Sermons 2020

Al-Zoubayr Bin Al-‘Awwam, compagnon de Badr.

Dans son sermon du 21 août 2020, Sa Sainteté le Calife a mentionné quelques récits concernant Al-Zoubayr Bin Al-‘Awwam, un compagnon de Badr.

 Sermon du vendredi 21 août 2020, prononcé par Sa Sainteté le Calife, Hadrat Mirza Masroor Ahmad, à la mosquée Moubarak, à Islamabad, Tilford au Royaume-Uni. Après le Ta’awudh, le Tashahoud et la Sourate Al-Fatiha, Sa Sainteté le Calife a déclaré :

Le compagnon de Badr que j’évoquerai aujourd’hui se nomme Al-Zoubayr Bin Al-‘Awwam. Son père se nommait Al-‘Awwam Bin Khouwaylid et sa mère s’appelait Safiyyah Bint ‘Abdil Mouttalib, qui était la tante paternelle du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Al-Zoubayr était apparenté au Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) par Qousay Bin Kilab, leur aïeul commun. Il était aussi le neveu de Khadidja, l’épouse du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Il s’était marié à Asma, la fille d’Abou Bakr As-Siddiq. Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) s’était quant à lui marié à ‘Aïcha, l’autre fille d’Abou Bakr Al-Siddiq : de ce fait Al-Zoubayr était le beau-frère de l’épouse du Saint Prophète (s.a.w.). C’est ainsi qu’Al-Zoubayr était apparenté au Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Son nom d’emprunt était ‘Abdoullah. Safiyyah, sa mère, lui avait donné le nom d’Abou Tahir, le nom d’emprunt de son frère Al-Zoubayr Bin ‘Abdil Mouttalib, mais Al-Zoubayr avait choisi un nom d’emprunt lié à son fils ‘Abdoullah. Il était plus connu grâce à celui-ci. Al-Zoubayr avait embrassé l’islam après Abou Bakr. Il était la quatrième ou la cinquième personne à embrasser l’islam. Il l’avait fait à l’âge de douze ans. Selon certains récits il avait embrassé l’islam à l’âge de huit, ou encore seize ans. Al-Zoubayr faisait partie de ces dix chanceux compagnons auxquels le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) avait accordé la bonne nouvelle du Paradis au cours de leur vivant. Il faisait partie de ces six compagnons de la Choura, choisis par le Calife ‘Oumar avant son décès, parmi lesquels serait élu le Calife lui succéderait.

Quand Al-‘Awwam, le père d’Al-Zoubayr, est décédé, Nawfal Bin Khouwaylid s’est occupé d’Al-Zoubayr, qui était son neveu. Un jour, Safiyyah, la mère d’Al-Zoubayr, le frappait ou le grondait. Il était tout petit. Nawfal a demandé à sa mère pourquoi elle était aussi sévère envers lui. « Tu la frappes comme si tu es en colère contre lui. » Sur ce Safiyyah a récité ces vers : « Celui qui croit que je suis en colère contre lui se trompe. Je suis sévère envers lui afin de le rendre brave, afin qu’il vainque l’ennemi et qu’il se retrouve avec les biens des tués. Je ne souhaite pas qu’il se cache avec ses biens, pour s’asseoir à la maison, consommer des dattes et des féculents ! »

En tout cas, c’était là l’opinion de sa mère : c’était là la manière d’éduquer son fils, pour inspirer en lui la bravoure. Cela ne signifie pas que cette méthode est appropriée : on constate ces jours-ci qu’elle met à mal la confiance en soi. En tout cas, Allah l’a protégé des conséquences néfastes de cette sévérité. L’amour de la mère est fameuse. Sa mère prouvait certainement son affection envers lui et ne se contentait pas de le frapper. Les événements survenant plus tard ont prouvé qu’il était certainement brave. Allah en connaît mieux les causes. En tout cas, cette sévérité [maternelle] et ces gifles subies durant l’enfance n’ont pas eu sur lui d’effet adverse.

Notons que si quelqu’un tente d’appliquer cette méthode ici, les services sociaux prendront immédiatement la garde des enfants. C’est pour cette raison que les mères ne doivent pas tenter d’utiliser cette méthode.

Quand Al-Zoubayr a embrassé l’islam, son oncle l’enroulait dans un tapis et l’enfumait, afin qu’il abandonne l’islam et retourne vers l’incroyance. Mais Al-Zoubayr répliquait qu’il ne retournerait pas vers l’incroyance.

Hazrat Mouslih Maw’oud relate à cet égard : « Al-Zoubayr bin Al-‘Awwam(r.a), était un jeune homme de courage qui devint plus tard un grand général musulman. Il fut enveloppé par son oncle dans un tapis enfumé par dessous, et torturé par la suffocation. L’oncle lui demandait s’il n’allait pas répudier l’islam. Mais il ne l’abjura point et disait qu’il avait trouvé la vérité et n’allait jamais plus l’abandonner.

Le père de Hicham Bin ‘Ourwah relate : « Al-Zoubayr s’était battu contre un adulte à La Mecque alors qu’il était tout enfant. » L’autre, qui était plus âgé, l’avait peut-être harcelé. En tout cas Al-Zoubayr lui a brisé la main lors de l’altercation. Il était grièvement blessé. On l’a transporté chez Safiyyah, pour lui montrer ce que lui avait fait son fils. Safiyyah a demandé ce qui s’était passé. On lui a expliqué qu’Al-Zoubayr s’était battu contre lui : on n’a pas expliqué à qui était la faute. Safiyyah a commenté sur la bravoure de son fils en ces vers : « Comment as-tu trouvé Al-Zoubayr ? Le croyais-tu comme du fromage et des dattes que tu avalerais aisément ? Il l’a certainement trouvé comme un aigle rapide ! »

Al-Zoubayr avait participé aux deux émigrations en Abyssinie. Il a logé chez Moundhir Bin Muhammad lorsqu’il s’était rendu à Médine. Asma (r.a.), l’épouse d’Al-Zoubayr, relate : « J’étais enceinte lorsque j’ai quitté La Mecque pour me rendre à Médine. J’ai campé à Qouba où est né ‘Abdoullah Bin Al-Zoubayr. Je l’ai présenté au Saint Prophète Muhammad (s.a.w.), qui l’a pris dans son giron. Il a demandé qu’on lui apporte une datte : il l’a mâchée. Ensuite il a mis de sa salive dans la bouche d’Abdoullah. La première chose qui est entrée dans son estomac était la salive bénie du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Ensuite, il a mâché la datte et l’a mise dans la bouche de l’enfant. Il a prié pour qu’elle soit bénite pour lui. Il était le premier enfant né en Islam.

Selon le Sahih Mouslim, le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) avait donné ce nom d’Abdoullah au fils d’Asma. Quand il avait sept ou huit ans, il s’est présenté pour prêter allégeance au Saint Prophète Muhammad (s.a.w.), comme le lui avait ordonné son père. Quand l’Envoyé d’Allah l’a vu venir vers lui, il a souri et a accepté son allégeance.

Quand le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) avait établi des liens de fraternité entre les musulmans de La Mecque, il avait lié Al-Zoubayr et ‘Abdoullah Bin Mas’oud. Après l’émigration à Médine, il avait lié Al-Zoubayr à Salama Bin Salâmah lorsqu’il a établi des liens de fraternité entre les Emigrants et les Ansar.

Al-Zoubayr avait donné à ses fils les noms des martyrs musulmans, afin qu’Allah leur accorde le statut de martyr. Il avait nommé un de ses fils ‘Abdoullah en hommage à ‘Abdoullah Bin Jahch ; un autre, Moundhir, en honneur de Moundhir Bin ‘Amr. Un autre fils portait le nom ‘Ourwah en souvenir d’Ourwah Bin Mas’oud ; un autre, Hamza, pour commémorer Hamza Bin Mouttalib. Un autre, Ja’far, pour rendre hommage à Ja’far Bin Abi Talib ; un autre portait le nom de Mous’ab pour faire honneur à Mous’ab Bin ‘Oumayr. Un autre encore devait son nom d’Oubaydah à ‘Oubaydah Bin Al-Harith ; un autre portait le nom de Khalid en mémoire de Khalid Bin Sa’id et un dernier portait le nom d’Amr pour perpétuer celui d’Amr Bin Sa‘id. Ce dernier était tombé en martyr lors de la bataille de Yarmouk. On ignore jusqu’à quel point cela est chronologiquement exact : car si ‘Abdoullah était son premier enfant, il faut connaître l’année de sa naissance. Allah sait le mieux. On ignore si aucun de ces compagnons étaient déjà tombés en martyr. En tout cas, il a donné les noms de ces illustres musulmans à ses fils.

‘Ourwah Bin Al-Zoubayr relate que son père était si grand que lorsqu’il était sur sa monture, ses pieds touchaient le sol.

‘Abdoullah Bin Al-Zoubayr relate : « J’ai demandé à mon père Al-Zoubayr pourquoi il ne relatait pas lui aussi des hadiths à l’instar d’Abdoullah Bin Mas’oud et les autres qui en relatait d’innombrables. Il m’a répondu : « Je ne m’étais jamais séparé du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) depuis que j’ai embrassé l’islam. Or je l’ai entendu dire que celui qui lui attribue un mensonge en toute connaissance de cause finira en enfer. » »

Il n’entendait pas par là que les autres attribuaient des paroles mensongères au Saint Prophète Muhammad (s.a.w.), mais qu’il préférait prendre des précautions à cet égard, quoique le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) parlait de ceux qui le feraient en toute connaissance de cause. Mais il préférait prendre des précautions afin de ne pas lui attribuer des mensonges par erreur et mériter ainsi des punitions. Il était à ce point vigilant.

Sa’id Bin Mousayyib relate : « Al-Zoubayr Bin Al-‘Awwam était la première personne à dégainer son épée pour la cause d’Allah. Une fois, il se reposait dans une des vallées de La Mecque quand il a entendu qu’on aurait tué le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Il a dégainé son épée immédiatement et il est parti. L’Envoyé d’Allah l’a rencontré en cours de route et lui a demandé de s’arrêter et de lui dire la raison de son comportement. Al-Zoubayr a répondu : « Quelqu’un disait qu’on vous a tué. » Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) lui a demandé : « Si on m’avait tué, qu’aurais-tu pu faire ? » Il a répondu : « Par Allah ! J’avais l’intention de tuer tous les habitants de La Mecque ! » Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a prié spécialement pour lui. »

Selon un autre récit le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) avait aussi prié pour son épée. Sa’id Bin Mousayyib relate : « Je suis certain que la prière de l’Envoyé d’Allah sera agréée et n’ira pas en vain. »

Al-Zoubayr avait participé aux batailles de Badr, d’Ouhoud et à toutes les autres batailles en compagnie du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.).  Lors de la bataille d’Ouhoud, il s’était tenu fermement aux côtés du Prophète Muhammad (s.a.w.) et il lui avait fait le serment de se battre jusqu’à la mort. Au cours de la conquête de La Mecque, il portait un des trois drapeaux des Mouhajirin. Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) ne disposait que de deux chevaux lors de la bataille de Badr : Al-Zoubayr en avait utilisé un.

‘Ourwah relate que Al-Zoubayr avait reçu trois blessures profondes dans lesquelles il pouvait introduire ses doigts. Il en avait reçu deux lors de la bataille de Badr et la troisième lors de la bataille de Yarmouk. Moussa Bin Muhammad relate de son père qu’Al-Zoubayr Bin Al-‘Awwam était reconnu grâce à son ‘imamah (turban) de couleur jaune. Il le portait lors de la bataille de Badr et en le voyant le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a déclaré : « Des anges ressemblant à Al-Zoubayr sont descendus. » C’est-à-dire les anges envoyés par Dieu [pour soutenir les musulmans] portaient aussi des ‘imamahs de couleur jaune.

Le père de Hicham Bin ‘Ourwah relate : « Al-Zoubayr disait : J’ai combattu ‘Oubadah Bin Sa’id lors de la bataille de Badr. Il était recouvert de son armure de la tête aux pieds et on ne pouvait voir que ses yeux. Il portait le nom d’emprunt Abou Dhât Al-Karich. Il a annoncé : « Je suis Abou Dhât Al-Karich! » Dès qu’il a prononcé cette phrase je l’ai attaqué avec une petite lance et je l’ai blessé aux yeux. Il en est mort. J’ai placé mon pied sur lui de toutes mes forces et j’ai retiré avec grand peine la lance dont les deux coins s’étaient tordus [en raison de la force du coup.] »

‘Ourwah relate : « Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) avait demandé à Al-Zoubayr de lui remettre cette lance. Il la lui a offerte. Quand le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) est décédé, Al-Zoubayr a repris cette lance. Abou Bakr lui a également demandé cette lance. Il la lui a offerte à lui aussi. Quand Abou Bakr est décédé, le Calife ‘Oumar la lui a demandée. Quand ce dernier est décédé, Al-Zoubayr l’a reprise. Le Calife ‘Outhman lui a demandé, à son tour, de la lui remettre. Al-Zoubayr la lui a donnée. Quand ‘Outhman est tombé en martyr, la famille d’Ali a pris possession de la lance. En fin de compte, ‘Abdoullah Bin Al-Zoubayr leur a repris la lance. Elle est restée en sa possession jusqu’au jour où il est tombé en martyr. »

Al-Zoubayr Bin Al-‘Awwam relate : « Le jour de la bataille d’Ouhoud, le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) m’a dit : « Que mes parents soient sacrifiés pour toi ! » »

Al-Zoubayr relate : « Le jour d’Ouhoud, on a vu une femme se rapprocher rapidement du champ de bataille. Elle était sur le point de voir les dépouilles des martyrs. Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) n’a pas apprécié qu’une femme puisse voir les dépouilles atrocement mutilées des martyrs. Il a dit : « Arrêtez cette femme ! Arrêtez cette femme ! » Al-Zoubayr ajoute : « J’avais compris qu’il s’agissait de Safiyyah, ma mère. J’ai couru dans sa direction et j’ai pu l’atteindre avant qu’elle ne voie les dépouilles des martyrs. En me voyant, elle m’a repoussé en me frappant à la poitrine. Elle était forte. Elle m’a dit : « Ecarte-toi ! Je ne veux pas te parler. » Je lui ai dit que le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) m’avait demandé de l’empêcher de regarder ces dépouilles.  En entendant cette phrase elle s’est arrêtée sur-le-champ. Ella a sorti deux tissus en disant : « J’ai apporté cela pour mon frère Hamza. J’ai entendu la nouvelle de son martyre. Enterre-le dans ces deux tissus. » »

Selon un autre récit, Safiyyah aurait déclaré : « Je sais que mon frère a été mutilé. Il l’a été dans la voie d’Allah. Pourquoi ne pas être satisfait de ce qu’il y a subi ? Je serai patiente, Incha Allah, et j’en demanderai la récompense auprès d’Allah. »

En entendant cette réponse de sa mère, Al-Zoubayr s’est présenté au Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) et il lui a tout relat ». L’Envoyé d’Allah a déclaré : « Laisse Safiyyah regarder la dépouille de son frère. » Elle s’est avancée, a regardé son frère et a dit : « C’est à Allah que nous appartenons et c’est à Lui que nous retournerons. » Elle a prié pour son pardon et le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a ordonné qu’on l’enterre.

Le rapporteur ajoute : « Quand nous allions recouvrir le corps de Hamza (r.a.) de ces deux draps, nous avons vu à son côté un des Ansar tombé en martyr. Il avait subi le même sort que Hamza (r.a.). Nous étions embarrassés à l’idée de recouvrir le corps de Hamza (r.a.) avec deux draps et pas celui de l’autre. C’est pour cette raison que nous avons décidé d’en utiliser un pour Hamza et l’autre pour l’Ansari. Lorsqu’on a évalué la taille des martyrs, nous avons remarqué que l’un des deux était plus grand que l’autre. Nous avons donc procédé à un tirage au sort pour attribuer un drap à chaque corps. » Mais même là, le tissu était trop court et ils ont dû combler l’insuffisance avec de l’herbe.

Jabir Bin ‘Abdillah relate : « Le jour de la bataille du fossé, le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a déclaré : « Qui m’informera à propos des Banou Qouraydhah ? » Al-Zoubayr Bin Al-‘Awwam a répondu : « Je suis prêt à le faire ! » Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a demandé de nouveau : « Qui m’informera à propos des Banou Qouraydhah ? » Al-Zoubayr Bin Al-‘Awwam a répondu de nouveau : « Je suis prêt à le faire. »

Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a demandé une troisième fois : « Qui m’informera à propos des Banou Qouraydhah ? » Al-Zoubayr Bin Al-‘Awwam a répondu : « Je suis prêt à le faire. » Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a déclaré : « Tout prophète dispose d’apôtres. Al-Zoubayr est le mien. »

‘Abdoullah Bin ‘Oumar relate : « J’ai entendu quelqu’un annoncer qu’il était le fils de l’apôtre du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Je lui ai dit : « Cela est vrai si tu es le fils de Al-Zoubayr Bin Al-‘Awwam. » « On lui a demandé si quelqu’un d’autre portait ce titre. Ibn ‘Oumar a répondu : « Je ne connais personne d’autre portant ce titre. » ‘Abdoullah Bin Al-Zoubayr relate : « ‘Oumar Bin Abi Salamah et moi-même avions pour responsabilité d’assurer la protection des femmes lors de la bataille du fossé. J’ai vu Al-Zoubayr à cheval. Je l’ai vu partir chez les Banou Qouraydhah une ou trois fois. Quand je suis retourné, je lui ai dit : « Ô mon père ! Je vous ai vu partir ici et là. » Il m’a demandé : « Mon fils, m’avais tu vu ? » « Oui, ai-je répondu. » Il m’a expliqué : « Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) demandait qu’on lui apportât des nouvelles des Banou Qouraydhah. Sur ce, je suis parti là-bas. Quand je suis rentré, le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) s’était exclamé que ses parents soient sacrifiés pour moi. »

Au cours de la bataille de Khaybar, Marhab, le chef renommé des Juifs, avait été tué par Muhammad Bin Maslamah. Yasir, son frère, est sorti sur le champ de bataille. Il a annoncé : « Qui viendra me combattre ? » Al-Zoubayr a relevé son défi. Safiyyah a dit au Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) : « Ô Envoyé d’Allah ! Aujourd’hui mon fils connaîtra le martyre. » Le Saint Prophète a déclaré : « Non ! Ton fils le tuera. » En effet, Al-Zoubayr a combattu Yasir et l’a tué.

Al-Zoubayr faisait aussi partie de ces trois compagnons envoyés par le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) pour arrêter la femme portant une lettre de Hatib Bin Abi Balta’a adressé aux mécréants. Quoique j’en aie fait mention dans le passé, je vais évoquer de nouveau cet incident ici.

‘Ali raconte : « Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) m’envoya en compagnie de Al-Zoubayr et de Miqdad en disant : « Quand vous arriverez à Rawdat Khakh vous trouverez une femme portant une lettre : ramenez-la. » Nous sommes arrivés à Rawdat Khakh située entre La Mecque et Médine. Là-bas, nous avons trouvé cette femme. Nous l’avons sommée de nous remettre la lettre. Elle a refusé en disant qu’elle n’avait pas de lettre. Nous lui avons dit : « Donne la lettre, sinon nous allons tout faire pour la prendre. »

C’est là qu’elle l’a fait sortir de ses cheveux. Nous nous sommes présentés auprès du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) avec la lettre. Quand on l’a ouvert, on a découvert qu’il s’agissait d’un message envoyé par Hatib Bin Abi Balta’a à des polythéistes de La Mecque. Il les informait à propos d’une décision prise par le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Celui-ci a demandé à Hatib la raison de cette missive. Il a répondu : « Ô Envoyé d’Allah ! Ne me jugez pas rapidement. Je ne suis pas un Qouraychite, mais je m’étais allié à eux. Je voulais tout simplement leur accorder une faveur. Je n’ai pas commis cet acte en sombrant dans l’incroyance ou en devenant un apostat. Je souhaitais tout simplement faire une faveur aux Qouraychites. Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a déclaré : « Tu as dis la vérité. » ‘Oumar, tout colérique, a déclaré : « Laissez-moi décapiter cet hypocrite ! » Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a répondu : « Il a participé à la bataille de Badr ; et Allah, du Ciel, a exprimé son contentement à l’égard des compagnons de Badr en disant : « Faites ce que vous souhaitez, Je vous ai pardonnés. »

Quand le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a conquis La Mecque, Al-Zoubayr Bin Al-‘Awwam était à la gauche de l’armée et Miqdad bin Aswad était à sa droite.

Quand le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) est entré à La Mecque et que la population était rassurée, Al-Zoubayr et Miqdad sont venus à cheval. Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) s’est mis à dépoussiérer leurs visages avec son manteau. Il a déclaré : « J’ai réservé deux parts aux chevaux et une part aux cavaliers. Qu’Allah accorde en moins à celui qui leur offrira moins que cela. »

Le deuxième Calife relate : « Lorsque le Saint Prophète (s.a.w.) frappa l’idole nommée Houbal de son bâton, elle tomba et se brisa en morceaux. Al-Zoubayr (r.a) regarda alors Abou Soufyan et, avec un sourire, lui rappela : « Te souviens-tu du jour d’Ouhoud où les musulmans blessés et épuisés se tinrent à l’écart et où tu les blessas encore en criant orgueilleusement : « Gloire à Houbal ! Gloire à Houbal ! » ? Houbal te donna-t-il la victoire ce jour-là ? Si c’est Houbal qui te la donna, vois quelle fin est la sienne aujourd’hui ! »

Abou Soufyan répondit : « Ô Al-Zoubayr ! Oublie cela. Aujourd’hui nous avons constaté que s’il y avait eu un dieu autre que le Dieu de Muhammad(s.a.w.), Il nous aurait épargné la disgrâce d’aujourd’hui. »

L’unique Dieu existant est celui du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.).

Le jour de la bataille de Hounayn, en raison de l’attaque inattendue des archers de la tribu de Hawazin et du fait que deux mille nouveaux convertis à l’islam s’étaient joints à la bataille, le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) s’était retrouvé tout seul sur le champ de bataille. ‘Abbas tenait les rênes du mulet du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Malik Bin ‘Awf, le chef des mécréants, se trouvait avec les cavaliers dans une passe. Il a vu des cavaliers [musulmans] et il a demandé : « Qui sont-ils ? » Ses compagnons lui ont répondu : « Il s’agit de cavaliers avec leurs lances placées entres les oreilles de leurs chevaux. » Malik a ajouté : « Il s’agit des Banou Soulaym. Ils ne sont guère un danger pour moi. »

Ils sont passés et sont partis dans la direction de la vallée. Ensuite un autre détachement de cavaliers est apparu. Malik a demandé : « Qui sont ceux-là ? » On lui a répondu : « Ils ont des lances dans la main. » Il a répondu : « Il s’agit des Aws et des Khazraj. Ils ne sont guère un danger. » Lorsqu’ils sont passés tout près de la passe ils sont partis dans la direction de la vallée à l’instar des Banou Soulaym. Ensuite un cavalier est passé par là. Malik a demandé : « Qui est-ce ? » On lui a dit : « C’est un grand cavalier. Il porte une lance sur l’épaule et une ceinture de turban de couleur rougeâtre. » Malik a répondu : « Il s’agit d’Al-Zoubayr Bin Al-‘Awwam. Par Lât ! Il va nous combattre. Préparez-vous ! » Quand Al-Zoubayr est arrivé dans la passe, les cavaliers l’ont vu ; mais il s’est tenu fermement comme un roc. Il a lancé un assaut si violent que les chefs des mécréants ont dû quitter la passe.

‘Ourwah relate de son père : « Le jour de la bataille de Yarmouk, les compagnons du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) ont demandé à Al-Zoubayr : « N’allez-vous pas lancer l’attaque, afin que nous vous accompagnions ? » Al-Zoubayr a répondu : « Quand je vais lancer l’attaque vous allez rester en arrière. » Ils ont répondu : « Certainement pas ! » Al-Zoubayr a lancé une violente attaque contre les mécréants et il a brisé leurs rangs. Mais quand il s’est rentré, il a constaté qu’en effet aucun de ses compagnons ne l’avait suivi. Quand il est retourné, les mécréants ont attrapé les rennes de son cheval et ils lui ont donné deux coups à l’épaule, là où il avait déjà subi une blessure importante le jour de Badr. ‘Ourwah relate : « Je jouais en introduisant mes doigts dans ses plaies quand j’étais petit. ‘Abdoullah Bin Al-Zoubayr l’avait accompagné pour la bataille de Yarmouk. Il avait dix ans à l’époque. Al-Zoubayr l’avait pris à cheval et l’avait mis sous la protection d’un certain individu. »

Après la conquête de la Syrie, ‘Amr bin Al-‘Âs a lancé une attaque contre l’Egypte. Il avait l’intention de s’en prendre à Alexandrie, et pour ce faire il avait campé au sud de cette ville au bord du Nil : c’est pour cette raison qu’on nomme ce lieu Fustat. Il s’est transformé en ville. La partie moderne est appelée « Le Caire » aujourd’hui. ‘Amr bin Al-Âs a assiégé Alexandrie ; constatant la solidité de la forteresse et le nombre infime de ses soldats, il a demandé du renfort au Calife ‘Oumar. Celui-ci a envoyé dix mille soldats et quatre officiers. Il a déclaré : « Chacun de ces officiers en équivaut à mille. Parmi eux se trouvait Al-Zoubayr. »

Dès qu’il est arrivé, ‘Amr bin Al-‘Âs lui a confié la tâche d’assiéger la ville. Il a fait le tour de la forteresse à cheval. Il a organisé les soldats et placé cavaliers et fantassins aux lieux appropriés. Il a commencé à lancer des pierres sur la forteresse avec des catapultes. Le siège a duré sept mois et la bataille n’a pas été décisive. »

Al-Zoubayr a déclaré un jour : « Aujourd’hui, je vais me sacrifier pour les musulmans. » Il a pris son épée, placé une échelle et a grimpé sur le mur de la ville. Quelques compagnons l’ont aidé. En haut du mur, ils ont tous lancé à l’unisson le Takbir. Toute l’armée a crié si fort que la terre de la forteresse tremblait. Les chrétiens ont cru que les musulmans avaient pénétré à l’intérieur de la forteresse. Tout affolés, ils ont pris la fuite. Al-Zoubayr est descendu du mur et a ouvert le portail de la forteresse ; et toute l’armée est entrée à l’intérieur.

Le recueil d’Al-Boukhari évoque la nomination par [le Calife ‘Oumar] d’Al-Zoubayr en tant que membre du comité [électoral] pour le Califat et les événements après l’élection du nouveau Calife. « Lorsque la mort d’Oumar était proche, le peuple lui a suggéré ceci : « Ô Émir des Croyants ! Nommez un successeur. » ‘Oumar a répondu : « À mes yeux, personne n’est plus digne de ce poste que ceux avec lesquels le Messager d’Allah (s.a.w.) était satisfait avant sa mort. » Puis ‘Oumar a mentionné ‘Ali, ‘Outhman, Al-Zoubayr, Talha, Sa’d et ‘Abdour-Rahman bin ‘Awf et a dit : « ‘Abdoullah bin ‘Oumar participera avec vous mais ne sera pas éligible d’être élu [Calife]. Si le califat est donné à Sa’d, il sera Calife : sinon, quiconque est élu Emir parmi vous devra demander son aide, car je ne l’ai pas écarté en raison de quelque incompétence ou quelque malhonnêteté. » ‘Oumar a ajouté : « Je recommande à mon successeur de prendre soin des premiers émigrants, de reconnaître leurs droits et de protéger leur honneur et tout ce qui leur est sacré. Je lui recommande également d’être bienveillant à l’égard des Ansar qui avaient fait de la place dans leurs demeures pour la foi avant d’y accueillir les émigrants. Je lui recommande d’accepter le bien des justes parmi eux et d’être indulgent à l’endroit de ceux qui sont coupables parmi eux. Je lui recommande d’être bienveillant à l’égard de tous les habitants de la ville, car ils sont les protecteurs de l’islam, la source de richesses et la source de contrariété pour l’ennemi. Je lui recommande également que rien ne leur soit pris, sauf de leur surplus et avec leur consentement. Je recommande également qu’il soit bienveillant envers les Bédouins arabes, car ils sont à l’origine des Arabes et la matière [première] de l’islam. [Le prochain Calife] ne devra prendre de leurs biens que ce dont ils n’ont pas besoin et devra le distribuer aux pauvres parmi eux. Je lui recommande également de respecter l’engagement pris avec les protégés (Dhimmis) d’Allah et de Son Envoyé, de les défendre et de ne pas les surcharger de ce qui dépasse leurs capacités. »

Quand le Calife ‘Oumar est décédé et qu’on l’a enterré, les six individus qu’il avait nommés se sont réunis. ‘Abdour-Rahman bin ‘Awf a déclaré : « Choisissez entre trois candidats [au poste de Calife]. » Al-Zoubayr a commenté : « Je renonce à mon droit en faveur d’Ali. » Talha a commenté : « Je renonce à mon droit en faveur d’Outhman. » Sa’d a déclaré : « Je renonce à mon droit en faveur d’Abdour Rahman Bin ‘Awf.  Celui-ci de dire à ‘Ali et ‘Outhman : « Celui d’entre vous qui est prêt à renoncer à son droit de candidature, nous lui remettrons le Califat, en gardant à l’esprit qu’Allah et l’islam seront ses témoins. » C’est-à-dire, il devra suggérer le nom de celui qui mérite ce rôle le plus aux yeux d’Allah.

Tous deux (c’est-à-dire ‘Outhman et ‘Ali) ont gardé le silence. ‘Abdour-Rahman a demandé : « Souhaitez-vous me confier le verdict ? Je prends Allah comme témoin que je ne choisirai que le meilleur d’entre vous. » Ils ont répondu : « Oui ! » ‘Abdour-Rahman a pris la main d’Ali et a dit : « Vous êtes apparenté au Messager d’Allah (s.a.w.) et l’un des premiers musulmans, comme vous le savez bien, et Allah est votre témoin. Je vous demande par Allah de promettre que vous dirigerez en toute équité si je vous sélectionne comme Emir et si je choisis ‘Outhman comme Emir, vous l’écouterez et lui obéirez. » Puis il a pris ‘Outhman en aparté et lui a demandé de faire la même promesse. Quand ‘Abdour-Rahman a obtenu leur promesse il a annoncé : « Ô ‘Outhman ! Etendez votre main ! » et il lui a prêté le serment d’allégeance. Puis ‘Ali lui a prêté allégeance ; et ensuite les autres membres de la famille sont venus prêter allégeance eux-aussi. »

J’avais évoqué ces faits quelques temps de cela et j’en ai fait mention de nouveau en référence à Al-Zoubayr Bin Al-‘Awwam. Je mentionnerai, Incha Allah, d’autres faits le concernant.

Je vais diriger la prière funéraire de quelques individus après avoir mentionné quelques faits à propos des défunts. Le premier défunt se nomme Miraj Ahmad (Chahîd), fils de Mahmoud Ahmad, de Dogri Garden, Peshawar. Les ennemis de l’Ahmadiyya l’ont tué à coup de balles le 12 août dernier vers 21 heures devant sa pharmacie. C’est à Allah que nous appartenons et c’est à Lui que nous retournerons.

Le défunt quittait sa pharmacie à 21 heures et rentrait chez lui quand des inconnus lui ont tiré dessus avant de prendre la fuite. Le défunt à reçu quatre balles : il est décédé sur le coup. Il avait environ 61 ans au moment de son décès. Son fils, Yasir Ahmad, avait quitté la pharmacie quelques temps plus tôt. On l’a informé de l’incident par le téléphone de son père. Lorsqu’il est arrivé à la pharmacie le défunt avait rendu l’âme. Ahmad Gul, le grand-père du défunt, et son frère, Sahib Gul, étaient les premiers ahmadis de la famille. Ils avaient embrassé l’Ahmadiyya en 1912. Le grand-père était aussi un poète de renom en langue pashto. Cette famille était de Sheikh Mohammadi de Peshawar. Par la suite elle s’est jointe à ceux qui n’avaient pas prêté allégeance au deuxième Calife, c’est-à-dire aux lahoris ou paighamis.

En 1990-91 Miraj Saheb, le défunt, et ses trois frères ont prêté allégeance [au Calife] et ont rejoint la Jama’at Ahmadiyya. Depuis ce temps et ce jusqu’à son martyre, il a été l’objet d’opposition. Même ses employés ne voulaient pas travailler chez lui en raison de leur animosité religieuse. Depuis quelques temps, il y avait une grande campagne d’opposition contre lui sur les réseaux sociaux. Après le meurtre de Tahir Naseem, cette hostilité a pris de l’ampleur et c’était dans ce contexte qu’il y avait cette campagne dans la région ; on disait notamment qu’après l’Aïd il y aurait une campagne virulente contre les « qadianis » et qu’on allait les éradiquer complètement de la région. La prochaine région visée était celle du défunt.

Le martyr possédait des vertus très marquantes. On accomplissait régulièrement la prière en congrégation chez lui. Il avait un attachement solide au Califat. Il suivait avec une attention particulière le sermon sur la chaîne MTA. En sus de sa participation aux programmes de la Jama’at, il était imbu d’un sens remarquable de l’hospitalité et de la sympathie ; il venait en aide aux démunis. C’étaient là ses qualités les plus notables. Il offrait des médicaments gratuitement aux démunis. Il était empli de sympathie à l’égard de chaque membre de sa famille. Il était rempli d’affection à l’égard de la famille de ses frères. Cette affection a pris de l’ampleur après avoir embrassé l’Ahmadiyya. Il était très actif dans le domaine de la prédication. Dès qu’on annonçait la nouvelle année du plan Tahrik-i-Jadid et que les responsables se présentaient chez lui pour consigner ses promesses, il offrait tout ce qu’il avait dans la poche. Ce fut le cas au cours de cette année-ci.

Yasir, son fils, s’était établi en Australie en 2012. Le martyr s’était rendu chez lui en 2013. Mais il est rentré au Pakistan avec son fils en 2014. Il a déclaré : « Je souhaite servir la population démunie en retournant dans ma région et dans mon pays. L’amour pour ma patrie me contraint à retourner au Pakistan. »

Je l’avais rencontré en Australie lors de ma visite. Le défunt était le secrétaire de l’hospitalité de la Jama’at de Peshawar depuis une longue période.

Les ahmadis sont prêts à consentir à tout sacrifice par amour pour leur patrie. Les prétendus gardiens de la nation n’ont, quant à eux, pas d’autre travail que d’accuser [à tort] les ahmadis. Les ahmadis vont agir en accord à leur pieuse nature. Le défunt était le secrétaire de l’hospitalité de la Jama’at de Peshawar pendant une longue période et il a servi jusqu’à son martyre. Il avait accompli l’I’tikâf le Ramadan dernier. Son frère, Farooq Ahmad, est décédé avant lui lors d’un accident de route. Son deuxième frère possède un magasin tout près de la pharmacie du défunt. Il est lui aussi en danger et reçoit des menaces de temps à autre. Le défunt laisse derrière lui son épouse, Rashida Miraj, trois fils, Yasir, qui a vingt-sept ans, Musawwir Ahmad, 25 ans, Jazib, 14 ans et une fille, Aisha, qui étudie la médecine. Jazib aussi fait face à une grande hostilité à l’école. Qu’Allah protège ces enfants de la méchanceté de méchants.

Ces jours-ci l’hostilité contre l’Ahmadiyya bat son plein au Pakistan. Les membres de l’assemblée colportent des mensonges à notre propos et tentent de soulever la population contre nous. Ils attribuent à la Jama’at des actions condamnables de gens qui n’ont aucune relation avec la Jama’at. Ensuite, ils font du bruit que ces gens-là étaient des ahmadis, tandis qu’ils n’avaient aucune relation avec la Jama’at.

De même, afin de se faire une popularité gratuite, n’importe qui produit des émissions sur YouTube contre la communauté, et nous attribuent des mensonges, considérant qu’il s’agit là d’un acte très méritoire, tandis qu’ils n’ont aucune intention pure. Ces personnes souhaitent simplement devenir populaires. Qu’Allah retourne le mal de ces personnes contre elles-mêmes. Ces jours-ci, la communauté du Pakistan, et nos membres dans le monde entier, doivent beaucoup prier. Nous devons abondamment lire ces prières :

رب كل شيء خادمك ربّ فاحفظني وانصرني وارحمني

« Mon Seigneur ! Toute chose est à Ton service, mon Seigneur protège-moi, aide-moi et aie pitié de moi !»

 اللهم إنا نجعلك في نحورهم ونعوذ بك من شرورهم

« O Allah ! Nous Te prenons comme bouclier contre leurs attaques frontales et nous cherchons refuge auprès de Toi contre leur malveillance »

Ainsi que le Daroud Sharif (la prière pour le Prophète). Qu’Allah le Très Haut protège tout ahmadi du mal de ces malfaiteurs. Autant cette inimitié prend de l’ampleur, autant nous devons nous prosterner devant Allah le Très Haut.

Yassir, le fils du martyr, écrit ceci : « Par la grâce d’Allah, mon père était Moussi, et il était toujours en avant pour les cotisations, et faisait preuve d’une grande sincérité à cet égard. Il se préoccupait beaucoup des gens et les aidait financièrement. Mon père était très courageux et brave. En dépit des vives campagnes d’opposition et de haine, il ne laissait jamais la peur le gagner, et il plaçait sa confiance en Allah. Il disait toujours qu’il n’avait guère peur des opposants et que son Seigneur était avec lui. » Il ajoute : « C’était une personne extrêmement humble et généreuse. Il faisait preuve d’une grande largesse lorsqu’il aidait autrui. Il était très pieux et s’adonnait beaucoup au dhikr (souvenir de Dieu), et il avait une relation très solide et de confiance avec Dieu. Régulier dans ses prières quotidiennes ainsi que la prière de Tahajjoud, il récitait le Saint Coran matin et soir. Il enjoignait également ses enfants à le faire. Cette année, il avait également fait l’I’tikaf à la mosquée pendant le mois du Ramadan. Il avait partagé qu’il avait vu dans un songe que les méchants et les hypocrites subiraient une fin horrible, et il a annoncé avec sérénité : « Allah l’Exalté a réservé de nombreuses bonnes choses pour nous. » »

Il avait résidé quelque temps en Australie. L’Amir et d’autres membres de [notre communauté] en Australie m’ont également écrit que le défunt était un membre passionné de la communauté, et qu’il œuvrait pour elle régulièrement. Sociable et aimant, très hospitalier, c’était une personne vraiment humble. Il était un ahmadi brave et enthousiaste. Il parlait peu et avec douceur. Lorsqu’il avait fait part de son intention de retourner au Pakistan, ses amis ont essayé de l’empêcher de repartir en raison de la situation critique qui y régnait ; ses enfants en ont fait de même, mais il a répondu : « Quelle joie plus grande que de perdre sa vie pour la communauté ? J’en serais fier. » Il est donc rentré. Le Za’im Ansarullah de Melbourne écrit : « Deux jours avant qu’il tombe en martyr il m’a téléphoné pour me dire que l’opposition avait pris une dimension considérable, mais qu’il n’avait pas peur. »

La deuxième personne dont je dirigerai la prière funéraire est Adeeb Ahmad Nasir, missionnaire de la communauté, qui était le fils de Mohammad Nasir Ahmad Dogar originaire d’Edhipur, Narowal. Il est décédé le 9 août à l’âge de 27 ans après avoir été malade pendant quelques jours. Inna lillahi wa inna ilaihi raji‘oun. Il s’était inscrit à la Jamia, et avait complété son cursus en juillet 2017 et il a commencé à servir au sein du département de l’Islah o Irshad. Il était sur le point de se marier. Le 9 août, il a développé une fièvre typhoïde suivie de complications ; il a été pris de délire. Entretemps, il n’a pas pris soin de lui, et il a continué à travailler et à voyager. Après deux ou trois jours de maladie, et en raison de la fièvre, il est décédé.

Son père, Nasir Dogar écrit : « Nous étions fiers de notre fils qui était un Wâqif-e-Zindagi. Il était très pieux et vertueux. Il était régulier dans ses prières et dans son jeûne. C’était un garçon simple, doux et qui souriait toujours. » Ses amis missionnaires et d’autres qui le connaissaient ont également fait mention de ses qualités. Il ajoute : « Il souriait toujours. Il avait un profond amour pour la communauté et était toujours enthousiaste pour la servir. C’était une personne chère à tous. Il servait actuellement dans la communauté de Cheenay où, avant même d’y être affecté, il avait œuvré avec beaucoup d’enthousiasme pour la construction du Bait-ul-Dhikr et de la mission. Il avait économisé une somme de trente mille roupies à partir de son allocation mensuelle, bien que cette allocation fût maigre, et l’avait envoyée pour la construction de la mosquée, et il demandait constamment qu’on lançât les travaux. On l’entendait toujours dire : « Commencez les travaux et Allah répandra Ses bénédictions ! »

Sa mère, Nasira Sahiba, écrit : « Nous étions ravis lors de la naissance d’Adeeb car nous l’avions dédié dans la voie de Dieu. Lorsque Dieu nous a accordé un fils après nous avoir accordé quatre filles, nous étions très joyeux et ravis à l’idée qu’il serait plus tard missionnaire. Notre deuxième jour le plus joyeux était le jour où nous avons été invités à la Jamia pour voir notre fils recevoir le diplôme de Shahid. C’était un enfant très pieux et obéissant. Il nous appelait quotidiennement pour s’enquérir au sujet de la prise de médicaments, de la santé de sa mère, et il disait toujours : « Prends soin de toi. » Il était animé par la crainte de Dieu. » Sa famille possède des terres, et lors de la récolte il enjoignait à sa mère de garder en stock une grande quantité de blé afin d’en offrir au nécessiteux. Il résidait dans une chambre au sein de la Jama’at de Cheenay de la région d’Edhipur, et en dépit du manque d’aménités et d’autres choses dont il avait besoin, il y servait avec beaucoup de courage.

Javed Langa, missionnaire du district de Faisalabad, écrit ceci : « Le défunt menait une vie dans le sens véritable du Waqf. Il travaillait avec beaucoup de passion pour la communauté. Ayant reçu une excellente éducation, il travaillait harmonieusement avec les différents responsables. A des fins d’édification, il faisait écouter particulièrement les clips vidéos des Califes aux membres de la communauté. S’il voyait un manquement en une personne, il le conseillait en aparté afin de préserver sa dignité. Il venait en aide à tout le monde. L’amour pour le Califat, l’obéissance envers le Nizam de la communauté, le fait d’être sociable et joyeux, la douceur, l’humilité et la simplicité faisaient partie des qualités notables du défunt. Il était très poli et se contentait en toute circonstance de la volonté divine. Qu’Allah l’Exalté accorde la tranquillité et la patience à ses parents, qu’Il leur donne la force de supporter cette tragédie, et qu’Il donne aussi du courage à ses sœurs. Qu’Allah fasse preuve de pardon et de miséricorde à l’égard du défunt et qu’Il exalte son rang.

La prochaine personne dont je dirigerai la prière funéraire se nomme Hamid Ahmad Sheikh, fils de Sheikh Hussain. Il est décédé le 12 août des suites d’une crise cardiaque à l’âge de 85 ans. Inna lillahi wa inna ilaihi raji‘oun. Il était le petit-fils de Sheikh Noor Ahmad, compagnon du Messie Promis (a.s.). Son père, Sheikh Muhammad Hussain, avait eu l’opportunité de servir en tant qu’Amir de la communauté de Chiniot.

Après sa Bai’ah, le Messie Promis (a.s.) avait conseillé Sheikh Noor Ahmad d’envoyer ses deux fils à Qadian pour leurs études. Ainsi, Sheikh Muhammad Hussain, le père du défunt, avait obtenu son Brevet des Collèges à Qadian, et il avait eu l’honneur d’être le camarade de classe du Mouslih Maw’oud (r.a.). Le grand-père maternel du défunt, Hazrat Maulvi Abdul Qadir de Ludhiana, était l’un des 313 compagnons du Messie Promis (a.s.). Hamid Sheikh avait épousé la petite-fille de Hazrat Munshi Zafar Ahmad, originaire de Kapurthala. Hamid Sheikh était un architecte agréé ; il avait complété ses études ici à Londres en 1973. Il était le frère de Rashid Ahmad de Wimbledon qui est responsable du Roti Plant (installation automatisée permettant de faire des Rotis (pains plats) lors des Jalsas).

Le défunt laisse derrière lui deux fils et une fille. L’un des fils du défunt, Abdur Razzaq Sheikh, est le vice-Président de notre association d’architectes, IAAAE. Abdur Razzaq Sheikh écrit : « Mon père était un fils, un mari, un père et un grand-père aimant et dévoué. Tous les membres de la famille l’aimaient. C’était un membre pieux et sincère de la communauté Ahmadiyya. Il ne laissait passer aucune occasion de servir la communauté. Il écrivait des lettres au Calife, et il enjoignait également à ses enfants de ce faire. Il nous disait constamment d’être toujours en contact avec la communauté locale. Régulier dans ses prières, il attirait constamment l’attention des enfants vers cela. Il participait activement dans les différents appels de cotisation de la communauté. Deux semaines avant son décès, il avait réglé tout ce qu’il devait. Il a également résidé au Nigéria. En raison de ses aptitudes professionnelles, il avait aidé à l’embellissement des terrains des mosquées et des missions. Lorsqu’il a quitté le Nigéria, il avait offert sa voiture à la communauté. Au Pakistan, il a également eu l’opportunité de servir en tant que président de l’association IAAAE d’Islamabad. Il a eu l’opportunité de rendre de nombreux autres services. Qu’Allah permette également à ses enfants de perpétuer ses bonnes œuvres. Qu’Il accorde Son pardon et Sa miséricorde au défunt et qu’Il exalte son rang. Après la Joumou’ah, je dirigerai Incha Allah la prière funéraire de ces trois défunts.


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