Sermons 2021 – Islam et l'Ahmadiyya https://islam-ahmadiyya.org Découvrez l'Islam Mon, 20 Feb 2023 11:14:44 +0000 fr-FR hourly 1 https://wordpress.org/?v=6.5.2 https://islam-ahmadiyya.org/wp-content/uploads/2021/03/cropped-favicon-32x32.jpg Sermons 2021 – Islam et l'Ahmadiyya https://islam-ahmadiyya.org 32 32 Une sublime prophétie en faveur de l’Islam https://islam-ahmadiyya.org/prophetie-reformateur-promis/ Sat, 18 Feb 2023 11:10:57 +0000 https://islam-ahmadiyya.org/?p=2941
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  • Sermon du vendredi 18 février 2022, prononcé par Sa Sainteté le Calife, Hadrat Mirza Masroor Ahmad, à la mosquée Moubarak, à Islamabad, Tilford au Royaume-Uni. Après le Tashahoud, le Ta’awudh et la Sourate Al-Fatiha, Sa Sainteté le Calife a déclaré :

    Le 20 février de chaque année, nous organisons des conférences sur la prophétie du Mouslih Maw’oud (r.a.) (Réformateur Promis) et nous commémorons ce jour.

    Cette prophétie de la naissance d’un fils a été faite par le Messie Promis (a.s.) en réponse aux objections des ennemis de l’islam, après avoir été informé par Allah, le Tout-Puissant. Ces ennemis demandaient un signe de la part de l’islam. Le Messie Promis (a.s.) a déclaré : « Dieu m’a informé qu’un grand signe de la vérité de l’islam, accompli par mon entremise, sera la naissance d’un de mes fils qui vivra longtemps et servira l’islam. » Il a ensuite dénombré ses qualités en mentionnant environ cinquante-trois ou cinquante-quatre caractéristiques. Il ne s’agissait pas d’une prédiction triviale. Il avait également mentionné une période spécifique au cours de laquelle ce fils devait naître.

    [Ce fils] a vécu longtemps et a rendu des services extraordinaires à l’islam. Chaque année on met en évidence divers aspects de cette prédiction lors des rencontres de la Jama’at. Cette année aussi, incha Allah, il y aura des rencontres dans différentes Jama’ats. De même, il y aura des émissions sur ce thème sur la MTA. L’on y présentera des détails à ce propos.

    Pour l’instant, je souhaite présenter dans les mots du Mouslih Maw’oud (r.a.), quelques faits concernant sa jeunesse et sa santé et comment Allah l’a traité. Je présenterai quelques références à ce propos.

    La prophétie concernait un enfant qui vivrait longtemps. Elle disait que l’enfant aurait une longue vie. Hazrat Mouslih Maw’oud (r.a.) lui-même décrit l’état de santé de cet enfant. Il déclare : « Ma santé était très mauvaise durant mon enfance. J’ai attrapé une coqueluche ensuite ma santé s’est si détériorée qu’à l’âge de onze-douze ans j’étais entre la vie et la mort. Et l’on pensait généralement que je ne vivrais pas longtemps. En même temps, mes yeux ont commencé à me faire souffrir : elles étaient si malades que j’avais presque perdu la vue d’un œil. » C’est-à-dire qu’il avait presque perdu la vue ; à ce moment-là, il voyait très mal de cet œil.

    « Puis, en grandissant, j’ai eu de la fièvre pendant six ou sept mois consécutifs. Et j’ai été atteint de tuberculose. » C’est-à-dire qu’il était [de surcroît] un tuberculeux ; et pour toutes ces raisons, il ne pouvait pas étudier régulièrement.

    Il n’allait pas à l’école.

    Il prononçait ce discours à Lahore. Il y déclare : « Il y avait le maître, M. Faqirullah, qui a un pavillon dans le quartier Muslim Town. Il enseignait les mathématiques à notre école. Il s’est plaint une fois à mon sujet auprès du Messie Promis (a.s.), en disant que je ne savais pas lire et que j’étais souvent absent de l’école. » Le Mouslih Maw’oud (r.a.) déclare : « Je craignais que le Messie Promis (a.s.) ne se fâchât. Mais le Messie Promis (a.s.) de déclarer : « Cher Maître ! Sa santé est fragile. Je suis ravi de vous entendre dire qu’il va quand même, de temps en temps, à l’école et que quelque leçon lui tombe dans l’oreille. Ne le forcez pas trop. » Je me souviens que le Messie Promis (a.s.) avait aussi déclaré : « Croyez-vous qu’il doit apprendre le calcul parce qu’il ouvrira un jour une épicerie ? »

    Tel était l’état de santé du Mouslih Maw’oud (r.a.) et de ses études. Qui pourrait garantir sa longévité dans une telle situation ? [La prophétie] n’annonçait pas uniquement la longévité [du fils promis], mais disait aussi qu’il serait pétri de connaissances spirituelles et mondaines. En pareille situation, qui pourrait dire qu’il obtiendrait également cette connaissance ?

    En tout cas, le Mouslih Maw’oud (r.a.) déclare : « Le Messie Promis (a.s.) a dit : il lui suffira d’apprendre le Coran et les hadiths. » Ma santé était si mauvaise que j’étais complètement incapable d’acquérir la connaissance de ce monde. Ma vue était faible. J’ai échoué aux examens primaires, intermédiaires et d’entrée.

    Je n’avais réussi à aucun examen. Mais Allah avait annoncé que je serais pétri de connaissances séculières et spirituelles. Ainsi, malgré le fait que je n’avais étudié aucune des sciences du monde, Allah m’a fait écrire des livres si grandioses que le monde s’en étonne et est contraint d’admettre qu’on ne peut rien dire de plus sur l’islam.

    Je viens d’écrire une partie du commentaire du Saint Coran sous le nom du Tafsir Kabir.

    En le lisant, même de grands opposant ont avoué qu’aucune exégèse de ce calibre n’a été écrite jusqu’à ce jour. Je visite souvent Lahore et ici les gens savent que des professeurs d’université, des étudiants, des médecins, des leaders et des avocats célèbres viennent me rendre visite. Et à ce jour j’ai réduit au silence tout grand érudit ayant émis quelque critique contre l’islam ou le Coran, et ce, à la lumière des principes de l’islam et des enseignements du Coran. Ils ont dû admettre qu’en réalité on ne peut critiquer à raison les enseignements de l’islam. Ceci n’est que la grâce d’Allah qui m’accompagne ; sinon, je n’avais acquis aucune connaissance profane. Cependant, je ne peux nier le fait que Dieu m’ait accordé cette connaissance lui-même et m’ait béni de toutes les formes de connaissances séculières et religieuses.

    Ensuite, il explique comment Dieu lui a octroyé ces connaissances d’ordre spirituel et séculier. Il déclare : « Dans un rêve durant ma jeunesse, j’ai entendu le tintement d’une cloche qui a pris de l’ampleur et s’est transformé en cadre d’image. » Une image est apparue dans un cadre. « Elle s’est animée et a pris vie soudainement sous la forme d’une personne qui m’a annoncé : « Je suis un ange de Dieu ; et je suis venu t’enseigner l’exégèse du Coran. » Je lui ai dit : « Enseigne-la moi. » Sur ce, il a commencé à m’enseigner l’exégèse de la sourate Al-Fâtihah. Il n’a cessé de le faire et quand il est arrivé au verset

    إِيَّاكَ نَعْبُدُ وَإِيَّاكَ نَسْتَعِينُ

    (C’est Toi seul que nous adorons et c’est de Toi seul que nous implorons le secours), il m’a informé que toutes les exégèses écrites jusqu’à ce jour s’y arrêtaient. « Mais je t’enseignerai le commentaire des versets restants. »

    Alors, il m’a enseigné l’exégèse de toute la sourate Al-Fâtihah.

    Le sens de ce rêve était que j’ai été doté de la compréhension du Coran. Je possède à ce point cette aptitude que, quelle que soit l’assemblée, je pourrais expliquer toutes les connaissances islamiques en me basant sur la sourate Al-Fâtihah. »

    Il avait énoncé ces propos dans un discours en public et y lance en défi ouvert. Mais jamais personne n’a relevé son défi.

    Il déclare : « Quand j’étais un tout jeune étudiant à l’école, notre équipe de football avait un match contre l’équipe du Khalsa College d’Amritsar. Le match a eu lieu et notre équipe a gagné. Malgré l’opposition des musulmans contre notre Jama’at, étant donné que les musulmans ont été honorés de cette manière, un noble d’Amritsar a invité notre équipe à prendre le thé. Quand nous y sommes arrivés, on m’a demandé de prononcer un discours. Or je n’avais rien préparé. Quand on m’a invité à prendre la parole, je me suis souvenu du rêve sur l’ange qui était venu m’enseigner l’exégèse de la sourate Al-Fâtihah.

    J’ai prié : « Ô mon Seigneur ! Ton ange était venu m’enseigner le commentaire de la sourate Al-Fatiha. Aujourd’hui, je veux vérifier si ce rêve venait bien de Toi ou si c’était une tromperie de mon âme. Si ce rêve venait de Toi, présente-moi un point de la sourate Al-Fâtihah aujourd’hui qu’aucun commentateur dans le monde n’a mentionné auparavant. » Donc, après cette supplication, Dieu Tout-Puissant a mis un point dans mon cœur et j’ai déclaré : « Dans le Saint Coran, Dieu le Tout-Puissant nous enseigne cette supplication :

    غَيْرِ الْمَغْضُوبِ عَلَيْهِمْ وَلَا الضَّالِّينَ

    Ô musulmans ! Vous répétez cette prière dans vos cinq Salat et dans chacune des rak’ah : « Ô Seigneur ! Ne nous place pas parmi les Maghdoubîn et les Dâllîn. »

    Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) en personne a expliqué le sens de Maghdoub dans les Hadiths.

    Il explique que Maghdoub indique les Juifs et Dâll les chrétiens. Cette prière signifie donc : « Ô Allah, ne fait pas de nous des Juifs et des chrétiens. »

    Cette explication est d’autant plus pertinente car l’Envoyé d’Allah (s.a.w) avait dit qu’un Messie apparaîtrait dans cette communauté. Ainsi, ceux qui le rejettent deviendront inévitablement des Juifs. D’autre part, il avait également dit que le christianisme gagnerait en importance : ce sera une époque où les gens se convertiront au christianisme afin de se faire respecter dans la société, pour trouver un emploi, ou un gagne-pain. Ou étant dupés et sans comprendre les enseignements de leur religion, ils accepteront le christianisme. Or, il est étrange que la sourate Al-Fâtihah fût révélée à La Mecque alors qu’à cette époque ni les chrétiens ni les Juifs étaient les plus grands opposants de l’islam. A l’époque, c’étaient les polythéistes de La Mecque qui en étaient les plus grands. Mais [Dieu] ne nous a pas enseigné la prière : « Notre Seigneur ! Ne fais pas de nous des idolâtres ! » Mais celle-là : « Ne fais pas de nous des Juifs ou chrétiens. » Il est évident qu’à travers cette sourate, Allah avait prédit que les adorateurs d’idoles de La Mecque seraient anéantis pour toujours et sans laisser de trace : il n’est donc pas nécessaire d’enseigner aux musulmans des prières à leur sujet. Le judaïsme ou le christianisme – ou tous deux – demeureront et il vous faudra toujours prier pour éviter leur tentation.

    Quand j’ai terminé ce discours, de grands nobles m’ont dit : « Vous aviez bien étudié le Coran. C’est la première fois que nous entendons ce point, de toute notre vie. » Or, regardez tous les commentaires : aucun commentateur du Coran n’a énoncé ce point jusqu’à ce jour. Je n’avais qu’environ vingt ans quand Allah m’a révélé ce point. Allah m’a donné la connaissance du Saint Coran par Son ange et Il a créé en moi cette aptitude : tout comme on obtient la clé du trésor, je possède la clé de la connaissance du Saint Coran. J’ai pu démontrer les excellences du Saint Coran à tout érudit qui s’est présenté à moi.

    Ceci est la ville de Lahore. Voici son université (il prononçait ce discours à Lahore), voici ses facultés. De nombreux collèges sont ouverts ici, de grands érudits se trouvent dans ce lieu. Je demande à tous de venir devant moi en tant qu’experts dans quelque domaine que ce soit : qu’un professeur se présente devant moi, qu’un scientifique se présente à moi et qu’il attaque le Coran avec son savoir ; je pourrais, par la grâce de Dieu, le Tout-Puissant, lui offrir une telle réponse que le monde reconnaîtra que j’ai bel et bien répondu à son objection. J’affirme que je lui répondrai grâce à la parole de Dieu. Je répondrai à ses objections et les rejetterai grâce aux versets du Saint Coran. »

    Comme il l’avait expliqué cet incident avait eu lieu lorsqu’il avait vingt ans et sa foi en Dieu était déjà parfaite à cette époque-là. Mais à quel âge avait-il reçu cette foi parfaite ?

    Le Mouslih Maw’oud (r.a.) lui-même l’explique. Ceci démontre également qu’Allah le préparait à être le Mouslih Maw’oud (r.a.) (le Réformateur Promis) depuis son enfance.

    Il déclare : « L’année 1900 a été le vecteur attirant mon cœur vers les règles islamiques. À cette époque, j’avais onze ans. Quelqu’un a apporté une Joubbah (robe) pour le Messie Promis (a.s.) faite de tissu imprimé. J’ai pris cette Joubbah pour la seule raison que j’aimais sa couleur et son motif. Je ne pouvais pas le porter parce que c’était trop long et traînait par terre. Quand j’avais onze ans et que le monde entrait en l’an 1900, je me suis posé la question de savoir pourquoi je crois en Dieu et quelles étaient les preuves de Son existence. Je n’ai pas arrêté de penser à ce problème jusqu’à tard dans la nuit. À 22 ou 23 heures, mon cœur a finalement rendu le verdict que Dieu existe. C’était un moment de grande joie pour moi. À l’instar de l’enfant qui retrouve sa mère, j’étais heureux d’avoir trouvé mon Créateur. »

    C’était sa pensée à l’âge de onze ans.

    « La foi fondée sur l’ouï-dire s’est transformée en foi basée sur le savoir. (En d’autres termes, la foi acquise par l’ouïe s’est transformée en foi acquise par la compréhension.) Je ne pouvais me contenir. En ces instants-là, j’ai imploré Dieu pendant un certain temps : « Mon Seigneur ! Fais que je n’aie jamais aucun doute sur Ton existence ! » J’avais onze ans à l’époque ; aujourd’hui j’en ai trente-cinq, mais j’apprécie toujours cette prière. Aujourd’hui encore je prie : « Mon Dieu ! Fais que je n’aie aucun doute sur Ta personne ! » Oui à l’époque j’étais un enfant et à présent j’ai acquis plus d’expérience.

    À présent j’ajoute [dans cette prière] : « Mon Dieu ! Accorde-moi la conviction parfaite concernant Ta personne ! »

    En tout cas, je suis parti loin, dit-il. Je disais que j’avais demandé qu’on m’offrît une Joubbah du Messie Promis (a.s.). Quand ces vagues de pensées, évoquées plus haut, ont commencé à traverser mon cœur, un jour, à l’heure de la prière de Douha ou d’Ichraq, j’ai fait mes ablutions et j’ai enfilé cette robe – non pas parce qu’elle était belle, mais parce qu’elle appartenait au Messie Promis (a.s.) et qu’elle était bénie. C’était le premier sentiment dans mon cœur quant à la sainteté du messager de Dieu. Ensuite, j’ai fermé la porte et j’ai accompli des prières volontaires, les yeux en larmes. »

    Ailleurs, il explique comment, à l’âge de onze ans, il a reconnu Dieu.

    Il déclare : « J’avais 11 ans lorsqu’Allah, de par Sa grâce, m’a accordé l’opportunité de transformer ma croyance en foi. Après la prière de Maghrib, je me trouvais chez moi, lorsque cette question m’a traversé l’esprit : « Suis-je ahmadi par la seule raison que le fondateur du mouvement Ahmadiyya est mon père ou bien suis-je ahmadi parce que ce mouvement est véridique, et qu’il a été fondé par Dieu ? Lorsque cette question m’est venue en tête, j’ai décidé de ne sortir qu’après y avoir réfléchi ; et que si ma réflexion me poussait à conclure que le mouvement de l’Ahmadiyya n’était pas véridique je ne rentrerais plus dans ma chambre, je sortirais à travers la cour. » Telle était la réflexion de cet enfant âgé de 11 ans. Il a ajouté : « Après avoir pris cette décision, j’ai commencé à réfléchir, et de façon naturelle différentes preuves me sont venues en tête que je défiais [une par une]. J’avançais une preuve que je réfutais, ensuite j’en avançais une autre que je contestais, ensuite une troisième que je réfutais aussi, jusqu’au moment où cette question m’est venue en tête : le Saint Prophète Mohammed (s.a.w.) était-il un prophète véridique de Dieu ? Est-ce que je le considère véridique parce que mes parents le considèrent comme tel, ou bien parce qu’à travers des preuves cette vérité était devenue manifeste pour moi que le Saint Prophète (s.a.w.) était un prophète vertueux d’Allah ? Lorsque je me suis posé cette question, j’ai pris cette décision de trancher sur celle-ci. Par la suite, je me suis posé naturellement la question au sujet de Dieu, et je me suis demandé si je croyais en Dieu en raison de mes croyances ou bien parce que j’avais découvert la vérité qui est que ce monde a été créé par un Dieu. J’avais donc également réfléchi à cette question au sujet de l’existence de Dieu ; et mon cœur a tranché que si Dieu existe, le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) est alors un prophète véridique, et si le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) est un véritable prophète de Dieu, le Messie Promis (a.s.) est alors également véridique, et si le Messie Promis (a.s.) est véridique, l’Ahmadiyya l’est également sans aucun doute. Et s’il n’y a pas de Dieu, alors rien n’est véridique. » Il a ajouté : « J’ai décidé donc de résoudre cette question, et que si mon cœur conclue qu’il n’y a pas de Dieu, je quitterai aussitôt ma demeure. » Il continue : « Après avoir pris cette décision, j’ai commencé à réfléchir, et j’ai continué à le faire. En fonction de mon âge, j’étais très jeune, je n’ai pu trouver une réponse raisonnable, mais en dépit de cela j’ai continué à réfléchir, jusqu’au point que mon cerveau s’est fatigué. À ce moment-là, j’ai levé mon regard vers le ciel : il n’y avait aucun nuage cette nuit-là. »

    Voici comment Dieu souhaitait lui enseigner. Il ajoute : « Le ciel était sans nuages, et les étoiles brillaient de toute leur splendeur : quelle autre vision pouvait-elle être plus plaisante pour un cerveau fatigué ? J’étais fatigué, je continuais à contempler le ciel, j’appréciais les étoiles ; j’ai donc commencé à bien les regarder au point où je me suis perdu en elles. Peu de temps après, lorsque j’ai pu réfléchir de nouveau, je me suis dit : « Quelles belles étoiles ! Mais que se trouve-t-il au-delà de celles-ci ? » Mon cerveau a répondu : « D’autres étoiles. » Je me suis ensuite demandé : « Qu’est-ce qu’il y a au-delà ? » Mon cerveau a répondu : « Encore d’autres étoiles. » Je me suis dit : « Mais qu’y a-t-il au-delà ? » J’ai reçu la même réponse par mon cœur et mon cerveau : il y a d’autres étoiles encore. Dans mon cœur, je me suis dit : « Comment est-ce possible qu’il y ait une deuxième série d’étoiles après une première, puis une troisième après une deuxième, et une quatrième série après une troisième : cela ne s’arrêtera-t-il jamais ? S’il y a une fin à cela, qu’y aura-t-il au-delà ? » Cette question laisse stupéfaites de nombreuses personnes et elles se demandent : « Que signifie le fait que Dieu n’ait aucune limite, et que Dieu soit éternel ? Il doit certainement y avoir une limite. » Cette même question est née dans mon cœur au sujet des étoiles, et je me suis demandé si elles avaient ou non une fin. S’il y a une fin, qu’y-a-t-il après, et si elles n’ont aucune fin, alors comment ce [phénomène] peut-il continuer sans fin ? Lorsque ma réflexion a atteint ce point, je me suis dit que cette question de savoir si Dieu avait ou non une limite est futile. Laissons de côté la question de Dieu : que peut-on dire au sujet de ces étoiles qui sont devant nos yeux ? Si nous considérons qu’elles ont une limite, une chose est limitée parce qu’une autre commence après elle. La question fondamentale est donc : « Si elles sont une limite, qu’y aura-t-il au-delà ? » Si nous considérons que les étoiles n’ont aucune limite, alors si l’homme peut accepter que ces étoiles sont sans fin, pourquoi ne peut-il pas accepter [le postulat] que Dieu n’a aucune fin ? À ce moment, mon cœur s’est exclamé : « En effet, Dieu existe. » Car il a fait en sorte que la nature soit sujette à la même objection qui est faite à Son égard. Dieu nous a enseignés : « Si vous soulevez ces objections alors que Je suis invisible, quelle est votre réponse au sujet de ces choses qui vous sont visibles ? Cette même objection que vous soulevez contre Moi s’applique à celles-ci, et vous n’y trouvez aucune réponse. » Les gens disent au sujet de Dieu sans aucune réticence qu’ils ne comprennent pas comment Il ne puisse être sujet à aucune limite. »

    À un autre moment, il a déclaré : « Lorsque l’existence de Dieu est devenue manifeste pour moi à travers cette preuve, la véracité du Saint Prophète (s.a.w.) et du Messie Promis (a.s.) est aussi devenue manifeste. » Il s’agit là également d’une preuve que Dieu lui avait accordé des connaissances. Il a fait naître ces questions dans le cœur d’un enfant et Il l’a guidé pour y trouver les réponses.

    Quelle opinion le premier Calife (r.a.) avait-il du deuxième Calife ? À partir des déclarations du premier Calife on peut comprendre qu’il était d’opinion que cet enfant serait le Mouslih Maw’oud.

    Le Mouslih Maw’oud (r.a.) relate : « J’avais lancé le magazine Tashhiz-ul-Azhan avec quelques amis et [dans le premier numéro] j’avais écrit un article pour faire connaître le but de ce magazine. Le premier Calife fit grands éloges du premier article au Messie Promis (a.s.), ajoutant que ce magazine méritait qu’il le lise. Le Messie Promis (a.s.) fit apporter une copie du magazine à la mosquée Mubarak et demanda peut-être à Maulvi Muhammad Ali de lui en faire la lecture. Le Messie Promis (a.s.) a été lui aussi content de ce que j’avais écrit. Le premier Calife (r.a.) avait certes fait les éloges de mon article auprès du Messie Promis (a.s.), mais quand je le rencontrai en privé, il me dit : « Mian ! Ton article était certes très bon mais je ne suis pas satisfait. Tu n’as pas fait honneur à un dicton de notre pays : « Le chameau vaut quarante roupies et son petit quarante-deux. »

    C’est-à-dire que le petit du chameau coûte deux roupies de plus que son géniteur.

    « Tu n’étais pas à la hauteur de ce dicton. » Ne maîtrisant pas assez bien la langue pendjabie je ne compris pas le dicton en question ; et voyant ma confusion, il ajouta : « Peut-être que tu n’as pas compris ce que je voulais dire. On dit chez nous qu’il y avait quelqu’un qui voulait vendre un chameau, ainsi que le petit du chameau qu’on appelle un Toda dans la région. À un acheteur qui lui en demanda le prix, il répondit : « Le chameau coûte 40 roupies mais le petit du chameau vaut 42 roupies. » L’autre, surpris, lui en demanda la raison. Le vendeur répliqua : « Le petit du chameau est à la fois chameau et l’enfant du chameau. » S’adressant à moi, le [futur] premier Calife ajouta : « Tu avais devant les yeux les écrits du Messie Promis (a.s.). Il y avait Barahine-Ahmadiyya, ouvrage qu’il avait écrit quand il n’avait aucune littérature islamique à sa disposition. Mais toi tu l’avais devant toi et j’avais espoir que tu allais écrire quelque chose de plus grandiose, en ayant profité. »

    Qui peut présenter plus grand savoir que celui d’un envoyé de Dieu ? Que peut-on faire de plus en sus d’exposer certaines parties du trésor caché du prophète ? Or, le premier Calife voulait dire que la tâche des générations futures est d’élever les fondations posées par leurs prédécesseurs. »

    Le premier Calife connaissait l’état de sa santé et de sa connaissance. Le fait de nourrir de telles pensées à l’égard du Mouslih Maw’oud (r.a.), en dépit de sa condition, démontre que le premier Calife savait que cet enfant possédait les moyens pour écrire de grands articles.

    Le Mouslih Maw’oud (r.a.) ajoute : « C’est ainsi que les générations futures profiteront et feront profiter à leurs nations des faveurs et des bénédictions divines. Mais l’on doit aussi tenter de dépasser ses aïeux en de bonnes choses. Cela ne veut pas dire que l’enfant d’un voleur doit lui aussi commencer à voler. Il sied donc à l’enfant d’un fervent adorateur de Dieu de dépasser son père. »

    J’ai déjà mentionné un incident concernant l’état de santé du Mouslih Maw’oud (r.a.) durant sa jeunesse. Voici un autre incident sur son état de santé et sa connaissance. En fait, ceci démontre l’amour et de la compassion du premier Calife et du Messie Promis (a.s.) pour sa personne. Ceci prouve également qu’ils étaient convaincus que cet enfant allait être le Réformateur Promis.

    En tout cas, Hazrat Mouslih Maw’oud (r.a.) dit à propos de cet incident : « Le premier Calife (r.a.) fut le plus bienveillant à mon égard concernant mes études. Étant médecin, il savait que ma santé ne me permettait pas de lire pour de longues durées. Il avait pour méthode de me placer à côté de lui et il me disait : « Mian, je vais lire et toi tu vas m’écouter. »

    Evoquant sa santé, le Mouslih Maw’oud (r.a.) déclare : « La raison était que durant mon enfance un trachome entrava sérieusement mes études. Mes yeux restèrent malades trois à quatre ans de suite. L’infection était si grave que les médecins prédisaient que j’allais perdre la vue. Le Messie Promis (a.s.) fit des prières spéciales et jeûna pour ma santé. Je ne me souviens pas du nombre de jours qu’il jeûna pour moi – ce fut entre trois et sept jours selon ma mémoire. Le dernier jour, dès qu’il rompit son jeûne, j’ouvris les yeux et je commençai à voir. »

    Quand le Messie Promis (a.s.) était sur le point de rompre son jeûne j’ai ouvert les yeux, dit le Mouslih Maw’oud (r.a.), et j’ai annoncé que je voyais. Mais en raison de la gravité de la maladie et de ses attaques successives je perdis la vue de l’œil gauche. J’arrivais à discerner mon chemin mais la lecture m’était difficile. Si une personne que je connaissais était assise à environ un mètre de moi je pourrais la reconnaître, mais si c’était un étranger, je n’arrivais pas à discerner son visage. Quoique je pus voir de l’œil droit, celui-ci aussi fut touché par la maladie. L’infection était si grave que je passai plusieurs nuits blanches. »

    Tel était l’état de sa santé ; or, voyez ses chefs-d’œuvre intellectuels. Voyez comment Dieu l’a béni par Son soutien.

    Il ajoute : « [Face à cette situation] le Messie Promis (a.s.) avait dit à mes instituteurs que mon enseignement se ferait à mon rythme et qu’il ne fallait pas me forcer, car ma santé ne me permettrait pas des études prolongées.

    Le Messie Promis (a.s.) me conseilla ceci : « Contente-toi d’apprendre la traduction du Coran et les hadiths du recueil du Boukhari de Maulvi Nourouddîn, le premier Calife. » Il me conseilla aussi d’apprendre la médecine, car c’était un art pratiqué dans la famille du Messie Promis (a.s.). »

    « Voilà en somme comment se passa mes années d’étudiant : en tout cas je n’y pouvais rien, car hormis cette infection oculaire dont je souffrais depuis l’enfance, mon foie aussi était malade, et je devais consommer l’eau de cuisson de l’ambérique verte (un type d’haricot) ou l’eau de cuisson d’épinards pendant six ou sept mois. Le trachome s’était aggravé. On appliquait de l’iodure de mercure rouge sur l’infection oculaire ainsi que sur le cou où j’avais des enflures aux glandes (ses amygdales étaient peut-être enflées). J’avais cette infection aux yeux, je souffrais du foie et des enflures aux glandes s’accompagnant de fièvre qui durait des fois six mois ou plus. Mes aînés avaient décidé que j’allais étudier selon mon rythme et qu’on n’allait pas me forcer à faire davantage. L’on peut, face à ce constat, se faire une idée de mes compétences dans les études.

    Un jour, mon grand-père maternel, Mir Nasir Nawab (r.a.), voulut tester mes aptitudes en langue ourdoue. J’ai une très mauvaise écriture jusqu’à présent, mais à l’époque elle était pire : l’on ne pouvait deviner ce que j’écrivais. Mir Nasir Nawab (r.a.) s’échina à comprendre ce que j’avais griffonné, mais sans succès.

    Mir Saheb se mettait en colère pour un rien. Il partit voir le Messie Promis (a.s.) tout courroucé. J’étais à la maison par hasard à ce moment-là. Le sachant colérique, nous avions très peur de lui. »

    Il était en effet leur grand-père maternel.

    « J’avais eu encore plus peur quand il partit voir le Messie Promis (a.s.), car j’ignorais quel serait le dénouement de cette affaire. Mir Nasir Nawab (r.a.) dit au Messie Promis (a.s.) : « Vous ne vous souciez guère de l’éducation de Mahmoud ! Je viens à l’instant de mettre à l’épreuve ses compétences en ourdou ; voyez un peu ce qu’il a écrit ! Il a une si mauvaise écriture que personne ne pourra la lire. » Hors de lui, il ajouta à l’endroit du Messie Promis (a.s.) : « Vous négligez complètement ses études et il est en train de gaspiller sa jeunesse ! »

    Quand le Messie Promis (a.s.) vit Mir Nasir Nawab (r.a.) dans cet état, il fit mander Maulvi Nourouddin. Il le faisait venir toutes les fois qu’il se retrouvait face à un problème. Or, le premier Calife m’aimait beaucoup : il entra et il se tint dans un coin, la tête baissée, comme à l’accoutumée. Il ne levait jamais la tête pour regarder le Messie Promis (a.s.) dans les yeux. Celui-ci dit en s’adressant à lui : « Maulvi Saheb, je vous ai fait venir parce que Mir Nasir Nawab soutient qu’il n’arrive pas à lire l’écriture de Mahmoud. Je veux le tester et nous allons voir. » Sur ce le Messie Promis (a.s.) prit une plume et une feuille, écrivit un paragraphe de deux ou trois lignes et me demanda de le recopier.

    C’était là le test du Messie Promis (a.s.).

    « Je le fis avec grand soin et beaucoup d’attention. Tout d’abord le texte était court et deuxièmement je devais me contenter de le copier, chose facile quand on a devant les yeux l’original. Je copiai lentement le texte en question, en formant avec soin les lettres de l’alphabet. Après avoir lu mon texte le Messie Promis (a.s.) commenta : « J’étais très inquiet en entendant Mir Nasir Nawab (r.a.). Mais voyez ! Son écriture ressemble de près à la mienne ! » Le premier Calife (r.a.), qui avait toujours un faible pour moi, répondit : « Mir Nasir s’est mis en colère pour rien. Son écriture est très soigneuse. »

    Tel était mon état. Comment aurais-je pu acquérir des connaissances de ce monde ? »

    Evoquant ses aptitudes aux études, le Mouslih Maw’oud (r.a.) déclare :

    Le premier Calife me disait : « Mian ! Ta santé ne te permet pas d’apprendre tout seul. Viens chez moi : je ferai la lecture et tu m’écouteras. » Au prix de grands efforts il m’a appris le Coran et ensuite les hadiths du Boukhari. Il ne m’a pas enseigné le Coran lentement : il récitait les versets de manière continue et présentait leur traduction ou des explications, là où c’était nécessaire. Il m’a enseigné le Coran en trois mois. Par la suite, il y a eu des pauses.

    Après le décès du Messie Promis (a.s.), le premier Calife (r.a.) m’encouragea à venir étudier auprès de lui le reste des hadiths du recueil d’Al-Boukhari. D’ailleurs, le Messie Promis (a.s.) m’avait déjà encouragé à le faire auprès de lui. Ces études avaient débuté à l’époque du Messie Promis (a.s.) quoiqu’il y ait eu des pauses au milieu. Et, suite aux directives du Messie Promis (a.s.), j’étudiai aussi la médecine auprès de Maulvi Nourouddîn Saheb.

    J’ai appris la médecine et le Coran de Maulvi Nourouddîn Saheb, ainsi que l’exégèse coranique, qu’il avait terminée en [environ] deux mois. Il me plaçait à côté de lui et me récitait la moitié ou une partie entière du Coran accompagnée de la traduction. Il commentait sur quelques versets. De même il termina la lecture des hadiths du Boukhari en deux ou trois mois. Au cours d’un Ramadan j’avais suivi son exégèse du Coran en intégralité. J’ai aussi fait la lecture de quelques magazines en langue arabe. Telle était la teneur de mes études. »

    Hazrat Mouslih Maw’oud (r.a.) évoque son premier discours et l’appréciation du premier Calife. Il déclare : « J’ai remarqué qu’un de mes professeurs venait toujours écouter mes conférences. À l’inverse, chaque fois qu’un autre de mes professeurs faisait une conférence, le premier professeur s’exclamait : « À quoi bon l’écouter, celui-là ? J’ai entendu toutes ces choses avant. » Cependant, chaque fois que je donnais une conférence, malgré le fait que j’étais son élève, mon professeur avait une si haute opinion de moi qu’il s’asseyait toujours pour m’écouter. Il disait : « J’écoute ses conférences (c’est-à-dire celle du Mouslih Maw’oud (r.a.)) parce que j’apprends de lui de nouvelles significations du Saint Coran. »

    C’est là une grâce d’Allah : qu’Il accorde à des jeunes ces savoirs que d’autres ne peuvent concevoir. »

    En fait, Allah avait l’intention d’accomplir la prophétie du Réformateur promis par son entremise et c’est pourquoi Allah lui avait accordé cette connaissance.

    Hazrat Musleh Maud (r.a.) écrit plus loin : « C’était dans cette mosquée même (je crois qu’il fait référence à Masjid Aqsa) en 1907 que j’ai prononcé mon premier discours public. C’était à l’occasion de la Jalsa (conférence annuelle) et il y avait beaucoup de monde. » C’était un an avant la disparition du Messie Promis (a.s). « De nombreuses personnes assistaient à la Jalsa et Hazrat Khalifat-ul-Masih I (r.a.) était également présent. J’ai récité le deuxième Roukou’de la sourate Louqmân, puis j’ai fait son commentaire. Je n’avais jamais prononcé de discours public auparavant et je n’avais que 18 ans à l’époque ; et de plus, des gens comme Hazrat Khalifat-ul-Masih I (r.a.) et des membres de l’Anjouman (le comité exécutif) ainsi que de nombreuses autres personnes étaient présentes. Lorsque je me suis levé, je voyais tout noir et j’ignorais qui était assis devant moi. Le discours a duré entre 30 et 45 minutes. Quand j’ai fini mon discours et me suis assis, Hazrat Khalifatul Masih I (r.a.) s’est levé et a dit : « Mian ! Je te félicite pour ton discours remarquable. Je ne dis pas cela pour te faire plaisir. Je t’assure que c’était vraiment un excellent discours. »

    Ainsi, Allah lui a accordé une telle connaissance que les cinquante-deux années de sa vie en portent témoignage. Qu’il s’agisse d’un sujet religieux ou d’un sujet profane, chaque fois qu’on demandait à Hazrat Mousleh Mau’oud (r.a.) d’écrire ou de parler sur un sujet particulier, un océan de vérités et d’idées jaillissait de sa personne. En d’innombrables occasions, même des gens externes à la communauté ont loué ses discours ; et tout ceci a été enregistré. Ils l’ont loué en public. Même les journaux ont publié des articles à son sujet. Tout cela prouve que la prophétie du Messie Promis (a.s.) s’est accomplie dans toute sa splendeur. Néanmoins, la littérature et les sermons de Hazrat Mouslih Maw’oud (r.a.), qui s’étendent sur des milliers de pages, voire une centaine de milliers, sont un trésor inestimable. Il est également traduit en anglais et dans d’autres langues. Il est de notre responsabilité d’en tirer profit.

    Hazrat Mouslih Maw’oud (r.a.) applique à sa personne la prophétie sur le Réformateur Promis en ces termes : « Par la pure grâce et la miséricorde d’Allah, la prophétie – dont les gens attendaient l’accomplissement depuis longtemps – s’est accomplie par ma personne tel qu’Allah me l’a dévoilé par des révélations divines. Allah a perfectionné Son argumentation contre les ennemis de l’islam et Il a rendu manifeste le fait que l’islam soit la vraie religion de Dieu, et que Muhammad (s.a.w.) soit le vrai Messager de Dieu et que le Messie Promis (a.s.) soit un vrai prophète envoyé par Lui. Tous ceux qui déclarent que l’islam est faux sont des menteurs ; ceux qui déclarent que Muhammad (s.a.w.), le Messager d’Allah, est un menteur, sont eux-mêmes des menteurs. À travers cette prophétie extraordinaire, Dieu a démontré une preuve vivante de la véracité de l’islam et du Saint Prophète (s.a.w.) devant le peuple. Quel mortel avait-il le pouvoir de faire une telle prophétie en 1886, soit exactement 58 ans de cela ? »

    58 ans s’étaient écoulés depuis la prophétie quand Hazrat Musleh Maud (r.a.) prononçait ces paroles.

    «… et qui pourra déclarer que dans une période de neuf ans, il serait béni d’un fils ; et que celui-ci grandirait rapidement en stature ; sa renommée se répandrait jusqu’aux extrémités de la terre ; il propagerait le nom de l’islam et du Saint Prophète (s.a.w.) dans le monde ; il serait rempli de connaissances séculières et spirituelles ; il serait une source de manifestation de la Majesté Divine ; il serait un signe vivant de la Puissance, de la Proximité et de la Miséricorde de Dieu ? Aucun humain sur terre n’aurait pu prédire cela de son propre gré. C’était Dieu qui avait révélé cela, et c’est le même Dieu qui avait assuré son accomplissement.

    Dieu a assuré l’accomplissement de cette prophétie à travers un individu dont les médecins n’espéraient pas qu’il survivrait ou qu’il vivrait longtemps. »

    Il déclare à propos de sa santé : « Ma santé était si mauvaise durant mon enfance que le Dr Mirza Yaqub Beg avait dit au Messie Promis (a.s.) que j’étais atteint de tuberculose et qu’il devait m’envoyer dans une région montagneuse. C’est ainsi que le Messie Promis (a.s.) m’a envoyé à Shimla. Mais j’étais tout triste là-bas et c’est pour cette raison que je suis rentré après peu de temps. Ainsi, Dieu a maintenu vivant celui qui ne jouissait pas d’une bonne santé même pendant un jour. Il l’a maintenu vivant afin d’accomplir par son entremise Sa prophétie et afin de prouver la véracité de l’islam et de l’Ahmadiyya. D’ailleurs, je n’ai acquis aucune connaissance profane ; mais Dieu, de par Sa grâce, m’a envoyé des anges pour m’instruire et pour me faire connaître les sens du Coran que personne d’autre ne pouvait connaître. Ce savoir que Dieu m’a accordé et cette fontaine de spiritualité qui est sortie de mon cœur ne sont pas imaginaires ou spéculatives. Il s’agit d’un savoir certain. Je défie celui qui osera annoncer que Dieu lui a enseigné le Coran. (Personne n’a relevé son défi.) Je sais que sur la surface de la terre, Dieu n’a enseigné le Coran à personne d’autre que moi. Dieu m’a accordé la connaissance du Coran et m’a choisi comme précepteur pour l’enseigner aux autres. Dieu m’a suscité afin que je transmette aux quatre coins du monde le nom du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) et du Coran ; et afin que je vainque pour toujours toute fausse religion qui osera se soulever contre l’islam. »

    Il a accompli ce travail de son vivant. La traduction du Coran a été publiée en de nombreuses langues durant son vivant.

    Pas en de nombreuses langues mais en plusieurs. Ce travail ne cesse de prendre de l’ampleur. De son temps, le Coran a été traduit en 17 ou 18 langues.

    De même, le message de l’islam a atteint les quatre coins du monde à son époque.

    Il déclare : « Le monde pourra remuer ciel et terre, réunir toute sa puissance, les rois chrétiens et leurs Etats, l’Europe et l’Amérique, les riches et les puissants : ils pourront tous s’unir pour me vaincre. Mais je jure au nom de Dieu qu’ils seront voués à l’échec. Dieu réduira à néant leurs plans et leurs subterfuges grâce à mes prières et mes plans. Dieu prouvera la véracité de cette prophétie par mon entremise ou par mes disciples et ceux qui me suivent. Il rétablira l’honneur de l’islam par l’intermédiaire du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) et Il n’abandonnera pas le monde tant qu’il n’aura pas établi l’islam dans toute sa gloire et tant que le monde n’aura pas accepté le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) en tant que Prophète vivant. »

    Ainsi, cette prophétie s’est accomplie et Hazrat Mousleh Mau’oud (r.a.) a vécu sa vie. Cependant, les paroles de la prophétie sont applicables même aujourd’hui, et si Dieu le veut, ces paroles resteront en vigueur jusqu’à ce que la mission du Messie Promis (a.s.) soit accomplie et jusqu’à ce que le drapeau de l’islam flotte dans le monde entier. Ainsi, lors de nos conférences sur le Mouslih Maw’oud (r.a.), nous devons également nous souvenir de cette prophétie, et être conscients qu’elle nous sera bénéfique si nous gardons en vue notre objectif : à savoir, défendre l’honneur et la dignité du Saint Prophète (s.a.w.), démontrer la véracité de l’islam au monde et réunir toute l’humanité sous la bannière du Saint Prophète (s.a.w.).

    Aujourd’hui, hormis les disciples du Messie Promis (a.s.) personne ne pourra à nouveau hisser le drapeau de l’islam et répandre son message dans le monde. Qu’Allah le Tout-Puissant nous permette d’accomplir cette tâche.


    (Le site www.islam-ahmadiyya.org prend l’entière responsabilité de la publication du texte de ce sermon)

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    Batailles en Palestine https://islam-ahmadiyya.org/batailles-en-palestine/ Thu, 01 Sep 2022 09:12:57 +0000 https://islam-ahmadiyya.org/?p=3311
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  • Sermon du vendredi 26 août 2022, prononcé par Sa Sainteté le Calife, Hadrat Mirza Masroor Ahmad, à la mosquée Moubarak, à Islamabad, Tilford au Royaume-Uni. Après le Tashahoud, le Ta’awudh et la Sourate Al-Fatiha, Sa Sainteté le Calife a déclaré :

    J’évoquais les armées envoyées par le Calife Abou Bakr (r.a.) en Syrie pour contrer l’agression de l’ennemi. J’ai mentionné trois de ces armées dans le précédent sermon. La quatrième armée était celle d’Amr Ibn Al-‘Âs. En effet, selon un récit, le Calife Abou Bakr (r.a.) a envoyé une armée en Syrie sous le commandement d’Amr Ibn Al-‘Âs. Avant de se rendre en Syrie, ‘Amr Ibn Al-‘Âs était le collecteur de l’aumône dans [une région] de la tribu Khouza’ah. Walîd Ibn ‘Ouqbah était le responsable de l’aumône dans l’autre moitié de la région des Khouza’ah.

    Quand le Calife Abou Bakr (r.a.) a décidé d’envoyer différentes armées en Syrie, il souhaitait aussi y inclure ‘Amr Ibn Al-‘Âs. Mais en raison des exploits accomplis par ce dernier pour réprimer l’apostasie, le Calife Abou Bakr (r.a.) lui a donné le choix de demeurer auprès des Khouza’ah ou de se rendre en Syrie pour renforcer les musulmans. Ainsi, le Calife Abou Bakr (r.a.) a écrit à ‘Amr Ibn Al-‘Âs : « Ô Abou ‘Abdillah ! Je souhaite te confier une tâche qui sera meilleure pour ta vie ici-bas et dans l’Au-delà, à moins que tu ne préfères celle qui t’occupe à présent. »

    Dans sa réponse, ‘Amr Ibn Al-‘Âs a déclaré : « Je suis une des flèches de l’islam. Après Allah, vous êtes celui qui est capable d’envoyer et de réunir ces flèches. Choisissez celle qui est la plus dure, la plus terrifiante et la meilleure vers le danger que vous voyez. » C’est-à-dire : « Je suis prêt à confronter tout danger. »

    Une fois qu’il est arrivé à Médine, le Calife Abou Bakr (r.a.) a ordonné à ‘Amr Ibn Al-‘Âs de camper à l’extérieur de la ville afin que les hommes se réunissent sous son commandement. Nombre de nobles parmi les Qouraychites se sont joints à lui. Quand sa décision a été prise de l’envoyer en Syrie, le Calife Abou Bakr (r.a.) a demandé à ‘Amr Ibn Al-‘Âs de venir à Médine : celui-ci y est venu. Ainsi donc, le Calife lui a demandé de camper à l’extérieur de la ville afin de réunir ses troupes.

    Quand ‘Amr Ibn Al-‘Âs a décidé de partir, le Calife est sorti pour lui souhaiter adieu. Il lui a dit : « Ô Amr ! Tu es un bon conseiller et un fin stratège. Tu es accompagné de nobles et de la crème de ton peuple pour partir à la rencontre de tes frères. Sois toujours bienveillant à leur égard et donne-leur de bons conseils, car ton opinion au sujet de la guerre peut être porteuse de bénédiction et de bons résultats. »

    [En d’autres termes,] « Si tu as de bons conseils à offrir tu ne dois pas te retenir. »

    ‘Amr Ibn Al-‘Âs a declaré : « Le mieux pour moi, c’est d’être à la hauteur de votre opinion et que vous ne vous trompiez pas à mon sujet. »

    ‘Amr Ibn Al-‘Âs est parti avec son armée comptant entre 6 et 7 mille soldats et dont l’objectif était la Palestine. ‘Amr a préparé un détachement de mille combattants sous le commandement d’Abdoullah Ibn ‘Oumar et l’a envoyé en avant-garde contre les Byzantins. Ce détachement a affronté les Byzantins, réduisant en mille morceaux leur force, et les a vaincus. Ils sont retournés avec des prisonniers.

    Après avoir interrogé ces derniers, ‘Amr Ibn Al-‘Âs a su que l’armée byzantine, sous le commandement de Rowais, souhaitait lancer une attaque surprise contre les musulmans. ‘Amr Ibn Al-‘Âs a préparé son armée à la lumière de ces informations. Les musulmans ont pu répliquer à l’attaque des Byzantins, les contraignant à battre en retraite. Par la suite, ils ont répliqué et réduit à néant les forces ennemies, les poussant à fuir le champ de bataille. Les forces islamiques les ont poursuivis et des milliers de soldats byzantins ont été tués. Cette bataille a pris fin sur cette note.

    Le Calife Abou Bakr (r.a.) était serein après avoir envoyé ces armées : il avait espoir qu’Allah accorderait la victoire aux musulmans contre les Byzantins grâce à ces armées. La raison étant qu’il s’y trouvait plus d’un millier de compagnons Mouhajirîn et Ansâr dans leurs rangs, des compagnons qui avaient fait preuve de la plus grande fidélité à chaque occasion. Ils avaient épaulé le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) lors des batailles des débuts de l’islam.

    Parmi eux se trouvaient les combattants de Badr, au sujet desquels le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) avait plaidé à son Seigneur : « Ô Allah, si aujourd’hui Tu détruis ce petit groupe, Tu ne seras plus jamais adoré sur Terre. »

    Héraclius, l’Empereur de Byzance était en Palestine durant ces jours. Quand il a reçu des nouvelles des préparatifs des musulmans, il a rassemblé les chefs de la région et a prononcé des discours incendiaires pour les persuader de combattre les musulmans.

    Il a dit à propos des musulmans : « Ces gens affamés, nus et incultes, veulent sortir du désert d’Arabie et vous attaquer. Vous devez leur offrir une telle réplique qu’ils n’oseront plus tourner le regard vers vous. Je vous aiderai entièrement en termes d’équipements de guerre et de troupes. Obéissez de tout cœur aux chefs mis aux commandes ; et alors la victoire sera vôtre. »

    Héraclius a prononcé ce discours devant les habitants de la Syrie pour les inciter contre les Arabes et les musulmans. Après avoir incité le peuple de la Palestine contre les musulmans, Hériaclius est venu à Damas ; de là, il s’est rendu à Hims et Antioche où il a prononcé des discours passionnés et persuadé les populations locales à lutter contre les musulmans, comme en Palestine. En faisant d’Antioche son quartier général, il a commencé à se préparer à combattre les musulmans. Byzance avait deux armées en Syrie. L’une en Palestine et l’autre à Antioche. En fait, ces deux forces avaient leurs centres aux endroits suivants : premièrement à Antioche, qui était la capitale syrienne à l’époque de l’Empire byzantin. Le deuxième était Qinnasrin à la frontière de la Syrie, face à la Perse au nord-ouest. Hims était le troisième centre à la frontière de la Syrie et faisant face à la Perse au nord-est. Oman, le chef-lieu d’Al-Balqâ’, était le quatrième : il s’agissait d’une forteresse solide. Ajnâdayn était le cinquième centre militaire de Byzance dans le sud de la Palestine, à la frontière nord-ouest de l’Arabie et la frontière de l’Égypte. Le sixième centre était Césarée, située à treize kilomètres de Haïfa au nord de la Palestine et dont les ruines subsistent encore. Le centre du haut commandement byzantin était Antioche ou Hims.

    Selon un rapport, lorsque Héraclius a appris la nouvelle de l’arrivée des armées islamiques, il a d’abord conseillé à son peuple d’éviter la guerre et a dit : « Je suis d’avis que vous devriez faire la paix avec les musulmans. Par Dieu, si vous faites la paix avec eux en offrant la moitié des produits de la Syrie, et que vous retenez la moitié des récoltes et le territoire de Byzance, cela est mieux pour vous que s’ils occupent tout le territoire de la Syrie et la moitié du territoire de Byzance. » Mais les Byzantins sont partis et ne l’ont pas écouté. Ainsi, il les a rassemblés à Hims, où il a commencé à préparer les soldats et les armées. Après Hims, Héraclius s’est rendit à Antioche. Étant donné qu’il disposait d’une grande armée, il a décidé d’envoyer une armée séparée contre chaque contingent musulman pour affaiblir toutes les composantes des forces musulmanes par rapport à leurs adversaires. Il a préparé quatre-vingt-dix mille soldats sous le commandement de son frère nommé Théodoric et les a envoyés combattre ‘Amr. Il a envoyé Georges, fils de Théodore, combattre Yazid Ibn Abi Soufyan. Il a envoyé Vicarius, fils de Nastus, à la tête de soixante mille soldats contre Abou ‘Oubaydah. Et enfin, il a envoyé Al-Douraqis (Théodore Trithyrios) combattre Chourahbîl Ibn Hasanah.

    Quand Abou ‘Oubaydah Ibn Al-Jarrâh était près de Jabiyah, quelqu’un l’a informé qu’Héraclius se trouvait à Antioche et qu’il avait préparé contre lui une armée plus grande qu’aucun de ses ancêtres n’avait préparée contre les nations précédentes. Abou ‘Oubaydah a écrit au Calife Abou Bakr (r.a.) : « J’ai reçu des informations selon lesquelles l’empereur byzantin Héraclius est venu s’installer dans une ville de Syrie appelée Antioche et qu’il a envoyé des hommes aux habitants de son royaume pour tous les réunir. Ils se sont tous amassés autour d’Héraclius en passant aussi bien par les chemins difficiles que les faciles. J’ai donc jugé opportun de vous en informer afin que vous puissiez prendre une décision. »

    Le Calife Abou Bakr (r.a.) a répondu à Abou ‘Oubaydah : « J’ai reçu ta lettre et j’ai compris ce que tu as écrit au sujet du roi Héraclius de Byzance. Son séjour à Antioche augure sa défaite et celle de ses compagnons et en cela réside ta victoire et celle des musulmans de la part d’Allah : il n’y a rien à craindre. Quant au nombre important d’hommes de son royaume qu’Héraclius a rassemblé, nous et toi savons très bien qu’il en serait ainsi, car aucune nation n’abandonne son roi ou son pays sans combattre. Alhamdou Lillah, je sais que le nombre de musulmans qui les combattent aiment la mort autant que l’ennemi aime la vie, et ils espèrent recevoir une grande récompense d’Allah dans leur combat. Ils aiment davantage le Jihad dans la voie de Dieu et ils aiment Allah plus que les ennemis aiment les femmes vierges et les objets de valeur. Un musulman parmi eux vaut mieux que mille polythéistes en guerre. Combats-les avec ton armée et ne te soucie pas des musulmans disparus. En effet, Allah, béni soit Son nom, est avec vous. Je vous envoie d’autres renforts qui vous suffiront et vous n’en désirerez pas davantage, Incha Allah. La paix soit sur vous. »

    De même, ‘Amr Ibn Al-‘Âs a écrit au Calife Abou Bakr (r.a.). Celui-ci a répondu : « J’avais reçu ta lettre dans laquelle tu mentionnais le rassemblement de l’armée byzantine. N’oublie pas que la victoire qu’Allah nous avait accordée en compagnie de son Prophète (s.a.w.) n’était pas en raison de notre nombre important. Quand nous nous battions avec l’Envoyé d’Allah (s.a.w), nous ne disposions que de deux chevaux et nous montions des chameaux à tour de rôle. Le jour d’Ouhoud, en accompagnant l’Envoyé d’Allah (s.a.w), nous ne disposions que d’un seul cheval qu’il montait ; mais malgré cela, Allah nous a donné le dessus sur notre ennemi et nous a aidés. Ô ‘Amr ! N’oublie pas que le plus obéissant à Allah est celui qui hait le plus le péché. Obéis à Allah et ordonne à tes compagnons de Lui obéir. »

    Yazid Ibn Abi Soufyan a également écrit une lettre au Calife Abou Bakr (r.a.) lui demandant de l’aide suite à la situation là-bas. Le Calife Abou Bakr (r.a.) lui a répondu : « Lance l’attaque avec tes compagnons lors des combats. Allah ne vous déshonorera pas. Allah nous a informés que par l’ordre d’Allah, un petit groupe l’emporte sur un grand et pourtant j’envoie une multitude de combattants pour vous aider jusqu’à ce que cela vous suffise et que nous n’ayez pas besoin de plus. Incha Allah. La paix soit sur vous. » Signé : le Calife Abou Bakr (r.a.).

    Abou Bakr (r.a.) a confié cette lettre à ‘Abdoullah Ibn Kourd pour le transmettre à Yazid. ‘Abdoullah a apporté la missive à Yazid et les musulmans ont été très heureux du message. Abou Bakr (r.a.) a appelé Hachim Ibn ‘Outbah et lui a dit : « Ô Hachim ! En effet, tu as la chance d’être de ceux qui aident l’Oummah dans le Jihad contre ses ennemis et les polythéistes. Tu jouis de la confiance du dirigeant en raison de tes vertus, de tes avis judicieux, de ta chasteté et de ta capacité au combat. »

    Le Calife Abou Bakr (r.a.) préparait une armée sous le commandement de Hachim. Il lui a dit : « Les musulmans m’ont demandé de l’aide contre leur ennemi des infidèles. Rejoins-les avec tes compagnons. Je prépare ceux qui t’accompagneront. Partez d’ici à la rencontre d’Abou ‘Oubaydah. »

    Abou Bakr (r.a.) s’est tenu dans l’assistance et a loué Allah, après quoi il a dit : « Certains de vos frères musulmans sont saufs, certains sont blessés, défendus et soignés. Allah a insufflé la peur des musulmans dans le cœur des ennemis et ils se sont réfugiés dans leurs forts et ont fermé leurs portes. Des messagers des musulmans ont apporté la nouvelle que l’empereur Héraclius a fui et s’est réfugié dans une ville sur la côte syrienne. Il nous a informés qu’Héraclius a envoyé une grande armée de cet endroit pour combattre les musulmans. J’ai l’intention d’envoyer votre armée pour aider vos frères musulmans. Allah les renforcera à travers cette armée et humiliera l’ennemi et inspirera la peur dans leurs cœurs. Qu’Allah vous accorde Sa miséricorde ! Préparez-vous à partir avec Hachim Ibn ‘Outbah et espérez la récompense et le bien de la part d’Allah. Si vous réussissez, vous obtiendrez la victoire et le butin, et si vous êtes tués, vous obtiendrez le martyre et la dignité. »

    Ensuite, le Calife Abou Bakr (r.a.) est rentré chez lui et les gens ont commencé à se rassembler autour de Hachim Ibn ‘Outbah jusqu’à ce que leur nombre augmente. Quand ils étaient un millier, le Calife Abou Bakr (r.a.) leur a ordonné de partir. Hachim a salué le Calife et lui a dit au revoir. Le Calife Abou Bakr (r.a.) lui a dit : « Ô Hachim ! Nous profitions des conseils et avis judicieux des aînés. Nous comptions sur la patience, la force et le courage des jeunes. Allah a rassemblé toutes ces qualités en toi. Tu es encore jeune et sur le point de devenir adulte. Lorsque tu seras encerclé par l’ennemi, riposte et sois patient. Souviens-toi qu’Allah consignera comme un acte méritoire dans le registre de tes actes tout pas entrepris dans Sa voie, ainsi que toute dépense, toute soif, toute fatigue et toute faim que vous endurerez [pour Sa cause]. Allah ne laisse pas partir à la perdition la récompense de ceux qui font le bien. »

    Hachim de répondre : « Si Allah souhaite mon bien-être, je suivrai ces consignes. C’est Allah qui donne la force et la puissance, et j’espère que si je ne suis pas tué, je les combattrai encore et encore. »

    Il aurait donc ajouté : « J’espère les combattre encore et encore si je ne suis pas tué. » Ou il aurait dit : « Je souhaite être tué encore et encore. » Il existe en effet deux récits à ce propos.

    Sa’d Ibn Abi Waqqâs, son oncle, lui a dit : « Ô neveu ! Chacun de tes coups de lance et tes frappes doit être pour le plaisir d’Allah. Sache que tu quitteras ce monde très bientôt et que prochainement tu retourneras vers Allah. De ce monde jusqu’à l’Au-delà, tu marcheras sur la vérité et tu seras accompagné des bonnes œuvres que tu as accomplies. »

    Hachim a déclaré : « Mon cher oncle ! Sois sans crainte à ce propos. Si mon séjour et mon voyage, mon mouvement du matin et du soir, mes luttes et mes combats, le fait de blesser avec ma lance et de frapper avec mon épée, sont des actes ostentatoires, en ce cas je serai parmi les perdants. »

    Cela signifie : chacune de mes actions doit être pour Allah et non pour les gens.

    Ensuite, il a quitté le Calife Abou Bakr (r.a.) et a suivi le chemin d’Abou ‘Oubaydah jusqu’à ce qu’il le rencontre. Les musulmans étaient contents de son arrivée et ont annoncé les uns aux autres la bonne nouvelle de sa venue.

    Sa’id Ibn ‘Amir Ibn Hizyam a su que le Calife Abou Bakr (r.a.) souhaitait l’envoyer accomplir le Jihad en Syrie. C’était là une autre armée qu’Abou Bakr (r.a.) préparait. Sa’id Ibn ‘Amir pensait qu’il serait nommé à la tête de cette armée. Quand cette nouvelle lui est parvenue et que le Calife Abou Bakr (r.a.) a tardé quelques jours et ne lui en a pas parlé, Sa’id est venu voir le Calife Abou Bakr (r.a.) et dit : « Ô Abou Bakr (r.a.) ! Par Allah, j’ai reçu la nouvelle que vous souhaitez m’envoyer contre les Byzantins, mais ensuite j’ai constaté que vous n’avez rien dit à ce propos. J’ignore vos sentiments à mon sujet. Si vous souhaitez envoyer quelqu’un d’autre à ma place comme commandant, envoyez-moi avec lui. Ce sera pour moi la raison de la plus grande joie. Si vous ne voulez envoyer personne, je suis intéressé par le jihad. S’il vous plaît, permettez-moi de partir à la rencontre des musulmans. Qu’Allah vous fasse miséricorde. On m’a dit que les Byzantins ont rassemblé une grande armée. » Sur ce, le Calife Abou Bakr (r.a.) a déclaré : « Ô Sa’id Ibn ‘Amir ! Que le plus Miséricordieux de tous ait pitié de toi ! À mes yeux, tu fais partie des humbles, de ceux qui respectent les liens de parenté, de ceux qui accomplissent le Tahajjoud le matin et de ceux qui se souviennent abondamment d’Allah. » Sur ce, Sa’id lui a dit : « Qu’Allah vous fasse miséricorde ! Allah m’a accordé plus de faveurs que cela. A Lui revient toute grâce. Quant à moi, je sais que vous êtes véridique et juste, bienveillant à l’égard des croyants et sévère contre les mécréants. Vous jugez équitablement et ne favorisez personne dans la répartition des biens. »

    A cela, Abou Bakr (r.a.) a répondu : « Arrête, ô Sa’id ! Arrête ! Qu’Allah te bénisse ! Vas et prépare-toi à partir en guerre. Je suis sur le point d’envoyer une armée aux musulmans de Syrie et de te nommer son commandant. » Ensuite il a ordonné à Bilal de l’annoncer au peuple. Celui-ci a annoncé : « Ô musulmans ! Préparez-vous pour la campagne syrienne avec Sa’id Ibn ‘Amir Ibn Hizyam. »

    En quelques jours, sept cents hommes étaient prêts à l’accompagner. Quand Sa’id a décidé de partir, Bilal s’est présenté au Calife Abou Bakr (r.a.) et a dit : « Ô Calife de l’Envoyé d’Allah (s.a.w) ! Si vous m’aviez libéré pour la cause d’Allah, afin que je puisse être le maître de mon âme et être bénéfique, permettez-moi d’accomplir le Jihad dans la voie de mon Seigneur. Le Jihad m’est plus cher que de rester oisif. »

    Le Calife Abou Bakr (r.a.) a déclaré : « Allah est témoin que je t’ai libéré pour cela et je ne réclame aucune récompense ou remerciement. Cette terre est très vaste. Prend la voie de ton choix. » Bilal a déclaré : « Ô Siddîq ! Peut-être vous en êtes-vous offensé et êtes-vous en colère contre moi. » Le Calife Abou Bakr (r.a.) a déclaré : « Non ! Par Dieu ! Je ne suis pas en colère contre toi. Je ne veux pas que tu abandonnes ton désir à cause du mien, car ton désir t’appelle à obéir à Allah. » Bilal a déclaré : « Si vous le souhaitez, je resterai avec vous. » Le Calife Abou Bakr (r.a.) a déclaré : « Si ton désir est d’accomplir le Jihad, je ne t’ordonnerai jamais de rester. Je souhaite que tu restes auprès de moi uniquement pour l’appel à la prière. Ô Bilal, ta séparation me terrifie. Mais une telle séparation est nécessaire après quoi nous ne nous reverrons qu’au Jour du Jugement. Ô Bilal ! Continue à accomplir de bonnes œuvres. Ceci sera ta provision en ce monde. Tant que tu seras en vie, Allah maintiendra vivant ta renommée ; et quand tu mourras, Il t’accordera la meilleure des récompenses. »

    Bilal a dit au Calife : « Qu’Allah vous accorde la meilleure récompense de la part de ce frère et de cet ami. Par Dieu ! Vous nous avez ordonné d’être patient dans l’obéissance à Allah et de persévérer dans les bonnes actions. Ceci n’est rien de nouveau. Je ne veux pas lancer l’appel à la prière pour quiconque après l’Envoyé d’Allah (s.a.w). » Ensuite, Bilal est parti avec Sa’id Ibn ‘Amir. »

    Il a déclaré : « Je ne peux pas rester ici uniquement pour lancer l’appel à la prière car je ne souhaite le lancer pour quiconque après le Messager d’Allah. »

    D’autres personnes se sont rassemblées autour du Calife Abou Bakr (r.a.). Il a nommé Mou’awiyah leur commandant et lui a ordonné de partir à la rencontre de son frère Yazid. Mou’awiyah est parti et a rejoint Yazid. Le reste de l’armée de Khalid Ibn Sa’id s’est joint à Mou’awiyah quand ils se sont rencontrés.

    Hamza Ibn Abi Bakr Al-Hamdani s’est présenté au Calife Abou Bakr (r.a.) avec une armée : elle comptait près d’un millier d’hommes ou même plus. Le Calife Abou Bakr (r.a.) était très heureux quand il a vu leur nombre et leurs préparatifs. Il a déclaré : « Toute louange revient à Allah pour cette faveur sur les musulmans. Allah aide toujours les musulmans à travers ces personnes et leur apporte du réconfort. Il renforce par ce moyen les musulmans et brise l’échine de leur ennemi. » Hamza a demandé à Abou Bakr (r.a.) : « Nommerez-vous un autre commandant au-dessus de moi hormis vous ? » Le Calife Abou Bakr (r.a.) a répondu : « Oui. J’ai nommé trois émirs. Tu pourras te joindre à celui de ton choix. » Quand Hamza a rencontré les musulmans il leur a demandé lequel de ces commandants était le meilleur et le plus proche du Saint Prophète. On lui a dit qu’Abou ‘Oubaydah Ibn Al-Jarrâh répondait à ces critères. » Sur ce, Hamza s’est joint à lui. C’était là aussi une expression d’amour à l’égard du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) : ils souhaitaient demeurer avec ceux qui étaient proches de l’Envoyé d’Allah (s.a.w).

    Des détachements de combattants n’ont cessé de venir à Médine et le Calife Abou Bakr (r.a.) les a envoyés en expédition. De son côté, Abou ‘Oubaydah a continué de correspondre avec le Calife Abou Bakr (r.a.). Il lui a dit : « Les Byzantins et leurs tribus vassaux se rassemblent en grand nombre pour combattre les musulmans. Dites-moi ce que je dois faire. »

    Suite aux lettres successives d’Abou ‘Oubaydah, le Calife Abou Bakr (r.a.) a décidé d’envoyer Khalid Ibn Al-Walîd en Syrie. Abou Bakr (r.a.) a dit : « Je jure par Allah que je ferai oublier aux Byzantins leurs chuchotements maléfiques à travers Khalid Ibn Al-Walîd. »

    Khalid était en Irak au moment où Abou Bakr (r.a.) lui a envoyé l’ordre de se rendre en Syrie et d’y prendre le commandement des forces islamiques. Le Calife a écrit à Abou ‘Oubaydah. « J’ai confié le commandent de la guerre contre les ennemis en Syrie à Khalid. Ne t’oppose pas à lui. Ecoute-le et obéis à ses ordres. Je ne l’ai pas nommé au-dessus de toi du fait que tu n’es pas meilleur que lui à mes yeux. Mais à mon avis tu ne possèdes pas les compétences au combat qui sont les siens. Qu’Allah nous accorde à tous le bien. La paix soit sur toi. »

    Voici le récit du départ de Khalid d’Irak vers la Syrie. Selon les différents rapports, quand il reçu la lettre du Calife Abou Bakr (r.a.), il est parti en Syrie avec huit cents, six cents, cinq cents voire jusqu’à neuf mille – ou plutôt six mille – soldats. Selon certains récits, il était accompagné de centaines d’hommes – ou de milliers, dans d’autres récits. En tout cas, ils sont partis pour la Syrie. Quand Khalid Ibn Al-Walîd est arrivé à Qaraqir, il y a lancé une attaque. Ensuite, après un voyage très difficile à travers le désert, il est arrivé à Thaniyyat Al-‘Ouqâb près de Damas, agitant son drapeau noir. On dit qu’il s’agissait du drapeau de l’Envoyé d’Allah (s.a.w) dont le nom était ‘Ouqâb. Cette gorge était donc connue sous le nom de Thaniyyat Al-‘Ouqâb en raison de ce drapeau. Par la suite, Khalid a campé à un mille de la porte est de Damas. Selon d’autres récits, Abou ‘Oubaydah est arrivé là-bas à sa rencontre et le siège de l’ennemi a commencé le jour même. Selon d’autres narrations, Khalid n’est pas resté longtemps devant Damas mais s’est avancé jusqu’à Qanat Bousra. Quand il est arrivé à Bousra avec les musulmans, toutes les armées s’y sont rassemblées et toutes ont choisi leurs commandants pour la bataille. Ils ont assiégé la ville. Certains disent que le chef de cette bataille était Yazid Ibn Abi Soufyan, car elle s’est déroulée à Damas dont il était le gouverneur et le chef. Les habitants de cet endroit ont convenu qu’ils paieraient la Jizyah aux musulmans et qu’en contrepartie les musulmans protégeraient leurs vies, leurs biens et leurs enfants.

    Ensuite, il y a eu la bataille d’Ajnâdayn ou Ajnâdîn. On trouve mention de ces deux graphies. Il s’agit d’un lieu connu dans les environs de la Palestine. Après la conquête de Busra, Khalid, Abou ‘Oubaydah, Chourahbîl, ainsi que Yazid Ibn Abi Soufyan, sont partis pour la Palestine pour aider ‘Amr Ibn Al-‘Âs. ‘Amr vivait dans les basses terres de la Palestine à cette époque. Il voulait partir à la rencontre des armées islamiques, mais l’armée byzantine le poursuivait et tentait de le forcer à se battre. Lorsque les Byzantins ont entendu parler de l’arrivée des musulmans, ils se sont retirés à Ajnâdayn. Quand ‘Amr Ibn Al-‘Âs a entendu parler des armées islamiques, il a marché de là jusqu’à ce qu’il les rencontre. Ensuite, toutes les forces musulmanes se sont rassemblées à Ajnâdayn et se sont alignés devant les Byzantins. Selon un autre récit, Khalid a assiégé’Damas au lieu de Bousra avant de se rendre à Ajnâdayn et Abou ‘Oubaydah était avec lui. Au cours de ce siège, Héraclius a envoyé une armée pour aider les habitants de Damas, contre lesquels les musulmans se sont affrontés. J’en ferai mention plus tard eu égard à la conquête de Damas. Durant le siège de Damas, Khalid et Abou ‘Oubaydah ont appris que le souverain de Hims avait rassemblé une armée pour couper le chemin de Chourahbîl Ibn Hasanah, qui était à Bousra à ce moment-là, et qu’une grande armée de Byzantins venant d’Ajnâdayn se trouvait sur place. Cette nouvelle a inquiété Khalid et Abou ‘Oubaydah parce qu’ils combattaient à ce moment-là le peuple de Damas. Khalid et Abou ‘Oubaydah se sont consultés à ce sujet. Abou ‘Oubaydah a déclaré : « Selon moi, nous devrions partir à la rencontre de Chourahbîl avant que l’ennemi ne l’atteigne. » Khalid a déclaré : « Si nous partons à la rencontre de Chourahbîl, l’armée byzantine à Ajnâdayn nous suivra. À mon avis, nous devrions cibler cette grande armée présente à Ajnâdayn et envoyer un message à Chourahbîl sur le mouvement de l’ennemi dans sa direction et lui demander de nous rejoindre à Ajnâdayn. De même, nous devrions demander à Yazid Ibn Abi Soufyan et ‘Amr de venir nous rejoindre à Ajnâdayn, afin que nous puissions combattre [ensemble] notre ennemi. »

    Sur ce, Abou ‘Oubaydah a dit : « Cette opinion est très bonne ; qu’Allah la bénisse. Il faudra la suivre. » Selon un autre récit, Abou ‘Oubaydah a conseillé ceci à Khalid : « Notre armée est dispersée dans différents endroits en Syrie. On doit écrire à chacune d’entre elles et leur demander de venir nous rencontrer à Ajnâdayn. »

    Quand Khalid a décidé de se rendre à Ajnâdayn, il a écrit une lettre à tous les commandants, les sommant de s’y rassembler.

    Khalid et Abou ‘Oubaydah ont quitté le siège de Damas avec leurs troupes et se sont précipités vers Ajnâdayn. Abou ‘Oubaydah était à l’arrière de l’armée. Les habitants de Damas ont pourchassé Abou ‘Oubaydah et l’ont entouré. Il était avec deux cents hommes. En fait, il s’agissait d’une caravane composée de femmes, d’enfants et de biens. Selon un rapport, il y avait 1 000 cavaliers pour le garder et le protéger. En tout cas, les habitants de Damas étaient en grand nombre. Abou ‘Oubaydah s’est battu férocement contre eux. Lorsque la nouvelle est parvenu à Khalid qui était à l’avant de l’armée avec les cavaliers, il est retourné ainsi que d’autres avec lui. Ensuite, la cavalerie a chargé les Byzantins et les a repoussés à trois milles, les uns tombant sur les autres, jusqu’à ce qu’ils rentrent à Damas.

    D’autre part, l’armée byzantine stationnée à Ajnâdayn a envoyé une lettre à leur deuxième armée, leur ordonnant de se rendre à Ajnâdayn. Cette armée de Byzantins se dirigeait vers Bousra avec l’intention d’attaquer Chourahbîl. Celle-ci est également venue à Ajnâdayn. De même, sur les instructions de Khalid, toutes les armées islamiques se sont rassemblées à Ajnâdayn. Le général byzantin voulait renvoyer les musulmans avec quelque chose, car, comme les Iraniens, il pensait aussi que les Arabes étaient des gens affamés et nus qui étaient sortis de leur pauvre pays pour piller. Il ne pouvait pas attribuer un but plus élevé à ces Arabes, qui, des siècles durant, étaient non civilisés, ignorants, pauvres, démunis et vivant dans le désert. Il a fait une offre à Khalid : si lui et son armée rentraient chez eux, chaque soldat recevrait un turban, une paire de vêtements et un dinar en or. Le commandant de l’armée recevra dix paires de vêtements et cent dinars en or. Le Calife quant à lui recevra cent paires de vêtements et mille dinars. Le général byzantin se disait qu’il s’agissait sans doute de brigands et de voleurs et qu’il fallait leur offrir tant pour s’en débarrasser. Quand Khalid a entendu cette proposition, il l’a rejetée avec grand mépris et a dit avec des mots très durs : « Ô Byzantins ! Nous rejetons votre charité avec mépris car bientôt nous deviendrons les propriétaires de vos richesses, de vos familles et de vos personnes. »

    Quand les deux armées se sont rapprochées, l’un des chefs byzantins a appelé un arabe – qui n’était pas musulman – et lui a dit : « Pénètre dans les rangs des musulmans. Passes-y une nuit et un jour et apporte-moi de leurs nouvelles. »

    L’homme a pénétré dans la foule. Étant un Arabe, personne ne le considérait comme un étranger. Il a passé un jour et une nuit parmi les musulmans. A son retour, le chef byzantin lui a demandé les nouvelles. Il a répondu : « Si vous me demandez des nouvelles, sachez que ces gens adorent Dieu la nuit et chevauchent durant la journée. Même si le fils de leur roi commet un vol ils lui coupent la main et s’il commet l’adultère, ils le lapident afin de maintenir la justice. » Le chef byzantin lui a dit : « Si tu me dis la vérité, il vaut mieux se cacher sous terre plutôt que de les combattre à la surface. Je veux que Dieu me donne seulement assez de grâce pour nous laisser dans notre situation : ni qu’Il ne m’aide contre eux ni qu’Il ne les aide contre moi. » Ceci est tiré du recueil d’Al-Tabari.

    Le matin, les belligérants se sont rapprochés ; Khalid est sorti et a organisé l’armée. Il marchait parmi les troupes pour les encourager à mener le Jihad et ne s’arrêtait pas à un seul endroit. Il ordonnait aux femmes musulmanes de rester fermes et de se tenir derrière les troupes. Il a demandé à ces femmes d’invoquer Allah et de l’implorer et que chaque fois qu’un musulman passerait à côté d’elles, qu’elles soulèvent leurs enfants vers eux et leur disent de se battre pour sauver leurs enfants et leurs femmes.

    Khalid avait l’habitude de se tenir près de chaque détachement et d’annoncer : « Ô serviteurs d’Allah ! Craignez Allah et combattez dans la voie d’Allah contre ceux qui ont mécru en Allah et ne vous détournez pas et ne craignez pas votre ennemi. Avancez comme des lions jusqu’à ce que la peur disparaisse et que vous soyez un peuple libre et honorable. Ce monde vous a été offert et la récompense de l’Au-delà vous a été rendue obligatoire par Allah. Ne laissez pas la multitude de l’ennemi vous effrayer. En effet, Allah les frappera de Son châtiment. Lancez l’attaque quand je le ferai. »

    Après cela, il y a eu un combat acharné entre les deux armées.

    Sa’id Ibn Zayd a inspiré les musulmans en leur conseillant : « Ô Gens ! Souvenez-vous de votre mort et ne fuyez pas la bataille pour mériter l’enfer. Ô gardiens de la religion et récitateurs du Coran ! Soyez patient. »

    Les Byzantins se sont enfuis pour se sauver la vie quand la bataille a fait rage. Lorsqu’il est arrivé chez lui, Vardan a prononcé un discours devant son peuple et a déclaré : « Si cet état de fait persiste, vous perdrez ce pays et cette richesse. Il vaudrait mieux laver la rouille de vos cœurs. La pensée n’avait même pas traversé nos cœurs que ces bergers et ces Arabes, esclaves nus et affamés, allaient nous combattre. La famine et la sécheresse les ont poussés vers nous et maintenant ils sont venus ici et ont mangé des fruits, du pain de la farine de blé à la place de l’orge. Ils consomment du miel à la place du vinaigre. Ils se délectent de figues, de raisins et d’autres friandises. » Puis il a demandé l’avis de certains chefs, et l’un d’eux a suggéré : « Si vous voulez vaincre les musulmans, appelez et tuez leur chef par une ruse et un prétexte et tous les autres s’enfuiront. Envoyez d’abord dix soldats en embuscade, puis appelez le chef des musulmans en aparté pour une discussion et une négociation. Quand il viendra parlementer, les soldats en embuscade pourront le tuer. »

    Le chef des Byzantins a donc envoyé un émissaire éloquent à Khalid. Quand il est parvenu dans le camp des musulmans, il a crié à haute voix : « Ô Arabes ! Cette effusion de sang ne vous suffit-il pas ? Nous avons un pacte à vous proposer. Il convient à votre chef de venir me parler. » Khalid s’est avancé et lui a dit : « Présente ton message mais garde la vérité à l’esprit. » Il a dit : « Je suis venu parce que notre chef n’aime pas l’effusion de sang. Il est attristé de ceux qui ont été tués jusqu’à présent. C’est pourquoi il souhaite vous offrir des biens et conclure une trêve. » Au cours de la conversation, Allah a semé une telle terreur dans le cœur du messager qu’il a informé Khalid du plan de son chef en échange de la protection de sa famille. Il savait comment on s’attaquerait secrètement à Khalid. Khalid a déclaré : « Si tu n’as pas été coupable de trahison, je garantirai ta sécurité et celle de ta famille. »

    L’émissaire est retourné informer son chef que Khalid était prêt à lui parler. Fou de joie, il a ordonné à dix de ses soldats de se cacher derrière un monticule et de tendre une embuscade à l’endroit fixé pour le rendez-vous. Khalid connaissait son plan à l’avance. Il a envoyé dix musulmans dont Zarrar à l’endroit où l’ennemi se tenait en embuscade. Les musulmans sont arrivés à l’endroit : ils ont tué les ennemis et ont pris leur place. Khalid est parti parler au chef des Byzantins. Les armées des deux camps se tenaient prêtes l’une en face de l’autre. Le chef byzantin était également sur place.

    Khalid lui a dit : « Si vous acceptez l’islam, vous deviendrez nos frères. Sinon, payez la Jizyah ou préparez-vous au combat. » Le chef byzantin avait confiance dans les soldats en embuscade. Il a attaqué Khalid avec son épée et a saisi ses deux bras. Khalid a riposté. Le chef byzantin a appelé ses hommes : « Courez vite ! J’ai capturé le chef des musulmans. » Quand les Compagnons ont entendu ce bruit derrière le monticule, ils ont tiré leurs épées et se sont précipités vers lui. Au début, Vardan a pensé qu’il s’agissait de ses hommes, mais quand il a vu Zarrar, il a perdu l’esprit. Zarrar et d’autres soldats l’ont tué. Quand les Byzantins ont appris la mort de leur chef, ils ont perdu le moral. Après cela, les belligérants se sont attaqués et la bataille a éclaté. Un autre chef des Byzantins a vu la férocité des musulmans et a demandé aux siens : « Attachez un chiffon sur ma tête. » Ils en ont demandé la raison. Il a dit : « Ce jour est mauvais. Je ne veux pas le voir. Je n’ai jamais vu une journée aussi dure. » Le narrateur relate que lorsque les musulmans l’ont décapité, il était enveloppé dans un tissu. Le nombre de Byzantins était d’environ 100 000 au cours de cette bataille. Le nombre de musulmans était de 30 000 et selon un rapport, de 35 000. Trois mille Byzantins ont été tués durant cette bataille et leur armée vaincue a été forcée de se réfugier dans de nombreuses autres villes.

    Après la victoire d’Ajnâdayn, Khalid Ibn Al-Walîd en a transmis la bonne nouvelle à Abou Bakr dans une lettre dont le texte est le suivant : « Que la paix soit sur vous. Je vous informe qu’il y a eu une bataille entre nous et les polythéistes et qu’ils avaient rassemblé une plus grande armée que la nôtre à Ajnâdayn. Ils tenaient leurs croix et portaient leurs livres, et ils ont juré par Allah qu’ils ne partiraient pas sans nous détruire ou nous chasser de leurs villes. Nous avions une foi ferme en Allah. Ensuite, nous les avons frappés avec nos lances. Puis, nous avons sorti nos épées et avons frappé l’ennemi avec elles aussi longtemps qu’il l’aurait fallu pour abattre un chameau.

    Allah a fait descendre Son aide et a accompli Sa promesse et a vaincu les mécréants ; et nous les avons tués sur tous les chemins larges, dans toutes les vallées et dans tous les lieux bas. Toutes les louanges sont dues à Allah pour avoir accordé la suprématie à Sa religion, humilié son ennemi et bien traité Ses amis. »

    Le Calife Abou Bakr, vivait ses derniers moments quand on lui a lu la lettre. Il a été satisfait de cette victoire et a dit : « Louange à Allah ! Toutes les louanges sont dues à Allah, qui a aidé les musulmans, et qui m’a ainsi réconforté. »

    Il y a aussi de l’incertitude quant au moment où la bataille d’Ajnâdayn a eu lieu. Selon certains, elle aurait eu lieu à l’époque du Calife ‘Oumar. Il existe différents récits sur la date de cette bataille. Selon un récit, elle a eu lieu vingt-quatre jours ou vingt jours ou trente-quatre jours avant la mort de Abou Bakr en l’an treize de l’Hégire. Selon certains historiens, cette bataille a eu lieu à l’époque du Calife ‘Oumar au cours de l’an 15 de l’Hégire. Cependant, selon nos chercheurs, il semble plus plausible qu’il y ait eu deux batailles à Ajnâdayn. La première fois au cours du califat d’Abou Bakr et la seconde fois au cours du règne d’Oumar, car certains livres d’histoire présentent des forces islamiques différentes. Le commandant de la bataille en treize de l’Hégire était Khalid Ibn Al-Walîd et le commandant de la bataille de l’an quinze de l’Hégire était ‘Amr Ibn Al-‘Âs. Allah sait le mieux.

    [Je mentionnerai] les détails sur la conquête de Damas, Incha Allah, à l’avenir.


    (Le site www.islam-ahmadiyya.org prend l’entière responsabilité de la publication du texte de ce sermon)

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    Migration miraculeuse du Prophète de l’Islam https://islam-ahmadiyya.org/migration-miraculeuse-prophete/ Wed, 05 Jan 2022 12:11:13 +0000 https://islam-ahmadiyya.org/?p=2820
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  • Sermon du vendredi 31 décembre 2021, prononcé par Sa Sainteté le Calife, Hadrat Mirza Masroor Ahmad, à la mosquée Moubarak, à Islamabad, Tilford au Royaume-Uni. Après le Tashahoud, le Ta’awudh et la Sourate Al-Fatiha, Sa Sainteté le Calife a cité le verset 40 du chapitre 9 du Coran. Il a ensuite déclaré :

    Dans mon précédent sermon, j’avais évoqué l’incident d’Abou Bakr (r.a.) [dans] la grotte d’Al-Thawr ainsi que les ennemis qui y étaient parvenus. Allah déclare dans le verset [précité] concernant cet incident : « Si vous ne lui venez pas en aide, alors sachez qu’Allah l’a aidé, même lorsque les mécréants l’ont chassé, et qu’il était l’un des deux quand ils étaient tous deux dans la grotte, quand il dit à son compagnon : « Ne t’afflige pas, assurément Allah est avec nous. » Alors, Allah fit descendre Sa paix sur lui, et envoya à son secours des troupes que vous n’avez pas vues, et Il abaissa la parole des mécréants, et il n’y a que la parole d’Allah qui soit suprême. Et Allah est Puissant, Sage. » (9 : 40)

    Ceci est la mention de l’incident de la grotte d’Al-Thawr dans le Coran. Les mécréants de La Mecque conversaient à l’ouverture de la grotte. Abou Bakr (r.a.) était tout inquiet en les entendant. Il se demandait : que se passera-t-il si l’Envoyé d’Allah (s.a.w) est appréhendé ici ? Tout l’islam est lié à sa personne bénite.

    Lorsque l’Envoyé d’Allah (s.a.w) a constaté l’inquiétude d’Abou Bakr (r.a.), il a déclaré :

    لَا تَحْزَنْ إِنَّ اللَّهَ مَعَنَا

    « Ne t’attriste point, ô Abou Bakr (r.a.) ! Certainement notre Seigneur est avec nous ! »

    Lorsque ces gens sont arrivés tout près de la grotte d’Al-Thawr en poursuivant le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.), le traqueur a déclaré : « J’ignore où ils sont partis d’ici. » Et quand ils se sont rapprochés de la grotte, le pisteur a déclaré : « Par Allah ! Celui que vous cherchez n’est pas allé plus loin. »

    Lorsque le traqueur disait tout cela à l’ouverture de la grotte et qu’un [des poursuivants] souhaitait même se baisser pour regarder à l’intérieur, Oumayyah Ibn Khalf, d’un ton aigri et dédaigneux, dit : « J’ai vu cette toile d’araignée et cet arbre [devant l’entrée] avant même la naissance de Muhammad (s.a.w.) ! Avez-vous perdu la tête ? Comment peut-il se trouver là ? Partons d’ici et allons le chercher ailleurs. »

    Sur ce, ils sont tous partis de là.

    Dans son ouvrage Sirat-Khatamun-Nabiyyine, Hazrat Mirza Bashir Ahmad Saheb a évoqué l’annonce des Qouraychites et leur poursuite du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) : « L’annonce générale a été faite : quiconque ramènera Muḥammad (paix et bénédictions d’Allah sur lui), mort ou vivant, recevra une prime de 100 chameaux. Appâté par cette récompense, nombre de gens se sont mis en route dans toutes les directions de La Mecque. Même les chefs des Qouraychites poursuivirent le Saint Prophète (s.a.w.) ; et suivant des indices, ils atteignirent précisément l’embouchure de la grotte d’Al-Thawr. En arrivant ici, leurs traqueurs leur ont dit : « Les pas ne vont pas plus loin. Soit Muhammad (s.a.w.) se cache à proximité, soit il s’est envolé aux cieux ! » Quelqu’un dit : « Allons vérifier l’intérieur de cette grotte », mais quelqu’un d’autre répondit : « Quelle sottise ! Est-il possible de se cacher dans une telle grotte ? C’est un endroit extrêmement sombre et dangereux et nous l’avons toujours considéré comme tel. »

    On rapporte également qu’une araignée avait tissé sa toile sur l’arbre qui se trouvait juste à l’entrée de la grotte qu’après que le Saint Prophète (s.a.w.) y soit entré et qu’une tourterelle avait construit un nid sur la branche qui était exactement à l’entrée de la grotte et y a pondu. Ce récit est faible, dit Hazrat Mirza Bashir Ahmad, mais il n’est pas étonnant que quelque chose de ce genre se soit produit. Parfois, une araignée tisse une toile sur une vaste zone en quelques minutes, et il ne faut pas longtemps à une tourterelle pour faire un nid et y pondre. Ce n’est pas incroyable si, par Sa puissance, Dieu a fait cela pour la protection de Son messager. Au contraire, compte tenu de la situation, cela est tout à fait plausible. En tout cas, aucun des Qouraychites n’est entré et ils ont tous rebroussé chemin.

    Selon les récits, les Qouraychites étaient si près qu’on pouvait voir leurs pieds de l’intérieur de la grotte et on pouvait entendre leurs voix. En cette occasion, tout inquiet, mais calmement, Abou Bakr (r.a.) a dit au Saint Prophète (s.a.w.) : « Ô Messager d’Allah ! Les Qouraychites sont si proches qu’on peut voir leurs pieds. S’ils s’avancent un peu et se penchent, ils pourront nous voir. Le Saint Prophète (s.a.w.) a dit :

    لَا تَحْزَنْ إِنَّ اللَّهَ مَعَنَا

    « Ne t’inquiète pas, Allah est avec nous ! »

    Ensuite il a déclaré :

    وماظنک یاابابکر بِاِثنینِ الله ثالِثهما

    « Abou Bakr ! Que penses-tu de ces deux individus, dont le troisième est Dieu ? »

    Selon un autre récit, Abou Bakr (r.a.) était très inquiet quand les Qouraychites ont atteint l’entrée de la grotte. Lorsque le Saint Prophète (s.a.w.) a remarqué son anxiété, il l’a réconforté en lui disant qu’il n’y avait rien à craindre. Suite à cela, Abou Bakr (r.a.) dit, la voix tremblante d’émotion :

    اِن قتِلت فانا رجل واحِد واِن قتِلت انت هلکتِ الامة

    « O Messager d’Allah ! Si je suis tué, je ne suis qu’un homme. Mais si (à Dieu ne plaise) on vous touche, alors c’est toute la communauté qui disparaîtra ! »

    Sur ce, après avoir reçu la révélation de Dieu, le Saint Prophète (s.a.w.) a répondu dans les mots suivants :

    لَا تَحْزَنْ إِنَّ اللَّهَ مَعَنَا

    C’est-à-dire : « Abou Bakr (r.a.) ! Ne t’inquiète pas car Allah est avec nous et nous sommes tous les deux sous Sa divine protection. »

    En d’autres termes : « Tu t’inquiètes pour moi et dans ta sincérité tu ne te soucies pas de ta propre vie. Or en ce moment, Dieu est non seulement mon protecteur, mais aussi le tien, et Il nous protégera du mal de notre ennemi. »

    Ceci est tiré de l’ouvrage Sirat-Khatamun Nabiyyine.

    Hazrat Mouslih Maw’oud (r.a.) explique cet événement en ces termes : « Quand l’Envoyé d’Allah (s.a.w) a reçu l’ordre d’émigrer, il a emmené Abou Bakr (r.a.) avec lui au mont d’Al-Thawr, qui est situé entre neuf et onze kilomètres de La Mecque, et s’est caché dans une grotte au sommet de cette montagne. Le matin, lorsque les mécréants ont constaté qu’il n’était plus chez lui et qu’il était sorti aisément malgré la surveillance rigoureuse, ils se sont immédiatement mis à sa recherche. Ils ont pris certains des meilleurs pisteurs de La Mecque, experts dans l’identification des traces de pas ; ces deniers les ont conduits au mont Thawr et ont dit : Muhammad – l’Envoyé d’Allah (s.a.w) – se trouve ici et nulle part ailleurs. Ses traces de pas ne vont pas au-delà.

    L’ennemi se tenait à l’entrée même de la grotte et celle-ci n’était pas si étroite qu’il leur fût difficile de jeter un coup d’œil à l’intérieur : la grotte avait une large ouverture et on pouvait aisément jeter un coup d’œil à l’intérieur et savoir si une personne est assise à l’intérieur ou non. Mais même dans une telle situation le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) n’était point inquiet. Voire le cœur d’Abou Bakr a été renforcé par la bénédiction de son pouvoir sanctifiant et il n’a dit pas comme les compagnons de Moïse : « Nous avons été appréhendés ». Abou Bakr (r.a.) a dit tout simplement : « L’ennemi est si proche que s’il baisse les yeux, il pourra nous voir ! » Mais l’Envoyé d’Allah (s.a.w) a dit : « Ne parle pas, Abou Bakr (r.a.) ! Nous ne sommes pas deux en ce moment : Dieu, le troisième, est avec nous. Comment pourront-ils nous voir ? »

    Et il en fut ainsi. Malgré le fait que l’ennemi eût atteint l’entrée de la grotte, il n’osa pas avancer et y jeter un coup d’œil. Il retourna de là en lançant des imprécations. Un aspect de cet incident est que les compagnons de Moïse paniquèrent et déclarèrent : « Ô Moïse ! Nous avons été capturés ! » En somme, ils avaient inclus Moïse avec eux et croyaient qu’ils étaient tous sous l’emprise de Pharaon. Mais la confiance du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a eu un tel effet sur son compagnon que ces mots ne sont pas sortis de sa bouche : « nous avons été pris ». Il a tout simplement dit que l’ennemi est si proche que s’il veut nous voir, il pourra le faire. Mais Muhammad le Messager d’Allah (la paix soit sur lui) n’a pas toléré cette illusion et a dit : « Tu te trompes. Nous ne sommes pas deux. Il y a un troisième avec nous : c’est notre Dieu. »

    Hazrat Mouslih Maw’oud (r.a.) explique : « Lorsque les habitants de La Mecque ont commis de dures atrocités contre le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) et qu’ils ont ainsi entravé la propagation de la religion, Allah lui a ordonné de quitter La Mecque. Abou Bakr (r.a.) a également accepté de quitter La Mecque avec lui. Il lui avait demandé de partir plusieurs fois auparavant, mais il n’était pas prêt à abandonner l’Envoyé d’Allah (s.a.w). Lorsque le Saint Prophète (s.a.w.) s’est préparé à partir, il a pris Abou Bakr (r.a.) avec lui. Il est sorti la nuit et s’est abrité dans un endroit que j’ai moi-même vu lors du pèlerinage, dit le Mouslih Maw’oud (r.a.). Il s’agit d’une petite grotte dans la montagne dont l’entrée fait environ deux ou trois mètres. Lorsque les habitants de La Mecque ont découvert que l’Envoyé d’Allah (s.a.w) était parti, ils l’ont poursuivi. En Arabie, il y avait naguère de grands pisteurs. Avec leur aide, les poursuivants ont atteint l’endroit exact où le Saint Prophète (s.a.w.) et Abou Bakr (r.a.) s’étaient cachés. Par la puissance de Dieu, il y avait des buissons poussant à l’entrée de la grotte, dont les branches étaient entrelacées. S’ils avaient écarté les branches et regardé à l’intérieur, ils y auraient vu le Saint Prophète (s.a.w.) et Abou Bakr (r.a.). Lorsque les pisteurs sont arrivés là-bas, ils ont déclaré que soit ils étaient montés au ciel, soit ils étaient assis ici. Ils ne sont pas partis plus loin.

    Imaginez à quel point la situation était critique. Abou Bakr (r.a.) était angoissé non pas pour sa personne, mais pour le Saint Prophète. Celui-ci a déclaré : « N’aie pas peur. Allah est avec nous. » Si le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) n’avait pas vu Dieu en sa personne, comment aurait-il pu garder son sang-froid ? Même le plus brave des hommes a peur d’être attaqué quand l’ennemi est face à lui. Or, les ennemis du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) se tenaient très près ; voire ils étaient près de sa tête : d’ailleurs il s’agissait d’ennemis qui avaient tenté de le tuer treize ans durant. Leur pisteur leur disait : « Soit il est monté au ciel, soit il est assis ici. Il n’est pas allé plus loin. » En ces instants critiques, l’Envoyé d’Allah (s.a.w) a déclaré : « Ne sois pas triste, Allah est avec nous ! Pourquoi t’inquiéter ? » C’est l’Irfan (la gnose) de Dieu qui a poussé le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) à dire cela. L’Envoyé d’Allah (s.a.w) voyait Allah en sa personne et pensait qu’avec sa mort, la connaissance d’Allah disparaîtrait et que donc personne ne pourrait le détruire. »

    Le Messie Promis (a.s.) déclare : « Jésus (a.s.) n’avait choisi qu’une seule personne pour sa compagnie : c’est-à-dire Thomas, à l’instar de notre Prophète (a.s.) qui n’avait choisi qu’Abou Bakr (r.a.) lorsqu’il a migré à Médine. L’Empire romain avait déclaré Jésus rebelle ; et c’est en raison de ce crime que Pilate a également été tué par ordre de César parce qu’il était un partisan de Jésus en cachette et que sa femme était aussi une adepte de Jésus. Ainsi, il était essentiel que Jésus (a.s) quittât secrètement le pays sans aucun cortège. C’est pour cette raison qu’il n’a pris que Thomas avec lui lors de ce voyage comme notre Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) qui n’a emmené qu’Abou Bakr avec lui lors de son voyage vers Médine. Le reste des compagnons de notre Prophète (s.a.w.) étaient parvenus à Médine par différentes manières pour servir le Prophète (s.a.w.). De même, les apôtres de Jésus (a.s.) sont partis par différents chemins à différents moments pour servir Jésus (a.s.). »

    Dans un autre endroit, le Messie Promis (a.s.) déclare : « La sincérité d’Abou Bakr Al-Siddiq (r.a.) s’est manifestée quand le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a été assiégé. S’il est vrai que certains infidèles souhaitaient l’expulser, leur véritable but était cependant de le tuer. En pareille situation, Abou Bakr Al-Siddiq (r.a.) a montré l’exemple de sa sincérité et de sa loyauté qui demeurera un exemple jusqu’à l’éternité. En ce moment critique, ce choix du Saint Prophète (sws) est une preuve indéniable de la sincérité et de la grande loyauté d’Abou Bakr Al-Siddiq (r.a.). Ce fut le cas avec le choix du Prophète (s.a.w.). À cette époque, il avait soixante-dix compagnons, dont ‘Ali (r.a.), mais parmi eux, il a choisi Abou Bakr Al-Siddiq (r.a.) pour sa compagnie. Quelle en est la raison ? En fait, le Prophète voit à travers les yeux de Dieu et sa compréhension vient de Dieu. À travers des visions et des révélations, Dieu a informé son Envoyé que la personne la plus appropriée pour cette tâche est Abou Bakr Al-Siddiq (r.a.). Abou Bakr (r.a.) était avec lui en cette période trouble. C’était une période d’épreuves dangereuses. Lorsque Jésus est passé par ces moments, ses disciples l’ont abandonné et se sont enfuis, et l’un d’entre eux l’a maudit. Mais chacun des Compagnons a montré un exemple de fidélité indéfectible. Abou Bakr (r.a.) l’a pleinement soutenu. Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) s’est caché dans une grotte nommée Al-Thawr. Dans leur quête, les infâmes infidèles, qui souhaitaient le tourmenter, sont arrivés à cette grotte. Abou Bakr Al-Siddiq (r.a.) a dit : « Ils sont très proches de nous. Si quelqu’un regarde en bas, il nous verra et nous serons pris. » En ces instants, le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a déclaré : « Ne sois point triste. Allah est avec nous ! » Méditez sur cette parole dans laquelle l’Envoyé d’Allah (s.a.w) associe Abou Bakr Al-Siddiq (r.a.) avec lui. Il a déclaré : « In-nallaha ma’ana ! » Tout deux sont inclus dans l’énoncé « ma’ana », c’est-à-dire qu’Allah est avec toi et moi. Allah a placé le Saint Prophète (s.a.w.) sur un plateau [de la balance] et son éminence, le Siddiq, sur l’autre. En ces instants, tous deux étaient dans la tourmente parce qu’en ces instants la fondation de l’islam était soit sur le point d’être posée ou sur le point d’être détruite.

    Les ennemis sont présents devant la grotte et discutaient. Certains demandaient qu’on fouillât la grotte parce que les traces de pas s’arrêtaient là. Mais d’autres parmi eux demandaient comment des êtres pouvaient passer par là et y pénétrer. Une araignée y avait en effet tissé sa toile et une colombe y avait pondu. Ces voix parvenaient à l’intérieur de la grotte et il les entendait très clairement. Les ennemis étaient venus avec l’intention de l’éliminer : ils étaient comme frappés de folie. Mais voyez le grand courage du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) : tandis que l’ennemi se trouve près de sa tête, il dit à son ami sincère : « Ne sois point triste. Allah est avec nous. » Ces paroles montrent clairement que l’Envoyé d’Allah (s.a.w) a parlé à voix haute parce qu’il devait se faire entendre [par Abou Bakr (r.a.)]. Les gestes ne sont pas utiles [en pareils cas] : l’ennemi tient conseil à l’extérieur ; et à l’intérieur de la grotte conversent le maître et son serviteur, sans se soucier si l’ennemi pourrait entendre leurs voix. C’est la preuve d’une foi parfaite en Allah et d’une connaissance parfaite de sa personne : c’est là [l’expression] d’une confiance entière dans les promesses de Dieu. Cet exemple seul suffit pour démontrer le courage du Prophète (s.a.w.). »

    Puis, le Messie Promis (a.s.) déclare dans un autre endroit : « Allah a montré un miracle pour protéger Son Prophète infaillible : bien que les ennemis fussent devant la grotte dans laquelle le Prophète (la paix soit sur lui) et son compagnon se cachaient, ils ne pouvaient pas le voir car Allah avait envoyé un couple de tourterelles bâtir un nid à l’entrée de la grotte ce soir-là et qui y ont également pondu [leur œuf]. Et par le comandement de Dieu, une araignée y avait tissé sa toile : tout ceci a trompé les ennemis qui sont retournés déconfits. »

    Ensuite d’après les récits, selon le programme préétabli, ‘Abdoullah Ibn Abi Bakr (r.a.), l’illustre fils d’Abou Bakr (r.a.), visitait la grotte la nuit et les informait de toutes les dernières nouvelles de La Mecque. Il prenait des instructions et retournait à La Mecque le matin comme s’il avait passé la nuit à La Mecque. Faisant preuve de clairvoyance, ‘Amir Ibn Fouhayra, quant à lui, après avoir fourni du lait la nuit, faisait passer ses chèvres laitières sur les empreintes iAbdoullah Ibn Abou Bakr (r.a.) afin de les effacer.

    Certains biographes ont même déclaré qu’Asma (r.a.) apportait de la nourriture tous les jours : mais ceci n’est pas plausible. Certains ont raison d’affirmer qu’une femme visitant la grotte en ces moments critiques éventerait le secret. Étant donné qu’Abdoullah Ibn Abi Bakr (r.a.) visitait [la grotte] quotidiennement, pourquoi Asma (r.a.) devait-elle s’y déplacer pour apporter de la nourriture ? Quoi qu’il en soit, Allah sait le mieux.

    En tout cas, trois jours se sont ainsi écoulés. Après leurs recherches infructueuses dans les régions environnantes et après s’être consultés, les Mecquois ont annoncé une grande prime en envoyant partout des émissaires. Ils ont annoncé qu’une prime de cent chameaux sera offerte à celui qui apportera le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) mort ou vivant. L’attrait d’une si grande récompense a poussé de nombreuses personnes à se mettre à la recherche du Saint Prophète.

    D’autre part, après trois jours, ‘Abdoullah Ibn Ourayqit a apporté les chameaux comme promis. Selon un récit du Sahih d’Al-Boukhari, [ils avaient] conclu avec ‘Abdoullah Ibn Ourayqit qu’il apporterait les chameaux le matin après trois jours. D’après ce récit, on a l’impression que le voyage de la grotte d’Al-Thawr vers Médine a débuté le matin, mais dans la deuxième récit d’Al-Boukhari on explique que le voyage a débuté la nuit. En évoquant ‘Abdoullah Ibn Orayqit, Hazrat Mirza Bashir Ahmad Sahib explique que le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) et Abou Bakr (r.a.) lui avait déjà confié leurs chameaux lui demandant de les apporter à la grotte d’Al-Thawr au matin du troisième jour après trois nuits. Il s’est présenté conformément à l’accord. Il s’agit d’un récit connu d’Al-Boukhari, mais les historiens écrivent que le Prophète (que la paix soit sur lui) est parti la nuit et cela est confirmé par un autre récit du Boukhari. Il est d’ailleurs plus plausible qu’il soit parti durant la nuit.

    L’Envoyé d’Allah (s.a.w) a quitté la grotte un lundi soir, le premier du mois de Rabi’al-Awwal. Selon Ibn Sa’d, il a quitté la grotte le lundi soir, le quatrième jour de Rabi’al-Awwal. Le récit du premier jour du mois est tiré d’Al-Khamis. Le ‘Allamah Ibn Hajar Al-‘Asqalani, le commentateur du Sahih d’Al-Boukhari, écrit que l’Imam Hakim a dit que selon les opinions successives, le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a quitté La Mecque un lundi et est également entré à Médine un lundi. Seul Mouhammad Ibn Mousa al-Khwarizmi a déclaré que le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a quitté La Mecque le jeudi. Selon la concordance de ces récits faite par le ‘Allamah Ibn Hajar, le Saint Prophète (s.a.w.) a quitté La Mecque jeudi et après avoir passé trois nuits dans la grotte notamment le vendredi, le samedi et le dimanche, il est parti pour Médine le lundi soir.

    Le Prophète (paix et bénédictions d’Allah soient sur lui) est monté sur une chamelle dont le nom était Qaswa. Abou Bakr (r.a.) avait pris ‘Amir Ibn Fouhayrah avec lui sur son chameau et Ourayqit est monté sur le sien.

    Abou Bakr (r.a.) avait un capital de cinq ou six mille dirhams à son domicile et qu’il a emporté avec lui. Selon certaines traditions, ‘Amir Ibn Fouhayrah et Asma (r.a.) ont apporté de la nourriture : celle-ci comprenait de la viande de chèvre rôtie. Mais lorsqu’ils sont arrivés sur les lieux, ils ont constaté qu’il n’y avait pas de tissu pour attacher la nourriture ou l’outre. Alors, Asma (r.a.) a ouvert sa ceinture et l’a coupée en deux : une pièce pour fermer [le sac contenant] la nourriture et l’autre pour l’outre. Le Saint Prophète (s.a.w.) a donné à Asma (r.a.) la bonne nouvelle de deux ceintures au paradis. Leur souhaitant adieu, il a commencé son voyage avec cette prière : « Ô Allah ! Sois mon Compagnon dans ce voyage et le Gardien de ma famille. »

    Comme mentionné précédemment, l’incident de la fermeture [du sac] nourriture avec la ceinture a eu lieu en sortant de la maison d’Abou Bakr (r.a.), mais on en trouve aussi mention ici. Il est mentionné à deux reprises dans l’histoire. Selon certains, [cet incident a eu lieu] quand l’Envoyé d’Allah (s.a.w) quittait la maison d’Abou Bakr à La Mecque pour partir vers la grotte d’Al-Thawr et selon d’autres, lorsqu’il avait quitté la grotte d’Al-Thawr pour se diriger vers Médine.

    En tout cas, on trouve ces deux mentions [à propos de cet incident]. Mais selon les récits des événements du voyage de l’Hégire mentionnés par ‘Aïcha dans le recueil d’Al-Boukhari, on a l’impression que cet incident à eu lieu au moment du départ de la maison d’Abou Bakr (r.a.). Ainsi, il serait plus approprié d’accorder préférence au récit d’Al-Boukhari, car tout d’abord, le séjour dans la grotte d’Al-Thawr a été gardé secret : l’hypothèse qu’Asma y aurait apporté de la nourriture semble être douteuse. Vu qu’Abdoullah Ibn Abi Bakr (r.a.) et ‘Amir Ibn Fouhayrah – deux hommes – s’y rendaient secrètement et quotidiennement, l’idée qu’une femme s’y rende [aussi] semble être contraire aux exigences de la sécurité et des mesures de précaution.

    Dans tous les cas, l’incident de la fermeture [du sac de] nourriture avec la ceinture dans la maison est aussi le reflet de la dévotion et de l’amour d’Asma (r.a.). Au lieu de perdre du temps à chercher autre chose pour attacher la nourriture – on peut dire que l’incident a eu lieu dans la grotte car il n’y avait rien là-bas – mais l’incident a pu avoir lieu dans la maison on l’on ne trouve pas quelque chose immédiatement ; et de peur de perdre du temps elle a ouvert sa ceinture pour attacher la nourriture au départ d’Abou Bakr (r.a.) et du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.).

    Ainsi, le récit d’Al-Boukhari semble être le plus exact : l’incident de la nourriture aurait eu lieu au départ de la maison d’Abou Bakr (r.a.) et non pas [à la sortie] de la grotte d’Al-Thawr et au début du voyage vers Médine. De toute façon, Allah sait mieux.

    Asma (r.a.) raconte : « Lorsque le Saint Prophète (s.a.w.) et Abou Bakr (r.a.) sont partis, Abou Bakr (r.a.) a emporté avec lui tout son argent qui s’élevaient à cinq ou six mille dirhams. » Elle raconte : « Notre grand-père, Abou Qouhafah, est venu nous rendre visite. Il avait perdu la vue à l’époque. Il a déclaré : « Par Allah, il (c’est-à-dire Abou Bakr (r.a.)) vous a laissés en difficulté non seulement en raison de sa personne mais aussi [en vous privant] de son argent. » « Certainement pas, grand-père, a répondu Asma (r.a.), car il nous a laissé beaucoup d’argent. » J’ai pris des cailloux et je les ai placées dans la lucarne où mon père mettait son argent. Ensuite j’ai placé un tissu dessus. J’ai pris la main de mon grand-père et j’ai dit : « Ô Grand-père ! Mettez votre main ici. » Il a mis sa main dessus et a ensuite dit : « Il a bien fait s’il a laissé tant d’argent derrière pour vous. » »

    Asma (r.a.) raconte : « Je jure par Allah, Abou Bakr (r.a.) n’a rien laissé derrière, mais je voulais rassurer ce vieil homme par cette action. »

    Hazrat Mirza Bashir Ahmad Sahib (r.a.) écrit : « Après avoir quitté la grotte d’Al-Thawr, le Saint Prophète (s.a.w.) monta sur un chameau qui, à la lumière de divers récits, était nommé Al-Qaswa, tandis qu’Abou Bakr (r.a.) et son serviteur, ‘Amir Ibn Fouhayrah, montèrent sur l’autre. Au moment du départ, le Saint Prophète (s.a.w.) jeta un dernier regard vers La Mecque et dit, la douleur au cœur : « Ô ville de La Mecque ! Tu m’es plus chère que tous les endroits du monde, mais ton peuple ne me laisse pas vivre ici. » Abou Bakr (r.a.) a dit en ces instants : « Ces gens ont chassé leur prophète. Certainement ils seront détruits. » »

    Hazrat Mouslih Maw’oud (ra) déclare : « Après avoir attendu deux jours dans la grotte, selon le plan convenu, les montures ont été amenées près de la grotte durant la nuit et le Saint Prophète (s.a.w.) et ses compagnons se sont installés sur des chamelles rapides. Le Saint Prophète (s.a.w.) et le guide étaient montés sur l’une des chamelles. Selon certains récits les deux étaient montés sur la même monture tandis que selon d’autres, il y avait trois chamelles. En tout cas, Abou Bakr (r.a.) et son serviteur, ‘Amir Ibn Fouhayrah, étaient montés sur l’autre chamelle. Avant de se diriger vers Médine, le Saint Prophète (s.a.w.) s’est tourné vers La Mecque, la ville sainte qui fut son lieu de naissance, là où il a été nommé prophète et le lieu où ses ancêtres avaient vécu du temps d’Ismaël (as). Le Saint Prophète (s.a.w.) jeta un dernier regard et s’adressa à la ville avec une grande douleur : « Ô ville de La Mecque ! Tu m’es plus chère que tous les endroits du monde, mais ton peuple m’empêche de vivre ici. » En ces instants, Abou Bakr (r.a.) dit avec grand regret : « Ces gens ont chassé leur prophète. À présent ils seront certainement détruits. »

    Selon un récit, lorsqu’ils atteignirent Juhfa, qui est situé à environ 132 kilomètres de La Mecque, le verset suivant fut révélé :

    إِنَّ الَّذِي فَرَضَ عَلَيْكَ الْقُرْآَنَ لَرَادُّكَ إِلَى مَعَادٍ

    « Très certainement, Celui Qui t’a rendu obligatoires les injonctions du Coran te ramènera sûrement à ton lieu de retour. » (28 : 86)

    Ils ont continué le voyage toute la nuit et à l’approche de midi, ils se sont reposés à l’ombre d’un gros rocher. Abou Bakr (r.a.) a préparé un endroit pour que le Saint Prophète (s.a.w.) s’allonge et lui a ensuite demandé de se reposer. Le Saint Prophète (s.a.w.) s’est alors couché. Abou Bakr (r.a.) est ensuite parti pour voir si quelqu’un venait à leur poursuite. Pendant ce temps, un berger est venu vers eux à la recherche d’un peu d’ombre. Abou Bakr (r.a.) raconte : « Je lui ai demandé : « Mon garçon ! Qui est ton maître ? » Il a répondu qu’il était le serviteur d’un des membres des Qouraychites. Il a mentionné son nom que j’ai reconnu. Je lui ai alors demandé si ses chèvres avaient du lait auquel il a répondu par l’affirmative. Je lui ai alors demandé s’il pouvait nous traire du lait et il a accepté de le faire. Et donc, je lui ai demandé de nous traire du lait. Le jeune garçon saisit l’une des cuisses de sa chèvre et la plaça entre son jarret et sa cuisse. Je lui ai dit de bien nettoyer les mamelles d’abord, puis sous ma supervision, j’ai fait traire le lait dans le bol. Il a ajouté de l’eau pour refroidir le lait et je l’ai ensuite présenté au Saint Prophète (s.a.w.). Selon certains récits, quand Abou Bakr (r.a.) est venu présenter le lait au Saint Prophète (s.a.w.), celui-ci dormait encore.

    Abou Bakr (r.a.) n’a pas jugé approprié de le déranger pendant qu’il se reposait et a donc attendu qu’il se réveille. Quand le Saint Prophète (s.a.w.) s’est réveillé, il a présenté le lait et a dit : « Ô Messager (s.a.w.) d’Allah ! S’il vous plaît, buvez ceci ! » Le Saint Prophète (s.a.w.) a tellement bu qu’Abou Bakr (r.a.) déclare qu’il était très content. Abou Bakr (r.a.) a déclaré : « Ô Messager (s.a.w.) d’Allah ! L’heure de notre départ est venue. Le Saint Prophète (s.a.w.) a dit : « Oui ! ». Selon une autre narration, le Saint Prophète (s.a.w.) a déclaré : « Nous devons continuer notre voyage. » A quoi Abou Bakr (r.a.) a répondu : « Oui, mon maître ! » Et après cela, ils ont continué leur voyage.

    Voici l’incident lié à la poursuite de Souraqah Ibn Malik. Souraqah, qui était un guide exceptionnellement habile, a commencé le voyage vers Médine depuis les hameaux côtiers, qui était un itinéraire différent de la route traditionnelle vers Médine. La nouvelle d’une centaine de chameaux en récompense s’était répandue à La Mecque et dans les régions avoisinantes et tout le monde souhaitait obtenir cette énorme récompense. Souraqah Ibn Malik, qui devint plus tard un musulman, a raconté cet incident après avoir embrassé l’islam : « Des émissaires des Qouraychites vinrent nous proposer une prime pour la capture du Messager d’Allah (s.a.w.) et d’Abou Bakr. La récompense devait revenir à celui qui les tuerait ou les capturerait. Je me trouvais dans une assemblée de ma tribu, les Bani Moudlidj, quand un homme vint vers nous. Il se tint debout tandis que nous étions assis. » Il a déclaré : « Souraqah ! Je viens d’apercevoir des silhouettes sur la côte » – ou il aurait dit, « J’ai vu une caravane composée de trois personnes » – « et je pense qu’il s’agit de Muhammad (s.a.w.) et ses compagnons. »

    Souraqah Ibn Malik déclare : « J’ai compris qu’il s’agissait de Muhammad (s.a.w.) mais je voulais la récompense pour moi tout seul. J’ai donc rapidement pris le contrôle de la situation délicate et j’ai fait signe de l’œil à la personne apportant cette nouvelle de se taire et j’ai dit : « Non, cela ne peut pas être la caravane de Muhammad (s.a.w.). En fait les gens que tu évoques viennent de passer devant nous. Ils appartiennent à telle ou telle tribu et cherchent leurs chameaux perdus. » Pour ne pas éveiller de soupçons, je suis resté dans le rassemblement pendant quelque temps. Ensuite je me suis présenté à une de mes servantes et je lui ai dit : « Selle mon cheval rapide, emmène-le à l’arrière de la maison et attends-moi là-bas. » Souraqah est arrivé plus tard. Il déclare : « J’ai tiré un augure, qui s’est avéré être contre mon voyage. Or je ne m’en suis pas soucié et j’ai frappé le cheval avec mon pied et j’ai foncé à la poursuite de la caravane que je croyais être celle de Muhammad (s.a.w.). »

    Souraqah dit : « Couvrant rapidement les distances, je me suis approché tout près de la caravane. J’étais encore à une petite distance quand quelque chose d’inhabituel s’est produit : mon cheval a heurté quelque chose et j’en suis tombé. Je me suis levé et j’ai de nouveau tiré un augure, qui s’est encore une fois avéré contre mes intentions. Mais je voulais ramener Muhammad (s.a.w.) et recevoir le prix de 100 chameaux. Je me suis levé et j’ai repris mon cheval ; j’étais si proche que non seulement j’ai pu reconnaître Muhammad (s.a.w.) et Abou Bakr (r.a.), mais j’ai également pu entendre Muhammad (s.a.w.) réciter quelque chose. Encore une fois, mon cheval a trébuché gravement et ses pattes se sont enfoncées dans le sol et je suis tombé. Je me suis repris et j’ai grondé le cheval : mais celui-ci n’a pas pu sortir ses pattes du sol. Enfin, lorsqu’il a pu se remettre debout, la poussière de ses deux pattes s’est répandue dans l’air comme un nuage de fumée. »

    En d’autres termes, les pattes du cheval étaient si fermement enfoncées dans le sol que lorsqu’il les a sortis, il y a eu un nuage de poussière.

    « J’ai de nouveau tiré un présage par un jet de flèches ; et encore une fois le résultat était contraire à mes souhaits. De cet endroit, j’ai lancé un appel à la réconciliation et j’ai dit : « Je ne vous causerai aucun tort. »

    Sur ce, le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a dit à Abou Bakr (r.a.) : « Demande-lui ce qu’il veut. »

    Souraqah a déclaré : « Je suis Souraqah et je souhaite vous parler. »

    Ils se sont arrêtés et Souraqah leur a alors dit que les habitants de La Mecque avaient annoncé une récompense de 100 chameaux pour quiconque les capturerait morts ou vivants. Il a déclaré : « Je me suis mis à votre poursuite afin d’obtenir cette récompense, mais après avoir vu ce qui m’est arrivé, je suis convaincu que ma poursuite n’est pas appropriée. » Après cela, il a également offert quelques provisions au Saint Prophète (s.a.w.), mais celui-ci ne les a pas acceptées et a seulement déclaré qu’il ne devait dévoiler à personne la direction qu’ils empruntaient. Souraqah en a fait la promesse tout en déclarant : « Je suis sûr qu’un jour vous deviendrez un roi. Veuillez me donner un pacte garantissant ma sécurité afin que je sois traité avec respect lorsque je me présenterai à vous. » Selon un recit, Souraqah a demandé une déclaration écrite de paix et Abou Bakr (r.a.) l’a écrite sur instruction du Saint Prophète (s.a.w.) ; et selon une autre narration, c’est ‘Amir Ibn Fouhayrah qui l’a écrite. Par la suite, Souraqah a pris la déclaration écrite et est revenue.

    Si Dieu le veut, je mentionnerai d’autres récits [à ce propos].

    Demain débutera Incha Allah la nouvelle année. Qu’Allah le Tout-Puissant fasse que l’année à venir soit bénite à tous égards pour les membres de la Jama’at et pour l’ensemble de la communauté. Qu’Allah protège la Jama’at de toutes sortes de mal et anéantisse les complots ourdis par ses ennemis. Puissions-nous témoigner et voir de notre vivant l’accomplissement des promesses qu’Allah a faites au Messie Promis (a.s.). Qu’Allah nous permette d’en être témoins. Continuez à prier beaucoup et entrez dans la nouvelle année avec des prières. Faites un effort particulier pour observer la prière du Tahajjoud. Certaines mosquées organiseront également la prière de Tahajjoud en congrégation et celles qui ne l’ont pas fait doivent le faire. Si on ne peut la faire en congrégation, on devrait l’accomplir individuellement ou l’accomplir à la maison. Accomplissez la prière de Tahajjoud et priez [abondamment]. Le Tahajjoud doit déjà être une habitude régulière, mais sinon, après l’avoir accompli demain ou ce soir, essayez d’en faire une habitude permanente dans votre vie. Qu’Allah accorde à chacun la capacité de le faire. En sus du Daroud (prière pour le Prophète) et de l’Istighfar (la prière pour le pardon), récitez aussi autant que possible les prières suivantes :

    رَبَّنَا لَا تُزِغْ قُلُوبَنَا بَعْدَ إِذْ هَدَيْتَنَا وَهَبْ لَنَا مِنْ لَدُنْكَ رَحْمَةً إِنَّكَ أَنْتَ الْوَهَّاب

    « Notre Seigneur ne laisse pas nos cœurs se pervertir après que Tu nous aies guidés, et accorde-nous Ta miséricorde ; en vérité, Tu es le plus Grand des Pourvoyeurs. »

    Récitez également la prière suivante :

    رَبَّنَا اغْفِرْ لَنَا ذُنُوبَنَا وَإِسْرَافَنَا فِي أَمْرِنَا وَثَبِّتْ أَقْدَامَنَا وَانْصُرْنَا عَلَى الْقَوْمِ الْكَافِرِينَ

    « Notre Seigneur, pardonne-nous nos erreurs et nos excès de conduite, affermis nos pas, et aide-nous contre le peuple mécréant. »

    Qu’Allah permette à tous les ahmadis d’agir en ce sens.

    Après les prières du vendredi, je dirigerai également les prières funéraires en absence [des dépouilles] des défunts. Je mentionnerai quelques détails à leur sujet. La première mention est celle de M. Malik Farooq Ahmad Khokhar, qui avait servi comme Amir de la Jama’at de Multan. Il est décédé le 18 décembre à l’âge de 80 ans. C’est à Allah que nous appartenons et c’est à Lui que nous retournerons. Son père était M. Malik Umar Ali Khokhar, qui était connu comme le Raïs de Multan, et sa mère était Mme Syedah Nousrat Jahan Bégum. Elle était connue sous le nom de Syedah Begum. Elle était la fille de Mir Muhammad Ishaq Sahib (r.a.).

    Malik Umar Ali a accepté l’Ahmadiyya et a eu l’opportunité de faire la Bai’at durant sa jeunesse en se rendant à Qadian à l’époque de Khalifatul Masih II (r.a.). M. Malik Umar Ali est décédé assez jeune, et à cette époque, M. Malik Farooq Ahmad, [le défunt], n’avait que 22 ans ; il était dans sa jeunesse. Outre ses terres à Karachi, M. Malik Umar Ali y possédait quelques entreprises. Malik Farooq Ahmad a été capable de gérer tout cela de manière excellente et a pris soin de sa mère, de sa belle-mère et de ses frères et sœurs. Pendant une longue période, M. Malik Farooq Ahmad Khokhar a servi de Qa’id Majlis Khouddam-ul-Ahmadiyya de Multan, et par la suite, en tant que Qa’id local de Multan. De 1980 à 1985, il a eu l’opportunité de servir comme Émir de Multan, et au cours de cette nomination, il a également servi comme Émir dans la ville de Multan. Il s’est marié en 1968 à Mme Dardanah, la fille de Mirza Aziz Ahmad Sahib. Leur Nikah a été annoncé par Khalifatoul Masih III (r.a.). Allah les a bénis avec un fils et cinq filles.

    Sa femme déclare qu’il était une personne très aimante et attentionnée. Il prêtait attention aux petites choses, accomplissait régulièrement le Tahajjoud et me réveillait également pour le Tahajjoud tous les jours. Même le jour de son décès, il a offert des prières Nawafil et s’est ensuite couché. Il essayait toujours de rester dans un état de Woudou (d’ablutions). Elle ajoute qu’alors qu’il n’était pas encore nommé émir, chaque fois qu’un ahmadi rencontrait un problème – ou même après l’appel téléphonique d’un ahmadi – il était prêt à offrir ses services. Lorsqu’il est devenu émir, il m’a dit que je devais toujours préparer de la nourriture et du thé car des invités pouvaient arriver à tout moment. » Elle ajoute : « Tant que je m’en souviens, nous avions toujours eu des invités à la maison ou quelqu’un qui logeait toujours chez nous. Il logeait également des missionnaires à la maison. Notre maison était devenue en somme le bureau. Il était très généreux et aimant. Tous nos parents non ahmadis – toute la famille Khokhar – le respectaient et l’aimaient profondément. Il a toujours honoré ses relations avec eux tous. Par la grâce d’Allah le Tout-Puissant, il récitait le Saint Coran d’une manière excellente. » Elle ajoute : « Quand je récitais le Saint Coran, il me corrigeait sans regarder le texte. »

    Son fils Talha relate : « Il prenait grand soin de ses deux mères et ne faisait jamais de différence entre elles. Il a marié tous ses frères et sœurs. Sa maison était toujours ouverte à tout le monde, tout comme son cœur l’était, en particulier pour les Wâqifîn. Il avait préparé une maison à Khair Agli Mari, et il avait l’habitude de dire qu’il l’avait construite spécialement pour la Jama’at. Il ne l’a jamais refusé à quiconque : tout ceux qui le souhaitaient pouvaient y loger. Lors des épreuves qui ont suivi la loi de 1984, par la grâce de Dieu, il a continué à encourager ses compagnons de Multan et de la ville grâce à sa personnalité courageuse. Il ne leur a jamais permis de s’affaiblir ou de flancher. Par la grâce d’Allah, il faisait partie du cortège lors de la migration de Khalifatoul Masih IV (rh). À une occasion, il avait même dirigé ce cortège et les avaient guidés vers la bonne route. »

    Son fils ajoute : « Durant l’émirat de notre père, notre maison était plus un bureau qu’une maison et il y avait toujours une atmosphère animée. Il avait délégué la gestion de ses terres à son jeune frère et avait consacré tout son temps au service de la foi. Tout le monde venait le voir sans aucune formalité. Il avait un caractère très informel. Il aidait également financièrement ses proches non ahmadis. » Il ajoute : « Certains de nos proches qui ont assisté aux funérailles pleuraient en disant qu’ils étaient maintenant sans soutien car il s’occupait d’eux. Il a inculqué l’habitude de prier en nous, en particulier la prière du Fajr. »

    Faiza, sa fille cadette, ajoute : « La confiance inébranlable de notre père en Allah était exemplaire pour nous. Il a enduré des moments difficiles et toutes sortes de circonstances ; il était orphelin durant sa jeunesse. Il a connu des périodes de difficultés et de facilité, mais j’ai constaté depuis mon enfance que mon père déclarait très ouvertement sa confiance en Allah et disait souvent que tout son travail était accompli par Allah. »

    Elle ajoute : « Mon père avait un amour infini pour le Califat. Chaque fois qu’il en parlait, il était en larmes. Il subit de grandes épreuves et les endura avec beaucoup de patience et de prières. »

    Malik Tariq Ali Khokhar, son demi-frère cadet de sa deuxième mère, déclare : « Mon père est décédé quand j’avais neuf ans et Malik Farooq, mon frère aîné avait 22 ans. Cependant, il a pris soin de nous comme un père et tout au long de ma vie, il ne m’a jamais laissé ressentir l’absence de mon père. Il avait une influence particulière sur ses proches non ahmadis et il prenait grand soin d’eux. Il soutenait également de nombreuses familles ahmadies ; et après avoir parrainé l’éducation de nombreux enfants, il les a également aidés à trouver un emploi. Il ajoute : « Mon frère prêtait de l’argent à toute personne dans le besoin, et ne réclamait jamais la somme. Il prêtait toujours avec l’intention qu’il s’agissait d’un Qarz-e-Hasanah (prêt que le débiteur pouvait rembourser à sa guise).

    De nombreux convertis ont déclaré qu’après qu’ils aient rejoint la communauté, Malik Farooq Ahmad Khokhar a pris soin d’eux comme ses proches, et a également veillé à leurs besoins.

    Il était âgé de 80 ans, mais depuis ces deux dernières années il s’inquiétant du paiement du reste de la somme de la Hissah Jaidad. Il en avait réglé la majorité ; et il en reste un certain montant. Qu’Allah permette à ses enfants de régler la somme restante.

    Sa sœur Tahira, issue de la deuxième mère, écrit : « Mon frère s’est toujours comporté avec moi tel un père attentionné. Sa plus grande qualité était qu’il n’avait jamais fait de distinction entre les liens de parenté biologiques et les non-biologiques. Il avait le même comportement avec tous les frères et sœurs et traitait ses deux mères de la même manière. Il ne nous a jamais laissés ressentir que nous n’avions pas la même mère. »

    Elle ajoute : « Il était tel un père pour moi. Il était comme n’importe quel père qui soutient silencieusement sa fille en période d’adversité et de joie. »

    Namood-e-Sehar, la fille [du défunt] dit : « Certaines qualités étaient très présentes chez mon père et je m’en souviens constamment, notamment son sens de l’hospitalité et sa relation d’amour avec les gens. »

    Elle ajoute : « Son niveau d’hospitalité était tel que lorsqu’un repas était préparé pour les membres de la famille, et que des invités se présentaient, la nourriture était servie à ces derniers et les membres du foyer devaient cuire des œufs et en manger. »

    Elle ajoute : « On commet beaucoup d’erreurs au cours de sa vie : il y a des hauts et des bas, et par ailleurs, le défunt a dû endurer des épreuves, mais il n’a jamais énoncé quelque parole au sujet du Califat qui nous donnerait l’impression que la décision du Calife était injuste. Il prenait un soin particulier pour s’assurer que notre foyer écoutait le sermon du vendredi et restait attaché à la Jama’at. »

    Qu’Allah lui accorde Son pardon et Sa miséricorde et qu’Il accorde patience et courage à ses enfants et leur permette d’exceller dans la piété.

    Le prochain défunt se nomme Rahmatullah : il était originaire de l’Indonésie. Il est décédé à l’âge de 66 ans. C’est à Allah que nous appartenons et c’est à Lui que nous retournerons. Il est né en Java oriental. En 1980, il s’est joint à la communauté en faisant la Bai’at par l’intermédiaire de l’ancien Ra’is-ut-Tabligh, le Respecté Souyouti Aziz Ahmad. En 1993, il s’est joint au système d’Al-Wassiyat. Il a eu l’opportunité de servir la communauté de Karang Taka jusqu’à son décès. Il laisse dans le deuil son épouse, trois enfants et six petits-enfants. Son épouse a écrit que le défunt avait fait un rêve dans lequel il s’est vu au milieu d’une foule dans une rangée. Dans le rêve, il a demandé à quelqu’un dans quelle rangée il devrait se tenir. Une personne a désigné une rangée dans laquelle se trouvait une grande personnalité que le défunt n’avait pas reconnue. Peu après, il avait appris que la personnalité qu’il avait vue en rêve était le Messie Promis (a.s.). Par ce faire, le défunt était convaincu de la véracité de la Jama’at et il avait fait la Bai’at. »

    Sa fille a écrit : « Après la Bai’at, en plus de servir la Jama’at locale, mon père servait également au sein du Majlis Ansaroullah. La communauté était prise pour cible par les opposants, qui proféraient des menaces. Le défunt défendait la Jama’at avec grand courage. Il était très généreux. Dès qu’une personne venait lui demander de l’aide ou un emprunt il l’aidait toujours. »

    Sa troisième fille a écrit : « Il avait un grand amour pour le Califat et il faisait preuve d’une grande obéissance. »

    Abdul Basit, l’Emir de l’Indonésie, écrit : « Il avait un grand amour pour le Califat ainsi que pour la communauté. » Il ajoute : « Dans l’une des villes de Java Oriental, les opposants avaient attaqué à plusieurs reprises la mosquée de notre communauté et avaient demandé au gouvernement local d’interdire les activités de la communauté. À l’époque, Rahmatullah avait confronté les opposants et le gouvernement local avec beaucoup de courage, et il répondait à leurs objections. Grâce aux efforts du défunt, la communauté est toujours établie là-bas, et n’est sujette à aucune interdiction. »

    Qu’Allah fasse preuve de pardon et de miséricorde à son égard et qu’Il permette également à ses enfants de perpétuer ses actions pieuses.

    La prochaine mention sera celle d’Alhaj Abdul Hameed Tak originaire de Yaripora au Cachemire. Il est décédé le 24 décembre à l’âge de 94 ans. C’est à Allah que nous appartenons et c’est à Lui que nous retournerons. Par la grâce d’Allah, il faisait partie du système d’Al-Wassiyat. Il était le fils de Muhammad Akram Tak de Yaripora, qui faisait partie des premiers ahmadis de cette région. Le défunt était une personne très pieuse, au tempérament doux, sociable, apprécié de tous, sérieux : il parlait peu et était doué de sagesse. Il a eu l’opportunité de servir la communauté pendant une longue période. Il a servi en tant qu’Emir de la province Jammu-et-Cachemire, Emir de district et Nazim Ansaroullah. Il a servi à des postes locaux dans les Jama’ats locales. Pendant de nombreuses années il était membre honorifique de l’Anjuman Tahrik-e-Jadid de l’Inde. En 1987, sous son mandat d’Emir provincial, cinq écoles de la communauté ont été construites dans la vallée du Cachemire. Il a également beaucoup œuvré pour la construction de nombreuses mosquées et missions. En outre, il travaillait beaucoup en faveur de l’éducation des jeunes, et a toujours été à l’avant-garde de ce travail. Il était très respecté à Yaripoura ses services sociaux.

    Qu’Allah fasse preuve de pardon et de miséricorde à son égard. Qu’Il permette à ses descendants de marcher sur la voie de la piété et leur permette de servir [la communauté].


    (Le site www.islam-ahmadiyya.org prend l’entière responsabilité de la publication du texte de ce sermon)

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    Abou Bakr, dévoué compagnon du Saint Prophète (s.a.w.) https://islam-ahmadiyya.org/abou-bakr-devoue-compagnon/ Wed, 29 Dec 2021 11:59:51 +0000 https://islam-ahmadiyya.org/?p=2808
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  • Sermon du vendredi 24 décembre 2021, prononcé par Sa Sainteté le Calife, Hadrat Mirza Masroor Ahmad, à la mosquée Moubarak, à Islamabad, Tilford au Royaume-Uni. Après le Tashahoud, le Ta’awudh et la Sourate Al-Fatiha, Sa Sainteté le Calife a déclaré :

    J’évoquais précédement Abou Bakr As-Siddiq (r.a.). On rapporte ceci concernant la deuxième Bai’ah d’Aqabah : Abou Bakr (r.a.), ‘Ali (r.a.) et ‘Abbas, l’oncle du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.), l’avaient accompagné pour [la rencontre] de la deuxième Bai’ah d’Aqabah. ‘Abbas était, quelque peu, l’organisateur principal de cette rencontre : il avait affecté ‘Ali pour assurer la sécurité à une extrémité de la passe et Abou Bakr (r.a.) à l’autre.

    Abou Bakr As-Siddiq (r.a.) avait accompagné le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) lors de son immigration à Médine. On rapporte que la persécution des musulmans par les mécréants de La Mecque ne cessait de s’intensifier. Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a vu dans un rêve deux endroits où les musulmans pouvaient émigrer. Ce lieu était une terre inculte et entourée de palmiers-dattiers. Mais le nom n’avait pas été évoqué et mentionné [dans le rêve]. Vu la topographie le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.), a déduit qu’il s’agirait de Hajar ou d’Al-Yamamah.

    Selon un récit du Sahih d’Al-Boukhari le Saint Prophète a déclaré :

    ذَهَبَ وَهَلِي إِلَى أَنَّهَا الْيَمَامَةُ أَوْ هَجَرٌ، فَإِذَا هِيَ الْمَدِينَةُ يَثْرِبُ،

    « J’avais pensé que cela pourrait être le pays d’Al-Yamamah ou de Hajar, mais voilà, il s’est avéré que c’était Yathrib (c’est-à-dire Médine). »

    Al-Yamamah est une ville très connue du Yémen. Plusieurs villes portent le nom de Hajar en Arabie. Une ville ou une région du Bahreïn était aussi connue sous le nom de Hajar.

    En tout cas, après quelque temps, la situation a changé et les bienheureux Ansâr de Médine ont commencé à embrasser l’islam. [Allah] a informé le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) que cette terre d’exil est Yathrib, auquel on a donné le nom de Médine par la suite. Le Messie Promis (a.s.) a commenté sur cette déduction faite par le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) :

    « Ce hadith ce lit ainsi :

    فَذَهَبَ وَهَلِي إِلَى أَنَّهَا الْيَمَامَةُ أَوْ هَجَرٌ، فَإِذَا هِيَ الْمَدِينَةُ يَثْرِبُ،

    Il démontre clairement que la déduction faite par le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) s’est révélée inexacte. Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a permis aux compagnons et [autres] musulmans persécutés et opprimés de La Mecque de migrer vers Médine et il leur a donné des directives à ce propos. Les musulmans de La Mecque ont donc commencé à migrer vers Médine. Après la deuxième Bai’ah d’Aqabah cette migration a pris de l’ampleur. Des foyers et de quartiers tout entiers se vidaient. Cette situation a enflammé davantage les chefs tyranniques de La Mecque. Ils en étaient furieux. Ils ont pris une autre mesure : celle d’empêcher les persécutés de partir. Ils ont trouvé de nouveaux moyens pour les opprimer : parfois ils laissaient partir le mari mais le séparaient de sa femme et de ses enfants. Parfois, ils faisaient main basse sur le capital et les biens de l’opprimé sous prétexte qu’il l’avait acquis à La Mecque et que s’il souhaitait partir de là, il devait leur remettre ses avoirs. Parfois les persécuteurs citaient l’amour maternel : « Va rencontrer ta mère », disaient-ils [au musulman] et ensuite ils l’enlevaient en cours de route, le ligotaient et le séquestraient dans une maison. Mais ces musulmans emplis de foi et pétris d’amour pour leur religion – cette communauté de croyants reconnaissants – ne cessaient de migrer vers Médine avec passion.

    En tout cas, quand La Mecque était presque vide de musulmans et que ceux qui pouvaient migrer sont partis, il ne restait en arrière que des musulmans très faibles et ceux des plus démunis, évoqués en ce terme par le Coran :

    إِلَّا الْمُسْتَضْعَفِينَ مِنَ الرِّجَالِ وَالنِّسَاءِ وَالْوِلْدَانِ لَا يَسْتَطِيعُونَ حِيلَةً وَلَا يَهْتَدُونَ سَبِيلًا

    « Excepté ceux qui sont rendus faibles de parmi les hommes, les femmes et les enfants qui sont incapables d’adopter un plan ou de trouver une voie de sortie. » (4 : 97)

    En sus de ceux-là, le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) était encore à La Mecque, attendant la permission divine pour migrer à Médine. ‘Ali (r.a.) s’y trouvait aussi. Un jour, Abou Bakr As-Siddiq (r.a.) s’est présenté au Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) pour lui demander la permission de partir. Celui-ci lui a demandé d’attendre. « Je pense aussi recevoir la permission [divine] de partir », a dit le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.).

    Selon un récit l’Envoyé d’Allah (s.a.w) a déclaré : « Ne t’empresse pas. Il se peut qu’Allah t’accorde un compagnon. »

    Sur ce, Abou Bakr (r.a.) a répondu : « Ô l’Envoyé d’Allah (s.a.w) ! Que mes parents soient sacrifiés pour vous ! Aurez-vous aussi la permission de migrer ? » Ainsi, sa tristesse due à la séparation que lui causerait son émigration commençait à s’estomper. Abou Bakr (r.a.) est retourné après avoir entendu le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) et a reporté son émigration. Par prévenance, il a acheté deux chamelles qu’il a nourries spécialement afin de les préparer pour le voyage de l’exil.

    Hazrat Mouslih Maw’oud (r.a.) déclare à ce propos : « Le Saint Prophète (s.a.w.) et ses compagnons se préparaient à émigrer. Une par une les familles s’éclipsèrent de La Mecque. Les musulmans, certains que le Royaume de Dieu était proche, étaient pleins de courage. Parfois, une rue entière se vidait au cours de la nuit. Le matin, les Mecquois trouvaient les portes cadenassées et réalisaient que les habitants avaient émigré à Médine. L’influence grandissante de l’islam à l’intérieur de La Mecque les étonnait. Finalement, il ne resta pas un seul musulman à La Mecque, à l’exception de quelques esclaves convertis, du Saint Prophète (s.a.w.) lui-même, d’Abū Bakr (r.a) et de ‘Ali (r.a). Les Mecquois se rendirent compte que leur proie allait leur échapper. »

    Il ajoute : « Tout naturellement, les chefs Mecquois ressentaient une plus grande inimitié à l’égard du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) qu’à l’endroit des autres [musulmans]. La rison était qu’ils constataient que l’opposition contre le polythéisme prenait de l’ampleur en raison des enseignements du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Ils savaient que s’ils l’assassinaient, sa communauté se dissoudrait de son propre chef. C’est pour cette raison qu’ils tourmentaient davantage le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Ils souhaitaient qu’il mît fin à ses proclamations d’une manière ou d’une autre. Mais en dépit de ces difficultés, le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a ordonné aux compagnons de migrer mais lui-même en dépit de ces brimades et souffrances, n’a pas quitté La Mecque, car il n’avait pas encore reçu de permission de la part de Dieu. Quand Abou Bakr lui a demandé la permission de migrer, il a répondu : « Attends un peu. Il se peut que Dieu m’en donne aussi la permission. »

    Les mécréants se sont réunis secrètement au Dar Al-Nadwa pour comploter contre le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.).

    Les chefs Mecquois étaient furieux et fulminaient car les musulmans s’échappaient de leurs griffes. Ils se sont donc réunis au Dar Al-Nadwa. Le ‘Allamah Ibn Ishaq a déclaré que les Qouraychites ont constaté qu’un groupe qui n’était pas des musulmans de La Mecque ou de la région s’était réuni autour du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) et ses compagnons les avaient rejoints. Les Qouraychites ont compris qu’ils se rassemblaient dans un lieu sûr et qu’ils recevaient une protection parfaite de la part des Médinois. Ils craignaient que le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) n’émigrât vers eux. Les Qouraychites avaient aussi déduit que ces gens se réunissaient pour les combattre.

    Ainsi donc, ils se sont réunis au Dar Al-Nadwa pour comploter contre lui. Le Dar Al-Nadwa était la maison de Qousay Ibn Kilab où étaient prises toutes les décisions des Qouraychites. Ils venaient là pour tenir des conseils chaque fois qu’ils ressentaient quelque danger de la part du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.).

    Selon un autre récit, ‘Abdoullah Ibn ‘Abbas déclare que les Qouraychites se sont rassemblés pour discuter à propos [de l’Envoyé d’Allah (s.a.w)] et qu’ils ont fait le vœu d’entrer au Dar Al-Nadwa afin de pouvoir se consulter sur le Messager d’Allah (que la paix soit sur lui). Ils s’y sont réunis le jour où ils avaient conclu alliance et ce jour est appelé le Jour d’Al-Zahmah. Iblis est apparu devant eux sous la forme d’un vieillard. Il s’agissait d’un individu qui personnifiait les qualités d’Iblis. Il portait une cape et se tenait à la porte du Dar Al-Nadwa. Les gens ne le connaissaient pas. Quand ils l’ont vu debout dans l’embrasure de la porte, ils ont dit : « Qui est ce vieillard ? » Il a dit : « Je suis un vieux du peuple du Nejd. J’ai entendu la promesse que vous vous êtes faite. Je suis venu pour entendre ce que vous avez à dire. »

    « J’espère que [je vous] présenterai de bons conseils » a-t-il dit à propos de lui-même. Ils lui ont répondu : « C’est bien ! Tu peux entrer. » Il est entré avec eux.

    Il y avait un groupe important de chefs Qouraychites, dont les plus éminents étaient ‘Outbah Ibn Rabi’ah, Chaybah Ibn Rabi’ah, Abou Soufyan Ibn Harb, Taymah Ibn ‘Adiyy et quelques autres. Abou Jahl Ibn Hicham et les deux fils de Hajjaj et beaucoup d’autres y étaient aussi. En sus de cela, il y avait d’autres chefs qui n’appartenaient pas aux Qouraychites. Tout le monde s’est réuni et c’était le moment de faire des suggestions. L’un a suggéré que Muhammad devait être mis dans des chaînes de fer et la porte verrouillée de l’extérieur. Il faudra ensuite attendre qu’il connaisse la même mort ayant frappé deux poètes comme lui, Zouhayr et Nabghah ainsi que d’autres poètes qui sont décédés auparavant. C’est-à-dire attendre sa fin, comme cela est arrivé aux deux poètes avant lui, Zouhayr et Nabghah, etc. C’est-à-dire ils planifiaient pour lui une mort similaire à celle de ceux-là. Sur ce, le vieux Nejdi a déclaré : « Non ! Par Allah, cet avis ne vous convient pas selon moi. Par Allah ! Si vous le faites prisonnier, il sortira par la porte fermée et atteindra ses compagnons. Il est fort probable qu’ils vous attaquent et le feront sortir hors de votre contrôle. Ils augmenteront leur nombre et auront le dessus sur vous. Présentez donc une autre suggestion. »

    L’un d’eux a suggéré : « Nous devons l’expulser des nôtres et le bannir de notre ville. Il pourra partir où il le souhaite et cela ne nous concernera pas. Quand il nous quittera et que nous nous serons débarrassés de lui, notre situation s’améliorera et nous retournerons à notre état antérieur. » Le vieux Nejdi a répondu : « Non ! Par Allah ! Cette opinion n’est pas correcte. Ne constatez-vous pas à quel point ses paroles sont efficaces et ses mots sont doux et à quel point il captive le cœur des gens avec ce qu’il apporte ? Par Allah ! Si vous faites cela, vous ne serez pas en paix, de peur qu’il ne descende dans une tribu arabe et ne les charme avec ses paroles et qu’ils finissent par le suivre. Ensuite, il se joindra à eux et avancera vers vous et vous piétinera dans votre ville. Ils prendront contrôle de vos affaires et ensuite ils vous traiteront comme bon leur semble. Trouvez une autre idée. »

    Sur ce, Abu Jahl a déclaré : « Selon moi on doit prendre un jeune robuste et de bonnes lignées de chaque clan des Qouraychites et leur confier à chacun une épée tranchante. Ils poursuivront Muhammad (la paix soit sur lui) et attaqueront comme un seul homme et le tueront. C’est ainsi que nous nous débarrasserons de lui. Suite à pareil assassinat, la responsabilité de sa mort sera assumée par tous les clans [des Qouraychites] et les Banou ‘Abd Manaf ne pourra pas les combattre tous. Ils accepteront la compensation et nous la paierons. » Le vieux Najdi a répondu : « L’opinion de celui-là l’emporte sur toutes [les autres]. Les autres propos ne sont que paroles en l’air. » Ils ont tous accepté cette opinion et sont partis.

    Cependant, Allah en a informé le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) tout comme Il l’affirme :

    وَإِذْ يَمْكُرُ بِكَ الَّذِينَ كَفَرُوا لِيُثْبِتُوكَ أَوْ يَقْتُلُوكَ أَوْ يُخْرِجُوكَ وَيَمْكُرُونَ وَيَمْكُرُ اللَّهُ وَاللَّهُ خَيْرُ الْمَاكِرِينَ

    « Et souviens-toi quand les mécréants complotaient contre toi pour t’emprisonner, ou te tuer, ou te chasser. Ils conçurent leurs plans mais Allah aussi conçut Son plan et Allah est le Meilleur de ceux qui conçoivent des plans. » (8 :31)

    Par l’entremise de l’ange Gabriel, Allah a autorisé le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) de migrer.

    Le Messie Promis (a.s.) déclare : « Les mécréants de La Mecque avaient l’intention de tuer le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Allah a informé Son noble prophète à propos de leur mauvaise intention et lui a ordonné de quitter La Mecque pour se rendre à Médine. En outre, Il lui a donné la bonne nouvelle d’un retour triomphal avec le soutien divin. Il a reçu cette nouvelle par révélation divine un mercredi par une chaleur torride à midi. »

    Après avoir reçu l’autorisation d’émigrer, en prenant maintes précautions, le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a visité la maison d’Abou Bakr à midi à un moment où les habitants de La Mecque ne sortent pas généralement de leurs maisons et ne se rendent pas visite. Il a pris des précautions supplémentaires – vu qu’il faisait très chaud – il s’est couvert le visage et la tête avec un tissu. Quand il est arrivé près de la maison d’Abou Bakr, quelqu’un a dit – il s’agirait d’Asma selon le récit d’Al-Tabarani et de Fath Al-Bari – : « On dirait que l’Envoyé d’Allah (s.a.w) nous rend visite ! »

    Abou Bakr (r.a.) a déclaré : « Que mes parents soient sacrifiés pour vous ! Par Allah, l’Envoyé d’Allah (s.a.w) nous rend visite en ce moment pour une raison particulière. » Abou Bakr (r.a.) est sorti tout anxieux mais plein de sincérité. Quand le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) est entré, ‘Aïcha et Asma étaient dans la pièce.

    Le Prophète (paix et bénédiction d’Allah sur lui) a dit à Abou Bakr : « Fais sortir ceux qui sont avec toi. » Abou Bakr a répondu : « Seules mes deux filles sont là et personne d’autre. »

    Selon un autre récit il aurait déclaré : « Ô Envoyé d’Allah (s.a.w) ! Il n’y a ici que les membres de votre famille et personne d’autre. »

    L’Envoyé d’Allah (s.a.w) a déclaré : « J’ai reçu l’autorisation d’émigrer. » Abou Bakr lui a demandé spontanément : « Ô Prophète d’Allah ! Pourrais-je vous accompagner ? »

    Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a répondu : « Oui ! » Ceci est un récit tiré d’Al-Boukhari.

    Sur ce, Abou Bakr (r.a.) a pleuré de joie. ‘Aïcha raconte : « Ce jour-là, pour la première fois, j’ai découvert qu’on peut même pleurer de joie. » Par la suite, ils ont mis en place le plan pour le départ. Abou Bakr (r.a.) a déclaré : « Ô Messager d’Allah ! J’ai acheté deux chameaux à cet effet. Prenez un des deux. L’Envoyé d’Allah (s.a.w) a déclaré : « Je paierai le prix. » Et quand il a insisté pour payer le prix, Abou Bakr n’a eu d’autre choix. Il avait acheté ces deux chameaux pour huit cents dirhams. Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) en a acheté un pour quatre cents dirhams. Selon un récit, le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a acheté ce chameau pour huit cents dirhams.

    Ensuite, ils ont décidé que la première étape sera la grotte de Thawr et qu’ils y resteraient pendant trois jours. Ils ont également décidé d’embaucher un expert connaissant toutes les routes du désert connues et inconnues autour de La Mecque. Ils en ont parlé à ‘Abdoullah Ibn Ourayqit. Bien qu’il fût polythéiste, il était un homme bon, responsable et honnête. Les biographes disent qu’il n’était pas musulman. Mais selon un autre récit, il s’est converti à l’islam plus tard. Ils lui ont remis trois chameaux et ils ont convenu qu’il viendrait à la grotte de Thawr le matin exactement trois jours plus tard. ‘Abdoullah Ibn Abi Bakr était un jeune homme intelligent : on lui a confié la tâche de visiter quotidiennement les assemblées de La Mecque pour savoir ce qui se passait. Ensuite, il devait se rendre à la grotte de Thawr la nuit et pour faire ses rapports. ‘Amir Ibn Fouhayra était un esclave sage et responsable d’Abou Bakr. Il a eu pour tâche de faire paître ses chèvres autour de la grotte de Thawr et la nuit, il fournirait du lait frais grâce aux chèvres laitières.

    Après avoir fixé l’heure du départ de la Mecque, le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) est rentré chez lui sans tarder de la maison d’Abou Bakr (r.a.).

    En arrivant chez lui, il a informé ‘Ali du programme de sa migration et lui a confié une tâche exigeant un grand dévouement : celle de dormir dans son lit [c.-à-d.] du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) sous la couverture de Hadramaut de couleur verte – ou rouge selon d’autres récits – qu’utilisait l’Envoyé d’Allah (s.a.w) quand il dormait.

    Il a assuré ce serviteur dévoué du soutien de Dieu en lui disant : « Ne te soucis pas. Dors à l’aise dans mon lit. L’ennemi ne pourra toucher même un seul de tes cheveux. »

    L’Envoyé d’Allah (s.a.w) était aussi soucieux des biens que les Mecquois lui avaient confiés et il s’en sentait responsable. Il a donc demandé à ‘Ali de retourner aux propriétaires leurs biens avant de venir le rejoindre à Médine. ‘Ali (r.a.) est resté trois jours à La Mecque jusqu’à ce qu’il ait pu rendre les biens que les gens avaient confiés à l’Envoyé d’Allah (s.a.w). Quand il a terminé, il est parti rejoindre le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) à Qouba.

    Par la suite, le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) est sorti de chez lui, tandis que guettaient à l’extérieur des infidèles affectés de La Mecque, le sang dans les yeux et l’épée à la main. Ils attendaient que la nuit s’avançât, afin de pouvoir se précipiter tous ensemble pour en finir avec le Saint Prophète (s.a.w.).

    Abu Jahl, qui était leur meneur, fanfaronnait, le sourire aux lèvres : « Muhammad dit que si vous le suivez, vous serez les rois des Arabes et des non-Arabes. Ensuite vous serez ressuscités après votre mort et vous aurez des jardins ressemblant à ceux du Jourdain. Si vous ne suivez pas ses consignes il y aura du carnage parmi vous. »

    L’Envoyé d’Allah (s.a.w) est sorti et a déclaré : « Oui, c’est ce que je dis. » Et il a récité ces versets de la sourate Ya-Sin.

    يس ۞ وَالْقُرْآَنِ الْحَكِيمِ ۞ إِنَّكَ لَمِنَ الْمُرْسَلِينَ ۞ عَلَى صِرَاطٍ مُسْتَقِيمٍ ۞ تَنْزِيلَ الْعَزِيزِ الرَّحِيمِ ۞ لِتُنْذِرَ قَوْمًا مَا أُنْذِرَ آَبَاؤُهُمْ فَهُمْ غَافِلُونَ ۞ لَقَدْ حَقَّ الْقَوْلُ عَلَى أَكْثَرِهِمْ فَهُمْ لَا يُؤْمِنُونَ ۞ إِنَّا جَعَلْنَا فِي أَعْنَاقِهِمْ أَغْلَالًا فَهِيَ إِلَى الْأَذْقَانِ فَهُمْ مُقْمَحُونَ ۞ وَجَعَلْنَا مِنْ بَيْنِ أَيْدِيهِمْ سَدًّا وَمِنْ خَلْفِهِمْ سَدًّا فَأَغْشَيْنَاهُمْ فَهُمْ لَا يُبْصِرُونَ

    « Ya Sin ! (Ô Leader Parfait.) Par le Coran, plein de sagesse. Tu es en vérité un des Messagers sur un droit chemin. Ceci est une révélation du Puissant, du Miséricordieux, afin que tu puisses avertir un peuple dont les pères ne furent pas avertis et qui sont donc négligents. Assurément la parole s’est révélée exacte contre la plupart d’entre eux car ils ne sont pas croyants. Nous avons mis à leur cou des carcans, montant jusqu’à leur menton, de sorte qu’ils ont la tête repoussée en arrière. Et Nous avons mis une barrière devant eux et une barrière derrière eux et Nous les avons recouverts, de sorte qu’ils ne puissent voir. » (36 : 2-10)

    Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) est sorti à leur insu ; la puissance de Dieu faisant que personne ne l’a vu partir. Ils épiaient de temps à autre à l’intérieur de la maison et croyait que Muhammad (s.a.w.) était toujours dans son lit.

    Hazrat Mirza Bashir Ahmad Saheb écrit à ce propos dans son ouvrage Sirat Khatamun Nabiyyine : « Dans l’obscurité de la nuit, les infâmes Qouraychites de diverses tribus avaient assiégé la maison du Saint Prophète (s.a.w.) avec leurs intentions sanguinaires. Ils attendaient l’aube, ou que le Saint Prophète (s.a.w.) sortît de chez lui, afin de lancer un assaut soudain et de l’assassiner. Le Saint Prophète (s.a.w.) avait encore en sa possession des biens confiés par nombre d’infidèles car malgré leur inimitié extrême, beaucoup lui confiaient souvent leurs biens au Saint Prophète (s.a.w.) en raison de sa véracité et de son honnêteté. Par conséquent, l’Envoyé d’Allah (s.a.w) a expliqué les comptes à ‘Ali et l’a enjoint de ne pas quitter La Mecque sans rendre ces biens. Ensuite, il lui a dit : « Allonge-toi dans mon lit » et l’a assuré qu’aucun mal ne lui arrivera. Il se coucha et le Saint Prophète (s.a.w.) le couvrit de son manteau rouge. Après cela, le Saint Prophète (s.a.w.) quitta sa maison au nom de Dieu. En ses instants, les assiégeants étaient présents devant la porte du Saint Prophète (s.a.w.). Or, comme ils n’avaient pas prévu que le Saint Prophète (s.a.w.) quitterait sa maison si tôt dans la nuit, ils sont restés insouciants du fait que le Saint Prophète (s.a.w.) est passé devant eux à leur insu. Les Qouraychites qui avaient assiégé la maison du Saint Prophète (s.a.w.) regardaient à l’intérieur de temps à autre, et étaient tranquilles en voyant ‘Ali (r.a.) couché à la place du Saint Prophète (s.a.w.).

    Le lendemain matin, ils découvrirent que leur proie leur avait échappé. Sur ce, ils coururent frénétiquement ici et là, fouillèrent les rues de La Mecque, regardèrent dans les maisons des compagnons, mais ne trouvèrent rien. Dans leur rage, ils s’emparèrent d’Ali (r.a.) et le rouèrent de coups. »

    Le Messie Promis (a.s.) en fait mention en ces termes :

    « Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a quitté soudainement sa ville ancienne alors que ses adversaires avaient encerclé sa maison bénie avec l’intention de le tuer. Un proche dévoué, pétri d’amour et de foi, se coucha fidèlement dans le lit de l’Envoyé d’Allah (s.a.w) sur ses instructions ; il se cacha le visage afin que les espions des ennemis ne découvrissent pas le départ du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Ils le prenaient pour l’Envoyé d’Allah (s.a.w) et attendaient le moment pour l’assassiner. »

    کس بہر کسے سر ندہد جان نفشاند

    عشق است کہ این کار بصدق کناند

    C’est-à-dire personne n’offre sa tête pour un autre ni ne fait offrande de sa vie. C’est l’amour qui rend autrui capable de le faire en toute sincérité. »

    Les récits divergent sur l’heure que le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a quitté sa maison. Certains affirment qu’il est sorti en début de soirée, d’autres disent à minuit, certains disent dans la dernière partie de la nuit.

    Je vais mentionner ici les différences dans les récits sur le moment où le Prophète a quitté sa demeure.

    Dans un récit il est dit qu’il est sorti durant le dernier tiers de la nuit. Muhammad Hussain Haikal écrit que le prophète Muhammad (que la paix soit sur lui) s’est rendu dans la maison d’Abou Bakr durant le dernier tiers de la nuit profitant de l’insouciance des polythéistes. De là, tous deux sont sortis par la porte arrière de la maison et se sont dirigés vers la grotte de Thawr situé au sud.

    Selon un autre récit, il est sorti à minuit. D’après le Dala’il Al-Noubouwwah, l’Envoyé d’Allah (s.a.w) et Abou Bakr (r.a.) sont partis pour la grotte de Thawr au milieu de la nuit. Selon le Madarij Al-Noubouwwah durant la soirée du jour où le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a décidé de migrer, il avait demandé à ‘Ali (r.a.) de dormir chez lui le soir afin de ne pas éveiller les soupçons des polythéistes et de leur cacher la réalité.

    Hazrat Mirza Bashir Ahmad Sahib a écrit que le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a quitté sa maison durant la première partie de la nuit. Il explique : « Les assiégeants étaient présents devant la porte du Saint Prophète (s.a.w.). Or comme ils n’avaient pas prévu que le Saint Prophète (s.a.w.) quitterait sa maison si tôt dans la nuit, ils étaient si insouciants que le Saint Prophète (s.a.w.) est passé devant eux à leur insu.

    Maintenant, le Saint Prophète (s.a.w.) traversait silencieusement, mais rapidement, les rues de La Mecque ; et il ne fallut pas longtemps avant qu’il n’atteignît la périphérie de la ville et se dirigeât vers la grotte de Thawr. Toute l’affaire avait été préréglée avec Abou Bakr (r.a.), qui rejoignit le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) en cours de route. »

    Le Mouslih Maw’oud (r.a.) déclare : « Lorsque les Mecquois s’étaient rassemblés devant sa maison pour l’assassiner, il a quitté sa demeure dans l’obscurité de la nuit avec l’intention de migrer. Les Mecquois devaient se douter que Muhammad (s.a.w.) avait été informé de leurs intentions ; mais lorsqu’il est passé devant eux, ils ont cru qu’il s’agissait de quelqu’un d’autre et non du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.).

    Au lieu de l’attaquer, ils ont tenté de se cacher de ses regards afin qu’il ne soit pas au courant de leurs intentions. La veille de cette nuit Abou Bakr (r.a.) avait été informé de partir avec lui. Ils se sont rencontrés et tout deux ont quitté La Mecque en peu de temps. »

    Selon le Messie Promis (a.s.), le Saint Prophète (s.a.w.) a quitté la maison le matin. Il déclare : « Aucun ennemi n’a vu le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) partir, tandis que c’était le matin et que tous les opposants avaient encerclé sa maison. Tout comme Dieu l’avait annoncé dans la sourate Ya Sin, il banda les yeux de tous et le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) passa devant eux à leur insu. »

    En somme, il existe différents récits, mais le résultat est que les incroyants sont restés ignorants [de son départ].

    Il existe également divers récits concernant la direction dans laquelle le Saint Prophète (s.a.w.) est parti lorsqu’il a quitté sa maison. D’après l’un des récits, il semble que le Saint Prophète (s.a.w.) et Abou Bakr (r.a.) ont respectivement quitté leurs maisons et se sont rencontrés en cours de route et se sont dirigés [ensemble] vers la grotte de Thawr. Selon un autre récit, le Saint Prophète (s.a.w.) a quitté sa maison et s’est dirigé vers la grotte de Thawr. Après un court instant, Abou Bakr (r.a.) est venu à la maison du Saint Prophète (s.a.w.) et ‘Ali (r.a.) l’a informé que le Saint Prophète (s.a.w.) était déjà parti, qu’il se dirigeait vers la grotte de Thawr et qu’il devait partir derrière lui. Donc Abou Bakr (r.a.) a suivi le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Ce récit semble très faible. Il laisse l’impression que le Saint Prophète (s.a.w.) a attendu Abou Bakr (r.a.) et que celui-ci est arrivé en retard, et de plus qu’Abou Bakr (r.a.) ignorait où le Saint Prophète (s.a.w.) s’était rendu et ‘Ali (r.a.) a dû l’en informer. Il est impossible qu’un événement aussi important et confidentiel que la migration ait eu lieu et Abou Bakr (r.a.), qui était extrêmement sage et responsable, fasse preuve d’une telle insouciance. Ainsi, les autres récits des recueils [d’histoire] semblent être plus exacts et plus logiques. Selon ces récits, le Saint Prophète (s.a.w.) a quitté sa maison et s’est rendu directement à la maison d’Abou Bakr (r.a.). De là, le Saint Prophète (s.a.w.) et Abou Bakr (r.a.) se sont rendus à la grotte de Thawr. A cette occasion, les deux filles fidèles et courageuses d’Abou Bakr (r.a.), ‘Aïcha (r.a.) et Asma (r.a.), ont rapidement préparé de la nourriture pour le voyage, qui comprenait de la viande de chèvre rôtie. En raison de la sensibilité de la situation et du manque de temps, elles n’ont rien trouvé pour attacher le sac en cuir de nourriture : alors, Asma (r.a.) a pris sa ceinture et l’a coupée en deux lamelles avec lesquelles elle a attaché la nourriture. Elle a utilisé une lamelle pour attacher le récipient de nourriture et l’autre pour fermer l’outre d’eau. Le Saint Prophète (s.a.w.) observait attentivement ces moments empreints d’amour et de fidélité et déclara : « Ô Asma ! En échange de cette ceinture, qu’Allah t’accorde deux ceintures au paradis. » Il s’agit de la ceinture qu’elle avait attachée autour de sa taille. En raison de cette parole du Saint Prophète (s.a.w.), Asma (r.a.) fut plus tard connue sous le nom de Dhat Al-Nitaqayn (celle possédant deux ceintures).

    Pendant le voyage, le Saint Prophète (s.a.w.) récitait continuellement le verset suivant :

    وَقُلْ رَبِّ أَدْخِلْنِي مُدْخَلَ صِدْقٍ وَأَخْرِجْنِي مُخْرَجَ صِدْقٍ وَاجْعَلْ لِي مِنْ لَدُنْكَ سُلْطَانًا نَصِيرًا

    « Et dis : « Ô mon Seigneur, rends mon entrée une entrée empreinte de vérité et rends ma sortie une sortie empreinte de vérité. Et accorde-moi de Ta part un assistant puissant. »

    De même, il récitait la prière suivante:

    الحمد لله الذی خلقنی ولم اک شیئا اللهم اعنی علی هول الدنیا وبوائق الدهر ومصائب اللیالی والایام. اللهم اصحبنی فی سفری واخلفنی فی اهلي وبارک لی فیما رزقتنی ولک فذللنی وعلی صالح خلقی فقوّنی والیک ربی فحببنی والی الناس فلا تکلنی۔ انت رب المستضعفین وانت ربی اعوذ بوجهك الکریم الذی اشرکت لہ السماوات والارض وکشفت به الظلمات وصلح اليه الامر الاولین والاٰخرین ان یحل به غضبک او ینزل الی سخطک اعوذبک من زوال نعمتک وفجاة الحکمتک وتحول العاقبتک وجمیع سختطک۔ لک العقبی خیر ما سطعت ولا حول ولا قوة الا بک۔

    « Toute louange appartient à Allah, qui m’a créé quand je n’étais rien. Ô Allah ! Accorde-moi de l’aide contre les peurs de ce monde, les afflictions de cette époque et les épreuves du jour et de la nuit. Ô Allah ! Sois mon Compagnon dans ce voyage et le Gardien de ma famille. Accorde des bénédictions dans ce que Tu m’as accordé et permets-moi de T’obéir. Permets-moi de rester ferme dans cet excellent état de création et de devenir le bien-aimé de mon Seigneur et ne laisse pas les gens m’atteindre. Tu es le Seigneur des faibles et Tu es aussi mon Seigneur. Je cherche refuge auprès de Ton noble visage qui a éclairé les cieux et la terre et qui a fait disparaître les ténèbres et a rectifié les affaires de ceux qui sont venus avant et après. Je cherche refuge pour ne pas encourir Ta colère et Ton mécontentement. Je cherche refuge auprès de Toi contre la diminution de Tes faveurs, de Ta vengeance soudaine et de tout changement dans Ton décret final à mon sujet. »

    Selon le Charh Al-Zarqani, au lieu de تحول عاقبتک « [Je cherche refuge] contre tout changement dans Ton décret final à mon sujet », on trouve mention des mots suivants : تحول عافیتک « (Je cherche refuge) contre le déclin de Ta protection. »

    « Et [je cherche refuge] contre Ton mécontentement. Et je recherche Ton plaisir dans chaque acte de vertu que j’accomplis. Il n’y a aucun moyen d’éviter le péché ou de force à faire le bien sans Toi. »

    En passant derrière la Ka’bah, le Saint Prophète (s.a.w.) s’est tourné vers La Mecque et s’est adressé à la ville il a déclaré : « Par Allah ! Ô Mecque ! Tu m’es la plus chère d’entre les terres d’Allah et tu es aussi celle qu’Allah aime la plus parmi Ses terres. Si tes habitants ne m’avaient pas expulsé, je ne serais jamais parti. »

    L’imam Al-Bayhaqi écrit que pendant le parcours vers la grotte de Thawr, parfois Abou Bakr (r.a.) marchait devant le Saint Prophète (s.a.w.), parfois derrière lui, parfois à sa droite et parfois à sa gauche.

    Le Saint Prophète (s.a.w.) lui en a demandé la raison et il a répondu : « Quand je pense que quelqu’un pourrait venir d’en face, je me mets devant vous, et quand je crains que quelqu’un pourrait vous attaquer par derrière, je me place derrière vous, et parfois à votre droite, parfois à votre gauche, afin que vous soyez protégé de tous les côtés. »

    Selon un récit, les pieds bénis du Saint Prophète (s.a.w.) ont été blessés sur le chemin montagneux vers la grotte de Thawr.

    Selon un autre récit son pied béni a été blessé après avoir percuté une pierre. Lorsqu’ils ont atteint la grotte de Thawr, Abou Bakr (r.a.) a dit au Saint Prophète (s.a.w.) : « Restez-là, laissez-moi y entrer afin que je puisse bien nettoyer cette grotte, et enlever tout danger qui pourrait s’y trouver. » Il est entré et a nettoyé la grotte. Il a obstrué tous les trous et les terriers qui s’y trouvaient avec ses vêtements. Il a ensuite invité le Saint Prophète (s.a.w.) à entrer. On rapporte que le Saint Prophète (s.a.w.) s’était allongé en posant sa tête sur la cuisse de Abou Bakr (r.a.) qui avait posé son pied sur un trou qu’il n’a pu boucher par manque de tissu ou qu’il n’avait pas vu. Selon le récit un scorpion a piqué Abou Bakr (r.a.) ou un serpent l’a mordu à plusieurs reprises de ce trou, mais par peur de déranger le Saint Prophète (s.a.w.) pendant son repos Abou Bakr (r.a.) est resté immobile. Lorsque le Saint Prophète (s.a.w.) a ouvert ses yeux, il a vu que le teint du visage de Abou Bakr (r.a.) avait changé : il lui a demandé ce qu’il se passait. Abou Bakr (r.a.) lui a tout raconté. Le Saint Prophète (s.a.w.) a appliqué sa salive bénie à l’endroit où il a été mordu, et son pied est redevenu tout à fait normal. De l’autre côté, les Qouraychites de La Mecque assiégeaient la demeure du Saint Prophète (s.a.w.). En les voyant, un passant leur a demandé ce qu’ils faisaient. Lorsqu’ils l’en ont informé, il a déclaré : « Je viens de voir Muhammad passer dans les ruelles. » Ils se sont moqués de lui et ont déclaré : « Il se trouve à l’intérieur sur son lit, et nous le surveillons constamment. » Dès la nuit tombée, lorsque conformément à leur complot ils sont entrés soudainement et ont tiré la couverture, ils ont découvert que c’était ‘Ali (r.a.) qui dormait là. Lorsqu’ils lui ont demandé : « Où se trouve Muhammad ? » il a répondu : « Je l’ignore. » Sur ce les polythéistes l’ont réprimandé, l’ont frappé, puis l’ont relâché après l’avoir emprisonné pendant quelque temps.

    Selon cette narration, étant furieux, ils ont réprimandé et battu ‘Ali (r.a.) et sont revenus, et ont commencé à rechercher le Saint Prophète (s.a.w.) dans toutes les rues et maisons de La Mecque. Ils se sont également rendus chez Abou Bakr (r.a.) où ils ont trouvé Asma (r.a.). Abou Jahal s’est avancé et lui a demandé : « Où se trouve ton père Abou Bakr ? » Elle a répondu : « J’ignore où il se trouve. » Sur ce, l’infâme Abou Jahal a levé sa main et a giflé si fortement Asma (r.a.) que sa boucle d’oreille s’est cassée et est tombée au sol, et ces gens sont repartis en colère. Après avoir échoué dans leurs recherches, ils ont envoyé des traqueurs expérimentés aux quatre coins hors de La Mecque. Le chef de La Mecque, Oumayyah Ibn Khalf, a emmené un pisteur expert avec lui ainsi que d’autres personnes, et ils sont partis dans une direction. Il ne fait aucun doute que ce pisteur était un expert. Son expertise méritait tous les éloges, car il était le seul traqueur qui avait pisté tous les pas du Saint Prophète (s.a.w.) jusqu’à l’entrée de la grotte de Thawr, et il a déclaré : « Les traces de pas de Muhammad s’arrêtent ici. Elles ne vont pas plus loin. »

    Le ‘Allamah Al-Balâdhouri a mentionné que ce pisteur se nommait Alqamah Ibn Qourd et il a écrit qu’il avait accepté l’islam lors de la conquête de La Mecque. Ces gens parlaient, se tenant devant l’entrée de la grotte de Thawr, et les deux émigrés se trouvaient dans cette grotte et les écoutaient. Abou Bakr (r.a.) a même mentionné : « Je voyais leurs pieds, et par Dieu, si l’un d’entre eux avaient jeté un coup d’œil à l’intérieur nous aurions été découverts. » Mais en cette heure de danger et de détresse, ces deux personnes n’étaient pas seules, le troisième était ce Dieu Qui contrôle les Cieux et la Terre, et Qui est Omnipotent. D’un côté, avant l’arrivée des poursuivants Il avait fait pousser un arbre par son pouvoir miraculeux. Il a ordonné à une araignée de tisser une toile à l’entrée de la grotte, et Il a envoyé un couple de pigeons afin qu’ils y construisent leur nid et y avaient pondu. Ceci est rapporté dans le récit.

    Je mentionnerai la prochaine fois Incha Allah comment Dieu l’Exalté a rassuré le Saint Prophète (s.a.w.) et comment par ordre divin celui-ci avait rassuré Abou Bakr (r.a.) après avoir vu toute cette scène.


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    Abou Bakr, le bienfaiteur https://islam-ahmadiyya.org/abou-bakr-bienfaiteur/ Wed, 22 Dec 2021 16:33:37 +0000 https://islam-ahmadiyya.org/?p=2796
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  • Sermon du vendredi 17 décembre 2021, prononcé par Sa Sainteté le Calife, Hadrat Mirza Masroor Ahmad, à la mosquée Moubarak, à Islamabad, Tilford au Royaume-Uni. Après le Tashahoud, le Ta’awudh et la Sourate Al-Fatiha, Sa Sainteté le Calife a déclaré :

    J’évoquais les esclaves qu’Abou Bakr (r.a.) avait affranchis. Voici d’autres récits à ce propos. Abou Bakr (r.a.) avait affranchi Al-Nahdiyyah et sa fille. Toutes deux étaient les esclaves d’une femme des Banou ‘Abd Al-Dar. Abou Bakr (r.a.) est passé à côté d’elles : leur maîtresse les avait envoyés moudre du blé. Elle leur disait : « Par Allah ! Je ne vous libérerai jamais ! » Ou peut-être qu’elle jurait au nom d’une autre [divinité].

    Abou Bakr (r.a.) lui a dit : « Ô mère d’untel ! Brise ta promesse ! » Elle a répliqué : « Va-t’en d’ici ! C’est bien toi qui les a corrompues ! Si tu te soucies tant d’elles, c’est à toi de les faire libérer. »

    Abou Bakr (r.a.) a demandé : « Combien demandes-tu pour leur liberté ? » Elle a répondu : « Tant et tant. »

    Abou Bakr (r.a.) a déclaré : « Je les ai prises ; et elles sont toutes deux libres. » Ensuite, il a dit aux deux femmes : « Retournez-lui sa farine. » Il a demandé aux deux femmes qui étaient esclaves de retourner à la femme la farine qu’elles partaient moudre. Elles ont répondu : « Ô Abou Bakr (r.a.) ! Sommes-nous à présent libérées de ce travail ? Devons-nous retourner cette farine ? » C’est-à-dire devons-nous compléter le travail et retourner la farine que nous avons moulue. Abou Bakr (r.a.) a répondu : « Oui. Vous pouvez le faire si vous le souhaitez. »

    Abou Bakr (r.a.) est passé tout près d’une femme-esclave des Banou Mou’ammal, un clan des Banou ‘Adiyy Ibn Ka’b. Cette esclave était une musulmane. ‘Oumar Ibn Al-Khattab la tourmentait pour qu’elle abandonne l’islam. ‘Oumar Ibn Al-Khattab était encore un polythéiste à l’époque. Il n’avait pas encore embrassé l’islam. Il frappait cette femme-esclave. Et quand il était fatigué, il lui disait : « Je t’ai laissée pour la simple raison que je suis fatigué. » Elle répondait : « Allah te traitera de la même manière. » Suite à quoi Abou Bakr (r.a.) l’a achetée pour l’affranchir.

    Selon un récit, Abou Qouhafa, le père d’Abou Bakr (r.a.) a dit à celui-ci : « Ô mon fils ! Je constate que tu libères les faibles. Si tu le souhaites, tu pourras libérer des hommes robustes afin qu’ils te protègent et te soutiennent. »

    Le rapporteur a déclaré qu’Abou Bakr a répondu : « Ô mon cher père ! Moi, je souhaite uniquement le plaisir de Dieu. »

    Certains exégètes, dont le ‘Allamah Al-Qourtoubi et Al-Alousi relatent que les versets suivants ont été révélés en raison de l’action d’Abou Bakr (r.a.) :

    أَمَّا مَنْ أَعْطَى وَاتَّقَى ۞ وَصَدَّقَ بِالْحُسْنَى ۞ فَسَنُيَسِّرُهُ لِلْيُسْرَى ۞ وَأَمَّا مَنْ بَخِلَ وَاسْتَغْنَى ۞ وَكَذَّبَ بِالْحُسْنَى ۞ فَسَنُيَسِّرُهُ لِلْعُسْرَى ۞ وَمَا يُغْنِي عَنْهُ مَالُهُ إِذَا تَرَدَّى ۞ إِنَّ عَلَيْنَا لَلْهُدَى ۞ وَإِنَّ لَنَا لَلْآَخِرَةَ وَالْأُولَى ۞ فَأَنْذَرْتُكُمْ نَارًا تَلَظَّى ۞ لَا يَصْلَاهَا إِلَّا الْأَشْقَى ۞ الَّذِي كَذَّبَ وَتَوَلَّى ۞ وَسَيُجَنَّبُهَا الْأَتْقَى ۞ الَّذِي يُؤْتِي مَالَهُ يَتَزَكَّى ۞ وَمَا لِأَحَدٍ عِنْدَهُ مِنْ نِعْمَةٍ تُجْزَى ۞ إِلَّا ابْتِغَاءَ وَجْهِ رَبِّهِ الْأَعْلَى ۞ وَلَسَوْفَ يَرْضَى

    Alors, quant à celui qui donne dans la voie de la vérité et qui est vertueux, et qui témoigne de tout ce qui est bien, Nous lui faciliterons toutes les facilités pour le bien. Mais quant à celui qui est avare et qui est dédaigneusement indifférent, et rejette ce qui est juste, Nous lui rendrons facile le chemin de la détresse. Et quand il périra, ses richesses ne lui serviront à rien. En vérité, c’est à Nous de guider ; et à Nous appartient l’Au-delà aussi bien que ce monde. Je vous avertis donc d’un Feu flambant. Nul n’y entrera excepter le plus malchanceux de par sa dépravation, celui qui rejette la vérité et tourne le dos. Mais le plus vertueux en sera tenu à l’écart, qui donne ses biens afin qu’il soit purifié, et non pas parce qu’il doit à qui que ce soit une faveur qui doit être repayée. Sauf qu’il donne ses richesses pour rechercher le plaisir de son Seigneur, le Plus-Haut. Et certainement Il sera très satisfait de lui » (92 : 6-22)

    Khabbab Ibn Al-Arat faisait partie de ces esclaves qu’avait libérés Abou Bakr (r.a.).

    Hazrat Mouslih Maw’oud (r.a.) relate à propos de Khabbab Ibn Al-Arat : « Il y avait un autre compagnon. Un jour, alors qu’il avait levé sa chemise pour prendre un bain, quelqu’un qui était à côté a constaté que la partie supérieure de la peau de son dos était dure et rugueuse comme du cuir de buffle. Tout étonné, il a demandé : « Depuis quand es-tu malade ? La peau de ton dos est dure comme le cuir d’un animal. » Khabbab a ri et a déclaré : « Il ne s’agit pas d’une maladie. Quand nous avions embrassé l’islam, nos maîtres avaient décidé de nous punir. Ils nous allongeaient sous le soleil brûlant et nous frappaient et disaient : « Reniez Muhammad (s.a.w.) ! » En réponse, nous récitions la chahadah. Et alors, ils nous battaient davantage. Quand ils ne décoléraient pas, ils nous tiraient sur des pierres. » À l’époque, en Arabie, pour protéger les maisons en terre battue, on plaçait un type de pierre – qu’on appelle du Khingar en langue pendjabie – aux pieds des murs. Cette pierre est très dure et tranchante : on la plaçait au pied des murs afin de protéger ces derniers en cas d’inondation. Ce compagnon a relaté : « Quand nous ne renions pas l’islam et que nos persécuteurs étaient fatigués de nous battre, ils nous attachaient par les pieds et nous tiraient sur ces pierres dures. Tu vois là le résultat de ces supplices. » Ainsi ils ont été tourmentés pendant des années entières. En fin de compte, Abou Bakr (r.a.) ne pouvait plus endurer de voir ces supplices : il a vendu une bonne partie de ses biens pour les affranchir. »

    Le Mouslih Maw’oud (r.a.) explique ce qui suit à propos de l’affranchissement des esclaves par Abou Bakr (r.a.). « Les esclaves qui avaient accepté le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) étaient d’origines diverses : Bilal (r.a) était abyssinien et Souhayb (r.a) romain. Il y avait aussi des chrétiens parmi eux à l’instar de Joubayr (r.a.) et de Souhayb (r.a.) et des idolâtres, notamment, Bilal (r.a.) et ‘Ammar (r.a). Les maîtres de Bilal (r.a) l’allongeaient sur le sable brûlant et le couvraient de pierres ou faisaient piétiner sa poitrine par des jeunes. Quand Abou Bakr (r.a.) a constaté les sévices qu’on leur faisait subir, il les a achetés de leurs maîtres pour les libérer. »

    Abou Bakr (r.a.) souhaitait émigrer en Abyssinie. On relate que lorsque le nombre de musulmans a augmenté et que l’islam s’étalait au grand jour, les Kouffar parmi les Qouraychites ont durement persécuté ceux des leurs qui avaient embrassé l’islam. Leur objectif était de les détourner de leur religion. Alors, le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a dit aux croyants : « Éparpillez-vous sur la terre. Certainement Allah vous réunira. »

    Les compagnons ont demandé : « Où partir ? » Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a indiqué : « Là-bas. » Et il a indiqué l’Abyssinie de sa main. Cet incident date du mois de Rajab de l’an cinq de la Noubouwwah (le prophétat). Sur l’instruction du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.), onze hommes et quatre femmes ont émigré en Abyssinie. Après l’émigration de ces premiers musulmans, Abou Bakr (r.a.) a été persécuté et il a décidé de s’y rendre [lui aussi]. Selon un récit d’Al-Boukhari, ‘Aïcha (r.a.) relate : « Quand les musulmans ont été persécutés, Abou Bakr (r.a.) s’est mis en route pour rejoindre l’Abyssinie. Quand il est arrivé à Barq Al-Ghimad – une ville côtière du Yémen sise à cinq jours de voyage de La Mecque – il a rencontré Ibn Al-Daghina qui était le chef de la tribu de Qara. Il lui a demandé : « Ô Abou Bakr ! Où vas-tu ? » Abou Bakr (r.a.) lui a répondu : « Ma tribu m’a chassé et je souhaite parcourir la terre et adorer mon Seigneur. » Ibn Al-Daghina a répondu : « Un homme comme toi ne s’exile pas et n’est pas expulsé de sa terre. Tu as fait revivre les vertus perdues. Tu respectes les liens de parenté, tu soulages les fardeaux de ceux qui sont fatigués, tu fournis de la nourriture aux invités et tu aides ceux qui sont en difficulté. »

    Une autre traduction de cette partie est : « Tu aides les pauvres à gagner leur vie. Tu maintiens de bonnes relations avec tes proches. Tu aides les démunis. Tu possèdes le sens de l’hospitalité et tu aides ceux qui sont en difficulté. »

    Ibn Al-Daghina a ajouté : « Je t’accorde ma protection. Retourne chez toi et adore ton Seigneur dans ta maison. » Ibn Al-Daghina a accompagné Abou Bakr et l’a présenté aux chefs des Qouraychites en leur disant : « Un homme comme Abou Bakr ne s’exile pas et n’est pas expulsé de sa terre. Faites-vous sortir un homme qui a fait revivre les vertus qui ont disparu, qui respecte les liens de parenté, qui soulève le fardeau de ceux qui sont lassés, qui fournit de la nourriture aux invités et qui aide ceux qui sont frappés de malheurs ? » Les Qouraychites ont autorisé la garantie de protection d’Ibn Al-Daghina et ont dit à Abou-Bakr qu’il était en sécurité. Ils ont dit à Ibn Al-Daghina : « Conseille à Abou Bakr d’adorer son Seigneur dans sa maison et de prier et de lire ce qu’il souhaite. Mais il ne doit pas nous tourmenter priant et en récitant le Coran publiquement, car nous craignons que nos fils et nos femmes ne le suivent. »

    Ibn Al-Daghina a transmis leur message à Abou Bakr. Celui-ci rendait culte à son Seigneur dans sa maison et ne priait pas ou ne récitait pas le Coran à haute voix sauf dans sa maison. Plus tard, Abou Bakr a eu l’idée de construire une mosquée dans la cour de sa maison. Il a commencé à y prier et à y réciter le Coran en public. Les femmes et les enfants des païens ont commencé à se rassembler autour de lui et à le regarder avec étonnement. Abou Bakr avait le cœur tendre et ne pouvait s’empêcher de pleurer en récitant le Coran. Cela a épouvanté les chefs païens des Qouraychites. Ils ont fait mander Ibn Al-Daghina ; et quand il s’est présenté, ils lui ont dit : « Nous avons accordé la protection à Abou Bakr à condition qu’il rende culte à son Seigneur dans sa maison ; mais il a transgressé cette condition et a construit une mosquée dans sa cour et y prie et récite le Coran en public. Nous craignons qu’il n’induise en erreur nos femmes et nos enfants. Va le voir et dis-lui que s’il le souhaite, il ne peut adorer son Seigneur dans sa maison, et sinon, s’il insiste à le faire publiquement, dis-lui de te rendre ton engagement de protection car nous ne souhaitons pas te trahir en révoquant ton engagement, et nous ne pouvons pas non plus tolérer le culte publique d’Abou Bakr. »

    ‘Aïcha a ajouté : « Ibn Al-Daghina est venu voir Abou Bakr et a dit : « Tu connais les conditions auxquelles je t’ai accordé protection. Tu dois soit respecter ces conditions, soit révoquer ma protection, car je ne souhaite pas entendre les Arabes dire qu’Ibn Al-Daghina a trahi la protection qu’il avait promis à untel. » Abou Bakr a dit : « Je révoque ton engagement de protection et je suis satisfait de la protection d’Allah. »

    Selon le Charh ‘Oumdat Al-Qari, l’exégèse du Sahih d’Al-Boukhari, la mosquée qu’Abou Bakr (r.a.) a construite dans sa cour, s’étendait jusqu’aux murs de sa maison et elle était la première mosquée construite dans l’islam.

    Hazrat Mouslih Maw’oud (r.a.) déclare : « Toute La Mecque était l’obligée d’Abou Bakr. Il dépensait tout ce qu’il gagnait pour libérer des esclaves. Il était en train de quitter La Mecque quand il a rencontré un chef en chemin. Il lui a demandé : « Abou Bakr, où vas-tu ? » Il a répondu : « Je n’ai aucune protection dans cette ville. Je m’en vais ailleurs. » Le chef a commenté : « Si un homme bon comme toi abandonne la ville, celle-ci sera ruinée. Je t’accorde ma protection. Ne pars pas. » Ainsi, Abou Bakr (r.a.) est retourné sous la protection de ce chef. Quand il se réveillait le matin, il récitait le Coran et les femmes et les enfants l’écoutaient avec leurs oreilles collées au mur car sa voix était empreinte d’une grande tendresse et d’une grande ferveur. Étant donné que le Coran était en arabe, tout homme, femme et enfant en comprenait les sens. Et les auditeurs en étaient impressionnés. Quand la chose fut connue, elle a soulevé un tollé à La Mecque : on disait que tout le monde abandonnerait leur religion [ancestrale]. » C’est-à-dire que si les gens écoutent le Saint Coran et sa voix emplie de ferveur ils abandonneront leur religion.

    Les ahmadis dans certains pays, notamment au Pakistan, subissent le même sort. On dit que si l’on voit les ahmadis accomplissant la Salat et récitant le Coran, les gens perdront leur foi. Les ahmadis sont donc durement punis s’ils récitent le Coran ou accomplissent [publiquement] la Salat.

    Hazrat Mouslih Maw’oud (r.a.) déclare : « En fin de compte, les gens sont partis à la rencontre de ce chef et lui ont demandé pourquoi il avait accordé sa protection à Abou Bakr (r.a.). Le chef a conseillé à celui-ci : « Ne récite pas le Coran [publiquement] : les habitants de La Mecque en sont furieux. Abou Bakr (r.a.) a répondu : « Reprends ta protection en ce cas, car je ne peux m’en empêcher. » Sur ce, le chef a mis fin à sa protection. »

    Abou Bakr (r.a.) était également avec le Saint Prophète (s.a.w.) dans la vallée d’Abou Talib. Les Qouraychites de La Mecque avaient remué ciel et terre pour endiguer le message de l’unicité, mais face à un échec cuisant, ils ont décidé de rompre tout lien avec les Banou Hachim et les Banou Mouttalib en guise de mesure pratique.

    Hazrat Mirza Bachir Ahmad Sahib en a fait mention dans son ouvrage, Sirat Khatam-un-Nabiyyin. Il déclare : « En guise de mesure pratique, après délibération mutuelle, les Qouraychites ont décidé de rompre tout lien avec le Saint Prophète (s.a.w.) et tous les membres des Banou Hachim et Banou Mouttalib. Si ces deux clans refusent de renoncer à leur protection du Saint Prophète (s.a.w.), ils devront être assiégés en un seul endroit et détruits. Par conséquent, un accord formel a été rédigé au cours du mois de Mouharram en l’an 7 Nabawi, selon lequel personne n’aura de relation avec les Banou Hachim et les Banou Mouttalib et ne leur vendra ou achètera d’eux quoi que ce soit. On ne leur donnera rien à manger ou à boire et on n’aura rien à faire avec eux. »

    Des ahmadis subissent le même traitement aujourd’hui dans certains endroits.

    « L’accord disait que ces mesures seront imposées jusqu’à ce que les Banou Hachim et les Banou Mouttalib leur remettent le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.).

    Ce traité des Qouraychites, qui incluait également la tribu des Banou Kinanah, a été formellement rédigé et signé par tous les grands chefs et accroché au mur de la Ka’bah sous forme d’un important gage national.

    Par conséquent, le Saint Prophète (s.a.w.) et tous les membres des Banou Hachim et Banou Mouttalib, qu’ils soient musulmans ou mécréants (sauf Abou Lahab l’oncle paternel du Saint Prophète (s.a.w.), qui, dans son animosité, s’était rangé du côté des Qouraychites), ont été assiégés dans une vallée montagneuse appelée la vallée d’Abou Talib. De cette manière, deux grandes tribus de Qouraychites ont été complètement coupées de la vie sociale de La Mecque et emprisonnées dans la vallée d’Abou Talib, qui appartenant aux Banou Hachim. La poignée de musulmans qui résidaient encore à La Mecque était également avec le Saint Prophète (s.a.w.). »

    Abou Bakr (r.a.) n’a pas abandonné le Saint Prophète (s.a.w.) même en ces circonstances des plus difficiles.

    Shah Waliullah (qu’Allah lui fasse miséricorde) déclare que lorsque les Qouraychites ont accepté unanimement de persécuter le Saint Prophète (s.a.w.) et qu’ils ont rédigé un document, [Abou Bakr] As-Siddiq (r.a.) est demeuré aux côtés du Saint Prophète (s.a.w.) pendant cette période difficile. Abou Talib a composé ce vers poétique à cette occasion : « Ils ont renvoyé Sahl Ibn Baida tout content ; Abou Bakr et Muhammad en ont été ravis. »

    C’est-à-dire lorsque les Qouraychites de La Mecque ont finalement mis fin au boycott, l’un des poèmes qu’Abou Talib avait cités était celui mentionné ci-dessus, notamment que le Prophète (s.a.w.) et Abou Bakr étaient heureux à la fin du bannissement.

    On trouve mention de la prédiction de la victoire de Rome et le pari d’Abou Bakr (r.a.). Selon Ibn ‘Abbas (r.a.), il y a un récit sur la [prédiction suivante du Coran] :

    الم ۞ غُلِبَتِ الرُّومُ ۞ فِي أَدْنَى الْأَرْضِ

    Il a commenté sur les mots Ghoulibat et Ghalabat en disant que les polythéistes souhaitaient que les Perses conquissent les Romains parce qu’ils étaient des idolâtres. Les musulmans souhaitaient que les Romains conquissent les Perses parce qu’ils étaient les Gens du Livre.

    Il en a fait mention à Abou Bakr et celui-ci en a fait mention au Messager d’Allah (s.a.w.). Il a déclaré : « Ils auront certainement le dessus. »

    Quand Abou Bakr (r.a.) lui en a fait part, il a déclaré : « Fixez une période entre nous et vous. » C’est-à-dire entre les opposants polythéistes et les musulmans. Si nous l’emportons, nous aurons ceci et cela. Si vous l’emportez, vous aurez ceci ou cela. » C’est-à-dire, ils ont fait un pari dessus.

    Alors ils ont fixé un délai de cinq ans, mais [les Romains] n’ont pas eu le dessus. Il l’a mentionné à l’Envoyé d’Allah (s.a.w), et celui-ci de déclarer : « Pourquoi n’avais-tu pas fixé une période plus longue ? » Le narrateur déclare qu’il pense qu’il voulait dire dix ans. Ce récit est tiré de l’exégèse d’Al-Tirmidhi.

    Selon un récit du Sahih d’Al-Boukhari, quatre prophéties du Saint Prophète (s.a.w.) se sont accomplies avec une grande gloire. Parmi elles se trouve celle de la victoire des Romains. Masrouq raconte : « Nous étions avec ‘Abdoullah Ibn Mas’oud. Il a déclaré : « Quand l’Envoyé d’Allah (s.a.w) a constaté que le peuple se détournait, il a déclaré : « Ô Allah ! Frappe le peuple d’une disette à l’instar de sept ans de famine de l’époque de Joseph. » Ainsi ils ont été frappés d’une famine qui a tout détruit. Tant et si bien que la population était contrainte de consommer de la peau, des cadavres et des charognes fétides. Tous ceux qui regardaient vers le ciel, affamés, n’y voyaient que de la fumée. Ceci est l’une des quatre prophéties. Abou Soufyan est venu voir le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) et lui a dit : « Ô Muhammad (la paix soit sur lui) ! Tu commandes l’obéissance à Allah et la compassion à l’égard d’autrui. Or, ton peuple est en train de périr. Implore Allah en leur faveur ! Allah avait dit : « Mais attends le jour où le ciel produira une fumée visible. [Nous enlèverons le châtiment pour quelque temps,] mais vous retournerez sûrement à ces choses-là. Le jour où Nous vous saisirons du grand saisissement. »

    Cette grande saisie a eu lieu le jour de Badr : le tourment de la fumée, la saisie sévère et la prophétie sur Al-Lizam et la prophétie sur Rome se sont toutes accomplies. »

    Ceci est un récit d’Al-Boukhari.

    Le ‘Allamah Badr Al-Din Al-‘Ayni a commenté sur ce hadith. Il déclare en se référant à la prophétie de la victoire Rome : « La guerre a éclaté entre les Romains et les Persans : les musulmans souhaitaient la victoire de Rome sur la Perse parce que les Romains étaient des gens du Livre. Tandis que les mécréants de parmi les Qouraychites souhaitaient la victoire de la Perse parce que ces derniers étaient des mages et les mécréants [Qouraychites] adoraient également des idoles. Ainsi, Abou Bakr et Abou Jahl ont fait un pari à ce sujet : c’est-à-dire qu’ils ont fixé une période de quelques années entre eux. L’Envoyé d’Allah (s.a.w) a déclaré : « [Le Coran] utilise le terme Bid’oun qui s’applique à une période s’étalant jusqu’à neuf ou sept ans. Prolonge donc la période. » Abou Bakr (r.a.) a suivi ses consignes. Les Romains ont remporté la victoire et Allah a déclaré :

    الم ۞ غُلِبَتِ الرُّومُ ۞ فِي أَدْنَى الْأَرْضِ وَهُمْ مِنْ بَعْدِ غَلَبِهِمْ سَيَغْلِبُونَ ۞ فِي بِضْعِ سِنِينَ لِلَّهِ الْأَمْرُ مِنْ قَبْلُ وَمِنْ بَعْدُ وَيَوْمَئِذٍ يَفْرَحُ الْمُؤْمِنُونَ ۞ بِنَصْرِ اللَّهِ

    Alif Lam Mim. Je suis Allah, le Plus-Savant. Les Romains ont été vaincus, sur la terre voisine, et, après leur défaite, ils seront victorieux, dans quelques années – à Allah est le commandement, avant et après cela – et ce jour-là les croyants se réjouiront de l’aide d’Allah. (30 : 2-6)

    Al-Cha’bi déclare que les paris étaient licites à l’époque.

    Hazrat Mirza Bashir Ahmad Sahib a écrit à ce sujet : « Avant l’avènement de l’islam et au début de l’ère de l’islam, la Perse et Rome étaient les deux empires les plus puissants et les plus grands dans le monde civilisé. Ces deux empires étaient situés tout près de l’Arabie. L’empire de la Perse était situé au nord-est de l’Arabie et l’Empire romain au nord-ouest. Étant donné que les frontières de ces deux empires se rencontraient, il y avait parfois des guerres et des conflits entre les deux. Or, à l’époque à laquelle nous faisons allusion dans le cadre de cette prophétie, ces deux empires étaient en guerre. La Perse avait dominé Rome et s’était emparée de bon nombre de ses régions prisées. Et la Perse n’a pas cessé de dominer Rome. Étant donné que les Qouraychites étaient des adorateurs d’idoles et que la religion de la Perse était assez similaire, pour cette raison, les Qouraychites de La Mecque ont été très satisfaits des victoires de la Perse. Cependant, les musulmans sympathisaient avec Rome, qui était chrétienne. Étant chrétiens, appartenant aux Ahl Al-Kitab (Gens du Livre) et en raison de leur relation avec le Messie, ils étaient plus proches des musulmans que ne l’étaient les nations idolâtres et adoratrices du feu. Dans de telles circonstances, après en avoir été informé par Allah l’Exalté, le Saint Prophète (s.a.w.) a prophétisé que bien qu’actuellement Rome soit dominée par la Perse, dans quelques années, elle vaincra la Perse, et ce jour-là les croyants se réjouiront. En entendant cette prophétie, les musulmans, parmi lesquels le nom d’Abou Bakr figure de façon proéminente, ont commencé à annoncer ouvertement à La Mecque : « Notre Dieu nous a informés que Rome vaincra bientôt la Perse. Les Qouraychites ont répondu : « Si cela est vrai, alors venez et parions là-dessus. » Jusque-là, les paris n’avaient pas encore été interdits en l’islam et Abou Bakr a accepté. Les termes ont été fixés entre Abou Bakr et les chefs des Qouraychites sur quelques chameaux et six ans ont été fixés comme délai. Mais quand le Saint Prophète (s.a.w.) en reçut la nouvelle, il dit : « Fixer un délai de six ans est une erreur. Allah l’Exalté a utilisé les mots Bid‘i Sinîn eu égard à la période fixée, qui, dans l’idiome arabe, sont utilisés pour désigner une période de trois à neuf ans. Cela date de l’époque quand le Saint Prophète (s.a.w.) résidait encore à La Mecque et n’avait pas encore migré. Au cours du délai imparti, la guerre a pris une autre tournure, et dans un court laps de temps, Rome a vaincu la Perse et a récupéré l’intégralité de ses terres. Cela a eu lieu après la migration. »

    Après l’émigration du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) les Romains ont donc remporté la victoire.

    Hazrat Mouslih Maw’oud (r.a.) déclare à ce propos : « L’Envoyé d’Allah (s.a.w) était encore à La Mecque lorsque la nouvelle s’est répandue en Arabie que les Persans avaient vaincu les Romains. Les [mécréants] de La Mecque en ont été forts ravis, car ils étaient des polythéistes à l’instar des Persans. La défaite des Romains par les Persans était de bon augure et cela signifiait que les habitants de La Mecque l’emporteraient également sur le Prophète Muhammad (paix soit sur lui).

    Mais Dieu a informé le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) :

    غُلِبَتِ الرُّومُ ۞ فِي أَدْنَى الْأَرْضِ وَهُمْ مِنْ بَعْدِ غَلَبِهِمْ سَيَغْلِبُونَ ۞ فِي بِضْعِ سِنِينَ لِلَّهِ

    L’État romain a en effet été vaincu en Syrie, mais ne tenez pas cette défaite pour acquise. Après avoir été vaincus, les Romains seront de nouveau victorieux dans une période de 9 ans.

    Les habitants de La Mecque ont grandement ridiculisé cette prophétie après son annonce et certains mécréants ont fait un pari de cent chameaux avec Abou Bakr (r.a.) : si Rome progresse même après une pareille défaite, nous te donnerons cent chameaux, sinon, tu dois nous offrir cent chameaux. Apparemment, la possibilité que cette prophétie s’accomplisse s’éloignait de plus en plus. Après la débâcle de la Syrie, l’armée romaine battit en retraite après une série de défaites, jusqu’à ce que l’armée persane atteignît les rives de la mer de Marmara. Constantinople était complètement coupée de ses États asiatiques et le puissant empire romain n’était qu’un simple État ; mais la parole de Dieu devait s’accomplir et s’est accomplie. En désespoir de cause, l’empereur romain, avec ses soldats, est sorti de Constantinople pour l’assaut final et a débarqué sur la côte asiatique pour mener une bataille décisive contre les Persans. Malgré leur nombre et leur équipement réduits, les soldats romains ont maîtrisé les Persans, en accord à la prophétie du Saint Coran, et l’armée Persane a pris ses jambes à son cou pour ne s’arrêter nulle part au-delà des frontières de la Perse. Les Romains ont de nouveau pris contrôle des régions conquises en Afrique et en Asie. »

    Le Messie Promis (a.s.) déclare : « Abou Bakr, le Siddiq (r.a.), a fait un pari avec Abou Jahl et il a fait de la prédiction du Saint Coran une condition de ce pari. Le Coran affirme :

    الم ۞ غُلِبَتِ الرُّومُ ۞ فِي أَدْنَى الْأَرْضِ وَهُمْ مِنْ بَعْدِ غَلَبِهِمْ سَيَغْلِبُونَ ۞ فِي بِضْعِ سِنِينَ

    Il avait fixé un délai de trois ans. Voyant la nature de la prophétie, le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a immédiatement usé de sa prévoyance et a demandé à Abou Bakr al-Siddiq d’apporter quelques modifications dans le pari, en disant : « Bid’i Sinîn est métaphorique et s’applique à une période s’étalant jusqu’à 9 ans. »

    L’Envoyé d’Allah (s.a.w) s’est présenté à différentes tribus, c’est-à-dire qu’il a présenté sa déclaration de prophète ; et Abou Bakr l’avait accompagné à cet effet. Quand Allah a voulu faire prévaloir Sa religion, honorer Son Prophète et accomplir Sa promesse, le Messager d’Allah (s.a.w.) est sorti les jours du Hajj et a rencontré les tribus des Aws et Khazraj des Ansâr. Il s’est présenté à l’époque du Hajj comme il le faisait chaque année à l’époque du pèlerinage.

    ‘Ali Ibn Abi Talib relate : « Lorsqu’Allah a ordonné à Son Prophète de se présenter devant les tribus arabes, Abou Bakr et moi sommes partis pour Mina avec le Prophète (s.a.w.) et nous sommes arrivés tout près d’un rassemblement d’Arabes. Abou Bakr (r.a.) s’est avancé ; il avait une grande connaissance de la généalogie. Il a demandé : « À quelle nation appartenez-vous ? » Ils ont répondu qu’ils étaient de la tribu des Rabi’ah. Abou Bakr (r.a.) a demandé de quelle branche des Rabi’ah. Ils ont répondu de celle de Dhouhl. » ‘Ali ajoute : « Nous sommes partis dans la réunion des Aws et des Khazraj et à qui l’Envoyé d’Allah (s.a.w) avait conféré le titre d’Ansâr parce qu’ils avaient accepté de lui accorder abri et aide. » ‘Ali ajoute : « Nous ne sommes partis qu’après qu’ils aient juré allégeance au Saint Prophète (s.a.w.). »

    Selon un autre récit, ‘Ali (r.a.) a déclaré : « Quand Allah a ordonné à Son Prophète (s.a.w.) de se présenter devant les tribus arabes, il est sorti pour accomplir ce but. Abou Bakr (r.a.) et moi étions également avec lui. Nous sommes arrivés dans un rassemblement calme et digne. Ces gens étaient puissants et intelligents. Abou Bakr (r.a.) lui a demandé : « À quelle tribu appartenez-vous ? » Ils ont répondu : « Nous sommes de la tribu Banou Cha’ban Ibn Tha’labah. » Abou Bakr (r.a.) s’est tourné vers le Saint Prophète et a dit : « Que mes parents soient sacrifiés pour vous ! Il n’y a personne de plus honorable dans leur nation que ceux-là. Parmi eux se trouvaient Mafrouq Ibn ‘Amr, Mouthanna Ibn Harithah, Hani Ibn Qabisa et Nou’man Ibn Charik.

    L’Envoyé d’Allah (s.a.w) leur a récité ce verset :

    قُلْ تَعَالَوْا أَتْلُ مَا حَرَّمَ رَبُّكُمْ عَلَيْكُمْ أَلَّا تُشْرِكُوا بِهِ شَيْئًا وَبِالْوَالِدَيْنِ إِحْسَانًا وَلَا تَقْتُلُوا أَوْلَادَكُمْ مِنْ إِمْلَاقٍ نَحْنُ نَرْزُقُكُمْ وَإِيَّاهُمْ وَلَا تَقْرَبُوا الْفَوَاحِشَ مَا ظَهَرَ مِنْهَا وَمَا بَطَنَ وَلَا تَقْتُلُوا النَّفْسَ الَّتِي حَرَّمَ اللَّهُ إِلَّا بِالْحَقِّ ذَلِكُمْ وَصَّاكُمْ بِهِ لَعَلَّكُمْ تَعْقِلُونَ

    « Dis : « Venez, je vais vous réciter ce que votre Seigneur vous a rendu inviolable : que vous ne pouvez Lui associer quoi que ce soit comme partenaire, et que vous devez traiter vos parents avec infiniment de bontés ; que vous ne devez pas tuer vos enfants par crainte de pauvreté – c’est Nous Qui pourvoyons à vos besoins et aux leurs – et que vous devez vous tenir loin de toute infamie, qu’elle soit commise ouvertement ou en secret ; et que, sauf dans l’exercice de la justice, vous ne devez pas tuer la vie qu’Allah a rendue sacrée. » Voilà ce qu’Il vous a enjoint, afin que vous puissiez comprendre » (6 : 152)

    Sur ce, Mafrouq a déclaré : « Ces paroles ne sont pas d’origine humaine. Si c’était le cas, nous l’aurions su. »

    Ensuite, l’Envoyé d’Allah (s.a.w) a récité ce verset :

    إِنَّ اللَّهَ يَأْمُرُ بِالْعَدْلِ وَالْإِحْسَانِ وَإِيتَاءِ ذِي الْقُرْبَى وَيَنْهَى عَنِ الْفَحْشَاءِ وَالْمُنْكَرِ وَالْبَغْيِ يَعِظُكُمْ لَعَلَّكُمْ تَذَكَّرُونَ

    « En vérité, Allah enjoint la justice et la bienfaisance envers autrui, et de donner pour Sa cause comme on le fait à des parents proches ; et interdit l’indécence, et le mal manifeste et la transgression. Il vous admoneste afin que vous preniez garde. (16 : 91)

    Après avoir entendu ces paroles, Mafrouq a déclaré : « Ô frère Qouraychite ! Par Allah ! Tu as invité vers des hautes qualités morales et de bonnes œuvres. La nation qui te rejette et s’entraide dans l’opposition contre toi est en effet menteuse. »

    Mouthanna a déclaré : « Nous vous avons écouté. Ô frère Qouraychite ! Vous avez très bien parlé et ce que vous avez dit m’a surpris. Mais nous avons un accord avec Chosroês selon lequel nous ne ferons rien de nouveau et nous n’abriterons personne qui a apporté une nouvelle pratique. Et apparemment ce vers quoi vous nous invitez déplait aux rois. Si vous le souhaitez, nous vous aiderons et vous protégerons contre les voisins des Arabes. »

    Alors, l’Envoyé d’Allah (s.a.w) leur a répondu : « Il n’y a aucun mal dans vos réponses, car vous avez dit la vérité avec clarté. Seuls ceux qui sont entourés d’Allah de tous côtés peuvent suivre la religion d’Allah. »

    Sur ce, l’Envoyé d’Allah (s.a.w) a pris la main d’Abou Bakr, et il s’est levé et s’en est allé.

    Selon un récit le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a dit :

    « Si en peu de temps Allah fera de vous les héritiers des terres et du pays de Chosroês et que leurs femmes seront entre vos mains, allez-vous glorifier et sanctifier Dieu ? »

    En entendant cela, l’autre a dit : « Allah ! Nous sommes prêts ! »

    Il a fait la promesse de le faire.

    Voyez la puissance de Dieu. Cette parole de l’Envoyé d’Allah (s.a.w) s’est accomplie mot pour mot : Mouthanna, qui à cette époque était tellement intimidé par le pouvoir de Chosroês qu’il hésitait à accepter l’islam, a servi de commandant de l’armée islamique ayant combattu ce même Chosroês lors du califat d’Abou Bakr. Ce même Mouthana Ibn Harithah a battu Chosroês et les bonnes nouvelles du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) se sont accomplies en sa personne.

    Lorsque la tribu Bakr Ibn Wa’il est venue à La Mecque pour le pèlerinage, le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a dit à Abou Bakr : « Va voir ces gens et présente-leur ma personne. » C’est-à-dire, va leur prêcher le message et la déclaration [du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.)].

    Abou Bakr est allé auprès d’eux et leur a présenté le Saint Prophète (s.a.w.) et leur a prêché l’islam.

    Je mentionnerai le reste la prochaine fois, si Dieu le veut.

    Aujourd’hui, je voudrais également demander des prières pour les ahmadis d’Afghanistan. Ils traversent beaucoup d’épreuves et des arrestations ont eu lieu. Les femmes et les enfants sont très inquiets à la maison. Les hommes qui sont partis et qui n’ont pas été arrêtés sont également sans abri parce qu’il y a le risque qu’ils soient arrêtés. Qu’Allah facilite leur situation ; qu’Il les enlève de cette situation difficile.

    Priez également pour les ahmadis du Pakistan. La situation est généralement difficile là-bas. Il y a toujours des incidents ici et là et les gens les harcèlent. De même, priez qu’Allah accorde au monde la capacité de reconnaître le Messie Promis (a.s.) et de mettre fin à tout mal et que le monde reconnaisse son Créateur.

    Je mentionnerai [à présent] quelques personnes décédées [récemment] et dont je dirigerai les prières funéraires.

    La première personne se nomme Al-Haj Abdul Rahman Ainan. Il avait servi en tant que secrétaire des affaires publiques et responsable de la Jalsa Salana. Il était un Ghanéen et il est décédé à l’âge de 81 ans. C’est à Allah que nous appartenons et c’est à Lui que nous retournerons. Ses deux parents étaient ahmadis : ils avaient en effet embrassé l’Ahmadiyya.

    Le défunt a commencé sa carrière après avoir fait des études supérieures en Egypte. Il a commencé sa carrière dans diverses entreprises au Ghana ; il a travaillé comme directeur dans de grandes entreprises.

    Il avait aussi travaillé quelques temps au Nigéria.

    Après avoir travaillé pendant un certain temps, il a créé sa propre entreprise dont il était le directeur général. Le défunt était très vertueux et sincère. Il n’a cessé de servir la Jama’at de manière exemplaire. Toute sa vie, il a préféré les intérêts de la Jama’at et les travaux qui y ont trait à ses intérêts personnels. Il a continué à servir en occupant divers postes. Il considérait comme son bonheur le fait d’obéir à l’Emir de la Jama’at et de répondre à chacun de ses appels. La plupart du temps, il venait à la mission tôt le matin et rencontrait Amir Sahib pour connaître le travail à accomplir [ce jour-là] : il s’en occupait d’abord avant de se rendre pour son travail. Il a servi pendant longtemps en tant que président de la région du Grand Accra. De 1989 à 1998, il a servi en qualité de Sadr du Majlis Ansarullah. Il a aussi servi en tant que secrétaire aux Affaires publiques pendant longtemps. Il a ensuite été affecté au poste d’officier de la Jalsa Salana et servait en tant qu’administrateur national [au sein de la Jama’at] jusqu’au moment de son décès.

    Il était toujours prêt à aider tout le monde et était très généreux. Sa sympathie n’était pas limitée à sa famille et s’étendait à ses proches, ses amis et ses parents, ainsi qu’aux membres de la communauté et aux gens de son quartier sans aucune distinction de religion. Il était un soldat loyal et dévoué de la Jama’at et du Califat.

    Il accordait toujours priorité aux intérêts de la Jama’at sur tout le reste et ne s’est jamais soucié d’aucune opposition. Il accomplissait le Tahajjoud régulièrement et l’observait partout, même au cours de ses voyages. Il était Moussi et payait ses cotisations avec une grande régularité. Il laisse derrière lui sa femme, cinq fils et cinq filles.

    Hafiz Mubashir Ahmad, missionnaire au Ghana, écrit que le défunt était très intelligent. Ses propos étaient succincts et logiques et il comprenait l’essentiel de toute affaire immédiatement. Lors d’une réunion du conseil, tout le monde donnait son avis et les débats se rallongeaient. Le défunt a tout écouté silencieusement. Quand ce fut son tour, il a dit qu’une décision a été prise par le Calife et que nous n’avons pas besoin d’en discuter. Étant donné que le Calife a rendu son verdict, on ne doit pas présenter d’autres opinions mais le suivre à la lettre.

    Allah nous a accordé des membres aussi sincères, même dans des régions éloignées.

    Le défunt suivant se nomme Azyab ‘Ali Muhammad Al-Jabali. Il est décédé récemment : c’est à Allah que nous appartenons et c’est à Lui que nous retournerons. Il appartenait à la Jama’at jordanienne. Le président de cette Jama’at écrit que le défunt avait prêté allégeance en 2010. Il était le seul ahmadi de sa région ; et selon les coutumes locales, parce que sa femme suit la même religion que son mari, elle est également devenue ahmadie.

    Sa foi dans le Messie Promis (a.s.), en l’Ahmadiyya et dans le Califat étaient aussi ferme qu’une montagne. Suite à son acceptation de l’Ahmadiyya, malgré l’opposition de sa famille et d’autres opposants, le défunt a fait preuve d’une persévérance exemplaire. Il ressentait une grande fierté pour l’Ahmadiyya et le Califat et les a défendus avec grande force. Il aimait beaucoup acquérir la connaissance et prêcher [le message de l’Ahmadiyya]. Parfois, il appelait tard dans la nuit et posait des questions [sur la religion]. C’est ainsi qu’il y a eu de nombreuses séances de Tabligh chez lui avec les opposants et les proches. Le défunt était diabétique et en souffrait grandement : c’est cette maladie qui a causé sa mort. Certains de ses proches lui disaient qu’il était malade en raison de l’Ahmadiyya. « Si tu abandonnes l’Ahmadiyya, le jour de la résurrection, nous témoignerons en ta faveur », lui disaient-ils. Il pria avec ferveur et leur répondait : « Ô mon Seigneur ! Donne-moi la mort en tant que musulman ahmadi. »

    Le prochain défunt se nomme Din Muhammad Shahid : il était un missionnaire à la retraite et résidait au Canada. Il est décédé à l’âge de 92 ans. C’est à Allah que nous appartenons et c’est à Lui que nous retournerons. L’Ahmadiyya a été introduite dans sa famille par l’intermédiaire de son père qui a réussi à prêter allégeance en 1938. Le défunt avait accompagné son père en 1940 à la Jalsa Salana de Qadian. Son père était impressionné par l’atmosphère éducative et religieuse de Qadian et en raison de la passion pour les études du défunt, son père l’y a laissé à l’âge de onze ans sous la garde de Hazrat Mir Muhammad Ishaq (r.a). Le défunt y a fait ses études. En 1953, il a obtenu le diplôme de Shahid de la Jami‘a Ahmadiyya. Il a travaillé comme missionnaire dans différentes villes du Pakistan. Il a servi dans les îles Fidji en tant que missionnaire en charge pendant trois ou quatre ans. Il a également été attaché de presse à Rabwah pendant une longue période. En plus de quatre ouvrages, il a écrit plusieurs articles. Il avait une grande passion pour la prédication et adoptait de nouvelles méthodes. Par la grâce d’Allah, il était Moussi. Outre sa femme, il laisse derrière lui deux fils et trois filles.

    Le prochain défunt est M. Mian Rafiq Ahmed qui était membre du bureau de la Jalsa Salana. Il est décédé récemment à l’âge de 87 ans. C’est à Allah que nous appartenons et c’est à Lui que nous retournerons. Son père se nommait Bashir Ahmad Sahib : il avait migré de Qadian à Quetta avant la formation du Pakistan. Le père du défunt avait servi en tant qu’Emir de Quetta.

    L’Ahmadiyya a été introduit au sein de la famille de Mian Rafiq par l’intermédiaire de son grand-père, le Dr Abdullah, qui était un compagnon du Messie Promis (a.s.). En 1960, le défunt a obtenu sa licence en ingénierie mécanique à l’Engineering College de Lahore. Il a ensuite travaillé dans différents endroits. Par la suite il a émigré en Tanzanie, où il a vécu pendant une dizaine d’années. En plus d’y travailler au sein d’une entreprise, il y enseignait. En Tanzanie, il a également servi en tant que secrétaire aux finances. En 1986, il a commencé à servir progressivement au sein du Bureau de la Jalsa Salana en se dédiant de façon temporaire et à temps plein à partir de 1987. En 1989, il a dédié sa vie et a commencé à servir en tant que responsable des affaires techniques au sein du département technique. Il a servi à ce poste jusqu’à la fin. Le troisième Calife (r.h.) lui avait trouvé une épouse. L’annonce de son mariage a été faite par Maulana Abul Ata. Allah le Très Haut lui a accordé trois fils et une fille.

    Son fils écrit : « Si une personne critiquait à tort la communauté, il l’arrêtait et l’en empêchait aussitôt. Il portait un grand amour pour le Califat. Une fois un membre de la famille ou un invité lui a dit : « L’appartement que la Jama’at a mis à votre disposition est très petit. Si vous en faites la demande vous pouvez en avoir un de plus grand. » Il a répondu : « Même si la Jama’at me demande de vivre dans une tente je le ferai. Je ne formulerai aucune demande. » Son fils a ajouté : « Après le décès de notre père, nous avons appris au sujet d’une autre de ses qualités. Il aidait des personnes dans le besoin discrètement. » Son fils cadet écrit : « Il accomplissait régulièrement la prière de Tahajjoud ; il avait un grand amour pour le Saint Coran : c’était une personne douce, il parlait très aimablement, il était honnête et véridique, et possédait de nombreuses autres qualités. Notre père faisait preuve d’une grande obéissance et fidélité envers le Califat, et d’un grand enthousiasme à l’égard de son Waqf. »

    J’ai également moi-même observé ces qualités en lui : il avait une âme très noble et travaillait en faisant preuve d’une grande humilité, et était à la hauteur du serment d’allégeance qu’il avait prêté, serment qu’il a honoré avec fidélité. Il tentait toujours d’économiser l’argent de la Jama’at, et d’en faire le plus en dépensant le moins. Il avait également établi le plan de machines à préparer des rotis (pains plats), et il avait beaucoup travaillé à Rabwah dans ce cadre. »

    Il ajoute : « Lorsqu’il souffrait ou était inquiet, je l’ai toujours trouvé patient et courageux, et souvent dans cet état je l’ai vu réciter le Saint Coran. Il a ajouté : « Lorsqu’il est tombé malade et même avant son décès, il n’a jamais laissé transparaître qu’il souffrait. L’honnêteté et l’enthousiasme transparaissaient dans chacune de ses œuvres. » C’est un point que j’ai déjà mentionné.

    La prochaine mention sera celle de Qanita Zafar, l’épouse d’Ahsanullah Zafar, l’ex-Amir de la Jama’at des Etats-Unis. Elle est décédée ces derniers jours suite à un accident de voiture. C’est à Allah que nous appartenons et c’est à Lui que nous retournerons. Elle est née en 1941. Son père était Chaudhary Azam ‘Ali, un juge à la retraite. Son grand-père maternel était Chaudhary Faqir Muhammad qui avait eu l’opportunité de servir en tant que Nazir Umoor-e-Ammah tout juste après la partition. La défunte possédait de nombreuses qualités et était joviale. Elle était fidèle envers le Califat, un sentiment qu’elle exprimait également. Elle ressentait un grand amour pour le Saint Coran et elle aimait profondément le Saint Prophète (s.a.w.) et le Messie Promis (a.s.). Elle tentait également de susciter cet amour chez ses enfants. Par la grâce d’Allah, elle faisait partie du système d’Al-Wassiyat. Elle laisse dans le deuil son mari et ses deux filles. Elle avait un jeune fils qui est décédé dans un accident quelques années auparavant. Elle a enduré ce malheur avec une grande patience.

    Inam-ul-Haq Kausar, missionnaire en Australie, écrit ceci : « Lorsque j’étais aux Etats-Unis, elle participait régulièrement aux cours de Saint Coran, et elle s’y rendait en faisant une longue route. Titulaire d’un doctorat, elle était néanmoins d’une grande simplicité. Elle ne faisait montre d’aucune fierté ou d’aucune vanité à cet égard. Elle s’occupait beaucoup des personnes pauvres et de ceux qui étaient dans le besoin. Elle se comportait avec les missionnaires telle une mère bienveillante ; elle s’adressait à eux avec un énorme respect et une grande considération. L’humilité transparaissait dans tous ses actes. Elle disait souvent aux membres de la Lajna de ranger leurs chaussures aux endroits dédiés et elle rangeait elle-même les chaussures de celles qui ne le faisaient pas. De plus, elle accomplissait les différentes tâches de la mosquée avec beaucoup d’humilité. » Il ajoute : « Il n’y avait aucune trace d’arrogance en elle ou d’ostentation. Elle portait des vêtements très sobres, et s’adressait aux autres de façon très noble. Elle n’était fâchée contre personne. Elle se comportait avec tous de façon très noble. Elle obéissait à toutes les directives du Calife. »

    Qu’Allah fasse preuve de pardon et de miséricorde envers tous ces défunts, et qu’Il exalte leurs rangs. Qu’Allah permette également à leurs descendants de marcher sur leurs pas.


    (Le site www.islam-ahmadiyya.org prend l’entière responsabilité de la publication du texte de ce sermon)

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    Nobles qualités d’Abou Bakr https://islam-ahmadiyya.org/nobles-qualites-abou-bakr/ Wed, 15 Dec 2021 06:42:48 +0000 https://islam-ahmadiyya.org/?p=2788
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  • Sermon du vendredi 10 décembre 2021, prononcé par Sa Sainteté le Calife, Hadrat Mirza Masroor Ahmad, à la mosquée Moubarak, à Islamabad, Tilford au Royaume-Uni. Après le Tashahoud, le Ta’awudh et la Sourate Al-Fatiha, Sa Sainteté le Calife a déclaré :

    J’évoquais l’acceptation de l’islam par Abou Bakr (r.a.). Je vais présenter d’autres récits à ce propos. Certains points seront étalés sous différents angles : je vais les présenter, [même] si l’on a l’impression qu’il s’agit du même incident [réitéré].

    L’Ousd Al-Ghâbah évoque ainsi la conversion d’Abou Bakr (r.a.) à l’islam. ‘Abdoullah Ibn Mas’oud relate : « Abou Bakr Al-Siddiq (r.a.) a raconté : « Avant que le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) ne se proclamât prophète, j’étais allé une fois au Yémen. Là-bas, j’ai logé chez un vieillard de la tribu d’Azit. Il était un savant ayant étudié les textes sacrés et il était expert en généalogie. Il a déclaré, quand il m’a vu : « Je pense que tu habites à La Mecque. » J’ai répondu : « Oui. J’en suis un habitant. » Ensuite il a déclaré : « Je pense que tu es un Qouraychite. » J’ai répondu : « Oui. J’appartiens à la tribu des Qouraych. » Ensuite il a déclaré : « Je pense que tu appartiens au clan des Banou Taym. » J’ai répondu : « Oui. J’appartiens au clan de Taym Ibn Mourrah. Je suis ‘Abdoullah Ibn ‘Outhman et un des descendants de Ka’b Ibn Taym Ibn Mourrah. »

    Il a déclaré : « Il ne me reste qu’un seul point [à confirmer] à ton sujet. »

    Ici [Abou Bakr (r.a.)] a déclaré qu’il se nommait ‘Abdoullah Ibn ‘Outhman. Je crois que le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) ne l’avait pas encore nommé ‘Abdoullah. Mais en tout cas, c’est ce qui est rapporté dans ce récit.

    Le vieillard a déclaré : « Il ne me reste qu’un seul point [à confirmer] à ton sujet. » J’ai demandé : « Qu’est-ce que c’est ? » Il a dit : « Enlève tes vêtements et montre-moi ton abdomen. » J’ai répondu : « Je ne le ferai pas à moins que tu m’en informes de la raison. »

    Il a déclaré : « Suite au savoir véridique que je détiens, j’ai compris qu’un prophète sera envoyé au Haram (à La Mecque). Un jeune homme et un vieil homme l’aideront dans sa mission. Le jeune homme, foncera au cœur des difficultés et mettra fin aux soucis. Le plus âgé sera de teint blanc et au corps élancé : il aura un grain de beauté sur le ventre et un signe sur la cuisse gauche. Il n’est pas nécessaire que tu me montres ce que je t’ai demandé. Tous les autres attributs en toi ont été accomplis pour moi, sauf ce qui m’est caché. »

    Abou Bakr (r.a.) a dit : « Alors j’ai écarté le vêtement sur mon abdomen. Il a vu un grain de beauté noir au dessus de mon nombril et a dit : « Par le Seigneur de la Ka’bah, c’est toi ! Je vais te présenter un cas. Sois prudent à ce propos. Abou Bakr (r.a.) a demandé : « Qu’est-ce donc ? » Il a répondu : « Ne t’écarte pas des conseils du Prophète (paix et bénédictions d’Allah sur lui) et tiens-toi fermement sur la voie idéale et meilleure. Crains Dieu concernant la richesse qu’Il t’accordera. »

    Abou Bakr Al-Siddiq (r.a.) relate : « J’ai terminé mon travail au Yémen, puis je suis venu voir ce vieil homme pour lui souhaiter adieu et il a dit : « Vas-tu mémoriser les vers que j’ai composés en l’honneur de ce prophète ? » « Oui », ai-je répondu. Il a récité quelques vers. Abou Bakr (r.a.) déclare : « Lorsque je suis arrivé à La Mecque, le Saint Prophète (s.a.w.) s’était déjà proclamé prophète. Ensuite ‘Outbah Ibn Abi Mou’ayt, Chaybah, Rabi’ah, Abou Jahl, Abou Al-Bakhtari et d’autres chefs des Qouraychites sont venus me voir. Je leur ai demandé : « Quel malheur vous a-t-il frappé ? Que s’est-il passé ? Pourquoi êtes vous venus me voir tous ensemble ? » Ils ont répondu : « Abou Bakr, un grand événement a eu lieu ! L’orphelin d’Abou Talib prétend être prophète. Si cela ne te concernait pas nous n’aurions pas attendu. Étant donné que tu es retourné, nous te confions l’affaire – et tu nous suffis. »

    Abou Bakr (r.a.) a dit : « Je me suis soustrait à leur requête avec bienséance et quand j’ai demandé à propos du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.), on m’a informé qu’il était dans la maison de Khadijah. Je suis allé frapper à sa porte. Il est sorti et j’ai dit : « Ô Muhammad (s.a.w.) ! Vous avez quitté la maison de vos parents et abandonné la religion de vos aïeux. » Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a répondu : « Ô Abou Bakr ! Je suis le Messager d’Allah envoyé vers toi et tout le monde. Crois en Allah ! » J’ai demandé : « Quel est votre argument à ce sujet ? » Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a répondu : « Le vieil homme que tu as rencontré au Yémen. » J’ai dit : « J’avais rencontré beaucoup de vieillards au Yémen. » Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a dit : « Je parle du vieillard qui t’a récité des vers. » J’ai dit : « Mon bien-aimé, qui vous en a informé ? »

    Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a dit :

    « Le même grand ange qui avait l’habitude de visiter les Prophètes avant moi. » Abou Bakr (r.a.) ajoute : « J’ai dit : Donnez-moi votre main. Je témoigne qu’il n’y a d’autre Dieu qu’Allah et que vous êtes le Messager d’Allah. » » Abou Bakr (r.a.) déclare : « Je suis rentré ; et à cause de ma conversion à l’islam, il n’y avait personne de plus heureux entre les deux montagnes de La Mecque que le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). »

    Ceci est une citation d’Ousd Al-Ghâbah. Il se peut qu’il y ait certaines exagérations pour rendre l’histoire intéressante, mais il est probable [tout de même] que nombre de points soient vrais.

    L’histoire de la conversion d’Abou Bakr (r.a.) à l’islam est consignée comme suit dans le recueil Riyad Al-Nadhrah. Oumm Salamah, la mère des croyantes, relate : « Abou Bakr Al-Siddiq (r.a.) était un ami proche et sincère du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Quand celui-ci s’est proclamé prophète, les Qouraychites sont venus voir Abou Bakr (r.a.) et lui ont dit : « Ô Abou Bakr (r.a.) ! Ton compagnon est devenu fou ! » (Qu’Allah nous en préserve !) Abou Bakr (r.a.) a déclaré : « Que s’est-il donc passé ? » Ils ont répondu : « Il invite les gens vers l’unicité de Dieu dans la Mosquée Sacrée et il se dit prophète. » Abou Bakr Al-Siddiq (r.a.) a demandé : « A-t-il dit cela ? » Les gens ont répondu : « Oui. Il annonce cela dans la Mosquée Sacrée. » Sur ce, Abou Bakr est parti voir le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) et a frappé à sa porte en l’invitant à sortir. Quand il est sorti, Abou Bakr (r.a.) a déclaré : « Ô Aboul-Qasim ! Qu’est-ce donc que j’entends à votre sujet ? » Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a demandé : « Ô Abou Bakr ! Qu’as-tu entendu à mon sujet ? » Abou Bakr (r.a.) de dire : « J’ai entendu que vous invitez vers l’unicité d’Allah et que vous vous dites Messager d’Allah. » Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a déclaré : « Oui, ô Abou Bakr ! Certainement, mon Seigneur a fait de moi un héraut et un avertisseur. Et il a fait de moi [la personnification de] la supplication d’Ibrahim et m’a envoyé à toute l’humanité. » Abou Bakr (r.a.) a dit au Saint Prophète : « Par Allah ! Je ne vous ai jamais vu mentir. Vous avez sûrement davantage droit à la prophétie en raison de votre grande honnêteté, de votre respect des liens de parenté et de vos bonnes actions. Tendez votre main afin que je puisse vous prêter serment d’allégeance. »

    Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a tendu la main et Abou Bakr (r.a.) lui a juré allégeance. Il a témoigné en sa faveur et a déclaré qu’il a apporté la vérité. Ainsi, par Allah, Abou Bakr (r.a.) ne s’est pas arrêté ou n’a pas hésité lorsque l’Envoyé d’Allah (s.a.w) l’a invité vers l’islam. »

    Selon un récit, l’Envoyé d’Allah (s.a.w) a déclaré : « Tout ceux que j’ai invités à l’islam ont trébuché, hésité et attendu, sauf Abou Bakr (r.a.). Quand je lui ai parlé de l’islam, il n’a pas reculé et n’a pas hésité. »

    L’Envoyé d’Allah (s.a.w) a déclaré : « Ô gens ! Allah m’a envoyé vers vous et vous m’avez traité de menteur tandis qu’Abou Bakr m’a accepté comme véridique. Il m’a soutenu avec sa vie et ses biens. » Ceci est un récit tiré d’Al-Boukhari. Le Mouslih Maw’oud (r.a.) relate ainsi l’histoire de la conversion de Abou Bakr (r.a.) à l’islam :

    « Lorsque l’Envoyé d’Allah (s.a.w) s’est annoncé prophète, Abou Bakr (r.a.) était sorti. Quand il est revenu, l’une de ses domestiques lui a dit : « Votre ami est devenu fou ! (Qu’Allah nous en préserve ! » Il dit des choses étranges et déclare que les anges descendent du ciel sur lui. »

    Abou Bakr (r.a.) s’est levé immédiatement et s’est rendu chez le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). IL a frappé à sa porte. L’Envoyé d’Allah (s.a.w) est sorti. Abou Bakr (r.a.) a déclaré : « Je suis venu vous demander une seule chose : avez-vous déclaré que les anges de Dieu descendent sur vous et vous parlent ? » L’Envoyé d’Allah (s.a.w) s’est dit qu’il devait s’expliquer de peur qu’Abou Bakr (r.a.) ne se trompe. »

    Généralement, ce sont ces faits que nous relatons dans nos récits historiques.

    « Mais Abou Bakr (r.a.) a déclaré : « Ne fournissez aucune explication. Dites-moi tout simplement si vous avez dit cela ! » Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) s’est dit qu’Abou Bakr (r.a.) lui demandera peut-être à quoi ressemblent les anges et comment ils descendent et qu’il devrait dire quelque chose en guise de prélude, mais Abou Bakr (r.a.) a déclaré : « Non, non ! Dites-moi tout simplement si c’est vrai ! » Il a alors répondu : « Oui, c’est vrai ! » Abou Bakr a déclaré : « Je crois en vous. »

    Puis, il dit : « Ô Messager d’Allah ! J’ai évité de demander des arguments uniquement parce que je voulais que ma foi soit basée sur mon observation et non sur des arguments ; car vous ayant accepté comme véridique et honnête, je n’ai besoin d’aucun argument. » Abou Bakr (r.a.) a clairement indiqué par ses actions ce que les habitants de La Mecque avaient caché. »

    Le Mouslih Maw’oud (r.a.) a relaté l’incident de la conversion d’Abou Bakr (r.a.) à l’islam dans un autre endroit. Vu qu’il s’agit d’un autre contexte, il l’explique de cette manière : « La conversion d’Abou Bakr (r.a.) était des plus sublimes. Quand le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a reçu la révélation et s’est proclamé prophète, Abou Bakr (r.a.) était assis dans la maison d’un chef de La Mecque. La domestique de ce dernier s’est présentée et a dit : « J’ignore ce qui se passe avec Khadija. Elle dit que son mari est un prophète à l’instar de Moïse. » Les gens ont commencé à rire en entendant cette nouvelle et l’ont traité de fou, mais Abou Bakr (r.a.), qui avait pleine connaissance de la situation du Saint Prophète (s.a.w.), est immédiatement parti frapper à la porte du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) et lui a demandé : « Avez-vous fait quelque déclaration ? » Il a répondu : « Oui. Allah m’a suscité pour la réforme du monde et m’a ordonné d’éradiquer le polythéisme. » Sans poser de question, Abou Bakr (r.a.) a déclaré : « Je jure par mon père et ma mère ! Vous n’avez jamais menti. Je ne peux pas croire que vous mentiez au sujet de Dieu. Je crois qu’il n’y a de dieu hormis Allah et que vous êtes un Messager de Dieu. » Suite à cela, Abou Bakr (r.a.) a rassemblé des jeunes qui étaient convaincus de sa bonté et de sa piété – c’est-à-dire de la bonté et de la piété d’Abou Bakr (r.a.) – a commencé à leur expliquer [l’islam] et sept hommes ont accepté le Saint Prophète (s.a.w.). Ils étaient tous des jeunes âgés entre 12 et 25 ans. »

    Dans un autre endroit Hazrat Mouslih Maw’oud (r.a.) a raconté cette épisode en ces termes : « Abou Bakr (r.a.) a accepté le Saint Prophète (s.a.w.) suite à un seul argument. À aucun moment n’avait-il eu le moindre soupçon à son sujet. »

    Il vais présenter ici le même argument mais les événements sont un peu différents.

    « L’argument est qu’il avait connu l’Envoyé d’Allah (s.a.w) depuis son enfance et il savait qu’il n’avait jamais menti, qu’il n’avait jamais fait de mal et qu’aucune parole impure n’était jamais sortie de sa bouche. C’est tout ce qu’il savait. Il ne connaissant pas d’autre Charia que celle-là pour jauger, selon ses normes, la véridicité du Saint Prophète (s.a.w.) et il ne suivait aucune loi. Il ne savait pas ce qu’était un prophète de Dieu et quels étaient les arguments prouvant son authenticité. Il savait tout simplement que le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) n’avait jamais menti. Il était parti en voyage ; et lors de son chemin de retour, quelqu’un lui a dit : « Ton ami Muhammad (la paix soit sur lui) prétend être un prophète de Dieu. » Abou Bakr (r.a.) lui a demandé si Muhammad (s.a.w.) l’avait dit. L’autre a répondu : « Oui. » Abou Bakr (r.a.) a déclaré : « En ce cas, il ne ment pas. Il dit la vérité. Étant donné qu’il n’a jamais menti sur les hommes, pourquoi va-t-il mentir à propos de Dieu ? Vu qu’il n’a jamais été malhonnête envers les êtres humains, comment peut-il commettre une si grande malhonnêteté, au point de détruire son âme ? »

    Ceci était l’unique argument ayant poussé Abou Bakr (r.a.) à croire dans le Saint Prophète (s.a.w.) et c’est ce qu’Allah (s.a.w.) a cité.

    Il déclare [dans le Coran] : « Annonce aux hommes :

    فَقَدْ لَبِثْتُ فِيكُمْ عُمُرًا مِنْ قَبْلِهِ أَفَلَا تَعْقِلُونَ

    Avant ceci, j’ai certainement passé toute une vie parmi vous. [C’est-à-dire examinez ma vie] et vous verrez que je n’ai jamais été coupable de traitrise envers vous. Pourquoi serai-je coupable à l’endroit de Dieu ? (10 : 17)

    Abou Bakr a cité le même argument. Il a déclaré : « S’il se dit prophète de Dieu, il est certainement véridique et je l’accepte. » Par la suite, Abou Bakr (r.a.) n’a jamais eu de soupçon à l’endroit du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) et il n’a jamais flanché. Il a enduré de grandes épreuves. Il a été contraint d’abandonner ses biens et sa patrie et de tuer ses proches, mais il n’a jamais mis en doute l’authenticité du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). »

    Le Mouslih Maw’oud (r.a.) avait expliqué cela en donnant des instructions à ceux qui lui avaient prêté allégeance. Il leur avait cité [l’exemple] de l’acceptation du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) par Abou Bakr (r.a.).

    Le Messie Promis (a.s.) déclare : « Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a conféré le titre de Siddîq à Abou Bakr (r.a.). Allah sait le mieux quelles étaient les qualités qu’il possédait. L’Envoyé d’Allah (s.a.w) a également déclaré qu’Abou Bakr (r.a.) a mérité ce statut en raison des qualités de son cœur. Si l’on examine la question attentivement l’on ne trouvera pas d’exemple similaire à la véridicité démontrée par Abou Bakr (r.a.). En vérité, tous ceux qui à chaque époque s’efforceront d’atteindre les perfections du Siddiq, devront s’évertuer à faire naître en leur personne le caractère et la nature d’Abou Bakr tout en ayant recours à la prière. Tant que l’on ne projette pas sur sa personne l’ombre d’Abou Bakr et tant que l’on ne se pare pas de sa couleur, l’on ne pourra atteindre les perfections du Siddiq.

    Quelle est la nature d’Abou Bakr ? Ce n’est pas le moment d’entrer dans les détails ici car cela prendra beaucoup de temps à élaborer. Je me contenterai de relater un bref incident. Quand le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) s’est proclamé prophète, Abou Bakr (r.a.) s’était rendu en Syrie pour des affaires. Il a rencontré quelqu’un en cours de route lors de son voyage retour et l’a interrogé sur la situation à La Mecque lui demandant les dernières nouvelles. Généralement lorsqu’on revient d’un voyage et qu’on rencontre un compatriote en chemin, on lui demande des nouvelles du pays. L’autre a répondu : « La nouvelle est que ton ami Muhammad (s.a.w.) s’est dit prophète. » En entendant cela, Abou Bakr (r.a.) a déclaré : « S’il a fait cette affirmation, il dit sans aucun doute la vérité. » Grâce à cet incident, l’on comprendra à quel point il avait une bonne opinion du Saint Prophète (s.a.w.). Il n’a même pas eu besoin d’un miracle. D’ailleurs, on exige des miracles quand on n’est pas familier avec les circonstances du prophète, quand on ne le connaît pas et qu’on a besoin davantage d’assurances. Mais celui qui est pleinement conscient des circonstances [du Prophète] n’a pas besoin d’un miracle. Abou Bakr (r.a.) a cru après avoir entendu à propos de la déclaration de l’Envoyé d’Allah (s.a.w) en cours de route. Lorsqu’il est arrivé à La Mecque, il s’est rendu chez le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) et lui a demandé : « Avez-vous revendiqué être prophète ? » L’Envoyé d’Allah (s.a.w) a répondu : « Oui, c’est exact. » Sur ce, Abou Bakr (r.a.) a dit : « Témoignez que je suis le premier qui croit en vous. » Ce n’était pas une simple déclaration de sa part : Abou Bakr (r.a.) l’a prouvé par ses œuvres et a respecté [cet engagement] jusqu’à la mort et ne l’a pas quitté, même après sa mort. »

    Le Messie Promis (a.s.) a commenté sur le verset [suivant] de la sourate Ar-Rahman :

    وَلِمَنْ خَافَ مَقَامَ رَبِّهِ جَنَّتَانِ

    « Mais pour celui qui redoute le rang élevé de son Seigneur, il y a deux Jardins. » (55 : 47)

    En citant l’exemple d’Abou Bakr (r.a.), il a déclaré : « Il suffit de regarder Abou Bakr Al-Siddiq (r.a.). Lorsqu’il rentrait de la Syrie, il a rencontré quelqu’un en chemin. Il lui a demandé les nouvelles [du pays]. L’autre a répondu : « Il n’y a rien, sauf que ton ami Muhammad (que la paix soit sur lui) s’est dit prophète. » En entendant cela, Abou Bakr (r.a.) lui a répondu : « Il dit la vérité s’il s’est dit prophète. Il ne mentira jamais. » Abou Bakr Al-Siddiq (r.a.) s’est rendu directement chez le Saint Prophète (s.a.w.) et lui a dit : « Soyez témoin que je suis le premier à croire en vous. » Abou Bakr (r.a.) n’a pas demandé de miracle au Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Il a cru en lui en premier grâce à la bénédiction de sa connaissance [de la personne du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.)]. Ceux qui n’en n’ont pas connaissance exigent des miracles. Les circonstances précédentes sont des miracles pour celui qui est un ami de longue date. Par la suite, Abou Bakr (r.a.) a dû endurer de grandes difficultés et de grandes souffrances.

    Il était celui qu’on avait le plus tourmenté et persécuté et il était également le premier à être placé sur le trône de la Noubouwwah (le prophétat). » Allah l’a récompensé ici-bas et dans l’autre monde il méritera le Paradis.

    Lui qui errait çà et là pour son commerce a été nommé premier calife après le Prophète (s.a.w.). »

    Ailleurs, le Messie Promis (a.s.) déclare : « Il existe deux catégories de gens : les chanceux qui acceptent le prophète en premier. Ces gens sont clairvoyants et perspicaces à l’instar d’Abou Bakr Al-Siddiq (r.a.). La deuxième catégorie comprend les sots : ils agissent uniquement quand un malheur les frappe. »

    Ils commencent à réfléchir s’ils doivent ou non accepter [le Prophète] uniquement lorsqu’ils ont des ennuis.

    Il y a aussi un débat sur qui a été le premier à accepter le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Les historiens diffèrent sur qui parmi les premiers hommes a cru en lui en premier : Abou Bakr (r.a.) ou ‘Ali (r.a.) ou Zayd Ibn Haritha. Certains suggèrent la solution suivante en disant qu’Ali était le premier parmi les enfants, Abou Bakr le premier parmi les adultes et Zayd était le premier parmi les esclaves.

    En conciliant ces différents récits, le ‘Allamah Ahmad Ibn ‘Abdillah déclare : « Khadija Bint Khouwaylid a été la première à se convertir à l’islam. ‘Ali était le premier parmi les hommes alors qu’il était encore enfant : il était âgé de dix ans et avait caché sa conversion à l’islam. Abou Bakr Ibn Abi Qahafa était le premier Arabe adulte à se convertir et qui l’avait annoncé au monde. Zayd Ibn Haritha était le premier parmi les esclaves affranchis à se convertir à l’islam. Il y consensus sur cette question : aucun désaccord n’existe à ce propos.

    Hazrat Mirza Bashir Ahmad dit à ce propos : « Lorsque le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) lança sa mission de prédication, la première personne qui accepta l’islam était Khadija qui n’a pas hésité un seul instant. Il y a des avis divergents au sujet de qui était le premier homme à avoir accepté l’islam après Khadija. D’aucuns disent qu’il s’agirait d’Abou Bakr ‘Abdoullah Abi Qahafa ; d’autres disent qu’il s’agirait d’Ali ou de Zayd Ibn Haritha. Mais selon nous, ce débat est inutile. ‘Ali et Zayd Ibn Haritha étaient des membres du foyer du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) et vivaient avec lui, tels ses propres enfants. Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) n’avait qu’à s’exprimer et ils croyaient aussitôt ce qu’il disait. »

    Étant des enfants, ils acceptaient tout ce que disait le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Il se peut qu’ils aient cru en lui de cette manière.

    Hazrat Mirza Bashir Ahmad Saheb ajoute : « Hormis ces deux enfants, Abou Bakr (r.a.) est unanimement accepté comme le premier et le plus important dans son acceptation de l’islam. Hassân Ibn Thâbit Al-Ansâri, le poète du Saint Prophète (s.a.w.), dit à propos d’Abou Bakr (r.a.) :

    « Chaque fois que le doux souvenir de l’un de vos nobles frères s’élève dans votre cœur, souvenez-vous également de votre frère Abou Bakr, en raison de ses vertus dignes d’évocation. Après le Saint Prophète (s.a.w.), il était le plus Mouttaqi et le plus juste de tous les hommes et celui qui s’acquittait le mieux des responsabilités qu’il avait endossées. En effet, c’était Abou Bakr (r.a.) qui était le deuxième avec le Saint Prophète (s.a.w.) dans la Caverne de Thawr, qui s’était effacé dans l’obéissance du Prophète (s.a.w.). Quelle que soit la tâche qu’il entreprenait, il l’embellissait et il était le premier à croire au Messager. »

    Les Qouraychites honoraient et respectaient grandement Abou Bakr (r.a.) en raison de sa noblesse et de ses aptitudes. Au sein de l’islam, il a acquis un statut qu’aucun autre compagnon n’a atteint. Abou Bakr (r.a.) n’a pas, même pour un instant, douté du prophétat du Saint Prophète (s.a.w.) : il l’a accepté instantanément. Ensuite, il a consacré toute son attention, toute sa vie et toute sa richesse au service de la religion apportée par le Saint Prophète (s.a.w.). Celui-ci tenait Abou Bakr (r.a.) le plus cher parmi ses compagnons. Après la mort du Saint Prophète (s.a.w.), il est devenu son premier Calife. À l’époque de son califat, il a fourni la preuve de ses capacités inégalées. Sprenger, un orientaliste européen renommé, écrit ceci concernant Abou Bakr (r.a.) :

    « La foi d’Abou Bakr est, à mon avis, la plus grande garantie de la sincérité de Muhammad au début de sa carrière. Même si Muhammad (s.a.w.) aurait pu se tromper, il n’a pas trompé les autres. Il se croyait sincèrement être l’Envoyé de Dieu. »

    Sir William Muir est également en parfait accord avec son point de vue, commente Hazrat Mirza Bashir Ahmad Saheb.

    Abou Bakr (r.a.) a dû traverser plusieurs épreuves suite à la prédication de l’islam.

    L’Ousd Al-Ghâbah écrit à propos d’Abou Bakr (r.a.) : « Il était le premier à embrasser l’islam lors de son avènement. Tout un groupe de personnes acceptèrent l’islam par son entremise en raison de l’amour qu’ils avaient pour Abou Bakr (r.a.) et en raison de l’inclination qu’ils avaient pour lui. Cinq des dix bienheureux compagnons ont accepté l’islam entre ses mains. ‘Outhman Ibn ‘Affan, Zoubayr Ibn Al-‘Awwam, ‘Abdour Rahman Ibn ‘Awf, Sa’d Ibn Abi Waqqas et Talha Ibn ‘Oubaydillah faisaient partie de ceux qui se sont convertis à l’islam grâce à la prédication d’Abou Bakr Al-Siddiq (r.a.).

    Hazrat Mirza Bashir Ahmad Saheb écrit ce qui suit à ce propos dans son ouvrage Sirat-Khatam-Un-Nabiyyine : « Après Khadījah, Abou Bakr, ‘Ali et Zayd Ibn Haritha, cinq autres individus ont accepté l’islam, grâce à la prédication d’Abou Bakr (r.a.). Tous ces individus ont acquis une telle éminence et dignité en Islam, qu’ils sont considérés comme les plus grands des compagnons. Voici leurs noms :

    Le premier était ‘Outhman Ibn ‘Affan qui appartenait à la famille des Banou Umayyah. Il avait environ 30 ans quand il a embrassé l’islam. Après ‘Oumar, il devint le troisième Calife du Saint Prophète (s.a.w.). ‘Outhman était remarquablement modeste, loyal, doux, bienfaisant et riche. Par conséquent, il a servi l’islam financièrement à plusieurs reprises. L’amour du Saint Prophète (s.a.w.) pour ‘Outhman peut être mesuré par le fait qu’il lui a offert deux de ses filles en mariage, l’une après l’autre : c’est pour cette raison qu’il était connu sous le nom de Dhoun Nourayn.

    Le deuxième était ‘Abdour-Rahman Ibn ‘Awf qui appartenait à la famille des Banou Zouhra à laquelle appartenait la mère du Saint Prophète (s.a.w.). Il était un homme d’une compréhension et d’une expérience extraordinaires. C’est lui qui a réglé la question du Califat d’Outhman. Il avait environ 30 ans quand il a embrassé l’islam. Il mourut sous le règne du Calife ‘Outhman.

    Le troisième était Sa’d Ibn Abi Waqqaṣ qui, à cette époque, était dans la fleur de l’âge, c’est-à-dire âgé de 19 ans. Il était également membre des Banou Zouhra et était très brave et courageux. Il avait conquis l’Irak sous le règne d’Oumar. Il mourut à l’époque de l’Emir Mou’awiyah.

    Le quatrième était Zoubayr Ibn Al-’Awwam, qui était un cousin du Saint Prophète (s.a.w). Il était le fils de Safiyyah Bint ‘Abdil-Mouttalib et devint plus tard le gendre d’Abou Bakr (r.a.). Il appartenait aux Banou Asad et il n’avait que 15 ans lorsqu’il a embrassé l’islam. A l’occasion de la Bataille du Fossé, le Saint Prophète (s.a.w.) lui a conféré le titre de Hawari en raison d’un service exceptionnel qu’il avait rendu. Il tomba en martyr sous le règne d’Ali lors de la bataille d’Al-Jamal.

    Le cinquième était Talhah Ibn ‘Abdillah qui était originaire des Banou Taym, la tribu d’Abou Bakr (r.a.). A cette époque, il était dans la fleur de l’âge. Talhah était également parmi les fidèles de l’islam. Il est tombé en martyr au cours du califat d’Ali lors de la bataille d’Al-Jamal.

    Tous ces cinq compagnons sont parmi les Al-‘Achrah al-Moubach-charah, c’est-à-dire parmi ces dix compagnons ayant reçu la bonne nouvelle du paradis de la langue bénie du Saint Prophète (s.a.w.) lui-même, et qui ont été considérés ses plus intimes compagnons et conseillers. »

    Les mécréants de La Mecque ont infligé diverses atrocités aux convertis à l’islam. Les musulmans faibles et asservis n’étaient pas les seules victimes de leur oppression : l’Envoyé d’Allah (s.a.w) et Abou Bakr (r.a.) n’étaient pas à l’abri des atrocités des polythéistes de La Mecque. L’histoire témoigne du fait qu’ils ont subi diverses formes de persécution : c’est-à-dire le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) et Abou Bakr (r.a.).

    Al-Sîrah Al-Halabiyyah relate l’incident suivant. Quand Abou Bakr et Talhah ont tous deux embrassés l’islam, Nawfal Ibn Al-‘Adawiyyah les a attrapés tous les deux. Cet homme était nommé le lion des Qouraych. Il les a attachés tous les deux avec une corde. Leur tribu, les Banou Taym, ne les a pas sauvés. C’est pour cette raison qu’Abou Bakr et Talhah étaient nommés Al-Qarinayn, c’est-à-dire, les deux compagnons liés ensembles. En raison du pouvoir de Nawfal Ibn Al-‘Adawiyyah et de sa tyrannie, le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) avait l’habitude de dire : « Ô Allah ! Protège-nous contre le mal d’Ibn Al-‘Adawiyyah. » ‘Ourwah Ibn Zoubayr relate : « J’ai demandé à ‘Abdoullah Ibn ‘Amr Ibn Al-‘Âs de m’informer du pire traitement que les polythéistes avaient infligé au Saint Prophète (sws). Il a relaté qu’une fois que l’Envoyé d’Allah (s.a.w) priait dans l’enceinte du Masjid al-Harâm quand ‘Ouqbah Ibn Abi Mou’îd est venu et lui a mis un tissu autour du cou et s’est mis à lerétranglé. C’est alors qu’Abou Bakr (r.a.) est arrivé : il a attrapé l’épaule d’Ouqbah et l’a écarté du Saint Prophète (s.a.w.) et ensuite, il a déclaré :

    أَتَقْتُلُونَ رَجُلًا أَنْ يَقُولَ رَبِّيَ اللَّهُ

    « Tuez-vous une personne parce qu’il dit :« Mon Seigneur est Allah » ? »

    On rapporte qu’une fois les polythéistes ont demandé au Messager d’Allah (s.a.w.) : « Est-ce que tu ne [condamnes] pas nos dieux ? »

    L’Envoyé d’Allah (s.a.w) a répondu : « Certainement ! » Sur ce, les gens l’ont entouré et quelqu’un a demandé à Abou Bakr (r.a.) d’aller prendre les nouvelles de son ami. Abou Bakr (r.a.) est sorti et s’est rendu dans l’enceinte de la Mosquée Sacrée. Là-bas, il a constaté que les gens étaient rassemblés autour de l’Envoyé d’Allah (s.a.w). Il a dit : « Malheur à vous !

    أَتَقْتُلُونَ رَجُلًا أَنْ يَقُولَ رَبِّيَ اللَّهُ وَقَدْ جَاءَكُمْ بِالْبَيِّنَاتِ مِنْ رَبِّكُمْ

    Allez-vous tuer un homme simplement parce qu’il dit : « Mon Seigneur est Allah » et qu’il est venu à vous avec des preuves claires de la part de votre Seigneur ? » Sur ce, ils ont laissé le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) et se sont lancés sur Abou Bakr et ont commencé à le rouer de coups.

    Asma, la fille d’Abou Bakr relate : « Il est venu vers nous avec ses cheveux dans les mains et il disait : « Béni sois-tu, ô noble et honorable Seigneur. »

    Selon un récit les persécuteurs ont tiré la tête bénie du Prophète (paix et bénédictions d’Allah sur lui) et sa barbe bénie avec une telle force que la plupart de ses cheveux bénis sont tombés. Abou Bakr s’est levé pour le sauver et il a dit :

    أَتَقْتُلُونَ رَجُلًا أَنْ يَقُولَ رَبِّيَ اللَّهُ

    Allez-vous tuer un homme simplement parce qu’il dit : « Mon Seigneur est Allah » ?

    Abou Bakr pleurait. L’Envoyé d’Allah (s.a.w) a dit : « Ô Abou Bakr ! Laisse-les tranquilles. Par Celui qui détient mon âme entre ses mains, j’ai été envoyé vers eux pour que je sois sacrifié. »

    Sur ce, les mécréants ont laissé le Messager d’Allah (s.a.w.).

    ‘Ali (r.a.) avait demandé un jour à l’assistance : « O gens ! Qui est le plus brave ? » On lui a répondu : « Ô Emir des Croyants ! Vous êtes le plus brave ! »

    ‘Ali a répondu : « En ce qui me concerne, j’ai tué tous ceux qui m’ont combattu. Abou Bakr était le plus brave. Avant la bataille de Badr, nous avons avions érigé un dais pour Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Et nous nous sommes demandé qui assurera la sécurité du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) de peur qu’un polythéiste ne l’attaque. Par Dieu, aucun des nôtres ne s’est porté volontaire. Abou Bakr Al-Siddiq (r.a.) s’est tenu à côté du Messager d’Allah (s.a.w.) avec son épée nue à la main. En somme, aucun polythéiste ne pourra s’approcher du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) sans combattre en premier Abou Bakr (r.a.). C’est pour cette raison qu’Abou Bakr était le plus courageux. »

    ‘Ali (r.a.) a relaté : « Une fois, j’ai vu que les Qouraychites avaient attrapé le Saint Prophète (s.a.w.) ; une personne déversait toute sa colère sur lui, tandis qu’une autre le tourmentait. Ils disaient : « Tu dis qu’il n’y a qu’un seul Dieu et tu abandonnes tous les autres. » Par Allah, Abou Bakr (r.a.) frappait et repoussait quiconque s’approchait du Saint Prophète (s.a.w.) ou il lui faisait des reproches et l’éloignait. Il disait : « Que vous soyez ruinés !

    أَتَقْتُلُونَ رَجُلًا أَنْ يَقُولَ رَبِّيَ اللَّهُ

    Souhaitez-vous tuer un homme simplement parce qu’il dit : « Mon Seigneur est Allah » ?

    ‘Ali (r.a.) a enlevé son manteau et a pleuré si abondamment que sa barbe était trempée. ‘Ali (r.a.) a ajouté : « Je vous demande au nom de Dieu ! Le croyant parmi le peuple de Pharaon était-il meilleur ou Abou Bakr ? » Peut-être qu’Ali (r.a.) faisait référence au croyant du peuple de Pharaon parce que ce verset du Coran évoque cette personne ayant dissimulé sa foi et qui proclamait dans la cour de Pharaon :

    أَتَقْتُلُونَ رَجُلًا أَنْ يَقُولَ رَبِّيَ اللَّهُ

    Sur ce, tout le monde s’est tu. ‘Ali (r.a.) a dit : « Par Allah ! Une heure d’Abou Bakr est meilleure que tous les actes vertueux terrestres du croyant du peuple de Pharaon, car cet individu dissimulait sa foi tandis qu’Abou Bakr (r.a.) l’annonçait au grand jour. »

    Hazrat Mouslih Maw’oud (r.a.) a déclaré : « En réfléchissant aux incidents de la vie du Saint Prophète (s.a.w.), il [nous] est évident qu’il nourrissait une grande affection et sympathie pour l’humanité et nous pouvons en voir les preuves à chaque étape. Pendant des années, le Saint Prophète (s.a.w.) a enduré une persécution sans fin, afin de transmettre le message du Dieu unique. Un jour, alors qu’il était dans l’enceinte de la Ka’ba, les mécréants ont attaché une ceinture autour de son cou et l’ont serrée si fort que ses yeux sont devenus rouges et sortaient de leurs orbites. Quand Abou Bakr (r.a.) l’a su, il s’est accouru et avait les larmes aux yeux en voyant le Saint Prophète (s.a.w.) dans cet état. Repoussant les mécréants, il disait : « Craignez Allah ! Persécutez-vous quelqu’un simplement parce qu’il dit qu’Allah est son Seigneur ? ».

    Le Messie Promis (a.s.) a déclaré : « Une fois, les ennemis ont trouvé le Saint Prophète (s.a.w.) seul et ont mis une ceinture autour de son cou et ont commencé à la serrer. Il était sur le point de mourir quand, par coïncidence, Abou Bakr (r.a.) est arrivé et a réussi à le libérer au prix de grandes difficultés. Sur ce, Abou Bakr (r.a.) a été battu si sévèrement qu’il est tombé à terre, évanoui. »

    Il existe plusieurs récits sur la libération des esclaves par Abou Bakr (r.a.). On rapporte qu’il possédait 40,000 dirhams quand il a embrassé l’islam. Il les a dépensés dans la voie d’Allah et a libéré sept personnes qui étaient persécutées en raison de leur croyance en Allah. Les esclaves libérés étaient : Bilal, ‘Amir Ibn Fouhayrah, Zounayrah, Mahdiyyah et sa fille – une femme esclave, Bani Mou’mal – et Oumm Ouways.

    Bilal (r.a.) était l’esclave de la tribu des Banou Joumah et Oumayyah Ibn Khalaf le persécutait sévèrement. Selon un récit, lorsque Bilal (r.a.) a accepté l’islam, ses propriétaires l’ont allongé sur le sol et ont placé des pierres et une peau de vache sur lui. Ils lui ont dit : « Tes seigneurs sont Lât et ‘Ouzzah. » Cependant, Bilal (r.a.) ne disait que : « Ahad ! Ahad ! (L’unique ! L’unique !) ». Abou Bakr (r.a.) est venu les voir et leur a demandé : « Pendant combien de temps encore allez-vous le persécuter ? » Le narrateur affirme qu’Abou Bakr (r.a.) a acheté Bilal (r.a.) pour sept Ouqiyah et l’a libéré. Un Ouqiyah vaut 40 dirhams : il a été acheté au prix de 280 dirhams. Abou Bakr (r.a.) a ensuite informé le Saint Prophète (s.a.w.) de cet incident. Celui-ci a commenté : « Ô Abou Bakr ! Inclue-moi également dans cette transaction. » Abou Bakr (r.a.) a répondu : « Ô Messager d’Allah (s.a.w.) ! Je l’ai déjà libéré. »

    ‘Amir Ibn Fouhayrah (r.a.) était un esclave d’origine africaine. Il était l’esclave de Toufayl Ibn ‘Abdillah Ibn Sakhbarah, qui était le demi-frère d’Aïcha (r.a.) du côté de sa mère.

    ‘Amir est compté parmi les premiers musulmans. Il a été persécuté dans la voie d’Allah. Abou Bakr (r.a.) l’a acheté et l’a libéré. Zounayrah Al-Roumiyyah était parmi les premières femmes musulmanes et a accepté l’islam dès le début. Les idolâtres la persécutaient. Elle était l’esclave des Banou Makhzoum et Abou Jahl la persécutait. On rapporte qu’elle était l’esclave des Banou ‘Abd Al-Dar. Elle a perdu la vue lorsqu’elle a accepté l’islam. Les idolâtres disaient que Lat et ‘Ouzzah avaient fait perdre la vue à Zounayrah parce qu’elle les avait rejetées. Sur ce, Zounayrah a répondu : « Lat et ‘Ouzzah ne savent même pas qui les vénère, comment pourraient-elles me priver de la vue ? Elles sont elles-mêmes aveugles, que pourront-elles faire ? Cela vient des cieux et c’est Allah qui a décrété que je perde la vue. Mon Seigneur peut rétablir ma vue de nouveau. » Telle était sa réponse aux mécréants. Le lendemain matin, lorsqu’elle s’est réveillée, Allah lui a rendu la vue et elle a été capable de voir à nouveau. Sur ce, les Qouraychites ont dit : « C’est à cause de la sorcellerie de Muhammad ! » Lorsqu’Abou Bakr (r.a.) a été témoin de sa souffrance et sa tourmente, il l’a achetée et l’a libérée.

    Je mentionnerai d’autres récits la prochaine fois, Incha Allah, sur la libération [des esclaves].


    (Le site www.islam-ahmadiyya.org prend l’entière responsabilité de la publication du texte de ce sermon)

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    Abou Bakr, le véridique https://islam-ahmadiyya.org/abou-bakr-veridique/ Tue, 07 Dec 2021 14:28:18 +0000 https://islam-ahmadiyya.org/?p=2780
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  • Sermon du vendredi 03 décembre 2021, prononcé par Sa Sainteté le Calife, Hadrat Mirza Masroor Ahmad, à la mosquée Moubarak, à Islamabad, Tilford au Royaume-Uni. Après le Tashahoud, le Ta’awudh et la Sourate Al-Fatiha, Sa Sainteté le Calife a déclaré :

    À partir d’aujourd’hui j’évoquerai le très éminent Abou Bakr As-Siddique (r.a.). Son nom était ‘Abdoullah. Son père se nommait ‘Outhman Ibn ‘Amir. Sa Kounyah (ou surnom) était Abou Bakr. Il portait aussi les titres d’Atîq et de Siddîq. On dit qu’il est né deux ans et six mois après l’année de l’Éléphant, soit en l’an 573 de l’ère chrétienne.

    Il se nommait donc ‘Abdoullah et appartenait à la tribu des Banou Tayyim Ibn Mourrah des Qouraychites. À l’époque de l’ignorance, il portait le nom d’Abdoul Ka’bah (serviteur de la Ka’bah), nom que le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) avait changé en ‘Abdoullah (serviteur d’Allah). Son père se nommait ‘Outhman Ibn ‘Amir dont le surnom était Abou Qouhafa. La mère d’Abou Bakr se nommait Salma Bint Sakhar Ibn ‘Amir. Son surnom était Oumm al-Khayr. Selon un récit, sa mère s’appelait Layla Bint Sakhar.

    L’arbre généalogique d’Abou Bakr rejoignait celui du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) à Mourrah [leur aïeul commun] à la septième génération. De même, l’arbre généalogique de la mère d’Abou Bakr rejoignait celui du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) à la sixième génération par l’entremise de ses aïeux maternels et paternels.

    Oumm al-Khayr, la mère d’Abou Bakr, était la cousine paternelle d’Abou Qouhafa, le père d’Abou Bakr. Elle était la fille de son oncle paternel. Les parents d’Abou Bakr étaient toujours en vie après le décès de celui-ci. Tous deux ont hérité les biens d’Abou Bakr, leur fils.

    Sa mère est décédée en premier après le décès de celui-ci. Son père quant à lui est décédé en l’an 14 de l’Hégire, à l’âge de 97 ans.

    Le père et la mère d’Abou Bakr ont tous deux embrassé l’islam. Voici le récit de la conversion de son père. Celui-ci avait embrassé l’islam qu’après la conquête de La Mecque. Il avait déjà perdu la vue à l’époque. Après la conquête de La Mecque, quand le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) est entré dans l’enceinte de la Ka’bah, Abou Bakr a pris son père pour le présenter à l’Envoyé d’Allah (s.a.w). Quand celui-ci l’a vu, il a déclaré : « Ô Abou Bakr ! Tu aurais dû laisser ce vieil homme à la maison. Je serais parti en personne lui rendre visite. » Abou Bakr (r.a.) de répondre : « Ô Envoyé d’Allah ! Il est plus bienséant qu’il se présente à vous, plutôt que de |vous imposer le dérangement de] vous rendre chez lui. »

    Abou Bakr (r.a.) l’a fait s’asseoir devant le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Celui-ci a passé sa main sur sa poitrine et lui a dit : « Embrassez l’islam et vous serez en sécurité. » Suite à cela, Abou Qouhafa a accepté l’islam.

    Jabir Ibn ‘Abdillah déclare : « Abou Qouhafa s’est présenté au Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) le jour de la conquête de La Mecque. Ses cheveux et sa barbe était tout aussi blancs que la Saghama. » La Saghama était une fleur blanche poussant dans les montagnes.

    En tout cas, ses cheveux et sa barbe étaient tout blancs. « Sur ce, le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) lui a dit : « Teignez vos cheveux et votre barbe. Ce sera mieux. Mais évitez le noir. »

    Cela ne signifie pas que la couleur noire est condamnable. Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) s’est probablement dit que des cheveux entièrement noirs sur son visage âgé ne seront peut-être pas appropriés. En tout cas, il lui a conseillé de se faire teindre les cheveux.

    La mère d’Abou Bakr était parmi les premiers musulmans. Al-Sîrah Al-Halabiyyah en fait mention en ces termes : « Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) s’est rendu à Dar al-Arqam afin que lui et ses compagnons puissent rendre culte à Dieu discrètement. Les musulmans étaient 36 à l’époque. Abou Bakr (r.a.) avait conseillé au Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) de se rendre à la Mosquée Al-Harâm (l’enceinte de la Ka’bah). L’Envoyé d’Allah (s.a.w) a répondu : « Ô Abou Bakr ! Nous sommes peu nombreux ! » Mais Abou Bakr (r.a.) a insisté, tant et si bien que le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) et tous ses compagnons se sont rendus dans l’enceinte de la Ka’bah. Abou Bakr (r.a.) y a pris la parole en présence du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Abou Bakr (r.a.) a invité les gens vers Allah et son Envoyé. Ainsi, Abou Bakr (r.a.) était le premier orateur après le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) ayant invité les gens vers Allah. Les polythéistes se sont enflammés et ont voulu tuer Abou Bakr (r.a.) et les musulmans. Ils les ont sévèrement roués de coups. Abou Bakr (r.a.) a été piétiné et battu. ‘Outbah Ibn Rabi’ah écrasait Abou Bakr (r.a.) avec des chaussures à double cuir. Il l’avait tellement frappé au visage avec ces chaussures qu’on ne pouvait plus reconnaître son nez en raison de l’enflure.

    Les membres de [la tribu] des Banou Tayyim ont accouru et ont libéré Abou Bakr (r.a.) des polythéistes. Ils l’ont pris dans un tissu et l’ont emmené chez lui. Ils étaient certains qu’Abou Bakr (r.a.) était sur le point de mourir, tant avait-il été battu. Les Banou Tayyim sont retournés dans l’enceinte de la Ka’bah pour annoncer : « Par Allah ! Si Abou Bakr meurt, nous tuerons sûrement ‘Outbah qui l’a agressé plus que les autres ! » Ils sont retournés chez Abou Bakr : son père, Abou Qouhafa, et les Banou Tayyim ont essayé de lui parler mais étant inconscient et n’a pu répondre. Il a pris la parole vers la dernière partie de la journée. Ses premières paroles étaient : « Comment se porte le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) ? » Les gens ne lui ont pas répondu. Il n’a cessé de répéter sa question. Alors, sa mère a déclaré : « Par Dieu ! Je ne sais rien à propos de ton compagnon ! » Abou Bakr (r.a.) lui a demandé de se rendre chez Oumm Jamil Bint Al-Khattab, la sœur d’Oumar. Oumm Jamil s’était convertie à l’islam mais tenait secrète sa conversion. « Interrogez-la sur le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). »

    La mère d’Abou Bakr s’est donc rendue chez Oumm Jamil et lui a dit qu’Abou Bakr l’interrogeait à propos de Muhammad Ibn ‘Abdillah (la paix soit sur lui). Elle a répondu : « Je ne connais ni Muhammad ni Abou Bakr ! » Ensuite Oumm Jamil a demandé à la mère d’Abou Bakr (r.a.) si elle voulait qu’elle l’accompagne. Elle a répondu affirmativement. Oumm Jamil s’est donc rendue chez Abou Bakr. Quand Oumm Jamil l’a vu étendu sur le sol et couvert de blessures, elle a crié et a dit : « Ceux qui t’ont traité ainsi sont méchants et j’espère qu’Allah Se vengera d’eux ! »

    Abou Bakr lui a demandé comment le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) se portait. Oumm Jamil a déclaré : « Ta mère [nous] entend, elle aussi. » Il a répondu : « Elle ne révélera pas ton secret. » Sur ce, Oumm Jamil a dit que le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) se portait bien. Abou Bakr (r.a.) a demandé : « Où se trouve-t-il à présent ? » Oumm Jamil de répondre : « A Dar al-Arqam. »

    Voyez la grande affection que ressentait Abou Bakr (r.a.) à l’endroit du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Quand il a entendu cela, il a déclaré : « Je ne consommerai ni nourriture ni eau tant que je ne me suis pas présenté au Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). »

    La mère d’Abou Bakr (r.a.) a relaté : « Nous avons retenu Abou Bakr pendant un certain temps. Quand il n’y avait plus de va-et-vient à l’extérieur et que les gens s’étaient calmés, nous l’avons sorti. Il marchait avec mon soutien et il est arrivé ainsi chez le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Là-bas il a fondu en larmes. Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) s’est incliné sur Abou Bakr (r.a.) pour l’embrasser. Ayant constaté l’état d’Abou Bakr (r.a.), le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) s’est incliné sur lui pour l’embrasser. Les musulmans aussi en ont fait de même. Ensuite Abou Bakr (r.a.) a déclaré : « Ô Messager d’Allah ! Que mes parents soient sacrifiés pour vous ! Je ne souffre de rien hormis les blessures que j’ai reçues au visage. Ma mère me traite bien. » (Il avait prononcé là ce bref discours.) Il a ajouté à propos d’elle : « Il est fort possible qu’Allah la sauve du feu à travers vous. » C’est-à-dire, il se peut qu’elle devienne musulmane. Sur ce, le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a prié pour sa mère et l’a invitée à l’islam, suite à quoi elle a embrassé l’islam. Ainsi, la mère d’Abou Bakr s’était convertie à l’islam dès le début.

    Voici les récits sur la naissance d’Abou Bakr (r.a.). Selon l’ouvrage Al-Isâbah, un livre authentique sur la biographie des Companons, Abou Bakr As-Siddiq (r.a.), est né deux ans et six mois après l’année de l’Éléphant. Selon le Tarîkh Al-Tabari et Al-Tabaqât Al-Koubra il est né trois ans après l’année de l’Éléphant.

    Abou Bakr (r.a.) portait deux titres célèbres : ‘Atîq et Siddiq.

    Voici la raison pour laquelle il portait le titre d’Atîq. ‘Aïcha (r.a.) déclare : « Quand Abou Bakr s’est rendu chez le Messager d’Allah (la paix soit sur lui), il a dit :

    انت عتیق اللہ من النار

    « Tu as été affranchi du feu par Allah. » Ainsi, à partir de ce jour, il a porté le titre d’Atîq. Certains historiens disent qu’Atîq était le nom [d’origine] d’Abou Bakr et pas son titre. Ils affirment qu’il ne s’agissait pas de son titre mais de son nom ; or, cela n’est pas vrai. Le ‘Allamah Jalal Al-Din Al-Souyouti écrit dans Tarîkh Al-Khoulafa en référence à l’Imam Al-Nawawi que le nom d’Abou Bakr (r.a.) était ‘Abdoullah : ceci était son nom le plus célèbre et correct. On dit également que son nom était ‘Atîq. Mais la plupart des oulémas affirment qu’Atîq était son titre et pas son nom : ceci semble d’ailleurs être plus exact. La Sîrah d’Ibn Hicham affirme qu’il portait le titre d’Atîq en raison de la beauté de son visage et à cause de son élégance.

    Le commentaire de la Sîrah d’Ibn Hicham présente les raisons suivantes pour le titre d’Atîq. ‘Atîq signifie celui qui porte de beaux attributs ; en somme, il était à l’abri de toute condamnation et défaut. On dit qu’il était nommé ‘Atîq parce que sa mère perdait tous ses enfants. Elle avait fait la promesse qu’elle donnerait le nom d’Abd Al-Ka’bah à l’enfant qui naîtrait et qu’elle le dédierait à la Ka’bah. Quand Abou Bakr a survécu et a grandi, il a porté le nom d’Atîq, comme s’il avait été sauvé de la mort.

    En sus de cela, il portait le titre d’Atîq pour plusieurs autres raisons. Selon certains, il était appelé ‘Atîq parce qu’il n’y avait rien de condamnable dans sa lignée. ‘Atîq signifie également ancien ou vieux. [En sus de cela], Abou Bakr (r.a.) s’appelait ‘Atîq parce qu’il faisait le bien depuis les temps anciens. Il portait ce titre en raison de sa conversion précoce à l’islam et à sa célérité à faire le bien.

    Siddiq était son deuxième titre. Le ‘Allamah Jalal Al-Dal-Souyouti explique qu’on lui a donné le titre de Siddiq à l’époque de la Jahiliyyah en raison de sa véridicité. On dit également qu’il portait le nom de Siddiq car il s’empressait de confirmer les nouvelles [de l’invisible] que le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) lui annonçait. ‘Aïcha (qu’Allah l’agrée) relate : « Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) avait entrepris son voyage nocturne (c’est-à-dire l’Isra) à la mosquée Al-Aqsa à Jérusalem. Au lendemain dudit voyage, les gens ont commencé à en parler dans la matinée.

    Certains qui avaient cru dans le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) et qui avaient témoigné en sa faveur s’étaient rétractés. (Certains étaient faibles de foi.) Des polythéistes ont accouru vers Abou Bakr et lui ont demandé : « Savez-vous que votre compagnon prétend qu’il a été emmené à Jérusalem la nuit ? » Abou Bakr (r.a.) a demandé : « A-t-il vraiment dit cela ? » Les autres ont répondu : « Oui ! Il l’a dit. »

    Abou Bakr (r.a.) a déclaré : « S’il l’a dit, il dit en ce cas la vérité. » Les gens lui ont demandé : « Confirmez-vous qu’il s’est rendu à Jérusalem la nuit et qu’il en est retourné avant l’aube ? » Jérusalem est située à environ treize cents kilomètres de La Mecque. Abou Bakr a répondu : « Oui. Je suis prêt à porter témoignage pour ce qui est encore plus loin. Je témoigne aussi en faveur des nouvelles célestes qui lui sont révélées matin et soir. » C’est pour cette raison qu’Abou Bakr portait le nom de Siddiq.

    Abou Wahab, l’esclave affranchi d’Abou Hourayrah, a raconté que le Messager d’Allah a déclaré : « Lors de ce voyage (c’est-à-dire l’Isra) j’ai dit à l’ange Gabriel : « Mon peuple ne me croira certainement pas ! Sur ce, l’ange Gabriel a déclaré : « Abou Bakr le confirmera en ta faveur et il est le Siddiq. » Ce récit a été mentionné dans [l’ouvrage] Al-Tabaqât Al-Koubra.

    Hazrat Mouslih Maw’oud (r.a.) explique : « ‘Aïcha (r.a.) relate qu’après l’incident de l’Isra les gens ont accouru chez Abou Bakr (r.a.) et lui ont demandé : « Savez-vous ce que raconte votre ami ? » « Que dit-il ? » a-t-il demandé. « Il raconte qu’il a visité Jérusalem la nuit », ont-ils déclaré. Le Mouslih Maw’oud (r.a.) déclare : « S’il avait mentionné le Mi’râj en même temps, c’est-à-dire si les deux événements avaient eu lieu au même moment ou s’il s’agissait du même événement, les mécréants auraient fait plus de bruit sur cette partie aussi. Mais ils ont tout seulement dit que l’Envoyé d’Allah (s.a.w) a déclaré qu’il s’était rendu à Jérusalem la nuit. Quand Abou Bakr a confirmé [la déclaration] de l’Envoyé d’Allah (s.a.w) les gens lui ont demandé : « Accepterez-vous une déclaration aussi illogique ? » Abou Bakr (r.a.) a répondu : « J’accepte aussi sa déclaration qu’il reçoit la parole de Dieu matin et soir. »

    Le Messie Promis (a.s.) déclare : « Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a conféré le titre de Siddiq à Abou Bakr (r.a.). Allah sait le mieux quelles étaient les qualités qu’il possédait. L’Envoyé d’Allah (s.a.w) a également déclaré qu’Abou Bakr (r.a.) a mérité ce statut en raison des qualités de son cœur. Si l’on examine la question attentivement l’on ne trouvera pas d’exemple similaire à la véridicité démontrée par Abou Bakr (r.a.). En vérité, tous ceux qui à chaque époque s’efforceront d’atteindre les perfections du Siddiq, devront s’évertuer à faire naître en leur personne le caractère et la nature d’Abou Bakr tout en ayant recours à la prière. Tant que l’on ne projette pas sur sa personne l’ombre d’Abou Bakr et tant que l’on ne se pare pas de sa couleur, l’on ne pourra atteindre les perfections du Siddiq. »

    Outre ‘Atîq et Siddiq, on dit qu’Abou Bakr avait d’autres titres, tels que Khalîfatou-Rasoul-illâh. C.-à-d., Abou Bakr (r.a.) Siddiq était aussi appelé « le Calife du Messager d’Allah ».

    Selon un récit quelqu’un s’est adressé à lui en ces termes : « Ya Khalîfat-Allâh ! ». C’est-à-dire « Ô Calife d’Allah ! »

    Il a répondu : « Je ne suis pas le Calife d’Allah mais le Calife du Messager d’Allah et je me contente de cela. »

    Le ‘Allamah Badr Al-Dîn Al-‘Ayni, le commentateur du Sahih d’Al-Boukhari, déclare : « Il existe un consensus parmi les historiens et les autres que le titre d’Abou Bakr As-Siddiq (r.a.) était Khalîfatou-Rasoul-illâh (Calife du Messager d’Allah) mais il est évident qu’il a reçu ce titre après le décès du Saint Prophète étant donné qu’il était son Calife. On ne peut pas dire que ce titre date du temps du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) : les fidèles le lui ont conféré par la suite ou il l’avait peut-être choisi pour sa personne. »

    Il portait aussi le titre d’Awwâh, qui signifie celui qui est très tolérant et généreux. Selon Al-Tabaqât Al-Koubra, Abou Bakr (r.a.) était connu comme Awwâh en raison de sa douceur et de sa miséricorde.

    Awwâh Mounîb, signifie très indulgent, doux et compatissant.

    Selon Al-Tabaqât Al-Koubra, un narrateur aurait déclaré : « J’ai entendu Ali annoncer sur la chaire : « Écoutez attentivement : Abou Bakr (r.a.) était très indulgent, doux et empli de compassion. Écoutez attentivement : Allah le Tout-Puissant a accordé de la bonne volonté à ‘Oumar à la suite de quoi il est devenu quelqu’un empli de compassion. »

    Abou Bakr (r.a.) portait aussi le titre d’Amîr Al-Châkirîn qui signifie le chef des reconnaissants. Abou Bakr As-Siddiq était très reconnaissant et c’est pour cette raison qu’il portait le titre d’Amîr Al-Châkirîn. Selon le ‘Oumdat Al-Qâri aussi, Abou Bakr Siddiq (r.a.) était appelé par le titre d’Amîr Al-Châkirîn.

    Il portait en outre le titre de Thâniya-thnayn. Allah l’a appelé par le titre de Thâniya-thnayn. Allah déclare dans le Saint Coran :


    إِلَّا تَنْصُرُوهُ فَقَدْ نَصَرَهُ اللَّهُ إِذْ أَخْرَجَهُ الَّذِينَ كَفَرُوا ثَانِيَ اثْنَيْنِ إِذْ هُمَا فِي الْغَارِ إِذْ يَقُولُ لِصَاحِبِهِ لَا تَحْزَنْ إِنَّ اللَّهَ مَعَنَا فَأَنْزَلَ اللَّهُ سَكِينَتَهُ عَلَيْهِ

    « Si vous ne lui venez pas en aide, alors sachez qu’Allah l’a aidé, même lorsque les mécréants l’ont chassé, et qu’il était l’un des deux quand ils étaient tous deux dans la grotte, quand il dit à son compagnon : « Ne t’afflige pas, assurément Allah est avec nous. Alors Allah fit descendre Sa paix sur lui » (9 : 40)

    Le Messie Promis (a.s.) explique : « Allah a consolé Son Prophète (s.a.w.) à travers Abou Bakr (r.a.) dans une période difficile et dans une situation périlleuse. Dieu lui a conféré le titre de Siddiq et lui a accordé la proximité du Prophète. Allah lui a conféré le titre éminemment distingué de Thâniya-thnayn et l’a accueilli parmi Ses élus. Connaissez-vous quelqu’un d’autre ayant reçu le titre de Thâniya-thnayn et d’Ami du Prophète dans les deux mondes ? Et qui ait été associé à l’honneur [énoncé dans la déclaration] : ان اللہ معنا (« Certainement Allah est avec nous ! ») ? Et qui soit l’un des deux jouissant du soutien [divin] ? Connaissez-vous quelqu’un qui ait été ainsi loué dans le Coran et dont les circonstances cachées aient dissipé une multitude de doutes, une personne que des textes attestés, et non des paroles douteuses, aient déclaré être parmi les élus de Dieu ? Par Dieu, pareille mention explicite, authentifiée par la recherche, est l’apanage d’Abou Bakr As-Siddiq (r.a.). Je n’ai lu cela en faveur de personne d’autre dans les Pages du Seigneur. Ainsi dsonc, si vous avez le moindre doute sur moi ou si vous pensez que je me suis écarté de la vérité, présentez-moi un exemple du Coran et montrez-moi que le Saint Livre a fait une telle déclaration pour quelqu’un d’autre, si vous êtes véridiques. »

    Le Messie Promis (a.s.) a fait ces déclarations dans son ouvrage Sirr Al-Khilâfah.

    Abou Bakr (r.a.) portait aussi le titre de Sâhib al-Rasoul, c’est-à-dire le « compagnon du Prophète ». Abou Bakr (r.a.) raconte qu’il a dit à un groupe : « Lequel d’entre vous récitera la sourate Al-Tawbah ? » Un homme a dit : « Je vais le faire. » Quand il est arrivé au verset : « Quand il dit à son compagnon : « Ne t’afflige pas… »

    Abou Bakr (r.a.) s’est mis à pleurer et a déclaré : « Par Allah ! J’étais le compagnon du Prophète. »

    Abou Bakr (r.a.) portait aussi le titre de « deuxième Adam », titre que le Messie Promis (a.s.) lui avait conféré. En effet, il l’avait qualifié de « deuxième Adam ».

    Le Messie Promis (a.s.) déclare : « Abou Bakr (r.a.) était le deuxième Adam au sein de l’islam. De même, si ‘Oumar Al-Farouq et ‘Outhman n’eussent pas été les véritables garants de la religion, il eût était difficile pour nous d’affirmer qu’un seul verset du Coran vient de la part d’Allah. »

    Dans son ouvrage Sirr Al-Khilâfah, le Messie Promis (a.s.) déclare : « Par Dieu ! Abou Bakr (r.a) était le deuxième Adam de l’islam et la première manifestation du meilleur des hommes (le Saint Prophète Muhammad (s.a.w)). »

    [Abou Bakr (r.a.)] portait aussi le titre de Khalîl Al-Rasoul (Ami du Prophète). Selon les biographies, Khalîl Al- Rasoul était également un des titres d’Abou Bakr (r.a.). Ceci est basé sur un récit dans les livres de Hadith selon lequel le Saint Prophète (s.a.w.) aurait déclaré : « Si j’avais dû choisir quelqu’un comme Khalîl (Ami), j’aurais choisi Abou Bakr. »

    Le Sahih d’Al-Bukhari relate qu’Ibn ‘Abbas a raconté que lorsqu’il était sur le point de mourir, le Saint Prophète (s.a.w.) a dit : « Si j’avais dû choisir quelqu’un pour ami, j’aurai choisi Abou Bakr, mais l’amitié de l’islam est le meilleur. Fermez toutes les fenêtres de cette mosquée, sauf celle d’Abou Bakr. »

    La cellule de recherche pose ici une question valable : « Ce récit prouve tout simplement que si le Saint Prophète (s.a.w.) avait dû choisir quelqu’un pour ami, il aurait choisi Abou Bakr (r.a.). Mais il ne l’a pas fait. »

    Le Messie Promis (a.s.) l’a expliqué quelque part. Il déclare : « Voici l’explication de la parole de l’Envoyé d’Allah (s.a.w) : « Si j’avais dû prendre quelqu’un pour ami, j’aurai choisi Abou Bakr. » Cette phrase mérite d’être interprétée. Abou Bakr (r.a.) était son ami. Quel est donc le sens de cette phrase ? En fait, l’affection et amitié sont des qualités qui pénètrent dans les veines et les fibres de l’être : elles sont réservées à Allah et lui sont spécifiques. On ne nourrit pour les autres que la fraternité. La Khoullah pénètre à l’intérieur : c’est-à-dire qu’il s’agit d’une grande affection pénétrant l’intérieur à l’instar de celle que ressentait Zoulaykha envers Joseph. Tel est donc le sens de cette parole sacrée du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) : personne ne peut partager l’amour pour Allah. S’il devait choisir quelqu’un pour ami en ce monde, il choisirait Abou Bakr. Or, Allah possède un statut qui Lui est propre : personne ne peut en jouir. Si le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) nourrissait quelque amitié, ce serait celle avec Abou Bakr. C’est-à-dire qu’il y avait une amitié, mais elle ne concurrençait pas celle avec Allah. Se lier avec les gens du monde d’une amitié qui sied à Allah n’est pas possible pour un prophète et surtout pour le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Cela est impossible. Abou Bakr méritait le plus cette position, si cela était possible d’un point de vue mondain », a-t-il déclaré.

    Quelle était sa Kounyah (son surnom) ? « Abou Bakr » était sa Kounyah et on présente plusieurs raisons à cet égard. Selon certains, Bakr fait référence aux chamelets (les petits de la chamelle). Étant donné qu’il était très intéressé et habile à élever et à prendre soin des chameaux, les gens le nommait Abou Bakr. Bakara signifie aussi se dépêcher ou prendre des initiatives. Selon certains, il portait le nom [d’Abou Bakr] parce qu’il était le premier à se convertir à l’islam.

    انه بکر الی الاسلام قبل غیره

    « Il a embrasé l’islam avant les autres. » Selon le ‘Allamah Al-Zamakhchari, il était nommé « Abou Bakr » du fait qu’il précédait les autres [dans l’adoption] de pieuses qualités.

    ‘Aïcha (r.a.) décrit ainsi la physionomie d’Abou Bakr. Elle avait vu un Arabe qui marchait tandis qu’elle était dans son palanquin. Elle a dit : « Je n’ai jamais vu quelqu’un de plus semblable à Abou Bakr que cet homme. » Le narrateur déclare : « Nous lui avons demandé de nous décrire la physionomie d’Abou Bakr. » Elle a dit : « Abou Bakr était de teint clair. Il était mince et avait peu de chair sur les joues. Son dos était légèrement courbé, son pagne ne s’arrêtait pas à sa taille et descendait. Son visage était peu charnu, ses yeux étaient enfoncés et son front était haut. »

    Selon [un récit] du Sahîh Al-Boukhâri, ‘Abdoullah Ibn ‘Oumar relate que le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a dit : « Allah ne regardera pas le jour de la Résurrection quiconque traîne ses vêtements par orgueil. » Abou Bakr (r.a.) a déclaré : « Un côté de mes vêtements est lâche… » C’est-à-dire qu’un côté est lâche et descend, «… sauf si j’en prends un soin particulier. » Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a dit : « Vous ne le faites pas par arrogance. » Ceci est permis et il n’y a pas de mal à cela.

    Abou Bakr avait l’habitude de se teindre avec du henné et du Katam. Le Katam est une herbe pousse sur les hautes montagnes et qui est mélangée à de l’indigo pour teindre les cheveux de couleur noire.

    Voici les détails de la profession d’Abou Bakr avant sa conversion à l’islam et sa position parmi les Qouraychites. Selon Al-Târîkh Al-Tabari, Abou Bakr était populaire et aimé dans son peuple. Il était un homme doux. Il était celui qui connaissait le mieux la lignée des Qouraychites, ses bons et ses mauvais côtés. Il était un négociant et possédait de bonnes manières et des vertus. Les gens de sa nation le consultaient pour plus d’une raison et l’aimaient. C’est-à-dire [les gens l’appréciaient] en raison de son savoir, de son expérience et de sa bonne compagnie. »

    Muhammad Hussain Heikal écrit : « Toute la tribu des Qouraych était engagée dans le commerce ; chaque membre était engagé dans cette occupation. Abou Bakr (r.a.) a fait du commerce de vêtements, une fois adulte. Il est rapidement devenu l’un des marchands les plus prospères de La Mecque. Sa personnalité charismatique et sa moralité hors pair ont également joué un rôle important dans le succès de son entreprise. Quand l’Envoyé d’Allah (s.a.w) s’est proclamé prophète, Abou Bakr possédait un capital de quarante mille dirhams. Il en utilisait pour libérer des esclaves et pour servir les musulmans tant et si bien qu’il lui restait cinq mille dirhams quand il est arrivé à Médine.

    Voici quelques événements de sa vie avant l’avènement de l’islam. Abou Bakr (r.a.) occupait une position élevée chez les Qouraychites en raison de sa situation financière et de sa haute moralité. Il était un des notables des Qouraychites et celui dont les conseils étaient les plus recherchés. Il était le plus pur et le plus pieux des leurs. Il était un homme noble, généreux et dépensait souvent sa fortune. Il était cher et aimé par tous dans son peuple. Il était de bonne compagnie et d’entre tous il maîtrisait le mieux l’interprétation des rêves. Il avait un grand savoir à ce propos. Ibn Sirin, un grand érudit de l’interprétation des rêves déclare qu’après le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.), Abou Bakr était le plus grand érudit de l’interprétation des rêves de cette Oummah. Au sein de son peuple, il était celui qui détenait un plus grand savoir de la généalogie des Arabes. Joubayr Ibn Mout’im, qui avait atteint la perfection dans cet art de la généalogie, a déclaré : « J’ai appris la science de la généalogie d’Abou Bakr en particulier celle de la lignée des Qouraychites, car il en détenait le plus grand savoir, en particulier des aspects positifs et négatifs de leur lignée. Or, Abou Bakr (r.a.) n’évoquait pas leurs maux c’est pourquoi il était plus populaire parmi les Qouraychites qu’Aqil Ibn Abi Talib.

    Après Abou Bakr (r.a.), ‘Aqil était le mieux instruit en matière de la lignée des Qouraychites, de leurs ancêtres et de leurs bons et mauvais aspects. Or, ‘Aqil n’était pas apprécié des Qouraychites parce qu’il mentionnait également leurs défauts.

    ‘Aqil s’asseyait avec Abou Bakr dans la Mosquée Al-Nabawi pour acquérir des connaissances sur la généalogie [arabe] et les événements en Arabie.

    Selon les habitants de La Mecque, Abou Bakr était l’un des meilleurs des leurs. À chaque fois qu’ils rencontraient des difficultés, ils lui demandaient de l’aide. Toutes les tribus vivant à La Mecque détenaient quelque position eu égard à la Ka’bah et certaines tâches leur ont été assignées. Les Banou ‘Abd Manaf étaient chargés de fournir l’eau et les commodités nécessaires aux pèlerins. Au cours des batailles, les Banou ‘Abd al-Dar étaient chargés de porter l’étendard, de garder la Ka’bah et de gérer le Dar al-Nadwah. Le commandement des armées revenait à la tribu Banou Makhzoum de Khâlid Ibn Al-Walîd. La tribu des Banou Tayyim Ibn Mourrah d’Abou Bakr, était responsable de la gestion représailles et la collecte des indemnisations [pour homicide]. Ces devoirs ont été confiés à Abou Bakr quand il a atteint l’âge adulte. Quand Abou Bakr décidait d’une indemnisation, les Qouraychites le confirmaient et respectaient son verdict [à cet égard]. Si un autre rendait un verdict sur une indemnisation, les Qouraychites n’acceptaient pas sa décision et ne le confirmait pas.

    Abou Bakr a également prêté le serment dit Hilf Al-Foudoul. Il s’agissait d’un serment spécial prêté pour aider les pauvres et les opprimés. Dans les temps anciens, certains des nobles d’Arabie ont eu l’idée suivante : « nous devons promettre que nous aiderons le juste à obtenir son droit et empêcherons l’oppresseur de commettre de l’oppression. » En arabe le droit se dit Fadl dont le pluriel est Foudoul, c’est pour cette raison que ce serment est nommé Hilf Al-Foudoul. Selon certains récits, ce serment à été proposé par une personne dont le nom comprenait le terme Fadl, c’est pour cette raison que ce serment est nommé Hilf Al-Foudoul.

    En tout cas, après la bataille de Foujar et étant influencé par elle, Zubayr Ibn ‘Abdil-Mouttalib, l’oncle du Prophète, a ressenti qu’ils devaient renouveler ce serment. Ainsi, suite à son initiative, certaines tribus se sont rassemblées dans la maison d’Abdoullah Ibn Joudan, le représentant de Qouraych, où un repas a été organisé par celui-ci. Tous les participants ont juré qu’ils mettront fin à l’oppression et qu’ils aideront les opprimés.

    Les Banou Hachim, Banou Mouttalib, Banou Asad, Banou Zahra et Banou Tayyim avaient tous prêté ce serment.

    Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) était également présent à l’occasion et a participé à l’accord. Par conséquent, il disait quand il était devenu Prophète : « J’avais participé dans la maison d’Abdoullah Ibn Joudan à un tel serment que même aujourd’hui, à l’époque de l’islam, si quelqu’un m’y invitait, j’y répondrais volontiers. »

    Un auteur mentionne également la participation d’Abou Bakr au serment de Hilf Al-Foudoul et écrit que le Saint Prophète (s.a.w.) et Abou Bakr étaient tous deux membres de cette association.

    Voici l’état de sa relation et son amitié avec le Saint Prophète (s.a.w.) avant que celui-ci ne soit commissionné par Dieu. Ibn Ishaq et d’autres ont déclaré qu’Abou Bakr était un compagnon du Prophète (paix et bénédictions d’Allah soient sur lui) avant qu’il ne fût élu prophète : il était au courant de la véridicité, de l’honnêteté, de la pureté et de la haute moralité du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Selon un autre récit, à l’époque de l’ignorance, Abou Bakr était un ami du Saint Prophète (s.a.w.).

    Il est écrit dans l’ouvrage Sirr-e-Sahaba qu’Abou Bakr avait une affection et une sincérité particulière avec le Saint Prophète (s.a.w.) depuis son enfance et qu’il était l’un des compagnons du Saint Prophète (s.a.w.). Il participait dans la plupart des caravanes commerciales de celui-ci.

    Hazrat Mirza Bashir Ahmad Sahib a mentionné le cercle d’amis qu’avait le Saint Prophète (s.a.w) avant qu’il ne soit élu prophète. Il déclare : « Avant qu’il ne soit devenu prophète, le cercle des relations amicales du Saint Prophète (s.a.w.) était assez restreint. Depuis le début, le Saint Prophète (s.a.w.) aimait la solitude et ne s’est jamais mêlé à la société commune de La Mecque pendant aucune partie de sa vie. Or, o Abou Bakr, également connu sous le nom d’Abdullah Ibn Abi Qouhafah, était le plus distinct parmi les quelques individus avec lesquels le Prophète (s.a.w.) avait une relation d’amitié : il appartenait à une famille noble des Qouraych. Son peuple le tenait en haute estime en raison de sa noblesse et de ses aptitudes. Hakim Ibn Hizam, le neveu de Khadijah (r.a.) était le deuxième [ami du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.)] : il était un homme d’une nature exceptionnellement bonne. Au début, il n’avait pas accepté pas l’islam mais nourrissait à l’égard du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) des sentiments de sincérité et d’amour. En fin de compte, sa disposition naturelle l’a attiré vers l’islam. Le Saint Prophète (s.a.w.) avait également pour ami Zayd Ibn ‘Amr, un proche parent d’Oumar (r.a.) : il était de ceux qui avaient abandonné le polythéisme à l’époque de l’ignorance et se disait suivant de la religion d’Ibrahim, mais est décédé avant l’avènement de l’islam. » Abou Bakr (r.a.) était en tête dans la hiérarchie des relations avec le Saint Prophète (s.a.w.).

    Même à l’époque de l’ignorance, Abou Bakr (r.a.) haïssait l’idolâtrie et s’en abstenait. Abou Bakr (r.a.) n’a jamais pratiqué l’idolâtrie, et il ne s’est prosterné devant aucune idole même à l’époque de l’ignorance. Selon Al-Sîrat al-Halabiyyah, Abou Bakr (r.a.) ne s’était certainement jamais prosterné devant une idole. Le ‘Allamah Ibn Al-Jawzi a inclu Abou Bakr (r.a.) parmi ces individus qui ont refusé d’adorer les idoles, même à l’époque de l’ignorance. C’est-à-dire qu’il ne s’est jamais approché d’idoles. Il haïssait également l’alcool à l’âge de l’ignorance. Âïcha (r.a.) rapporte qu’Abou Bakr (r.a.) s’était interdit l’alcool à l’âge de l’ignorance. Il ne consommait pas d’alcool à l’époque préislamique, ni à l’époque de l’islam. Une fois, lors d’un rassemblement de compagnons du Saint Prophète (s.a.w.), on a demandé à Abou Bakr (r.a.) s’il avait consommé de l’alcool à l’époque de l’ignorance. Abou Bakr (r.a.) a répondu : « Je cherche refuge auprès d’Allah. » On lui a demandé pourquoi (c’est-à-dire pourquoi il ne consommait pas d’alcool). Il a répondu : « Je protégeais mon honneur ainsi que ma pureté, car la personne qui boit de l’alcool perd son honneur ainsi que sa pureté. »

    Le narrateur rapporte que lorsque le Saint Prophète (s.a.w.) en a entendu parler, il a déclaré : « Abou Bakr a dit la vérité ! Abou Bakr a dit la vérité ! » Le Saint Prophète (s.a.w.) l’a répété deux fois. »

    Il existe de nombreux récits au sujet de l’acceptation de l’islam par Abou Bakr (r.a.). Certains récits sont très détaillés tandis que d’autres sont brefs, mais je vais en mentionner quelques-uns. ‘Aïcha (r.a.) raconte : « Autant que je m’en souvienne, ma mère et mon père étaient des adeptes de l’islam. Il n’est passé aucun jour sans que le Saint Prophète (s.a.w.) n’ait visité notre foyer le matin et le soir. »

    Il existe diverses narrations sur Abou Bakr (r.a.) et son acceptation de l’islam. L’incident de l’acceptation de l’islam par Abou Bakr (r.a.) est mentionné comme suit dans le Charh Al-Zarqani : « Un jour, Abou Bakr (r.a.) était dans la demeure de Hakim Ibn Hizam quand la servante de ce dernier est venue et a déclaré : « Votre tante Khadija déclare que son mari prétend être un prophète à l’instar de Moïse. » Sur ce, Abou Bakr (r.a.) est parti discrètement, et a rejoint le Saint Prophète (s.a.w.) pour accepter l’islam.

    Un rêve d’Abou Bakr (r.a.) et le récit de son acceptation de l’islam sont mentionnés comme suit dans le commentaire du Sîrah d’Ibn Hicham, connu sous le nom d’Al-Rawd Al-Anf : « Avant la proclamation du Saint Prophète (s.a.w.), Abou Bakr (r.a.) avait fait un rêve dans lequel il avait vu que la lune était descendue à La Mecque. Elle se brisa en petits morceaux, et se répandit dans tous les lieux et habitations de La Mecque. Chaque morceau pénétra un foyer. Et il semblait que tous les morceaux étaient rassemblés dans son giron. Abou Bakr (r.a.) a mentionné ce rêve à certains érudits parmi les Gens du Livre et ils l’ont interprété comme signifiant que le temps du prophète attendu était proche et qu’il (c’est-à-dire Abou Bakr (r.a.)) l’accepterait et que pour cette raison il serait le plus chanceux de tous. Par la suite, quand le Saint Prophète (s.a.w.) a invité Abou Bakr (r.a.) à l’islam, il n’a pas hésité un instant.

    L’ouvrage Sabîl al-Houda, mentionne également l’acceptation de l’islam par Abou Bakr (r.a.). Ka’b rapporte qu’Abou Bakr As-Siddiq (r.a.) a accepté l’islam à la suite de la révélation qu’il a reçue du ciel. Les détails sont les suivants : Abou Bakr (r.a.) s’était rendu en Syrie pour commercer. Là-bas, il a fait un rêve et en a parlé au moine Bahira. En entendant le récit de la vision, Bahira a demandé : « D’où viens-tu ? » Abou Bakr (r.a.) a répondu qu’il était de La Mecque. Bahira a demandé à quelle tribu de La Mecque il appartenait. Abou Bakr (r.a.) a répondu qu’il appartenait aux Qouraychites. Bahira lui a alors demandé ce qu’il faisait pour gagner sa vie. Abou Bakr (r.a.) a répondu qu’il était marchand. Alors, Bahira dit : « Si Allah le Tout-Puissant accompli ton rêve, un prophète sera suscité parmi ton peuple. Du vivant de ce prophète, tu seras son bras droit, et après son décès tu seras son Calife. »

    Abou Bakr (r.a.) a gardé cela pour lui. Par la suite, le Saint Prophète (s.a.w.) a fait sa proclamation, et Abou Bakr (r.a.) a demandé : « O Muhammad (s.a.w.), quelle est la preuve de votre affirmation ? »

    Dans tous les autres récits à ce sujet, on ne trouve pas mention qu’il ait demandé une preuve. Néanmoins, ceci a été mentionné dans ce récit. Le Saint Prophète (s.a.w.) a répondu : « Le rêve que tu as vu en Syrie en est la preuve. » En entendant cela, Abou Bakr (r.a.) l’a serré dans ses bras et l’a embrassé entre les yeux, en disant : « Je témoigne que vous êtes le Messager d’Allah. »

    Un rêve d’Abou Bakr (r.a.) est mentionné dans ce récit mais rien n’est dit sur ce qu’il y a vu. Or Al-Sîrat Al-Halabiyyah mentionne le même rêve dans lequel Abou Bakr (r.a.) avait vu que la lune était tombée en morceaux et qui a été mentionné plus tôt. Abou Bakr (r.a.) a relaté ce rêve à Bahira, le moine. En tout cas, les biographes ont évoqué d’autres récits à ce propos. Si Dieu le veut, je les mentionnerai la prochaine fois.


    (Le site www.islam-ahmadiyya.org prend l’entière responsabilité de la publication du texte de ce sermon)

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    Nobles qualités du calife Oumar https://islam-ahmadiyya.org/oumar-excellences/ Tue, 30 Nov 2021 18:30:10 +0000 https://islam-ahmadiyya.org/?p=2773
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  • Sermon du vendredi 26 novembre 2021, prononcé par Sa Sainteté le Calife, Hadrat Mirza Masroor Ahmad, à la mosquée Moubarak, à Islamabad, Tilford au Royaume-Uni. Après le Tashahoud, le Ta’awudh et la Sourate Al-Fatiha, Sa Sainteté le Calife a déclaré :

    Les savants, en particulier ceux du Saint Coran, qu’ils soient des jeunes, des enfants ou des grands, jouissaient d’un éminent statut dans la compagnie du Calife ‘Oumar (r.a.).

    Le recueil d’Al-Boukhari rapporte qu’Ibn ‘Abbas a déclaré : « Ouyaynah Ibn Hisn Ibn Houdhayfah est venu à Médine et a logé chez son neveu Hour Ibn Qays, que le Calife ‘Oumar (r.a.) plaçait tout près de lui en sa compagnie. Les Qaris – savants du Coran – s’asseyaient tout près du Calife ‘Oumar (r.a.) pour le conseiller, qu’ils soient âgés ou jeunes. Ouyaynah a dit à son neveu : « Ô mon neveu ! Le Calife ‘Oumar (r.a.) t’honore. Demande-lui de me recevoir ! » Hour Ibn Qays a répondu : « Je solliciterai une audience pour toi. » Hour Ibn Qays a demandé la permission pour Ouyaynah et le Calife ‘Oumar (r.a.) a accédé à sa requête. Quand Ouyaynah s’est présenté, il a déclaré : « Ô Fils de Khattab ! Que ce passe-t-il ? Vous ne nous comblez pas de richesses et vous ne gérez pas nos biens en toute équité. » Le Calife ‘Oumar (r.a.) s’est mis en en colère et il était sur le point de se prononcer quand Hour a déclaré : « Ô Emir des Croyants ! Allah a dit à Son Prophète :

    خُذِ الْعَفْوَ وَأْمُرْ بِالْعُرْفِ وَأَعْرِضْ عَنِ الْجَاهِلِينَ

    C’est-à-dire : « Adopte la clémence, et enjoins ce qui est convenable, et détourne-toi des ignorants. » (7 : 200)

    Ouyaynah fait partie de ces ignares. »

    Par Allah ! Quand Hour Ibn Qays a cité ce verset, le Calife ‘Oumar (r.a.) s’est retenu et n’a rien dit. Il se retenait tout le temps lorsqu’il entendait la parole de Dieu. »

    Le premier Calife de la Communauté évoque un incident qui a eu lieu dans la présence du Calife ‘Oumar (r.a.) : « Un chef s’y est présenté et il était fort mécontent qu’un enfant de dix ans y soit présent. Que faisait un gamin dans une cour aussi illustre, se disait-il. Par hasard, le Calife ‘Oumar (r.a.) s’est fâché suite à quelque action de ce chef. Il a demandé qu’on fasse venir le fouetteur [pour le punir]. C’est alors que ce même garçon a cité ces versets :

    وَالْكَاظِمِينَ الْغَيْظَ

    وَأَعْرِضْ عَنِ الْجَاهِلِينَ

    Et il a ajouté : « Il fait partie des ignares. »

    Le visage d’Oumar (r.a.) s’est assombri et il s’est tu. Le frère de cet individu lui a dit : « C’est ce même gamin que tu méprisais qui t’a sauvé. »

    Voici comment le Calife ‘Oumar éduquait les enfants. Selon un récit, Youssouf Ibn Yacoub a déclaré : « Ibn Chihab m’a dit à moi et au fils de mon oncle : « Ne vous méprisez pas pour le fait que vous soyez des enfants. Quand le Calife ‘Oumar (r.a.) faisait face à un problème, il faisait venir des enfants et il leur demandait conseil afin d’affiner leur intelligence. »

    Quand les musulmans ont subi un revers et de grandes pertes lors de la bataille d’Ouhoud, Abou Soufyan a lancé à trois reprises : « Muhammad est-il présent parmi vous ? » Il est question ici du sens de l’honneur du Calife ‘Oumar (r.a.). Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a empêché ses compagnons de répondre. Ensuite il a demandé à trois reprises : « Le fils d’Abou Qahafa est-il présent parmi vous ? » Et à trois reprises encore : « Le fils de Khattab est-il présent parmi vous ? » Puis, se tournant vers ses compagnons, il a déclaré : « Tous trois ont été tués ! » En entendant cela, ‘Oumar (r.a.) n’a pas pu se maîtriser. Il a lancé : « Ô ennemi d’Allah ! Tu mens ! Ces personnes que tu as citées sont bel et bien vivantes. Tu devras endurer encore bien de choses déplaisantes ! »

    Abou Soufyan a déclaré : « Ceci est notre vengeance pour la bataille de Badr. Le conflit armé ressemble à une roue. Tantôt celui-là remporte la victoire, tantôt l’autre. »

    Le Calife ‘Oumar (r.a.) était très prudent quant à la protection et la gestion des biens du Bayt al-Mal. Zayd Ibn Aslam relate : « ‘Oumar Ibn Al-Khattab a consommé du lait. Cela lui a plu. » Quelqu’un lui avait offert du lait et cela lui avait plu.

    Il a demandé à celui qui lui en avait offert : « D’où vient ce lait ? » Il a répondu qu’il était allé à une source, dont il a mentionné le nom. Là-bas se trouvaient des gens qui abreuvaient les chameaux consacrés à l’aumône. « Ils ont trait du lait pour moi que j’ai mis dans ce récipient que j’utilise pour l’eau potable. »

    Sur ce, ‘Oumar Ibn Al-Khattab a mis ses doigts dans la bouche pour régurgiter le lait. Étant donné qu’il s’agissait du lait de la Zakat, il ne souhaitait pas en consommer.

    Le fils d’Al-Barâ’Ibn Ma’rour raconte qu’un jour le Calife ‘Oumar (r.a.) est sorti de chez lui et est monté sur la chaire [de la mosquée]. Il était malade à l’époque. On lui a proposé du miel pour sa maladie. Il y avait un pot de miel dans le trésor. Le Calife ‘Oumar (r.a.) a dit : « J’en consommerai si vous m’en donnez la permission. Sinon, cela m’est interdit. » Les gens lui en ont donné la permission.

    J’avais déjà évoqué cet incident sur le soin qu’il apportait à la protection des biens du Bayt al-Mal. Je vais brièvement mentionner ce récit de nouveau ici.

    Par une mi-journée torride, le Calife ‘Oumar (r.a.) ramenait en personne deux chameaux vers les pâturages de peur de les perdre. Quand ‘Outhman (r.a.) l’a vu par hasard ; il a déclaré : « Nous pourrons le faire à votre place. Venez à l’ombre ! » Le Calife ‘Oumar (r.a.) a déclaré : « Restez à l’ombre. C’est mon travail et je le ferai moi-même. »

    Hazrat Mouslih Maw’oud (r.a.) décrit cet incident comme suit : « Suite à Ses promesses, Allah a conféré aux musulmans richesses, statuts et honneur. Mais ils n’ont pas négligé pour autant l’islam. » Il explique ici que si vous possédez quelque atout, vous ne devriez pas négliger votre religion, les enseignements de l’islam ou vos responsabilités.

    Il relate qu’Outhman raconte : « J’étais assis dans mon abri par un temps si chaud que je n’ai même pas osé ouvrir la porte. Mon domestique m’a dit qu’il y avait une personne qui marchait dehors sous le soleil brûlant. Après quelques instants, l’homme s’est approché de mon abri et j’ai vu qu’il s’agissait du Calife ‘Oumar (r.a.). En le voyant, je suis sorti tout paniqué et je lui ai demandé : « Où allez-vous par cette chaleur torride ? » ‘Oumar (r.a.) a répondu : « Un chameau du Bayt al-Mal a été perdu et je suis sorti à sa recherche. »

    Hazrat Mouslih Maw’oud (r.a.) ajoute : « Allah déclare :

    عَلَى الْأَرَائِكِ يَنْظُرُونَ

    Ils seront sur les trônes, mais seront toujours aux commandes. Les faveurs et les conforts de ce monde ne les rendront pas paresseux. Ils ne dormiront pas sur ces trônes, mais demeureront éveillés et alertes. Ils veilleront au respect des droits d’autrui et continueront d’accomplir leurs devoirs de la meilleure façon possible. »

    Voici un récit sur le sens d’égalité du [Calife ‘Oumar (r.a.)]. Sa’id Ibn Mousayyib relate qu’un Juif et un musulman qui avaient un différend s’étaient présentés au Calife ‘Oumar (r.a.). Le Calife ‘Oumar a conclu que le Juif avait raison et il a décidé en conséquence. Le Juif a déclaré : « Par Allah ! Vous avez pris la bonne décision ! »

    Anas relate qu’un Egyptien s’est présenté au Calife ‘Oumar (r.a.) et a déclaré : « Ô Amir Al-Mou’minin ! Je cherche refuge auprès de vous contre l’oppression ! »

    Le Calife ‘Oumar (r.a.) a déclaré : « Tu as trouvé un bon refuge. » L’Égyptien a déclaré : « J’ai fait une course avec le fils de ‘Amr Ibn al-‘Âs et je l’ai dépassé. Alors, il m’a fouetté et m’a dit : « Je suis le fils d’un notable ! Comment oses-tu me dépasser ? » En entendant cela, le Calife ‘Oumar (r.a.) a écrit une lettre à ‘Amr Ibn al-‘Âs et lui a ordonné de se présenter avec son fils. Quand ‘Amr Ibn al-‘Âs s’est présenté, le Calife ‘Oumar (r.a.) a demandé : « Où se trouve l’Égyptien ? [Puis, il a dit à ce dernier] Prend le fouet et frappe-le. » Il a commencé à le battre le fils d’Amr Ibn al-‘Âs et Calife ‘Oumar (r.a.) disait à l’Égyptien : « Frappe le fils de la personne honorable ! »

    Anas (r.a.) raconte : « Il l’a frappé et nous avons tiré plaisir de la scène. Il a continué à le fouetter jusqu’à ce que nous souhaitions qu’il le laisse. Le Calife ‘Oumar (r.a.) a dit à l’Égyptien : « Frappe ‘Amr Ibn al-‘Âs sur la tête ! » L’Égyptien a répondu : « Amir al-mu’minin ! C’est son fils qui m’a frappé et je me suis vengé. » Le Calife ‘Oumar (r.a.) a demandé à ‘Amr Ibn al-‘Âs : « Depuis quand as-tu asservi les gens quand leurs mères les ont enfantés libres ? » ‘Amr Ibn al-‘Âs a répondu : « Ô Amir al-Mou’minin, je n’étais pas au courant de cet incident et l’Égyptien ne s’était pas présenté à moi. » »

    Un jour, on a livré des provisions au Calife ‘Oumar (r.a.) et il a commencé à en distribuer parmi le peuple. Il y avait tout un attroupement de gens. Sa’d Ibn Abi Waqqas s’est frayé un chemin dans la foule, s’est avancé et s’est approché du Calife. Celui-ci l’a frappé d’un coup de son fouet et a dit : « Tu n’as pas peur du sultan de Dieu sur Terre et tu as traversé la foule pour avancer ! Je souhaite te dire que le sultan d’Allah n’a pas du tout peur de toi. »

    Le Calife ‘Oumar (r.a.) avait une grande tolérance. Selon un récit en prononçant un sermon il avait déclaré : « Ô gens ! Si l’un d’entre vous voit la moindre faute en moi, redressez-la ! » Un homme s’est levé et a déclaré : « Si nous constatons la moindre faute chez vous, nous la corrigerons avec nos épées ! » Le Calife ‘Oumar (r.a.) a dit : « Dieu merci ! Il a créé dans cette Oummah des gens qui corrigeront les fautes d’Oumar avec leurs épées ! »

    Le Calife ‘Oumar (r.a.), en prononçant le sermon, a déclaré : « Aidez-moi en m’enjoignant de faire le bien, en m’empêchant de faire le mal et en me conseillant. » À une occasion le Calife ‘Oumar (r.a.) a déclaré : « La personne que je préfère la plus est celle qui m’informe de mes défauts. »

    Le Calife ‘Oumar (r.a.) disait : « Je crains de commettre une erreur et que personne ne me corrige par peur de ma personne. »

    Un jour, quelqu’un lui a dit en publique : « Ô ‘Oumar ! Crains Allah ! » Certains étaient très fâchés en entendant cela et ont voulu le faire taire. Le Calife ‘Oumar (r.a.) lui a dit : « Il n’y a aucun bien en toi si tu n’indiques pas ma faute. Il n’y a aucun bien en moi si je ne t’écoute pas. »

    Il souhaitait lui dire qu’il ne devait pas se contenter de dire des paroles en l’air, mais de préciser ses déclarations.

    Un jour, le Calife ‘Oumar (r.a.) s’est levé pour prononcer le sermon. Il venait de dire « Ô gens, écoutez et obéissez ! » quand un homme l’a interrompu et a déclaré : « Ô ‘Oumar ! Nous n’écouterons pas et nous n’obéirons pas ! » Le Calife ‘Oumar (r.a.) lui a gentiment demandé : « Pourquoi, ô serviteur d’Allah ? » Il a répondu : « Le tissu distribué parmi les gens du Bayt al-Mal, ne suffisait que pour faire des chemises. On ne peut en faire un complet. Vous avez reçu la même quantité de tissu. Comment ce fait-il que vous ayez un complet vestimentaire ? » Le Calife ‘Oumar (r.a.) lui a dit : « Reste à ta place ! » Ensuite, il a fait appeler son fils ‘Abdoullah. Celui-ci a dit qu’il avait offert à son père sa part de vêtements afin qu’ils soient complets. En entendant cela, tout le monde a été satisfait et l’homme dit : « Ô Amir al-Mou’minin ! Maintenant, je vais écouter et obéir. »

    Certains étaient des gens ignares. Mais jamais de telles paroles ne sortaient de la bouche des compagnons formés par le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Il s’agit de ceux qui sont devenus musulmans tardivement ou qui étaient des incultes et des ignares. Pareils comportements étaient inconnus chez les grands compagnons : ils faisaient preuve d’une obéissance parfaite.

    L’islam accorde la liberté religieuse : quelle était la méthode adoptée par le Calife ‘Oumar (r.a.). Après la conquête d’Alexandrie, le souverain de ce pays a envoyé un message à ‘Amr Ibn al-‘Âs, disant : « Ô Arabes ! Je payais la Jizyah aux Romains et aux Persans, des conquérants plus haïssables que vous. Je suis prêt à vous payer Jizyah si vous le souhaitez, à condition que vous [me] rendiez les prisonniers de guerre de ma région. » ‘Amr Ibn al-‘Âs a envoyé ses requêtes au Calife ‘Oumar (r.a.). Celui-ci a répondu : « Suggère au souverain d’Alexandrie de payer la Jizyah. Les prisonniers de guerre en possession des musulmans, seront autorisés à se convertir à l’islam ou à suivre la religion de leur nation. Quiconque devient musulman rejoindra les musulmans et ses droits et devoirs seront les mêmes que ceux des musulmans. Mais quiconque adhère à la religion de son peuple sera assujetti à la même Jizyah que ses coreligionnaires. » ‘Amr Ibn al-‘Âs a rassemblé tous les prisonniers et après leur avoir présenté le décret du Calife, de nombreux prisonniers sont devenus musulmans.

    Le Calife ‘Oumar (r.a.) était très prudent concernant la liberté religieuse. Il y a un incident à ce sujet. Une fois, une vieille femme chrétienne est venue voir le Calife ‘Oumar (r.a.) pour une de ses requêtes. Il lui a dit de devenir musulmane et elle sera en sécurité ; Dieu a envoyé Muhammad avec la vérité. Elle a répondu : « Je suis une vieille femme et la mort est proche de moi. » Le Calife a accédé à sa demande, mais il a eu peur que cet acte n’équivaille à profiter de son besoin et à la forcer à devenir musulmane. Sur ce, il s’est repenti auprès d’Allah et a dit : « Allah, je lui ai montré le droit chemin et je ne l’ai pas forcée. »

    Il était très prudent à cet égard.

    Le Calife ‘Oumar (r.a.) avait un esclave chrétien nommé Ashq. Il relate : « J’étais l’esclave du Calife ‘Oumar (r.a.). Il m’a dit : « Devient musulman afin que je puisse prendre ton aide concernant les affaires des musulmans. Il n’est pas approprié pour moi de demander l’aide de non-musulmans en matière des musulmans. » Mais, dit l’esclave, j’ai refusé. Le Calife lui a dit : « La ikrâha fid-dîn ». Il n’y a pas de contrainte en islam. Quand sa mort était proche, il m’a libéré et il m’a dit d’aller où je le souhaitais. »

    Voici les récits du Calife sur sa compassion et sa miséricorde envers les animaux. Ahnaf Ibn Qays raconte : « Nous avons visité ‘Oumar Ibn Al-Khattab dans une délégation pour lui donner la bonne nouvelle d’une grande victoire. » Il a demandé : « Où logez-vous ? » J’ai répondu : « Dans tel ou tel endroit. » Il m’a accompagné là-bas. Nous sommes arrivés à l’endroit où nos chameaux étaient attachés, et, après avoir regardé chacun d’eux attentivement, il a déclaré : « Ne craignez-vous pas Allah concernant vos montures ? Ne savez-vous pas qu’elles ont des droits sur vous ? Pourquoi ne les relâchez-vous pas afin qu’elles puissent paître librement ? »

    Le Calife ‘Oumar (r.a.) a vu un chameau qui était visiblement faible et malade. Salim Ibn ‘Abdoullah rapporte que le Calife ‘Oumar (r.a.) Ibn Khattab a mis sa main près d’une blessure sur le dos du chameau et s’est dit : « Je crains d’être interrogé par Allah à ton sujet. »

    Aslam relate que le Calife ‘Oumar (r.a.) a dit : « Je souhaite manger du poisson frais. » Yarfa, un esclave du Calife ‘Oumar (r.a.), a pris sa monture et a parcouru 6 kilomètres à la ronde pour acheter un bon poisson. Puis il s’est tourné vers le cheval et l’a lavé. Le Calife ‘Oumar (r.a.) est venu et a dit : « Allons-y ! » Il a regardé l’animal et a déclaré : « Tu as oublié de laver la sueur qui est sous son oreille. Tu as fait souffrir un animal pour combler le désir d’Oumar ! Par Allah, ‘Oumar ne goûtera pas à ton poisson ! »

    Une fois une délégation venant d’Irak s’est présentée à ‘Oumar en plein été. Il s’y trouvait Ahnaf Ibn Qays. Le Calife ‘Oumar (r.a.) portait un turban sur la tête et mettait du goudron sur un chameau consacré à la Zakat. Il a dit : « Ô Ahnaf ! Enlève tes vêtements et aide l’Amir al-mu’minin avec ce chameau. C’est le chameau de la Zakat. Les orphelins, les veuves et les pauvres y ont droit. »

    [À présent], la réponse du Calife ‘Oumar (r.a.) à un Juif. Il existe un récit à ce propos. Tariq a rapporté d’Oumar Ibn al-Khattab qu’un des Juifs lui a dit : « Amir al-Mou’minin ! Vous récitez un verset de votre livre. Si ce verset avait été révélé aux Juifs, nous aurions fait de ce jour un jour de célébration. »

    Le Calife ‘Oumar (r.a.) a demandé quel était ce verset. Le Juif a répondu :

    الْيَوْمَ أَكْمَلْتُ لَكُمْ دِينَكُمْ وَأَتْمَمْتُ عَلَيْكُمْ نِعْمَتِي وَرَضِيتُ لَكُمُ الْإِسْلَامَ دِينًا

    C’est-à-dire : « Aujourd’hui, J’ai parachevé pour vous votre religion, et J’ai complété Ma Faveur sur vous, et J’ai choisi pour vous l’islam comme religion. »

    Le Calife ‘Oumar de répondre : « Nous connaissons le jour et le lieu où ce verset a été révélé au Prophète (s.a.w.). Il se tenait à ‘Arafat, un vendredi. »

    Le Mouslih Maw’oud (r.a.) relate : « Un Juif a dit au Calife ‘Oumar (r.a.) : « Votre Coran contient un verset. S’il avait été révélé dans notre livre nous aurions célébré l’Aïd ce jour-là. » Le Calife ‘Oumar (r.a.) a demandé de quel verset il s’agissait. Le Juif a dit :

    الْيَوْمَ أَكْمَلْتُ لَكُمْ دِينَكُمْ وَأَتْمَمْتُ عَلَيْكُمْ نِعْمَتِي وَرَضِيتُ لَكُمُ الْإِسْلَامَ دِينًا

    Le Calife ‘Oumar (r.a.) de répondre : « Ce jour comprenait deux ‘Aïds pour nous : le vendredi et le jour d’Arafat. Le verset a été révélé ce jour-là. »

    Certains anciens ont parlé du Calife ‘Oumar (r.a.). Ach’ath relate : « J’ai entendu l’Imam Al-Cha’bi dire : « Lorsqu’il y aura désaccord sur une question, regardez ce que le Calife ‘Oumar (r.a.) a fait à ce propos, car il ne faisait rien sans consultation. »

    L’Imam Al-Cha’bi déclare : « J’ai entendu Qabisa Ibn Jabir relater : « J’ai vécu avec le Calife ‘Oumar (r.a.) Ibn Al-Khattab. Je n’ai vu personne lire le Livre d’Allah plus que lui et comprendre la religion d’Allah et l’enseigner mieux que lui. »

    Hassan Al-Basri déclare : « Si vous voulez parfumer vos assemblées, mentionnez à foison le Calife ‘Oumar (r.a.). » Moujahid relate : « Nous avions l’habitude de nous dire que les Satans étaient enchaînés à l’époque du Calife ‘Oumar (r.a.). Quand il est tombé en martyr, les démons ont fait la fête sur terre. »

    On dit que le Calife ‘Oumar (r.a.) appréciait beaucoup la poésie. Il ne composait pas lui-même des poèmes mais il aimait en écouter. ‘Abdoullah Ibn ‘Abbas relate : « J’ai fait un voyage avec le Calife ‘Oumar (r.a.). Une nuit, alors que nous marchions, je me suis approché de lui et il a récité ces vers en frappant l’avant de sa selle avec son fouet.

    « Par Allah ! La Maison de Ka’bah ! Vous mentez ! Ahmad (s.a.w.) ne mourra point en martyr sans que nous n’exhibions notre dextérité à l’épée et à la lance pour le protéger. Nous ne l’abandonnerons point tant que nous ne mourrons pas au combat à ses pieds, en oubliant nos fils et nos femmes. »

    « Aucun chameau n’a porté de Prophète plus vertueux et plus véridique que Muhammad (paix et bénédictions d’Allah sur lui ! »

    Dans son livre « Le Calife ‘Oumar Ibn Al-Khattab, sa personnalité et ses actes », le Dr Ali Muhammad Al-Sallabi, l’historien, a commenté sur sa passion pour la poésie. « De parmi les Califes Bien-Guidés, ‘Oumar Ibn Al-Khattab était celui qui avait le plus recours à la poésie pour illustrer ses propos. Certaines personnes ont même écrit à son sujet qu’il présentait des vers de poésie pour presque tous les problèmes qu’on lui présentait. On dit qu’une fois, il est sorti de chez lui en portant un nouvel ensemble d’habits. Les gens ont commencé à le regarder très attentivement. Il leur a cité ces vers en guise d’exemple.

    « Au moment de sa mort, les trésors ne profitèrent pas à Hormuz ! Les habitants d’Âd tentèrent en vain de vivre éternellement.

    Où sont les rois dont les sources abreuvaient les caravanes venant de toutes parts ? »

    Ali Muhammad Al-Sallabi écrit que le Calife ‘Oumar (r.a.) aimait les poèmes dans lesquels brille l’essence de la vie islamique, ceux reflétant les caractéristiques islamiques et dont les sens ne contredisaient pas les préceptes de l’islam et ses valeurs. Il avait l’habitude d’exhorter les musulmans à mémoriser les meilleurs poèmes et disait : « Apprenez la poésie. Il s’y trouve les vertus recherchées, la sagesse des sages ; et elle guide vers les plus hautes vertus. » Il ne se limitait pas à cela, mais disait que la poésie est la clé du cœur et le moteur des sentiments vertueux en l’homme. Il décrivait les vertus et les bienfaits de la poésie en disant que le meilleur art de l’homme est la création de quelques vers qu’il offre selon ses besoins. Les vers adoucissent les cœurs nobles et généreux et amadouent les cœurs mesquins. »

    Le Calife ‘Oumar (r.a.) mémorisait également avec grande passion les vers des poètes de l’époque de l’ignorance (avant l’avènement de l’islam) parce qu’ils ont un lien profond avec la compréhension du Livre Divin. Il a dit : « Mémorisez votre Diwan (collection de poèmes) et ne vous égarez pas. » Le public vous a demandé : « Quel est notre Diwan ? » Le Calife ‘Oumar (r.a.) a répondu : « Les poèmes de l’âge de l’ignorance. Parmi eux se trouve le commentaire de votre livre, c’est-à-dire le Coran et le sens de votre parole. » Cette déclaration est également en accord avec la position d’Abdoullah Ibn ‘Abbas, son étudiant et interprète du Coran : celui-ci a dit que lorsque vous lisez le Coran et ne le comprenez pas, recherchez ses sens dans la poésie arabe parce que la poésie est le Diwan des Arabes. »

    Le ‘Allamah Chibli Al-Nou’mani, un biographe bien connu du sous-continent, décrit dans son livre, Al-Farouq, le goût du Calife ‘Oumar (r.a.) pour la poésie.

    Il déclare : « Le Calife ‘Oumar (r.a.) n’était pas connu en tant que grand poète. Certes, il composait très peu de vers, mais il avait un si grand amour pour la poésie qu’on ne peut l’ignorer dans sa biographie. Il avait mémorisé grand nombre de vers des poètes arabes de renom et avait une opinion particulière sur les paroles de tous les poètes. Les spécialistes de la littérature reconnaissent généralement que personne à son époque n’était plus susceptible de lire la poésie. Jahez a écrit dans son livre Al-Bayan Wa al-Tabi’in que le Calife ‘Oumar (r.a.) Ibn Al-Khattab avait la plus grande connaissance de la poésie en son temps. »

    Sa passion pour la poésie était telle que s’il écoutait de bons poèmes ; il les répétait encore et encore avec plaisir. Bien que ses devoirs de Calife ne lui aient pas permis de s’engager à plein-temps dans ces occupations poétiques, étant donné son goût naturel il avait mémorisé des centaines de vers. Les spécialistes de la littérature déclarent que sa mémoire de la poésie était telle qu’il citait des vers pour tout problème auquel il était confronté. Il n’aimait que les poèmes sur les thèmes de l’autodétermination, de la liberté, de la dignité, du respect de soi et qui comprenaient des leçons. C’est pour cette raison, qu’il ordonnait aux commandants de l’armée et les officiers des districts d’exhorter le peuple à mémoriser les poèmes. Il a envoyé un ordre à Abou Musa al-Ash’ari d’ordonner au peuple de mémoriser les poèmes ils mènent vers les excellences de la moralité, vers une opinion correcte et l’équité.

    Voici l’ordre qu’il a envoyé dans tous les districts. « Apprenez à vos enfants à nager et à monter à cheval, et aussi à mémoriser des proverbes et de bons poèmes. » C’est-à-dire de cultiver aussi la quête de la connaissance.

    Il convient également de rappeler que le Calife ‘Oumar (r.a.) a gommé de nombreux défauts de la poésie. À cette époque, dans toute l’Arabie, les poètes avaient l’habitude de citer ouvertement les noms de nobles femmes dans des poèmes et de leur exprimer leur amour. Le Calife ‘Oumar (r.a.) a aboli cette pratique et l’a sévèrement puni. Il a également qualifié la satire de délit et a emprisonné Al-Houtay’ah, un satiriste bien connu pour ce délit.

    Le ‘Allamah Chibli Al-Nou’mani ajoute : « Le plus grand poète de l’époque était Moutammim Ibn Noumayr dont le frère avait été tué par erreur par Khalid à l’époque d’Abou Bakr Al-Siddiq (r.a.). Cet incident l’avait tellement tourmenté qu’il en pleurait constamment et récitait des élégies. Lorsqu’il s’est présenté devant le Calife ‘Oumar (r.a.), celui-ci lui a demandé de réciter son élégie. Il en a cité quelques vers. Le Calife ‘Oumar (r.a.) lui a dit : « Si je pouvais composer pareille complainte, je le ferais en faveur de mon frère Zayd ! » Moutammim Ibn Noumayr a déclaré : « Ô Amir al-Mou’minin ! Si mon frère avait été tué comme votre frère (c’est-à-dire s’il avait connu le martyre) je ne l’aurais pas pleuré ! » Le Calife ‘Oumar (r.a.) répétait souvent que personne ne lui avait présenté des condoléances comparables à celles de Moutammim. »

    Le Messie Promis (a.s.) évoque les vertus et les excellences du Calife ‘Oumar (r.a.) : « Certains événements ou prophéties étaient censés s’accomplir une seule fois ou graduellement, soit par l’entremise d’une tierce personne, à l’instar de celle de notre Prophète (s.a.w.) affirmant qu’il recevrait les clés des trésors de César et de Chosroes. Il est évident que le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) est mort avant l’accomplissement de cette prédiction : il n’a contemplé ni les trésors de César ou de Chosroes ni leurs clés. Or, étant donné qu’Oumar (r.a.) était destiné à les recevoir, il est devenu un reflet du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). C’est pour cette raison que, dans le domaine de la révélation divine, la main d’Oumar (r.a.) est considérée comme celle du Saint Prophète (s.a.w.). »

    Le Messie Promis (a.s.) déclare : « Soyez convaincus que le Grand Siddiq (r.a.), ‘Oumar Al-Farouq (r.a.), Dhoun-Nourayn, c’est-à-dire le Calife ‘Outhman (r.a.), et ‘Ali Al-Mourtada (r.a.) étaient sans nul doute les garants de la religion. Abou Bakr (r.a.) était le deuxième Adam au sein de l’islam. D’ailleurs, si ‘Oumar Al-Farouq et ‘Outhman n’étaient pas les véritables garants de la religion, il aurait été difficile pour nous d’affirmer qu’un seul verset du Coran vient de la part d’Allah. »

    Le Messie Promis (a.s.) déclare : « Par le biais des recherches, mon Seigneur m’a enseigné ce qu’est le Califat et, à l’instar des chercheurs, Il m’a dévoilé que le Siddiq, le Farouq et ‘Outhman (qu’Allah soit content d’eux !) étaient des pieux croyants. Ils étaient parmi les élus de Dieu et ceux ayant mérité Ses faveurs choisies. La majorité des gnostiques ont témoigné de leurs vertus. Ces nobles compagnons ont abandonné leur patrie pour le plaisir de Dieu. Ils ont pénétré dans le cœur de chaque bataille : la chaleur des journées estivales et le froid des nuits hivernales ne les ont point inquiétés. À l’instar de jeunes braves, ils ont tout offert dans la voie de la religion. Ils n’étaient point enclins envers leurs proches ou les étrangers, souhaitant adieu à tout le monde pour la cause de Dieu, le Seigneur de tous les mondes. Leurs œuvres étaient parfumées : tout cela indique le jardin de leur statut et les vergers de leurs œuvres. Les effluves parfumés de la brise venant d’eux nous font découvrir leurs subtiles qualités. La splendeur de leurs lumières nous est évidente. Jaugez leurs rangs illustres à partir de leur arôme ; ne vous hâtez pas et ne suivez pas ceux qui pensent du mal de leurs personnes. Ne vous fiez pas uniquement à certains récits regorgeant de poison et d’exagérations et indignes de confiance. Nombre de ces récits ressemblent à un vent puissant et destructeur, à ces nuages cachant la foudre tout en faisant croire qu’il pleuvra. Ainsi, craignez Allah et ne suivez pas pareils récits. »

    Le Messie Promis (a.s.) ajoute : « Par Dieu ! Allah a fait des Shaykhayn – Abou Bakr (r.a.) et ‘Oumar (r.a.) – et de Dhoun Nourayn (Outhman (r.a.)) les portes de l’islam ; ils étaient à l’avant-garde de chaque armée du Saint Prophète (s.a.w.), le meilleur de la création. Celui qui nie leur noble statut, discrédite les arguments clairs et irréfutables en leur faveur, leur est irrespectueux et qui au contraire les déshonore, les diffame et dit du mal de leur personne, connaîtra, j’en ai peur, une fin terrible et est complètement dépourvu de foi. Ceux qui leur ont causé du chagrin, les ont maudits et calomniés ont les cœurs endurcis et ont encouru la colère du Gracieux Seigneur. J’ai maintes fois observé et affirmé ouvertement que nourrir méchanceté et inimitié contre ces nobles personnages est l’un des principaux facteurs brisant le lien unissant l’homme à Dieu, Le dispensateur de bénédictions. Quiconque nourrit de l’inimitié à leur égard se prive entièrement de miséricorde et de bienveillance divines ; les portes de la connaissance et de la sagesse divines lui sont à jamais fermées. Allah l’abandonne aux attraits et aux plaisirs de ce monde ; Il le jette dans l’abîme des désirs charnels ; Il le chasse de Son seuil divin, le prive de Ses faveurs. Ces Califes bien-guidés ont été tourmentés et maudits à l’instar des Prophètes. Ceci démontre qu’ils étaient les héritiers des Prophètes et qu’ils mériteront, au Jour du Jugement, la même récompense conférée aux Guides [divins] des nations et des peuples antérieurs. Quand un croyant est injustement maudit, traité de mécréant, et lorsqu’il est indûment moqué et ridiculisé, il ressemble aux prophètes et à l’élu d’Allah. Pareil individu est récompensé à l’instar des prophètes et des messagers divins. Ces nobles compagnons ont mérité un statut élevé grâce à leur servitude au Meilleur de tous les Prophètes (s.a.w.) ; et d’ailleurs Allah les a loués. Il en a fait un groupe de gens estimés, Il les a soutenus par Son esprit, tout comme Il aide Ses élus. La lumière de leur vérité et les effets de leur piété brillaient. Ils étaient, sans nul doute, véridiques, Allah étant satisfait d’eux et eux satisfaits de Lui. Il leur conféra ce que personne n’a reçu dans les cieux et sur terre. »

    Réfutant un aspect des croyances chiites, le Messie Promis (a.s.) déclare : « Ceux des chiites qui croient qu’Abou Bakr Al-Siddiq et ‘Oumar Al-Farouq ont usurpé les droits d’Ali Al-Mourtada et de Fatima al-Zahra et ont été cruels envers eux, ont délaissé la justice, adopté le mensonge et suivi le chemin des transgresseurs. Sans nul doute, ces nobles compagnons ont abandonné leur patrie bien-aimée, leurs amis et leurs richesses pour le bien de leur Prophète. Ils ont enduré des épreuves aux mains des mécréants, ont été expulsés de leurs maisons par des fauteurs de troubles, mais sont demeurés patients à l’instar des pieux et des vertueux. Ils ont été faits Califes plus tard : or ils n’ont pas rempli leurs maisons de richesses, ils n’ont pas légué à leurs fils et leurs filles or ou argent. Ils ont offert à la trésorerie tout ce qu’ils avaient reçu. Ils n’ont pas fait de leurs fils leurs successeurs, comme le font les gens mondains et égarés. Ils ont mené une vie d’austérité et de dénuement au lieu de se vautrer dans le confort du monde à l’instar des autres dirigeants. Peut-on croire que pareils personnages seraient capables de voler la richesse d’autrui ou qu’ils étaient enclins à usurper les droits des autres, qu’ils s’adonnaient au pillage ou à la destruction ? Était-ce là l’effet d’avoir vécu dans la compagnie sanctifiante du Chef de la création, le Saint Prophète (s.a.w.) ? Or Allah, le Seigneur de tous les mondes, les a loués. Allah a purifié leur âme et leur cœur. Il a illuminé leur être et en a fait des guides pour les pieux de l’avenir. Nous ne trouverons aucune faiblesse ou pensée superficielle indiquant un soupçon de déviance dans leurs intentions ou une trace de mal en eux, loin de leur attribuer injustice ou cruauté. Par Dieu, ils étaient imbus de justice ! Si on leur offrait une vallée regorgeant de richesses illégitimes, ils ne cracheraient même pas dessus, et ne se tourneraient pas vers elle comme des gens avides, peu importe si l’or était aussi haut que les montagnes ou suffisant pour remplir sept fois la terre. S’ils trouvaient des richesses légitimes, ils les dépensaient dans la voie de Dieu et pour entreprendre leurs efforts religieux. Ainsi, comment oser croire qu’ils irriteraient Fatima al-Zahra pour quelques arbres et, qu’à l’instar de gens mesquins, causeraient du tort à la chère enfant du Saint Prophète (s.a.w.) ? Au contraire, ils étaient nobles et justes dans leurs intentions, ils étaient fermement établis sur la vérité, et Allah a fait pleuvoir sur eux Sa miséricorde. Allah connaît parfaitement les justes. »

    Le Messie Promis (a.s.) ajoute : « La vérité est qu’Abou Bakr Al-Siddiq (r.a.) et ‘Oumar Al-Farouq (r.a.) étaient tous deux d’éminents compagnons. Aucun d’eux n’a jamais montré de faiblesse dans l’exercice de ses fonctions. La Taqwa était leur mode de vie, établir la justice était leur objectif. Ils méditaient soigneusement toutes les questions et scrutaient profondément leurs subtilités. Assouvir leurs désirs mondains n’a jamais été leur objectif. Ils se sont voués à l’obéissance d’Allah. Je n’ai vu personne mériter de bénédictions et soutenir la religion du Saint Prophète (s.a.w.) autant que les Shaykhayn, c’est-à-dire Abou Bakr et ‘Oumar, qu’Allah soit satisfait d’eux. Ils étaient plus rapides que la lune dans leur soumission au Soleil spirituel de l’humanité (Muhammad (s.a.w.)). Ils s’étaient immolés dans leur amour pour lui. Ils ont enduré avec bonheur toutes les épreuves afin d’établir la vérité. Ils ont volontairement et avec plaisir enduré toute humiliation pour ce Prophète (s.a.w.) incomparable. Dans la bataille contre l’armée des mécréants, ils se sont battus courageusement comme des lions, faisant triompher l’islam et vainquant les rangs ennemis. L’idolâtrie a été abolie et entièrement éradiquée ; le soleil spirituel de la nation et de la foi a commencé à briller. Ils ont tout deux rendu un service si exemplaire à leur religion et ont offert aux musulmans une telle excellence et de telles faveurs qu’ils ont mérité leur dernier lieu de repos en compagnie du Prophète le plus excellent (s.a.w.). Cela était dû à la grâce d’Allah, une grâce qui n’est pas un secret pour le Mouttaqi (celui qui craint Dieu). En effet, toute grâce appartient à Allah et Il l’accorde à qui Il veut. Celui qui, avec la plus grande dévotion, nourrit un lien avec Dieu n’est jamais confronté à la ruine, même si le monde entier s’oppose à lui. Celui qui tente d’établir un lien avec Allah n’éprouve jamais des difficultés ou des pertes ; Allah n’abandonne pas Ses serviteurs véridiques. Allah est le plus Grand ! Ô combien remarquables étaient la sincérité et le dévouement de ces deux illustres personnages que sont Abou Bakr (r.a.) et ‘Oumar (r.a.) ! Tous deux ont été enterrés dans une sépulture si bénie que si Moïse (a.s.) et Jésus (a.s.) étaient vivants ils souhaiteraient ardemment y être ensevelis. Or, pareil rang n’est guère accordé selon le simple fait de le désirer ; il s’agit plutôt d’une miséricorde éternelle conférée par le Seigneur de l’honneur. Cette miséricorde n’est accordée qu’à ceux ayant mérité Ses faveurs dès le début. En fin de compte, ces gens sont couverts par la grâce divine. »

    Le Messie Promis (a.s.) déclare : « Tout acquis de l’islam après le Saint Prophète (s.a.w.) était dû aux trois compagnons. Quoique les accomplissements d’Oumar (r.a.) fussent immenses, ils ne peuvent occulter ceux d’Al-Siddiq Al-Akbar (Abou Bakr) (r.a.), car c’est bien celui-ci qui a ouvert la voie au succès et qui a dissipé une grande dissidence. ‘Oumar (r.a.) n’a pas confronté les épreuves auxquelles Abou Bakr (r.a.) a dû faire face à son époque. Abou Bakr Al-Siddiq (r.a.) a défriché la voie sur laquelle ‘Oumar (r.a.) a ensuite ouvert les portes d’un nouveau succès. »

    Le Maulvi Abdul Karim (r.a.) décrit l’état du cœur du Messie Promis (a.s.), son amour et son respect pour le Saint Prophète (s.a.w.) et ses deux compagnons, Abou Bakr (r.a.) et ‘Oumar (ra) : « Une fois, quelqu’un qui aimait tendrement le Messie Promis (a.s.) lui a dit : « Pourquoi ne pouvons-nous pas considérer que vous méritez un rang plus élevé que les deux Shaykhs – c’est-à-dire Abou Bakr (r.a.) et ‘Oumar (r.a.) – et que vous êtes plus proche qu’eux du Saint Prophète (s.a.w.) ? » Par Dieu ! Lorsque le Messie Promis (a.s.) a entendu cela, son teint a changé et il est devenu agité et angoissé de la tête aux pieds. Je jure par Allah que cet incident a davantage renforcé ma foi dans le Messie Promis (a.s.). Il a parlé pendant six heures d’affilée et a prononcé un discours des plus emphatiques. J’ai vérifié l’heure à laquelle il a commencé à parler et l’heure à laquelle il a terminé : cela a duré exactement six heures, pas une minute de moins. Parler sur un sujet aussi longtemps et continuellement est tout simplement remarquable. Au cours de ce discours, il a parlé des qualités et des excellences du Saint Prophète (s.a.w.), de sa servitude et du fait qu’il (le Messie Promis (a.s.)) était son humble serviteur. Il s’est aussi appesanti sur les excellences d’Abou Bakr (r.a.) et d’Oumar (r.a.). Le Messie Promis (a.s.) a déclaré : « Cela suffit pour moi comme source de fierté de louer ces gens et d’être considéré comme l’égal de la poussière de leurs pieds. L’éminence que Dieu leur a conférée dans certains aspects ne sera accordée à personne d’autre jusqu’au Jour du Jugement. Quand un autre Muhammad (s.a.w.) naîtra-t-il dans le monde et quand aura-t-on l’opportunité de le servir à l’instar d’Abou Bakr (r.a.) et d’Oumar (r.a.) ? »

    Les récits de la vie d’Oumar (r.a.) se terminent ici [dans cette série] de sermons du vendredi. Si Dieu le souhaite, et s’Il me le permet, j’évoquerai prochainement le Calife Abou Bakr (r.a.).


    (Le site www.islam-ahmadiyya.org prend l’entière responsabilité de la publication du texte de ce sermon)

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    Vertus et excellences du calife Oumar https://islam-ahmadiyya.org/vertus-excellences-oumar/ Tue, 23 Nov 2021 10:50:30 +0000 https://islam-ahmadiyya.org/?p=2765
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  • Sermon du vendredi 19 novembre 2021, prononcé par Sa Sainteté le Calife, Hadrat Mirza Masroor Ahmad, à la mosquée Moubarak, à Islamabad, Tilford au Royaume-Uni. Après le Tashahoud, le Ta’awudh et la Sourate Al-Fatiha, Sa Sainteté le Calife a déclaré :

    Hazrat Mouslih Maw’oud (r.a.) a évoqué l’état antérieur des compagnons, puis celui suivant leur acceptation de l’islam, ainsi que le [changement] révolutionnaire qu’ils ont apporté en leur personne. Il a notamment cité l’exemple du Calife ‘Oumar (r.a.). J’en avais fait mention dans le passé mais je vais [encore] l’évoquer dans ce cadre.

    Hazrat Mouslih Maw’oud (r.a.) déclare : « Comment ces gens sont-ils devenus les Compagnons du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) et comment ont-ils acquis ces éminents statuts ? Ils avaient en fait entrepris des efforts, sinon naguère ils étaient des ennemis mortels du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) et l’insultaient. ‘Oumar (r.a.), qui est devenu le deuxième Calife après le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.), était son ennemi farouche, tant et si bien qu’un jour il avait décidé de tuer l’Envoyé d’Allah (s.a.w). En cours de route, quelqu’un lui a demandé quelles étaient ses intentions. ‘Oumar (r.a) de répondre : « Je m’en vais tuer Muhammad (s.a.w.) ! » L’autre lui a dit : « Va d’abord tuer ta sœur et ton beau-frère qui sont devenus musulmans. Ensuite tu pourras tuer Muhammad (s.a.w.) ! » ‘Oumar (r.a.) a été très en colère d’entendre cela. Il s’est rendu chez sa sœur. La porte de la maison était fermée et quelqu’un y récitait le Coran à sa sœur et à son beau-frère. Les commandements sur le port du voile et la modestie islamique n’avaient pas encore été révélés : c’est pour cette raison que ce compagnon se trouvait à l’intérieur. ‘Oumar a frappé à la porte en criant : « Ouvrez ! » En l’entendant, les occupants ont eu peur qu’il allait les tuer ; c’est pour cette raison qu’ils n’ont pas ouvert la porte. ‘Oumar (r.a.) a lancé : « Si vous n’ouvrez pas, je défoncerai la porte ! » Sur ce, ils ont caché le musulman qui récitait le Coran et le beau-frère aussi s’est caché. Sa sœur est venue ouvrir la porte. ‘Oumar (r.a.) lui a demandé : « Que faisiez-vous ? Et qui était celui qui récitait quelque chose ? » Prise de peur, elle a voulu esquiver l’affaire. ‘Oumar (r.a.) a dit : « Faites-moi écouter ce qu’il récitait. » Sa sœur a répondu : « Tu vas l’avilir ! Nous n’allons pas te le montrer, même si tu [menaces de] nous tuer ! » ‘Oumar a répondu : « Je promets de ne pas être irrespectueux (envers le Coran). »

    Alors, ils lui ont récité le Coran. En l’entendant, ‘Oumar (r.a.) a pleuré et il a couru vers le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.), l’épée toujours dans la main. En le voyant, l’Envoyé d’Allah (s.a.w) a dit : « ‘Oumar (r.a.) ! Jusqu’à quand cela va-t-il durer ? » En entendant cela, ‘Oumar (r.a.) a déclaré en pleurant : « J’étais sorti pour vous tuer. Mais je suis moi-même devenu la proie ! »

    Ceci est le résumé de ce long récit que j’avais évoqué dans le passé.

    Le Mouslih Maw’oud (r.a.) déclare : « Tel était leur état antérieur. Ils ont ensuite progressé. Ces mêmes compagnons consommaient naguère du vin et ils se bagarraient entre eux. » (Il évoque ici d’autres compagnons.) Ils avaient aussi d’autres faiblesses. Or quand ils ont accepté le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) et ont persévéré et entrepris des efforts dans la voie de la religion, non seulement ont-ils mérité des rangs éminents mais ils ont aussi élevé d’autres. Ils n’étaient pas nés « compagnons » : ils ressemblaient aux autres. Mais ils sont passés à l’action et ont fait preuve de constance pour mériter le statut de compagnons. Si nous agissons de la même manière aujourd’hui, nous pourrons, nous aussi, devenir des compagnons. »

    Quel était le niveau de la crainte divine chez le Calife ‘Oumar (r.a.) ? Selon un récit, le Calife ‘Oumar (r.a.) a déclaré : « Si une chèvre meurt au bord de l’Euphrate j’ai peur qu’Allah ne me questionne à ce propos le Jour de la Résurrection. »

    Selon un autre récit, le Calife ‘Oumar (r.a.) aurait déclaré : « Si un chameau est perdu et meurt sur le bord de l’Euphrate, j’ai peur qu’Allah ne me questionne à ce propos. »

    Anas Ibn Malik déclare : « Un jour je suis sorti avec le Calife ‘Oumar Ibn Al-Khattab (r.a.). Il est entré dans un verger et il y avait un mur entre lui et moi. Il était à l’intérieur du jardin et je l’entendais dire : « Ah ! Ô ‘Oumar Fils d’Al-Khattab ! Tu es l’émir des croyants ! Par Allah ! Crains Allah, sinon Il te punira certainement. »

    La phrase suivante était gravée sur l’anneau d’Oumar (r.a.) :

    کفی بالموت واعظا یا عمر

    C’est-à-dire : « Ô ‘Oumar, la mort suffit comme conseillère ! ». C’est-à-dire le souvenir de la mort suffit comme rappel et suffit pour se maintenir sur la bonne voie.

    ‘Abdoullah Ibn Chaddad disait : « J’avais entendu les sanglots du Calife ‘Oumar (r.a.) et j’étais au dernier rang. Il récitait ceci :

    انما اشکو بثی و حزنی الی الله

    C’est-à-dire : « Je présente mes doléances et mes tristesses uniquement devant Allah. »

    Hazrat Khalifatul Masih IV a mentionné ce récit dans un de ses sermons et l’a expliqué dans ses propres mots. Il déclare : « ‘Abdoullah Ibn Chaddad relate que le Calife ‘Oumar (r.a.) dirigeait une fois la Salat et j’étais dans la dernière rangée, mais j’entendais ses pleurs et ses lamentations. Il récitait ceci :

    انما اشکو بثی و حزنی الی الله

    « Je ne présente toutes mes peines que devant Allah. Je n’ai besoin de personne d’autre. » Ceux qui sont perdus dans le souvenir d’Allah frappent uniquement à Sa porte : ils y pleurent leur chagrin et leur peine et allègent leur fardeau. Le narrateur déclare qu’il était au dernier rang et qu’il y pouvait entendre les pleurs du Calife ‘Oumar (r.a.). »

    Comment le Calife ‘Oumar (r.a.) s’occupait-il des anciens serviteurs et de ceux qui consentaient à des sacrifices. Tha’labah Ibn Abi Malik relate : « ‘Oumar Ibn Al-Khattab (r.a.) distribua des voiles à certaines femmes de Médine. » Il avait reçu des voiles de bonne qualité. L’un des voiles est resté. Certains lui ont dit : « Ô Emir des Croyants ! Offrez-le à cette fille du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) qui se trouve auprès de vous. » C’est-à-dire Oumm Koulthoum, la fille d’Ali. Le Calife ‘Oumar (r.a.) a déclaré : « Oumm Thalid y a davantage droit. Elle fait partie de ces femmes Ansâr qui ont juré allégeance au Prophète (r.a.). Le jour de la bataille d’Ouhoud, elle nous apportait des outres d’eau. »

    Il existe par ailleurs des récits démontrant qu’il récompensait aussi les proches de ceux qui consentaient à des sacrifices.

    Le père de Zayd Ibn Aslam racontait : « Je m’étais rendu au marché avec ‘Oumar Ibn Al-Khattab. Une jeune femme est venue à sa rencontre par derrière et a dit : « Ô Emir des Croyants ! Mon mari est décédé et a laissé de petits enfants. Par Allah ! Ils n’ont même pas une patte de chèvre [à manger]. Ils n’ont pas de champ et ils n’ont pas d’animaux laitiers non plus et j’ai peur la famine ne les terrasse. Je suis la fille de Khoufaf Ibn Îmâ Al-Ghifari. Mon père était présent avec le Saint Prophète à Houdaybiyah. »

    En entendant cela, le Calife ‘Oumar (r.a.) s’est arrêté et n’a pas avancé. Il a déclaré : « C’est une relation très proche ! » Après cela, le Calife ‘Oumar (r.a.) est retourné et a pris un chameau robuste qui était attaché à la maison. Il a rempli deux sacs de céréales et les a chargés sur le chameau. Il a mis entre les deux sacs de l’argent et des vêtements pour une année entière.

    Ensuite il a mis les rennes du chameau entre les mains de cette femme et lui a dit : « Prends cela ! Avant que cela ne s’épuise, Allah t’accordera davantage. »

    Une personne a dit : « Ô Emir des Croyants ! Vous lui avez beaucoup offert ! » Le Calife ‘Oumar (r.a.) a déclaré : « Que ta mère te perde ! » C’est ainsi qu’il a exprimé son mécontentement. « Par Allah ! Je vois encore son père et son frère qui avaient assiégé un fort pendant longtemps. Ils l’ont finalement conquis. Ensuite, le matin, nous avons divisé leurs parts entre nous. » C’est-à-dire tous deux avaient conquis cette forteresse et tous les musulmans en ont reçu les butins. C’était comme si avions divisés entre nous leurs parts. C’est pour cette raison qu’elle mérite qu’on lui offre quelque chose.

    Il existe un récit sur le traitement du Calife ‘Oumar (r.a.) à l’endroit des femmes et des personnes âgées, des handicapés et des indigents. Talha relate qu’une fois, le Calife ‘Oumar (r.a.) est sorti de sa maison dans l’obscurité de la nuit et Talha l’a vu. Le Calife ‘Oumar (r.a.) est entré dans une maison, puis dans une autre. Au matin, Talha s’est rendu dans une de ces maisons où se trouvait une vieille femme aveugle. Talha lui a demandé : « Que fait la personne qui vient te voir la nuit ? » La vieille a répondu : « Il me sert depuis longtemps. Il s’occupe de mes tâches et enlève mes saletés. » En entendant cela, Talha s’est dit avec remords : « O Talha ! Que ta mère te perde ! Malheur à toi ! Toi tu cherches les défauts d’Oumar (r.a.) tandis que ses actions sont sublimes ! »

    Telle était la norme des services rendus par le Calife ‘Oumar (r.a.) à ses sujets.

    Il existe de nombreux récits sur la manière dont le Calife ‘Oumar (r.a.) a répondu aux besoins des femmes, des enfants et des nécessiteux et ce en faisant montre d’une grande crainte divine. Il était très inquiet à ce propos. Quand il constatait que les besoins d’un de ses sujets n’avaient pas été satisfaits, il en était très inquiet.

    J’avais d’ores et déjà cité certains exemples les vendredis précédents dans divers contextes. À titre d’exemple, une fois, la nuit, il a demandé à une femme pourquoi son bébé pleurait. Celle-ci a répondu qu’Oumar (r.a.) n’avait pas fixé d’allocation pour les bébés allaités, et qu’elle ne donnait donc plus du lait au sien afin qu’il s’habitue à manger ; et que celui-ci pleurait [par conséquent] de faim. Le Calife ‘Oumar (r.a.) a été bouleversé en entendant cela et a immédiatement pris les dispositions pour lui fournir de la nourriture. Ensuite, il a annoncé qu’il fournirait également des rations pour tout nouveau-né. De même, à une occasion, une femme en voyage n’avait rien à manger et devait camper la nuit : ses enfants pleuraient de faim.

    Quand le Calife ‘Oumar (r.a.) les a découverts la nuit, il a immédiatement pris des vivres du magasin et les lui a livrés : il était très agité. Il n’est retourné de là qu’après avoir préparé le repas, nourri les enfants et vu leur joie.

    Hazrat Mouslih Maw’oud (r.a.) déclare : « Voyez le Calife ‘Oumar (r.a.) : il inspirait la crainte et la peur chez de grands rois. Les gouvernements de César et de Chosroès tremblaient en raison d’Oumar : mais d’autre part, en voyant les enfants d’une femme bédouine affamés dans l’obscurité de la nuit, un grand homme comme le Calife ‘Oumar (r.a.) a tremblé. Il a porté pour eux un sac de farine sur le dos et une boîte d’huile dans les mains : il n’est retourné qu’après avoir préparé un repas de ses mains pour nourrir les enfants et les avoir vus endormis paisiblement. »

    Ibn ‘Oumar relate un autre incident. Quand le Calife ‘Oumar (r.a.) est rentré à Médine de la Syrie, il s’est séparé de la caravane afin de s’enquérir de l’état de la population. Il est passé à côté d’une vieille femme qui était dans sa tente. Il a commencé à l’interroger et elle a dit : « Eh toi ! Qu’a fait ‘Oumar ? » Il a dit : « Il est là ; il est revenu de la Syrie. » La femme a déclaré : « Que Dieu ne le récompense pas de ma part ! » Le Calife ‘Oumar (r.a.) a dit : « Malheur à toi ! Pourquoi dis-tu cela ? »

    La femme a dit : « Depuis qu’il est devenu Calife jusqu’à ce jour je n’ai reçu de sa part aucun don ni aucun dinar ni dirham. » Le Calife ‘Oumar (r.a.) a dit : « Je suis désolé pour toi ; et comment ‘Oumar peut-il connaître ton état étant donné que tu résides dans un coin reculé ? » La vieille femme ne savait pas qu’il s’agissait du Calife ‘Oumar (r.a.).

    Elle a dit : « Saint est Allah ! Je ne pensais pas que le souverain du peuple pouvait ignorer ce qui se passe autour de lui. » Le Calife ‘Oumar (r.a.) a pleuré et il s’est dit : « Ô ‘Oumar, malheur à toi ! Combien y a-t-il de ces personnes lésées qui connaissent mieux la religion que toi ? » Puis, le Calife ‘Oumar (r.a.) lui a demandé : « Combien demandes-tu en réparation de l’injustice commise contre toi ? Je veux le sauver de l’Enfer. »

    Il lui a dit qu’il souhaitait sauver ‘Oumar de l’enfer et [il a demandé] combien elle demandait en réparation de l’injustice commise contre elle.

    La vieille femme de répondre : « Ne te moques pas de moi ! Que Dieu te fasse miséricorde ! » Le Calife ‘Oumar (r.a.) a répondu : « Il ne s’agit pas d’une blague. » Le Calife ‘Oumar (r.a.) a insisté jusqu’à ce qu’il lui ait payé vingt-cinq dinars pour réparer cette injustice.

    Durant cette conversation, ‘Ali Ibn Abi Talib et ‘Abdoullah Ibn Mas’oud sont arrivés et ils ont tous deux déclaré : « Que la paix soit sur vous ô Emir des Croyants ! » La femme a mis ses mains sur sa tête et a dit : « Qu’Allah me bénisse ! J’ai conspué l’Emir des Croyants tandis qu’il était devant moi ! » Le Calife ‘Oumar (r.a.) a répondu : « Tu n’as commis aucun mal ! Que Dieu te fasse miséricorde ! » Puis le Calife ‘Oumar (r.a.) a demandé qu’on lui apporte un morceau de cuir pour écrire dessus mais il ne l’a pas obtenu.

    Il a découpé une partie du châle qu’il portait pour écrire ceci : « Au nom de Dieu, le gracieux, le miséricordieux. Ceci est l’acte prouvant qu’Oumar a indemnisé untel au taux de 25 dinars pour toutes les injustices commises contre elle à partir du jour où il est devenu chef jusqu’à ce jour. Si elle réclame son dû devant Dieu au jour de la Résurrection, ‘Oumar en sera absout. ‘Ali Ibn Abi Talib et ‘Abdoullah Ibn Mas’oud en sont les ‘témoins. » Ensuite il a confié l’acte à Ali et a dit : « Si je décède avant toi, place cela dans mon linceul. »

    Quelle est la norme que les parents fixent pour les mariages de leurs enfants ? Même aujourd’hui, nous constatons que certains ont des normes élevées. Quelle était la norme du Calife ‘Oumar (r.a.) ? Aslam (r.a.), qui était l’esclave affranchi d’Oumar (r.a.), relate : « Une nuit, je marchais avec l’Emir des croyants dans les rues de Médine. Il s’est adossé contre un mur pendant un certain temps pour se reposer. Il s’était adossé au mur d’une maison et il a entendu une vieille femme dire à sa fille d’ajouter de l’eau au lait. La jeune fille a répondu : « Ne savez-vous pas que l’annonceur de l’Emir des Croyants avait déclaré qu’il ne fallait pas ajouter de l’eau au lait ? » Sa mère a répondu : « Ni l’Emir des Croyants ni son prédicateur ne sont présents en ce moment ! » La jeune fille a dit : « Par Dieu ! Il n’est pas convenable que nous lui obéissions quand il est devant nous et que nous lui désobéissions en privé. »

    Le Calife ‘Oumar a été très heureux d’entendre cela et a déclaré :

    « Aslam ! Marque cette maison d’un signe sur sa porte. » Le lendemain, il a envoyé quelqu’un et a uni cette fille en mariage avec son fils ‘Asim. Constatant la vertu et la véridicité de cette femme, il a demandé sa main pour son fils. De cette union est née une fille : ‘Oumar Ibn ‘Abdil ‘Aziz était l’un des descendants de cette fille.

    Selon un récit, Salamah relate : « Le Calife ‘Oumar traversait un jour le marché pour un travail quelconque quand je m’y trouvais. Il avait un fouet à la main. Le Calife ‘Oumar a déclaré : « Ô Salamah, écarte-toi sur le côté quand tu marches. » Et il m’a frappé légèrement d’un coup de fouet qui a touché le bord de mes vêtements. Je me suis écarté et il n’a plus rien dit. Un an s’est écoulé et j’ai rencontré le Calife ‘Oumar dans le marché. Il m’a dit : « Ô Salamah, as-tu l’intention d’accomplir le Hajj cette année ? » J’ai répondu : « Oui, ô Emir des fidèles ! » Puis il m’a pris par la main et m’a conduit à la maison et m’a offert six cents dirhams d’un sac et a dit : « O Salamah ! Utilise-les pour tes propres besoins. Ceci est en échange pour le coup de fouet que je t’avais donné un an de cela. » Salamah a déclaré : « Par Allah ô Emir des Croyants ! J’avais complètement oublié tout cela et aujourd’hui vous me l’avez rappelé. »

    Le Calife ‘Oumar (r.a.) s’assurait également que les prix du marché n’affectassent pas les droits civils de quiconque. Hazrat Mouslih Maw’oud (r.a.) déclare : « Parmi les droits civils, il y a celui de n’avoir aucune perturbation dans le commerce. Nous constatons que l’islam n’a pas non plus ignoré ce droit. Par conséquent, l’islam interdit d’augmenter les prix et de conclure des accords coûteux, tout comme il interdit de baisser les prix afin de nuire aux autres et de les pousser à la faillite. »

    Ce sont des pratiques courantes dans les marchés d’aujourd’hui.

    « Une fois à Médine, un homme vendait du raisin à un prix auquel les autres commerçants ne pouvaient pas le vendre. Lorsqu’Oumar (r.a.) est passé, il a réprimandé l’homme, car cela nuirait au reste des commerçants. Le but de l’islam était d’empêcher les prix exorbitants et la baisse des prix jusqu’au seuil du déraisonnable afin que ni les commerçants ni le public ne soient lésés. »

    ‘Amir raconte : « Un homme est voir le Calife ‘Oumar (r.a.) et lui a dit : « J’avais une fille qui a été enterrée vivante à l’époque de l’ignorance. Mais je l’ai sortie avant qu’elle ne meure. Lorsqu’elle s’est convertie à l’islam, elle a été sujette à l’une des sanctions de l’islam (elle a dû commettre une mauvaise action, suite à quoi elle a mérité une punition). Elle a alors pris un couteau pour se suicider. Je l’ai attrapé alors qu’elle avait déjà tranché certaines de ses veines. Puis, je l’ai soignée. Elle a été guérie, puis elle s’est repentie sincèrement. Ô Emir des Croyants ! Voici qu’à présent je reçois des demandes en mariage pour elle. Puis-je informer [les autres] concernant son comportement passé, sa vie antérieure et ses actions révolues ? » Le Calife ‘Oumar (r.a.) a dit à cette personne : « Allah a couvert son défaut et tu souhaites quant à toi le révéler ? Par Allah ! Si tu informes qui que ce soit à son sujet, je ferai de toi un exemple pour toute la ville. Marie-la en tant que chaste femme musulmane. Oublie ses actions passées. »

    Le Calife ‘Oumar (r.a.) s’inquiétait des autres lorsque sévissait la peste dite Ta’oun ‘Amwâs.

    ‘Amwâs est une vallée située à 9 kilomètres de la route menant de Ramla à Jérusalem. Selon les livres d’histoire, cette vallée porte ce nom car elle était le berceau de l’épidémie de peste qui a causé d’innombrables morts en Syrie. Selon certains, environ 25 000 personnes en sont décédées en Syrie. En l’an 17 de l’Hégire, le Calife ‘Oumar (r.a.) a quitté Médine pour la Syrie. Il a fait venir à Sargh les généraux de l’armée. Sargh est un village dans la vallée de Tabouk, sur la frontière entre la Syrie et le Hedjaz. Ils ont informé le Calife ‘Oumar que l’épidémie de la peste sévissait en Syrie. Après avoir demandé conseil, le Calife est rentré. Le recueil d’Al-Boukhari en fait mention. C’est un récit que j’ai mentionné dans le passé dans un autre contexte.

    ‘Abdoullah Ibn ‘Abbas déclare : « À Sargh, le Calife ‘Oumar (r.a.) a rencontré Abou ‘Oubaydah, le chef de l’armée, et ses compagnons. Ils ont informé le Calife ‘Oumar que l’épidémie de la peste sévissait en Syrie. ‘Oumar a appelé les premiers Mouhajirîn pour leur demander conseil. ‘Oumar leur a demandé conseil, mais leurs avis divergeaient. Certains disaient qu’il fallait continuer le voyage ; d’autres ont insisté sur le fait que de nobles compagnons du Saint Prophète (s.a.w.) faisant partie de cette armée, il n’était pas convenable de les exposer au risque de l’épidémie. ‘Oumar a demandé aux Mouhajirîn de partir et il a ensuite fait venir les Ansâr afin de leur demander conseil eux-aussi. Mais les avis des Ansâr divergeaient comme ceux des Mouhajirîn. ‘Oumar a renvoyé les Ansâr et a demandé qu’on appelle les sages parmi les Qouraychites qui avaient accepté l’islam lors de la victoire de La Mecque et étaient ensuite venus s’installer à Médine. Ils sont venus et se sont tous accordés sur une même décision : celle de rentrer. Étant donné qu’une épidémie y sévissait, il ne fallait pas s’y rendre avec l’armée. ‘Oumar a suivi leur conseil et a fait annoncer le retour. »

    Abou ‘Obaydah Ibn Al-Jarrah a demandé à cette occasion : « Est-il possible de fuir le décret divin ? ‘Oumar s’est adressé à Abou ‘Oubaydah en ces termes : « Ô Abou ‘Oubaydah, si seulement quelqu’un d’autre que toi eût prononcé ces paroles ! Nous fuyons certes une chose décrétée par Allah, mais pour nous diriger vers une autre chose qu’il a Lui-même décrétée. » ‘Oumar a ajouté : « Si tu possèdes des chameaux et que tu les emmènes dans une vallée où il y a deux parties, une partie où l’herbe est verdoyante et l’autre où elle est asséchée, le fait que tu les emmènes sur la partie verte ou la partie asséchée ne sera-t-il pas en accord avec le décret divin ? »

    Le rapporteur a déclaré : « C’est alors qu’est arrivé ‘Abdour Rahman Ibn ‘Awf ; il n’avait pas été présent [plus tôt] en raison d’autres occupations. Celui-ci a déclaré : « J’ai la solution à ce problème. J’ai entendu le Saint Prophète (s.a.w.) dire : « Si vous apprenez qu’une épidémie se répand dans un endroit, ne vous y rendez pas ; et si une maladie se répand dans l’endroit où vous vous trouvez, ne le quittez pas. » Lorsqu’il a entendu cela, ‘Oumar a loué Allah le Très-Haut et ils ont fait marche arrière.

    Le Calife ‘Oumar (r.a.) était venu de Médine et il n’avait pas encore atteint l’endroit frappé par l’épidémie. C’est pour cette raison qu’il est retourné avec ses compagnons.

    Étant donné qu’Abou ‘Oubaydah était le général de l’armée et qu’il se trouvait dans la région affectée par l’épidémie, c’est pour cette raison que lui et son armée n’ont pas bougé de là.

    Arrivé à Médine, le Calife ‘Oumar (r.a.) a tenté de trouver des solutions pour protéger les musulmans de la destruction causée par l’épidémie. Il était très inquiet à propos d’Abou ‘Oubaydah (r.a.). Un jour, ‘Oumar a envoyé une lettre à Abou ‘Oubaydah. Il lui a dit : « J’ai besoin de toi pour un travail important. Dès que tu reçois cette lettre, retourne immédiatement à Médine. Si la lettre te parvient le soir, n’attend pas le matin pour rentrer ; et si la lettre t’atteint le matin, n’attend pas le soir. »

    C’était une expression de son amour à l’égard d’Abou Oubaydah. Lorsque Abou ‘Oubaydah a lu la lettre, il a déclaré : « Je comprends l’exigence du Calife. Qu’Allah accorde Sa miséricorde à ‘Oumar. Il veut préserver ce qui ne va plus durer longtemps. » Allah sait le mieux ce qui m’arrivera. Il a répondu à la lettre, en écrivant : « O Emir des croyants ! J’ai compris votre souhait. Ne m’appelez pas. Laissez-moi demeurer ici. Je suis un des soldats musulmans. Le décret de Dieu aura lieu : comment puis-je m’en détourner ? »

    Quand le Calife ‘Oumar a lu la lettre, il a commencé à pleurer. Les membres de l’assistance lui ont demandé : « Ô Emir des Croyants ! Abou ‘Oubaydah est-il décédé ? » Il a répondu : « Non ! Mais peut-être qu’il mourra bientôt. »

    Après avoir demandé conseil à des compagnons avisés le Calife ‘Oumar (r.a.) a écrit à Abou ‘Oubaydah : « Vous êtes descendus dans une vallée. Dirigez-vous vers une partie élevée et aérée. »

    Il leur a conseillé de quitter les vallons et de se rendre dans les hauts de la montagne où l’air est plus sain.

    Abou ‘Oubaydah réfléchissait à propos de l’application de cet ordre quand il est décédé de la peste.

    Abou ‘Oubaydah avait nommé Mou’adh Ibn Jabal comme son successeur : celui est également décédé de la peste. Mou’adh Ibn Jabal avait nommé ‘Amr Ibn Al-‘Âs comme son successeur. Il a prononcé un discours, en disant : « Quand ces épidémies sévissent, elles se répandent comme le feu. Allez-vous cacher sur les montagnes pour vous sauver la vie. » Il est parti avec les soldats sur les montagnes. La virulence de l’épidémie s’est atténuée petit à petit et a complètement disparu. »

    Quand le Calife ‘Oumar (r.a.) a eu connaissance de ce discours d’Amr Ibn Al-‘Âs et il l’a non seulement apprécié, mais il a déclaré que celui-ci avait obéi à son commandement envoyé [auparavant] à Abou ‘Oubaydah.

    En sus d’Abou ‘Oubaydah, Mou’adh Ibn Jabal, Yazid Ibn Abi Soufyan, Harith Ibn Hicham, Souhayl Ibn ‘Amr, ‘Outbah Ibn Souhayl et d’autres personnes honorables sont également décédées de cette épidémie.

    Hazrat Mouslih Maw’oud (r.a.) a relaté le retour [du Calife ‘Oumar (r.a.)] de la région affectée par la peste d’Amwâs. Il déclare : « Une épidémie de peste a sévi en Syrie lors de la guerre. Le Calife ‘Oumar (r.a.) s’y est rendu en personne afin de prendre des dispositions nécessaires pour la protection de l’armée avec les conseils du peuple.

    Quand l’épidémie a gagné en virulence, les compagnons lui ont conseillé qu’il n’était pas approprié pour lui d’y demeurer et qu’il devait retourner à Médine. Quand il a décidé de rentrer à Médine, Abou ‘Oubaydah lui a dit : « Souhaitez-vous fuir le décret de Dieu ? » Le Calife ‘Oumar a répondu : « Nous fuyons le destin décrété par Dieu pour nous diriger vers un autre destin décrété par Dieu. » En somme, il n’est pas permis d’abandonner les moyens matériels. Certes il faut asservir les moyens matériels à la religion.

    Voici des récits sur l’exaucement des prières du Calife ‘Oumar. Khawat Ibn Joubayr relate : « Lors du califat d’Oumar, les gens souffraient d’une grave famine. Le Calife ‘Oumar (r.a.) est sorti avec les gens et a offert deux rak’ats de prière d’Istisqâ’avec eux. Ensuite, il a couvert ses deux épaules de son châle : la partie gauche du châle était sur son épaule droite et la partie droite sur son épaule gauche. C’est-à-dire qu’il s’est enroulé dans le châle. Ensuite il a levé ses mains pour prier et il a fait la supplique [suivante] :

    اللهم إنا نستغفرك ونستسقیك

    « Ô Allah ! Nous demandons Ton pardon et nous Te demandons la pluie. »

    Il n’avait pas encore quitté sa place que la pluie a commencé à tomber. Le narrateur dit que les gens de notre village sont venus voir ‘Oumar et ont dit : « O Emir des Croyants ! Nous étions dans notre vallée à un certain moment de la journée quand les nuages nous ont couverts et nous avons entendu une voix disant « La pluie d’Abou Hafs vous vient ! La pluie d’Abou Hafs vous vient ! »

    Il y a un événement de l’acceptation d’une de ses prières, liée à l’écoulement du Nil. Lorsque le Nil s’asséchait avant l’islam, le peuple suivait une coutume pour qu’il se remette à couler. Allah sait le mieux si ce rituel avait vraiment un effet ou non, mais l’islam a aboli ce rituel. Voici l’histoire de la fin de cette coutume.

    Qays Ibn Al-Hajjaj relate : « Après la conquête de l’Égypte, ses habitants autochtones sont venus à la rencontre d’Amr Ibn Al-‘Âs un certain jour du mois. Ils ont dit : « Ô Emir ! Le Nil ne s’écoule pas tant que nous ne suivons pas une coutume. » ‘Amr a demandé : « Qu’est donc cette coutume ? » Ils ont dit : « Quand les onze nuits de ce mois sont passées, nous nous rendons chez une jeune fille vierge en présence de ses parents. Nous tentons de convaincre ses parents et nous la revêtons des plus beaux vêtements et bijoux, puis nous la plaçons dans le Nil. » ‘Amr lui a répondu : « Cela n’arrivera jamais dans l’islam. L’islam abolit tous les rituels qui existaient avant lui. » Ils ont attendu, mais le Nil ne coulait pas du tout, tant et si bien que les gens ont décidé de quitter le pays. En effet, le Nil s’est asséché et les gens ont décidé de quitter les lieux. Vu la situation, ‘Amr a écrit au Calife ‘Al-Khattab à ce sujet. Le Calife ‘Oumar (r.a.) a écrit en réponse à ‘Amr Ibn Al-‘Âs : « Ce que tu as dit est correct. L’islam a aboli tous ces rituels qui l’ont précédé. » Il a envoyé une petite note à l’intérieur de la lettre. Le Calife ‘Oumar a écrit à ‘Amr : « Je vous ai envoyé une note dans ma lettre pour la mettre dans le Nil. » Lorsque la lettre du Calife ‘Oumar est parvenue à ‘Amr Ibn Al-‘Âs, il a sorti la note et l’a ouverte. Voici ce qui était inscrit dessus : « Ceci est écrit par ‘Oumar Ibn Al-Khattab, le serviteur d’Allah et l’Emir des croyants, au Nil en Égypte. Si tu coules de ton propre chef, alors ne coule pas. Mais si c’est Allah qui te fait couler, alors je prie qu’Allah le Tout-Puissant te fasse couler. » ‘Amr a mis cette note dans le Nil un jour avant la fête des chrétiens. Le matin venu, Allah a fait couler seize coudées d’eau de plus dans le Nil en une nuit et Il a mis fin à cette coutume du peuple d’Égypte. La plupart des livres historiques ont confirmé cet incident. Mais Muhammad Hussain Heikal, un biographe du Calife ‘Oumar, a déclaré qu’il n’y avait pas de rituel pareil. En tout cas, il s’agit d’un récit.

    Ensuite, il y a l’incident de la voix du Calife ‘Oumar (r.a.) [que les soldats ont] entendue lors de la bataille de Sariya. Je l’ai déjà mentionné dans le passé. J’en fais mention ici dans le contexte de l’exaucement des prières du Calife ‘Oumar (r.a.) et le traitement particulier de Dieu en sa faveur.

    Selon le recueil d’Al-Tabari, le Calife ‘Oumar (r.a.) a envoyé Sariya Ibn Zounaym dans la région de Fasa et Darabgerd. Quand ils sont arrivés là-bas et ont assiégé le peuple, ces derniers ont appelé leurs partisans en renfort. Ils se sont rassemblés dans le désert pour affronter l’armée musulmane, et quand leur nombre a augmenté, ils ont entouré les musulmans de toutes parts. Le Calife ‘Oumar (r.a.) était en train de prononcer son sermon du vendredi, lorsqu’il a déclaré : « Ya Sariya Ibn Zounaym ! Al-Jabal ! Al-Jabal ! » C’est-à-dire, « Ô Sariya Ibn Zounaym ! La montagne ! La montagne ! » Il y avait une montagne près de l’endroit où l’armée musulmane était stationnée. S’ils s’y réfugiaient, l’ennemi ne pouvait attaquer que d’un côté. Ils se sont réfugiés dans la montagne, après quoi ils ont combattu et vaincu l’ennemi et ont pris beaucoup de butin. »

    Le Messie Promis (a.s.) a également relaté cet incident et a déclaré : « Les compagnons ont accompli de nombreux prodiges. » J’avais lu l’extrait complet du Messie Promis (sur qui la paix) dans un précédent sermon.

    À la lumière de cela il est fort probable que l’incident du Nil soit vrai, bien que certains historiens le rejettent.

    Il existe un récit sur la bénédiction du chapeau du Calife ‘Oumar (r.a.) et César. Hazrat Mouslih Maw’oud (r.a.) relate qu’une fois, à l’époque de Calife ‘Oumar (r.a.), César avait de graves maux de tête et malgré toutes sortes de traitements il ne s’était pas rétabli. Quelqu’un lui a conseillé d’informer le Calife ‘Oumar (r.a.) de sa condition et de lui demander quelque chose en guise de bénédiction. « Il priera pour vous et enverra également quelque objet béni. Ses prières vous guériront sûrement. »

    Il envoya son ambassadeur au Calife ‘Oumar (r.a.). Celui-ci a compris que ce sont des gens arrogants et que César n’allait pas se déplacer en personne. « Il souffre et c’est pour cette raison qu’il m’a envoyé son ambassadeur.

    Si je lui envoie tout autre objet béni, il ne l’utilisera peut-être pas par mépris. Je lui enverrai quelque chose qui servira de bénédiction et brisera son arrogance. » Ainsi, il lui a envoyé un vieux bonnet qui avait des taches partout et qui était noirci par la saleté comme une bénédiction. César était très mécontent quand il a vu ce chapeau et ne l’a pas porté sur sa tête. Mais Allah voulait le faire comprendre qu’il ne mériterait des bénédictions que par l’entremise du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Il avait tellement mal à la tête qu’il a dit à ses serviteurs : « Apportez le bonnet qu’Oumar m’avait envoyé pour que je puisse le mettre sur ma tête. » Il l’a placé sur sa tête et la douleur est partie. Il avait mal à la tête tous les huit ou dix jours : par habitude, quand il s’asseyait dans sa cour, il gardait désormais ce chapeau sale du Calife ‘Oumar (r.a.) sur sa tête.

    Hazrat Mouslih Maw’oud (r.a.) déclare : « Il existe aussi un autre aspect caché dans ce signe que Dieu lui a montré. Un compagnon du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) avait été fait prisonnier par César. Il avait ordonné qu’on le forçat à consommer de la chair de porc. Il endurait la famine, mais n’a pas touché à la chair de porc. Bien que l’islam a permis de manger du porc en cas de contrainte, il avait l’habitude de dire « Je suis un compagnon et je ne peux donc pas le faire. » A chaque fois qu’il était sur le point de mourir après avoir été affamé pendant plusieurs jours, César lui donnait du pain. Lorsqu’il recouvrait ses forces, César disait qu’il fallait lui donner de la chair de porc. Ainsi, il ne le laissait ni mourir ni vivre. Quelqu’un lui a dit : « Vous avez ce mal de tête parce que vous avez emprisonné ce musulman et maintenant le remède est de demander à ‘Oumar de prier pour vous et de lui demander quelque objet béni. » Lorsque le Calife ‘Oumar (r.a.) lui a envoyé un chapeau et qu’il a été soulagé de sa douleur, il en a été tellement ému qu’il a libéré ce compagnon.

    César tourmentait un compagnon et Allah lui a causé un mal de tête en guise de punition. Quelqu’un d’autre lui a conseillé de demander la bénédiction d’Oumar et de lui demander de prier. Ce dernier a envoyé cet objet béni et la douleur de César a disparu. Par ce moyen Allah a pourvu au salut de ce Compagnon et lui a révélé la véracité de Muhammad (s.a.w.). »

    Selon le Tafsir d’Al-Razi il est dit que César a écrit au Calife ‘Oumar (r.a.) : « J’ai un mal de tête qui ne s’améliore pas. Envoyez-moi quelque médicament. » Le Calife ‘Oumar (r.a.) lui a envoyé ce bonnet. Il n’avait plus mal à la tête quand il portait cette coiffe et il en souffrait de nouveau dès qu’il l’enlevait. Il en fut surpris : il fouilla à l’intérieur du bonnet et découvrit un morceau de papier sur lequel était inscrit Bismillah-ir-Rahman-ir-Rahim. Ceci est mentionné dans le commentaire d’Al-Razi.

    Voici quelques prières du Calife ‘Oumar (r.a.). ‘Amr Ibn Maymoun relate : « Le Calife ‘Oumar (r.a.) avait l’habitude de prier en ces termes :

    اللهم توفنی مع الابرار ولا تخلفنی فی الاشرار وقنی عذاب النار والحقنی بالاخیار

    « Ô Allah fais moi mourir avec les justes et ne me laisse pas parmi les méchants et sauve-moi du tourment du feu et unis-moi avec les justes. »

    Yahya Ibn Sa’id Ibn Mousayyib relate : « Lorsque ‘Oumar Ibn Al-Khattab revint de Mina, il laissa son chameau à Abtah et fit un tas de pierres dans la vallée de Batha et y étendit un côté de son châle. Il leva les mains au ciel et se mit à prier.

    الله کبرت سنی وضعفت قوتی وانتشرت رعیتی واخفظنی الیك غیر مزین ولا مفرت

    « Ô Allah, je suis vieux, ma force a décru, mes sujets se sont dispersés. Donne-moi la mort sans me laisser partir à la perdition et sans m’amoindrir. »

    Il fut attaqué et il tomba en martyr au cours du mois de Dhou’l-Hijjah.

    Ibn ‘Oumar (r.a.) a rapporté : « En période de famine, le Calife ‘Oumar (r.a.) a adopté une nouvelle habitude : après avoir dirigé la prière d’Icha, il entrait chez lui et priait continuellement jusqu’à la dernière partie de la nuit. Ensuite, il sortait et se promenait dans Médine. Un jour, à l’aube, je l’ai entendu réciter :

    اللهم لا تجعل هلاك أمة محمد علی یدی

    « Ô Allah ! N’anéantis pas l’Oummah de Muhammad (s.a.w) de mes mains. »

    Le premier Calife du Messie (r.a.) a déclaré : « L’on doit rendre culte à Dieu en toute sincérité. L’on ne doit guère se soucier de ce que les gens pensent qu’on est bon ou mauvais. Se présenter intentionnellement comme étant mauvais est contraire à une prière enseignée par le Saint Prophète (s.a.w.) à ‘Oumar (r.a.). Cette prière se lit ainsi :

    اللهم اجعل سریرتی خیرا من علانیة واجعل علانیتی صالحا

    « Allah, fais que mon for intérieur soit meilleur que mon état externe et rend mon for intérieur juste. »

    Il existe un récit sur le respect qu’avait Calife ‘Oumar (r.a.) à l’égard de la mosquée Al-Nabawi ainsi que pour la Salat. Sa’ib Ibn Yazîd (r.a.) a rapporté : « Je me tenais debout dans la mosquée lorsqu’une personne m’a lancé un caillou. J’ai regardé vers lui et j’ai constaté qu’il s’agissait du Calife ‘Oumar Ibn Al-Khattab (r.a.). Il m’a ordonné : « Amène-moi ces deux personnes ! », en désignant deux personnes qui parlaient à voix haute. Je lui ai amené les deux personnes en question. Le Calife ‘Oumar (r.a.) leur a demandé : « Qui êtes-vous ? » ou « D’où venez-vous ? » Ils ont répondu : « Nous sommes des habitants de Taïf » Sur ce, Calife ‘Oumar (r.a.) a déclaré : « Je vous aurais punis si vous étiez des habitants de cette ville. Comment osez-vous parler à voix haute dans la mosquée du Prophète (sa) ? » »

    Ibn ‘Oumar (r.a.) a déclaré : « Tant que les rangées n’étaient pas rectilignes, le Calife ‘Oumar (r.a.) n’énonçait pas « Allahou Akbar ». Il avait missionné une personne pour aligner les rangées. Abou ‘Outhman Al-Nahdi (r.a.) a rapporté : « Au moment de l’Iqamah, [lorsque la prière était sur le point de commencer], le Calife ‘Oumar (r.a.) tournait le dos à la Qiblah pour faire face aux fidèles et disait à untel d’avancer et à un autre de reculer : il s’assurait que les rangées soient rectilignes. Une fois que les rangées étaient alignées, il se tournait vers la Qiblah et disait « Allahou Akbar ».

    Il existe un récit au sujet des sacrifices financiers du Calife ‘Oumar (r.a.) et des dépenses dans la voie d’Allah, parmi tant d’autres. Ibn ‘Oumar (r.a.) a rapporté : « Le Calife ‘Oumar Ibn Al-Khattab (r.a.) avait acquis un terrain à Khaybar, et s’était rendu auprès du Saint Prophète (sa) pour le consulter à ce propos. » Il a déclaré : « Ô Messager d’Allah, j’ai acquis un terrain à Khaybar ; selon moi, je n’ai jamais eu de propriété meilleure que celle-ci. Que me conseillez-vous à son sujet ? » Il a répondu : « Si tu le souhaites, tu peux dédier ce terrain, et distribuer les revenus générés à partir de celui-ci parmi les pauvres. » Nafi’relate que le Calife ‘Oumar (r.a.) avait donné ce terrain en charité à condition qu’il ne fût ni vendu ni offert à qui que ce soit, ni même distribué à des héritiers. Il avait dédié ce terrain pour les nécessiteux, pour les membres de sa famille, pour libérer les esclaves dans la voie d’Allah, pour les voyageurs, et pour les invités. Et il avait décrété que le gardien du terrain pourrait en consommer [les récoltes] ou en nourrir autrui selon l’usage, mais qu’il ne pourrait pas en profiter pour accumuler de l’argent. Dès que l’opportunité de faire des sacrifices se présentait, le Calife ‘Oumar (r.a.) s’efforçait d’y exceller. Une fois, lorsque le Saint Prophète (sa) avait demandé aux gens de faire des sacrifices financiers, il avait apporté la moitié de ses biens : j’ai déjà mentionné ce récit. Il avait une telle crainte de Dieu que lorsqu’il était sur le point de mourir, des larmes coulaient de ses yeux et il disait : « Je ne mérite aucune récompense, je souhaite uniquement éviter tout châtiment. » Tel était l’état de sa crainte de Dieu.

    Il reste encore quelques points [que je] mentionnerai prochainement, Incha Allah.


    (Le site www.islam-ahmadiyya.org prend l’entière responsabilité de la publication du texte de ce sermon)

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    Nobles qualités d’Oumar Bin Al Khattab https://islam-ahmadiyya.org/qualites-oumar/ Tue, 16 Nov 2021 19:12:51 +0000 https://islam-ahmadiyya.org/?p=2749
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  • Sermon du vendredi 12 novembre 2021, prononcé par Sa Sainteté le Calife, Hadrat Mirza Masroor Ahmad, à la mosquée Moubarak, à Islamabad, Tilford au Royaume-Uni. Après le Tashahoud, le Ta’awudh et la Sourate Al-Fatiha, Sa Sainteté le Calife a déclaré :

    J’évoquais le Calife ‘Oumar (r.a.) dans mes précédents sermons ; je continuerai sur le même thème aujourd’hui.

    Hafsa Ibnt ‘Oumar (r.a.) évoque le désintérêt du Calife ‘Oumar (r.a.) de ce monde et sa piété. Un jour elle s’était adressée à son illustre père en ces termes : « Ô Emir des Croyants ! » Selon un autre récit elle aurait demandé : « Ô mon père ! Allah a élargi [nos] provisions et vous a accordé des victoires. Il vous a accordé une quantité de richesses. Pourquoi ne consommez-vous pas des aliments faciles à mâcher et ne portez-vous pas des vêtements plus moelleux ? » Le Calife ‘Oumar (r.a.) de répondre : « Je te demande de rendre le verdict toi-même. As-tu oublié toute la rigueur qu’a dû endurer le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) ? » Le rapporteur déclare qu’il n’a cessé de faire des rappels à Hafsa (r.a.) tant et si bien qu’elle a commencé à pleurer.

    Ensuite le Calife ‘Oumar (r.a.) a déclaré : « Par Allah ! Tant que cela me sera possible je partagerai la rigueur endurée par le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) et Abou Bakr, dans l’espoir, peut-être, de partager la vie d’aisance de ces deux-là. »

    Selon un autre récit, le Calife ‘Oumar (r.a.) a dit à Hafsa : « Ô Hafsa, fille d’Oumar ! Tu as souhaité le bien-être de ton peuple mais pas celui de ton père. »

    C’est-à-dire, tu m’as donné ce conseil afin que [je] serve mieux la nation. Mais tu n’as pas souhaité mon bonheur.

    Ensuite il a déclaré : « Les membres de ma famille ont uniquement droit sur ma vie et mes biens. Ils n’ont aucun droit sur ma [pratique] religieuse et sur les charges qui m’incombent. »

    C’est-à-dire : ils n’ont pas leur mot à dire sur les responsabilités qui m’incombent.

    ‘Ikramah Ibn Khalid déclare : « Hafsa, ‘Abdoullah et d’autres ont dit au Calife ‘Oumar (r.a.) : « Si vous consommez des aliments plus nourrissants vous serez plus robuste pour accomplir vos tâches. » Le Calife ‘Oumar (r.a.) a demandé : « Est-ce là votre opinion à vous tous ? » « Oui ! » ont-ils répondu à l’unanimité.

    Le Calife ‘Oumar (r.a.) a déclaré : « J’ai compris votre compassion à mon égard. Mais si j’abandonne la voie de mes deux compagnons – le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) et Abou Bakr (r.a.) – je ne pourrai pas les atteindre. »

    Hazrat Mouslih Maw’oud (r.a.) déclare : « L’époque du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) était celle de la peur et du danger. Nous pouvons tirer des leçons des instructions qu’il avait données aux musulmans. Il appliquait la consigne suivante qu’il avait donnée aux autres. Il avait comme consigne de ne pas consommer plus d’un mets par repas. »

    Hazrat Mouslih Maw’oud (r.a.) avait prodigué ces conseils dans un sermon sur le Tahrik-i-Jadid.

    Il déclare : « Il avait comme consigne de ne pas consommer plus d’un mets par repas. Il avait mis un tel accent dessus qu’à ce sujet certains compagnons sont allés à l’extrême. Une fois, on avait présenté du vinaigre et du sel devant le Calife ‘Oumar (r.a.). Il a demandé : « Pourquoi avez-vous placé deux mets différents devant moi quand le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) nous a demandé de consommer un seul plat. » Les gens lui ont dit : « Il ne s’agit pas de deux mets différents. On en forme un seul en mélangeant du sel et du vinaigre. » Il a répondu : « Non. Il s’agit de deux mets différents ! » Cette action de ‘Oumar (r.a.), découlant de l’amour du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.), semble être extrême et peut-être que ce n’était pas là le souhait de l’Envoyé d’Allah (s.a.w), mais grâce à cet exemple, l’on conçoit que le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) avait compris qu’il était nécessaire pour les musulmans de faire montre de simplicité et c’est pour cette raison qu’il a mis l’accent dessus.

    Je ne vous demande pas de suivre l’exemple du Calife ‘Oumar (r.a.). Je ne vous dis pas que le sel est un mets et le vinaigre en est un autre. Mais je vous fais une recommandation pour les trois prochaines années. Tous les ans je ferai une annonce à ce propos et si au cours de ces trois ans, l’état de crainte n’est plus, je pourrai alors changer les directives. Tout ahmadi qui souhaite participer dans cette bataille doit promettre qu’à partir de ce jour il se contentera d’un seul mets par repas : soit du pain et un mets l’accompagnant soit du riz et un mets l’accompagnant. Ceux-ci ne comptent pas comme deux plats séparés : ils se combinent plutôt pour former un seul plat. Cependant, il n’est pas permis de consommer deux mets différents avec du pain ou du riz. »

    Cela datait de l’époque quand le Mouslih Maw’oud (r.a.) avait lancé le Tahrik-i-Jadid : cette mesure était nécessaire. Il avait demandé aux membres de réduire leurs dépenses afin de cotiser dans le fonds [Tahrik-i-Jadid]. Par la grâce de Dieu, la situation est différente aujourd’hui. Ces restrictions ne sont plus de mise. Or, l’on doit tout de même éviter tout excès.

    Hazrat Mouslih Maw’oud (r.a.) a commenté sur le verset suivant :

    وَالَّذِينَ إِذَا أَنْفَقُوا لَمْ يُسْرِفُوا وَلَمْ يَقْتُرُوا وَكَانَ بَيْنَ ذَلِكَ قَوَامًا

    Allah déclare que celui qui souhaite être un serviteur du Dieu Rahman (Gracieux) doit respecter deux conditions en dépensant ses biens.

    La première est qu’il ne doit pas gaspiller sa richesse. Il ne consomme pas de la nourriture par affectation ou par plaisir mais pour maintenir sa force et la robustesse de son corps.

    Il ne porte pas de vêtement par ostentation mais pour couvrir son corps et préserver le statut que Dieu lui a octroyé.

    Les compagnons suivaient ces pratiques. Une fois, le Calife ‘Oumar (r.a.) s’est rendu en Syrie et là-bas certains des Compagnons portaient des vêtements de soie. Ces vêtements contenaient des parties en soie, sinon les vêtements de soie pure sont interdits aux hommes, sauf à ceux qui ont une maladie.

    Le Calife ‘Oumar a dit à ses compagnons : « Envoyez de la poussière sur ceux [qui portent ces vêtements] ! » C’est-à-dire que leur accoutrement lui avait déplu.

    Il leur a dit : « Avez-vous tant sombré dans le luxe que vous portez des vêtements de soie ? »

    L’un des compagnons a remonté sa chemise [de soie] pour révéler qu’ils portaient en dessous des chemises de fibres de coton grossières.

    Il a dit au Calife ‘Oumar : « Nous ne portons pas de vêtements en soie parce que nous les aimons mais parce que c’est le style des gens de ce pays. Depuis l’enfance, ils ont été habitués à voir leurs chefs vivant dans une grande splendeur. Donc nous avons aussi changé nos vêtements pour eux par souci de la politique du pays sinon ils n’ont aucun effet sur nous. »

    Ainsi, l’action des compagnons montre ce qu’on entend par extravagance. Cela signifie qu’on ne doit pas dépenser l’argent pour des choses qui ne sont pas nécessaires et qui ne sont que décoration et parure.

    Allah déclare que les serviteurs du Dieu Rahman sont ceux qui ne dépensent pas leurs richesses de façon extravagante ou par ostentation. Ils les dépensent pour des avantages et des profits.

    Et ils ne se retiennent pas là où il est nécessaire de dépenser ; ils suivent la voie du milieu et ils deviennent une source d’avantages. Ils ne dépensent pas leurs richesses contrairement à la volonté d’Allah et ne retiennent pas leurs mains là où il existe des droits légitimes.

    Ce sont là deux conditions pour les serviteurs du Dieu Rahman concernant les dépenses de leurs biens. Mais beaucoup sombrent soit dans l’extravagance soit dans l’avarice. Le Calife ‘Oumar (r.a.) était farouchement opposé aux vêtements somptueux et splendides tant en si bien qu’il n’aimait pas que l’ennemi vaincu en portât devant lui.

    On en trouve les détails dans l’incident du général persan Hormouzan. J’ai déjà mentionné ce récit dans le passé ; je vais le citer de nouveau ici en partie et en guise d’exemple. Lors de la conquête de Tostar, le général persan Hormouzan a jeté les armes et s’est rendu aux musulmans. Il a été envoyé à Médine pour être présenté au Calife ‘Oumar. Avant d’entrer à Médine, les musulmans qui l’y conduisaient l’ont fait porter ses vêtements de soie afin que le Calife ‘Oumar (r.a.) et les musulmans puissent voir son statut véritable. Quand il s’est présenté au Calife ‘Oumar (r.a.), celui-ci a demandé s’il s’agissait d’Hormouzan. Les autres ont répondu à l’affirmative. Le Calife ‘Oumar (r.a.) l’a regardé attentivement ainsi que ses vêtements et a ensuite déclaré : « Je cherche refuge auprès d’Allah contre le feu et je demande à Allah de l’aide ! » Les gens de la caravane ont dit qu’il s’agissait de Hormouzan et lui ont demandé de lui parler. Le Calife ‘Oumar (r.a.) a répondu : « Certainement non, tant qu’il n’enlève pas ses vêtements scintillants et ses bijoux. » Le Calife ‘Oumar (r.a.) lui a parlé quand il a enlevé le tout.

    On peut comprendre le degré d’humilité et de piété du Calife ‘Oumar (r.a.) grâce à ce qui suit. ‘Ourwah Ibn Zoubayr relate : « J’ai vu ‘Oumar Ibn al-Khattab portant une outre d’eau sur l’épaule et je lui ai dit : « Ô Emir des Croyants ! Il n’est pas approprié pour vous de le porter ! » Il a répondu : « Lorsque des délégations de différentes nations sont venues à moi et ont fait montre d’obéissance à mon égard, je me sentais fier dans mon cœur. J’ai alors compris qu’il était nécessaire de détruire cette fierté [et ce en portant cette outre d’eau.] »

    Le père de Yahya Ibn ‘Abdour-Rahman Ibn Hatib raconte : « Nous revenions de La Mecque dans une caravane avec ‘Oumar Ibn al-Khattab. Quand nous sommes arrivés dans les vallées de Zajnan, les gens se sont arrêtés. » Zajnan est le nom d’une localité à 40 kilomètres de La Mecque. Il relate : « Le Calife ‘Oumar (r.a.) a dit : « Je me souviens de l’époque où j’étais à cet endroit sur le chameau de mon père, Al-Khattab. Il était un homme de nature très stricte. Une fois, je transportais du bois de chauffage sur ces chameaux et une autre fois je transportais du foin. Aujourd’hui, ma situation est telle que les gens voyagent loin dans ma région et personne n’est au-dessus de moi. » C’est-à-dire que je suis le dirigeant d’une vaste région dans laquelle les gens voyagent de loin et viennent me voir, et aucun dirigeant du monde ne règne sur moi. »

    Ensuite il a récité ces vers :

    « Tout ce que vous voyez n’a aucune réalité, sauf une joie temporaire. Seul Dieu demeurera, tandis que richesse et enfants périront. »

    Hazrat Khalifatoul Massih I (r.a.) déclare à ce propos : « Quand le Calife ‘Oumar (r.a.) est revenu du Hajj, il s’est tenu tout près d’un arbre. Houdhayfah, qui avait une relation très informelle avec le Calife ‘Oumar (r.a.), a osé lui en demander la raison. Le Calife ‘Oumar (r.a.) a répondu : « Il fut un temps où je faisais paître un de mes chameaux et mon père m’avait réprimandé sous cet arbre. Laissons de côté les chameaux : à présent, des centaines de milliers d’hommes seraient prêts à mourir pour moi si je leur donne ne serait-ce qu’un clin d’œil. »

    Hazrat Mouslih Maw’oud (r.a.) déclare à ce propos : « N’est-il pas surprenant qu’un chamelier soit devenu un si grand roi ? Non seulement un roi mondain mais aussi un roi spirituel. Le Calife ‘Oumar (r.a.) avait l’habitude de faire paître des chameaux durant sa jeunesse. Une fois qu’il s’est rendu pour le Hajj et s’est arrêté à un endroit sur le chemin. Le soleil brillait si fort qu’il faisait souffrir les gens, mais personne n’a osé demander pourquoi il s’était arrêté là. Or, il y avait parmi eux un compagnon qui était un grand ami du Calife ‘Oumar (r.a.) et qui il avait l’habitude de poser des questions sur la sédition.

    Les gens ont demandé à ce compagnon de s’enquérir auprès du Calife ‘Oumar (r.a.) sur la raison de son arrêt. Il a donc dit au Calife : « Avancez, s’il vous plaît ! Pourquoi vous êtes vous arrêté là ? ». Le Calife ‘Oumar (r.a.) a répondu : « Je me tiens ici parce qu’une fois j’étais fatigué de faire paître des chameaux et j’étais allongé sous cet arbre. Mon père et venu et m’a frappé en disant : « Est-ce que je t’avais envoyé pour dormir là ? »

    Telle était ma condition à une époque. Mais après que j’aie accepté le Saint Prophète (s.a.w.), Dieu m’a élevé à un statut tel que si je le demandais à des centaines de milliers de personnes, elles seraient prêtes à mourir pour moi. »

    Cet incident, ainsi que de nombreux autres similaires à celui-ci, démontre dans quelle condition se trouvaient jadis les compagnons par rapport à leur condition après avoir suivi le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.).

    Ils ont acquis un statut et une connaissance qui n’avaient été octroyés à personne d’autre. »

    Hazrat Mouslih Maw’oud (r.a.) déclare : « J’ai relaté cette histoire parce qu’un éleveur de chameaux a acquis un savoir de la religion et du monde que personne ne peut saisir. D’une part, regardez ceux qui font paître des chameaux ou de chèvres et à quel point ils semblent être loin de la connaissance, et d’autre part voyez comment les éclairés d’Europe, très au faîte de la gestion des affaires de l’État, honorent les lois faites par le Calife ‘Oumar.

    Y a-t-il relation entre le chamelier et la gouvernance d’un empire ? Non, mais les accomplissements du Calife ‘Oumar (r.a.) sont tels que le monde se prosterne devant lui et loue sa maîtrise de la politique. Abou Bakr était un simple commerçant, mais maintenant le monde se demande d’où il a obtenu cette compréhension, cet intellect et cette pensée. J’informe le monde qu’ils ont tout tiré du Coran. Ils ont médité sur le Coran, et c’est pour cette raison qu’ils ont su ce que le monde entier ne savait pas.

    En effet, si l’on utilise le Coran pour se purifier le cœur celui-ci devient apte à acquérir toutes les sciences du monde. Une telle porte s’ouvre à l’homme que rien ne peut arrêter ce savoir qui descend sur son cœur. Par conséquent, il est nécessaire pour chaque être humain de faire l’effort de lire et de méditer sur le Coran. »

    Voici un récit sur l’humilité et la modestie du Calife ‘Oumar (r.a.). Joubayr Ibn Noufayr relate qu’un groupe de personnes a dit à ‘Oumar Ibn al-Khattab : « Ô Emir des Croyants ! Par Allah ! Nous n’avons trouvé personne de plus juste que vous, de plus véridique dans ses propos et de plus dur envers les hypocrites ! Vous êtes sûrement le meilleur des hommes après le Messager d’Allah ! » ‘Awf Ibn Malik a dit à cette personne : « Par Allah ! Tu as menti ! Nous avons certainement vu quelqu’un de meilleur que le Calife ‘Oumar (r.a.) après le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). »

    Le Calife ‘Oumar (r.a.) a demandé : « Ô Awf ! Qui est-ce ? » Il a répondu : « Abou Bakr ! ». Le Calife ‘Oumar a dit qu’Awf avait dit la vérité. S’adressant à l’autre, il a déclaré : « Tu as menti. Par Allah, Abou Bakr est plus pur que le parfum du musc et je suis plus égaré que les chameaux de ma famille. »

    Le Mouslih Maw’oud (r.a.) déclare : « Selon les hadiths, une fois ‘Oumar et Abou Bakr se sont disputés à propos de quelque chose. Le différend s’est envenimé. ‘Oumar était de nature colérique, c’est pour cette raison qu’Abou Bakr a jugé opportun de quitter cet endroit afin que la querelle ne s’intensifie pas. Quand Abou Bakr a tenté de se retirer, ‘Oumar a attrapé sa chemise en lui disant : « Répondez à ma question avant de partir ! » La chemise d’Abou Bakr s’est déchirée quand il a tenté de se retirer. Il est rentré chez lui. Mais ‘Oumar (r.a.) soupçonnait qu’Abou Bakr (r.a.) était parti voir le Prophète (s.a.w.) pour se plaindre de lui. Il l’a suivi afin de pouvoir se défendre devant le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Mais ‘Oumar (r.a.) a perdu de vue Abou Bakr (r.a.) en cours de route. ‘Oumar (r.a.) pensait qu’il était parti se plaindre au Saint Prophète (s.a.w.). Il s’est rendu auprès de celui-ci directement mais a constaté qu’Abou Bakr (r.a.) n’était pas présent. Étant donné qu’il avait des remords, il a déclaré : « Ô Envoyé d’Allah ! J’ai commis une faute : j’ai traité Abou Bakr durement. Il n’est pas fautif : c’est ma faute. » Lorsque ‘Oumar (r.a.) s’est présenté au Saint Prophète (s.a.w.), quelqu’un est parti informer Abou Bakr (r.a.) qu’Oumar (r.a.) était venu se plaindre de lui auprès de l’Envoyé d’Allah (s.a.w). Abou Bakr (r.a.) s’est dit qu’il devait lui aussi se présenter afin de s’innocenter et afin de présenter les deux versions de l’histoire y compris son point de vue.

    Quand Abou Bakr (r.a.) s’est présenté au Saint Prophète (s.a.w.), ‘Oumar lui disait : « Ô Envoyé d’Allah ! J’ai commis une erreur en confrontant Abou Bakr (r.a.) et j’ai déchiré sa chemise. » Quand le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) entendu cela, des signes de colère apparurent sur son visage.

    Il a déclaré : « Ô Gens ! Que se passe-t-il avec vous ? Quand le monde entier me reniait et que vous étiez vous aussi contre moi, c’est Abou Bakr qui a cru en moi et m’a aidé de toutes les manières. » Puis il a dit tristement : « Ne cesserez-vous pas de nous tourmenter, Abou Bakr et moi ? »

    Quand il disait cela Abou Bakr (r.a.) était entré.

    Ceci est l’exemple du vrai amour. Au lieu de présenter l’excuse « que n’était pas de ma faute mais celle d’Oumar », Abou Bakr est entré en tant que véritable amoureux ; il ne pouvait supporter que le Saint Prophète (s.a.w.) fût blessé à cause de lui. Par conséquent, dès que Abou Bakr (r.a.) est venu, il s’est agenouillé devant le Saint Prophète (s.a.w.) et a déclaré : « Ô Envoyé d’Allah ! Ce n’est pas la faute d’Oumar ! C’est la mienne. »

    Le Calife ‘Oumar (r.a.) a demandé conseil aux gens sur le prix du sang à payer suite à l’avortement d’une femme. Moughirah a déclaré que le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) avait prescrit de payer le prix d’un ou d’une esclave comme prix du sang. Le Calife ‘Oumar (r.a.) a dit : « Amenez-moi une personne qui s’en portera témoin. » Muhammad Ibn Maslamah a ensuite témoigné qu’il était présent quand le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) avait rendu ce verdict. Celui qui était coupable d’oppression ou de cruauté conduisant à une fausse couche ou qui force une femme à avorter devra payer le prix du sang.

    Celui qui a commis ce crime doit payer le prix du sang qui consiste à libérer un esclave homme ou femme.

    Abou Sa’id relate qu’Abou Moussa al-Ach’ari (r.a.) a demandé à ‘Oumar la permission d’entrer. Il a dit : « As-salamou ‘alaykoum ! Puis-je entrer ? »

    Le Calife ‘Oumar (r.a.) a répondu dans son cœur. Il a demandé la permission une fois et après être resté silencieux pendant un moment, Abou Moussa al-Ach’ari (r.a.) a dit de nouveau : « As-salamou ‘alaykoum ! Puis-je entrer ? » ‘Oumar (r.a) a [de nouveau] répondu dans son cœur. Il n’avait demandé la permission que deux fois. Après être resté silencieux pendant un moment, Abou Moussa al-Ach’ari (r.a.) a dit une fois de plus : « As-salamou ‘alaykoum ! Puis-je entrer ? »

    Après avoir demandé la permission plusieurs fois, Abou Moussa al-Ach’ari (r.a.) est rentré. Quand il avait demandé la permission trois fois et n’avait pas entendu la réponse d’Oumar (r.a.), il est retourné. Le Calife ‘Oumar (r.a.) a dit au portier : « Qu’est-ce qu’Abou Moussa a fait ? » Il a répondu qu’il est reparti. Le Calife ‘Oumar (r.a.) a dit : « Appelez-le et emmenez-le-moi. »

    Quand Abou Moussa al-Ach’ari (r.a.) est retourné le Calife ‘Oumar (r.a.) lui a demandé : « Qu’as-tu fait ? »

    « J’ai suivi la Sounnah », a déclaré Abou Moussa al-Ach’ari (r.a.).

    Le Calife ‘Oumar (r.a.) a demandé : « La Sounnah ? Par Allah, tu devras présenter la preuve de cette Sounnah, sinon je te traiterai durement. »

    Abou Sa’id Al-Khoudri déclare qu’Abou Moussa al-Ach’ari (r.a.) est venu nous voir. Nous étions avec un groupe d’Ansar. Abou Moussa al-Ash’ari (r.a.) a déclaré : « Ô gens des Ansâr ! Ne connaissez-vous pas les hadiths mieux que les autres ? L’Envoyé d’Allah (s.a.w) n’avait-il pas dit que l’on doit demander l’autorisation à trois reprises ? Si vous y êtes autorisés, entrez chez votre hôte ; et si vous n’y êtes pas autorisés, rentrez chez vous. »

    En entendant cela, les gens ont commencé à se moquer de lui. Abou Sa’id al-Khoudri a dit : « J’ai levé la tête vers Abou Moussa al-Ach’ari (r.a.) et j’ai dit : « J’aurai une part de toute punition que vous pourriez recevoir à cet égard. Je témoigne que vous avez raison. » Le narrateur déclare qu’Abou Sa’id s’est rendu chez le Calife ‘Oumar (r.a.) et l’a informé de ce hadith. Le Calife ‘Oumar (r.a.) a dit : « Eh bien, je ne connaissais pas ce hadith et maintenant je l’ai appris. »

    Selon le Sahih Mouslim, Abou Hourayrah relate : « Nous étions assis autour du Saint Prophète (s.a.w.). Abou Bakr (r.a.), ‘Oumar (r.a.) et d’autres personnes étaient présentes. Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) s’est levé et nous a quittés. Mais il tardait à revenir et nous avions peur qu’il ne revienne plus. Tout anxieux, nous sommes partis. J’étais le premier à m’inquiéter, et c’est pour cette raison que je suis parti à la recherche du Messager d’Allah. Je suis arrivé tout près d’un verger d’un des Ansâr des Banou Najjar. J’ai fait le tour pour en chercher la porte, mais je n’ai pas pu la trouver. J’ai vu un grand courant d’eau couler d’un puits vers le jardin. J’ai pénétré dans le canal tel un renard et je me suis rendu chez le Messager d’Allah. Il a demandé : « Est-ce Abou Hourayrah ? » J’ai répondu : « Oui, ô Envoyé d’Allah (s.a.w) ! » « Qu’est-ce qu’il y a ? », a-t-il demandé. J’ai dit que vous étiez assis parmi nous puis vous vous êtes levé, mais vous n’êtes pas revenu. Nous craignions que vous ne fussiez séparé de nous ; nous avions pris peur. J’étais le premier à m’inquiéter. Je suis venu dans ce jardin et j’y suis entré comme un renard ; et les autres sont derrière moi. Il dit : « Ô Abou Hourayrah ! Prends mes chaussures. Annonce la bonne nouvelle du paradis à celui que tu rencontreras de l’autre côté du verger et qui témoignera que nul n’est digne d’adoration hormis Allah et qui y croit sincèrement. »

    ‘Oumar (r.a.) était le premier que j’ai rencontré quand je suis reparti. Il m’a demandé : « Ô Abou Hourayrah ! D’où viennent ces chaussures ? » J’ai répondu : « Elles appartiennent à l’Envoyé d’Allah (s.a.w) et il me les a offertes en guise de signe et d’annoncer la bonne nouvelle du paradis à celui que je rencontrerai et qui témoignera que nul n’est digne d’adoration hormis Allah et qui y croit sincèrement. »

    Sur ce, ‘Oumar m’a frappé à la poitrine avec colère et je suis tombé à la renverse. Il a dit : « Ô Abou Hourayrah ! Retourne et ne dis rien à personne ! »

    Je suis retourné auprès de l’Envoyé d’Allah (s.a.w) et j’étais sur le point de pleurer quand ‘Oumar (r.a.) est arrivé après moi. Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a dit : « Ô Abou Hourayrah, que t’est-il arrivé ? » J’ai dit que j’avais rencontré ‘Oumar et je lui avais transmis votre message. ‘Oumar m’a frappé fort à la poitrine. Je suis tombé à la renverse et il m’a dit de rentrer. »

    L’Envoyé d’Allah (s.a.w) a demandé : « Ô Oumar ! Pourquoi as-tu fait cela ? » ‘Oumar a dit : « Ô Messager d’Allah, que mes parents soient sacrifiés pour vous ! Aviez-vous envoyé Abou Hourayrah avec vos chaussures pour annoncer la bonne nouvelle du paradis à celui qu’il rencontrerait et qui témoignerait que nul n’est digne d’adoration hormis Allah et qui y croit sincèrement ? »

    Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a répondu : « Oui ! » ‘Oumar a dit : « Ne faites pas cela, car j’ai peur que les gens se contentent de cette seule déclaration. Il vaut mieux les encourager à accomplir de bonnes œuvres. »

    C’est-à-dire, conseillez-leur d’accomplir de bonnes œuvres et qu’ils mettent en pratique les commandements de Dieu afin qu’ils soient de véritables croyants. Sinon, ils se limiteront à croire qu’il suffit d’annoncer La ilaha ill-Allah pour mériter le paradis. »

    Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a déclaré : « C’est vrai et cela vaut mieux. »

    ‘Oumar (r.a.) avait une nature très prudente.

    Il existe des récits sur le fait que Satan s’enfuit par peur d’Oumar (r.a.). Selon le Sahih Al-Boukhari, Sa’d Ibn Abi Waqqas raconte qu’Oumar Ibn Al-Khattab avait demandé la permission au Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) d’entrer. Certaines femmes des Qouraych y étaient assises ; elles lui parlaient et lui demandaient plus [d’argent]. Leurs voix étaient plus fortes que la sienne. Quand ‘Oumar Ibn al-Khattab a demandé la permission d’entrer, elles se sont levées et se sont précipitées derrière le rideau. L’Envoyé d’Allah (s.a.w) permis à ‘Oumar d’entrer. ‘Oumar est entré et l’Envoyé d’Allah (s.a.w) riait. ‘Oumar (r.a.) a dit : « Ô Prophète d’Allah ! Que vous soyez toujours de bonne humeur ! » L’Envoyé d’Allah (s.a.w) a déclaré : « Je suis étonné par ces femmes qui étaient là. Quand elles ont entendu votre voix, elles se sont précipitées derrière le rideau. ‘Oumar (r.a.) a dit : « Ô Messager d’Allah ! Vous êtes plus digne d’être craint ! » ‘Oumar (r.a.) dit à ces femmes : « Ô ennemies de vos âmes ! Avez-vous peur de moi et ne craignez-vous pas le Messager d’Allah ? » Elles ont répondu : « Oui, vous avez un tempérament très strict et un cœur dur. L’Envoyé d’Allah (s.a.w) n’est pas comme ça. »

    Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a déclaré : « Ô Fils de Khattab ! Je jure par Celui qui détient mon âme que chaque fois que Satan a croisé ton chemin, il a sûrement quitté ce chemin et a pris un autre ! »

    ‘Aïcha relate : « Une fois l’Envoyé d’Allah (s.a.w) nous rendait visite et nous avons entendu du bruit et des voix d’enfants. L’Envoyé d’Allah (s.a.w) s’est levé ; il y avait une femme d’Abyssinie qui dansait et faisait des tours et des enfants étaient rassemblés autour d’elle. L’Envoyé d’Allah (s.a.w) a dit : « Aïcha, viens, allons voir. » Je suis partie et j’ai placé mon menton sur l’épaule de l’Envoyé d’Allah (s.a.w) et j’ai commencé à regarder, mon menton entre sa tête et son épaule. Puis il m’a demandé : « N’es-tu pas satisfaite ? » J’ai dit : « Pas encore, pour que je puisse voir combien vous m’estimez ! » Quand ‘Oumar (r.a.) est venu, les gens autour de cette femme se sont enfuis. ‘Aïcha déclare : « L’Envoyé d’Allah (s.a.w) a dit : « J’ai constaté que les Satans des djinns et des hommes fuient ‘Oumar ! » ‘Aïcha déclare : « Sur ce, je suis rentrée. »

    Bouraydah relate que l’Envoyé d’Allah (s.a.w) était sorti pour une bataille ; et quand il est revenu, une esclave noire est venue et a dit : « Ô Messager d’Allah ! J’avais fait un vœu que si vous retourniez sain et sauf, je jouerais du tambourin et chanterais devant vous ! » Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a dit : « Si tu as fait un vœu, tu peux le faire, sinon non. » Elle a commencé à jouer du tambourin. Elle ne s’est pas arrêtée quand Abou Bakr (r.a.) est venu. Elle a continué à jouer du tambourin quand ‘Ali est venu et n’a cessé de le faire quand ‘Outhman (r.a.) s’est présenté.

    Quand ‘Oumar (r.a.) est venu et elle a mis le tambourin sous elle et s’est assise dessus. L’Envoyé d’Allah (s.a.w) a dit : « Ô ‘Oumar ! Même Satan aurait peur de toi ! Elle a joué du tambourin en ma présence. Et elle n’a cessé de le faire quand Abou Bakr est venu, ainsi qu’Ali et ‘Outhman. Mais ô ‘Oumar ! Quand tu es venu, elle a caché son tambourin ! »

    Le Messie Promis (a.s.) déclare : « Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) avait dit à ‘Oumar (r.a.) : Si Satan croise ton chemin il empruntera un autre chemin et aura peur de toi.

    Cela prouve que Satan prenait la fuite devant ‘Oumar (r.a.) comme un lâche impuissant. »

    L’Envoyé d’Allah (s.a.w) s’était prononcé sur la vérité et la tranquillité de la langue et du cœur d’Oumar (r.a.). ‘Abdoullah Ibn ‘Oumar relate que le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a dit : « Allah a révélé la vérité sur la langue et le cœur d’Oumar. »

    Ibn ‘Abbas raconte que son frère, Fadl, a déclaré : « J’ai entendu l’Envoyé d’Allah (s.a.w) dire qu’Oumar Ibn al-Khattab est avec moi où je le veux ; et je suis avec lui où il le veut. Après moi, la vérité sera là où se trouvera ‘Oumar Ibn al-Khattab. »

    ‘Ali déclare : « Nous avions l’habitude de nous dire que la paix sortait de la langue et du cœur d’Oumar (r.a.). »

    Hazrat Mouslih Maw’oud (r.a.) dit quant à lui : « L’Envoyé d’Allah (s.a.w) avait dit à l’une de ses épouses de préparer ses bagages. Elle a commencé à les préparer. Il a dit à ‘Aïcha : « Prépare de l’orge ou des céréales grillées pour moi (soit le type de nourriture disponible à l’époque). Ainsi donc, elle a commencé à tamiser la poussière ou la saleté des graines. Quand Abou Bakr est venu voir sa fille et a vu tous ces préparatifs, il lui a demandé ce qui se passait et si l’Envoyé d’Allah (s.a.w) se préparait pour un voyage. Elle a répondu qu’on dirait qu’il se préparait pour un voyage car il lui avait parlé à ce propos.

    Abou Bakr a demandé s’il avait l’intention de livrer bataille. Elle a répondu qu’elle n’en savait rien. « L’Envoyé d’Allah (s.a.w) avait dit : « Préparez mes bagages pour le voyage », et nous le faisons. »

    Après deux ou trois jours, le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) appela Abou Bakr et ‘Oumar et dit : « Ecoutez ! Vous savez que les gens des Khouza’a étaient venus et m’ont parlé d’un incident à propos duquel Dieu m’avait déjà informé. Les habitants de La Mecque ont été coupables de trahison tandis que nous avions conclu un accord avec eux. Ce sera contraire à la foi que nous ayons peur et que nous ne soyons pas prêts à affronter la bravoure et la force des habitants de La Mecque. Nous devons y aller. Quelle est votre opinion à ce propos? »

    Abou Bakr a déclaré : « Ô Messager d’Allah, vous avez passé un accord avec eux et ils appartiennent à votre peuple. »

    Il lui demandait en somme s’il était prêt à tuer son peuple.

    L’Envoyé d’Allah (s.a.w) a dit : « Nous ne tuerons pas notre peuple. Nous tuerons ceux qui enfreignent le traité. » Ensuite il a demandé à ‘Oumar (r.a.) son avis. Ce dernier a répondu : « Bismillah ! J’avais l’habitude de prier tous les jours pour que ce jour vienne et que nous combattions les infidèles sous la bannière de l’Envoyé d’Allah (s.a.w) ! »

    Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a dit : « Abou Bakr est d’une nature très douce, mais les paroles de vérité sortent le plus souvent de la bouche d’Oumar et sont plus éloquentes. » Il a dit : « Préparez-vous ! » Il a ensuite envoyé une annonce aux tribus environnantes que tous ceux qui croient en Allah et en Son Messager devaient se rassembler à Médine dans les premiers jours du Ramadan. L’armée a commencé à s’y réunir : elle a réuni plusieurs milliers de soldats et alors il est parti se battre.

    Il y a un récit sur les excellences d’Abou Bakr et d’Oumar. Abou Sa’id Al-Khoudri rapporte que l’Envoyé d’Allah (s.a.w) a dit :

    « Un des ‘il-lîyîn se tournera vers les gens du paradis. La vue de son visage embrasera tout le paradis. Il sera comme une étoile scintillante. Abou Bakr et ‘Oumar (r.a.) feront partie d’eux. Tout deux sont excellents. »

    Abou ‘Outhman que le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a envoyé ‘Amr Ibn Al-‘Âs comme officier de l’armée Dhât Al-Salâsil.

    Ce lieu se trouve à un jour de voyage de Médine selon le mode de déplacement de l’époque. Il s’agit d’un puits se trouvant au-delà de la vallée d’Al-Qoura dans la région de la tribu de Jazam. ‘Amr déclare : « Quand je suis revenu vers le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.), je lui ai demandé qui lui était le plus cher parmi les gens. Il a répondu : « ‘Aïcha. » J’ai demandé : « Et de parmi les hommes qui vous est le plus cher ? » Il a répondu : « Le père d’Aïcha. » J’ai demandé : « Qui après lui ? ». Il a répondu : « ‘Oumar. » Puis il a mentionné les noms de plusieurs hommes. »

    Anas (r.a.) rapporte que le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) avait l’habitude de sortir avec ses compagnons de parmi les Mouhajirîn et les Ansâr tandis qu’ils étaient assis. Si Abou Bakr (r.a.) et ‘Oumar (r.a.) étaient parmi eux, aucun d’entre eux ne regardait le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) sauf Abou Bakr (r.a.) et ‘Oumar (r.a.). Tous deux le regardaient et souriaient et ils les regardaient tous les deux et souriait lui aussi.

    Ibn ‘Oumar relate que le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) est sorti un jour : lui, Abou Bakr (r.a.) et ‘Oumar (r.a.) sont entrés dans la mosquée. L’un se trouvait à sa droite et l’autre à sa gauche. Il a pris leurs mains dans la sienne, en disant : « Nous serons ressuscités de la même manière le Jour de la Résurrection. »

    ‘Abdoullah Ibn Hantab déclare que le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a regardé Abou Bakr et ‘Oumar et a dit : « Tous deux sont à la fois des oreilles et des yeux. »

    Jabir Ibn ‘Abdillah déclare qu’Oumar (r.a.) a dit à Abou Bakr (r.a.) : « O meilleur des hommes après le Messager d’Allah ! » A cela, Abou Bakr (r.a.) a répondu : « Ecoute ! Si tu dis cela, alors [sache que] j’ai entendu l’Envoyé d’Allah (s.a.w) déclarer : « Le soleil ne s’est levé sur aucun homme qui vaut mieux qu’Oumar (r.a.) ».

    Ibn ‘Oumar rapporte que l’Envoyé d’Allah (s.a.w) a dit : « Je serai le premier à fendre la terre, puis Abou Bakr, puis ‘Oumar (qu’Allah soit content d’eux). Ensuite je me tournerai vers les habitants du [cimetière] Al-Baqî’. Ils seront ressuscités avec moi. J’attendrai les gens de La Mecque jusqu’à ce que je sois élevé entre les deux sanctuaires saints. »

    ‘Abdoullah Ibn Mas’oud rapporte que le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a dit : « Un des gens du paradis vient à vous. » Abou Bakr (r.a.) est alors venu. Puis il a déclaré : « Un des gens du paradis vient à vous. » Et ‘Oumar (r.a.) est venu.

    Anas rapporte que l’Envoyé d’Allah (s.a.w) a dit à propos d’Abou Bakr (r.a.) et d’Oumar (r.a.) : « Tout deux sont les chefs des aînés parmi les premiers et les derniers du paradis, sauf des prophètes et des envoyés. »

    Houdhayfah rapporte que le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a dit : « Suivez Abou Bakr et ‘Oumar après moi. »

    Abou Sa’id Al-Khoudri raconte que l’Envoyé d’Allah (s.a.w) a dit : « Tout prophète dispose de deux ministres au ciel et deux ministres sur terre. Gabriel et Michaël sont mes deux ministres au ciel et Abou Bakr et ‘Oumar sont mes deux ministres sur terre. »

    Houdhayfah relate : « Nous étions assis avec l’Envoyé d’Allah (s.a.w). Il a déclaré : « J’ignore jusqu’à quand je serai parmi vous. Suivez ces-deux là après moi. » Il a désigné Abou Bakr (r.a.) et ‘Oumar (r.a.).

    Abou Bakr (r.a.) relate qu’un jour le Saint Prophète (s.a.w.) a déclaré : « Lequel d’entre vous a fait un rêve ? » Un homme a dit : « J’ai vu une balance descendre du ciel. Vous et Abou Bakr (r.a.) avez été pesés et vous étiez plus lourd qu’Abou Bakr (r.a.). Ensuite, Abou Bakr (r.a.) et ‘Oumar (r.a.) ont été pesés. Abou Bakr (r.a.) était le plus lourd. Puis ‘Oumar (r.a.) et ‘Outhman (r.a.) ont été pesés : ‘Oumar (r.a.) était le plus lourd. Ensuite la balance a été enlevée. » Le narrateur dit que nous avons vu des signes de déplaisir sur son visage. Selon un autre récit, après avoir entendu un rêve le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a déclaré : « Il s’agit du califat de la prophétie. Après quoi, Allah accordera le royaume à qui Il veut. »

    ‘Abd al-Khayr raconte qu’Ali (r.a.) se tenait sur la chaire et a dit : « O gens, ne devrais-je pas vous parler du meilleur homme de cette Oummah après le Saint Prophète (s.a.w) ? » Les gens ont répondu : « Pourquoi pas ! » ‘Ali (r.a.) a dit : « Il s’agit d’Abou Bakr. » Il est resté silencieux pendant un moment puis a déclaré : « O gens, puis-je vous parler du meilleur homme de cette Oummah après Abou Bakr (r.a.) ? Il s’agit d’Oumar. »

    Abou Jouhayfa déclare : « J’ai entendu ‘Ali (r.a.) dire que le meilleur dans cette Oummah après le Prophète (la paix soit sur lui) est Abou Bakr, et ensuite, ‘Oumar (r.a.). »

    Incha Allah à l’avenir [je] présenterai d’autres récits [sur le même thème]. Ces récits sur le Calife ‘Oumar (r.a.) se poursuivront pendant un certain temps.

    Après les prières, je dirigerai les prières funéraires de quelques personnes que je mentionnerai ici.

    Le premier est Moukarram Kamran Ahmad Sahib Chahîd, fils de M. Naseer Ahmad de Peshawar, qui a été tué par balles par des opposants le 9 novembre dans son bureau. C’est à Allah que nous appartenons et c’est à Lui que nous retournerons. Le martyr avait 44 ans.

    Il travaillait comme comptable dans l’usine de Shafiqur Rahman, un ahmadi de Peshawar. Un homme armé est entré dans le bureau et a ouvert le feu. Il a reçu quatre balles et a été tué sur place. C’est à Allah que nous appartenons et c’est à Lui que nous retournerons. Le tueur s’est échappé après l’incident. L’Ahmadiyya a été introduite dans la famille du défunt martyr par le grand-père maternel de son père qui se nommait Hazrat Nabi Bakhsh fils de M. Fateh Din originaire de Bhaini Bangar, près de Qadian. Il avait prêté le serment d’allégeance sur les mains du Messie Promis (a.s.) en 1902 et s’est ainsi joint à la communauté Ahmadiyya. Feu le martyr avait récemment ouvert un magasin et construit un bureau avec son frère. Le propriétaire du bâtiment leur a demandé de quitter les lieux avec un préavis d’un seul jour, simplement parce qu’il était un ahmadi ; et après cela, la place a été rebaptisée Khatme-Nubuwwat Chawk.

    Les opposants ont marché sur un magasin voisin et l’ont fait vider. Un grand rassemblement a eu lieu près de son domicile en octobre et des discours provocateurs ont été prononcés contre la Jama’at. Ils disent que nous n’avons jamais vu un si grand rassemblement dans cette région. Une atmosphère de haine intense y a été créée. Le martyr s’occupait également des comptes d’une entreprise privée pendant de nombreuses années. Quand ils l’ont licencié en raison de l’opposition, ses employeurs lui ont dit : « Votre caractère et votre intégrité sont tels que nous ne pouvons pas vous quitter. Même si c’est seulement pour quelques minutes, venez nous voir. » Quand ils ont su qu’ils ont été tués ils ont été profondément attristés.

    Le martyr possédait d’innombrables vertus. Son père relate : « Je lui ai demandé une nuit pourquoi il était rentré tard. Il m’a dit qu’une femme de la famille d’un ennemi de l’Ahmadiyya avait besoin de sang. J’étais parti lui en donner. Je l’ai fait parce qu’ils sont faibles de revenus et sont en difficulté. À eux leur caractère et à nous le nôtre. »

    Il était toujours à l’avant-garde pour servir les autres. Il était le premier à se présenter pour servir la Communauté (Ahmadiyya) et se chargeait de monter la garde dans les zones les plus sensibles. Chaque fois que quelqu’un lui suggérait d’émigrer, il disait : « Si nous partons d’ici, les problèmes des ahmadis moins aisés vont s’aggraver ».

    Il se démarquait grandement des autres eu égard à ses cotisations et payait ses contributions financières le plus tôt possible. Quand il avait 12 ou 13 ans, il a été appréhendé et placé en garde à vue par la police pour avoir distribué des brochures sur un duel de prière ; il a été libéré le lendemain. Deux jours avant son martyre, son père a vu en rêve qu’une femme âgée était en train de faire le ménage chez lui, et elle disait que le quatrième Calife (rh) allait venir. Peu de temps après le quatrième Calife (rh) est venu et a pris la main du défunt, et lui a dit avec beaucoup d’amour : « Maintenant nous allons rester ensemble. Tu vas rester auprès de moi. »

    Par la grâce d’Allah le Tout-Puissant, il faisait partie du plan d’Al-Wasiyyat. Il était tendre et aimé de tout le monde dans sa région. Il était très vertueux, sympathique envers les pauvres et avait un amour profond pour le califat. Il laisse dans le deuil son père, Naseer Ahmad, sa mère, son épouse et trois enfants, âgés de 13 ans, 11 ans et 8 ans. Qu’Allah soit le Protecteur et le Gardien de ces enfants, et qu’Il accorde le courage et la patience à tous. Qu’Il fasse preuve de pardon et de miséricorde à l’égard du défunt et qu’Il élève son rang.

    Priez aussi pour sa mère, qui souffre d’un cancer ; qu’Allah répande Sa grâce sur elle.

    La prochaine mention sera celle du Dr Mirza Nubair Ahmad et de son épouse Aisha Amber Syed Sahiba, tous deux décédés des suites d’un accident à Milwaukee, aux États-Unis. Le Dr Mirza Nubair Ahmad avait 35 ans. C’est à Allah que nous appartenons et c’est vers Lui que nous retournerons. Son arrière-grand-père paternel était le député Hazrat Mian Muhammad Sharif (r.a.), qui était un compagnon du Messie Promis (a.s.). Sa grand-mère était la fille de Master ‘Abdour Rahman (r.a.). Son arrière-grand-père maternel était aussi un compagnon (du Messie Promis (pssl)). Il y avait beaucoup de compagnons (du Messie Promis (pssl)) dans sa famille. Il s’est établi en Amérique en 2012. Il a eu l’opportunité de faire partie du système de Wassiyyat dès l’âge de 17 ans. Il servait en tant que Qaid Majlis Khuddamul Ahmadiyya. Le défunt faisait partie des plus grands donateurs pour l’achat d’un nouveau bâtiment pour la mosquée de Milwaukee. Il laisse dans le deuil son père, Mirza Naseer Ahmad, qui est actuellement le secrétaire Umur-e-‘Ammah à Islamabad, sa mère qui est la Sadr Lajna régionale à Islamabad, sa sœur Nadia et deux frères. Son épouse, Aisha Ambar, qui était avec lui et est également décédée. Elle était la fille de Syed Sajjad Shah du Japon, et la sœur de notre missionnaire Syed Ibrahim qui sert actuellement au Japon. L’Ahmadiyya a été établi dans leur famille par Syed ‘Abdur Raheem Shah Sahib originaire de Phagla. Il avait fait la Bai’ah sur la main du Mousleh Maoud (r.a.). Comme je l’ai mentionné, ‘Aïcha Amber est décédée des suites de l’accident comme son mari, deux jours après lui. Elle était un membre actif de l’équipe de MTA International. Elle faisait la traduction japonaise en direct de mes sermons, puis faisait aussi le sous-titrage en japonais. Elle laisse dans le deuil son père Syed Sajjad Ahmad, sa mère Durr-e-Sameen Syed, trois frères et une sœur. Son frère, Ibrahim, qui est missionnaire au Japon dit : « Elle m’aidait dans de nombreux projets de la Communauté. Elle m’a aidé pour la traduction en japonais de « Lecture Lahore » et « Hamara Khuda », et sa traduction m’étonnait. En dépit d’avoir fait des études en pharmacie elle traduisait très bien. »

    Sa sœur aînée Fatima dit : « Je suis tombée par hasard sur son journal et chaque page était divisée en deux sujets ; l’un s’intitulait « Ma vie mondaine » et l’autre « Ma vie spirituelle ». Dans la partie consacrée à sa vie mondaine elle y écrivait ses activités quotidiennes dédiées aux objectifs mondains. La partie consacrée à la vie spirituelle était dédiée aux objectifs spirituels, elle comportait des notes sur la Jama’at et des connaissances religieuses.

    Elle avait magnifiquement écrit sur chaque page et avec beaucoup de soin. Elle méditait sur chaque mot du Calife de l’époque et agissait en conséquence et elle enjoignait également ses sœurs et ses frères d’en faire de même. Elle a en outre présenté les enseignements de l’islam à ses amies japonaises. Qu’Allah fasse preuve de pardon et de miséricorde à l’égard des deux défunts, et élève leur rang.

    La mention suivante est celle de M. Chaudhary Naseer Ahmad, qui occupait le poste de secrétaire aux finances au sein de la Jama’at de Clifton à Karachi. Il était le fils de M. Chaudhary Nazeer Ahmad de Rabwah. Il est décédé à l’âge de 69 ans. C’est à Allah que nous appartenons et c’est à Lui que nous retournerons. Au moment de son décès, il dirigeait sa femme et son beau-frère dans la prière du Fajr. Lors de la deuxième rak’at durant la prosternation, il est décédé des suites d’un arrêt cardiaque, et s’est présenté devant Allah. Par la grâce d’Allah il faisait partie du système de Wassiyyat. Par la grâce d’Allah le Tout-Puissant, il était un Moussi. Le Messie Promis (pssl) a dit que mourir en priant est une mort enviable. Son père, M. Chaudhary Nazeer Ahmad, a également servi la communauté pendant 25 ans après sa retraite, en tant que Naib Nazir Zira’at et Wakil al-Zira’at. Son frère cadet, M. Chaudhary Naeem Ahmad, est l’actuel Officier de la trésorerie de l’Anjuman. Il laisse dans le deuil son épouse, Mme Nusrat Naseer. Il n’avait pas eu d’enfants. Il a déménagé à Karachi en 1972 où il avait son commerce. Il a pu y servir la Communauté en différentes capacités et il a rendu des services extraordinaires. Qu’Allah le Tout-Puissant lui accorde Son pardon et Sa miséricorde.

    La mention suivante est celle de Mme Sardaran Bibi, épouse de M. Chaudhary Nabi Bakhsh, de Dar al-Rahmat Gharbi Rabwah. Elle est décédée récemment. (En vérité, nous appartenons à Allah et à Lui nous retournerons.) Ils étaient originaires du district de Pathankot du district de Gurdaspur. Puis ils ont émigré et se sont installés au Pakistan. D’abord à Sialkot, puis dans le Sindh. Ses parents et toute sa famille sont chiites. Lorsqu’elle s’est convertie à l’Ahmadiyya avec sa famille en 1949, ses parents ont dit que son mari était devenu mécréant et qu’elle devait retourner chez eux. Elle avait accepté l’Ahmadiyya avec son mari, pas avec sa famille. Le reste de la famille n’avait pas fait la Bai’ah. Ils lui ont dit que son mari était devenu mécréant et qu’elle devait donc le quitter. Sur ce, elle a répondu à sa famille en disant : « Je suis enfin devenue une véritable musulmane. Chez vous, je ne faisais que la prière de Fajr mais maintenant en plus de faire les cinq prières quotidiennes, j’offre également régulièrement la prière de Tahajjoud. De ce fait, je ne vais pas revenir. »

    Elle a revu ses parents quatorze années plus tard. Mais ils l’avaient rencontrée de façon très froide, et leurs cœurs ne s’étaient pas attendris depuis, et ils ne sont jamais venus lui rendre visite. Elle avait un véritable amour pour la Jama’at ; elle était très dévouée envers le califat. Elle s’occupait des pauvres et elle était vertueuse et sincère. Elle était Moussia. Elle laisse dans le deuil trois fils et quatre filles. Son fils aîné, le Dr ‘Abdur Raheem, a pu servir en Sierra Leone pendant cinq ans dans le cadre du programme Nusrat Jahan. Son fils cadet, M. Abdul Khaliq Nayyar, est missionnaire ; il est actuellement en train de servir au Cameroun, dont il est également Missionnaire-en-Chef et Amir. En raison de son service sur le terrain, il n’a pas pu assister aux funérailles de sa mère. Qu’Allah leur accorde à tous patience et persévérance et qu’Il élève le rang de la défunte.


    (Le site www.islam-ahmadiyya.org prend l’entière responsabilité de la publication du texte de ce sermon)

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