Sermons 2022 – Islam et l'Ahmadiyya https://islam-ahmadiyya.org Découvrez l'Islam Thu, 05 Jan 2023 17:14:50 +0000 fr-FR hourly 1 https://wordpress.org/?v=6.5.2 https://islam-ahmadiyya.org/wp-content/uploads/2021/03/cropped-favicon-32x32.jpg Sermons 2022 – Islam et l'Ahmadiyya https://islam-ahmadiyya.org 32 32 Hamza, le lion d’Allah https://islam-ahmadiyya.org/hamza-lion-allah-2/ Thu, 05 Jan 2023 17:04:01 +0000 https://islam-ahmadiyya.org/?p=3464
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  • Sermon du vendredi 30 décembre 2022, prononcé par Sa Sainteté le Calife, Hadrat Mirza Masroor Ahmad, à la mosquée Moubarak, à Islamabad, Tilford au Royaume-Uni. Après le Tashahoud, le Ta’awudh et la Sourate Al-Fatiha, Sa Sainteté le Calife a déclaré :

    Dans [mon] dernier [sermon] sur le Calife Abou Bakr (r.a.) j’avais déclaré que la série de récits sur les compagnons de Badr avait pris fin mais qu’on avait découvert d’autres points sur certains des compagnons évoqués plus tôt. J’avais dit que j’en ferais mention [dans le futur] ou que ces récits seraient publiés en temps et lieu. D’aucuns m’ont informé qu’ils ont grandement profité de ces récits historiques et qu’ils souhaitent que j’évoque ces [nouveaux] récits dans mes sermons. J’ai donc jugé à propos d’en faire mention dans mes [prochains] sermons afin qu’un plus grand nombre de personnes en profite.

    À cet égard, Hamza sera le premier compagnon que j’évoquerai. Il était un oncle du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) et celui-ci l’aimait beaucoup. Il a exprimé cet amour en diverses occasions et suite au martyre de Hamza. La réaction à ce propos du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) est révélatrice. Il se peut que j’aie à répéter certains récits brièvement.

    Selon les rapports, le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) aimait beaucoup le nom Hamza. Jabir Ibn ‘Abdillah (r.a.) relate : « Un garçon est né chez l’un des nôtres et le père a demandé que l’on suggère un nom. L’Envoyé d’Allah (s.a.w) a déclaré : « Nomme-le Hamza Ibn ‘Abdil Mouttalib. C’est le nom que j’aime le plus. » »

    Al-Tabaqât Al-Koubra évoque les noms des épouses et des enfants de Hamza. Il s’était marié à la fille d’Al-Millah Ibn Malik qui appartenait à la tribu des Aws. De ce mariage est né Ya’la et ‘Amir. Par la suite Hamza s’est pris le surnom Abou Ya’la en référence à son fils Ya’la.

    Khawlah Bint Qays Al-Ansari était la deuxième épouse de Hamza. De cette union est né ‘Ammarah, suite à quoi Hamza s’est pris le surnom Abou ‘Ammarah.

    Hamza s’était aussi marié à Salma Bint Oumays, la sœur d’Asmâ’Bint Oumays. De cette union est née sa fille Oumamah. ‘Ali, Ja’far et Zayd s’étaient disputés [la garde] de cette fille. Mais le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a jugé en faveur de Ja’far Ibn Abi Tâlib, car il était marié à Asmâ’Bint Oumays, la tante maternelle d’Oumamah.

    Voici les détails concernant les enfants de Ya’la, fils de Hamza. Ils se prénommaient : ‘Oumarah, Fadl, Al-Zoubayr, ‘Aqil et Muhammad. Mais ils sont tous morts [jeunes] et Hamza n’a pas laissé d’autres descendants.

    ‘Ali, Ja’far et Zayd Ibn Harithah souhaitaient la garde d’Oumamah la fille de Hamza comme je l’ai dit. Voici les détails sur ce différend présentés par le recueil d’Al-Boukhari.

    Al-Barâ’Ibn ‘Âzib relate : « L’Envoyé d’Allah (s.a.w) était sorti accomplir la ‘Oumrah au cours du mois de Dhou’l-Qa’dah. Les habitants de La Mecque ne lui ont pas permis d’entrer dans la ville jusqu’à ce qu’il ait accepté de conclure un traité de paix avec eux en vertu duquel il demeurerait à La Mecque pendant trois jours seulement (l’année suivante). Lors de la rédaction de l’accord, les musulmans ont écrit : « Ceci est le traité de paix que Muhammad, le prophète d’Allah a conclu. Les Mecquois ont dit : « Nous ne sommes pas d’accord avec vous sur ce point, car si nous vous acceptions comme l’Envoyé d’Allah (s.a.w), nous ne nous serions pas opposés à vous. Vous êtes ici [en tant que] Muhammad, le fils d’Abdoullah. Il a répondu : « Je suis le Prophète d’Allah et le fils d’Abdoullah. » Puis il dit à ‘Ali : « Efface (le titre) Prophète d’Allah. ‘Ali de répondre : « Non, par Allah, je n’effacerai jamais (votre titre) ! » Le Messager d’Allah (s.a.w.) a pris la feuille du traité. Il ne savait pas écrire très bien. Il a écrit ce qui suit : « Ceci est le traité de paix conclu par Muhammad, le fils d’Abdoullah : Il n’apportera pas d’armes à La Mecque, sauf des épées au fourreau. Il ne prendra avec lui personne de La Mecque, même si une telle personne désire le suivre. Si l’un de ses compagnons souhaite rester à La Mecque, il ne le lui interdira pas. » L’année suivante, lorsque le Prophète (s.a.w.) est entré à La Mecque et que la période de séjour autorisée s’est écoulée, les Qouraych sont venus voir ‘Ali et lui ont dit : « Dis à ton compagnon (Muhammad (s.a.w.)) de partir, car la période convenue de son séjour s’est écoulée. » Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) est parti de La Mecque et la fille de Hamza l’a suivi en criant : « Mon oncle ! Mon oncle ! » ‘Ali l’a prise par la main et a dit à Fâtimah : « Prends la fille de ton oncle. » Elle l’a fait monter (sur sa monture). (À Médine) ‘Ali, Zayd et Ja’far se sont querellés à son sujet. ‘Ali a dit : « Je l’ai prise, car elle est la fille de mon oncle ! » Ja’far a dit : « C’est la fille de mon oncle et ma femme est sa tante maternelle ! » Zayd a dit : « Elle est la fille de mon frère ! » Sur ce, l’Envoyé d’Allah (s.a.w) l’a confié à sa tante et dit : « La tante maternelle jouit du même statut que la mère. » Il a dit à `Ali : « Tu es de moi, et je suis de toi. » Il a dit à Ja’far : « Tu me ressembles en apparence et en caractère. » Il a dit à Zayd : « Tu es notre frère et notre ami. » ‘Ali dit au Prophète : « Ne voulez-vous pas épouser la fille de Hamza ? » Le Prophète (s.a.w.) a dit : « C’est la fille de mon frère de lait et je suis son oncle. »

    Ces récits répondent aussi à ces questions. Certains cas sont présentés à la Qadha (le tribunal d’arbitrage) et on demande parfois pourquoi un enfant est confié à sa tante maternelle ou à sa grand-mère maternelle. Ce récit tranche ces questions.

    Voici un récit d’Al-Rawd Al-Ounouf concernant la conversion de Hamza. Hormis Ibn Ishaq, certains chroniqueurs ont présenté un point supplémentaire sur sa conversion. Hamza (r.a.) relate : « Après avoir écouté ma servante (relater l’incident [sur le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.)], sous l’emprise de la colère, je lui ai dit que j’ai adopté la religion de l’Envoyé d’Allah (s.a.w). J’ai été pris de remords par la suite car [cela signifiait que] j’avais abandonné la religion de mes ancêtres et de mon peuple. J’ai passé la nuit terrassée par le doute concernant cette question importante, tant et si bien que je n’ai pas fermé les yeux. Ensuite je suis parti dans l’enceinte de la Ka’bah et j’ai supplié Dieu de toute mon âme pour qu’Il me guide vers la vérité et qu’Il dissipe mes doutes. J’ai à peine terminé mes suppliques que le mensonge a quitté mon cœur qui s’est alors empli de certitude. Le lendemain matin, je me suis présenté au Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) et lui ai relaté ma situation. L’Envoyé d’Allah (s.a.w) a prié qu’Allah m’accorde la constance. »

    ‘Ammâr Ibn Abi ‘Ammâr rapporte que Hamza Ibn ‘Abdil Mouttalib a demandé au Saint Prophète (s.a.w.) de lui montrer l’ange Gabriel dans sa forme originale. Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a déclaré : « Tu n’auras pas la force de le regarder. » Hamza a demandé : « Pourquoi pas ? » Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) lui a dit : « Assieds-toi à ta place si tu souhaites le voir. » Le narrateur dit : « L’ange Gabriel (a.s.) est descendu sur le bois de la Ka’bah, sur lequel les polythéistes avaient l’habitude de placer leurs vêtements pendant le Tawâf. Le Saint Prophète (s.a.w.) a dit à Hamza : « Lève tes yeux et regarde. » Il a vu que les deux pieds de Gabriel (la paix soit sur lui) étaient verts comme des émeraudes. Ensuite il s’est évanoui. » L’émeraude est une pierre précieuse.

    Au cours du mois de Safar en l’an deux de l’Hégire, le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a quitté Médine pour Al-Abwa’avec un groupe d’émigrants. Hamza avait aussi participé à cette expédition. Hamza (r.a.) a porté le drapeau du Prophète (s.a.w.) qui était de couleur blanche. L’Envoyé d’Allah (s.a.w) a nommé Abou Sa’d (r.a.) ou, selon un autre récit, Sa’d Ibn ‘Oubâdah (r.a.) comme émir de Médine. Il n’y a pas eu de combats lors de cette expédition et un accord de paix a été conclu avec la tribu Banou Damrah. Ce fut la première Ghazwah à laquelle le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) avait participé. Waddân est le deuxième nom de cette bataille. Hazrat Mirza Bashir Ahmad Sahib écrit ceci dans son ouvrage Sîrat Khâtam-un-Nabiyyîn :

    « La permission divine du Jihad par l’épée a été accordée au mois de Safar, au cours de la deuxième année de l’Hégire. Une action immédiate était nécessaire pour protéger les musulmans des intentions sanglantes et des plans menaçants des Qouraychites : le Saint Prophète (s.a.w.) est donc parti de Médine avec un groupe de Mouhâjirîn, au nom d’Allah, l’Exalté. Avant le départ, le Saint Prophète (s.a.w.) a nommé Sa’d Ibn ‘Oubadah, chef des Khazraj, comme l’Emir de Médine en son absence, et se dirigea vers le sud-ouest de Médine sur la route de la Mecque jusqu’à ce qu’il atteigne finalement Waddân. Les habitants des Banou Damrah résidaient là. Cette tribu était une branche des Banou Kinanah ; et de cette manière, ces gens étaient les cousins paternels des Qouraychites. En arrivant ici, le Saint Prophète (s.a.w.) a entamé des pourparlers avec le chef des Banou Damrah, et a conclu un traité d’un commun accord. Les conditions de ce traité étaient que les Banou Damrah maintiendraient des relations amicales avec les musulmans et n’aideraient aucun ennemi contre les musulmans. De plus, lorsque le Saint Prophète (s.a.w.) les appellerait pour soutenir les musulmans, ils viendraient immédiatement. D’autre part, au nom des musulmans, le Saint Prophète (s.a.w.) a convenu que les musulmans maintiendraient des relations amicales avec les Banou Damrah et les aideraient chaque fois que cela serait nécessaire. Ce traité a été formellement écrit et signé par les deux parties. Le Saint Prophète (s.a.w.) est retourné après une absence de quinze jours.

    La Ghazwah de Waddân est aussi connue comme la Ghazwah d’Al-Abwa’, car le village d’Al-Abwa’est situé à proximité de Waddân et c’était l’endroit où la mère bénie du Saint Prophète (s.a.w.) est décédée. Selon les historiens, lors de cette Ghazwah, le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) visait à la fois les Qouraychites et les Banou Damrah. En réalité, cette campagne du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) visait à mettre fin aux plans menaçants des Qouraychites. De plus, son objectif était de dissiper l’influence toxique et menaçante que les caravanes des Qouraychites avaient créée contre les musulmans parmi les tribus d’Arabie : cette situation avait mis les musulmans dans une grande vulnérabilité.

    Hamza portait, [rappelons-le,] le drapeau du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) lors de l’expédition.

    Au cours du mois de Joumadi al-Awwal en l’an deux de l’Hégire, après avoir reçu des nouvelles des Qouraychites de La Mecque, l’Envoyé d’Allah (s.a.w) a quitté Médine pour se rendre à Ouchhayra avec un groupe d’émigrants, dont le nombre serait de 150 ou 200. Il a nommé Abou Salama Ibn ‘Abdil Asad, son frère adoptif, émir en son absence. Hamza (r.a.) a une fois encore porté le drapeau blanc du Prophète (s.a.w.) dans cette bataille. Dans cette campagne, il a fait plusieurs détours et est parvenu finalement au lieu dit Ouchayra près de Yanbou’, sur la côte. Certes, il n’y avait pas eu de combat contre les Qouraychites, mais il a conclu un accord avec la tribu des Banou Moudlij sur les mêmes conditions qu’avec les Banou Damrah et ensuite il est rentré.

    J’avais évoqué dans le passé les combats individuels lors de la bataille de Badr en citant divers hadiths. Hazrat Mirza Bashir Ahmad Sahib explique ce qui suit :

    « Les armées étaient alignées face à face. Or, à ce moment, un étrange spectacle de la puissance divine s’est manifesté. L’arrangement des deux armées était tel que l’armée musulmane semblait être le double de son nombre réel aux yeux des Qouraychites. De ce fait, les mécréants furent frappés de crainte. D’autre part, l’armée des Qouraychites apparaissait inférieure à leur nombre réel aux yeux des musulmans. De ce fait, les musulmans étaient emplis de confiance. Les Qouraychites ont tenté de connaître le nombre exacte de l’armée musulmane, afin qu’ils puissent consoler les cœurs vacillants. À cette fin, les chefs des Qouraychites ont envoyé ‘Oumayr Ibn Wahb faire un tour autour de l’armée musulmane à cheval, afin de connaître leur nombre réel et savoir si elle était soutenue par des renforts cachés. ‘Oumair est monté sur son cheval et a encerclé les musulmans, mais il a vu une telle détermination et intrépidité face à la mort sur le visage de ces musulmans, qu’il est revenu tout ébranlé. Il a dit aux Qouraychites : Je n’ai pas pu repérer de renforts cachés, mais Ô Qouraychites ! Ce ne sont pas les hommes qui montent sur les selles de ces chamelles de l’armée musulmane : c’est plutôt la mort qui est assise dessus. La destruction est montée sur le dos des chamelles de Yathrib.

    Quand les Qouraychites ont appris cette nouvelle, une vague d’anxiété a parcouru leurs rangs. Souraqah, qui était venu en tant que garant, était si impressionné qu’il s’enfuit. Lorsque les gens ont tenté de le retenir, il a dit : Je vois ce que vous ne voyez pas.

    Lorsque Hakim Ibn Hizam a entendu l’opinion d’Oumayr, il est venu voir ‘Outbah Ibn Rabi’ah, tout anxieux, et a dit : « O ‘Outbah, après tout, c’est la vengeance de la mort d’Amr Al-Hadrami que tu attends de Muhammad, parce qu’il était ton allié. Ne serait-il pas judicieux que vous payiez le prix du sang à ses héritiers et que vous retourniez avec les Qouraychites ? Tu seras à jamais connu sous un bon nom. » ‘Utbah, lui-même effrayé, ne pouvait rien demander de mieux, et il dit aussitôt : « Bien sûr ! Je suis d’accord. Et après tout, Hakim, ces musulmans et nous sommes apparentés. Est-il juste qu’un frère lève son épée contre son frère, et un père contre son fils ? Va voir Abou’l-Hakam (c’est-à-dire Abou Jahl) et présente-lui cette idée. » ‘Outbah est monté sur son chameau et a tenté de convaincre les gens de son propre gré en disant : « Il n’est pas correct de se battre contre des proches ! Nous devrions faire demi-tour et laisser Mohammad à ses desseins et le laisser régler lui-même son affaire avec les tribus d’Arabie. Nous verrons ce qui se passera, et après tout ce n’est pas si facile de combattre ces musulmans. Vous me traiterez de lâche, bien que je ne le sois pas. Je vois un peuple désireux d’acheter la mort. »

    Quand le Saint Prophète (s.a.w.) a remarqué ‘Outbah de loin, il a dit : « S’il y a quelqu’un parmi l’armée des Qouraychites qui possède une certaine noblesse, c’est certainement le cavalier de ce chameau rouge. Si ces gens écoutaient ses conseils, cela serait meilleur pour eux. » Or lorsque Hakim Ibn Hizam s’est approché d’Abou Jahl et lui a fait cette proposition, pouvait-on s’attendre à ce que ce Pharaon soit persuadé d’une telle chose ? Il a immédiatement rétorqué : Eh bien ! Eh bien ! ‘Outbah a commencé à voir ses proches avant lui ! Ensuite il a fait venir ‘Amir Al-Hadrami, le frère d’Amr Al-Hadrami, et lui dit : « As-tu entendu ce que dit ton allié, ‘Outbah ? Surtout, quand la vengeance de ton frère est entre nos mains ! » Les yeux d’Amir se sont gorgés de sang et, selon la coutume arabe, il a arraché ses vêtements en se mettant nu et s’est mis à crier : Malheur ! ‘Amr, mon frère, n’a pas été vengé ! Malheur ! ‘Amr, mon frère, n’a pas été vengé ! Ce cri du désert a enflammé la braise de l’inimitié dans le cœur des Qouraychites et la fournaise de la guerre a commencé à brûler de toute son ardeur.

    La raillerie d’Abou Jahl a également enflammé ‘Outbah. Consumé par cette rage, il a pris son frère, Chayba, et son fils, Al-Walîd, et il est passé devant l’armée mécréante. Selon l’ancienne coutume arabe, il a appelé au combat individuel. Quelques Ansâr étaient sur le point d’avancer, quand le Saint Prophète (s.a.w.) les a retenus et leur dit : Hamzah, lève-toi ! ‘Ali, lève-toi ! ‘Oubaydah, lève-toi ! Tous trois étaient des parents très proches du Saint Prophète (s.a.w.), et il souhaitait que ses propres amis et parents soient les premiers à s’avancer face à danger. D’autre part, en voyant les Ansâr, ‘Outbah et ses camarades s’écrièrent : Qui êtes-vous ? Amenez devant nous nos égaux ! Par conséquent, Hamza, ‘Ali et ‘Oubaydah se sont avancés. Selon la coutume arabe, chaque camp s’est identifié, après quoi, ‘Oubaydah Ibn Al-Ḥârith a affronté Al-Walîd, Hamza a affronté ‘Outbah et ‘Ali a affronté Chayba. Hamza et ‘Ali ont achevé leurs adversaires en deux coups. Cependant, deux ou quatre coups violents furent échangés entre ‘Oubaydah et Al-Walîd. Finalement, les deux sont tombés au sol, chacun ayant subi de graves blessures aux mains de l’autre. Hamza et ‘Ali se sont avancés rapidement et ont donné le coup de grâce à Al-Walîd et ont ramené ‘Oubaydah dans leur camp. ‘Oubaydah, cependant, n’a pas pu se remettre de ses blessures et est décédé lors du voyage de retour de Badr.

    Hamza (r.a.) a également tué Touayma Ibn Adiyy, le chef de Qouraych, lors de la bataille de Badr. Selon un récit Hamza (r.a.) a tué les chameaux d’Ali (r.a.) en état d’ébriété [après] la bataille de Badr. Cela s’est passé avant l’interdiction de l’alcool. Les détails ont été mentionnés dans le recueil d’Al-Boukhari.

    Ali Ibn Houssayn relate ceci de son père, Houssayn Ibn ‘Ali. Il déclare qu’Ali Ibn Abi Talib a dit : « J’ai reçu une jeune chamelle comme ma part du butin (de la bataille) de Badr, et le Messager d’Allah (s.a.w.) m’en a donné encore une. Je les ai attachées toutes les deux à la porte d’un des Ansâr, avec l’intention de transporter sur leur dos de l’herbe d’Idhkhir. » Il s’agit d’une herbe aromatique utilisée par les orfèvres. « Un orfèvre des Banou Qaynouqa était avec moi. Je souhaitais en vendre et utiliser l’argent pour mon banquet de noces après mon mariage avec Fâtimah. Hamza Ibn ‘Abdil-Mouttalib était dans cette maison et buvait du vin ; et une chanteuse récitait : « Ô Hamza ! Tue les deux chamelles énormes ! » Hamza a pris son épée et s’est dirigé vers les deux chamelles et a coupé leurs bosses et a ouvert leurs flancs et prit une partie de leur foie. » Ibn Jourayd a demandé à Ibn Chihâb : « A-t-il coupé les bosses ? » Il a répondu : « Il leur a coupé les bosses. »

    Ibn Chihâb a déclaré : « ‘Ali a ajouté : « Ce spectacle épouvantable m’a fort attristé. Je suis parti voir le Prophète (s.a.w.) et lui ai annoncé la nouvelle. Le Prophète (s.a.w.) est sorti en compagnie de Zayd Ibn Harithah qui l’a accompagné. J’étais avec eux. Il s’est rendu auprès de Hamza et lui a parlé durement. Hamza a levé les yeux et, ivre, leur a dit, même à l’Envoyé d’Allah (s.a.w) : « Vous n’êtes que les esclaves de mes ancêtres ! » Le Prophète (s.a.w.) s’est retiré. Cet incident s’est produit avant l’interdiction de l’alcool. »

    Il s’est dit qu’en pareille situation, il valait mieux ne pas lui parler. Plus tard, quand l’alcool a été interdit, ils n’y ont même pas touché. Telle était l’obéissance des Compagnons aux commandements d’Allah ! Ils ont immédiatement brisé leurs jarres de vin. Ils n’ont pas dit qu’ils abandonneront le vin progressivement, comme les gens le disent de nos jours. Ils deviennent alcooliques, alors que l’alcool est interdit dans l’islam. Ensuite, ils disent : nous allons l’abandonner lentement, on doit nous accorder du répit.

    En tout cas, il s’agit d’un événement qui s’est produit à ce moment-là et par la suite, la norme de ses sacrifices a également augmenté. Hamza (r.a.) était sûrement embarrassé par la suite pour les propos qu’il avait tenus.

    Après la bataille de Badr, Hamza (r.a.) était également à l’avant-garde lors de l’expédition contre les Banu Qaynouqa’ . Hamza portait le drapeau du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) lors de cette bataille. Ce drapeau était de couleur blanche.

    Hazrat Mirza Bashir Ahmad Sahed présente ces détails à ce propos. « Quand le Saint Prophète (s.a.w.) a émigré de La Mecque et s’est établi à Médine, il s’y trouvait trois tribus juives, nommées Banou Qaynouqa’ , Banou Nadîr et Banou Qourayzah. Dès que le Saint Prophète (s.a.w.) est venu à Médine, il a conclu des traités de paix et de sécurité avec ces tribus et a jeté les bases d’une cohabitation pacifique et harmonieuse. En vertu de l’accord, toutes les parties étaient responsables du maintien de la paix et de la sécurité à Médine ; et si un ennemi étranger devait attaquer Médine, chacun était collectivement responsable de sa défense. Au début, les Juifs se sont conformés au traité, et, au moins ouvertement, n’ont pas créé de conflit avec les musulmans. Cependant, lorsqu’ils ont remarqué que les musulmans se renforçaient à Médine, ils ont changé d’attitude et ont fermement résolu de mettre un terme à ce pouvoir croissant des musulmans. À cette fin, ils ont employé toutes sortes de stratagèmes licites et illégaux, à tel point qu’ils n’ont même pas hésité à semer la zizanie parmi les musulmans et ainsi déclencher une guerre civile. Selon un récit, à une occasion, un grand groupe de gens appartenant aux tribus des Aus et Khazraj étaient assis ensemble et conversaient avec amour et harmonie, lorsqu’un Juif fauteur de trouble est venu dans ce rassemblement et a évoqué la bataille de Bou’ath, une guerre sanglante qui eut lieu entre ces deux tribus quelques années avant la migration, et au cours de laquelle de nombreux membres des Aus et des Khazraj ont été tués. Dès la mention de ce conflit, les souvenirs du passé ont été rafraîchis et les scènes de l’ancienne inimitié ont commencé à défiler devant les yeux de plusieurs personnes émotives. En conséquence, en passant par des remarques satiriques, des railleries et des calomnies, la situation s’est aggravée à un point tel que les deux parties étaient à couteaux tirés. Remercions Dieu, cependant, que le Saint Prophète (s.a.w.) ait été averti en temps voulu et qu’il se soit rendu immédiatement sur les lieux avec un groupe de Mouhajirîn et qu’il ait pu calmer les deux parties ; et les reprendre aussi, en disant : « Suivez-vous une voie d’ignorance tandis que je suis parmi vous ? N’appréciez-vous pas la faveur de Dieu qui, à travers l’islam, vous a fait frères ? » Les Ansâr ont été si émus par cet avertissement qu’ils ont eu les larmes aux yeux, et ils se sont embrassés tout en se repentant de leur action.

    Après la bataille de Badr et la victoire éclatante sur une armée féroce de Qouraychites, victoire accordée par Allah aux musulmans en dépit de leur nombre et leurs moyens limités et la mort d’éminents chefs de la Mecque, les Juifs de Médine brûlaient de jalousie. Ils ont lancé ouvertement des commentaires cinglants contre les musulmans, affirmant publiquement lors de rassemblements : « Vaincre l’armée des Qouraychites n’est guère un prodige. Que Muhammad (s.a.w.) nous combatte et alors nous vous montrerons comment on se bat ! » Ils ont répété ces paroles à la figure du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) lors d’une rencontre. Après la bataille de Badr, quand le Saint Prophète (s.a.w.) est retourné à Médine, un jour, il a rassemblé les Juifs et leur a prodigué des conseils. Il leur a présenté sa déclaration de prophète et les a invités à l’islam. Les chefs juifs ont répondu à ce message pacifique et sympathique du Saint Prophète (s.a.w.) par les mots suivants : « Ô Muhammad (s.a.w.) ! Il semble que tu sois peut-être devenu arrogant après avoir tué quelques Qouraychites. Ces gens n’étaient pas des guerriers. Si tu nous combats, tu connaîtras qui sont de véritables guerriers. »

    Les Juifs ne se sont pas contentés d’une simple menace : ils auraient même commencé à ourdir des complots pour assassiner le Saint Prophète (s.a.w.). Selon un récit, durant ces jours un Compagnon fidèle du nom de Ṭalḥah Ibn Al-Barâ’était sur le point de mourir. Ses derniers vœux étaient : « Si je meurs la nuit, n’informez pas le Saint Prophète (s.a.w.) de ma prière funéraire, de peur qu’un malheur ne s’abatte sur lui de la part des Juifs à cause de moi. »

    Par conséquent, après la bataille de Badr, les Juifs ont ouvertement semé des troubles à Médine. Les Banou Qaynouqa’ étant les plus puissantes parmi les tribus juives de Médine et la plus audacieuse, elle était la première à violer le traité. Les historiens écrivent : « Parmi les Juifs de Médine, les Banou Qaynouqa’ furent les premiers à rompre le traité conclu entre eux et le Saint Prophète (s.a.w.). »

    Après Badr, ils se sont rebellés violemment et ont ouvertement exprimé leur rancœur et leur jalousie et ont rompu leur traité.

    Malgré ces événements, sous la direction de leur Maître, les musulmans ont fait preuve de patience à tous égards et n’ont pas pris les devants. Selon un hadith, après le traité conclu avec les Juifs, le Saint Prophète (s.a.w.) prenait un soin particulier à protéger leurs sentiments. Une fois, une dispute a éclaté entre un musulman et un Juif. Le Juif affirmait la supériorité de Moïse sur tous les autres Prophètes. Le Compagnon en a été irrité et il a traité quelque peu durement ce Juif en répondant que le Saint Prophète (s.a.w.) était le supérieur d’entre tous les Messagers. Le Saint Prophète (s.a.w.) a été mécontent lorsqu’il en a été informé et a réprimandé ce Compagnon en disant : « Ce n’est pas à toi d’indiquer qui est supérieur d’entre les prophètes Dieu. » Ensuite, le Saint Prophète (s.a.w.) a évoqué une excellence de Moïse et a consolé le Juif. Malgré cette conduite aimante du Saint Prophète (s.a.w.), les Juifs n’ont cessé d’intensifier leurs méfaits. Finalement, ce sont les Juifs qui ont été la cause de la guerre ; et leur animosité refoulée n’a pu être contenue.

    Une musulmane s’est rendue dans la boutique d’un Juif au marché pour acheter des produits. Quelques Juifs pervers, présents eux aussi dans le magasin, ont commencé à la harceler grossièrement. À l’insu de la dame, le commerçant a attaché l’ourlet inférieur de sa jupe au manteau qui la recouvrait avec une épine ou un objet de ce genre.

    Lorsque la dame s’est levée pour partir en raison de leur comportement grossier, la partie inférieure de son corps a été exposée. Le commerçant juif et ses complices ont éclaté de rire. Outragée, la musulmane a crié et a appelé à l’aide. Un musulman était présent à proximité. Il s’est précipité sur les lieux et, dans une altercation, le commerçant juif a été tué. À la suite de quoi, le musulman a été transpercé d’épées de toutes parts et mis à mort. Les musulmans, indignés par cet incident, ont eu les yeux gorgés de sang et de rage. D’autre part, les Juifs ont souhaité faire de cet épisode une excuse pour se battre. Ils se sont rassemblés et une émeute a éclaté.

    Lorsque le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) en a été informé, il a réuni les chefs des Banou Qaynouqa’ et leur a expliqué que ce comportement n’était pas approprié et qu’ils devaient s’abstenir de tels méfaits et craindre Dieu.

    Mais au lieu d’exprimer leurs remords et de demander pardon, ils ont répondu orgueilleusement et de manière menaçante, en disant : « Ne soyez pas fiers de votre victoire à Badr. Quand vous nous combattrez, vous saurez qui sont les véritables guerriers ! » Sans autre choix, le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) s’est dirigé vers les forteresses des Banou Qaynouqa’avec ses Compagnons. C’était là la dernière occasion pour eux [les Juifs] d’exprimer leurs remords pour leurs actions condamnables. Mais ils s’étaient d’ores et déjà apprêtés à la guerre. Par conséquent, la guerre a été déclarée et les forces de l’islam et du judaïsme se sont affrontées. Selon la coutume de l’époque, l’une des façons de livrer combat était comme suit : une partie se sécurisait dans sa forteresse et attendait l’autre. L’adversaire assiégeait la forteresse et chaque fois qu’une opportunité se présentait, des attaques étaient lancées. Cela se poursuivait jusqu’à ce que l’armée assiégeante perdait tout espoir et levait le siège, ce qui était considéré comme une victoire pour les assiégés ; ou, incapables de rassembler la force nécessaire pour résister à l’assaut, la force assiégée ouvrait les portes de leur forteresse et se livrait aux vainqueurs. À cette occasion, les Banou Qaynouqa’ont utilisé cette tactique : ils se sont enfermés dans leurs forteresses. Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) les a assiégés et ce siège a duré quinze jours. En fin de compte, lorsque la force et l’arrogance des Banou Qaynouqa ont été brisées, ils ont ouvert les portes de leurs forteresses à condition que leurs richesses appartiendraient aux musulmans, mais que leurs vies et leurs familles seraient épargnées. Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a accepté cette condition même si, en vertu de la loi mosaïque, toutes ces personnes étaient passibles de mort et, conformément à l’accord initial, le jugement de la loi mosaïque aurait dû leur être imposé. Cependant, comme il s’agissait du premier crime commis par cette nation, le tempérament miséricordieux et indulgent du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) n’était pas enclin à un châtiment extrême, qui ne devait être imposé qu’en dernier recours. Cependant, permettre à une tribu aussi perfide et rebelle de rester à Médine n’était rien de moins que de nourrir une vipère chez soi, surtout quand un groupe d’hypocrites de parmi les Aws et les Khazraj étaient déjà présents à Médine et que de l’extérieur aussi, l’opposition de l’ensemble de l’Arabie avait profondément affligé les musulmans. En de telles circonstances, l’unique jugement du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a été que le Banou Qaynouqa’quittent Médine. En comparaison à leur crime, et compte tenu des circonstances de cette époque, il s’agissait d’une peine très légère. De plus, le but de cette punition était d’assurer la sécurité de Médine.

    Or, pour les tribus nomades d’Arabie, il n’était pas inhabituel de se déplacer d’un endroit à un autre, surtout quand une tribu ne possédait aucune propriété sur son territoire. Les Banou Qaynouqa’ne possédaient aucune terre et aucun verger. La tribu entière a eu l’occasion de quitter un endroit et de s’installer ailleurs, paisiblement et en grande sécurité. C’est ainsi que les Banou Qaynouqa’ont quitté Médine tranquillement et se sont installés en Syrie. Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a confié la tâche de superviser les arrangements nécessaires associés à leur départ à un compagnon nommé ‘Oubâdah Ibn al-Sâmit, qui était un de leurs confédérés. ‘Oubâdah Ibn al-Sâmit a escorté les Banou Qaynouqa’sur quelques étapes ; et après les avoir expédiés en toute sécurité, il est rentré à Médine.

    Les butins obtenus par les musulmans consistaient uniquement d’armes et d’instruments de leur profession d’orfèvres.

    Selon divers récits lorsque les Banou Qaynouqa’ont ouvert les portes de leurs forteresses et se sont livrés au Saint Prophète (s.a.w.), en raison de leur trahison, de leur rébellion et de leurs méfaits, l’Envoyé d’Allah (s.a.w) avait l’intention d’exécuter leurs hommes combattants, mais sur l’intercession d’Abdoullah Ibn Oubayy Ibn Saloul, chef des hypocrites, le Saint Prophète (s.a.w.) a abandonné cette intention. Cependant, les chercheurs n’ont pas accepté ces récits comme étant authentiques. La raison en est que d’autres récits mentionnent explicitement que les Banou Qaynouqa’ont ouvert leurs portes à la condition que leur vie et celle de leurs familles soient épargnées : il est absolument impossible d’accepter qu’après avoir accepté cette condition, le Saint Prophète (s.a.w.) suive une autre ligne de conduite. En fait, même la condition présentée par les Banou Qaynouqa’selon laquelle leurs vies seraient épargnées démontre le fait qu’ils savaient eux-mêmes que leur punition légitime était la mort. Cependant, ils ont fait appel à la miséricorde du Saint Prophète (s.a.w.) et ils ont accepté d’ouvrir les portes de leur forteresse après avoir reçu l’assurance qu’ils n’encourraient pas la peine de mort. Cependant, bien que le Saint Prophète (s.a.w.) leur ait pardonné en raison de sa disposition miséricordieuse, il semble que Dieu estimait que ces gens n’étaient plus dignes d’être laissés en vie sur la face de la terre, à cause de leurs mauvaises actions et de leurs crimes. Selon un récit moins d’un an après leur réinstallation dans leur lieu d’exil, une épidémie a éclaté parmi eux et toute la tribu en a été victime et a été réduite à néant.

    La bataille des Banou Qaynouqa’a eu lieu au cours du mois de Dhou’l-Hijjah en l’an deux de l’Hégire. En tout cas, Hamza était le porte drapeau du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) lors de cette expédition.

    Hamza est tombé en martyr à Ouhoud. J’en ai fait mention auparavant. Allah avait informé le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) de cette nouvelle au préalable dans une vision. Anas Ibn Malik relate que le Saint Prophète a fait un rêve qu’il a décrit ainsi : « J’ai vu dans un rêve que je poursuivais un bélier et que le tranchant de mon épée s’est cassée. J’ai interprété ce rêve comme voulant dire que je tuerai le bélier de la nation, c’est-à-dire leur commandant, et le tranchant cassée de mon épée s’applique à un homme de ma famille. » Hamza est tombé en martyr et le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a tué Talha, qui était le porte-drapeau des polythéistes.

    La dépouille de Hamza a été mutilée : il a été défiguré, son nez et ses oreilles ont été coupés. On a ouvert son abdomen. Quand le Saint Prophète a vu son état, il a été profondément attristé et a dit : « Si Allah me donne la victoire sur les Qouraych, je mutilerai trente de leurs hommes. » Selon un récit, le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) avait fait le serment suivant : « Je mutilerai soixante-dix hommes des leurs. »

    Par la suite le verset suivant a été révélé :

    وَإِنْ عَاقَبْتُمْ فَعَاقِبُوا بِمِثْلِ مَا عُوقِبْتُمْ بِهِ وَلَئِنْ صَبَرْتُمْ لَهُوَ خَيْرٌ لِلصَّابِرِينَ

    « Et si vous châtiez les oppresseurs, châtiez-les selon le tort qui vous a été fait ; mais si vous montrez de la patience, alors assurément, cela est mieux pour ceux qui sont patients. »

    Sur ce, l’Envoyé d’Allah (s.a.w) a dit qu’il serait patient et a payé l’expiation de son serment.

    Ibn ‘Abbâs (r.a.) rapporte que le Messager d’Allah (s.a.w.) a vu une scène du paradis [en rêve]. Il a dit : « Quand je suis entré au paradis la nuit dernière, j’ai vu Ja’far voler avec les anges tandis que Hamza était allongé sur le trône. » Anas (r.a.) relate que le Messager d’Allah (s.a.w.) est passé à côté de Hamza le jour d’Ouhoud. Son nez et ses oreilles ont été coupés et il a été mutilé. Sur ce l’Envoyé d’Allah (s.a.w) a dit : « Si je ne m’étais pas soucié du chagrin de Safiyyah, j’aurais laissé sa dépouille jusqu’à ce qu’Allah le fasse disparaître par le moyen d’oiseaux et autre charognards. » Ensuite il l’a enseveli dans un manteau.

    Voici le récit de Hamza et la patience démontrée par l’Envoyé d’Allah (s.a.w) quand il a vu sa dépouille. Il avait également enjoint à sa tante paternelle qui était la sœur de Hamza de faire montre de patience comme mentionnée plus tôt. Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) avait par ailleurs empêché les femmes Ansâr de se lamenter. Feu le quatrième Calife en avait fait mention dans un discours de la Jalsa Salana prononcé avant son califat. Je présenterai cet extrait démontrant les excellences du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Il convient de citer cet extrait ici. J’ai déjà expliqué brièvement en référence certains hadiths.

    Il déclare : « L’amour de l’Envoyé d’Allah (s.a.w) pour Hamza est exprimé par les mots qu’il a prononcés la nuit d’Ouhoud alors qu’il se tenait à côté de sa dépouille. Il a dit : « Ô Hamza ! Qu’Allah ne me fasse pas ressentir la colère et la douleur que je ressens aujourd’hui en me tenant tout près de ta dépouille. » Safiyyah, la tante paternelle du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) et la sœur de Hamza, est également venue sur place lorsqu’elle a entendu la nouvelle. Craignant qu’elle ne perde patience, le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) ne lui a pas permis de regarder la dépouille de frère. Mais quand elle a promis d’être patiente le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) lui a accordé la permission. Elle s’est présentée devant la dépouille de Hamza et a vu le corps de son frère bien-aimé, le Lion d’Allah et le Lion du Prophète : les oppresseurs avaient tranché son abdomen et retiré le foie et l’avaient atrocement défiguré. Bien que bouleversée, Safiyyah a tenu sa promesse d’être patiente et n’a pas laissé un seul mot d’impatience sortir de sa bouche. Mais qui pourrait contrôler ses larmes ? Elle a récité « In-nâ lil-lâhi… » et s’est assise là-bas en pleurant. Les yeux tristes et silencieux étaient en larmes. Le narrateur relate que le Saint Prophète était également assis à côté d’elle. Des larmes coulaient de ses yeux de manière incontrôlable. Quand les larmes de Safiyyah se sont estompées, les larmes du Prophète (s.a.w.) se sont également estompées. Quand les larmes de Safiyyah coulaient à flots, il en était de même pour le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Quelques minutes passèrent dans cet état. La lamentation du Saint Prophète et des membres de sa famille n’était rien d’autre que ces quelques larmes silencieuses. Telle est la Sounnah du Prophète (s.a.w.). Il est entré à Médine quand toute la ville était en deuil et des lamentations s’élevaient des maisons des martyrs d’Ouhoud. Quand le Saint Prophète les a entendues, il a dit avec une grande douleur : « N’y a-t-il personne pour pleurer Hamza ? » Oui, qui peut pleurer pour Hamza, car on conseille matin et soir aux membres de la famille du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) d’êtres patients. Quand certains des Ansâr ont entendu cette phrase douloureuse du Saint Prophète, ils se sont levés et ont couru vers leurs maisons et ont ordonné à leurs femmes de cesser de lamenter tout autre martyr et de pleurer Hamza. Soudain, une vague de lamentations pour Hamza s’est élevé de toutes part et chaque maison devint un lieu de deuil pour Hamza.

    Les femmes Ansâr s’étaient également rassemblées devant la maison du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) pour lamenter la mort de Hamza et pleurer. Quand l’Envoyé d’Allah (s.a.w) a entendu le bruit, il a regardé dehors et a vu une foule de femmes Ansâr. Le Saint Prophète a prié et les a remerciées de leur compassion, mais en même temps il a dit qu’il n’est pas permis de pleurer les hommes morts : c’est pourquoi le rituel du deuil fut abandonné à partir de ce jour. Que notre vie soit aux pieds du Saint Prophète ! Quel grand professeur de morale descendu du ciel de la spiritualité pour nous enseigner la religion ! Doué d’une grande perspicacité, sa vision a pénétré les profondeurs de la nature humaine. Si ce jour-là l’Envoyé d’Allah (s.a.w) avait interdit aux femmes Ansâr de lamenter la mort de leurs martyrs, peut-être que cela eût été difficile pour certaines et cela eût mis à l’épreuve leur patience. Mais voyez comment d’une manière sage, il a tourné leur deuil vers son oncle Hamza, puis quand il a interdit la lamentation, c’était comme s’il avait interdit celle de son oncle. Le choix d’Allah est le choix d’Allah. Voyez quel éminent enseignant Il a envoyé à Ses créatures : Il connaissait bien les nuances et les subtilités de la nature humaine. Voyez comment Il était attentif aux sentiments subtils de Ses suivants. Quand on regarde ces sacrifices du Saint Prophète, le cœur en tremble et on en est tout ébahi. Nos cœurs annoncent spontanément : que nos vies, nos richesses, nos enfants soient mis à vos pieds. Ô Messager d’Allah ! Des millions de bénédictions et des millions de salutations soient sur toi ! Toi dont la beauté et la gentillesse étaient illimitées et immortelles ! Ô Messager d’Allah, des millions de bénédictions et de paix soient sur toi ! Par le Dieu Unique des cieux et de la terre ! Il n’y avait personne comme toi ! Il n’y en aura pas !

    Ces récits sur Hamza, ont notamment dévoilé cette excellence du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Ici se termine les récits sur Hamza. Je mentionnerai des récits sur d’autres compagnons à l’avenir, Incha Allah.

    La nouvelle année débute après-demain, Incha Allah. Priez qu’Allah nous accorde Ses bénédictions au cours de la nouvelle année. Qu’Allah bénisse cette année pour toute la Jama’at. Qu’Allah réduise à néant tous les plans des ennemis. Qu’Allah permette aux membres de la Jama’at répandus dans le monde d’atteindre plus qu’auparavant le but de leur existence. De même, priez pour le monde en général : qu’Allah le protège des guerres. La situation devient de plus en plus dangereuse et la catastrophe est imminente. Chacun ne pense qu’à ses propres intérêts. Qu’Allah ait pitié [du monde]. Priez beaucoup pour nos frères opprimés afin qu’Allah protège la Jama’at Ahmadiyya de toutes sortes de persécution et d’oppression au cours de l’année à venir.


    (Le site www.islam-ahmadiyya.org prend l’entière responsabilité de la publication du texte de ce sermon)

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    L’unicité de Dieu et le devoir des musulmans https://islam-ahmadiyya.org/lunicite-de-dieu-et-le-devoir-des-musulmans/ Thu, 29 Dec 2022 11:27:51 +0000 https://islam-ahmadiyya.org/?p=3459
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  • Sermon du vendredi 23 décembre 2022, prononcé par Sa Sainteté le Calife, Hadrat Mirza Masroor Ahmad, à la mosquée Moubarak, à Islamabad, Tilford au Royaume-Uni. Après le Tashahoud, le Ta’awudh et la Sourate Al-Fatiha, Sa Sainteté le Calife a déclaré :

    À partir d’aujourd’hui débute la Jalsa Salana de Qadian. La Jalsa Salana se tient également dans certains pays d’Afrique. Qu’Allah bénisse amplement toutes ces Jalsas. Incha Allah, les pays africains participeront également au discours de clôture de la Jalsa de Qadian dimanche, le dernier jour. Ils sont sept ou huit pays. On tentera d’établir une liaison en direct avec eux à travers la MTA. En tout cas, étant donné que les membres se sont réunis dans ces pays et écoutent ce sermon avec une attention particulière, j’ai pensé qu’il serait à propos de présenter les buts de l’avènement du Messie Promis (a.s.) et l’objectif de la Jama’at ainsi que divers conseils dans les paroles même du Messie Promis (a.s.). En effet, nombre de nouveaux convertis et d’ahmadis de la nouvelle génération participeront à ces Jalsas : ils n’ont peut-être pas reçu ces conseils dans les paroles même du Messie Promis (a.s.). Il est important qu’ils en prennent conscience, afin qu’ils grandissent dans leur foi, leur conviction, leur sincérité et leur loyauté durant ces jours en particulier et qu’ils progressent dans ces domaines, et afin qu’ils puissent demander l’aide d’Allah pour saisir le but de l’avènement du Messie Promis (a.s.) ainsi que leurs responsabilités.

    Quel était l’objectif de la création de la Jama’at Ahmadiyya et pourquoi sa fondation était-elle nécessaire en ces temps ?

    Le Messie Promis (a.s.) déclare : « Nous vivons à une époque ô combien bénie. Durant ces jours de clameurs et de tumulte, Dieu a voulu, de l’invisible, aider l’islam de par Sa grâce, avec pour objectif de démontrer la grandeur du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). C’est à cette fin qu’Il a établi cette communauté. Je demande à ceux qui éprouvent de la peine pour l’islam, ceux qui l’honorent en leur cœur et qui l’estiment : l’islam a-t-il connu pire époque que celle-ci où l’on a tant vilipendé, insulté, calomnié le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) et tant diffamé le Saint Coran ? L’état des musulmans m’afflige et m’attriste. Parfois, je suis écœuré par le fait qu’ils sont insensibles au point de ne pas ressentir l’ignominie. Dieu n’aurait-Il point une once d’estime à l’égard du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) pour ne pas établir une communauté divine afin de contrer ces insultes et invectives proférées contre sa personne ? N’est-Il pas soucieux de réduire au silence ces opposants de l’islam en répandant sa grandeur et sa pureté dans le monde ?

    Étant donné qu’Allah et Ses anges envoient des bénédictions sur lui, la manifestation de ces salutations est d’autant plus importante aujourd’hui quand ces calomnies pleuvent de toutes parts. Allah l’a démontré en établissant cette communauté. »

    Par conséquent, il nous incombe à nous qui avons accepté le Messie Promis (a.s) et qui se sont joints à sa communauté d’envoyer des bénédictions sur le Prophète (paix et bénédictions d’Allah sur lui) tout en reformant notre conduite. Il faudra, durant ces jours en particulier, porter une attention particulière concernant le Daroud (prière pour le Prophète Muhammad) Autant nous implorons [Dieu] de bénir le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) autant nous remplirons le but [évoqué par le Messie Promis (a.s.)] : notamment qu’il a été suscité afin d’établir l’honneur et la grandeur du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.).

    Le Messie Promis (a.s.) explique en ces termes le but de son avènement : « J’ai été envoyé pour restaurer la majesté perdue du Saint Prophète (s.a.w.) et pour présenter au monde les vérités du Saint Coran. Toutes ces œuvres sont en pleine réalisation mais ceux qui ont les yeux bandés ne peuvent pas le voir. Or, cette communauté est manifeste et resplendit à l’instar du soleil ; et tant de gens sont témoins de ses signes que s’ils étaient rassemblés en un seul endroit, leur nombre dépasserait de loin la taille la plus grande armée d’un quelconque roi. »

    Les Jalsas qui se tiennent aujourd’hui dans différents pays et la participation de ces milliers d’ahmadis est aussi l’un de ces signes.

    Le Messie Promis (a.s.) déclare : « Il existe tant d’exemples de signes de la vérité de cette communauté qu’il n’est pas facile de tous les décrire. Étant donné que l’islam a été outrancièrement insulté, Allah a montré la grandeur de cette communauté proportionnellement à cette insulte. »

    Le Messie Promis (a.s.) déclare : « C’est aussi l’ère du combat spirituel. La guerre contre Satan a débuté. Muni de ses armes et de ses subterfuges il s’en prend à la forteresse de l’islam, souhaitait sa défaite. Or Dieu a établi cette communauté afin de vaincre Satan pour toujours dans cette ultime bataille. »

    Ceci impose à chaque ahmadi de se soucier de ses responsabilités.

    Le Messie Promis (a.s.) déclare : « Béni soit celui qui reconnaît ces faits. Cette période est courte : il ne reste plus beaucoup de temps pour mériter la récompense. Bientôt, Dieu le Tout-puissant fera briller plus que le soleil la véridicité de ce mouvement. Prêter foi en ces instants-là ne fera point mériter de récompense. La porte du repentir se fermera. À présent, celui qui m’accepte devra livrer une grande bataille contre son Nafs (ego). Parfois il devra se séparer de sa communauté, on tentera d’entraver ses commerces, il devra écouter des injures et des malédictions, mais il en obtiendra la récompense de la part d’Allah. Mais quand viendra le moment voulu – c’est-à-dire celui du progrès de la communauté – le monde se tournera avec vigueur vers ce mouvement. Quand l’eau tombe à torrent d’une haute montagne et que personne ne refuse son existence, à quoi servira la foi en elle ? L’accepter à pareil moment ne sera pas un acte courageux. L’on mérite récompense dans les moments difficiles.

    En acceptant le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.), Abou Bakr (r.a.) avait certes abandonné sa position de chef à La Mecque. Or, Allah lui a accordé le royaume du monde en retour. ‘Oumar (r.a.) a lui aussi embrassé [le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.)] et a mis son embarcation à l’eau sans se soucier des conséquences. Allah l’a-t-il privé de la moindre récompense ? Certainement non ! Celui qui entreprend le moindre effort pour la cause de Dieu mérite sa récompense avant sa mort. L’effort est l’unique condition. Selon un hadith, Allah court vers celui qui marche dans Sa direction. La foi exige d’accepter les faits de l’invisible. Celui qui voit le croissant lunaire de la première nuit possède une vue perçante, mais pas l’autre qui, lors de la pleine lune, annonce partout qu’il l’a vue : celui-là sera traité de fou par tout le monde. »

    Chanceux sont ceux qui acceptent le Messie Promis (a.s.) aujourd’hui et qui, subissant l’hostilité des autres, méritent ainsi l’amour divin. Le Messie Promis (a.s.) explique qu’il ne suffit pas de l’accepter : l’objectif, en l’acceptant, est d’apporter en soi des changements purs et de marcher sur la voie du monothéisme parfait. C’est là que l’on méritera davantage les faveurs divines.

    Il déclare : « Dieu promet d’ouvrir les voies de la direction et du savoir à celui qui, en toute sincérité et avec de bonnes intentions, cherche la voie qui mène à Lui en accord à sa loi énoncée dans le verset :

    وَالَّذِينَ جَاهَدُوا فِينَا لَنَهْدِيَنَّهُمْ سُبُلَنَا

    « Et quant à ceux qui font des efforts en Nous – Nous les dirigerons assurément sur Nos voies. »

    Conformément à cette loi, Dieu lui attrape la main et lui accorde la sérénité au cœur. Si le cœur regorge d’obscurité et la langue est rétive aux supplications et qu’on possède une foi ternie par le polythéisme et l’innovation, à quoi serviront pareille supplication et pareille requête ? Quels résultats positifs apporteront-elles ? »

    Tant qu’on n’implore pas Dieu avec un cœur pur et sincère et en fermant toutes les mauvaises voies et portes d’espoir (matériels) on n’obtiendra pas l’aide et le soutien de Dieu. Quand quelqu’un se prosterne devant le seuil de Dieu et L’implore, il attirera l’aide et la miséricorde de Dieu. Dieu scrute les recoins de son cœur depuis le ciel et s’Il y découvre la moindre trace d’obscurité, de polythéisme ou d’innovation, Il rejette ses prières. S’il constate que son cœur est exempt de tout motif égoïste et de ténèbres, Il lui ouvre les portes de la miséricorde et le prend sous Son ombre et prend en charge sa subsistance. »

    Le Messie Promis (a.s.) déclare : « Allah a établi cette communauté de Sa main. Or beaucoup viennent [vers moi] avec des desseins personnels. S’ils atteignent leurs objectifs, ils sont satisfaits – sinon, plus de religion et plus de foi ! »

    Certains prêtent allégeance avec des motifs autres. Le Messie Promis (a.s.) explique :

    « Les motifs égoïstes sont des actes de polythéisme. Ils recouvrent le cœur d’un voile. Le serment d’allégeance est leur pierre d’achoppement. Notre communauté a pour but de débarrasser l’homme de son égoïsme et de lui faire marcher sur la voie du monothéisme pur. La vérité doit être l’objet de sa quête, sinon, dès qu’il s’écarte de l’objectif réel [de cette communauté], il s’en séparera en ces instants-là. Les compagnons ont-ils accepté l’Envoyé d’Allah (s.a.w) dans le but d’accroître leur richesse ? Non. Examinez la vie des Compagnons : aucun d’entre eux n’a agit de la sorte. Notre allégeance n’exige que le repentir : or l’allégeance des compagnons conduisait à leur décapitation. »

    J’ai présenté une longue série de sermons sur les Compagnons et la manière dont ils se présentaient pour le sacrifice de leur vie. « D’une part, ils prêtaient le serment d’allégeance et d’autre part, ils perdaient tous leurs biens, leur honneur et leur vie. C’était comme s’ils ne possédaient rien et tous leurs espoirs concernant ce monde étaient réduits à néant. Ils n’avaient aucun espoir de mériter quelque honneur, grandeur ou gloire. Qui d’entre eux souhaitaient être roi ou conquérant d’un pays ? Pareilles intentions ne leur traversaient pas l’esprit mais ils s’étaient délestés de tout espoir et étaient prêts à endurer, avec plaisir, tout chagrin ou malheur dans la voie de Dieu. Ils étaient toujours prêts à offrir leur vie. Ils s’étaient complètement coupés de ce monde. Or Allah leur a accordé Sa grâce et les a bénis ainsi que ceux qui avaient tout sacrifié de cette manière. »

    Le Messie Promis (a.s.) explique que le but de l’établissement de cette Jama’at est le monothéisme et l’engendrement de l’amour pour Dieu.

    Le Messie Promis (a.s.) déclare : « Que signifie aimer Dieu ? Il s’agit d’accorder priorité à l’agrément d’Allah sur ses parents, sa femme, ses enfants et soi-même. En bref, donner la priorité (au plaisir d’Allah) sur tout. Le Saint Coran affirme en effet :

    فَاذْكُرُوا اللَّهَ كَذِكْرِكُمْ آَبَاءَكُمْ أَوْ أَشَدَّ ذِكْرًا

    C’est-à-dire célébrez les louanges d’Allah comme vous avez célébré les louanges de vos pères, ou avec plus de passion et avec un plus grand degré d’amour encore.

    Ici, Allah ne nous enseigne pas qu’Il faut considérer Dieu comme notre père. Il nous recommande de ne pas nous égarer à l’instar des chrétiens et de ne pas appeler Dieu « Notre Père ». Pour répondre à l’objection que cet amour [pour Dieu] est inférieur à celui ressenti pour son père, [le Coran déclare] « avec plus de passion ». Sans la présence de cette clause il y aurait des objections. Or, Dieu a résolu ce problème. »

    Tel est l’ampleur de l’amour que le croyant doit ressentir à l’égard de Dieu. Il doit aimer Dieu plus que toute autre relation mondaine. Nous devons nous analyser et nous demander si nous essayons d’engendrer en nous cet amour ? Nourrissons-nous au cœur quelque désir ou soif à cet égard ?

    Le Messie Promis (a.s.) explique davantage cet amour et sa norme en ces termes :

    « Afin d’établir la véritable unicité de Dieu, il est nécessaire de prendre une part complète de l’amour de Dieu ; et cet amour n’est prouvé pleinement qu’à travers des actions. Il ne naît pas par de simples énoncés verbaux. Prononcer le mot « sucre », ne fera pas naître la saveur sucrée [dans la bouche]. »

    On ne ressentira pas la saveur sucrée rien qu’en énonçant le mot sucre.

    « Ou si on déclare verbalement être l’ami d’un autre, mais on évite de l’aider et de le soutenir dans les moments difficiles, on ne peut être considéré comme un véritable ami. De même, si l’on se contente d’énoncer verbalement l’unicité de Dieu et son amour pour Lui, cela ne sera d’aucun avantage. En fait, la démonstration pratique est plus nécessaire que la déclaration verbale.

    Cela ne signifie pas que les déclarations verbales sont inutiles. Non ! Je soutiens qu’un témoignage pratique est requis parallèlement aux déclarations verbales. Par conséquent, vous devez vouer votre vie dans la voie d’Allah. (C’est-à-dire accorder prééminence à Dieu sur toute chose, accorder priorité à ses commandements et à la religion qu’Il a envoyée et préférer la foi à ce monde.)

    Le Messie Promis (a.s.) déclare : « Ceci est l’islam : ceci est la tâche pour laquelle j’ai été envoyé. Vivront dans la privation ceux qui se tiennent éloignés de cette source que Dieu a fait couler pour cette cause. Si le véritable chercheur souhaite acquérir quelque chose et atteindre son but, il doit se précipiter vers cette source, s’avancer et placer ses lèvres au bord de cette source jaillissante. Mais cela est impossible sans tomber devant le seuil divin, ayant abandonné toute aliénation ; à moins que l’on ne promette que même si l’on perd tout son honneur matériel et que l’on est confronté à des malheurs accablants de la taille de montagnes, l’on n’abandonnera jamais Dieu et que l’on sera prêt à consentir à tout sacrifice pour Lui.

    La merveilleuse sincérité du Prophète Abraham (a.s.) était telle qu’il était même prêt à sacrifier son fils. Le but de l’islam est aussi de créer de nombreux Abrahams. Efforcez-vous tous de devenir un Abraham (a.s.). Je vous le dis en vérité, n’adorez pas les saints, mais devenez vous-mêmes des saints. N’adorez pas les guides spirituels, devenez-en vous-mêmes. Empruntez ces chemins ; sans aucun doute, ils sont étroits… »

    Cela ne veut pas dire se poser en saint ou maître spirituel mais de tenter d’atteindre le seuil où l’on mérite le statut de Wali (Ami de Dieu), quand les gens diront : « C’est une personne vertueuse : il faudra la suivre. »

    Le Messie Promis (a.s.) déclare : « Empruntez ces chemins ; sans aucun doute, ils sont étroits, mais après les avoir traversés, vous ressentirez la paix et la sérénité. Cependant, il incombe de franchir ces portes en s’allégeant. Si l’on porte un énorme paquet sur la tête, il sera difficile de passer à travers. »

    C’est-à-dire que si l’on porte sur la tête le paquet des désirs et des priorités mondaines, si l’on accorde prééminence au matérialisme et que la foi est au second plan, il sera difficile de traverser par cette porte.

    Le Messie Promis (a.s.) déclare : « Si vous souhaitez traverser cette porte, jetez ce paquet de relations mondaines et évitez de mettre le monde avant votre foi. Notre Communauté désire plaire à Dieu : elle doit donc jeter ce paquet. Sachez très bien que si vous n’êtes pas loyaux et sincères, vous serez déclarés menteurs et ne serez pas considérés vertueux aux yeux d’Allah.

    En pareil cas, celui qui adopte la voie du traître au lieu de la loyauté sera détruit avant même ses ennemis. On ne peut tromper Dieu et personne ne peut Le leurrer. Il est nécessaire de développer une véritable sincérité et honnêteté. »

    Parallèlement avec l’établissement du Tawhîd (unicité de Dieu), de l’amour pour Allah, il est également nécessaire de ressentir de l’amour pour le bien-aimé d’Allah ; car par son entremise, Allah nous a montré les voies de Son monothéisme.

    Le Messie Promis (a.s.) souligne l’importance de nouer une relation d’amour pour le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) et d’établissant son honneur et sa grandeur :

    « Allah a établi cette communauté pour rétablir la prophétie et l’honneur de l’Envoyé d’Allah (s.a.w). »

    Ensuite, le Messie Promis (a.s.) a cité l’exemple des autres [musulmans] qui se vautrent dans le culte des saints, qui s’en vont prier sur des tombes pour prétendre vouer un amour indéfectible pour le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) tout en nous traitant d’infidèles. Ils déclarent, de surcroît, que les ahmadis ont insulté le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.), que Dieu nous en préserve. Le Messie Promis (a.s.) explique : « Si on prétend aimer quelqu’un pour éprouver de l’affection pour des milliers d’autres, quelle sera la distinction de ce premier amour ? »

    C’est-à-dire si l’on se prétend amoureux d’une personne tout en aimant d’autres, quelle sera la distinction de ce premier amour ?

    « Pourquoi se prosterner devant des mausolées, si l’on affirme aimer le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) éperdument ? »

    Ces gens s’en vont implorer [des saints] sur leurs mausolées, ils y allument des bougies, voire ils se prosternent [devant ces tombes].

    Le Messie Promis (a.s.) déclare : « Ces gens se rendent, certes, à Médine, mais ils visitent aussi le mausolée d’Ajmer et d’autres, les têtes et les pieds nus. Passer sous la fenêtre de Pakpattan suffit pour mériter le salut selon eux et aucune autre action n’est nécessaire de leur part.

    D’aucuns ont recours à des drapeaux ou à d’autres pratiques. Le cœur du musulman sincère tremble en voyant leur festival. Que d’inventions ! se dit-il. »

    Ces pratiques sont courantes dans le sous-continent indien.

    Le Messie Promis (a.s.) déclare : « Si Dieu n’avait pas à cœur l’honneur de l’islam et s’Il n’avait pas annoncé : « Assurément, l’islam est la vraie religion aux yeux d’Allah » (3 : 20) et « En vérité, Nous avons Nous-Même envoyé cette Exhortation, et assurément Nous en serons le Gardien. » (15 : 10), cette religion aurait été vouée à disparaître.

    Or, le sens de l’honneur de Dieu s’est attisé : Sa miséricorde et Sa promesse de protection ont requis que le reflet du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) apparaisse et qu’il ranime, de nouveau, sa Noubouwwah (prophétat) à notre époque. Dieu a ainsi fondé cette communauté en me suscitant comme mahdi et prophète. »

    Par conséquent, nous assumerons notre devoir et respecterons les exigences du serment d’allégeance lorsque nous montrons une différence claire entre nous et les autres. Cela se fera quand nous présenterons des exemples extraordinaires d’amour pour Dieu et d’amour pour le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.), quand nous glorifierons et louerons Dieu constamment et enverrons des bénédictions sur le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.).

    Le Messie Promis (a.s.) attire notre attention sur l’adoption de l’exemple des Compagnons et de leur sincérité et loyauté. Il déclare : « Allah a établi cette communauté et a révélé des centaines de signes à son appui, avec l’intention que cette communauté soit à l’image de celle des Compagnons et que revienne l’époque qu’était le meilleur des siècles. Ceux qui s’affilient à cette communauté font partie de ceux [évoqués dans le verset] wa âkharîna minhoum (« et d’autres de parmi eux »). Ils doivent de ce fait se débarrasser des vêtements des vaines poursuites. »

    Les ahmadis doivent mettre fin à des poursuites vaines.

    «Ils doivent consacrer toute leur attention à Dieu et doivent être les ennemis d’Al-Fayj Al-A’waj (ère des ténèbres et de l’égarement). En effet, l’islam a connu trois époques : les trois premiers siècles, la période d’Al-Fayj Al-A’waj, à propos de laquelle le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a dit : « Ceux de cette époque ne sont pas des miens et je ne suis pas des leurs. » La troisième période est celle du Messie Promis (a.s.) : elle est attachée à celle du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). En réalité, il s’agit de l’époque du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Même si le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) n’avait pas évoqué la période dite Al-Fayj Al-A’waj, le Saint Coran qui se trouve entre nos mains, évoque [le retour du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.)] durant les derniers temps. Cela montre clairement qu’il y a un temps [intermédiaire] contraire à la pratique des Compagnons. Les événements démontrent qu’au cours de cette période de mille ans, l’islam a été victime de nombreuses difficultés et souffrances. La religion s’est détériorée. Tous, sauf quelques-uns, ont abandonné l’islam et de nombreuses sectes comme la Mou’tazilah et l’Ibahiyyah, etc., sont nées. J’admets qu’aucun temps n’est privé des exemples des bénédictions de l’islam ; mais le nombre de Saints et d’amis d’Allah qui sont passés dans cet intervalle, comparé à ces millions d’individus qui se sont écartés du droit chemin et se sont éloignés de l’islam, est des plus infimes.

    Par conséquent, l’Envoyé d’Allah (s.a.w) a regardé cette période avec l’œil de la prophétie et l’a nommé Al-Fayj Al-A’waj. À présent, Allah a l’intention de créer un autre groupe de nombreuses personnes qui sera appelé le groupe des Compagnons. Or selon la loi de Dieu sa communauté progresse graduellement ; de même, le progrès de notre communauté sera graduel, comme la croissance de cultures dans un champ.

    Celle-ci croît au fur et à mesure et c’est ainsi que progressera cette communauté.

    « Ces objectifs et ces exigences sont comme la graine semée au sol. Ces hauts statuts et buts qu’Allah désire à son propos sont encore loin. [Cette communauté] ne pourra pas les atteindre tant qu’elle ne possède pas les traits que souhaite voir Dieu en elle. Son expression du monothéisme doit être particulière. Le détachement [de ses membres] de ce monde et leur attachement à Dieu doivent être spéciaux. Leur souvenir de Dieu doit être spécial. Leur respect des droits d’autrui doit être spécial. »

    Ce sont là les objectifs que nous devons nous efforcer d’atteindre et c’est là que nous verrons les progrès de la Jama’at. Ensuite, le Messie Promis (a.s.) nous encourage à lire le Saint Coran avec une attention particulière et à saisir ses sens.

    Il déclare : « Sachez que le Saint Coran a conféré des faveurs aux anciennes écritures et aux Prophètes en conférant à leurs enseignements une valeur doctrinale tandis qu’ils étaient considérés comme des fables. Je vous dis la vérité, personne ne méritera le salut par l’entremise de ces fables à moins qu’il ne lise le Saint Coran, car assurément c’est une parole décisive et ce n’est pas un vain discours, comme l’énoncent les versets suivants :

    إِنَّهُ لَقَوْلٌ فَصْلٌ ۞ وَمَا هُوَ بِالْهَزْلِ

    Autrement dit, sûrement il s’agit là d’une parole décisive et non de propos absurdes. Il est Al-Mîzân (la balance), Al-Mouhaymin, lumière, guérison et miséricorde.

    Ceux qui lisent le Saint Coran et le considèrent comme un livre de contes n’ont pas lu le Coran mais l’ont profané. Pourquoi nos adversaires sont-ils si hostiles contre nous ? Parce que nous souhaitons démontrer que le Saint Coran est lumière absolue, sagesse et savoir, tout comme l’a démontré Dieu. Or ces adversaires souhaitent borner le Saint Coran à un simple conte. Et c’est là un chose que nous ne pouvons endurer. Dieu nous a révélé par Sa grâce que le Saint Coran est un livre vivant et lumineux : pourquoi devons-nous nous soucier de leur opposition ? Ainsi donc, je conseille vivement ceci à ceux qui me sont affiliés : Dieu a établi cette communauté pour dévoiler des vérités que nous ne pourrons saisir qu’à partir du Saint Coran. Nous pouvons obtenir leur compréhension du Saint Coran.

    Sinon on ne pourra faire naître aucune lumière dans la vie pratique ; et je veux que la vertu de l’islam soit révélée au monde à travers la vérité pratique car Dieu m’a désigné pour ce travail. Par conséquent, lisez souvent le Saint Coran, mais pas en tant que simple histoire, mais comme une philosophie. »

    Par conséquent, tout ahmadi doit porter une attention particulière quant aux sens et aux interprétations du Coran.

    Le Messie Promis (a.s.) attire notre attention concernant les bonnes œuvres et il les définit. Il déclare : « Dieu dans le Saint Coran a lié la foi à l’accomplissement de bonnes œuvres. Sont considérées comme telles toute action exempte de la moindre trace de corruption. Sachez que des voleurs sont toujours à l’affût des actions de l’homme. Qui sont-ils ? Ils se prénomment ostentation – ou le fait d’étaler ses propres actions – et vanité – ou l’autosatisfaction, c’est-à-dire le fait de tirer plaisir d’une œuvre accomplie. Ainsi, [en nombre de situations] l’homme est coupable de maints méfaits et péchés qui réduisent à néant ses bonnes œuvres.

    Les œuvres méritoires sont, quant à elles, exemptes de toute iniquité, vanité, ostentation, orgueil et de toute intention de nuire aux intérêts d’autrui. Les bonnes œuvres sauveront l’homme ici-bas tout comme elles le feront dans l’Au-delà. S’il existe au sein d’un foyer un seul individu dont la conduite est exemplaire, sa maison tout entière sera sauvée. Sachez que sans bonnes œuvres, votre déclaration de foi à elle seule ne vaut pas grand-chose.

    Un médecin donne une prescription au malade afin que ce dernier prenne les médicaments prescrits. S’il ne consomme pas ces médicaments et s’il met de côté la prescription, celle-ci ne lui sera d’aucun avantage. »

    Notre travail consiste donc à suivre ces conseils. C’est cela l’essentiel. Sinon, l’allégeance ne sert à rien.

    Il déclare : « Vous vous êtes repentis. Allah désirera voir à quel point vous vous êtes purifiés après ce repentir. À notre époque, Allah souhaite distinguer [les uns et les autres] par le biais de la Taqwa (crainte révérencielle de Dieu). Nombreux sont ceux qui émettent des doléances à propos de Dieu sans s’examiner. C’est l’homme en personne qui nuit à son âme : sinon, [il verra que] Dieu est Gracieux et Miséricordieux.

    Certaines personnes sont conscientes du péché alors que d’autres ne le sont pas. Par conséquent, Allah a rendu obligatoire pour toujours l’istighfār (demande de pardon), pour que l’on puisse rechercher la protection d’Allah de tout péché – manifeste ou caché, connu ou inconnu, qu’il soit commis par la main, les pieds, la langue, le nez, ou les yeux. Ces jours-ci, la prière du Prophète Adamas devrait être particulièrement récitée :

    رَبَّنَا ظَلَمْنَا أَنْفُسَنَا وَإِنْ لَمْ تَغْفِرْ لَنَا وَتَرْحَمْنَا لَنَكُونَنَّ مِنَ الْخَاسِرِينَ

    « Notre Seigneur, nous avons agi injustement envers nous-mêmes ; et si Tu ne nous pardonnes pas, et si Tu ne nous fais pas miséricorde, nous serons assurément du nombre des perdants. » (Al-A’raf, 7:24)

    Cette prière a déjà été acceptée. Ne vivez pas votre vie dans la négligence. Quiconque s’abstient d’une vie négligente ne sera probablement jamais affligé de grandes calamités car de tels malheurs n’arrivent jamais sans la permission Divine. A ce propos, j’ai reçu cette prière en révélation :

    ربِّ کُلُّ شَیْءٍ خَا دِمُکَ رَبِّ فَا حْفَظْنِی وَانْصُرْنیِ وَارْحَمْنِی

    « O mon Seigneur, toute chose est à Ton service. O mon Seigneur, protège-moi et aide-moi et fais-moi miséricorde ! » »

    Ainsi, il nous demande de réciter cette prière souvent.

    Le Messie Promis (a.s.) déclare : « Rappelez-vous que la sagesse naît de la pureté de l’âme. Plus une personne nettoie son âme, plus son intellect s’affine et l’ange se tient devant lui et l’aide ; mais la lumière ne peut pénétrer l’esprit d’une personne menant une vie immorale. Adoptez la Taqwa pour que Dieu soit avec vous. Demeurez avec les justes afin que la vérité de la Taqwa vous soit révélée et que vous obteniez le succès. Ceci est mon objectif que je souhaite établir dans le monde. »

    Le Messie Promis (a.s.) déclare : « Notre Jama’at doit se souvenir de mon conseil. Chaque fois que j’ai une pensée, il me vient à l’esprit que les gens se marient en ce monde : certains en raison de la beauté de l’autre, d’aucuns en raison de sa famille ou de sa richesse, et d’autres en raison de son pouvoir. Or, Allah ne Se soucie pas de ces facteurs. Il a annoncé clairement :

    إِنَّ أَكْرَمَكُمْ عِنْدَ اللَّهِ أَتْقَاكُمْ

    C’est-à-dire qu’aux yeux d’Allah, c’est le Mouttaqi qui est honorable. À présent Dieu préservera la communauté des Mouttaqis et détruira les autres. Il s’agit d’une situation critique : les deux ne peuvent pas se tenir à cet endroit, à savoir, les pieux avec les méchants et les impurs. Certainement, les Mouttaqis s’y tiendront et les méchants seront détruits. Dieu sait qui est Mouttaqi à Ses yeux. Il s’agit donc d’une situation terrifiante. Heureux le Mouttaqi et misérable celui qui est tombé sous la malédiction. »

    Ainsi, il faudra accomplir à tout instant la Tawbah (le repentir) et l’Istighfâr, s’évertuer pour mériter la protection divine et se protéger de Satan.

    Le Messie Promis (a.s.) déclare : « En entrant dans cette communauté, votre existence doit être différente et vous devenez mener une vie complètement nouvelle. Ne soyez pas ce que vous étiez auparavant. Ne croyez pas que vous sombrerez dans le besoin en augurant ces changements en vos personnes dans la voie d’Allah ou que vous vous ferez beaucoup d’ennemis. Non. Celui qui se cramponne à Dieu n’est jamais dans le besoin. Il ne connaîtra jamais de mauvais jours. Si le monde entier devient l’ennemi de l’ami d’Allah, il n’aura aucun souci à se faire. Même si un croyant fait face à des difficultés, il ne souffre pas, mais ces jours sont pour lui des jours de paradis. Les anges de Dieu le prennent dans leur giron comme une mère. En bref, Dieu devient son Protecteur et son Aide. Il s’agit d’un Dieu Qui est Puissant : Il connaît l’invisible, Il est le Vivant. Celui qui se cramponne à ce Dieu peut-il souffrir ? Jamais ! Dieu sauve Son vrai serviteur en pareils moments tant et si bien que le monde en est surpris. N’était-ce pas une chose surprenante pour le monde qu’Abraham (a.s.) soit sorti vivant après être tombé dans le feu ? La survie de Noé et ses compagnons dans la tempête était-elle une banalité ? Il existe d’innombrables précédents de ce genre et à notre époque, Dieu a montré les actes de Sa puissance. Regardez, on m’a accusé de meurtre. Un docteur et prêtre était mon accusateur. Les aryas (adeptes d’une secte hindoue) et certains musulmans l’ont soutenu. À la fin, c’est le décret de Dieu qui s’est accompli. C’est-à-dire que j’ai été reconnu innocent. »

    Allah a acquitté le Messie Promis (a.s.) honorablement.

    Qu’Allah nous accorde la capacité de conformer notre vie aux conseils et souhaits du Messie Promis (a.s.) et qu’en réalité nous soyons de ceux qui apportent un pur changement dans notre vie. Durant ces jours de la Jalsa de Qadian ainsi que là où se tient la Jalsa ailleurs, les participants doivent consacrer leur temps à des suppliques spéciales et prier qu’Allah nous accorde la capacité de respecter notre serment d’allégeance. De même, tout ahmadi du monde doit se demander s’il a atteint le niveau requis du Messie Promis (a.a) ou s’il est à la hauteur de ses attentes concernant sa communauté. S’il n’en est pas ainsi, nous devons toujours lutter et prier pour cela. Qu’Allah nous accorde la possibilité d’agir en ce sens.

    À présent je vais mentionner quelques personnes décédées récemment. La dépouille d’un des défunts est présente. Il s’agit de M. Fazal Ahmed Dogar qui était un membre du personnel de la Jamia Ahmadiyya du Royaume-Uni. Il était le fils de M. Chaudhry Allah Ditta. Il est décédé le 21 décembre à l’âge de 75 ans. C’est à Allah que nous appartenons et c’est à Lui que nous retournerons. Le défunt était Moussi. Il laisse dans le deuil sa femme, Mme Uzma Fazal, quatre fils et trois filles. Il est arrivé au Royaume-Uni en 1992. Il travaillait à son compte. Ensuite, en 1999, il a voulu dédier sa vie et s’est présenté à Hazrat Khalifatoul Massih IV. Le Calife a accepté son Waqf et il a pu servir personnellement le quatrième Calife pour une longue durée.

    Après cela, je l’ai affecté à la Jamia du Royaume-Uni. Il y a exercé différentes fonctions. Puis il a été nommé responsable de la bibliothèque et a occupé ce poste jusqu’à sa mort. Il a joué un rôle très important dans la préparation de la bibliothèque de la Jamia Ahmadiyya du Royaume-Uni. Il a numérisé et conservé toutes les éditions de « la Revue des Religions » publiées à l’époque du Messie Promis (as). Il a également scanné l’édition originale du Rouhâni Khazâ’in et en a fait des copies. Ses enfants déclarent que son plus grand désir était que ses descendants soient toujours associés au Califat Ahmadiyya et qu’ils lui soient obéissants. Il disait qu’on ne se retire jamais du service de la communauté. Le Waqf signifie servir jusqu’au dernier souffle. Il demandait de prier qu’il puisse servir jusqu’à son dernier souffle. Allah a exaucé son souhait et il servait à la bibliothèque jusqu’à deux jours avant d’être hospitalisé.

    Le Hafiz Mashhood Sahib, un enseignant de la Jamia, écrit : « Il ne serait pas exagéré de dire que M. Fazal Dogar était un véritable amoureux du Califat, qu’il lui était fidèle et dévoué. M. Fazal Dogar était un véritable Wâqif-e-Zindagi. Il embellissait la bibliothèque de la Jamia Ahmadiyya et s’en occupait comme de ses propres enfants. Il apportait de vieux manuscrits, les scannaient et les réunissait dans de belles reliures pour embellir la bibliothèque. Sans aucun doute, c’est grâce à ses efforts inlassables que la bibliothèque de la Jamia Ahmadiyya compte actuellement plus de 25 000 livres alors que les ressources sont très limitées. »

    Feu le quatrième Calife avait également évoqué le défunt dans un sermon qu’il a prononcé au moment de la mort de mon père, Hazrat Sahibzada Mirza Mansoor Ahmad, et l’a remercié et a loué ses œuvres.

    Le défunt était de service lors de la Jalsa. Il l’était notamment à Rabwah avec moi et je l’ai toujours vu travailler dur, jour et nuit. Il ne se souciait de rien. Shahid Iqbal, son gendre et président du [Majlis] Khuddam-ul-Ahmadiyya de Suisse avait vécu ici. Il déclare que le défunt lui demandait lors de chaque conversation s’il avait prié ou non. « Il nous exhortait à prier, dit-il, et d’y prêter une attention particulière. » Qu’Allah lui accorde Son pardon et Sa miséricorde et que ses enfants soient toujours attachés à la Jama’at et au Califat.

    Le deuxième défunt, dont la dépouille est absente, se nomme M. Malik Mansoor Ahmad Umar, un missionnaire résidant de Rabwah. Il est décédé récemment à l’âge de quatre-vingts ans. C’est à Allah que nous appartenons et c’est à Lui que nous retournerons. Par la grâce d’Allah, il était un Moussi. Il avait terminé ses études de la Jamia en 1970. Il avait aussi son examen de compétence en arabe. De 1971 à 1973, il a obtenu un diplôme de langue allemande à l’Université Nimal d’Islamabad. Il a été affecté à divers endroits au Pakistan. Il a été affecté en Allemagne en janvier 1974 comme missionnaire. Il y est resté environ un an et demi. Ensuite, il est revenu et a été nommé à différents endroits au Pakistan.

    En octobre 83, il est de nouveau envoyé en Allemagne, où il continue d’exercer les fonctions d’émir et de missionnaire en charge jusqu’en 86. Pendant ce temps, il a également enseigné la langue aux demandeurs d’asile et les a aidés. Il a servi dans le département matrimonial. Il a enseigné l’allemand à la Jamia. Il a mené une vie de Wâqif-e-Zindagi pendant environ quarante-six ans. Une de ses filles, Faiza Rais, est l’épouse de M. Anees Rais, missionnaire en charge du Japon. Sabah-uz-Zafar Malik, un de ses fils, est missionnaire. Il a aussi d’autres enfants. Qu’Allah lui accorde Son pardon et Sa miséricorde.

    Le troisième défunt se nomme M. Isa Joseph, un Mou’allim de la Gambie. Sa prière funéraire se fera en l’absence de sa dépouille. Il est décédé en décembre à l’âge de 61 ans. C’est à Allah que nous appartenons et c’est à Lui que nous retournerons. Le Missionnaire et Emir Adjoint de la Gambie écrit : « Le défunt était un missionnaire très accompli. Il n’avait pas été formé à la Jamia mais était toujours prêt à travailler comme un soldat. Il se disait un humble soldat de l’armée du Messie Promis (paix sur lui) et qu’il était prêt à exécuter tout ce que la Jama’at exigeait de sa part.

    Durant les Jalsas et d’autres programmes de la Jama’at, il était toujours avec les membres de Sa Jama’at et répondait à leurs questions et les formait. Il disait qu’il enviait les sacrifices des ahmadis pakistanais et priait toujours pour eux et les respectait. Il avait un attachement particulier pour le Califat. Il avait l’habitude d’écrire des lettres pour des prières ; et quand il obtenait des réponses, il les mentionnait avec beaucoup d’amour et d’affection. Il a également inculqué l’amour pour le Califat en ses enfants et il demandait aussi à ses enfants d’écrire au Calife.

    Syed Saeed, qui est missionnaire en Sierra Leone et qui a vécu en Gambie, déclare que le défunt est né au Sénégal et qu’ensuite il s’est rendu en Gambie pour travailler ou étudier. Il a travaillé comme professeur de français à l’école secondaire Nasir Ahmadiyya. En même temps, il a accepté l’Ahmadiyya et n’a cessé de progresser dans sa sincérité et sa loyauté. En 1997, sous la direction de Hazrat Khalifatoul-Massih IV (r.a.), tout le personnel central a quitté la Gambie. Le défunt a été nommé directeur de l’école secondaire Nasir Ahmadiyya. Il a rendu un service exceptionnel à ce titre. Après cela, il a été nommé missionnaire de la région et il y est resté jusqu’à sa mort.

    De nombreuses âmes assoiffées sont entrées dans le giron de l’Ahmadiyya par l’entremise de M. Isa Joseph. Il avait aussi beaucoup de connaissances religieuses. Il a acquis ses connaissances par autodidaxie. Il avait de très bonnes relations avec des non-ahmadis : le plus souvent, les chefs et les imams de la région le respectaient beaucoup et si quelqu’un voulait s’opposer ou nuire à Ahmadiyya dans la région, parfois ces nobles personnes venaient défendre la Jama’at et les adversaires étaient alors contraints de prendre la fuite.

    Une autre de ses vertus était sa connaissance. Il avait fait des études très étendues, comme je l’ai dit, et il connaissait bien la littérature de la Jama’at. Lors de la Jalsa Salana, il a également eu l’occasion de prononcer plusieurs fois des discours. De même, ses articles ont été publiés dans des magazines de la Jama’at. L’humilité était ses qualités particulières : il avait des avis très pertinents et était toujours inclus dans les décisions importantes. Il accomplissait la prière de Tahajjoud régulièrement, il était fervent dans ses prières et faisait souvent des rêves vrais ; et chaque fois que quelqu’un lui demandait de prier pour lui, il lui conseillait d’écrire d’abord une requête de prière au Calife et que lui aussi prierait.

    Masoud Sahib, un missionnaire en Gambie, relate : « Le défunt aimait beaucoup la prédication. Il voyageait pendant de nombreuses heures pour se rendre dans des villages éloignés. Il avait une nature très pure. Il était de bonne humeur. Qu’il soit heureux ou triste, malade ou inquiet, il souriait toujours. Il accueillait tout le monde avec un visage souriant. Il rencontrerait tout le monde avec une telle chaleur que chacun penserait qu’il n’aimait que lui. Il était très gentil, doux et compatissant. Il n’a jamais médit sur quiconque et ne s’est jamais immiscé dans les affaires de qui que ce soit. Il obéissait à ses officiers. Il prenait soin de ses subordonnés et les encourageait. Chaque fois qu’on tentait de le contacter, il sortait pour prêcher même ses jours de congé. Il avait l’habitude de publier régulièrement sur le statut WhatsApp des versets coraniques, des hadiths du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.), des messages sur la prédication et la formation morale du Messie Promis (a.s.) et des Califes, et des photos de Califes tous les jours et de les envoyer aux ahmadis et aux non-ahmadis. Il aimait beaucoup la prédication.

    Qu’Allah lui accorde Son pardon et Sa miséricorde. Que ses enfants puissent perpétuer ses bonnes actions.

    Comme je l’ai dit, je vais diriger les prières funérailles des défunts après la prière du vendredi, Incha Allah.


    (Le site www.islam-ahmadiyya.org prend l’entière responsabilité de la publication du texte de ce sermon)

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    Comment faire des prières efficaces ? https://islam-ahmadiyya.org/comment-faire-des-prieres-efficaces/ Wed, 21 Dec 2022 13:11:13 +0000 https://islam-ahmadiyya.org/?p=3453
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  • Sermon du vendredi 16 décembre 2022, prononcé par Sa Sainteté le Calife, Hadrat Mirza Masroor Ahmad, à la mosquée Moubarak, à Islamabad, Tilford au Royaume-Uni. Après le Tashahoud, le Ta’awudh et la Sourate Al-Fatiha, Sa Sainteté le Calife a déclaré :

    On pose beaucoup de questions concernant la prière. Ces jours-ci en particulier on s’interroge sur la personne de Dieu et la prière, tandis que les défenseurs de l’athéisme lancent des offensives vigoureuses contre l’Être de Dieu et la religion en suivant une stratégie bien définie. Ils tentent d’éloigner les gens de Dieu et de la religion par différents moyens. Satan, se posant en sympathisant de l’homme, tente de l’éloigner de la foi et de Dieu. Dans un pareil climat, en certains lieux et parfois, ces pensées sataniques ont de l’effet sur d’aucuns des nôtres. C’est-à-dire les gens de ce monde et les détracteurs de la religion engendrent des doutes dans leurs cœurs concernant la religion, Dieu et le culte. Cela affecte ceux qui manquent de savoir. Si jamais ils passent par une épreuve ou subissent un échec, ceux qui sont faibles de foi et ignorants se disent immédiatement que soit que la religion que nous suivons est fautive et qu’elle est dénuée de réalité, soit que Dieu n’est pas miséricordieux et n’écoute pas nos prières pour nous faire sortir de ces épreuves. Ou encore – que Dieu nous en préserve – Allah a été injuste envers nous et c’est pour cette raison que nous traversons cette épreuve ; en dépit de nos prières nos soucis ne disparaissent pas.

    En somme, beaucoup se posent de telles questions ; en particulier ceux dont les regards se limitent à la sphère temporelle. Certains m’écrivent ou m’interrogent à ce propos quand ils décrivent leur situation. On dirait qu’ils ne possèdent pas en Dieu la foi requise. Si jamais il leur arrive de traverser la moindre épreuve dans leur milieu, ils commencent à nourrir des pensées négatives ou sont victimes de doutes. Or ils auraient dû réfléchir sur leur condition et se demander jusqu’à quel point ils s’efforcent de respecter leurs devoirs envers Dieu, jusqu’à quel point ils essayent d’embellir leurs actes d’adoration et jusqu’à quel point ils ont rehaussé le niveau de leurs prières. Quelle est la condition de leur foi en Dieu ?

    En tout cas, aujourd’hui j’évoquerai le sujet de la prière à la lumière des dires du Messie Promis (a.s.). Ses écrits et ses énoncés regorgent [de conseils] à ce propos.

    Je présenterai certains points sur la portée réelle de la prière, les règles à respecter, nos responsabilités, l’importance [de la prière] et des explications sur la certitude en Dieu. Ces dires éclairciront la question de la foi en Dieu.

    Le Messie Promis (a.s.) explique que nous devons nous consacrer à l’adoration de Dieu et aux supplications durant les jours de bonheur afin qu’Il exauce nos prières durant les jours d’épreuves.

    Le Messie Promis (a.s.) déclare : « Allah a pitié de celui qui, durant les jours de paix, Le craint tout comme il Le craint quand frappe l’adversité. Dieu n’oublie pas, durant les jours de malheurs, celui qui ne L’oublie pas durant les jours de paix. Celui qui s’adonne aux plaisirs durant la paix pour prier quand frappe l’adversité n’aura pas ses prières exaucées. Quand frappe le courroux divin, la porte du repentir se ferme. Chanceux est celui qui s’adonne aux prières avant que ne frappe la punition divine, qui fait de l’aumône, qui respecte les commandements divins et qui est bienveillant envers la création de Dieu. Il embellit ses œuvres. C’est là le signe de la béatitude. On reconnaît un arbre à ses fruits. De même, il est facile de distinguer le bienheureux du misérable. »

    Ainsi, il incombe à un véritable croyant de ne jamais oublier ses devoirs envers Dieu et Sa création durant ses jours de bonheur. S’il s’acquitte de ce devoir, Allah le fera sortir d’affaire durant les jours difficiles et exaucera ses prières.

    C’est là un point fondamental : ne jamais être négligents dans nos actes d’adoration et nos supplications. Nos occupations mondaines ne doivent pas nous détourner de nos devoirs envers Dieu.

    Le Messie Promis (a.s.) explique la condition [du suppliant] quand il implore Dieu, les étiquettes à respecter que Dieu Lui-même nous a enseignées. Le Messie Promis (a.s.) déclare : « Il est essentiel de respecter les étiquettes des supplications adressées à Dieu.

    Le sujet intelligent respecte toujours les étiquettes lorsqu’il sollicite son roi. Ainsi, dans la sourate Al-Fâtihah, Allah nous enseigne comment L’implorer. Il y est dit : « Al-hamdou lil-lâhi Rab-bil-‘âlamîn », c’est-à-dire, toutes les louanges sont dues à Allah qui est le Rabb (Seigneur et Développeur) de tous les mondes.

    En somme, il faut louer Dieu en premier. Ensuite la sourate nous informe qu’Allah est Al-Rahmân : c’est-à-dire qu’Il offre sans réclamation de notre part. Il est dit qu’il est aussi Al-Rahîm, c’est-à-dire qu’Il accorde de bonnes récompenses suite aux efforts sincères du suppliant. »

    L’énoncé « les efforts sincères » méritent ici réflexion. Allah est Rahîm et Il offre des fruits suite aux efforts sincères, efforts dont Il présente lui-même la norme, notamment qu’Il faut accomplir un Jihad dans Sa voie.

    Ensuite, [la sourate Al-Fâtihah] annonce : « Mâliki yawm-id-dîn » : Il est le maître de la rétribution : Il peut soit récompenser ou soit punir. Il détient le pouvoir de la rétribution dans l’Au-delà et ici-bas sur terre. » Il n’est pas question uniquement de la rétribution de l’Au-delà car Il rétribue aussi [ici-bas] les actions accomplies.

    Le Messie Promis (a.s.) déclare : « Quand on loue ainsi Dieu, l’on comprend à quel point Il est grand. Il est Rabb, Rahmân et Rahîm. On Le supplie à foison, on L’implore en Le considérant présent. Quoique tous ces concepts aient trait à l’invisible, le suppliant Le considère présent et implore : « Iy-yâka na’boudou wa iy-yâka nasta’în » c’est-à-dire : « Ô Allah ! Nous souhaitons T’adorer et nous implorons Ton soutien. » Ihdinas-sirât al-moustaqîm : « Guide-nous sur le chemin qui est tout droit. Qui ne dévie pas. » Il y a la voie des aveugles qui se lassent après maints efforts : leur labeur ne porte aucun fruit. Il y a aussi la voie qui porte des fruits. Ensuite, il est dit : « Sirât al-ladhîna an’amta ‘alayhim » : la voie de ceux que Tu as favorisés. C’est en suivant al-sirât al-moustaqîm que l’on mérite des récompenses. Ensuite, [le suppliant prie] : « Ghayr-il-maghdoubi ‘alayhim » pas la voie de ceux qui se sont attiré le courroux divin, « Wa laD-Dâl-lîn » ni de ceux qui se sont écartés très loin, qui se sont égarés.

    La prière « Ihdinas-sirât al-moustaqîm » concerne la voie de toutes les œuvres temporelles et spirituelles. Par exemple, quand le médecin ne suit pas sa sirât moustaqîm en traitant un malade, il ne pourra pas le guérir.

    De mêmes manières, tous les avocats, toute profession et tout savoir exigent une sirât moustaqîm qui permet, lorsqu’elle est à portée de main, de faire le travail facilement. Par conséquent, même dans les affaires du monde, on doit rechercher le droit chemin et cela est possible quand l’on nourrit une relation avec Allah. »

    Dans l’assemblée où il expliquait ces points, quelqu’un a demandé si les prophètes avaient besoin de cette prière. Il s’agit d’une prière pour les gens ordinaires : les prophètes en ont-ils besoin ? Pourquoi le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) récitait-il cette prière ? Ils sont déjà sur la bonne voie. Le Messie Promis (a.s.) a répondu : « Ils récitent cette prière pour progresser en rang : voire les croyants demanderont également d’être guidés sur le droit chemin dans l’Au-delà, car tout comme Allah est sans limites, de même l’avancement en rang est illimité. »

    Ce sont là les étiquettes à respecter quand on accomplit la Salât et quand on prie. Par la suite, l’homme passe par un état où il se rapproche de Dieu et où il a une bonne compréhension de l’expression de ses besoins. Le Messie Promis (a.s.) explique davantage la prière et son étiquette en ces termes : « La prière est une chose merveilleuse. Il est dommage que ni ceux qui demandent des prières ne connaissent la vraie manière de prier, ni ceux qui prient les voies de l’acceptation de leurs supplications. En vérité, l’on ignore complètement la réalité de la prière. Certains nient complètement l’efficacité de la prière.

    Les autres ne la nient pas : or étant donné que leurs supplications ne sont pas agréées en raison de leur méconnaissance de la manière de prier et quelles ne sont pas des prières au sens propre, leur condition est pire que celle de ceux qui nient l’efficacité de prière. Leur condition a poussé les autres au bord de l’athéisme.

    La première condition est que le suppliant ne se fatigue pas et ne sombre pas dans le désespoir, croyant que rien ne se fera. Il ne faut point douter de la personne de Dieu. Parfois, certains prient [avec ferveur] tant et si bien que leur supplication est sur le point d’être acceptée, mais ils se fatiguent et le résultat est échec et frustration. La frustration se traduit par le déni de l’efficacité de la prière et cela culmine progressivement dans le déni de Dieu [et l’athéisme]. Le suppliant se dit : si Dieu existe et s’Il exauce la prière, pourquoi n’a-t-Il pas accepté les miennes en dépit d’avoir prié pendant une longue période ? Ceux qui nourrissent pareilles pensées et qui se fourvoient doivent réfléchir sur leur manque de persévérance et de constance : ils sauront que tout leur échec est dû à leur propre hâte et impatience. »

    Ils sont vacillants. Ils ne sont pas constants. Ils sont de nature hâtive. Ce sont là leurs propres erreurs. S’ils sont constants et ne sont pas empressés et s’ils possèdent une foi ferme, ils ne passeraient pas par de tels états. Leur prière n’a pas été exaucée en raison de leur empressement.

    Le Messie Promis (a.s.) déclare : « (leur hâte et leur impatience) ont engendré une mauvaise conception des pouvoirs de Dieu et ont abouti au désespoir. Il ne faut donc jamais se fatiguer. »

    Le Messie Promis (a.s.) présente une analogie entre la patience du suppliant et les œuvres mondaines.

    Il déclare : « Prier, c’est comme semer une graine par un cultivateur. Apparemment, il enterre une semence saine dans le sol. Qui peut s’attendre qu’en ces mêmes instants la semence prendra la forme d’un arbre sain portant des fruits ? Les étrangers et même le cultivateur ne peuvent pas voir que le grain prendre la forme d’une plante à l’intérieur de la terre. Mais la réalité est qu’en quelques jours, le grain subit un changement et commence à prendre la forme d’une plante jusqu’à ce que sa pousse émerge de la terre et devienne visible pour tout le monde. »

    C’est là un trait particulier des graines : leurs racines sortent dans un premier temps, elles s’enfoncent dans le sol et ensuite les pousses émergent du sol.

    «… sa pousse émerge de la terre et est visible pour tout le monde. Dès qu’il a été placé en terre, le grain se prépare pour devenir une plante. Mais un œil ne percevant que le visible n’en a pas conscience jusqu’à ce que sa pousse sorte de terre et devienne visible. Un enfant ignorant ne peut pas comprendre à ce stade qu’il ne portera ses fruits qu’au moment voulu. »

    La pousse a émergé et viendra le moment quand la plante portera ses fruits. « Un enfant ignorant désire le voir porter ses fruits immédiatement, mais un cultivateur intelligent sait que le moment n’est pas encore venu. Il s’occupe d’elle avec constance et la nourrit jusqu’au moment où la plante porte des fruits qui mûrissent.

    Il en est de même de la prière, qui est nourrie, s’épanouit et porte ses fruits. Les empressés se fatiguent rapidement et jettent l’éponge. Les patients persévèrent et atteignent leur objectif. »

    Les perspicaces et les patients qui voient les résultats, œuvrent et prient avec constance et atteignent leur objectif.

    Ensuite le Messie Promis (a.s.) explique le niveau de patience de celui qui prie.

    Il déclare : « La prière comporte de nombreuses étapes, l’ignorance desquelles prive les suppliants des fruits de leurs prières. Ils sont pressés et ne peuvent patienter, tandis que toute œuvre divine se fait graduellement. Il est impossible qu’un homme se marie aujourd’hui et qu’un enfant nait dans son foyer le lendemain. Bien que Dieu soit Tout-Puissant et peut faire tout ce qu’Il veut, le respect de la loi et du système qu’Il a établis est nécessaire.

    À l’instar des végétaux, on ignore tout durant les premiers stades de la procréation. On ignore tout avant que [la graine] ne germe, tout comme durant la gestation des êtres humains ou des animaux. Il cite ici l’exemple des êtres humains :

    « Pendant quatre mois, il n’y a aucune certitude. Ensuite, [le fœtus] bouge et se fait sentir. Après l’expiration de la période complète, l’enfant naît après de grandes souffrances endurées [par la mère].

    Aujourd’hui les médecins se prononcent après une échographie faite 12 semaines après [le début de grossesse]. En dépit de toute la technologie moderne, les médecins peuvent confirmer une grossesse après douze semaines et suite à une échographie.

    Ces technologies n’existaient pas à l’époque du Messie Promis (a.s.) : il a présenté un principe en se basant sur la loi de la nature.

    Il déclare : « La naissance de l’enfant offre aussi une nouvelle vie à la mère. »

    L’accouchement de l’enfant n’est pas une tâche facile. La mère doit naître de nouveau.

    [Le Messie Promis (a.s.) ajoute :] « Il est difficile pour un homme de se faire une idée des peines et des souffrances qu’une femme doit endurer pendant sa grossesse, mais il est vrai que la venue d’un enfant est une nouvelle vie pour la mère. Elle doit accepter la mort pour avoir la joie de porter un enfant. De même, il est nécessaire pour un suppliant qu’il se débarrasse de la hâte et endure tous les supplices – il ne soit cesser de prier – et qu’il ne s’imagine jamais que la prière n’est pas acceptée.

    Enfin arrive le moment de voir le fruit de la prière : c’est là que naît l’objectif, [à l’instar] d’un enfant. On doit patienter dans la prière jusqu’à ce qu’elle produise un résultat. »

    Il est essentiel de pousser sa prière à ce niveau.

    Le Messie Promis (a.s.) explique : « Quand on concentre les rayons du soleil sur un tissu en utilisant une loupe, la chaleur atteint un tel seuil que le tissu se met à brûler. De même, il est nécessaire que la supplication soit portée au stade où elle brûle les échecs et les frustrations et sert à accomplir le but désiré. »

    Ainsi, après analyse, tout suppliant saura s’il a atteint ce niveau ou pas.

    Le Messie Promis (a.s.) a cité un vers en persan :

    پیدا است ندارا کہ بلند است جنابت

    « La supplication prouve l’éminence de Ton statut. »

    Le Messie Promis (a.s.) ajoute : « Le suppliant doit prier longtemps et ensuite Dieu manifestera le résultat. Mon expérience – confirmée par celles des justes du passé – prouve que s’il y a un long silence dans une affaire quelconque, il y a espoir de succès. »

    C’est-à-dire étant donné qu’on a plus temps pour prier on peut espérer qu’Allah exaucera la prière.

    «… mais s’il y a une réponse rapide – si elle est négative – on n’atteint pas le but. Un mendiant frappe à la porte et quémande en toute humilité et ferveur : il ne bouge pas de là, même après avoir été réprimandé, et répète sa requête ; en fin de compte, le maître de maison est ému et lui offre quelque chose malgré son avarice. Un suppliant ne doit-il pas avoir au moins autant de constance qu’un mendiant ordinaire ? Dieu est Bienveillant et Prévenant quand Il voit que Son humble serviteur est prosterné devant Son seuil depuis longtemps : Il ne le mène pas à une mauvaise fin. Si une femme enceinte s’impatiente au bout de quatre ou cinq mois de grossesse et prend un médicament abortif pour que l’enfant naisse, celui-ci sera mort [à l’accouchement] et de plus la femme sombrera dans le désespoir. De même, l’impatient qui n’attend pas l’expiration du délai subit des pertes et met sa foi en danger. Certains deviennent athées.

    Il y avait un charpentier dans notre village dont la femme est tombée malade puis est décédée. Il a dit que si Dieu existe, ses multiples prières auraient été acceptées et sa femme ne serait pas morte. Ainsi, il est devenu athée. Si le juste a recours à la fidélité et la sincérité, sa foi grandit et il atteint son but.

    Les richesses de ce monde n’ont aucune valeur aux yeux de Dieu. Il peut tout faire en un instant. N’avez-vous pas vu qu’Il a accordé la souveraineté à un peuple qui était inconnu… »

    En effet, les Bédouins arabes étaient inconnus et n’avaient aucune importance. Mais par la suite, ils ont régné dans le monde.

    « Dieu leur a soumis de grands royaumes. Il a fait des esclaves devenir des rois. Si le suppliant adopte la Taqwa (crainte révérencielle) et s’il appartient entièrement à Dieu, il mènera une vie excellente ; mais la condition est qu’il doit être sincère et résolu. Son cœur ne doit jamais vaciller et ne doit être terni par aucune ostentation ou idolâtrie. Pourquoi Abraham a-t-il reçu le titre de Père de la Nation et Père de ceux qui sont dévoués à Dieu ? Dieu lui a accordé d’innombrables bénédictions. Tout cela était le fruit de sa droiture et de sa sincérité. Abraham avait prié pour qu’un prophète apparaisse en Arabie dans sa descendance. Sa prière avait-elle été exaucée sur le champ ? Bien longtemps après Abraham, personne ne s’est soucié de l’effet de cette prière et pourtant elle s’est accomplie par l’avènement du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) et ce de manière grandiose. »

    Comme je l’ai expliqué plus tôt, on ne doit pas prier uniquement quand on est en difficulté mais on doit continuer à prier même quand Allah a offert de l’aisance.

    Le Messie Promis (a.s.) explique que le corps et l’âme doivent être liés afin de favoriser l’acceptation de la prière ainsi que la nature de cette relation. Il déclare : « L’acte de la Salât et du jeûne n’auront aucun mérite s’ils ne sont pas accompagnés de loyauté et de sincérité. »

    Si l’on prie sans que l’âme ne s’émeuve, pareille Salât ne servira à rien. Les yogis et ascètes [hindous] accomplissent de longs et éprouvants exercices au point où leurs bras s’assèchent complètement. »

    Ils maintiennent leurs bras levés pendant des jours au point où ils s’assèchent.

    « Ils endurent de grandes peines ; or celles-ci ne leur octroient aucune lumière, aucune sérénité, aucune tranquillité. Leur état intérieur se dégrade. Ces pratiques physiques n’ont aucune incidence sur leur spiritualité. Ils démontrent, en apparence, qu’ils font de grands exercices. Ils s’affament et endurent des difficultés, mais ne peuvent montrer d’exemples de spiritualité. C’est pourquoi Allah dit dans le Saint Coran :

    لَنْ يَنَالَ اللَّهَ لُحُومُهَا وَلَا دِمَاؤُهَا وَلَكِنْ يَنَالُهُ التَّقْوَى مِنْكُمْ

    C’est-à-dire, la chair et le sang de vos animaux sacrifiés n’atteignent pas Dieu : c’est la Taqwa qui l’atteint.

    En somme Dieu valorise le noyau et non l’écorce. Or, si seul l’esprit et l’intention comptent, pourquoi sacrifier physiquement un animal ? Pourquoi faire les mouvements de la Salât ? (Pourquoi ne pas prier en son cœur, pleurer et faire sa requête à Dieu, tout comme cela a été fait dans les autres religions. Pourquoi accomplir les mouvements de la Salât, se tenir debout, se courber, se prosterner ?) »

    « Sachez que sans l’apport physique, l’âme ne sera point empreinte d’humilité et de servitude de l’adorateur (‘Aboudiyyah), les objectifs mêmes de ces actes. User du corps uniquement au détriment du Rouh (l’âme) est une grave erreur. Ces ascètes ont recours au corps mais n’entretiennent aucune relation avec l’âme. Or, Dieu a établi une relation entre l’âme et le corps. Le physique a un effet sur l’âme. Par exemple, si une personne pleure de manière feinte, elle finira par pleurer. De même, si quelqu’un rit artificiellement, il finira par rire. Il en est de même des postures physiques lors de la Salât : par exemple, se tenir debout ou s’incliner affecte également l’âme. Autant le corps fait montre d’humilité, autant celle-ci naît dans l’âme ; Dieu n’acceptera pas une simple prosternation. »

    Si l’on se contente de se prosterner et qu’on ne fait pas montre d’humilité ou d’impuissance et que l’âme n’accompagne pas le corps, Allah n’acceptera pas pareille prosternation. En effet, la prosternation est liée à l’âme. La posture ultime de la Salât est la prosternation. Lorsqu’on atteint le point extrême de l’humilité, l’on souhaite se prosterner. Il est naturel qu’on veuille montrer un état d’impuissance extrême et c’est pour cette raison qu’on se prosterne. On voit la même chose chez les animaux.

    Quand le chien exprime son amour pour son maître, il pose sa tête sur ses pattes avant et exprime son amour sous forme de prosternation. Cela démontre qu’il existe une relation particulière entre le corps et l’âme. De même, l’effet de l’état de l’âme influe sur le corps. Lorsque l’âme est triste, les signes en deviennent apparents également sur le corps : les larmes et la pâleur apparaissent. La santé commence à se détériorer. Si l’on ressent de la tristesse dans l’âme et dans le cœur, le corps se sent également fatigué et le teint devient pâle ; et il est clair pour les autres que le cas [de la personne] se détériore. On ne veut plus alors s’asseoir dans une foule, car lorsqu’on s’y trouve, les gens demandent ce qui s’est passé.

    Le Messie Promis (a.s.) déclare : « Si l’âme et le corps ne sont pas liés, pourquoi cela se produit-il ? La circulation est aussi une fonction du cœur ; sans nul doute le cœur est un moteur d’irrigation pour l’organisme. »

    Le sang circule grâce au cœur qui fonctionne comme un moteur. Tout se fait par l’expansion et la contraction du cœur. Tout fonctionne grâce au pompage du cœur.

    « Par conséquent, les processus physiques et spirituels se déroulent de la même manière. »

    Parfois le cœur se dilate, puis il se contracte ; il se dilate, il se contracte. C’est le cœur qui fait fonctionner le corps grâce à la circulation sanguine.

    Le Messie Promis (a.s.) déclare : « Les processus physiques et spirituels se déroulent de la même manière. Quand l’humilité naît dans l’âme, elle naît aussi dans le corps. Quand il y a de l’humilité dans l’âme, ses signes se manifestent automatiquement dans le corps. De cette façon, quand un facteur affecte le corps, l’âme en est également affectée. Par conséquent, il est important que, lorsqu’on se tient en prière devant Dieu, de faire preuve d’humilité et de dévotion avec l’être, bien qu’à ce stade cela semble être de l’hypocrisie. »

    On pense que c’est de l’hypocrisie : bien que le cœur ne veuille pas, on se force de faire preuve d’humilité. Mais cela doit se faire, car progressivement son effet devient permanent. L’habitude se forme, puis l’âme et le corps commencent à travailler à l’unisson.

    Il déclare : « En effet, l’humilité commence à apparaître dans l’âme. Quand naît cet état, le suppliant commence à apprécier la prière de nouveau. Il ne se présente pas à Dieu uniquement pour assouvir ses besoins, mais se concentre sur les prières en raison de son amour et de sa relation avec Dieu. »

    Ensuite, le Messie Promis (a.s.) explique : « Certains disent qu’ils ne tirent aucun plaisir de la Salât. Or ils ignorent que le plaisir n’est pas sous leur contrôle et que les niveaux du plaisir sont différents. Il arrive parfois qu’une personne souffre d’une douleur intense mais qu’elle considère cette douleur comme un plaisir. »

    À l’époque où le Messie Promis (a.s.) expliquait cela, il y avait une lutte pour l’indépendance dans le Transvaal. Il présente ici l’exemple du Transvaal. Il déclare : « Les gens combattent dans le Transvaal : certains y ont perdu la vie, des femmes sont devenus veuves et des enfants orphelins, mais la fierté et la loyauté nationales les poussent vers la mort avec plaisir. Ils se sacrifient pour la nation. »

    La fierté nationale et la loyauté les conduisent à la mort avec joie.

    « D’autre part, la nation apprécie leur travail acharné et leur dévouement : en effet, les objectifs nationaux sont unis. Les objectifs sont les mêmes. Une partie [du peuple] fait des sacrifices et l’autre les encourage et les apprécie. Pourquoi leurs efforts sont-ils appréciés ? En raison des peines et des difficultés qu’ils endurent. Étant donné qu’ils souffrent, ils sont valorisés. Ils sont appréciés pour leur travail acharné et leur dévouement ; autant d’afflictions qu’ils endurent pour gagner la liberté. Ainsi, tout plaisir ou soulagement vient après la souffrance. C’est pourquoi cette règle est énoncée dans le Saint Coran.

    فَإِنَّ مَعَ الْعُسْرِ يُسْرًا

    S’il n’y a pas de douleur avant le soulagement, le soulagement n’en est pas un.

    De même, ceux qui affirment qu’ils ne se délectent pas du culte divin doivent d’abord se demander à quel point ils souffrent pour l’adoration. »

    S’ils ne tirent pas de plaisir, ils doivent d’abord se demander s’ils ont souffert pour l’adoration de Dieu.

    « Tout supplice enduré devient délice après la transformation. Par souffrances je n’affirme point que l’on doit se mettre dans des épreuves inutiles et prétendre endurer d’immenses tourments ; cela veut dire se préparer pour la Salât aux heures prescrites tout en respectant les conditions nécessaires, sacrifier son sommeil, sacrifier son commerce et tenter de prier à l’heure, en engendrant en soi la crainte d’Allah. Certains ne souffrent pas ou ne veulent pas souffrir : ils pensent que leurs problèmes seront résolus en demandant aux autres de prier pour eux. Certains d’entre eux n’accomplissent même pas les cinq prières régulièrement.

    Une fois, un fils a demandé au Messie Promis (a.s.) de prier pour son père. Cette prière ne concernait pas un but personnel mais l’état religieux de celui-ci.

    Le Messie Promis (a.s.) a dit : « Priez attentivement. Tout comme la prière du père est acceptée pour le fils, la prière du fils est acceptée pour le père. Si vous aussi priez attentivement, ma prière sera efficace ; sinon elle ne se sera pas. Par conséquent, ceux qui demandent aux autres de prier ne doivent pas dépendre des autres, mais doivent eux aussi prier attentivement.

    Le Messie Promis (a.s.) explique la méthode pour tirer du plaisir du culte divin :

    « Sachez que lorsqu’on abandonne ses choses bien-aimées pour l’amour de Dieu – qui sont abominables aux yeux de Dieu et contre Son dessein – et qu’on s’apprête à souffrir, ce corps qui endure le supplice a également un effet sur l’âme. »

    Quelles peines endurer ? (Car il a été question d’endurer des peines.) Il affirme qu’il faut souffrir, en délaissant toute abomination contraire au dessein divin. Même si leur abandon cause peine et souffrance il faudra les abandonner.

    « Ainsi, le corps qui endure pareilles souffrances a un effet sur l’âme et elle en est affectée et subit en même temps sa propre transformation jusqu’à ce qu’elle tombe impuissante sur le seuil de la divinité en désespoir de cause. »

    Quand vous souffrez et abandonnez certaines actions pour Allah, cela aura un effet sur l’âme et celle-ci tombera devant Allah durant la Salât, la prosternation, l’inclinaison. C’est le moyen de tirer du délice de ces actes de culte.

    Le Messie Promis (a.s.) déclare : « Beaucoup, pour tirer du plaisir de l’adoration, chantent une chanson ou jouent d’un instrument de musique et cela devient leur acte d’adoration. »

    Ils ferment les yeux et entrent en transe, et pensent qu’ils ont accompli leur acte d’adoration ; ou ils écoutent la chanson et croient que c’est un acte d’adoration.

    Le Messie Promis (a.s.) déclare : « Ne vous laissez pas tromper par cela. Pareils actes sont une source de plaisir pour le Nafs (l’ego), mais pas pour le Rouh (l’âme). Ils n’engendrent pas l’essence de l’humilité dans le Rouh et le but originel de l’acte d’adoration est perdu. On tire le même plaisir dans des rencontres de femmes libertines : ce ravissement est-il celui d’un acte d’adoration ? Il s’agit là d’un point subtil que les autres nations ne peuvent pas comprendre parce qu’elles n’ont pas saisi le véritable but de l’adoration. »

    Le Messie Promis (a.s.) évoque la fidélité du prophète Abraham (a.s.), le fait qu’il était prêt à souffrir pour la cause de Dieu et le traitement de Celui-ci en sa faveur.

    Il déclare : « Afin de mériter la proximité d’Allah il faut faire preuve de sincérité à Son égard. Abraham a joui de la proximité divine en raison de sa loyauté. [Le Coran] annonce :

    وَإِبْرَاهِيمَ الَّذِي وَفَّى

    Abraham a été fidèle envers Dieu. Être loyal, sincère, et fidèle envers Allah exige une mort. Tant que l’on ne s’apprête pas à délaisser le monde, ses plaisirs et ses fastes et à accepter toute humiliation, difficulté et souffrance pour la cause divine, l’on ne méritera pas cet attribut.

    L’idolâtrie ne se limite pas à adorer un arbre ou une pierre. Toute chose entravant la voie vers la proximité d’Allah et qui a prééminence sur sa personne est une idole. L’homme recèle nombre d’idoles en lui, mais il ignore qu’il est idolâtre. Sans se vouer sincèrement à Dieu et sans être prêt à endurer toute souffrance dans Sa voie, il est difficile de faire naître en soi la sincérité et la pureté du cœur. Abraham n’a pas reçu ce titre gratuitement. L’annonce « Abraham a été loyal envers Dieu », a été faite lorsqu’il était prêt à sacrifier son fils. Allah souhaite voir des actions, car ces dernières Lui plaisent. Or l’action exige de la souffrance. Quand l’homme est prêt à souffrir pour la cause de Dieu, Celui-ci ne le laisse pas languir dans la souffrance. Quand Abraham s’apprêtait à exécuter l’ordre divin et à immoler son fils, Dieu a sauvé ce dernier. Abraham a été jeté dans le feu : or, celui-ci n’a eu aucun effet sur lui. Si l’homme est prêt à souffrir dans la voie de Dieu, Celui-ci le protège de toute souffrance. Nous avons le corps entre nos mains et non l’âme, mais il ne fait aucun doute que l’âme est liée au corps et que les actions physiques ont un effet sur l’âme. Par conséquent, il ne faut jamais penser que le corps n’a aucun effet sur l’âme. Toute action humaine est le fruit de cette fusion, c’est-à-dire, en combinant le corps et l’âme. Un corps séparé ou une âme esseulée ne fait ni le bien ni le mal. C’est la raison pour laquelle toute rétribution repose sur la relation entre les deux. Certains, n’ayant pas saisi ce secret, objectent en postulant que le paradis des musulmans est physique, bien qu’ils oublient pourquoi le corps doit être séparé au moment du châtiment tandis qu’il était présent au moment de passer à l’acte. En somme, l’islam offre la voie de la modération en évitant les extrêmes. Ces deux actes sont dangereux et doivent être évités. Le tourment du corps en soi ne produit rien ni l’aisance en soi aucun résultat. »

    Tourmenter le corps ne produit rien et se reposer uniquement ne servira à rien non plus. Il est important d’unir l’âme et le corps. »

    L’on endure aussi des épreuves durant la période de la prière. Le Messie Promis (a.s.) a cité l’exemple du peuple de Moïse et ses longues souffrances. Il déclare : « Il y a un temps pour chaque œuvre et le bienheureux attend le moment opportun. Celui qui n’attend pas et veut voir le résultat immédiatement est un impatient et ne peut atteindre son objectif. Selon moi, il est aussi possible que durant la période de la prière l’on subisse d’autres épreuves. Moïse était venu délivrer les enfants d’Israël de l’esclavage de Pharaon. Celui-ci avait chargé les Hébreux en Égypte de poser des briques pendant la moitié de la journée et de faire leur propre travail pendant l’autre moitié de la journée. Avant, ils avaient une demi-journée de repos. Ils consacraient une demi-journée à faire le travail de Pharaon. Mais quand Moïse a tenté de les sauver, le grand méchant a augmenté le travail des Hébreux. En guise de punition, ils ont reçu l’ordre de porter des briques pendant une demi-journée et d’aller chercher de l’herbe pendant l’autre demi-journée. Ils ne se consacreraient qu’aux travaux de Pharaon et ne disposaient pas de temps pour eux. Quand Moïse a reçu cet ordre et qu’il a informé les enfants d’Israël, ils ont été très en colère contre lui et ont annoncé : « Ô Moïse ! Que Dieu te fasse subir les mêmes tourments ! » Et ils ont maudit Moïse. Mais le prophète (a.s.) leur a conseillé d’être patients. Toute cette histoire est consignée dans la Torah : autant Moïse (a.s.) les a consolés, autant ils devenaient furieux. Enfin, [on a suggéré] aux Israélites de fuir l’Egypte et ils ont emporté avec eux les vêtements et les ustensiles des Egyptiens. Ils ont emporté tout ce qu’ils trouvaient. Lorsque Moïse (a.s.) est sorti avec le peuple, Pharaon les a poursuivis avec son armée. Quand les enfants d’Israël ont vu que l’armée de Pharaon était près d’eux, ils ont été très anxieux. Selon le Saint Coran ils se sont lamenté et ont crié en ces instants :

    إِنَّا لَمُدْرَكُونَ

    « Ô Moïse ! Nous avons été capturés ! » Mais Moïse (a.s.) qui a vu la fin avec l’œil de la prophétie, leur a donné cette réponse.

    قَالَ كَلَّا إِنَّ مَعِيَ رَبِّي سَيَهْدِينِ

    « Certainement pas ! Mon Seigneur est avec moi et Il me guidera. »

    Selon la Torah, les Israélites ont également demandé s’il n’y avait pas de tombes pour eux en Égypte. Ils étaient anxieux, parce que l’armée de Pharaon était derrière et que le Nil était devant. »

    Ils disaient : « Si nous avions continué de vivre en Égypte, nous y serions morts et nous y aurions été enterrés. Nous sommes maintenant en grande difficulté, car la masse d’eau git devant nous et l’armée à nos trousses veut nous massacrer. »

    Ils étaient très inquiets.

    Le Messie Promis (a.s.) déclare : « Ils constataient qu’ils n’avaient aucune issue ni à l’avant ni à l’arrière. Mais Allah est Tout-Puissant. Ils ont trouvé un chemin à travers le Nil et tous les Israélites ont traversé facilement, mais l’armée des Pharaons a été noyée. C’était là un grand miracle qu’Allah leur a créé un chemin à un tel moment. C’est le traitement réservé au Mouttaqi : il obtient le salut et une issue de toute difficulté.

    يَجْعَلْ لَهُ مَخْرَجًا

    Pendant l’intervalle entre une supplication et son acceptation, on est souvent soumis à une multitude d’épreuves, dont certaines brisent l’échine. Mais le suppliant persévérant et bienheureux sent le parfum des faveurs de son Seigneur durant ces épreuves et regarde par l’œil de la perspicacité qui l’informe que ces épreuves seront suivies de l’aide [divine]. Un aspect de ces épreuves est qu’elles favorisent l’ardeur à la prière. Plus la détresse du suppliant est grande, plus son âme sera fervente. Ceci est l’un des facteurs de l’acceptation de la prière. »

    Ressentir de la détresse et la tristesse et se consacrer davantage à la prière prouvent qu’Allah souhaite exaucer les prières.

    « Ainsi, il ne faut jamais se décourager et ne pas penser du mal de Dieu par impatience et par frustration. Il ne faut jamais penser que sa prière ne sera pas acceptée. Une telle notion est un déni de l’attribut de Dieu qui est qu’Il exauce les prières. »

    Si on ressent pareil sentiment concernant Allah, l’on s’approche de l’athéisme. Comme je l’ai dit, de nos jours les opposants à la religion et à Dieu s’évertuent à susciter dans les cœurs l’idée que Dieu n’a rien offert à l’homme, [en disant :] « Quel est l’avantage de la religion ? La religion rend paresseux. La religion engendre des illusions dans l’esprit. »

    En pareil moments, il incombe à tout ahmadi d’établir une relation solide avec Allah : elle ne doit pas être éphémère et on ne doit pas se tourner vers Dieu uniquement quand on est dans le besoin. Mais on doit maintenir le lien avec Allah dans des conditions de paix et de confort et l’on doit protéger son culte et avoir une ferme conviction dans [l’efficacité] des prières.

    Ceci est la responsabilité de tout ahmadi et c’est ainsi qu’on respectera les exigences de la Bai’ah (serment d’allégeance). Le Messie Promis (a.s.) déclare : « C’est ce dont ont besoin [les membres de] notre Jama’at (communauté) – que leur foi soit renforcée, qu’ils développent une conviction et une compréhension réelles d’Allah, et qu’ils ne succombent à aucune paresse ou indifférence par rapport aux actes vertueux. Si quelqu’un est paresseux au point de trouver que même les ablutions sont dures à faire, alors comment fera-t-il le tahajjoud (les prières surérogatoires nocturnes) ? »

    Loin de pouvoir se réveiller pour la prière de Tahajjud : il sera difficile d’accomplir les ablutions pour les prières quotidiennes.

    « Si la motivation pour faire des actes vertueux et la passion d’exceller dans le bien ne sont pas développées, il sera inutile d’établir un lien avec nous. »

    Donc, avec une grande inquiétude au cœur nous devons tenter d’accroître notre relation avec Allah. Quand cette relation sera sincère, nos prières seront exaucées. Qu’Allah le Très-Haut nous accorde la possibilité d’agir en ce sens.

    Ces jours-ci en particulier priez spécialement pour les ahmadis du Pakistan. La persécution contre les ahmadis s’intensifie là-bas. De même priez pour les ahmadis d’Algérie : de nouveau on tente de leur rendre la vie difficile.

    Priez également pour les ahmadis confrontés à des difficultés ailleurs. Qu’Allah protège tous les ahmadis partout et qu’Il les protège de tout soucis et détruise l’ennemi.


    (Le site www.islam-ahmadiyya.org prend l’entière responsabilité de la publication du texte de ce sermon)

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    Véracité et piété exemplaires d’Abou Bakr https://islam-ahmadiyya.org/veracite-et-piete-exemplaires-dabou-bakr/ Thu, 15 Dec 2022 08:59:47 +0000 https://islam-ahmadiyya.org/?p=3448
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  • Sermon du vendredi 09 décembre 2022, prononcé par Sa Sainteté le Calife, Hadrat Mirza Masroor Ahmad, à la mosquée Moubarak, à Islamabad, Tilford au Royaume-Uni. Après le Tashahoud, le Ta’awudh et la Sourate Al-Fatiha, Sa Sainteté le Calife a déclaré :

    Dans mon précédent sermon j’avais cité des dires du Messie Promis (a.s.) à propos du Calife Abou Bakr Al-Siddîq (r.a.). Je vais présenter d’autres déclarations du Messie Promis (a.s.) à ce propos.

    Il déclare : « Sans nul doute Abou Bakr Al-Siddîq (r.a.) et Oumar Al-Farouq étaient les guides de cette caravane qui a gravi les sommets pour la cause de Dieu. Ils ont invité vers la vérité des citadins et les bédouins, tant et si bien que leur invitation a atteint les confins du pays. Le califat de ces deux individus a octroyé de nombreux fruits à l’islam et celui-ci a été parfumé de grands succès. À l’époque du Grand Siddîq, l’islam était confronté à une multitude de troubles et l’insurrection ouverte était sur le point de s’en prendre à sa communauté et de remporter la victoire sur elle. Or, au moment opportun, en raison de la véridicité d’Abou Bakr (r.a.), le Seigneur Glorieux a aidé l’islam et a fait sortir ses biens précieux d’un gouffre profond. Ainsi, l’islam est sorti d’un état d’infortune extrême pour se retrouver dans une situation bien meilleure. La justice exige que nous remerciions cet aide [d’Abou Bakr (r.a.)] et que nous ne nous souciions pas de l’ennemi.

    Ne te détournes pas de celui qui a aidé ton maître, l’Envoyé d’Allah (s.a.w), et qui a protégé ta foi et ta demeure, qui a souhaité ton bonheur pour la cause d’Allah sans contrepartie.

    Il est fort étonnant que l’on rejette la grandeur d’Al-Siddîq Al-Akbar (le plus grand vérace). C’est une vérité que ses louables qualités sont brillantes comme le soleil. Sans nul doute, tout croyant mange du fruit de son arbre et profite du savoir qu’il a transmis. Il nous a offert le Fourqân (le Discernement : le Coran) pour notre foi et la paix pour notre vie terrestre. Celui qui nie ces faits est un menteur : il se dirige vers sa destruction et se lie à Satan.

    Ceux qui doutent du statut véritable d’Abou Bakr (r.a.) se fourvoient sciemment. Ils considèrent peu l’eau abondante. Ils se lèvent colériques et méprisent le plus honorable des hommes.

    La personne d’Al-Siddîq était un condensé d’optimisme et de crainte [de Dieu], d’humilité et de ferveur, d’amour et d’affection. Sa nature avait atteint le somment de l’intégrité et de l’honnêteté. Il s’était entièrement tourné vers Dieu. Son âme était exempte des désirs et des plaisirs de l’ego et de la convoitise. Il s’était entièrement consacré à Dieu. Il n’a pas cessé de favoriser la réforme. Pour les croyants, il n’a été que source de bien-être et de prospérité. Il n’avait nui à personne. Ne vous souciez pas des controverses internes ; n’attribuez à sa personne que le bien.

    Celui qui, dans le respect des ordres de son Seigneur et pour Son plaisir, ne s’est pas soucié d’enrichir ses fils et ses filles ou d’en faire ses agents, et qui n’a pris de ce monde que le minimum nécessaire, peut-il, selon toi, commettre des exactions contre la famille du Prophète ? »

    Ensuite, le Messie Promis (a.s.) déclare : « Qu’Allah accorde Sa miséricorde au grand Siddîq ! Il a ravivé l’islam et a anéanti les hérétiques et a fait couler ses faveurs jusqu’au Jour Dernier. Il pleurait à foison dans ses prières et s’était consacré à Dieu. L’humilité, les supplications et la prosternation devant Dieu, imbu de contrition, les yeux en larmes et se cramponnant à Son seuil, sont autant de ses habitudes.

    Il priait avec ferveur lors de ses prosternations et pleurait en récitant le Coran. Sans nul doute, il était la fierté de l’islam et des Prophètes. L’essence de son âme était la plus proche de celle du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Il était le premier à se parfumer de l’arôme de la Noubouwwah (le prophétat). Il était le premier à voir la résurrection spirituelle augurée par le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.), résurrection similaire à celle du Jour Dernier. Il était celui à transformer en tuniques pures et propres des étoffes sales. Ses vertus étaient similaires à celles des prophètes.

    Dans le Saint Coran, nous ne trouvons mention d’aucun compagnon autre que lui, sauf dans le contexte des soupçons de ceux qui soupçonnent. Or, le soupçon n’a aucun statut par rapport à la vérité et ne peut étancher la soif des chercheurs de vérité. Quiconque nourrit de l’inimitié contre lui a fermé une porte entre lui et la vérité, qui ne s’ouvrira pas sans se tourner vers le chef des Siddîqs. »

    Le Messie Promis (a.s.) déclare : « Le Siddîq a vu le jour en se consacrant à l’Envoyé d’Allah (s.a.w) et en se tournant vers lui. Il était le plus habile d’entre tous dans la manifestation des attributs de la prophétie et fut le premier à devenir le Calife du Prophète, le meilleur de la création. Il a pu établir une affinité et une harmonie parfaite avec l’Envoyé d’Allah (s.a.w). En outre, il était une incarnation parfaite de l’Envoyé d’Allah (s.a.w) en adoptant toutes ses manières, attributs et habitudes et en abandonnant les relations personnelles et universelles tant et si bien que même la force des épées et des lances n’a pu briser la relation entre eux. Il est demeuré dans cet état et aucune épreuve, menace, malédiction ou réprimande n’a pu l’ébranler. L’essence de son âme était l’honnêteté, la constance et la piété. Même si le monde entier devenait apostat, il ne s’en souciait pas et ne reculait pas, mais ne cessait d’avancer et c’est pourquoi Allah a mentionné les Siddîqs après les Prophètes, en disant :

    فَأُولَئِكَ مَعَ الَّذِينَ أَنْعَمَ اللَّهُ عَلَيْهِمْ مِنَ النَّبِيِّينَ وَالصِّدِّيقِينَ وَالشُّهَدَاءِ وَالصَّالِحِينَ وَحَسُنَ أُولَئِكَ رَفِيقًا

    Ce verset indique la supériorité du plus grand Siddîq sur les autres car l’Envoyé d’Allah (s.a.w) n’a nommé aucun des compagnons Siddîq sauf lui, pour démontrer son statut et sa grandeur. Réfléchis donc. Ce verset indique, dans une grande mesure, aux chercheurs le niveau de perfection [qu’ils doivent atteindre] et ceux qui la méritent. Quand j’ai réfléchi sur ce verset et poussé ma réflexion à l’extrême, j’ai compris que ce verset est le plus grand témoin des excellences d’Abou Bakr Al-Siddîq (r.a.) et qu’il contient un profond secret qui serait révélé à tout individu enclin à la recherche.

    Ainsi, Abou Bakr (r.a.) est celui qui a reçu le titre de Siddîq de la bouche bénie de l’Envoyé d’Allah (s.a.w) et le Coran a lié les Siddîqs avec les Prophètes, comme cela n’est pas inconnu des sages. Nous constatons que ce titre n’est accordé à aucun des Compagnons. Ceci prouve l’excellence du Siddîq, car son nom est mentionné après ceux des Prophètes. »

    Ensuite le Messie Promis (a.s.) déclare : « Ibn Khaldoun déclare que lorsque la souffrance de l’Envoyé d’Allah (s.a.w) a augmenté et qu’il s’est évanoui, ses épouses et les autres membres de la famille, dont ‘Abbâs et ‘Ali (r.a.), se sont rassemblés autour du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Puis, au moment de la prière, l’Envoyé d’Allah (s.a.w) a dit : « Dites à Abou Bakr (r.a.) de diriger la prière. » Ibn Khaldoun déclare que le Messager d’Allah (s.a.w.) a prodigué trois conseils et a déclaré : « Fermez toutes les portes s’ouvrant sur la mosquée sauf celle d’Abou Bakr, car il est le plus bienveillant de mes compagnons.

    Ibn Khaldoun de poursuivre : « Abou Bakr (r.a.) est venu se présenter devant l’Envoyé d’Allah (s.a.w) ; il a enlevé le voile recouvrant son visage et l’a embrassé, puis il a dit : « Que mes parents soient sacrifiés pour vous ! Vous avez goûté à la mort qu’Allah vous avait destinée. À présent, la mort ne vous frappera plus jamais. » Comme rapporté par Ibn Khaldoun, parmi les faveurs subtiles qu’Allah lui a accordées en sus de la proximité du Messager d’Allah, il y a le fait que la dépouille d’Abou Bakr ait été portée sur le même le lit ayant porté celle de l’Envoyé d’Allah (s.a.w) et que sa tombe ait été rendue lisse comme la sienne (s.a.w). Les compagnons l’ont creusée tout près de celle de l’Envoyé d’Allah (s.a.w). Ils ont placé sa tête parallèlement aux épaules de l’Envoyé d’Allah (s.a.w).

    Ses dernières paroles étaient : « Ô Allah ! Donne-moi la mort en tant que musulman et inclue-moi parmi les justes. »

    Le Messie Promis (a.s.) déclare : « Abou Bakr (r.a.) était une personne pieuse et rare ayant éclairé le visage de l’islam après les ténèbres et confronté tous ceux qui abandonnaient l’islam. Il combattait quiconque niait la vérité. Il traitait avec douceur et compassion celui qui entrait dans le giron de l’islam. Il a enduré des épreuves pour la propagation de l’islam. Il a offert des perles rares aux créatures et avec sa détermination bénie. Il a appris au peuple bédouin à vivre ensemble. Il a enseigné à ces frustres les manières de manger et de boire, la civilité, la voie de la vertu et de la bravoure, les règles du courage et l’ardeur guerrière lors des batailles. Entouré de désespoir, il n’a demandé l’opinion de quiconque sur [la justesse] de la guerre, mais s’est levé pour se battre dans chaque bataille. Il n’était pas perdu dans ses pensées à l’instar du lâche ou du malade. Quand ont frappé méfaits et troubles, il a prouvé qu’il était plus ferme et plus fort que le mont Radwa (une montagne de Médine). Il a tué tous ceux qui s’étaient prétendus prophètes et a mis de côté tout lien pour l’amour d’Allah. Tout son bonheur était dans la diffusion du message de l’islam et [dans la fait] de suivre le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Cramponnez-vous à Abou Bakr (r.a.) qui a protégé votre religion et cesser de dire des bêtises! »

    Il a dit : « Ne croyez pas que mes propos sont les fruits des désirs de mon âme, ou une imitation des ancêtres. Depuis que j’ai appris à marcher et que ma plume a commencé à écrire, la recherche est mon credo et la réflexion mon but. (C’est-à-dire, j’ai entrepris toutes les recherches). Ainsi, j’ai enquêté sur chaque information et j’ai consulté chaque expert. J’ai constaté que le Grand Siddîq était vraiment véridique. La recherche me l’a révélée quand j’ai découvert qu’il était l’Imam de tous les imams et la lampe de la religion et de l’Oummah. J’ai fermement tenu ses rênes et je l’ai suivi ; je suis entré sous sa protection et j’ai cherché la miséricorde de son Seigneur en aimant les justes. Ce Dieu miséricordieux a eu pitié de moi, Il m’a abrité, soutenu et formé et a fait de moi l’un des honorables élus ; et par Sa miséricorde spéciale, il a fait de moi le Moujaddid (Réformateur) de ce siècle et le Messie promis : et Il m’a fait l’un des récipiendaires de révélations.

    Il a dissipé mon chagrin et m’a accordé ce que personne d’autre dans le monde n’a reçu. Tout cela a été fruit de l’amour pour ce Prophète Oummi (s.a.w.) et ceux qui sont proches [de Dieu].

    Ô Allah, envoie les bénédictions et la paix sur Muhammad, le Sceau des Prophètes, le meilleur de la création. Par Dieu ! Abou Bakr (r.a.) était le compagnon du Messager d’Allah (s.a.w.) dans les deux lieux saints et dans sa sépulture. J’entends par là d’abord la tombe de la grotte dans laquelle il s’était réfugié comme un trépassé dans la contrainte. La deuxième tombe est celle jouxtant la sépulture de la meilleure création de Dieu à Médine. Par conséquent, comprenez la position du Grand Siddîq si vous êtes doués de compréhension profonde. Allah a confirmé sa foi et son califat dans le Coran et l’a loué de la meilleure façon. »

    Le Messie Promis (a.s.) déclare : « Sans nul doute, il est un élu et un choisi d’Allah. Personne ne peut le dénigrer sinon une personne frappée de folie. Toutes les menaces contre l’islam ont disparu suite à son califat. »

    Le Messie Promis (a.s.) déclare : « Le bonheur des musulmans a été comblé par sa bienveillance. Sans le Grand Siddîq, le pilier de l’islam se serait effondré. Il a trouvé l’islam tel un individu faible, sans soutien et affligé et il l’a érigé comme un expert pour lui rendre sa splendeur et sa fraîcheur.

    À l’instar d’une personne agitée il s’est mis à la recherche de son objet perdu, jusqu’à ce que l’islam retourne à sa dimension proportionnée, à sa beauté luxuriante et à la douceur de son eau limpide. Tout cela est arrivé en raison de la sincérité de ce serviteur digne de confiance. Il a rendu humble son âme et a changé sa condition et n’a cherché aucune récompense sauf le plaisir du Dieu Miséricordieux. Il était dans cette condition jour et nuit. Il a insufflé la vie en des os décomposés, il a dissipé les fléaux et a sauvé les arbres portant les fruits sucrés du désert : à cet égard, il a reçu la pure aide divine et cela était due à la grâce et à la miséricorde d’Allah. Et maintenant, en plaçant notre confiance en Dieu seul, nous citerons quelques preuves afin que vous sachiez comment le Calife Abou Bakr (r.a.) a mis fin aux tribulations des vents violents et des flammes brûlantes, et comment il a combattu de grands lanciers et épéistes au combats. Son état intérieur a été révélé par ses actes et ses œuvres ont témoigné de la réalité de ses nobles attributs. Qu’Allah lui accorde la meilleure des récompenses et qu’Il le ressuscite partie les Imams pieux – et qu’Allah nous fasse miséricorde par leur truchement ! Ô Seigneur des bénédictions et des faveurs, accepte ma prière ! Tu es le Plus Gracieux et Tu es le Meilleur des Miséricordieux. »

    Ensuite le Messie Promis (a.s.) de déclarer : « Gardez toujours à l’esprit l’exemple d’Abou Bakr Al-Siddîq (r.a.) devant vous. Méditez sur l’époque du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) quand les ennemis Qouraychites étaient déterminés à faire du mal de tous côtés et prévoyaient de tuer l’Envoyé d’Allah (s.a.w). C’était une ère de grande souffrance. À cette époque, Abou Bakr Al-Siddîq (r.a.) s’est acquitté de son devoir de Compagnon : son cas est singulier dans le monde. Cette puissance et cette force proviennent uniquement de la foi de et de la sincérité. Vous qui êtes assis ici aujourd’hui, réfléchissez à votre situation : si je suis frappé d’une telle épreuve, combien d’entre vous seront prêts à m’aider ? Par exemple, si l’État enquête pour savoir qui a prêté allégeance à qui, combien annonceront bravement qu’ils sont parmi ceux qui [m’ont] prêté allégeance ?

    Je sais qu’en entendant cela, certains auront les mains et les pieds figés [en raison de la peur] : ils se soucieront immédiatement à propos de leurs biens et de leurs proches, se disant qu’ils vont devoir les abandonner. Le soutien, quand frappe les malheurs, est l’œuvre des personnes à la foi parfaite. Tant qu’on n’implante pas la foi en soi, de simples paroles ne serviront à rien et l’on ne cessera de trouver des excuses. Dans la pratique, quand frappe l’adversité, rares sont ceux qui tiennent bon. Les apôtres de Jésus l’ont abandonné durant les dernières heures de son tourment et se sont enfuis. Certains d’entre eux l’ont même maudit en face. »

    Le Messie Promis (a.s.) déclare : « En somme, la sincérité d’Abou Bakr Al-Siddîq (r.a.) s’est révélée quand le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a été assiégé. Bien que certains infidèles s’étaient contentés d’une simple expulsion de l’Envoyé d’Allah (s.a.w), le véritable objectif [des autres] était son meurtre. C’est là qu’Abou Bakr Siddîq (r.a.) a fait montre d’une sincérité et d’une fidélité qui resteront exemplaires pour l’éternité. Ce choix du Prophète (a.s.) en cette période de troubles est une preuve puissante de l’honnêteté et de la grande loyauté d’Abou Bakr Al-Siddîq (r.a.).

    Si le vice-roi des Indes devait choisir une personne pour un travail particulier, son opinion serait-elle la plus judicieuse et la meilleure ou bien celle d’un simple surveillant ? Il faudra accepter que le choix du vice-roi sera approprié et pertinent car il a été nommé vice-roi par le Souverain et celui-ci fait confiance à sa fidélité, sa perspicacité et sa fermeté : c’est pour cette raison que le souverain lui a confié les rênes du pouvoir. Il sera inapproprié de mettre de côté la justesse de son jugement et sa compréhension pour considérer juste le choix et l’opinion d’un gardien. Ce fut le cas avec le choix du Saint Prophète. À cette époque, il disposait de soixante-dix à quatre-vingts compagnons, dont ‘Ali (r.a.), mais il a choisi Abou Bakr Al-Siddîq (r.a.) pour sa compagnie. Quel est en le secret ? Le fait est que le Prophète voit à travers les yeux de Dieu et sa compréhension vient de Dieu. Dieu a informé le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) par des visions et des révélations qu’Abou Bakr Siddîq (r.a.) était le meilleur et plus apte pour cette tâche. Abou Bakr (r.a.) était avec lui en ces moments périlleux. C’était une période d’épreuves dangereuses.

    Abou Bakr (r.a.) l’a pleinement soutenu. Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) s’est caché dans une grotte qu’on appelait Al-Thawr. Dans leur quête, les infâmes infidèles, qui souhaitaient le tourmenter, sont arrivés à cette grotte. Abou Bakr Al-Siddîq (r.a.) a dit : « Ils sont très proches de nous. Si quelqu’un regarde en bas, il nous verra et nous serons pris. » En ces instants, le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a déclaré : « Ne sois point triste. Allah est avec nous ! » Méditez sur cette parole dans laquelle l’Envoyé d’Allah (s.a.w) associe Abou Bakr Al-Siddîq (r.a.) à sa personne. Il a déclaré : « In-nal-lâha ma’anâ ! » Tout deux sont inclus dans l’énoncé « ma’anâ », c’est-à-dire qu’Allah est avec toi et moi. Allah a placé le Saint Prophète (s.a.w.) sur un plateau [de la balance] et son éminence, le Siddîq, sur l’autre. A ce moment-là, tous deux étaient dans la tourmente parce qu’en ces instants la fondation de l’islam était soit sur le point d’être posée ou sur le point d’être détruite.

    Les ennemis présents devant la grotte discutaient. Certains demandaient qu’on fouillât la grotte parce que les traces de pas s’arrêtaient là. Mais d’autres parmi eux demandaient comment des êtres pouvaient passer par là et y pénétrer. Une araignée y avait en effet tissé sa toile et une colombe y avait pondu [ses œufs]. Ces voix parvenaient à l’intérieur de la grotte et ils les entendaient très clairement. Les ennemis étaient venus avec l’intention de l’éliminer : ils étaient comme frappés de folie. Mais voyez le grand courage du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) : tandis que l’ennemi se trouve près de sa tête, il dit à son ami sincère : « Ne sois point triste. Allah est avec nous. » Ces paroles montrent clairement que l’Envoyé d’Allah (s.a.w) a parlé à voix haute parce qu’il devait se faire entendre [par Abou Bakr (r.a.)]. Les gestes ne sont pas utiles [en pareils cas] : l’ennemi tient conseil à l’extérieur ; et à l’intérieur de la grotte conversent le maître et son serviteur, sans se soucier du fait que l’ennemi pourrait entendre leurs voix. C’est la preuve d’une foi parfaite en Allah et d’une connaissance parfaite de Sa personne : c’est là [l’expression] d’une confiance entière dans les promesses de Dieu. Cet exemple seul suffit pour démontrer le courage du Prophète (s.a.w.). »

    Voici un autre témoignage du courage d’Abou Bakr (r.a.). Quand l’Envoyé d’Allah (s.a.w) est décédé, ‘Oumar a tiré son épée et a dit : « Si quelqu’un annonce que le Prophète (s.a.w.) est mort, je le tuerai ! » En pareille situation, Abu Bakr Al-Siddîq a bravement pris la parole et a prononcé un sermon en citant ce verset : « Muhammad (paix soit sur lui) n’est qu’un Messager d’Allah et tous les prophètes avant lui (s.a.w.) sont morts. » Sur ce, la situation s’est calmée.

    Quand le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) est décédé, les Bédouins ont apostasié. ‘Aïcha (r.a.) a décrit cette situation périlleuse en ces termes : « Après le décès du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.), certains faux prophètes sont apparus et d’aucuns ont abandonné la Salât. La situation a changé. Mon père fut nommé Calife du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) et son successeur dans un tel climat. De si grands malheurs lui tombèrent dessus qu’ils auraient réduit une montagne en poussière. »

    Réfléchissez : un homme ordinaire ne peut faire montre de courage et d’enthousiasme lorsque de telles montagnes de difficultés lui tombent dessus. Cette persévérance exige la sincérité : et seul le Siddîq l’a montrée. Il était impossible pour quelqu’un d’autre de gérer la situation. Tous les compagnons étaient présents en ces instants-là. Personne n’a dit que ce droit lui revenait. Ils ont vu que le feu avait éclaté ; qui a voulu entrer dans ce feu ? En ces instants, ‘Oumar a levé la main et a juré allégeance à Abou Bakr, puis tous ont juré allégeance, les uns après les autres. C’était sa sincérité qui a neutralisé ces perturbations et détruit ces fauteurs de trouble. Mousaylimah était accompagné de cent milles personnes et [ses injonctions] ne concernaient que l’Abahah. (Les gens se joignaient à sa religion en raison du libertinage qu’il promouvait.) Mais Dieu a manifesté Son soutien et a réduit à néant toutes les difficultés. »

    Il ajoute : « Personne ne pourra mériter le titre de véritable musulman et de croyant sincère sans posséder les qualités d’Abou Bakr (r.a), d’Oumar (r.a), d’Outhman (r.a) et d’Ali (r.a.) (r.a). Ces hommes n’étaient pas épris de ce monde, mais avaient consacré leur vie à Dieu. »

    Ensuite il déclare : « Par Allah ! Le Grand Siddîq est un homme de Dieu à qui Allah a octroyé de nombreuses qualités. Et Allah a témoigné qu’il fait partie de Ses élus et l’a soutenu loué et apprécié et a indiqué qu’il n’a pas enduré sa séparation du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Certes, il avait accepté sa séparation d’avec d’autres êtres chers et proches. Il a accordé prééminence à son maître et a couru vers lui. Ensuite, avec un amour parfait, il s’est jeté dans la bouche de la mort et a écarté tout désir sensuel de son chemin.

    Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) lui a demandé de l’accompagner et il a répondu à l’appel. Quand le peuple a décidé d’expulser le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.), celui-ci est venu le voir et lui a dit : « J’ai reçu l’ordre de migrer et tu m’accompagneras. Nous quitterons ensemble cette ville. Le Siddîq a déclaré : « Al-hamdou lillah ! Allah m’a donné le privilège d’être l’ami du Moustafa en cette période aussi difficile. » Il attendait d’ores et déjà le moment pour venir en aide au Prophète persécuté (s.a.w.). Arrivé à ce point, il l’a soutenu dans son malheur avec tout le sérieux nécessaire et sans se soucier des conséquences et sans craindre le plan d’assassinat des meurtriers. Par conséquent, son excellence est établie sans l’ombre d’un doute. La preuve de sa grandeur est absolument claire, et sa véridicité est aussi brillante que le soleil. Il a préféré les bénédictions de l’Au-delà et a renoncé aux plaisirs de ce monde. Aucun des autres ne peut accéder à ces vertus qui sont les siens.

    Si vous demandez pourquoi Allah l’a choisi pour lancer la chaîne du Califat et quelle était la sagesse du Seigneur à cet égard, vous devez savoir qu’Allah a vu que le Grand Siddîq (r.a.), appartenant à la nation non musulmane, a accepté sincèrement [la vérité] à une époque où le Prophète (s.a.w.) était seul et où les troubles étaient très graves. Ainsi, le Grand Siddîq a enduré toutes sortes d’humiliations après avoir embrassé cette foi et a reçu les malédictions de la nation, de la famille, de la tribu, des amis et des frères. Il a été affligé dans le chemin du Dieu Miséricordieux et a été expulsé de sa patrie de la même manière que le Prophète des hommes grands et des hommes ordinaires a été expulsé. Il a été victime de nombreuses souffrances infligées par les ennemis et de malédictions de la part de ses chers amis. Il a accompli le Jihad avec ses richesses et sa vie dans la cour de Dieu. Bien qu’il soit né dans une famille aisée et riche, il a vécu comme des gens ordinaires. Il a été expulsé du pays dans la voie de Dieu. Il a été persécuté dans la voie d’Allah. Il a mené le Jihad dans la voie de Dieu avec ses biens ; et après avoir possédé la richesse, il a vécu dans l’indigence. Allah a voulu le récompenser pour les jours passés et lui a accordé une récompense meilleure que ce qu’il avait perdu, et lui conféré une compensation pour les souffrances qu’il a endurées afin de rechercher l’agrément d’Allah. Allah ne laissera pas se perdre la récompense des bienfaiteurs. Par conséquent, le Seigneur a fait de lui Calife et a exalté son souvenir et l’a réconforté et l’a honoré de Sa grâce et de Sa miséricorde et a fait de lui l’Emir des Croyants. »

    Le Messie Promis (a.s.) déclare : « Le Grand Siddîq (r.a.), ‘Oumar Al-Fârouq (r.a.), Dhou’n-Nourayn, c’est-à-dire le Calife ‘Outhmân (r.a.), et ‘Ali Al-Mourtadâ (r.a.) étaient sans nul doute les garants de la religion. Abou Bakr (r.a.) était le deuxième Adam au sein de l’islam. D’ailleurs, si ‘Oumar Al-Fârouq et ‘Outhmân n’étaient pas les véritables garants de la religion, il aurait été difficile pour nous d’affirmer qu’un seul verset du Coran venait de la part d’Allah. »

    Le Messie Promis (a.s.) déclare : « Je le dis en toute vérité qu’Abou Bakr Al-Siddîq (r.a.) était pour l’islam le deuxième Adam.

    Mousaylimah avait détourné les sens des préceptes de l’islam et avait rendu licite ce qui était interdit afin de réunir autour de lui les gens. C’est dans ce climat qu’Abou Bakr a été élu Calife. Pouvez-vous imaginer les difficultés auxquelles il a été confronté ? Si son cœur n’eût pas été ferme et sa foi ne se fût pas parée de celle du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.), il eût été confronté à de grandes difficultés et terrassé par la peur. Mais le Siddîq (le Véridique) marchait dans l’ombre du Prophète : il était sous l’influence des vertus de ce dernier : son cœur était empli de la lumière de la certitude. C’est pour cette raison qu’il avait démontré une bravoure et une constance incomparables, exception faite de celles du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Sa vie représentait celle de l’islam : ce n’est pas la peine de faire de longs débats à ce propos.

    Lisez l’histoire de l’époque et jaugez les services qu’il a rendus à l’islam.

    Je le dis en toute vérité qu’Abou Bakr Al-Siddîq (r.a.) était pour l’islam le deuxième Adam. Je suis certain que si Abou Bakr n’était pas venu après le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.), l’islam aurait disparu. En rétablissant l’islam, Abou Bakr a conféré une grande faveur. Grâce à la force de la foi, il a puni tous les rebelles et a rétabli la paix, en parfait accord avec la promesse divine, notamment qu’Allah établira la paix par l’entremise du véritable Calife. Cette prophétie s’est accomplie lors du Califat du Siddîq. Le ciel et la terre en ont porté témoignage. En somme, le Siddîq doit posséder une véridicité parfaite et de cette envergure. Les précédents aident à résoudre les difficultés.

    Le Messie Promis (a.s.) déclare : « Des milliers de personnes ont apostasié après le décès du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) même si la diffusion du message avait été achevée à son époque. L’apostasie a atteint un tel seuil qu’il ne restait plus que deux mosquées dans lesquelles des prières étaient offertes. La Salât n’était offerte dans aucune autre mosquée. C’est à propos de ces gens qu’Allah déclare :

    قُلْ لَمْ تُؤْمِنُوا وَلَكِنْ قُولُوا أَسْلَمْنَا

    « Ne dites pas que vous avez cru, mais dites que vous vous êtes soumis. »

    Mais Allah a rétabli l’islam à travers Abou Bakr (r.a.) et il est devenu le deuxième Adam. Selon moi, Abou Bakr (r.a.) est celui qui a accordé la plus grande faveur à cette Oummah après le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) car quatre faux prophètes se sont annoncés à son époque. Cent mille hommes avaient rejoint Mousaylimah et leur Prophète avait fait sa revendication. Mais même face à de telles difficultés, l’islam s’est établi en son centre. ‘Oumar a reçu un édifice tout prêt et ensuite il l’a agrandi, tant et si bien que l’islam est sorti de l’Arabie pour atteindre la Syrie et la Byzance – et ces pays sont passés sous le contrôle des musulmans. Personne n’avait connu les ennuis auxquels étaient confrontés Abou Bakr (r.a.), ni ‘Oumar ni ‘Outhmân ni ‘Ali. »

    Le Messie Promis (a.s.) déclare : « Celui qui s’humilie devant Dieu sera honoré et glorifié en fin de compte. Voyez Abou Bakr qui a été le premier à accepter l’humiliation et le premier à monter sur le trône. »

    Le Messie Promis (a.s.) déclare : « Existe-t-il peu d’exemples et de précédents de ceux tués dans la voie de Dieu et dont on ne trouve pas d’exemples de leur vie éternelle ?

    Voyez Abou Bakr (r.a.), qui a le plus souffert dans le chemin d’Allah et qui a reçu le plus. Par conséquent, Abou Bakr (r.a.) a été le premier Calife de l’histoire de l’islam. »

    Le Messie Promis (a.s.) déclare : « Beaucoup penseront aussi que nous devrons nous détruire en nous coupant [de ce monde] pour nous lier à Allah. Mais c’est là une tromperie. Personne ne sera détruit. Voyez Abou Bakr (r.a.) : il a tout abandonné et il a été le premier à s’asseoir sur le trône. »

    Le Messie Promis (a.s.) ajoute : « Pour ce qui est de l’explication de cet argument, ô gens de science et de vertu, sachez qu’Allah a promis à tous les musulmans, hommes et femmes, dans ces versets qu’Il fera de certains des croyants Ses Califes par Sa grâce et Sa miséricorde. »

    Il commente ici sur le verset de l’Istikhlâf.

    «Il transformera assurément leur peur en un état de paix. L’exemple ultime et parfait en est le califat du Grand Siddîq. Les chercheurs savent très bien que son Califat était une période secouée par la peur et les malheurs. Quand le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) est décédé, les calamités ont accablé l’islam et les musulmans. Nombre d’hypocrites ont apostasié. Ces apostats se sont soulevés et des imposteurs se sont proclamés prophètes ; la majorité des Bédouins les ont soutenus, tant et si bien qu’une centaine de milliers d’ignares et d’infâmes se sont ligués autour de Mousaylimah le Menteur. L’insurrection a éclaté, les malheurs ont pris de l’ampleur et le danger a menacé de partout. Les croyants étaient sous le choc. Tout le monde était éprouvé. Des événements terrifiants et traumatisants ont eu lieu. Les croyants étaient si impuissants que l’on eût dit qu’on avait allumé des braises ardentes dans leurs cœurs ou qu’on les avait égorgés au couteau. Ils pleuraient, tantôt pour le départ du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.), le meilleur de la création, tantôt en raison de ces troubles qui étaient comme des feux réduisant tout en cendres. Il n’y avait pas une lueur de paix. Les fauteurs de troubles étaient comme une herbe folle s’étendant partout sur un tas d’immondices. La crainte des croyants avait pris de l’ampleur, leurs cœurs étaient terrifiés et angoissés. À un tel moment, Abou Bakr (r.a.) fut nommé chef de l’époque et Calife du Sceau des Prophètes. Les actes des hypocrites, des mécréants et des apostats l’avaient meurtri. Ses pleurs étaient telle une pluie de la mousson et les larmes coulaient de ses yeux comme [de l’eau] jaillissant d’une source. Il implorait Son Seigneur pour le bien-être de l’islam et des musulmans.

    [Il en fut] ainsi jusqu’au moment où Allah accorda Son aide ; et les faux prophètes et les apostats furent tués. L’insurrection prit fin et les malheurs disparurent. L’affaire fut décidée. Le Califat fut établi et Allah protégea les croyants des malheurs, transformant leur peur en paix. Il renforça leur religion et guida tout un monde vers la vérité. Il humilia les fauteurs de troubles et accomplit Sa promesse. Il aida Abou Bakr Al-Siddîq (r.a.), Son serviteur. Les chefs rebelles et les idoles furent détruits. Il inspira une telle crainte dans les cœurs des mécréants qu’ils furent vaincus. En fin de compte, ils se repentirent. D’ailleurs, Dieu en avait fait la promesse, et Il est le plus véridique d’entre tous. Considérez comment la promesse du Califat a été accomplie en la personne d’Abou Bakr Al-Siddîq dans le respect de toutes ses exigences et ses marques.

    Considérez la condition des musulmans lorsqu’il fut élu Calife. En raison de ces malheurs, l’islam était dans un état critique, comme un grand brûlé. Ensuite, Allah a restauré la force de l’islam et l’a fait sortir de ce puits profond. Il a frappé d’un châtiment douloureux les faux prétendants à la prophétie et ils ont été tués. Les apostats ont été abattus comme du bétail. Allah a octroyé la paix aux croyants, les extirpant de l’effroi. Soulagés après cette souffrance, les croyants se réjouirent ; ils saluèrent Abou Bakr Al-Siddîq et le félicitèrent. Ils le louèrent et implorèrent leur Seigneur en sa faveur. Tout cela était dû à la sincérité et à la profonde conviction d’Abou Bakr Al-Siddîq. »

    Le Messie Promis (a.s.) explique ici l’état de l’islam après le décès du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) et ainsi que les traits d’Abou Bakr Al-Siddîq (r.a.).

    Il déclare : « Il n’était pas un prophète, mais il possédait les aptitudes des Prophètes. C’est en raison de cette véracité que l’islam a retrouvé sa pleine gloire et qu’il est devenu luxuriant et verdoyant après avoir été touché par les flèches ; il s’est épanoui et a fleuri et ses branches ont été débarrassées de la poussière, tandis qu’il était comme un mort qu’on avait pleuré. Sa condition ressemblait à une personne souffrant de famine et frappée de malheur. L’islam avait l’air d’un animal abattu dont la chair a été coupée en morceaux. Il ressemblait à une personne surmené et brûlé par le soleil torride de midi. Ensuite, Allah le Très-Haut le sauva de toutes ces souffrances, le libéra de toutes ces calamités et l’aida avec des appuis fabuleux jusqu’à ce que l’islam devienne l’imam des rois et le maître du peuple après sa ruine et son déclin. Les langues des hypocrites devinrent muettes et les visages des croyants resplendirent. Tous louèrent leur Seigneur et remercièrent le Grand Siddîq. »

    Le Messie Promis (a.s.) déclare : « Abou Bakr (r.a.) Al-Siddîq a trouvé l’islam comme un mur qui était sur le point de s’effondrer à cause du mal des méchants, puis Allah l’a transformé en une forteresse imprenable avec des murs de fer, dans laquelle se trouvaient des soldats ressemblant à des esclaves obéissants. Donc, réfléchissez, il n’y a aucun doute là-dessus. Pouvez-vous en présenter un autre exemple tiré d’autres groupes ? »

    Le Messie Promis (a.s.) déclare : « Il (r.a.) possédait la Ma’rifah parfaite, il était un gnostique ; il avait une nature très douce, très bienveillante, il était des plus humbles, très indulgent et pardonnant. Il incarnait la compassion et la miséricorde. Il était connu pour la lumière de son visage. Il avait une relation très proche avec le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) et son âme était liée à celle du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Il était recouvert de la même la lumière qui recouvrait son maître. Il était caché sous l’ombre subtile [née] de la lumière du Messager d’Allah (s.a.w.) et sous sa grande bonté. Il s’était distingué de tous dans sa compréhension du Coran et dans son amour pour le Chef des Prophète, la fierté de toute l’humanité. Quand la vie de l’Au-delà et les secrets divins ont été révélés à l’Envoyé d’Allah (s.a.w), Abou Bakr (r.a.) a brisé toutes ses relations mondaines et, mettant de côté tout attachement physique, il s’est paré de la couleur de Son Bien-aimé. Il a renoncé à tous les désirs pour le seul Désiré et a débarrassé son âme de toute souillure physique ; et il s’est paré de la couleur du vrai Dieu Unique et s’est perdu dans la robe du Seigneur des mondes. Quand le véritable amour de Dieu s’est éveillé dans ses veines, dans les profondeurs de son cœur, dans chaque particule de son être, dans chacune de ses actions et paroles et dans ses moindres faits et gestes, il a porté le titre d’Al-Siddîq et il a reçu une connaissance abondante, fraîche et profonde de Dieu, le meilleur donateur de tous les donateurs. La vérité était une qualité inaltérable et une caractéristique naturelle chez lui. Les signes et les lumières de cette vérité se manifestaient en lui et dans chacun de ses mots, actions, mouvements, sens et émotions. Il a été inclus dans le groupe des bienheureux par le Seigneur des cieux et de la terre. Il était un reflet du Livre de la Prophétie et était le maître de la vertu et l’imam des hommes virils et il était l’une des personnes distinguées détenant le caractère des prophètes. Ne pensez pas que ces propos sont des exagérations de ma part ou une attitude apologétique ou indulgente, et ne croyez pas qu’il s’agit d’une expression de vénération. C’est en fait la vérité que le Seigneur Tout-Puissant m’a dévoilée. Abou Bakr (r.a.) avait une confiance entière au Seigneur des Mondes et accordait moins d’attention aux moyens [matériels]. Dans toutes ses manières, il était le reflet de notre Messager et Maître (s.a.w.). Il nourrissait une affinité éternelle avec l’Envoyé d’Allah (s.a.w), le meilleur de la création. C’est la raison pour laquelle il a acquis en peu de temps par son entremise ce que d’autres n’ont pu obtenir sur de longues périodes ou dans des contrées lointaines. »

    « Sachez que les faveurs ne sont octroyées qu’en raison de l’affinité que l’on ressent à l’égard de l’autre et telle est la pratique d’Allah le Très-Haut dans toute la création. Par conséquent, la personne qui n’a pas reçu de la part de Dieu cette affinité avec les saints et les purs vivra dans la privation : la misère, selon la définition de Dieu. Le véritable bien-aimé est celui qui a saisi les habitudes du bien-aimé de Dieu (s.a.w.) jusqu’à ce qu’il devienne comme lui en paroles et en actes. Les malheureux ne peuvent pas comprendre cette perfection. Tout comme une personne née aveugle ne peut pas voir les couleurs et les formes, de même le misérable [aveugle spirituel] ne verra point les manifestations du Dieu Glorieux et Majestueux, car sa nature ne peut pas voir les signes de la miséricorde et ne peut pas sentir le parfum de l’amour et de l’affection. Il ne connaît pas ce que sont la sincérité, la bienveillance et le cœur généreux, car sa nature regorge de ténèbres. »

    (C’est-à-dire, celui qui est aveugle [spirituellement]).

    « Comment les bénédictions descendront-elles dessus ? Au contraire, l’âme du misérable [l’aveugle spirituel] ressemble aux rafales d’un vent fort et ses émotions l’empêchent de voir la vérité et la réalité. C’est pourquoi il n’est pas enclin au savoir divin à l’instar des bienheureux. Il n’est pas attiré à la vérité. La nature du Siddîq quant à elle est encline vers Dieu, la Source de toute faveur et se tourne vers le visage du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Il était plus habile que tous autres dans la manifestation des attributs du prophétat et fut le premier à devenir le Calife du Saint Prophète Muhammad (s.a.w ; et il fut capable d’établir une unité et une harmonie parfaites avec ses disciples.

    En outre, il était une incarnation parfaite de l’Envoyé d’Allah (s.a.w) en adoptant toutes ses manières, attributs et habitudes et en abandonnant les relations personnelles et universelles tant et si bien que même la force des épées et des lances n’ont pu briser leur relation entre eux. Il est demeuré dans cet état et aucune épreuve, menace, malédiction ou réprimande n’ont pu l’ébranler. L’essence de son âme était l’honnêteté, la constance et la piété. Même si le monde entier devenait apostat, il ne s’en souciait pas et ne reculait pas et ne cessait d’avancer. »

    Tel était Abou Bakr Al-Siddîq, qu’Allah l’agrée, qui s’est sacrifié pour l’amour d’Allah et de Son Messager. Ici se terminent les récits sur les Compagnons de Badr. Peut-être qu’on présentera d’autres détails sur certains des Compagnons que j’avais mentionnés au début. Si j’en ai l’occasion, je les présenterai. Sinon ces détails seront présentés lorsqu’on publiera les récits sur les Compagnons.

    Qu’Allah nous accorde la possibilité de suivre les pas de ces Compagnons. Puissent-ils nous guider comme les étoiles et que nous tentions également d’atteindre leurs rangs !


    (Le site www.islam-ahmadiyya.org prend l’entière responsabilité de la publication du texte de ce sermon)

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    Abou Bakr, meilleur des compagnons https://islam-ahmadiyya.org/abou-bakr-meilleur-des-compagnons/ Thu, 08 Dec 2022 10:57:40 +0000 https://islam-ahmadiyya.org/?p=3442
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  • Sermon du vendredi 04 décembre 2022, prononcé par Sa Sainteté le Calife, Hadrat Mirza Masroor Ahmad, à la mosquée Moubarak, à Islamabad, Tilford au Royaume-Uni. Après le Tashahoud, le Ta’awudh et la Sourate Al-Fatiha, Sa Sainteté le Calife a déclaré :

    J’évoquais les vertus et les excellences d’Abou Bakr Al-Siddîq (r.a.). Il était le plus estimé et aimé [des compagnons] : voici des récits à ce propos. Ibn ‘Oumar (r.a.) relate : « À l’époque du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.), nous élevions les uns au-dessus des autres. Nous comparions les [compagnons] pour tenter de connaître qui était le meilleur d’entre eux. Selon nous, Abou Bakr (r.a.) était le meilleur, ensuite venait ‘Oumar Ibn Al-Khattâb, puis ‘Outhman Ibn Al-‘Affân.

    Jabir Ibn ‘Abdillah déclare : « ‘Oumar (r.a.) a dit à Abou Bakr (r.a.) : « Ô meilleur des nôtres après le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) ! » ‘Oumar (r.a.) a ainsi loué Abou Bakr (r.a.). Celui-ci a répondu : « Si tels sont tes sentiments, sache que j’ai entendu le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) déclarer : « Le soleil ne s’est levé sur personne qui soit meilleur qu’Oumar. »

    C’est-à-dire, Abou Bakr (r.a.) a immédiatement fait montre de son humilité en disant : « Tu me considères meilleur, tandis que j’ai entendu le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) affirmer que tu es le meilleur. »

    ‘Abdoullah Ibn Chafîq déclare : « J’ai demandé à ‘Aïcha : « Lequel des compagnons était-il le plus aimé par le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). » Elle a répondu : « Abou Bakr (r.a.). » J’ai demandé : « Qui après lui ? » Elle a répondu : « ‘Oumar. » J’ai demandé : « Et après lui ? » Elle a répondu : « Abou ‘Oubaydah Ibn Al-Jarrâh. » Quand j’ai demandé qui après lui, ‘Aïcha n’a pas répondu. »

    Muhammad Ibn Sîrîn déclare : « Je ne pense pas que celui qui trouve des défauts en Abou Bakr (r.a.) et ‘Oumar (r.a.) puisse aimer le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). »

    C’est-à-dire qu’on ne peut les critiquer tout deux tout en affirmant que l’on aime le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.).

    Après avoir blâmé Abou Bakr (r.a.) et ‘Oumar (r.a.), il serait en effet faux d’annoncer que l’on aime le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.), car il avait une grande estime pour les deux.

    ‘Âidh Ibn ‘Amr relate que Salman, Souhayb et Bilal étaient assis avec d’autres quand Abou Soufyan Ibn Harb est passé par là. Ils ont déclaré : « Les épées d’Allah n’ont pas encore frappé les ennemis d’Allah ! »

    C’est-à-dire qu’ils n’avaient pas assouvi leur vengeance.

    Le rapporteur déclare : « En entendant ces propos, Abou Bakr a demandé : « Enoncez-vous pareils propos à l’égard d’un grand chef des Qouraychites ? »

    [En d’autres termes,] Abou Soufyan en fait partie et vous annoncez que vous ne vous n’êtes pas vengé contre lui.

    Abou Bakr (r.a.) s’est présenté au Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) et l’en a informé. L’Envoyé d’Allah (s.a.w) a déclaré : « Ô Abou Bakr ! Peut-être que tu les as froissés ! (C’est-à-dire Salman, Souhayb et Bilal). Si tu les as blessés, tu auras aussi froissé ton Seigneur, le Très-Haut ! » Sur ce, Abou Bakr est retourné chez ces trois compagnons et il a déclaré : « Mes chers frères ! Êtes-vous fâchés contre moi ? »

    Il a prononcé ses paroles sur un ton très contrit.

    Ils ont répondu : « Non ! Qu’Allah vous accorde Son pardon, ô notre frère ! »

    En tout cas, cela prouve l’humilité d’Abou Bakr (r.a.). Il avait affranchi ces [trois compagnons] : en dépit de cela, il leur demande pardon. Cela prouve aussi son amour et son sens d’obéissance à l’égard du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Celui-ci lui a dit qu’il a froissé ces compagnons. Mais il ne lui a pas enjoint de leur demander pardon. Abou Bakr (r.a.) est parti immédiatement et leur a demandé pardon.

    Selon les commentaires, cet incident aurait eu lieu lors du traité de Houdaybiyyah lorsqu’une trêve avait été conclue avec les mécréants et alors qu’Abou Soufyan n’avait pas encore embrassé l’islam. Les musulmans se disaient qu’ils auraient dû le tuer plus tôt.

    Hazrat Mouslih Maw’oud (r.a.) a présenté des faits historiques sur la mémorisation du Saint Coran. Il déclare qu’Abou ‘Oubaydah atteste que les compagnons suivants de parmi les Mouhâjirîn ont mémorisé le Saint Coran. Abou Bakr (r.a.), ‘Oumar (r.a.), Outhman (r.a.), ‘Ali (r.a.), Talhah (r.a.), Sa’d, Ibn Mas’oud (r.a.), Houdhayfah, Sâlim, Abou Hourayrah, ‘Abdoullah Ibn Sâ’ib, ‘Abdoullah Ibn ‘Oumar et ‘Abdoullah Ibn Abbâs. Parmi les femmes se trouvaient ‘Aïcha, Hafsah et Oumm Salamah.

    La plupart d’entre eux ont mémorisé le Saint Coran du vivant du Messager d’Allah (s.a.w.) et certains l’ont fait après sa mort.

    Voici un récit d’Abou Bakr (r.a.) sur son [statut] de Thâni Ithnayn.

    Anas rapporte qu’Abou Bakr (r.a.) a déclaré : « Quand nous étions dans la grotte, j’ai dit à l’Envoyé d’Allah (s.a.w) : « Si l’un des incroyants regarde sous ses pieds, c’est-à-dire vers le bas, il nous verra certainement. Alors l’Envoyé d’Allah (s.a.w) : « Abou Bakr ! Que penses-tu de ces deux individus, dont le troisième est Dieu ? » Ce récit est tiré d’Al-Boukhari.

    Le Messie Promis (a.s.) déclare : « Parmi les mérites et les vertus particulières d’Abou Bakr Al-Siddîq (r.a.) est qu’il a été choisi pour accompagner l’Envoyé d’Allah (s.a.w) pendant de sa migration. Il a soutenu le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.), le meilleur des hommes, quand frappaient les malheurs. Il était l’ami spécial de l’Envoyé d’Allah (s.a.w) dès que sont apparus les difficultés afin de prouver sa relation spéciale avec le bien-aimé de Dieu. Le secret en était qu’Allah savait très bien que le plus Grand Siddîq était le plus courageux et le plus pieux des Compagnons, qu’il était le plus aimé et le plus estimé par le Saint Prophète et qu’il s’était immolé dans l’amour pour ce chef de la création (s.a.w.).

    Abou Bakr (r.a.) aidait financièrement le Saint Prophète et s’occupait de ses affaires importantes depuis le tout début. Allah a réconforté Son Prophète (s.a.w.) à travers lui durant les moments douloureux et difficiles et il lui a conféré le nom d’Al-Siddîq et la proximité du Prophète (s.a.w.). Et il lui a accordé le statut de Thâni Ithnayn et l’a inclus parmi ses serviteurs élus.

    Des écrivains non musulmans ont également rendu hommage à Abou Bakr (r.a.). L’historien algérien du XXe siècle, André Servier, écrit à son sujet [traduit de l’ourdou ici] : « Abou Bakr avait un tempérament simple. Malgré son ascension inattendue, il a mené une vie d’indigence. Quand il est décédé, il a laissé un vêtement en lambeaux, un esclave et un chameau en guise d’héritage. Il était le véritable dirigeant des cœurs des habitants de Médine. Il possédait une grande qualité : sa force et son énergie. La qualité grâce à laquelle Muhammad a acquis la domination et a vaincu ses ennemis était également présente en Abou Bakr : cette qualité était une foi inébranlable et une ferme conviction. Abou Bakr était l’homme qu’il fallait au moment opportun. Cette personne âgée et vertueuse a pris sa position alors qu’il y avait de la rébellion partout. Il a relancé l’œuvre du Prophète Muhammad avec sa détermination de croyant, inébranlable. »

    L’historien britannique J. J Sanders écrit : « La mémoire du premier Calife est toujours vivant parmi les musulmans en tant que figure d’une loyauté et d’une bienveillance parfaites ; aucune tempête violente ne pouvait ébranler sa patience sans faille. Bien que son règne fût court, ses réalisations étaient grandes. Sa fermeté, sa stabilité et sa constance ont ramené la nation arabe dans le royaume de l’islam en surmontant la tempête de l’apostasie. Sa détermination à conquérir la Syrie a jeté les bases de l’empire du monde arabe. »

    G. Wells un autre écrivain anglais écrit : « En lieu de Muhammad (s.a.w.), c’était Abou Bakr (r.a.), son ami et son assistant qui était le véritable fondateur de l’Empire islamique. »

    C’est là une exagération. En tout cas il ajoute : « Il ne fait guère de doute que si Muhammad, en dépit de sa conduite inébranlable, était l’esprit et l’imagination de l’islam primitif, Abou Bakr (r.a.) était sa conscience et sa volonté. Quand Mohammad chancelait, Abou Bakr (r.a.) devenait son soutien. »

    Ce sont là des inepties et des absurdités de la part de cet auteur. Il ne s’y trouve aucune vérité. Mais le point suivant qu’il présente est correct. « Lorsque Muhammad (s.a.w.) est décédé, Abou Bakr a été élu son Calife et successeur. Avec une foi ferme et inébranlable, avec une grande simplicité et sagesse, il entreprit la tâche de soumettre le monde entier à Allah avec une petite armée de trois ou quatre mille Arabes. »

    Comme je l’ai dit, l’auteur a mentionné certaines qualités d’Abou Bakr (r.a.), qui étaient sans aucun doute présentes en lui, mais étant donné que ces individus ne sont pas conscients de la Noubouwwah (du prophétat) et de ce statut éminent du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.), leurs exagérations en louant Abou Bakr (r.a.) et ‘Oumar (r.a.) sont infondées. ‘Oumar (r.a.) ou Abou Bakr (r.a.), ont tous deux obéi à leur maître le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Ils étaient les disciples fidèles et parfaits et les amoureux du Prophète Muhammad. Ces individus n’étaient pas la conscience de Muhammad (s.a.w.), mais étaient les mains et les pieds de Muhammad (s.a.w.), voués à son service. De même, l’islam n’était pas l’œuvre de l’esprit du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Cet auteur a écrit que l’islam était le fruit du cerveau du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) – qu’Allah nous en préserve. Il s’agissait d’une loi parfaite et complète découlant de la direction et de la révélation divine. Ceci est le nom de la religion qu’est l’islam. Abou Bakr (r.a.) n’a pas soutenu le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) à une occasion de panique ou d’hésitation. En premier lieu, nous ne voyons aucune hésitation ou trouble dans la vie de ce Prophète, le plus brave des hommes. Si jamais il a été inquiet, le Dieu Tout-Puissant a été un bouclier pour lui.

    L’auteur a écrit qu’Abou Bakr (r.a.) était le soutien du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) : or nous voyons le contraire. Si jamais Abou Bakr (r.a.) était inquiet ou avait peur, c’était le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) qui devenait son soutien. On l’a constaté à l’occasion de l’Hégire, quand Abou Bakr (r.a.) était très inquiet et a pris peur. Bien sûr, cette crainte était en raison de son amour pour le Saint Prophète (s.a.w), mais à l’occasion de cette panique d’Abou Bakr (r.a.), le Saint Prophète (s.a.w.) est devenu son bouclier. Quand il (s.a.w.) a dit à Abou Bakr (r.a.) : « Ô Abou Bakr (r.a.) ! N’aie pas peur ! Allah est avec nous ! » Et comme je viens de l’expliquer à l’instant, Abou Bakr (r.a.) a déclaré qu’il était inquiet et le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) l’a réconforté.

    Cet incident est une preuve claire de sa détermination et sa confiance en Dieu et prouve qu’il était un prophète spécial d’Allah. Mais en tout cas, si ces aveugles sont forcés de dire la vérité, ils tentent toujours d’empoisonner [les esprits].

    T.W. Arnold, un autre orientaliste britannique, déclare : « Abou Bakr était un riche marchand de caractère élevé et très respecté par ses compatriotes pour son intelligence et ses capacités. Après avoir accepté l’islam, il a dépensé sa fortune pour affranchir des esclaves musulmans torturés par les infidèles pour avoir cru aux enseignements de leur maître, Muhammad (s.a.w.). »

    Sir William Muir, orientaliste écossais et lieutenant-gouverneur des provinces du Nord-Ouest de l’Inde britannique, écrit : « Le règne d’Abou Bakr (r.a.) fut court, mais après Muhammad (s.a.w.), l’islam doit être plus reconnaissant à l’égard d’Abou Bakr (r.a.). » C’est-à-dire, personne n’a mieux servi l’islam qu’Abou Bakr (r.a.) après Mohammad (s.a.w.).

    Hazrat Mouslih Maw’oud (r.a.) explique ceci à propos des excellences d’Abou Bakr (r.a.) :

    « N’est-il pas vrai que les puissants rois énoncent la prière « qu’Allah soit content de lui » en évoquant les noms d’Abou Bakr (r.a.) et d’Oumar, voire celui d’Abou Hourayrah ? Ils disent qu’ils auraient souhaité avoir l’occasion de les servir. Qui peut affirmer qu’Abou Bakr, ‘Oumar et Abou Hourayra (qu’Allah soit content d’eux) ont subi des pertes en menant une vie de pauvreté. En effet, ils se sont imposé une mort au sens mondain, mais cette mort s’est avérée être leur vie ; et maintenant aucun pouvoir ne peut les tuer. Ils vivront jusqu’au Jour du Jugement. Abou Bakr (r.a.) n’a pas mérité son statut auprès d’Allah simplement parce qu’il est né à l’époque du Saint Prophète par hasard. ‘Oumar (r.a.) n’a pas reçu le statut d’Oumar par Allah parce qu’il est né accidentellement à l’époque du Saint Prophète (s.a.w.). Dieu n’a pas accordé à ‘Outhman et à ‘Ali leurs statuts respectifs simplement parce qu’ils se trouvaient être les gendres du Saint Prophète (s.a.w.). Talhah et Al-Zoubayr n’ont pas mérité leur statut simplement parce qu’ils étaient de sa famille ou de sa nation ou sont nés à son époque. Ils n’ont pas reçu ces honneurs et ces statuts pour ces raisons : c’étaient des gens qui avaient élevé leurs sacrifices à un niveau si haut que cela dépasse l’imagination de l’homme. »

    Ce sont donc les sacrifices qui confèrent ce statut.

    Hazrat Mouslih Maw’oud (r.a.) déclare : « Nous avons une grande estime pour Abou Bakr (r.a.). Mais peut-on dire que cet honneur est dû à ses enfants ? Beaucoup d’entre nous ignorent jusqu’où se sont étendus les descendants d’Abou Bakr (r.a.) et leur histoire n’a pas été préservée. Aujourd’hui, beaucoup prétendent être les descendants d’Abou Bakr (r.a.) et se proclament Siddîqi. Mais si on leur demande de jurer qu’ils sont bien ses descendants et que leur lignée remonte à Abou Bakr (r.a.), ils ne pourront jamais le jurer. Même s’ils jurent, nous dirons qu’ils mentent et qu’ils sont infidèles. La raison est que les circonstances des descendants d’Abou Bakr (r.a.) n’ont pas été préservées pour qu’on puisse à juste titre s’affilier à sa personne aujourd’hui. Par conséquent, nous ne respectons pas Abou Bakr (r.a.) du fait que le travail de sa progéniture est noble. Nous ne respectons pas ‘Oumar (r.a.) parce que le travail de sa progéniture est d’un niveau très élevé. Nous ne respectons pas ‘Outhman parce que sa progéniture a accompli des œuvres grandioses. Nous ne nous souvenons pas d’Ali en raison des qualités particulières dans ses descendants. D’ailleurs, la lignée d’Ali perdure jusqu’à présent. Mais il n’est pas honoré parce que sa lignée existe toujours. Parmi le reste des compagnons, il n’y en a pas un seul dont on se souvienne en raison de ses descendants. En fait, nous nous souvenons d’eux et les honorons à cause de leurs sacrifices personnels.

    Le Mouslih Maw’oud (r.a.) déclare : « Abou Bakr (r.a.) était un simple commerçant de La Mecque. Si le Saint Prophète (s.a.w.) n’avait pas été envoyé, et si l’histoire de La Mecque avait quand même été écrite, l’historien aurait écrit qu’Abou Bakr (r.a.) tout simplement était un marchand noble et honnête de l’Arabie. Mais en suivant le Saint Prophète (s.a.w.), Abou Bakr (r.a.) a obtenu ce statut ; et aujourd’hui le monde entier prononce son nom avec respect. Lorsque le Saint Prophète (s.a.w.) est décédé et que les musulmans ont choisi Abou Bakr (r.a.) comme leur Calife et leur roi, cette nouvelle est parvenue à La Mecque. En ces instants, de nombreuses personnes étaient assises dans une assemblée, dont le père d’Abou Bakr (r.a.), Abou Qouhafa. Lorsqu’il a entendu que les gens avaient prêté allégeance à Abou Bakr (r.a.), il n’y a pas cru et a demandé à l’annonceur de quel Abou Bakr il était question. Celui-ci a répondu qu’il s’agissait de l’Abou Bakr qui était son fils.

    Abou Qouhafa a commencé à nommer chacune des tribus arabes et a demandé si elle avait, elle aussi, juré allégeance à Abou Bakr. Quand le visiteur lui a dit que toutes avaient unanimement choisi Abou Bakr comme Calife et roi, Abou Qouhafa a déclaré spontanément : « J’atteste qu’il n’y a de dieu qu’Allah, qu’Il est un et sans partenaire et j’atteste que Muhammad, le Messager de Dieu, était Son vrai Prophète. »

    Hazrat Mouslih Maw’oud (r.a.) écrit : « Il était un musulman depuis un certain temps. En effet, Abou Qouhafa avait déjà juré allégeance au Saint Prophète (s.a.w.) après la conquête de La Mecque ou avant. Il a récité la Kalimah (la chahadah) de nouveau, car il avait reconnu la Noubouwwah (le prophétat) de Muhammad (s.a.w.) quand Abou Bakr est devenu Calife : ses yeux se sont ouverts et il a compris que c’était là une grande preuve de la vérité de l’islam. Sinon, comment toute l’Arabie pouvait-elle se réunir entre les mains de son fils ? »

    Hazrat Mouslih Maw’oud (r.a.) écrit à ce propos : « Lorsqu’Abou Bakr (r.a.) a embrassé l’islam, les Mecquois ont dit : « Un de nos chefs a été humilié. » Or, avant l’avènement de l’islam, il n’était honoré que par deux ou trois cents personnes. Mais grâce aux bénédictions de l’islam, Dieu lui a conféré le statut de Calife et de Roi et il a mérité un honneur et une renommée permanents en ce monde.

    Quelle comparaison peut-il y avoir entre le leadership d’une tribu et le Calife de tous les musulmans, monarque du royaume arabe, qui est entré en collision avec la Perse et Rome et les a humiliées ? »

    Le Mouslih Maw’oud (r.a.) déclare : « Le royaume est tombé non seulement aux pieds du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) mais également aux pieds de ses serviteurs. Or le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) n’avait pas désiré de royaume, lorsqu’il ne l’avait pas encore reçu le royaume, et il ne le désirait pas non plus lorsqu’il l’a reçu. Ni Abou Bakr (r.a.), ni ‘Oumar (r.a.), ni Outhman, ni ‘Ali ne désirait le royaume. Il n’y avait aucune trace de royauté en eux, bien qu’ils étaient de grands rois du monde, unique dans l’histoire du monde. Leurs natures étaient si simples, leurs audiences étaient si simples, ils faisaient montre d’une si grande modestie qu’extérieurement on ne pouvait même pas savoir qu’ils étaient des rois. Aucun d’eux n’a dit : « Je suis au pouvoir. Je suis le roi. » Aucun d’eux n’a jamais voulu faire valoir sa royauté ni ne l’a-t-il jamais désirée. En fait, le monde tombe aux pieds de ceux qui tombent aux pieds de Dieu. Les gens pensent que les royaumes les aideront. Mais ces royaumes pensent qu’ils seront honorés en s’asservissant à ceux qui appartiennent à Dieu. »

    Le Mouslih Maw’oud (r.a.) déclare : « Voyez, Abou Bakr (r.a.) est devenu roi mais son père pensait qu’il lui était impossible d’être roi. Or il a reçu le royaume de la part de Dieu. Tamerlan était un grand roi : mais il l’est devenu grâce à sa stratégie mondaine. Napoléon était aussi un grand roi mais il est devenu roi par son travail acharné et ses moyens matériels. Nadir Shah était également un grand roi, mais lui aussi a obtenu le royaume grâce à son travail acharné, à ses efforts et à ses moyens matériels. Ainsi, ils sont tous devenus rois, mais nous dirons que Tamerlan a obtenu le royaume par les hommes, tandis qu’Abou Bakr (r.a.) l’a obtenu de Dieu. Nous dirons que Napoléon a obtenu le royaume par des moyens temporels, mais ‘Oumar (r.a.) a obtenu le sien de Dieu. Nous dirons que Gengis Khan a obtenu le royaume par des moyens temporels, mais ‘Outhman l’a reçu de Dieu Tout-Puissant. Nous dirons que Nadir Shah est devenu roi par des stratégies temporelles, mais ‘Ali a reçu le royaume de Dieu. Tous sont devenus rois. Les rois du monde étaient majestueux et inspiraient la crainte. Ils avaient imposé leur loi et les Califes aussi. Voire, la loi de ces rois [temporels] était mieux respectée que celle d’Abou Bakr (r.a.), ‘Oumar (r.a.), ‘Outhman et ‘Ali. Mais ces quatre-là ont été nommés rois par Dieu et les rois du monde ont été nommés par les hommes. »

    Ici le Mouslih Maw’oud (r.a.) évoque les bénédictions de la Basmalah. Il déclare : « Le Saint Prophète (s.a.w.) a déclaré que celui qui ne récite pas « Bismillâh » avant d’entamer un travail important ne sera pas béni. Il ne voulait pas dire qu’il n’a pas atteint son objectif. Cela signifie qu’il ne pourra pas obtenir cet objectif de la part de Dieu. Le royaume octroyé par Dieu a été offert à Abou Bakr (r.a.), ‘Oumar (r.a.), Outhman (r.a.) et ‘Ali (r.a.). Personne d’autre ne l’a obtenu. Les autres ont reçu leur royaume par l’entremise de Satan ou par l’homme. Sinon, Lénine, Staline ou Malenkov n’ont pas récité la Basmalah, mais ils sont arrivés au pouvoir. Roosevelt, Truman et Eisenhower n’ont pas non plus récité « Bismillâh », mais ils ont également obtenu le pouvoir.

    Ils ne connaissaient même pas Bismillâh. Bismillâh n’avait aucune valeur dans leur cœur. Ainsi, quand le Saint Prophète (s.a.w.) a déclaré qu’on ne reçoit pas de bénédictions sans réciter Bismillâh, cela signifie qu’on ne reçoit rien de la part de Dieu. Seul celui qui récite Bismillâh avant chaque travail important atteint son objectif. Tout le monde peut juger quel objectif est plus béni : celui reçu de Dieu ou celui reçu des hommes ? Le royaume obtenu par des moyens humains peut tarir. Mais le royaume obtenu par Dieu ne le peut pas. »

    Si seulement les musulmans pouvaient comprendre ce point. Ils récitent également Bismillâh, mais il semble qu’ils le font du bout des lèvres et non sincèrement.

    Ensuite le Mouslih Maw’oud (r.a.) déclare : « Yazid était aussi un roi. Or il débordait d’arrogance et il était fier de son pouvoir. Il a détruit la famille du Saint Prophète. (Apparemment, il se disait aussi musulman.) Il a tué les enfants (du Prophète). Il avait toujours le cou raide, par fierté. Selon lui, personne ne pouvait prendre la parole devant lui. Abou Bakr (r.a.) est également devenu roi, mais il était empli d’humilité et de modestie. Il disait : « Dieu m’a nommé pour servir le peuple et tout répit que j’obtiens pour servir est Sa grâce. » Or Yazid disait, quant à lui : « J’ai obtenu le pouvoir de mon père. Je peux tuer la personne de mon choix et faire vivre qui je veux. » Apparemment, Yazid était supérieur à Abou Bakr (r.a.) en puissance. Il disait : « Je suis un roi héréditaire. Qui a le pouvoir de parler devant moi ? » Mais Abou Bakr (r.a.) disait : « Je n’avais aucune aptitude pour devenir roi. C’est Dieu Qui m’a tout donné. Je ne pouvais devenir roi par mes propres forces. Je suis le serviteur de tout le monde. Je suis le serviteur des pauvres et aussi le serviteur des riches. Si j’ai fait du mal, vengez-vous maintenant. Ne me déshonorez pas le jour du jugement. » Un auditeur pourrait dire : « Qu’est-ce que c’est que cela ? Abou Bakr (r.a.) n’a même pas le statut d’un simple domestique. » Mais s’il écoute Yazid, il dira que ce sont les paroles de César et de Chosroès. Les œuvres de Yazid sont [du genre] monarchique.

    Mais depuis la mort d’Abou Bakr, ses fils, ses petits-fils et arrière-petits-fils, puis les fils des arrière-petits-fils, et ensuite ses générations les plus lointaines, sont fiers de leur relation avec Abou Bakr. Mais mêmes des gens qui ne sont pas apparentés à Abou Bakr (r.a.), qui n’ont jamais rencontré sa famille, ont les larmes aux yeux [pour Abou Bakr] aujourd’hui encore. Leur amour est attisé, et ils s’enflamment quand on insulte Abou Bakr (r.a.). Par conséquent, non seulement ses enfants, même les étrangers sont prêts à sacrifier leur vie pour lui. Tout musulman qui entend son nom déclare : « Qu’Allah soit satisfait de lui ! » Mais Yazid le fier, qui se disait roi et fils de roi, est décédé et le peuple a choisi son fils comme roi à sa place. Quand le vendredi est venu, celui-ci s’est tenu sur la chaire et a dit : « Ô gens, mon grand-père est devenu roi alors qu’il y avait des gens qui méritaient plus ce statut que lui. Mon père est devenu roi quand il y avait des gens plus méritants. J’ai aussi été nommé roi même s’il y a des gens plus méritants que moi. Ô peuple, je ne pourrai porter ce fardeau. Mon père et mon grand-père ont usurpé les droits des méritants mais je ne suis pas prêt à l’usurper. Voici le califat : confiez-le à la personne de votre choix. Je n’y ai pas droit et je ne considère pas que mes ancêtres y avaient droit non plus. Ils ont usurpé le pouvoir de manière oppressive et cruelle. Je veux maintenant rendre leur droit aux personnes légitimes. »

    Ayant prononcé ces paroles, il est rentré chez lui. Quand sa mère a entendu cet incident, elle a dit : « Vaurien ! Tu as humilié tes ancêtres ! » Il a répondu : « Mère ! Si Dieu t’avait octroyé la sagesse, tu aurais compris que je n’ai pas humilié mes ancêtres. Je les ai honorés. » Après cela, il s’est cloîtré chez lui et n’a pas quitté la maison jusqu’à sa mort. »

    L’on doit s’acquitter des devoirs du royaume octroyé par Allah. C’est aussi une leçon pour nos dirigeants et rois musulmans.

    Hazrat Mouslih Maw’oud (r.a.) explique : « Les plus grands rois du monde jouissent-ils de la grandeur dont jouit Abou Bakr (r.a.) aujourd’hui en raison de ses sacrifices pour l’islam et la religion ? Aujourd’hui, il n’y a pas un seul roi ayant obtenu autant de gloire qu’Abou Bakr (r.a.).

    Aux yeux des musulmans aucun grand empereur ne jouit de la grandeur du domestique d’Abou Bakr (r.a.). La vérité est que nous aimons mieux le chien d’Abou Bakr (r.a.) que ceux jouissant de grand honneur car qu’Abou Bakr est le serviteur de la maison de Muhammad (s.a.w.).

    Tout nous est cher chez celui qui est devenu esclave de la maison de Muhammad. À présent, il est impossible que quiconque puisse effacer cette grandeur de nos cœurs. »

    On nous accuse d’insulter le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) : mais [nous venons de présenter] nos pensées à son égard.

    Hazrat Mouslih Maw’oud (r.a.) déclare : « L’un des fils d’Abou Bakr (r.a.), qui avait embrassé l’islam tardivement, était assis dans la mosquée du Saint Prophète (s.a.w.) : on conversait sur plusieurs thèmes. Il a dit à Abou Bakr (r.a.) : « Ô mon père ! À l’occasion de telle ou telle bataille, je me cachais derrière un rocher et tu es passé deux fois devant moi. Si je l’avais voulu, je t’aurais tué. Mais je ne l’ai pas fait en raison du fait que tu es mon père. » En entendant cela, Abou Bakr (r.a.) a déclaré : « Je ne t’ai pas vu à ce moment-là. Si je t’avais vu, je t’aurais tué parce que tu étais venu sur le champ de bataille en ennemi de Dieu. »

    Le Messie Promis (a.s.) dit ceci à propos des vertus d’Abou Bakr (r.a.) : « La flamme de la bonne fortune brillait déjà en la nature d’Abou Bakr (r.a.). » C’est-à-dire qu’il avait la capacité d’incandescence, la capacité d’être brillant.

    « C’est pourquoi les enseignements sacrés du Saint Prophète (s.a.w.) l’ont immédiatement impressionné et éclairé. Il n’a pas discuté avec lui. Il n’a demandé aucun signe ou miracle. Après avoir entendu, il a seulement demandé s’il prétendait être prophète. Quand le Saint Prophète a répondu affirmativement, Abou Bakr (r.a.) a déclaré : « Soyez témoin que je suis le premier à croire. »

    Selon mon expérience, un nombre infime de ceux qui posent beaucoup de questions sont guidés sur le droit chemin. Ceux qui œuvrent avec bonne foi et patience profitent pleinement de la direction. Abou Bakr (r.a.) et Abou Jahl nous présente tous deux des exemples. Abou Bakr (r.a.) n’a pas discuté et n’a pas demandé de signe, mais il a reçu ce que ceux qui ont demandé un signe n’ont pas obtenu. Il a vu signe après signe – et il est devenu lui-même un grand signe. Abou Jahl a demandé des preuves et n’a pas mis fin à son hostilité et son ignorance ; signe après signe lui sont passés devant les yeux mais il ne pouvait pas les voir. Finalement, il est devenu un signe pour les autres et il est mort dans l’opposition. »

    Le Messie Promis (a.s.) déclare : « Le sol de La Mecque était le même où sont nés Abou Bakr (r.a.) et Abou Jahl. La Mecque est la même ville où des millions de personnes de toute classe et de tout statut se rassemblent de toutes les parties du monde. Ces deux êtres humains sont nés sur la même terre. Le premier, en raison de sa bonne fortune et de sa direction, est devenu la perfection des Siddîqs après avoir reçu la direction. Le second est devenu célèbre pour ses méfaits, son ignorance, son inimitié et son opposition à la vérité. Rappelez-vous qu’il existe deux types de perfection. L’une est issue [de la force] Rahmani et l’autre tire son origine de Satan. Les hommes de perfection Rahmani (miséricordieuse) trouvent gloire et honneur au ciel. De même manière, les hommes d’une perfection satanique sont célèbres parmi les descendants des démons. Ainsi donc, tous deux étaient au même endroit. Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) n’a fait aucune distinction entre les gens. Il a délivré à tous de manière égale les ordres d’Allah. Mais les malchanceux ont été privés tandis que les bienheureux ont été guidés et sont devenu parfaits. Abou Jahl et ses compagnons ont vu des vingtaines signes. Ils ont témoigné des lumières et des bénédictions divines, mais cela ne leur a servi à rien. »

    Le Messie Promis (a.s.) ajoute : « Quand le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) est apparu à La Mecque, Abou Jahl s’y trouvait, ainsi qu’Abou Bakr Al-Siddîq (r.a.). Mais la nature d’Abou Bakr avait une affinité avec l’acceptation de la vérité ; avant même d’entrer dans la ville, en cours de route, il demanda à une personne de lui annoncer de nouvelles de la ville. L’autre l’informa que le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) s’était proclamé prophète. En entendant cela, Abou Bakr (r.a.) crut en lui et ne demanda ni miracle ni signe, bien que plus tard, il ait vu d’innombrables miracles, voire il est lui-même devenu un signe. Mais en dépit d’avoir vu des milliers de signes, Abou Jahl n’a pas cessé de s’opposer [à la vérité] et de la nier. Quel en était le mystère ? Tous deux sont nés au même endroit. L’un a reçu l’appellation d’Al-Siddîq et l’autre, qu’on appelait Abou al-Hikam est devenu Abou Jahl. Le secret est que sa nature n’avait aucune compatibilité avec la vérité, car les questions de foi dépendent de l’affinité. Lorsqu’il y a compatibilité, elle devient elle-même pédagogue et enseigne les affaires de la vérité. C’est la raison pour laquelle l’existence de personnes douées d’affinité devient un signe. »

    Le Messie Promis (a.s.) déclare : « Mon Seigneur m’a dévoilé que le Siddîq, le Farouq et ‘Outhman (qu’Allah soit content d’eux !) étaient de pieux croyants. Ils étaient parmi les élus de Dieu et ceux ayant mérité Ses faveurs choisies. La majorité des gnostiques ont témoigné de leurs vertus. Ils ont abandonné leur patrie pour le plaisir de Dieu. Ils ont pénétré dans le cœur de chaque bataille : ils ne se sont pas souciés de la chaleur des journées estivales ou du froid des nuits hivernales. À l’instar de jeunes braves, ils ont tout donné dans la voie de la religion. Ils n’étaient point enclins envers leurs proches ou les étrangers, souhaitant adieu à tout le monde pour la cause de Dieu, le Seigneur de tous les mondes. Leurs œuvres étaient parfumées : tout cela indique le jardin de leur statut et les vergers de leurs œuvres. Les effluves parfumés de leur brise nous font découvrir leurs subtiles qualités. La splendeur de leurs lumières nous est évidente. »

    Le Messie Promis (a.s.) déclare : « Par Dieu ! Allah a fait des deux Cheikhs – à savoir Abou Bakr et ‘Oumar – et le troisième qui est le Dhou’n-Nourayn (c’est-à-dire Outhman) – les portes de l’islam et l’avant-garde de l’armée du Saint Prophète Mouhammad (s.a.w.). Ainsi, quiconque nie leur grandeur, méprise leurs arguments définitifs et ne les respectent pas car il les insulte et les calomnie, je crains pour celui-là une mauvaise fin et la perte de sa foi. Ceux qui leur ont nui et les ont maudits et calomniés, se sont certes endurci le cœur et attiré la colère du Très-Miséricordieux. J’en ai fait l’expérience à maintes reprises et j’ai ouvertement déclaré que la haine et le ressentiment envers ces nobles personnages est le plus grand moyen de couper ses relations avec le Dieu miséricordieux. Quiconque les hait est complètement privé de la miséricorde et de la compassion. Les portes du savoir et de la gnose ne lui sont pas ouvertes. »

    Le Messie Promis (a.s.) déclare : « Comment maudire celui dont la déclaration a été prouvée par Allah ? » Certains groupes utilisent aussi des propos qui sont incorrect.

    Le Messie Promis (a.s.) déclare : « Comment maudire celui dont la déclaration a été avérée par Allah et qui a reçu Son aide d’Allah quand il la Lui a demandée et Qui lui a montré des signes de Son soutien et a contrecarré les plans des méchants ? Abou Bakr (r.a.) a protégé l’islam des épreuves qui cherchaient à le briser et le déluge de la tyrannie et de l’oppression. Il a tranché la tête du serpent menaçant. Il a établi la paix et l’ordre ; et par la grâce d’Allah, le Seigneur des mondes, il a vaincu tous les menteurs. Abou Bakr Al-Siddîq (r.a.) possède de nombreuses vertus et d’innombrables bénédictions. Les musulmans lui doivent reconnaissance pour ses faveurs. Seul un agresseur du premier degré peut nier cela. Tout comme Allah a fait de lui une source de paix pour les croyants et le destructeur des apostats et des mécréants, de même Il a fait de lui un soutien de premier ordre du Coran, son serviteur et celui qui l’a diffusé. Il a consacré tous ses efforts pour recueillir le Coran et à découvrir son ordre tel que décrit par le Bien-Aimé de Dieu. Dans sa sympathie pour la foi, ses yeux étaient plus larmoyants que le flot d’une source. »

    Le Messie Promis (a.s.) déclare : « Ce qui est étrange, c’est que certains des chiites admettent également qu’Abou Bakr (r.a.) a embrassé l’islam quand l’ennemi était en grand nombre et qu’il a soutenu le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) durant les moments difficiles du début et qu’il a accompagné fidèlement et loyalement le Messager de Dieu (s.a.w.) quand il a quitté La Mecque. Il a enduré des épreuves a quitté sa chère patrie, ses amis et toute sa famille et il a accepté la grâce de Dieu. Ensuite, il a participé à chaque bataille. Il a combattu les infidèles et a aidé le Prophète Loué et Choisi (s.a.w.). Ensuite, il a été nommé calife quand un groupe d’hypocrites a apostasié et que de nombreux menteurs ont revendiqué la prophétie : il n’a cessé de le combattre jusqu’à ce que la paix et l’ordre soient rétablis dans le pays et que le groupe séditionniste soit détruit. Ensuite il est décédé et a été enterré à côté de la tombe de l’Imam des Prophètes et des Infaillibles. Il n’a pas été séparé du Bien-Aimé de Dieu et de Son Messager, ni dans la vie, ni après la mort. Après quelques jours de séparation, le couple s’est réuni et s’est offert le cadeau d’amour.

    La chose la plus surprenante est que selon eux, c’est-à-dire les objecteurs, Allah a placé la tombe du Sceau des Prophètes entre celui de deux mécréants, usurpateurs et traîtres, et a fait de Son Prophète et Bien-Aimé les voisins d’Abu Bakr et d’Oumar et ne l’a pas épargné de ce supplice, mais a fait de ces deux personnes ses tourmenteurs en ce monde et dans l’Au-delà et qu’Il ne l’a pas éloigée de ces deux impurs, qu’Allah nous en préserve !

    Notre Seigneur est exempt de ces accusations. Ceux qui énoncent de tels propos se trompent. Il n’en est pas ainsi ; Allah a placé Abou Bakr (r.a.) et ‘Oumar, deux individus purs, avec l’Imam des purs. En effet, il y a là des signes pour celui doué de discernement. »

    Le Messie Promis (a.s.) dit ceci à propos des chiites bigots : « Si l’on demande aux chiites sectaires qui est le premier à se convertir à l’islam parmi les hommes adultes du groupe des mécréants, ils n’ont d’autres choix que de dire que c’était Abou Bakr (r.a.). Ensuite, quand on leur demande qui est celui qui a migré en premier avec le Sceau des Prophètes et a laissé tous ses proches derrière lui et s’est rendu là où le Prophète se rendait, ces chiites n’auraient pas d’autre choix que de dire que c’était Abou Bakr (r.a.). Alors, quand on leur demandera qui a été le premier Calife, même s’il est – à leurs yeux – un usurpateur, ils n’auront d’autre choix que de dire que c’est Abou Bakr (r.a.). Quand on leur demande qui est celui qui a recueilli le Coran pour l’envoyer partout, ils répondront inévitablement que c’était Abou Bakr (r.a.). Ensuite, lorsqu’on leur demandera qui a été enterré aux côtés du meilleur des messagers et du Chef des Infaillibles, ils n’auront d’autre choix que de dire qu’il s’agit d’Abou Bakr (r.a.) et d’Oumar. Il est surprenant que toutes les vertus aient été conférées aux infidèles et aux hypocrites et que toutes les bénédictions de l’islam aient été révélées par les mains des ennemis ! Un croyant peut-il croire que la personne qui était le premier pilier de l’islam était un mécréant et maudit ? Celui qui a migré en premier avec la fierté des messagers était un mécréant et un apostat ? De cette manière, toutes les vertus ont été obtenues par les mécréants, voire même le voisinage de la tombe du Chef de la Création. »

    Le Messie Promis (a.s.) déclare : « La vérité est qu’Abou Bakr Al-Siddîq (r.a.) et ‘Oumar Al-Farouq (r.a.) étaient tous deux d’éminents compagnons. Aucun d’eux n’a jamais montré de faiblesse dans l’exercice de ses fonctions. La Taqwa était leur mode de vie, établir la justice était leur objectif. Ils méditaient soigneusement toutes les questions et scrutaient profondément leurs subtilités. Assouvir leurs désirs mondains n’a jamais été leur objectif. Ils se sont voués à l’obéissance d’Allah. Je n’ai vu personne mériter de bénédictions et soutenir la religion du Saint Prophète (s.a.w.) autant que les Shaykhayn, c’est-à-dire Abou Bakr et ‘Oumar, qu’Allah soit satisfait d’eux. Ils étaient plus rapides que la lune dans leur soumission au Soleil spirituel de l’humanité (Muhammad (s.a.w.)). Ils s’étaient immolés dans leur amour pour lui. Ils ont enduré avec bonheur toutes les épreuves afin d’établir la vérité. Ils ont volontairement et avec plaisir enduré toute humiliation pour ce Prophète (s.a.w.) incomparable. Dans la bataille contre l’armée des mécréants, ils se sont battus courageusement comme des lions, faisant triompher l’islam et vainquant les rangs ennemis. L’idolâtrie a été abolie et entièrement éradiquée ; le soleil spirituel de la nation et de la foi a commencé à briller. Ils ont tous deux rendu un service si exemplaire à leur religion et ont offert aux musulmans une telle excellence et de telles faveurs qu’ils ont mérité leur dernier lieu de repos en compagnie du Prophète le plus excellent (s.a.w.). »

    Ensuite le Messie Promis (a.s.) déclare : « Allah est le plus Grand ! Ô combien remarquables étaient la sincérité et le dévouement de ces deux illustres personnages que sont Abou Bakr (r.a.) et ‘Oumar (r.a.) ! Tous deux ont été enterrés dans une sépulture si bénie que si Moïse (a.s.) et Jésus (a.s.) étaient vivants ils souhaiteraient ardemment y être ensevelis. Or, pareil rang n’est guère accordé par le simple fait de le désirer ; il s’agit plutôt d’une miséricorde éternelle conférée par le Seigneur de l’honneur. »

    Incha Allah, je présenterai plus tard les récits restants [sur le même thème].


    (Le site www.islam-ahmadiyya.org prend l’entière responsabilité de la publication du texte de ce sermon)

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    Abou Bakr, serviteur de l’humanité https://islam-ahmadiyya.org/abou-bakr-serviteur-humanite/ Thu, 01 Dec 2022 11:39:33 +0000 https://islam-ahmadiyya.org/?p=3436
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  • Sermon du vendredi 25 novembre 2022, prononcé par Sa Sainteté le Calife, Hadrat Mirza Masroor Ahmad, à la mosquée Moubarak, à Islamabad, Tilford au Royaume-Uni. Après le Tashahoud, le Ta’awudh et la Sourate Al-Fatiha, Sa Sainteté le Calife a déclaré :

    J’évoquais différent aspects de la biographie du Calife Abou Bakr (r.a.). Voici des récits sur ses services humanitaires et son aide alimentaire aux démunis. Même avant d’accepter l’islam, Abou Bakr (r.a.) était parmi les meilleurs des Qouraychites. Ceux qui étaient en difficulté se tournaient vers lui pour tout soutien. Abou Bakr (r.a.) conviait des gens pour de grands repas à La Mecque.

    À l’époque de l’ignorance, Abou Bakr (r.a.) faisait partie des chefs et des nobles des Qouraychites. Il était considéré comme un des notables de cette société et parmi les meilleurs. Les gens se tournaient vers lui pour régler leurs différends. Il était unique dans son sens de l’hospitalité à La Mecque.

    Selon les récits, Abou Bakr (r.a.) était des plus bienveillants envers les pauvres et les indigents. Durant l’hiver, il achetait des couvertures pour les distribuer parmi les démunis. Selon un récit, une année, il a acheté des couvertures de laine de la campagne et les a distribuées parmi les veuves et les orphelins de La Mecque au cours de l’hiver.

    Selon un rapport, avant d’être élu Calife, il trayait les chèvres d’une famille d’orphelins. Quand il a été élu Calife, une fille de cette famille lui a dit : « À présent vous n’allez plus traire nos chèvres ? » En entendant cela, Abou Bakr (r.a.) a déclaré : « Pourquoi pas ? Par ma vie ! Certainement je les trairai pour vous. J’espère que ma nouvelle responsabilité ne m’empêchera pas de le faire. » Comme dans le passé, il a continué à les traire. Quand ces filles venaient avec leurs chèvres, il faisait montre de compassion et demandait : « Dois-je en faire de l’écume ou pas ? » Si elles lui demandaient de le faire, il plaçait le récipient loin en trayant la chèvre pour en produire beaucoup d’écume. Si elles lui demandaient de ne pas en faire, il plaçait le récipient tout près des pis en trayant le lait afin qu’il n’y ait pas d’écume.

    Il leur a rendu ce service pendant six mois après son élection comme Calife. Ensuite, il a élu domicile à Médine. Il avait deux maisons. À l’époque du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.), il habitait à l’extérieur de Médine. Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) lui avait offert un terrain tout près de sa mosquée : Abou Bakr (r.a.) avait construit une maison dessus. Il disposait aussi d’une autre maison à Médine : il en avait donc deux. Mais durant le vécu du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.), il passait plus de temps dans la maison située dans la banlieue de Médine. Après son élection comme Calife, il s’est établi à Médine.

    Tant qu’il n’avait pas élu domicile à Médine, il trayait [les chèvres] pour ces filles.

    ‘Oumar (r.a.) s’occupait d’une vieille femme aveugle vivant dans la banlieue de Médine. Il apportait de l’eau pour elle et s’occupait de ses affaires. Une fois, lorsqu’il s’est rendu chez elle, il a su que quelqu’un était passé avant lui et avait accompli toutes les tâches de la vieille femme. La prochaine fois, il s’est précipité chez cette femme afin que l’autre n’arrive pas avant lui. ‘Oumar (r.a.) s’est caché et il a constaté que c’était Abou Bakr (r.a.) qui visitait cette vieille femme : il était déjà Calife à l’époque. ‘Oumar (r.a.) lui a dit : « Par Allah ! Seul vous pouviez le faire. » C’est-à-dire, vous seul pouviez me dépasser dans cette bonne œuvre.

    Selon un récit, Moussa Ibn Isma’îl a déclaré que Mou’tamir a relaté ceci de son père : « Abou ‘Outhman relatait qu’Abdour Rahman Ibn Abi Bakr lui a relaté que les gens d’Al-Souffa étaient des démunis. Une fois, l’Envoyé d’Allah (s.a.w) a déclaré : « Celui qui a de quoi nourrir deux personnes doit en prendre un troisième. Celui qui a de quoi nourrir quatre doit en prendre un cinquième, un sixième ou quelque chose de ce genre. »

    C’est-à-dire qu’il disait aux compagnons de nourrir chez eux les indigents présents.

    Abou Bakr (r.a.) en a pris trois et le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) dix. En sus d’Abou Bakr (r.a.), il y avait trois autres personnes chez lui. ‘Abdour Rahman disait : « Il y avait mon père, ma mère et moi-même. » Le rapporteur commente : « J’ignore si ‘Abdour Rahman a déclaré que sa femme ou son domestique – qui vivaient sous le même toit – étaient aussi présents. »

    Abou Bakr (r.a.) a pris son dîner chez le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) et il est resté là-bas. Il a accompli la prière d’Ichâ, puis il est rentré. Il avait accueilli des invités chez lui, mais il est retourné auprès du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) où il avait pris son dîner. Il s’est attardé jusqu’au dîner du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) et il est retourné tard, quand Allah l’a voulu. Son épouse lui a demandé : « Qu’est-ce qui vous a empêché de vous occuper de vos invités ? » C’est-à-dire, pourquoi était-il en retard ? Abou Bakr (r.a.) a demandé : « Ne leur as-tu pas offert le repas ? » Elle a répondu : « Ils ont refusé de manger jusqu’à votre retour. Moi, je leur ai offert le repas. Mais les invités ont refusé d’en manger. »

    Abdour Rahman déclare : « Je me suis caché dans un coin, de peur que mon père ne me réprimande, notamment pourquoi je n’avais pas nourri les invités. » Abou Bakr (r.a.) s’est exclamé : « Imbécile ! Fainéant ! » Il a dit aux invités : « Veuillez manger ! » Il a juré qu’il ne mangerait pas.

    ‘Abdour Rahman disait : « Par Allah ! Chaque fois que nous prenions une bouchée il y avait encore plus de nourriture qui restait. Nous avons tous mangé à satiété. Et il restait plus de nourriture qu’au départ. » Les invités ont mangé : mais il y avait autant de nourriture voire il y en avait plus. « Tous ont mangé à satiété. Quand Abou Bakr (r.a.) a constaté que la quantité de nourriture n’avait pas changé et qu’au contraire, il y en avait plus, il a dit à sa femme : « Sœur de Bani Firas ! Qu’est-ce que cela signifie ? » Sa femme a dit : « Par Dieu ! Il y a à présent trois fois plus de nourriture ! » C’est dire que le repas avait augmenté.

    Abou Bakr (r.a.) en a également mangé et a déclaré que c’était qui Satan l’avait incité à jurer de ne pas en manger. Il avait ainsi déclaré qu’il n’en mangerait pas. Mais lorsqu’il a constaté que ce repas avait été béni, il a déclaré que c’était Satan qui l’avait incité à faire ce serment, et a dit : « Ceci est un repas béni et j’en mangerai aussi », a-t-il dit. Et il en a mangé un peu. Après cela, il a pris ce repas et l’a apporté à l’Envoyé d’Allah (s.a.w) et il est resté avec lui jusqu’au matin. En effet, la nourriture est restée là jusqu’au matin.

    [Le rapporteur déclare] qu’il y avait un accord entre nous et une tribu et qu’elle avait expiré. « Nous avons fait asseoir douze hommes séparément et chacun d’eux était accompagné de quelques personnes. » C’est-à-dire qu’il y avait douze hommes parmi ceux qui ont conclu l’accord, et chacun d’eux était accompagné de quelques individus.

    [Le rapporteur] déclare : « Allah sait mieux combien étaient avec chaque personne. Mais il est certain que l’Envoyé d’Allah (s.a.w) a envoyé ces hommes avec ses compagnons. C’est-à-dire qu’il y en avait un nombre important.

    ‘Abdour-Rahman a dit qu’ils ont tous consommé cette nourriture ou il a dit quelque chose de ce genre.

    C’est donc ainsi qu’une fois, Allah avait aussi béni la nourriture d’Abou Bakr (r.a.).

    ‘Abdour-Rahman Ibn Abi Bakr raconte : « Le Messager d’Allah (s.a.w.) a demandé : « L’un d’entre vous a-t-il nourri un pauvre aujourd’hui ? » Abou Bakr (r.a.) a déclaré : « Je suis entré dans la mosquée et un mendiant m’a fait une requête. J’ai trouvé un morceau de pain dans la main d’Abdour-Rahman. Je le lui ai pris et l’ai offert au mendiant. »

    Un mendiant lui a donc quémandé quelque chose. Son fils tenait du pain dans la main ; il le lui a pris et l’a offert à ce mendiant.

    Hazrat Mouslih Maw’oud (r.a) déclare : « ‘Abdour-Rahman, le fils de Abou Bakr (r.a.) était également digne du califat. Les gens disaient même que sa nature était plus douce que celle d’Oumar et que son mérite n’était pas inférieur au sien. « Vous devez le nommer Calife après vous », ont-ils conseillé à Abou Bakr (r.a.). Mais celui-ci a choisi ‘Oumar (r.a.) pour le califat même s’il y avait une différence entre la nature d’Abou Bakr (r.a.) et celle d’Oumar (r.a.). Ainsi, Abou Bakr (r.a.) n’a tiré aucun avantage personnel du califat ; toute grandeur se trouvait dans le service du peuple, selon lui.

    Le Mouslih Maw’oud (r.a.) déclare : « Les Soufis présentent un récit – Dieu seul sait à quel point il est authentique – dans lequel on raconte qu’après la mort d’Abou Bakr (r.a.), ‘Oumar (r.a.) a demandé à son domestique : « Quelles étaient les bonnes œuvres que ton maître accomplissait, afin que je puisse en faire de même ? »

    Parmi tant d’œuvres, le domestique a déclaré : « Chaque jour, Abou Bakr (r.a.) se rendait dans tel ou tel endroit avec du pain et un repas. [En route,] il me laissait à un endroit et allait de l’avant. J’ignore pourquoi il allait là-bas. »

    ‘Oumar (r.a.) a accompagné le domestique avec de la nourriture, jusqu’à la place qu’il avait indiquée. Plus loin, il a trouvé un aveugle estropié qui n’avait ni mains ni pieds dans une grotte. ‘Oumar (r.a.) a mis un morceau de nourriture dans la bouche de cet infirme. Sur ce, l’homme a pleuré et a déclaré : « Qu’Allah ait pitié d’Abou Bakr ! Il était en effet un homme bon. » ‘Oumar (r.a.) a demandé : « Comment sais-tu qu’Abou Bakr était mort ? » L’infirme a répondu : « Je n’ai plus de dents. C’est pourquoi Abou Bakr mâchait un morceau et le mettait dans ma bouche. Aujourd’hui, quand j’ai senti un morceau dur dans la bouche, j’ai pensé que ce n’était pas Abou Bakr qui me l’avait offert, mais quelqu’un d’autre. D’ailleurs, Abou Bakr ne ratait jamais une journée. Le fait qu’il ait raté [une occasion] prouve qu’il n’est plus présent en ce monde! »

    Hazrat Mouslih Maw’oud (r.a.) déclare : « Qu’est-ce qu’Abou Bakr (r.a.) a obtenu du royaume terrestre ? Il n’a rien gagné du califat ou de la royauté. A-t-il déclaré sienne la propriété de l’Etat ? Certainement pas ! Les biens reçus par ses proches provenaient de ses avoirs personnels. Sa seule distinction était le service qu’il avait rendu. » »

    Le Messie Promis (a.s.) déclare : « Voici les deux parties de la Charia : le droit d’Allah et le droit de [Ses] créatures. »

    Ce sont deux devoirs [à respecter]. Le droit d’Allah et le droit d’autrui.

    « Regardez le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) : il a passé sa vie au service [des autres]. Regardez l’état d’Ali : il avait tant rapiécé [ses vêtements], qu’il n’y avait plus de place [pour le rapiécer davantage]. Abou Bakr (r.a.) s’était imposé comme devoir de nourrir une vieille femme d’halva quotidiennement. Voyez à quel point il était régulier à cet égard. Lorsqu’Abou Bakr (r.a.) est décédé, cette vieille femme a dit : « Aujourd’hui, Abou Bakr est mort ! » Ses voisins lui ont demandé : « As-tu reçu une révélation à cet égard ? » Elle a répondu : « Non ! Il n’a pas apporté d’halva aujourd’hui. Donc, il est décédé. » »

    C’est-à-dire qu’il n’était pas possible que durant sa vie il ne lui apporte pas d’halva, quelle que soit la circonstance.

    « Voyez combien de services il a rendus. Tout le monde doit servir autrui de cette manière. »

    Il existe un récit sur l’indulgence d’Abou Bakr (r.a.). Il disait : « Si j’attrape un voleur, mon plus grand désir sera que Dieu couvre son crime. »

    Voici des récits sur sa bravoure. Abou Bakr (r.a.) était la personnification du courage et de la bravoure. Il a pris de grands risques pour le bien de l’islam ou par amour pour le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Durant sa vie à la Mecque, lorsqu’il sentait quelque danger ou souffrance guettant le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.), il se tenait devant lui comme un mur pour le protéger et le soutenir.

    Abou Bakr (r.a.) a fait preuve de constance et de persévérance lors du siège des musulmans dans la vallée d’Abou Talib pendant trois ans. Ensuite, lors de la migration, il a eu l’honneur d’accompagner le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.), même si sa vie était en danger. Abou Bakr (r.a.) a non seulement participé à toutes les batailles mais il a également assuré la protection du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). C’est en raison de ce courage et de cette bravoure qu’Ali avait demandé une fois aux musulmans : « Qui est le plus courageux parmi les gens ? » Les gens ont répondu : « C’est vous, ô Commandeur des Croyants ! » ‘Ali a répondu : « En ce qui me concerne, j’ai tué tous mes opposants lors des duels. Mais le plus courageux est Abou Bakr (r.a.). Écoutez, avant la bataille de Badr, nous avions érigé un dais pour Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Et nous nous étions demandés qui assurerait la sécurité du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) de peur qu’un polythéiste ne l’attaquât. Par Dieu, aucun des nôtres ne se porta volontaire. Abou Bakr Siddiq (r.a.) se tint à côté du Messager d’Allah (s.a.w.), son épée nue à la main. Aucun polythéiste n’osa s’approcher de lui. Si jamais quelqu’un l’eût osé, Abou Bakr lui eût sauté dessus. C’est pour cette raison qu’Abou Bakr est le plus courageux. »

    De même, lors de la bataille d’Ouhoud, quand la rumeur du martyre de l’Envoyé d’Allah (s.a.w) s’est répandue, Abou Bakr (r.a.) a été le premier à se rendre auprès de lui en déchirant la masse [de soldats]. On dit qu’il n’y avait qu’onze compagnons avec le Saint Prophète en ces instants, dont Abou Bakr (r.a.), Sa’d, Talhah, Al-Zoubayr et Abou Doujanah. Lors de la bataille d’Ouhoud, Abou Bakr (r.a.) était l’un des rares fidèles compagnons ayant assuré la protection du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) dans le défilé. Lors de la bataille de la tranchée, Abou Bakr (r.a.) était avec l’Envoyé d’Allah (s.a.w). Quand on creusait la tranchée, il emportait la terre dans ses vêtements. Il était également de ceux qui avaient promis de sacrifier leur vie lors du traité de paix de Houdaybiyyah. Quand l’accord a été rédigé, Abou Bakr (r.a.) a présenté un l’exemple de foi, de courage, de constance, de loyauté, d’obéissance et d’amour à l’endroit du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Par la suite, ‘Oumar ne l’a jamais oublié durant toute sa vie.

    Abou Bakr (r.a.) a également participé à la campagne de Taïf ainsi que son fils ‘Abdoullah Ibn Abi Bakr. Ce jeune fils d’Abou Bakr (r.a.) est tombé en martyr lors de cette bataille. Ensuite, quand l’Envoyé d’Allah (s.a.w) s’est rendu à Tabouk avec une armée de trente mille hommes, il avait nommé divers commandants et leur avait confié des drapeaux. A cette occasion, il a remis le plus grand drapeau à Abou Bakr (r.a.).

    Salamah Ibn Al-Akwa’déclare : « J’ai participé à sept campagnes en compagnie de l’Envoyé d’Allah (s.a.w) et j’ai eu l’occasion de participer à neuf des expéditions qu’il avait envoyées. Parfois, notre commandant était Abou Bakr (r.a.), et parfois Oussamah Ibn Zayd. Après le décès de l’Envoyé d’Allah (s.a.w) l’ensemble de l’Arabie a apostasié : le courage démontré par Abou Bakr (r.a.) en ces circonstances était unique. » J’en ai déjà fait mention en détail dans le passé.

    Hazrat Mouslih Maw’oud (r.a.) relate : « Une fois, les mécréants ont mis un nœud coulant autour du cou du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) et ont commencé à le tirer fort. Quand Abou Bakr (r.a.) a appris cela, il s’est accouru et a chassé ces mécréants en disant : « Ô gens ! Ne craignez-vous pas Dieu ! Frappez-vous une personne simplement parce qu’elle dit qu’Allah est son Seigneur ? Il ne vous demande aucune rémunération. Pourquoi donc le frappez-vous ? »

    Les compagnons disent que nous considérions Abou Bakr (r.a.) comme le plus courageux d’entre nous en notre temps parce que l’ennemi savait que s’il tuait le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.), l’islam disparaîtrait. Nous avons constaté qu’Abou Bakr se tenait toujours auprès du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) afin de répliquer à toute attaque lancée contre le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Lors de la bataille de Badr, quand il y a eu la confrontation contre les infidèles, les Compagnons se sont consultés pour préparer une plateforme pour le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Ils ont dit : « Ô Envoyé d’Allah (s.a.w.) ! Veuillez vous mettre dessus et prier pour notre succès. Nous combattrons les ennemis nous-mêmes. Ô Messager d’Allah ! Même si nous sommes sincères, ceux qui sont assis à Médine sont plus sincères et honnêtes que nous. Ils ignorent qu’il y aurait une bataille contre les mécréants, sinon ils auraient rejoint le combat. »

    En effet, la bataille de Badr n’avait pas été annoncée au préalable. Sinon, ils s’y seraient joints.

    « Ô Messager d’Allah ! Si, à Dieu ne plaise, nous sommes vaincus dans cette bataille, nous avons attaché une chamelle rapide à côté et Abou Bakr s’y trouve. Or, nous ne connaissons pas d’homme plus brave et plus courageux que lui. Ô Messager d’Allah ! Vous devez vous rendre immédiatement à Médine avec Abou Bakr sur cette chamelle et amener une nouvelle armée pour combattre les infidèles, qui sera plus sincère et loyale que nous. »

    Hazrat Mouslih Maw’oud (r.a.) déclare : « Vous pouvez estimer à partir de cet incident à quel point Abou Bakr était imbu du sens du sacrifice. »

    Hazrat Mouslih Maw’oud (r.a.) déclare : « Une fois, certains individus ont demandé aux Compagnons quelle était la personne la plus courageuse à l’époque du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). À l’instar des débats entre Sunnites et Chiites d’aujourd’hui, les Compagnons ont loué ceux avec qui ils avaient quelque attachement.

    Les Compagnons ont répondu qu’ils considéraient le plus brave celui qui se tenait aux côtés du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Ce point ne peut être compris que par un homme de guerre et pas par d’autres. Celui qui connaît l’art du combat et ses dangers peut comprendre que l’acte le plus courageux est de se tenir là où le danger est le plus grand. L’ennemi souhaite tuer celui qui est l’âme du pays et de la nation, car sa mort met fin à tous les différends. L’ennemi attaquera de toutes ses forces là où se trouve cette personne. L’ennemi lance des attaques les plus violentes au centre. Seuls les plus courageux peuvent se tenir fermes pour protéger ce centre. Or, les compagnons ont dit que souvent Abou Bakr (r.a.) se tenait tout près de l’Envoyé d’Allah et que, selon eux, il était le plus courageux d’entre eux.

    Le Mouslih Maw’oud (r.a.) a expliqué l’interprétation du deuxième verset de la sourate Banî Isrâ’îl en ces termes : « Il convient également de noter qu’Asrâ bi-‘Abdihi indique que le conducteur était quelqu’un d’autre et que le voyageur ne détenait aucune autorité. L’incident de la migration s’est également produit de la même manière. L’Envoyé d’Allah (s.a.w) est sorti la nuit et ce n’était pas de son plein gré. Il est parti quand il a été forcé de le faire, quand les infidèles avaient assiégé sa maison pour le tuer.

    Ainsi, le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) n’avait pas entrepris ce voyage de son propre chef : c’est le décret de Dieu qui l’avait contraint à le faire. En somme, c’était Allah Qui l’avait conduit, Qui l’avait fait sortir et Qui lui avait dit de migrer. Il était contraint de sortir en raison de la volonté divine. »

    Hazrat Mouslih Maw’oud (r.a.) déclare : « Tout comme l’ange Gabriel était avec lui dans son rêve lors de son voyage à Jérusalem, Abou Bakr (r.a.) était avec lui durant sa migration. En somme, Abou Bakr (r.a.) lui était soumis de la même manière que Gabriel l’était, sous l’autorité de Dieu. Gabriel signifie le combattant de Dieu ; de même, Abou Bakr (r.a.) était un serviteur spécial d’Allah et avait le statut d’un combattant intrépide pour la religion. »

    Hazrat Mouslih Maw’oud (r.a.) déclare : « En fait, quand on nourrit la foi en la parole d’Allah, le désespoir ne peut surgir dans le cœur humain. Si la foi en Allah est parfaite, l’on ne peut être victime du désespoir. Mais quel espoir était-il possible quand le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) se trouvait dans la grotte d’Al-Thawr ? Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) avait quitté sa demeure dans l’obscurité de la nuit et s’était caché dans la grotte d’Al-Thawr, dont l’ouverture était grande ouverte – et tout être humain pouvait facilement regarder à l’intérieur et y pénétrer. Un seul compagnon était avec lui et tous les deux étaient sans armes et sans soutien. Les hommes armés de La Mecque les ont poursuivis jusqu’à la grotte d’Al-Thawr, et certains d’entre eux ont insisté pour se baisser et regarder à l’intérieur, afin d’attraper [le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) et Abou Bakr (r.a.)] s’ils étaient à l’intérieur.

    Voyant l’ennemi si près, Abou Bakr (r.a.) a pleuré et a dit : « Ô Messager d’Allah ! L’ennemi nous a rattrappés. » En ces instants le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a prononcé ces paroles avec une grande assurance :

    لَا تَحْزَنْ إِنَّ اللَّهَ مَعَنَا

    « Pourquoi avoir peur, Abou Bakr (r.a.) ? Dieu est avec nous. » La situation était des plus critiques en ces instants-là : le meurtre ou la capture du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) étaient les deux seules certitudes. Mais malgré le fait que l’ennemi fût fort et qu’il disposât d’armes et de soldats et que le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) fût démuni dans la grotte et n’était qu’avec un seul compagnon, ne disposant ni d’arme ni d’État pour le soutenir et ne disposant d’aucun groupe [d’assistants], malgré la présence de ce grand nombre d’ennemis juste à côté, il déclara :

    لَا تَحْزَنْ إِنَّ اللَّهَ مَعَنَا

    [en d’autres termes,] « Pourquoi dis-tu que l’ennemi est puissant ? Est-il plus puissant que Dieu ? Pourquoi paniquer quand Dieu est avec nous ? »

    Abou Bakr (r.a.) avait peur non pas pour sa personne mais pour l’Envoyé d’Allah (s.a.w). » Hazrat Mouslih Maw’oud (r.a.) déclare : « Certains chiites présentent cet incident et disent qu’Abou Bakr était sans foi, qu’Allah nous préserve [d’une telle pensée !] et qu’il avait peur d’offrir sa vie, tandis que les recueils d’histoire affirment clairement que lorsque le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a déclaré :

    لَا تَحْزَنْ إِنَّ اللَّهَ مَعَنَا

    Abou Bakr (r.a.) a dit : « Ô Messager d’Allah, je ne crains pas pour ma vie. Si je suis tué, un seul homme sera tué. Je crains pour vous, car si vous êtes blessé, la vérité disparaîtra du monde. » »

    Hazrat Mouslih Maw’oud (r.a.) déclare : « Ceci n’est pas la particularité exclusive des prophètes. Il existe également des gens qui, à leur époque, ont accompli des œuvres impossibles aux autres. Prenez le cas d’Abou Bakr (r.a.). Personne n’aurait pu dire à son propos qu’il serait à la tête de sa nation à un moment donné. On croyait généralement qu’il était de nature faible, enclin à la conciliation et doux. Regardez les batailles à l’époque du Saint Prophète. L’Envoyé d’Allah (s.a.w) n’a pas nommé Abou Bakr (r.a.) commandant de l’armée dans des batailles majeures. Il l’avait envoyé à la tête de certaines petites expéditions militaires et il nommait d’autres comme commandants lors de grandes batailles.

    De même, le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) ne le nommait pas responsable pour d’autres tâches. Il ne lui avait pas confié l’enseignement du Saint Coran ou le travail d’arbitrage. Mais l’Envoyé d’Allah (s.a.w) savait qu’au moment opportun, Abou Bakr (r.a.) accomplirait des œuvres impossibles aux autres.

    L’Envoyé d’Allah (s.a.w) est décédé et les musulmans divergeaient sur celui qui serait le Calife : même en ces instants-là Abou Bakr (r.a.) ne pensait pas qu’il serait élu à ce poste. Il pensait qu’Oumar ou d’autres en étaient les plus dignes. Les Ansâr étaient tout agités et souhaitaient que le Calife fût choisi parmi eux car qu’ils pensaient avoir consenti à des sacrifices pour la cause de l’islam. Les Ansâr pensaient que le droit au califat leur revenait. Les émigrants, quant à eux, disaient que le Calife serait des leurs. Ainsi, un différend avait surgi à la mort du Saint Prophète, les Ansâr disant que le Calife serait élu de parmi eux et les émigrés disant la même chose. En fin de compte, les Ansâr ont dit que pour mettre fin à ce différend un Calife sera élu de parmi les Ansâr et un autre de parmi les Mouhâjirîn. Une réunion a été convoquée pour régler ce différend. ‘Oumar déclare : « En ces instants je me suis dit qu’Abou Bakr (r.a.) est certainement bon et noble, mais il ne pourra pas régler ce différend. Cette tâche sera très difficile pour lui. Je suis le seul capable de résoudre ce problème. » Ici, il est question de force et pas de tendresse ou d’amour. Abou Bakr (r.a.) est quelqu’un qui fait preuve de gentillesse et d’amour. « Par conséquent, dit ‘Oumar, j’ai commencé à réfléchir et à présenter de tels arguments pour prouver que le Calife devra revenir aux Qouraychites. Il serait fallacieux de dire qu’un Calife devait être élu parmi les Ansâr et un autre parmi les Mouhâjirîn. J’ai réfléchi à de nombreux arguments et je me suis rendu à l’assemblée qui s’est tenue pour régler le différend. Abou Bakr (r.a.) était aussi avec moi. Je voulais prendre la parole et convaincre les gens avec les arguments auxquels j’avais pensé. Je pensais qu’Abou Bakr (r.a.) n’aurait pas la force ou la vivacité de prendre la parole dans cette assemblée. J’étais sur le point de me lever, quand, fâché, Abou Bakr (r.a.) m’a sommé de rester assis. Il s’est mis debout et a prononcé son discours. »

    ‘Oumar (r.a.) déclare : « Par Dieu ! Abou Bakr (r.a.) a présenté tous les arguments auxquels j’avais pensé. Ensuite, il a présenté de nombreux autres arguments. Il n’a pas cessé de parler jusqu’à ce que les cœurs des Ansâr aient été satisfaits et qu’ils aient accepté le principe que le Calife sera choisi de parmi les Mouhâjirîn. »

    ‘Oumar lui-même déclare qu’une fois il avait déchiré les vêtements d’Abou Bakr (r.a.) dans le marché en raison d’une dispute et qu’il était prêt à le frapper. C’était le même Abou Bakr à propos duquel le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) avait l’habitude de dire qu’il avait le cœur tendre. Mais quand le moment de la mort de l’Envoyé d’Allah (s.a.w) s’est approché, il a dit à ‘Aïcha : « Je souhaite ardemment dire aux gens de nommer Abou Bakr Calife après moi, mais je me retiens ; car je sais qu’après ma mort, Dieu et Ses fidèles serviteurs ne nommeront personne Calife hormis Abou Bakr. »

    « C’est ainsi qu’il a été nommé Calife. Il avait un cœur tendre. Il avait une nature si douce qu’une fois, donc, ‘Oumar (r.a.) avait voulu le frapper dans le marché et avait déchiré ses vêtements. Mais un jour ‘Oumar est venu voir ce même Abou Bakr (r.a.) au cœur tendre et lui a dit que tous les Arabes s’opposent à l’Etat islamique ; on accomplit la prière en congrégation uniquement à Médine, à La Mecque et dans petite ville. Les autres prient aussi, mais il existe de telles dissensions entre eux qu’ils ne sont pas prêts à prier les uns derrière les autres. Le désaccord a pris une telle ampleur que personne n’est prêt à écouter l’autre. Le peuple ignorant de l’Arabie qui est musulman depuis cinq ou six mois demande d’être exempté de la Zakât. Ces gens ne comprennent pas la question de la Zakât. ‘Oumar a déclaré : « Si la Zakât leur est exempté pour un ou deux ans, quel est le problème ? » ‘Oumar [dans le passé] se tenait toujours avec l’épée à la main et disait pour le moindre écart [venant d’autrui] : « Ô Messager d’Allah ! Si vous me l’ordonnez, je le décapiterai ! » Ce même ‘Oumar a été tant terrassé et il a pris une telle peur qu’il s’est rendu auprès d’Abou Bakr (r.a.) et lui a demandé d’exempter ces ignorants pendant un certain temps et qu’ils pourront tenter de les convaincre petit à petit. Il s’agissait d’Abou Bakr (r.a.), tellement sensible de cœur qu’Oumar (r.a.) avait déclaré une fois qu’il était sur le point de le frapper et qu’il avait même déchiré ses vêtements. Ce même Abou Bakr (r.a.) a regardé ‘Oumar avec colère lorsqu’il plaidait en faveur d’une exemption de la Zakât pour les rebelles pour une durée de deux ans. Il a déclaré : « Tu plaides en faveur de ce que ni Dieu ni Son Prophète n’ont réclamé ? » ‘Oumar a déclaré : « C’est vrai. Mais ces gens sont des ignorants. L’armée de l’ennemi a atteint les murs de Médine. Serait-il bon que ces ennemis avancent et qu’il y ait le chaos de nouveau dans le pays ou serait-il approprié de renoncer à la Zakât pendant un ou deux ans ? Les deux options sont l’anarchie ou la réconciliation. » Abou Bakr (r.a.) de répondre : « Par Dieu ! Même si l’ennemi entre à Médine et tue les musulmans dans ses rues et que des chiens traînent les cadavres des femmes, je ne leur pardonnerai pas la Zakât ! Par Dieu, si ces gens avaient donné ne serait-ce qu’un morceau de corde comme Zakât à l’époque du Saint Prophète, je le leur réclamerait certainement. ‘Oumar ! Si tu as peur, tu peux t’en aller. Je les combattrai tout seul et je ne m’arrêterai pas tant qu’ils n’auront pas renoncé à leur méchanceté. » Ainsi, la bataille a eu lieu et Abou Bakr (r.a.) a été victorieux ; et avant sa mort, il a de nouveau subjugué toute l’Arabie. L’œuvre accomplie par Abou Bakr (r.a.) était sienne : personne d’autre n’aurait pu l’accomplir. »

    Hazrat Mouslih Maw’oud (r.a.) déclare : « Les dirigeants de La Mecque inspiraient un tel respect que les gens avaient peur en parlant devant eux. Ils avaient accordé tant de faveurs au peuple qu’une personne n’osait les regarder en face. Ce respect est évident dans l’incident impliquant le chef envoyé par les Mecquois pour négocier avec le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.), lors du traité de Houdaybiyyah. Lors des pourparlers, il a touché la barbe bénie du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Voyant cela, l’un des Compagnons a frappé sa main avec le manche de son épée et dit : « Ne pose pas ta main impure sur la sainte barbe de l’Envoyé d’Allah (s.a.w) ! »

    Le Mecquois a levé les yeux pour voir qui était celui qui avait frappé sa main avec le manche de l’épée. Les Compagnons étaient vêtus de leurs armures : seuls leurs yeux et leurs anneaux étaient visibles. Le chef Mecquois l’a regardé attentivement pendant un moment et a ensuite dit : « Es-tu untel ? » L’autre a répondu a dit : « Oui. » Le Mecquois a dit : « Te souviens-tu que j’avais sorti ta famille de tel problème à telle occasion et que je t’avais rendu telle faveur à telle occasion ? Oses-tu t’adresser à moi ? »

    Hazrat Mouslih Maw’oud (r.a.) déclare : « Aujourd’hui, l’ingratitude est si commune que si vous accordez quelque faveur à quelqu’un le soir, il l’oublie le lendemain et il déclare : « Suis-je désormais son esclave jusqu’à la fin de mes jours ? » Oubliez l’esclavage de toute une vie : on ne peut plus être reconnaissant pendant quelques heures. Mais l’esprit de gratitude avait atteint la perfection parmi les Arabes. C’était une occasion très délicate, mais quand ce chef Mecquois a évoqué ses faveurs, les yeux du compagnon sont tombés au sol et il s’est retiré, honteux. Les gens étaient à ce point reconnaissants.

    Ensuite, ce chef a de nouveau parlé au Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) et a dit : « Je suis le père des Arabes. Je vous supplie de respecter votre peuple. Ceux qui sont autour de vous s’enfuiront face aux troubles et c’est votre peuple qui vous aidera. Pourquoi donc humiliez-vous votre peuple ? Je suis le père des Arabes. »

    Il répéta maintes et maintes fois au Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) : « Je suis le père des Arabes. Écoutez-moi et repartez sans effectuer la ‘Oumrah, comme je le dis. »

    En même temps, afin d’accentuer ses propos et de persuader le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.), il a de nouveau touché sa barbe bénie. Il avait touché sa barbe bénie en guise de supplique et dans un geste d’humilité afin de pouvoir le convaincre. Mais comme il y avait aussi un aspect de mépris dans cette action, les Compagnons n’ont pas pu l’endurer et c’est là que, dès qu’il a touché la barbe du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.), quelqu’un a frappé sa main durement et a dit : « Ne touche pas de ta main impure la barbe bénie de l’Envoyé d’Allah (s.a.w) ! » Le chef a levé les yeux et a regardé intensément pour voir qui était celui qui l’avait retenu. L’ayant finalement identifié, le chef Mecquois a baissé ses yeux. Quand le représentant des mécréants a reconnu qu’il s’agissait d’Abou Bakr (r.a.), il a baissé les yeux et a déclaré : « Abou Bakr (r.a.) ! Je ne t’ai jamais accordé une quelconque faveur. » C’était donc une nation imbue d’une telle gratitude qu’à l’exception d’Abou Bakr (r.a.), tous les Ansâr et les émigrants présents étaient les obligés de ce chef. Personne hormis Abou Bakr (r.a.) n’avait le courage de le retenir. Abou Bakr (r.a.) était le seul à qui cet homme n’avait accordé aucune faveur.

    Hazrat Mouslih Maw’oud (r.a.) déclare : « La Zakât est une obligation : celui qui n’en offre pas est exclu de l’islam. Après le décès du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) à l’époque de Abou Bakr (r.a.) certains ont refusé de donner la Zakât en citant ce verset :

    خُذْ مِنْ أَمْوَالِهِمْ صَدَقَةً تُطَهِّرُهُمْ وَتُزَكِّيهِمْ بِهَا

    Ici, Allah ordonne au Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) de prendre la Zakât. Étant donné qu’il n’est plus présent, qui d’autre pourra la réclamer ? Les ignorants n’ont pas compris que ce sera le représentant de Muhammad (s.a.w.) qui le prendra. Mais par ignorance, ils ont déclaré : « Nous ne paierons pas la Zakât. » Les uns ont refusé de la payer et des émeutes ont éclaté. Presque toute l’Arabie a apostasié et de nombreux prétendants à la prophétie se sont annoncés. On aurait dit que l’islam était sur le point d’être détruit. À un moment aussi critique, les compagnons ont dit à Abou Bakr (r.a.) : « Soyez bienveillant à l’égard de ceux qui ont refusé de payer la Zakât. » ‘Oumar, qu’on disait très courageux, a déclaré « Peu importe à quel point je suis dur, je ne le suis pas plus qu’Abou Bakr. Car j’ai également proposé d’être indulgent à leur égard. Il faudra en premier soumettre les infidèles et ensuite on réformera [ceux qui refusent de payer la Zakât]. Mais Abou Bakr (r.a.) a dit : « Qui est Ibn Qouhafah pour changer l’ordre émis par le Saint Prophète (s.a.w.) ? Je me battrai contre eux jusqu’à ce qu’ils paient la totalité de la Zakât et offrent la corde pour attacher un chameau qu’ils offraient à l’époque du Saint Prophète. »

    C’est là que les Compagnons se sont rendus compte du courage et de la témérité du Calife choisi par Dieu. Finalement, Abou Bakr (r.a.) les a maîtrisés et leur a pris la Zakât ; et ensuite il les a laissés.

    Un auteur évoque en ces termes les sacrifices financiers d’Abou Bakr (r.a.) : selon un récit, il disposait de quarante mille dirhams lorsqu’il était devenu musulman, en sus de ces marchandises et de ses autres avoirs.

    Selon un autre rapport, il disposait d’un million de dirhams. À La Mecque, il a dépensé des milliers de dirhams pour soutenir les musulmans ordinaires et pauvres. Mais lorsqu’il a émigré, il avait cinq ou six mille dirhams en espèces sur lui. Selon un récit, il avait économisé tout cet argent pour les besoins du Saint Prophète (s.a.w.) et l’avait apporté à Médine au moment de la migration. Il a puisé de cet argent pour couvrir les frais de voyage de certains membres de la famille du Saint Prophète après la migration, et a également acheté des terres pour les musulmans à Médine.

    Ibn ‘Abbas rapporte : « Durant sa dernière maladie avant son décès, l’Envoyé d’Allah (s.a.w) est sorti de chez lui. Il avait enroulé un tissu autour de sa tête. Il est monté sur la chaire. Il a loué Dieu et a déclaré : « Personne ne m’a été plus bienveillant avec sa vie et ses biens qu’Abou Bakr Ibn Abi Qouhafah. »

    Abou Hourayrah relate : « l’Envoyé d’Allah (s.a.w) a déclaré : « Aucune richesse ne m’a été plus profitable que celle d’Abou Bakr. » Le narrateur dit qu’Abou Bakr (r.a.) a pleuré en entendant cela et a dit : « Ô Messager d’Allah, moi et mes biens n’appartiennent qu’à vous ! »

    Hazrat Mouslih Maw’oud (r.a.) relate : «’Oumar (r.a.) raconte à propos d’un djihad : « [J’ai pensé :] Abou Bakr m’a toujours dépassé. Aujourd’hui, je vais le surpasser. Je suis rentré chez moi et, prenant la moitié de ma fortune, je l’ai présentée au Saint Prophète (s.a.w.). C’était une période de grande épreuve pour l’islam. Mais Abou Bakr a apporté toute sa fortune et l’a offerte au Saint Prophète (s.a.w.). » »

    Selon un rapport, Abou Bakr (r.a.) avait tout apporté, y compris ses couvertures et ses lits. En tout cas, il a tout présenté au Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Celui-ci lui a demandé : « Qu’as-tu as laissé à la maison ? Il a répondu : « Allah et Son Messager ! » ‘Oumar (r.a.) déclare : « J’ai été très embarrassé d’entendre cela et j’ai pensé qu’aujourd’hui je voulais surpasser Abou Bakr, mais voici qu’il m’a devancé aujourd’hui encore. »

    Hazrat Mouslih Maw’oud (r.a.) déclare : « Si Abou Bakr (r.a.) a apporté toute sa richesse, on peut se demander ce qu’il a laissé pour sa famille ? Il ne faut pas oublier que cela signifiait toutes ses économies de la maison. Il était commerçant et n’avait pas apporté ses avoirs en usage dans son commerce ni n’avait-il vendu sa maison. Il a apporté les biens ménagers. »

    Hazrat Mouslih Maw’oud (r.a.) déclare : « Cet incident démontre deux qualités d’Abou Bakr (r.a.). L’une est qu’il a dépassé les autres dans ses sacrifices. Deuxièmement, malgré le fait qu’il ait apporté tous ses biens, il est arrivé en premier tandis que ceux qui avaient offert un peu étaient inquiets de savoir combien garder à la maison et combien apporter. Mais malgré cela, nulle part on ne trouve mention qu’Abou Bakr s’est plaint concernant les autres. Il a tout apporté mais il n’a pas objecté quant au fait qu’il ait tout apporté et pas les autres. En consentant à des sacrifices, Abou Bakr (r.a.) se disait qu’il était redevable envers Dieu et qu’il ne Lui a fait aucune faveur, voire c’est une faveur qu’Il lui a faite de lui avoir accordé cette possibilité [de consentir à ces sacrifices]. »

    Le Mouslih Maw’oud (r.a.) explique dans ce contexte que ceux qui font des sacrifices financiers doivent regarder ces personnes. Il ne faut pas être comme ces hypocrites qui ne cotisent pas et qui, même s’ils offrent un peu, critiquent les autres en disant qu’untel a donné moins et qu’untel a offert tant.

    Le Messie Promis (a.s) déclare : « Les compagnons étaient une communauté pieuse que le Coran couvre de louanges. Êtes-vous comme eux ? Dieu dit que ceux qui accompagneront le Messie Promis (a.s) se tiendront côte à côte avec les compagnons [de l’Envoyé d’Allah (s.a.w)]. Les compagnons avaient sacrifié leur richesse et leur patrie dans le chemin de la vérité. Ils avaient tout abandonné. La plupart [d’entre vous] auront entendu l’incident d’Abou Bakr (r.a.). Quand les musulmans ont reçu l’ordre de sacrifier leur richesse dans le chemin de Dieu, il a apporté tous ses biens de la maison. Quand l’Envoyé d’Allah (s.a.w) lui a demandé ce qu’il avait laissé à la maison, il dit : « J’y ai laissé Dieu et Son Messager. » Abou Bakr (r.a.) était un chef de La Mecque qui menait une vie ascétique et portait les vêtements les plus simples. Ainsi, les compagnons peuvent être considérés comme des martyrs dans la cause d’Allah. Pour eux, il a été décrété que le paradis était à l’ombre des épées. »

    Le Messie Promis (a.s.) déclare : « Considérez l’état des compagnons : lorsqu’ils ont été confrontés à des moments difficiles, ils ont sacrifié tout ce qu’ils avaient dans le chemin d’Allah. Abou Bakr Al-Siddîq (r.a.) a été le premier à revêtir l’habit de la pauvreté (c’est-à-dire qu’il a apporté tout ce qu’il possédait et qu’il ne portait qu’une couverture.) Mais comment Allah l’a-t-il récompensé pour cette action ? C’est lui qui est devenu le tout premier Calife. Seule pareille richesse sera utile pour gagner le vrai mérite, la bonté et le plaisir spirituel. En bref, le véritable mérite est d’accomplir ces œuvres pieuses en premier.

    Par conséquent, pour être béni du vrai mérite, de la bonté et du plaisir spirituel, la seule richesse utile est celle dépensée dans la voie de Dieu. »

    Incha Allah, je présenterai les récits restants à l’avenir.


    (Le site www.islam-ahmadiyya.org prend l’entière responsabilité de la publication du texte de ce sermon)

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    Abou Bakr, premier Calife de l’Islam https://islam-ahmadiyya.org/abou-bakr-premier-calife-de-lislam/ Thu, 24 Nov 2022 11:52:53 +0000 https://islam-ahmadiyya.org/?p=3432
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  • Sermon du vendredi 18 novembre 2022, prononcé par Sa Sainteté le Calife, Hadrat Mirza Masroor Ahmad, à la mosquée Moubarak, à Islamabad, Tilford au Royaume-Uni. Après le Tashahoud, le Ta’awudh et la Sourate Al-Fatiha, Sa Sainteté le Calife a déclaré :

    J’évoquais la biographie et les événements de la vie du Calife Abou Bakr Al-Siddîq (r.a.). [J’avais] déjà décrit le statut d’Abou Bakr Al-Siddîq (r.a.) aux yeux du Saint Prophète (s.a.w.). D’autres récits seront présentés à ce propos grâce auxquels l’on comprendra que l’Envoyé d’Allah (s.a.w) souhaitait le nommer comme son successeur. Voire, il a indiqué qu’Allah nommerait Abou Bakr (r.a.) comme son Calife et successeur après lui.

    ‘Aïcha relate : « Le Messager d’Allah (s.a.w.) m’a dit pendant sa maladie : « Fais venir Abou Bakr (r.a.) et ton frère afin que je puisse écrire un texte. J’ai peur qu’untel n’émette un souhait ou ne dise : « Je mérite davantage [ce poste] ». Or, Allah et les croyants renieront toute personne autre qu’Abou Bakr (r.a.). »

    En d’autres termes, si quelqu’un d’autre se proclame successeur, il sera rejeté et Abou Bakr (r.a.) le sera proclamé.

    Houdhayfah Ibn Al-Yamân rapporte : « Le Messager d’Allah (s.a.w.) a dit : « Je ne sais combien de temps je vais rester parmi vous. Suivez-moi et ceux qui me suivent. » Il faisait référence à Abou Bakr (r.a.) et ‘Oumar (r.a.).

    Abou Hourayrah (r.a.) disait : « J’avais entendu l’Envoyé d’Allah (s.a.w) dire : « J’étais endormi et je me suis vu à coté d’un puits sur lequel se trouvait un seau. J’ai puisé de l’eau de ce puits autant qu’Allah l’a voulu. Ensuite, Ibn Abi Qouhafa l’a pris et en a tiré un seau ou deux seaux d’eau. Il y avait une certaine faiblesse dans ses efforts. Allah lui pardonnera en couvrant cette faiblesse. Ensuite, ce seau s’est transformé en une grande outre en cuir et Ibn Al-Khattâb l’a pris. Je n’ai vu aucune force accomplir un travail aussi incroyable qu’Oumar. Il a puisé tant d’eau que les gens ont été satisfaits et sont rentrés chez eux. » Autrement dit, il a indiqué qu’Abou Bakr (r.a.) et ‘Oumar seraient ses successeurs après lui.

    En citant d’autres compagnons, j’ai déjà présenté les détails sur le comportement d’Abou Bakr (r.a.) et de ses vertus lors de l’incident de la Calomnie. Ici je ne présente qu’une courte partie : cette accusation portée contre ‘Aïcha était une montagne écrasante. Mais ce récit démontre aussi que l’amour et le respect de ses parents à l’égard du Messager d’Allah (s.a.w.) étaient plus forts que l’amour qu’ils ressentaient pour leur fille. Durant toute cette période, ils ont gardé leur fille dans l’état dans lequel le Saint Prophète (s.a.w.) a jugé approprié de la garder. Tant et si bien que lorsqu’Aïcha était retournée chez ses parents, Abou Bakr (r.a.) l’a renvoyée chez elle immédiatement.

    Selon le recueil d’Al-Boukhari, lors de l’incident de la calomnie, ‘Aïcha a visité la maison de ses parents accompagnée d’un serviteur avec la permission du Prophète. ‘Aïcha raconte : « Je suis entrée dans la maison et j’ai trouvé ma mère, Oumm Roummân, au rez-de-chaussée et Abou Bakr (r.a.) dans la chambre à l’étage. Il lisait le Coran. Ma mère a dit : « Ma chère fille, pourquoi es-tu venue ? » Je lui ai raconté l’incident. J’ai constaté qu’elle n’était pas autant surprise que moi. Je pensais qu’elle serait bouleversée après avoir entendu l’incident. Ma mère m’a dit : « Ô ma chère fille ! N’accorde aucune importance à ce ragot contre toi. Car, par Allah, toute femme charmante aimée de son mari et qui a des coépouses est calomniée. »

    ‘Aïcha ajoute : « J’ai constaté que cela n’a pas eu le même effet sur elle que sur moi. J’ai demandé : « Est-ce que mon père est au courant ? » Elle a répondu : « Oui. » « Et le Messager d’Allah ? Est-il au courant ? » Ma mère a répondu : « Oui ! Le Messager d’Allah (s.a.w.) le sait aussi. » ‘Aïcha déclare : « Sur ce, mes larmes ont commencé à couler et j’ai commencé à sangloter. Abou Bakr (r.a.) a entendu ma voix tandis qu’il récitait le Coran dans la chambre à l’étage. Il est descendu et a demandé à ma mère ce qui m’était arrivé. Ma mère a répondu : « Elle a su ce qu’on colporte à son sujet. »

    Des larmes ont coulé des yeux d’Abou Bakr (r.a.) et il a dit : « Ma chère fille ! Je te demande de rentrer chez toi. » Je suis alors rentrée, dit ‘Aïcha.

    Hazrat Mouslih Maw’oud a décrit cette conspiration odieuse et les excellences d’Abou Bakr (r.a.) lors de l’incident de la calomnie :

    « Nous devons demander : « La diffamation de quels individus profiterait-elle aux hypocrites ou à leurs dirigeants ? Et par l’entremise de quels individus les hypocrites auraient-ils pu exprimer leur inimitié ? » En accusant ‘Aïcha, on s’attaquait à deux personnes : le Saint Prophète (s.a.w.) et Abou Bakr (r.a.). Car elle était l’épouse de l’un et la fille de l’autre. La diffamation de ces deux individus pouvait être bénéfique à certaines personnes politiquement, économiquement ou dans leur rivalité. Ou l’on peut dire que les objectifs de certains étaient associés à leur diffamation. Sinon, la diffamation d’Aïcha n’aurait profité à personne : tout au plus à ses coépouses. C’est-à-dire les autres épouses du Saint Prophète (s.a.w.). On pourrait supposer que peut-être les coépouses d’Aïcha auraient joué un rôle dans cette affaire afin de la discréditer aux yeux du Saint Prophète (s.a.w.) et de se promouvoir. Mais l’histoire témoigne que les coépouses d’Aïcha n’ont pris aucune part dans cette affaire. ‘Aïcha déclare que Zaynab était sa rivale et son adversaire parmi les épouses du Saint Prophète. Aucune autre n’était considérée sa rivale en dehors d’elle. Or ‘Aïcha déclare : « Je ne pourrai jamais oublier la gentillesse de Zaynab. C’était elle qui m’avait défendue le plus vigoureusement quand on m’avait accusée. »

    Ainsi donc, seules les coépouses d’Aïcha pouvaient nourrir de l’inimitié à son égard. Elles auraient pu y prendre part si elles le souhaitaient afin de discréditer ‘Aïcha aux yeux du Saint Prophète (s.a.w.) et afin de se promouvoir à ses yeux. Mais l’histoire prouve qu’elles n’ont joué aucun rôle à cet égard. Chacune d’entre elles qu’on interrogeait louait ‘Aïcha.

    Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a évoqué cette affaire à une autre de ses épouses et celle-ci a déclaré : « Je n’ai vu rien que du bien en ‘Aïcha. » Si les seules qui auraient pu exprimer leur inimitié à l’égard d’Aïcha étaient ses coépouses, elles n’ont joué aucun rôle à cet égard.

    De même, il n’y a aucune raison que les hommes soient hostiles aux femmes. Ainsi, l’accusation portée contre ‘Aïcha avait pour cause l’inimitié envers le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) ou envers Abou Bakr (r.a.). Les accusateurs ne pouvaient pas arracher au Saint Prophète (s.a.w.) le statut qu’il détenait. Ils craignaient de ne pas atteindre leur objectif même après le départ de l’Envoyé d’Allah (s.a.w). Ils avaient constaté que c’était Abou Bakr (r.a.) qui méritait le statut de Calife après lui.

    En réalisant ce danger, ils ont accusé Aïcha, afin de la discréditer aux yeux du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) et que par conséquent Abou Bakr (r.a.) perde le statut qu’il avait aux yeux des musulmans. Et afin que par dépit ils cessent de le respecter. Ainsi, il serait impossible pour Abou Bakr (r.a.) d’être élu Calife après le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.).

    De même, à l’époque du Premier Calife (de la communauté Ahmadiyya) les Paighamis n’ont cessé de me critiquer et ont tenté de me discréditer. C’est la raison pour laquelle Dieu a mentionné le califat après l’incident de la calomnie contre ‘Aïcha.

    Selon les hadiths, les Compagnons disaient entre eux que c’était Abou Bakr (r.a.) qui était le plus éminent après le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.).

    Il est mentionné dans les hadiths qu’une fois, un individu a dit au Saint Prophète (s.a.w.) : « Ô Messager d’Allah ! Accordez-moi telle chose. » Il a répondu : « Pas maintenant, revient plus tard. » Il s’agissait d’un Bédouin qui ignorait les règles de la civilité. Il a déclaré sans hésiter : « Vous êtes humain, après tout. Que dois-je faire si vous mourrez d’ici là ? » L’Envoyé d’Allah (s.a.w) a dit : « Si je ne suis plus là, vas voir Abou Bakr (r.a.), il comblera tes besoins. » De même, selon les hadiths le Saint Prophète (s.a.w.) a dit une fois à ‘Aïcha : « Ô ‘Aïcha ! Je souhaitais nommer Abou Bakr (r.a.) après moi, mais je sais qu’Allah et les croyants ne seront satisfaits de personne hormis lui. C’est pour cette raison que je ne me suis pas prononcé à ce propos. »

    Par conséquent, les compagnons savaient tout naturellement qu’Abou Bakr (r.a.) était le plus éminent après le Saint Prophète (s.a.w.) et qu’il était éligible à devenir son Calife. La vie mecquoise était telle qu’il n’y avait pas question de gouvernement ou de sa gestion. Mais après l’arrivée du Saint Prophète (s.a.w.) à Médine, l’État a été établi ; et tout naturellement les hypocrites se sont posé des questions à ce propos, car nombre de leurs espoirs ont été anéantis en raison de son arrivée à Médine. Quand ‘Abdoullah Ibn Oubay Ibn Saloul a constaté que les possibilités pour lui de devenir roi disparaissaient, il était furieux. Quoiqu’en apparence il avait rejoint les musulmans, il n’a pas cessé de nuire à l’islam. Étant donné qu’il ne pouvait plus rien faire, son unique désir était de devenir roi de Médine après la mort du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Or, dès que l’État a été établi parmi les musulmans et qu’ils ont vu un système nouveau, ils ont commencé à interroger le Saint Prophète (s.a.w.) au sujet du mode de gestion de l’État islamique. Notamment, qu’adviendra-t-il de l’islam après lui et que doivent faire les musulmans à ce sujet ? Quand ‘Abdoullah Ibn Oubay Ibn Saloul a vu cette situation, il a eu peur de n’avoir aucune part dans l’État islamique qui sera établi après le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Cela signifiait qu’Abdoullah n’aurait aucun rôle, en effet. Il voulait changer cette situation. Quand il y a réfléchi, il a constaté que c’est Abou Bakr (r.a.) qui pourra maintenir l’État sur des principes islamiques. C’est vers lui que se tournent les musulmans après le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) : c’est-à-dire vers Abou Bakr (r.a.). Ils le considèrent le plus honorable. Par conséquent, son recours a été de diffamer Abou Bakr (r.a.) et de le discréditer aux yeux du peuple et aussi aux yeux du Saint Prophète lui-même. Le fait qu’Aïcha ait été laissée derrière lors d’une bataille lui a offert l’occasion d’entreprendre son vil dessein. Cet odieux personnage a porté une sale accusation contre ‘Aïcha, accusation mentionnée dans le Saint Coran et détaillée dans les hadiths. L’intention d’Abdoullah Ibn Oubay Ibn Saloul était d’humilier Abou Bakr (r.a.) aux yeux du peuple, de nuire à sa relation avec le Saint Prophète (s.a.w.) et de porter un coup à ce système, dont l’établissement lui paraissait inévitable et dont l’établissement détruirait ses espoirs. ‘Abdoullah Ibn Oubay Ibn Saloul n’était pas le seul à rêver de régner après le Messager d’Allah (s.a.w.) : d’autres individus souffraient également de cette maladie. L’hypocrite considère que sa propre mort est lointaine et spécule sur la mort des autres. C’est pourquoi ‘Abdoullah Ibn Oubay Ibn Saloul considérait lui aussi que sa mort était lointaine et il ignorait qu’il mourrait du vivant même du Saint Prophète. Il avait l’habitude de spéculer que si le Saint Prophète (s.a.w.) mourait, il deviendrait le roi d’Arabie. Mais il a constaté que la vertu, la piété et la magnanimité d’Abou Bakr (r.a.) étaient reconnues par les musulmans. Quand le Saint Prophète (s.a.w.) ne venait pas diriger la prière, Abou Bakr le faisait à sa place. Si les musulmans n’avaient pas la possibilité de demander une fatwa au Saint Prophète (s.a.w.), ils se tournaient vers Abou Bakr (r.a.). Face à ce constat, ‘Abdoullah Ibn Oubay Ibn Saloul, qui espérait devenir roi plus tard, était très inquiet et voulait y remédier.

    Afin de résoudre cette affaire et de porter atteinte à la renommée d’Abou Bakr (r.a.) et sa grandeur aux yeux des musulmans, il a accusé ‘Aïcha afin que le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) ressente de la haine à l’égard d’Aïcha et d’amoindrir, en conséquence, l’honneur dont jouissait Abou Bakr (r.a.) aux yeux du Prophète et des musulmans et ce afin de détruire toute possibilité qu’il soit élu Calife par la suite. Allah a mentionné ce sujet dans le Saint Coran en ces termes :

    إِنَّ الَّذِينَ جَاءُوا بِالْإِفْكِ عُصْبَةٌ مِنْكُمْ

    Ceux qui ont accusé ‘Aïcha (r.a.) sont un groupe d’entre vous les musulmans.

    Mais Allah ajoute :

    لَا تَحْسَبُوهُ شَرًّا لَكُمْ بَلْ هُوَ خَيْرٌ لَكُمْ

    Ne croyez pas que cette accusation produira un résultat négatif : elle favorisera, au contraire, votre progrès et votre amélioration.

    Allah affirme : Je vous présente ici le principe concernant le califat. Les hypocrites peuvent remuer ciel et terre : ils échoueront et Nous établirons le califat car celui-ci fait partie du prophétat et est un moyen de protéger la lumière divine.

    Hazrat Mouslih Maw’oud déclare : « Voyez comment le même sujet est mentionné du début de la sourate Al-Nour jusqu’à sa fin. D’abord, [Dieu a] mentionné l’accusation portée contre ‘Aïcha. Le but principal de cette accusation était d’humilier Abou Bakr (r.a.) et de nuire à sa relation avec le Saint Prophète (s.a.w.) et de le déshonorer aux yeux des musulmans, afin qu’il ne puisse devenir Calife après le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). En effet, ‘Abdoullah Ibn Oubay Ibn Saloul s’est rendu compte que c’est vers Abou Bakr (r.a.) que se tourneront les musulmans après le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Si le califat est établi par l’entremise d’Abou Bakr (r.a.), les rêves de royauté d’Abdoullah Ibn Oubay Ibn Saloul ne seront jamais réalisés. C’est pourquoi Allah a mentionné le califat après avoir évoqué cette accusation et a dit que le califat n’est pas une monarchie. Il est un moyen de maintenir la lumière divine. Par conséquent, Allah a gardé Son établissement entre Ses mains. Sa perte est la perte de la lumière de la prophétie et de la lumière de la divinité. Ainsi, Il établira définitivement cette lumière et Il ne permettra jamais que la monarchie soit établie [immédiatement] après la prophétie. Il élira Calife la personne de Son choix, car Il promet de prolonger le temps de la lumière en établissant non pas un mais plusieurs individus parmi les musulmans.

    Ce sujet est similaire à ce que le premier Calife disait : « Le califat n’est pas l’eau gazeuse de l’auberge du coin que n’importe qui peut boire. »

    [Dieu] a aussi déclaré : « Vous pouvez porter votre accusation si vous le souhaitez. Vous ne pourrez ni effacer le califat ni priver Abou Bakr (r.a.) du califat parce que le califat est une lumière. Il est une source de la lumière d’Allah : l’homme ne pourra pas l’effacer de ses propres mains. »

    Ensuite Dieu annonce que cette lumière du califat se trouve également dans quelques maisons et aucun être humain ne peut empêcher l’apparition de cette lumière par ses efforts et ses subterfuges. »

    [C’était là] une partie d’un sermon de Hazrat Mouslih Maw’oud sur le califat. On en déduit la position du Saint Prophète et l’action d’Allah : notamment que le califat a été établi immédiatement après le prophétat, en parfait accord avec les prophéties du Saint Prophète (s.a.w.).

    La monarchie quant à elle a été établie plus tard. Ensuite, conformément à la promesse d’Allah, ce système a été établi à nouveau par l’entremise du Messie Promis (a.s.).

    Voici un récit sur le renoncement et l’humilité d’Abou Bakr (r.a.). Sa’id Ibn Al-Mousayyib relate : « Le Prophète d’Allah (s.a.w.) était assis dans une réunion avec certains de ses compagnons quand un individu s’est disputé avec Abou Bakr (r.a.) et a heurté ses sentiments ; mais Abou Bakr (r.a.) est demeuré silencieux. L’individu l’a attaqué une deuxième fois, mais Abou Bakr (r.a.) est de nouveau resté silencieux. Quand il s’est attaqué à lui la troisième fois, Abou Bakr (r.a.) a riposté. Sur ce, le Prophète (s.a.w.) s’est levé. Abou Bakr (r.a.) a demandé : « Messager d’Allah ! Seriez-vous fâché contre moi ? » Le Saint Prophète (s.a.w.) a répondu : « Un ange est descendu du ciel pour nier ce qu’il disait contre toi. Quand tu as répliqué, Satan est venu et je ne peux m’asseoir là où il se trouve. »

    Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a déclaré : « Ô Abou Bakr (r.a.) ! Trois choses sont vraies. Si un serviteur est lésé par quelque chose mais il ferme les yeux dessus simplement pour l’amour d’Allah, Allah l’honore de Son aide. Allah augmente les biens de celui qui ouvre la porte d’une œuvre charitable avec l’intention de respecter les liens de parenté. Troisièmement, Allah réduit [les biens] de celui qui a recours à la mendicité avec l’intention d’accroître sa richesse. »

    Le Messie Promis (a.s.) a décrit les qualités du Calife Abou Bakr (r.a.) en ces termes :

    « Il (r.a.) possédait la Ma’rifah parfaite, il était un gnostique ; il avait une nature très douce, très bienveillante, il était plus des humbles, très indulgent et pardonnant. Il incarnait la compassion et la miséricorde. Il était connu pour la lumière de son visage. Il avait une relation très proche avec le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) et son âme était liée à celle du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Il était recouvert de la même la lumière qui couvrait son maître. Il était caché sous l’ombre subtile [née] de la lumière du Messager d’Allah (s.a.w.) et sous sa grande bonté. Il s’était distingué de tous dans sa compréhension du Coran et dans son amour pour le Chef des Prophète, la fierté de toute l’humanité.

    Quand la vie de l’Au-delà et les secrets divins ont été révélés à l’Envoyé d’Allah (s.a.w), Abou Bakr (r.a.) a brisé toutes ses relations mondaines et, mettant de côté tout attachement physique, il s’est paré de la couleur de Son Bien-aimé. Il a renoncé à tous les désirs pour le seul Désiré et a débarrassé son âme de toute souillure physique et s’est paré de la couleur du vrai Dieu Unique, et s’est perdu dans la robe du Seigneur des mondes. Quand le véritable amour de Dieu s’est éveillé dans ses veines, dans les profondeurs de son cœur, dans chaque particule de son être, dans chacune de ses actions et paroles et dans ses moindres faits et gestes, il a porté le titre d’Al-Siddîq et il a reçu une connaissance abondante, fraîche et profonde de Dieu, le meilleur donateur de tous les donateurs. La vérité était une qualité inaltérable et une caractéristique naturelle chez lui. Les signes et les lumières de cette vérité se manifestaient en lui et dans chacun de ses mots, actions, mouvements, sens et émotions. Il a été inclus dans le groupe des bienheureux par le Seigneur des cieux et de la terre. Il était un reflet du Livre de la Prophétie et était le maître de la vertu et l’imam des jeunes hommes et il était l’une des personnes distinguées détenant le caractère des prophètes. Ne pensez pas que ces propos sont des exagérations de ma part ou une attitude apologétique ou indulgente, et ne croyez pas qu’il s’agit d’une expression de vénération. C’est en fait la vérité que le Seigneur Tout-Puissant m’a dévoilée. »

    Le Messie Promis (a.s.) déclare que c’est Allah en personne Qui lui a directement révélé cette description, ces louanges, ces traits et ces vertus du Calife Abou Bakr.

    Ensuite, le Messie Promis (a.s.) déclare : « Abou Bakr (r.a.) avait une confiance entière au Seigneur des Mondes et accordait moins d’attention aux moyens [matériels]. Dans toutes ses manières, il était le reflet de notre Messager et Maître (s.a.w.). Il nourrissait une affinité éternelle avec l’Envoyé d’Allah (s.a.w), le meilleur de la création. C’est la raison pour laquelle il a acquis en peu de temps par son entremise ce que d’autres n’ont pas pu obtenir sur de longues périodes ou dans des contrées lointaines. »

    Abou Bakr (r.a.) faisait également partie des quatorze compagnons du Saint Prophète. ‘Ali Ibn Abi Talib a rapporté : « L’Envoyé d’Allah (s.a.w) a dit : « En effet, chaque prophète a reçu sept nobles compagnons » ou il aurait dit simplement « compagnons » et « il m’en a été donné quatorze. »

    Nous avons demandé à ‘Ali : « Qui sont-ils ? Il a répondu : « Moi et mes deux fils, Ja’far, Hamzah, Abou Bakr (r.a.), ‘Oumar, Mous’ab Ibn ‘Oumayr, Bilal Salman, ‘Ammâr, Miqdâd, Houdhayfah et ‘Abdoullah Ibn Mas’oud. »

    Abou Bakr Al-Siddîq (r.a.) a également été nommé l’émir du Hajj par le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) qui l’a envoyé à La Mecque en l’an 9 de l’Hégire. Quand le Messager d’Allah (s.a.w.) est revenu de Tabouk, il avait l’intention d’accomplir le Hajj. On lui a dit que les idolâtres accomplissaient le Hajj avec les autres et qu’ils prononçaient des paroles polythéistes et faisaient le tour de la Ka’bah dans un état de nudité. Le Messager d’Allah (s.a.w.) a donc abandonné son intention d’accomplir le Hajj cette année-là. Il a envoyé Abou Bakr Al-Siddîq (r.a.) comme émir du Hajj. Abou Bakr Al-Siddîq (r.a.) a quitté Médine avec trois cents compagnons et le Prophète (s.a.w.) a envoyé avec eux vingt animaux sacrificiels, autour du cou desquels le Prophète (s.a.w.) a lui-même placé des symboles de sacrifice et qu’il a marqués. Abou Bakr (r.a.) a emmené quant à lui cinq animaux sacrificiels.

    Selon les récits, ‘Ali avait annoncé les tout premiers versets de la Sourate Barâ’ah (Al-Tawbah) lors du pèlerinage. J’ai déjà présenté des détails à ce propos en évoquant ‘Ali (r.a.) et Abou Bakr (r.a.) dans des précédents sermons.

    Lorsque la sourate Al-Tawbah a été révélée au Saint Prophète Muhammad (s.a.w.), il avait déjà envoyé Abou Bakr en le nommant émir du Hajj. On lui a suggéré d’envoyer cette sourate à Abou Bakr afin qu’il en fasse l’annonce lors du pèlerinage. Il a déclaré : « Seul un membre de ma famille pourra accomplir ce devoir en mon nom. » Il a fait venir ‘Ali et lui a dit : « Pars avec les premiers versets de la sourate Al-Tawbah et présente-les le jour de Minâ quand les gens seront réunis pour les sacrifices. Annonce qu’aucun mécréant n’entrera au Paradis et qu’aucun polythéiste n’aura le droit d’accomplir le pèlerinage après ce jour. Personne n’aura le droit d’accomplir le Tawâf (la circumambulation) nu. Et que l’Envoyé d’Allah respectera jusqu’à son terme tout pacte conclu avec autrui.

    ‘Ali est parti avec cet ordre. En chemin, il a rencontré Abou Bakr (r.a.). Quand Abou Bakr a vu ‘Ali, il lui a demandé : « Est-ce que [le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.)] vous a nommé émir ou est-ce que vous serez mon subordonné ? »

    ‘Ali a répondu : « Je serai votre subalterne, mais je présenterai ces versets. » Tous deux sont partis. Abou Bakr a géré le pèlerinage et les Arabes ont campé cette année-là au même endroit qu’ils campaient à l’époque de l’ignorance. Le jour du sacrifice, ‘Ali s’est mis debout et a présenté l’annonce du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.).

    Comme je l’ai dit, j’avais présenté des détails à ce propos plus tôt.

    Incha Allah, je présenterai d’autres [récits] sur Abou Bakr (r.a.).

    Pour l’instant je souhaite mentionner quelques personnes qui sont décédées récemment.

    Le premier est Muhammad Dawood Zafar Sahib qui servait comme missionnaire ici au Royaume-Uni au sein de la Raqeem Press. Il était le fils de Chaudhry Muhammad Yusuf Sahib. Il est décédé le 16 novembre à l’âge de 48 ans. C’est à Allah que nous appartenons et c’est à Lui que nous retournerons.

    Sa dépouille est présente. Incha Allah, après les prières du vendredi, je dirigerai sa prière funéraire. En 1998, il a terminé son cursus de Shahid à la Jamia Ahmadiyya de Rabwah. Ensuite il a servi en sa capacité de missionnaire dans différents endroits. Il est venu en Royaume-Uni en 2001, où il a été affecté à la Raqeem Press à Islamabad. Il a servi avec beaucoup d’enthousiasme. Il y avait un lien profond avec le califat. Quand il était à Islamabad, il a également servi comme président de la Jama’at d’Islamabad pendant un certain temps. Il eut également le privilège d’accomplir la ‘Oumrah.

    Le défunt était par ailleurs Moussi. Outre ses parents et sa femme, il laisse dans le deuil trois fils et une fille. Son père, Chaudhry Yusuf Sahib, déclare : « Quand j’ai encouragé Dawood à devenir un missionnaire, il a exaucé mon souhait. Certaines personnes lui ont dit de poursuivre des études mondaines au lieu de devenir missionnaire, car ainsi il pourrait obtenir un meilleur emploi et améliorer les conditions financières de sa famille. Mais Dawood a rejeté de telles suggestions. Il a exécuté son Waqf avec une dévotion indéfectible depuis qu’il a passé ses examens de Shahid à la Jamia jusqu’à sa mort. Il était un fils très obéissant. Il acceptait tout ce que je lui disais et n’a jamais refusé de le faire. Il a toujours tenté de me soulager. Malgré des difficultés financières, il n’a jamais songé à quitter son Waqf. Pendant ses études à la Jamia Ahmadiyya, si le pneu de son vélo était crevé, il n’y avait pas d’argent pour le réparer. Il gonflait son pneu chez lui et arrivait à atteindre la Jamia et en faisait de même sur le chemin du retour. Il ne s’est jamais plaint. Il obéissait au Calife de l’époque et comprenait ses intentions. »

    Mme Mubarika, son épouse, déclare : « Nous avons vécu ensemble vingt-deux ans. Il avait un cœur très doux, il était diligent ; il avait une grande confiance en Dieu et servait tout le monde de manière désintéressée. Durant notre vie, en de nombreuses occasions certaines choses semblaient impossibles : quand je me demandais comment cela se ferait, il me disait de placer ma confiance en Allah et que tout irait bien. Par la grâce d’Allah, il en a été ainsi. Il conseillait toujours les enfants d’être bienveillants envers tout le monde et de ne causer aucun tort à quiconque. Il disait souvent à ses enfants : « Je suis ce que je suis aujourd’hui en raison de ma relation avec le Califat et la Jama’at. Qu’Allah m’aide à remplir correctement mes devoirs envers mon waqf ! » Tel était son désir. Darmana, sa fille aînée, déclare : « Il nous demandait une seule chose : être de bons musulmans ahmadis, de prendre soin des gens autour de nous et de ne jamais nuire à personne. »

    Rohan, son fils aîné, déclare : « Mon père était très soucieux de notre formation spirituelle. Chaque fois que nous posions une question, lui, étant missionnaire, tentait d’y répondre à la lumière de l’enseignement coranique et de l’aspect religieux. »

    Fouad Dawood est son fils qui a quinze ans. Il déclare : « Durant les derniers jours de sa maladie – il était atteint de cancer et sa condition s’était aggravée durant ces derniers jours – il m’a dit : « Je voulais te voir vivre une belle vie, mais mon Dieu a décidé autre chose. Je suis toutefois satisfait de Son décret. »

    Il a toujours conseillé aux enfants à être liés à la Jama’at et au Califat.

    Qu’Allah leur permette de suivre ses conseils et qu’Il accepte ses supplications en leur faveur.

    Tout le monde, les Wâqifîn, ses connaissances et les missionnaires, ont écrit en général, qu’il était toujours de bonne humeur, engageant, doté d’une personnalité charmante et apprécié de tous. Il était doué en informatique et dans l’art, dans le cadre de son métier. Il était missionnaire, mais était très bon dans les travaux techniques et dans l’édition. Il a accompli un excellent travail à la Raqeem Press. Il a eu une bonne occasion d’utiliser son talent. Il a toujours considéré le service communautaire comme une grâce divine.

    Un parent a également écrit que le défunt aidait les autres très discrètement. Il avait l’habitude de donner discrètement de l’aide financière aux proches dans le besoin. Qu’Allah lui accorde Son pardon et Sa miséricorde. Qu’Il accorde patience et constance à ses enfants et qu’ils puissent perpétuer ses bonnes œuvres. Qu’Allah accorde aussi la patience à ses parents.

    Je dirigerai également la prière funéraire de deux autres personnes en l’absence de leurs dépouilles.

    La première défunte se nomme Rouqqaya Shamim Bushra qui était l’épouse de feu Moukarram Ilahi Zafar Saheb, l’ancien missionnaire d’Espagne. Elle est décédée récemment. C’est à Allah que nous appartenons et c’est à Lui que nous retournerons. La défunte est née à Qadian en 1932. Par la grâce d’Allah elle était une Moussia. Elle a servi en tant que présidente de la Lajna Ima’illah d’Espagne pendant de nombreuses années. Elle a trois fils et trois filles. L’un de ses petits-fils est un Wâqif-e-Naw et un Wâqif-e-Zindagi : il se nomme Ata Al Munim Tariq : il est le responsable du bureau hispanique central.

    Sa petite-fille est également mariée à un missionnaire. Ses deux fils servent eux aussi la religion par la grâce d’Allah. Un de ses fils aînés est en outre le Naïb Amir.

    Le grand-père de Mme Rouqqaya Shamim Bushra, Maulvi Fakhr Deen Sahib et sa grand-mère, Bibi Sahiba, étaient originaires de Bhera. Ils s’étaient établis à Qadian après avoir prêté allégeance à l’époque du Messie Promis (a.s.). Son oncle maternel était Bhai Abdul Rahim Sahib : il était originaire d’Ajmer. Au début, il appartenait à la religion sikhe. Il a pu prêter allégeance aux mains du Messie Promis (a.s.) et s’est rendu à Qadian pour étudier après le serment d’allégeance. Donc les grands-parents maternels et paternels étaient des Compagnons du Messie Promis (a.s.).

    Le fils de la défunte écrit que celle-ci avait un attachement particulier pour l’ouvrage Da’wat-ul-Amîr. Elle l’a lu plusieurs fois et disait que ses nombreux doutes ont été dissipés après la lecture de ce livre. Dès l’âge de douze ans, elle avait une grande dévotion dans son cœur pour la Salât. Elle avait l’habitude de prier qu’Allah la guide sur les voies de la foi et sur le droit chemin. Elle était très vigilante quant au port du voile. Elle était un exemple pour d’autres femmes de la Jama’at. Elle avait de la compassion pour les malades et les nécessiteux. Elle était prête à les aider de toutes les manières possibles.

    Quand elle est arrivée en Espagne avec Maulana Sahib au début de cette époque, elle a dû faire face à de nombreuses difficultés. Souvent, la police détenait Maulana Sahib, son mari, en raison de ses prédications ou la police perquisitionnait sa maison pour chercher des preuves d’activités de prédication. Mais par la grâce d’Allah, à l’instar de son mari, la défunte était ferme dans sa conviction qu’Allah les aiderait éventuellement et qu’Il enlèverait toutes les difficultés.

    Quand feu le troisième Calife (rh) a demandé à Maulana Sahib de chercher un endroit approprié pour construire une mosquée à Cordoue, la défunte a offert toutes sortes de soutien, écrit son fils. Quand la construction de la mosquée Basharat a débuté, elle accompagnait quotidiennement son mari en bus de Cordoue à Pedroabad pour superviser l’avancement des travaux de construction. Elle avait l’habitude de tenir les registres de toutes les dépenses. Elle a travaillé sur la construction de la mosquée en tant que comptable.

    Fazl Elahi Qamar, le fils de la défunte déclare : « Notre mère a toujours tenu en tête les conseils du Mouslih Maw’oud (ra). Il disait : « N’oubliez pas vos devoirs et donnez des conseils à votre mari. Vous partez dans un pays où vous ne devez pas rendre votre mari paresseux dans la prédication mais plus actif. Vous aurez beaucoup de temps pour être ensemble après la mort. Vous devez tirer le meilleur parti de votre temps en travaillant durant cette existence. »

    En tout cas, elle a suivi ces conseils en toutes circonstances. Quelle que soit la situation, elle a œuvré avec patience et courage en gardant à l’esprit l’agrément d’Allah. Les premiers jours ont été très difficiles mais elle les a aussi endurés patiemment et mettait toujours la religion avant le monde.

    En suivant les conseils du Mouslih Maw’oud (ra) elle a établi un modèle islamique dans un pays européen où, à un moment donné, même mentionner le nom de l’islam était considéré comme un crime. Elle a joué un rôle de premier plan dans la diffusion du message de l’Ahmadiyya en Espagne.

    Qu’Allah lui accorde Son pardon et Sa miséricorde et qu’Il élève son rang. Que ses enfants puissent perpétuer ses bonnes actions.

    La troisième défunte se nomme Madame Tahira Hanif : elle était la fille de Syed Zainul Abidin Waliullah Shah Sahib et le mari de feu Mirza Hanif Ahmad Sahib qui était le fils de Khalîfat-oul-Massîh Al-Thâni. Elle est décédée ces derniers jours. C’est à Allah que nous appartenons et c’est à Lui que nous retournerons.

    Par la grâce d’Allah, elle était Moussia. Comme je l’ai dit, elle était la belle-fille de Hazrat Mouslih Maw’oud (r.a.) et était ma tante maternelle. Elle est née à Qadian en 1936. Son père était Syed Zainul Abidin Waliullah Shah Sahib, comme je l’ai dit. Il est l’auteur d’un commentaire d’Al-Bukhārī en de nombreux volumes : il était en effet un grand érudit. Il avait vécu dans des pays arabes. La mère de la défunte était Syeda Sayyarah Sahiba. Elle était originaire de Damas et d’origine arabe.

    La famille de la défunte a connu l’Ahmadiyya par l’entremise de Dr Syed Abdul Sattar Shah Sahib, son grand-père paternel, qui a prêté allégeance au Messie Promis (a.s.) en 1901. Allah a guidé tous les membres de sa famille, grands et petits à travers les rêves et a fortifié leur foi. Le Dr Syed Abdul Sattar Shah Sahib était le grand-père maternel de Khalîfat-oul-Massîh IV. La défunte était donc sa cousine. De 1972 à 1990, Tahira Sahiba a occupé le poste de secrétaire à la réforme et à l’orientation au sein de la Lajna Ima’illah de Rabwah. Elle a aussi passé quelques années en Sierra Leone avec son mari qui est Wâqif-e-Zindagi. Allah lui a accordé trois filles et un fils.

    Sa fille, Amatul Momin, dit : « Hormis les cinq prières quotidiennes, notre mère était aussi régulière dans ses prières de Tahajjoud, le jeûne et la récitation du Saint Coran. Voire, elle accomplissait aussi régulièrement les prières d’Ichrâq. Elle ne déviait jamais de sa routine. Elle faisait tout avec amour et dévotion. Elle rendait culte avec beaucoup d’amour et de dévotion. »

    Sa fille déclare : « Je me demandais comment elle arrivait à accomplir ses autres travaux. Elle respectait les droits de sa belle-famille, de ses voisins ; elle s’occupait de mon père, se souciait de nos repas. L’hospitalité était aussi sa passion.

    Elle avait un énorme amour pour la Communauté et avait un lien sincère avec chaque Calife au cours de sa vie. Elle était extrêmement fidèle au califat. Elle serait particulièrement soucieuse de payer sa Wasiyyat. Elle conseillait toujours aux autres d’écrire à Sa Sainteté et elle disait qu’après avoir écrit au Calife de l’époque, on a un sentiment de sérénité. »

    Elle m’écrivait aussi régulièrement. En fait, après chaque sermon, je recevais ses lettres et elle exprimait ses pensées sur ses divers aspects et mentionnait les points qui lui plaisaient particulièrement.

    « Elle ne se plaignait jamais de personne et si jamais on prononçait de tels propos en notre présence, elle nous disait qu’il n’y avait pas besoin de s’engager dans pareilles conversations car elle a toujours trouvé que ces propos causaient de la perte et n’apportaient rien de bon.

    Comme je l’ai dit, elle avait un lien extraordinaire avec le califat. Elle s’occupait beaucoup des pauvres.

    Un certain Akhtar m’a écrit que leur père les avait abandonnés avec leur mère et que la défunte les avait accueillis chez elle et s’était occupé d’eux comme de ses propres enfants et avait pris soin de tous leurs besoins, y compris concernant leurs aliments, vêtements et études et ne les a pas laissés être affectés par leur situation.

    Qu’Allah lui accorde Son pardon et Sa miséricorde. Qu’Il lui donne une place parmi ses aînés et permettre à ses enfants de perpétuer ses bonnes actions.


    (Le site www.islam-ahmadiyya.org prend l’entière responsabilité de la publication du texte de ce sermon)

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    Qualités et vertus d’Abou Bakr (r.a.) https://islam-ahmadiyya.org/qualites-vertus-abou-bakr/ Thu, 17 Nov 2022 11:03:37 +0000 https://islam-ahmadiyya.org/?p=3427
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  • Sermon du vendredi 11 novembre 2022, prononcé par Sa Sainteté le Calife, Hadrat Mirza Masroor Ahmad, à la mosquée Moubarak, à Islamabad, Tilford au Royaume-Uni. Après le Tashahoud, le Ta’awudh et la Sourate Al-Fatiha, Sa Sainteté le Calife a déclaré :

    J’évoquais [le Calife] Abou Bakr (r.a.) et avais mentionné certains aspects de sa vie. Selon les récits, le Calife Abou Bakr (r.a.) était un expert en généalogie et il était aussi féru de poésie. Les rapports mentionnent qu’Abou Bakr (r.a.) avait, plus que les autres, une grande maîtrise de la généalogie arabe. Joubayr Ibn Mout’im, qui avait atteint la perfection dans cet art de la généalogie, a déclaré : « J’ai appris la science de la généalogie d’Abou Bakr (r.a.), en particulier celle de la lignée des Qouraychites, car il en détenait le plus grand savoir, en particulier des aspects positifs et négatifs de leur lignée. Or, Abou Bakr (r.a.) n’évoquait pas leurs défauts c’est pourquoi il était plus populaire parmi les Qouraychites qu’Aqîl Ibn Abi Tâlib. Après Abou Bakr (r.a.), ‘Aqîl était le mieux instruit en matière de la lignée des Qouraychites, de leurs ancêtres et de leurs bons et mauvais aspects. Or, ‘Aqil n’était pas apprécié des Qouraychites parce qu’il mentionnait également leurs défauts. ‘Aqil s’asseyait avec Abou Bakr (r.a.) dans la Mosquée Al-Nabawi pour acquérir des connaissances sur la généalogie [arabe] et les événements en Arabie.

    Selon les habitants de La Mecque, Abou Bakr (r.a.) était l’un des meilleurs des leurs. À chaque fois qu’ils rencontraient des difficultés, ils lui demandaient de l’aide.

    On rapporte donc qu’Abou Bakr (r.a.) détenait le plus grand savoir de la généalogie arabe, en particulier, celle des Qouraychites. Quand les poètes Qouraychites ont composé des vers satiriques sur le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.), Hassân Ibn Thâbit a eu la tâche d’y répliquer en vers. Lorsque Hassân s’est présenté au Saint Prophète Muhammad (s.a.w.), celui-ci lui a dit : « Comment pourras-tu composer des vers satiriques sur les Qouraychites quand je suis moi-même un des leurs ? » A cela, Hassân a répondu : « Ô Envoyé d’Allah (s.a.w) ! Je vous en ferai sortir tout comme on fait sortir un cheveu de la farine ou du beurre. » Sur ce, l’Envoyé d’Allah (s.a.w) lui a dit : « Va voir Abou Bakr (r.a.) et demande-lui à propos de la généalogie des Qouraychites. »

    Hassân déclare : « Avant de composer mes vers, je me présentai à Abou Bakr (r.a.). Il me guida au sujet des hommes et des femmes des Qouraychites. »

    Quand les vers de Hassân parvenaient à La Mecque, ses habitants disaient qu’ils étaient basés sur la direction et les conseils d’Abou Bakr (r.a.).

    Outre la science de la généalogie, Abou Bakr (r.a.) était aussi un éminent spécialiste dans l’histoire des batailles entre les Arabes. Même s’il n’était pas un poète, il était féru de poésie. Ses biographes débattent du fait qu’il avait composé ou non des vers. Selon certains biographes, il ne l’a pas fait : mais d’autres ont mentionné des vers qu’il aurait composés. De même, on a découvert un manuscrit de 25 poèmes du Calife Abou Bakr (r.a.) dans une bibliothèque turque. On dit en effet que ces vers auraient été composés par le Calife Abou Bakr (r.a.). Un auteur a déclaré qu’il avait su, par révélation divine, que ces vers avaient été composés par le Calife Abou Bakr (r.a.).

    Selon Al-Tabaqât d’Ibn Sa’d et Ibn Hichâm, le Calife Abou Bakr (r.a.) aurait composé des vers. Après le décès du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) et son inhumation, il aurait déclaré : « Ô yeux ! Pleurez après le décès du chef de ce monde et de l’Au-delà (s.a.w.) ! Que vos larmes ne tarissent jamais ! Ô yeux ! Pleurez après la mort du meilleur des Qouraychites, qui a été enseveli dans la soirée ! Que le Roi des rois, le Gardien des serviteurs et le Seigneur des adorateurs envoie Ses bénédictions et Ses salutations sur lui ! À quoi bon vivre après le départ de notre bien-aimé ? Que reste-t-il à orner après le départ de celui qui a orné le monde entier ? Tout comme nous étions ensemble dans la vie, je souhaitais que la mort nous prît ensemble ! »

    C’était là la traduction de ces vers.

    On dit que le Calife Abou Bakr (r.a.) était doté d’une fine intelligence. Abou Sa’îd Al-Khoudri a rapporté que l’Envoyé d’Allah (s.a.w) a dit : « Allah a offert à un serviteur de Dieu [le choix] entre le monde et ce qui est avec Allah. Le serviteur a préféré ce qui est avec Allah. » Sur ce, Abou Bakr (r.a.) s’est mis à pleurer. Je me suis dit : « Qu’est-ce qui fait pleurer ce vieil homme ? Allah l’Exalté a offert à un serviteur le droit d’aimer le monde ou ce qu’Il détient auprès de Lui. Il a choisi ce qui est avec Allah. Or, le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) était ce serviteur et Abou Bakr (r.a.) était le plus savant d’entre nous. Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a déclaré : « Ô Abou Bakr (r.a.) ! Ne pleure pas. En effet, Abou Bakr (r.a.) est celui qui me fait le plus de bien d’entre tous par sa compagnie et sa richesse. Si je devais choisir quelqu’un comme Khalîl de mon Oummah, j’aurais choisi Abou Bakr (r.a.). Mais c’est la fraternité et l’amour en islam [qui comptent]. Fermez toutes les portes ouvrant sur la mosquée, sauf celle d’Abou Bakr (r.a.). »

    J’ai déjà répété ce récit ici en référence à l’intelligence d’Abou Bakr (r.a.). Je l’avais cité dans le passé.

    Le Messie Promis (a.s.) a également présenté une explication au sujet des portes. J’en ferai mention plus loin. Le Mouslih Maw’oud (r.a.) évoqua le même incident et dit : « Une fois, durant ses derniers jours, le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) s’est adressé à ses Compagnons : « Ô gens ! Dieu a dit à l’un de ses serviteurs : « Je t’offre le choix de rester en ce monde si tu le souhaites ou de venir à Moi. » Ce serviteur a préféré la proximité de Dieu. » Abou Bakr (r.a.) a pleuré quand il a entendu cela du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). [Ce récit] évoque ‘Oumar : celui-ci a déclaré : « J’étais très en colère après l’avoir vu pleurer. Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) relatait l’incident d’un serviteur à qui Allah avait permis de demeurer en ce monde ou de retourner vers Dieu. Il a préféré la proximité de Dieu. Pourquoi ce vieil homme pleure-t-il ? Mais Abou Bakr (r.a.) ne pouvait pas arrêter ses hoquets. En fin de compte le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a dit : « J’aime tellement Abou Bakr (r.a.) que s’il était permis de faire de quelqu’un d’autre un Khalîl en sus d’Allah, j’aurais choisi Abou Bakr (r.a.). » ‘Oumar déclare : « Quand le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) est décédé après quelques jours nous avons compris qu’Abou Bakr (r.a.) avait raison de pleurer et que notre colère était un signe de sottise. »

    Le Messie Promis (a.s.) déclare : « Abou Bakr (r.a.), avait reçu cette compréhension du Saint Coran. Il a commencé à pleurer quand l’Envoyé d’Allah (s.a.w) a récité le verset :

    الْيَوْمَ أَكْمَلْتُ لَكُمْ دِينَكُمْ وَأَتْمَمْتُ عَلَيْكُمْ نِعْمَتِي

    Quelqu’un a demandé pourquoi ce vieillard pleurait. Il a répondu : « Je pouvais sentir la mort de l’Envoyé d’Allah (s.a.w) de ce verset. Les Prophètes (paix soit sur eux) servent d’autorité. Un ouvrier qui a fini son travail, part de là. De même, quand les Prophètes ont terminé leurs œuvres, ils quittent ce monde. Après la révélation du verset :

    الْيَوْمَ أَكْمَلْتُ لَكُمْ دِينَكُمْ وَأَتْمَمْتُ عَلَيْكُمْ نِعْمَتِي

    Abou Bakr (r.a.) a compris qu’il s’agissait du dernier appel. Il en ressort clairement que la compréhension de Abou Bakr (r.a.) était très avancée. Selon les hadiths, [le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.)] aurait demandé qu’on fermât toutes les fenêtres ouvrant sur la mosquée. Le Messie Promis (a.s.) explique ici le sens de cet énoncé.

    Selon les hadiths, donc, [le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.)] aurait demandé qu’on fermât toutes les fenêtres ouvrant sur la mosquée hormis celle d’Abou Bakr (r.a.). En voici le sens caché : la mosquée représente la manifestation des secrets divins c’est pourquoi cette porte ne sera pas fermée sur Abou Bakr Siddiq (r.a.).

    La porte des mystères divins et de la sagesse divine sera pour toujours ouverte pour Abou Bakr Siddique (r.a.) et ce même par la suite.

    Le Messie Promis (a.s.) déclare : « Les Prophètes (paix soit eux) usent de métaphores. Celui qui, à l’instar d’un mollah obtus, déclare qu’il faut tout prendre au sens littéral se trompe. Par exemple, la demande du Prophète Ibrahim (a.s) à son fils de changer son seuil ou les bracelets en or qu’avait vus le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) ne devaient pas être pris au sens littéral : c’étaient des paroles métaphoriques. Ils s’y trouvaient d’autres réalités.

    Le Messie Promis (a.s.) déclare : « L’objet de cet énoncé est qu’Abou Bakr (r.a.) avait reçu la meilleure compréhension du Coran. C’est pourquoi il a tiré cette conclusion. » Il déclare : « Selon moi, même si ces significations étaient apparemment contradictoires, l’exigence de la piété et de l’honnêteté exigent qu’on accepte les propos d’Abou Bakr (r.a.) – c’est-à-dire que les gens croyaient en ses paroles – or il n’y a pas un seul mot du Saint Coran contraire au sens présenté par Abou Bakr (r.a.). »

    Il déclare : « Demandez aux Mollahs si Abou Bakr (r.a.) était sage ou non. N’était-il pas celui qu’on nommait Al-Siddîq ? N’était-il pas le tout premier Calife du Prophète d’Allah qui a rendu un grand service à l’islam en endiguant la vague dangereuse de l’apostasie ? Laissons [pour l’instant] ces points. Dites-moi pourquoi Abou Bakr (r.a.) a dû monter en chaire. La crainte de Dieu au cœur, dites-moi s’il souhaitait présenter un argument solide ou fallacieux en citant le verset « Mohammad n’est qu’un prophète et tous les prophètes avant lui sont morts ». Son argumentation était-elle si fallacieuse qu’un enfant pourrait dire que celui qui considère Jésus comme mort devient mécréant ? »

    Autrement dit, il a cité ce verset en guise de preuve solide : il n’a pas présenté de preuve fallacieuse.

    Ailleurs le Messie Promis (a.s.) a expliqué:

    «Le verset « Aujourd’hui J’ai parachevé votre religion » comprend deux aspects. Le premier est qu’Il vous a purifiés ; et la seconde est qu’Il a parachevé le livre. On dit que lorsque ce verset a été révélé, Abou Bakr (r.a.) a pleuré. Quelqu’un lui a demandé : « Pourquoi pleures-tu ? » Il a répondu : « Ce verset sent la mort du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Car il est établi qu’un travail accompli indique la mort. En ce monde, quand un travail est terminé l’équipage s’en va. »

    Quand l’Envoyé d’Allah (s.a.w) a entendu l’histoire d’Abou Bakr (r.a.), il a déclaré : « Abou Bakr (r.a.) est le plus intelligent. » Il avait également déclaré qu’il aurait pris pour ami Abou Bakr (r.a.) si cela était permis en ce monde. Il a dit que la fenêtre d’Abou Bakr (r.a.) demeurera ouverte dans la mosquée et demandé qu’on ferme toutes les autres.

    On peut en demander la pertinence, notamment de le garder pour ami et de maintenir la fenêtre ouverte. Le Messie Promis (a.s.) en explique le bien-fondé. Il déclare : « Rappelez-vous que la mosquée est la maison de Dieu, la source de toute vérité et de tout savoir. Par conséquent, il a dit que la fenêtre intérieure d’Abou Bakr (r.a.) est de ce côté, donc cette fenêtre doit être maintenue ouverte. Cela ne signifie pas que d’autres compagnons en ont été privés. Il s’y trouvait parmi eux ceux doués d’une grande perspicacité : or Abou Bakr (r.a.) était le plus doué [d’entre tous]. Voire l’excellence d’Abou Bakr (r.a.) était en raison de sa perspicacité personnelle, qui a montré son exemple au début et aussi à la fin. Comme si l’existence d’Abou Bakr (r.a.) englobait la sagesse d’ici-bas et de l’Au-delà. »

    Ensuite, le Messie Promis (a.s.) explique : « Abou Bakr Al-Siddîq (r.a.) était des plus expérimentés et intelligents. Il a confronté nombre de situations complexes, il a participé à de nombreuses batailles, il a été témoin de des tactiques de guerre, il a foulé de nombreux déserts et [gravi de nombreuses] montagnes, il a pénétré sans hésiter en de nombreux lieux recelant la mort. Combien de chemins tortueux a-t-il redressés ! Il a avancé dans de nombreuses batailles et a mis fin à nombre de troubles. Combien de montures a-t-il amaigries lors de ses périples ? Il a parcouru de nombreuses étapes jusqu’à ce qu’il soit pétri d’expérience et de savoir. Il était patient face à la souffrance et était vigoureux. Allah l’a choisi pour la compagnie de l’Envoyé d’Allah (s.a.w) afin de faire de lui le récipiendaire de Ses signes. Il l’a loué pour sa sincérité et sa fermeté. C’était un signe qu’il était le plus aimé du Messager d’Allah (s.a.w.). Il était pétri du levain de la liberté et la loyauté coulait dans ses veines. C’est pour cette raison qu’il a été choisi pour une affaire d’une énorme importance à un moment de grande peur. Allah est Omniscient et Très Sage. Toutes Ses œuvres sont à bon escient et Il fait couler l’eau de sa source au moment opportun. Ainsi, il a regardé le fils d’Abou Qouhafa et lui a accordé des faveurs spéciales et a fait de lui une personnalité unique en son temps. Allah s’est prononcé à son sujet et Il est le plus véridique :

    إِلَّا تَنْصُرُوهُ فَقَدْ نَصَرَهُ اللَّهُ إِذْ أَخْرَجَهُ الَّذِينَ كَفَرُوا ثَانِيَ اثْنَيْنِ إِذْ هُمَا فِي الْغَارِ إِذْ يَقُولُ لِصَاحِبِهِ لَا تَحْزَنْ إِنَّ اللَّهَ مَعَنَا فَأَنْزَلَ اللَّهُ سَكِينَتَهُ عَلَيْهِ وَأَيَّدَهُ بِجُنُودٍ لَمْ تَرَوْهَا وَجَعَلَ كَلِمَةَ الَّذِينَ كَفَرُوا السُّفْلَى وَكَلِمَةُ اللَّهِ هِيَ الْعُلْيَا وَاللَّهُ عَزِيزٌ حَكِيمٌ

    « Si vous ne lui venez pas en aide, alors sachez qu’Allah l’a aidé, même lorsque les mécréants l’ont chassé, et qu’il était l’un des deux quand ils étaient tous deux dans la grotte, quand il dit à son compagnon : « Ne t’afflige pas ; assurément Allah est avec nous. » Alors Allah fit descendre Sa paix sur lui, et envoya à son secours des troupes que vous n’avez pas vues, et Il abaissa la parole des mécréants, et il n’y a que la parole d’Allah qui soit suprême. Et Allah est Puissant, Sage. » (9 : 40)

    Le Calife Abou Bakr (r.a.) maîtrisait aussi l’art de l’interprétation des rêves. Il est dit qu’Abou Bakr Al-Siddîq (r.a.) était en cela un expert. Voire, il était celui qui maîtrisait le plus cette science. Même à l’époque bénie du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) il en faisait les interprétations.

    L’Imam Muhammad Ibn Sirin déclare qu’Abou Bakr Siddiq (r.a.) était le plus grand interprète des rêves après le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). On présente les interprétations de certains des rêves par Abou Bakr Al-Siddîq (r.a.).

    Ibn ‘Abbâs raconte qu’à l’occasion de son retour d’Ouhoud, un homme est venu voir l’Envoyé d’Allah (s.a.w) et a dit : « Ô Messager de Dieu ! J’ai vu dans un rêve un nuage d’où sortaient du beurre clarifié et du miel. Les gens en prenaient dans leurs mains, qui en grande quantité et qui en moins grande. J’ai vu une corde qui s’élevait vers le ciel et j’ai vu l’Envoyé d’Allah (s.a.w) la saisir et monter jusqu’au ciel par son entremise. Après cela, une autre personne l’a attrapée et elle est également montée. Ensuite, une deuxième personne a attrapé la corde et elle est montée. Par la suite, une troisième personne l’a attrapée et elle s’est brisée. On a relié les deux bouts de cordes pour lui et il est monté. »

    Abou Bakr (r.a.) a dit au Messager d’Allah (s.a.w.) : « Laissez-moi l’interpréter. » L’Envoyé d’Allah (s.a.w) a déclaré : « Fais-le ! » Alors, Abou Bakr (r.a.) a déclaré : « Le nuage qui projette une ombre est l’islam, et le miel et le beurre clarifié qui en coulent est le Coran. Sa douceur et sa délicatesse, le miel et le beurre que les gens en retirent représentent ceux qui profiteront du Coran. C’est-à-dire ceux qui acquièrent plus ou moins la connaissance du Saint Coran. Et la corde qui monte au ciel est la vérité que vous suivez. Vous l’avez attrapé et avez été élevé par elle. Ensuite, un autre l’attrapera après vous et sera élevé par son entremise. Ensuite, une autre personne sera également élevée par elle et une autre de plus et elle sera coupée. Elle sera jointe pour lui et il sera exalté par elle. »

    L’Envoyé d’Allah (s.a.w) a déclaré : « Tu as raison sur certains points et pas sur d’autres. » Abou Bakr (r.a.) a demandé : « Ô Messager d’Allah ! Je jure en votre nom ! Dites-moi où j’ai raison et où j’ai tort. »

    Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a déclaré : « Abou Bakr (r.a.) ! Ne jure pas ! » C’est-à-dire qu’il ne souhaitait pas présenter l’interprétation exacte en ce moment-là. C’est pourquoi il lui a demandé de ne pas jurer. Les explications qu’il avait présentées suffisaient.

    Selon Ibn Chihâb, le Saint Prophète a vu un rêve et l’a relaté devant Abou Bakr (r.a.). L’Envoyé d’Allah (s.a.w) a dit : « J’ai vu dans un rêve que toi et moi montions une échelle. J’ai avancé de deux marches et demie devant toi. » Abou Bakr (r.a.) a dit : « Il s’y trouve le bien, ô Messager d’Allah (s.a.w.) ! Allah vous gardera en vie jusqu’à ce que vous voyiez de vos yeux ce qui vous plaît et rafraîchit vos yeux. » Il a répété le même point trois fois. La troisième fois, le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a déclaré : « Ô Abou Bakr (r.a.) ! J’ai vu dans un rêve que toi et moi avons grimpé une échelle. J’ai avancé deux marches et demie avant toi. » Abou Bakr (r.a.) a dit : « Ô Messager d’Allah ! Allah vous élèvera vers Sa miséricorde et Son pardon, et je vivrai deux ans et demi après vous. »

    Abou Bakr (r.a.) a ainsi interprété ce rêve.

    ‘Aïcha (r.a.), l’épouse de l’Envoyé d’Allah (s.a.w) raconte : « Dans un songe, j’ai vu trois lunes tomber dans ma chambre. J’ai raconté ce rêve à mon père Abou Bakr Al-Siddîq (r.a.). » Quand l’Envoyé d’Allah (s.a.w) est décédé et qu’il a été enseveli dans la chambre d’Aïcha, Abou Bakr (r.a.) lui a dit : « C’est l’une de tes lunes ; et c’est la meilleure d’entre elles. »

    ‘Abd al-Rahman Ibn Abi Laila (r.a.) rapporte que le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) lui a dit : « J’ai vu un troupeau de chèvres noires me suivre et un troupeau de chèvres brunes derrière elles. » Sur ce, Abou Bakr (r.a.) a déclaré : « Ô Messager d’Allah (s.a.w.) ! Les Arabes vous suivront et ensuite les non-Arabes les suivront. » Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a dit que l’ange a également donné la même interprétation. C’étaient là des récits sur les rêves.

    Il y a aussi la question du premier musulman parmi les hommes. On dit qu’Abou Bakr (r.a.) était le premier.

    ‘Ammar Ibn Yasir relate : « J’ai vu le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) quand il n’avait en sa compagnie que cinq esclaves, deux femmes et Abou Bakr Al-Siddîq. »

    Dans son ouvrage Sîrat Khâtam-un-Nabiyyine, Mirza Bashir Ahmad Sahib a présenté une note détaillée sur celui qui était le premier à accepter le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Il explique : « Khadidja était la première à croire dans le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) quand celui-ci a lancé sa mission. Elle n’avait pas hésité un seul instant.

    Il existe des différences d’opinion entre les historiens sur le premier homme à avoir embrassé l’islam après Khadijah. Certains évoquent le nom d’Abou Bakr Ibn Abi Qouhâfa. D’autres mentionnent le nom d’Ali qui n’avait que dix ans à l’époque. D’aucuns mentionnent le nom de Zayd Ibn Hârithah, l’esclave affranchi du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Mais selon nous, ces débats n’ont pas lieu d’être. ‘Ali et Zayd était les membres de la famille du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) et étaient comme ses enfants. Ils n’avaient même pas besoin d’annoncer verbalement qu’ils croyaient dans le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Ainsi, ce n’est pas la peine d’évoquer leurs noms dans ce contexte. Pour ce qui est du reste, selon l’opinion de la majorité, Abou Bakr était le premier à avoir embrassé l’islam. […] En raison de sa noblesse et de ses capacités, Abou Bakr (r.a.) était très honoré et respecté par les Qouraychites, et dans l’islam il a acquis un statut qu’aucun autre compagnon n’a atteint. Abou Bakr (r.a.) n’a pas, même un instant, douté de la revendication du Prophète et l’a acceptée instantanément. Ensuite, il a consacré tout son intérêt, toute sa vie et toute sa richesse au service de la religion apportée par le Saint Prophète. Abou Bakr (r.a.) était le plus cher parmi les compagnons du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Après la disparition du Saint Prophète, il devint son premier Calife. À l’époque de son califat, il a fourni la preuve de sa capacité inégalée. Sprenger, un orientaliste européen renommé, dit ceci concernant Abou Bakr (r.a.) : « La foi d’Abou Bakr est, à mon avis, la plus grande garantie de la sincérité de Muhammad au début de sa carrière. Même si Muhammad (s.a.w.) aurait pu se tromper, il n’a pas trompé les autres. Il se croyait sincèrement être l’Envoyé de Dieu. »

    Sir William Muir est également en parfait accord avec son point de vue. […] « Après Khadijah, Abou Bakr, ‘Ali et Zayd Ibn Haritha, cinq autres individus ont accepté l’islam, grâce à la prédication d’Abou Bakr (r.a.). Tous ces individus ont acquis une telle éminence et dignité en islam, qu’ils sont considérés comme les plus grands des compagnons. Voici leurs noms : ‘Outhman Ibn ‘Affan, ‘Abdour-Rahman Ibn ‘Awf, Sa’d Ibn Abi Waqqaṣ, Zoubayr Ibn Al-‘Awwam et Talhah Ibn ‘Oubaydillah. Tous ces cinq compagnons sont parmi Al-’Achrah al-Moubach-charah, c’est-à-dire parmi ces dix compagnons ayant reçu la bonne nouvelle du paradis de la langue bénie du Saint Prophète (s.a.w.) lui-même, et qui ont été considérés ses plus intimes compagnons et conseillers. »

    Hazrat Mouslih Maw’oud (r.a.) conscientisait un jour les membres de la Jama’at concernant les sacrifices financiers et il a lié ce sujet avec l’incident suivant. Il déclare : « Le croyant n’a pas peur de tels appels, c’est-à-dire des appels financiers ou des appels aux sacrifices. Voire il est heureux et fier que cet appel lui soit parvenu en premier. Il n’a pas peur, mais en est fier. Il est reconnaissant envers Dieu et il sacrifie le plus dans Sa voie et atteint également le rang le plus élevé. Peut-on dire qu’Abou Bakr (r.a.) se demandait pourquoi il avait été le premier à consentir à ces sacrifices ou rendre ces services ? S’était-il demandé pourquoi il avait eu cette chance ? Il s’est placé volontairement en danger et a souffert dans le chemin de Dieu. C’est pourquoi il a obtenu un statut que même ‘Oumar n’a pu obtenir. Car celui qui croit le premier a la possibilité de faire des sacrifices en premier. Certes les dangers étaient toujours présents quand ‘Oumar a embrassé l’islam : on persécutait les musulmans, on les empêchaient de prier, les Compagnons étaient contraints à l’exil, la première migration vers l’Abyssinie était en cours et l’ère des progrès a débuté bien longtemps après sa conversion ; mais ‘Oumar (r.a.) n’a pas pu égaler Abou Bakr (r.a.) en raison de sa conversion précoce et des sacrifices auxquels il a pu consentir au tout début. Une fois, suite à un désaccord entre Abou Bakr (r.a.) et ‘Oumar (r.a.), l’Envoyé d’Allah (s.a.w) a dit : « Abou Bakr (r.a.) a embrassé l’islam quand vous l’aviez rejeté. Quand vous vous opposiez à l’islam, il aidait l’islam. Pourquoi le faites-vous souffrir ? »

    Ainsi, le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a témoigné de sa foi et de ses sacrifices précoces, bien qu’Oumar ait également souffert et consenti à des sacrifices.

    Abou Bakr (r.a.) était fier de cette avance. Peut-on dire qu’il aurait souhaité embrassé l’islam au moment de la conquête de La Mecque ? Au contraire, si le royaume du monde avait été placé devant lui, Abou Bakr (r.a.) l’aurait considéré une récompense très méprisable et ne l’aurait pas accepté. Voire en compensation pour ce statut il n’aurait même pas pris la peine de piétiner le royaume du monde. »

    C’était donc là la récompense de ses sacrifices et c’est ainsi qu’Allah récompense chacun selon son niveau.

    Voici les récits sur l’émancipation des esclaves. ‘Oumar (r.a.) avait l’habitude de dire : « Abou Bakr (r.a.) est notre chef et il a libéré notre chef, Bilal. »

    Au début de l’islam, Abou Bakr (r.a.) a libéré par ses moyens sept esclaves qui souffraient pour la cause d’Allah. Voici les noms de ces esclaves : Bilal (r.a.), ‘Âmir Ibn Fouhayra (r.a.), Zannirah (r.a.), Nahdiya (r.a.) et sa fille (r.a.), une esclave des Bani Mu’ammil et Oumm ‘Oumays.

    Les opposants de l’islam étaient également convaincus de la vertu et des excellences d’Abou Bakr (r.a.).

    Hazrat Mousleh Maw’oud (r.a.) déclare : « Toute La Mecque était l’obligée d’Abou Bakr. Il dépensait tout ce qu’il gagnait pour libérer des esclaves. Il était en train de quitter La Mecque quand il a rencontré un chef en chemin. Il lui a demandé : « Abou Bakr, où vas-tu ? » Il a répondu : « Je n’ai aucune protection dans cette ville. Je m’en vais ailleurs. » Le chef a commenté : « Si un homme bon comme toi abandonne la ville, celle-ci sera ruinée. Je t’accorde ma protection. Ne pars pas ! » Ainsi, Abou Bakr (r.a.) est retourné sous la protection de ce chef. Quand il se réveillait le matin, il récitait le Coran et les femmes et les enfants l’écoutaient avec leurs oreilles collées au mur car sa voix était empreinte d’une grande tendresse et d’une grande ferveur. Étant donné que le Coran était en arabe, tout homme, femme et enfant en comprenait les sens. Et les auditeurs en étaient impressionnés. Quand la chose fut connue, elle a soulevé un tollé à La Mecque : on a dit que tout le monde abandonnerait leur religion [ancestrale]. En fin de compte, les gens sont allés à la rencontre de ce chef et lui ont demandé pourquoi il avait accordé sa protection à Abou Bakr (r.a.). Le chef a conseillé à celui-ci : « Ne récite pas le Coran [publiquement] : les habitants de La Mecque en sont furieux. Abou Bakr (r.a.) a répondu : « Reprends ta protection en ce cas, car je ne peux m’en empêcher. » Sur ce, le chef a mis fin à sa protection. Ceci est une grande preuve de la Taqwa et de la pureté d’Abou Bakr (r.a.). Ces gens étaient les farouches ennemis du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) et l’insultaient. Mais [ces mêmes ennemis] étaient à ce point convaincus de la pureté d’Abou Bakr (r.a.) que ce chef a déclaré que la ville sera ruinée après son départ. »

    Voici les récits sur l’Imamat d’Abou Bakr (r.a.). Abou Bakr (r.a.) faisait partie de ces chanceux qui avaient dirigé la prière dans la mosquée Al-Nabawi en l’absence du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Une autre excellence d’Abou Bakr (r.a.) est que durant les derniers jours du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) en particulier, il a dirigé la prière suite aux directives de l’Envoyé d’Allah (s.a.w).

    Il existe divers récits à ce propos. ‘Aïcha (r.a.) relate : Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a déclaré : « Quand Abou Bakr est présent, il n’est pas approprié qu’un autre dirige la prière. »

    Aswad relate : « Nous étions avec ‘Aïcha et nous avons évoqué la régularité dans la Salat et sa grandeur. Elle a déclaré : « L’Envoyé d’Allah (s.a.w) a été atteint de la maladie qui lui fut fatale. C’était l’heure de la prière et l’appel a été lancé. L’Envoyé d’Allah (s.a.w) a dit : « Dites à Abou Bakr de conduire les gens dans la prière. » On lui a dit qu’Abou Bakr est très sensible. Quand il se mettra à votre place, il ne pourra pas diriger la prière. L’Envoyé d’Allah (s.a.w) a réitéré ses instructions. Et on lui a dit la même chose. Il a répété ses instructions une troisième fois et il a déclaré : « Vous êtes comme les femmes de [l’histoire de] Joseph. » (C’est-à-dire vous répétez leurs propos.) « Demandez à Abou Bakr de diriger les prières. » C’est là qu’Abou Bakr est sorti pour offrir des prières. Quand l’Envoyé d’Allah (s.a.w) s’est senti mieux il est sorti avec le soutien de deux personnes. ‘Aïcha déclare : « Je vois toujours la scène devant mes yeux : les pieds du Prophète (s.a.w.) traînaient au sol en raison de la maladie. » C’est-à-dire qu’il pouvait à peine marcher et soulever ses pieds qui traînaient. En le voyant, Abou Bakr a eu l’intention de reculer. Ayant su son intention, le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a indiqué à Abou Bakr de rester à sa place. Puis il a été transporté jusque-là : il s’est assis à côté d’Abou Bakr. »

    On a demandé à A’mach si c’était le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) qui dirigeait la prière, si Abou Bakr (r.a.) suivait sa prière et si les gens suivaient celle d’Abou Bakr (r.a.). Il a hoché de la tête pour indiquer oui. Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) était assis sur le côté gauche et Abou Bakr (r.a.) priait debout.

    Le narrateur déclare qu’Anas Ibn Malik Al-Ansari m’a dit qu’il suivait et servait l’Envoyé d’Allah (s.a.w) et qu’il était en sa compagnie. Il a relaté : « Abou Bakr avait l’habitude de diriger les fidèles dans la prière lors de la dernière maladie du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) qui avait entraîné sa mort. Le lundi, quand les fidèles étaient en rangs, l’Envoyé d’Allah (s.a.w) a écarté le voile de sa pièce. Il nous a regardés et il était debout. Son visage béni était comme une feuille du Coran sacré. Ensuite, le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a souri et nous avons pensé que nous avons été mis à l’épreuve car [alors que nous étions en prière,] dans notre joie, nous avons regardé le Prophète (s.a.w.). Sur ce, Abou Bakr a reculé pour rejoindre le rang des fidèles. Il pensait que le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) était sorti pour diriger la prière. Mais le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) lui a fait signe de diriger la prière et il a refermé le rideau. Il est mort ce jour-là. »

    Selon un autre récit, une fois, ‘Oumar avait dirigé la prière durant ces jours. ‘Abdoullah Ibn Zam’ah raconte : « Quand la maladie du Messager d’Allah s’est aggravée, j’étais dans un groupe de musulmans qui le servaient. Bilal l’a appelé pour la prière. Il (s.a.w.) a dit : « Dites à quelqu’un de diriger les gens dans la prière. » ‘Abdoullah Ibn Zam’ah est sorti et a vu qu’Oumar était présent et qu’Abou Bakr (r.a.) n’était pas là. Je lui ai dit : « Ô ‘Oumar ! Lève-toi et dirige les gens dans la prière. » Il s’est avancé et a énoncé : « Allahou Akbar ! » Quand l’Envoyé d’Allah (s.a.w) a entendu la voix d’Oumar qui était forte, il a demandé : « Où est Abou Bakr (r.a.) ? Allah n’accepte pas [son absence] et les musulmans aussi ! Allah n’accepte pas [son absence] et les musulmans aussi ! » On a fait venir Abou Bakr (r.a.). Il est venu. Il a dirigé la prière de nouveau après qu’Oumar l’ai dirigée. Ce sont là les faits relatés dans un récit.

    Selon un autre récit, le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a entendu la voix d’Oumar. Il est sorti, il a fait sortir sa tête de sa chambre et a dit : « Non ! Non ! Non ! Ibn Abi Qouhafa doit diriger les gens dans la prière. » Il a prononcé ces phrases dans la colère.

    Mousnad Ahmad présente d’autres détails à ce propos. Quand ‘Oumar a appris cela, il a dit à ‘Abdoullah Ibn Zam’ah, qui lui avait demandé de diriger la prière : « Je pensais que c’était le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) qui t’avait dit que je devais diriger la prière ! Sinon je ne l’aurais jamais fait. » Sur ce, ‘Abdoullah Ibn Zam’ah a dit : « Non ! Quand j’ai constaté qu’Abou Bakr (r.a.) n’était pas présent, je me suis dit que tu étais le seul capable de la diriger. C’est pour cette raison que je t’ai demandé de le faire. »

    [Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.)] ne lui a donc pas donné des directives claires à ce propos. Ce récit est tiré du Mousnad d’Ahmad.

    Un auteur présente la gentillesse d’Abou Bakr (r.a.) envers ses enfants : « Abou Bakr (r.a.) aimait beaucoup ses enfants et à de nombreuses reprises il montrait son affection par ses paroles et ses actions. Son fils aîné, ‘Abdour-Rahman, vivait séparément ; cependant, Abou Bakr (r.a.) subvenait à ses dépenses. Sa fille aînée, Asmâ’(r.a.) était mariée à Zoubayr Ibn Al-‘Awwam (r.a.). Au début, ils faisaient face à des circonstances difficiles et n’avaient même pas de domestique pour les aider à la maison. Pour cette raison, Asmâ’(r.a.) devait travailler très dur : elle préparait la pâte et la nourriture et recueillait et puisait de l’eau du puits ; elle fabriquait les outres [de peau] et ramenaient des grappes de dattes sur sa tête de loin. Elle nourrissait également le cheval, etc. Quand Abou Bakr Al-Siddîq (r.a.) a découvert sa situation, il a envoyé un domestique pour s’occuper du cheval et le nourrir. Asma (r.a.) disait : « En envoyant ce domestique, mon père m’a pour ainsi dire libérée. » ‘Abdoullah Ibn Abi Bakr aimait beaucoup sa femme, ‘Âtikah, et c’est pour cette raison qu’il avait cessé d’aller au Jihad. Abou Bakr (r.a.) n’a pas pu supporter cela et a dit à ‘Abdoullah : « Tu as cessé de te rendre au Jihad à cause de ta femme. Tu dois la divorcer. » Bien qu’il ait obéi à cet ordre, en raison de sa séparation d’Âtikah, il composa des couplets douloureux et émouvants. Quand Abou Bakr (r.a.) les entendit, son cœur fondit et il donna la permission à ‘Abdoullah de la reprendre.

    Al-Barâ’a déclaré : « Je suis entré dans la maison d’Abou Bakr (r.a.) avec lui et j’ai vu qu’Aïcha (r.a.) était allongée et qu’elle souffrait de fièvre. J’ai vu Abou Bakr (r.a.) embrasser ‘Aïcha (r.a.) sur la joue et s’enquérir de sa santé, en disant : « Ma chère fille, comment te sens-tu maintenant ? »

    Je présenterai le reste des récits plus tard, Incha Allah.


    (Le site www.islam-ahmadiyya.org prend l’entière responsabilité de la publication du texte de ce sermon)

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    Sacrifices et progrès spirituel https://islam-ahmadiyya.org/sacrifices-et-progres-spirituel/ Thu, 10 Nov 2022 10:34:57 +0000 https://islam-ahmadiyya.org/?p=3422
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  • Sermon du vendredi 04 novembre 2022, prononcé par Sa Sainteté le Calife, Hadrat Mirza Masroor Ahmad, à la mosquée Moubarak, à Islamabad, Tilford au Royaume-Uni. Après le Tashahoud, le Ta’awudh et la Sourate Al-Fatiha, Sa Sainteté le Calife a déclaré :

    Aujourd’hui, nous sommes le premier vendredi du mois de novembre ; et comme le veut la tradition, j’y annonce la nouvelle année du fonds du Tahrik-i-Jadid et [je] mentionne les faveurs qu’Allah nous a accordées l’année précédente. Je vais présenter quelques points à cet égard aujourd’hui. En premier lieu, il faut se rappeler que toute entreprise a besoin de financement. Le Messie Promis (a.s.) a déclaré que tout prophète a fait appel aux sacrifices financiers pour atteindre son objectif. Le Saint Coran a d’ailleurs attiré l’attention des croyants sur les sacrifices financiers sous différents angles. Allah annonce clairement qu’Il vous récompensera ici-bas et dans l’Au-delà pour les biens que vous sacrifiez pour la cause de la religion. Allah n’est redevable envers personne. Par exemple, [dans le verset suivant], Allah explique comment et jusqu’à quel point Il récompense [Ses créatures] :

    مَثَلُ الَّذِينَ يُنْفِقُونَ أَمْوَالَهُمْ فِي سَبِيلِ اللَّهِ كَمَثَلِ حَبَّةٍ أَنْبَتَتْ سَبْعَ سَنَابِلَ فِي كُلِّ سُنْبُلَةٍ مِئَةُ حَبَّةٍ وَاللَّهُ يُضَاعِفُ لِمَنْ يَشَاءُ وَاللَّهُ وَاسِعٌ عَلِيمٌ

    « La similitude de ceux qui dépensent leurs biens pour la cause d’Allah est comme la similitude d’un grain qui produit sept épis, et chaque épi contient cent grains. Or, Allah le multiplie davantage pour celui qu’Il veut et Allah est Munificent, Omniscient. » (Le Saint Coran, chapitre 2, verset 262)

    Ceci est l’exemple de ces croyants qui dépensent dans la voie d’Allah. Allah ne demeure pas l’obligé de ceux qui font des sacrifices sincèrement pour Sa cause : Il les récompense ici-bas et dans l’Au-delà.

    À notre époque, Dieu a suscité le serviteur parfait du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) pour la diffusion du message de la foi. Il a demandé à ses suivants s’assumer leurs responsabilités pour la diffusion [du message] de la religion et de l’islam, pour faire le monde se prosterner devant le seuil du Dieu Unique. S’ils agiront de la sorte en toute sincérité, ils mériteront les faveurs et les récompenses de Dieu.

    Selon un récit, le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a déclaré : « La Salât, le jeûne et le souvenir de Dieu multiplient par sept cent les sacrifices consentis dans la voie de Dieu. » C’est-à-dire que vos sacrifices financiers doivent être accompagnés de ces actions. Ainsi, ce hadith décrit l’état d’un véritable croyant. Il ne doit pas se contenter de consentir à des sacrifices financiers pour ensuite annoncer à Dieu : « J’ai contribué tant ; et en accord à Ton décret, Tu dois me rembourser 700 fois plus. » Il n’en est pas ainsi. Il faudra aussi rehausser le niveau de ses actes d’adoration. Il faudra aussi améliorer l’état de son Nafs et se consacrer au souvenir de Dieu, éviter les futilités et consentir à des sacrifices financiers uniquement pour la cause d’Allah. Par la suite, Allah accordera de telles récompenses qui vous laisseront bouche bée. Souvent, Allah accepte nos humbles actions et nous accorde des récompenses qui nous ébahissent. C’est là une grâce spéciale d’Allah. Cela accroît notre foi en la personne de Dieu. L’on grandit dans la conviction qu’inspire Ses propos.

    En tout cas, l’on ne doit pas se contenter de ses sacrifices et [croire] que même si l’on n’a pas accompli d’autres actions, l’on méritera à coup sûr les récompenses divines. Ainsi, ceux qui consentent à des sacrifices financiers doivent aussi se soucier grandement de leur état spirituel : c’est là que l’on méritera les véritables faveurs divines. Allah récompense toujours les vrais croyants.

    Il existe d’innombrables exemples de ce genre au sein de la Jama’at. Je ne cite pas uniquement les exemples des anciens, notamment eu égard à leur certitude qu’Allah les récompensera. Il existe aussi des exemples contemporains. Parmi les exemples des anciens, il s’y trouve celui de Rabi’ah Al-Basriyyah et de sa confiance en Dieu. Elle était assise chez elle quand vingt invités ont frappé à sa porte. Et il n’y avait que deux pains à la maison. Elle dit à sa bonne d’aller offrir ces deux pains à un pauvre. C’est là un exemple des plus sublimes de sa confiance en Allah. La bonne était très inquiète et pensait que même ces gens vertueux étaient d’étranges imbéciles : des invités sont à la maison et voici qu’elle me demande de partager le peu de pain qui reste parmi les pauvres ! Perdue dans ses réflexions, elle était sur le point de partir ou peut être qu’elle était revenue, lorsqu’une femme annonçait à la porte qu’une dame riche l’avait envoyée. Elle avait apporté dix-huit pains. Rabi’ah Al-Basriyyah les a rendus en disant : « Ce ne sont pas les miens. » Sa domestique lui a conseillé de les garder. Mais Rabi’ah Al-Basriyyah a refusé. La domestique a fait ressortir que c’était Allah Qui les avait envoyés.

    Rabi’ah a insisté que ces pains ne lui appartenaient pas. La bonne a persisté, lui demandant de les garder. Au bout d’un moment, la riche voisine a demandé à sa bonne : « Où étais-tu ? Tu devais envoyer vingt pains à Rabi’ah. Ces [dix-huit] pains n’étaient pas les siens. Je les avais envoyés à quelqu’un d’autre. » Rabi’ah a dit : « J’avais envoyés ces deux pains en négociant avec Allah qu’Il les multipliera par dix et me les enverra. Donc vingt auraient dû venir en échange de deux. »

    Le Premier Calife a relaté cet incident en référence à divers versets du Saint Coran. Il déclare que certains [versets] du Coran, mentionnent dix en récompense pour un ou sept cent pour un. Cette récompense est conforme aux circonstances de la bonne action. C’est-à-dire à quelle occasion et comment cette œuvre a été accomplie et à combien de sacrifices il a été consenti. Dans quelle mesure le sacrificateur accomplit-il le sacrifice ? Comme je l’ai dit, le Premier Calife a relaté cet incident de Rabi’ah Al-Basriyyah et a déclaré que c’est ainsi qu’Allah bénit [les œuvres] mais vous ne devez pas agir de la sorte avec l’intention de tester Allah. Il ne faut pas commencer à agir de la sorte avec l’intention d’éprouver Allah. Par contre, si jamais il vous arrive de consentir à des sacrifices de cette manière, en étant sincères envers Allah, Il vous bénira. Ceux qui font des offrandes pour la religion d’Allah et pour obtenir l’agrément d’Allah sont les vrais sacrificateurs.

    L’exemple de Rabi’ah Al-Basriyyah semble concerner des invités personnels, mais les gens la visitaient également dans un but religieux. En tout cas, aujourd’hui, Allah a suscité le serviteur parfait du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.), pour accomplir ces objectifs religieux, et à travers lui, le travail de la diffusion de l’islam et du service de l’humanité est en cours dans le monde aujourd’hui.

    Par la grâce d’Allah, la Jama’at dépense plusieurs millions de livres [Sterling] chaque année pour la publication de littérature, la construction de mosquées, la construction de centres et d’autres projets. La majeure partie de l’argent récolté en Europe et dans les pays développés est dépensée en Afrique, en Inde et dans d’autres pays pauvres, en sus de subvenir aux dépenses de leurs pays à cette fin. Le travail a pris de l’ampleur maintenant et c’est une grâce spéciale d’Allah que les gens arrivent à financer ces dépenses en augmentant leurs sacrifices et ce malgré la détérioration des conditions économiques. Aujourd’hui encore, Allah leur montre comment Il les traite et comment Il récompense ceux qui consentent à des sacrifices. Ceux vivant dans des pays pauvres et dans les pays riches en ont fait leurs propres expériences : ils ont sacrifié leurs propres besoins pour consentir à des sacrifices dans la voie d’Allah.

    Pour l’instant, je vais présenter quelques incidents qui montrent comment Allah traite ceux qui font des sacrifices et avec quel esprit les sincères font ces sacrifices. Les nouveaux convertis qui ont récemment embrassé l’islam et l’Ahmadiyya prennent conscience de leur propre chef de l’importance des sacrifices financiers, parce qu’ils ont compris l’esprit de ce sacrifice financier.

    Muhammad Johnson est un Mou’allim du Liberia. Il était autrefois chrétien : il s’est converti à l’islam pour ensuite devenir Mou’allim. Il relate : « Quelques mois de cela, nous avons pu implanter la Jama’at suite à des efforts de prédication dans un village de notre région. Les habitants de ce village se sont joints à la Jama’at, y compris l’imam. Il s’agit d’un petit village qui n’est accessible par aucune route régulière. Il est également difficile de s’y rendre à cause des pluies. Le Mou’allim explique que nous avons délibérément délaissé ce village dans la collecte des dons du Tahrik-i-Jadid. D’une part, ils étaient de tout nouveaux ahmadis. La route était difficile et le village était de surcroît petit. Nous nous sommes dits que nous allons les motiver l’année prochaine et les inclure dans le fonds Tahrik-i-Jadid. Il raconte qu’un jour Abu Bakar, l’Imam du village, est présenté à l’improviste à la Mission House de Tubman et offert une somme d’argent dès son arrivée, annonçant que vingt et un membres de la Jama’at avaient contribué dans le fonds du Tahrik-i-Jadid. Ils lui ont demandé comment il avait su à ce propos, étant donné qu’on ne les avait pas conscientisés eu égard à cela. Il a répondu : « J’écoute régulièrement les émissions de la Jama’at à la radio ; et la semaine dernière, lorsque vous avez présenté le fonds du Tahrik-i-Jadid et son importance dans une émission à la radio, j’en ai fait mention aux membres de ma Jama’at. Sur ce, les membres ont fait ce don. »

    Allah implante ces sentiments en leurs cœurs et engendre cet esprit de sacrifice.

    L’Amir de la Gambie a expliqué qu’ils ont encouragé les membres d’un village à contribuer dans le fonds du Tahrik-i-Jadid. Tous les membres sont des nouveaux convertis. La sœur Fatou, une femme de cinquante-sept ans, a contribué deux cents Dilasis, la monnaie locale. La femme a dit que c’est le seul moyen par lequel on peut diffuser le message du véritable Islam, comme c’était le cas à l’époque du Saint Prophète. Elle a dit que c’était la dernière somme qui lui restait pour acheter de la nourriture pour sa famille. Il ne s’agissait pas d’une femme riche. Elle a offert la somme de deux cents Dilasis en disant que cette somme est nécessaire pour prêcher l’islam. « Je sacrifie ma faim et j’offre cette somme. » Sur ces entrefaites, son fils qui réside en Suisse, l’a appelée pour l’informer qu’il lui a envoyé douze mille deux cent cinquante Dilasis. Les yeux en larmes cette femme a annoncé à la congrégation : « Voyez comment Allah m’a accordé Sa grâce. À présent, je contribuerai davantage. » Les personnes présentes ont été très surpris. Cela faisait plus de six mois que son fils ne l’avait pas contactée. Sa mère était dans une mauvaise situation financière. Mais en cette occasion, Allah a créé ces circonstances : [il] a téléphoné et lui a envoyé de l’argent. Cela a impressionné les gens : ils ont compris que l’Ahmadiyya est le véritable islam et tout le monde a juré de demeurer ahmadis jusqu’à la mort.

    Il se trouve une Jama’at dans la région de Geta au nord-ouest de la Tanzanie. Le Mou’allim de cette localité relate qu’Abdullah est un jeune qui a prêté le serment d’allégeance quelques mois de cela. Un jour, il a entendu parler du fonds de Tahrik-i-Jadid dans le sermon du vendredi. Il ignorait que c’était le dernier mois de la collecte de cette contribution et que tout ahmadi doit y participer selon ses moyens pour mériter des bénédictions.

    Abdullah n’avait pas d’argent. Il a promis qu’il contribuera certainement une certaine somme dans le fonds du Tahrik-i-Jadid, d’ici le lendemain soir. Le lendemain, il partit à la recherche de travail.

    Un homme avait besoin de quelqu’un pour cultiver ses terres et il a confié ce travail à Abdullah. Celui-ci a travaillé dur toute la journée pour accomplir la tâche qu’il aurait dû accomplir en deux jours dans des circonstances normales. Il a tout fini le soir et il a contribué son salaire dans le fonds Tahrik-i-Jadid. Après avoir relaté cet incident, il a annoncé qu’Allah a béni son intention et lui a donné l’opportunité de consentir à un sacrifice financier de par Sa grâce. Il a pris conscience de cela de son propre chef.

    Voici un récit qui nous vient des Îles Salomon. Le missionnaire d’Australie, qui est située dans la région, était en tournée aux Îles Salomon. En plus des sessions de formation et de prédication, il a attiré l’attention des membres concernant les contributions dans le fonds du Tahrik-i-Jadid. Le mari d’une dame [ahmadie] [dans ces îles] n’est pas musulman. Ils ont tous deux un élevage de volailles. La femme n’était pas chez elle quand le secrétaire du Tahrik-i-Jadid s’est rendu chez elle pour lui faire un rappel sur ses contributions. Ses enfants ont offert le peu d’argent qu’ils avaient. Lorsque la femme est rentrée, les enfants ont raconté que le secrétaire du Tahrik-i-Jadid était passé. Elle s’est rendu immédiatement à la maison du secrétaire et a contribué mille dollars dans le fonds du Tahrik-i-Jadid. Le secrétaire lui a dit qu’il avait reçu les contributions de tous les membres, qu’il en avait préparé la liste et l’avait envoyée et qu’il inclura sa [nouvelle] contribution dans celle de l’année prochaine. Elle femme a répondu : « Non. J’avais fait cette promesse à Dieu d’offrir autant cette année. Comptez cette somme dans les contributions de cette année. » Ainsi, suite à sa requête une nouvelle liste a été préparée et envoyée au centre durant la nuit.

    Voici un récit démontrant comment Allah multiplie les biens. Le missionnaire de la Guinée-Conakry relate qu’un missionnaire avait prononcé un sermon sur le Tahrik-i-Jadid dans un lieu nommé Kafilia. Ensuite il a visité les maisons individuellement. Il a rencontré un jeune homme, nommé Mohammad Sylla et a attiré son attention sur le fonds du Tahrik-i-Jadid : suite à quoi il a sorti dix mille francs de sa poche et les a contribués dans le Tahrik-i-Jadid. En même temps, il a déclaré que c’était la somme qu’il allait utiliser pour s’acheter son déjeuner et son dîner. « Mais aujourd’hui, je ne mangerai rien pour l’amour d’Allah et Son plaisir. » Quatre jours après cet incident, le jeune homme a appelé le missionnaire en disant « Allah a accepté mon sacrifice. J’avais fait un entretien pour un emploi de chauffeur dans une société minière et par la grâce d’Allah, j’ai reçu un contrat de cinq ans avec un salaire mensuel de cinq millions et demi de francs guinéens. Allah a multiplié mes biens par plus d’un millier de fois. »

    Il avait contribué dix mille pour l’année : l’augmentation était six mille six cents fois pour l’année. Allah affirme qu’Il peut offrir plus de sept cents fois s’il le souhaite. Ceci en est un exemple.

    La présidente de la Lajna du Niger explique : « Par la grâce d’Allah, la Lajna Imaillah du Niger a eu l’opportunité d’organiser la première classe de formation nationale de trois jours. De nombreuses femmes y ont participé. Nous les avons conscientisées à propos du fonds du Tahrik-i-Jadid : les informant notamment que l’année financière est sur le point de s’écouler et qu’elles doivent tenter de compléter leur promesse dès que possible. Or les dames ont commencé à y contribuer sur-le-champ. On leur a dit qu’il ne s’agissait que d’un rappel et qu’il y avait encore du temps. Mais elles ont dit qu’elles allaient contribuer immédiatement. D’autres femmes les ont suivies et ont fait des sacrifices financiers et c’est ainsi qu’une grande somme a été collectée. Par la grâce d’Allah, presque partout dans le monde, les femmes contribuent leur part en fonction de leur nombre et ne sont devancées par personne. Dans certains pays, parfois l’on doit conscientiser les Khouddam et les Ansâr en disant que les femmes ont accru leur sacrifice et qu’il leur sied d’en faire de même.

    Le missionnaire de Saint-Pétersbourg en Russie écrit : « M. Arsan Bek appartient à un État de la Russie. J’ai annoncé la nouvelle année du fonds du Tahrik-i-Jadid l’année dernière. Sur ce, M. Arsan a promis qu’il y contribuera la somme de 1000 roubles. D’ailleurs il avait honoré [sa promesse] l’année dernière. Il a promis la somme de dix mille roubles pour cette année-ci. Il était sur le point de lancer une entreprise. En tout cas, il a tenu sa promesse de dix mille roubles en juillet. La Russie est dans une situation difficile en raison de la guerre en Ukraine, mais il a complété sa promesse alors que le rouble a déprécié. Il a offert dix mille roubles soit cent soixante-dix-huit euros, mais c’est une somme énorme selon les conditions là-bas. Il a ajouté : « Je contribuerai cinq cents roubles quotidiennement car mon entreprise a été tellement bénie par la grâce d’Allah que je reçois beaucoup de revenus, malgré les conditions difficiles. Après cela, il l’a augmenté à 1000 roubles, qu’il contribue également quotidiennement.

    Marwa est une ville située au nord du Cameroun, précise un Mou’allim. Ce récit va démontrer la fermeté de la foi des pauvres et des bénédictions dans leurs contributions. M. Abdullah est un nouveau converti et il est un homme très pauvre. Il a offert un demi-seau de maïs, soit cinq kilos, en guise de contribution dans le fonds du Tahrik-i-Jadid. Suite à cela, Allah lui a offert cinq sacs, soit trois cent cinquante kilos. Sa contribution a été multipliée par soixante-dix. « Cette année, dit-il, j’étais très inquiet, l’engrais était devenu cher, les prix avaient augmenté, je ne pouvais pas en acheter. J’avais peur que la récolte ne soit pas bonne. Cependant, j’ai travaillé aussi dur que possible. Allah m’a tellement béni que cette année ma récolte a doublé. » Il a offert un sac de soixante-dix kilos dans le fonds du Tahrik-i-Jadid. Il dit : « J’ai aussi informé ma famille que Dieu bénit mon travail et ma récolte grâce au contributions du Tahrik-i-Jadid. »

    L’Amir de la Gambie présente un autre récit. Ces récits brefs sont des événements simples, mais ils sont très importants pour les ahmadis pauvres. Pathe Sissay, un ahmadi d’un village, avait prêté le serment d’allégeance en 2014. Il a relaté : « J’étais au chômage avant de rejoindre la Jama’at. J’ai essayé plusieurs fois de trouver un emploi mais en vain. Depuis que j’ai rejoint la Jama’at, je participe activement aux fonds financiers et autres activités de la Jama’at, dont la prédication. » À présent il a deux emplois : naguère il était au chômage, sa vie était difficile et il n’avait pas de maison. À présent, il possède une maison en dur. Les gens disent que c’est la Jama’at qui l’a aidé. Il leur répond que c’est Allah et non la Jama’at qui l’a aidé grâce aux bénédictions de ses contributions.

    L’Amir de la Jama’at de l’Indonésie écrit qu’un ahmadi dispose d’une usine et que la situation y était difficile. L’année dernière j’avais mentionné quelques incidents sur le plan du Tahrik-i-Jadid et j’avais annoncé la nouvelle année : cela a eu un grand impact sur lui. Il a immédiatement doublé sa promesse de l’année dernière pour le Tahrik-i-Jadid et a tout de suite honoré cette promesse. Une semaine après cela, Allah l’a béni et ses ventes ont augmenté. Une société qui avait rompu ses affaires avec lui est revenue et a fait une offre d’achat importante. Cette année, il dit que les revenus de son entreprise ont multiplié par rapport aux années précédentes.

    Farhad, un missionnaire en Allemagne, écrit qu’une femme de Wiesbaden a été licenciée de son travail. Elle n’avait plus de revenus. Elle voulait faire venir son mari et ne pouvait pas le parrainer. Elle a fait part de son inquiétude à son frère, qui lui a dit que le seul remède était de prier, de faire des contributions et de consentir à des sacrifices financiers. La femme a vendu ses bijoux pour payer ses cotisations. Quatre jours plus tard, ses employeurs lui ont promis un travail permanent rémunéré à deux mille euros, somme qui lui permettra de parrainer son mari.

    Le Wakil-ul-Mal de l’Inde relate « Un ahmadi de ce pays est à l’avant-garde dans ses contributions au fonds du Tahrik-i-Jadid. Je lui ai suggéré d’augmenter ses contributions et il a demandé de combien. Je lui ai dit de faire ce qu’il pouvait en fonction de ses ressources, mais il a insisté que l’administration, le missionnaire ou le représentant du centre devait faire la proposition. Le représentant lui a demandé de l’augmenter d’un million de roupies. Il avait d’ores et déjà offert cinq cent mille roupies ; mais il a augmenté sa contribution et l’a payée. »

    Il relate : « J’avais une maison qui n’était pas immatriculée et je pensais que j’allais subir de grosses pertes : mais quelques jours après ma contribution supplémentaire, l’affaire a été réglée. Allah a compensé la perte. »

    Allah ne demeure l’obligé ni des riches ni des pauvres. Il récompense chacun selon sa condition.

    Le Wakil-ul-Mal de l’Inde relate : « Il y a un docteur du Cachemire qui est professeur à l’Université Sher-e-Kashmir. Il avait honoré ses promesses. Par la suite, il a relaté : « J’ai été promu professeur scientifique en chef, en agronomie, et j’ai eu une augmentation importante. » De ce fait, il a proportionnellement augmenté sa contribution dans le fonds du Tahrik-i-Jadid.

    Une femme mauricienne raconte : « L’année dernière après avoir entendu des incidents de la part de proches concernant le Tahrik-i-Jadid, mon mari m’a dit qu’il doit promettre une somme un peu difficile à payer. Il a donc promis la somme de soixante-quinze mille roupies mauriciennes. À l’époque, mon mari travaillait dans une entreprise médicale. Il y a eu une légère augmentation de salaire au cours des trois dernières années ; mais lorsqu’il a fait la promesse, on lui a proposé un emploi dans un hôpital privé. À cette époque, le mari a également fait un cadeau de 1000 roupies à sa mère. Il a fait l’entretien pour le poste. Le mari a dit qu’il avait estimé qu’il obtiendrait l’emploi et que le montant qu’il recevrait comme salaire serait proche de ce qu’il avait sacrifié. L’entretien a eu lieu et il a été embauché et areçu un salaire de soixante-seize mille roupies. « Ma promesse était de 75 000 roupies et Allah m’a retourné la somme de 1 000 roupies que j’avais offerte à ma mère. »

    Le missionnaire du Bangladesh relate : « Un ahmadi de chez nous a subi de grandes pertes au cours de l’épidémie du Coronavirus. Il devait une somme importante au niveau de ses contributions. On lui a fait des rappels concernant ses contributions dans le fond du Tahrik-i-Jadid et il a contribué 11500 takas des économies de sa femme ; mais le solde représentait encore la moitié. En tout cas, à la fin de ce mois, l’épouse a envoyé un message pour venir récupérer l’arriéré de sa cotisation. Lorsque notre équipe est arrivée, elle a payé trois fois le montant promis et a payé le solde du montant des cotisations obligatoires et a donné la bonne nouvelle qu’un besoin de longue date venait d’être satisfait par Dieu. Ils cherchaient depuis longtemps un terrain pour une maison. Lorsqu’ils ont commencé à contribuer dans les fonds de la Jama’at, Dieu leur a permis d’acheter un terrain pour construire une maison de manière miraculeuse. »

    Leurs revenus ont augmenté, ils ont complété leurs contributions et Dieu leur a offert la possibilité de construire leur maison.

    Un ahmadi du Burkina Faso travaille comme enseignant. Il relate qu’il a pu acheter une voiture. Ses collègues enseignants ont dit qu’ils ont le même emploi mais ne peuvent pas s’acheter de voiture. C’est certainement la Jama’at qui a dû l’aider. Il relate : « Je leur ai expliqué que la Jama’at ne m’a pas aidé ; c’est Allah qui a béni mes biens en raison de mes contributions. Je cotise dans les fonds de la Jama’at depuis que je suis étudiant et Allah m’a toujours béni. »

    Un membre de la Jama’at d’Allemagne habite à Ossenberg. Il relate : « La Jama’at a organisé une rencontre sur le fonds du Tahrik-i-Jadid. J’avais apporté la somme supplémentaire de cinq cents euros et on m’a dit que le carnet de reçus était épuisé. Je suis rentré et j’ai payé mes ouvriers leur dû. La nuit, j’ai vu le Calife en rêve. Le Calife m’a dit : « J’ai besoin de cinq mille euros. » J’ai compris que cela signifie ma contribution dans le fond du Tahrik-i-Jadid. J’ai raconté le rêve à ma femme. Elle a dit qu’elle contribuera cinq mille euros dans le fonds du Tahrik-i-Jadid. Peu de temps après, j’ai reçu plus de vingt-deux mille euros sur mon compte en guise de subvention suite à l’épidémie du Coronavirus : cette aide dépassait mes attentes.

    Une dame du Canada raconte qu’elle faisait face à des difficultés financières et qu’elle était très inquiète concernant sa promesse. Elle était très anxieuse et priait. Elle dit : « Mes intentions étaient très bonnes. Je ne voyais pas de signes et je priais beaucoup. Une nuit, ma fille cherchait son certificat de naissance et a trouvé un vieux portefeuille. J’étais partie aux États Unis huit ans de cela. J’y avais gardé de l’argent pour les dépenses et il en restait une partie ; je l’avais laissée là-bas et l’avais oubliée. La somme correspondait exactement au montant que je devais verser. C’est ainsi qu’Allah accorde Son soutien. »

    Le président de la Guinée-Conakry présente le récit d’une ahmadie de revenus modestes. « Elle gagne sa vie en vendant de maigres marchandises. On l’a visitée lors de la campagne sur les contributions du Tahrik-i-Jadid. Elle a déclaré qu’elle est très inquiète en raison de sa situation financière difficile. Elle relate : « J’ai démarré l’entreprise avec un prêt. Mes revenus sont inexistants. Je ne peux même pas rembourser le prêt. » On lui a expliqué [l’importance de sacrifices] et on lui a demandé de prier. Elle a offert vingt mille francs guinéens. Il s’agissait d’une somme importante pour cette pauvre femme qui arrivait à peine à joindre les deux bouts. Quelques jours plus tard, nos missionnaires l’on visitée de nouveau pour un autre travail. Elle a dit d’une voix joyeuse et pleine d’émotions : « Allah a résolu tous mes problèmes. Ma petite entreprise marche très bien. J’ai remboursé ma dette et tout cela en raison de ce sacrifice financier. »

    Farid Ibrahimov est un ahmadi du Tatarstan, de la Russie. Il relate : « Quelque chose d’étrange est arrivé à mon téléphone au cours de l’été de l’année dernière. Après avoir reçu les paiements de mes clients en ligne, le sermon du Calife sur les sacrifices financiers a commencé à jouer automatiquement sur mon téléphone. Cela ne s’est pas produit une seule fois, mais chaque fois qu’un montant important était transféré sur mon compte, quelque incident de ce genre se produisait. J’ai compris qu’Allah est en train de me rappeler – en donnant une preuve de Son existence – que c’est un grand honneur pour moi de pouvoir faire un sacrifice financier, ayant rejoint la Jama’at du Messie Promis. »

    Automatiquement, il recevait un sermon ou un message sur son téléphone pour le motiver à faire un don.

    Une dame sincère en Tanzanie relate : « À mon retour de la Jalsa, je me suis rendue compte que j’avais un montant à payer dans le fonds Tahrik-i-Jadid. Or, je n’avais pas de revenu. Quelqu’un m’avait emprunté de l’argent et j’attendais le remboursement. Mais il ne répondait pas et ne décrochait même pas le téléphone. J’étais malade et les frais de médicaments, etc., augmentaient de surcroît de jour en jour. J’étais très inquiète au sujet des frais de scolarité mes enfants. J’ai demandé à mes enfants de prier et au même moment on lançait l’appel à la prière. Mes enfants ont dit qu’ils allaient prier et implorer Dieu. » Allah renforce la foi des enfants de cette manière. « Si nous n’avons pas d’argent, peut-être qu’Allah écoutera notre prière et incitera cette personne à me rendre l’argent. » La mère et son fils ont fait leurs ablutions et ont imploré Allah. Le téléphone a commencé à sonner avant la fin de la prière. C’était l’appel de celui qui avait contracté le prêt. Il a dit : « Je me trouve devant votre porte et je suis venu vous rendre votre argent. Je me tenais à l’arrêt de bus en attendant le bus quand j’ai entendu l’appel à la prière et en même temps j’ai senti comme une voix qui me disait de retourner le montant du prêt en premier. Je suis venu rendre l’argent. » Quand cette femme et cet enfant ont entendu cet incident, leurs cœurs ont été remplis de louanges à Allah. « C’était là la grâce d’Allah, » ont-ils dit. L’enfant a dit : « Nous avons prié et nous avons obtenu l’argent. » Ensuite, ils ont comblé leurs besoins.

    Ikram Jan est de Saint-Pétersbourg. Il déclare : « Je prie pour ma prospérité financière afin d’aider les démunis et payer mes cotisations. Cela se passe toujours de manière étrange. La dernière fois il me manquait trois mille roubles tandis que c’était le dernier jour pour verser la cotisation. Pendant le travail, deux personnes sont soudainement venues me voir : l’une m’a offert 1000 roubles et l’autre 2000. Cela n’était jamais arrivé auparavant car je recevais 300 à 500 roubles pour mon travail. À présent, j’offre mon revenu excédentaire dans la voie d’Allah.

    C’étaient là quelques récits sur notamment comment Allah bénit ceux qui consentent à des sacrifices financiers en toute sincérité.

    À présent, j’annonce la nouvelle année du fonds du Tahrik-i-Jadid. La quatre-vingt-huitième année s’est terminée le 31 octobre et la quatre-vingt-neuvième année a débuté le 1er novembre. Al-hamdou Lillah, la Jama’at a contribué 16,4 millions de livres dans le Tahrik-i-Jadid cette année. Malgré la détérioration rapide des conditions économiques du monde, la collecte de cette année dépasse celle de l’année précédente par 1,1 million de livres par la grâce d’Allah.

    Comme auparavant, par la grâce d’Allah, cette année, la Jama’at d’Allemagne occupe la première place dans le classement mondial. Les ahmadis du Pakistan ont également fait de grands sacrifices. Mais les conditions économiques y sont mauvaises.

    Le Pakistan a baissé dans le classement en raison de la dépréciation de la monnaie locale, sinon ils sont à l’avant-garde dans les sacrifices.

    Même si l’Allemagne est en tête, sa contribution a baissé par rapport à sa monnaie. Si le Royaume-Uni et les États-Unis continuent d’augmenter leur contribution ils pourront monter dans le classement. De même, le Canada, l’Australie, l’Inde et la Jama’at du Ghana ont augmenté considérablement leurs contributions.

    Les autres Jama’ats notables en termes de contributions sont les Pays-Bas, la France, la Suède, la Géorgie, la Norvège, la Belgique, la Birmanie, la Malaisie, la Nouvelle-Zélande, le Bangladesh, les Kiribati, le Kazakhstan, le Tatarstan, les Philippines et une Jama’at du Moyen-Orient.

    Parmi les Jama’at africaines, le Ghana est la première Jama’at en termes de recettes globales, suivi de l’Île Maurice en deuxième position, qui se trouve également en Afrique. Ensuite il y a le Nigéria, le Burkina Faso, la Tanzanie, la Gambie, le Libéria, l’Ouganda, la Sierra Leone et le Bénin.

    En termes de contributions par tête, les États-Unis sont au premier rang, suivis du Royaume-Uni et de l’Australie.

    Le nombre total de contributeurs est de 1 596 000, par la grâce d’Allah. Les pays africains notables qui ont augmenté leur nombre de contributeurs par rapport à l’année dernière sont : le Nigéria, la Guinée-Bissau, le Congo-Brazzaville, la Guinée-Conakry, la Tanzanie, le Congo-Kinshasa, la Gambie, le Cameroun, la Côte d’Ivoire, le Niger, le Sénégal et le Burkina Faso.

    Les comptes des premiers contributeurs sont toujours actifs par la grâce d’Allah.

    Les dix meilleurs Jama’ats allemandes sont : Rödermark, Rodgau, Mehdi-Abad, Nida, Cologne, Floresheim, Neuss, Pinneberg, Osnabrück et Friedberg.

    Les émirats locaux sont Hambourg, Francfort, Gross-Gerau, Wiesbaden, Dietzenbach, Riedstadt, Morfelden, Russelsheim, Darmstadt et Mannheim.

    Le classement des recettes générales au Pakistan, est comme suit : Lahore, Rabwah et Karachi.

    Les dix premiers districts sont : Sialkot, Islamabad, Gujranwala, Gujarat, Omar Khot, Hyderâbâd, Mirpur Khas, Sargodha, Quetta et Lodhran.

    Umarkot et Mirpur Khas sont des zones affectées par les inondations ces derniers jours en raison des pluies. Les sacrifices consentis par les ahmadis dans ces régions sont très importants, par la grâce d’Allah.

    En termes de collecte, les Jama’at urbaines qui ont fait les plus grands sacrifices Pakistan sont : Amarat Township Lahore, Amarat Darul-Zikr Lahore, Amarat Model Town Lahore, Amarat Mughalpura Lahore, Amarat Allama Iqbal Town Lahore, Amarat Bait-ul-Fazl Faisalabad, Amarat Azizabad Karachi, Amarat Delhi Gate Lahore, Amarat Karimnagar Faisalabad, et en dixième dernière position Amarat Sadar Karachi.

    Voici le classement des cinq régions de la Grande-Bretagne : Bait-ul-Futuh en première position, ensuite il y a Islamabad, Masjid Fazl, Midlands et Bait-ul-Ehsan.

    Les dix plus grandes Jama’ats du Royaume-Uni en termes de recettes sont : Farnham, South Cheam, Islamabad, Worcester Park, Walsall, Gillingham, Masjid Fazal, Ewell, Aldershot Sud et Putney.

    Les plus petites Jama’ats en termes de recettes sont : Spen Valley, Keithley, Galles du Nord, Northampton, Swansea.

    Le classement des Jama’ats des États-Unis en termes de recettes sont : Maryland, en première position, suivie de Los Angeles, Virginie du Nord, Détroit, Silicon Valley, Chicago, Seattle, Oshkosh, Virginie du Sud, Atlanta, Géorgie, Jersey Nord et York.

    Pour le Canada, en termes de recettes, l’émirat local de Vaughan est en première position, suivi de Peace Village, Calgary, Vancouver et Toronto.

    Les dix premières Jama’ats indiennes en termes de sacrifices sont : Coimbatore, Tamil Nadu, Qadian, Hyderabad, Karolay, Pathapiriyam, Calicut, Bangalore, Melapalayam, Calcutta, Kirang.

    Les dix premières provinces en termes de sacrifice sont : Kerala, Tamil Nadu, Karnataka, Jammu et Cachemire, Télangana, Orissa, Pendjab, Bengale, Delhi, Maharashtra.

    Les dix meilleurs Jama’ats de l’Australie sont : Castlehill, Melbourne Long Warren, Melbourne Berwick, Marsden Park, Penrith, Perth, Parramatta, Adélaïde Ouest, ACT Canberra, Brisbane Logan Est.

    C’était le classement des Jama’ats. Qu’Allah bénisse les biens et les personnes de tous ceux qui ont consenti à des sacrifices financiers.

    La Jama’at britannique a lancé un nouveau site Web sur l’histoire de l’Ahmadiyya au Royaume-Uni. Ce travail de recherche sur l’histoire dure depuis de nombreuses années. Le site Web présente des articles sur les efforts entrepris par le Messie Promis (a.s.) en faveur de la diffusion de la direction en Occident. On considère que l’histoire de la Jama’at au Royaume-Uni a débuté en 1913 quand Chaudhry Fateh Muhammad Sial est venu ici. En fait le message du Messie Promis (as) avait atteint le Royaume-Uni et d’autres pays européens quand il s’était proclamé Réformateur. Il avait écrit une lettre en guise de preuve ultime, publiée à huit mille exemplaires et envoyée aux prêtres célèbres et respectés en Inde et en Angleterre et aux dirigeants de diverses sociétés et religions partout où ce message pouvait parvenir à l’époque. Un exemple de ceci est qu’au Royaume-Uni, un politicien athée nommé Charles Breedlaw a reçu l’invitation du Messie Promis (a.s.) en 1885. Ceci a été mentionné dans le numéro du 8 juin 1885 d’un journal local intitulé Cork Constitution. De même, Henry Steele Alcott, l’un des fondateurs de The Theosophist Society, avait reçu cette invitation en 1886 : il en a fait mention dans le numéro de septembre 1886 de son journal, The Theosophist.

    Une chronologie de l’ère bénie du Messie Promis (a.s.) est disponible sur ce site Web : elle présente les faits basés sur la transmission du message de vérité en Occident.

    Une autre chronologie présente les missionnaires pionniers y compris les Compagnons du Messie Promis (a.s.) et leurs services au Royaume-Uni. Il s’y trouve aussi un article détaillé sur la prophétie du Messie Promis (a.s.) concernant le prêtre Pigott avec toutes les références. De même, d’autres articles de recherche sur l’histoire ont été publiés. Ceci fera comprendre clairement à la jeune génération quel était le véritable objectif de leur arrivée et celui de leurs ancêtres dans ces pays. L’adresse de ce site est www.history.ahmadiyya.uk

    Ce site Web est déjà en ligne : ils souhaitent qu’il soit lancé officiellement aujourd’hui. Qu’Allah le rende bénéfique pour nous et pour les autres.


    (Le site www.islam-ahmadiyya.org prend l’entière responsabilité de la publication du texte de ce sermon)

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    Musulmans exemplaires du passé et du présent https://islam-ahmadiyya.org/musulmans-exemplaires-passe-present/ Thu, 03 Nov 2022 10:08:40 +0000 https://islam-ahmadiyya.org/?p=3413
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  • Sermon du vendredi 28 octobre 2022, prononcé par Sa Sainteté le Calife, Hadrat Mirza Masroor Ahmad, à la mosquée Moubarak, à Islamabad, Tilford au Royaume-Uni. Après le Tashahoud, le Ta’awudh et la Sourate Al-Fatiha, Sa Sainteté le Calife a déclaré :

    J’évoquais les excellences et les vertus du Calife Abou Bakr (r.a.) dans la suite des récits sur les compagnons de Badr.

    Quel était le statut d’Abou Bakr (r.a.) aux yeux du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) et quelle était son opinion à son sujet ? Je vais vous présenter quelques récits à ce propos.

    Un de ses avantages et de ses privilèges est que durant la période mecquoise, le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) visitait quotidiennement Abou Bakr (r.a.) une ou deux fois par jour.

    ‘Amr Ibn Al-‘Âs relate que le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) l’a envoyé comme général de l’armée Dhât Al-Salâsil. Je suis allé à la rencontre du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Je lui ai demandé : « Qui aimez-vous le plus parmi les gens ? » Il a dit : « ‘Aïcha ». J’ai demandé : « Et parmi les hommes ? » Il a répondu : « Son père. » Puis, j’ai demandé : « Après lui ? » L’Envoyé d’Allah (s.a.w) de répondre : « ‘Oumar Ibn Al-Khattâb. » Et il a aussi inclus le nom de certains hommes.

    Salamah Ibn Al-Aqwa’rapporte : « L’Envoyé d’Allah (s.a.w) a déclaré : « Abou Bakr (r.a.) est le meilleur des hommes, sauf s’il existe un prophète. »

    Anas Ibn Malik a dit : « l’Envoyé d’Allah (s.a.w) a déclaré : « Le plus bienveillant envers mon Oummah est Abou Bakr (r.a.). »

    Abou Sa’îd relate : « L’Envoyé d’Allah (s.a.w) a déclaré : « Ceux qui sont en dessous des personnes éminentes regarderont ces derniers comme vous regardez les étoiles qui se lèvent. »

    Ceux qui seront d’un statut inférieur regarderont les gens qui jouissent d’un statut supérieur comme vous regardez vers les étoiles qui se lèvent dans le ciel.

    [L’Envoyé d’Allah (s.a.w) a déclaré : « Abou Bakr (r.a.) et ‘Oumar (r.a.) en font partie. » C’est-à-dire qu’ils jouissent d’un éminent statut et les gens les regarderont tout comme on regarde des étoiles hautes dans le ciel. « Tous deux sont excellents ! » a déclaré l’Envoyé d’Allah (s.a.w).

    Abou Hourayrah (r.a.) relate que l’Envoyé d’Allah (s.a.w) a déclaré : « Nous avons rendu à tout bienfaiteur son bienfait, sauf Abou Bakr (r.a.). Il nous a accordé des bienfaits et Allah le rétribuera au Jour de la Résurrection. »

    Durant sa dernière maladie, le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a déclaré : « Personne n’a été plus bienveillant à mon égard en usant de sa vie et de ses biens qu’Abou Bakr Ibn Abi Qouhafa. Si cela m’était possible, j’aurais choisi Abou Bakr (r.a.) comme Khalîl (ami intime). Or, l’amitié à l’égard de l’islam prime sur tout. Fermez toutes les fenêtres de cette mosquée hormis celle d’Abou Bakr. »

    Ce récit est tiré du recueil d’Al-Boukhari.

    Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a déclaré : « Abou Bakr (r.a.) est mien et je suis sien. Il est mon frère ici-bas et dans l’Au-delà. »

    Selon le recueil d’Al-Tirmidhi, Anas aurait déclaré que l’Envoyé d’Allah (s.a.w) a dit à propos d’Abou Bakr (r.a.) et d’Oumar (r.a.) : « Tous deux sont les chefs des aînés du Paradis, de parmi les premiers et les derniers sauf les Prophètes et les Messagers. » Ô ‘Ali ! N’en n’informe pas ces deux-là. »

    Selon le rapporteur du récit, l’Envoyé d’Allah (s.a.w) a empêché ‘Ali (r.a.) d’en informer les deux intéressés.

    Anas relate que l’Envoyé d’Allah (s.a.w) sortait avec ses compagnons Mouhajirîn et Ansâr et s’asseyait parmi eux. Abou Bakr (r.a.) et ‘Oumar (r.a.) en faisaient partie. Aucun des compagnons ne regardait dans la direction du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) hormis Abou Bakr (r.a.) et ‘Oumar (r.a.). Tous deux le regardaient en souriant et il en faisait de même. »

    Ibn ‘Oumar (r.a.) relate que l’Envoyé d’Allah (s.a.w) a dit à Abou Bakr (r.a.) : « Tu seras avec moi tout près du lac [au Paradis], tout comme tu l’as été dans la grotte. »

    Joubayr Ibn Mout’im relate qu’une femme s’est présentée au Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) et lui a parlé. L’Envoyé d’Allah (s.a.w) a donné des directives à son sujet. Sur ce, elle a dit : « Ô Envoyé d’Allah (s.a.w) ! Que dois-je faire si vous n’êtes plus là ? » C’est-à-dire si j’ai quelque besoin après votre décès. L’Envoyé d’Allah (s.a.w) a répondu : « En ce cas, rends-toi auprès d’Abou Bakr (r.a.). » Il subviendra à tes besoins.

    Ibn ‘Oumar (r.a.) relate : « L’Envoyé d’Allah (s.a.w) est sorti de chez lui et est entré dans la mosquée. Abou Bakr (r.a.) et ‘Oumar (r.a.) se trouvaient à sa droite et à sa gauche. Il a pris leurs mains dans les siennes et a dit : « C’est ainsi que nous serons ressuscités le Jour Dernier. »

    ‘Abdoullah Ibn Hantab relate que l’Envoyé d’Allah (s.a.w) a vu Abou Bakr (r.a.) et ‘Oumar (r.a.) et a déclaré : « Ils sont [mes] oreilles et [mes] yeux. » C’est-à-dire qu’ils sont parmi mes proches compagnons.

    Abou Sa’îd Al-Khoudri relate que l’Envoyé d’Allah (s.a.w) a déclaré : « Tout prophète dispose de deux ministres au ciel et de deux ministres sur terre. Mes deux ministres au ciel sont Gabriel et Michael. Mes deux ministres sur terre sont Abou Bakr (r.a.) et ‘Oumar (r.a.). »

    Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a aussi offert la bonne nouvelle du paradis à Abou Bakr (r.a.).

    Sa’îd Ibn Mousayyib a déclaré qu’Abou Moussa Al-Ach’ari lui a relaté qu’il avait fait ses ablutions chez lui. Il est sorti de chez lui et a déclaré : « Je resterai avec le Messager d’Allah (s.a.w.) toute la journée. »

    C’est-à-dire qu’il a consacré cette journée à servir le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.).

    Il est venu à la mosquée et a demandé à propos de l’Envoyé d’Allah (s.a.w). (Ses Compagnons) ont dit : « Il est parti dans cette direction-là. » Il (Abou Moussa Al-Ach’ari) a dit : « J’ai suivi ses pas en m’enquérant à son sujet jusqu’à ce que je vienne à Bi’r Arîs (un puits situé non loin de la mosquée de Qouba). Je me suis assis près de sa porte faite de branches de dattiers jusqu’à ce que le Messager d’Allah (s.a.w.) se soit soulagé et ait ensuite effectué ses ablutions. Je suis allé vers lui ; il était assis sur le monticule, les jambes découvertes jusqu’aux genoux et pendant dans le puits. Je lui ai offert mes salutations. Je suis ensuite revenu et me suis assis à la porte en me disant que je serai le chambellan du Messager d’Allah (s.a.w.) ce jour-là. C’est alors qu’Abou Bakr (r.a.) s’est présenté et a frappé à la porte. J’ai demandé : « Qui est-ce ? » Il a répondu : « C’est Abou Bakr. » J’ai dit : « Attendez, s’il vous plaît. » Je suis parti et j’ai dit : « Ô Messager d’Allah ! Il y a Abou Bakr qui demande la permission d’entrer. » L’Envoyé d’Allah (s.a.w) a dit : « Admets-le et annonce-lui la bonne nouvelle du Paradis. » Je suis rentré et j’ai demandé à Abou Bakr d’entrer (et lui ai également dit) que le Messager d’Allah (s.a.w.) lui donnait la bonne nouvelle du Paradis. Abou Bakr (r.a.) est entré et s’est assis au côté droit du Messager d’Allah (s.a.w.) et a laissé pendre ses pieds dans le puits à l’instar du Messager d’Allah (s.a.w.) les jarrets découverts. Je suis ensuite rentré et je me suis rassis. J’avais laissé mon frère ; il avait fait ses ablutions et devait me rencontrer. Je me suis dit : « Si Allah voulait du bien pour untel, (je souhaitais qu’il s’agît de mon frère), Il l’amènerait. J’étais en train de méditer à ce propos quand une personne a fait la porte bouger. J’ai demandé : « Qui est-ce ? » Il a répondu : « ‘Oumar Ibn Al-Khattâb ! » J’ai dit : « Attendez ! » Je suis retourné auprès du Messager d’Allah (s.a.w.), je l’ai salué et j’ai dit : « ‘Oumar Ibn Al-Khattab demande votre permission d’entrer ! » Il répondit : « Qu’il entre ; et annonce-lui la bonne nouvelle du paradis. » Je suis retourné et j’ai dit : « Entrez et le Messager d’Allah (s.a.w.) vous offre la bonne nouvelle du paradis ! » Il est entré et s’est assis au côté gauche du Messager d’Allah (s.a.w.) sur le monticule, les pieds pendant dans le puits. Je suis rentré et me suis rassis ; et je me suis dit : « Si Allah souhaite le bien d’untel (c’est-à-dire le bien de mon frère), Il l’amènera. Et j’étais en train de réfléchir à ce propos quand un homme a remué la porte et j’ai demandé : « Qui est-ce ? » Il a répondu : « ‘Outhman Ibn ‘Affân ! » J’ai dit : « Attendez, s’il vous plaît. » Je suis parti voir le Messager d’Allah (s.a.w.) et je l’en ai informé. Il a dit : « Laisse-le entrer et donne-lui la bonne nouvelle [du Paradis] et ce en dépit du grand malheur qui le frappera. » Je suis venu et j’ai dit : « Entrez ! Le Messager d’Allah (s.a.w.) vous donne la bonne nouvelle du Paradis en dépit du grand malheur auquel vous devrez faire face. » Il est entré et a vu le plan surélevé autour du puits entièrement occupé. Il s’est assis de l’autre côté vis-à-vis de l’Envoyé d’Allah (s.a.w). »

    Anas (r.a.) rapporte que le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a gravi le mont Ouhoud et Abou Bakr, ‘Oumar et ‘Outhman étaient avec lui. Le mont a commencé à trembler. Il a dit : « Calme-toi, ô Ouhoud ! » Je crois que l’Envoyé d’Allah (s.a.w) l’a même frappé du pied. L’Envoyé d’Allah (s.a.w) a dit « Il n’y a personne d’autre sur toi sauf un Prophète, un Siddîq (Véridique) et deux martyrs. »

    Sa’îd Ibn Zayd déclare : « Je témoigne que neuf personnes mériteront le paradis. Je ne serai pas pécheur si je donne le témoignage à propos de la dixième personne. » On lui a demandé comment ce serait possible. Il a répondu : « Nous étions en compagnie du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) sur le mont Hira lorsque ce dernier a tremblé. » Le récit précédent était du recueil d’Al-Boukhari : celui-ci est d’Al-Tirmidhi dans lequel on trouve mention du mont Hira.

    « Sur ce, l’Envoyé d’Allah a déclaré : « Calme-toi, ô Hira ! Certainement il ne se trouve sur toi qu’un Nabi, un Siddîq et un Chahîd. » On lui a demandé qui étaient ces dix personnes qui mériteraient le paradis. Sa’îd de répondre : « Il y avait le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.), Abou Bakr, ‘Oumar, ‘Outhman, ‘Ali, Talhah, Al-Zoubayr, Sa’d et ‘Abd Al-Rahman Ibn ‘Awf. » Ils étaient neuf en tout. On lui a demandé : « Qui est le dixième ? » Sa’îd Ibn Zayd a répondu : « Je suis le dixième. »

    Ce récit mentionne de nobles compagnons à qui l’Envoyé d’Allah (s.a.w) a annoncé la bonne nouvelle du paradis au cours de leur vie. Ils étaient proches de l’Envoyé d’Allah (s.a.w) et étaient également ses conseillers. Dans la langue de la Sirah on les nomme les dix bienheureux, ayant reçu la bonne nouvelle du Paradis [une version y inclut Abou ‘Oubaidah]. Mais il faut garder à l’esprit que l’Envoyé d’Allah (s.a.w) n’a pas donné la nouvelle du Paradis qu’à une dizaine de compagnons : il y a aussi de nombreux Compagnons, hommes et femmes, à qui l’Envoyé d’Allah (s.a.w) a annoncé la bonne nouvelle du Paradis. En sus de ces dix, les noms de plus ou moins 50 compagnons hommes et femmes ont mentionnés. En sus de cela, la bonne nouvelle du paradis a également été offerte à ceux qui ont participé à la bataille de Badr, qui étaient environ trois cent treize, et à ceux qui ont participé à la bataille d’Ouhoud et à ceux qui ont participé au serment d’allégeance à l’occasion du traité de Houdaybiyah.

    Abou Hourayrah relate que l’Envoyé d’Allah (s.a.w) a demandé : « Qui d’entre vous jeûne aujourd’hui ? » Abou Bakr a dit : « Je suis en train de jeûner. » L’Envoyé d’Allah (s.a.w) a demandé : « Qui d’entre vous a participé aux funérailles aujourd’hui ? » Abou Bakr (r.a.) a répondu : « Moi. » L’Envoyé d’Allah (s.a.w) a dit : « Lequel d’entre vous a nourri un pauvre aujourd’hui ? » Abou Bakr (r.a.) a répondu : « Je l’ai fait. » Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a demandé : « Lequel d’entre vous a rendu visite à une personne malade aujourd’hui ? » Abou Bakr (r.a.) a répondu : « Je l’ai fait. » Sur ce l’Envoyé d’Allah (s.a.w) a déclaré : « Celui qui accomplit toutes ces actions entrera au Paradis. » Ce récit est tiré du recueil du Sahih Mouslim.

    Abou Hourayrah (r.a.) relate que le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a déclaré : « Gabriel est venu vers moi et m’a pris la main et m’a montré la porte du Paradis par laquelle mon Oummah entrera. » Abou Bakr (r.a.) a dit : « Si seulement j’étais avec vous pour la voir. » Sur ce, le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a déclaré : « Ô Abou Bakr ! Tu étais le premier de mon Oummah à entrer au paradis. »

    Le Mouslih Maw’oud (ra) déclare à ce propos : « L’Envoyé d’Allah (s.a.w) était une fois assis dans l’assemblée et les compagnons étaient autour de lui ; et il a décrit le paradis. Ensuite il a mentionné les faveurs qu’Allah lui a réservées. Quand Abou Bakr (r.a.) a entendu cela, il a déclaré : « Ô Messager d’Allah ! Priez pour que je sois avec vous au paradis ! » Certains récits mentionnent le nom d’un autre compagnon et d’autres évoquent le nom d’Abou Bakr (r.a.). L’Envoyé d’Allah (s.a.w) a déclaré : « J’espère que tu seras avec moi et je prie qu’il en soit ainsi. » Quand l’Envoyé d’Allah (s.a.w) a dit cela, les autres compagnons ont naturellement pensé : nous devrions demander à l’Envoyé d’Allah (s.a.w) de faire la même prière pour nous. Au début, ils pensaient qu’ils n’auraient jamais la chance d’être au paradis avec l’Envoyé d’Allah (s.a.w). Mais quand Abou Bakr (r.a.) ou un autre compagnon, selon certains récits, a fait cette requête, et que l’Envoyé d’Allah (s.a.w) a également prié pour lui, ils ont eu là un exemple et ils ont découvert que cette action n’était pas impossible. Un autre compagnon s’est levé et a dit : « Ô Messager d’Allah ! Priez pour moi aussi que Dieu me garde avec vous au paradis. L’Envoyé d’Allah (s.a.w) a répondu : « Que Dieu te bénisse aussi, mais celui qui a fait la requête en premier a mérité cette prière. »

    Le Mouslih Maw’oud (ra) relate qu’une fois l’Envoyé d’Allah (s.a.w) a dit : « Celui qui accomplira davantage tel culte passera par telle porte du Paradis, et celui qui participera davantage à tel culte passera par telle porte. » De cette manière, il a évoqué différents actes d’adoration et a déclaré que ceux qui mettent davantage l’accent sur certaines bonnes œuvres traverseront l’une des sept portes du paradis. Abou Bakr siégeait également dans cette assemblée. Il a dit : « Ô Messager d’Allah…. »

    Note : Ils passeront par différentes portes parce qu’ils auront mis l’accent sur un acte d’adoration particulier.

    [Je disais donc qu’]Abou Bakr (r.a.) a dit : « Ô Messager d’Allah ! Si une personne met l’accent sur tous les cultes, comment sera-t-il traité ? » L’Envoyé d’Allah (s.a.w) a dit : « Il franchira les sept portes du paradis, et ô Abou Bakr, j’espère que tu seras aussi parmi eux. »

    Je présenterai d’autres récits sur le même thème à l’avenir, Incha Allah.

    À présent, je souhaite mentionner quelques personnes récemment décédées ; je dirigerai également leurs prières funéraires.

    Le premier défunt est le très-respecté Abdul Basit Sahib qui était l’émir de la Jama’at d’Indonésie. Il est décédé le 8 octobre à l’âge de soixante et onze ans. C’est à Allah que nous appartenons et c’est à Lui que nous retournons. Il était le fils de Maulvi Abdul Wahid Sumatri. Après avoir complété son BAC, il est entré à la Jamia Ahmadiyya de Rabwah le 20 septembre 1972 à l’âge de vingt et un ans. Il a passé son examen de Shahid de la Jamia Ahmadiyya Rabwah au début de 1981. Il est rentré au pays, l’Indonésie, en tant que missionnaire en 1981. En 1987, selon l’avis du Majlis Amila de l’Indonésie, on avait suggéré qu’un missionnaire indonésien obtienne la nationalité malaisienne afin de pouvoir prêcher en Thaïlande. Son nom a été présenté. Feu le quatrième Calife a approuvé son nom et c’est ainsi qu’il s’est rendu en Thaïlande. Plus tard, il a de nouveau été affecté en Indonésie où il a servi jusqu’à son dernier souffle. Il a servi comme émir pendant longtemps. Son service s’étend sur quarante ans. Outre son épouse, il laisse dans le deuil trois fils et deux filles. Sa femme, Mouslih Wadi Sahiba, déclare : « Le défunt avait une grande affection à l’égard de la Jama’at. Il accordait toujours priorité à la Jama’at au-dessus de tout. En tant qu’épouse, je reconnais son dévouement et son service de la communauté. »

    Tahir, son neveu, affirme que le défunt obéissait au doigt et à l’œil à toutes directives du Centre. Une fois, le défunt a dit qu’il avait l’intention de se rendre en Malaisie pour rencontrer sa famille. Il avait également acheté un billet d’avion à cet égard. Mais après environ une semaine, quand je l’ai revu je lui ai demandé pourquoi il ne s’était pas encore rendu en Malaisie, il m’a répondu que la lettre reçue du centre ne mentionnait pas la permission. J’ai donc renoncé à mon intention de me rendre en Malaisie et je me soucie plus du billet. »

    Un responsable qui a travaillé avec lui a déclaré : « Il nous enseignait et nous expliquait [l’islam] avec beaucoup d’amour. En dépit d’être l’émir, il n’a pas demandé de faveurs de la Jama’at. Il usait avec bonheur de tout ce que lui accordait la Jama’at. Il préférait la simplicité. Il avait l’habitude de venir s’asseoir auprès de nous durant les heures de bureau, de lire les lettres et d’écrire des notes. Il avait un grand respect des missionnaires et avait une connaissance profonde et étendue. Chaque fois qu’il prenait une décision, il sollicitait toujours l’avis des membres du comité. Il était digne mais plein d’humilité. Il était très aimable et traitait tout le monde avec bonne humeur. Il avait un grand amour pour le Califat. Il nous encourageait à abandonner notre opinion face à l’avis du Calife et à suivre immédiatement ses ordres. Il accordait prééminence au Nizam-i-Jama’at.

    Il était très vigilant par rapport aux deniers de la Jama’at et les protégeait. Il punissait sévèrement toute infraction. Il venait souvent au bureau avant les autres employés. Si, pour quelque raison il ne pouvait pas venir au bureau ou s’il était en retard, il en informait certainement le personnel. Même lorsqu’il sortait du bureau pour une raison quelconque pour une courte période, il informait toujours le personnel du bureau. Le défunt était très prudent lors de la vérification des rapports ou des lettres.

    Il s’occupait de tout complètement et si des travaux urgents étaient nécessaires, il restait occupé jusque tard dans la nuit. Quand il partait à la rencontre des ahmadis, il apportait des cadeaux pour les enfants. Il était toujours gentil et aimant. Il était un chef qui tentait toujours de plaire aux autres. L’Amir Sahib était comme un père spirituel pour nous et pour les ahmadis d’Indonésie. Il accordait toujours prééminence au Nizam-i-Jama’at et à ses traditions. »

    Ce sont là les qualités qu’un émir doit posséder.

    Quand il se mettait en colère, il respectait la dignité de tout le monde. Il ne disait pas tout ce qui lui passait par la tête dans sa colère. Il considérait toujours la réforme quand il sanctionnait quelqu’un. Il n’avait aucune inimitié ou aucune rancœur. La réforme était son but. De nombreux ahmadis demandait conseil au défunt concernant leurs affaires personnelles ou leurs responsabilités au sein de la Jama’at. Le défunt a pris soin des membres de la Jama’at d’Indonésie avec une diligence et un amour extraordinaires. Depuis l’année dernière, même durant les jours de sa maladie – il était en effet malade depuis un an – il était présent pour diverses réunions et visites et sa maladie n’a pas affecté son travail.

    Mahmood Wardi, qui est basé ici à Londres au bureau indonésien, déclare : « Certains aspects de son caractère sont très importants. Le plus important d’entre eux est sa connaissance. Il était un grand érudit. Il était passionné par la quête du savoir. Il avait de vastes connaissances sur divers sujets. Il était doué et pouvait avoir une conversation animée sur n’importe quel sujet. Outre les sciences basées sur les livres de la Jama’at, il était également compétent dans le domaine des connaissances générales. Il lisait régulièrement les journaux et toutes sortes de nouvelles nationales et internationales, aussi bien en langue indonésienne qu’en anglais. Il ne faisait pas de long discours : il prononçait des discours concis mais complets et usait de paroles simples. Les gens de toutes les classes pouvaient facilement comprendre ce qu’il disait. Il avait un mode vestimentaire simple au quotidien mais était digne. Il n’y avait aucun artifice ou affectation dans son comportement. Il parlait avec les gens de toutes les classes sans aucune formalité, mais tout en gardant à l’esprit le statut et la dignité de la personne d’en face. »

    Fazl Umar Farooq est missionnaire et enseignant à la Jamia Ahmadiyya. Il déclare : « J’étais proche de l’Amir Sahib depuis mon enfance. Quand la Jama’at d’Indonésie traversait une période très difficile, il avait l’habitude d’encourager tous les membres de Jama’at avec beaucoup d’efforts et de patience. Il leur conseillait d’avoir recours à la patience et de prier. Chaque fois qu’il priait, il le faisait avec beaucoup d’émotion et d’humilité. Il venait toujours à l’heure à la mosquée pour les prières. Il était très attentif à l’égard des Wâqifîn-e-Zindagi. Quand un missionnaire allait être affecté sur le terrain, il lui offrait un cadeau. »

    Saifullah Mubarak est également enseignant à la Jamia. Il déclare : « Maulana Abdul Basit Sahib était un excellent exemple pour Wâqifîn-e-Zindagi. Il participait dans chaque programme de la Jama’at. Il parlait à tout le monde avec douceur et respect. Quand il se rendait dans une assemblée quelconque, sa présence rendait tout le monde heureux. Il était toujours souriant. Quand j’étudiais à la Jamia de l’Indonésie, il s’asseyait avec nous après la prière de Maghrib et nous demandait comment nous allions ; et nous avions des conversations légères. »

    Nooruddin Sahib est un autre missionnaire. Il déclare : « Il était un Amir qui présentait son exemple personnel. En 2018, nous avons fait la pose de la première pierre de notre mosquée. À l’époque, nous avions un montant de soixante millions de roupies. La valeur de la roupie indonésienne est très faible : on parle en dizaines de millions et en milliards. Ainsi nous disposions d’un montant de soixante millions tandis que nous avions besoin d’environ un milliard et demi de roupies pour la mosquée. Le défunt nous a conseillé ceci : « Lancez la construction avec le budget disponible et après cela, nous verrons l’aide d’Allah. Il n’y a pas lieu d’avoir peur. Si vous avez besoin d’un milliard et demi de roupies indonésiennes, commencez les travaux avec les soixante millions. »

    Ils ne disposaient même pas du dixième du montant nécessaire. Il s’agissait peut-être de trois ou quatre pour cent. Après avoir donné ce conseil, le défunt a sorti son portefeuille de sa poche et nous a offert une somme pour la mosquée. À partir de là les amis de la Jama’at ont également commencé à offrir leur meilleur sacrifice. En deux ans, quatre-vingts pour cent de la construction de la mosquée était achevée. Puis est venue la période de la pandémie. Les revenus des gens ont diminué et la construction de la mosquée s’est arrêtée. Nous sommes repartis voir le défunt et l’avons informé que nous souhaitions terminer la construction de la mosquée, mais qu’environ 150 000 000 de roupies étaient nécessaires. Nous espérions que le Centre nous aiderait mais Amir Sahib a dit : « Le Centre n’aidera pas. Vous pouvez compléter ce montant sans rien demander à quiconque. » Il a demandé combien il y avait d’ahmadis.

    J’ai dit qu’il y avait 160 ahmadis. Après avoir entendu cela, le défunt a dit avec un grand sourire de demander à chaque personne d’offrir dix millions soit environ 100 ou 150 livres sterling : ce montant sera disponible.

    Au tout début, nous ne pensions pas que ce travail puisse se faire aussi facilement, mais lorsque nous avons commencé à suivre ce conseil, cela a insufflé de l’amour et une passion dans le cœur des membres de la Jama’at et ils ont offert leurs meilleurs biens pour la construction de la mosquée. En sus de cela, le défunt a offert une somme d’argent considérable en son propre nom. Ainsi, en trois ans, la mosquée a été achevée, soit en février [de cette année]. »

    Le défunt avait de bonnes relations non seulement avec les membres de la Jama’at mais aussi avec ceux qui n’y appartiennent pas.

    Luqman Hakim Saifuddin, ancien ministre des Affaires religieuses, qui n’est pas ahmadi, déclare : « Je considère le défunt comme une figure nationale qui a toujours mis l’humanité en premier. Où qu’il se rendait, il mettait toujours l’accent sur le respect de l’humanité, la tolérance et le soin des uns et des autres. Ce sont autant de responsabilités qui nous incombent à nous tous, pas seulement aux ahmadis. Il s’agit de la responsabilité de tout le peuple indonésien. Tout le peuple indonésien doit suivre son exemple et suivre tous les conseils qu’il nous a offerts. Il nous a conseillé d’éliminer toutes les différences qui conduisent à la haine et nuisent à l’humanité. »

    Zuhairi, un ambassadeur de la Tunisie en Indonésie, déclare : « J’ai appris de l’Amir comment nous devrions aimer l’Envoyé d’Allah (s.a.w), les membres de sa famille et ses érudits et suivre leurs nobles enseignements. Les ahmadis ont été opprimés et maltraités. L’oppression contre les ahmadis en Indonésie était en effet dure et ils ont traversé cette période avec beaucoup de courage. Le défunt a géré [la situation de] tous les ahmadis d’une manière formidable.

    Zouhayri écrit : « Bien que les ahmadis aient été opprimés, insultés et traités injustement, l’Amir nous a toujours enseigné qu’en toute situation, nous devons servir la religion, le pays et l’humanité avec sincérité et loyauté parce que tous les ahmadis du monde entier croient en la devise « L’amour pour tous, la haine pour personne ». Je témoigne que l’Amir est un bien-aimé d’Allah, un érudit, une personne simple et imbue de moralité. »

    Madame Niya Sharifuddin, directrice d’une organisation au niveau national, relate : « Le style d’expression de l’Amir était très influent. Bien qu’il parlât avec douceur et politesse, des sentiments patriotiques étaient évidents dans ses propos. Ses propos mettaient en évidence la devise « L’amour pour tous, la haine pour personne ». Nous témoignons que le défunt était un homme bon et un leader qui parlait toujours avec foi et amour à tous. »

    Merajuddin Shahid relate : « Sous son leadership, la Jama’at Ahmadiyya d’Indonésie a fait face à beaucoup d’opposition ; et les ahmadis ont été attaqués dans de nombreux endroits en Indonésie. Il a affronté cette situation avec beaucoup de bravoure et de calme. Les représentants du gouvernement le respectaient également. Tout cela était grâce à leurs bonnes relations. »

    Osom Sahib, le directeur de la Jamia Ahmadiyya de l’Indonésie écrit : « L’Amir Sahib était un fidèle du Califat. Étant un voisin, il m’accompagnait souvent à la mosquée pour la prière. Chaque fois qu’il partait en tournée, il disait qu’il partait visiter telle ou telle Jama’at et me demandait de m’y rendre aussi. Il avait une pensée spéciale pour la Jamia. En tant que membre du conseil d’administration de Jamia Ahmadiyya, tout en interviewant les étudiants, il leur a toujours conseillé ceci : « Vous serez des missionnaires : vous devez donc tenter d’être des modèles pour la Jama’at. » Il me donnait des directives et me présentait les lacunes individuelles de chaque étudiant et me conseillait de les combler. Il s’intéressait aux étudiants de la Jamia.

    Irshad Malhi est un missionnaire aux États-Unis. Il déclare : « Basit Sahib était mon camarade de classe à la Jamia et était aussi mon colocataire. J’ai eu la chance de le voir de très près. Il était très intelligent, de nature joyeuse, amicale et pleine d’humour. Il était un excellent joueur de badminton et remportait tous ses matchs à Rabwah. Le défunt m’a informé que lorsqu’il quittait l’Indonésie pour se rendre à la Jamia de Rabwah, il avait reçu une offre énorme d’une entreprise en tant que joueur. Son père, Maulana Abdul Wahid, en était très inquiet de peur qu’Abdoul Basit ne changeât son idée de se rendre à la Jamia en raison de la tentation de cette grande offre. Il a dit que lorsqu’il a vu les inquiétudes de son père, il l’a rassuré et a juré qu’il n’abandonnera jamais la religion pour des gains matériels ; et il a refusé cette offre financière énorme. Toute sa vie est un témoignage qu’il a toujours placé la religion avant le monde et qu’il a tenu cette promesse. Il avait un grand amour pour le Califat et était dévoué. Il était très proche du troisième Calife (r.a.) depuis ses années d’étudiant. Nous avions l’habitude de le taquiner sur le fait qu’il était le favori du troisième Calife. De même, durant chaque Califat, il a montré un grand exemple de sincérité et de fidélité. Qu’Allah lui accorde le pardon et la miséricorde, qu’Il éleve son rang et accorde à la Jama’at des missionnaires et des travailleurs comme lui. Je l’ai aussi toujours vu parfaitement obéissant et très désintéressé. Qu’Allah comble le vide de ceux qui sont partis. Les missionnaires d’Indonésie doivent suivre son exemple en particulier ainsi que ceux du reste du monde. Ce ne sont pas des histoires anciennes. Ce sont là des gens qui ont préféré la foi à ce monde en ces temps modernes et qui ont respecté leur Waqf.

    La prochaine personne défunte [que j’évoquerai] se nomme Zainab Ramadan : elle était l’épouse de Yusuf Usman Kambala, un missionnaire de la Tanzanie. Elle est décédée récemment à l’âge de soixante-dix ans. C’est à Allah que nous appartenons et c’est à Lui que nous retournerons. Son mari, Yusuf Usman Kambala, déclare : « Mon épouse était très sincère et participait à tous les travaux de la Jama’at. Elle avait de très bonnes relations avec ses voisins. Elle s’occupait des pauvres et des orphelins. Elle a beaucoup servi et respecté les missionnaires. Elle était toujours à l’avant-garde dans ses contributions. Partout où nous avons vécu, elle était toujours prête pour servir la Jama’at. Elle traitait tous les ahmadis avec une grande sincérité. Elle a été atteinte d’un cancer pendant deux ans et demi. Elle a suivi un traitement de pointe et les médecins l’ont très bien soignée. Mais le décret d’Allah a eu le dessus et elle est décédée quelques jours auparavant.

    Son mari ajoute : « Environ 1 000 personnes de Tabora et de différentes régions se sont jointes aux funérailles, auxquelles ont également participé des parents extérieurs à la communauté. La défunte a trois filles et trois fils qui sont maintenant tous mariés. Qu’Allah lui accorde Son pardon et Sa miséricorde.

    La prochaine défunte se nomme Halima Begum Sahiba, épouse de Sheikh Abdul Qadeer Sahib, Darwesh de Qadian. Elle est décédée le mois dernier. C’est à Allah que nous appartenons et c’est à Lui que nous retournerons. La regrettée était régulière dans ses prières et son jeûne : elle était patiente, humble et de bonne humeur. Elle a fait beaucoup d’efforts pour rendre ses enfants réguliers dans leurs prières et la récitation du Saint Coran. Tant que sa santé le permettait, elle a continué à enseigner le Saint Coran aux enfants de Qadian. Elle avait un grand amour pour le Califat et répondait à chaque appel du Calife de l’époque. Elle a passé la période de Darwesh avec beaucoup de patience et de gratitude et n’a jamais laissé repartir quiconque les mains vides, malgré la pauvreté. En raison de la proximité de sa maison au Dar ul Masih, celle-ci était pleine d’invités les jours de la Jalsa Salana. Elle accueillait les invités de manière très amicale et leur offrait une bonne hospitalité.

    La défunte était Moussia. Son fils, Sheikh Nasir Waheed, est administrateur par intérim de l’hôpital Noor, à Qadian. Elle a aussi trois filles qui sont à l’extérieur du pays. Qu’Allah lui accorde Sa miséricorde et Son pardon.

    La prochaine défunte se nomme Mele Anisa Episai Sahiba de Kiribati. Les circonstances de sa vie et son acceptation de l’Ahmadiyya sont des plus intéressantes. Elle était une femme très sincère et fidèle. Elle est décédée récemment. C’est à Allah que nous appartenons et c’est à Lui que nous retournerons. Elle avait soixante-treize ans. Khawaja Faiz Sahib, missionnaire de Kiribati déclare : « Mele Anisa Episai était la première musulmane et la première ahmadie de Kiribati. D’une manière ou d’une autre, une copie du Saint Coran est arrivée dans ce coin du monde, un lieu où les livres, comme d’autres objets, étaient à peine disponibles. Lorsqu’elle a reçu cette copie du Saint Coran, elle a commencé à la lire. La traduction était aussi disponible. Après sa lecture, Mme Mele Anisa Episai a été tellement touchée par le Saint Coran qu’elle a accepté l’islam de son propre chef et a commencé à porter le voile à partir de ce moment-là. Quand Hafiz Jibril Syed, le premier missionnaire de l’Ahmadiyya est arrivé à Kiribati, il a demandé aux gens s’il y avait un musulman dans ce pays. Tout le monde a indiqué que Mele Anisa Episai est la seule musulmane dans tout le pays. La grâce de Dieu était que le missionnaire est arrivé à Kiribati sur les instructions du quatrième Calife l’année suivant l’acceptation de l’islam par Mele Anisa Episai. Cette jeune femme courageuse avait également commencé à prêcher l’islam à sa famille et à ses amis à cette époque avant que le missionnaire n’arrive dans le pays et c’est pourquoi dans ce petit pays de 100 000 habitants la nouvelle la nouvelle s’était répandue qu’une femme était devenue musulmane. Par conséquent, lorsque le regretté missionnaire Hafiz Jibril Sayyid est arrivé à Kiribati, Allah lui avait déjà confié un soutien qui était prête pour la Jama’at. Elle était célèbre en tant que la seule musulmane à se voiler et à prêcher à sa nation. Lorsque Jibril Sahib, le premier missionnaire, est arrivé à Kiribati, Mele Anisa Episai a prêté le serment d’allégeance et a rejoint la Jama’at Ahmadiyya. Elle a aussi fait le nécessaire pour le logement et les aménités du missionnaire. Ensuite elle commencé à prêcher. Beaucoup de gens sont entrés dans la Jama’at grâce à sa prédication. Elle avait beaucoup d’affection pour la Jama’at. Elle respectait énormément les missionnaires. Malgré une forte opposition, sa foi n’a jamais faibli. Partout où elle allait, elle allait voilée et son habit musulman devenait aussi un moyen de prêcher. En dépit du fait que les gens se moquaient d’elle et que parfois ils la maltraitaient, se disputaient avec elle et la taquinaient, elle n’a jamais laissé tomber sa foi et son voile et avait laissé un excellent exemple : le voile est pour Dieu, pourquoi dois-je alors m’inquiéter de ce que les gens disent ?

    Au début, quand elle a accepté l’islam dans son cœur, elle ne savait pas comment prier : elle a commencé à prier sans se prosterner. Lorsque son père la vue prier d’une nouvelle manière, il s’est mis dans une grande colère et a menacé de déchirer le Coran. En réponse, elle a dit à son père qu’il doit aussi déchirer les pages de la Bible dans lesquelles la prosternation de Jésus devant Dieu est mentionnée. Elle était ferme dans sa foi ; puis par la grâce d’Allah, elle a appris la prière par l’intermédiaire du missionnaire et l’a ensuite enseignée aux autres. Dans ce coin du monde, quand tout le monde méprisait l’islam, cette Moujahida se levait et confrontait tout le monde ; et elle présentait les enseignements de l’islam sans aucune crainte. Elle n’avait peur de personne sauf Allah. En raison de cette qualité, de nombreuses personnes et de nombreux politiciens la respectait. Allah a accordé une telle grâce qu’en raison du respect qu’elle inspirait et de sa fermeté dans la foi, elle avait une grande influence sur les politiciens : ceci les a poussés à aider à l’enregistrement de la Jama’at, enregistrement qui n’avait pas été approuvé plus tôt en raison de leur opposition. Beaucoup de gens qui étaient hostiles envers l’islam et qui la connaissaient n’osaient pas critiquer l’islam en sa présence. Sa maison était toujours ouverte à tous ceux qui souhaitent poser des questions. Elle conseillait à tout le monde dans sa maison de prier régulièrement.

    Pendant longtemps, sa maison a également servi de centre de prière. Quand son fils Ahmed Episai a atteint l’âge de la puberté, elle l’a dédié à la Jama’at et l’a envoyé à la Jamia Ahmadiyya du Ghana. Les gens ont tenté de l’en dissuader en disant qu’on va tuer son fils là-bas. Mais elle a envoyé son fils avec fierté. Or, le décret d’Allah était tel qu’Ahmad Episai est décédé du paludisme en Afrique. Ces mêmes gens lui ont dit : « L’islam est faux est c’est pourquoi ton fils est décédé. » Mais Mele Anisa Episaine ne s’en est pas souciée. Elle n’y a pas prêté attention et s’est cramponnée fermement à l’islam. Elle a ardemment servi l’islam. Voire elle l’a fait plus qu’auparavant. Ni sa foi ni son port du voile n’en a été affectés. Ses autres enfants sont également restés fermes sur l’islam et n’ont pas cessé de prêcher. Elle laisse dans le deuil trois filles et un fils. Qu’Allah leur accorde la patience et leur permette de servir l’islam et l’Ahmadiyya à l’instar de leur mère. Qu’Allah bénisse la graine qu’elle a plantée et que cette petite île passe sous l’égide de l’Ahmadiyya selon son souhait. Qu’Allah accorde à la Jama’at d’autres femmes braves qui présentent leur propre exemple, qui sont passionnées pour la prédication et qui sont inébranlables dans leur foi. Qu’Il accorde à la Jama’at d’autres mères qui respectent plus que les missionnaires leur devoir envers le Tabligh. Qu’Allah lui accorde Son pardon et Sa miséricorde et qu’Il exalte son rang.


    (Le site www.islam-ahmadiyya.org prend l’entière responsabilité de la publication du texte de ce sermon)

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