Sermons 2023

Neuf glorieux martyrs de l’Ahmadiyya

Dans son sermon du 20 janvier 2023, Sa Sainteté le Calife a évoqué le martyre de neuf musulmans ahmadis du Burkina-Faso.

Sermon du vendredi 20 janvier 2023, prononcé par Sa Sainteté le Calife, Hadrat Mirza Masroor Ahmad, à la mosquée Moubarak, à Islamabad, Tilford au Royaume-Uni. Après le Tashahoud, le Ta’awudh et la Sourate Al-Fatiha, Sa Sainteté le Calife a cité les versets 155 à 157 de la sourate Al-Baqarah avant d’entamer son sermon :

« Et ne dites pas de ceux qui sont tués dans le chemin d’Allah qu’ils sont morts ; au contraire, ils sont vivants, seulement, vous ne le percevez pas.

Et certainement Nous vous éprouverons en vous affligeant un peu de crainte, de faim, de pertes de biens et de vies, et de récoltes, mais annonce la bonne nouvelle à ceux qui persévèrent patiemment,

Qui, quand un malheur les frappe, disent : « Assurément, nous appartenons à Allah, et certainement c’est à Lui que nous retournerons. » » (Le Saint Coran, chapitre 2, verset 155-157)

Telle est la déclaration d’Allah concernant ceux qui offrent le sacrifice de leur vie dans sa voie, notamment qu’ils ne sont pas morts mais bel et bien vivants. Durant ces cents dernières années et plus [des ahmadis] ont offert leur vie dans la voie de Dieu au sein de la Jama’at Ahmadiyya. Leurs sacrifices étaient-ils vains ? Certainement pas. D’une part, Allah a exalté le rang de ces martyrs, conformément à Ses promesses ; d’autre part, Il a conféré de plus grands progrès à la Jama’at Ahmadiyya. Ces martyrs ont mérité dans l’Au-delà le statut qui leur est réservé et ils ne cesseront de grandir en rang. Aussi, leurs noms seront à jamais vivants en ce monde. L’offrande de leur vie est source de vie pour leurs personnes et pour la Jama’at. Ils sont des sources de vie et de progrès pour ceux qu’ils ont laissés en arrière. Comment donc les considérer comme morts ?

Ce sacrifice de vie a débuté avec Sahibzada Abdul Latif, le Chahîd (martyr) au sein de la Jama’at Ahmadiyya et généralement cette offrande de la vie était confinée à l’Afghanistan et au sous-continent indien. En Afrique, en 2005, un ahmadi sincère a offert sa vie pour la Jama’at au Congo-Kinshasa.

Or ces derniers jours des membres emplis d’amour et de fidélité, de foi et de conviction au Burkina Faso sur le continent africain ont laissé un exemple collectif qui [nous] laisse bouche-bée. C’est un exemple unique. Afin qu’ils aient la vie sauve, on leur a offert l’occasion de rejeter le Messie Promis (a.s.) et d’accepter que Jésus est vivant au ciel et qu’il en descendra. Or, ces ahmadis emplis de foi et de conviction, dont la foi était plus ferme que le roc, ont répondu : « Tôt ou tard on doit mourir. Nous ne pouvons vendre notre foi pour sauver cette vie terrestre. Nous ne pouvons abandonner cette vérité que nous avons vue. » C’est ainsi qu’ils ont sacrifié leur vie les uns après les autres. Leurs femmes et leurs enfants regardaient toute cette scène et aucun d’entre eux n’a poussé des cris.

Ces gens ont écrit une nouvelle page dans l’histoire des sacrifices en Afrique et dans le monde de l’Ahmadiyya après le sacrifice de Sahibzada Abdul Latif à l’époque du Messie Promis (a.s.). En offrant le sacrifice de leur vie, ils ont mérité la vie éternelle. Ils avaient prêté le serment de sacrifier leur vie, leurs biens et leurs temps et ils ont respecté ce serment à tel point qu’ils ont dépassé ceux qui les avaient précédés.

Qu’Allah fasse que chacun d’entre eux mérite les bonnes nouvelles qu’Il offre à ceux qui se sacrifient dans Sa voie.

Je présenterai brièvement certains faits sur ces martyrs grâce auxquels l’on comprendra la fermeté de leur foi.

Selon les détails, il existe [dans les environs] de la ville de Dori un hameau [appelé] Mahdi Abad où se trouve une Jama’at. Le onze janvier dernier, à l’heure de la prière d’Ichâ’, 9 aînés de la Jama’at ont été tués l’un après l’autre dans la cour de la mosquée devant les autres fidèles pour avoir refusé de renier l’Ahmadiyya. C’est à Allah que nous appartenons et c’est à Lui que nous retournerons.

Selon le rapport, à l’heure de la prière d’Ichâ’, huit hommes armés sont venus à la mosquée sur quatre motos. Avant de se rendre à la mosquée ahmadie, ces hommes armés étaient dans la mosquée wahhabie située tout près : ils y sont demeurés de la prière de Maghrib jusqu’à celle d’Ichâ’. Mais ils n’y ont nui à personne, car ils n’étaient venus que pour les ahmadis. Quand les terroristes sont arrivés à la mosquée ahmadie, [le muezzin] était en train de lancer l’appel à la prière d’Ichâ’. Certains fidèles étaient déjà présents et d’autres étaient en route. Après l’appel à la prière, les terroristes ont demandé au muezzin d’annoncer aux fidèles de venir rapidement à la mosquée car des visiteurs étaient présents et souhaitent prendre la parole. Quand les fidèles étaient sur place, les terroristes ont demandé qui était l’imam de la mosquée. Al-Hajj Boureïma (Ibrahim) Bidiga a répondu qu’il était l’imam. Ils ont demandé qui était son adjoint ; Ag Agouma Abdramane a répondu qu’il l’était. À l’heur de la prière, l’Imam Ibrahim a dit aux terroristes de les laisser prier. Mais ils ne leur ont pas permis de prier. Les hommes armés ont posé de nombreuses questions à l’Imam sur les croyances des ahmadis. L’Imam y a répondu calmement et bravement. Il leur a : « Nous sommes musulmans et nous croyons dans le Prophète Muhammad (s.a.w.). » Ils ont demandé à quelle communauté ils appartenaient. L’Imam a répondu qu’ils étaient membres de la Jama’at Ahmadiyya. Les terroristes lui ont demandé si Jésus était vivant ou mort selon les croyances ahmadies. L’Imam a répondu que Jésus est mort. Les terroristes ont dit que Jésus est vivant au ciel et il retournera pour tuer le Dajjâl (l’antéchrist) et résoudra les problèmes des musulmans.

Ils nourrissent toujours cet espoir.

Ensuite ils ont demandé qui était l’Imam Al-Mahdi. L’Imam a répondu que Mirza Ghulam Ahmad (a.s.) de Qadian a été suscité en tant qu’Imam Mahdi et Messie. En fin de compte, les hommes armés ont déclaré que les ahmadis ne sont pas des musulmans mais des mécréants.

Ensuite, ils ont pris l’Imam et sont allés à l’école de couture qui se trouve à côté. Il s’y trouvait des photos du Messie Promis (a.s.) et des Califes. Ils ont pris les photos et sont retournés à la mosquée avec l’Imam et l’ont questionné à leur propos. L’Imam a mentionné le nom du Messie Promis (a.s.) et des Califes. Il a présenté chaque photo et a déclaré que Mirza Ghulam Ahmad a été suscité en tant qu’Imam Mahdi et Messie Promis. Sur ce, ils ont dit que Mirza Ghulam Ahmad n’est pas un vrai prophète – qu’Allah nous en préserve !

Ensuite, les terroristes ont reparti les enfants, les jeunes et les aînés en groupes séparés. Il y avait en tout 60 à 70 personnes incluant les femmes. Dix à douze d’entre elles étaient présentes pour la prière derrière le rideau. Après avoir réparti les fidèles par groupe d’âge, les terroristes ont demandé aux aînés de sortir dans la cour de la mosquée. Il y avait en tout dix Ansâr dont un handicapé. Quand il a voulu sortir avec les autres, les terroristes lui ont dit : « Tu ne sers pas à grand-chose. Reste assis là. » Ils sont sortis dans la cour avec les neuf restants. Dans la cour de la mosquée les terroristes on dit à l’Imam Boureïma Bidiga qu’il aura la vie sauve s’il renie l’Ahmadiyya. L’Imam a répondu : « Vous pouvez m’égorger si vous le souhaitez. Je n’abandonnerai pas l’Ahmadiyya. Je ne pourrai renoncer à cette vérité que j’ai découverte. À quoi vaut la vie face à la foi ? Les terroristes ont placé un gros couteau sur le cou de l’Imam et l’ont allongé afin de l’égorger. Mais l’Imam a protesté en disant : « Je ne veux pas mourir allongé mais debout. » Sur ce, les terroristes l’ont tué à coup de balles. L’Imam Al-Hajj Boureïma Bidiga était le premier martyr. Après l’avoir tué sans pitié, les terroristes ont cru que les autres renieront leur foi par peur. Ils ont demandé au prochain de renoncer à l’Ahmadiyya ou d’accepter le même sort que l’Imam. L’aîné a répondu bravement qu’il ne pourra renier l’Ahmadiyya. « Je marcherai sur la même voie que notre Imam et j’offrirai ma vie. » Les terroristes l’ont tué en lui tirant une balle dans la tête.

Ils ont présenté les mêmes demandes aux autres : ils auront la vie sauve s’ils renient l’Imam Al-Mahdi et l’Ahmadiyya. Mais tous les aînés ahmadis sont restés inébranlables comme des montagnes et ils ont courageusement accepté le martyre.

Aucun d’entre eux n’a flanché un seul instant et n’a renié l’Ahmadiyya. Ils sont tombés en martyr l’un après l’autre, mais aucun d’entre eux n’a chancelé dans sa foi. Tous ont accepté la mort avec courage et ils ont offert leur vie en laissant flotter haut le drapeau de la foi. Tous les martyrs ont reçu chacun en moyenne trois balles. Parmi les martyrs se trouvaient aussi deux frères jumeaux. Quand huit sont tombés en martyrs, il ne restait qu’Agouma Abdramane qui avait quarante-quatre ans. Il était le plus jeune des martyrs. Les terroristes lui ont dit : « Tu es jeune et tu pourras sauver ta vie en rejetant l’Ahmadiyya. » Il a courageusement répondu : « Mes aînés ont sacrifié leur vie en marchant sur le chemin de la vérité. Je suivrai également mon Imam et les traces des anciens et je suis prêt à sacrifier ma vie pour ma foi. » Alors, il a été brutalement tué, lui aussi.

À la fin de son ouvrage, le Messie Promis (a.s.) a évoqué un rêve en mentionnant Hazrat Sahibzada Abdoul Latif Sahib, le Chahîd. Il écrit : « Allah suscitera plusieurs de ses successeurs. » Sa conclusion sur son rêve était exacte. Il a déclaré : « J’espère qu’après le martyre de Sahibzada Sahib, Allah fera naître nombre de ses successeurs. » Nous sommes témoins qu’aujourd’hui des Africains ont collectivement montré cet exemple et ont respecté les exigences de cette succession.

Une heure et demie s’était écoulée depuis le moment où les terroristes sont entrés dans la mosquée pour débattre des croyances et jusqu’à leur départ après avoir accompli leur méfait. On peut tenter d’imaginer la douleur et la souffrance que les enfants et les autres ont dû endurer quand leurs aînés ont été tués devant leurs yeux. Après avoir quitté la mosquée, les terroristes n’ont pas pris la fuite immédiatement : ils sont restés longtemps à Mahdi Abad. Ils ont également menacé les gens de la mosquée en disant qu’il vaut mieux qu’ils renient l’Ahmadiyya et en promettant de revenir. « Si vous ne renoncez pas à l’Ahmadiyya ou si quelqu’un essaie à nouveau d’ouvrir la mosquée, vous serez tous tués. »

J’aimerais vous présenter des détails sur la fondation de la Jama’at de Mahdi Abad. Une mission régulière avait été lancée dans la région à la fin de 1998. La Jama’at a grandi rapidement. En 1999, un village appelé Tiknavel est devenu majoritairement ahmadi et une Jama’at sincère y a été établie. L’imam de ce village, Al-Hâjj Boureïma Bidiga, était le plus grand imam wahhabite de la région avant d’accepter l’Ahmadiyya. Il a prêté le serment d’allégeance après de longues recherches. Après avoir prêté allégeance, il a émergé comme un prédicateur passionné et intrépide et un soldat courageux. Quand il a prêté le serment d’allégeance, certains de ses compagnons qui étaient des oulémas lui ont demandé : « Pourquoi as-tu accepté l’Ahmadiyya ? »

Il a répondu : « J’ai vu de l’or ; et Allah nous a ordonné [d’accepter le Mahdi]. Les hadiths du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) se sont accomplis. Le Saint Coran en est témoin. Il est impossible pour moi de rejeter [la vérité] et d’en être privé. » L’Imam Boureïma était doué d’un grand savoir. Tous les habitants de ce village appartiennent à l’ethnie Tamashek et parlent la langue Tamashek. Leur population est estimée à environ 200 000. Ils sont présents au Burkina Faso, au Niger, au Mali et en Algérie. Ils sont musulmans à 99,9 %. La plupart suivent un courant strict du wahhabisme. Il n’y a pas beaucoup d’ahmadis parmi les Tamasheks : mais les habitants Tamasheks de Mahdi Abad du Burkina Faso ont pris l’initiative de prêter allégeance au Messie Promis (a.s.) et à présent, en consentant à un si grand sacrifice, ils ont acquis une position spéciale.

En 2004, de nombreux gisements d’or ont été découverts dans cette zone. La société minière a construit de nouvelles habitations sur un nouveau site et ils y ont installé la population de ce village. La grande majorité de ces migrants étaient des ahmadis. Certaines familles appartenaient à d’autres obédiences. Le nouveau village était toutefois à majorité ahmadie. M. Boureïma a suggéré de donner un nouveau nom à ce village. Il m’a écrit à ce propos et j’ai nommé le village Mahdi Abad. En 2008, l’IAAAE y a bâti un village modèle en y fournissant des installations d’eau et d’électricité. C’était le premier projet de village modèle au Burkina Faso et dans le monde. Sous l’égide de ce programme [l’association des ingénieurs ahmadis] a fourni des installations d’électricité et d’eau et une école de couture au village.

Selon le rapport, les terroristes avaient passé une heure et demie dans la mosquée et avaient créé une telle atmosphère de peur que les dépouilles des martyrs sont restés à l’endroit où ils étaient tombés toute la nuit parce qu’on avait peur que les terroristes n’étaient pas sortis du village et que celui qui viendra chercher les dépouilles sera lui aussi tué. Il y a un camp militaire à proximité et on leur a signalé l’incident, mais personne n’est venu. Aucun membre des agences de sécurité n’est venu jusqu’au matin. L’inhumation des martyrs a eu lieu à dix heures du matin le 12 janvier à Mahdi Abad.

Je vais maintenant introduire chacun d’entre eux. Al-Hâjj Boureïma (Ibrahim) Bidiga que j’avais mentionné précédemment avait soixante-huit ans au moment de son martyre. Il a vécu en Arabie saoudite pour ses études. Il était un grand érudit en la langue Tamashek et commentait également le Saint Coran en cette langue. Il avait prêté allégeance en 1999. Avant d’accepter l’Ahmadiyya, l’imam Ibrahim Bidiga était l’imam en chef de nombreux villages. S’asseoir en compagnie de l’Imam Bidiga et acquérir des connaissances étaient source d’honneur pour les érudits de cette zone. Au moins une fois par an, les érudits, les mou’allimîn et les imams de toute la région venaient séjourner auprès de lui pour acquérir des connaissances. Ce nombre serait monté à cinq cents et le séjour aurait duré une semaine. On peut dire que la réunion annuelle des savants et des imams de la région se tenait autrefois chez lui. Ses disciples disent que même à cette époque, l’Imam disait souvent : « La vérité n’est pas encore apparue parce qu’il y a peu de gens qui croient en la vérité. Des centaines d’imams viennent s’asseoir auprès de moi et se considèrent apparemment musulmans, mais quand la vérité sera révélée et que les croyants seront peu nombreux, ces gens se disperseront de chez moi. » Il était imbu de piété, de Taqwa et de connaissance. Vu les conditions de l’époque, il avait estimé que la vérité devait apparaître et qu’après cela, ces gens s’opposeraient à lui tout comme on s’est toujours opposé aux prophètes. En tout cas, en son cœur il avait décidé d’embrasser la vérité dès qu’elle se manifestera.

Une mission Ahmadiyya a été officiellement établie à Dori en 1998. Le message de l’Ahmadiyya a atteint l’imam Ibrahim. Al-Hâjj Bidiga a entendu le nom de l’Ahmadiyya pour la première fois dans un marché pendant une campagne de prêche. Il a appris que les ahmadis croient en la mort de Jésus et annoncent l’avènement du Messie et du Mahdi. Sur ce, l’Imam Ibrahim Bidiga est venu à la mission de Dori avec une délégation de sept personnes pour connaître la vérité. Il a accepté l’Ahmadiyya après de longues recherches. Il a reçu l’honneur d’être le premier ahmadi de sa zone. Les opposants [de l’Ahmadiyya] prétendent que nous avons tenté ces « pauvres » pour qu’ils prêtent le serment d’allégeance et qu’ils ne connaissent rien à la religion. Ces martyrs les ont réduits au silence. Ils ont accepté la vérité après l’avoir comprise et ensuite ils ont laissé de grands exemples de sacrifice.

Comme évoqué auparavant l’Imam Ibrahim était un soldat intrépide de la Jama’at. Il était un Da’i ilallah intrépide et était un fidèle ahmadi dans le vrai sens du terme. Grâce à sa prédication et à ses efforts, le message de l’Ahmadiyya s’est répandu dans toute la région. De nombreuses Jama’ats ont été fondées grâce à ses efforts. Il participait activement aux programmes de la Jama’at. Avant d’accepter l’Ahmadiyya, selon ses croyances, hormis les wahhabites, tous les musulmans étaient des mécréants. Regarder la télévision, jouer au football ou aller à l’école, faire des photos, toutes ces choses étaient interdites, comme le croient les wahhabites, mais lorsqu’ils ont accepté l’Ahmadiyya, il s’est écarté de ces idées dépassées et il a également expliqué aux autres quelle est la vérité.

Il était venu au Royaume-Uni en l’an 2000 pour participer à la Jalsa Salana à l’époque du quatrième Calife. Il était passionné par la prédication. Même avant d’accepter l’Ahmadiyya, l’Imam Ibrahim était influent et l’imam en chef de nombreux villages, comme mentionné. Après avoir accepté l’Ahmadiyya, il s’est dédié à la prédication. Il semblait qu’il ne se souciait de rien d’autre. Il avait créé des groupes WhatsApp pour la prédication, dont un groupe spécifiquement pour le public Tamashek. Ce groupe comprenait des personnes du Mali, du Niger, du Ghana, de l’Arabie Saoudite, de la Libye, de la Tunisie, de la Côte d’Ivoire, etc. Il leur prêchait constamment. Il enregistrait et leur envoyait des messages audio jour et nuit. Il se consacrait à ce travail nuit et jour. Les opposants lui envoyaient des insultes en guise de réponse. Il faisait face à leur hostilité. Ils menaçaient de le tuer, mais l’Imam Ibrahim quant à lui n’exprimait aucune colère dans ses propos. Il disait à ceux qui menaçaient de le tuer : « Je vous enverrai les frais de voyage, venez me tuer ! »

Il conseillait aux missionnaires et mou’allimîn de prêcher : ils ne devaient pas prendre pour excuse la situation sécuritaire précaire pour ne pas faire des tournées de prédication. Il disait qu’il faillait prêcher à travers les médias. Si quelqu’un n’avait pas d’argent pour son forfait Internet par téléphone, il pourrait l’aider et créer des groupes de médias sociaux pour participer au Jihad du Tabligh assis à la maison. Ainsi donc, il était passionné de Tabligh.

Nasir Sidhu fut affecté comme missionnaire au Burkina Faso en 1997. Le quatrième Calife lui avait confié la tâche de la prédication. Il déclare : « Je ne connaissais pas la langue. Il m’a fallu trois mois pour tout planifier. Ensuite, nous avons visité les villages. Je me suis également rendu chez l’imam de ce village. Lorsqu’il a su à propos de la mort du Messie et de l’arrivée du Mahdi, M. Boureïma Bidiga et sept autres personnes sont venus à notre centre à Dori. Il y a eu des sessions de questions et des réponses. L’Imam Bidiga est resté avec moi pendant trois jours. Il n’a pas dormi durant ces trois jours ni ne m’a-t-il laissé dormir moi non plus. Après cela, ils sont repartis. On conversait quotidiennement du matin au soir. Ils sont revenus la semaine suivante avec de nouveaux imams et ce processus de recherche s’est poursuivi pendant trois mois. Il avait reçu les réponses à la plupart de ses questions, mais il n’avait jamais exprimé l’idée d’embrasser l’Ahmadiyya. J’ai écrit au Calife pour des prières. Un jour, l’Imam Bidiga est venu et a rempli le formulaire de la Bai’ah. Je lui ai demandé où étaient les autres qui venaient régulièrement et quand ils allaient faire le pas [à leur tour]. L’Imam Bidiga a déclaré qu’ils accepteront tous [l’Ahmadiyya] mais qu’il voulait le faire en premier et c’est pourquoi il s’est présenté ainsi. Il était également très fidèle au Califat. »

L’Amir de la Jama’at du Burkina Faso écrit : « Environ quarante-cinq villages étaient sous son influence. Il a effectué le Hajj et a étudié en Arabie Saoudite. Il maîtrisait très bien l’arabe écrit et parlé et prêchait à foison dans toute la région. Il visitait les villages à vélo et par la grâce d’Allah, il a éclairé de nombreuses personnes dans cette région de la lumière de l’Ahmadiyya. Grâce à lui, les grands érudits de cette région sont entrés dans l’Ahmadiyya et la plupart des Jama’ats de la région ont été établies grâce à sa prédication. Chaque fois que je me rendais à Londres, il me questionnait toujours sur l’état de santé du Calife. Il faisait montre d’un grand amour pour le Calife. Voici un exemple de cet amour. La MTA diffuse mes classes avec les enfants. Malgré son ignorance de la langue ourdoue l’Imam Bidiga suivait ces classes comme s’il comprenait ce que je disais. Il disait : « Etre assis ici et voir le Calife dans cette assemblée est une source de grande foi pour moi. »

Il était imbu d’un sens particulier de l’hospitalité et était très circonspect. Mais lorsqu’il prenait la parole en faveur de la Jama’at, il parlait avec beaucoup d’émotion. Il était un missionnaire complet. Individuellement et collectivement, il a répondu à de nombreuses questions lors de débats avec des non-ahmadis. »

Mohibullah, un autre missionnaire de ce pays, explique : « Je connaissais personnellement ces anciens parce que je me rendais souvent dans la région. C’étaient des gens hospitaliers et loyaux qui avaient un grand amour pour le Califat. Quand les jeunes hommes travaillaient toute la journée, ces aînés s’asseyaient sous l’abri construit devant la mosquée et suivaient la MTA. Immédiatement après qu’ils soient tombés en martyrs, j’ai reçu l’appel d’un jeune pour m’informer de l’incident. [Les terroristes] leur ont dit : « Vous aurez la vie sauve si vous reniez l’Ahmadiyya ! » mais ils ont préféré le martyre.  Le jeune homme a dit : « Même si ces gens nous tuaient tous, nous n’allions pas abandonner l’Ahmadiyya. Ils n’étaient que neuf Ansâr. Même s’ils menaçaient de tous nous tuer, les Khouddâm et les Lajna, nous n’abandonnerions pas l’Ahmadiyya, Incha Allah. » Ceci est l’esprit que le défunt Imam a insufflé en ces fidèles de la communauté. Si les aînés ont formé [les autres] et servent d’exemples, c’est là que naîtra cette passion et cette foi chez les jeunes et les femmes.

Maïga Tidjane est un mou’allim local ; il relate : « L’imam Boureïma (Ibrahim) était menacé de mort. Quelques jours avant son martyre, il m’a informé qu’il avait reçu des menaces de mort et que ces gens allaient le tuer. »

On dit que l’Imam traitait très bien les membres de sa famille et ses proches. Il était bienveillant envers tout le monde. Le sacrifice pour le bien des autres et le désintéressement étaient ses traits saillants. Il était très respecté dans la région. Les gens le l’estimaient vraiment beaucoup. Si M. Ibrahim prenait une décision ou disait quelque chose, les gens l’écoutaient et l’acceptaient.

Il a beaucoup de disciples : certains d’entre eux servent comme imams et mou’allims dans les pays voisins. Beaucoup servent également comme mou’allims et missionnaires locaux au Burkina Faso. Il était un exemple pour les autres dans le domaine de la vertu, de la piété et la compétition dans les bonnes actions. Chaque fois qu’on faisait un appel au sein de la Jama’at, il était le premier à y participer. Si c’était un appel pour un sacrifice financier, il était le premier à y contribuer. Il n’était jamais absent pour le travail de la Jama’at, les rassemblements et les autres activités. Il accomplissait les cinq prières quotidiennes à la mosquée. Il accomplissait régulièrement la prière de Tahajjoud. S’il était absent pour une activité de la Jama’at, cela signifiait qu’il était soit malade soit en voyage. Il ne se souciait pas des dépenses encourus pour participer aux programmes de la Jama’at. Il avait deux épouses et Allah lui a accordé onze enfants.

Khalid Mahmood, qui sert comme missionnaire, explique : « Les martyrs étaient emplis de sincérité et de loyauté. Ils étaient des ahmadis fidèles au Califat. »

En 2008, j’étais moi-même en tournée au Ghana pour le jubilé du Califat. Des milliers d’ahmadis étaient venus du Burkina Faso et du Mali pour me rencontrer.

La Jama’at du Ghana avait pris de bonnes dispositions pour le couvert et l’hébergement, mais malgré cela, quelques ahmadis venus de Dori, dont le défunt Imam, ont reçu leur repas en retard ou ne l’ont pas reçu. Le repas a été commandé du marché tard dans la nuit. Sur ce, lors de la rencontre j’ai dit au missionnaire de leur présenter des excuses en mon nom et de les rassurer. Le missionnaire a déclaré : « Je suis parti immédiatement pour présenter les excuses du Calife. Quand je leur ai présenté le message du Calife. Al-Hajj Ibrahim, le président de la Jama’at a déclaré : « Nous sommes venus ici pour voir le Calife. Étant donné que nous l’avons vu et rencontré, notre fatigue et notre faim ont disparu. Il n’y a pas de doléances de notre part. Au contraire, nous sommes assis ensemble et évoquons cette réunion et en tirons du plaisir. »

J’étais également inquiet, car ils avaient entrepris un si long voyage et beaucoup étaient venus à vélo mais n’avaient pas reçu de repas. [Comme je l’ai dit,], on a pris des dispositions immédiates à cet égard. Mais d’autre part, leur sincérité et leur loyauté [nous] laissaient bouche bée. J’avais reçu ce message de leur part et cela m’avait surpris de constater à quel point ils étaient fermes dans leur foi. »

Al-Hâjj Mahmoud Dicko est un mou’allim. Il relate : « Quand M. Sharif Odeh était venu en tournée au Bénin, l’Imam Ibrahim a parcouru un voyage de 1000 kilomètres en bus du Burkina Faso. Il a entamé son voyagé à trois heures du matin et est arrivé le matin. C’était un voyage fatigant de 30 heures et les routes ne sont pas bonnes là-bas. Mais il était de bonne humeur. Il a aussi entrepris de longs voyages et a participé dans tous les programmes. »

Il était imbu d’une passion pour servir la Jama’at. Il était très content de voir les mosquées du Bénin et disait : « Voyez ! C’est aussi une preuve de la véracité du Messie Promis (a.s.). »

Lors des débats avec des non-ahmadis, il avait l’habitude de faire des discours éloquents en arabe. Les Mollahs ont également débattu avec M. Sharif Odeh. Quand les Mollahs ont prononcé des propos déplacés, très fâché, le défunt Imam Ibrahim a voulu prendre la parole. Mais quand on lui a demandé de ne plus parler, il s’est immédiatement assis. Les Mollahs ont dit : « Si vous nous considérez musulmans, priez derrière nous. » L’Imam Ibrahim a dit : « Comment est-il possible que nous priions derrière vous quand vous nous traitez d’infidèles et rejetez l’imam de l’époque ? Acceptez que le Messie Promis (a.s.) est l’Imam de l’époque et nous prierons alors derrière vous. »

Un mou’allim à la retraite du Bénin déclare : « Le défunt était une image vivante de l’amour pour le Calife. Il disait : « Quand j’ai reçu le message de l’Ahmadiyya à travers le missionnaire pakistanais, j’étais ahmadi à partir de ce jour-là. J’ai appris que le bien-être du monde n’est lié qu’au système du Califat et c’est la voie véritable que je suivrai jusqu’à ma mort. » Le mou’allim a dit qu’il a en effet mis en pratique ce qu’il a prêché.

Isa, un mou’allim du Bénin, relate : « J’étais en relation avec le défunt depuis longtemps. Il était un ahmadi qui n’avait aucun désaccord avec quicnque. Il était un véritable ahmadi : il était à l’avant dans chaque domaine, dans la prédication et les contributions financières. C’est la raison pour laquelle les huit autres Ansâr ont suivi son exemple et sacrifié leur vie pour la cause Dieu.

Le principal de la Jami’a du Burkina Faso écrit ceci : « Une personne a fait un rêve et en a informé le quatrième Calife. Celui-ci a écrit ceci à l’Emir de la Jama’at : « Le rêve est béni et il signifie que le sol du pays est fertile pour l’acceptation de la vérité. Après ma visite, Incha Allah, les gens accepteront la vérité qui brillera. Que Dieu fasse qu’il en soit ainsi. » »

Je ne pense pas le 4e Calife ait visité la région. J’étais en tournée là-bas en 2004.

Après cela, dit le principal : « Le 5e Calife a écrit ceci : « Je suis sûr que la graine de l’Ahmadiyya semée sur la terre du Burkina Faso portera bientôt des fruits éternels. Le peuple burkinabè est vraiment un grand peuple et je suis heureux que Dieu l’ait éclairé de la lumière de l’Ahmadiyya. La prise de conscience que j’ai vue chez les Burkinabè est incroyable. Il est à espérer que dans les deux à trois prochaines années, les grands résultats de cette visite seront évidents et que la Jama’at se développera rapidement, si Dieu le veut. » »

C’était là ce que je lui avais écrit après ma visite. De toutes les Jama’ats d’Afrique, j’ai remarqué quelque chose de particulier chez les ahmadis du Burkina Faso : ils essayaient tous de me serrer dans les bras lors des rencontres. Leur amour était très visible. »

Le principal écrit : « Aujourd’hui les dévots de Mahdi Abad ont consenti à un sacrifice extraordinaire et ont confirmé votre déclaration faisant ressortir qu’ils « sont des gens grandioses. » »

Le deuxième martyr se nomme Alhassane Ag Maliel Sahib. Il avait soixante-et-onze ans au moment de son martyre. Il est agriculteur de profession. Il a accepté l’Ahmadiyya en 1999. Il faisait partie des premiers ahmadis du village. Il avait accompagné l’Imam Ibrahim dans la délégation qui s’était rendue à la mission de Dori pour les recherches. Depuis lors, il n’a cessé de grandir en sincérité et en fidélité. Il était très sincère envers le Califat. Il était régulier dans ses prières en congrégation, dans ses prières de Tahajjoud, et ses contributions financières. Il a laissé un bon exemple derrière lui pour sa famille. Dans l’ensemble, son sacrifice de vie, de biens et de temps pour la Jama’at est extraordinaire. Il parlait quatre ou cinq langues locales du Burkina Faso. C’est pour cette raison qu’il avait un grand cercle d’amis dans tout le pays. Il se mêlait aux ahmadis d’autres régions lors de la Jalsa Salana car il connaissait leur langue. Les gens l’appréciaient beaucoup et aimaient s’asseoir en sa compagnie. Chaque fois qu’il y avait un appel de la Jama’at, il était parmi les premiers à y participer. L’année dernière, on a encouragé les membres à participer dans le Waqf temporaire : il était le premier de la Jama’at de Mahdi Abad à se porter volontaire.

Son frère jumeau, Ousseini Ag Maliel est également tombé en martyr dans la tragédie de Mahdi Abad.

Ousseini Ag Maliel, son frère jumeau, avait donc également soixante-et-onze ans. Il a pu lui aussi prêter allégeance en 1999. Il était parmi les premiers ahmadis de son village. Il a accompagné Al-Hâjj Ibrahim dans la délégation qui s’était rendu à la mission de Dori pour mener des recherches. Durant ces jours, Ousseini Ag Maliel servait en tant que Za’ïm de l’Ansâroullah de Mahdi Abad. Il avait très bien organisé les frères Ansâr de sa Jama’at. Il les a maintenus actifs dans les activités de la Jama’at et organisait des programmes de formation. Il organisait le nettoyage de la mosquée et d’autres lieux. Il était régulier dans ses contributions et accomplissait les cinq prières à la mosquée. Il accomplissait régulièrement les prières de Tahajjoud. Comme mentionné précédemment, son frère jumeau est tombé en martyr lors de la tragédie de Mahdi Abad. Ils sont venus au monde le même jour et l’ont quitté le même jour.

Le prochain martyr se nomme Hamidou Ag Abdouramane. Il avait soixante-sept ans. Il était également agriculteur de profession. Il avait accepté l’Ahmadiyya en 1999. Très pur de cœur et doux, il était parmi les premiers à participer aux événements de la Jama’at. S’il était absent pour un événement de la Jama’at c’était pour une contrainte ou une maladie, sinon il n’était jamais absent. Le défunt était l’un des aides de l’Imam Ibrahim. Il exhortait les membres de sa famille de rester attachés à l’administration de la Jama’at et à participer aux programmes de celle-ci. Il était fidèle au Califat de la Jama’at Ahmadiyya. Il passait beaucoup de temps à la mosquée et suivait les émissions de la MTA. Il écoutait le sermon très régulièrement et attentivement.

Souley Ag Ibrahim, un autre martyr, avait soixante-sept ans. Il était également agriculteur de profession. Il était très régulier dans ses prières en congrégation et dans ses contributions. Il était un membre actif du Majlis Ansâroullah et était très fidèle à la Jama’at. Il était le bras droit de l’Imam Ibrahim. Par la grâce d’Allah, il était un érudit et prenait la parole sur des questions ayant trait à la religion et aux connaissances générales. Il était présent à chaque fois qu’il y avait une discussion savante parmi les membres Ansâr de la Jama’at. Il était de nature très humble et douce. Il était gentil envers tout le monde. Si en se rendant à la Jalsa Salana ou à n’importe quel autre rassemblement il constatait que quelqu’un n’avait pas d’argent pour ses frais de voyage ou n’en n’avait pas assez, il l’aidait de son côté afin qu’il puisse également s’y joindre.

Cette année-ci, sortir de la région de Dori demandait un grand courage étant donné que les terroristes semaient la terreur partout. Malgré tous les dangers, la Jama’at de Mahdi Abad a participé à la Jalsa Salana du Burkina Faso durant la dernière semaine de décembre.

Le prochain martyr se nomme Ousmane Ag Soudeye. Il avait soixante-neuf ans. Il était un ahmadi sincère et généreux. Il sacrifiait ses biens et son temps pour la Jama’at. Finalement, Allah lui a permis de sacrifier sa vie. Il fournissait l’eau et collaborait aux travaux de la construction de la mosquée de Mahdi Abad. Il y a participé activement. Il était très engagé dans la prière et faisait régulièrement des dons. Quand il avait un revenu, sa première dépense était de contribuer dans les fonds de la Jama’at.

Ceux qui sont animés par de telles pensées prêtent-ils le serment d’allégeance par avidité, comme le disent les détracteurs ? Le défunt était un commerçant et vendait des chaussures. Si quelqu’un n’avait pas les moyens d’en acheter ou qu’il n’avait pas assez d’argent, il ne le laissait pas partir les mains vides. Il ne laissait personne partir les pieds nus. S’il n’avait pas d’argent ou l’argent était insuffisant, il lui disait de le payer plus tard.

Agali Ag Maguel, un autre martyr, est né en 1970. Il a accepté l’Ahmadiyya avec son père en 1999. Agriculteur de profession, il était le Muezzin de la Jama’at Ahmadiyya de Belare. Il a dû déménager de son village à cause du terrorisme quelque temps et s’est installé à Mahdi Abad. Il était un ahmadi très sincère, régulier dans ses prières et ses contributions, et participait activement à toutes les activités de la Jama’at.

Moussa Ag Idrahi avait cinquante-trois ans au moment de tomber en martyr. Il était aussi cultivateur et était très actif dans les activités de la Jama’at. Avant de devenir ahmadi, il était un membre actif de la secte wahhabite. Il était particulièrement attentif aux prières et accomplissait régulièrement la prière de Tahajjoud. Quand il venait à la mosquée pour la prière du Maghrib il retournait à la maison après avoir accompli la prière d’Ichâ’. Il passait son temps entre les prières de Maghrib et d’Ichâ’ à la mosquée et se consacrait au souvenir de Dieu. Tout le monde témoigne à son sujet qu’il était un exemple pratique d’un véritable croyant et un ahmadi sincère. Il m’envoyait régulièrement des requêtes de prière. Il disait aussi qu’il priait régulièrement pour le Calife.

Le neuvième martyr se nomme Abdramane Agouma. Il avait quarante-quatre ans au moment de son martyre. Il était le plus jeune des martyrs, comme mentionné précédemment. Il a accepté l’Ahmadiyya en 1999 à l’âge de vingt ans. Par la suite, il a continué à grandir dans ses relations au sein de la Jama’at et dans sa loyauté. Il était en effet un membre très loyal et dévoué de Jama’at Mahdi Abad. Il était le bras droit de l’imam Ibrahim et également l’imam adjoint de Mahdi Abad. Quand les terroristes sont entrés dans la mosquée, après avoir interrogé l’imam Ibrahim, ils ont demandé qui était son adjoint. Sans hésitation, Abdramane Agouma a déclaré qu’il l’était.

Il était toujours l’un des premiers à se rendre à la mosquée. Il priait avec beaucoup d’humilité. Il était notamment régulier dans ses prières de Tahajjoud. Il emmenait ses enfants avec lui à la mosquée et prenait grand soin de leur éducation. Il m’envoyait habituellement des lettres. Il était très doué au niveau du cyclisme et avait beaucoup voyagé dans la région.

À quatre reprises, il a parcouru 265 kilomètres de Dori pour participer à l’Ijtima’ du Khouddâm-oul-Ahmadiyya à Ouagadougou. En 2008, il faisait partie du convoi qui s’était rendu au Ghana à vélo du Burkina Faso lors du jubilé du Califat.

Le mot « Ag » est utilisé avec chaque nom. D’après ce que j’ai compris selon les rapports « Ag » signifie « fils de ». Après le martyre des huit premiers il ne restait qu’Agouma Abdramane. Comme il était le plus jeune, les terroristes lui ont dit qu’il pourra avoir la vie sauve s’il renie l’Ahmadiyya. Il a répondu courageusement : « Je suivrai moi aussi les pas de mon imam et de mes aînés et je sacrifierai ma vie pour le bien de ma foi. » Sur ce, il a été abattu sans pitié par une balle dans la figure et il est tombé en martyr.

La situation générale au Burkina Faso est mauvaise, avec des terroristes sévissant dans de nombreuses régions. Quelques jours, le Qaïd Sahib du Majlis de Dénéa s’est rendu à la mission et a dit qu’il a un magasin de détail dans son village. Un jour, un de ces terroristes est entré dans son magasin. Il s’agit ici d’une autre région. Il est venu acheter puis a regardé autour de lui. Les photos du Messie Promis (paix sur lui) et des Califes étaient affichées dans son magasin. Il a demandé au Qaïd qui étaient ces personnes. Le Qaïd Sahib a répondu qu’il s’agit du Messie Promis et de ses Califes. Le terroriste a déclaré : « Il n’est pas le Messie Promis ; certains musulmans se sont tout simplement réunis et ont formé un groupe, sans plus. Ces individus sont des mécréants. » En partant, le terroriste l’a menacé en disant : « Enlève ces photos. Si elles sont encore là quand je reviendrai, tu seras dans une très mauvaise situation. » En tout cas, le Qaïd Sahib a laissé les photos [là où elles étaient]. Après quelques jours, le terroriste est revenu pour acheter quelque chose et il a vu que les photos étaient toujours là. [Le missionnaire relate] que le Qaïd nous a raconté cet incident et il a demandé d’autres photos. Maintenant, au lieu d’avoir peur, il a dit qu’il placera ces photos à d’autres endroits. Toute cette zone est sous le contrôle de ces terroristes depuis longtemps ; le gouvernement n’y a aucun contrôle. La frontière de cette zone est bordée par le Mali ou de l’autre côté la zone de Dori est bordée par le Niger ; donc toute la ceinture est une zone occupée [par les terroristes].

Ce sont des étoiles brillantes de l’Ahmadiyya qui ont laissé leur exemple derrière. Qu’Allah fasse que leurs enfants et descendants grandissent dans la sincérité et la loyauté. L’ennemi pense qu’avec ces martyres, il détruira l’Ahmadiyya dans cette région. Mais, Incha Allah, l’Ahmadiyya grandira et s’épanouira là-bas encore plus qu’avant. L’administration de la Jama’at [du Burkina Faso [et] l’Amir Sahib doivent préparer un programme stratégique de prédication, tout en réconfortant ces gens. Qu’Allah accorde patience et courage aux familles endeuillées et qu’Il leur accorde la capacité de saisir la raison pour laquelle leurs aînés ont sacrifié leur vie. Cependant, nous devons travailler là-bas avec sagesse et stratégie. Je leur ai déjà dit de visiter la région.

Depuis le quatrième Califat, le fonds Sayyidina Bilal Fund a été mis en place afin de subvenir aux besoins des familles des martyrs. De nos jours, après cet incident, certains individus, organisations et groupes envoient de l’argent pour répondre à ces besoins et pour les familles de martyrs. Étant donné la présence du fonds Sayyidina Bilal Fund, chacun devrait y déposer ces contributions et nous informer qu’ils ont déposé ces sommes et que leur objectif est d’aider les martyrs de Mahdi Abad de Dori. Le centre décidera en conséquence. Que l’argent vienne ou non, le centre va satisfaire les besoins de ces personnes, Incha Allah. Ceux qui veulent faire un don doivent déposer l’argent dans le fonds Sayyidina Bilal Fund. Ce n’est pas une faveur que nous accordons aux familles de ces martyrs : c’est notre devoir de prendre soin de leurs besoins et de les satisfaire.

A la fin, j’aimerais présenter un extrait des dires du Messie Promis (a.s.). Il déclare : « « Ne croyez pas que Dieu vous abandonnera ; vous êtes cette graine semée de Sa main ; et Il a dit que cette graine se transformera en un grand arbre qui répandra ses branches dans toutes les directions. Béni soit celui qui croit dans la Parole de Dieu et qui ne craint pas les épreuves dans Sa voie, car il est nécessaire que vous soyez éprouvés afin que Dieu puisse vous évaluer. »

Ainsi ces martyrs ont passé haut la main cette épreuve. Ceux qui les suivent doivent grandir dans leur foi et leur croyance : c’est là leur épreuve à eux. Qu’Allah les aide et nous aide à parfaire notre foi et notre conviction. Qu’Allah élève le statut de ces martyrs et que leurs sacrifices portent des fruits, à la suite desquels nous verrons se répandre les véritables enseignements du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) dans le monde. Que la sauvagerie ignorante soit éradiquée de ce monde et que le véritable royaume de Dieu soit établi dans le monde.

Outre les funérailles des martyrs je dirigerai les prières funéraires de deux autres membres fidèles de la communauté. Il y aura celle du Dr Karimullah Zirvi, qui était le fils du Soufi Khouda Bakhsh Zirvi: il vivait aux Etats-Unis. Il est décédé le 4 janvier à l’âge de quatre-vingt-trois ans. C’est à Allah que nous appartenons et c’est à Lui que nous retournerons. Par la grâce d’Allah il était un Moussi. Son père, Soufi Khouda Bakhsh Sahib, s’était rendu à Qadian en 1928 à l’âge de dix-sept ans et avait prêté allégeance au deuxième Calife. M. Karimullah Zirvi était également le gendre de Hazrat Malik Saifur Rahman Sahib. Il était un grand érudit et avait écrit plusieurs ouvrages. Il avait eu beaucoup de succès au service de la Jama’at. Qu’Allah lui Son accorde pardon et Sa miséricorde.

La deuxième prière funéraire sera celle de Mme Amatul Latif Zirvi, l’épouse de M. Karimullah Zirvi. Elle vivait au Etats-Unis et était la fille de Malik Saifur Rahman. Elle est décédée le 6 janvier, deux jours après son mari, à l’âge de soixante-dix-huit ans. C’est à Allah que nous appartenons et c’est à Lui que nous retournerons. La défunte était Moussia et comme je l’ai dit, elle était la fille de Malik Saifur Rahman Sahib. Sa mère se nommait Amtul Rashid Shaukat : elle était la rédactrice en chef du magazine Misbah Rabwah. La défunte est née à Qadian. Elle était une femme avec un énorme goût pour la quête du savoir. Elle avait fait de grandes études et avait un M.Sc. Elle avait aussi pu servir la Jama’at. Qu’Allah accorde Son pardon et Sa miséricorde à la défunte. Malik Mujibur Rahman écrit ceci à propos de sa défunte sœur et de son défunt beau-frère : « Ils étaient un couple très aimant et ont enduré de nombreuses épreuves mais ne se sont jamais plaints de quoi que ce soit. Je ne l’ai jamais vu parler négativement de qui que ce soit. Tous deux étaient des océans profonds de connaissances, aimant tout le monde jusqu’à la fin de leur vie, prenant soin de leurs besoins et étant très affectueux. Par la grâce d’Allah, ils ont mené une vie riche et excellente. C’étaient des aînées qui avaient une influence très positive sur les autres dans leur cercle. Qu’Allah leur accorde Son pardon et Sa miséricorde.


(Le site www.islam-ahmadiyya.org prend l’entière responsabilité de la publication du texte de ce sermon)