Sermons 2014

Nul n’est digne d’être adoré à part Allah – sermon du 9-5-2014

Baitul-Futuh-Dome-Interieur
Photo: Tanveer Khokhar - www.uk.smugmug.com/

Sermon du vendredi prononcé par Sa Sainteté le Calife, Hadrat Mirza Masroor Ahmad, chef spirituel de la Communauté Islamique Ahmadiyya Internationale, le 09 mai 2014, à la mosquée Baitul-Futuh, au Royaume-Uni.

Il nous plaît de présenter notre devise « Amour pour tous et haine pour personne » aux autres afin de dissiper le malentendu que la djama’at Ahmadiyya ou ses membres éprouvent de la haine à l’égard d’autrui ou qu’ils se considèrent meilleurs que les autres. En énonçant cette devise nous clamons haut et fort que l’Islam prône l’amour, l’affection, le respect des sentiments d’autrui et qu’il serait erroné de l’accuser d’incitation à la cruauté, à la brutalité, à la barbarie. D’ailleurs nous clamons aussi qu’en [respectant cette devise] nous avons démoli les murs de la haine et que nous vivons dans une atmosphère d’affection [mutuelle].

C’est notre amour à l’égard d’autrui et le souhait d’extirper le germe de la haine du cœur de nos semblables pour y planter celui de l’affection qui nous pousse à servir l’humanité et à prêcher le message de l’Islam.

D’où vient cette motivation ? C’est ce que nous inspire notre Maître le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Nous agissons ainsi parce que nous l’avons vu meurtri de douleur et passant des nuits blanches en raison de la sympathie et de l’affection qu’il éprouvait pour le genre humain. Cette peine et cette angoisse étaient si grandes, il pleurait à tel point dans ses prosternations que Dieu en a fait mention dans le Saint Coran afin que cela serve de preuve, jusqu’au jour dernier, à ceux qui se sont débarrassés de toute haine et inimitié à son encontre. Ceci a été consigné afin que ces derniers puissent méditer sur ce chagrin qu’il ressentait avant de soulever des objections à son encontre. Cette mention est faite aussi pour que les musulmans puissent s’évertuer à suivre son exemple. Allah affirme à cet effet :

فَلَعَلَّكَ بَاخِعٌ نَفْسَكَ عَلَى آَثَارِهِمْ إِنْ لَمْ يُؤْمِنُوا بِهَذَا الْحَدِيثِ أَسَفًا

« Ainsi, il se peut que tu te désoles à en mourir pour eux s’ils ne croient pas à cette narration » (Le Saint Coran, chapitre 18 verset 7)

Quelles étaient les croyances de ceux évoqués dans ce verset : ils commettaient le shirk (attribuaient des partenaires à Allah) et disaient qu’Il avait un fils. Il convient de rappeler ici que le shirk est un péché impardonnable par Dieu.

La sympathie que nous éprouvons à l’égard de nos semblables, voire à l’égard des polythéistes, nous pousse, d’une part, à faire des efforts pour les guider vers le droit chemin, et d’autre part, de prier pour eux.

Si nous les ahmadis nous souhaitons comprendre le sens réel de « l’amour pour tous » nous devons nous tourner vers notre Maître et Bienfaiteur de l’humanité, le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Et nous pourrons le faire quand nous serons à même de jauger l’état de notre Tawhid (croyance en l’unicité de Dieu).

Voici un exemple de l’amour et de la sympathie [du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.)] à l’égard de l’humanité : en dépit d’avoir subi les persécutions [des habitants d’une ville] il pria pour qu’ils soient guidés vers le droit chemin au lieu de demander à Dieu de le détruire. Il suppliait [en ces termes] : « Ceux-là ne savent pas que je ne souhaite que leur bien-être. »

Quand à une autre occasion une tribu avait tourmenté les musulmans et qu’on avait demandé au Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) de la maudire celui-ci leva ses mains en prières. On croyait qu’il demandait à Dieu de la détruire. Mais le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) avait prié : « O Allah guide la tribu Daws. »

Notre affection et notre sympathie ne doivent pas se limiter qu’aux nôtres : nous devons éprouver les mêmes sentiments à l’égard de ceux qui nous sont étrangers. Notre seul souci doit être d’établir l’unicité de Dieu afin que le monde soit à l’abri de la destruction. Aujourd’hui le polythéisme a pris mille et une formes dans le monde : d’ailleurs une grande partie de l’humanité nie l’existence de Dieu. Afin d’établir la souveraineté de Dieu ainsi que Son unicité à nous de prendre pour exemple le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.).

Ne nous contentons pas d’annoncer haut et fort cette devise, que les autres apprécient, pour nous attirer leurs éloges. Celle-ci n’est qu’un moyen pour atteindre l’objectif suprême pour lequel l’homme a été créé. Nous souhaitons le bien-être de l’humanité, nous exprimons notre affection [à son propos], nous la manifestons dans la pratique et nous abhorrons la haine dans le seul but d’attirer l’amour de Dieu et d’établir Son unicité. Nous n’haïssons point aucun individu, mais uniquement les œuvres sataniques.

Nous témoignons de la sympathie même à l’égard de ceux qui commettent des actes incités par Satan : cette bienveillance exige que nous les extirpons de la corruption afin qu’ils soient à l’abri du châtiment divin. Cette affection et cette bienveillance de notre part à l’égard des gens d’ici-bas ne sont pas motivées par des objectifs mondains. Si nous essayons d’abolir toute haine envers autrui ce n’est point pour mériter quelque avantage mais pour attirer l’amour de Dieu, pour établir Son unicité et afin de renforcer cette dernière dans nos cœurs. Ne nous contentons pas de lancer des slogans pour plaire aux autres : ce qui compte c’est d’atteindre notre objectif.

Aujourd’hui nous sommes chanceux d’avoir été choisis par le Messie Promis (a.s.) afin de pouvoir acquérir l’amour de Dieu et d’éprouver de la sympathie à l’égard de l’humanité. Le Messie Promis (a.s.) nous enseigne les principes suivants :

« La religion ne comprend que deux aspects parfaits : aimer Dieu et aimer l’humanité à tel point que sa souffrance devienne sienne et de prier pour elle. »

Il dit encore : « Il n’est point louable de nuire à autrui en raison de ses divergences de doctrine. »

Lors d’une réunion il a déclaré : « Ma religion ne me permet pas d’être sévère à outrance envers mes adversaires. Ne considérez jamais personne comme un ennemi personnel et ne nourrissez non plus aucune inimitié [à l’égard d’autrui]. »

Le Messie Promis (a.s.) nous conseille en premier lieu de ne pas être sévère à l’extrême à l’égard de nos ennemis. Ici l’on pourra rétorquer que si nous affirmons nourrir aucune haine à l’égard d’autrui pourquoi parler « d’ennemis » ? La réponse le Messie Promis (a.s.) nous la donne en affirmant qu’il ne nourrit pas d’inimitié personnelle à l’encontre de celui qui est l’ennemi de sa religion. Si ce dernier vous est hostile, dit-il, essayez de le réformer.

Le Messie Promis (a.s.) ajoute : « La compassion et la sympathie à l’égard de l’humanité est un acte d’adoration des plus excellents ainsi qu’une manière formidable pour mériter le plaisir de Dieu. »

« Allah nous demande de faire montre de sympathie envers tout le monde sans distinction de religion ou d’origine ethnique. Nourrissez les affamés, libérez les esclaves, payez les dettes de ceux qui sont endettés, portez les fardeaux des autres. »

« Je n’apprécie guère les propos de ceux qui restreignent leur compassion qu’à leur peuple. Je vous conseille de nouveau de ne pas borner le cercle de votre compassion. »

« Vous devez traiter la création de Dieu avec une compassion telle comme si vous leur êtes apparentés par le sang, à l’instar de la manière dont une mère traite ses enfants. Celui qui, à l’exemple d’une mère, fait le bien en étant imbue d’une affection naturelle ne commettra jamais aucune œuvre par ostentation. »

Voila comment aimer les autres et éprouver de la sympathie à leur égard. Ces actions sont enjointes par Dieu, Son Prophète (s.a.w.) et le Coran.

Voila le bel enseignement que nous présente l’Islam sur la bienveillance que nous devons éprouver envers l’humanité. Pourrions nous atteindre un niveau quelconque dans ce domaine en abandonnant le Dieu qui nous présente ces enseignements, ainsi que l’Envoyé de notre époque, le Messie Promis (a.s.), celui qui s’est asservi au Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) ? Certainement non.

La devise « amour pour tous et haine pour personne » n’est pas une finalité en soi : ces sentiments ne sont que des moyens pour mériter l’amour de Dieu. C’est un point que nous devons garder à l’esprit à tout instant tout en essayant d’œuvrer en ce sens.

Depuis quelque temps j’ai ressenti que les responsables et les employés de notre organisme caritatif Humanity First croient peut être qu’ils doivent se dissocier entièrement de la religion, afin de se faire une meilleure renommée dans le monde. J’ai expliqué aux responsables de l’organisation centrale [ici au Royaume-Uni] que leur importance est liée à leur attachement à la religion : si la situation exige que vous évoquiez le nom de la djama’at il n’y pas de mal à le faire. N’oubliez pas que nous devons servir l’humanité afin de plaire à Dieu : nous le faisons parce qu’Il nous ordonne de nous acquitter de nos devoirs envers nos congénères. Et afin de Lui plaire il nous incombe de protéger notre relation avec Lui ainsi que nos actes d’adorations. Sans respecter cette condition servir l’humanité serait un exercice futile.

Les responsables [ici au Royaume-Uni] ont compris cela. Mais il existe aussi d’autres branches de Humanity First ailleurs dans le monde : les responsables et les bénévoles dans ces pays sont en majorité des ahmadis par la grâce d’Allah. A eux je leur prodigue ce conseil : vos œuvres seront bénies quand vous aurez avec Dieu une relation ferme et quand vous agirez pour Sa cause afin d’attirer Ses faveurs et quand vous allez Le supplier avant d’entamer toute tâche. Sans respecter ces conditions, aucune action de notre part ne sera bénie par Dieu : même si nous ne cessons d’imaginer tous les plans possibles.

J’avais l’intention d’évoquer ces quelques points, d’où leur mention ici : ceci a un lien direct avec le sujet d’aujourd’hui et il était important pour moi de le souligner.

Je me tourne de nouveau vers la devise « Amour pour tous ». Qu’il soit clair que servir l’humanité, éprouver de la sympathie à son égard, répandre l’amour et mettre fin à toute inimitié sont des vertus forts louables. Mais sachez cependant que cette devise n’est pas en soit l’objectif final de notre vie : elle n’est qu’une étape pour atteindre notre but [réel]. Elle n’est qu’un pas dans la direction de la destination vers laquelle Dieu voulait nous mener en nous envoyant le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Et à notre époque Dieu a suscité le Messie Promis (a.s.) qui s’était asservi au Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) afin que nous puissions atteindre ce but qui est de faire connaître le sens réel de l’unicité de Dieu et de suivre à la perfection tous Ses commandements, d’avoir comme ligne de conduite l’exemple du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) et de nous évertuer en ce sens. Ce sont ces actions qui nous permettrons d’acquérir toutes les excellences et les vertus.

A l’époque du deuxième Calife il eut un débat sous formes d’articles écrits par divers Oulémas de la djama’at et publiés dans le journal Al-Fazl. Des aînés de la djama’at y suggéraient ce qui devrait être, selon eux, la devise de la djama’at.

Celle vers laquelle le deuxième Calife a invité la djama’at sert à renforcer les préceptes [de la religion] ainsi que celle de la foi ; elle permet de respecter ses devoirs envers Dieu et envers les hommes.

L’un des aînés a déclaré que notre devise devrait être « de rivaliser dans les bonnes œuvres. » Pour un autre c’était « de préférer la foi à ce monde. » Le deuxième Calife a ajouté qu’à l’instar de toute organisation nous devrions nous aussi avoir une devise. Si les membres de ces communautés sont sérieux, qu’ils s’acquittent de leurs responsabilités en toute sincérité, ils s’évertueront pour atteindre leur objectif afin de se distinguer des autres. Dans le monde il en est ceux qui ont pour devise l’avancement moral ou le progrès dans le domaine de l’éducation. Si ailleurs l’on est en train de priver la population ou des individus de leurs droits, des partis politiques prennent les devants et choisissent pour devise la lutte pour la liberté. Et c’est ainsi que l’on adopte la devise de son choix selon la situation donnée.

Le premier objectif d’une maxime est d’œuvrer pour son application dans le monde et de la maintenir à tout instant dans l’esprit des membres de sa communauté. Il existe des milliers d’actions fort louables : on n’a qu’à en choisir une et elle fera une très bonne devise. Mais cela ne signifie point que les autres vertus sont sans importance. L’on choisit une action louable comme devise selon les exigences du moment et dépendant de la possibilité de pouvoir l’accomplir. Ainsi quelque soit sa devise, son application sera un acte méritoire.

Le deuxième Calife nous explique que certaines devises sont liées les unes aux autres. Par exemple les maximes « Obéissez à Dieu » et « Accomplissez de bonnes œuvres » sont interdépendantes. Car sans obéir à Dieu l’on ne pourra accomplir de bonnes œuvres. D’ailleurs celui qui n’est pas vertueux ne pourra vouer obéissance à Dieu. Et les devises « J’accorderai préférence à la foi sur le monde » et « Je rivaliserai avec les autres dans l’accomplissement de bonnes œuvres » sont similaires. Toutes ces vertus sont louables et nous devons les adopter.

Mais d’aucuns pensent que toutes leurs œuvres sont limitées à la formule de leur maxime et croient qu’elle est une finalité en soi. Il y a par exemple certains de nos jeunes ou des moins jeunes qui, négligeant leur spiritualité, ne cessent, par ostentation, de faire la publicité de la devise « amour pour tous, haine pour personne ». Certes cette devise est fort louable si vous désirez en toute bonne intention faire connaître l’Islam. Mais elle n’est point notre objectif final qui est encore plus important. De même si nous désirons servir l’humanité et que le souvenir de Dieu a disparu de nos cœurs, nos œuvres ne seront d’aucune importance.

Commentant sur ce débat le deuxième Calife a dit : « Lorsque j’ai lu cet article je me suis souvenu de l’histoire d’un juif qui avait dit à Hadrat Umar (r.a.) que ses coreligionnaires sont très jaloux des musulmans, car la beauté de l’Islam réside dans le fait que ses enseignements couvrent tous les aspects de la vie : des relations entres individus jusqu’à celles entre nations. Le Coran présente des solutions à tous ces problèmes, et c’est ce qui nous rend jaloux de l’Islam, disait le juif.

Si nous saisissons ce point, il serait clair qu’il n’est pas opportun de choisir un seul enseignement de l’Islam comme devise. Rivaliser avec les autres pour l’accomplissement des bonnes œuvres est une excellente maxime, tout comme le fait de préférer la foi à ce bas monde. Ceci a été d’ailleurs indiqué dans un verset du Coran où il est dit :

بَلْ تُؤْثِرُونَ الْحَيَاةَ الدُّنْيَا – وَالْآَخِرَةُ خَيْرٌ وَأَبْقَى

C’est-à-dire les sots préfèrent ce monde à l’Au-delà, ignorant qu’une vie vécue selon les principes de la foi est meilleure que celle d’ici bas et qu’elle est plus durable. Ce sont des versets que nous récitons le vendredi lors de la prière ; et d’ailleurs le Coran regorgent d’autres enseignements.

La question est : quel précepte du Coran choisir pour devise ? Ils ont le pouvoir à chacun d’entre eux d’attirer notre cœur quand nous méditons à leur sujet.

Après cette introduction le deuxième Calife ajoute que selon le Saint Coran à l’époque du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) les troubles s’étaient répandus sur terre et sur mer : en somme le péché sous toutes ses formes sévissait partout. Le Messie Promis (a.s.) étant le reflet du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) la période de son avènement ressemble à celle de ce dernier. Et nous constatons qu’aujourd’hui tous les vices ont atteint leur paroxysme. D’où l’importance de la religion à notre époque. La moralité, la vertu, le progrès sous toutes leurs formes sont importantes. Là où la foi a disparu toute valeur et éthique n’existe plus.

Le vrai essor matériel est inexistant aujourd’hui : ce que l’on présente comme progrès n’est qu’égocentrisme. Vous n’avez qu’à le voir sur le plan individuel ou international pour en faire le constat : ce que les gens qualifient de progrès aujourd’hui n’est que la quête des avantages personnels. Ce n’est point le progrès véritable car si une section du monde en profite, une autre est réduite à l’esclavage, qu’il soit d’ordre politique, financier ou économique. En somme le progrès est inexistant pour ceux qui sont asservis d’une manière quelconque.

Ainsi il serait tout à fait erroné de choisir pour devise un verset du Coran au détriment d’un autre. Tous ses préceptes doivent servir de maxime et de ligne directrice. Notre devise c’est le Saint Coran dans son ensemble. Mais si nous souhaitons en choisir une Dieu et le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) l’ont déjà fait selon Hadrat Mousley Ma’wud (r.a.). Elle est : « Nul n’est digne d’être adoré hormis Allah et Muhammad est Son Messager. »

Cette formule est la quintessence du Coran. En réalité tous les préceptes [de la foi] ainsi que tous les grands objectifs sont liés à l’unicité de Dieu. Les relations humaines et celle entre l’homme et Dieu tombent dans le giron de l’unicité de Dieu. Et celle-ci ne peut se manifester sans le truchement du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). C’est pour cette raison que la formule « Nul n’est digne d’être adoré hormis Allah » est accompagnée de « Muhammad est Son Messager. »

De ce fait si l’on désire connaître et voir le Dieu véritable c’est vers le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) qu’il faut se tourner, c’est son aide qu’il faudra quémander.

Il est la fenêtre qui nous offre la vision du Dieu véritable : quand on lui sollicitera son soutien, du premier verset du Coran jusqu’au dernier, partout l’on verra les aspects de « Nul n’est digne d’être adoré hormis Allah ». Le monde a connu l’unicité véritable de Dieu que par le truchement du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) : sinon d’aucuns, dans le passé qualifiaient Hadrat Uzair ou Hadrat Isa de fils de Dieu. D’aucuns ont fait des anges des déités. En ces temps troubles c’est le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) qui a mis fin à toutes ces corruptions ; c’est lui que Dieu a choisi pour instaurer la Tawhid. C’est cette devise « Nul n’est digne d’être adoré hormis Allah » que nous annonçons haut et fort lors de nos appels à la prière. Quand quelqu’un désire embrasser l’Islam on lui demande de réciter cette formule, car elle est synonyme de l’Islam véritable.

Si l’on s’est affaibli spirituellement la raison est que l’on a oublié le sens véritable de Lailaha Ilallaho. Le but n’est pas de réciter cette formule [à tout bout de champ] comme le font nombre de gens à l’instar de ceux qui tout en mentant énoncent les paroles Lailaha Ilallaho. Il faut que la grandeur, l’omnipotence et la crainte de Dieu ainsi que tous Ses attributs viennent à l’esprit quand on prononce cette formule.

Et comme je l’ai dit auparavant, c’est par le truchement du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) que l’on saisira la réalité de ces paroles. Tant que l’on ne s’immerge pas en sa personne l’on ne saisira pas les sens de l’unicité parfaite de Dieu ni du Saint Coran. Quant à ceux qui s’écartent du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.), en dépit de leur intelligence, ils s’empêtrent dans le shirk. Loin de se tourner vers les non-musulmans, voyez un peu l’état des musulmans : nombre d’entre eux ont transformé des saints en dieux. Ils accusent les ahmadis d’avoir outrager la personne du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) ­­­­– que Dieu nous en préserve – ou disent que nous sommes hors du giron de l’Islam. Mais ce sont eux en réalité qui n’ont pas compris le statut véritable du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.), et conséquemment ils se sont éloignés de l’unicité de Dieu. Et à notre époque c’est le Messie Promis (a.s.) qui a compris les sens véritable de la Tawhid, pour la simple raison qu’il s’était perdu en la personne du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Celui que le monde a qualifié de mécréant est le véritable porte drapeau de l’unicité de Dieu. S’étant entièrement dévoué au Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) il a compris que Jésus-Christ est décédé et que croire le contraire est un acte de polythéisme.

Avant lui des centaines de millier d’érudits et de penseurs attribuaient des pouvoirs divins à Hadrat Isa, affirmant par exemple qu’il était vivant au ciel, qu’il pouvait faire revivre les morts, qu’il connaissait l’invisible. Aujourd’hui, grâce au Messie Promis (a.s.), tout ahmadi, voire tout enfant parmi nous n’osera entretenir pareilles croyances, en raison des preuves logiques et empiriques [fournies par le Messie Promis (a.s.).]

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Celui-ci, en se perdant en la personne du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) et en tirant sa lumière de lui nous a enseigné une multitude de chose et nous a éloignés du shirk. C’est le Messie Promis (a.s.) qui a exposé à nos contemporains l’éclat de la formule La ilaha ilallaho, qui est la quintessence même de l’Islam et que tout parfait Muwahid (croyant en l’unicité de Dieu) doit atteindre. Les autres [préceptes] n’en sont que les commentaires qui prennent diverses formes dépendant de l’individu en question. [A titre d’exemple] à untel le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a dit que la plus grande vertu de sa part serait de servir ses parents, à un autre il a dit que la sienne sera d’accomplir le djihad dans la voie d’Allah, et pour un autre il a dit que l’acte le plus méritoire dans son cas serait d’accomplir la prière de tahajjud. En somme il a conseillé à chacun de se débarrasser de ses manquements principaux. Cependant cela ne signifie guère qu’il n’est point important d’accomplir les autres œuvres méritoires.

Sachez de ce fait que toutes les injonctions coraniques sont très pertinentes et regorgent de précieux avantages, mais La Ilaha Illalaho a prééminence sur elles toutes. Voilà la devise essentielle qu’il nous sied d’avoir à l’esprit à tout instant : il est essentiel de méditer sur la réalité ainsi que sur l’instauration de la Tawhid. Celle-ci ne signifie pas uniquement que l’on doit se prémunir de toute idolâtrie, ou de rejeter la croyance qu’un homme – à l’instar de Dieu – peut être immortel, ou de se limiter à ne pas attribuer de partenaires à Dieu : bien au contraire, toute œuvre ici sur terre est liée à la Tawhid. Quand le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) s’apprêtait à s’endormir et quand il faisait ses ablutions, il affirmait l’unicité de Dieu.

Toutes les fois que, pour une tâche quelconque, l’on dépendra ou l’on s’en remettra à un simple mortel, ce sera attribuer un partenaire à Dieu et il serait faux de se poser en défenseur de l’unicité divine, car la condition indispensable de la Tawhid est que l’homme doit s’en remettre uniquement à Dieu. Le sens même de la Tawhid est que l’homme doit se tourner exclusivement vers Dieu pour toute œuvre, qu’elle soit d’ordre temporelle ou spirituelle.

Certes dans leurs contextes respectifs toutes ces devises sont fort louables, mais la condition essentielle pour être un Muwahid parfait est qu’hormis Dieu toute chose doit cesser d’exister à nos yeux.

Ainsi la devise véritable est La ilaha illalaho Muhammadur Rasulullahi car elle réunit en elle toutes les vertus. Et c’est le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) qui nous sert de référence parfaite afin de saisir les subtilités de la Tawhid, le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) dont Hadrat ‘Aisha a résumé le caractère en disant qu’il était le Coran personnifié. Cette seule phrase évoque la Tawhid à son stade le plus élevé, l’éminent exemple pratique des préceptes du Coran ainsi que leur exégèse [en la personne du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.)].

De ce fait celui qui a compris le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a compris Dieu. Et quant à celui qui a compris Dieu, il a tout saisi car leshirk est la racine de tous les vices, de toutes les négligences et de tous les péchés. Ainsi c’est en s’établissant sur les préceptes de la Tawhid que l’on pourra atteindre le sommet de la vertu, de l’acquisition de la connaissance, du savoir-vivre, de la politique et des autres arts, car la lumière de Dieu est un élixir qui guérit tous les maux.

La devise que Dieu a Lui même choisit pour nous est La ilaha Illalaho ; tous les autres [préceptes] n’en sont que des commentaires qui peuvent servir de conseils.

En notre ère le Dajjal est au faîte de sa puissance et son but est de préférer le monde à la foi : d’où notre devoir à nous d’annoncer que nous accordons prééminence à la foi sur le monde. A cet effet le Messie Promis (a.s.) a inclus cette clause dans les conditions de la bai’ah : elle signifie que nous allons respecter les injonctions de la foi et que nous présenteront le beau visage de l’Islam à tous ceux qui le prend pour cible. Nous devons agir en ce sens afin d’instaurer sur terre la formule La ilaha Illalaho Muhammadur Rasullulahi. D’ailleurs nous avons prêté allégeance au Messie Promis (a.s.) afin d’atteindre cet objectif.

Dieu avait révélé ceci au Messie Promis (a.s.) : « Cramponnez-vous à la Tawhid ô fils de la Perse ! » Cette révélation ne s’applique pas uniquement aux membres de la famille du Messie Promis (a.s.), mais aussi à la djama’at dans son ensemble qui, au sens spirituel, fait parti de ces fils de la Perse. Il est tout naturel de se cramponner à quelque chose quand on se trouve en plein malheur. Il nous est conseillé ici de nous agripper à la Tawhid quand frappe l’adversité car il s’y trouve tout ce qui nous est nécessaire. Ainsi il incombe aux membres de notre communauté d’avoir constamment à l’esprit la devise La ilaha Illalaho. Aujourd’hui, étant donné que l’athéisme s’accompagnant du shirk se répand à une vitesse fulgurante – d’ailleurs ces deux maux sont du même ordre – si nous nous limitons à une seule devise nous ne pourrons embellir notre vie ici-bas et dans l’Au-delà. Ni ne pourrons-nous prétendre servir l’humanité en abandonnant nos Salat et nos Ibadah. Celui qui se comporte ainsi ou qui préconise cette pratique n’a aucune relation avec le Messie Promis (a.s.). Ainsi il nous incombe d’avoir constamment à l’esprit nos véritables objectif et intention, afin que nous puissions mériter toutes les faveurs spirituelles et matérielles. Qu’Allah fasse que chacun d’entre nous puisse en saisir la réalité.

Après la prière de Jummah je vais diriger la prière funéraire de Mokarram Siddique Akbar Rahman, fils de feu Faiz Ur Rahman, qui est décédé le 7 mai dernier des suites d’un cancer. Le défunt avait 40 ans. Innalillahi Wa Inna Ilaihi Rajeoune. Il n’avait pas occupé des postes de responsabilité au sein de la djama’at, mais en a toujours été un dévoué serviteur. Il était très proche du Califat et avait une grande confiance en Dieu et dans la prière. Il était atteint de cancer depuis fort longtemps : il a enduré cette période douloureuse avec grande patience et persévérance. Qu’Allah lui accorde Son pardon ainsi que Son Paradis. Qu’Il confère aussi de la patience à sa mère ainsi qu’à son épouse. Le défunt laisse derrière lui cette dernière et un fils d’un an et demi. Qu’Allah soit leur Aide et Protecteur. Amine.


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