Conseils aux jeunes

Nos responsabilités individuelles pour l’édification de la paix selon l’Islam

Coincée entre la guerre, le néo-colonialisme, le terrorisme, la pauvreté, l’immoralité, la corruption, le racisme, les maladies contagieuses, les intoxicants, et bien d’autres maux encore, la race humaine souffrante cherche désespérément la paix.

Coincée entre la guerre, le néo-colonialisme, le terrorisme, la pauvreté, l’immoralité, la corruption, le racisme, les maladies contagieuses, les intoxicants, et bien d’autres maux encore, la race humaine souffrante cherche désespérément la paix.

Face à de tels enjeux, une personne du commun des mortels peut se sentir impuissant, et considérer qu’elle n’a pas la responsabilité d’assurer la paix dans la société. Or, toute société est faite à partir d’individus. Ce que fait l’individu aura de l’effet sur la société entière. Mais l’homme à lui seul ne peut pas se créer un mode de vie parfait. Dès l’enfance, il a besoin de formation morale et spirituelle, et cela continue tout au long de sa vie. Les véritables sages ne sont pas ceux qui pensent qu’ils n’ont rien à apprendre d’autrui. Les vrais sages sont ceux qui recherchent toujours le savoir.

L’islam est une religion dont le nom signifie « la paix par la soumission à la volonté de Dieu », une religion qui prend l’être humain par la main dès sa naissance. L’objectif de l’islam est d’instaurer la paix d’une part entre l’Homme et Dieu, et d’autre part entre l’Homme et ses congénères.

Tout d’abord, l’islam enseigne à l’être humain sa place dans l’univers, en lui disant qu’il ne doit pas penser qu’il est maître de toute chose et ne doit pas en conclure qu’il peut se comporter comme il lui plaît. Allah dit au tout début du Saint Coran :

ٱلْحَمْدُ لِلَّهِ رَبِّ ٱلْعَالَمِينَ

« Toutes les louanges appartiennent à Allah, le Seigneur de tous les univers. » (Coran, 1 : 2)

Ce verset signifie que c’est Allah seul Qui, n’ayant aucune faiblesse et étant doté de toutes les excellentes qualités imaginables, mérite à juste titre d’être Seigneur de non seulement notre univers mais de tous les univers. L’Homme, par contraste, possède nombre de déficiences et il est loin de posséder toutes les excellences et vertus. Il incombe à tout être humain de se le rappeler et de l’enseigner à ses proches et ses enfants.

Il s’agit donc pour l’homme de marcher sur terre avec humilité et non avec arrogance, et ne doit pas chercher à se quereller avec autrui, comme Allah le dit :

عِبَادُ ٱلرَّحْمَـٰنِ ٱلَّذِينَ يَمْشُونَ عَلَىٰ ٱلأَرْضِ هَوْناً

وَإِذَا خَاطَبَهُمُ الجَاهِلُونَ قَالُواْ سَلاَماً

« Les serviteurs du Dieu Gracieux sont ceux qui marchent sur la terre humblement, et lorsque les ignorants s’adressent à eux ils disent : Paix ! » (Le Coran, 25 : 64)

En disant qu’Il est Seigneur de tous les univers, Dieu dit en même temps qu’Il est le Dieu de tous les peuples. Donc il ne s’agit pas pour un peuple de se considérer le seul à avoir reçu les faveurs de Dieu. Allah dit en effet :

إِن مِّنْ أُمَّةٍ إِلاَّ خَلاَ فِيهَا نَذِيرٌ

« Il n’est de peuple à qui un messager  avertisseur n’ait été envoyé. » (Coran, 35 : 25)

Il incombe donc à tout être humain de croire en tous les messagers de Dieu, et de respecter leurs religions. Dans le Saint Coran, nous lisons :

آمَنَ الرَّسُولُ بِمَا أُنزِلَ إِلَيْهِ مِن رَّبِّهِ وَالْمُؤْمِنُونَ كُلٌّ آمَنَ بِاللّهِ وَمَلآئِكَتِهِ وَكُتُبِهِ وَرُسُلِهِ لاَ نُفَرِّقُ بَيْنَ أَحَدٍ مِّن رُّسُلِهِ

« Ce Messager croit fermement à tout ce qui lui a été révélé de la part de son Seigneur, et il en est de même des croyants : tous croient en Allah, en Ses anges, en Ses Livres, et en Ses Messagers. Ils disent : « Nous ne faisons aucune distinction entre Ses Messagers. » » (Coran, 2 : 286)

Il en va donc du devoir de tout un chacun d’enseigner à sa famille le respect des autres religions, et de ne pas leur dire que les autres ne possèdent aucune vérité. Une telle attitude de tolérance et de pluralisme enlèvera les tensions interreligieuses qui détruisent la paix dans la société.

Un autre mal qui ravage la planète entière est le racisme. Or,  Allah nous enseigne dans le Saint Coran :

يٰأَيُّهَا ٱلنَّاسُ إِنَّا خَلَقْنَاكُم مِّن ذَكَرٍ وَأُنْثَىٰ

وَجَعَلْنَاكُمْ شُعُوباً وَقَبَآئِلَ لِتَعَارَفُوۤاْ إِنَّ أَكْرَمَكُمْ عِندَ ٱللَّهِ أَتْقَاكُمْ

« O hommes, Nous vous avons créés d’un mâle et d’une femelle ; et Nous avons fait de vous des clans et des tribus afin que vous puissiez vous reconnaître. En vérité, le plus honorable d’entre vous aux yeux d’Allah est celui qui est le plus juste parmi vous. » (49 : 14)

Il est donc primordial que l’individu sache que sa race n’est pas supérieure aux gens des autres ethnies, et qu’il enseigne à sa famille et à son entourage de ne jamais faire de discrimination entre les peuples.

Là où le croyant voit des tensions religieuses, raciales ou autres, il lui incombe d’effectuer une réconciliation afin de restaurer la paix.

Muhammad, le Prophète d’Allah, paix et bénédictions de Dieu soient sur lui, a déclaré :

« La meilleure charité est d’effectuer la réconciliation entre les gens. » (tiré d’Al-Mou’jam Al-Kabir, d’Al-Tabarani)

Il s’agit aussi pour l’individu de se garder des choses qui font tort à lui-même et aux autres. Deux des maux les plus graves, qui causent de grandes perturbations et portent atteinte à la vie et la santé, notamment en Occident, sont l’alcool et le jeu de hasard, que ce soient les loteries ou les casinos.

Or, Allah déclare :

يَسْأَلُونَكَ عَنِ ٱلْخَمْرِ وَٱلْمَيْسِرِ قُلْ فِيهِمَآ إِثْمٌ كَبِيرٌ وَمَنَافِعُ لِلنَّاسِ

وَإِثْمُهُمَآ أَكْبَرُ مِن نَّفْعِهِمَا

« Ils t’interrogent sur le vin et le jeu de hasard. Dis leur : Tous deux comportent un grand péché en même temps que certains avantages pour les hommes ; mais le péché l’emporte sur les avantages. » (2 : 220)

Le  croyant, en s’abstenant des intoxicants et du jeu de hasard, contribue à la paix dans la société. Si la société entière devient croyante, ces maux et la souffrance qu’ils causent disparaîtront comme la brume matinale sous l’ardeur du soleil.

L’une des contributions les plus grandes que l’homme en tant qu’individu puisse faire à la paix est de soulager la souffrance de ses congénères. Le Coran et les Hadiths ou paroles du Prophète Muhammad (pssl) sont remplis d’injonctions ayant trait aux œuvres charitables qui sont un devoir qui incombe à tout croyant.

L’histoire de l’islam est riche d’exemples extraordinaires d’altruisme. Un exemple est  l’histoire du cordonnier de Damas.

Un jour, ‘Abdullah ibn al-Mubârak, un saint homme né en 726 de notre ère, partit faire le pèlerinage du Hajj à la Mecque. Après l’avoir accompli, se sentant fatigué, il s’allongea non loin de la Ka’bah. Alors qu’il dormait, il vit en rêve deux anges descendre du ciel. Ils discutaient du pèlerinage. L’un des deux anges dit à l’autre :

-« Combien de gens sont-ils venus au pèlerinage cette année ? »
-« 60.000. »
-« Et combien d’entre aux ont-ils été chanceux ? »
-« Aucun. Aucun pèlerin n’a eu la chance que son pèlerinage soit accepté par Allah. » répondit le second ange.

-« Quelle affaire ! » se dit ‘Abdullah ibn Mubârak dans son rêve. Il fut chagriné pour tous ces gens qui avaient peiné et fait de longues distances pour accomplir le pèlerinage. Les anges discutaient encore. Il entendit le deuxième ange dire :

-« A Damas, il y a un cordonnier, du nom de ‘Ali ibn al-Muwaffiq. Bien qu’il n’ait pas accompli son pèlerinage, ce dernier a été accepté par Allah et grâce à lui, tous les pèlerins ont reçu la bénédiction d’Allah. »

Quand ‘Abdullah se réveilla, il se souvint de la conversation qui s’était déroulée entre les deux anges. Il se rappela aussi le nom de ‘Ali ibn al-Muwaffiq. Il décida d’aller à sa rencontre. Et ainsi, ‘Abdullah partit pour Damas. Là, il s’enquit auprès des gens à propos d’un cordonnier nommé ‘Ali ibn al-Muwaffiq. Quand il trouva enfin la maison, il frappa à la porte. Un homme ouvrit. Abdullah demanda :

-« Mon frère, quel est ton nom ? »
-« ‘Ali ibn al-Muwaffiq » répondit l’homme.
-« Que fais-tu pour gagner ta vie ? »
-« Je suis cordonnier. » répondit-il.

Abdullah poursuivit alors en racontant à Ali son rêve à propos du pèlerinage, et la conversation entre les deux anges.

-« Maintenant, dit-il, parle-moi de toi »

Tout d’abord Ali était hésitant, mais encouragé par ‘Abdullah, il se sentit finalement à l’aise et commença à raconter son histoire :

-« Depuis 30 ans, je faisais des économies pour le pèlerinage. J’ai économisé de la sorte 3.000 dirhams, et j’avais pour projet de partir cette année. Mais ma femme fut enceinte. Un jour, sentant le bel arôme venant de la cuisine de ses voisins, elle me demanda d’aller chez ux demander un plat qu’ils avaient cuisiné. J’allai donc chez le voisin et le lui demandai.

Il me répondit : « Je suis désolé, mais ce repas est halal pour moi mais haram pour vous (c’est-à-dire, qu’il est licite pour moi moi illicite pour vous).

Puis, il s’expliqua, en disant : « Cela fait 7 jours que mes enfants n’ont rien mangé. Je ne pouvais pas les regarder mourir de faim ! C’est alors que j’ai trouvé un âne mort, étendu sur le côté de la rue ; j’en ai alors coupé un morceau de viande et je l’ai cuisiné. Mais je ne peux pas vous offrir ce plat ; il n’est pas halâl et il n’est pas permis pour vous et votre femme. »

Abdullah ibn al-Mubarak raconte : « En entendant cela j’ai eu honte de moi-même. J’étais là avec mes 3.000 dirhams, alors que mon propre voisin n’avait pas mangé depuis 7 jours. Je rentrai chez moi, pris cet argent et le donna à mon voisin au lieu de l’utiliser pour mon pèlerinage.

-« Prends-le, lui dis-je, utilise tout cet argent pour nourrir tes enfants ; ce sera mon Hajj. »

‘Abdullah rentra chez lui, satisfait.
-« Les anges de mon rêve avaient raison » se dit-il.

C’est ainsi que l’islam nous enseigne que l’humanité vient en premier. En effet, le Saint Messager de Dieu, Muhammad (pssl) avait dit :

« N’est pas croyant celui qui passe la nuit le ventre plein alors que son voisin, à côté de lui, a le ventre vide. » (Rapporté par At-Tabarani)

C’est bien pour cette raison que l’ONG de la Jama’at Islamique Ahmadiyya fondéé par l’Imam Mahdi et Messie Promis, Hadrat Mirza Ghulam Ahmad de Qadian en Inde, s’appelle Humanity First, c’est-à-dire, « L’humanité d’abord ». Cette ONG est en train de soulager les populations partout en Afrique et sur tous les autres continents. L’islam nous enseigne qu’il faut que nous n’oubliions jamais que combien grandes soient nos souffrances personnelles, il y a toujours quelqu’un qui souffre plus que nous. Chacun doit donc aider l’autre selon ses moyens. Or, lorsque les souffrances sont apaisées, la société vit en paix.

C’est dire qu’en suivant les excellent conseils prodigués par Allah et Son Messager, Muhammad (pssl), l’individu peut apporter une contribution énorme à la paix dans la société. Malheureusement, bon nombre de musulmans ont oublié ces précieux conseils de l’islam. La Jama’at Islamique Ahmadiyya est là pour les revivifier afin de restaurer la paix à tous les niveaux. Prions qu’Allah le Tout-Puissant  continue à nous permettre de ce faire. Amine.

Discours présenté lors de la Jalsa Salana (Conférence Annuelle) 2018 de la communauté islamique Ahmadiyya du Burkina-Faso.

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