Sermons 2019

Deux grands compagnons de Badr

Dans son sermon du 18 octobre 2019, Sa Sainteté le Calife a mentionné deux autres éminents compagnons de Badr.

Sermon du vendredi 18 octobre 2019, prononcé par Sa Sainteté le Calife, Hadrat Mirza Masroor Ahmad, en Allemagne. Après le Ta’awudh, le Tashahoud et la Sourate Al-Fatiha, Sa Sainteté le Calife a déclaré :

J’avais commencé une série de sermons sur les compagnons de Badr du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). J’en mentionnerai d’autres aujourd’hui. En raison de ma tournée et des différentes Jalsas, il y a eu une interruption dans cette série.

Le dernier compagnon que j’avais mentionné dans le sermon du 20 septembre était Khoubayb Bin ‘Adi. Il restait une partie à son sujet. Je disais qu’avant de tomber en martyr, il avait demandé à Allah de transmettre ses salutations au Saint Prophète Muhammad (s.a.w.).

Ces compagnons jouissaient d’éminents statuts et ils s’étaient beaucoup rapprochés de Dieu – et en retour nous voyons le traitement de Dieu en leur faveur.

Khoubayb Bin ‘Adi s’est adressé à Dieu en lui disant : « Je n’ai personne d’autre à qui me confier. Transmets mes salutations au Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) ! » Allah l’a fait et le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.), assis dans une réunion, a répondu à ses salutations et a informé ses compagnons que Khoubayb Bin ‘Adi venait de tomber en martyr.

Par la suite, afin de venger la mort de Khoubayb Bin ‘Adi et de ses compagnons, le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a envoyé ‘Amr Bin Oumayya à La Mecque avec pour mission de tuer Abou Soufyan, celui qui était à la tête de toutes ces exactions. C’était la punition qu’il méritait.

Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a aussi envoyé Jabbar Bin Sakhar al-Ansari en compagnie d’Amr Bin Oumayya. Tous deux ont pris leurs chameaux pour se rendre dans la vallée de Yajij qui se situe à environ 12 kilomètres de La Mecque. Ils y ont laissé leurs montures et sont rentrés à La Mecque la nuit tombant.

Jabbar a dit à ‘Amr : « Si seulement nous pouvions faire le Tawaf de la Ka’bah et deux Raka’at de la Salat dans son enceinte. »

‘Amr Bin Oumayya a expliqué que les Koraïchites passent la soirée dans la cour de leurs maisons après le dîner et qu’ils pouvaient se faire repérer. Jabbar l’a rassuré en disant qu’il n’en serait pas ainsi.

‘Amr relate : « Nous avons fait la circumambulation de la Ka’bah ainsi que deux unités de prière. Ensuite nous sommes sortis chercher Abou Soufyan. Par Allah, nous étions en train de marcher quand un Mecquois m’a reconnu. Il s’est exclamé : « C’est ‘Amr Bin Oumayya ! Il est certainement venu commettre quelque méfait ici ! » Sur ce j’ai dit à mon compagnon qu’il valait mieux prendre la fuite. Nous avons quitté ces lieux au plus vite pour atteindre une montagne. Les Mecquois sont sortis à notre poursuite : lorsque nous avons atteint le sommet, ils sont retournés déconfits. Nous sommes descendus de la montagne et ensuite nous nous sommes cachés dans une grotte. Nous y avons entassé des pierres [autour de nous] et y avons passé la nuit. Le matin, un Koraïchite est passé par là avec son cheval. Nous nous sommes cachés de nouveau dans la grotte et je me suis dit que s’il nous a vus, il va faire du bruit. Ainsi, il valait mieux le tuer. J’avais en ma possession un poignard que j’avais préparé pour Abou Soufyan. Je lui ai donné un coup de poignard à la poitrine et il a lancé un grand cri qui a alerté les gens de La Mecque.

Ensuite je suis retourné à ma cachette. Lorsque les Mecquois sont arrivés auprès de lui, il prenait ses derniers souffles. Ils lui ont demandé qui l’avait attaqué et il a répondu que c’était ‘Amr Bin Oumayya avant de rendre l’âme sur place. Mais il n’a pas pu indiquer notre cachette. »

À l’époque, si l’ennemi avait eu vent de leur emplacement, ils auraient été tués en raison de l’inimitié qui existait entre eux. D’ailleurs, ‘Amr s’était dit que l’autre les avait vus et qu’il allait informer les Mecquois, qui allaient se mettre à leur poursuite pour les tuer. Ils avaient dû prendre cette mesure défensive.

‘Amr ajoute : « L’individu n’a pas pu informer les Mecquois de leur emplacement et ils l’ont pris avec eux. Dans la soirée, j’ai dit à mon compagnon que nous étions à l’abri. Nous avons quitté La Mecque pour nous rendre à Médine durant la nuit. Nous sommes passés à côté de quelques individus qui surveillaient la dépouille de Khoubayb Bin ‘Adi. »

L’un d’entre eux a vu ‘Amr et s’est exclamé : « Par Dieu ! La démarche de celui-là ressemble fort à celle d’Amr ! S’il n’était pas à Médine, j’aurai juré qu’il s’agissait d’Amr Bin Oumayya en personne. »

Ainsi Allah leur a-t-Il couvert les yeux.

‘Amr relate : « Lorsque Jabbar est arrivé tout prêt du [poteau de] bois sur lequel pendait la dépouille de Khoubayb Bin ‘Adi, il l’a pris avant de prendre la fuite. Les autres l’ont poursuivi. »

Selon un autre récit ces personnes étaient ivres ; certains étaient éveillés, d’autres somnolaient. Ils ne l’ont pas vu s’enfuir avec la dépouille. Quand ils l’ont constaté, ils ont poursuivi les musulmans. Lorsque Jabbar est arrivé à un canal non loin de la montagne Yajij, il y a jeté le bois [avec la dépouille de Khoubayb] ; Allah l’a caché des yeux des mécréants et ils n’ont pas pu le trouver. »

‘Amr relate : « J’ai dit à Jabbar : « Va avec ton chameau ; je vais retenir nos poursuivants. » Je suis alors parti. Arrivé au mont Yajnan, qui se situe à environ 40 kilomètres de La Mecque, je me suis caché dans une grotte ; et par la suite je me suis rendu à Arj situé à 125 kilomètres de Médine. Quand je suis arrivé à Nafi, situé à environ 96 kilomètres de Médine, j’ai vu deux Koraïchites que les polythéistes avaient envoyés pour espionner sur les gens de Médine. Je les ai sommés de poser leurs armes. Suite à leur refus je me suis apprêté au combat. J’ai tué l’un d’eux à coups de flèche et j’ai fait prisonnier le deuxième que j’ai emmené à Médine. »

Selon un autre récit, ‘Amr Bin Oumayya al-Zoumri relate que le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) l’avait envoyé seul comme espion afin de détacher Khoubayb du bois sur lequel il pendait. Il relate : « Je suis arrivé tout près du lieu où il se trouvait la nuit. Et je suis monté sur le bois, tout en craignant qu’on me voie. Quand j’ai lâché le bois, il est tombé au sol et a disparu comme si le sol l’avait avalé. Depuis ce jour, personne ne sait où se trouvent les ossements de Khoubayb. »

Selon un autre récit, ‘Amr Bin Oumayya al-Zoumri relate : « Quand j’ai libéré Khoubayb de ses liens et que je l’ai allongé sur le sol, j’ai entendu des bruits de pas derrière moi. Quand je me suis redressé, je n’ai vu personne et la dépouille de Khoubayb avait disparu. »

Le premier récit semble plus authentique. C’est-à-dire que lors de la poursuite ils ont jeté la dépouille dans la rivière qui l’a portée dans ses flots. Il existe donc différents récits ; et Khoubayb était connu comme celui dont la dépouille avait disparu dans la terre et personne n’a su où il se trouvait. Les mécréants n’ont pas pu mutiler son corps ; Allah l’a protégé.

Khoubayb Bin ‘Adi était séquestré chez Houjayr Bin Abi Ihab qui avait une femme-esclave du nom de Ma’wiyah. Ils attendaient la fin des mois sacrés afin de l’exécuter. Ma’wiyah a embrassé l’islam par la suite et elle était une bonne musulmane. Elle racontait : « Par Allah ! Je n’ai vu personne de meilleur que Khoubayb. Je l’observais du coin de la porte tandis qu’il était enchaîné. À l’époque, il n’y avait pas trace de raisins dans la région. Or [un jour] Khoubayb avait entre les mains une grappe de raisins aussi grosse que la tête d’un homme. C’était là la provision divine et rien d’autre. Il récitait le Coran lors de la prière de Tahajjoud et les femmes pleuraient en l’écoutant ; elles avaient pitié de Khoubayb. Un jour, je lui ai demandé s’il avait besoin de quelque chose. Non, a-t-il répondu, avant de demander de l’eau fraîche en ajoutant de ne pas lui offrir de la chair d’animaux tués au nom des idoles. Et troisièmement de l’informer quand on décidera de son exécution.

Après la fin des mois sacrés, quand les mécréants ont décidé de l’exécuter, je suis partie l’en informer. Par Allah ! Il ne s’est pas soucié de son exécution et il m’a demandé de lui donner un rasoir afin qu’il se fasse présentable. Je lui ai envoyé l’instrument entre les mains de mon fils, Abou Houssain. En fait, il n’était pas mon propre fils : je m’occupais de lui. Quand l’enfant est parti je me suis exclamé : « Par Allah ! Khoubayb va se venger ! Il va se venger en tuant l’enfant avec le rasoir, et il dira la vie d’un homme pour celle d’un autre ! » L’enfant est parti, en jouant, avec le rasoir dans les mains. 

Selon un autre récit, l’enfant était assez grand pour qu’on puisse l’envoyer avec quelque chose entre les mains. Ma’wiyah s’est dit que Khoubayb tuera l’enfant étant donné qu’on avait décidé de l’exécuter. Quand l’enfant est venu vers lui avec le rasoir, il l’a pris et lui a dit en plaisantant : « Tu es très bien brave ! Ta mère ne craint-elle pas une traîtrise de ma part ? Elle t’a envoyé avec un rasoir tandis que vous avez décidé de m’exécuter ? »

Ma’wiyah ajoute : « Quand j’ai entendu ces paroles, j’ai dit : « O Khoubayb ! Je n’avais pas peur de toi, en raison de la protection d’Allah. Je t’ai envoyé l’enfant avec le rasoir en plaçant confiance en ton Dieu. Je ne l’ai pas envoyé afin que tu le tues ! »

Khoubayb a répondu : « Je ne vais certainement pas le tuer. Notre religion nous interdit la perfidie. »

Ma’wiyah ajoute : « Je l’ai informé qu’on allait l’exécuter le lendemain. Le jour suivant on l’a emmené enchaîné à Tanim, à environ 5 kilomètres de La Mecque dans la direction de Médine. Femmes, enfants, esclaves et nombre de Mecquois sont sortis de la ville pour assister au spectacle de l’exécution de Khoubayb. Il n’y avait plus personne dans la ville, selon ce récit.

Ceux qui avaient perdu des aînés lors de la bataille [contre les musulmans] souhaitaient assouvir leur vengeance. Les autres, qui n’avaient aucun désir de vengeance, mais qui étaient ennemis de l’islam étaient eux aussi tout joyeux et souhaitaient voir la mort [des musulmans.]. Khoubayb et Zayd Bin Dasna ont été emmenés à Tanim. Les polythéistes ont demandé qu’on plante un long bout de bois dans la terre ; et quand Khoubayb y a été emmené, il leur a demandé l’autorisation d’accomplir deux Raka’at de prière. Ayant reçu leur autorisation, il les a accomplies rapidement. »

C’était là le récit de cette femme.

Selon le récit d’Ibn Sa’d, Ma’wiyah était l’esclave affranchie de Houjayr Bin Abi Ihab : Khoubayb était séquestré dans la maison de celui-ci.

Selon ‘Allama Ibn ‘Abdil Barr, Khoubayb était séquestré dans la maison d’Ouqba. La femme de celui-ci donnait à manger à Khoubayb et elle le libérait de ses chaînes au moment du repas.

‘Allama Ibn al-Athîr al-Jazari relate : « Khoubayb était le premier compagnon à être pendu sur une croix pour la cause d’Allah. »

Le bois avait été planté dans la terre et Khoubayb y avait été attaché et tué.

Hadrat Mouslih Maw’oud relate à propos de cette exécution que parmi les spectateurs se trouvait Abou Soufyan, chef de La Mecque. Se tournant vers Zayd(r.a), il lui demanda : « Ne préférerais-tu pas que Muhammad(s.a.w.) fût à ta place ? Ne préférerais-tu pas être en sécurité chez toi tandis que Muhammad(s.a.w.) fût entre nos mains ? » Zayd(r.a) répondit fièrement : « Comment ça, Abou Soufyan, que dis-tu là ? Par Dieu, je préférerais mourir plutôt que de voir le Prophète(s.a.w.) marcher sur une épine dans une rue de Médine ! » Abou Soufyan fut très impressionné par un tel dévouement. Il regarda Zayd(r.a) avec étonnement et déclara sans hésiter, mais d’une voix mesurée : « Dieu m’est témoin, je n’ai jamais connu quelqu’un qui en aimât un autre comme les compagnons de Muhammad(s.a.w.) aiment celui-ci ! »

Tel était l’amour, la fidélité et le dévouement des compagnons à l’égard du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). L’on constate aussi le traitement de Dieu à leur égard. [Khoubayb] avait dit : « Étant donné que j’offre ma vie pour Allah, peu importe la direction dans laquelle mon corps va tomber, à droite ou à gauche, devant ou derrière. » Son seul désir avant de mourir était de se prosterner devant Dieu et d’accomplir deux Raka’at de prière. »

Il souhaitait aussi transmettre ses salutations au Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Allah a exaucé ce souhait. Son amour pour le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) était tel qu’il ne souhaitait pas qu’une épine blessât le pied du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) même s’il pût avoir la vie sauve en retour. Il ne souhaitait pas que le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) souffrît le moindrement et ne s’était pas soucié de sa propre vie. C’est pour cette raison qu’il a mérité l’amour de Dieu.

Le prochain compagnon se nomme ‘Abdoullah Bin ‘Abdillah Bin Oubayy Bin Saloul. ‘Abdoullah appartenait au clan des Banou ‘Awf de la tribu de Khazraj des Ansar. Il était le fils d’Abdoullah Bin Oubayy Bin Saloul, le chef des hypocrites : il était aussi un compagnon très fidèle et dévoué. Sa mère se nommait Khawla Bint Mounzir. Il s’appelait Houbab à l’époque de l’ignorance ; or le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a changé son nom en ‘Abdoullah, en disant que Houbab était le nom de Satan.

Saloul était la grand-mère maternelle d’Abdoullah Bin Oubayy, le chef des hypocrites. Elle était originaire de la tribu des Khouza’a. Oubayy était plus connu en raison de sa mère ; et c’est pour cette raison qu’il était connu comme ‘Abdoullah Bin Oubayy Bin Saloul.

‘Abdoullah Bin Oubayy Bin Saloul était aussi le fils de la tante d’Abou ‘Amir, le moine. Abou ‘Amir évoquait l’avènement du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.), disant qu’un prophète allait bientôt apparaître et qu’il fallait croire en lui. À l’époque de l’ignorance, Abou ‘Amir portait des vêtements épais et menait une vie d’ascèse. Or, lorsqu’Allah a suscité le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.), au lieu de croire en lui comme il l’encourageait aux autres, il est devenu jaloux et s’est rebellé contre lui ; et il a adopté la voie de l’incroyance. Il est sorti avec les polythéistes afin de combattre le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) à Badr, après quoi ce dernier lui a donné le nom de Fasiq.

Les enfants d’Abdoullah se nommaient ‘Oubadah, Joulayha, Khaythama, Khawla et Oumama.

Ayant accepté l’islam, ‘Abdoullah est devenu un très bon musulman et était compté parmi les grands compagnons. ‘Abdoullah avait accompagné le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) pour la bataille de Badr, celle d’Ouhoud et toutes les autres batailles qu’il a menées.

‘Abdoullah savait lire et écrire et ‘Aïcha a rapporté des hadiths relatés par celui-ci. ‘Abdoullah était aussi un des scribes des révélations divines. Selon un récit, le nez d’Abdoullah avait été coupé lors de la bataille d’Ouhoud et le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) lui avait alors demandé de porter un nez en or. Selon un autre récit, ‘Abdoullah aurait perdu deux dents lors de la bataille d’Ouhoud et le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) lui aurait demandé de porter des dents en or. Selon le rapporteur le récit sur les dents est plus répandu et plus authentique. Certains des rapporteurs exagèrent parfois ou ne comprennent pas le message. Ainsi, le récit le plus plausible concerne les dents et pas le nez. Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) lui aurait conseillé de porter des dents en or. Cette pratique était courante à cette époque-là aussi.

Après la bataille d’Ouhoud, Abou Soufyan a lancé un défi aux musulmans, annonçant qu’ils allaient se rencontrer de nouveau l’année d’après sur le champ de bataille de Badr.

Hadrat Mirza Bashir Ahmad Saheb relate cet incident en puisant dans divers recueils historiques ; il en fait mention dans son livre Sirat Khataman Nabiyyine :

« Après la bataille d’Ouḥoud, en rentrant du champ de bataille Abou Soufyan a défié les musulmans, disant qu’ils se rencontreraient à nouveau l’année suivante à Badr ; et le Saint Prophète (s.a.w.) a accepté ce défi. Ainsi, l’année suivante, à la fin du mois de Chawwāl, le Saint Prophète (s.a.w.) sortit de Médine avec une force de 1 500 compagnons et désigna ‘Abdoullah bin ‘Abdillah bin Oubayy comme Amīr en son absence.

Abou Soufyan bin Ḥarb est lui aussi parti de La Mecque avec une armée de Koraïchites, composée de 2 000 hommes. Cependant, malgré la victoire à Ouḥoud et une force de cette taille, il était craintif et même s’il avait voué de détruire l’islam, il souhaitait ne pas affronter les musulmans jusqu’à ce qu’il pût rassembler une force plus importante. Ainsi, il était toujours à La Mecque quand il avait dépêché un homme du nom de Nou’aym, qui appartenait à une tribu neutre, vers Médine et lui avait vivement recommandé d’intimider et de menacer les musulmans, en fabriquant des histoires pour les empêcher de partir pour la bataille. Par conséquent, cet individu était venu à Médine et avait raconté de fausses histoires sur la préparation, la force, le zèle et la fureur des Koraïchites, créant un état d’agitation à Médine. Il eut du succès au point que ceux qui étaient faibles [de foi] avaient commencé à avoir peur de prendre part à la bataille. Cependant, le Saint Prophète (s.a.w.) avait encouragé les musulmans à sortir et, dans son discours, avait déclaré : « Nous avons déjà accepté le défi des mécréants et nous avons promis d’être présents à cette occasion. Par conséquent, nous ne pouvons pas revenir en arrière. Même si je dois y aller seul, j’irai et je me tiendrai face à l’ennemi. »

En conséquence, la peur des gens s’était envolée et ils s’étaient préparés à partir en compagnie du Saint Prophète (s.a.w.) pleins de zèle et de sincérité.

Quoi qu’il en soit, le Saint Prophète (s.a.w.) est parti de Médine avec 1500 compagnons, tandis qu’Abou Soufyan est sorti de La Mecque avec ses 2000 guerriers. Cependant, la puissance de Dieu était telle que bien que les musulmans atteignirent Badr conformément à leur promesse, l’armée des Koraïchites quant à elle s’est déployée à une certaine distance pour ensuite rentrer à La Mecque. On raconte que, quand Abou Soufyan a appris l’échec de Nou’aym – qu’il avait envoyé pour effrayer les musulmans – il a pris peur et il est rentré avec son armée en disant à ses soldats : « Cette année-ci, la famine fait des ravages et les gens font face à des difficultés financières. Par conséquent, il n’est pas sage de se battre dans ces conditions. Nous allons attaquer Médine après une plus grande préparation quand nous connaîtrons l’abondance. »

L’armée musulmane est restée à Badr pendant huit jours. Or, tous les ans, au début du mois de Dhoul Qa’dah, il s’y tenait une foire. De nombreux compagnons [en ont profité pour] y faire du commerce et ont pu générer des profits importants. En fait, au cours de cette entreprise de huit jours, ils ont pu multiplier par deux leur capital initial. Lorsque la foire a pris fin et que l’armée des Koraïchites n’est pas arrivée, le Saint Prophète (s.a.w.) a quitté Badr et est retourné à Médine. Les Koraïchites sont rentrés à La Mecque et ont commencé à se préparer pour une attaque sur Médine. Cette expédition militaire est connue sous le nom de la Ghazwah de Badr al-Maw’id.

‘Abdoullah est tombé en martyr en l’an douze de l’Hégire lors de la bataille de Yamama à l’époque du Califat d’Abou Bakr. »

Le recueil d’Al-Boukhari mentionne un récit à propos d’Abdoullah Bin Oubayy Bin Saloul, le père d’Abdoullah. J’en fais mention ici afin que nous puissions connaître des faits historiques, quoique certains de ces récits ne soient pas liés directement [au compagnon en question].

Ousama Bin Zayd relate que le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) voyageait à dos d’âne : sous la selle de l’animal se trouvait un tapis de la région de Fadaq. Il avait placé derrière lui Ousama Bin Zayd et partait visiter Sa’d bin ‘Oubadah, de la tribu des Banou al-Harith bin al-Khazraj, qui était malade. Cet incident a eu lieu avant la bataille de Badr.

Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) croisa en cours de route un groupe dans lequel se trouvait ‘Abdoullah Bin Oubayy Bin Saloul, qui n’était pas encore musulman à l’époque.

[Parmi eux,] il y avait aussi des polythéistes, des juifs et des musulmans. ‘Abdoullah Bin Rawaha s’y trouvait aussi. Lorsque la monture passa tout près de cette assemblée, elle souleva de la poussière. ‘Abdoullah Bin Oubayy se couvrit le nez avec son manteau et dit (en s’adressant peut-être au Saint Prophète Muhammad (s.a.w.)) : « N’envoie pas sur nous de la poussière ! »

Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) lui transmit ses salutations, s’arrêta, descendit de sa monture, l’invita vers la voie d’Allah et lui lut le Coran.

‘Abdoullah Bin Oubayy s’adressa au Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) en ces termes :

« Ô homme ! Il n’y pas de meilleur parole que la tienne ! » Ou peut-être qu’il opinait qu’aux yeux du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.), il n’y avait pas de meilleure parole que la sienne. Ou « ne peux-tu pas dire de parole meilleure ? » 

Sa phrase peut être comprise de plusieurs façons. Je ne suis pas sûr de l’exactitude de la traduction : il faudra se référer au texte original.

En tout cas, ‘Abdoullah Bin Oubbay a dit : « Même si tes propos sont vrais ne viens pas nous tourmenter ici. Retourne chez toi et raconte cela à celui qui viendra t’y voir ! »

‘Abdoullah Bin Rawaha, présent sur les lieux, a déclaré : « Ô Envoyé d’Allah ! Venez dans nos assemblées. Nous apprécions vos propos. »

Sur ce, les musulmans, les polythéistes et les juifs ont commencé à se disputer entre eux. Ils étaient sur le point d’en venir aux mains quand le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) les a calmés et les a ramenés à la raison. Ils se sont apaisés et le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) est reparti sur sa monture vers Sa’d Bin ‘Oubadah et lui a dit : « Ô Sa’d ! Tu n’as pas entendu ce qu’Abou Houbab m’a dit aujourd’hui ! » Il parlait en fait d’Abdoullah Bin Oubayy. Ensuite, le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) lui a relaté tout l’incident et ses propos.

Sa’d Bin ‘Oubadah de répondre : « Ô Envoyé d’Allah ! Pardonnez-lui ! Je jure par Celui qui vous a envoyé avec le Livre : Allah a fait venir la vérité ici par votre entremise. Les gens de Médine avaient décidé d’élire ‘Abdoullah Bin Oubayy chef de la ville. Étant donné qu’Allah a souhaité autrement en raison de la vérité qu’Il vous a conférée, ‘Abdoullah brûle de jalousie. C’est pour cette raison qu’il a prononcé ces paroles à votre encontre. »

En entendant ces paroles, le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) l’a pardonné. Conformément aux commandements d’Allah, l’Envoyé d’Allah et ses compagnons pardonnaient les polythéistes et les gens du Livre, et ils faisaient montre de patience face à leurs outrages.

En effet Allah le Très-Haut a révélé :

وَلَتَسْمَعُنَّ مِنَ الَّذِينَ أُوتُوا الْكِتَابَ مِنْ قَبْلِكُمْ وَمِنَ الَّذِينَ أَشْرَكُوا أَذًى كَثِيرًا

« …et vous entendrez sûrement beaucoup de choses blessantes de la bouche de ceux à qui le Livre a été transmis avant vous, et des polythéistes… » (3 : 187)

Allah a aussi déclaré :

وَدَّ كَثِيرٌ مِنْ أَهْلِ الْكِتَابِ لَوْ يَرُدُّونَكُمْ مِنْ بَعْدِ إِيمَانِكُمْ كُفَّارًا حَسَدًا مِنْ عِنْدِ أَنْفُسِهِمْ

« Un grand nombre de Gens du Livre aimeraient par pure jalousie vous ramener à l’incroyance, après que vous ayez cru, une fois que la vérité leur soit devenue manifeste. Pardonnez-leur et laissez passer, en attendant qu’Allah envoie Son jugement. Assurément, Allah a le pouvoir de faire tout ce qu’Il veut. » (2 : 110)

Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) préférait le pardon, conformément aux commandements divins. En fin de compte, quand Allah lui en a donné la permission, le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a livré bataille à Badr ; et lorsqu’Allah a fait mourir de grands chefs de Koraïchites, ‘Abdoullah Bin Oubayy Bin Saloul et ses suivants, qui étaient des polythéistes et des idolâtres, ont conclu que la communauté [de l’islam] avait pris de l’ampleur. Ils ont prêté allégeance au Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) et se sont convertis à l’islam. En fait, c’est en constatant la victoire des musulmans à Badr qu’ils ont eu peur et qu’ils ont embrassé l’islam. 

Comme je l’ai dit, ces récits ne sont pas liés directement à ‘Abdoullah [le compagnon du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.)]. J’en ai fait mention afin que l’on puisse connaître certains faits historiques.

Hadrat Mirza Bashir Ahmad Saheb a commenté sur le comportement d’Abdoullah Bin Oubayy Bin Saloul :

« Avant la bataille d’Ouhoud, le Saint Prophète (s.a.w.) rassembla les musulmans et leur demanda conseil au sujet de cette attaque des Koraïchites : devaient-ils rester à Médine ou livrer bataille à l’ennemi à l’extérieur ?

‘Abdoullah bin Oubayy bin Saloul – qui était en réalité un hypocrite – était devenu musulman après la bataille de Badr et faisait également partie de cette réunion consultative. C’était la première fois que le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) l’invitait à participer à cette consultation. Avant de commencer, le Saint Prophète (s.a.w.) a mentionné l’attaque des Koraïchites et leurs intentions sanguinaires. Ensuite, le Saint Prophète (s.a.w.) a dit: « La nuit dernière, dans un rêve, j’ai vu une vache et aussi que le bout de mon épée s’était cassé. Ensuite, j’ai vu qu’on égorgeait la vache et que j’avais placé ma main dans une armure très solide. » Il est également dit, dans une narration, que le Saint Prophète (s.a.w.) avait déclaré : « Je me suis vu comme monté sur le dos d’un bélier. »

Les Compagnons lui ont demandé : « Ô Messager d’Allah ! Comment avez-vous interprété ce rêve ? « Le Saint Prophète (s.a.w.) a répondu : « J’ai compris que l’égorgement de la vache signifie que certains de mes compagnons tomberont en martyrs, et il semble que le fait de casser la pointe de mon épée est une indication du martyre d’un de mes parents ou peut-être que je serai moi-même victime d’une blessure dans cette bataille. Pour ce qui est de placer ma main dans une armure, j’ai compris qu’il est plus approprié de repousser cette attaque de l’intérieur de Médine. »

Selon l’interprétation du Saint Prophète (s.a.w.) être monté sur un bélier symbolise la mort du chef de l’armée des Koraïchites, c’est-à-dire son porte-drapeau, entre les mains des musulmans, si telle était la volonté de Dieu.

Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a demandé conseil à ses compagnons sur la démarche à suivre.

Après avoir pesé le pour et le contre de la situation actuelle et étant peut-être quelque peu influencés par le rêve du Saint Prophète, certains éminents compagnons ont déclaré qu’il était plus approprié de rester à Médine et de s’y battre. ‘Abdoullah bin Oubayy bin Saloul, le chef des hypocrites, a proposé la même chose. Le Saint Prophète (s.a.w.) a lui aussi préféré cette proposition et a déclaré : « Il semble plus avantageux pour nous de rester à Médine pour livrer bataille. » Cependant, la majorité des Compagnons, et particulièrement les jeunes hommes qui, n’ayant pas participé à la bataille de Badr, souhaitaient servir la religion par leur propre martyre, ont insisté avec force qu’ils quittent la ville et se battent dans un champ ouvert. Ce groupe a présenté son opinion avec une telle insistance que lorsqu’il a été témoin de leur zèle, le Saint Prophète (s.a.w.) a accepté leur proposition et a décidé que les musulmans combattraient les mécréants en terrain découvert. Après la prière du vendredi, le Saint Prophète (s.a.w.) a publiquement exhorté les musulmans à chercher la récompense spirituelle à travers le Jihad pour la cause d’Allah en participant à cette bataille. Par la suite, le Saint Prophète (s.a.w.) s’est retiré chez lui, où il a attaché son turban, revêtu son équipement et pris ses armes avec l’aide d’Abou Bakr et d’Oumar, et il est sorti au nom d’Allah.

Pendant ce temps, en raison de leur réprimande par Sa’d bin Mou’adh, chef de la tribu des Aus, et d’autres éminents compagnons, les jeunes hommes ont commencé à réaliser leur erreur : notamment qu’ils n’auraient pas dû insister sur leur propre opinion et s’opposer à celle du Messager de Dieu ; la plupart d’entre eux étaient maintenant enclins aux remords.

Quand ces [jeunes] gens ont vu le Saint Prophète (s.a.w.) venir avec ses armes, revêtus d’une double armure et de son casque, leur regret a été encore plus grand. Ils ont presque unanimement déclaré : « O messager d’Allah ! Nous avons commis une erreur en insistant sur notre propre point de vue au détriment du vôtre. A vous d’employer la stratégie que vous jugez la plus appropriée. Si Dieu le veut, elle sera très bénie. »

Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) déclara : « Il ne convient pas à un prophète de Dieu de prendre ses armes pour ensuite les déposer avant que Dieu ne prononce un verdict. Sortez au nom d’Allah ; et si vous êtes patients, l’aide d’Allah l’Exalté sera avec vous. »

Après cela, le Saint Prophète (s.a.w.) ordonna que trois drapeaux fussent préparés pour l’armée musulmane. Le drapeau de la tribu des Aus fut confié à Ousayd bin Al-Houdhair ; le drapeau de la tribu des Khazraj à Houbab bin Moundhir ; et le drapeau des Mouhajirin à ‘Ali. Puis, après avoir nommé ‘Abdoullah bin Oumm Maktoum en tant qu’Imam à Médine, et ayant accompli la prière d’Asr, le Saint Prophète (s.a.w.) sortit de Médine avec un grand nombre de ses Companions. Les chefs des tribus des Aus et Khazraj, à savoir Sa’d bin Mou’adh et Sa’d bin ‘Oubadah, s’avancèrent en courant au-devant de la monture du Saint Prophète (s.a.w.), et le reste des Compagnons à droite, à gauche et derrière le Saint Prophète (s.a.w.).

La montagne d’Ouḥoud est située à environ trois miles (5 km) au nord de Médine. À mi-chemin, à un endroit connu sous le nom de Cheïkhayn, le Saint Prophète (s.a.w.) s’est arrêté et a ordonné une inspection de l’armée musulmane. Les mineurs désireux de participer au Jihad ont été renvoyés. En conséquence, ‘Abdoullah bin ‘Oumar, Ousamah bin Zayd et Abou Sa’id al-Khoudri, entre autres, ont tous été congédiés. Rafi’ bin Khadij avait également le même âge que ces enfants, mais il était un archer émérite. En raison de cette qualité, son père a intercédé en sa faveur auprès du Saint Prophète (s.a.w.) afin de lui permettre de participer à ce Jihad. Quand le Saint Prophète (s.a.w.) regarda Rafi’, celui-ci s’était mis au garde-à-vous comme les guerriers, afin de paraître fort et grand. Son plan a réussi et le Saint Prophète (s.a.w.) lui a donné la permission de livrer bataille. Sur ce, un autre enfant du nom de Samoura bin Joundoub, à qui on avait ordonné de retourner à Médine, alla voir son père et lui dit : « Si Rafi’ a été autorisé, je dois aussi participer à la bataille, car je suis plus fort que lui et je peux le mettre à terre dans un combat de lutte ! » Le père était très heureux de la sincérité de son fils ; tout deux se présentèrent au Saint Prophète (s.a.w.) et le père fit part du souhait de son fils. Le Saint Prophète (s.a.w.) sourit et dit : « Bon alors ! Laissez Rafi‘ et Samoura se battre, afin que nous puissions déterminer qui est le plus fort des deux. » Ainsi, la compétition eut lieu ; Samoura s’empara de Rafi’ et le jeta à terre en un instant. Le Saint Prophète (s.a.w.) autorisa Samoura à l’accompagner lui aussi et cet enfant innocent en fut ravi.

Ce soir-là, Bilal lança l’appel à la prière et tous les Compagnons offrirent leur Salat derrière le Saint Prophète (s.a.w.).

Ensuite, les musulmans installèrent leur camp pour la nuit à cet endroit même. Le Saint Prophète (s.a.w.) chargea Muhammad bin Maslamah d’organiser la sécurité pour la nuit ; avec un groupe de cinquante compagnons, il entoura l’armée musulmane et monta la garde toute la nuit.

Le lendemain, le 15 Chawwal de l’an 3 de l’Hégire soit le 31 mars 624 apr. J.-C., le samedi, avant l’aube, l’armée musulmane s’avança et, ayant accomplit la Salat en cours de route, atteignit le pied du mont Ouhoud en début de matinée. C’est à cette occasion qu’Abdoullah bin Oubayy bin Saloul, chef des hypocrites, trahit les musulmans et se sépara avec 300 partisans. Retournant vers Médine il déclara : « Muhammad n’a pas tenu compte de mes conseils et a suivi le souhait de jeunes inexpérimentés pour sortir de Médine. Par conséquent, je ne peux pas rester avec lui et me battre. »

Certaines personnes le réprimandèrent, affirmant qu’une telle trahison était injustifiée, mais il ne voulut pas écouter et continua à rétorquer : « Si c’était une bataille, j’y aurais pris part. Mais ce n’est pas une bataille : c’est un suicide. »

Il ne restait plus que 700 âmes dans l’armée musulmane, ce qui représentait même moins que le quart des 3000 guerriers des Koraïchites. »

En tout cas la bataille a eu lieu. Il y a d’autres détails à ce propos. Incha Allah, j’en ferai mention dans mes sermons à l’avenir.

Je souhaite à présent évoquer un défunt dont je dirigerai la prière funéraire après les prières [prescrites]. Il s’agit de Khawaja Rashid ud Din Qamar, qui était le fils de feu Maulana Qamar ud Din. Il décéda le 10 octobre dernier à l’âge de 86 ans des suites d’une maladie. Inna lillahi wa inna ilaihi Raji’oun. Il naquit à Qadian en 1933, et comme je l’ai déjà mentionné, était le fils de Maulvi Qamar ud Din, que le Mousleh Maoud avait nommé comme premier président du Majlis Khouddam-oul-Ahmadiyya. Le défunt était le petit fils de Mian Khair ud Din Sekhwani (ra) et était l’oncle maternel de l’Amir de la Jama’at du Royaume-Uni.

Le Messie Promis a écrit dans Anjam-e-Atham au sujet de Khair ud Din Sekhwani et de ses deux frères : « Je suis étonné par le degré d’amour et de sincérité des membres de ma communauté, qui comptent des personnes aux faibles revenus comme Mian Jamal Ud Din, Khair ud Din, et Imam ud Din Kashmiri, qui habitent près de mon village. Ces trois frères aux faibles revenus gagnent trois ou quatre annas (centimes) quotidiennement à la sueur de leur front, mais cotisent avec enthousiasme et mensuellement. »

A un autre moment lorsqu’il lança un appel aux dons, les trois frères y répondirent favorablement. Le Messie Promis écrit à ce sujet : « Les dons de ces personnes sont étonnants et suscitent l’admiration. Ils ne gardent que très peu d’argent, à l’instar d’Abou Bakr (ra) ; ils ont amené tout ce qu’ils avaient chez eux, et ont donné ainsi préséance à leur foi sur le monde tel qu’il est stipulé dans les conditions du serment d’allégeance. » 

Khawaja Rashid Ud Din, le défunt, faisait partie de leur descendance. Après avoir émigré au Pakistan, le défunt servit quelques temps dans l’armée de l’air du Pakistan. En 1958, il s’installa au Royaume-Uni, où il travailla pendant trente-trois ans au sein de la British Airways. Par amour de servir la Jama’at, il avait demandé [à ses employeurs] qu’on le laisse travailler de nuit, afin que dans la journée il puisse servir dans les affaires religieuses. Il a passé quasiment l’intégralité de sa vie à servir le mouvement à différents postes. Il était le premier président du Majlis Khouddam-oul-Ahmadiyya au Royaume-Uni, et servit pendant sept ans à ce poste. À l’époque, le Majlis Khouddam-oul-Ahmadiyya du Royaume-Uni était sous l’égide du Majlis Khouddam-oul-Ahmadiyya central. Il était le premier président du Majlis Khouddam-oul-Ahmadiyya du Royaume-Uni. Il eut également l’opportunité de servir en tant que secrétaire général national, secrétaire aux finances, secrétaire aux mariages, secrétaire aux affaires internes, et officier adjoint de la Jalsa Gah. Khawaja Rashid Ud Din possédait de nombreuses qualités ; il avait un grand amour pour le Califat, et un énorme respect pour les anciens de la Jama’at, pour les missionnaires, et pour les serviteurs de la Jama’at. Il était une personne très pieuse, assidue dans la prière de Tahajjoud. Il faisait régulièrement les prières en congrégation, et était également constant dans le paiement de ses cotisations et de la Sadaqah. Très sociable, il s’occupait des pauvres et s’adressait aux enfants avec une extrême gentillesse. Il respectait aussi bien les personnes âgées que les jeunes, et faisait beaucoup de supplications. Par la grâce d’Allah, le défunt faisait partie du système de la Wasiyyat.

Il laisse derrière lui sa femme, un fils et deux filles. Il a également une sœur et trois frères. Son petit-fils Qaasid Moeen est missionnaire et sert au sein de la MTA ; en outre il fait partie de l’équipe d’Al-Hakam. Qaasid Moeen écrit : « Je passais mon week-end chez mon grand-père. J’ai eu l’occasion de l’observer de près. Lorsque j’étais enfant, je dormais souvent dans sa chambre, et j’ai toujours observé qu’avant de se coucher il faisait des Nawafil ; il les faisait d’une très belle façon, sereinement et calmement. Il se réveillait régulièrement pour la prière de Tahajjoud, et nous réveillait également pour la prière de Fajr. » Il ajoute : « Il avait un tempérament doux, tel un ange. Il ne m’a jamais réprimandé – sauf une fois lorsque dans l’innocence de mon enfance je lui avais demandé à l’époque du quatrième Calife : « Qui sera le prochain Calife ? » Il m’avait alors beaucoup réprimandé en m’expliquant qu’il ne fallait pas poser ce genre de questions. Ainsi, dès mon jeune âge, je m’étais rendu compte du statut du Califat. » 

Il avait en effet une relation de sincérité avec le Califat ; il m’écrivait régulièrement. Et même durant ses derniers jours, alors qu’il était malade, il était venu me rendre visite quelques jours avant mon départ pour la tournée. Il a été diagnostiqué d’un cancer qui était tout aussi douloureux que le traitement [y afférent], mais il a fait preuve d’une grande patience et m’a relaté tout cela avec beaucoup de courage.

Qu’Allah le Très-Haut fasse preuve de pardon et de miséricorde à son égard, qu’Il le compte parmi Ses bien-aimés, et qu’Il permette à sa descendance de perpétuer ses actions pieuses. 


(Le site www.islam-ahmadiyya.org prend l’entière responsabilité de la publication du texte de ce sermon)

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