Sermon du vendredi 01 septembre 2023, prononcé par Sa Sainteté le Calife, Hadrat Mirza Masroor Ahmad à Stuttgart, en Allemagne. Après le Tashahoud, le Ta’awudh et la Sourate Al-Fatiha, Sa Sainteté le Calife a déclaré :
Al-hamdou lillâh, aujourd’hui se tient la Jalsa Salana (conférence annuelle) de la communauté Ahmadiyya en Allemagne à grande échelle après quatre années de restrictions. Qu’Allah permette à tous les participants d’atteindre les objectifs de la Jalsa. Ils ne doivent pas se réjouir du simple fait qu’Il nous ait permis de nous réunir une fois de plus, que nous soyons en mesure de nous rencontrer et de nous asseoir ensemble, et c’est tout. Au contraire, l’objectif de la Jalsa est très élevé, tel que le Messie Promis (a.s.) nous en a informés et tel qu’il en a fait mention avec une grande inquiétude au cœur. Parmi ces objectifs, ceux qui lui ont prêté allégeance doivent acquérir des connaissances religieuses, progresser dans la spiritualité, renforcer leur relation et leur amour pour Allah, suivre à lettre le Saint Prophète (s.a.w.) et ressentir de l’amour pour lui. Leur amour pour le monde doit s’estomper et il leur faut accorder la priorité à leur foi. Le Messie Promis (a.s.) a une fois déclaré : « Tous les adeptes sincères qui m’ont prêté allégeance doivent comprendre que le but de la Bai’at est de refroidir leur amour pour ce monde tout en accordant prééminence à l’amour pour Dieu et pour le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). »
Par conséquent, ceux qui prêtent allégeance au Messie promis (a.s.) doivent avant tout faire l’effort d’être de ces dévots, dont l’amour d’Allah et de Son Messager (s.a.w.) dépasse tout autre amour. En outre, chacune de nos paroles et de nos actes doit en témoigner. Cette année, 100 ans se sont écoulés depuis l’établissement de la communauté Ahmadiyya en Allemagne. Les membres de la communauté en Allemagne sont très enthousiastes à ce sujet et se réjouissent du fait qu’ils organisent une Jalsa à l’occasion du centenaire de l’établissement de la communauté (en Allemagne). De nombreuses personnes expriment leur joie. Il s’agit très certainement d’une occasion joyeuse car, il y a 100 ans, Allah a transmis le sublime message de l’islam à ce pays par l’entremise du Messie Promis (a.s.). En fait, le message était déjà parvenu jusqu’ici du vivant du Messie promis (a.s.). Cela fait donc plus de 100 ans que le message est parvenu jusqu’ici.
Néanmoins, nous devrions également examiner nos accomplissements de ces 100 années et réfléchir à ce propos. Dans quelle mesure avons-nous protégé notre foi ? Quand la communauté s’est établie ici, il n’y avait qu’une poignée de membres. Ensuite, la situation au Pakistan et dans le monde a changé, et de nombreux ahmadis sont venus dans ce pays et s’y sont installés. Ils sont venus ici parce qu’ils étaient ahmadis, et qu’on avait imposé des restrictions sur eux dans leur pays, les empêchant de suivre les enseignements d’Allah et de Son Messager (s.a.w.) et les pratiquer ouvertement. Par conséquent, une fois ici, ils ont eu la liberté religieuse et ont pu ouvertement pratiquer les enseignements de leur foi : cela étant, ils doivent s’évertuer à apporter des transformations pures en eux et à persévérer sur cette voie comme l’a exigé le Messie Promis (a.s.) de sa communauté.
Avons-nous entrepris cet effort ? Avons-nous amélioré notre état spirituel et, parallèlement, avons-nous essayé d’attacher nos enfants à notre religion, afin d’être comptés parmi les dévots comme le souhaitait le Messie Promis (a.s.) ? Si nous avons entrepris cet effort, ceci sera la véritable reconnaissance que nous exprimerons à l’occasion de ce centenaire tout comme on l’attend de la part d’un ahmadi. Si nous ne l’avons pas fait, célébrer ce centenaire comme [toute autre] tradition mondaine sera futile.
À maintes reprises, le Messie Promis (a.s.) a présenté à ceux qui lui prêtent allégeance une ligne directrice sur la façon d’apporter des changements purs et révolutionnaires en eux-mêmes et leur a prodigué des conseils. Si nous faisons réellement partie de ceux qui lui ont prêté allégeance avec dévouement, nous devons constamment réfléchir sur ces points et jauger nos paroles et nos actions en fonction de ces conseils pour déterminer dans quelle mesure nous remplissons l’objectif du serment d’allégeance prêté au Messie Promis (a.s.). Désormais établis dans ce pays développé, avons-nous oublié notre objectif ? Les attraits du monde nous ont-ils fait oublier l’objectif de notre allégeance ? Si c’est le cas, cette célébration du centenaire est futile.
Je vais maintenant présenter quelques écrits du Messie Promis (a.s.) qui nous guident vers notre objectif. Tout d’abord, je présenterai un extrait du Messie Promis (a.s.) dans lequel il précise ce que notre serment d’allégeance exige de nous. Il déclare : « Ne pensez pas que le simple fait de prêter le serment d’allégeance soit suffisant pour plaire à Allah. Il ne s’agit là que de l’écorce (la couche extérieure). L’essence se trouve à l’intérieur. Dans la nature, on voit en général une écorce externe, à l’intérieur de laquelle se trouve le noyau. L’écorce n’a aucune valeur : c’est le noyau qui est utile. Certains fruits sont dénués de noyau, à l’instar de ces œufs vides qui n’ont ni jaune ni blanc, qui ne servent à rien et finissent à la poubelle. Au plus, il peut servir de jouet à un enfant pendant quelques minutes. De même, si quelqu’un affirme avoir accompli la Bai’at et se dit croyant, quand en réalité il est dépourvu de l’essence de ces deux actions, il doit se faire des soucis, car, à l’instar de cet œuf dont il ne subsiste que la coque, il pourra se briser en mille morceaux à la moindre secousse et finir à la poubelle. »
Tel est l’état de ceux qui s’écartent de la Jama’at.
Le Messie Promis (a.s.) ajoute : « De même, celui qui affirme avoir accompli la Bai’at et qui dit posséder la foi doit s’examiner et se demander s’il est l’enveloppe ou le noyau ? Tant que le noyau n’existe pas, il ne pourra pas affirmer qu’il possède la foi et l’amour, qu’il est obéissant, qu’il a prêté allégeance, qu’il est croyant, qu’il est [mon] disciple ou qu’il est musulman. Sachez qu’aux yeux d’Allah l’enveloppe sans le noyau n’a aucune valeur. Sachez aussi que la mort peut frapper à n’importe quel moment. La mort en soi est une certitude. Ne vous contentez pas de vaines déclarations, n’en tirez aucune gloire, car elles ne servent à rien tant que l’homme n’accepte pas de subir plusieurs morts. Tant qu’il n’apporte pas en sa personne maints changements et qu’il ne passe pas par maintes révolutions, il n’atteindra point le but de l’humanité. »
Par conséquent, respecter le serment d’allégeance n’est pas une mince affaire. Cela n’est possible que si nous nous efforçons constamment de suivre les commandements d’Allah. Ce n’est qu’en s’éloignant des plaisirs mondains que l’on peut atteindre pareil rang. Vivre dans ce monde tout en accordant la priorité à la foi, est le véritable djihad auquel nous devons aspirer. Que signifie accorder la priorité à la foi sur le monde ? S’agit-il d’abandonner complètement le monde ?
Le Messie Promis (a.s.) explique : « Je ne veux pas du tout dire que les musulmans doivent devenir paresseux. L’islam ne rend personne paresseux. Il souhaite que les musulmans se consacrent à leur commerce et leurs métiers. Mais je ne souhaite pas qu’ils ne consacrent aucun temps à Dieu. Oui, commercez au moment du commerce et gardez à l’esprit la crainte d’Allah, afin que ce commerce soit lui aussi un acte d’adoration. Ne manquez pas les prières au moment de la Salât. Placez la religion en premier dans tous les domaines. Le monde ne doit pas être votre but. Le vrai but est la foi et les œuvres du monde seront aussi celles de la foi. Regardez les Compagnons : ils n’ont pas abandonné Dieu, même dans les moments difficiles. Le temps du combat est si dangereux que le simple fait d’y penser est stressant. En ces instants, qui sont ceux de l’excitation et de la colère, ces compagnons n’ont pas négligé Dieu. Ils n’ont pas manqué leur Salât. Ils ont œuvré avec des prières. Il est malchanceux que certains remuent ciel et terre et qu’ils fassent de grands discours. […] Ils organisent des rassemblements pour que les musulmans puissent progresser, mais ils sont tellement inconscients de Dieu qu’ils L’oublient et ne Lui prêtent pas attention. (Ceci est l’état des musulmans ordinaires.) En pareille situation, comment peut-on s’attendre à ce que leurs efforts soient fructueux tandis qu’ils se vouent corps et âme à ce monde ? Souvenez-vous qu’à moins que Lâ ilâha il-lal-lâh ne soit ancré dans le cœur et l’âme, et que la lumière et la souveraineté de l’islam ne règne sur chaque particule de l’existence, il n’y aura jamais de progrès. »
Ceci a été décrété.
« Si vous présentez l’exemple des nations occidentales en disant qu’elles progressent, sachez que leur cas est différent. Vous avez reçu le Livre. Tout vous a été expliqué. Leur cas est différent et leur jour pour rendre des comptes a été fixé. Quant à savoir comment et quand ils seront jugés, ils devront certainement rendre compte à Allah, mais il est possible qu’Allah les juge après leur mort et non dans ce monde. Cependant, si nous prétendons [quant à nous] avoir la foi mais n’agissons pas en conséquence, notre punition peut commencer dès cette vie. »
Il s’agit là d’une question très préoccupante.
«Si vous abandonnez le Livre d’Allah, poursuit-il, l’enfer vous attend dans ce monde même. Dans presque toutes les villes, on trouve des organisations et [l’on tient] des conférences pour l’amélioration des musulmans ; mais aucune personne ayant de la compassion pour l’islam ne dit que vous devriez faire du Coran votre guide ou que vous devriez agir en fonction [du Coran]. Leur unique conseil est d’étudier l’anglais, de faire des études supérieures et de devenir avocat. Cela montre que la croyance en Dieu n’existe plus. Si après dix jours un médicament est inefficace, un médecin expérimenté l’abandonne et en prescrit un autre. Or ici, les échecs se succèdent, mais les musulmans ne se rétractent pas. S’il n’y a pas de Dieu, ils peuvent L’abandonner et ils trouveront sûrement le succès, mais puisque Dieu existe, L’abandonner n’apportera jamais le succès. Ils veulent réussir et fonder une nation en Lui manquant de respect et en déshonorant Son livre, mais cela n’arrivera jamais. »
Pourquoi les non-musulmans ont-ils trouvé le courage de brûler le saint Coran ? C’est parce que nous [les musulmans] avons pratiquement cessé d’appliquer les enseignements du Saint Coran. C’est ainsi que les non musulmans se sont enhardis : ceci est également notre faute ; c’est la faute des musulmans.
Le Messie Promis (a.s.) poursuit : « Notre opinion est exactement celle qui est apparente. Il n’y a qu’un seul chemin vers le succès : reconnaître Dieu et avoir une foi vivante en Lui. Si je présente ces points dans les rassemblements des gens du monde, ils se moqueront de nous, mais nous avons pitié d’eux, car il est dommage que ces gens ne voient pas ce que nous voyons. »
Le Messie Promis (a.s.) déclare que d’après son analyse, les musulmans sont voués à une ruine certaine s’ils n’agissent pas conformément au Saint Coran. La pratique de deux poids, deux mesures ne marchera pas après s’être prétendu musulman. L’état des musulmans suffit à nous servir de leçon. Ils professent la foi en Islam, mais leurs propos ont trait à ce monde, ce qui a pour conséquence que, en tant que nation, les musulmans du monde entier sont dans un piètre état. Il s’agit là d’une question qui requiert une grande attention et une grande préoccupation.
Évoquant la primauté de la foi sur le monde, le Messie Promis (a.s.) déclare : « Il existe deux catégories d’individus : ceux qui, ayant accepté l’islam, se vouent corps et âme aux commerces et aux affaires de ce monde. Les rênes de leur vie se trouvent entre les mains de Satan. Je ne vous interdis point le commerce (comme expliqué plus haut) : les compagnons du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) en faisaient, mais ils préféraient aussi la foi au monde. Ayant embrassé l’islam, ils en ont acquis le savoir véritable qui a empli leurs cœurs de conviction. C’est ainsi qu’ils n’ont point chancelé face à Satan, dans quelque domaine que ce soit. »
Il s’agit donc d’un principe directeur pour chaque ahmadi. Rien ne les a empêchés de révéler la vérité. (Ils n’étaient pas des peureux et n’avaient pas caché leur foi.)
Le Messie Promis (a.s.) explique : « Ceux qui se font serviteurs et esclaves du monde, au point d’en être les adorateurs, se retrouvent sous l’emprise de Satan.
La deuxième catégorie concerne ceux qui ne se soucient que du progrès de la foi : ils sont qualifiés de Hizboullah (la partie de Dieu) et ils triomphent de Satan et de son armée. »
Il ne s’agit pas du Hizboullah de ce monde qui se livre aux combats. Ce Hizboullah comprend ceux qui se lient à Dieu.
« Ceux-là triomphent de Satan et de son armée. Comme l’argent s’accroît avec le commerce, de même, Dieu a qualifié de commerce la quête de la foi et le progrès dans ce domaine.
C’est pourquoi Dieu affirme dans le Saint Coran :
هَلْ أَدُلُّكُمْ عَلَى تِجَارَةٍ تُنجِيكُم مِّنْ عَذَابٍ أَلِيمٍ
« Vous indiquerai-Je un marché qui vous sauvera d’un châtiment douloureux ? »
Le meilleur commerce est celui de la foi : il nous sauve du châtiment douloureux. C’est pour cette raison que je vous exhorte dans les mêmes termes :
هَلْ أَدُلُّكُمْ عَلَى تِجَارَةٍ تُنجِيكُم مِّنْ عَذَابٍ أَلِيمٍ
J’ai davantage espoir en ceux qui sont passionnés de leur progrès spirituel et dont la passion ne diminue pas. J’ai peur que celui qui laisse faiblir cette passion ne tombe sous l’emprise de Satan. D’où l’importance de bannir toute paresse. L’on doit s’enquérir à propos des faits que l’on ignore, afin d’accroître son savoir. Il n’est pas interdit de poser de questions. Vous pouvez même poser des questions en guise de riposte et pour progresser dans la connaissance. Celui qui souhaite accroître son savoir doit en outre lire le Coran attentivement. S’il n’en comprend pas certains points, qu’il demande à d’autres. S’il n’est pas en mesure de comprendre certains concepts, qu’il s’adresse à d’autres personnes et rende ainsi service aux autres. Le Saint Coran est un océan spirituel dont les profondeurs recèlent des perles précieuses et inestimables. »
Ainsi, pour acquérir la connaissance religieuse, il est nécessaire de saisir les conseils du Saint Coran. Seul le Saint Coran peut guider correctement ; c’est la seule façon d’accorder priorité à la foi sur le monde. Par conséquent, nous devons nous demander combien d’entre nous lisent attentivement le Saint Coran, le récitent et s’efforcent ensuite d’agir en conséquence.
Le Messie Promis (a.s.) nous explique que le Saint Coran nous a accordé de grandes faveurs, c’est pourquoi nous devrions le lire avec beaucoup de soin et d’attention : « Sachez que le Saint Coran a rendu service aux anciennes écritures et aux Prophètes en conférant à leurs enseignements une valeur doctrinale tandis qu’ils étaient considérés comme des fables. Je vous dis la vérité : personne ne méritera le salut par l’entremise de ces « fables » à moins qu’il ne lise le Saint Coran, car assurément c’est une parole décisive et ce n’est pas un vain discours, comme l’énoncent les versets suivants :
إِنَّهُ لَقَوْلٌ فَصْلٌ ۞ وَمَا هُوَ بِالْهَزْلِ
Autrement dit, sûrement il s’agit là d’une parole décisive et non de propos absurdes. Il est Al-Mîzân (la balance), Al-Mouhaymin (lumière, guérison et miséricorde). Ceux qui lisent le Saint Coran et le considèrent comme un livre de contes n’ont pas vraiment lu le Coran mais l’ont profané. Pourquoi nos adversaires sont-ils si hostiles contre nous ? C’est parce que nous souhaitons démontrer que le Saint Coran est lumière absolue, sagesse et savoir, tout comme l’a démontré Dieu. Or ces adversaires souhaitent réduire le Saint Coran à un simple conte – et c’est là une chose que nous ne pouvons endurer. Dieu nous a révélé par Sa grâce que le Saint Coran est un livre vivant et lumineux : pourquoi devrions-nous nous soucier de leur opposition ? C’est pourquoi je ne cesse de répéter à ceux qui me sont affiliés que Dieu a suscité cette communauté pour dévoiler la vérité. Sans cela, personne ne peut développer la lumière dans sa vie pratique. Je souhaite établir l’excellence de l’islam dans le monde par la pratique de ses vérités, tout comme Dieu m’a chargé de le faire. Par conséquent, lisez fréquemment le Saint Coran et ne le lisez pas comme un simple recueil d’histoires, mais comme une philosophie. »
Il est donc impératif de comprendre le Coran. De nombreux ahmadis posent des questions, mais s’ils lisent attentivement le Coran, ils y trouveront leurs réponses. Quand nous parlons à la lumière du Coran lors de divers événements, les auditeurs sont impressionnés et découvrent les excellences de l’islam. Tout ahmadi doit donc utiliser le Coran avec confiance. Si le Coran est un guide pour la formation morale, il est aussi une arme puissante pour répondre aux attaques des autres. L’aspect le plus important de la primauté de la foi sur le monde est le développement d’une relation avec Dieu. Quand on prend connaissance des commandements (religieux), on doit également nourrir une relation avec Celui qui les a émis ; on doit développer une relation avec Dieu, et cette relation s’établit par le biais de l’adoration. Dans l’islam, la plus grande forme d’adoration est la prière quotidienne. Tout ahmadi doit évaluer le niveau de sa Salât. Si nous améliorons notre niveau sur ce plan et établissons une relation avec Allah, c’est là que nous atteindrons le vrai bonheur.
Le Messie Promis (a.s.) déclare : « Ma conviction est que celui qui souhaite être sauvé des épreuves doit se réconcilier avec Dieu en privé et se transformer au point que son ancien moi cesse d’exister. Dieu déclare dans le Saint Coran :
إِنَّ اللَّهَ لَا يُغَيِّرُ مَا بِقَوْمٍ حَتَّى يُغَيِّرُوا مَا بِأَنْفُسِهِمْ
Allah ne change pas la condition d’un peuple tant qu’il n’a pas changé ce qu’il y a dans son cœur. »
Le Messie Promis (a.s.) déclare en outre : « Le fondement d’une vraie religion est la foi ; et la foi en Dieu exige une véritable chasteté (c’est-à-dire que l’on doit réellement craindre Dieu). Dieu n’abandonne pas à la ruine ceux qui sont imbus de Taqwa : Il leur envoie de l’aide depuis les cieux ; les anges descendent pour les aider. Qu’y a-t-il de plus grand que le fait qu’un juste soit capable d’accomplir des miracles ? Si l’on se réconcilie à Dieu et qu’on abandonne tous les actes qui Lui déplaisent, toutes ses œuvres seront couronnées de bénédictions. Notre foi est basée sur des œuvres célestes. » (Notre travail ne sera achevé que par des œuvres divines et rien d’autre). Il est vrai que si une personne trouve Dieu, l’opposition du monde entier ne peut lui faire aucun mal. Qui peut faire du mal à celui que Dieu veut protéger ? Il faut donc avoir confiance en Dieu. »
Le Messie Promis (a.s.) ajoute : « Il faut donc se fier à Dieu ; il faut donc s’en remettre à Dieu, et cette confiance doit être telle que l’on renonce à tout autre moyen. En effet, les moyens terrestres sont nécessaires, mais le Créateur de ces moyens est Dieu. Il peut créer les moyens pour tout, et il ne faut donc pas compter uniquement sur les moyens. La confiance de cette nature se développe en étant régulier dans la Salât et en s’assurant que l’on supplie durant la Salât. Vous devez vous prémunir contre toute forme de faiblesse et jeter les bases d’une nouvelle vie. Même vos proches ne sont pas aussi aimants que Dieu ; s’Il est satisfait, le reste du monde l’est aussi. Si Dieu est satisfait de quelqu’un, il lui rétablit ce qui allait de travers ; (même les affaires qui avaient échoué sont couronnées de succès) ; il transforme ce qui est nuisible en bienfaits. Tel est le pouvoir de Dieu. En effet, il est bon de rappeler que ceux pour qui l’on prie doivent également continuer à s’efforcer d’atteindre leur objectif par leurs propres moyens. »
(Les gens demandent des prières, mais ils doivent aussi utiliser leurs facultés pour se réformer et atteindre leur objectif).
« Si une personne pareille provoque le mécontentement de Dieu par d’autres moyens, elle réduit à néant l’efficacité de la prière. Utiliser les moyens du monde à bon escient n’est pas un péché, mais il faut toujours accorder la priorité à Dieu : il ne faut pas utiliser des moyens qui déplaisent à Dieu. »
Le Messie Promis (a.s.) évoque la raison qu’on ne tire aucun plaisir dans sa Salât et le remède : « Je constate que d’aucuns sont négligents et paresseux dans l’accomplissement de leur Salât, car ils ignorent le plaisir et la saveur que Dieu y a mis. […] Cette paresse et cette négligence sont encore plus importantes dans les villes et les villages. Cinquante pour cent des gens ne se prosternent pas devant leur Maître Véritable avec toute l’attention requise et un amour sincère. La question est : « Pourquoi ignorent-ils ce plaisir ? » N’y ont-ils jamais goûté ? Les [autres] religions ne présentent pas pareils préceptes. D’aucuns, quand ils sont pris par leur travail, ne veulent pas entendre l’appel du muezzin. On dirait que leur cœur est peiné de l’entendre [et de savoir qu’ils devront accomplir la Salât]. L’état de pareilles gens est fort pitoyable. Certains tiennent leurs magasins sous la mosquée, mais n’y mettent jamais les pieds. On doit donc, avec grande détresse et ardeur, faire la prière suivante : « Ô Seigneur, fais que nous goûtions, ne serait-ce qu’une fois, à la saveur de la Salât et des actes d’adorations, tout comme nous goûtons à la saveur des fruits et d’autres mets. » Une fois que l’on y aura goûté, l’on en aura connaissance et l’on sera [désormais] vigilant à cet égard. L’on se souvient d’une belle chose contemplée avec délice. De même, l’on se souvient d’une scène laide et horrible. L’on n’oublie ni la beauté ni la laideur. Or, sans lien, l’on ne retient rien. La Salât est, pour ceux qui la négligent, une amende. Pourquoi, sans raison aucune, se disent-ils, devons-nous nous réveiller le matin, accomplir l’ablution dans le froid, mettre de côté tout confort pour accomplir la Salât ? » Ceux-là vivent dans l’ignorance : ils ne peuvent en saisir la portée, ne connaissant point le plaisir et la joie qui s’y trouvent. Étant donné qu’ils en sont ignorants, comment pourront-ils se délecter de cette Salât ? Un ivrogne avalera verre après verre afin de connaître l’ivresse. Le perspicace ou le sage tire profit de cet exemple : à savoir qu’il doit persévérer dans ses actes d’adoration, implorer Dieu et être régulier dans sa Salât, jusqu’à ce qu’il en tire plaisir. Le plaisir de l’ivresse est l’objectif principal de l’ivrogne. L’esprit et toutes les aptitudes [du croyant] doivent être consacrés à la prière et à l’acquisition de ce plaisir. Animé de sincérité et d’ardeur, on doit ressentir, tout au moins, une détresse et une peine ressemblant à celle de l’ivrogne pour que naisse la supplique [adressée à Dieu, Lui demandant] d’accorder ce plaisir. Certainement l’on en tirera du plaisir suite à des efforts incessants en ce sens. En accomplissant la Salât, le croyant doit aussi tenter d’acquérir les avantages qui y sont liés et avoir à l’esprit [l’état] d’Ihsan. Allah déclare :
إِنَّ الْحَسَنَاتِ يُذْهِبْنَ السَّيِّئَاتِ
Les vertus chassent les mauvaises actions. L’on doit supplier Dieu en ayant au cœur ces Hassanât (vertus) et ces plaisirs, afin de pouvoir accomplir la prière des Siddîqîn et des Mouhsinîn.
Il est dit :
إِنَّ الْحَسَنَاتِ يُذْهِبْنَ السَّيِّئَاتِ
Et un autre verset affirme que la Salât protège de l’indécence et du mal. Or, d’aucuns commettent des péchés en dépit de leur Salât. Certes, ils prient, mais pas avec l’esprit ou la droiture nécessaires. Ces gens n’y consacrent pas toute leur attention ; ils se cognent le front au sol par habitude. Leur âme est morte et Allah ne considère pas de telles prières comme des Hassanât. En dépit de leur signification proche, Dieu a mentionné Hassanât et pas Salât dans ce verset, afin d’indiquer la vertu et la beauté de cette Salât véridique qui chasse le mal et qui est accompagnée des faveurs divines. La Salât ne signifie pas uniquement se tenir debout et s’asseoir. Son essence est l’acte d’adoration qui accorde un plaisir immense. »
Nous devons nous évaluer. Tirons-nous du plaisir de notre Salât ? Sommes-nous uniquement dépendants des moyens du monde ? Si nous protégeons notre Salât nous honorons les droits de notre serment d’allégeance et atteignons notre objectif. Si ce n’est pas le cas, notre situation est inquiétante.
Ensuite, le Messie Promis (a.s.) attire notre attention sur la nécessité d’exceller dans la connaissance et la compréhension, de se prémunir contre les attaques de Satan, et sur la teneur de la relation entre un maître (spirituel) et son disciple. Il déclare : « La relation entre le Guide spirituel et le disciple ressemble à celle entre le maître et l’élève. Le disciple profite de son Guide à l’instar de l’élève de son maître. Or, l’élève ne tirera aucun avantage de son maître s’il n’avance pas dans ses études. Il en est de même du disciple. Ce dernier n’en tirera aucun profit sans appliquer des conseils de son maître. En se joignant à cette communauté l’on doit accroître sa perception divine et son savoir. Le chercheur de vérité ne doit pas stagner, sinon Satan le Maudit le poussera dans une autre direction. Une eau stagnante devient nauséabonde… » (Des microbes y abondent et elle peut causer de nombreuses maladies. Il en est de même de l’homme lorsqu’il stagne. Ainsi, nous devons avancer.)
«… de même, si le croyant ne s’évertue pas à progresser, il chutera. Le bienheureux doit constamment accroître sa spiritualité. Il n’existe personne de plus parfait que le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Or Allah lui enseigna cette prière : « Mon Seigneur ! Accroit ma connaissance ! » Qui donc pourra avoir confiance en la perfection de son savoir, pour stagner et croire que le progrès n’est pas essentiel à l’avenir ? Autant l’on avancera dans sa connaissance et la perception divine, autant l’on comprendra que de nombreux mystères sont à résoudre. L’algorithme d’Euclide est pour un enfant du charabia, jusqu’à ce qu’il arrive à en déduire la vérité en fin de compte. »
Pour un enfant, les figures géométriques ou les schémas scientifiques n’ont aucun sens. Le Messie Promis (a.s.) nous explique que ces gens sont comme des enfants. Ils considèrent inutiles ces faits. Pourtant, à terme, ce sont ces mêmes faits qu’ils verront comme étant la vérité. Lorsqu’ils grandiront et acquerront une certaine compréhension, ils sauront que ces questions sont en fait très importantes.
« D’où l’importance d’accroître sa connaissance afin de la parachever tout en se réformant. Vous avez abandonné nombre de pratiques futiles en acceptant cette communauté : or cela ne vous sera d’aucun avantage si vous n’accumulez pas le savoir et le discernement à ce propos. Comment pouvez-vous renforcer votre conviction et votre connaissance ? Vous nourrirez des doutes sur des sujets insignifiants, vous risquez de trébucher à votre dernière étape. »
Certains vacillent dans leur foi parce qu’ils n’approfondissent pas leurs connaissances, ou bien ils ont recours à des explications et des raisonnements inventés de toutes pièces. Ils ne lisent pas les livres du Messie promis (a.s.). Si nous prêtons attention à nos connaissances religieuses, nous développerons également notre foi en l’existence d’Allah. De plus, nous augmenterons notre foi en la véracité de l’islam et de l’Ahmadiyya, et nous protégeront la foi de nos enfants. Il faut donc être très attentif à cette question. Le Messie Promis (a.s.) a déclaré : « Si vous m’avez prêté allégeance, acceptez-moi comme Hakam (juge) et ‘Adl (arbitre juste). Soyez convaincus que tout ce que je dis est en accord avec les enseignements d’Allah et de Son Messager (s.a.w.), et que je parler avec la guidance spéciale d’Allah. » Il a déclaré : « Développez une telle foi, que par elle vous respectez les décisions du Hakam et de l’Adl. Celui qui croit doit développer sa foi jusqu’au stade de la conviction et de la gnose (et ne doit pas être la proie du doute). Rappelez-vous que le doute ou la conjecture ne peuvent être bénéfiques. Allah affirme :
إِنَّ الظَّنَّ لَا يُغْنِي مِنَ الْحَقِّ شَيْئًا
« Assurément, la conjecture ne peut servir en aucune façon de substitut à la vérité. » (Le Saint Coran, chapitre 10, verset 37)
La vérité est la vérité. En nourrissant des doutes, l’on ne peut cacher la vérité.
«C’est la certitude qui offre le succès. Sans certitude, rien n’est possible. Si l’on doute de tout, l’on ne prendra pas un seul souffle. L’on ne consommera pas d’eau, de peur qu’elle ne soit empoisonnée. L’on ne consommera aucun aliment acheté à l’extérieur, de peur qu’il ne contienne des produits mortels. En ce cas, comment vivra-t-on ? La vie sera impossible. Ceci est un exemple aisé à comprendre… »
Ceux qui souffrent de la maladie du doute ou de l’obsession rendent leur vie intolérable en raison de pareilles pensées. Il faut également veiller à ce que de tels doutes ne se développent pas dans le domaine spirituel.
«… et l’on peut en bénéficier dans les affaires spirituelles. Réfléchissez et méditez à ce propos. Vous avez prêté le serment d’allégeance sur mes mains et m’avez accepté en tant que Messie Promis et Juge et Arbitre Juste. Si après votre acceptation, une de mes décisions ou actions suscite du ressentiment ou des réserves, vous devrez vous soucier de votre foi. Une foi regorgeant d’appréhensions et de suspicions ne produira pas de bons résultats : mais si vous avez accepté d’un cœur sincère que le Messie Promis (a.s.) est le Juge [Juste], déposez vos armes face à son commandement et à son action. Et ayez du respect pour ses décisions afin que vous puissiez respecter et glorifier les paroles pures de l’Envoyé d’Allah (s.a.w). Le témoignage du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) suffit : il vous rassure que vous aurez un Imam. Autrement dit, le Messie promis sera votre Imam de parmi vous. Il sera le Hakam ‘Adal. Si vous n’en n’êtes pas satisfaits, quand le serez-vous ? Cette conduite n’est point vertueuse ou bénie que de se dire croyant tout en nourrissant la méfiance dans certains coins du cœur. Si je ne suis pas véridique, cherchez-en un qui le soit. Mais sachez qu’en ce moment, vous ne trouverez pas d’autre véridique. Si vous ne trouvez pas d’autre véridique, je ne demande que les droits que le Saint Prophète (s.a.w.) m’a accordés. Ceux qui m’ont renié et ceux qui objectent contre moi ne m’ont pas reconnu. Celui qui m’a accepté pour ensuite objecter est d’autant plus malheureux, car il est devenu aveugle après avoir vu. En réalité, les contemporains sont aussi ceux qui abaissent le rang [d’un envoyé de Dieu]. C’est pourquoi Jésus (a.s.) a dit que nul n’est prophète en son pays. On peut en déduire les difficultés et les souffrances qu’il a dû endurer de la part de son propre peuple. C’est le traitement réservé aux prophètes, que la paix soit sur eux, qui s’est perpétué : comment pouvons-nous nous en départir ? »
(Les prophètes ont subi de l’opposition. Si on s’oppose à moi, cela n’a donc rien d’anormal).
« Par conséquent, tout ce que nous devons entendre de la part de nos opposants est conforme à cette pratique :
وَمَا يَأْتِيهِمْ مِنْ رَسُولٍ إِلَّا كَانُوا بِهِ يَسْتَهْزِئُونَ
« Et aucun Messager ne leur est jamais venu sans qu’ils ne se soient moqués de lui. » (15 : 12)
Hélas, si seulement ces gens venaient à moi avec des intentions pures, afin que je puisse leur montrer ce qu’Allah m’a accordé. Dieu leur aurait accordé ses bénédictions et leur aurait fait comprendre. Or, ils ont agi avec avarice. Comment puis-je le leur expliquer ? »
Même aujourd’hui, près de 132 ans plus tard, ces gens ne prennent pas garde après avoir été témoins des signes.
Le Messie Promis (a.s.) déclare ensuite : « Tout est décidé quand une personne cherche la vérité avec un cœur pur. Mais si l’on nourrit des intentions mauvaises et malveillantes, rien ne peut être accompli. Selon l’ouvrage Hijaj Al-Kiramah, Ibn Arabi avait déclaré que Messie promis serait traité de menteur et d’ignorant quand il apparaîtrait. De même, il serait accusé de vouloir changer la religion. C’est exactement ce qui se passe actuellement. Je suis la cible de pareilles accusations. On ne peut être à l’abri de tels doutes qu’en fermant son livre d’interprétations et en réfléchissant pour savoir si c’est la vérité ou non. Certaines questions dépassent bien sûr l’entendement, mais ceux qui croient aux prophètes attendent avec de bonnes pensées, de la patience et de la résolution jusqu’à ce que vienne le moment où Allah leur révèle la vérité. À l’époque du Saint Prophète (s.a.w.), les compagnons ne l’interrogeaient pas, mais attendaient que quelqu’un soulève une question, et ils en tiraient profit. Sinon, ils gardaient la tête baissée en silence, sans oser l’interroger. À mon avis, c’est la véritable et la meilleure façon de faire preuve d’étiquette. Je crains que ne périsse celui qui ne comprend pas le respect dû à un prophète et ne l’adopte pas. »
Le Messie Promis (a.s.) parlait de sujets relatifs à son époque lorsqu’il était assis dans ses réunions. De nos jours, les gens soulèvent les mêmes points après avoir lu ses livres et entendu ses preuves.
Le Messie Promis (a.s.) déclare que ces gens ne comprennent pas le respect dû à un prophète et qu’il craint qu’ils ne soient détruits.
Ainsi, c’est en raison de leur propre malheur que les musulmans cherchent une foule d’excuses pour ne pas écouter et comprendre ce message. Leur état désastreux ne les pousse même pas à réfléchir sur ce qu’ils deviennent en tant que nation et pourquoi ils sont dans un tel état. L’époque est là et les prophéties du Saint Prophète (s.a.w.) sont en train de s’accomplir : du moins, ils devraient chercher le Promis. Le Messie promis (a.s.) a déclaré : « Si ce n’est pas moi, alors ce sera quelqu’un d’autre, mais vous ne trouverez personne d’autre. » Sombrant dans le matérialisme ils ont tout oublié. Cependant, il est nous incombe de continuer à faire des efforts pour les sauver et de transmettre le message du Messie promis (a.s.).
Nous ne devons pas transmettre le message uniquement aux musulmans, mais à chaque personne, quelle que soit sa foi, et même à ceux qui n’en ont aucune. Il nous reste encore beaucoup de travail à accomplir. Bien qu’un siècle se soit écoulé depuis l’établissement de la communauté Ahmadiyya en Allemagne, nous n’avons pas été en mesure de transmettre le message de l’islam au peuple allemand. Nous devons donc réfléchir à cet aspect également. Tout en attirant notre attention sur la transmission du message de l’islam et de la nécessité de la prédication le Messie Promis (a.s.) déclare : « À l’heure actuelle, j’ai deux tâches importantes à accomplir : premièrement, que mon message soit propagé parmi les Arabes ; deuxièmement, que le message soit pleinement transmis et clarifié sans l’ombre d’un doute au peuple d’Europe. Les Arabes sont importants parce qu’ils ont ce droit légitime : une grande partie d’entre eux ne savent peut-être même pas que Dieu a établi une communauté divine. »
Il en va de même aujourd’hui : notre message n’est pas parvenu à tous les Arabes, même si plus d’efforts ont été accomplis par rapport aux époques précédentes. Si notre message leur est parvenu, c’est grâce aux opposants qui nous qualifient de Qadianis en se moquant du nom du Messie Promis (a.s.). C’est ainsi qu’ils nous ont introduits dans le monde et auprès de leur peuple et ont raconté toutes sortes de mensonges et de faussetés sur le Messie promis (a.s.). Ils n’ont transmis le message que de leur point de vue. Si nous avons été présentés, c’est par l’intermédiaire de nos opposants, mais nous n’avons pas suffisamment bien présenté notre message. Quoi qu’il en soit, le Messie Promis (a.s.) continue : « Il m’incombe de leur transmettre ce message, et si je ne le fais pas, je serai coupable d’un péché. De même, les Européens méritent de savoir où ils se sont trompés : ils ont déifié un homme et se sont ainsi éloignés du vrai Dieu. L’état de l’Europe est le reflet de cet énoncé :
أَخْلَدَ إِلَى الْأَرْضِ
C’est-à-dire « il s’est incliné vers la terre ». En général, ces gens ne s’intéressent à rien d’autre qu’aux occupations mondaines. Certains de nos concitoyens, en particulier les jeunes, sont impressionnés par leur progrès matériel. Il n’y a pourtant pas lieu de s’en laisser impressionner : il faut au contraire les informer que le chemin qu’ils empruntent les mènera à la destruction. Nous devons leur prêcher notre message.
Le Messie Promis (a.s.) ajoute : « Nous voyons toutes sortes d’inventions en cours (c’est-à-dire dans les pays occidentaux et les nations développées). Cependant, il ne faut pas s’étonner que l’Europe continue à progresser dans les arts et les sciences du monde. C’est une question de principe que lorsque les portes de la connaissance céleste sont fermées à un peuple, ses pensées commencent à tourner autour de questions terrestres. Il n’est jamais arrivé que des prophètes viennent et conçoivent ensuite de nouvelles machines, ou que leurs efforts et leurs luttes soient consacrés à la seule production d’inventions terrestres. »
Chacun d’entre nous doit se souvenir du fait que nous n’avons pas accepté l’Ahmadiyya pour obtenir des avantages terrestres, mais plutôt pour établir une relation vivante avec Dieu. Tel est le message que nous devons transmettre aux peuples du monde. Ceci va réformer notre vie dans ce monde et dans l’au-delà.
Le Messie Promis (a.s.) évoque le but et l’objectif de son avènement en ces termes : « Le but et l’objectif de mon avènement est de répandre le Tawhid (le monothéisme), la morale et la spiritualité. Le Tawhid signifie croire que Dieu est notre objectif, notre but, notre bien-aimé et celui à qui nous obéissons corps et âme. Le Tawhid signifie également s’abstenir des formes évidentes du chirk (idolâtrie) ainsi que des formes plus subtiles, telles que la dépendance à l’égard des moyens mondains et se considérer comme ayant une certaine importance. »
Il ne faut pas laisser apparaître le chirk sous la forme de son propre ego. Le sens de Tawhid est de ne pas sombrer dans quelque forme subtile du chirk : le monde en est victime aujourd’hui. La morale signifie que toutes les facultés de l’homme doivent être exercées en temps et lieu. Il ne faut pas en abandonner certaines et accorder plus d’importance à d’autres.
Par exemple, si quelqu’un s’ampute serait-ce là une vertu de sa part ? Certainement pas. En fait, la vraie et parfaite morale consiste à exercer les facultés accordées par Allah en temps et lieu en évitant tout extrême. En guise d’exemple, à un extrême il y a l’hyperosmie qui peut provoquer des malaises chez une personne dont l’odorat est exacerbé. »
Certaines personnes ont un sens de l’odorat très sensible, ce qui leur donne des maux de tête. De même, certaines odeurs peuvent provoquer différents types d’affections. Il faut donc prier pour qu’Allah nous permette de rester dans un état d’équilibre et nous préserve de toute forme de maladie, y compris les maladies spirituelles.
Le Messie Promis (a.s.) déclare : « À l’autre extrême se trouvent les sens d’une personne qui ne fonctionnent plus du tout. Un état équilibré est celui où les sens fonctionnent en temps et lieu. C’est l’état dans lequel la moralité devient une véritable qualité morale ; et je suis venu pour l’établir. »
Il faut adopter la voie de la modération et s’efforcer d’atteindre l’excellente moralité que l’islam a enjointe.
Le Messie Promis (a.s.) ajoute : « La spiritualité désigne les signes et les caractéristiques qui apparaissent lorsqu’on établit une véritable relation avec Dieu. Tant que l’on n’a pas atteint ces états, on ne peut pas avoir une véritable compréhension : ceci est là mon véritable objectif. »
Si nous appliquons ces conseils, nous deviendrons de véritables croyants. Par conséquent, nous devons nous analyser et voir si nous avons atteint cette norme ou non. Notre désir et notre objectif ultimes, et les plus aimés de tous, doit être Dieu. Si ce n’est pas le cas, nous sommes à un stade relativement faible de notre foi. Nous devons donc analyser nos actions. Nous devons nous demander si comparés à Dieu, tous nos désirs mondains sont insignifiants ou pas. Si tel est le cas, nous respecteront les droits des mosquées. En outre, si nous construisons des mosquées, nous devons nous préoccuper de la manière dont nous allons les peupler. Ainsi, tout ahmadi doit jauger la passion et la ferveur qu’il éprouve pour le Tawhid (l’unicité de Dieu).
De même, chaque ahmadi doit faire preuve de la meilleure moralité qui soit. C’est cette excellente moralité qui est un moyen efficace de propager notre message, et grâce à elle, nous pouvons rendre justice à notre serment d’allégeance au Messie Promis (a.s.). Lors des ouvertures des mosquées, les invités qui connaissent les ahmadis m’informent que ces derniers possèdent de bonnes qualités morales. Mais j’ai constaté une lacune. Malgré cette conduite exemplaire, ils ne leur présentent pas correctement l’islam et l’Ahmadiyya. Si nous leur présentons correctement l’islam, nous pourrons respecter les paroles du Messie Promis (a.s.) et propager le message de l’Ahmadiyya, le véritable Islam, aux peuples d’Europe et de ce pays. De même, nous devons faire preuve d’une excellente conduite entre nous : ceci n’est pas uniquement destiné à l’extérieur. Il ne faut pas agir de manière excellente à l’égard d’autrui, mais être source de grands problèmes dans sa propre maison et pour les siens. Voilà donc ce que nous devrions garder à l’esprit en ce qui concerne la bonne conduite. Le Messie Promis (a.s.) est venu sous la tutelle du Saint Prophète (s.a.w.) afin d’établir cette morale en nous. Le Messie Promis (a.s.) explique que l’on peut mesurer la norme de sa spiritualité et affiner celle-ci quand on respectera au mieux ses devoirs envers Allah et envers l’humanité ; lorsque les nôtres et les autres voient la beauté en nous. Si nos enfants apprennent ces leçons de nous, nous pouvons dire que nous avons atteint ce rang.
L’Amir Sahib d’Allemagne m’a demandé ces derniers jours quel était notre objectif pour le siècle à venir. Tout d’abord, les quelques points que j’ai mentionnés n’englobent pas tout ; je n’ai fait que mentionner quelques points vers lesquels le Messie Promis (a.s.) nous a guidés ; avons-nous atteint tous ces objectifs au cours du siècle dernier ? Avons-nous forgé un lien solide avec Dieu ? Avons-nous atteint d’excellents rangs dans notre Salât ? À l’heure de la Salât, mettons-nous de côté nos activités mondaines pour prier ou nous concentrons-nous sur la construction de mosquées ? Récitons-nous régulièrement le Coran ? Cherchons-nous les injonctions du Coran et essayons-nous de les mettre en pratique ? Faisons-nous tout notre possible pour que nos enfants restent attachés à leur foi ? Sommes-nous simplement préoccupés par l’éducation laïque de nos enfants ou nous inquiétons-nous également de leur foi ? Notre morale et notre conduite les uns envers les autres ont-ils atteint un niveau pour être à l’image de l’énoncé coranique : « les croyants sont bienveillants » ? Faisons-nous preuve d’une excellente moralité envers autrui et leur parlons-nous des beaux enseignements de l’islam, ou nous contentons-nous de faire preuve de courtoisie et de prétendre que nous sommes des gens pacifiques ? Souvent, lorsque j’ai l’occasion de m’adresser à des invités externes, nombre d’entre eux me disent qu’ils entendent les beaux enseignements de l’islam pour la première fois. Il est donc clair que vous n’utilisez pas vos relations les autres et votre excellente conduite pour propager le message de l’islam comme vous le devriez. Quel est l’intérêt de distribuer des centaines de milliers de brochures si les gens n’ont pas connu l’islam de manière appropriée ? Par conséquent, nous devrions d’abord nous évaluer pour déterminer où nous en sommes en ce qui concerne l’accomplissement des droits d’Allah et des droits de l’humanité. Si l’on y est parvenu – ce qui, à mon avis, n’est pas encore le cas, et chacun peut accomplir son introspection à cet égard – il n’est pas nécessaire que j’en fasse mention ici, si l’on y est parvenu donc quel sera l’objectif du prochain siècle ? L’objectif pour le siècle prochain est cette feuille de route concise que j’ai mentionnée à la lumière des conseils prodigués par le Messie Promis (a.s.).
Nous clamons que nous raviverons le cœur de chacun. Nous devons convaincre tout le monde de l’unicité de Dieu et l’amener sous la bannière du Saint Prophète (s.a.w.). Par conséquent, chacun d’entre nous doit s’analyser à cet égard, et la Communauté allemande devrait entamer le nouveau siècle avec encore plus de vigueur et de détermination. Nous nous efforcerons d’atteindre nos objectifs en faisant primer notre foi sur le monde, et nous conseillerons à nos enfants à en faire de même ; et de veiller à leur formation morale, de manière à ce que ce désir ardent d’établir un lien avec Dieu soit transmis d’une génération à l’autre. Qu’Allah nous permette de le faire.
(Le site www.islam-ahmadiyya.org prend l’entière responsabilité de la publication du texte de ce sermon)