Sermons 2017

Litiges et endettements : les solutions de l’islam

Baitul-Futuh-Dome-Interieur
Photo: Tanveer Khokhar - www.uk.smugmug.com/

Dans son sermon du 11 août 2017, Sa Sainteté le Calife a évoqué les solutions que présente l'Islam afin de mettre fin aux litiges et se prémunir de l'endettement.

 Sermon du vendredi 11 août 2017, prononcé par Sa Sainteté le Calife, Hadrat Mirza Masroor Ahmad, à la mosquée Baitul-Futuh à Londres. Après le Ta’awudh, le Tashahoud et la Sourate Al-Fatiha, Sa Sainteté le Calife a déclaré :

Tout ahmadi ayant prêté le serment d’allégeance aux mains du Messie Promis (a.s.), promet d’améliorer sa condition spirituelle et morale, d’accroître sa connaissance et d’avancer dans sa doctrine. À notre époque Allah nous a accordé cette faveur qu’est la MTA, qui diffuse des émissions de la Jama’at, les Jalsas, et les sermons. De surcroît, grâce à la MTA et Internet, des centaines de milliers d’ahmadis participent dans la bai’ah internationale. Ainsi, aucun ahmadi de naissance ou encore celui qui a embrassé l’Ahmadiyya de son propre chef n’osera affirmer qu’il ignore ce qu’est le serment d’allégeance.

Il est nécessaire, de ce fait, de connaître les détails concernant ce serment et de les avoir en tête. En étudiant ses conditions ayant trait à la réforme, nous constaterons que nous pourrions apporter une amélioration extraordinaire en nous-mêmes sur le plan moral, dans nos liens au sein de la société, dans nos transactions commerciales et financières du quotidien, ainsi qu’au sein de notre foyer.

Cependant, beaucoup parmi nous sont loin en deçà des normes que le Messie Promis (a.s.) souhaitait que nous respections. Il y attire notre attention dans ses conditions de la bai’ah, [où il dit] notamment qu’il ne faut pas mentir, qu’il faut éviter tout acte de cruauté et la malhonnêteté, qu’il ne faut pas se laisser s’emporter par ses passions ou nuire, surtout sous leur influence aux créatures d’Allah en général, et aux musulmans en particulier, que ce soit avec sa langue ou avec ses mains ou autrement ; qu’il faut renoncer complètement à l’orgueil et vivre dans l’humilité, la bonne humeur, et œuvrer au bien-être de l’humanité.

Si nous respectons ces conditions, tout comme je l’ai déclaré, nous rehausserons notre norme morale. Non seulement allons-nous progresser dans ce domaine, nous allons en outre en atteindre l’apogée. Or après une analyse, nous constaterons qu’un nombre inquiétant parmi nous, en dépit d’avoir accompli la bai’ah, négligent ces injonctions.

Tant que personnellement nous ne traversons pas les situations où nous devons sacrifier nos droits ou nous devons nous mettre en difficulté pour faire montre de nobles qualités, nous annonçons haut et fort que nous devons certainement exhiber ces hautes valeurs et que celui qui ne le fait pas commet une grave injustice. Or, lorsque nous sommes directement impliqués, la majorité d’entre nous oublient ces qualités morales. L’on a à ce point recours aux subterfuges qu’il n’y a plus aucune trace de vérité dans son comportement, voire l’on se rapproche du mensonge.

D’aucuns ont recours à l’injustice pour recouvrir leurs droits. Parfois, l’on est coupable de forfaiture et l’on présente de faux témoignages afin d’éviter la malhonnêteté. Si on ne le fait pas de ses mains, la majorité nuit à autrui par sa langue afin d’atteindre son objectif. Au lieu de faire montre d’humilité, leur ego prend le dessus. Souvent, ils font montre, un tant soit peu, d’arrogance.

J’ai constaté que lorsqu’on me présente certains cas de la Qadha (tribunal d’arbitrage de la Jama’at), au lieu de démêler la vérité du mensonge, au lieu de réclamer ses droits, on fait montre d’un entêtement qui laisse bouche bée. Au lieu de fonder des commerces sur la vérité, on se soucie plus de ses intérêts personnels ; et de surcroît les avocats des deux parties adverses, afin de faire valoir leur savoir-faire professionnel et leur supériorité, ont recours au mensonge. Ces litiges commerciaux, conjugaux ou autres se prolongent en raison des avocats. Les avocats ahmadis et les parties concernées devraient accorder préséance au serment d’allégeance et à la crainte d’Allah l’Exalté sur leurs avantages personnels.

Les conflits prennent naissance lorsque se manifestent des récriminations et des plaintes avérées ou pas, légitimes ou illégitimes et quand on se fait une mauvaise opinion de l’autre. En pareille circonstance, il incombe au croyant de faire preuve d’indulgence pour la cause d’Allah le Très-Haut au lieu de prolonger les conflits et au lieu de s’entêter : il doit présenter le litige à la Jama’at ou à la Qadha.

En tant que frères, il faudra tenter de dissiper ces malentendus ou ces récriminations, légitimes ou illégitimes, et de faire montre d’amour et d’affection à l’égard de l’autre. Or, si l’ayant droit et le débiteur sont tous deux des entêtés, le litige ne sera jamais résolu par un juste verdict pris par la Nizam-e-Jama’at (l’administration de la Jama’at), la Qadha ou par un tribunal quelconque. Après avoir eu recours à un tribunal on fera appel à un autre. Si le cas est jugé par les cinq membres du comité de la Qadha, le débiteur, parfois, lèse les droits de la partie adverse ou n’accepte pas la décision. Puis il m’écrit pour m’informer qu’il a été victime d’une grande injustice et me demande de prendre l’affaire en main. Ces plaintes ne s’arrêtent jamais : comme je l’ai expliqué l’ego et l’entêtement en sont la cause.

Si nous voulons résoudre les conflits de la meilleure façon possible, il est essentiel de mettre fin à tout entêtement. Voire, pour résoudre ces conflits, les ayants droit doivent parfois faire des concessions à leur débiteur et parfois même abandonner une partie de leurs droits. Allah affirme à ce sujet dans le Coran :

وَإِنْ كَانَ ذُو عُسْرَةٍ فَنَظِرَةٌ إِلَى مَيْسَرَةٍ وَأَنْ تَصَدَّقُوا خَيْرٌ لَكُمْ إِنْ كُنْتُمْ تَعْلَمُونَ

« Si un débiteur quelconque est gêné, alors accordez-lui du répit jusqu’à ce qu’il soit dans l’aisance. Et si vous remettez la dette par charité, ce sera mieux pour vous, si seulement vous saviez. » (Saint Coran, chapitre 2, verset 281)

Sachez que vous pouvez, vous aussi, connaître pareilles situations contraignantes. Qui plus est, Allah l’Exalté nous accorde du répit en nombre de situations. Si Allah, le Tout-puissant, commençait à nous attraper pour nos moindres manquements, nous n’aurions aucun refuge. Il est, de ce fait, essentiel d’être indulgent et conciliant à l’égard d’autrui. C’est là une directive de principe qu’il faudra toujours avoir en tête dans ses transactions commerciales et lors des emprunts.

À maintes reprises le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a conseillé aux croyants de faire montre de compassion et d’indulgence à l’égard d’autrui afin qu’ils reçoivent le même traitement de la part d’Allah l’Exalté : sinon, n’oublions pas que nous aurons nous aussi des comptes à rendre un jour. Si Allah le Très-Haut nous juge uniquement sur nos droits, il sera difficile de mériter son pardon. Ainsi, afin d’attirer la miséricorde et le pardon d’Allah, nous devons être indulgents et bienveillants à l’égard d’autrui et non être intransigeant ou sévère ou se soucier uniquement de ses propres droits. Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a offert la bonne nouvelle de récompenses aux créanciers qui sont conciliants envers leurs débiteurs. Ainsi, selon un récit, le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a déclaré : « Si le créancier accorde du répit à son débiteur passé les échéances de la dette, chaque jour de rémission qu’il accordera sera compté comme une aumône de sa part. »

Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a aussi déclaré que l’aumône éloigne les malheurs, les difficultés et les calamités. C’est là un commerce des plus profitables que de mériter des récompenses en accordant un sursis à son frère et en se prémunissant de nombreux malheurs par la même occasion. Ainsi Allah récompense-t-Il la moindre bonne œuvre. Si nous nous souvenons de ce principe d’or du Saint Coran et des dires du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.), nous pourrons engendrer une société où règne la paix. Les frustrations ne s’accumuleront pas, les rancunes ne dureront pas, les instances médiatrices ne seront pas en difficulté et au lieu de passer leur temps à résoudre ces conflits, elles s’attelleront à des tâches plus constructives. La Qadha ne sera pas elle non plus en difficulté : certes elle a pour vocation de juger les différends, mais si les deux parties adverses sont conciliantes il n’y aura plus de difficultés inutiles et les autres dossiers ne seront pas affectés en raison du temps que prennent parfois certaines affaires. Les parties adverses qui ont recours à la Qadha et aux tribunaux ou qui doivent payer des avocats pourront s’en affranchir.

Or, d’aucuns sont si entêtés à vouloir un jugement favorable qu’ils sont prêts à endurer des pertes. Ils sont prêts à tout pour ce faire, et parfois d’aucuns ou certaines parties me demandent de prendre l’affaire en main. Si l’on mettait de côté son entêtement et son ego, je ne perdrai pas mon temps dans ces futilités. Si la réponse que je donne aux parties adverses après avoir étudié leur dossier ne leur plaît pas, ils persistent sur leur point de vue affirmant qu’ils ont raison. Ils insistent que le verdict soit rendu en leur faveur, et ne sont pas prêts à accorder une quelconque concession à leur adversaire. En dépit de mes instructions claires, ils m’écrivent trois ou quatre mois après avec une impudente effronterie affirmant qu’ils ont raison et demandant que l’on révise le verdict et qu’il soit en leur faveur.

Je n’affirme point que les décisions de la Qadha sont à 100 % justes : or elles le sont quand même à 80 ou 85 %. Elles sont justes à la lumière des témoignages et des preuves qui sont présentées. Si ses décisions sont injustes, il ne faut pas mettre en doute les intentions. Les médiateurs rendent des verdicts en toute bonne intention. Si une partie croit qu’elle doit avoir gain de cause mais qu’elle se trouve condamnée, elle ne doit pas accuser la Qadha ou le juge, comme certains ont l’habitude de le faire. Les juges rendent leur verdict en se basant sur les faits constatés. Si un verdict est ambigu ou si l’autre partie croit qu’il est ainsi, suite à sa requête je demande parfois qu’on me présente le dossier. Or, comme je l’ai dit la plupart des verdicts sont justes. Des doutes naissent uniquement en raison du mal que l’on pense d’autrui. Il faudra éviter de se faire une mauvaise opinion de l’autre : cette habitude ouvre la voie vers un autre mal.

Tout litige présenté à la Qadha, qu’il soit d’ordre financier, commercial ou familial, a trait, directement ou indirectement, à une question d’argent. Dans le cas des conflits conjugaux il est question du paiement de la dot ou [du retour] des biens. La plupart des contentieux financiers tournent autour de l’argent. En tout cas, il est question d’argent dans presque tous les conflits. Cela dit, partout le principe d’accorder des concessions est applicable. Dans les litiges conjugaux et financiers, il y a toujours des demandes d’argent.

Dans les conflits conjugaux à titre d’exemple, il y a la question de paiement de la dot. Celle-ci est certainement une dette que le mari doit payer. Or, souvent la famille de la jeune femme exige une dot qui dépasse les moyens du jeune homme. D’une part, ce dernier est contraint de payer cette dette qu’est la dot et d’autre part la famille de la jeune femme est coupable d’excès en imposant une grosse somme afin d’astreindre le jeune homme, qui d’ailleurs ne pourra pas la débourser. Non seulement que cela lui est difficile, il n’en a même pas les moyens. Si la Qadha diminue le montant de la dot en raison de la situation du jeune homme, la partie adverse y objecte.

Si, quand il est question d’emprunts, la Qadha échelonne le remboursement de la dette compte tenu de la situation du débiteur, le créancier y objecte. Nous les ahmadis présentons aux autres une société où règne la paix : étant donné que nous y invitons le monde, nous devrions dans toutes nos relations tenter d’établir la paix au sein de la société.

Comment les compagnons [du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.)] se comportaient-ils les uns à l’égard des autres ? Le récit suivant nous en offre un aperçu. On raconte qu’un musulman devait de l’argent à Abu Qatadah. L’emprunteur se cachait à chaque fois qu’Abu Qatadah partait lui réclamer son dû. Un jour le fils de l’emprunteur l’informa que celui-ci était à la maison. De l’extérieur Abu Qatadah le héla : « Je sais que tu es là ! Ce n’est pas la peine de te cacher. Sors et viens me parler. »

Quand celui-ci sortit, Abu Qatadah lui demanda la raison pour laquelle il l’évitait. L’emprunteur expliqua : « Ces jours-ci je suis en grande difficulté ; ma situation financière est désastreuse. Je n’ai rien et j’ai des dépenses à faire sur mes nombreux enfants. »

Abu Qatadah lui demanda : « Est-ce là la vérité ? » L’autre répliqua : « Je jure par Dieu que telle est ma condition. » Sur ce Abu Qatadah lui pardonna ses dettes.

Pareille conduite engendre la bienveillance et l’affection entre les croyants et ceci favorise la paix au sein de la société. Or, ici on a aussi décrit la situation du débiteur. Il n’était pas entêté et il n’avait pas englouti toute la somme. Il était conscient et embarrassé du fait qu’il ne pouvait pas rembourser la dette. C’est pour cette raison qu’il se cachait. Il n’a pas dit qu’il ne remboursera pas. Aujourd’hui nous voyons tout à fait le contraire : d’aucuns contractent des dettes et tentent de prouver par la suite qu’ils n’ont pas fait d’emprunts.

Or, la conduite des deux parties permettra de favoriser la paix : le créancier ou l’ayant droit doit accorder des facilités. Le débiteur quant à lui doit être conscient de ses responsabilités et du fait qu’il doit rembourser sa dette et s’en inquiéter.

Ayant fait la bai’ah aux mains du Messie Promis (a.s.), nous devons également être soucieux de tout cela. Que la Qadha propose ou non des facilités, que la Qadha contraigne ou non une personne à rembourser, le créancier doit faire preuve de douceur, et le débiteur doit avoir conscience de l’importance du remboursement, et doit faire de son mieux dans ce sens. Le Mousleh Maoud (r.a.) a relaté une anecdote au sujet de la paresse et de l’effronterie que certains montrent au moment de rembourser leurs dettes. Il raconte qu’une personne avait un contentieux avec ses locataires à Qadian. Les locataires ne souhaitaient pas quitter son logement. Le propriétaire du logement n’habitait pas à Qadian, il servait dans l’armée, il ne venait que quelques jours par an à Qadian.

Le Mousleh Moaud (r.a.) ajoute qu’il lui a dit : « Tu sers dans l’armée, tu viens à Qadian quinze à vingt jours par an. Tu peux séjourner pendant cette période dans la maison des invités, ou bien au Langar Khana Dar-uz-Ziafat, ou bien auprès d’un de tes amis, actuellement il y a un manque de logements, si tu mets tes locataires à la porte pour les quelques jours que tu vas passer ici, alors cela va les mettre en grande difficulté. » Il lui a ensuite donné un exemple, lui disant : « Les compagnons avaient même offert leurs terres à des étrangers, et toi tu veux virer tes locataires qui résident ici pendant 11 mois et demi, pour les dix ou quinze jours que tu vas passer ici ! »

Le Calife ajoute : « Mes propos ont eu un grand impact sur lui, et il me répondit : ‘Vous avez raison, j’ai eu tort de les importuner, mais vous devriez également demander au locataire pour quelle raison il n’a pas payé le loyer depuis 8-9 mois, me poussant donc à envisager de faire vider le logement.’ »

Sur ce le Mousleh Maoud (r.a.) répondit : « C’est une raison valable, et tu n’es pas en tort. Le fautif est celui qui n’a pas payé le loyer depuis des mois. » Il continue : « J’éprouvais une sensation étrange car j’essayais d’attendrir le propriétaire, mais il m’avança un point que je ne pouvais contredire. Si le locataire avait payé son loyer, alors les choses auraient été plus faciles, j’aurai pu prendre la décision que je voulais, mais le locataire en plus de ne pas avoir payé son loyer, s’était approprié les lieux. »

Expliquant ce qu’il ressentait, le deuxième Calife (r.a.) relate : « Il y avait un Pathan (Paschtoun) qui avait entendu que si l’on fait lire la profession de foi à quelqu’un on entrera alors au Paradis. Il attrapa donc un hindou et lui demanda de lire la profession de foi. L’hindou lui répondit qu’il était d’une autre confession et qu’il n’avait donc aucun intérêt à lire la profession de foi. Sur ce il lui demanda de la lire absolument sinon il allait brandir son épée et le tuer. L’hindou accepta donc de lire la profession de foi. Le Pathan lui dit de lire par lui-même et qu’il ne voulait pas la lui faire lire. L’hindou lui rétorqua qu’il ne pouvait pas la réciter car il ne savait pas ce que c’était, et il dit au musulman de la lui faire lire, car lui devait sûrement la connaître. Le Pathan lui répondit qu’il ne la connaissait pas non plus en ajoutant : « Ce n’est pas mon jour sinon je serai entré au Paradis en te faisant réciter la Kalimah ! »

Le Mousleh Maoud (r.a.) commente : « J’ai attendri le propriétaire par mes conseils, et une fois son cœur attendri il me présenta un point si valide que ma profession de foi ne pu m’aider. Si la partie adverse avait payé les loyers, et avait rempli ses devoirs, alors j’aurai pu faire lire la profession de foi au propriétaire ! »

Les croyants doivent donc montrer un empressement lorsqu’ils sont appelés à honorer leurs devoirs à l’égard des autres. Il ne s’agit pas d’une simple anecdote : il y a plusieurs de ce genre. Pour cette raison, lorsque les contentieux arrivent devant la Qadha ou bien lorsqu’ils sont présentés au Calife, il faut que chaque point présenté soit basé sur la vérité, sinon cela peut a posteriori embarrasser le Calife. Il ne faut pas en arriver là.

Il y a de nombreux litiges pour lesquels nous constatons que même si nous réussissons à attendrir les créanciers, le comportement des personnes endettées empêche de faire avancer les choses, et elles se plaignent également d’avoir été durement traitées.

Je vais présenter des paroles du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) qui nous enseignent comment établir une belle société ; quelles doivent en être les composantes ; et comment les deux parties doivent accomplir leur devoir.

Une fois, priant pour les personnes qui font preuve de tendresse lors des litiges, le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) déclara :

« Qu’Allah fasse preuve de Miséricorde à l’égard de celui qui facilite les choses dans le commerce et lorsqu’il réclame ce qu’il a prêté aux autres. » Ensuite, annonçant une bonne nouvelle à ceux qui facilitent les choses lors de litiges, et le conseillant aux autres, le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) déclara : « Allah le Très-Haut fit entrer au Paradis une personne qui facilitait les choses lors de son commerce et également lorsqu’il prêtait et réclamait de l’argent. »

Cela le fit mériter le Paradis.

Il est rapporté que le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a déclaré : « Celui qui accorde un délai supplémentaire à une personne endettée en difficulté ou qui annule sa dette, le Jour du Jugement, où excepté celle de Dieu il n’y aura pas d’ombre, Allah l’Exalté lui accordera de l’ombre sous Son Trône. »

Ensuite le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) d’affirmer au sujet du pardon : « Un commerçant avait pour habitude de prêter de l’argent aux autres ; et lorsqu’il voyait qu’une personne était en grande difficulté il disait à ses employés de lui pardonner ses dettes, car peut-être que par ce moyen Allah leur pardonnerait-Il également. » Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) ajouta qu’en raison de ses actions Allah l’Exalté lui accorda Son pardon. 

Les personnes qui peuvent se le permettre doivent faciliter les choses pour les autres autant que possible, au lieu de perdre leur temps et leur argent dans des querelles, des disputes et dans des tribunaux. L’islam ne met pas simplement l’emphase sur le fait de faciliter les choses dans des affaires de prêt d’argent. L’islam a surtout pour vocation de bâtir une société pacifique ne laissant aucune place à la haine, et pour cette raison l’islam attire l’attention de chaque membre de la société vers le fait de remplir leurs devoirs. L’islam encourage donc les gens à assumer leurs obligations.

Le Mousleh Maoud (r.a.) a donné un exemple – ils sont d’ailleurs nombreux – où l’on constate que les gens retardent l’échéance bien qu’ils n’aient pas de contraintes qui le justifieraient. La Jama’at ne supporte jamais de telles personnes, et jamais ne va-t-elle les supporter. Si on commence à le faire, les usurpateurs s’en donneront à cœur joie, et le désordre se répandra dans la société au lieu de la paix. Parmi les conditions établies par le Messie Promis (a.s.), il y a également celle de se préserver du désordre. Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) nous a également prodigué des conseils à ce propos. Il est rapporté que le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a déclaré : « Il est cruel de la part d’une personne riche de délibérément retarder le remboursement de sa dette. Si l’on vous demande de poursuivre une telle personne vous devez le faire. »

C’est-à-dire que, si besoin est, il faut le contraindre à rembourser ses dettes. Il ne faut pas dans ce cas faire preuve de tendresse ou accorder des facilités car dans ce cas la personne endettée a les moyens de rembourser.

Mais comme je l’ai déjà mentionné, si l’on agit de cette façon (avec indulgence) les usurpateurs seront enclins à récidiver plus souvent.

Le Saint Prophète (s.a.w.) avait une fois déclaré qu’il est autorisé de punir les débiteurs qui repoussent l’échéance de leur emprunt. 

C’est donc le devoir du système de la communauté de punir les usurpateurs s’ils ne coopèrent pas. De ce fait, si des gens sont punis parce qu’ils n’acceptent pas les décisions rendues par la Qadha, elles ne doivent pas se plaindre parce qu’elles n’ont pas été traitées avec douceur. Le Prophète de Dieu a permis à l’administration de la Jama’at de les punir. La loi du pays également l’autorise. Il y a en outre un avertissement de la part du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) et des propos qui font peur qui sont destinés aux personnes endettées. Il déclare que si quelqu’un a emprunté de l’argent avec l’intention de le rendre alors Dieu lui permettra de rembourser son emprunt.

Et que celui qui emprunte de l’argent avec l’intention de ne jamais le rendre, Allah l’Exalté le délaissera.

Si l’intention est pure, Dieu créera par conséquent des circonstances favorables pour la personne ; ou peut-être qu’Il fera naître de la douceur dans le cœur du créancier. Mais si l’intention est mauvaise, Dieu punira une telle personne.

En général, le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) ne dirigeait pas la prière funéraire de celui qui avait des dettes et dont les biens qu’il avait laissé ne comblait pas la somme qu’il devait rembourser. Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) priait aussi pour se protéger de l’endettement en l’assimilait à la mécréance. Un compagnon rapporte qu’il avait entendu le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) dire : « Je me réfugie auprès d’Allah contre la mécréance et l’endettement. » Quelqu’un demanda : « O Prophète de Dieu, est-ce que les mécréants et les endettées seront traités de la même manière ? » Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) répondit : « Oui. »

Aïsha (r.a.) éclaircit ce sujet davantage dans un hadith. Elle rapporte que le Saint Prophète (s.a.w.) faisait cette supplication pendant la prière : « Je me réfugie auprès de Toi contre les péchés et l’endettement. » Quelqu’un déclara : « O Prophète de Dieu ! Vous priez beaucoup pour être protégé de l’endettement ! » Le Saint Prophète (s.a.w.) expliqua que l’endetté a tendance à mentir et à ne pas respecter ses promesses. » D’où la raison de demander la protection contre pareille pratique. Les personnes qui empruntent de l’argent doivent s’en préserver le plus possible ; et si l’on emprunte, il faut avoir le souci de rendre la somme. Le respect des droits d’autrui est aussi comme l’emprunt : il faut essayer au mieux de s’en acquitter. Après la décision de la Qadha, s’il y a besoin d’annuler un emprunt ou des droits légitimes, il faudra chercher la clémence de la partie adverse. Les créanciers sont les seuls à pouvoir pardonner un emprunt ou à le négocier. Les membres de la Jama’at ont besoin d’accorder une attention particulière à cela.

Le premier Calife (r.a.) a proposé une solution pour rembourser des emprunts. Beaucoup d’endettés m’écrivent ; ils doivent appliquer cette formule. Il a déclaré que premièrement, ils doivent accomplir l’istighfar à foison, deuxièmement ils doivent éviter les dépenses inutiles. Souvent les gens sont endettés parce qu’ils gaspillent leurs biens de façon extravagante et ont de grands désirs. Et troisièmement, même s’ils n’ont qu’un centime ils doivent l’offrir à celui à qui ils ont emprunté de l’argent. Si vous recevez ne serait-ce qu’une petite somme et qu’après avoir dépensé le strict minimum dont vous avez besoin, il vous reste de l’argent, il faut essayer de payer vos dettes. Économisez de l’argent ou essayez de payer par plusieurs versements.

Il faut dans tous les cas avoir le souci de le rembourser, et il faut essayer d’économiser même s’il faut se mettre en difficulté, car il faut à tout prix rembourser l’emprunt. Certaines personnes empruntent de l’argent par simple envie et font des dépenses inutiles. Une personne m’a écrit qu’elle possède une voiture mais qu’elle souhaite en acheter une autre qu’elle préfère. Elle m’a demandé l’autorisation de prendre un crédit bancaire afin de l’acheter. Si une telle personne commence à prendre un crédit, elle va s’engouffrer dans les dettes. Il faut donc se protéger de ces désirs futiles.

Il y a aussi certains jeunes qui ont emprunté de l’argent pour lancer leur business quand ils n’en avaient aucune expérience. Comme ils n’étaient pas expérimentés ils ont fait faillite, se sont endettés et ont perdu l’argent des autres. Ces gens doivent éviter d’emprunter et les créanciers doivent aussi prêter de l’argent avec grande précaution pour ne pas faire des reproches et intenter des procès contre eux. Ils perdent ainsi leur argent, ainsi que celui de leurs débiteurs. D’ailleurs certaines personnes empruntent par méchanceté ou avec une mauvaise intention. C’est là qu’ils s’empêtrent dans des procès et qu’ils sont humiliés. Dans tous les cas il faut se préserver de pareille pratique, afin que nous puissions construire une belle société pacifique.

Qu’Allah nous permette de développer les caractéristiques d’un vrai croyant et que nous puissions construire une société où règne la paix. Qu’Allah nous donne la possibilité de mener une vie embellie de hautes qualités morales conformément aux attentes du Messie Promis (a.s.) ainsi qu’aux enseignements du Saint Coran et aux hadiths du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.).


(Le site www.islam-ahmadiyya.org prend l’entière responsabilité de la publication du texte de ce sermon)

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