Dires de l'Imam Al-Mahdi et Messie Promis

Une brillante caractéristique du Saint Coran

Le Saint Coran affirme qu’il est une « direction » pour les justes. Or, les justes sont ces personnes qui croient déjà en l’existence de Dieu bien qu’elles ne peuvent Le voir.

Mirza Ghulam Ahmad de Qadian, Messie Promis et Imam Mahdi (que la paix soit sur lui) explique : « Le Saint Coran affirme qu’il est une « direction » pour les justes. Or, les justes sont ces personnes qui croient déjà en l’existence de Dieu bien qu’elles ne peuvent Le voir, qui « relèvent et redressent » déjà la Salat, observent déjà le jeûne, dépensent déjà pour la cause de Dieu les biens qui leur ont été octroyés, et elles croient déjà à la véridicité du Saint Coran et des autres Écritures Saintes révélées avant le Coran (2 : 3 à 5). Si, comme on peut le constater, ces justes ont déjà emprunté la bonne voie, alors, que pourrait bien signifier cette affirmation du Saint Coran ? À quel niveau encore, le Saint Coran est-il capable de les élever ?

La quête insatiable du croyant

Avant de pouvoir saisir la réponse, il faudrait comprendre qu’en dépit de leur foi en Dieu et des bonnes œuvres qu’ils pratiquent, ces justes ne sont point satisfaits de leur état. Ils éprouvent l’ardent désir de faire preuve d’encore plus de rigueur, de parfaire leur fermeté dans la foi et d’avancer jusqu’à la pointe ultime du progrès spirituel. Pour parvenir à cela, l’effort humain, livré à lui-même, s’avère être totalement inefficace ; l’intervention de Dieu, Le Seul capable de les aider, est de toute nécessité.

Être « ferme et endurant dans la foi » décrit cet état du croyant où il est si épris de la foi en Dieu, qu’aucune épreuve ne peut le faire flancher ou succomber. Dans cet état, la droiture elle-même change d’aspect ; en effet, l’effort exercé, la répugnance ou le dégoût généralement éprouvés au moment où l’on doit faire des œuvres pieuses disparaissent complètement, et désormais, l’effort n’est plus nécessaire. Dès lors, comme des aliments, les œuvres pieuses vont nourrir l’âme, et sans elles, l’âme périrait en quelque sorte. Ce degré de fermeté dans la foi dépasse le cadre de l’effort humain, et ne peut être acquis par l’exercice de ce dernier. Comme l’âme, ce type de fermeté et d’endurance est un don, une grâce dont l’octroi ne relève que de Dieu.

L’apogée du développement spirituel

Le point culminant du développement spirituel est qu’au-delà de la foi en Dieu et des pratiques du culte, qui sont en définitive l’aboutissement ultime de l’effort humain, l’on parvienne à un état qui soit en soi un don de Dieu.

Prenons le cas de la foi en Dieu ; dans ce domaine, tout ce qu’on peut attendre de l’exercice de la raison est qu’elle nous amène à croire en Dieu, malgré le fait qu’on ne puisse Le voir. En d’autres termes, la raison humaine exercée à son maximum pourra, tout au plus, nous amener à croire en Dieu, l’Être qu’on ne peut voir. On sait que Dieu n’exige de personne quelque chose qui soit au-delà de ses capacités. Dieu n’oblige personne à acquérir, par son propre effort, quelque chose de plus grand, de plus avancé que la foi en Dieu. Cependant, la phrase, « il (le Saint Coran) est une direction pour les justes », contient la promesse que, lorsque la croyance du juste dans la réalité du monde caché se serait solidement enracinée chez lui, alors, Allah le Très Haut le fera progresser de l’étape de la foi à celle de la réalisation et de la gnose ; et à ce moment, Allah le Tout-Puissant revêtira sa foi d’un nouvel attrait.

Le progrès constant du croyant

Cette caractéristique du Saint Coran, qui ne laisse pas stagner à l’étape de la foi ceux qui y sont parvenus par leur propre effort, mais qui les propulse à l’étape suivante, constitue elle-même une preuve irrécusable de sa véridicité (celle du Saint Coran). Si cela n’était pas le cas, c’est-à-dire, si ces justes stagnaient à l’étape de la foi, alors comment aurait-on pu comprendre que Dieu est ? En vérité, Dieu récompense l’effort humain d’une manière qui démontre clairement, sans laisser l’ombre d’un doute, qu’Il détient la puissance entre Ses Mains.

Comme nous l’avons souligné plus haut, dans cette sphère de la foi en Dieu, l’homme de par lui-même, peut tout au plus acquérir la foi en un Être qu’il ne peut voir, Être dont l’existence est attestée par tous les atomes de l’univers. L’homme ne peut, par son propre effort, observer la brillante lumière divine ; en d’autres termes, il ne peut par son propre effort transmuer en gnose la foi qu’il a en Dieu.

La Salat : les limites de l’effort humain

Dans la pratique de la Salat aussi, ce que l’on pourra acquérir grâce à l’effort humain restera confiné à l’intérieur de limites bien précises. Ici, pour ce qui est du domaine de l’effort, l’adorateur, physiquement et moralement pur, et se mettant à l’abri de tout ce qui peut le distraire ou détourner son attention, va s’efforcer de pratiquer la Salat d’une manière dénuée de toute passivité, et ce afin que toutes les composantes de la Salat, notamment, implorer le pardon de Dieu, prier Dieu de bénir le Saint Prophète (sur lui la paix), le repentir, les éloges, la glorification ainsi que les supplications émanent du fond de son cœur.

« Relever » la Salat

Cela dépasse, cependant, son pouvoir d’acquérir cette concentration et attention soutenue et vivante dans la Salat, qui signeraient l’existence d’un état de pureté sublime, d’un amour et d’une marque de dévotion surhumain, et d’un effacement du moi, comme si l’adorateur voyait Dieu face à face. Il est évident qu’avant d’être cela, la Salat n’est pas parfaite. D’ailleurs, c’est à juste titre que le Saint Coran utilise à cet effet l’expression, « ceux qui relèvent et redressent la Salat », car on ne « relève et redresse » que ce qui tombe. Par conséquent, on appelle « juste » ce quelqu’un qui, mobilisant sa concentration et son attention, emploie toutes ses forces pour « relever et redresser » la Salat. Cependant, l’effort humain, sans le concours de la grâce de Dieu, ne suffit pas pour amener le résultat recherché.

Par conséquent, Dieu, le Miséricordieux et le Munificent, leur a promis : « Ce livre est une Direction pour les justes ». Par cette phrase, Dieu rassure ainsi les justes : « Qu’ils s’efforcent au mieux de leur capacité par la droiture, de « relever et redresser » la Salat ; s’ils ont foi en Ma Parole, Je ne les abandonnerai pas à leur effort, mais Je les prendrai par la main, et Moi-Même, Je les guiderai (vers ce lieu où ils seront comblés). Dès lors, leur Salat changera d’aspect, et ils goûteront de quelque chose dont l’existence leur échappe en ce moment. Je les gratifierai de cette grâce parce qu’ils s’efforcent, au mieux de leurs possibilités, de mettre en pratique les préceptes et directives du Saint Coran. »

Donc, ce quelque chose de plus que le Saint Coran promet au juste, concernant la Salat, est l’acquisition de ce degré d’amour, de zèle, de dévotion et de concentration, qui va affiner à ce point la vision spirituelle du juste, que cela lui permettra de percevoir la beauté éclatante et lumineuse de son bien aimé, l’Éternel. Dans ce nouvel état spirituel, saturé de béatitude et d’extase, l’adorateur éprouve tant de dégoût pour les impuretés mondaines, péchés ou manquements provenant de la parole, des œuvres, de la vue ou de l’ouïe, que sans le moindre effort et naturellement, il les rejette et s’en tient à l’écart. Comme Allah le Très Haut l’a affirmé, « Assurément, la Salat protège contre la turpitude et les actions blâmables. »

(Haqiqatoul Wahi, pages 132 à 138)