Sermons 2021

Migration miraculeuse du Prophète de l’Islam

Dans son sermon du 31 décembre 2021, Sa Sainteté le Calife a évoqué les événements conduisant à l'exil du Saint Prophète Mohammad (s.a.w.) de La Mecque.

Sermon du vendredi 31 décembre 2021, prononcé par Sa Sainteté le Calife, Hadrat Mirza Masroor Ahmad, à la mosquée Moubarak, à Islamabad, Tilford au Royaume-Uni. Après le Tashahoud, le Ta’awudh et la Sourate Al-Fatiha, Sa Sainteté le Calife a cité le verset 40 du chapitre 9 du Coran. Il a ensuite déclaré :

Dans mon précédent sermon, j’avais évoqué l’incident d’Abou Bakr (r.a.) [dans] la grotte d’Al-Thawr ainsi que les ennemis qui y étaient parvenus. Allah déclare dans le verset [précité] concernant cet incident : « Si vous ne lui venez pas en aide, alors sachez qu’Allah l’a aidé, même lorsque les mécréants l’ont chassé, et qu’il était l’un des deux quand ils étaient tous deux dans la grotte, quand il dit à son compagnon : « Ne t’afflige pas, assurément Allah est avec nous. » Alors, Allah fit descendre Sa paix sur lui, et envoya à son secours des troupes que vous n’avez pas vues, et Il abaissa la parole des mécréants, et il n’y a que la parole d’Allah qui soit suprême. Et Allah est Puissant, Sage. » (9 : 40)

Ceci est la mention de l’incident de la grotte d’Al-Thawr dans le Coran. Les mécréants de La Mecque conversaient à l’ouverture de la grotte. Abou Bakr (r.a.) était tout inquiet en les entendant. Il se demandait : que se passera-t-il si l’Envoyé d’Allah (s.a.w) est appréhendé ici ? Tout l’islam est lié à sa personne bénite.

Lorsque l’Envoyé d’Allah (s.a.w) a constaté l’inquiétude d’Abou Bakr (r.a.), il a déclaré :

لَا تَحْزَنْ إِنَّ اللَّهَ مَعَنَا

« Ne t’attriste point, ô Abou Bakr (r.a.) ! Certainement notre Seigneur est avec nous ! »

Lorsque ces gens sont arrivés tout près de la grotte d’Al-Thawr en poursuivant le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.), le traqueur a déclaré : « J’ignore où ils sont partis d’ici. » Et quand ils se sont rapprochés de la grotte, le pisteur a déclaré : « Par Allah ! Celui que vous cherchez n’est pas allé plus loin. »

Lorsque le traqueur disait tout cela à l’ouverture de la grotte et qu’un [des poursuivants] souhaitait même se baisser pour regarder à l’intérieur, Oumayyah Ibn Khalf, d’un ton aigri et dédaigneux, dit : « J’ai vu cette toile d’araignée et cet arbre [devant l’entrée] avant même la naissance de Muhammad (s.a.w.) ! Avez-vous perdu la tête ? Comment peut-il se trouver là ? Partons d’ici et allons le chercher ailleurs. »

Sur ce, ils sont tous partis de là.

Dans son ouvrage Sirat-Khatamun-Nabiyyine, Hazrat Mirza Bashir Ahmad Saheb a évoqué l’annonce des Qouraychites et leur poursuite du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) : « L’annonce générale a été faite : quiconque ramènera Muḥammad (paix et bénédictions d’Allah sur lui), mort ou vivant, recevra une prime de 100 chameaux. Appâté par cette récompense, nombre de gens se sont mis en route dans toutes les directions de La Mecque. Même les chefs des Qouraychites poursuivirent le Saint Prophète (s.a.w.) ; et suivant des indices, ils atteignirent précisément l’embouchure de la grotte d’Al-Thawr. En arrivant ici, leurs traqueurs leur ont dit : « Les pas ne vont pas plus loin. Soit Muhammad (s.a.w.) se cache à proximité, soit il s’est envolé aux cieux ! » Quelqu’un dit : « Allons vérifier l’intérieur de cette grotte », mais quelqu’un d’autre répondit : « Quelle sottise ! Est-il possible de se cacher dans une telle grotte ? C’est un endroit extrêmement sombre et dangereux et nous l’avons toujours considéré comme tel. »

On rapporte également qu’une araignée avait tissé sa toile sur l’arbre qui se trouvait juste à l’entrée de la grotte qu’après que le Saint Prophète (s.a.w.) y soit entré et qu’une tourterelle avait construit un nid sur la branche qui était exactement à l’entrée de la grotte et y a pondu. Ce récit est faible, dit Hazrat Mirza Bashir Ahmad, mais il n’est pas étonnant que quelque chose de ce genre se soit produit. Parfois, une araignée tisse une toile sur une vaste zone en quelques minutes, et il ne faut pas longtemps à une tourterelle pour faire un nid et y pondre. Ce n’est pas incroyable si, par Sa puissance, Dieu a fait cela pour la protection de Son messager. Au contraire, compte tenu de la situation, cela est tout à fait plausible. En tout cas, aucun des Qouraychites n’est entré et ils ont tous rebroussé chemin.

Selon les récits, les Qouraychites étaient si près qu’on pouvait voir leurs pieds de l’intérieur de la grotte et on pouvait entendre leurs voix. En cette occasion, tout inquiet, mais calmement, Abou Bakr (r.a.) a dit au Saint Prophète (s.a.w.) : « Ô Messager d’Allah ! Les Qouraychites sont si proches qu’on peut voir leurs pieds. S’ils s’avancent un peu et se penchent, ils pourront nous voir. Le Saint Prophète (s.a.w.) a dit :

لَا تَحْزَنْ إِنَّ اللَّهَ مَعَنَا

« Ne t’inquiète pas, Allah est avec nous ! »

Ensuite il a déclaré :

وماظنک یاابابکر بِاِثنینِ الله ثالِثهما

« Abou Bakr ! Que penses-tu de ces deux individus, dont le troisième est Dieu ? »

Selon un autre récit, Abou Bakr (r.a.) était très inquiet quand les Qouraychites ont atteint l’entrée de la grotte. Lorsque le Saint Prophète (s.a.w.) a remarqué son anxiété, il l’a réconforté en lui disant qu’il n’y avait rien à craindre. Suite à cela, Abou Bakr (r.a.) dit, la voix tremblante d’émotion :

اِن قتِلت فانا رجل واحِد واِن قتِلت انت هلکتِ الامة

« O Messager d’Allah ! Si je suis tué, je ne suis qu’un homme. Mais si (à Dieu ne plaise) on vous touche, alors c’est toute la communauté qui disparaîtra ! »

Sur ce, après avoir reçu la révélation de Dieu, le Saint Prophète (s.a.w.) a répondu dans les mots suivants :

لَا تَحْزَنْ إِنَّ اللَّهَ مَعَنَا

C’est-à-dire : « Abou Bakr (r.a.) ! Ne t’inquiète pas car Allah est avec nous et nous sommes tous les deux sous Sa divine protection. »

En d’autres termes : « Tu t’inquiètes pour moi et dans ta sincérité tu ne te soucies pas de ta propre vie. Or en ce moment, Dieu est non seulement mon protecteur, mais aussi le tien, et Il nous protégera du mal de notre ennemi. »

Ceci est tiré de l’ouvrage Sirat-Khatamun Nabiyyine.

Hazrat Mouslih Maw’oud (r.a.) explique cet événement en ces termes : « Quand l’Envoyé d’Allah (s.a.w) a reçu l’ordre d’émigrer, il a emmené Abou Bakr (r.a.) avec lui au mont d’Al-Thawr, qui est situé entre neuf et onze kilomètres de La Mecque, et s’est caché dans une grotte au sommet de cette montagne. Le matin, lorsque les mécréants ont constaté qu’il n’était plus chez lui et qu’il était sorti aisément malgré la surveillance rigoureuse, ils se sont immédiatement mis à sa recherche. Ils ont pris certains des meilleurs pisteurs de La Mecque, experts dans l’identification des traces de pas ; ces deniers les ont conduits au mont Thawr et ont dit : Muhammad – l’Envoyé d’Allah (s.a.w) – se trouve ici et nulle part ailleurs. Ses traces de pas ne vont pas au-delà.

L’ennemi se tenait à l’entrée même de la grotte et celle-ci n’était pas si étroite qu’il leur fût difficile de jeter un coup d’œil à l’intérieur : la grotte avait une large ouverture et on pouvait aisément jeter un coup d’œil à l’intérieur et savoir si une personne est assise à l’intérieur ou non. Mais même dans une telle situation le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) n’était point inquiet. Voire le cœur d’Abou Bakr a été renforcé par la bénédiction de son pouvoir sanctifiant et il n’a dit pas comme les compagnons de Moïse : « Nous avons été appréhendés ». Abou Bakr (r.a.) a dit tout simplement : « L’ennemi est si proche que s’il baisse les yeux, il pourra nous voir ! » Mais l’Envoyé d’Allah (s.a.w) a dit : « Ne parle pas, Abou Bakr (r.a.) ! Nous ne sommes pas deux en ce moment : Dieu, le troisième, est avec nous. Comment pourront-ils nous voir ? »

Et il en fut ainsi. Malgré le fait que l’ennemi eût atteint l’entrée de la grotte, il n’osa pas avancer et y jeter un coup d’œil. Il retourna de là en lançant des imprécations. Un aspect de cet incident est que les compagnons de Moïse paniquèrent et déclarèrent : « Ô Moïse ! Nous avons été capturés ! » En somme, ils avaient inclus Moïse avec eux et croyaient qu’ils étaient tous sous l’emprise de Pharaon. Mais la confiance du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a eu un tel effet sur son compagnon que ces mots ne sont pas sortis de sa bouche : « nous avons été pris ». Il a tout simplement dit que l’ennemi est si proche que s’il veut nous voir, il pourra le faire. Mais Muhammad le Messager d’Allah (la paix soit sur lui) n’a pas toléré cette illusion et a dit : « Tu te trompes. Nous ne sommes pas deux. Il y a un troisième avec nous : c’est notre Dieu. »

Hazrat Mouslih Maw’oud (r.a.) explique : « Lorsque les habitants de La Mecque ont commis de dures atrocités contre le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) et qu’ils ont ainsi entravé la propagation de la religion, Allah lui a ordonné de quitter La Mecque. Abou Bakr (r.a.) a également accepté de quitter La Mecque avec lui. Il lui avait demandé de partir plusieurs fois auparavant, mais il n’était pas prêt à abandonner l’Envoyé d’Allah (s.a.w). Lorsque le Saint Prophète (s.a.w.) s’est préparé à partir, il a pris Abou Bakr (r.a.) avec lui. Il est sorti la nuit et s’est abrité dans un endroit que j’ai moi-même vu lors du pèlerinage, dit le Mouslih Maw’oud (r.a.). Il s’agit d’une petite grotte dans la montagne dont l’entrée fait environ deux ou trois mètres. Lorsque les habitants de La Mecque ont découvert que l’Envoyé d’Allah (s.a.w) était parti, ils l’ont poursuivi. En Arabie, il y avait naguère de grands pisteurs. Avec leur aide, les poursuivants ont atteint l’endroit exact où le Saint Prophète (s.a.w.) et Abou Bakr (r.a.) s’étaient cachés. Par la puissance de Dieu, il y avait des buissons poussant à l’entrée de la grotte, dont les branches étaient entrelacées. S’ils avaient écarté les branches et regardé à l’intérieur, ils y auraient vu le Saint Prophète (s.a.w.) et Abou Bakr (r.a.). Lorsque les pisteurs sont arrivés là-bas, ils ont déclaré que soit ils étaient montés au ciel, soit ils étaient assis ici. Ils ne sont pas partis plus loin.

Imaginez à quel point la situation était critique. Abou Bakr (r.a.) était angoissé non pas pour sa personne, mais pour le Saint Prophète. Celui-ci a déclaré : « N’aie pas peur. Allah est avec nous. » Si le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) n’avait pas vu Dieu en sa personne, comment aurait-il pu garder son sang-froid ? Même le plus brave des hommes a peur d’être attaqué quand l’ennemi est face à lui. Or, les ennemis du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) se tenaient très près ; voire ils étaient près de sa tête : d’ailleurs il s’agissait d’ennemis qui avaient tenté de le tuer treize ans durant. Leur pisteur leur disait : « Soit il est monté au ciel, soit il est assis ici. Il n’est pas allé plus loin. » En ces instants critiques, l’Envoyé d’Allah (s.a.w) a déclaré : « Ne sois pas triste, Allah est avec nous ! Pourquoi t’inquiéter ? » C’est l’Irfan (la gnose) de Dieu qui a poussé le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) à dire cela. L’Envoyé d’Allah (s.a.w) voyait Allah en sa personne et pensait qu’avec sa mort, la connaissance d’Allah disparaîtrait et que donc personne ne pourrait le détruire. »

Le Messie Promis (a.s.) déclare : « Jésus (a.s.) n’avait choisi qu’une seule personne pour sa compagnie : c’est-à-dire Thomas, à l’instar de notre Prophète (a.s.) qui n’avait choisi qu’Abou Bakr (r.a.) lorsqu’il a migré à Médine. L’Empire romain avait déclaré Jésus rebelle ; et c’est en raison de ce crime que Pilate a également été tué par ordre de César parce qu’il était un partisan de Jésus en cachette et que sa femme était aussi une adepte de Jésus. Ainsi, il était essentiel que Jésus (a.s) quittât secrètement le pays sans aucun cortège. C’est pour cette raison qu’il n’a pris que Thomas avec lui lors de ce voyage comme notre Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) qui n’a emmené qu’Abou Bakr avec lui lors de son voyage vers Médine. Le reste des compagnons de notre Prophète (s.a.w.) étaient parvenus à Médine par différentes manières pour servir le Prophète (s.a.w.). De même, les apôtres de Jésus (a.s.) sont partis par différents chemins à différents moments pour servir Jésus (a.s.). »

Dans un autre endroit, le Messie Promis (a.s.) déclare : « La sincérité d’Abou Bakr Al-Siddiq (r.a.) s’est manifestée quand le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a été assiégé. S’il est vrai que certains infidèles souhaitaient l’expulser, leur véritable but était cependant de le tuer. En pareille situation, Abou Bakr Al-Siddiq (r.a.) a montré l’exemple de sa sincérité et de sa loyauté qui demeurera un exemple jusqu’à l’éternité. En ce moment critique, ce choix du Saint Prophète (sws) est une preuve indéniable de la sincérité et de la grande loyauté d’Abou Bakr Al-Siddiq (r.a.). Ce fut le cas avec le choix du Prophète (s.a.w.). À cette époque, il avait soixante-dix compagnons, dont ‘Ali (r.a.), mais parmi eux, il a choisi Abou Bakr Al-Siddiq (r.a.) pour sa compagnie. Quelle en est la raison ? En fait, le Prophète voit à travers les yeux de Dieu et sa compréhension vient de Dieu. À travers des visions et des révélations, Dieu a informé son Envoyé que la personne la plus appropriée pour cette tâche est Abou Bakr Al-Siddiq (r.a.). Abou Bakr (r.a.) était avec lui en cette période trouble. C’était une période d’épreuves dangereuses. Lorsque Jésus est passé par ces moments, ses disciples l’ont abandonné et se sont enfuis, et l’un d’entre eux l’a maudit. Mais chacun des Compagnons a montré un exemple de fidélité indéfectible. Abou Bakr (r.a.) l’a pleinement soutenu. Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) s’est caché dans une grotte nommée Al-Thawr. Dans leur quête, les infâmes infidèles, qui souhaitaient le tourmenter, sont arrivés à cette grotte. Abou Bakr Al-Siddiq (r.a.) a dit : « Ils sont très proches de nous. Si quelqu’un regarde en bas, il nous verra et nous serons pris. » En ces instants, le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a déclaré : « Ne sois point triste. Allah est avec nous ! » Méditez sur cette parole dans laquelle l’Envoyé d’Allah (s.a.w) associe Abou Bakr Al-Siddiq (r.a.) avec lui. Il a déclaré : « In-nallaha ma’ana ! » Tout deux sont inclus dans l’énoncé « ma’ana », c’est-à-dire qu’Allah est avec toi et moi. Allah a placé le Saint Prophète (s.a.w.) sur un plateau [de la balance] et son éminence, le Siddiq, sur l’autre. En ces instants, tous deux étaient dans la tourmente parce qu’en ces instants la fondation de l’islam était soit sur le point d’être posée ou sur le point d’être détruite.

Les ennemis sont présents devant la grotte et discutaient. Certains demandaient qu’on fouillât la grotte parce que les traces de pas s’arrêtaient là. Mais d’autres parmi eux demandaient comment des êtres pouvaient passer par là et y pénétrer. Une araignée y avait en effet tissé sa toile et une colombe y avait pondu. Ces voix parvenaient à l’intérieur de la grotte et il les entendait très clairement. Les ennemis étaient venus avec l’intention de l’éliminer : ils étaient comme frappés de folie. Mais voyez le grand courage du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) : tandis que l’ennemi se trouve près de sa tête, il dit à son ami sincère : « Ne sois point triste. Allah est avec nous. » Ces paroles montrent clairement que l’Envoyé d’Allah (s.a.w) a parlé à voix haute parce qu’il devait se faire entendre [par Abou Bakr (r.a.)]. Les gestes ne sont pas utiles [en pareils cas] : l’ennemi tient conseil à l’extérieur ; et à l’intérieur de la grotte conversent le maître et son serviteur, sans se soucier si l’ennemi pourrait entendre leurs voix. C’est la preuve d’une foi parfaite en Allah et d’une connaissance parfaite de sa personne : c’est là [l’expression] d’une confiance entière dans les promesses de Dieu. Cet exemple seul suffit pour démontrer le courage du Prophète (s.a.w.). »

Puis, le Messie Promis (a.s.) déclare dans un autre endroit : « Allah a montré un miracle pour protéger Son Prophète infaillible : bien que les ennemis fussent devant la grotte dans laquelle le Prophète (la paix soit sur lui) et son compagnon se cachaient, ils ne pouvaient pas le voir car Allah avait envoyé un couple de tourterelles bâtir un nid à l’entrée de la grotte ce soir-là et qui y ont également pondu [leur œuf]. Et par le comandement de Dieu, une araignée y avait tissé sa toile : tout ceci a trompé les ennemis qui sont retournés déconfits. »

Ensuite d’après les récits, selon le programme préétabli, ‘Abdoullah Ibn Abi Bakr (r.a.), l’illustre fils d’Abou Bakr (r.a.), visitait la grotte la nuit et les informait de toutes les dernières nouvelles de La Mecque. Il prenait des instructions et retournait à La Mecque le matin comme s’il avait passé la nuit à La Mecque. Faisant preuve de clairvoyance, ‘Amir Ibn Fouhayra, quant à lui, après avoir fourni du lait la nuit, faisait passer ses chèvres laitières sur les empreintes iAbdoullah Ibn Abou Bakr (r.a.) afin de les effacer.

Certains biographes ont même déclaré qu’Asma (r.a.) apportait de la nourriture tous les jours : mais ceci n’est pas plausible. Certains ont raison d’affirmer qu’une femme visitant la grotte en ces moments critiques éventerait le secret. Étant donné qu’Abdoullah Ibn Abi Bakr (r.a.) visitait [la grotte] quotidiennement, pourquoi Asma (r.a.) devait-elle s’y déplacer pour apporter de la nourriture ? Quoi qu’il en soit, Allah sait le mieux.

En tout cas, trois jours se sont ainsi écoulés. Après leurs recherches infructueuses dans les régions environnantes et après s’être consultés, les Mecquois ont annoncé une grande prime en envoyant partout des émissaires. Ils ont annoncé qu’une prime de cent chameaux sera offerte à celui qui apportera le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) mort ou vivant. L’attrait d’une si grande récompense a poussé de nombreuses personnes à se mettre à la recherche du Saint Prophète.

D’autre part, après trois jours, ‘Abdoullah Ibn Ourayqit a apporté les chameaux comme promis. Selon un récit du Sahih d’Al-Boukhari, [ils avaient] conclu avec ‘Abdoullah Ibn Ourayqit qu’il apporterait les chameaux le matin après trois jours. D’après ce récit, on a l’impression que le voyage de la grotte d’Al-Thawr vers Médine a débuté le matin, mais dans la deuxième récit d’Al-Boukhari on explique que le voyage a débuté la nuit. En évoquant ‘Abdoullah Ibn Orayqit, Hazrat Mirza Bashir Ahmad Sahib explique que le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) et Abou Bakr (r.a.) lui avait déjà confié leurs chameaux lui demandant de les apporter à la grotte d’Al-Thawr au matin du troisième jour après trois nuits. Il s’est présenté conformément à l’accord. Il s’agit d’un récit connu d’Al-Boukhari, mais les historiens écrivent que le Prophète (que la paix soit sur lui) est parti la nuit et cela est confirmé par un autre récit du Boukhari. Il est d’ailleurs plus plausible qu’il soit parti durant la nuit.

L’Envoyé d’Allah (s.a.w) a quitté la grotte un lundi soir, le premier du mois de Rabi’al-Awwal. Selon Ibn Sa’d, il a quitté la grotte le lundi soir, le quatrième jour de Rabi’al-Awwal. Le récit du premier jour du mois est tiré d’Al-Khamis. Le ‘Allamah Ibn Hajar Al-‘Asqalani, le commentateur du Sahih d’Al-Boukhari, écrit que l’Imam Hakim a dit que selon les opinions successives, le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a quitté La Mecque un lundi et est également entré à Médine un lundi. Seul Mouhammad Ibn Mousa al-Khwarizmi a déclaré que le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a quitté La Mecque le jeudi. Selon la concordance de ces récits faite par le ‘Allamah Ibn Hajar, le Saint Prophète (s.a.w.) a quitté La Mecque jeudi et après avoir passé trois nuits dans la grotte notamment le vendredi, le samedi et le dimanche, il est parti pour Médine le lundi soir.

Le Prophète (paix et bénédictions d’Allah soient sur lui) est monté sur une chamelle dont le nom était Qaswa. Abou Bakr (r.a.) avait pris ‘Amir Ibn Fouhayrah avec lui sur son chameau et Ourayqit est monté sur le sien.

Abou Bakr (r.a.) avait un capital de cinq ou six mille dirhams à son domicile et qu’il a emporté avec lui. Selon certaines traditions, ‘Amir Ibn Fouhayrah et Asma (r.a.) ont apporté de la nourriture : celle-ci comprenait de la viande de chèvre rôtie. Mais lorsqu’ils sont arrivés sur les lieux, ils ont constaté qu’il n’y avait pas de tissu pour attacher la nourriture ou l’outre. Alors, Asma (r.a.) a ouvert sa ceinture et l’a coupée en deux : une pièce pour fermer [le sac contenant] la nourriture et l’autre pour l’outre. Le Saint Prophète (s.a.w.) a donné à Asma (r.a.) la bonne nouvelle de deux ceintures au paradis. Leur souhaitant adieu, il a commencé son voyage avec cette prière : « Ô Allah ! Sois mon Compagnon dans ce voyage et le Gardien de ma famille. »

Comme mentionné précédemment, l’incident de la fermeture [du sac] nourriture avec la ceinture a eu lieu en sortant de la maison d’Abou Bakr (r.a.), mais on en trouve aussi mention ici. Il est mentionné à deux reprises dans l’histoire. Selon certains, [cet incident a eu lieu] quand l’Envoyé d’Allah (s.a.w) quittait la maison d’Abou Bakr à La Mecque pour partir vers la grotte d’Al-Thawr et selon d’autres, lorsqu’il avait quitté la grotte d’Al-Thawr pour se diriger vers Médine.

En tout cas, on trouve ces deux mentions [à propos de cet incident]. Mais selon les récits des événements du voyage de l’Hégire mentionnés par ‘Aïcha dans le recueil d’Al-Boukhari, on a l’impression que cet incident à eu lieu au moment du départ de la maison d’Abou Bakr (r.a.). Ainsi, il serait plus approprié d’accorder préférence au récit d’Al-Boukhari, car tout d’abord, le séjour dans la grotte d’Al-Thawr a été gardé secret : l’hypothèse qu’Asma y aurait apporté de la nourriture semble être douteuse. Vu qu’Abdoullah Ibn Abi Bakr (r.a.) et ‘Amir Ibn Fouhayrah – deux hommes – s’y rendaient secrètement et quotidiennement, l’idée qu’une femme s’y rende [aussi] semble être contraire aux exigences de la sécurité et des mesures de précaution.

Dans tous les cas, l’incident de la fermeture [du sac de] nourriture avec la ceinture dans la maison est aussi le reflet de la dévotion et de l’amour d’Asma (r.a.). Au lieu de perdre du temps à chercher autre chose pour attacher la nourriture – on peut dire que l’incident a eu lieu dans la grotte car il n’y avait rien là-bas – mais l’incident a pu avoir lieu dans la maison on l’on ne trouve pas quelque chose immédiatement ; et de peur de perdre du temps elle a ouvert sa ceinture pour attacher la nourriture au départ d’Abou Bakr (r.a.) et du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.).

Ainsi, le récit d’Al-Boukhari semble être le plus exact : l’incident de la nourriture aurait eu lieu au départ de la maison d’Abou Bakr (r.a.) et non pas [à la sortie] de la grotte d’Al-Thawr et au début du voyage vers Médine. De toute façon, Allah sait mieux.

Asma (r.a.) raconte : « Lorsque le Saint Prophète (s.a.w.) et Abou Bakr (r.a.) sont partis, Abou Bakr (r.a.) a emporté avec lui tout son argent qui s’élevaient à cinq ou six mille dirhams. » Elle raconte : « Notre grand-père, Abou Qouhafah, est venu nous rendre visite. Il avait perdu la vue à l’époque. Il a déclaré : « Par Allah, il (c’est-à-dire Abou Bakr (r.a.)) vous a laissés en difficulté non seulement en raison de sa personne mais aussi [en vous privant] de son argent. » « Certainement pas, grand-père, a répondu Asma (r.a.), car il nous a laissé beaucoup d’argent. » J’ai pris des cailloux et je les ai placées dans la lucarne où mon père mettait son argent. Ensuite j’ai placé un tissu dessus. J’ai pris la main de mon grand-père et j’ai dit : « Ô Grand-père ! Mettez votre main ici. » Il a mis sa main dessus et a ensuite dit : « Il a bien fait s’il a laissé tant d’argent derrière pour vous. » »

Asma (r.a.) raconte : « Je jure par Allah, Abou Bakr (r.a.) n’a rien laissé derrière, mais je voulais rassurer ce vieil homme par cette action. »

Hazrat Mirza Bashir Ahmad Sahib (r.a.) écrit : « Après avoir quitté la grotte d’Al-Thawr, le Saint Prophète (s.a.w.) monta sur un chameau qui, à la lumière de divers récits, était nommé Al-Qaswa, tandis qu’Abou Bakr (r.a.) et son serviteur, ‘Amir Ibn Fouhayrah, montèrent sur l’autre. Au moment du départ, le Saint Prophète (s.a.w.) jeta un dernier regard vers La Mecque et dit, la douleur au cœur : « Ô ville de La Mecque ! Tu m’es plus chère que tous les endroits du monde, mais ton peuple ne me laisse pas vivre ici. » Abou Bakr (r.a.) a dit en ces instants : « Ces gens ont chassé leur prophète. Certainement ils seront détruits. » »

Hazrat Mouslih Maw’oud (ra) déclare : « Après avoir attendu deux jours dans la grotte, selon le plan convenu, les montures ont été amenées près de la grotte durant la nuit et le Saint Prophète (s.a.w.) et ses compagnons se sont installés sur des chamelles rapides. Le Saint Prophète (s.a.w.) et le guide étaient montés sur l’une des chamelles. Selon certains récits les deux étaient montés sur la même monture tandis que selon d’autres, il y avait trois chamelles. En tout cas, Abou Bakr (r.a.) et son serviteur, ‘Amir Ibn Fouhayrah, étaient montés sur l’autre chamelle. Avant de se diriger vers Médine, le Saint Prophète (s.a.w.) s’est tourné vers La Mecque, la ville sainte qui fut son lieu de naissance, là où il a été nommé prophète et le lieu où ses ancêtres avaient vécu du temps d’Ismaël (as). Le Saint Prophète (s.a.w.) jeta un dernier regard et s’adressa à la ville avec une grande douleur : « Ô ville de La Mecque ! Tu m’es plus chère que tous les endroits du monde, mais ton peuple m’empêche de vivre ici. » En ces instants, Abou Bakr (r.a.) dit avec grand regret : « Ces gens ont chassé leur prophète. À présent ils seront certainement détruits. »

Selon un récit, lorsqu’ils atteignirent Juhfa, qui est situé à environ 132 kilomètres de La Mecque, le verset suivant fut révélé :

إِنَّ الَّذِي فَرَضَ عَلَيْكَ الْقُرْآَنَ لَرَادُّكَ إِلَى مَعَادٍ

« Très certainement, Celui Qui t’a rendu obligatoires les injonctions du Coran te ramènera sûrement à ton lieu de retour. » (28 : 86)

Ils ont continué le voyage toute la nuit et à l’approche de midi, ils se sont reposés à l’ombre d’un gros rocher. Abou Bakr (r.a.) a préparé un endroit pour que le Saint Prophète (s.a.w.) s’allonge et lui a ensuite demandé de se reposer. Le Saint Prophète (s.a.w.) s’est alors couché. Abou Bakr (r.a.) est ensuite parti pour voir si quelqu’un venait à leur poursuite. Pendant ce temps, un berger est venu vers eux à la recherche d’un peu d’ombre. Abou Bakr (r.a.) raconte : « Je lui ai demandé : « Mon garçon ! Qui est ton maître ? » Il a répondu qu’il était le serviteur d’un des membres des Qouraychites. Il a mentionné son nom que j’ai reconnu. Je lui ai alors demandé si ses chèvres avaient du lait auquel il a répondu par l’affirmative. Je lui ai alors demandé s’il pouvait nous traire du lait et il a accepté de le faire. Et donc, je lui ai demandé de nous traire du lait. Le jeune garçon saisit l’une des cuisses de sa chèvre et la plaça entre son jarret et sa cuisse. Je lui ai dit de bien nettoyer les mamelles d’abord, puis sous ma supervision, j’ai fait traire le lait dans le bol. Il a ajouté de l’eau pour refroidir le lait et je l’ai ensuite présenté au Saint Prophète (s.a.w.). Selon certains récits, quand Abou Bakr (r.a.) est venu présenter le lait au Saint Prophète (s.a.w.), celui-ci dormait encore.

Abou Bakr (r.a.) n’a pas jugé approprié de le déranger pendant qu’il se reposait et a donc attendu qu’il se réveille. Quand le Saint Prophète (s.a.w.) s’est réveillé, il a présenté le lait et a dit : « Ô Messager (s.a.w.) d’Allah ! S’il vous plaît, buvez ceci ! » Le Saint Prophète (s.a.w.) a tellement bu qu’Abou Bakr (r.a.) déclare qu’il était très content. Abou Bakr (r.a.) a déclaré : « Ô Messager (s.a.w.) d’Allah ! L’heure de notre départ est venue. Le Saint Prophète (s.a.w.) a dit : « Oui ! ». Selon une autre narration, le Saint Prophète (s.a.w.) a déclaré : « Nous devons continuer notre voyage. » A quoi Abou Bakr (r.a.) a répondu : « Oui, mon maître ! » Et après cela, ils ont continué leur voyage.

Voici l’incident lié à la poursuite de Souraqah Ibn Malik. Souraqah, qui était un guide exceptionnellement habile, a commencé le voyage vers Médine depuis les hameaux côtiers, qui était un itinéraire différent de la route traditionnelle vers Médine. La nouvelle d’une centaine de chameaux en récompense s’était répandue à La Mecque et dans les régions avoisinantes et tout le monde souhaitait obtenir cette énorme récompense. Souraqah Ibn Malik, qui devint plus tard un musulman, a raconté cet incident après avoir embrassé l’islam : « Des émissaires des Qouraychites vinrent nous proposer une prime pour la capture du Messager d’Allah (s.a.w.) et d’Abou Bakr. La récompense devait revenir à celui qui les tuerait ou les capturerait. Je me trouvais dans une assemblée de ma tribu, les Bani Moudlidj, quand un homme vint vers nous. Il se tint debout tandis que nous étions assis. » Il a déclaré : « Souraqah ! Je viens d’apercevoir des silhouettes sur la côte » – ou il aurait dit, « J’ai vu une caravane composée de trois personnes » – « et je pense qu’il s’agit de Muhammad (s.a.w.) et ses compagnons. »

Souraqah Ibn Malik déclare : « J’ai compris qu’il s’agissait de Muhammad (s.a.w.) mais je voulais la récompense pour moi tout seul. J’ai donc rapidement pris le contrôle de la situation délicate et j’ai fait signe de l’œil à la personne apportant cette nouvelle de se taire et j’ai dit : « Non, cela ne peut pas être la caravane de Muhammad (s.a.w.). En fait les gens que tu évoques viennent de passer devant nous. Ils appartiennent à telle ou telle tribu et cherchent leurs chameaux perdus. » Pour ne pas éveiller de soupçons, je suis resté dans le rassemblement pendant quelque temps. Ensuite je me suis présenté à une de mes servantes et je lui ai dit : « Selle mon cheval rapide, emmène-le à l’arrière de la maison et attends-moi là-bas. » Souraqah est arrivé plus tard. Il déclare : « J’ai tiré un augure, qui s’est avéré être contre mon voyage. Or je ne m’en suis pas soucié et j’ai frappé le cheval avec mon pied et j’ai foncé à la poursuite de la caravane que je croyais être celle de Muhammad (s.a.w.). »

Souraqah dit : « Couvrant rapidement les distances, je me suis approché tout près de la caravane. J’étais encore à une petite distance quand quelque chose d’inhabituel s’est produit : mon cheval a heurté quelque chose et j’en suis tombé. Je me suis levé et j’ai de nouveau tiré un augure, qui s’est encore une fois avéré contre mes intentions. Mais je voulais ramener Muhammad (s.a.w.) et recevoir le prix de 100 chameaux. Je me suis levé et j’ai repris mon cheval ; j’étais si proche que non seulement j’ai pu reconnaître Muhammad (s.a.w.) et Abou Bakr (r.a.), mais j’ai également pu entendre Muhammad (s.a.w.) réciter quelque chose. Encore une fois, mon cheval a trébuché gravement et ses pattes se sont enfoncées dans le sol et je suis tombé. Je me suis repris et j’ai grondé le cheval : mais celui-ci n’a pas pu sortir ses pattes du sol. Enfin, lorsqu’il a pu se remettre debout, la poussière de ses deux pattes s’est répandue dans l’air comme un nuage de fumée. »

En d’autres termes, les pattes du cheval étaient si fermement enfoncées dans le sol que lorsqu’il les a sortis, il y a eu un nuage de poussière.

« J’ai de nouveau tiré un présage par un jet de flèches ; et encore une fois le résultat était contraire à mes souhaits. De cet endroit, j’ai lancé un appel à la réconciliation et j’ai dit : « Je ne vous causerai aucun tort. »

Sur ce, le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a dit à Abou Bakr (r.a.) : « Demande-lui ce qu’il veut. »

Souraqah a déclaré : « Je suis Souraqah et je souhaite vous parler. »

Ils se sont arrêtés et Souraqah leur a alors dit que les habitants de La Mecque avaient annoncé une récompense de 100 chameaux pour quiconque les capturerait morts ou vivants. Il a déclaré : « Je me suis mis à votre poursuite afin d’obtenir cette récompense, mais après avoir vu ce qui m’est arrivé, je suis convaincu que ma poursuite n’est pas appropriée. » Après cela, il a également offert quelques provisions au Saint Prophète (s.a.w.), mais celui-ci ne les a pas acceptées et a seulement déclaré qu’il ne devait dévoiler à personne la direction qu’ils empruntaient. Souraqah en a fait la promesse tout en déclarant : « Je suis sûr qu’un jour vous deviendrez un roi. Veuillez me donner un pacte garantissant ma sécurité afin que je sois traité avec respect lorsque je me présenterai à vous. » Selon un recit, Souraqah a demandé une déclaration écrite de paix et Abou Bakr (r.a.) l’a écrite sur instruction du Saint Prophète (s.a.w.) ; et selon une autre narration, c’est ‘Amir Ibn Fouhayrah qui l’a écrite. Par la suite, Souraqah a pris la déclaration écrite et est revenue.

Si Dieu le veut, je mentionnerai d’autres récits [à ce propos].

Demain débutera Incha Allah la nouvelle année. Qu’Allah le Tout-Puissant fasse que l’année à venir soit bénite à tous égards pour les membres de la Jama’at et pour l’ensemble de la communauté. Qu’Allah protège la Jama’at de toutes sortes de mal et anéantisse les complots ourdis par ses ennemis. Puissions-nous témoigner et voir de notre vivant l’accomplissement des promesses qu’Allah a faites au Messie Promis (a.s.). Qu’Allah nous permette d’en être témoins. Continuez à prier beaucoup et entrez dans la nouvelle année avec des prières. Faites un effort particulier pour observer la prière du Tahajjoud. Certaines mosquées organiseront également la prière de Tahajjoud en congrégation et celles qui ne l’ont pas fait doivent le faire. Si on ne peut la faire en congrégation, on devrait l’accomplir individuellement ou l’accomplir à la maison. Accomplissez la prière de Tahajjoud et priez [abondamment]. Le Tahajjoud doit déjà être une habitude régulière, mais sinon, après l’avoir accompli demain ou ce soir, essayez d’en faire une habitude permanente dans votre vie. Qu’Allah accorde à chacun la capacité de le faire. En sus du Daroud (prière pour le Prophète) et de l’Istighfar (la prière pour le pardon), récitez aussi autant que possible les prières suivantes :

رَبَّنَا لَا تُزِغْ قُلُوبَنَا بَعْدَ إِذْ هَدَيْتَنَا وَهَبْ لَنَا مِنْ لَدُنْكَ رَحْمَةً إِنَّكَ أَنْتَ الْوَهَّاب

« Notre Seigneur ne laisse pas nos cœurs se pervertir après que Tu nous aies guidés, et accorde-nous Ta miséricorde ; en vérité, Tu es le plus Grand des Pourvoyeurs. »

Récitez également la prière suivante :

رَبَّنَا اغْفِرْ لَنَا ذُنُوبَنَا وَإِسْرَافَنَا فِي أَمْرِنَا وَثَبِّتْ أَقْدَامَنَا وَانْصُرْنَا عَلَى الْقَوْمِ الْكَافِرِينَ

« Notre Seigneur, pardonne-nous nos erreurs et nos excès de conduite, affermis nos pas, et aide-nous contre le peuple mécréant. »

Qu’Allah permette à tous les ahmadis d’agir en ce sens.

Après les prières du vendredi, je dirigerai également les prières funéraires en absence [des dépouilles] des défunts. Je mentionnerai quelques détails à leur sujet. La première mention est celle de M. Malik Farooq Ahmad Khokhar, qui avait servi comme Amir de la Jama’at de Multan. Il est décédé le 18 décembre à l’âge de 80 ans. C’est à Allah que nous appartenons et c’est à Lui que nous retournerons. Son père était M. Malik Umar Ali Khokhar, qui était connu comme le Raïs de Multan, et sa mère était Mme Syedah Nousrat Jahan Bégum. Elle était connue sous le nom de Syedah Begum. Elle était la fille de Mir Muhammad Ishaq Sahib (r.a.).

Malik Umar Ali a accepté l’Ahmadiyya et a eu l’opportunité de faire la Bai’at durant sa jeunesse en se rendant à Qadian à l’époque de Khalifatul Masih II (r.a.). M. Malik Umar Ali est décédé assez jeune, et à cette époque, M. Malik Farooq Ahmad, [le défunt], n’avait que 22 ans ; il était dans sa jeunesse. Outre ses terres à Karachi, M. Malik Umar Ali y possédait quelques entreprises. Malik Farooq Ahmad a été capable de gérer tout cela de manière excellente et a pris soin de sa mère, de sa belle-mère et de ses frères et sœurs. Pendant une longue période, M. Malik Farooq Ahmad Khokhar a servi de Qa’id Majlis Khouddam-ul-Ahmadiyya de Multan, et par la suite, en tant que Qa’id local de Multan. De 1980 à 1985, il a eu l’opportunité de servir comme Émir de Multan, et au cours de cette nomination, il a également servi comme Émir dans la ville de Multan. Il s’est marié en 1968 à Mme Dardanah, la fille de Mirza Aziz Ahmad Sahib. Leur Nikah a été annoncé par Khalifatoul Masih III (r.a.). Allah les a bénis avec un fils et cinq filles.

Sa femme déclare qu’il était une personne très aimante et attentionnée. Il prêtait attention aux petites choses, accomplissait régulièrement le Tahajjoud et me réveillait également pour le Tahajjoud tous les jours. Même le jour de son décès, il a offert des prières Nawafil et s’est ensuite couché. Il essayait toujours de rester dans un état de Woudou (d’ablutions). Elle ajoute qu’alors qu’il n’était pas encore nommé émir, chaque fois qu’un ahmadi rencontrait un problème – ou même après l’appel téléphonique d’un ahmadi – il était prêt à offrir ses services. Lorsqu’il est devenu émir, il m’a dit que je devais toujours préparer de la nourriture et du thé car des invités pouvaient arriver à tout moment. » Elle ajoute : « Tant que je m’en souviens, nous avions toujours eu des invités à la maison ou quelqu’un qui logeait toujours chez nous. Il logeait également des missionnaires à la maison. Notre maison était devenue en somme le bureau. Il était très généreux et aimant. Tous nos parents non ahmadis – toute la famille Khokhar – le respectaient et l’aimaient profondément. Il a toujours honoré ses relations avec eux tous. Par la grâce d’Allah le Tout-Puissant, il récitait le Saint Coran d’une manière excellente. » Elle ajoute : « Quand je récitais le Saint Coran, il me corrigeait sans regarder le texte. »

Son fils Talha relate : « Il prenait grand soin de ses deux mères et ne faisait jamais de différence entre elles. Il a marié tous ses frères et sœurs. Sa maison était toujours ouverte à tout le monde, tout comme son cœur l’était, en particulier pour les Wâqifîn. Il avait préparé une maison à Khair Agli Mari, et il avait l’habitude de dire qu’il l’avait construite spécialement pour la Jama’at. Il ne l’a jamais refusé à quiconque : tout ceux qui le souhaitaient pouvaient y loger. Lors des épreuves qui ont suivi la loi de 1984, par la grâce de Dieu, il a continué à encourager ses compagnons de Multan et de la ville grâce à sa personnalité courageuse. Il ne leur a jamais permis de s’affaiblir ou de flancher. Par la grâce d’Allah, il faisait partie du cortège lors de la migration de Khalifatoul Masih IV (rh). À une occasion, il avait même dirigé ce cortège et les avaient guidés vers la bonne route. »

Son fils ajoute : « Durant l’émirat de notre père, notre maison était plus un bureau qu’une maison et il y avait toujours une atmosphère animée. Il avait délégué la gestion de ses terres à son jeune frère et avait consacré tout son temps au service de la foi. Tout le monde venait le voir sans aucune formalité. Il avait un caractère très informel. Il aidait également financièrement ses proches non ahmadis. » Il ajoute : « Certains de nos proches qui ont assisté aux funérailles pleuraient en disant qu’ils étaient maintenant sans soutien car il s’occupait d’eux. Il a inculqué l’habitude de prier en nous, en particulier la prière du Fajr. »

Faiza, sa fille cadette, ajoute : « La confiance inébranlable de notre père en Allah était exemplaire pour nous. Il a enduré des moments difficiles et toutes sortes de circonstances ; il était orphelin durant sa jeunesse. Il a connu des périodes de difficultés et de facilité, mais j’ai constaté depuis mon enfance que mon père déclarait très ouvertement sa confiance en Allah et disait souvent que tout son travail était accompli par Allah. »

Elle ajoute : « Mon père avait un amour infini pour le Califat. Chaque fois qu’il en parlait, il était en larmes. Il subit de grandes épreuves et les endura avec beaucoup de patience et de prières. »

Malik Tariq Ali Khokhar, son demi-frère cadet de sa deuxième mère, déclare : « Mon père est décédé quand j’avais neuf ans et Malik Farooq, mon frère aîné avait 22 ans. Cependant, il a pris soin de nous comme un père et tout au long de ma vie, il ne m’a jamais laissé ressentir l’absence de mon père. Il avait une influence particulière sur ses proches non ahmadis et il prenait grand soin d’eux. Il soutenait également de nombreuses familles ahmadies ; et après avoir parrainé l’éducation de nombreux enfants, il les a également aidés à trouver un emploi. Il ajoute : « Mon frère prêtait de l’argent à toute personne dans le besoin, et ne réclamait jamais la somme. Il prêtait toujours avec l’intention qu’il s’agissait d’un Qarz-e-Hasanah (prêt que le débiteur pouvait rembourser à sa guise).

De nombreux convertis ont déclaré qu’après qu’ils aient rejoint la communauté, Malik Farooq Ahmad Khokhar a pris soin d’eux comme ses proches, et a également veillé à leurs besoins.

Il était âgé de 80 ans, mais depuis ces deux dernières années il s’inquiétant du paiement du reste de la somme de la Hissah Jaidad. Il en avait réglé la majorité ; et il en reste un certain montant. Qu’Allah permette à ses enfants de régler la somme restante.

Sa sœur Tahira, issue de la deuxième mère, écrit : « Mon frère s’est toujours comporté avec moi tel un père attentionné. Sa plus grande qualité était qu’il n’avait jamais fait de distinction entre les liens de parenté biologiques et les non-biologiques. Il avait le même comportement avec tous les frères et sœurs et traitait ses deux mères de la même manière. Il ne nous a jamais laissés ressentir que nous n’avions pas la même mère. »

Elle ajoute : « Il était tel un père pour moi. Il était comme n’importe quel père qui soutient silencieusement sa fille en période d’adversité et de joie. »

Namood-e-Sehar, la fille [du défunt] dit : « Certaines qualités étaient très présentes chez mon père et je m’en souviens constamment, notamment son sens de l’hospitalité et sa relation d’amour avec les gens. »

Elle ajoute : « Son niveau d’hospitalité était tel que lorsqu’un repas était préparé pour les membres de la famille, et que des invités se présentaient, la nourriture était servie à ces derniers et les membres du foyer devaient cuire des œufs et en manger. »

Elle ajoute : « On commet beaucoup d’erreurs au cours de sa vie : il y a des hauts et des bas, et par ailleurs, le défunt a dû endurer des épreuves, mais il n’a jamais énoncé quelque parole au sujet du Califat qui nous donnerait l’impression que la décision du Calife était injuste. Il prenait un soin particulier pour s’assurer que notre foyer écoutait le sermon du vendredi et restait attaché à la Jama’at. »

Qu’Allah lui accorde Son pardon et Sa miséricorde et qu’Il accorde patience et courage à ses enfants et leur permette d’exceller dans la piété.

Le prochain défunt se nomme Rahmatullah : il était originaire de l’Indonésie. Il est décédé à l’âge de 66 ans. C’est à Allah que nous appartenons et c’est à Lui que nous retournerons. Il est né en Java oriental. En 1980, il s’est joint à la communauté en faisant la Bai’at par l’intermédiaire de l’ancien Ra’is-ut-Tabligh, le Respecté Souyouti Aziz Ahmad. En 1993, il s’est joint au système d’Al-Wassiyat. Il a eu l’opportunité de servir la communauté de Karang Taka jusqu’à son décès. Il laisse dans le deuil son épouse, trois enfants et six petits-enfants. Son épouse a écrit que le défunt avait fait un rêve dans lequel il s’est vu au milieu d’une foule dans une rangée. Dans le rêve, il a demandé à quelqu’un dans quelle rangée il devrait se tenir. Une personne a désigné une rangée dans laquelle se trouvait une grande personnalité que le défunt n’avait pas reconnue. Peu après, il avait appris que la personnalité qu’il avait vue en rêve était le Messie Promis (a.s.). Par ce faire, le défunt était convaincu de la véracité de la Jama’at et il avait fait la Bai’at. »

Sa fille a écrit : « Après la Bai’at, en plus de servir la Jama’at locale, mon père servait également au sein du Majlis Ansaroullah. La communauté était prise pour cible par les opposants, qui proféraient des menaces. Le défunt défendait la Jama’at avec grand courage. Il était très généreux. Dès qu’une personne venait lui demander de l’aide ou un emprunt il l’aidait toujours. »

Sa troisième fille a écrit : « Il avait un grand amour pour le Califat et il faisait preuve d’une grande obéissance. »

Abdul Basit, l’Emir de l’Indonésie, écrit : « Il avait un grand amour pour le Califat ainsi que pour la communauté. » Il ajoute : « Dans l’une des villes de Java Oriental, les opposants avaient attaqué à plusieurs reprises la mosquée de notre communauté et avaient demandé au gouvernement local d’interdire les activités de la communauté. À l’époque, Rahmatullah avait confronté les opposants et le gouvernement local avec beaucoup de courage, et il répondait à leurs objections. Grâce aux efforts du défunt, la communauté est toujours établie là-bas, et n’est sujette à aucune interdiction. »

Qu’Allah fasse preuve de pardon et de miséricorde à son égard et qu’Il permette également à ses enfants de perpétuer ses actions pieuses.

La prochaine mention sera celle d’Alhaj Abdul Hameed Tak originaire de Yaripora au Cachemire. Il est décédé le 24 décembre à l’âge de 94 ans. C’est à Allah que nous appartenons et c’est à Lui que nous retournerons. Par la grâce d’Allah, il faisait partie du système d’Al-Wassiyat. Il était le fils de Muhammad Akram Tak de Yaripora, qui faisait partie des premiers ahmadis de cette région. Le défunt était une personne très pieuse, au tempérament doux, sociable, apprécié de tous, sérieux : il parlait peu et était doué de sagesse. Il a eu l’opportunité de servir la communauté pendant une longue période. Il a servi en tant qu’Emir de la province Jammu-et-Cachemire, Emir de district et Nazim Ansaroullah. Il a servi à des postes locaux dans les Jama’ats locales. Pendant de nombreuses années il était membre honorifique de l’Anjuman Tahrik-e-Jadid de l’Inde. En 1987, sous son mandat d’Emir provincial, cinq écoles de la communauté ont été construites dans la vallée du Cachemire. Il a également beaucoup œuvré pour la construction de nombreuses mosquées et missions. En outre, il travaillait beaucoup en faveur de l’éducation des jeunes, et a toujours été à l’avant-garde de ce travail. Il était très respecté à Yaripoura ses services sociaux.

Qu’Allah fasse preuve de pardon et de miséricorde à son égard. Qu’Il permette à ses descendants de marcher sur la voie de la piété et leur permette de servir [la communauté].


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