Sermons 2019

Illustres compagnons de Badr

Baitul-Futuh-Dome-Interieur
Photo: Tanveer Khokhar - www.uk.smugmug.com/

Dans son sermon du 31 mars 2017, Sa Sainteté le Calife a évoqué d'autres compagnons ayant participé à la bataille de Badr.

Sermon du vendredi 30 août 2019, prononcé par Sa Sainteté le Calife, Hadrat Mirza Masroor Ahmad, à la mosquée Baitul-Futuh à Londres. Après le Ta’awudh, le Tashahoud et la Sourate Al-Fatiha, Sa Sainteté le Calife a déclaré :

Le premier des compagnons de Badr que j’évoquerai aujourd’hui se nomme ‘Outbah Bin Mas’oud al-Houdhali. Son nom d’emprunt était Abou ‘Abdillah. Il appartenait à la tribu des Banou Makhzoum et était l’allié de la tribu des Banou Zouhra. Son père se nommait Mas’oud Bin Ghafil et sa mère Oumm ‘Abd Bint ‘Abdi Woud. ‘Abdoullah Bin Mas’oud était son frère. ‘Outbah Bin Mas’oud était un des premiers musulmans de La Mecque et il avait aussi participé dans la deuxième émigration en Abyssinie.

‘Outbah Bin Mas’oud faisait partie des As-hâb as-Souffa. Hazrat Mirza Bashir Ahmad a expliqué ce qu’est la Souffa en citant divers recueils d’histoire.

Il écrit : « Une terrasse couverte dans un coin de la mosquée était appelée as-Souffa. Ce lieu était pour les émigrants pauvres sans logement. Ils habitaient dans ce lieu et étaient nommés les As-hâb as-Souffa. Leur tâche était de vivre dans la compagnie du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) matin et soir, de se consacrer à l’adoration de Dieu et de réciter le Coran. Ils ne disposaient pas de moyen de subsistance permanent. Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) en personne s’occupait d’eux. Lorsque le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) recevait quelques mets en cadeau ou lorsque quelque chose était préparé à la maison, il leur en accordait leur part. Des fois, le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) ne mangeait rien pour offrir son repas aux As-hâb as-Souffa. Les Ansar, dans la mesure du possible, tentaient de nourrir les As-hâb as-Souffa : ils leur apportaient des grappes de dattes qu’ils accrochaient dans la mosquée.

Or, en dépit de cela, les As-hâb as-Souffa vivaient difficilement. Souvent, ils approchaient la famine ; et cette situation a duré plusieurs années, jusqu’à ce qu’ils aient pu trouver de l’emploi suite à l’augmentation de la population de Médine ; certains recevaient de l’aide du Bait al-Mâl. »

Voici d’autres détails concernant les As-hâb as-Souffa tirés d’autres recueils. Ces compagnons passaient la journée en compagnie du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) et écoutaient les Hadiths. Ils passaient la nuit sur une terrasse, appelée Souffa en langue arabe ; c’est pour cette raison que ces compagnons étaient connus en tant qu’As-hâb as-Souffa. Certains d’entre eux ne disposaient pas au même moment d’un manteau [pour couvrir le haut du corps] et d’un pagne [pour couvrir le bas]. Ils portaient leur couverture du cou et elle pendait [tant bien que mal] jusqu’à leurs cuisses. Ces vêtements ne les recouvraient pas entièrement. Abou Hourayrah faisait partie des As-hâb as-Souffa. Il relate : « J’ai vu soixante-dix personnes des As-hâb as-Souffa qui portaient des vêtements si courts qu’ils atteignaient à peine leurs cuisses. » Ces vêtements recouvraient à peine leurs corps jusqu’au-dessus de leurs genoux.

Il ajoute : « Pour leur subsistance, certains d’entre eux apportaient des fagots ramassés dans la brousse pour les vendre et nourrir ainsi leurs frères. La majorité des Ansar leur apportaient des branches de dattes qu’ils suspendaient du toit de la mosquée. Les étrangers qui les voyaient croyaient que les As-hâb as-Souffa étaient frappés de folie, ou qu’ils étaient des sots qui s’asseyaient là sans raison.

Ils croyaient aussi qu’ils étaient si fous d’amour pour le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) qu’ils ne souhaitaient aucunement le quitter.

Lorsque le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) recevait de l’aumône, il la leur envoyait. Lorsqu’il était convié pour un repas, il les y invitait et s’asseyait avec eux pour manger. Souvent, la nuit, le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.), répartissait les As-hâb as-Souffa entre les Ansar et les Mouhajirine. C’est-à-dire, chacun d’entre eux, selon leurs moyens prenait un ou deux As-hâb as-Souffa avec lui pour leur offrir le repas du soir.

Sa’d Bin ‘Oubadah était un compagnon très généreux et riche. Parfois, il invitait chez lui 80 personnes pour le repas du soir.

Selon les récits, le nombre des As-hâb as-Souffa a fluctué avec le temps. Au minimum, il y en avait 12 et au maximum environ 300 voire 600 compagnons qui logeaient dans la Souffa.

Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) avait une grande affection pour eux. Il s’asseyait avec eux dans la mosquée et mangeait avec eux. Il encourageait les gens à les honorer. C’est-à-dire, [le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.)] faisait comprendre aux autres que les As-hâb as-Souffa n’étaient pas des gens oisifs qui ne méritaient pas d’être honorés. Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) disait que ces As-hâb as-Souffa restaient là pour écouter ses propos c’est pour cette raison qu’on devait les honorer.

Une fois, une délégation des As-hâb as-Souffa s’est plainte au Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) que les dattes avaient irrité leurs estomacs. C’est-à-dire qu’ils qu’on ne leur donnait que des dattes à manger et rien d’autre. Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) les a écoutés et pour les consoler il a prononcé un discours dans lequel il a dit : « J’ai entendu que vous avez dit que les dattes vous ont irrité l’estomac. Ne savez-vous pas que les dattes sont la nourriture des gens de Médine ? Les gens nous aident avec les dattes et nous vous aidons grâce aux dattes. Par Allah ! La fumée n’est pas sortie de l’âtre de la maison de l’Envoyé d’Allah depuis un ou deux mois ! » C’est-à-dire que le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) s’était contenté lui aussi uniquement de dattes et d’eau ; et les membres de sa famille en ont fait de même.

En tout cas, ces As-hâb as-Souffa étaient des gens d’une grande fidélité. Certes, ils s’étaient plaints du fait qu’ils devaient se contenter de dattes, ce qui avait irrité leurs estomacs ; cependant, ils n’ont pas abandonné ce lieu. En toute sincérité, ils sont restés là-bas : ils devaient se contenter de rien, de dattes ou de tout ce qu’on leur offrait.

Ensuite on dit que ces compagnons veillaient la nuit en prière généralement et ils récitaient le Coran. Ils disposaient d’un Mou’allim, qui, la nuit, récitait le Coran à ceux qui ne pouvaient le faire ou qui souhaitaient le mémoriser. Le Mou’allim leur récitait ainsi le Coran la nuit. C’est pour cette raison qu’on appelait la majorité des As-hâb as-Souffa des « Qaris » (lecteurs). On les envoyait pour diffuser le message de l’Islam. Après leur formation, on les nommait Qaris et on les envoyait pour former les autres.

Par la suite, certains de ces compagnons ont occupé des postes importants. Ce n’est donc pas qu’ils sont restés là, assis à perpétuité. Au cours du Califat d’Oumar, Abou Hourayrah a été nommé gouverneur du Bahreïn et ensuite gouverneur de Médine à l’époque de Mou’awiyah.

Sa’d Bin Abi Waqqas a été nommé gouverneur de Bassora. C’était lui qui avait fondé la ville de Koufa. Salman le Persan a été choisi en tant que gouverneur de Mada’in. ‘Ammar bin Yasir a été nommé gouverneur de Koufa. Ils faisaient tous partie des As-hâb as-Souffa. ‘Oubadah Bin Al-Jarrah a été nommé gouverneur de la Palestine. Anas Bin Malik a été nommé gouverneur de Médine à l’époque d’Oumar Bin ‘Abd-il-‘Aziz. Un général qui a rapporté de nombreuses victoires pour l’islam était issu des As-hâb as-Souffa. Zayd Bin Thabit était non seulement un général, mais il était aussi Cadi (juge) suprême lors du Califat d’Oumar.

Abou Sa’id al-Khoudri relate : « Je faisais partie des As-hâb as-Souffa dont la moitié du corps était presque nue et qui arrivaient à peine à couvrir leurs parties privées. Un Qari parmi nous était en train de réciter le Coran quand le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) est venu. Quand il s’est mis debout le Qari s’est tu. Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a adressé ses salutations et il a demandé : « Que faisiez-vous ? » Nous avons répondu que le Qari nous récitait le Coran et nous écoutions le livre d’Allah. Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a déclaré : « Toutes les louanges appartiennent à Allah qui a accordé à mon peuple des gens en compagnie de qui on m’a enjoint d’être patient. » C’est-à-dire que le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) devait être patient à l’instar de ces compagnons.

Le rapporteur ajoute : « Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) s’est assis entre nous et afin de se compter parmi nous, de sa main il a indiqué de faire un cercle et c’est ainsi que tout le monde faisait face au Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). »

Le rapporteur ajoute qu’il pense que le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) n’avait reconnu personne hormis lui étant donné qu’ils étaient en grand nombre.

Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a déclaré : « Ô Émigrants indigents ! Soyez bienheureux ! Le jour de la résurrection vous entrerez au paradis une demi-journée avant les riches avec la lumière parfaite. Cette demi-journée équivaut à 500 ans. »

Le Messie Promis (a.s.) a aussi reçu une révélation en arabe dans laquelle les As-hâb as-Souffa ont été mentionnés.

Les gens d’As-Souffa. Qui te fera savoir qui sont les gens d’As-Souffa ? Tu verras leurs yeux verser des larmes. Ils enverront des salutations sur toi et ils diront : « Ô notre Seigneur ! Nous avons entendu l’appel d’un héraut nous invitant à la foi, un appeleur vers Allah et un soleil radieux. »

Cela concerne certains des compagnons qui se joindront au Messie Promis (a.s.). Il ajoute : « Les As-hâb as-Souffa de l’époque du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) étaient des gens d’un éminent statut. Ils étaient fermes dans leur foi et des exemples de sincérité et de fidélité. Allah m’a informé qu’il m’accordera certaines personnes de cette catégorie. »

Selon le Sahih d’Al-Boukhari, ‘Outbah Bin Mas’oud faisait partie des As-hâb as-Souffa ; il avait d’ailleurs participé à la bataille de Badr. Mais selon d’autres biographies des compagnons, à l’instar d’Ousoud al-Ghaba Fi Ma’rifat As-Sahaba, Al-Asaba Fi Tamiz As-Sahaba, Al-Isti’ab Fi Ma’rifat Al-Ashab ou Tabaqat al-Kubra, ‘Outbah Bin Mas’oud aurait participé aux batailles d’Ouhoud et aux autres Ghazwat mais pas à la bataille de Badr. Cependant, Al-Boukhari compte ‘Outbah Bin Mas’oud parmi les compagnons de Badr.

‘Outbah Bin Mas’oud est décédé en l’an 23 de l’hégire à l’époque du Califat d’Oumar Bin al-Khattab, qui avait dirigé sa prière funéraire. Selon Qasim Bin iAbdur Rahman, le Calife ‘Oumar avait attendu Oumm ‘Abd, la mère d’Outbah Bin Mas’oud, afin qu’elle puisse participer à la prière funéraire.

Selon l’Imam al-Zouhri, ‘Outbah Bin Mas’oud avait rejoint les rangs des compagnons avant son frère, ‘Abdoullah Bin Mas’oud, et il avait émigré avant lui.

‘Abdo’ullah Bin Outbah relate : « Quand ‘Outbah Bin Mas’oud est décédé, son frère ‘Abdoullah avait des larmes aux yeux. Certaines personnes lui ont demandé s’il était en train de prier. Il a répondu : « Il était mon frère et il était mon compagnon auprès du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Hormis ‘Oumar Bin Al-Khattab, c’était la personne que j’aimais le plus. »

Selon un autre récit, lorsqu’Abdoullah Bin Mas’oud a entendu la nouvelle du décès de son frère ‘Outbah Bin Mas’oud, il a eu des larmes aux yeux et il a déclaré : « Certainement, c’est là une grâce qu’Allah a fait naître. Le fils d’Adam ne peut certainement pas échapper à la mort, qui est source de grâce pour les gens pieux. »

Selon un récit, ‘Oumar Bin al-Khattab avait nommé ‘Outbah Bin Mas’oud Emir [de Médine].

Le prochain compagnon se nomme ‘Oubadah Bin al-Samit. Il était un Ansari. Son père se nommait al-Samit Bin Qays et sa mère se nommait Qourat al-‘Ayn Bint ‘Oubadah. Il avait participé à la première et la deuxième Bai’ah d’Aqabah. Il était le chef de la famille de ‘Banou Awf Bin al-Khazraj de la tribu de Khazraj. [Ces chefs étaient nommés] Qawaqila pour la raison suivante. Lorsqu’une personne demandait la protection d’un chef de Médine, on lui disait qu’il pouvait escalader la montagne autant qu’il le voudrait et qu’il serait en paix. C’est-à-dire qu’il pouvait partir librement, sereinement et sans crainte. Ceux qui accordaient ces protections étaient nommés Qawaqila. Selon Ibn Hicham, lorsqu’un chef accordait sa protection à une personne, il lui offrait une flèche en disant qu’il pouvait partir là où il le souhaitait.

Tha’labah Bin Dad, le grand-père de Nou’man était un Qawqal. Ghanam Bin ‘Awf, le chef de la tribu de Khazraj était aussi un Qawqal, à l’instar de Sa’d Bin ‘Oubadah. Les Banou Salim, Banou Ghanam, Banou ‘Awf et al-Khazraj étaient aussi nommés Qawaqila. ‘Oubadah Bin al-Samit était le chef des Banou ‘Awf. Un de ses fils se nommait Walid ; sa mère était Jamila Bint Abi Sa’sa. Son deuxième fils s’appelait Muhammad et sa mère se nommait Oum Haram Bint Milhan.

Aws Bin al-Samit était le frère d’Oubadah Bin al-Samit. Aws était aussi un compagnon de Badr. Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) avait établi un lien de fraternité entre Abou Marsad al-Ghanwi et ‘Oubadah Bin al-Samit quand le premier s’était établi à Médine. ‘Oubadah Bin al-Samit avait participé aux batailles de Badr, d’Ouhoud et du fossé et à toutes les autres batailles menées par le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.).

‘Oubadah Bin al-Samit est décédé en l’an 34 de l’hégire à al-Ramla en Palestine. Selon d’autres rapporteurs, il serait décédé à Jérusalem et y aurait été enterré. Sa tombe s’y trouverait jusqu’aujourd’hui. Selon un autre récit, ‘Oubadah Bin al-Samit est décédé à Qabras lorsque le Calife Oumar l’y avait nommé Gouverneur. Il est décédé à l’âge de soixante-douze ans. Il était grand de taille et très beau. Selon d’autres, il serait décédé en l’an 45 de l’hégire à l’époque de l’émir Mou’awiya. Mais le premier récit datant sa mort en l’an 34 de l’hégire en Palestine est plus authentique. ‘Oubadah Bin al-Samit a transmis 181 récits. D’éminents compagnons et des Tabi’ine ont relaté ses nombreux Ahadiths.

Parmi ces compagnons se trouvent Anas Bin Malik, Jabir Bin ‘Abdillah, Miqdad, Ibn Ma’adi Yakrib, etc.

Un rapporteur déclare qu’Oubadah Bin al-Samit avait participé à la bataille de Badr et qu’il était un des chefs de la nuit d’Aqabah. Quand les compagnons se sont réunis autour du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) celui-ci a déclaré : « Promettez que vous n’associerez personne à Allah. Vous ne volerez pas, ne commettrez pas l’adultère, ne tuerez pas vos enfants, ne calomnierez pas et ne me désobéirez pas en toutes bonnes choses que je vous demanderai. Donc, quiconque sera fidèle à cette promesse d’allégeance aura sa récompense avec le Tout-Puissant. Quiconque n’accomplit pas pleinement sa promesse et subit des pertes dans ce monde, sa perte sera une expiation pour lui. Quiconque n’accomplit pas sa promesse de bai‘ah, son cas demeure avec Allah, le Tout-Puissant. S’Il le désire, Il peut le punir et s’Il le désire, Il peut le lui pardonner. Nous avons prêté allégeance au Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) en lui promettant de respecter ces conditions. » Ce récit est tiré d’Al-Boukhari.

Lorsque le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) est arrivé à Médine, il a accompli la prière de Joumou’ah à Qouba. Il est ensuite monté sur sa chamelle pour se rendre à Médine. Il a relâché ses rênes et ne lui a donné aucun ordre. La chamelle a regardé à droite et à gauche, comme si elle choisissait sa direction pour se mettre en route. Les gens du quartier où le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) avait accompli la prière de Joumou’ah appartenaient [à la tribu] des Banou Salim. ‘Outban Bin Malik, Nawfal Bin ‘Abdillah Bin Malik et ‘Oubadah Bin al-Samit en faisaient partie. Ils ont dit : « Ô Envoyé d’Allah ! Logez dans notre quartier ! Nous sommes nombreux ici et [vous] y serez honoré et protégé. D’ailleurs nous sommes en majorité des musulmans ici. »

Selon un autre récit, ils auraient aussi déclaré qu’ils étaient riches. Selon un autre, ils auraient déclaré : « Nous sommes plus nombreux et nous avons aussi des armes. Nous avons des jardins et de quoi combler les besoins de la vie. »

C’est-à-dire qu’ils pourraient assurer la sécurité et ils avaient une bonne situation financière.

Ensuite ils ont dit : « Ô Envoyé d’Allah ! Quand un Arabe tout terrifié vient dans la région, il vient chercher refuge chez nous. »

Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) les a écoutés et a exprimé son appréciation à leur égard. Ensuite il a déclaré : « Laissez la voie à la chamelle, car elle suit l’ordre de Dieu : elle partira, s’arrêtera ou s’assoira là où Allah le voudra. »

Selon un autre récit le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a déclaré : « Cette chamelle suit l’ordre de Dieu. Laissez-la partir librement. » En souriant, il a déclaré : « Qu’Allah vous bénisse pour votre offre. » La chamelle est partie.

L’auteur de la Sair As-Sahaba déclare : « La conquête de l’Égypte prenait du retard lors du Califat d’Oumar. Par conséquent, ‘Amr Bin al-‘As a envoyé une missive au Calife ‘Oumar lui demandant des renforts, suite à quoi ce dernier a envoyé 4 000 soldats dont mille étaient sous le commandement d’Oubadah Bin al-Samit. ‘Oumar a dit dans sa lettre : « Chaque officier de cette armée est égal à 1 000 personnes. »

Quand les renforts sont arrivés en Egypte, ‘Amr Bin al-‘As a réuni toute l’armée et a prononcé un discours passionné. Il a ensuite demandé à ‘Oubadah Bin al-Samit de lui confier sa lance. ‘Amr Bin al-‘As a ensuite enlevé son ‘umamah (turban) qu’il a attaché à la lance, pour en faire le drapeau du général et a nommé ‘Oubadah Bin al-Samit à ce poste. Par la grâce d’Allah, l’armée a pu conquérir la ville lors du premier assaut.

Abou ‘Oubayda Bin al-Jarrah est parti à Homs après la conquête de la Syrie. Après le traité signé avec les habitants de la ville, il a nommé ‘Oubadah Bin al-Samit gouverneur de Homs et il s’est dirigé vers Hama. ‘Oubadah Bin al-Samit est par la suite parti à Lattaquié, une ville côtière de la Syrie. Ses habitants ont combattu les musulmans : il s’y trouvait là-bas une porte énorme que seule une grosse foule pouvait ouvrir. ‘Oubadah a déplacé l’armée loin de la ville et lui a demandé de creuser une longue tranchée assez profonde pour cacher un cavalier et sa monture. Les musulmans ont creusé la tranchée au prix de grands efforts. Quand le soleil s’est levé, ils ont fait semblant de partir dans la direction de Homs. Le soir, ils sont retournés dans leurs camps et leurs tranchés. Les habitants de Lattaquié croyaient qu’ils étaient partis et le matin ils ont ouvert la porte de leur forteresse pour sortir avec leur bétail. Les musulmans sont apparus sur-le-champ : les habitants ont été pris de peur et les musulmans ont lancé l’assaut pour pénétrer dans la ville et remporter la victoire.

‘Oubadah est monté sur le mur de la forteresse et a lancé le Takbir. Certains chrétiens de Lattaquié ont pris la fuite vers Yasid. Par la suite ils ont demandé la protection afin de pouvoir retourner sur leurs terres. On leur a confié leurs terres après paiement d’une taxe sur leurs récoltes. On leur a retourné aussi leurs lieux de culte afin qu’ils puissent rendre culte à Dieu selon leur choix.

Les musulmans ont construit une mosquée à Lattaquié suite à l’ordre d’Oubadah. Par la suite la mosquée a été agrandie.

‘Oubadah et les musulmans sont arrivés sur une ville côtière nommée Balda et l’ont conquise ; cette ville se trouvait à environ 10 kilomètres de la forteresse de Jabla. ‘Oubadah et ses compagnons ont remporté de nombreuses victoires. Ils ont conquis la ville côtière d’Al-Tartous, Lattaquié, Jabla et Balda.

Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) avait confié à ‘Oubadah Bin al-Samit la responsabilité de collecter certaines aumônes en lui conseillant ceci : « Crains Allah de peur qu’au jour de la résurrection tu ne portes un chameau en train de blatérer, ou une vache en train de meugler, ou une chèvre en train de bêler. » C’est-à-dire, qu’il ne devait pas être malhonnête et dilapider les donations aumônières. En effet, à l’époque les gens offraient des chameaux, des vaches ou des chèvres en aumône. Il lui conseillait de les distribuer à bon escient et de protéger ces biens reçus comme Zakat ou aumône. Sinon il devra porter ces fardeaux le jour de la résurrection. ‘Oubadah Bin al-Samit déclare : « En entendant cela, j’ai dit : « Je jure par celui qui vous a envoyé avec la vérité, je ne pourrai être responsable de deux personnes. Je ne pourrai porter le fardeau de personne. Il vaudrait mieux ne pas me nommer responsable. »

À l’époque du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.), cinq Ansar avaient recueilli le texte du Coran : Mou’adh Bin Jabal, ‘Oubadah Bin al-Samit, Oubay Bin Ka’ab, Abou Ayyoub al-Ansari et Abou al-Darda.

Après la conquête de la Syrie, Yazid Bin Soufyan a écrit au Calife ‘Oumar que les Syriens avaient besoin d’un enseignant qui puisse leur apprendre le Coran et la religion. Le Calife ‘Oumar lui a envoyé Mou’adh, ‘Oubadah et Abou al-Darda. ‘Oubadah s’est établi en Palestine. Jounada relate ceci : « J’ai rencontré ‘Oubadah et j’ai constaté qu’il avait une grande connaissance de la religion d’Allah. » C’est-à-dire qu’il était un grand érudit. « Quand les musulmans ont conquis la Syrie, ‘Oumar y a envoyé ‘Oubadah et ses compagnons Moua’dh Bin Jabal et Abou al-Darda afin d’enseigner le Coran et la religion aux gens. ‘Oubadah a logé à Homs, Abou al-Darda est parti pour Damas et Mou’adh vers la Palestine. Après quelque temps, ‘Oubadah s’est rendu lui aussi en Palestine. Là-bas, l’Emir Mou’awiyah s’est opposé à ‘Oubadah sur une question religieuse qui le déplaisait. C’est-à-dire qu’il y a eu un différend sur une question d’ordre religieuse. L’Emir Mou’awiyah a parlé durement à ‘Oubadah qui a déclaré qu’il ne demeurera plus sur cette terre en sa compagnie. Il est ensuite retourné à Médine où le Calife ‘Oumar lui a demandé la raison de son retour. ‘Oubadah lui a raconté l’histoire du différend et des paroles dures de Mou’awiyah. Sur ce le Calife Oumar lui a demandé de retourner de là d’où il venait en ajoutant : « Allah laissera corrompre la terre où il n’y a pas de gens comme toi. » »

C’est-à-dire des érudits possédant la connaissance de la religion à l’instar de ces anciens compagnons du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Sinon ces terres sont vouées au malheur ; d’où l’importance de son retour. « Ensuite le Calife ‘Oumar a écrit à l’Emir Moua’wiyah en disant : « Il n’y a plus de différend entre vous deux. Écoute les propos d’Oubadah car il a raison. » »

Il existe de nombreux récits d’Oubadah que j’évoquerai Incha Allah dans mon prochain sermon ; étant donné qu’ils sont détaillés cela prendra un peu de temps.

Je voudrais évoquer à présent une personne récemment décédée dont je dirigerai la prière funéraire. Il s’agit de Moukarram Tahir Arif Sahib qui est décédé le 26 août dernier après avoir enduré patiemment une longue maladie. Il est décédé ici au Royaume-Uni. C’est à Allah que nous appartenons et c’est à Lui que nous retournerons.

Il souffrait d’un cancer qu’il a enduré très patiemment. Le défunt était un haut fonctionnaire [au Pakistan] à la retraite. Je l’avais nommé au poste de Président de la Fadl Oumar Foundation quelque temps de cela. Ainsi il occupait ce poste ces temps-ci et était au service de la religion.

Tahir Arif est né le 13 février 1952. Sa famille était originaire de Sialkot et s’est ensuite établie à Sargodha. Le père du défunt était Chaudhry Muhammad Yar Arif, missionnaire de la communauté ayant servi en Angleterre. Il était l’Imam adjoint de la mosquée de Londres. Muhammad Yar Arif avait aussi occupé le poste de l’adjoint du Wakil Ut Tabshir Tahrik-i-Jadid à Rabwah.

Maulana Muhammad Yar Arif était un grand orateur et érudit de la communauté.  Moukarram Mohammad Yar Arif avait accompagné Maulana Abdur Rahim Nayyar pour représenter la Jama’at le 23 mars 1940 lors de la conférence durant laquelle la résolution sur le Pakistan avait été passée.

C’était là un honneur historique qu’il a eu.

La mère de Tahir Arif se nommait Inayat Surayya Begum. Son grand-père, Chaudhry Ghulam Hussain, était un compagnon du Messie Promis (a.s.). Tahir Arif était un fin intellectuel, un grand écrivain et un poète. Il a écrit plusieurs ouvrages ainsi que deux recueils de poèmes : un en langue ourdoue et l’autre en langue pendjabie. Il a écrit deux excellents ouvrages : un sur le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) en langue anglaise et un deuxième sur le Pakistan qui a pour titre « Le Pakistan, étape par étape. » Après avoir complété sa maîtrise en économie à l’université du Pendjab, il a fait ses études de loi. Il est ensuite parti en Angleterre où il a eu son diplôme de LLM à la London School of Economics. Et par la grâce d’Allah il a reçu le prix Mark of Merit de l’université de Londres. Après avoir complété ses études à Londres, il est retourné au Pakistan où il a passé le concours de la fonction publique. Il était attaché à la fonction publique du Pakistan et, par la grâce d’Allah, il a été promu inspecteur général de police. Le fait qu’il atteigne ce poste au Pakistan après que des lois ont été passées contre la Jama’at démontre certainement ses aptitudes extraordinaires. En sus de ses fonctions à la police, il a aussi travaillé au département FIA et aux renseignements des services de l’immigration.

Lors de son séjour à Londres pour ses études, suite à l’instruction du quatrième Calife, il a aidé Chaudhry Rashid Saheb au niveau de la rédaction de plusieurs ouvrages pour enfants en langue anglaise. Et il a rendu de fiers services à cet égard.

Par la grâce d’Allah, il étudiait avec engouement les livres du Messie Promis. Il était toujours en train de lire un de ces livres.

Mais il ne se contentait pas que de les lire, il prenait également des notes et partageait et discutait des sujets lus avec ses amis. Il récitait régulièrement le Saint Coran, et avec une grande attention. Aucun de ses proches ne l’a mentionné, mais je me souviens qu’une fois, lors d’une discussion, j’ai appris qu’il se réveillait régulièrement pour faire la prière de Tahajjoud. Dans le cadre de son travail au Pakistan, là où il résidait il présentait ses services pour la Jama’at. C’était une personne très brave. Comme je l’ai mentionné, par la grâce d’Allah il lisait énormément, il était intelligent, il lisait la littérature religieuse et mondaine, il avait beaucoup de connaissances, il utilisait ses connaissances à bon escient, il avait également beaucoup de connaissances sur la communauté et faisait part de ses opinions très intéressantes sur plusieurs points. C’était une personne qui faisait valoir de bons points de vue. 

Il faisait preuve d’un grand sens de sincérité à l’égard du Califat ; il était un ahmadi sincère et brave. Il passa sa vie à essayer d’être le soutien du Califat, et à essayer d’être un serviteur fidèle de la communauté. J’ai observé que par la grâce d’Allah, il a réussi dans cette voie. 

Le défunt était mon camarade de classe : je le connais depuis le lycée. Depuis cette époque, par la grâce d’Allah, il aime acquérir des connaissances, il savait bien débattre, et participait aux débats organisés dans le lycée. C’était un bon orateur, et même à cette époque j’avais noté qu’il avait beaucoup de connaissances religieuses.

Il faut aussi mentionner qu’il avait un respect et un amour particulier pour les serviteurs de la communauté et les personnes dédiées, et il était toujours prêt à aider les amis ahmadis. Il occupait un haut poste, et dans ce cadre il essayait d’aider les ahmadis le mieux possible. Il commença à servir à la fondation Fadl-e-Oumar à partir de 2014, quand il fut nommé Directeur de la fondation. En 2017, après le décès de Chaudhary Hameed Nasrullah Khan, qui était à l’époque président de la fondation Fadl-e-Oumar, je l’avais nommé président de ladite fondation. Par la grâce d’Allah, comme je l’ai mentionné, il a servi à ce poste jusqu’à son décès. Jusqu’au moment où il est venu ici en Angleterre pour se faire soigner, 3 ou 4 mois de cela, il a beaucoup travaillé pour la fondation. Il participait à toutes les conférences et montrait son intérêt. Sous sa direction, l’activité avait nettement augmenté. Il laisse derrière lui sa femme Anisa Tahir Saheba, son fils Asfand Yar Arif et trois filles, Tayyiba Arif, Aziza Awj, et Bina Tahir Arif. Deux de ses filles sont mariées ; son fils et l’une de ses filles ne sont pas encore mariés. Sa fille Tayyiba Arif écrit : « Allah l’Exalté avait accordé de nombreuses réussites mondaines à notre défunt père feu Tahir Arif, mais il a toujours maintenu sa distinction d’être un ahmadi avec beaucoup de courage et de fierté. Il était un officier honnête et digne de confiance. 

Il accordait préséance à la foi et avait confiance en Allah, et c’était une personne humble. Il était un poète, un homme de lettres, un excellent gestionnaire, un enseignant, et il avait beaucoup de connaissances religieuses. Il était un mari responsable ; c’était un père extrêmement gentil. Il avait un grand amour pour le Saint Prophète. » Elle ajoute : « Notre mère nous a dit qu’elle l’a toujours trouvé très juste et il était doux de nature. Sans faire de différence entre personnes jeunes et âgées, ou riches et pauvres, il traitait tout le monde avec bienveillance, quel que soit leur statut.

Certains proches écrivent [à son propos], motivés par les sentiments ou en raison de leur lien de parenté, et je peux dire que tout ce qui est écrit à son sujet est vrai car je le connais personnellement.

Mubarak Siddiqi écrit : « Le défunt Tahir Arif était une personne très simple et humble ; il avait une relation d’amour et d’obéissance envers le Califat. C’était un poète hors pair et un homme de lettres. » Il ajoute : « Un jour je lui ai demandé de me citer son vers préféré. Il m’a cité un vers sur l’amour du Califat : « Ô maître, si seulement ton serviteur était auprès de toi. Que mon corps devienne herbe et soit piétiné. »

Il ajoute : « Lors d’une assemblée amicale, je lui dis : « Tahir Arif ! Allah l’Exalté a honoré chaque ahmadi d’une manière ou d’une autre. Vous avez occupé un très haut poste dans le département de la police. Il répondit : « Le plus grand des honneurs est celui d’être ahmadi. » »

Et il donna l’exemple du fait qu’il avait étudié avec moi ; il ajouta : « J’étais camarade de classe du Calife. C’est un grand honneur pour moi. »

Son père Maulana Mohammad Yar Arif l’avait envoyé étudier à Rabwah au lycée, et comme nos lycées ont été nationalisés peu de temps après, au lieu d’être hébergé à l’internat, il avait formulé une requête auprès du troisième Calife, qui connaissait très bien Maulana Muhammad Yar Arif ; il lui proposa de séjourner au Dar uz-Ziafat. Il y hébergea jusqu’à la fin de ses études. Lorsque nous étions étudiants nous discutions de nombreuses choses sans gêne, nous plaisantions beaucoup, mais lorsque le quatrième Calife m’avait nommé Nazir-e-Ala, il a aussitôt montré beaucoup de respect et de considération. Après mon élection en tant que Calife, par la grâce d’Allah, il a fait preuve d’une grande sincérité et d’une immense fidélité à mon égard. Qu’Allah fasse preuve de pardon et de miséricorde à son égard, qu’Il élève son rang et qu’Il permette à ses enfants de rester attachés à la communauté et au Califat. Ses amis, ses proches, et les membres de sa famille [élargie] ont fait part de nombreux récits à son sujet. Ils ont tous dit que par la grâce d’Allah le défaut était quelqu’un d’humble, de simple, qui avait beaucoup de connaissances.

Après la prière je vais diriger sa prière funéraire en présence de la dépouille. Je vais sortir pour diriger la prière funéraire – je vous demande de rester ici et d’ajuster les rangs.


(Le site www.islam-ahmadiyya.org prend l’entière responsabilité de la publication du texte de ce sermon)

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