisser le prix des articles :

« L’islam interdit également d’abaisser de manière déraisonnable les prix des denrées. Baisser le prix est un moyen illicite de faire des profits, car le commerçant puissant oblige les commerçants plus faibles à vendre leurs marchandises à un prix inférieur et parvient à les mettre en faillite. Il existe un incident [de cette nature] de l’époque du Calife ‘Oumar (r.a.). Alors qu’il visitait les marchés, il a vu un commerçant étranger vendre des raisins secs à un prix plus bas que les commerçants de Médine ne pouvaient les vendre. Il lui a ordonné de retirer ses marchandises du marché ou de les vendre au même prix que les marchands de Médine.

Les marchands de Médine ne pratiquaient pas des prix élevés, mais leurs prix étaient raisonnables. Le Calife lui a donc demandé de vendre ses denrées au même prix. Lorsqu’on lui en a demandé la raison, il a répondu que s’il était autorisé à vendre à ce prix, les marchands de Médine qui vendaient à un prix raisonnable feraient faillite. Il n’y pas de doute que certains des Compagnons se sont opposés à cet acte d’Oumar (r.a.) en lui présentant la parole du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) qui demandait de ne pas interférer dans le flux du marché. Mais leur objection n’était pas valable car ne pas interférer signifie ne pas interférer dans le principe d’offre et de demande : pareille action est en effet nuisible, et l’État doit l’éviter. Le marché doit s’ajuster automatiquement, grâce à l’offre et à la demande, sinon cela ne profitera pas aux gens et les commerçants seront ruinés.

Le contrôle des prix par l’État est légitime.

Hazrat Mouslih Maw’oud (r.a.) explique : « Parmi les droits civils il y a celui de n’avoir aucune perturbation dans le commerce. Nous constatons que l’islam n’a pas non plus ignoré ce droit. Par conséquent, l’islam interdit d’augmenter les prix et de conclure des accords coûteux, tout comme il interdit de baisser les prix afin de nuire aux autres et de les pousser à la faillite. Il est également interdit de facturer à bas prix. Une fois à Médine, un homme vendait du raisin à un prix auquel les autres commerçants ne pouvaient pas vendre. Lorsqu’Oumar (r.a.) est passé, il a réprimandé l’homme car cela nuirait au reste des commerçants. Le but de l’islam était d’empêcher les prix exorbitants et la baisse des prix jusqu’au seuil du déraisonnable afin que ni les commerçants ni le public ne soient lésés.

Le Calife ‘Oumar (r.a.) a considérablement développé le système de l’éducation. Il a établi des madrassas dans tous les pays où le Coran, les Hadiths et le Fiqh (la jurisprudence) étaient enseignés. Les érudits parmi les grands compagnons étaient affectés à l’éducation et à la formation. Les salaires des enseignants étaient également fixés.

Un récit du Sahih Al-Boukhari explique comment le calendrier de l’Hégire a été adopté. Sahl ibn Sa’d a déclaré que les Compagnons n’ont pas le fixé la première date du calendrier [islamique] à partir de la première révélation reçue par le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.), ni à partir de la date de sa mort, mais avec son arrivée à Médine, c’est-à-dire avec l’Hégire. Le ‘Allama Ibn Hajar Al-‘Asqalani, commentateur du Boukhari, explique que selon l’Imam Al-Souhayli, les Sahaba ont marqué le début du calendrier de l’Hégire en se basant sur les paroles d’Allah Tout-Puissant :


لَمَسْجِدٌ أُسِّسَ عَلَى التَّقْوَى مِنْ أَوَّلِ يَوْمٍ

Le premier jour ici fait référence au jour où le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) et ses compagnons sont entrés à Médine. Dieu sait le mieux.

Divers récits expliquent pourquoi le calendrier de l’Hégire était nécessaire. Mousa Abou Mousa a écrit à ‘Oumar (r.a.) que les lettres qu’il leur envoyait n’étaient pas datées. ‘Oumar (r.a.) a rassemblé les gens pour obtenir des conseils. Le ‘Allama Ibn Hajar dit que Boukhari dans son Kitab al-Adab et Hakim présentent un récit de Ma’moun Ibn Mahran qu’un chèque qui était valable pour Cha’ban a été présenté au Calife ‘Oumar (r.a.). Il a demandé : « Quel Cha’ban ? Celui qui est passé, celui que nous traversons ou le Cha’ban qui viendra ? » Il a dit : « Fixez un calendrier connu de tout le monde. »

Ibn Sirin raconte qu’un homme est venu du Yémen et qu’il a dit que [ses habitants] utilisaient un calendrier et qu’ils y consignaient l’année et la date. Le Calife ‘Oumar (r.a.) a déclaré : « C’est une très bonne méthode. Consignez vous aussi les dates. »

Qui a lancé le calendrier Hijri ? Il existe différentes opinions à ce sujet. Selon l’un des récits, c’est le Saint Prophète (s.a.w.) qui a ordonné de noter les dates et ceci a commencé à partir du mois de Rabi’al-Awwal.

Dans son livre Al-‘Aqil, Hakim rapporte qu’Ibn Chahab Al-Zouhri a déclaré : « Lorsque le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) est venu à Médine, il a demandé de consigner les dates. Cette datation a débuté à partir du mois de Rabi’al-Awwal.

Le ‘Allama Ibn Hajar déclare que ce récit est Moudal : c’est-à-dire qu’il manque deux narrateurs consécutifs ou plus dans la chaîne de transmission.

Selon un autre récit, le début du calendrier date du jour où le Saint Prophète (s.a.w.) a migré vers Médine. Cependant, le récit le plus connu est contraire à ces narrations susmentionnées et déclare que le calendrier de l’hégire a été lancé à l’époque d’Oumar (r.a.).

Muhammad ibn Yusuf Al-Sahli, l’auteur de Souboul Al-Houda Wa Al-Rachad Fi Sirat Khair il-‘Ibad, relate qu’Ibn Salah a dit qu’il a vu le livre d’Abou Tahir Mahmach intitulé Al-Chourout que le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) lui a demandé de consigner une date. En écrivant une lettre aux chrétiens de Najran, il a dit à ‘Ali : « Écris-y Bikhams min Al-Hijrah. C’est la cinquième année après la migration. »

Ainsi, à la lumière de ce récit, c’est le Saint Prophète (s.a.w.) qui a été le premier à noter les dates et ‘Oumar (r.a.) a suivi cette pratique.

Selon un autre récit, c’est Ya’la Ibn Oumayyah, du Yémen, qui a commencé à écrire les dates. L’imam Ahmad a relaté cela, mais la chaîne des narrateurs est rompue entre ‘Amr et Ya’la. Selon le troisième récit, plus connu, le calendrier hégirien a commencé à l’époque du califat d’Oumar (r.a.).

D’autres détails sont mentionnés sur la raison pour laquelle le calendrier de l’Hégire a commencé à partir de l’année de la migration. Lorsque ‘Oumar (r.a.) a demandé une consultation concernant la formation d’un calendrier annuel, l’une des suggestions était qu’il devrait commencer à partir de l’année de la naissance du Saint Prophète (s.a.w.). Une autre suggestion était que cela devrait commencer à partir de l’année où il a été commissionné en tant que prophète.

Et la troisième suggestion était que cela devrait commencer à partir de l’année où le Saint Prophète (s.a.w.) est décédé. La quatrième suggestion était qu’il devrait commencer à partir de l’année où le Saint Prophète (s.a.w.) a migré (à Médine). Il a finalement été décidé de commencer à partir de l’année de la migration car il y avait une divergence d’opinion concernant l’année exacte de la naissance du Saint Prophète (s.a.w.) et l’année où il a été nommé prophète. Ils n’ont pas choisi l’année où le Saint Prophète (s.a.w.) est décédé parce qu’elle était la cause du chagrin et de la tristesse pour les musulmans. Ainsi, les compagnons ont tous accepté de marquer le début du calendrier par l’année de la migration.

Les compagnons ont commencé l’année à partir du mois de Mouharram au lieu de Rabi’al-Awwal parce que le Saint Prophète (s.a.w.) avait décidé de migrer au cours du mois de Mouharram. La deuxième bai’ah d’Aqabah avait eu lieu au mois de Dhoul Hijjah et ceci a finalement conduit à la migration. Ainsi, Mouharram était le premier mois lunaire après la deuxième bai’ah d’Aqabah et que le Saint Prophète (s.a.w.) ait décidé de migrer. Il était donc plus approprié de commencer l’année avec le mois de Mouharram.

Le ‘Allama Ibn Hajar déclare que ceci était l’argument le plus fort à ses yeux : de commencer le calendrier islamique à partir du mois de Mouharram.

Il existe différentes opinions concernant la date où le Saint Prophète (s.a.w.) est arrivé à Médine. Le Saint Prophète (s.a.w.) s’est arrêté à différents endroits sur le chemin et est arrivé près de Médine à la date du 12 Rabi’al-Awwal au cours de l’année 14 al-Nabawiyy soit le 20 septembre 622.

Selon certains historiens, le Saint Prophète (s.a.w.) est arrivé à Médine le 8 Rabi’al-Awwal et certains déclarent que le Saint Prophète (s.a.w.) s’était mis en route au cours du mois de Safar ou du mois de Rabi’al-Awwal. Le Saint Prophète (s.a.w.) aurait quitté La Mecque le premier Rabi’al-Awwal et est arrivé à Médine le 12 Rabi’al-Awwal. Il existe également divers récits concernant le moment où le calendrier de l’Hégire a été établi.

Selon certains, c’était en l’an 16 de l’Hégire mais on trouve aussi mention de l’an 17 de l’Hégire, l’an 18 de l’Hégire et l’an 21 de l’Hégire. En tout cas, la plupart des chroniqueurs s’accordent à dire que le calendrier a été établi à l’époque d’Oumar (r.a.).

Selon la plupart des historiens, ‘Abdul Malik Ibn Marwan a introduit la première pièce islamique. Certains historiens de Médine ont déclaré que les premières pièces de monnaie islamiques ont été introduites à l’époque d’Oumar (r.a.). Les mots « Toutes les louanges appartiennent à Allah » étaient inscrits sur celles-ci et d’autres arboraient « Muhammad (s.a.w.), le Messager d’Allah » et « Il n’y a personne digne d’adoration sauf Allah, l’Unique ». Mais il n’a pas complètement rejeté les pièces utilisées à l’époque des souverains perses sassanides.

Selon une recherche, les premières pièces islamiques ont été introduites en l’an 17 de l’Hégire à Damas à l’époque d’Oumar (r.a.), mais sur celles-ci figuraient l’image des rois byzantins et une inscription latine. Selon un autre récit, c’est en l’an 28 de l’Hégire à l’époque d’Outhman (r.a.) qu’une pièce entièrement islamique a été utilisée. Initialement, sur les territoires perses, les pièces d’origine persane étaient utilisées ; elles portaient l’effigie des rois perses, mais les mots « Au nom d’Allah » y seraient ajoutés en écriture coufique.

Voici la liste des projets lancés par ‘Oumar (r.a.) qui sont connus (en ourdou) sous le nom de Awwaliyyât-e-Farooqi. Le ‘Allamah Chibli al-Nou’mani écrit dans son livre, Al-Farooq, que les divers projets lancés pour la première fois par le Calife ‘Oumar (r.a.) ont tous été répertoriés par les historiens et sont connus sous le nom de « Awwaliyyât », c’est-à-dire qu’ils ont été initiés par ‘Oumar (r.a.). Ils sont les suivants :

  1. ‘Oumar (r.a.) a établi le Bayt al-Mal (trésorerie).
  2. Il a créé des tribunaux et nommé des juges.
  3. Il a établi le système d’enregistrement des dates et des années qui continue jusqu’à aujourd’hui.
  4. Il a attribué le titre d’Amir-ul-Mou’minîn (chef des fidèles) au Calife de l’époque.
  5. Il a créé un département officiel pour l’armée.
  6. Il a fixé les salaires des volontaires.
  7. Il a établi un département officiel pour le Trésor.
  8. Il a établi un système de mesures et d’arpentage des terres.
  9. Il a effectué un recensement.
  10. Il a commencé le système de canaux.
  11. Il a fondé les différentes villes telles que Koufa, Basra, Gizeh, Foustat, Mossoul, etc.
  12. Il a divisé les terres conquises en différentes provinces.
  13. Il a instauré le système de l’Ouchour, un impôt au taux de 1/10e. L’Ouchour a été lancé par ‘Oumar (r.a.). Lorsque les musulmans se rendaient sur des terres non musulmanes pour le commerce, ils devaient payer une taxe au taux de 1/10e pour leurs transactions. Abou Mousa Al-Ach’ari (r.a.) a informé ‘Oumar (r.a.) à ce propos et ce dernier a ordonné que les commerçants étrangers qui viendraient sur les terres musulmanes devraient également être taxés au taux de 1/10e.
  14. Un impôt était fixé sur tout ce qui était produit des rivières et des percepteurs étaient nommés.
  15. Il a donné la permission aux commerçants qui appartenaient à un pays avec lequel les musulmans n’avaient aucun traité d’entrer sur les terres musulmanes et de faire du commerce.
  16. Il a établi un système de prisons.
  17. Il a lancé la punition de « Dourrah » (une forme de canne).
  18. Il a instauré la pratique de faire des rondes nocturnes et d’évaluer les conditions et les circonstances du public.
  19. Il a établi le système de police.
  20. Il a établi diverses casernes de l’armée.
  21. Il a fait une distinction entre les races de chevaux Asîls et Moujanis, ce qui n’était pas le cas auparavant en terre arabe.
  22. Il a mis en place un système de signalement.
  23. Il a construit des maisons de repos pour ceux qui voyageaient de La Mecque à Médine.
  24. Il a établi des allocations pour les orphelins.
  25. Il a construit des maisons d’hôtes dans diverses villes.
  26. Il a établi une règle selon laquelle un Arabe ne peut pas être fait esclave même s’il est mécréant.
  27. Il a établi des allocations pour les chrétiens et les Juifs confrontés à des circonstances difficiles.
  28. Il a établi des bureaux.
  29. Il a fixé les salaires pour les enseignants des écoles.
  30. Il a insisté pour qu’Abu Bakr (r.a.) commence à compiler les divers manuscrits du Saint Coran dans leur ordre correct (comme enseigné par le Saint Prophète (s.a.w.)) et il a accompli cette tâche sous sa supervision.
  31. Il a établi la règle du Qiyas (la déduction des prescriptions légales du Coran ou de la Sounna par raisonnement analogique).
  32. Il a établi le système dit « Awl » qui consiste à inclure certaines personnes dans les pensions alimentaires.
  33. Il a établi la prière de Tarawih en congrégation.
  34. Il a envisagé de prononcer trois divorces à la fois en tant que Talaq Bâyin (séparation complète) : mais il l’a fait comme punition pour ceux qui se sont livrés à cette pratique (de prononcer trois divorces à la fois).
  35. Il avait établi une peine de quatre-vingt coups de fouet pour limiter la consommation d’alcool.
  36. Il avait implémenté la Zakat sur les chevaux utilisés pour le commerce.
  37. Il avait assujetti les chrétiens des Banou Tha’lab à la Zakat plutôt qu’à la Jizya.
  38. Il avait lancé le système de dédication, le Waqf.
  39. Il a amené tout le monde à un consensus de quatre Takbirs pour la prière funéraire. Généralement, la manière prescrite est de dire trois Takbirs, ou quatre si l’on en compte le premier, jusqu’au dernier avant de dire le Salam. Un, deux, trois, quatre : il y en a en fait quatre, n’est-ce pas ? On suit la même pratique aujourd’hui encore.
  40. Il a décrit les orientations concernant la tenue des discours dans les mosquées. Avec sa permission, Tamim al-Dari a prononcé le discours conformément à cela et c’était la première conférence de ce genre en islam.
  41. Il avait établi des salaires pour les Imams et les Muezzins.
  42. Il a fait installer des lampes pour éclairer les mosquées la nuit.
  43. Il a ordonné une punition pour la diffamation publique d’autrui par l’écriture.
  44. Il a interdit la mention de noms de femmes dans les poèmes romantiques, qui était une très ancienne coutume en Arabie.

Le ‘Allama Chibli écrit qu’à part cela, il y a beaucoup d’autres pratiques qui ont été lancées par ‘Oumar (r.a.) mais il ne les a pas mentionnées car la liste deviendrait trop longue.

Je mentionnerai d’autres récits sur le Calife ‘Oumar (r.a.) à l’avenir, Incha Allah.

Je vais maintenant faire mention de quelques défunts dont je dirigerai la prière funéraire après la prière de Joumou’ah.

Le premier dont je ferai mention est le respecté Sarpito Hadi Siswoyo, qui est originaire d’Indonésie. Il est décédé le mois dernier à l’âge de 79 ans. C’est à Allah que nous appartenons et c’est vers Lui que nous retournerons. Il a prêté le serment d’allégeance à l’âge de 21 ans et est resté ferme dans sa foi jusqu’à sa mort. Le défunt laisse dans le deuil son épouse et ses huit enfants. L’un de ses fils est en train de servir comme missionnaire. Le défunt a servi à de nombreuses reprises en tant que président de la Communauté. Il a également eu l’opportunité de servir au sein du Dar al-Qada d’Indonésie en tant que Cadi. Il appréciait grandement la prédication ; c’était un prédicateur actif. Sa passion pour la prédication ne s’est jamais estompée, en aucune situation. Son fils, Arwan Habibullah, qui est missionnaire écrit : « Il laissait souvent sa moto chez quelqu’un et parcourait de très nombreux kilomètres à pied pour prêcher. Il traversait des rivières et des rochers pour se rendre dans d’autres villages. Le voyage était très difficile. Mon père était un travailleur acharné. Lorsque mon père travaillait comme enseignant, il avait demandé au directeur de l’école de concentrer son enseignement hebdomadaire des différentes classes sur quatre journées, pour qu’il soit libre le reste de la semaine afin de consacrer le maximum de son temps à la prédication. Le jeudi, après avoir terminé son enseignement, il sortait pour la prédication, et il rentrait le dimanche soir, parfois il rentrait même le lundi matin. »

Basharat Ahmad, qui est missionnaire de la Communauté, écrit : « Dix communautés ont été établies par son intermédiaire dans la région de Wonosobo dans le Centre de Java. Il offrait régulièrement la prière de Tahajjoud en toutes circonstances. Il se comportait avec respect et gentillesse avec les gens de tous les horizons. Un jour, il avait dit : « Je souhaite être engagé dans la prédication jusqu’à mes derniers jours : en cela réside la clé de mon bonheur et de ma santé. » Ahmad Hidayat, qui est missionnaire de la communauté, relate : « Le défunt était un prédicateur courageux ; lorsque les opposants le menaçaient, il n’avait jamais peur et leur répondait avec bravoure. » Qu’Allah fasse preuve de pardon et de miséricorde à l’égard du défunt et qu’Il élève son rang.

Le prochain défunt dont je ferai mention est Chaudhry Bashir Ahmad Bhatti, fils d’Allahdad, originaire de Ghoro, dans le district de Nankana Sahib, qui est décédé le mois dernier à l’âge de 95 ans. C’est à Allah que nous appartenons et c’est vers Lui que nous retournerons. Son fils, Muhammad Afzal Bhatti, qui est missionnaire en Tanzanie, écrit : « Il est né Ahmadi ; il observait régulièrement le jeûne et les prières, il était juste et franc, il avait un grand amour pour l’Ahmadiyya et l’institution du Califat. Dès son jeune âge, il participait à la Jalsa de Qadian. Dans le village, les gens avaient très peur des sorciers, qui sont assez courants dans nos pays. Il avait l’habitude de dire aux villageois : « N’ayez pas peur de ces gens, ils ne peuvent vous faire aucun mal sans la volonté d’Allah. » Mais les villageois lui répondaient : « Vous êtes ahmadis, vous ne croyez pas en cela, et de ce fait vous ne craignez rien, mais nous avons quant à nous très peur. » En 1953, lorsque l’opposition a débuté, les opposants de l’Ahmadiyya manifestaient dans les quartiers et avaient prévu de brûler les maisons des ahmadis. Ses proches du village voisin qui étaient influents, mais qui n’étaient pas ahmadis, sont venus le rencontrer pour lui dire de convaincre ses proches qui vivaient dans le camp ahmadi de partir, car le lendemain on avait prévu de l’incendier, et qu’ils devaient rejeter l’Ahmadiyya, sinon leur fin serait terrible. Lorsque ces proches ont essayé de le convaincre de renoncer momentanément à l’Ahmadiyya, et de revenir sur sa foi lorsque les manifestants opposants seront partis, il leur a répondu : « Ne vous inquiétez pas : nous avons accepté l’Ahmadiyya après longue réflexion ; nous ne craignons rien. Nous pouvons nous sacrifier pour l’Ahmadiyya, mais nous ne pouvons imaginer abandonner notre foi ne serait-ce que pour une seule minute. » Il a ajouté : « Si vous ne pouvez rien faire, ne faites rien ; nous plaçons notre confiance en Allah le Très-Haut. » Allah a fait en sorte que la manifestation, qui était arrivée à proximité, se disperse, et les manifestants n’ont pas eu le courage de venir jusqu’au campement.

Il laisse dans le deuil deux filles et cinq fils. L’un de ses fils, le respecté Afzal Bhatti, est missionnaire en Tanzanie ; il a l’opportunité de servir là-bas, et pour cette raison il n’a pas pu participer à sa prière funéraire et à son enterrement. Qu’Allah exalte le rang du défunt, et qu’Il permette à ses enfants de perpétuer ses nobles actions, et qu’Il accorde la patience et le courage à son fils qui n’a pu participer aux funérailles.

Le prochain défunt dont je ferai mention est Hamidullah Khadim Malhi, fils de Chaudhry Allah Rakha Malhi, originaire de Darul Nasr Gharbi, de Rabwah. Il est décédé à l’âge de 82 ans. C’est à Allah que nous appartenons et c’est vers Lui que nous retournerons. Il était le petit-fils de Chaudhry Allah Bakhsh, qui était le compagnon Messie Promis (a.s.), et le père de Nasrullah Malhi Shaheed, un missionnaire de la Communauté. Le défunt était régulier dans les prières et le jeûne, il avait une personnalité simple, il était honorable, soucieux des pauvres, et c’était un ahmadi sincère et fidèle. Au cours de son travail, il a fait face à l’opposition avec beaucoup de courage. L’un de ses fils est Wâqif-e-Zindagi : il a actuellement l’opportunité de servir au Tahir Heart Institute de Rabwah. Qu’Allah fasse preuve de pardon et de miséricorde à son égard.

Le prochain défunt dont je ferai mention est Muhammad Ali Khan, originaire de Peshawar : il était le petit-fils de Sharifullah Khan, et il est décédé en accord avec le décret d’Allah à l’âge de 89 ans. C’est à Allah que nous appartenons et c’est vers Lui que nous retournerons. Par la grâce d’Allah, il avait offert 1/8e de ses biens dans le cadre de la Wassiyyat. Il laisse dans le deuil ses trois filles et sept fils. L’une de ses filles, Salima, est l’épouse de Burhan Saheb qui réside ici à Islamabad. Elle écrit : « Notre famille appartenait [au groupe Lahori] qui n’avait pas prêté allégeance [au deuxième Calife]. Par la suite en 1954, il (Muhammad Ali Khan Sahib) a prêté allégeance sur la main du deuxième Calife (r.a.) et est resté attaché à la Communauté et au Califat durant toute sa vie. Il a démontré un attachement solide à sa foi et à la Communauté. » Son père avait fait la Bai’ah en 1954 : il appartenait au groupe Lahori. Par la suite, il a eu l’opportunité de servir la Communauté, il a servi en tant que Qaid régional du Khuddam-ul-Ahmadiyya, secrétaire Wasaya, et secrétaire Talim-ul-Qur’an. Il étudiait en profondeur les écrits du Messie Promis (as). Il avait un grand amour pour le Saint Coran, on le voyait toujours réciter le Saint Coran. Il avait mémorisé une grande partie du Saint Coran. Il faisait beaucoup de supplications, il était vertueux, hospitalier, honnête et droit. Il récitait constamment le Daroud Sharif (prière pour le Prophète). Par ailleurs, il aidait financièrement les autres. L’un de ses proches non-ahmadis lui a dit : « Si vous abandonnez l’Ahmadiyya alors je serais prêt à me sacrifier complètement pour vous. » Mon père (le défunt) lui a répondu : « Je n’ai aucunement besoin de ton sacrifice, je me suis moi-même sacrifié. Écoute-moi, et accepte le Messie Promis (a.s.) qui devait venir, et qui est venu. Réforme-toi donc. » Ce proche ne l’a pas écouté, et peu à peu tous ses proches l’ont abandonné ; mais sa relation avec l’Ahmadiyya était de jour en jour plus solide. Qu’Allah le Très-Haut fasse preuve de pardon et de miséricorde à son égard, et qu’Il élève son rang.

Le prochain dont je ferai mention est Sahibzada Mahdi Latif, originaire de Maryland, aux Etats-Unis, qui est décédé à l’âge de 87 ans. C’est à Allah que nous appartenons et c’est vers Lui que nous retournerons. Sahibzada Mahdi Latif Sahib était le petit-fils de Sahibzada Abdul Latif Shahid (r.a.), et le fils de Sahibzada Muhammad Tayyab Latif. Par la grâce d’Allah le Très-Haut, Sahibzada Mahdi Latif Sahib faisait partie du système d’Al-Wassiyyat. Il avait étudié les livres du Messie Promis (as) en profondeur. Il offrait régulièrement les cinq prières quotidiennes ainsi que la prière de Tahajjoud. Il avait un grand amour pour le Califat ; il était très humble et avait une personnalité simple. Il avait une passion pour la prédication et conseillait toujours aux autres de prêcher également. Qu’Allah le Très-Haut fasse preuve de pardon et de miséricorde à son égard, et qu’Il exalte son rang.

Le prochain dont je ferai mention se nomme Faizan Ahmad Samir, fils de Shahzad Akbar, qui travaille au sein du bureau du Secrétaire Privé à Rabwah. Il est décédé des suites du COVID-19 à l’âge de 16 ans. C’est à Allah que nous appartenons et c’est vers Lui que nous retournerons. C’était un enfant très intelligent, calme, gentil et pieux. Il faisait partie du programme Waqf-e-Nau. Il se concentrait sur ses études et ne participait pas aux activités inutiles ; il ne faisait même pas beaucoup de sport. Il était extrêmement sage. En dehors de l’école, il passait la plupart de son temps à la maison. Qu’Allah le Très-Haut accorde la patience aux parents du défunt. Son grand-père maternel, Khawaja Abdul Shakoor, a également servi la Communauté pendant une longue période. Qu’Allah fasse preuve de pardon et de miséricorde à son égard et exalte son rang.


(Le site www.islam-ahmadiyya.org prend l’entière responsabilité de la publication du texte de ce sermon)

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