Sermon du vendredi 18 août 2023, prononcé par Sa Sainteté le Calife, Hadrat Mirza Masroor Ahmad, à la mosquée Moubarak, à Islamabad, Tilford au Royaume-Uni. Après le Tashahoud, le Ta’awudh et la Sourate Al-Fatiha, Sa Sainteté le Calife a déclaré :
Allah déclare dans le Saint Coran :
إِنَّ اللَّهَ يَأْمُرُكُمْ أَنْ تُؤَدُّوا الْأَمَانَاتِ إِلَىٰ أَهْلِهَا
« En vérité, Allah vous commande de céder les charges à qui de droit… » (4 : 59)
Selon un hadith, le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a déclaré : « Tout poste ou statut lié à la gestion des affaires du peuple ou qui confère une responsabilité sur les autres est une charge ou un dépôt. »
Ainsi, à cet égard, tout poste, toute responsabilité ou toute fonction confié (e) à autrui au sein de l’administration de la Jama’at est une Amânah (acte de confiance). Au sein de l’administration de la Jama’at, nous élisons des titulaires de poste à tous les niveaux : du niveau local au niveau national. Il en est de même au niveau du centre. [Des responsables] sont également élus dans les organisations auxiliaires selon les mêmes principes. On nomme des responsables du niveau le plus bas jusqu’au niveau le plus élevé au sein de l’administration centrale ou au sein des organisations auxiliaires. Généralement, cela se fait par élection. Ainsi, Allah nous enjoint de choisir des personnes qui à nos yeux sont les plus aptes pour ce travail et qui pourront s’acquitter de leur devoir. Les préférences personnelles ou les liens de parenté ne doivent pas être des facteurs de décision au moment de l’élection. Parfois, certains responsables sont nommés directement par le siège ou par le Calife. Après mûre réflexion, on décide de nommer la personne que l’on pense être la plus apte pour cette tâche. Or parfois il peut y avoir une erreur d’appréciation ; ou bien l’attitude de la personne peut changer après avoir été nommée à ce poste. L’humilité, la diligence et l’équité incombant au titulaire de poste dans l’exercice de ses fonctions font défaut. En pareil cas, la responsabilité des actes de cette personne lui incombera à elle seule et non pas à ceux qui l’avaient élue. En tout cas, nous devons choisir les meilleurs parmi nous après avoir prié. Généralement, on ne nomme pas à un poste celui qui s’affiche et qui fait une campagne pour être élu à un poste. Si jamais les membres de Jama’at proposent au centre le nom de pareil individu, le centre ou le Calife ne lui confie pas cette responsabilité s’il est au courant de son état. Ceci est d’ailleurs conforme aux instructions du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Selon un récit, deux individus se sont présentés au Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) et ont déclaré : « Confiez-nous telle responsabilité. Nous en sommes dignes. » L’Envoyé d’Allah (s.a.w) de répondre : « Allah aide celui à qui je confie une tâche quelconque. Quiconque se présente de son propre chef pour une responsabilité ne jouit pas de l’aide de Dieu. Ses œuvres n’attirent pas les bénédictions de Dieu. »
C’est pour cette raison que l’on ne doit pas souhaiter un poste ou se présenter pour être élu. Certes, il faut être animé de la passion de servir la foi. C’est-à-dire, être prêt à servir dès qu’on s’en verra offrir l’occasion. L’on doit tenter de rendre ce service, quelle qu’en soit la nature. Ainsi donc, désirer un poste ou souhaiter être responsable d’une tâche quelconque ne sont pas des actes louables. L’on doit bien sûr être animé de l’esprit du service quelle qu’en soit la nature : ceci est souhaitable.
Les électeurs doivent avoir en tête ces points. L’on doit garder à l’esprit les directives suivantes du Saint Coran et du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) : choisir la personne la plus apte pour un poste après avoir prié à cet égard ; et deuxièmement, si un individu souhaite être élu à un poste, on doit l’en décourager au sein de l’administration de la Jama’at, lors de chaque instance et de chaque session électorale ; et les électeurs doivent exercer leur droit de vote en toute équité.
Généralement, on présente au Calife de l’époque les choix [des électeurs] et les résultats de l’élection des responsables au niveau national. Le Calife, quant à lui, a le droit de choisir le nom présenté par l’opinion majoritaire ou de choisir celui qui a obtenu moins de votes. Parfois, le siège et le Calife de l’époque détiennent des informations sur certaines situations ayant trait à la personne élue, informations que ne détient pas le public. En tout cas, [le Calife] ne sélectionnera pas nécessairement celui qui a reçu le plus de votes.
De même, suite aux élections des Jama’ats [locales] au sein des pays, l’administration centrale de ces pays avalise certains résultats selon les règles, et on demande l’approbation du Calife de l’époque si des modifications doivent être apportées. L’on s’évertue d’avoir de bons titulaires de poste dans la mesure du possible, mais dans certains endroits, ils doivent être sélectionnés parmi les personnes disponibles. Quoi qu’il en soit, même dans ces cas, ceux qui sélectionnent ainsi que les électeurs doivent être prudents. Ils doivent choisir ceux qui s’acquitteront au mieux de leurs devoirs selon leurs capacités. Ils ne doivent pas élire un individu désirant un poste ou en raison de leur lien d’amitié ou de parenté ou [être influencés par] un grand nombre de votes à main levée. Ceci est contraire à l’ordre de Dieu et aux instructions du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.).
Il n’y aura pas d’élection [des responsables] centraux au niveau des Jama’ats cette année-ci. Ces élections ont déjà eu lieu. Les élections des organisations auxiliaires aux niveaux [des organisations auxiliaires,] Ansarullah, Khuddam-ul-Ahmadiyya et Lajna Imaillah, doivent toutefois avoir lieu dans certains endroits. Les membres des conseils électoraux de ces organisations doivent user de leur droit de vote en conformité avec les préceptes de Dieu. Ils doivent recommander au Calife la meilleure personne après avoir prié et en ayant fait preuve d’équité. Si nous remplissons ce devoir en toute équité, notre rôle dans le progrès de la Jama’at sera positif et nous mériteront l’agrément d’Allah.
Par ailleurs, je souhaite attirer l’attention des titulaires de poste quant à leurs responsabilités. Certes, les responsables de la Jama’at ont d’ores et déjà été élus, mais ils doivent prendre conscience de leurs responsabilités et garder à l’esprit qu’Allah nous a conféré l’opportunité de servir. Afin d’obtenir Ses bénédictions, nous devons dépasser nos intérêts personnels et accomplir notre travail pour gagner l’agrément d’Allah.
On reçoit des griefs au sujet de certains titulaires de poste : ils ne font pas montre d’humilité dans leur attitude et se comportent comme des personnalités extraordinaires après avoir été nommés à leur poste. Je ne dis pas qu’ils sont orgueilleux à outrance à l’instar de Pharaon ; mais en tout cas, ils commencent à se croire importants. Pareille attitude de la part des titulaires de poste, en particulier ceux qui ont été nommés, et qui sont également des Wâqifîn-e-Zindagi, sera tout à fait inacceptable. Certains Wâqifîn-e-Zindagi ont été nommés secrétaires généraux et l’on se plaint de leur attitude qui est des plus hautaines ; ils ne répondent même pas aux salutations. Ceux qui sont coupables de pareils comportements doivent se réformer et s’incliner jusqu’au sol pour l’occasion qu’Allah leur a accordée de servir [Sa cause]. Ils doivent faire montre d’amour et d’affection à l’égard des grands et des petits. Vous avez été nommés pour servir les membres de la Jama’at, non pas pour les intimider en imposant votre autorité.
D’autres n’accomplissent pas leur travail correctement. Parfois je réclame des rapports eu égard à certaines affaires et ces requêtes dorment dans leurs tiroirs tant qu’on n’a pas fait de rappels incessants. Et après six mois, voire un an, ils écrivent une lettre d’excuses et disent : « nous avons commis une erreur et n’avons pas pu agir à temps ». S’ils adoptent une telle attitude à l’égard des lettres du centre et du Calife, comment peut-on s’attendre à ce qu’ils se comportent bien envers les gens ordinaires de la Jama’at ? Ces individus doivent se réformer, sinon ils seront démis de leurs services.
Je voudrais également attirer l’attention des titulaires de poste sur certaines responsabilités. L’une est de faire naître l’humilité en leur personne et de faire l’effort d’assumer la responsabilité qui leur a été confiée. Gardons toujours à l’esprit que Dieu veille sur nous : Il surveille chacun de nos faits et gestes. Ayant été nommés à un poste, nous ne nous sommes pas affranchis de toute restriction, mais sommes tombés davantage sous l’emprise de Dieu.
Les gens nous ont choisis en plaçant leur confiance en nous et le Calife a approuvé notre nom pour ce service : nous devons donc tenter de maintenir cette confiance et user de toutes nos capacités pour rendre ce service sous le meilleur jour possible. Si l’on adopte une telle attitude, l’on essaiera au mieux d’accomplir ses devoirs.
Les membres de la Jama’at coopéreront. La plupart des titulaires de poste se plaignent que les membres de la Jama’at ne coopèrent pas dans certains départements. Bien sûr, il incombe aux membres de coopérer avec ceux qu’ils ont choisis pour rendre ces services. Mais il incombe également aux titulaires de poste de présenter la meilleure exemplarité aux autres. On rapporte qu’un titulaire de poste ne cotise pas selon le taux prescrit à la hauteur de ses revenus. Il ne souhaite pas non plus demander l’autorisation de cotiser à un taux inférieur. Quel exemple pareil individu donnera-t-il aux autres ? Comment conseillera-t-il aux autres de consentir à des sacrifices financiers?
Votre exemple personnel est donc très important. Il faudra accomplir l’Istighfâr à foison. Il est nécessaire de glorifier Allah. Il faut accomplir son introspection. Si le secrétaire de la Tarbiyyah (formation morale et spirituelle) n’accomplit pas ses prières en congrégation, comment pourra-t-il exhorter les autres à être vigilants quant à leur Salât ? De même, si un Wâqif-e-Zindagi, un Mourabbi, néglige ses prières Nawâfil (surérogatoires), comment pourra-t-il conseiller aux membres de la Jama’at d’être vigilants quant aux actes d’adoration ? Le Messie Promis (a.s.) a attiré notre attention sur le fait que les mollahs non-ahmadis prodiguent des conseils mais ne pratiquent pas ce qu’ils prêchent. C’est pour cette raison que leurs paroles n’ont aucun effet.
Il nous incombe de faire montre d’une grande prudence à tout instant ; il faut faire chaque pas avec beaucoup de soin. C’est alors que nous pourrons remplir nos obligations.
Si les secrétaires de la Tarbiyyah montrent leur exemplarité et s’ils forment la Jama’at avec amour et affection, les membres pourront apporter un changement révolutionnaire dans leur vie. Chaque titulaire de poste doit également accomplir au moins deux Rak’ât de Nawâfil quotidiennement pour qu’Allah bénisse son département. Si le département de la Tarbiyyah est actif, selon mon estimation les autres départements amélioreront automatiquement leur efficacité jusqu’à 70 %.
Les responsables doivent présenter leur propre exemplarité, en particulier les Émirs des Jama’ats, les présidents et les secrétaires de la Tarbiyyah. Les autres doivent en faire de même ; je ne propose pas qu’il n’y aura pas de différence si les autres ne le font pas. Le fait que j’attire l’attention de ces titulaires de poste en particulier ne signifie pas que cela n’a pas d’importance si les autres ne le font pas. Quand tout le monde fera preuve d’exemplarité, la Jama’at progressera correctement. Je ne dis pas qu’il n’y aura pas d’importance si vous ne présentez pas votre exemple personnel. Cela fait [au contraire] une grande différence. L’action de chaque titulaire de poste compte. Si le secrétaire des finances ne cotise pas comme il se doit, comment pourra-t-il conseiller les autres, comme je l’ai dit ? Quelles bénédictions découleront de ses conseils ? Si le secrétaire du Tabligh ne s’acquitte pas de son devoir de prédiction, comment pourra-t-il mobiliser les membres de la Jama’at à cet effet ? Ainsi, chaque département est important. Il en est de même des présidents des organisations auxiliaires et des autres membres de l’exécutif : tous ces postes sont importants.
Il faut s’activer à tous les niveaux au sein des organisations auxiliaires. Dans certains endroits, l’on se plaint du comportement de la présidente de la Lajna Ima’illah. Certaines n’ont pas une bonne attitude envers les nouvelles converties. Au lieu de les attirer, elles les repoussent. Elles disent à ces nouvelles converties de manière très rude : « Nous allons vous réformer ». Or, selon moi, pareilles présidentes devraient se réformer en premier. Ces épisodes fâcheux ont lieu parce que certains individus occupent ces postes de manière permanente.
Lors des élections, les membres de la Lajna ne choisissent pas celles qui sont aptes à ce poste et cela entraîne des dysfonctionnements. Quand surgissent ces lacunes, les plaintes s’ensuivent et la foi de certaines personnes est mise à rude épreuve. Si les électrices n’exercent pas leur droit de vote équitablement et avec la crainte d’Allah, elles ne doivent pas se plaindre par la suite. Au moment des élections, si nous choisissons les personnes de confiance, les plaintes cesseront ; sinon nous ne pourrons pas nous réformer.
Je dis aussi aux titulaires de poste qu’ils n’ont pas été nommés pour s’asseoir sur les estrades. Chaque titulaire de poste doit accomplir son devoir en tant qu’un simple travailleur. Une nouvelle convertie, venue de l’étranger, présente pour la Jalsa m’a relaté une de ses expériences qui l’avait beaucoup frappée. Elle relate : « J’ai vu que la Présidente de la Lajna servait aux côtés des filles pour maintenir la discipline. »
De toute façon, ce devoir incombait à la présidente : elle n’a pas accompli une tâche extraordinaire. Si elle n’est pas de service et si elle ne supervise pas toute l’organisation elle sera tenue responsable. Si la présidente n’est pas de service ou si elle ne fait pas d’inspection, elle n’est pas en train de s’acquitter de ses devoirs. En tout cas, celles qui s’acquittent de leurs devoirs favorisent également la réforme des autres ; et on en trouve des exemples chez les [membres de la] Lajna.
Tous nos titulaires de poste doivent être animés de ce dire du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) : « Le dirigeant de la nation en est le serviteur ». De même, dans les circonstances ordinaires, il incombe à chaque titulaire de poste de nourrir une relation personnelle avec les membres de la Jama’at et de partager leur joie et leur peine. Faites comprendre à chaque membre que l’organisation de la Jama’at est conçue pour faire naître de la sympathie les uns envers les autres et pour se soutenir les uns les autres et non pas pour classer d’aucuns comme officiers et d’autres comme subordonnés, d’aucuns comme grands et d’autres comme petits. Nous sommes tous unis. Nous sommes tous frères et œuvrons à accomplir la mission du Messie Promis selon nos aptitudes. Ceci est l’attitude qui embellira l’organisation de la Jama’at. Ceci est l’attitude qui pourra également nous rapprocher d’Allah. Nous allons encourir le mécontentement d’Allah si nous n’adoptons pas cette attitude et agissons contrairement à elle.
Ma’qil Ibn Yasâr rapporte ceci dans un hadith rapporte : « J’ai entendu le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) déclaré : « Après la mort, Allah interdira le paradis à celui qu’Allah a rendu responsable du peuple mais qui ne remplit pas son devoir à cet égard et qui néglige leur bien-être. »
C’est là un avertissement terrible : il y a de quoi s’alarmer et s’inquiéter.
Selon un autre récit, le Saint Prophète (s.a.w.) a dit : « Chacun des vôtres est un surveillant ; et vous serez interrogés sur vos sujets. » Il s’agit d’un long récit. On trouve mention d’autres surveillants, mais j’évoque ici ceux qui nous intéressent. Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a déclaré : « L’Emir est superviseur. » Ceci inclut également les titulaires de poste. « Ils sont des surveillants et seront interrogés eu égard à leurs sujets. » Les sujets ici ne sont pas les gouvernés. Il s’agit de ceux qu’on a la responsabilité d’aider et de réformer, et dont on doit améliorer la condition.
Ce hadith présente plusieurs exemples : le mari est le gardien de son foyer ; la femme est la gardienne de ses enfants. Ils n’ont pas été nommés gardiens pour les gouverner, mais pour favoriser leur formation morale et spirituelle, pour améliorer leur condition, pour répondre à leurs besoins. S’ils ne remplissent pas cette responsabilité, le paradis leur est interdit selon les dires du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Ainsi, si ceux qui ont été nommés superviseurs et titulaires de poste n’exécutent pas correctement leur travail et se posent en soi-disant représentants du Califat dans leur région, ils terniront l’image du Calife et le rendront coupable. Comme je l’ai mentionné, ils n’envoient pas de rapports des mois durant. Je n’ai pas d’autre solution à l’égard de pareils individus que de les démettre de leur charge s’ils ne se réforment pas, afin que je ne sois plus impliqué dans leurs péchés. Par conséquent, je demande pardon à Allah, ces gens également doivent implorer le pardon divin et se réformer. Qu’Allah accorde au Califat de la Jama’at Ahmadiyya de tels soutiens qui comprennent leurs responsabilités et accomplissent leurs devoirs, au lieu d’occuper un poste rien que pour le plaisir.
Un autre point mérite notre attention ici : le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) affirme qu’Allah ne satisfera pas les besoins et les objectifs de celui qui est responsable des affaires collectives des musulmans, tant qu’il ne répondra pas aux besoins d’autrui. D’une part, cette responsabilité incombe au Calife, mais d’autre part à tous ces titulaires de poste qui sont les représentants du Calife de l’époque dans leurs Jama’ats respectives. Il s’agit d’une très grande responsabilité incombant aux titulaires de poste.
Il ne suffit pas de croire que nous avons accompli notre devoir simplement en présentant notre avis lors de [la réunion du] comité exécutif et en assistant aux réunions. Cela ne suffit pas. Il est très important de planifier tout ce qui favorisera le mieux-être des membres et de mettre en œuvre ces plans. Nous devons trouver la meilleure solution pour répondre aux besoins des gens dans les limites des ressources dont nous disposons. Le département des affaires publiques (Umur-e-‘Ammah) et le département de l’industrie et du commerce sont là pour répondre aux besoins matériels des gens. Ils sont également présents dans les organisations auxiliaires. Ils doivent jouer un rôle actif à cet égard. Il est vrai que nous ne disposons pas de grandes ressources ; mais le meilleur usage de ce dont nous disposons après une bonne planification pourra aider un grand nombre [de personnes].
Un département qui est un défi pour presque toutes les Jama’ats est celui des affaires matrimoniales. Ce département nécessite une planification approfondie. L’organisation de la Jama’at centrale et celles des instances auxiliaires doivent travailler de concert à cet égard. Encore une fois, il faut rendre très actif le département de la Tarbiyyah de la Jama’at et des organisations auxiliaires. Tout retourne vers le même département de la réforme morale et spirituelle. Si nos jeunes sont correctement formés moralement et religieusement, nous garderons à l’esprit cette parole du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) qui nous enjoint d’accorder la priorité à la foi en matière de mariage sur la richesse, la lignée familiale ou la beauté. Si la foi devient notre priorité, les jeunes hommes et les jeunes femmes préféreront améliorer leurs conditions religieuses et se lier à Dieu et de cette façon nous pourrons protéger nos générations futures. Sinon, il est très difficile d’éviter les pièges du Dajjâl (antéchrist) d’aujourd’hui par des efforts ordinaires. Une planification très poussée est nécessaire à cet égard.
Tout titulaire de poste doit d’abord réformer son propre foyer. Ensuite, il faut, au sein de la Jama’at, veiller à ce que notre promesse de préférer la foi à ce monde ne soit pas que lettre morte mais que chacun de nôtres en soit l’image pratique. C’est à ce prix que nous pourrons combattre le Dajjâl et sauver nos générations futures ; c’est là que nous pourrons protéger nos engagements et nous acquitter de nos devoirs à cet égard ; c’est là également que nous pourrons remplir nos obligations. Par conséquent, les comités nationaux et locaux de toutes les Jama’ats du monde, ainsi que ceux des organisations auxiliaires, doivent réfléchir profondément à ce propos et proposer un plan d’action afin de pouvoir s’acquitter de leurs devoirs.
J’ai cité l’exemple du département Umur-e-‘Ammah (le département des affaires publiques ou générales). Le département des affaires publiques (ou Umur-e-‘Ammah) est également considéré comme très important au sein de notre organisation. En effet, ce département est important. Mais généralement on a l’impression que le travail de ce département est de punir les gens ou d’émettre des avertissements sévères. Ceux travaillant dans ce département partout dans le monde doivent savoir que leur tâche ne se limite pas à cela. Ceci fait certes partie de leur mandat ; bien que leur travail ne soit certainement pas d’émettre des avertissements sévères. Ceci est le cas uniquement quand la situation a atteint un seuil extrême, quand une sanction est recommandée et qu’il n’y a pas d’autre solution. Encore une fois, je dirai que si le département de la Tarbiyyah est actif, cela résoudra de nombreux problèmes du département des affaires publiques, qui sont liés aux querelles entre les membres de la Jama’at ou à l’implication des membres dans des activités blâmables ; quand des opposants tentent de créer de la frustration au sein de la Jama’at par un moyen ou un autre ou par l’entremise de ceux qui sont faibles dans leur foi. Parfois, le département de la Tarbiyyah a fait l’effort d’établir une relation spéciale avec les membres de la Jama’at : ceci a permis de dissiper les griefs de certains ainsi que leurs doutes sur la Jama’at ; et d’autre part, ceux concernés ont respecté les décisions de la Jama’at. Les tentatives des opposants qui voulaient profiter des hypocrites ou de ceux qui avaient une mauvaise opinion de la Jama’at ont ainsi échoué.
Par conséquent, les départements de la Tarbiyyah et des affaires publiques doivent travailler de concert dans certains cas : cette coopération est très importante. Comme je l’ai dit, le champ de travail de l’Umur-e-‘Ammah (affaires publiques) est très vaste. Il leur faut créer un programme favorisant la stabilité économique des membres de la Jama’at. Ils doivent conseiller et guider les membres de la Jama’at dans le cadre de leur emploi et d’autres sources de revenus. Ce département doit servir les membres. Ils doivent conseiller les membres avec amour et affection afin de mettre fin aux conflits. Et ils ont aussi d’autres responsabilités.
Mais dans tous les cas, le département Umur-e-‘Ammah ne s’immisce pas dans les litiges (traités par la Qada / l’instance médiatrice) pour rendre des verdicts. Oui, leur travail est de faire appliquer les décisions de la Qada / l’instance médiatrice. Mais si après le verdict de la Qada, un des concernés ne s’y conforme pas, il incombe au département des affaires publiques de lui expliquer qu’il va ruiner sa foi en ne s’y conformant pas, [en disant :] Pourquoi ruinez-vous votre condition spirituelle pour des avantages mondains médiocres ?
De telles personnes perdent également mon temps et m’écrivent encore et encore quand ils ont tort. Or, beaucoup comprennent si on leur explique tout cela. Ainsi donc, le travail des affaires publiques n’est pas seulement de punir, mais de protéger les gens de ces sanctions ; et ils doivent faire de leur mieux à cet égard. Si vous avez connaissance de quelque action blâmable ou si vous pensez que cela peut nuire à l’intérêt de la Jama’at, obtenez immédiatement l’aide de la Tarbiyyah et des missionnaires pour l’intérêt de la Jama’at et tentez de sauver la foi des membres.
Parfois, le comportement des membres du bureau engendre des doutes sur l’administration de la Jama’at. Par exemple, si quelqu’un dans le besoin a fait une requête au Calife de l’époque, parfois le président de la Jama’at, l’Emir de la Jama’at, le département des affaires publiques ou tout autre département concerné, réagissent durement à l’égard de cet individu et lui demandent : « Pourquoi n’avez-vous pas fait cette requête à travers nous ? » [Ils font] la requête demeurer en suspens au lieu d’envoyer un rapport immédiatement si le siège leur a demandé un compte-rendu.
Quand il n’y a pas de réponse, celui qui avait fait la requête nourrit des doutes par la suite. Ceux qui m’écrivent directement en particulier pensent que leurs requêtes ne me sont pas parvenues en raison d’une longue période d’inactivité. Les gens pensent que notre demande n’est pas parvenue au Calife. Il y a de telles situations.
D’une part, les responsables demandent aux intéressés pourquoi ils n’ont pas fait leur requête par leur intermédiaire ; et d’autre part étant donné qu’on est passé outre ces responsables, ces derniers laissent traîner l’affaire et les concernés ont par conséquent des doutes sur le Calife de l’époque et son bureau. Or cela est fourvoiement, car toutes les lettres parviennent jusqu’ici. Toute lettre arrive jusqu’ici. Toute lettre qui parvient ici est ouverte et lue : aucune lettre n’est bloquée. Chaque type de demande est envoyé à la Jama’at concernée pour un rapport. Ainsi donc, permettez-moi de dire aux membres de la Jama’at que toute lettre qu’ils envoient ici est ouverte, lue et traitée. Le département concerné de la Jama’at tarde [parfois] à y répondre. Pareils responsables doivent avoir peur, car leurs actions peuvent creuser un écart entre les membres de la Jama’at et le Califat ; cela engendrera des doutes concernant l’administration de la Jama’at. Ainsi le titulaire de poste concerné devient-il un pécheur. En jouant avec la foi d’autrui, il se fait pécheur. De tels individus devraient s’inquiéter.
Tout titulaire de poste doit comprendre ce point, et en particulier ceux qui sont chargés de s’occuper des besoins de la Jama’at : s’ils font preuve de paresse dans leur travail et ne s’acquittent pas de leurs devoirs envers les membres, non seulement ils trahissent leur confiance, mais ils tombent également sous le coup de la colère divine. Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a déclaré : « Allah fermera au ciel la porte subvenant aux besoins de tout imam, (c’est-à-dire tout titulaire de poste) qui garde sa porte fermée aux nécessiteux et aux indigents. »
Si un titulaire de poste ou un de ses employés de bureau entretient pareilles attitudes, il doit répondre à la hâte aux besoins des gens avec la crainte d’Allah au cœur ou au moins envoyer leur rapport au plus vite : c’est le siège qui examinera jusqu’à quel point on doit subvenir aux besoins de cette personne. Mais ne pas répondre à la personne et jeter sa demande dans un coin est un crime énorme. Nous devons tenter de mériter le plaisir d’Allah autant que possible. Concentrez-vous sur chaque bonne action.
Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a déclaré : « Où que vous soyez, adoptez la Taqwa (crainte) d’Allah. Si vous avez commis une mauvaise action, essayez de faire une bonne action par la suite. Cette bonne œuvre éliminera la mauvaise. Traitez les gens avec bienséance et gentillesse. »
Selon un autre récit, l’Envoyé d’Allah (s.a.w) a envoyé Abou Moussa et Mou’âdh Ibn Jabal comme gouverneurs de deux régions distinctes du Yémen et leur a conseillé ceci : « Créez de la facilité pour les gens et non des difficultés. Répandez l’amour et le bonheur et ne permettez pas à la haine de s’épanouir. » Ces conseils doivent être le principe directeur de tout titulaire de poste qui a une grande interaction avec les gens.
C’est par ce moyen que les titulaires de poste pourront remplir leur service à l’égard des membres de la Jama’at et pourront également jouer un rôle dans la protection de leur foi et dans le maintien de l’unité de la Jama’at, et remplir leurs missions. Quand il en sera ainsi, il naîtra une belle société qui est la véritable société islamique, société qu’était venu établir le Messie Promis (a.s.) et [pour laquelle] nous lui avons prêté allégeance après l’avoir accepté.
Les responsables doivent se rappeler constamment que les membres de la Jama’at les ont élus ou le feront à l’avenir afin qu’ils puissent honorer leurs mandats. Même si ceux qui ont élu les membres du bureau n’avaient pas réfléchi attentivement à leurs décisions au moment de les élire, il incombe maintenant aux membres du bureau de remplir les responsabilités qu’Allah leur a confiées et de le faire avec les meilleures intentions. Ils doivent s’acquitter de ces responsabilités avec la crainte d’Allah [au cœur], afin d’obtenir le plaisir d’Allah, avec l’intention de devenir de véritables serviteurs du Calife de l’époque, de faire tout leur possible pour renforcer la foi des membres et de leur apporter des avantages. Lorsqu’une personne adopte cette attitude et s’acquitte de ses responsabilités dans cette optique, Allah lui accordera Ses bénédictions dans son travail et l’aidera en toutes circonstances. Sinon cela signifie qu’on est loin de la Taqwa, que l’on est infidèle envers Allah et envers le Calife de l’époque, et que l’on nuit à la foi de ceux qui, à tort ou à raison, ont placé leur confiance en eux.
Le Messie Promis (a.s.) déclare : « Un vrai croyant est celui qui préserve ce qu’on lui a confié et ses serments, c’est-à-dire qu’il ne néglige pas le moindre aspect de la Taqwa et de la prudence dans le respect de la confiance qui lui est faite et dans le respect de ses serments. »
Dans un autre passage, le Messie Promis (a.s.) déclare : « L’homme est doté de deux qualités ; l’une d’entre elles est d’accomplir ses affaires de la meilleure manière, ce qui signifie qu’une personne est consciente de tout ce qu’on lui a confié et de tous les serments qu’elle doit à Dieu le Tout-Puissant et qu’elle fait tout son possible pour ne pas négliger même un seul aspect y afférent. » (Aucun acte ne doit être galvaudé dans le cadre de l’accomplissement des obligations). De même, il incombe à chacun de faire preuve du même type de considération à l’égard des obligations et des serments qu’il a contractés envers ses semblables. En d’autres termes, il faut adopter la Taqwa (droiture) en ce qui concerne le respect des devoirs envers Allah et des droits qu’ont l’humanité. Cela signifie accomplir ses devoirs de la meilleure manière, ou en d’autres termes, la beauté spirituelle… »
Les membres du bureau doivent garder à l’esprit qu’ils doivent développer une beauté spirituelle en eux. Nous sommes les premiers destinataires de ces propos du Messie Promis (a.s.) : les responsables et membres du bureau en particulier. Chaque ahmadi s’engage à suivre la voie de la Taqwa et à accorder priorité à sa foi sur le monde, mais les responsables et ceux qui ont été chargés de servir la communauté sont particulièrement visés ici, et ils doivent veiller à préserver les serments et les responsabilités qui leur ont été confiées. Nous devons essayer d’assumer nos responsabilités en adhérant à la Taqwa et en faisant de notre mieux. Qu’Allah nous accorde à tous la capacité de le faire.
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