Ramadan, le jeûne en Islam Sermons 2016

Le Ramadan : règles et injonctions à respecter

Dans son sermon du 03 juin 2016, Sa Sainteté le Calife a répondu à de nombreuses interrogations au sujet du jeûne du Ramadan, un des piliers fondamentaux de l’Islam.

Sermon du vendredi 03 juin 2016, prononcé par Sa Sainteté le Calife, Hadrat Mirza Masroor Ahmad, à la mosquée Baitul Futuh à Londres. Après le Ta’awudh, le Tashahoud et la Sourate Al-Fatiha, Sa Sainteté le Calife a déclaré :

Insha Allah, d’ici quelques jours débutera le mois du Ramadan. Les journées seront longues dans ces régions où règne l’été et le jeûne y sera très difficile. Cependant, le jeûne du Ramadan est obligatoire à tout adulte jouissant d’une bonne santé. Certes, Dieu a accordé certaines facilités en des conditions spécifiques. Des exceptions s’appliquent aux travailleurs manuels dans les pays où règne l’été : ils ont certaines facilités au cas où ils n’arrivent pas à jeûner. Dans certains pays la journée dure entre 22 et 23 heures. D’ailleurs il ne fait presque pas nuit car le ciel est toujours éclairé. On doit tout faire à la va-vite : les djama’at de ces pays ont reçu l’instruction de fixer l’heure de leur repas de l’aube et le moment où ils vont rompre leur jeûne en se basant sur le fuseau horaire des pays avoisinants et de jeûner pour environs 18 à 19 heures. Sans prendre ces mesures, on n’aura pas le temps de rompre son jeûne ou de commencer à jeûner dans ces pays. L’on ne pourra pas non plus accomplir la prière Tahajjud ou fixer l’heure de la Salat d’Isha ou de Fajr. Les djama’ats de ces régions prennent en tout cas des mesures appropriées à cet égard.

Le jeûne est un des piliers fondamentaux de l’Islam : il faut jeûner durant ces jours. On soulève de petites questions concernant le mois du jeûne à l’instar de l’heure du souhour (le repas de l’aube), de l’iftar, à propos du malade et du voyageur. Par la grâce d’Allah, des centaines de milliers de personnes se joignent à la djama’at [tous les ans] : il s’y trouve ceux qui appartenaient naguère à différentes obédiences de l’Islam ainsi que des non musulmans. Les points sur la jurisprudence diffèrent parmi les musulmans. Quand ces derniers se joignent à l’Ahmadiyya, ces opinions les accompagnent et occasionnent un certain désarroi chez eux. Ils souhaitent des explications, des commentaires et posent certaines questions.

De même, ceux qui étaient naguère des non musulmans ignorent certains faits. Ils doivent tout apprendre à zéro. D’où la nécessité de connaître les préceptes fondamentaux de l’Islam.

Dieu a envoyé le Messie Promis (a.s.) à notre époque en tant que Hakm et Adl. En se basant sur les préceptes de l’Islam, le Messie Promis (a.s.) devait rendre un verdict sur chaque aspect de la religion : le constat est là, il nous a présenté des solutions à chaque problème.

Ainsi, tournons-nous vers le Messie Promis (a.s.) pour trouver des réponses à nos questions et pour accroître notre connaissance.

Je présente ici-bas les réponses du Messie Promis (a.s.) ou son point de vue, ses injonctions et ses décrets [à propos du Ramadan]. Il nous offre la réponse aux questions de jurisprudence eu égard aux préceptes de la Sharia. Sachez que la Taqwa est la base de toute œuvre accomplie en Islam : c’est la Taqwa que l’on doit garder en tête quand on jeûne. Le Messie Promis (a.s.) dit : « Complétez les jours de jeûne en toute sincérité pour la cause de Dieu. »

D’aucuns, dont des enfants d’ailleurs, posent la question suivante sur le Ramadan : « Pourquoi commençons-nous à jeûner ou célébrons-nous la Aïd à des jours différents des autres musulmans ? » Aucun principe ne stipule que nous devons obligatoirement commencer à jeûner un jour différent ou de célébrer la Aïd un jour différent. D’ailleurs, nous ne faisons pas exprès de différer avec les autres musulmans à ce propos.

Pendant plusieurs années nous avons commencé à jeûner ou célébrer la Aïd le même jour que les autres musulmans. Au Pakistan et dans les pays musulmans, des comités sur l’observation de la lune institués par l’État annoncent quand la lune est visible et s’il y a des témoins à cet égard. Les ahmadis [de ces pays] commencent à jeûner le jour annoncé et célèbrent la Aïd le jour annoncé par ledit comité.

En Occident, l’État n’a pas institué pareil comité et d’ailleurs il n’y pas d’annonce à cet effet : nous commençons à jeûner quand nous savons quand la lune sera visible et il en est de même de la Aïd. Si notre estimation se révèle inexacte et que la lune était visible la veille, nous commençons à jeûner après avoir pris le témoignage de croyants adultes doués de discernement qui ont vu la lune. Il n’est point nécessaire de commencer à jeûner le jour prédit par le calendrier publié [par la communauté]. Cependant, la lune doit être visible à l’œil nu. Il serait aussi tout à fait erroné d’annoncer que nous commencerons certainement à jeûner ou nous célébrerons la Aïd le jour annoncé par les non-ahmadis sans avoir observé la [nouvelle] lune.

Le Messie Promis (a.s.) a évoqué cette question dans son ouvrage Surma Chasm Arya. Il n’a pas rejeté les calculs ou les prévisions. Cela relève de la science : il a, cependant, accordé prééminence à l’observation de la lune.

Il déclare à cet effet : « Afin de faciliter le respect des préceptes de la religion, Dieu a expliqué à l’humanité la voie la plus claire. Il n’a point imposé à l’homme des complications sans raison aucune. À titre d’exemple, il ne stipule guère qu’il ne faut pas tenter de voir la lune à l’œil nu ou de ne pas faire confiance à la visibilité sans avoir consulté les règles compliquées de l’astronomie pour savoir si le mois durera 29 ou 30 jours. Imposer les règles de l’astronomie, causera des difficultés inutiles au commun des mortels. »

Le Messie Promis (a.s.) ajoute : « Ces calculs peuvent aussi comporter des erreurs. C’est là un principe tout simple : la masse ne doit pas se fier aux astronomes et doit tenter de connaître quand la lune sera visible. Il faut tout simplement savoir que le mois lunaire ne doit pas dépasser trente jours. »

Il est essentiel de voir la lune. Si on ne la voit pas malgré ses efforts, on pourra se fier aux calculs tout en sachant que le mois précédent ne doit pas dépasser trente jours.

« La logique dit que l’observation a prééminence sur les calculs de l’astronomie et sur les prévisions. Quand les gens doués d’intelligence parmi les Européens ont su que l’observation physique était plus fiable ils ont inventé des télescopes et des microscopes afin de renforcer leur vision. »

Comme je l’ai dit il peut y avoir des erreurs dans les calculs. Si c’est le cas et que la lune était visible la veille cela voudrait dire que l’on a perdu un jeûne. Que faire en de telle situation ?

On a posé une question à ce sujet au Messie Promis (a.s.). Un ami de Sialkot a relaté : « Nous n’avons pas vu la lune dans la nuit du mardi mais dans celle du mercredi, quoique le Ramadan avait débuté le mercredi dans la région. Nous avons commencé à jeûner le jeudi quand nous aurions dû commencer le mercredi. Que devons nous faire ?

Le Messie Promis (a.s.) a répondu : « Remplacez le jeûne manqué après le Ramadan. »

Il est aussi question du repas de l’aube, un repas nécessaire selon le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). En effet il dit dans un hadith : « Prenez le repas d’avant l’aube car il s’y trouve des bénédictions. »

Le Messie Promis (a.s.) respectait cette injonction, conseillant les membres de sa djama’at que le Souhour est essentiel. Il faisait de grands préparatifs à cet égard pour ses invités.

Hazrat Sahibzada Mirza Bashir Ahmad Saheb relate : « Munshi Zaffar de Kapourthala m’a raconté ceci : « J’ai résidé dans la chambre annexée à la mosquée Moubarak à Qadian. J’étais en train de consommer mon repas d’avant l’aube quand le Messie Promis (a.s.) est entré. Il m’a dit : « Contentez-vous seulement des lentilles et du pain ? »

Il a fait mander les responsables de la cuisine et leur a demandé : « Est-ce là un repas digne de nos invités pour le souhour ? Tous ces invités ne sont pas en voyage : ils jeûnent. Demandez à chacun ce qu’ils ont l’habitude de manger et ce qu’ils souhaitent prendre. Et préparez des repas conformes à leur souhait. »

« Les responsables m’ont apporté un repas alors que j’avais déjà mangé et d’ailleurs l’appel à la prière avait été déjà lancé, raconte Munshi Zaffar Ahmad Saheb. Le Messie Promis (a.s.) m’a dit : « N’ayez crainte et mangez à l’aise. L’appel à la prière a été lancé en avance. »

Hazrat Mirza Bashir Ahmad Saheb a rapporté un récit à propos de la prière Tahajjud en compagnie du Messie Promis (a.s.) ainsi que le repas d’avant l’aube. Dr Mir Mohammad Ismael Saheb m’a raconté : « J’ai passé tout le mois du Ramadan à Qadian en 1895. J’ai accompli la prière Tahajjud (Taravih) derrière le Messie Promis (a.s.) au cours du mois béni. Il avait pour habitude d’accomplir la prière Witar durant la première partie de la nuit et il faisait huit raka’at par pair durant la dernière partie de la nuit. Dans la première raka’at il récitait tout le temps l’Ayat Ul Kursi (2 : 256) et la sourate Al-Ikhlas dans la deuxième. Au cours des génuflexions et de ses prosternations il suppliait d’une voix audible en ces termes : « Ya Hayo Ya Qayyum Bi Rahmatika Astaghith ». Il consommait son repas de l’aube après avoir accompli la prière Tahajjud. Parfois il prenait son temps tant et si bien que le muezzin lançait l’appel à la prière. Des fois il continuait à manger jusqu’à la fin de l’adhan.

Mian Bashir Ahmad Saheb explique : « Il est permis de manger jusqu’à ce que l’aube commence à poindre à l’horizon. Cela n’a aucune relation avec l’appel à la prière, qui dépend aussi du lever du jour. Des fois, par mégarde ou par négligence, l’on peut lancer l’appel à la prière du matin avant l’heure. C’est pour cette raison qu’en pareilles occasions le Messie Promis (a.s.) ne se souciait pas de l’appel à la prière : il continuait à manger jusqu’à ce que l’aube commence à poindre à l’horizon. D’ailleurs la Shariah ne stipule guère qu’il faut cesser de manger quand on sait, selon les calculs, à quelle heure l’aube se lèvera. Selon la Shariah il faudra cesser de manger quand, selon les gens, la première lueur du soleil levant commence à blanchir l’horizon. C’est ce qui ressort du verbe Tabayyun. Dans un hadith, le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a déclaré : « Ne cessez pas de manger quand Bilal lance l’appel à la prière. Vous pouvez continuer à manger jusqu’à l’appel à la prière de Ibn Maktoum, qui était aveugle. Tant que les gens ne disaient pas que l’aube s’est levée, il ne lançait pas l’appel à la prière.

L’année dernière j’ai dit à un ami qu’il prenait son repas de l’aube très tard. Il a remplacé ces jeûnes peut être en raison de mon verdict. S’il n’avait pas dépassé l’heure de l’aube, il n’y avait aucun mal et il pouvait continuer son jeûne durant la journée. Chacun peut se faire une estimation car ici on n’entend pas l’appel à la prière. L’essentiel est de savoir quand se lève l’aube : l’on peut continuer à manger jusqu’à ce que l’aube apparaisse.

Hazrat Sahibzada Mirza Bashir Ahmad Saheb nous présente l’exemple de l’hospitalité du Messie Promis (a.s.) à l’heure du repas de l’aube.

L’épouse du docteur Khalifa Rashid-ud-Dine avait écrit ceci à la Lajna Imaillah de Qadian : « En 1903, mon époux avait quatre jours de congé. Nous avons quitté Rurki pour nous rendre à Qadian. Le Messie Promis (a.s.) nous a demandés : « Vous n’avez pas jeûné durant le voyage j’espère ? » Nous avons répondu : « Non. » Il nous a logés dans la chambre rose. Mon époux a informé le Messie Promis (a.s.) que nous voulions jeûner et il a approuvé sa décision pour ensuite déclarer : « Mais vous êtes en voyage. » Le docteur a répondu : « Nous allons rester quelques jours, d’où notre souhait. » Le Messie Promis (a.s.) a commenté : « C’est bien. Je vous offrirais du paratha [un pain plat indien contenant de la graisse végétale] du Cachemire. » Nous nous sommes dits : « Dieu seul sait d’où viendront ces paratha du Cachemire. » À l’heure du Souhour quand nous avons terminé nos prières Tahajjud et Nawafil le Messie Promis (a.s.) en personne est entré dans la chambre rose qui se trouvait au rez-de-chaussée. Maulvi Abdul Karim quant à lui résidait au troisième étage. Sa première épouse, Karim Bibi, qu’on appelait aussi la maulviyani était originaire du Cachemire et préparait du bon paratha. Elle nous les préparait des tout chaud d’en haut et le Messie Promis (a.s.) nous en apportait en personne et disait : « Mangez-en à satiété. » Mon époux et moi nous étions tout deux embarrassés. Or la gentillesse du Messie Promis (a.s.) à notre égard emplissait nos cœurs de joie. On a lancé l’appel à la prière et le Messie Promis (a.s.) nous a dit : « Mangez-en encore. Il y a encore du temps. Allah déclare dans le Saint Coran :

كُلُوا وَاشْرَبُوا حَتَّى يَتَبَيَّنَ لَكُمُ الْخَيْطُ الْأَبْيَضُ مِنَ الْخَيْطِ الْأَسْوَدِ مِنَ الْفَجْرِ

« Mangez et buvez jusqu’à ce que le fil blanc vous devienne distinct du fil noir de l’aube. » (Saint Coran, chapitre 2, verset 188)

Les gens ne mettent pas en application cette injonction du Coran. Mangez il y a encore du temps. Le muezzin a lancé l’appel à la prière en avance. »

L’épouse du médecin rapporte : « Le Messie Promis (a.s.) était debout pendant que nous mangions. Il faisait des va-et-vient. Je lui ai dit : « Veuillez vous asseoir. Je prendrais le pain de la domestique ou mon épouse le fera. Or, le Messie Promis (a.s.) a refusé et il n’a cessé de nous servir. Il y avait aussi de la sauce, du lait et du vermicelle. »

On peut manger des bons repas mais il faut faire preuve de modération. Tout en jeûnant il faut être conscient [de l’importance] du jeûne. Le deuxième Calife cite ici le Messie Promis (a.s.) qui a déclaré : « Allah déclare :

يُرِيدُ اللَّهُ بِكُمُ الْيُسْرَ وَلَا يُرِيدُ بِكُمُ الْعُسْرَ

Nous ne vous imposerons pas des difficultés après que vous avez cru. Nous vous avons prescrit le jeûne afin de vous débarrasser de vos difficultés. Ceci fait du croyant un véritable croyant. N’oubliez pas ce point : Dieu souhaite pour nous la facilité et non la difficulté. S’affamer durant le jeûne ou consentir à des sacrifices durant la journée ne peuvent causer du tort à l’homme : il ne s’y trouve que ses avantages. Celui qui croit que l’on s’affame durant le Ramadan nie la déclaration du Coran. Car Allah affirme : vous étiez affamés et nous vous avons prescrit le Ramadan afin que vous puissiez manger. Toute nourriture est celle offerte par Allah : la vie en dépend. Toute autre nourriture ne mérite pas ce titre, c’est de la pierre qui cause la destruction. Le croyant doit se demander à qui est consacrée la bouchée de nourriture qu’il avale. Si elle est dédiée à Dieu, elle méritera le titre de nourriture, si elle est pour sa personne elle ne le méritera pas.

Suite à l’injonction de Dieu, si l’on consomme un repas succulent pour le Souhour, celui-ci sera consacré à Dieu. Il s’y trouvera des bénédictions tout comme l’avait affirmé le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Si l’on va s’empiffrer de bons mets ce repas sera consacré à son nafs (ego).

Hazrat Mousleh Maw’oud (r.a.) nous explique que le vêtement que l’on porte pour la cause de Dieu mérite le titre de vêtement. L’on se dénudera si l’on porte ce vêtement pour plaire à son Nafs. Voyez cette belle explication : tant que vous n’endurerez pas des difficultés pour la cause de Dieu vous n’aurez aucun avantage. Ceci désavoue le concept de ceux qui, selon le Messie Promis (a.s.), font du Ramadan, un moyen pour s’engraisser. D’aucuns prennent du poids au cours du mois béni, au lieu d’en perdre. Le Messie Promis (a.s.) disait : « Le Ramadan est pour certain comme du bon fourrage de blé et d’orge pour le cheval. Durant ces jours, ces gens-là consomment à foison du beurre clarifié, des sucreries, du poulet. Ils sortent du Ramadan comme des chevaux engraissés. Pareille pratique réduit les bénédictions du Ramadan. On nous enjoint de prendre le repas du matin, car il s’y trouve des bénédictions ainsi que l’Iftar. Or, si l’objectif est de manger, les bénédictions seront réduites. La modération est fort essentielle. Il faut manger bien mais avec retenue.

Il est interdit de jeûner quand on est en voyage ou malade. Hazrat Mousley Maw’oud (r.a.) rapporte : « Mirza Yacoub Beg, qui est à présent un des leaders des Lahoris, est arrivé un jour à Qadian à l’heure de la prière d’Asr. Le Messie Promis (a.s.) a insisté pour qu’il rompe son jeûne, affirmant qu’il est interdit de jeûner quand on est en voyage.

Il a déclaré à cet effet : « Selon mon école de pensée, il faut profiter des permissions accordées [par la religion]. La religion n’est point chose difficile mais facile. Selon moi, il est tout à fait incorrect de dire que le voyageur ou le malade doit jeûner s’il a la possibilité de le faire. Le premier Calife disait que selon Mohiyyud-dine Ibn Arabi il est interdit de jeûner quand on est malade ou en voyage. Selon lui il faut remplacer ces jeûnes que l’on a observés dans ces conditions. En entendant cela, le Messie Promis (a.s.) a déclaré : « Telle est aussi ma croyance à moi. »

Hazrat Mousley Maw’oud (r.a.) a déclaré : « Selon une fatwa du Messie Promis (a.s.) le malade ou le voyageur qui jeûne sera coupable de désobéissance. Selon la personne qui a posé cette question, une annonce a été publiée dans le journal Al-Fazl au nom du deuxième Calife, permettant à tout ahmadi venant à la Jalsa de pouvoir jeûner.

La Jalsa était tombée cette année-là durant le Ramadan et d’aucuns ont jeûné. Or, Hazrat Mousley Maw’oud (r.a.) avait aussi annoncé que ceux qui ne jeûneront pas pourront remplacer leurs jeûnes manqués ultérieurement.

Le deuxième Calife répond : « De prime abord, aucune fatwa de ma part n’a été publiée dans le journal Al-Fazl. Certes j’ai rapporté une fatwa du Messie Promis (a.s.), qui a d’ailleurs été publiée. Durant les premiers jours de mon Califat j’interdisais aux gens de jeûner durant leur voyage, car j’avais constaté de visu que le Messie Promis (a.s.) ne permettait pas aux voyageurs de jeûner. Un jour Mirza Yacoub Beg est venu à Qadian durant le Ramadan et il jeûnait ce jour-là. C’était à l’heure de la prière d’Asr et le Messie Promis (a.s.) lui a demandé de rompre son jeûne, en lui disant qu’il était interdit de le faire en pareille occasion. S’en est suivi un long débat à ce sujet. Et le premier Calife avait cité Ibn Arabi à cet égard afin de dissiper tout malentendu.

Suite à ce récit, j’ai cessé de jeûner quand j’étais en voyage, relate Hazrat Mousley Maw’oud (r.a.). Maulvi Abdullah Sanori a séjourné à Qadian durant le Ramadan. Il m’a dit : « J’ai entendu que vous interdisez à ceux qui viennent de l’extérieur de jeûner. Selon moi quelqu’un qui séjourna à Qadian demanda au Messie Promis (a.s.) s’il pouvait jeûner ou pas lors de son séjour. »

D’après les récits précédents, comme on le sait, les visiteurs qui séjournaient à Qadian jeûnaient.

Le Messie Promis (a.s.) répondit au visiteur : « Oui vous pouvez jeûner car Qadian est une deuxième patrie pour les ahmadis. »

Hazrat Mousley Maw’oud (r.a.) déclare : « Certes Maulvi Abdullah était proche du Messie Promis (a.s), cependant je n’ai pas accepté son unique récit. J’ai pris le témoignage d’autres personnes et j’ai su que le Messie Promis (a.s.) permettait à ceux qui séjournaient à Qadian de jeûner, quoiqu’il le leur interdisait lors de leur voyage à allée comme au retour. C’est pour cette raison que j’ai dû changer d’opinion. Le Ramadan allait tomber durant les jours de la Jalsa et on s’est demandé si les visiteurs devaient jeûner ou pas. Quelqu’un m’informa que lorsque ce fut le cas à l’époque du Messie Promis (a.s.), il avait offert, en personne, le repas du matin aux invités. Quand j’ai permis aux visiteurs de jeûner ce fut en accord à la fatwa du Messie Promis (a.s.). Les oulémas dans le temps disaient qu’il était permis de jeûner pendant le voyage. D’ailleurs, les oulémas non-ahmadis ne qualifient pas les voyages d’aujourd’hui comme tel. Or le Messie Promis (a.s.) nous a interdit de jeûner durant le voyage. Nous ne pouvons accepter une fatwa du Messie Promis (a.s.) pour en rejeter une autre. Ce cas ressemblera à l’histoire du Pachtoune qui respectait à la lettre les règles de la jurisprudence. Il avait appris que des grands mouvements annulaient la Salat. Quand il a lu dans un hadith que le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) avait fait un mouvement lors de la Salat, il s’est dit : « Oh ! La Salat du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a été annulée, car selon l’ouvrage Qaduri les grands mouvements annulent la Salat. » Ainsi ce Pachtoune avait, quant à lui, émit un décret contre le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Celui qui avait décrété que l’on ne doit pas jeûner pendant le voyage avait aussi émis la fatwa que Qadian était pour les ahmadis une deuxième patrie et qu’il leur était permis de jeûner pendant leur séjour. »

Hazrat Sayyed Mohammad Sarwar Shah déclare à ce sujet : « Le Messie Promis (a.s.) disait que l’on peut jeûner si l’on réside à Qadian pendant plus de trois jours et que l’on ne sera pas obligé de remplacer ces jeûnes ultérieurement car Qadian est la deuxième patrie des ahmadis. Pour ce qui est des autres endroits, on pourra y jeûner si l’on y passe [au minimum] trois jours. Le voyageur et le malade, quant à eux, ne doivent pas jeûner. Un certain Sheikh Mohammad Chattu, accompagné d’autres personnes, a visité le Messie Promis (a.s.) de Lahore. Le Messie Promis (a.s.) est sorti pour l’accueillir en accord à ses nobles qualités : il voulait par la même occasion faire sa marche et rencontrer les autres membres de la djama’at. Une multitude de personnes s’étaient réunies dans la mosquée Moubarak pour voir le Messie Promis (a.s.) et les Khuddam ont couru dans sa direction.

Après avoir salué Sheikh Mohammad Chattu, le Messie Promis (a.s.) lui a demandé si son voyage s’était bien passé. « Oui très bien. », a répondu l’autre.

S’adressant à Hakim Mohammad Hussain, le Messie Promis (a.s.) a dit : « Faite en sorte qu’ils ne manquent de rien pour leur repas et leur logement. Informez-moi si vous avez besoin de quelque chose. Demandez à Mian Najm Ud Din de préparer des repas appropriés et selon le choix de nos visiteurs. »

Hakim Saheb a répondu : « Oui, Insha Allah, ils ne manqueront de rien. » Le Messie Promis (a.s.) a demandé ensuite aux voyageurs s’ils n’étaient pas en train de jeûner. L’invité non-ahmadi a répondu qu’il le faisait. Le Messie Promis (a.s.) a commenté : « Selon la plupart de grands savants, le voyageur ou le malade qui jeûne commet un péché, car le but est de plaire à Allah et non pas de se plaire soi-même. Le plaisir d’Allah se trouve dans l’obéissance. Il faut tout simplement l’obéir et point tenter de faire des interprétations à cet égard. D’ailleurs Allah enjoint ceci à cet effet : « Celui qui est en voyage ou malade doit jeûner un nombre de jours ultérieurement. Le type du voyage ou de la maladie n’a pas été défini. Quant à moi je ne jeûne pas quand je suis en voyage ou quand je suis malade. D’ailleurs aujourd’hui je suis souffrant et je ne jeûne pas. Je me rétablis en marchant, c’est pour cette raison que je suis sorti. » Le Messie Promis (a.s.) a demandé à l’invité s’il voulait faire une marche avec lui. Mais Baba Chattu s’en est excusé et a commenté : « Certes l’injonction divine est là. Cependant, pourquoi ne pas jeûner si le voyage n’est point difficile ? » Le Messie Promis (a.s.) a répondu : « C’est là votre opinion. Le Saint Coran quant à lui n’évoque point le fait que le voyage soit difficile ou non. Vous êtes vieux. Il ne faut point avoir confiance en la vie. L’on doit marcher sur la voie du plaisir divin et celle qui mène à la Sirat Ul Mustaquim. »

Baba Chattu a répondu : « Je suis venu afin de profiter de votre personne. Si cette voie est celle de la vérité, [je préfère la suivre] de peur que je ne meure dans la négligence. »

Le Messie Promis (a.s.) a commenté : « C’est là une parole sensée. Je vais faire une marche. Reposez-vous. »

On évoqua la question du malade et du voyageur qui jeûne lors d’une rencontre avec le Messie Promis (a.s.). Mauvli Nouroudine a cité Ibn ‘Arabi, qui disait que si le malade et le voyageur jeûne pendant le Ramadan, il doit jeûner ultérieurement après le Ramadan, quand le malade recouvra sa santé [et quand le voyageur sera chez lui] car Allah déclare :

فَمَنْ كَانَ مِنْكُمْ مَرِيضًا أَوْ عَلَى سَفَرٍ فَعِدَّةٌ مِنْ أَيَّامٍ أُخَرَ

Dieu nous ordonne clairement de les rattraper plus tard.

Celui qui jeûne pendant le mois du Ramadan alors qu’il est en voyage ou est malade, désobéit clairement à l’ordre de Dieu. Dieu a catégoriquement déclaré que les voyageurs et les malades ne doivent pas jeûner. Ils n’ont qu’à jeûner lorsqu’ils se rétablissent ou lorsqu’ils terminent leur voyage. Il faut suivre les commandements divins l’on mérite le salut par la grâce de Dieu et non en le désobéissant. Dieu n’a pas précisé que la maladie doit être sévère ou non, et ni que le voyage doit être court ou long. C’est un ordre au sens général et l’on doit s’y conformer. Si les malades et les voyageurs jeûnent ils seront des transgresseurs.

Mirza Bashir Sahib écrit que Mian Rahmatullah Sahib, le fils de Abdullah Sanori Sahib, a rapporté qu’une fois le Messie Promis (as) a visité Ludhiana pendant le mois du Ramadan. Nous avions jeûné lors de notre voyage de Ghausghar jusqu’à Ludhiana. Le Messie Promis (as) a su que les ahmadis de Ghausghar sont en train de jeûner. Il a commenté : « Mian Abdullah, tout comme Dieu nous a prescrit le jeûne. Il nous a également ordonné de ne pas jeûner quand on est en voyage. Rompez tous vos jeûnes. »

Cet incident s’était déroulé de l’heure de la prière de Zuhr. Par conséquent, chacun des visiteurs a rompu son jeûne. Hazrat Mirza Bashir Ahmad Sahib écrit que Mian Abdullah Sanori Sahib rapporte qu’au début de l’Ahmadiyya un invité est venu rencontrer le Messie Promis (as) durant le mois du Ramadan. Il était en train de jeûner et une grande partie de la journée s’était écoulée, c’était peut-être l’heure de la prière d’Asr. Le Messie Promis (as) lui a demandé de rompre son jeûne. Il a répondu à quoi bon le faire étant donné que la journée tire à sa fin. Le Messie Promis (as) lui a répondu qu’il ne peut plaire à Dieu par ses seules actions : c’est dans l’obéissance que réside le plaisir divin. Si Dieu a ordonné de ne pas jeûner lors d’un voyage il ne faut pas jeûner. Ce dernier a donc rompu son jeûne.

Hazrat Munshi Zafar Ahmad de Kapourthala rapporte qu’une fois, lui-même, Munshi Arore Khan Sahib et Hazrat Mohammad Khan Sahib sont venus à Ludhiana afin de rencontrer le Messie Promis (as). C’était pendant le mois du Ramadan, il était en train de jeûner alors que les autres ne l’étaient pas. Lorsque qu’ils se sont présentés au Messie Promis (as) il ne restait pas beaucoup de temps avant le coucher du soleil. Quelqu’un a informé le Messie Promis que Zafar Ahmad était en train de jeûner. Le Messie Promis (as) s’est aussitôt précipité vers la cuisine et lui a apporté un verre de grenadine et lui a demandé de rompre son jeûne. Il l’a fait et comme ils devaient séjourner là-bas quelques jours ils ont commencé à jeûner par la suite.

« Une fois, le Messie Promis (as) nous a apporté trois verres de sirop sur un grand plateau à l’heure de l’iftar avec lesquels nous avons rompu notre jeûne, raconte Munshi Zafar Ahmad. J’ai dit au Messie Promis (as) qu’un seul verre n’était pas suffisant pour Munshi Arore Khan Sahib. Le Messie Promis (as) a souri et a ramené aussitôt une grande jarre de grenadine et a servi Munshi Sahib. Comme le Messie Promis (as) le servait de ses propres mains, Munshi Sahib en a profité et a continué à en boire et a fini la cruche entière. »

Hazrat Mirza Bashir Ahmad Sahib écrit que Maulana Bakhsh Sahib rapporte que Maulvi Abdur Rahman Sahib lui a dit qu’une fois le Messie Promis (as) s’était rendu à Amritsar. Une conférence avait été organisée dans un lieu nommé Mandwa Babou ou Mian Lal, le nom duquel est à présent Bande Matram Pal.

Comme le Messie Promis (a.s.) était en voyage il n’a pas jeûné. Durant la conférence, Mufti Fazlur Rahman Sahib lui a présenté une tasse de thé à deux reprises, mais il ne l’a pas remarqué. Mufti Sahib a donc posé la tasse à côté de Messie Promis (a.s.) qui s’en est servi. Les membres de l’assistance ont commencé à hurler qu’il ne respectait pas le mois de Ramadan, qu’il ne jeûnait même pas et ont proféré toute sorte de grossièreté. La conférence a été annulée : le Messie Promis (as) est parti derrière le rideau et il est sorti par la porte de derrière où une voiture l’attendait. Les gens ont commencé à lui lancer des pierres. Une fenêtre de la voiture s’est brisée, mais le Messie Promis (as) est arrivé sain et sauf dans l’endroit où il séjournait.

On raconte qu’un mollah non-ahmadi disait qu’en dépit de cet incident ces gens avaient fait de Mirza un prophète. Je n’ai pas entendu ces paroles de mes propres oreilles. Le premier Calife allait sortir, je lui ai dit de ne pas partir car c’était dangereux et qu’il pourrait être touché par des pierres. Il a répondu que celui qu’on voulait cibler était déjà parti : qui s’en prendrait à lui ? L’incident avait pour cause de la tasse de thé proposé au Messie Promis (as) par Munshi Fazlur Rahman sahib. Les gens lui ont réprimandé, après quoi il était furieux. Lorsque le Messie Promis (as) a appris cela, il a déclaré : « Mufti Sahib n’avait rien fait de mal. Dieu nous a ordonné de ne pas jeûner en voyage. Grâce à lui j’ai eu la chance de faire passer ce message. » Lorsque Mufti Sahib a entendu les propos du Messie Promis (as) il était encore plus fier.

Hazrat Sahibzada Mirza Bashir Sahib écrit que Mir Mohammad Ismael Sahib rapporte qu’une fois ils étaient à Ludhiana pendant le mois de Ramadan. Le Messie Promis (as) était en train de jeûner. Il ne se sentait pas bien et ses mains et ses pieds se sont refroidis. Il ne restait pas beaucoup de temps avant le coucher du soleil, mais il a rompu son jeûne.

Parmi les possibilités offertes par la sharia, il choisissait toujours la voie la plus facile. Hazrat Bashir Ahmad Saheb raconte : « Il y a un hadith rapporté par Aicha (ra) qui fait également mention de ce fait. Entre deux options permises que lui offrait la sharia, le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) choisissait toujours la plus facile. »

Lorsque le mois du Ramadan tombe à une période où les agriculteurs sont très occupés, par exemple lorsqu’ils sèment les graines ou lorsqu’ils font les récoltes, les paysans qui dépendent de ce travail éprouvent des difficultés à jeûner. On a questionné le Messie Promis (as) quant aux directives à suivre en pareille cette situation. Il a répondu : « Les actes ne valent que par leur intention. Ces gens cachent leurs situations. Chaque personne doit analyser sa situation à la lumière de la Taqwa et de la piété. S’il est possible de se faire remplacer par un ouvrier on doit le faire. Sinon la personne concernée tombera dans la catégorie des malades : et ils doivent jeûner plus tard dès que possible. »

Cela s’applique à ces pays où les journées sont très longues et où la chaleur est très intense. Il est autorisé en pareille situation de jeûner plus tard dans l’année.

Le Messie Promis (a.s.) a commenté sur la partie du verset :

وَعَلَى الَّذِينَ يُطِيقُونَهُ فِدْيَةٌ طَعَامُ مِسْكِينٍ

à savoir ceux qui n’ont pas la force de jeûner. Il déclare à ce sujet : « Un jour j’ai réfléchi sur le but de la Fidya. Et j’ai compris que c’était pour obtenir la capacité de jeûner. C’est Dieu qui rend les choses possibles et il faut demander toute capacité auprès de Dieu. Dieu a le pouvoir sur toute chose. S’il le désire, il peut même rendre apte à jeûner une personne souffrant de la tuberculose. De ce fait, le but de la Fidya est d’obtenir cette force qui n’est tributaire que de la grâce de Dieu. Donc selon moi, il est très important de prier : « Oh Seigneur ! C’est un mois très sacré, et j’en suis privé. J’ignore si je serai encore en vie l’année prochaine ou si je pourrais rattraper mes jours de jeûne. » Demandez-Lui de vous accorder la capacité de jeûner car je suis sûr qu’il le fera. »

Le deuxième calife (ra) a écrit : « Le simple fait de payer la Fidya ne compense pas le jeûne. On offre la Fidya car on n’a pu accomplir cet acte d’adoration pour des raisons légitimes avec les autres musulmans durant ces jours bénis. Il y a deux types deux raisons : celles qui sont temporaires et celles qui sont permanentes. On doit payer la Fidya en ces deux situations afin d’avoir la capacité de jeûner. Si après un, deux ou trois ans sa santé s’est rétablie, on doit remplacer ces jeûnes même si on a payé la Fidya. Sauf dans le cas où l’on était malade temporairement et après s’être rétablie on se disait : « Je vais jeûner demain peut-être ou après-demain », et qu’entre-temps on tombe malade de manière permanente. Ceux qui sont en voyage ou malade et qui peuvent se permettre de nourrir un pauvre pendant le Ramadan doivent le faire. Ils doivent aussi remplacer les jours de jeûne qu’ils ont manqués. » Tel était la pratique du Messie Promis (as) : il payait la Fidya et il rattrapait ses jours de jeûne. Il enjoignait aussi aux autres d’en faire de même.

On a demandé au Messie Promis (a.s.) si l’on pouvait envoyer la somme correspondante à la Fidya à Qadian et de la contribuer dans le fonds destiné aux orphelins ou de l’offrir dans d’autres fonds de la communauté.

Le Messie Promis (as) a répondu : « Que vous nourrissiez un pauvre dans votre ville ou que vous offriez la somme correspondante à des fonds aidant les orphelins et les pauvres, revient à la même chose. Vous pouvez également offrir cette somme à des gens que vous connaissez afin qu’ils aient un repas pour rompre le jeûne. »

Si une personne mange ou boit par inadvertance cela n’annule pas son jeûne. Le Messie Promis (as) avait reçu une lettre dans lequel on a lui posé cette question : « Avant l’aube j’étais en train de manger et de boire à l’intérieur, et quand je suis sorti j’ai vu qu’il faisait déjà jour. Dois-je rattraper ce jeûne sachant que j’ai mangé un long moment après le lever du jour ? » Le Messie Promis (as) a répondu : « Si vous avez mangé et bu par inadvertance, vous n’êtes pas obligés de rattraper ce jeûne. Si vous ne l’avez pas fait de manière intentionnelle alors il n’y a aucun problème. »

Une autre question fut posée concernant l’âge à partir duquel on doit commencer à jeûner. Hadrat Musleh Maoud (ra) y a répondu : « Sachez que la shariah a interdit aux enfants en bas âge de jeûner. Mais il faut les encourager à jeûner quelques jours quand ils approchent l’âge de la maturité. » Il ajoute : « Je me souviens que le Messie Promis (as) m’avait autorisé à faire mon premier jeûne quand j’avais 12 ou 13 ans. Or, certaines personnes stupides font jeûner leurs enfants qui ont 6 ou 7 ans, croyant que c’est là une bonne action. C’est en fait de la cruauté, car il s’agit de l’âge de la croissance. Certes à l’approche de l’âge de la maturité, lorsque le jeûne est bientôt obligatoire, il faut les encourager à jeûner quelques jours.

Selon le Messie Promis (as) on doit encourager un enfant à jeûner quelques jours autour de l’âge de 12 ou 13 ans chaque année, jusqu’à l’âge de 18 ans, qui selon moi est l’âge de la maturité pour jeûner. La première année lorsque le Messie Promis (as) m’avait permis de jeûner j’avais entre 12 et 13 ans. Il ne m’avait autorisé à jeûner que pendant un seul jour. À cet âge les enfants ont une certaine ardeur pour le jeûne et ils souhaitent jeûner pendant plus de jours possibles. Mais il incombe aux parents de ne pas les y autoriser. Lorsqu’ils atteignent l’adolescence il faut les encourager à jeûner, mais il faut aussi s’assurer qu’ils ne le fassent pas pendant plusieurs jours. On ne doit pas critiquer le fait que l’enfant ne jeûne pas tous les jours. Car s’il le faisait quotidiennement en bas âge, il ne pourra pas jeûner plus tard. De plus, il y a aussi des enfants qui sont de nature faible. Certains parents me présentent des enfants de 15 ans qui ont l’air d’avoir 7 ou 8 ans. Je pense que de tels enfants ne seront matures pour jeûner que vers l’âge de 21 ans.

Par contre un enfant de 15 ans robuste et en très bonne santé peut ressembler à un jeune de 18 ans. Si cet enfant se contente de ma déclaration que l’âge de la maturité est de 18 ans [pour éviter de jeûner] il ne sera pas cruel envers moi ou envers Dieu l’Exalté, mais envers sa propre personne. De même, si des gens critiquent un enfant en bas âge parce qu’il ne jeûne pas tous les jours, ils nuiront à leurs personnes.

Hadrat Nawab Moubarika Begum était la fille aînée du Messie Promis (as). Elle raconte que le Messie Promis (as) n’aimait pas que l’on force les enfants à jeûner avant l’âge de la puberté. Jeûner pendant un ou deux jours suffisait selon lui. Lorsque Hadrat Amma Jaan m’a fait jeûner pour la première fois, elle a invité les femmes de la communauté chez nous pour la rupture du jeûne. J’ai jeûné lors d’un deuxième ou un troisième Ramadan et on en a informé le Messie Promis (as). Il était assis reclus dans sa chambre : sur un tabouret se trouvaient deux Paans [des épices enroulées dans des feuilles de bétel] laissés par Amma Jaan. Il m’en a tendu un et m’a demandé de le manger. « Tu es encore faible. Romps ton jeûne » m’a-t-il dit. Je l’ai mangé et je lui ai aussi informé que Saliha, qui était tout aussi jeune, était en train de jeûner. Je suis parti l’appeler sur l’ordre du Messie Promis (a.s.). Il lui a donné le deuxième Paan et lui a demandé de le manger. J’avais environs dix ans à l’époque. »

La prière Tarawih est aussi la cause de nombreuses interrogations. M. Akmal de Goliqui a écrit au Messie Promis (as) : « On nous enjoint de nous réveiller pendant la nuit pour accomplir la prière de Tahajjud durant le Ramadan. Est-il permis aux ouvriers et autres planteurs, qui font preuve de laxisme quant à la prière Tahajjud, d’accomplir onze raka’at durant la première partie de la nuit [avant de se coucher] ? Le Messie Promis (a.s.) lui a répondu : « Il n’y a aucun mal dans cette pratique. Elle est autorisée. »

Quelqu’un s’enquerra au sujet du nombre exact de raka’at de la prière Tarawih. Le Messie Promis (a.s.) a répondu : « La Tarawih est en fait la prière Tahajjud : pourquoi donc accomplir 20 raka’at étant donné que la prière Tahajjud comporte onze ou treize raka’at si l’on inclut le Witar.

Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) accomplissait huit raka’at à l’heure du Tahajjud. Cela est meilleur. Or, on peut aussi les accomplir au début de la nuit. Selon un récit le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a accompli cette prière dans la première partie de la nuit à une occasion. Les vingt raka’at ont fait leur apparition plus tard. Mais le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) quant à lui n’a accompli que huit raka’at. Ces vingt raka’at ou plus sont apparues plus tard. La sounnah du Saint Prophète (pssl) était d’en faire huit.

Quelqu’un avait demandé au Messie Promis (a.s.) : « Comment prier durant un voyage et que conseillez-vous à propos des Tarawihs ? » Le Messie Promis (a.s.) a répondu : « La Sounnah est d’accomplir deux raka’at quand on est en voyage. Les Tarawihs font aussi partie de la Sounnah. On doit les accomplir. De temps en temps on peut les accomplir tout seul à la maison. La prière Tarawih n’est autre que la prière Tahajjud : ce n’est pas une nouveauté. Accomplissez la prière Witar comme vous le faisiez. »

Voilà ces quelques points que je voulais traiter à propos du Ramadan. Qu’Allah nous accorde l’occasion de marcher sur la voie de la Taqwa, de préférer le plaisir divin, et de profiter de ce mois béni du Ramadan.


(Le site www.islam-ahmadiyya.org prend l’entière responsabilité de la publication du texte de ce sermon)

 

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