Mohammad

L’outrage délibéré à notre Prophète, notre bien-aimé, Muhammad, l’élu (sa)

Mohammad est le Prophète envoyé à l'humanité toute entière.
Mohammad est le Prophète envoyé à l'humanité toute entière.
Muhammad Sharif Odeh, chef de la communauté islamique Ahmadiyya en Terre-Sainte, lance un cri du coeur.

De temps en temps, les haineux blessent délibérément nos sentiments en offensant notre Prophète, notre bien-aimé, notre doux Muhammad, que les grâces de Dieu et la paix soient sur lui … et ils meurtrissent nos cœurs en se moquant du Monarque de toute la création. Ils n’ont pas compris que nous aimons le Messager d’Allah, paix et bénédictions de Dieu soient sur lui, bien plus que nos pères et nos enfants, voire l’humanité toute entière ; et que s’ils nous avaient fait ce qu’ils lui ont fait, cela nous aurait été infiniment plus facile à supporter que leur moquerie du Moustafa (l’Élu) et leurs attaques contre l’honneur du Maître de la création, que Dieu le bénisse et lui accorde la paix.

Alors excusez-les, ô Messager de Dieu, que les grâces de Dieu et la paix soient sur vous ! Car comment appartiendrait-il aux âmes malades de goûter la douceur de l’enseignement que vous avez apporté, et aux cœurs déviants de voir la lumière de votre visage qui a illuminé le monde entier ?

Mais, la vérité, ô notre Maître, est que nous ne cherchons pas des prétextes pour nous excuser de notre négligence. En effet, dans les temps présents, nous avons présenté la pire image de notre religion… et nous ne nous sommes pas accrochés aux qualités morales les plus raffinées, pour perfectionner lesquelles vous aviez été envoyé. Nous proclamons notre amour pour vous, alors que nous sommes loin de vos conseils et de votre pratique. Notre sang se met à bouillir lorsqu’on vous insulte ; mais si nous étions véridiques, notre sang se mettrait à bouillir à la vue de nos propres actions avant celles de nos ennemis, car, malheureusement, nous avons été les premiers à offenser votre noble visage.

Votre peuple, ô notre Maître, ô Messager de Dieu, s’enrage par amour pour vous, et se fâche pour votre honneur et votre dignité ; mais ils ont perdu leur chemin qui les menait vers la majesté de vos excellences et la grandeur de vos mérites… et leur compassion a été perdue, et ils ne se sont pas laissés guider par vos conseils ; ni n’ont-ils fait jaillir de leurs cœurs les fontaines de la miséricorde ou la tolérance dont le monde avait bénéficié de votre vivant. D’aucuns parmi eux proposent de vous défendre par la mise à mort de tout individu qui se moque de votre statut élevé… ou ils laissent sombrer le niveau de leurs valeurs morales à celui des mesquineries de leur ennemi : et ils se laissent aller à la malédiction, aux insultes et à la moquerie, et ils pensent que cela vous plaît et vous rend heureux.

Si vous étiez parmi eux, vous n’accepteriez jamais cela, car vous êtes celui qui avait montré au monde entier comment être patient face aux injures blessantes, comment s’élever au-dessus de l’abus et des insultes, et comment remettre l’affaire de ceux qui sont injustes et hostiles envers vous entièrement entre les mains de Dieu.

Ah, s’ils pouvaient vivre avec Ta promesse dans leurs cœurs, à savoir : إِنَّا كَفَيْنَاكَ الْمُسْتَهْزِئِينَ « Nous te suffisons contre les moqueurs » ! Quand Dieu suffit, a-t-on besoin d’autre chose ?

Et de toute façon, que pourront faire nos pauvres mains quand Dieu s’est Lui-même chargé du châtiment de ceux qui portent atteinte à votre personne ? N’ont-ils pas lu les paroles de Dieu, le Tout-Puissant : Quant à ceux qui nuisent à Dieu et à Son Messager, Dieu les a maudits dans ce monde et dans l’Au-delà ; et Il a préparé pour eux un châtiment humiliant » ?

Ah, s’ils pouvaient considérer les paroles de Dieu :

لَتُبْلَوُنَّ فِي أَمْوَالِكُمْ وَأَنْفُسِكُمْ وَلَتَسْمَعُنَّ مِنَ الَّذِينَ أُوتُوا الْكِتَابَ مِنْ قَبْلِكُمْ وَمِنَ الَّذِينَ أَشْرَكُوا أَذىً كَثِيرًا وَإِنْ تَصْبِرُوا وَتَتَّقُوا فَإِنَّ ذَلِكَ مِنْ عَزْمِ الْأُمُورِ

 « Vous serez sûrement éprouvés dans vos biens et dans vos personnes, et vous entendrez sûrement beaucoup de choses blessantes de la bouche de ceux à qui le Livre a été transmis avant vous, et des associateurs. Mais si vous êtes endurants et agissez avec droiture, cela relève d’une forte volonté… » ! Dans ce cas, ils auraient fait preuve de patience et de piété devant les mauvaises manières des non-musulmans.

Ah, si au moins, lorsque se rétrécissaient leurs poitrines, ils pouvaient se laisser guider par ce que dit Dieu, le Tout-Puissant, à votre sujet :

وَلَقَدْ نَعْلَمُ أَنَّكَ يَضِيقُ صَدْرُكَ بِمَا يَقُولُونَ فَسَبِّحْ بِحَمْدِ رَبِّكَ وَكُنْ مِنَ السَّاجِدِينَ وَاعْبُدْ رَبَّكَ حَتَّى يَأْتِيَكَ الْيَقِينُ

« Et, en vérité, Nous savons que ton cœur se serre à cause de ce qu’ils disent. Mais avec les louanges de ton Seigneur, glorifie-Le et sois de ceux qui se prosternent devant Lui. Et continue à adorer ton Seigneur, jusqu’à ce que la mort vienne à toi. » Et aussi :

خُذِ الْعَفْوَ وَأْمُرْ بِالْعُرْفِ وَأَعْرِضْ عَنِ الْجَاهِلِينَ

« Adopte la clémence, et enjoins ce qui est convenable, et détourne-toi des ignorants. »

Mon Maître, vous aviez enduré d’énormes difficultés sur la route pour Taïf lorsque vous aviez voulu inviter son peuple à la lumière : ils vous avaient rencontré avec des outrages et des pierres jusqu’à ce que le sang coulât jusque sur vos pieds bénis. Et quand l’ange des montagnes était venu proposer un châtiment pour les moqueurs, vous aviez dit: « Non, peut-être que Dieu fera sortir de leur descendance des gens qui adorent le Tout-Puissant. »

Par Dieu, le monde n’a jamais vu votre pareil, dans le pardon et la générosité, ô mon Maître, ô Messager de Dieu… durant vingt ans ou plus, vous et vos compagnons aviez subi tourments, abus et complots, ainsi que le meurtre de vos honorables compagnons aux mains des Qouraychites. Ils vous avaient blessé et insulté. Ils avaient souillé votre noble corps de crasse dans l’enceinte de la Ka’bah. Ils n’avaient eu de respect ni pour les pactes ni pour ce qui est sacré ni pour la courtoisie ni pour la dignité. Malgré tout cela, plus tard, vous étiez retourné chez eux en tant que conquérant victorieux, dressant bien haut la bannière du pardon au lieu des drapeaux de la vengeance, en disant: « Allez ! vous êtes tous affranchis. »

Au monde il revient de s’agenouiller à vos pieds honorables… car l’histoire n’avait jamais été témoin d’une telle sublimité et d’une telle noblesse depuis la création du monde, et elle n’en sera plus témoin jusqu’au Jour de la Résurrection ; alors comprenez la leçon à en tirer, ô vous qui êtes les disciples du Bien-aimé, que les grâces de Dieu et la paix soient sur lui.

Et à Médine, à ce moment-là, se trouvait ‘Abdoullah bin Oubayy bin Saloul, le chef des hypocrites… celui-ci n’avait pas laissé passer ne serait-ce qu’une seule occasion pour porter atteinte à votre personne bénie par les insultes, les injures et le mépris ; et ce fut de lui qu’avait émané la calomnie portant atteinte à votre honneur et à celui de votre épouse innocente, ‘Aïcha, la mère des croyants. Dans le Coran seront préservées jusqu’à l’Heure de la Résurrection sa calomnie et sa raillerie : لَيُخْرِجَنَّ الْأَعَزُّ مِنْهَا الْأَذَلَّ  « le plus honorable en chassera assurément le plus méprisable ». Et si l’un de nous eût été à votre place, ô mon Maître, son âme eût peiné à supporter autant de meurtrissures. Mais étant le Maître des vertus suprêmes, vous aviez pardonné et fermé les yeux, et vous aviez même été bienveillant ; vous aviez dit à ceux qui voulaient le mettre à mort : « Nous serons bons avec lui tant qu’il sera en vie parmi nous… », et quand il mourut, vous aviez envoyé votre vêtement béni en guise de suaire pour cet homme qui vous avait tant blessé et insulté, avec la pensée que peut-être cela allègerait la rétribution qu’il allait recevoir de la part de Dieu. Vous aviez même dirigé sa prière funéraire, par miséricorde et sympathie.

A quelle distance sommes-nous aujourd’hui de votre vie parfumée et de votre cœur pardonnant et tolérant ? Aujourd’hui, l’abus de votre personne, ô Messager de Dieu, est devenu une occasion d’exprimer les révoltes de l’âme, un champ de compétition pour manifester la colère, un marché pour l’abattage, les blessures et la décapitation… tout cela sous le prétexte de l’amour pour votre personne …

Or, le chemin de l’amour est bien défini et connu de tous : c’est d’absorber l’effet du bien-aimé et d’agir selon sa façon de faire. Votre façon de vous comporter, ô mon Maître, envers ceux qui vous ont blessé par leurs paroles et actes, n’a été rien sinon l’amnistie, le pardon, la tolérance et le refus de combattre le mal par le mal. Vous avez personnifié les paroles de Dieu, le Tout-Puissant :

ادْفَعْ بِالَّتِي هِيَ أَحْسَنُ فَإِذَا الَّذِي بَيْنَكَ وَبَيْنَهُ عَدَاوَةٌ كَأَنَّهُ وَلِيٌّ حَمِيمٌ وَمَا يُلَقَّاهَا إِلَّا الَّذِينَ صَبَرُوا وَمَا يُلَقَّاهَا إِلَّا ذُو حَظٍّ عَظِيمٍ

« Et le bien et le mal ne sont pas pareils. Repousse le mal par ce qui est le meilleur. Et voilà que celui entre lequel et toi-même il y avait de l’inimitié, devient comme s’il était un ami chaleureux. Mais cela n’est accordé qu’à ceux qui sont endurants ; et cela n’est accordé qu’à ceux qui possèdent une très grande mesure de bonté. »

Ô disciples du Prophète, que les bénédictions de Dieu et la paix soient sur lui ! Ne laissez pas votre jalousie pour son statut élevé vous fasse perdre vos vertus ou fasse chuter vos paroles et vos actes, libérant vos agitations internes. Ne vous inquiétez pas pour une position d’éminence dont Dieu le Tout-Puissant S’occupe Lui-même ; et ne pensez pas qu’une poursuite humaine, aussi compliquée et trompeuse soit-elle, pourra diminuer la grandeur de l’Homme le plus noble de toute la création, que les grâces de Dieu et la paix soient sur lui. En effet, tout effort contre sa personne est destiné à l’échec et la perte. Nous devons quant à nous être les reflets des vertus du Moustafa (l’Élu), que Dieu le bénisse et lui accorde la paix. Remplissons le monde des vertus et excellences de Muhammad, que les bénédictions et la paix de Dieu soient sur lui. Élevons nos voix dans la prière pour lui et en lui adressant la salutation de paix. Soyons comme ce que veut le Messager de Dieu, que Dieu le bénisse et lui accorde la paix, et non pas comme le veulent notre âme et nos passions.