Sermons 2022

Hamza, le lion d’Allah

Dans son sermon du 30 décembre 2022, Sa Sainteté le Calife a présenté d'autres récits sur Hamza l'oncle du Saint Prophète Mohammad (s.a.w.).

Sermon du vendredi 30 décembre 2022, prononcé par Sa Sainteté le Calife, Hadrat Mirza Masroor Ahmad, à la mosquée Moubarak, à Islamabad, Tilford au Royaume-Uni. Après le Tashahoud, le Ta’awudh et la Sourate Al-Fatiha, Sa Sainteté le Calife a déclaré :

Dans [mon] dernier [sermon] sur le Calife Abou Bakr (r.a.) j’avais déclaré que la série de récits sur les compagnons de Badr avait pris fin mais qu’on avait découvert d’autres points sur certains des compagnons évoqués plus tôt. J’avais dit que j’en ferais mention [dans le futur] ou que ces récits seraient publiés en temps et lieu. D’aucuns m’ont informé qu’ils ont grandement profité de ces récits historiques et qu’ils souhaitent que j’évoque ces [nouveaux] récits dans mes sermons. J’ai donc jugé à propos d’en faire mention dans mes [prochains] sermons afin qu’un plus grand nombre de personnes en profite.

À cet égard, Hamza sera le premier compagnon que j’évoquerai. Il était un oncle du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) et celui-ci l’aimait beaucoup. Il a exprimé cet amour en diverses occasions et suite au martyre de Hamza. La réaction à ce propos du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) est révélatrice. Il se peut que j’aie à répéter certains récits brièvement.

Selon les rapports, le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) aimait beaucoup le nom Hamza. Jabir Ibn ‘Abdillah (r.a.) relate : « Un garçon est né chez l’un des nôtres et le père a demandé que l’on suggère un nom. L’Envoyé d’Allah (s.a.w) a déclaré : « Nomme-le Hamza Ibn ‘Abdil Mouttalib. C’est le nom que j’aime le plus. » »

Al-Tabaqât Al-Koubra évoque les noms des épouses et des enfants de Hamza. Il s’était marié à la fille d’Al-Millah Ibn Malik qui appartenait à la tribu des Aws. De ce mariage est né Ya’la et ‘Amir. Par la suite Hamza s’est pris le surnom Abou Ya’la en référence à son fils Ya’la.

Khawlah Bint Qays Al-Ansari était la deuxième épouse de Hamza. De cette union est né ‘Ammarah, suite à quoi Hamza s’est pris le surnom Abou ‘Ammarah.

Hamza s’était aussi marié à Salma Bint Oumays, la sœur d’Asmâ’Bint Oumays. De cette union est née sa fille Oumamah. ‘Ali, Ja’far et Zayd s’étaient disputés [la garde] de cette fille. Mais le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a jugé en faveur de Ja’far Ibn Abi Tâlib, car il était marié à Asmâ’Bint Oumays, la tante maternelle d’Oumamah.

Voici les détails concernant les enfants de Ya’la, fils de Hamza. Ils se prénommaient : ‘Oumarah, Fadl, Al-Zoubayr, ‘Aqil et Muhammad. Mais ils sont tous morts [jeunes] et Hamza n’a pas laissé d’autres descendants.

‘Ali, Ja’far et Zayd Ibn Harithah souhaitaient la garde d’Oumamah la fille de Hamza comme je l’ai dit. Voici les détails sur ce différend présentés par le recueil d’Al-Boukhari.

Al-Barâ’Ibn ‘Âzib relate : « L’Envoyé d’Allah (s.a.w) était sorti accomplir la ‘Oumrah au cours du mois de Dhou’l-Qa’dah. Les habitants de La Mecque ne lui ont pas permis d’entrer dans la ville jusqu’à ce qu’il ait accepté de conclure un traité de paix avec eux en vertu duquel il demeurerait à La Mecque pendant trois jours seulement (l’année suivante). Lors de la rédaction de l’accord, les musulmans ont écrit : « Ceci est le traité de paix que Muhammad, le prophète d’Allah a conclu. Les Mecquois ont dit : « Nous ne sommes pas d’accord avec vous sur ce point, car si nous vous acceptions comme l’Envoyé d’Allah (s.a.w), nous ne nous serions pas opposés à vous. Vous êtes ici [en tant que] Muhammad, le fils d’Abdoullah. Il a répondu : « Je suis le Prophète d’Allah et le fils d’Abdoullah. » Puis il dit à ‘Ali : « Efface (le titre) Prophète d’Allah. ‘Ali de répondre : « Non, par Allah, je n’effacerai jamais (votre titre) ! » Le Messager d’Allah (s.a.w.) a pris la feuille du traité. Il ne savait pas écrire très bien. Il a écrit ce qui suit : « Ceci est le traité de paix conclu par Muhammad, le fils d’Abdoullah : Il n’apportera pas d’armes à La Mecque, sauf des épées au fourreau. Il ne prendra avec lui personne de La Mecque, même si une telle personne désire le suivre. Si l’un de ses compagnons souhaite rester à La Mecque, il ne le lui interdira pas. » L’année suivante, lorsque le Prophète (s.a.w.) est entré à La Mecque et que la période de séjour autorisée s’est écoulée, les Qouraych sont venus voir ‘Ali et lui ont dit : « Dis à ton compagnon (Muhammad (s.a.w.)) de partir, car la période convenue de son séjour s’est écoulée. » Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) est parti de La Mecque et la fille de Hamza l’a suivi en criant : « Mon oncle ! Mon oncle ! » ‘Ali l’a prise par la main et a dit à Fâtimah : « Prends la fille de ton oncle. » Elle l’a fait monter (sur sa monture). (À Médine) ‘Ali, Zayd et Ja’far se sont querellés à son sujet. ‘Ali a dit : « Je l’ai prise, car elle est la fille de mon oncle ! » Ja’far a dit : « C’est la fille de mon oncle et ma femme est sa tante maternelle ! » Zayd a dit : « Elle est la fille de mon frère ! » Sur ce, l’Envoyé d’Allah (s.a.w) l’a confié à sa tante et dit : « La tante maternelle jouit du même statut que la mère. » Il a dit à `Ali : « Tu es de moi, et je suis de toi. » Il a dit à Ja’far : « Tu me ressembles en apparence et en caractère. » Il a dit à Zayd : « Tu es notre frère et notre ami. » ‘Ali dit au Prophète : « Ne voulez-vous pas épouser la fille de Hamza ? » Le Prophète (s.a.w.) a dit : « C’est la fille de mon frère de lait et je suis son oncle. »

Ces récits répondent aussi à ces questions. Certains cas sont présentés à la Qadha (le tribunal d’arbitrage) et on demande parfois pourquoi un enfant est confié à sa tante maternelle ou à sa grand-mère maternelle. Ce récit tranche ces questions.

Voici un récit d’Al-Rawd Al-Ounouf concernant la conversion de Hamza. Hormis Ibn Ishaq, certains chroniqueurs ont présenté un point supplémentaire sur sa conversion. Hamza (r.a.) relate : « Après avoir écouté ma servante (relater l’incident [sur le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.)], sous l’emprise de la colère, je lui ai dit que j’ai adopté la religion de l’Envoyé d’Allah (s.a.w). J’ai été pris de remords par la suite car [cela signifiait que] j’avais abandonné la religion de mes ancêtres et de mon peuple. J’ai passé la nuit terrassée par le doute concernant cette question importante, tant et si bien que je n’ai pas fermé les yeux. Ensuite je suis parti dans l’enceinte de la Ka’bah et j’ai supplié Dieu de toute mon âme pour qu’Il me guide vers la vérité et qu’Il dissipe mes doutes. J’ai à peine terminé mes suppliques que le mensonge a quitté mon cœur qui s’est alors empli de certitude. Le lendemain matin, je me suis présenté au Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) et lui ai relaté ma situation. L’Envoyé d’Allah (s.a.w) a prié qu’Allah m’accorde la constance. »

‘Ammâr Ibn Abi ‘Ammâr rapporte que Hamza Ibn ‘Abdil Mouttalib a demandé au Saint Prophète (s.a.w.) de lui montrer l’ange Gabriel dans sa forme originale. Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a déclaré : « Tu n’auras pas la force de le regarder. » Hamza a demandé : « Pourquoi pas ? » Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) lui a dit : « Assieds-toi à ta place si tu souhaites le voir. » Le narrateur dit : « L’ange Gabriel (a.s.) est descendu sur le bois de la Ka’bah, sur lequel les polythéistes avaient l’habitude de placer leurs vêtements pendant le Tawâf. Le Saint Prophète (s.a.w.) a dit à Hamza : « Lève tes yeux et regarde. » Il a vu que les deux pieds de Gabriel (la paix soit sur lui) étaient verts comme des émeraudes. Ensuite il s’est évanoui. » L’émeraude est une pierre précieuse.

Au cours du mois de Safar en l’an deux de l’Hégire, le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a quitté Médine pour Al-Abwa’avec un groupe d’émigrants. Hamza avait aussi participé à cette expédition. Hamza (r.a.) a porté le drapeau du Prophète (s.a.w.) qui était de couleur blanche. L’Envoyé d’Allah (s.a.w) a nommé Abou Sa’d (r.a.) ou, selon un autre récit, Sa’d Ibn ‘Oubâdah (r.a.) comme émir de Médine. Il n’y a pas eu de combats lors de cette expédition et un accord de paix a été conclu avec la tribu Banou Damrah. Ce fut la première Ghazwah à laquelle le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) avait participé. Waddân est le deuxième nom de cette bataille. Hazrat Mirza Bashir Ahmad Sahib écrit ceci dans son ouvrage Sîrat Khâtam-un-Nabiyyîn :

« La permission divine du Jihad par l’épée a été accordée au mois de Safar, au cours de la deuxième année de l’Hégire. Une action immédiate était nécessaire pour protéger les musulmans des intentions sanglantes et des plans menaçants des Qouraychites : le Saint Prophète (s.a.w.) est donc parti de Médine avec un groupe de Mouhâjirîn, au nom d’Allah, l’Exalté. Avant le départ, le Saint Prophète (s.a.w.) a nommé Sa’d Ibn ‘Oubadah, chef des Khazraj, comme l’Emir de Médine en son absence, et se dirigea vers le sud-ouest de Médine sur la route de la Mecque jusqu’à ce qu’il atteigne finalement Waddân. Les habitants des Banou Damrah résidaient là. Cette tribu était une branche des Banou Kinanah ; et de cette manière, ces gens étaient les cousins paternels des Qouraychites. En arrivant ici, le Saint Prophète (s.a.w.) a entamé des pourparlers avec le chef des Banou Damrah, et a conclu un traité d’un commun accord. Les conditions de ce traité étaient que les Banou Damrah maintiendraient des relations amicales avec les musulmans et n’aideraient aucun ennemi contre les musulmans. De plus, lorsque le Saint Prophète (s.a.w.) les appellerait pour soutenir les musulmans, ils viendraient immédiatement. D’autre part, au nom des musulmans, le Saint Prophète (s.a.w.) a convenu que les musulmans maintiendraient des relations amicales avec les Banou Damrah et les aideraient chaque fois que cela serait nécessaire. Ce traité a été formellement écrit et signé par les deux parties. Le Saint Prophète (s.a.w.) est retourné après une absence de quinze jours.

La Ghazwah de Waddân est aussi connue comme la Ghazwah d’Al-Abwa’, car le village d’Al-Abwa’est situé à proximité de Waddân et c’était l’endroit où la mère bénie du Saint Prophète (s.a.w.) est décédée. Selon les historiens, lors de cette Ghazwah, le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) visait à la fois les Qouraychites et les Banou Damrah. En réalité, cette campagne du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) visait à mettre fin aux plans menaçants des Qouraychites. De plus, son objectif était de dissiper l’influence toxique et menaçante que les caravanes des Qouraychites avaient créée contre les musulmans parmi les tribus d’Arabie : cette situation avait mis les musulmans dans une grande vulnérabilité.

Hamza portait, [rappelons-le,] le drapeau du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) lors de l’expédition.

Au cours du mois de Joumadi al-Awwal en l’an deux de l’Hégire, après avoir reçu des nouvelles des Qouraychites de La Mecque, l’Envoyé d’Allah (s.a.w) a quitté Médine pour se rendre à Ouchhayra avec un groupe d’émigrants, dont le nombre serait de 150 ou 200. Il a nommé Abou Salama Ibn ‘Abdil Asad, son frère adoptif, émir en son absence. Hamza (r.a.) a une fois encore porté le drapeau blanc du Prophète (s.a.w.) dans cette bataille. Dans cette campagne, il a fait plusieurs détours et est parvenu finalement au lieu dit Ouchayra près de Yanbou’, sur la côte. Certes, il n’y avait pas eu de combat contre les Qouraychites, mais il a conclu un accord avec la tribu des Banou Moudlij sur les mêmes conditions qu’avec les Banou Damrah et ensuite il est rentré.

J’avais évoqué dans le passé les combats individuels lors de la bataille de Badr en citant divers hadiths. Hazrat Mirza Bashir Ahmad Sahib explique ce qui suit :

« Les armées étaient alignées face à face. Or, à ce moment, un étrange spectacle de la puissance divine s’est manifesté. L’arrangement des deux armées était tel que l’armée musulmane semblait être le double de son nombre réel aux yeux des Qouraychites. De ce fait, les mécréants furent frappés de crainte. D’autre part, l’armée des Qouraychites apparaissait inférieure à leur nombre réel aux yeux des musulmans. De ce fait, les musulmans étaient emplis de confiance. Les Qouraychites ont tenté de connaître le nombre exacte de l’armée musulmane, afin qu’ils puissent consoler les cœurs vacillants. À cette fin, les chefs des Qouraychites ont envoyé ‘Oumayr Ibn Wahb faire un tour autour de l’armée musulmane à cheval, afin de connaître leur nombre réel et savoir si elle était soutenue par des renforts cachés. ‘Oumair est monté sur son cheval et a encerclé les musulmans, mais il a vu une telle détermination et intrépidité face à la mort sur le visage de ces musulmans, qu’il est revenu tout ébranlé. Il a dit aux Qouraychites : Je n’ai pas pu repérer de renforts cachés, mais Ô Qouraychites ! Ce ne sont pas les hommes qui montent sur les selles de ces chamelles de l’armée musulmane : c’est plutôt la mort qui est assise dessus. La destruction est montée sur le dos des chamelles de Yathrib.

Quand les Qouraychites ont appris cette nouvelle, une vague d’anxiété a parcouru leurs rangs. Souraqah, qui était venu en tant que garant, était si impressionné qu’il s’enfuit. Lorsque les gens ont tenté de le retenir, il a dit : Je vois ce que vous ne voyez pas.

Lorsque Hakim Ibn Hizam a entendu l’opinion d’Oumayr, il est venu voir ‘Outbah Ibn Rabi’ah, tout anxieux, et a dit : « O ‘Outbah, après tout, c’est la vengeance de la mort d’Amr Al-Hadrami que tu attends de Muhammad, parce qu’il était ton allié. Ne serait-il pas judicieux que vous payiez le prix du sang à ses héritiers et que vous retourniez avec les Qouraychites ? Tu seras à jamais connu sous un bon nom. » ‘Utbah, lui-même effrayé, ne pouvait rien demander de mieux, et il dit aussitôt : « Bien sûr ! Je suis d’accord. Et après tout, Hakim, ces musulmans et nous sommes apparentés. Est-il juste qu’un frère lève son épée contre son frère, et un père contre son fils ? Va voir Abou’l-Hakam (c’est-à-dire Abou Jahl) et présente-lui cette idée. » ‘Outbah est monté sur son chameau et a tenté de convaincre les gens de son propre gré en disant : « Il n’est pas correct de se battre contre des proches ! Nous devrions faire demi-tour et laisser Mohammad à ses desseins et le laisser régler lui-même son affaire avec les tribus d’Arabie. Nous verrons ce qui se passera, et après tout ce n’est pas si facile de combattre ces musulmans. Vous me traiterez de lâche, bien que je ne le sois pas. Je vois un peuple désireux d’acheter la mort. »

Quand le Saint Prophète (s.a.w.) a remarqué ‘Outbah de loin, il a dit : « S’il y a quelqu’un parmi l’armée des Qouraychites qui possède une certaine noblesse, c’est certainement le cavalier de ce chameau rouge. Si ces gens écoutaient ses conseils, cela serait meilleur pour eux. » Or lorsque Hakim Ibn Hizam s’est approché d’Abou Jahl et lui a fait cette proposition, pouvait-on s’attendre à ce que ce Pharaon soit persuadé d’une telle chose ? Il a immédiatement rétorqué : Eh bien ! Eh bien ! ‘Outbah a commencé à voir ses proches avant lui ! Ensuite il a fait venir ‘Amir Al-Hadrami, le frère d’Amr Al-Hadrami, et lui dit : « As-tu entendu ce que dit ton allié, ‘Outbah ? Surtout, quand la vengeance de ton frère est entre nos mains ! » Les yeux d’Amir se sont gorgés de sang et, selon la coutume arabe, il a arraché ses vêtements en se mettant nu et s’est mis à crier : Malheur ! ‘Amr, mon frère, n’a pas été vengé ! Malheur ! ‘Amr, mon frère, n’a pas été vengé ! Ce cri du désert a enflammé la braise de l’inimitié dans le cœur des Qouraychites et la fournaise de la guerre a commencé à brûler de toute son ardeur.

La raillerie d’Abou Jahl a également enflammé ‘Outbah. Consumé par cette rage, il a pris son frère, Chayba, et son fils, Al-Walîd, et il est passé devant l’armée mécréante. Selon l’ancienne coutume arabe, il a appelé au combat individuel. Quelques Ansâr étaient sur le point d’avancer, quand le Saint Prophète (s.a.w.) les a retenus et leur dit : Hamzah, lève-toi ! ‘Ali, lève-toi ! ‘Oubaydah, lève-toi ! Tous trois étaient des parents très proches du Saint Prophète (s.a.w.), et il souhaitait que ses propres amis et parents soient les premiers à s’avancer face à danger. D’autre part, en voyant les Ansâr, ‘Outbah et ses camarades s’écrièrent : Qui êtes-vous ? Amenez devant nous nos égaux ! Par conséquent, Hamza, ‘Ali et ‘Oubaydah se sont avancés. Selon la coutume arabe, chaque camp s’est identifié, après quoi, ‘Oubaydah Ibn Al-Ḥârith a affronté Al-Walîd, Hamza a affronté ‘Outbah et ‘Ali a affronté Chayba. Hamza et ‘Ali ont achevé leurs adversaires en deux coups. Cependant, deux ou quatre coups violents furent échangés entre ‘Oubaydah et Al-Walîd. Finalement, les deux sont tombés au sol, chacun ayant subi de graves blessures aux mains de l’autre. Hamza et ‘Ali se sont avancés rapidement et ont donné le coup de grâce à Al-Walîd et ont ramené ‘Oubaydah dans leur camp. ‘Oubaydah, cependant, n’a pas pu se remettre de ses blessures et est décédé lors du voyage de retour de Badr.

Hamza (r.a.) a également tué Touayma Ibn Adiyy, le chef de Qouraych, lors de la bataille de Badr. Selon un récit Hamza (r.a.) a tué les chameaux d’Ali (r.a.) en état d’ébriété [après] la bataille de Badr. Cela s’est passé avant l’interdiction de l’alcool. Les détails ont été mentionnés dans le recueil d’Al-Boukhari.

Ali Ibn Houssayn relate ceci de son père, Houssayn Ibn ‘Ali. Il déclare qu’Ali Ibn Abi Talib a dit : « J’ai reçu une jeune chamelle comme ma part du butin (de la bataille) de Badr, et le Messager d’Allah (s.a.w.) m’en a donné encore une. Je les ai attachées toutes les deux à la porte d’un des Ansâr, avec l’intention de transporter sur leur dos de l’herbe d’Idhkhir. » Il s’agit d’une herbe aromatique utilisée par les orfèvres. « Un orfèvre des Banou Qaynouqa était avec moi. Je souhaitais en vendre et utiliser l’argent pour mon banquet de noces après mon mariage avec Fâtimah. Hamza Ibn ‘Abdil-Mouttalib était dans cette maison et buvait du vin ; et une chanteuse récitait : « Ô Hamza ! Tue les deux chamelles énormes ! » Hamza a pris son épée et s’est dirigé vers les deux chamelles et a coupé leurs bosses et a ouvert leurs flancs et prit une partie de leur foie. » Ibn Jourayd a demandé à Ibn Chihâb : « A-t-il coupé les bosses ? » Il a répondu : « Il leur a coupé les bosses. »

Ibn Chihâb a déclaré : « ‘Ali a ajouté : « Ce spectacle épouvantable m’a fort attristé. Je suis parti voir le Prophète (s.a.w.) et lui ai annoncé la nouvelle. Le Prophète (s.a.w.) est sorti en compagnie de Zayd Ibn Harithah qui l’a accompagné. J’étais avec eux. Il s’est rendu auprès de Hamza et lui a parlé durement. Hamza a levé les yeux et, ivre, leur a dit, même à l’Envoyé d’Allah (s.a.w) : « Vous n’êtes que les esclaves de mes ancêtres ! » Le Prophète (s.a.w.) s’est retiré. Cet incident s’est produit avant l’interdiction de l’alcool. »

Il s’est dit qu’en pareille situation, il valait mieux ne pas lui parler. Plus tard, quand l’alcool a été interdit, ils n’y ont même pas touché. Telle était l’obéissance des Compagnons aux commandements d’Allah ! Ils ont immédiatement brisé leurs jarres de vin. Ils n’ont pas dit qu’ils abandonneront le vin progressivement, comme les gens le disent de nos jours. Ils deviennent alcooliques, alors que l’alcool est interdit dans l’islam. Ensuite, ils disent : nous allons l’abandonner lentement, on doit nous accorder du répit.

En tout cas, il s’agit d’un événement qui s’est produit à ce moment-là et par la suite, la norme de ses sacrifices a également augmenté. Hamza (r.a.) était sûrement embarrassé par la suite pour les propos qu’il avait tenus.

Après la bataille de Badr, Hamza (r.a.) était également à l’avant-garde lors de l’expédition contre les Banu Qaynouqa’ . Hamza portait le drapeau du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) lors de cette bataille. Ce drapeau était de couleur blanche.

Hazrat Mirza Bashir Ahmad Sahed présente ces détails à ce propos. « Quand le Saint Prophète (s.a.w.) a émigré de La Mecque et s’est établi à Médine, il s’y trouvait trois tribus juives, nommées Banou Qaynouqa’ , Banou Nadîr et Banou Qourayzah. Dès que le Saint Prophète (s.a.w.) est venu à Médine, il a conclu des traités de paix et de sécurité avec ces tribus et a jeté les bases d’une cohabitation pacifique et harmonieuse. En vertu de l’accord, toutes les parties étaient responsables du maintien de la paix et de la sécurité à Médine ; et si un ennemi étranger devait attaquer Médine, chacun était collectivement responsable de sa défense. Au début, les Juifs se sont conformés au traité, et, au moins ouvertement, n’ont pas créé de conflit avec les musulmans. Cependant, lorsqu’ils ont remarqué que les musulmans se renforçaient à Médine, ils ont changé d’attitude et ont fermement résolu de mettre un terme à ce pouvoir croissant des musulmans. À cette fin, ils ont employé toutes sortes de stratagèmes licites et illégaux, à tel point qu’ils n’ont même pas hésité à semer la zizanie parmi les musulmans et ainsi déclencher une guerre civile. Selon un récit, à une occasion, un grand groupe de gens appartenant aux tribus des Aus et Khazraj étaient assis ensemble et conversaient avec amour et harmonie, lorsqu’un Juif fauteur de trouble est venu dans ce rassemblement et a évoqué la bataille de Bou’ath, une guerre sanglante qui eut lieu entre ces deux tribus quelques années avant la migration, et au cours de laquelle de nombreux membres des Aus et des Khazraj ont été tués. Dès la mention de ce conflit, les souvenirs du passé ont été rafraîchis et les scènes de l’ancienne inimitié ont commencé à défiler devant les yeux de plusieurs personnes émotives. En conséquence, en passant par des remarques satiriques, des railleries et des calomnies, la situation s’est aggravée à un point tel que les deux parties étaient à couteaux tirés. Remercions Dieu, cependant, que le Saint Prophète (s.a.w.) ait été averti en temps voulu et qu’il se soit rendu immédiatement sur les lieux avec un groupe de Mouhajirîn et qu’il ait pu calmer les deux parties ; et les reprendre aussi, en disant : « Suivez-vous une voie d’ignorance tandis que je suis parmi vous ? N’appréciez-vous pas la faveur de Dieu qui, à travers l’islam, vous a fait frères ? » Les Ansâr ont été si émus par cet avertissement qu’ils ont eu les larmes aux yeux, et ils se sont embrassés tout en se repentant de leur action.

Après la bataille de Badr et la victoire éclatante sur une armée féroce de Qouraychites, victoire accordée par Allah aux musulmans en dépit de leur nombre et leurs moyens limités et la mort d’éminents chefs de la Mecque, les Juifs de Médine brûlaient de jalousie. Ils ont lancé ouvertement des commentaires cinglants contre les musulmans, affirmant publiquement lors de rassemblements : « Vaincre l’armée des Qouraychites n’est guère un prodige. Que Muhammad (s.a.w.) nous combatte et alors nous vous montrerons comment on se bat ! » Ils ont répété ces paroles à la figure du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) lors d’une rencontre. Après la bataille de Badr, quand le Saint Prophète (s.a.w.) est retourné à Médine, un jour, il a rassemblé les Juifs et leur a prodigué des conseils. Il leur a présenté sa déclaration de prophète et les a invités à l’islam. Les chefs juifs ont répondu à ce message pacifique et sympathique du Saint Prophète (s.a.w.) par les mots suivants : « Ô Muhammad (s.a.w.) ! Il semble que tu sois peut-être devenu arrogant après avoir tué quelques Qouraychites. Ces gens n’étaient pas des guerriers. Si tu nous combats, tu connaîtras qui sont de véritables guerriers. »

Les Juifs ne se sont pas contentés d’une simple menace : ils auraient même commencé à ourdir des complots pour assassiner le Saint Prophète (s.a.w.). Selon un récit, durant ces jours un Compagnon fidèle du nom de Ṭalḥah Ibn Al-Barâ’était sur le point de mourir. Ses derniers vœux étaient : « Si je meurs la nuit, n’informez pas le Saint Prophète (s.a.w.) de ma prière funéraire, de peur qu’un malheur ne s’abatte sur lui de la part des Juifs à cause de moi. »

Par conséquent, après la bataille de Badr, les Juifs ont ouvertement semé des troubles à Médine. Les Banou Qaynouqa’ étant les plus puissantes parmi les tribus juives de Médine et la plus audacieuse, elle était la première à violer le traité. Les historiens écrivent : « Parmi les Juifs de Médine, les Banou Qaynouqa’ furent les premiers à rompre le traité conclu entre eux et le Saint Prophète (s.a.w.). »

Après Badr, ils se sont rebellés violemment et ont ouvertement exprimé leur rancœur et leur jalousie et ont rompu leur traité.

Malgré ces événements, sous la direction de leur Maître, les musulmans ont fait preuve de patience à tous égards et n’ont pas pris les devants. Selon un hadith, après le traité conclu avec les Juifs, le Saint Prophète (s.a.w.) prenait un soin particulier à protéger leurs sentiments. Une fois, une dispute a éclaté entre un musulman et un Juif. Le Juif affirmait la supériorité de Moïse sur tous les autres Prophètes. Le Compagnon en a été irrité et il a traité quelque peu durement ce Juif en répondant que le Saint Prophète (s.a.w.) était le supérieur d’entre tous les Messagers. Le Saint Prophète (s.a.w.) a été mécontent lorsqu’il en a été informé et a réprimandé ce Compagnon en disant : « Ce n’est pas à toi d’indiquer qui est supérieur d’entre les prophètes Dieu. » Ensuite, le Saint Prophète (s.a.w.) a évoqué une excellence de Moïse et a consolé le Juif. Malgré cette conduite aimante du Saint Prophète (s.a.w.), les Juifs n’ont cessé d’intensifier leurs méfaits. Finalement, ce sont les Juifs qui ont été la cause de la guerre ; et leur animosité refoulée n’a pu être contenue.

Une musulmane s’est rendue dans la boutique d’un Juif au marché pour acheter des produits. Quelques Juifs pervers, présents eux aussi dans le magasin, ont commencé à la harceler grossièrement. À l’insu de la dame, le commerçant a attaché l’ourlet inférieur de sa jupe au manteau qui la recouvrait avec une épine ou un objet de ce genre.

Lorsque la dame s’est levée pour partir en raison de leur comportement grossier, la partie inférieure de son corps a été exposée. Le commerçant juif et ses complices ont éclaté de rire. Outragée, la musulmane a crié et a appelé à l’aide. Un musulman était présent à proximité. Il s’est précipité sur les lieux et, dans une altercation, le commerçant juif a été tué. À la suite de quoi, le musulman a été transpercé d’épées de toutes parts et mis à mort. Les musulmans, indignés par cet incident, ont eu les yeux gorgés de sang et de rage. D’autre part, les Juifs ont souhaité faire de cet épisode une excuse pour se battre. Ils se sont rassemblés et une émeute a éclaté.

Lorsque le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) en a été informé, il a réuni les chefs des Banou Qaynouqa’ et leur a expliqué que ce comportement n’était pas approprié et qu’ils devaient s’abstenir de tels méfaits et craindre Dieu.

Mais au lieu d’exprimer leurs remords et de demander pardon, ils ont répondu orgueilleusement et de manière menaçante, en disant : « Ne soyez pas fiers de votre victoire à Badr. Quand vous nous combattrez, vous saurez qui sont les véritables guerriers ! » Sans autre choix, le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) s’est dirigé vers les forteresses des Banou Qaynouqa’avec ses Compagnons. C’était là la dernière occasion pour eux [les Juifs] d’exprimer leurs remords pour leurs actions condamnables. Mais ils s’étaient d’ores et déjà apprêtés à la guerre. Par conséquent, la guerre a été déclarée et les forces de l’islam et du judaïsme se sont affrontées. Selon la coutume de l’époque, l’une des façons de livrer combat était comme suit : une partie se sécurisait dans sa forteresse et attendait l’autre. L’adversaire assiégeait la forteresse et chaque fois qu’une opportunité se présentait, des attaques étaient lancées. Cela se poursuivait jusqu’à ce que l’armée assiégeante perdait tout espoir et levait le siège, ce qui était considéré comme une victoire pour les assiégés ; ou, incapables de rassembler la force nécessaire pour résister à l’assaut, la force assiégée ouvrait les portes de leur forteresse et se livrait aux vainqueurs. À cette occasion, les Banou Qaynouqa’ont utilisé cette tactique : ils se sont enfermés dans leurs forteresses. Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) les a assiégés et ce siège a duré quinze jours. En fin de compte, lorsque la force et l’arrogance des Banou Qaynouqa ont été brisées, ils ont ouvert les portes de leurs forteresses à condition que leurs richesses appartiendraient aux musulmans, mais que leurs vies et leurs familles seraient épargnées. Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a accepté cette condition même si, en vertu de la loi mosaïque, toutes ces personnes étaient passibles de mort et, conformément à l’accord initial, le jugement de la loi mosaïque aurait dû leur être imposé. Cependant, comme il s’agissait du premier crime commis par cette nation, le tempérament miséricordieux et indulgent du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) n’était pas enclin à un châtiment extrême, qui ne devait être imposé qu’en dernier recours. Cependant, permettre à une tribu aussi perfide et rebelle de rester à Médine n’était rien de moins que de nourrir une vipère chez soi, surtout quand un groupe d’hypocrites de parmi les Aws et les Khazraj étaient déjà présents à Médine et que de l’extérieur aussi, l’opposition de l’ensemble de l’Arabie avait profondément affligé les musulmans. En de telles circonstances, l’unique jugement du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a été que le Banou Qaynouqa’quittent Médine. En comparaison à leur crime, et compte tenu des circonstances de cette époque, il s’agissait d’une peine très légère. De plus, le but de cette punition était d’assurer la sécurité de Médine.

Or, pour les tribus nomades d’Arabie, il n’était pas inhabituel de se déplacer d’un endroit à un autre, surtout quand une tribu ne possédait aucune propriété sur son territoire. Les Banou Qaynouqa’ne possédaient aucune terre et aucun verger. La tribu entière a eu l’occasion de quitter un endroit et de s’installer ailleurs, paisiblement et en grande sécurité. C’est ainsi que les Banou Qaynouqa’ont quitté Médine tranquillement et se sont installés en Syrie. Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a confié la tâche de superviser les arrangements nécessaires associés à leur départ à un compagnon nommé ‘Oubâdah Ibn al-Sâmit, qui était un de leurs confédérés. ‘Oubâdah Ibn al-Sâmit a escorté les Banou Qaynouqa’sur quelques étapes ; et après les avoir expédiés en toute sécurité, il est rentré à Médine.

Les butins obtenus par les musulmans consistaient uniquement d’armes et d’instruments de leur profession d’orfèvres.

Selon divers récits lorsque les Banou Qaynouqa’ont ouvert les portes de leurs forteresses et se sont livrés au Saint Prophète (s.a.w.), en raison de leur trahison, de leur rébellion et de leurs méfaits, l’Envoyé d’Allah (s.a.w) avait l’intention d’exécuter leurs hommes combattants, mais sur l’intercession d’Abdoullah Ibn Oubayy Ibn Saloul, chef des hypocrites, le Saint Prophète (s.a.w.) a abandonné cette intention. Cependant, les chercheurs n’ont pas accepté ces récits comme étant authentiques. La raison en est que d’autres récits mentionnent explicitement que les Banou Qaynouqa’ont ouvert leurs portes à la condition que leur vie et celle de leurs familles soient épargnées : il est absolument impossible d’accepter qu’après avoir accepté cette condition, le Saint Prophète (s.a.w.) suive une autre ligne de conduite. En fait, même la condition présentée par les Banou Qaynouqa’selon laquelle leurs vies seraient épargnées démontre le fait qu’ils savaient eux-mêmes que leur punition légitime était la mort. Cependant, ils ont fait appel à la miséricorde du Saint Prophète (s.a.w.) et ils ont accepté d’ouvrir les portes de leur forteresse après avoir reçu l’assurance qu’ils n’encourraient pas la peine de mort. Cependant, bien que le Saint Prophète (s.a.w.) leur ait pardonné en raison de sa disposition miséricordieuse, il semble que Dieu estimait que ces gens n’étaient plus dignes d’être laissés en vie sur la face de la terre, à cause de leurs mauvaises actions et de leurs crimes. Selon un récit moins d’un an après leur réinstallation dans leur lieu d’exil, une épidémie a éclaté parmi eux et toute la tribu en a été victime et a été réduite à néant.

La bataille des Banou Qaynouqa’a eu lieu au cours du mois de Dhou’l-Hijjah en l’an deux de l’Hégire. En tout cas, Hamza était le porte drapeau du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) lors de cette expédition.

Hamza est tombé en martyr à Ouhoud. J’en ai fait mention auparavant. Allah avait informé le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) de cette nouvelle au préalable dans une vision. Anas Ibn Malik relate que le Saint Prophète a fait un rêve qu’il a décrit ainsi : « J’ai vu dans un rêve que je poursuivais un bélier et que le tranchant de mon épée s’est cassée. J’ai interprété ce rêve comme voulant dire que je tuerai le bélier de la nation, c’est-à-dire leur commandant, et le tranchant cassée de mon épée s’applique à un homme de ma famille. » Hamza est tombé en martyr et le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a tué Talha, qui était le porte-drapeau des polythéistes.

La dépouille de Hamza a été mutilée : il a été défiguré, son nez et ses oreilles ont été coupés. On a ouvert son abdomen. Quand le Saint Prophète a vu son état, il a été profondément attristé et a dit : « Si Allah me donne la victoire sur les Qouraych, je mutilerai trente de leurs hommes. » Selon un récit, le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) avait fait le serment suivant : « Je mutilerai soixante-dix hommes des leurs. »

Par la suite le verset suivant a été révélé :

وَإِنْ عَاقَبْتُمْ فَعَاقِبُوا بِمِثْلِ مَا عُوقِبْتُمْ بِهِ وَلَئِنْ صَبَرْتُمْ لَهُوَ خَيْرٌ لِلصَّابِرِينَ

« Et si vous châtiez les oppresseurs, châtiez-les selon le tort qui vous a été fait ; mais si vous montrez de la patience, alors assurément, cela est mieux pour ceux qui sont patients. »

Sur ce, l’Envoyé d’Allah (s.a.w) a dit qu’il serait patient et a payé l’expiation de son serment.

Ibn ‘Abbâs (r.a.) rapporte que le Messager d’Allah (s.a.w.) a vu une scène du paradis [en rêve]. Il a dit : « Quand je suis entré au paradis la nuit dernière, j’ai vu Ja’far voler avec les anges tandis que Hamza était allongé sur le trône. » Anas (r.a.) relate que le Messager d’Allah (s.a.w.) est passé à côté de Hamza le jour d’Ouhoud. Son nez et ses oreilles ont été coupés et il a été mutilé. Sur ce l’Envoyé d’Allah (s.a.w) a dit : « Si je ne m’étais pas soucié du chagrin de Safiyyah, j’aurais laissé sa dépouille jusqu’à ce qu’Allah le fasse disparaître par le moyen d’oiseaux et autre charognards. » Ensuite il l’a enseveli dans un manteau.

Voici le récit de Hamza et la patience démontrée par l’Envoyé d’Allah (s.a.w) quand il a vu sa dépouille. Il avait également enjoint à sa tante paternelle qui était la sœur de Hamza de faire montre de patience comme mentionnée plus tôt. Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) avait par ailleurs empêché les femmes Ansâr de se lamenter. Feu le quatrième Calife en avait fait mention dans un discours de la Jalsa Salana prononcé avant son califat. Je présenterai cet extrait démontrant les excellences du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Il convient de citer cet extrait ici. J’ai déjà expliqué brièvement en référence certains hadiths.

Il déclare : « L’amour de l’Envoyé d’Allah (s.a.w) pour Hamza est exprimé par les mots qu’il a prononcés la nuit d’Ouhoud alors qu’il se tenait à côté de sa dépouille. Il a dit : « Ô Hamza ! Qu’Allah ne me fasse pas ressentir la colère et la douleur que je ressens aujourd’hui en me tenant tout près de ta dépouille. » Safiyyah, la tante paternelle du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) et la sœur de Hamza, est également venue sur place lorsqu’elle a entendu la nouvelle. Craignant qu’elle ne perde patience, le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) ne lui a pas permis de regarder la dépouille de frère. Mais quand elle a promis d’être patiente le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) lui a accordé la permission. Elle s’est présentée devant la dépouille de Hamza et a vu le corps de son frère bien-aimé, le Lion d’Allah et le Lion du Prophète : les oppresseurs avaient tranché son abdomen et retiré le foie et l’avaient atrocement défiguré. Bien que bouleversée, Safiyyah a tenu sa promesse d’être patiente et n’a pas laissé un seul mot d’impatience sortir de sa bouche. Mais qui pourrait contrôler ses larmes ? Elle a récité « In-nâ lil-lâhi… » et s’est assise là-bas en pleurant. Les yeux tristes et silencieux étaient en larmes. Le narrateur relate que le Saint Prophète était également assis à côté d’elle. Des larmes coulaient de ses yeux de manière incontrôlable. Quand les larmes de Safiyyah se sont estompées, les larmes du Prophète (s.a.w.) se sont également estompées. Quand les larmes de Safiyyah coulaient à flots, il en était de même pour le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Quelques minutes passèrent dans cet état. La lamentation du Saint Prophète et des membres de sa famille n’était rien d’autre que ces quelques larmes silencieuses. Telle est la Sounnah du Prophète (s.a.w.). Il est entré à Médine quand toute la ville était en deuil et des lamentations s’élevaient des maisons des martyrs d’Ouhoud. Quand le Saint Prophète les a entendues, il a dit avec une grande douleur : « N’y a-t-il personne pour pleurer Hamza ? » Oui, qui peut pleurer pour Hamza, car on conseille matin et soir aux membres de la famille du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) d’êtres patients. Quand certains des Ansâr ont entendu cette phrase douloureuse du Saint Prophète, ils se sont levés et ont couru vers leurs maisons et ont ordonné à leurs femmes de cesser de lamenter tout autre martyr et de pleurer Hamza. Soudain, une vague de lamentations pour Hamza s’est élevé de toutes part et chaque maison devint un lieu de deuil pour Hamza.

Les femmes Ansâr s’étaient également rassemblées devant la maison du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) pour lamenter la mort de Hamza et pleurer. Quand l’Envoyé d’Allah (s.a.w) a entendu le bruit, il a regardé dehors et a vu une foule de femmes Ansâr. Le Saint Prophète a prié et les a remerciées de leur compassion, mais en même temps il a dit qu’il n’est pas permis de pleurer les hommes morts : c’est pourquoi le rituel du deuil fut abandonné à partir de ce jour. Que notre vie soit aux pieds du Saint Prophète ! Quel grand professeur de morale descendu du ciel de la spiritualité pour nous enseigner la religion ! Doué d’une grande perspicacité, sa vision a pénétré les profondeurs de la nature humaine. Si ce jour-là l’Envoyé d’Allah (s.a.w) avait interdit aux femmes Ansâr de lamenter la mort de leurs martyrs, peut-être que cela eût été difficile pour certaines et cela eût mis à l’épreuve leur patience. Mais voyez comment d’une manière sage, il a tourné leur deuil vers son oncle Hamza, puis quand il a interdit la lamentation, c’était comme s’il avait interdit celle de son oncle. Le choix d’Allah est le choix d’Allah. Voyez quel éminent enseignant Il a envoyé à Ses créatures : Il connaissait bien les nuances et les subtilités de la nature humaine. Voyez comment Il était attentif aux sentiments subtils de Ses suivants. Quand on regarde ces sacrifices du Saint Prophète, le cœur en tremble et on en est tout ébahi. Nos cœurs annoncent spontanément : que nos vies, nos richesses, nos enfants soient mis à vos pieds. Ô Messager d’Allah ! Des millions de bénédictions et des millions de salutations soient sur toi ! Toi dont la beauté et la gentillesse étaient illimitées et immortelles ! Ô Messager d’Allah, des millions de bénédictions et de paix soient sur toi ! Par le Dieu Unique des cieux et de la terre ! Il n’y avait personne comme toi ! Il n’y en aura pas !

Ces récits sur Hamza, ont notamment dévoilé cette excellence du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Ici se termine les récits sur Hamza. Je mentionnerai des récits sur d’autres compagnons à l’avenir, Incha Allah.

La nouvelle année débute après-demain, Incha Allah. Priez qu’Allah nous accorde Ses bénédictions au cours de la nouvelle année. Qu’Allah bénisse cette année pour toute la Jama’at. Qu’Allah réduise à néant tous les plans des ennemis. Qu’Allah permette aux membres de la Jama’at répandus dans le monde d’atteindre plus qu’auparavant le but de leur existence. De même, priez pour le monde en général : qu’Allah le protège des guerres. La situation devient de plus en plus dangereuse et la catastrophe est imminente. Chacun ne pense qu’à ses propres intérêts. Qu’Allah ait pitié [du monde]. Priez beaucoup pour nos frères opprimés afin qu’Allah protège la Jama’at Ahmadiyya de toutes sortes de persécution et d’oppression au cours de l’année à venir.


(Le site www.islam-ahmadiyya.org prend l’entière responsabilité de la publication du texte de ce sermon)