Sermons 2019

Oubadah Bin Al-Samit – compagnon de Badr

Dans son sermon du 06 septembre 2019, Sa Sainteté le Calife a évoqué les qualités d'Oubadah Bin Al-Samit

 Sermon du vendredi 06 septembre 2019, prononcé par Sa Sainteté le Calife, Hadrat Mirza Masroor Ahmad, à la mosquée Moubarak à Islamabad. Après le Ta’awudh, le Tashahoud et la Sourate Al-Fatiha, Sa Sainteté le Calife a déclaré :

Dans mon précédent sermon j’avais mentionné ‘Oubadah Bin al-Samit et je n’avais pas pu compléter les récits le concernant. Je vais présenter d’autres incidents et récits à son sujet. Selon l’histoire, sur l’incitation d’Abdoullah Bin Oubayy, la tribu des Banou Qaynouqa’, son alliée, s’est battue contre les musulmans. ‘Oubadah Bin al-Samit était aussi l’allié de cette tribu ; mais en raison de ce conflit il s’est démarqué de celle-ci et il s’est affranchi de son alliance pour la cause d’Allah et de son Prophète (saw).

On rapporte que ce verset a été révélé à ce propos :

يَا أَيُّهَا الَّذِينَ آَمَنُوا لَا تَتَّخِذُوا الْيَهُودَ وَالنَّصَارَى أَوْلِيَاءَ بَعْضُهُمْ أَوْلِيَاءُ بَعْضٍ وَمَنْ يَتَوَلَّهُمْ مِنْكُمْ فَإِنَّهُ مِنْهُمْ إِنَّ اللَّهَ لَا يَهْدِي الْقَوْمَ الظَّالِمِينَ

« Ô vous qui croyez ! Ne prenez pas les juifs et les chrétiens pour amis. Ils sont amis les uns des autres. Et celui d’entre vous qui les prend pour amis est en vérité un des leurs. En vérité, Allah ne guide pas les hommes injustes. » (5 : 52)

Ceci mérite éclaircissement : ce verset n’affirme pas qu’il ne faut jamais être bienveillant envers un juif ou un chrétien ou qu’il ne faut pas maintenir des liens avec eux. Ce verset affirme qu’il ne faut pas prendre pour amis ces juifs ou ces chrétiens qui combattent les musulmans.

En effet, ailleurs, Allah affirme qu’Il n’interdit pas aux musulmans d’être bienveillants et justes envers ceux qui ne les combattent pas ou qui ne les ont pas chassés de leurs maisons, même s’ils sont des mécréants, des juifs ou des chrétiens.

Allah affirme :

لَا يَنْهَاكُمُ اللَّهُ عَنِ الَّذِينَ لَمْ يُقَاتِلُوكُمْ فِي الدِّينِ وَلَمْ يُخْرِجُوكُمْ مِنْ دِيَارِكُمْ أَنْ تَبَرُّوهُمْ وَتُقْسِطُوا إِلَيْهِمْ إِنَّ اللَّهَ يُحِبُّ الْمُقْسِطِينَ

Allah ne vous interdit pas d’être bienveillants à l’égard de ceux qui ne se sont pas battus contre vous à cause de votre religion, et qui ne vous ont pas chassés de vos habitations, et d’agir équitablement envers eux. Assurément Allah aime ceux qui sont équitables. (60 : 9)

Le premier verset cité affirme que la faiblesse, la peur et la couardise ne doivent pas pousser les musulmans à maintenir des liens avec des non-musulmans. Ce verset déclare que les musulmans doivent placer leur confiance en Allah. S’ils améliorent leur foi, Allah sera avec eux.

Or, nous constatons que malheureusement les États musulmans courbent l’échine pour demander de l’aide à ces puissances non-musulmanes et ils ont peur d’elles. Les musulmans qui demandent à ces puissances non-musulmanes de les aider à combattre d’autres musulmans sont en train de trancher de leurs mains les racines de l’islam.

En tout cas, nous prions qu’Allah accorde le discernement nécessaire à ces États musulmans.

Pour ce qui est de l’incident en question, lorsque les Banou Qaynouqa’ ont décidé de se battre, ils ont été assiégés et vaincus suite à la bataille.

La Sirat Khatamun-Nabiyyine évoque cet incident à la lumière de plusieurs récits. Après leur défaite, les Banou Qaynouqa ont été contraints à l’exil.

Quand la bataille de Badr eut eu lieu et lorsqu’Allah l’Exalté, de par sa grâce, accorda une victoire éclatante aux musulmans, alors qu’ils étaient peu nombreux et sans moyens face à une armée très aguerrie de Qouraych, et après que les principaux dirigeants de La Mecque eussent été tués, la jalousie secrète des juifs de Médine s’enflamma.

C’est ainsi qu’ils ont commencé à faire des déclarations cinglantes ouvertement contre les musulmans et ont publiquement affirmé lors de rassemblements que « vaincre l’armée des Qouraych n’est pas un fait extraordinaire. Que Muhammad vienne nous combattre et nous lui montrerons alors qui sont les véritables guerriers ! »

Cette situation s’est aggravée au point où, lors d’une réunion, ils ont prononcé de telles paroles en présence même du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.).

On rapporte qu’après la bataille de Badr, lorsque le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) est revenu à Médine, il a un jour rassemblé les juifs, les a conseillés, leur a présenté son message et les a invités vers l’islam. Les chefs des juifs ont réagi à ce discours pacifique et bienveillant du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) en ces termes : « Ô Muhammad (s.a.w.) ! Peut-être êtes-vous devenu arrogant après avoir tué quelques Qouraychites. Or, ces gens étaient inexpérimentés dans l’art de la guerre. Si vous vous battez contre nous, vous en saurez à coup sûr qui sont les véritables guerriers ! »

Les juifs ne se sont pas contentés d’une simple menace : il semblait même qu’ils ourdissaient des complots pour assassiner le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). On raconte qu’à l’époque un fidèle compagnon du nom de Talhah bin Barâ était sur le point de mourir. Il conseilla à ses proches : « Si je meurs la nuit, n’informez pas le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) à propos de ma prière funèbre, de peur qu’un malheur ne s’abatte sur lui de la part des juifs à cause de moi. »

C’est-à-dire, attention que les juifs ne s’attaquent à lui lorsqu’il sortira la nuit pour la prière funéraire.

Voilà donc pourquoi, après la bataille de Badr, les juifs ont ouvertement commencé à fomenter les troubles. Les Banou Qaynouqa’ étaient les plus puissants et les plus audacieux parmi les juifs de Médine, et c’est pour cette raison qu’ils ont violé le traité en premier. Les historiens écrivent en effet que parmi les juifs de Médine, les Banou Qaynouqa’ ont été les premiers à rompre le traité conclu entre eux et le Saint Prophète (saw).

Après Badr, ils ont commencé à se rebeller de façon outrancière et ils ont ouvertement exprimé leur animosité et leur jalousie. Ensuite ils ont rompu leur traité. Or, malgré de tels événements, sous la direction de leur maître, les musulmans ont fait preuve de patience et n’ont pas pris de mesures [de rétorsion].

Selon un hadith, après le traité conclu avec les juifs, le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) prenait un soin particulier à protéger même leurs sentiments. Une fois, une dispute a éclaté entre un musulman et un juif. Le juif a insisté sur la supériorité de Moïse au-dessus de tous les autres prophètes. Cela a irrité le compagnon et il a traité durement ce juif en lui disant que le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) était supérieur à tous les messagers. Lorsque le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) en a été informé, il s’est fâché et a réprimandé ce compagnon en disant : « Parler de la supériorité des messagers de Dieu les uns sur les autres ne vous regarde pas ! » Ensuite, le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a mentionné une supériorité partielle de Moise afin de consoler le juif. Cependant, malgré cette conduite affectueuse du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.), la méchanceté des juifs a pris de l’ampleur. Finalement, ce sont les juifs qui ont été la cause de la guerre ; et leur animosité refoulée n’a pu être contenue.

Une musulmane s’est rendue dans la boutique d’un juif au marché pour acheter des produits. Quelques juifs pervers, présents eux aussi dans le magasin, ont commencé à la harceler grossièrement. À l’insu de la dame, le commerçant a attaché l’ourlet inférieur de sa jupe au manteau qui la recouvrait avec une épine ou un objet de ce genre.

Lorsque la dame s’est levée pour partir en raison de leur comportement grossier, la partie inférieure de son corps a été exposée. Le commerçant juif et ses complices ont éclaté de rire. Outragée, la musulmane a crié et a appelé à l’aide. Un musulman était présent à proximité. Il s’est précipité sur les lieux et dans une altercation, le commerçant juif a été tué. À la suite de quoi, le musulman a été transpercé d’épées de toutes parts et mis à mort. Les musulmans, indignés par cet incident, ont eu les yeux gorgés de sang et de rage. D’autre part, les juifs ont souhaité faire de cet épisode une excuse pour se battre. Ils se sont rassemblés et une émeute a éclaté.

Lorsque le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) en a été informé, il a réuni les chefs des Banou Qaynouqa’ et leur a expliqué que ce comportement n’était pas approprié et qu’ils devaient s’abstenir de tels méfaits et craindre Dieu.

Mais au lieu d’exprimer leurs remords et de demander pardon, ils ont répondu orgueilleusement et de manière menaçante, en disant : « Ne soyez pas fiers de votre victoire à Badr. Quand vous nous combattrez, vous saurez qui sont les vrais guerriers ! » Sans autre choix, le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) s’est dirigé vers les forteresses des Banou Qaynouqa’ avec ses compagnons. C’était là la dernière occasion pour eux [les juifs] d’exprimer leurs remords pour leurs actions condamnables. Mais ils s’étaient d’ores et déjà apprêtés à la guerre. Par conséquent, la guerre a été déclarée et les forces de l’islam et du judaïsme se sont affrontées. Selon la coutume de l’époque, l’une des façons de livrer combat était comme suit : une partie se sécurisait dans sa forteresse et attendait l’autre. L’adversaire assiégeait la forteresse et chaque fois qu’une opportunité se présentait, des attaques étaient lancées. Cela se poursuivait jusqu’à ce que l’armée assiégeante perdait tout espoir et levait le siège, ce qui était considéré comme une victoire pour les assiégés ; ou, incapables de rassembler la force nécessaire pour résister à l’assaut, la force assiégée ouvrait les portes de leur forteresse et se livrait aux vainqueurs. À cette occasion, les Banou Qaynouqa’ ont utilisé cette tactique : ils se sont enfermés dans leurs forteresses. Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) les a assiégés et ce siège a duré quinze jours. En fin de compte, lorsque la force et l’arrogance des Banou Qaynouqa ont été brisées, ils ont ouvert les portes de leurs forteresses à condition que leurs richesses appartiendraient aux musulmans, que leurs vies et leurs familles seraient épargnées. Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a accepté cette condition même si, en vertu de la loi mosaïque, toutes ces personnes étaient passibles de mort et, conformément à l’accord initial, le jugement de la loi mosaïque aurait dû leur être imposé. Cependant, comme il s’agissait du premier crime commis par cette nation, le tempérament miséricordieux et indulgent du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) n’était pas enclin à un châtiment extrême, qui ne devait être imposé qu’en dernier recours. Cependant, permettre à une tribu aussi perfide et rebelle de rester à Médine n’était rien de moins que de nourrir un serpent chez soi, surtout quand un groupe d’hypocrites de parmi les Aws et les Khazraj étaient déjà présents à Médine et que de l’extérieur aussi, l’opposition de l’ensemble de l’Arabie avait profondément affligé les musulmans. En de telles circonstances, l’unique jugement du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a été que le Banou Qaynouqa’ quittent Médine. En comparaison à leur crime, et compte tenu des circonstances de cette époque, il s’agissait d’une peine très légère. De plus, le but de cette punition était d’assurer la sécurité de Médine.

Or, pour les tribus nomades d’Arabie, il n’était pas inhabituel de se déplacer d’un endroit à un autre, surtout quand une tribu ne possédait aucune propriété sur son territoire. Les Banou Qaynouqa’ ne possédaient aucune terre et aucun verger. La tribu entière a eu l’occasion de quitter un endroit et de s’installer ailleurs, paisiblement et en grande sécurité. C’est ainsi que les Banou Qaynouqa’ ont quitté Médine tranquillement et se sont installés en Syrie. Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a confié la tâche de superviser les arrangements nécessaires associés à leur départ à un compagnon nommé ‘Oubadah bin al-Samit, qui était un de leurs confédérés. ‘Oubadah bin al-Samit a escorté les Banou Qaynouqa’ sur quelques étapes ; et après les avoir expédiés en toute sécurité, il est rentré à Médine.

Les butins obtenus par les musulmans consistaient uniquement d’armes et d’instruments de leur profession.

La Sirat al-Halbiyyah offre d’autres détails à ce propos. Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a déclaré qu’il fallait bannir pour toujours cette tribu juive de Médine ; et il a confié la tâche de superviser leur départ à ‘Oubadah Bin al-Samit. Les juifs avaient un délai de trois jours pour quitter Médine et ils sont partis à la fin de ce laps de temps. Ils avaient préalablement demandé à ‘Oubadah bin al-Samit d’étendre ce délai mais celui-ci avait répondu qu’ils n’auraient pas une minute de plus. C’est ainsi qu’ils ont quitté Médine sous la supervision d’Oubadah et ils sont partis s’établir dans les plaines d’un hameau en Syrie.

‘Oubadah bin al-Samit a relaté de nombreux hadiths. Il raconte : « Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) était très occupé et il nous envoyait les Émigrants qui lui rendaient visite pour qu’on leur enseignât le Coran et la religion.

Un jour le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) m’avait confié un homme qui avait donc logé chez moi. Je partageais avec lui le repas de ma famille et je lui enseignais le Coran. Lorsqu’il voulut rentrer chez lui, il se sentit redevable envers moi, en raison de son séjour chez moi, de mon hospitalité et du fait que je lui avais enseigné le Coran. C’est pour cette raison qu’il m’avait offert un arc en cadeau, en disant qu’il était fait d’un bois excellent et était d’une souplesse qu’il n’avait vu nulle part ailleurs.

Quand j’ai demandé l’avis du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) à propos de ce cadeau, il m’a répondu : « C’est une braise que tu as pendue entre tes deux épaules. »

C’est-à-dire qu’il t’a offert ce cadeau parce que tu lui as enseigné le Coran ; c’est comme si tu as placé un tison de feu entre tes épaules.

Selon un autre récit, ‘Oubadah Bin al-Samit a déclaré : « J’ai enseigné le Coran et la lecture et l’écriture à quelques gens des As-hab as-Souffa. L’un d’entre eux m’a offert un arc en cadeau. Je me suis dit qu’il ne s’agissait certes pas d’une somme d’argent, mais que je pourrais l’utiliser pour accomplir le Jihad dans la voie d’Allah. Quand j’ai demandé l’avis du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) à ce propos il m’a répondu : « Tu peux accepter ce cadeau si tu souhaites porter un collier de feu autour du cou. » « 

De ce récit, tiré de deux sources différentes, les exégètes ont conclu que le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) n’a pas apprécié le fait qu’Oubadah ait reçu cet arc comme salaire pour avoir enseigner le Coran. Ceci doit servir de conseil à ceux qui enseignent le Coran à titre individuel et qui en ont fait leur gagne-pain.

Rachid Bin Houwaich relate qu’une fois le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a rendu visite à ‘Oubadah Bin al-Samit qui était souffrant. Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a demandé : « Savez-vous qui sont les martyrs de ma Oummah ? » Les membres de l’assistance se sont regardé les uns les autres. ‘Oubadah Bin al-Samit a demandé qu’on le relève afin qu’il puisse s’asseoir. Il a ensuite déclaré : « Ô Envoyé d’Allah ! Vous demandez qui sont les martyrs ? Le martyr est celui qui combat bravement et constamment, avec l’intention d’être récompensé. »

Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a répondu : « S’il en est ainsi, il y aura très peu de martyrs au sein de mon peuple. Ceux qui sont tués dans la voie d’Allah sont des martyrs ainsi que ceux qui meurent de la peste. » C’est-à-dire si un croyant sincère décède d’une épidémie, il sera considéré comme un martyr. « Celui qui se noie est aussi un martyr, celui-ci qui meurt de mal de ventre est aussi un martyr. La femme qui meurt d’une hémorragie après avoir accouché [est aussi une martyre] ; son enfant la tirera par la main pour la faire entrer au paradis. »

Si une femme décède de saignement après la naissance de son enfant ou de faiblesse au cours de la période de quarante jours suivant l’accouchement, entrera au Paradis par le truchement de cet enfant.

Il existe un autre hadith similaire à celui que j’ai cité et qui est tiré du recueil d’Al-Boukhari. Abou Hourayrah relate que le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a déclaré : « Il existe cinq catégories de martyrs : celui qui meurt de la peste, de la maladie de ventre, ou de la noyade, celui qui meurt écrasé et celui qui est tué dans la voie d’Allah. »

Le Messie Promis (a.s.) avait évoqué la peste comme signe de sa véridicité, en disant que ceux qui croiront en lui sincèrement n’en seront pas affectés. Ce cas est tout à fait différent. Si une épidémie s’est répandue et qu’un véritable croyant en décède, il sera un martyr selon le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.).

Isma’il ‘Abid al-Ansari relate qu’Oubadah a dit à Abou Hourayrah : « Ô Abou Hourayrah ! Tu n’étais pas avec nous lorsque nous avions prêté allégeance au Saint Prophète Muhammad (s.a.w.), en affirmant que nous lui obéirions en toute occasion, que nous soyons dispos ou las, que nous dépenserions [dans la voie d’Allah] dans l’aisance comme dans la misère, que nous enjoindrions le bien et interdirions le mal, que nous dirions de bonnes choses sur la personne de Dieu, et que nous ne nous soucierions des critiques de personne à cet égard. Nous avions aussi promis de soutenir le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) lors de sa venue à Médine. Nous lui avions promis de le protéger au prix notre vie et pour la cause de nos femmes et de nos enfants. Nous lui avions prêté allégeance sur ces conditions avec la promesse [de mériter] le paradis en retour. Celui qui brisera cette promesse sera lui-même perdant. Allah respectera Sa promesse faite par le truchement du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) en faveur de celui des nôtres qui respectera cette allégeance. »

Mou’awiyah avait écrit à ‘Outhman que la population de la Syrie s’était soulevée contre lui à cause d’Oubadah Bin al-Samit et qu’il devait rappeler un des deux, ‘Oubadah ou Mou’awiyah, de la Syrie.

‘Outhman a demandé à Moua’wiya de renvoyer ‘Oubadah Bin al-Samit à Médine. Quand il est rentré, ‘Outhman est allé le rencontrer. ‘Outhman, qui se trouvait dans un coin de la maison, s’est tourné vers ‘Oubadah Bin al-Samit et lui a demandé : « Quelle est la cause de ce différend entre nous ? » ‘Oubadah s’est tenu devant les autres et a déclaré : « J’ai entendu le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) dire qu’après lui nous serons dirigés par des gens qui nous demanderont d’accomplir des tâches qui nous déplaisent et qui n’aimeront pas les œuvres qui nous plaisent. « N’obéissez pas à celui qui désobéit à Allah et n’outrepassez pas les limites fixées par votre Seigneur », a conseillé le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). »

Il peut y avoir des divergences sur certaines questions. Ainsi, il y avait des différends entre l’Emir Mou’awiyah et ‘Oubadah. Dans mon précédent sermon, j’avais cité un incident similaire qui s’était passé à l’époque du Calife ‘Oumar. ‘Oubadah Bin al-Samit était un des premiers compagnons et il avait entendu les instructions du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) directement : il les mettait en application à la lettre et demandait aussi à autrui à en faire de même. D’ailleurs [‘Oumar] dit que [‘Oubadah Bin al-Samit] avait raison. Lors de ce différend avec l’Emir Mou’awiyah, ‘Oumar avait dit à ce dernier qu’il ne devait pas demander des comptes à ‘Oubadah Bin al-Samit et qu’il devait le laisser faire librement. Quand ‘Oubadah Bin al-Samit est revenu à Médine, ‘Oumar l’a renvoyé en Syrie. Mais lorsque ce différend a refait surface à l’époque d’Outhman, celui-ci a fait revenir ‘Oubadah Bin al-Samit.

‘Oubadah Bin al-Samit jouissait d’un statut particulier et il était à même d’expliquer certains points qu’il avait compris et entendus du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) directement. D’où la raison de ces différends et de ses explications. Il y avait des questions régissant les commerces et les échanges. C’est un sujet très vaste que je ne pourrai évoquer ici. Il y avait donc des différends entre lui et l’Emir Mou’awiyah sur ces questions. Il a étayé ses explications par ses arguments et l’Emir Mou’awiyah a présenté les siennes. Or, tout le monde n’est pas à même de discuter à ce propos, si l’on ne dispose pas de verdict clair du Coran, des hadiths et des déclarations de Messie Promis (a.s.). Le point fondamental qu’il ne faut pas oublier est le respect des limites fixées par Allah. Tout ahmadi doit avoir ce point à l’esprit et demeurer dans le cercle de l’obéissance.

Ata relate : « J’ai rencontré Walid, le fils d’Oubadah Bin al-Samit, le compagnon du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.), et je lui ai demandé quel conseil son père lui avait donné au moment de rendre l’âme. » Il a répondu : « Mon père m’a conseillé ceci : « Crains Allah et sache que tu ne pourras jamais atteindre la Taqwa sans une foi parfaite en Dieu et sans croire dans le destin du bien et du mal. Si tu meurs avec d’autres croyances au cœur, tu entreras dans le feu. »

Anas Bin Malik raconte que le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) se rendait chez Oumm Haram Bin Milhan, l’épouse d’Oubadah Bin al-Samit. Celle-ci offrait des repas au Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Un jour, celui-ci s’est rendu chez elle et après le repas [coutumier] le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) s’est endormi et il s’est réveillé par la suite le sourire aux lèvres. Quand Oumm Haram Bin Milhan lui a demandé la raison de son sourire, le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a répondu : « Quelques personnes qui ont combattu dans la voie d’Allah m’ont été présentées. Ils avaient voyagé sur les mers assis sur des trônes à l’instar de rois. »

Les rapporteurs ont exprimé leur doute concernant les paroles exactes utilisées.

Oumm Haram Bin Milhan ajoute : « J’ai demandé au Prophète d’Allah de prier que je sois parmi ces personnes. » Suite à quoi, le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a prié pour elle. Ensuite, il a reposé sa tête est s’est rendormi. Il s’est ensuite réveillé de nouveau le sourire aux lèvres.

Oumm Haram Bin Milhan lui a demandé de nouveau la raison de son sourire. Il a répondu : « On m’a présenté certaines personnes de mon Oummah qui avaient combattu dans la voie d’Allah. » Et il a répété les mêmes points qu’il avait évoqués plus tôt. Oumm Haram Bin Milhan lui a dit : « Ô Envoyé d’Allah ! Priez que je sois parmi eux. » Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a répondu : « Tu es déjà un des leurs. »

Oumm Haram a en effet participé dans une expédition navale à l’époque de Mou’awiyah Bin Abi Soufyan. Lorsqu’elle est revenue à terre, elle est décédée suite à une chute de sa monture.

Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) visitait la maison d’Oumm Haram parce qu’elle faisait partie de ses parents dits Mahram [avec laquelle il ne pouvait se marier selon la charia en raison de liens de consanguinité.]

Oumm Haram était la fille de Milhan Bin Khalid. Elle appartenait à la tribu des Banou Najjar et elle était la tante maternelle d’Anas. Sa mère était la sœur d’Oumm Soulaym. Oumm Haram et Oumm Soulaym étaient toutes deux apparentés soit par l’allaitement ou par d’autres liens et étaient les tantes du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.).

Selon l’Imam al-Nawawi tous les érudits sont unanimes qu’Oumm Haram faisait partie du Mahram du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). C’est pour cette raison que le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) se rendait chez elle de manière familière durant la journée pour se reposer. La différence d’opinions concerne la nature réelle de ce lien de parenté qui faisait [d’Oumm Haram] une Mahram [du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.)].

Oumm Haram Bin Milhan avait prêté allégeance sur les mains du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). À l’époque du Califat d’Outhman, elle était partie accomplir le Jihad en compagnie de son mari ‘Oubadah Bin al-Samit qui était un des Ansars et un éminent compagnon. Elle est tombée en martyre sur le sol byzantin. Ainsi en accomplissement du rêve du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.), elle est tombée en martyre. Selon ‘Oumdat Al-Qari et Sharh Irchad As-Sari, les exégèses d’Al-Boukhari, Oumm Haram est décédée en l’an 27 ou 28 de l’hégire.

Selon certains, elle est décédée sous le règne de l’Emir Mou’awiyah. La première version est la plus répandue et elle a été mentionnée par les biographes, notamment que sous le Califat d’Outhman il y a eu une guerre navale au cours de laquelle Oumm Haram est décédée. La mention de l’époque de Mou’awiyah ne fait pas référence à l’époque du règne de Mou’awiyah, mais à celle où Mou’awiyah avait mené une bataille navale contre Byzance, lors de laquelle Oumm Haram accompagnait son mari ‘Oubadah bin al-Samit. Lors du retour de cette bataille, Oumm Haram est décédée et cet incident est survenu sous le Califat d’Outhman. Joundat bin Abou Amia a rapporté : « Lorsque nous sommes partis rendre visite à ‘Oubadah il était malade, nous lui avons dit : « Qu’Allah vous accorde une bonne santé. Pouvez-vous nous relater un Hadith que vous avez entendu du Saint Prophète, afin qu’Allah fasse que cela vous profite ? » Il a répondu : « Le Saint Prophète nous a appelés et nous lui avons prêté allégeance. Les points pour lesquels il nous a demandé de prêter allégeance sont que dans notre joie et tristesse, dans les moments d’adversité et de prospérité, et même si on préfère d’autres à nous, nous écouterons et nous obéirons, et nous ne nous querellerons pas avec les dirigeants pour le commandement, excepté si nous sommes contraints par une annonce publique de mécréance, condamnée ouvertement par Allah. »

C’est-à-dire à condition qu’on fasse des déclarations [encourageant] la mécréance et qui sont clairement contraires aux injonctions d’Allah et si on est habilité à les condamner.

Thounabi rapporte : « Je suis parti rendre visite à ‘Oubadah sur son lit de mort, et je me mis à pleurer, il me dit : « Mais pourquoi pleures-tu ? Par Dieu ! Si on me demande de témoigner en ta faveur je le ferai ! Et si j’ai la possibilité d’intercéder en ta faveur, je le ferai également ; et si j’en ai la force j’essaierai de t’avantager. » Il ajoute : « Par Dieu, tous les Hadiths que j’avais entendus du Saint Prophète et qui étaient profitables pour toi, je te les ai présentés, excepté un seul que je vais te relater à présent alors que je suis en proie à la mort. » Il a continué : « J’ai entendu le Saint Prophète dire : « Celui qui témoigne que nul n’est digne d’être adoré excepté Allah et que Muhammad est le messager d’Allah, Allah ne laissera jamais le feu l’atteindre, c’est-à-dire qu’il sera musulman. »

Qu’Allah exalte le rang de ces compagnons qui nous ont transmis de tels enseignements qui, en plus des connaissances spirituelles, sont importants pour notre vie quotidienne.

Je souhaite maintenant faire mention de quelques personnes défuntes, dont je vais diriger la prière funéraire. La première personne est Saïd Souqiyya qui est de la Syrie, qui décéda le 18 avril. La nouvelle de son décès est arrivée tardivement. Sa prière funéraire est donc faite en retard. Inna lillahi wa inna ilaihi Raji’oun. Le défunt faisait partie des membres les plus sincères et anciens de la communauté syrienne. Il avait complété la lecture du Saint Coran dès l’âge de 5 ans, et depuis son enfance il maîtrisait les règles de la récitation du Saint Coran. Il enseignait les règles de la récitation du Saint Coran aux membres de la communauté. Mounir Al-Housni avait grande confiance en lui.

Le défunt a fait des études en droit mais il n’a pas aimé le métier d’avocat ; il a donc fait de l’enseignement et faisait partie des meilleurs enseignants de son pays. Il a enseigné dans différentes régions du pays, et il a évolué jusqu’à devenir directeur d’école. Le défunt appréciait grandement le fait de transmettre le message de l’Ahmadiyya et il le faisait à tout le monde.

Il y a quelques années, lorsque [notre] bureau arabophone a de nouveau traduit et publié les livres du Messie Promis en langue arabe et les a diffusés, il les a tous lus. Il disait qu’après avoir été ahmadi pendant si longtemps il venait d’apprendre ce que le Messie Promis disait vraiment, et qu’il comprenait dorénavant ce qu’était vraiment la communauté.

Il déclara : « Maintenant je suis en train d’apprendre d’une nouvelle manière ce qu’est l’Ahmadiyya, l’islam véritable. »

Toutes les personnes qui le connaissent ont fait part de ses bonnes mœurs, de sa convivialité, de sa générosité et de son respect de soi. Il aidait les autres sans rien attendre en retour. Ils étaient tous impressionnés par sa personne et les gens l’aimaient pour toutes ces qualités.

Le défunt se consacrait entièrement à son travail tout en restant jovial. Il était un père bienveillant et un mari sincère ; il avait un grand cercle d’amis. Il était régulier dans ses prières et ses actes d’adoration. Dès qu’il obtenait une somme, il payait aussitôt sa cotisation [à la Jama’at], et parfois il donnait même l’intégralité de la somme en cotisation. Il laisse derrière lui trois fils et trois filles. Son fils aîné, M. Mohammad, et son fils le plus jeune, M. Jalal ad-Din, sont ahmadis. Qu’Allah fasse preuve de miséricorde et de pardon à son égard, qu’Il exalte son rang, et qu’Il accepte ses prières à l’égard de ses enfants ; et qu’Il permette également à ses autres enfants de reconnaître la vérité.

La deuxième prière funéraire sera celle d’Al-Tayyab Al-Obaydi de la Tunisie. Il décéda le 26 Juin dernier à l’âge de 70 ans, Inna lillahi wa inna ilaihi Raji’oun. Il était le seul ahmadi de sa région ; il était très sincère. Il avait un grand amour pour la communauté et pour le Califat. Il a quasiment passé toute sa vie dans les mosquées. Il avait un immense amour pour le Saint Coran et se consacrait beaucoup au souvenir d’Allah. Lorsqu’il a reçu le message de la communauté, il s’est rendu aussitôt au centre et a prêté l’allégeance. Il avait un énorme amour pour le Messie Promis. Il voyageait en train pendant 5 heures pour se rendre au centre pour faire la prière du vendredi. C’était quelqu’un de très courageux : dès qu’il rencontrait une nouvelle personne il lui présentait le message de la communauté. Il subissait une grande pression de la part de sa famille et de la société, mais il resta ferme dans sa croyance. Dès le premier jour où il prêta allégeance, il a commencé à payer de généreuses cotisations. Lorsqu’il a appris au sujet du système de la Wasiyyat, il s’y est inscrit aussitôt. Il enjoignait aux jeunes de dépenser dans la voie d’Allah et il avait pour habitude de dire qu’il avait reçu de nombreuses bénédictions dans ses biens grâce à ses contributions dans la voie d’Allah.

Le défunt a également eu l’opportunité de faire le pèlerinage. Il avait beaucoup d’amour pour la communauté et pour le Califat. Qu’Allah fasse preuve de miséricorde et de pardon à son égard également, et qu’Il accepte ses prières et ses désirs pieux à l’égard de ses enfants et de ses proches.

La troisième prière funéraire sera celle d’Amtul Shakoor qui était la fille aînée du troisième Calife. Elle décéda le 3 septembre à l’âge de 79 ans. Inna lillahi wa inna ilaihi Raji’oun. Comme je l’ai mentionné, c’était la fille du troisième Calife ; elle était ainsi la petite-fille du Mouslih Maw’oud, et du côté de sa mère elle était la petite-fille de Nawab Mubaraka et de Nawab Mohammad Ali Khan. Elle est née à Qadian en avril 1940 ; et elle a reçu son enseignement élémentaire à Qadian. Par la suite, elle a fait sa licence en éducation à Qadian. Elle s’était mariée à deux reprises : la première fois avec Shahid Khan, le fils de Nawab Abdullah Khan, et de ce mariage sont nés deux garçons et trois filles. L’un de ses fils, Amir Ahmad Khan a dédié sa vie, et il sert actuellement dans le département du Tehrik-e-Jadid ; deux de ses petits-fils sont actuellement à la Jami’a. 

Elle s’est mariée une deuxième fois avec le Dr Mirza Laiq Saheb et elle n’a pas eu d’enfant de cette union. Elle n’a pas occupé de postes importants au sein de la Jama’at ; mais elle a servi en différentes capacités dans différents départements de la Lajna. Toutes celles qui l’ont côtoyée témoignent que la défunte était toujours très serviable et très humble.

Elle était aussi férue de lecture et d’écriture. Elle a écrit la biographie d’Amma Jan [l’épouse du Messie Promis (as)] et un deuxième ouvrage sur Nawab Mubaraka Begum Sahiba, sous le titre Mubaraka ki Kahani, Mubaraka ki Zabani. Elle a aussi complété un troisième ouvrage dont les manuscrits sont parachevés. L’ouvrage, qui n’a pas encore été publié, est une biographie de Begum Bu-Zaynab Sahiba, l’épouse de Mirza Sharif Ahmad. Ces trois ouvrages sont d’excellentes contributions littéraires pour les membres de la Lajna.

Malahat, sa petite-fille, déclare : « Ma grand-mère répétait toujours le conseil du troisième Calife qui disait d’être toujours souriant, car le sourire est une aumône. Ainsi, la défunte était toujours souriante, même au cours de sa dernière maladie qui la faisait souffrir énormément. On a su par la suite qu’il s’agissait d’un cancer ; elle l’a enduré avec beaucoup de courage et de patience. D’ailleurs, le troisième Calife disait que la défunte endurait toute peine avec beaucoup de patience. »

Qu’Allah lui accorde Son pardon et Sa grâce. Qu’Il fasse que ses enfants et ses descendants soient toujours fidèles envers le Califat et la Jama’at.

Étant donné que l’Ijtima’ des Khouddam débute aujourd’hui, je combinerai les prières de Joumou’ah et d’Asr.


(Le site www.islam-ahmadiyya.org prend l’entière responsabilité de la publication du texte de ce sermon)

Etiquettes