Dieu

Si Dieu est un, pourquoi tant de religions ?

Loin d’être en contradiction, les différentes religions – et la vie de leurs fondateurs – présentent des traits communs qui pointent vers une seule et unique Source.
  1. La religion n’est pas un produit de l’imaginaire humain
  2. Les doctrines révélées sont contraires aux idées de leur temps
  3. Le triomphe du Prophète : le signe ultime
  4. Pourquoi tant de différences ?
  5. L’Islam enseigne l’unicité de Dieu et celle de l’humanité

Si le monde a un Créateur, Il est, et ne peut être, qu’Un. Les Dieux d’Israël, de l’Inde, de la Chine, de la Perse, de l’Arabie, ou de l’Europe ne sont pas différents. Dieu est Un, tout comme la loi à laquelle le monde est soumis est unique ainsi que le système qui unit une partie du monde à l’autre. La science est fondée sur l’idée que tous les changements naturels et mécaniques sont les expressions d’une seule loi.

Le monde connaît qu’un seul principe : le mouvement, comme nous l’assurent les philosophes ou bien il n’existe qu’un seul Créateur. Si cela est vrai, des expressions telles que « Dieu des Israélites », « Dieu des Arabes », « Dieu des hindous » sont dénuées de sens. Mais si Dieu est Un, pourquoi tant de religions ? Sont-elles les produits de l’imaginaire humain ? Est-ce parce que chaque nation et chaque peuple adoraient son propre Dieu ? Si ces religions n’étaient pas des inventions humaines, pourquoi et comment ces divisions entre différentes religions se sont-elles produites ? Si jamais il y avait une raison pour cette division, était-il juste qu’elle continuât d’exister ?

La religion n’est pas un produit de l’imaginaire humain

Ces religions n’étaient pas des produits de l’imagination humaine et ceci pour plusieurs raisons. Les religions bien établies dans le monde révèlent quelques traits distinctifs.

De prime abord, suivant les normes usuelles, leurs fondateurs étaient des hommes de faibles ressources. Ils n’avaient ni pouvoir, ni prestige. Pourtant, ils s’adressaient aussi bien aux grands qu’aux petites gens, et après un certain temps, ils s’élevèrent, ainsi que leurs adeptes, d’une situation humble à un niveau élevé dans le monde. Ceci prouve qu’une grande Puissance les soutenait.

Deuxièmement, tous les fondateurs des religions étaient honorés et estimés pour la pureté de leur vie, même par ceux qui, plus tard, au moment où ils se mirent à prêcher, devinrent leurs ennemis. Il est impossible que ceux qui ne mentaient pas au sujet des hommes se mettent soudainement à mentir à propos de Dieu. La reconnaissance universelle de la pureté de la vie des prophètes, avant même l’annonce de leurs missions, est la preuve de la véracité de celles-ci. Le Saint Coran insiste sur ce point : « Avant cela, j’ai habité longtemps parmi vous, ne comprenez-vous donc pas ? » 1

Ce verset rapporte le Saint Prophète Mohammadsa disant à ses accusateurs : « J’ai vécu parmi vous durant toute une vie, comme l’un des vôtres. Vous aviez la possibilité de m’observer de près : et vous avez été témoins de ma véridicité. Comment osez-vous dire que soudainement j’ai commencé à mentir à propos de Dieu ? »

« En vérité, Allah a accordé une grâce aux croyants en suscitant un messager choisi de parmi eux. »2 En d’autres termes un homme que vous connaissez bien et dont vous avez constaté vous-mêmes la pureté de caractère vous est envoyé comme messager.

Le Saint Coran fait des remarques semblables concernant d’autres prophètes : « Et Nous envoyâmes parmi eux un messager des leurs, qui dit : « Adorez Allah, vous n’avez d’autre Dieu que Lui. » » 3

« Et souviens-toi du jour où Nous susciterons un témoin de chaque peuple. »

Le mot témoin employé ici signifie un prophète. Le Saint Coran dit à propos de Jésusas : « Et souvenez-vous quand Jésus, fils de Marie, dit : « Ô Enfants d’Israël, assurément je suis pour vous le Messager d’Allah. »

Le Dieu qui parla au Saint Prophète Mohammadsa parla également aux autres prophètes qui le précédèrent : « Nous t’avons envoyé la révélation comme Nous l’avions envoyée à Noé et aux Prophètes après lui ; et Nous avons envoyé la révélation à Abraham, à Ismaël, à Isaac, à Jacob et à ses enfants, à Jésus, à Job, à Jonas, à Aaron, et à Salomon, et Nous avons donné les Psaumes à David. Et Nous avons envoyé certains Messagers dont Nous t’avons déjà parlé et certains Messagers dont Nous ne t’avons pas parlé ; et Allah parla à Moïse fréquemment et longuement. Des Messagers, en tant que Porteurs de la bonne nouvelle et Avertisseurs, afin qu’après la venue des Messagers, il ne puisse plus y avoir d’argument devant Allah. »

De ces passages il ressort que, d’après le Coran, le Saint Prophète Mohammadsa lui-même ainsi que d’autres prophètes n’étaient pas des personnalités obscures ou inconnues de leurs peuples. Ces derniers savaient bien quelle sorte de vie menaient leurs maîtres respectifs, et qu’ils étaient véritablement des gens honnêtes, dévots et pieux. On ne peut les accuser de vouloir satisfaire quelque ambition personnelle.

Troisièmement, les fondateurs des religions ne possédaient ni les pouvoirs ni les talents qui, généralement, caractérisent un chef accompli. En les suivant, leurs peuples battirent une civilisation et une culture d’un rayonnement considérable et ils conservèrent cette gloire des siècles durant.

Un vrai maître religieux est capable de telles choses. Il est, cependant, inconcevable qu’un homme sans talents reçoive, dès qu’il commence à mentir à propos de Dieu, des pouvoirs si vastes que sa doctrine arrive à dominer celles de son temps. Un tel développement est impossible sans l’intervention d’un Dieu Puissant.

Les doctrines révélées sont contraires aux idées de leur temps

Quatrièmement, les doctrines des fondateurs de religions étaient toujours contraires aux idées contemporaines. Si elles avaient correspondu aux tendances de leur temps, on pourrait dire que les maîtres ne faisaient qu’exprimer ce qui était courant. Mais tel n’était pas le cas : ce qu’ils enseignaient différait radicalement des idées ambiantes et provoquait de vives polémiques, qui étaient la cause de grands bouleversements dans le pays. Et ceux qui préféraient nier et réfuter la nouvelle doctrine finissaient par s’y soumettre. Cela prouve aussi que ces maîtres n’étaient pas les produits de leur temps, mais des réformateurs et des prophètes comme ils le revendiquaient.

La doctrine d’un Dieu Unique a dû sembler nouvelle à l’époque de Moïseas. L’accent que mettait Jésusas sur l’esprit a dû sembler singulier, puisqu’il se trouvait confronté au matérialisme de son temps, matérialisme né des idées frivoles de ses contemporains et des influences néfastes de la société d’alors. Comme son message de clémence a dû paraître étrange à un peuple qui tremblait sous la tyrannie des soldats romains et qui réclamait à cor et à cri une vengeance légitime ! Krishnaas a dû sembler hors de son temps lorsque, d’une part, il enseignait la guerre, et d’autre part, la retraite du monde matérialiste afin de cultiver l’esprit !

La doctrine de Zoroastreas, comprenant tous les aspects de la vie humaine, a dû provoquer un choc au milieu de la débauche de son époque. Le Saint Prophète Mohammadsa est apparu en Arabie et s’est adressé aux juifs et aux chrétiens. Comme sa doctrine a dû paraître étrange à ceux qui croyaient qu’il n’y aurait d’autre doctrine que la leur ! Il prêchait alors aux Mecquois idolâtres que Dieu est Un, et que tous les hommes sont égaux. Comme cette doctrine a dû sembler singulière à un peuple qui croyait fermement en la supériorité de sa race ! Il semblait impossible de montrer à des ivrognes invétérés et à des joueurs endurcis combien leur manière de vivre était mauvaise, de critiquer à peu près tout de leurs croyances et de leurs actes, de leur offrir une nouvelle doctrine et de réussir. C’est comme si l’on était capable de remonter à la nage un torrent impétueux. Ceci est absolument au-delà des forces humaines.

Le triomphe du Prophète : le signe ultime

Cinquièmement, les fondateurs des religions ont tous montré des signes et des miracles. Chacun d’entre eux a annoncé, dès le début, que sa doctrine prévaudrait, et que ceux qui tenteraient de la détruire seraient eux-mêmes détruits. Ils étaient sans ressources et démunis ; leurs doctrines étaient contraires aux croyances établies et aux idées dominantes, et elles provoquaient l’opposition de leurs peuples. Pourtant, ils réussirent et leurs prédictions se réalisèrent. Pourquoi leurs prophéties et leurs promesses se sont-elles accomplies ? Des généraux et des dictateurs ont remporté, en apparence, des succès semblables, mais ils ne sont pas comparables. Le triomphe du Prophète est annoncé en avance et attribué à Dieu.

Toute la réputation morale du prophète est fondée sur une issue victorieuse, en dépit d’une opposition tenace. Gengis Khan, Napoléon et Hitler s’élevèrent, chacun, de conditions humbles à des sommités, mais ils ne s’opposèrent pas à un courant d’idées contemporain ; et ils ne déclarèrent pas que Dieu leur avait promis la victoire, quelle que soit la résistance à leur entreprise. Ils ne se trouvèrent pas non plus confrontés à une vive opposition. Les objectifs qu’ils s’étaient fixés étaient applaudis par la majorité de leurs contemporains qui, peut-être, auraient proposé des méthodes différentes mais souhaitaient parvenir aux mêmes fins. S’ils essuyaient une défaite, ils ne perdaient rien ; ils gardaient la haute estime de leur peuple et n’avaient rien à craindre.

Mais il en était autrement pour Krish­naas, Zoroastreas, Moïseas, Jésusas, et pour le Saint Prophètesa de l’Islam. Certes, ils n’échouèrent pas, mais s’ils avaient été vaincus, ils auraient tout perdu : ils n’auraient pas été acclamés en héros mais condamnés comme des intrigants et des imposteurs. L’histoire les aurait à peine remarqués, et ils auraient été discrédités pour toujours. Il existe une différence fondamentale entre eux et des hommes à l’instar de Gengis Khan, Napoléon ou Hitler : la même différence existe entre leurs succès respectifs. Peu de gens éprouvent du respect ou de la vénération pour Gengis Khan, Napoléon ou Hitler. Certains les considèrent comme des héros et sont captivés par leurs prouesses, mais ces héros peuvent-ils réellement susciter la loyauté et l’obéissance ? On n’offre sa loyauté et son obéissance qu’aux maîtres religieux à l’instar de Krishnaas, de Zoroastreas, de Moïseas, de Jésusas, et du Saint Prophète Mohammadsa. Des millions d’êtres humains, à travers les siècles, ont suivi les instructions de ces maîtres et se sont abstenus de ce qu’ils ont défendu. Les pensées les plus humbles, les paroles ou les actes les plus banals de chaque individu ont été façonnés par leurs préceptes. Des héros nationaux peuvent-ils susciter une fraction de la loyauté et de la soumission vouées à ces maîtres ? Ces derniers étaient des Envoyés de Dieu et ils présentaient Son enseignement.

Pourquoi tant de différences ?

La question suivante se pose : si ces maîtres venaient tous de Dieu, pourquoi leurs enseignements étaient-ils si différents les uns des autres ? Est-ce que Dieu, à des moments différents, enseignait des principes différents ? Même le commun des mortels tente d’être cohérent et enseigne les mêmes principes à des moments différents. Il serait en effet absurde d’offrir des instructions variées si les conditions demeurent les mêmes : mais si elles changent, il est essentiel de varier la doctrine. Au temps d’Adam, il semble que les hommes vivaient dans la même partie du monde et c’est pourquoi une seule doctrine leur suffisait. Il est possible que, jusqu’à l’époque de Noé, ils aient continué à vivre de cette manière. D’après la Bible, des tribus cohabitèrent dans la même partie du monde jusqu’à l’époque babylonienne.

La Bible n’est pas un livre d’histoire, mais il existe des preuves confirmant ses récits. Nous trouvons chez toutes les nations du monde, même chez les indigènes habitant des îles isolées, des traces de l’histoire du déluge. Il semble impossible que le monde entier ait été englouti dans un déluge universel dans un premier temps, et qu’ensuite, la nouvelle se soit répandue sur tous les continents. Il semble plus probable qu’il se produisit un déluge dans une partie du monde, occasionnant une dispersion de la population dans différentes directions. S’il est improbable que le monde soit uni jusqu’à l’époque babylonienne, l’histoire se prête à l’idée qu’il l’était jusqu’à l’époque de Noé. Par la suite la population se dispersa dans différentes contrées.

L’influence de la doctrine de Noé commença à s’effacer parce que les moyens de communication étaient imparfaits : un maître dans un pays ne pouvait plus transmettre son message à d’autres pays. Ainsi, il était juste que Dieu envoyât un prophète dans chaque pays afin qu’aucun peuple ne demeure sans Sa direction. Ceci engendrait des divisions entre les religions parce que l’esprit humain n’était pas encore pleinement développé. Étant donné que l’intelligence et la compréhension humaines n’avaient pas encore atteint leur apogée, chaque pays recevait une doctrine adaptée à son niveau.

L’Islam enseigne l’unicité de Dieu et celle de l’humanité

Quand le genre humain commençait à progresser et que les pays se peuplaient de plus en plus et que les distances décroisaient et que les moyens de communication s’amélioraient, l’esprit humain commença à ressentir le besoin d’une doctrine universelle applicable à toutes les circonstances de la vie. Grâce aux contacts mutuels, les hommes prirent conscience de l’unité fondamentale de la race humaine et de l’unicité de leur Créateur et Guide.

Dieu envoya ainsi Son message ultime à l’humanité par le truchement du Saint Prophète de l’Islam. Il n’est pas étonnant que ce message commence par les louanges de Dieu, le Seigneur des mondes. Il parle d’un Dieu Qui envoie Son soutien à tous les peuples et à tous les pays, dans une mesure équitable et qui est impartial. C’est pourquoi le message coranique invoque à sa fin le Seigneur de tous les hommes, leur Roi et leur Dieu après avoir loué le Seigneur de tous les mondes à ses débuts. Le Prophète qui apporta ce message fut un second Adam. Au temps du premier Adam, la révélation était unique et le peuple ne faisait qu’un, de même à partir de ce second Adam, le monde eut à nouveau une seule révélation et devint un seul peuple. Si ce monde a été créé par Un seul Dieu, et si Dieu s’intéresse à tous les peuples et à tous les pays, il est inévitable que, finalement, tous ces peuples différents et toutes ces traditions religieuses s’unissent dans une seule foi et aient une seule référence.

Si le Saint Coran n’était pas venu, le but spirituel pour lequel l’humanité a été créée aurait été manqué. Car si le monde ne peut être rassemblé autour d’un seul centre spirituel, pourrons-nous jamais arriver à comprendre l’Unicité de notre Créateur ? Un fleuve possède beaucoup d’affluents, mais, à la longue, il se transforme en un large courant, manifestant ainsi sa force et sa beauté. Les messages qu’ont apportés Krishnaas, Zoroastreas, Moïseas, Jésusas et d’autres prophètes ici et là ressemblent à ces affluents qui surgissent avant qu’un fleuve puissant ne fraye son chemin. Ils étaient tous bons et salutaires, mais il était nécessaire que, finalement, ils se joignent en un seul fleuve et démontrent ainsi l’unicité de Dieu, afin de promouvoir le but pour lequel l’humanité a été créée. Si le Saint Coran ne sert pas ce but, quelle autre doctrine le fait ?


Source : Adapté de l’ouvrage « Une introduction à l’étude du Saint Coran » par Mirza Bashir-Ud-Din Mahmud Ahmad, deuxième Calife de la Communauté islamique Ahmadiyya.


Notes et références

  1. Le Saint Coran chapitre 10 verset 17
  2. Le Saint Coran chapitre 3, verset 165
  3. Le Saint Coran, chapitre 23, verset 33
  4. Le Saint Coran, chapitre 16, verset 84
  5. Le Saint Coran, chapitre 61, verset 7
  6. Le Saint Coran, chapitre 4, versets 164 à 166
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