Sermons 2022

Campagne au Bahreïn

Dans son sermon du 24 juin 2022, Sa Sainteté le Calife a évoqué la campagne contre les rebelles aux Bahreïn.

Sermon du vendredi 24 juin 2022, prononcé par Sa Sainteté le Calife, Hadrat Mirza Masroor Ahmad, à la mosquée Moubarak, à Islamabad, Tilford au Royaume-Uni. Après le Tashahoud, le Ta’awudh et la Sourate Al-Fatiha, Sa Sainteté le Calife a déclaré :

J’évoquais les campagnes menées contre les rebelles à l’époque du Calife Abou Bakr Al-Siddîq (r.a.). Voici les détails concernant de la septième expédition, [celle menée] par Khalid Ibn Sa’id Ibn Al-‘Âs contre les apostats-rebelles. Abou Bakr (r.a.) a lié un drapeau pour Khalid Ibn Sa’id Ibn Al-‘Âs et l’a envoyé à Al-Hamqatayn dans la région frontalière de la Syrie.

Voici quelques détails sur Khalid Ibn Sa’id Ibn Al-‘Âs. Il se nommait Khalid. Abou Sa’id était son surnom. Son père se nommait Sa’id Ibn Al-‘Âs Ibn Oumayyah et sa mère Loubaynah Bint Habbab : elle était plus connue sous le nom d’Oumm Khalid.

Khalid faisait partie des tout premiers musulmans. Selon certains, il avait embrassé l’islam après Abou Bakr (r.a.). Il serait le troisième ou quatrième musulman. Selon d’autres, il serait le cinquième musulman : avant lui, ‘Ali Ibn Abi Talib, Abou Bakr (r.a.), Zayd Ibn Harithah et Sa’d Ibn Abi Waqqas étaient les seuls à avoir embrassé l’islam.

Voici le récit de la conversion de Khalid à l’islam. Dans un rêve, il s’est vu au bord d’un feu et son père tentait de l’y pousser. Il a constaté que le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) le tenait par la taille de peur qu’il ne tombe dans le feu. Khalid s’est réveillé tout effrayé. Il a déclaré : « Par Allah ! Ce rêve est vrai ! » Par la suite, il a rencontré Abou Bakr (r.a.) et il lui en a fait mention. Celui-ci de déclarer : « [Dieu] souhaite ton bien. » C’est-à-dire, Allah souhaitait le sauver. « Muhammad (s.a.w.) est le Prophète d’Allah. Suis-le. Quand tu le suivras en acceptant l’islam, il te protégera du feu. Ton père, quant à lui, tombera dans ce feu. »

Sur ce, Khalid s’est présenté au Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) : celui-ci se trouvait à l’endroit dit Ajyad, qui jouxte le mont Safa dans les environs de La Mecque : il y faisait paître ses chèvres. Khalid a dit à l’Envoyé d’Allah (s.a.w) : « Ô Muhammad (s.a.w.) ! Vers qui invitez-vous ? » L’Envoyé d’Allah (s.a.w) a répondu : « J’invite vers Dieu, Qui est unique et sans partenaire. J’affirme aussi que Muhammad (s.a.w.) est Son serviteur et messager (s.a.w.). J’enjoins par ailleurs que vous cessiez de rendre culte aux [idoles de] pierre qui n’entendent pas et qui ne voient pas, qui ne peuvent ni nuire ni accorder des avantages. Elles ignorent même qui est en train de les adorer et qui non. » Alors, Khalid a déclaré : « J’atteste que personne n’est digne d’adoration hormis Allah et j’atteste que vous êtes le Messager d’Allah. » L’Envoyé d’Allah (s.a.w) a été très heureux que Khalid se soit converti à l’islam. Après s’être converti à l’islam, Khalid est entré dans la clandestinité. Lorsque son père a découvert sa conversion à l’islam, il a envoyé ses autres fils qui ne s’étaient pas convertis à l’islam à la recherche de Khalid. Ils l’ont cherché et l’ont présenté à leur père. Celui-ci a commencé à maudire Khalid et à le battre. Il le frappait avec un bâton qu’il tenait dans sa main jusqu’à le briser sur sa tête. Il disait : « Tu as suivi Muhammad (s.a.w.) en dépit du fait de constater l’hostilité de son peuple contre lui et du fait qu’il condamne leurs dieux et leurs ancêtres ! » Khalid a répondu : « Par Allah ! Je l’ai en effet suivi. » Son père, dans une colère noire, lui a dit : « Imbécile ! Eloigne-toi de ma vue et va où tu veux. Je cesserai de te nourrir ! » Ce à quoi Khalid a répondu : « Si vous cessez de me nourrir, Allah pourvoira à mes besoins. » Son père l’a chassé de la maison et a interdit à ses fils de lui adresser la parole. Khalid est parti de là et est resté avec l’Envoyé d’Allah (s.a.w). Il a vécu dans la périphérie de La Mecque, se cachant de son père, afin qu’il ne soit pas attrapé de nouveau et persécuté.

Le père de Khalid opprimait durement les musulmans ; il était l’un des notables de La Mecque. Une fois, il est tombé malade et à cause de la gravité de la maladie, il a fait le vœu suivant : « Si Dieu me guérit de cette maladie… » J’ignore s’il avait mentionné le nom d’Allah ou une de ses divinités. Quoi qu’il en soit, il a dit : « si je suis guéri de cette maladie, personne ne rendra culte au Dieu d’Ibn Abi Kabcha (c’est-à-dire du Saint Prophète Muhammad). Je les opprimerai tant que je ferai sortir d’ici tous les musulmans ! » Quand Khalid l’a su, il a prié contre son père : « Ô Allah, ne lui accorde pas la guérison ! » Par conséquent, [son père] est mort de cette maladie.

Khalid s’est joint aux musulmans lorsqu’ils ont émigré en Abyssinie pour la deuxième fois. Il était accompagné de sa femme Oumaymah bint Khalid Al-Khouza’iyyah. ‘Amr Ibn Sa’id, un autre frère de Khalid, a également émigré avec lui. À l’époque de la bataille de Khaybar, Khalid est revenu d’Abyssinie avec Ja’far Ibn Abi Talib et s’est présenté au Saint Prophète. Ils n’avaient pas participé à la conquête de Khaybar, mais l’Envoyé d’Allah (s.a.w) leur a offert une part du butin. Par la suite Khalid a participé, en compagnie du Saint Prophète, à la ‘Oumrah al-Qada, à la conquête de La Mecque et aux batailles de Hounayn, Taïf et Tabouk.

Il n’a pas pu participer à la bataille de Badr et a toujours regretté cette opportunité ratée. Il a dit à l’Envoyé d’Allah (s.a.w) : « Ô Envoyé d’Allah ! Nous n’avons pas pu participer à la bataille de Badr à vos côtés. » L’Envoyé d’Allah (s.a.w) lui a répondu : « N’apprécies-tu pas que les autres ont eu le privilège d’une migration et toi de deux ? »

Le deuxième Calife (r.a.) a mentionné le nom de Khalid Ibn Sa’id Ibn Al-‘Âs parmi les scribes du Coran dans son ouvrage « L’introduction à l’étude du Coran ». Khalid Ibn Sa’id a été nommé percepteur de la Zakât par le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) au Yémen. Il a occupé cette position jusqu’au décès de l’Envoyé d’Allah (s.a.w). Il est retourné à Médine après la mort de l’Envoyé d’Allah (s.a.w) : Abou Bakr lui en a demandé la raison. Il a répondu qu’il n’agirait au nom de personne après l’Envoyé d’Allah (s.a.w). On dit qu’il a prêté allégeance à Abou Bakr tardivement. Mais il l’a fait lorsque les Banou Hachim ont prêté allégeance à Abou Bakr. Plus tard, Abou Bakr l’a nommé commandant de différentes armées.

Khalid est tombé en martyr lors de la bataille Marj Al-Saffar au cours du califat d’Abou Bakr. Certains affirment que la bataille de Marj Al-Saffar a eu lieu en l’an 14 de l’Hégire au début du califat d’Oumar. Il est dit que Khalid est tombé en martyre en Syrie lors de la bataille d’Ajnadayn, 24 jours avant le décès d’Abou Bakr. Le recueil d’Al-Tabari décrit comme suit la campagne de Khalid contre les apostats.

Abou Bakr a préparé des drapeaux pour réprimer les apostats et a choisi [les commandants] : parmi eux se trouvait Khalid Ibn Sa’id. ‘Oumar a fortement découragé Abou Bakr (r.a.) de le nommer commandant et lui a demandé de ne lui confier aucune tâche. Mais Abou Bakr (r.a.) n’était pas d’accord avec l’opinion d’Oumar et a nommé Khalid à la tête du contingent de soutien à Tayma. Tayma est une ville célèbre entre la Syrie et Médine. Abou Bakr a ordonné à Khalid Ibn Sa’id de se rendre à Tayma et lui a dit : « Ne bouge pas de ta position et invite les gens autour de toi ; et accepte dans tes rangs uniquement ceux qui n’ont pas apostasié et ne te bats contre personne à moins qu’on se batte contre toi en premier. Attends jusqu’à recevoir mes ordres. »

Khalid est resté à Tayma et de nombreux groupes des environs ont rejoint ses rangs. Lorsque les Byzantins ont entendu parler de cette grande armée des musulmans, ils ont invité les Arabes qui étaient sous leur influence à venir combattre en Syrie. Khalid a informé Abou Bakr de la préparation des Byzantins et de l’arrivée des tribus arabes. Abou Bakr a répondu : « Prends les devants. N’aie pas peur et demande l’aide d’Allah. » Dès que Khalid a obtenu cette réponse, il s’est dirigé vers l’ennemi et quand il s’est approché, les forces ennemies ont eu tellement peur qu’elles ont toutes quitté leur emplacement, se sont dispersées et ont fui. Khalid a capturé la position de l’ennemi. La plupart de ceux qui s’étaient rassemblés autour de Khalid sont devenus musulmans. Khalid a rapporté ce succès à Abou Bakr. Abou Bakr a écrit : « Avance, mais ne vas pas trop loin au point d’offrir l’occasion à l’ennemi d’attaquer par derrière. »

Les livres d’histoire évoquent uniquement ces efforts accomplis par Khalid Ibn Sa’id contre les apostats à l’époque d’Abou Bakr. J’expliquerai plus loin son rôle dans la conquête de la Syrie au temps du Calife Abou Bakr (r.a.).

La huitième campagne était menée par Tourayfa Ibn Hajiz contre les rebelles apostats. Abou Bakr a hissé un drapeau pour Tourayfa Ibn Hajiz et lui a ordonné de combattre Banou Soulaym et Banou Hawazin. Selon un récit, Abou Bakr avait envoyé Ma’an Ibn Hajiz pour affronter les tribus de Banou Soulaym et Banou Hawazin. Selon Al-Isti’âb du ‘Allamah Ibn ‘Abdil Barr, le père de Tourayfa et de Ma’an se nommait Hajiz avec la lettre « Za ». Mais selon le ‘Allamah Ibn Al-Athîr dans Ousoud Al-Ghâbah, il se nommerait Hajar, avec la lettre « Ra ». Après avoir été nommé Calife, Abou Bakr a nommé Tourayfa Ibn Hajiz comme responsables des Arabes de la tribu des Soulaym qui étaient demeurés musulmans. Ils étaient des travailleurs sincères et enthousiastes. Il a prononcé des discours si efficaces que de nombreux Arabes des Banou Soulaym se sont joints à lui. Selon un récit d’Abdoullah Ibn Abi Bakr, après la mort du Saint Prophète (s.a.w.) certains des Banou Soulaym ont apostasié et sont retournés à l’incrédulité. D’autres parmi eux sont restés fidèles à l’islam sous l’égide de Ma’an Ibn Hajiz, l’émir de leur tribu, ou, selon certains, sous celle de son frère Tourayfa Ibn Hajiz. Lorsque Khalid Ibn Al-Walîd est parti combattre Toulayha, Abou Bakr a écrit à Ma’an qu’il devrait emmener ceux des Banou Soulaym qui étaient fidèles à l’islam. Ma’an a nommé son frère Tourayfa Ibn Hajiz comme son successeur et a accompagné Khalid.

Selon un autre récit d’Abdoullah Ibn Abi Bakr, un homme des Banou Soulaym s’est présenté à Abou Bakr. On le nommait Fouja’ah. Il s’appelait ‘Ayas Ibn ‘Abdillah. Le mot Fouja’ah comprend le sens de soudaineté car il attaquait et pillait soudainement les voyageurs et les habitations, d’où son nom Fouja’ah. En tout cas, il est venu à la rencontre d’Abou Bakr et a dit : « Je suis un musulman et je veux mener le jihad contre les mécréants qui ont apostasié. Donnez-moi des montures et aidez-moi. »

Abou Bakr lui a confié des montures et des armes. Selon un récit, le Calife Abou Bakr (r.a.) lui a offert deux chevaux ou, selon un autre rapport, trente chameaux et des armes pour trente soldats. Selon d’autres récits, il l’a renforcé de dix musulmans armés.

Cet individu est parti de là et a pillé tout musulman ou apostat qui lui tombait sous la main, tuant tous ceux qui ont résisté. Il traitait tout le monde ainsi : il tuait des musulmans aussi. Il était accompagné d’un homme de Banou Charid qui s’appelait Najaba Ibn Abi Maysa.

Selon un récit, Fouja’ah est parti vers sa tribu et a rejoint les Arabes apostats en chemin. Lorsque son groupe a grandi, il a d’abord tué ses camarades musulmans et pris tous leurs biens, puis il a commencé son pillage. Il pillait parfois cette tribu, parfois une autre. Un groupe de musulmans se rendait à Médine : ils les ont pillés et tués.

Lorsqu’Abou Bakr en a été informé, il a écrit à Tourayfa Ibn Hajiz. Certains disent qu’Abou Bakr avait en fait envoyé cet ordre à Ma’an qui avait envoyé son frère Tourayfa. En tout cas, Abou Bakr a écrit : « Fouja’ah, l’ennemi de Dieu, était venu me voir et disait qu’il était musulman. Il m’a demandé de l’aider contre ceux qui ont apostasié de l’islam. Je lui ai confié des montures et des armes. À présent, je suis sûr que cet ennemi d’Allah a attaqué les musulmans et les apostats et a pris leurs biens et tué tous ceux qui s’opposaient à lui. Prend les musulmans avec toi et tue-le ; ou arrête-le et envoie-le-moi. »

Selon un rapport, le Calife Abou Bakr (r.a.) a également envoyé ‘Abdoullah Ibn Qays pour aider Tourayfa. Tourayfa Ibn Hajiz a attaqué Fouja’ah. Au début, les deux belligérants se sont affrontés par des flèches. Une flèche a touché Najaba Ibn Abi Maysa, le tuant. Lorsque Fouja’ah a vu le courage et la fermeté des musulmans, il a dit à Tourayfa : « Tu ne mérites pas plus que moi ce travail. » C’est-à-dire Abou Bakr (r.a.) t’a nommé Emir et je suis également un émir nommé par lui. » Il a sournoisement essayé de les empêcher de se battre.

Tourayfa lui a demandé de déposer les armes s’il disait la vérité. « Abou Bakr m’a envoyé pour t’arrêter. Dépose tes armes et accompagne-moi chez le Calife Abou Bakr (r.a.). La décision sera prise si tu es un Emir ou pas. » Fouja’ah est donc parti pour Médine avec Tourayfa. Quand tous deux se sont présentés au Calife Abou Bakr, celui-ci a ordonné à Tourayfa de l’emmener à Al-Baqi’et de le jeter dans le feu.

Il a mérité ce traitement parce qu’il traitait les musulmans de la même manière. Tourayfa l’y a emmené et ils l’ont jeté dans un feu. Selon un récit, Fouja’ah se serait enfui pendant la bataille : Tourayfa l’aurait poursuivi, fait prisonnier et envoyé à Abou Bakr. Là-bas, à Médine, on aurait allumé un grand feu avant d’y jeter Fouja’ah, pieds et poings ligotés.

La neuvième campagne était celle d’Al-‘Alâ Ibn Al-Hadrami contre les rebelles et apostats. Le Calife Abou Bakr (r.a.) a confié un drapeau à Al-‘Alâ Ibn Al-Hadrami et lui a ordonné de se rendre au Bahreïn. Bahreïn, situé entre Al-Yamamah et le golfe Persique, comprenait l’actuel Qatar et l’émirat de Bahreïn. Ce n’était pas le petit Bahreïn d’aujourd’hui, mais une région plus grande. Sa capitale était Darin. À l’époque du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.), Moundhir Ibn Sawa était le dirigeant de la région : il s’était converti à l’islam.

À l’époque, [cette partie] du Bahreïn ou de l’Arabie Saoudite était nommé Al-Asa. Voici une introduction d’Al-‘Alâ Ibn Al-Hadrami.

Il se nommait Al-‘Alâ. Son père se nommait Abdoullah. Il appartenait à la région de l’Hadramaout au Yémen. Il s’était converti à l’islam au début de la Da’wah. ‘Amr Ibn Al-Hadrami, un frère d’Al-‘Alâ, a été le premier des polythéistes à être tué par un musulman et ses biens ont été les premiers d’un Khoums en islam. Sa mort était l’une des causes fondamentales et immédiates de la bataille de Badr, dit-on. ‘Amir Ibn Al-Hadrami, le frère d’Al-‘Alâ, a été tué le jour de Badr tandis qu’il était un mécréant.

Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) avait envoyé des lettres aux rois [les invitant vers l’islam]. Al-‘Alâ Ibn Al-Hadrami avait été chargé de remettre une lettre à Moundhir Ibn Sawa, le dirigeant du Bahreïn. Par la suite, l’Envoyé d’Allah (s.a.w) a nommé Al-‘Alâ Ibn Al-Hadrami gouverneur du Bahreïn. Celui-ci a invité Moundhir Ibn Sawa à l’islam – et il l’a accepté.

Quand Moundhir a reçu le message de l’islam, il a répondu : « J’ai réfléchi à propos de ce que je détiens et j’ai constaté qu’il ne concerne que ce monde et pas l’Au-delà… » C’est-à-dire, tous mes acquis concernent ce monde matériel et je ne me suis pas préparé pour l’Au-delà. «… et quand j’ai réfléchi à propos de votre religion, je l’ai trouvée utile à la fois pour ce monde et l’Au-delà. Donc, rien ne peut m’empêcher d’accepter votre religion. » Il a été convaincu de la véracité de l’islam. « Elle contient l’espoir de la vie et le confort de la mort. Hier, je m’étonnais de ceux qui l’acceptaient et aujourd’hui je suis étonné par ceux qui la rejettent. »

Quand il a découvert la beauté de cet enseignement, ses priorités ont changé. « La grandeur de la Chari’ah apportée par l’Envoyé d’Allah (s.a.w) exige qu’on l’honore. »

Al-‘Alâ était encore administrateur du Bahreïn au [moment du] décès du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Plus tard, au cours du califat d’Abou Bakr, il est resté au même poste. Le Calife ‘Oumar l’avait lui aussi maintenu à ce poste jusqu’à sa mort au cours de son califat.

Selon Al-Tabaqât d’Ibn Sa’d, une fois, le peuple du Bahreïn s’était plaint à l’Envoyé d’Allah (s.a.w) à propos d’Al-‘Alâ Ibn Al-Hadrami et celui-ci l’avait alors déposé et avait nommé Abân Ibn Sa’id Ibn Al-‘Âs administrateur à sa place. Après le décès de l’Envoyé d’Allah (s.a.w), quand l’apostasie et la rébellion y ont éclaté, Abân est retourné à Médine et a démissionné de son poste. Quand Abou Bakr a voulu le renvoyer au Bahreïn, il s’est excusé, en disant : « Je ne serai plus l’agent de quiconque après l’Envoyé d’Allah (s.a.w). » Sur ce, le Calife Abou Bakr (r.a.) a envoyé Al-‘Alâ Ibn Al-Hadrami comme administrateur au Bahreïn, poste qu’il a occupé jusqu’à sa mort.

Al-’Alâ était célèbre du fait de ses prières exaucées. Il existe différents récits à ce propos. Abou Hourayrah avait l’habitude de dire qu’il était très impressionné par ses vertus et l’acceptation de ses prières. Les récits mentionnent entre autres le fait qu’il avait quitté Médine avec l’intention de rendre au Bahreïn et l’eau s’était épuisée en cours de route. Il a imploré Allah et alors une source d’eau a jailli de sous le sable et ils ont tous bu à satiété.

Abou Hourayrah relate : « J’ai quitté le Bahreïn avec Al-’Alâ et son armée pour nous rendre vers Bassorah. Nous étions à Liyath quand il est décédé. Liyath était le nom d’un village de la région des Banou Tamim. Nous étions dans un endroit où il n’y avait pas d’eau. Allah nous a envoyé un petit nuage qui a déversé sa pluie sur nous. Nous avons lavé la dépouille d’Al-‘Alâ et avons creusé une tombe pour lui avec nos épées. Nous n’avions pas creusé de Lahad (cavité supplémentaire) pour lui. Plus tard, nous y sommes retournés pour préparer le Lahad mais nous n’avons pas pu trouver le lieu de sa tombe. Il y a des divergences au sujet de l’année de son décès. Selon certains, il est mort en 14 de l’Hégire et selon d’autres en l’an 21 de l’Hégire.

Voici des détails sur la situation au Bahreïn. Bahreïn était sous l’autorité des rois d’Al-Hira qui étaient les vassaux de Chosroes [le roi persan]. Avant l’avènement de l’islam, Al-Hira était la capitale du royaume en Irak. Les villes côtières et commerciales du Bahreïn comprenaient une population mixte. Il y avait des Perses, des chrétiens, des Juifs et des Jâts (agriculteurs indiens). Le commerce arabe était dominé par les Perses. Ces zones étaient également habitées par un groupe de marchands venus d’Inde et d’Iran et installés dans la région située entre l’embouchure de l’Euphrate et la côte d’Aden. Ces marchands avaient établi des liens de mariage avec les habitants de la région et leurs descendants étaient connus comme les Abnâ.

Derrière les villes côtières se trouvaient trois grandes tribus et leurs nombreuses branches. L’une était Bakr Ibn Wa’il, l’autre, ‘Abdoul-Qays et la troisième, Rabi’ah. Nombre de leurs familles étaient chrétiennes. L’élevage de chevaux, de chameaux et de chèvres et la plantation de palmeraies étaient leurs spécialités.

Les chefs locaux de ces tribus avaient la confiance des autorités d’Al-Hira. L’un d’eux était Moundhir Ibn Sawa, qui vivait dans le district de Hajar à Bahreïn et régnait sur la tribu d’Abdoul-Qays autour de Hajar. Deux délégations de la tribu d’Abdoul-Qays s’étaient présentées à l’Envoyé d’Allah (s.a.w). Une délégation l’avait visité en l’an 5 de l’Hégire, composée de treize ou quatorze personnes. Une autre délégation de la tribu d’Abdoul-Qays est revenue en l’an neuf de l’Hégire, connue comme l’année des délégations. Quarante personnes, y compris Jarout, en faisaient partie.

Jarout était un chrétien qui s’est converti à l’islam à Médine. Selon une source, la délégation se serait convertie à l’islam avant de visiter l’Envoyé d’Allah (s.a.w). Les Perses, les Chrétiens et les Juifs de Hajar avaient accepté de payer la Jizyah, quoiqu’avec beaucoup de réticence. Les autres hameaux et villes de Bahreïn sont demeurés non musulmans ; ces gens se sont révoltés de temps en temps, chaque fois que l’occasion s’en présentait.

Après de la conversion de Moundhir Ibn Sawa à l’islam, l’Envoyé d’Allah (s.a.w) l’a nommé souverain du Bahreïn. Après s’être converti à l’islam, il a commencé à inviter son peuple à la vraie religion et a envoyé Jarout Ibn Mou’alla à l’Envoyé d’Allah (s.a.w) pour recevoir une formation religieuse. Arrivé à Médine, Jarout s’est familiarisé avec les enseignements et les règles islamiques et est retourné dans son pays pour prêcher la religion et éclairer son peuple avec ces enseignements.

Moundhir est décédé quelques jours après la mort de l’Envoyé d’Allah (s.a.w), soit en l’an onze de l’Hégire. Les Arabes et les non-Arabes se sont tous révoltés par la suite. La tribu d’Abdoul-Qays a déclaré : « Si Muhammad (s.a.w.) avait été un prophète, il ne serait jamais mort. » Tous sont devenus apostats. Jarout en a eu connaissance : il était l’un des notables de son peuple. Il s’était rendu à Médine pour sa formation. Il s’était établi auprès de l’Envoyé d’Allah (s.a.w). Etant un bon prédicateur, Jarout a rassemblé tous ceux avaient apostasié en raison de la mort de l’Envoyé d’Allah (s.a.w). Il a prononcé un discours, en disant : « Ô groupe d’Abdoul-Qays ! Je vous pose une question. Faites-moi savoir si vous connaissez sa réponse ou si vous l’ignorez. » Ils ont dit : « Pose ta question. » Jarout a demandé : « Savez-vous que les prophètes d’Allah sont venus dans le monde dans le passé ? » « Oui, ont-ils répondu. » Jarout a demandé : « Les connaissez-vous ou les avez-vous vus ? » « Non, nous ne les avons pas vus. Nous sommes seulement au courant de leur existence » ont-ils répondu. Jarout a demandé : « Que leur est-il arrivé ? » Ils ont répondu qu’ils sont morts. Jarout a dit : « Muhammad (s.a.w.) est décédé de la même manière. Je déclare qu’il n’y a pas d’autre dieu hormis Allah et que Muhammad est Son serviteur et Son messager. »

Après avoir entendu son discours sa tribu a déclaré : « Nous attestons qu’il n’y a de divinité qu’Allah et assurément Muhammad est Son serviteur et messager. Nous t’acceptons comme le plus noble parmi nous et notre chef ! » C’est ainsi qu’ils sont demeurés fidèles à l’islam et le fléau de l’apostasie ne les a pas touchés. Le reste des Arabes et des non-Arabes ont tous remué ciel et terre pour renverser l’État de Médine. Le gouvernement persan l’a encouragé et a remis le commandement du soulèvement à un haut dirigeant arabe. Aban Ibn Sa’id Ibn Al-‘Âs, le représentant de l’Envoyé d’Allah (s.a.w) à Hajar, est retourné à Médine après avoir vu les nuages sombres de la rébellion.

Certains des Banou ‘Abdil-Qays s’étaient apparemment convertis à l’islam, mais les autres tribus du Bahreïn, dirigées par Houtam Ibn Doubay’ah, sont restées dans l’apostasie et ont transféré le royaume à la famille de Moundhir, faisant de Moundhir Ibn Al-Nou’man leur roi.

Selon un récit, lorsqu’ils avaient l’intention de faire de Moundhir Ibn Al-Nou’man leur roi, un groupe de leurs dignitaires et chefs s’est présenté à Chosroês, le roi persan. Ils ont demandé la permission de comparaître devant lui, et l’autorisation leur en a été accordée. Ils se sont présentés devant le roi et l’ont couvert d’éloges comme l’exige son statut. Chosroês a déclaré : « Ô Arabes ! Qu’est-ce qui vous amène ici ? »

Ils ont répondu : « Ô roi ! L’Arabe qu’honoraient les Qouraych et les autres tribus est mort ! » Ils faisaient allusion à l’Envoyé d’Allah (s.a.w). Ils ont ajouté : « Son successeur est un homme frêle et de mauvais jugement. » C’était là leur opinion sur Abou Bakr. « Ses gouverneurs sont retournés auprès de leurs compagnons pour obtenir des conseils. Aujourd’hui, le territoire de Bahreïn leur échappe. À l’exception du petit groupe d’Abdoul-Qays, plus personne ne suit l’islam. Ces gens n’ont aucune importance à nos yeux. Nous sommes plus nombreux qu’eux en termes de cavaliers et d’infanterie. Envoyez-nous quelqu’un. S’il veut occuper le Bahreïn, personne ne pourra l’en empêcher. » Chosroês leur a demandé : « Qui préférez-vous que je vous envoie au Bahreïn ? » Ils ont répondu : « Celui que le Roi souhaitera. » Chosroês a demandé : « Quelle est votre opinion à propos de Moundhir Ibn Al-Nou’man Ibn Moundhir ? » Ils ont répondu : « Ô roi ! Nous l’aimons et nous ne voulons personne d’autre. » Chosroês a appelé Moundhir Ibn Al-Nou’man. Il était un jeune homme qui avait à peine une barbe.

Le roi l’a investi et couronné et lui a confié cent cavaliers et sept mille fantassins et autres cavaliers. Il lui a ordonné de se rendre au Bahreïn avec la tribu de Bakr Ibn Wa’il. Avec lui se trouvaient Abou Doubay’ah Houtam Ibn Zayd ; son nom était Charîh Ibn Doubay’ah et il appartenait à la tribu de Banou Qays Ibn Tha’labah. Son surnom était Houtam : après avoir accepté l’islam, il est devenu apostat. Dhoubyan Ibn ‘Amr et Mousmi’Ibn Malik l’avaient également accompagné.

Au début, ils ont essayé de détourner Jarout et la tribu d’Abdoul-Qays de l’islam, mais ils ont échoué. Alors, Houtam Ibn Doubay’ah a voulu les soumettre par la force. Il a pris avec lui les commerçants étrangers basés à Qatif et Hajar et ceux qui ne s’étaient pas convertis à l’islam. Les gens de la tribu d’Abdoul-Qays se sont rassemblés auprès de leur chef, Jarout Ibn Mou’alla : ils étaient au nombre de quatre mille avec leurs alliés et leurs esclaves. La tribu de Bakr Ibn Wa’il s’est approchée avec neuf mille Persans et trois mille Arabes. Une bataille acharnée a éclaté entre les deux parties et la tribu de Bakr Ibn Wa’il a subi de lourdes pertes. Beaucoup d’entre eux et de nombreux Persans ont été tués. Puis, ils se sont battus férocement pour la deuxième fois. Cette fois, ‘Abdoul-Qays a subi une lourde perte. De la même manière, ils ont continué à se venger mutuellement et la bataille entre eux s’est poursuivie pendant plusieurs jours jusqu’à ce que de nombreuses personnes aient été tués et les gens de la tribu d’Abdoul-Qays ont voulu conclure une trêve avec la tribu de Bakr Ibn Wa’il. Les ‘Abdoul-Qays ont compris qu’ils n’avaient plus aucun pouvoir contre Bakr Ibn Wa’il : ils ont donc été vaincus, assiégés dans leur forteresse, Jouwatha, à Hajar. Jouwatha est ce hameau du Bahreïn où la première prière du vendredi a été faite après celle dans la mosquée du Prophète. Il y a un récit dans [le recueil] du Boukhari relaté par Ibn ‘Abbas. Il déclare : « La première prière du vendredi après celle de la mosquée du Prophète (s.a.w.) a eu lieu dans la mosquée de la tribu d’Abdoul-Qays à Jouwatha au Bahreïn. » Les Banou Bakr Ibn Wa’il ont avancé avec leurs troupes iraniennes et ont atteint leur fort ; ils les ont assiégés et leur ont refusé la nourriture. ‘Abdoullah Ibn ‘Awf Al-‘Abdi, également connu sous le nom d’Abdullah Ibn Hadhaf, un homme des Banou Bakr Ibn Kalb, s’est adressé à Abou Bakr et aux habitants de Médine en cette occasion dans des vers d’un poème exprimant leur impuissance, leur courage et leur patience.

Étant donné que c’est un long poème, je vous présente sa traduction qui se lit ainsi : « O toi qui écoute ! Transmets à Abou Bakr et à tous les jeunes hommes de Médine ce message de la part de ces jeunes qui ont passé la nuit à Jouwatha, affamés et assiégés : « Recevrai-je de l’aide de votre part pour ces jeunes hommes de Jouwatha ? Leur sang a été répandu sur tous les chemins comme s’ils étaient des rayons de soleil aveuglant les yeux des spectateurs. Les tribus de Banou Zouhl, ‘Ijl, Chayban et Qays les ont tous assiégés et les oppriment. Ils sont dirigés par Ghourour. (Le nom d’origine de Ghourour était Moundhir Ibn Al-Nou’man Ibn Moundhir). Il a l’intention de kidnapper nos femmes et nos enfants. Lorsque leur siège s’est intensifié et prolongé, ils ont eu le dessus sur nous et nous avons été éprouvés en conséquence. Nous plaçons notre confiance dans le Dieu miséricordieux car nous avons vu Sa grâce accordée à ceux qui placent leur confiance en Lui. Ainsi, nous sommes satisfaits du fait qu’Allah est notre Seigneur et que l’islam est notre religion. Les conditions finiront par revenir à la normale, mais la progéniture de nos ancêtres a perdu la raison ; c’est pourquoi nous resterons fidèles envers l’islam et lutterons contre eux jusqu’à ce que l’un d’entre nous soit tué. Nous combattrons avec les épées tranchantes indiennes, qui coupent le casque et l’armure. »

C’était le message composé sous la forme d’un poème qu’Al-‘Abdi a envoyé. Abou Bakr (ra) a été très ému en lisant ce poème et en apprenant l’état d’Abdoul-Qays. Abou Bakr (ra) a appelé Al-’Alâ Ibn Al-Hadrami et l’a nommé commandant de l’armée ; il l’a envoyé avec 2000 hommes parmi les Mouhajirîn et Ansâr vers Bahreïn afin d’aider les ‘Abdoul-Qays. Abou Bakr (ra) leur a également dit : « Quelle que soit la tribu parmi les Arabes que vous croisez, encouragez-les à lutter contre les Banou Bakr Ibn Wa’il, car ils sont venus avec Moundhir Ibn Al-Nou’man Ibn Moundhir, qui a été nommé par le roi de Perse. Le roi a mis une couronne sur sa tête et il a l’intention d’éteindre la lumière d’Allah ; ils ont tué les pieux serviteurs d’Allah. Ainsi, vous devriez partir en récitant :

لاحول ولا قوة الا بالله

C’est-à-dire que personne n’a le pouvoir de s’abstenir du mal ni d’accomplir une bonne action, sauf avec l’aide d’Allah.

Al-‘Alâ Ibn Al-Hadrami est parti et quand il est passé près d’Al-Yamamah, Thoumamah Ibn Outhal Ibn Hanifah et ses hommes se sont joints à lui. Qays Ibn ‘Asim a également rejoint l’armée d’Al-‘Alâ Ibn Al-Hadrami avec sa tribu, les Banou Tamim. Avant cela, Qays Ibn ‘Asim faisait partie de ceux qui ont refusé de payer la Zakât et ont cessé d’envoyer la Zakât à Médine, qui avait été collectée par sa tribu, et a rendu l’argent à sa tribu. Cependant, lorsque Khalid Ibn Al-Walîd a vaincu les Banou Hanifah à Al-Yamamah, Qays Ibn ‘Asim s’est rendu compte qu’il valait mieux se réconcilier et rejoindre les musulmans. Et ainsi, il a collecté la Zakât de sa tribu, les Banou Tamim, et a rejoint l’armée d’Alâ Ibn Al-Hadrami. Al-‘Alâ menait son armée à Bahreïn depuis Dahna. Dahna est située dans la région appartenant aux Banou Tamim, entre Bassorah et La Mecque. Le narrateur déclare que lorsqu’ils y sont arrivés, ils ont reçu l’instruction d’y camper. Cependant, les chameaux sont devenus incontrôlables dans la nuit et se sont enfuis, les laissant sans chameaux, sans provisions, ni tentes. Tout ce que les chameaux portaient a été perdu dans le désert. Cet incident s’est produit quand tout le monde était descendu des chameaux et n’avait pas encore enlevé les provisions qu’ils portaient. Tous les voyageurs ont été terrassés par le chagrin. Tous avaient perdu tout espoir de vie et se présentaient leurs dernières volontés. Sur ce, un héraut d’Al-‘Alâ est venu et a demandé à tout le monde de se rassembler en un seul endroit.

Ils se sont tous rassemblés autour de lui ; et alors Al-‘Alâ a déclaré : « Pourquoi cette appréhension et ce désespoir ? Pourquoi êtes-vous tous si inquiets ? » Sur ce, ils ont répondu, vous ne pouvez pas nous blâmer (pour notre réaction). Nos chameaux ont fui et si cette situation perdure jusqu’au jour suivant, nous serons tous morts avant même que le soleil ne se soit complètement levé ! »

Al-‘Alâ a déclaré : « Ô gens ! N’ayez pas peur ! N’êtes-vous pas musulmans ? N’êtes-vous pas venus faire le Jihad dans la voie d’Allah ? N’êtes-vous pas les aides d’Allah ? » Tout le monde a répondu : « En effet ! C’est exact ! » Al-‘Alâ a déclaré : « Je vous donne la bonne nouvelle qu’Allah n’abandonne jamais ceux qui sont dans une condition comme la vôtre. »

L’appel de la prière de Fajr a été lancé à l’aube et Al-‘Alâ a dirigé les prières. Certains ont fait le Tayammoum et offert leur prière car il n’y avait pas d’eau disponible, d’autres avaient encore leurs ablutions intactes. Lorsque la prière s’est terminée, Al-‘Alâ s’est agenouillé et a commencé à supplier. Tous les autres ont emboîté le pas. Al-‘Alâ a levé les mains et a commencé à prier avec ferveur et tout le monde en a fait de même. Ils ont continué à prier jusqu’au lever du soleil. Quand une lueur du soleil est apparue de l’est, Al-‘Alâ s’est tourné vers les fidèles en rangs et a demandé : « Y a-t-il quelqu’un pour voir ce qu’est cette lumière ? » Quelqu’un est parti et à son retour a répondu : « Cette lumière est un mirage. » (Ce n’était pas de l’eau réelle mais un mirage d’où la lumière brillait).

Al-’Alâ s’est consacré une fois de plus à la prière et vu de nouveau cette lumière émerger. Après examen, on a su qu’il s’agissait d’un mirage. La lumière est apparue une troisième fois et cette fois, la personne qui en a apporté la nouvelle a déclaré que c’était de l’eau. Al-’Alâ s’est levé et tout le monde s’est levé également. Ils sont venus à l’eau et tout le monde a bu et s’est lavé. Une source était sortie de là. Le soleil ne s’était pas encore complètement levé quand les chameaux ont accouru vers les voyageurs de toutes les directions et sont venus s’asseoir à côté d’eux. Chacun s’est emparé de sa monture et personne n’a rien perdu. C’était un miracle accompli par la prière : Allah a produit une source d’eau et leurs chameaux sont également retournés. Les voyageurs ont abreuvé leurs chameaux et ils en ont tous bu à satiété ainsi que leurs animaux ; et ils ont également emporté de l’eau avec eux et se sont reposés.

Minjab Ibn Rachid déclare : « A ce moment-là, Abou Hourayrah était avec moi. Lorsqu’il s’est éloigné de l’endroit où nous étions, il m’a demandé si je connaissais l’endroit où se trouvait l’eau. J’ai déclaré que je connaissais chaque centimètre de la région plus que tout autre Arabe. Abou Hourayrah m’a alors demandé de l’emmener là où se trouvait l’eau. J’ai retourné mon chameau et l’ai amené à l’endroit exact où se trouvait l’eau. Cependant, quand nous sommes arrivés, il n’y avait pas de point d’eau et même pas de trace d’eau. J’ai dit à Abou Hourayrah : « Par Dieu ! Même si je ne vois pas d’eau ici, mais je dirai que c’est précisément l’endroit où nous avions puisé de l’eau. Et je n’avais jamais vu d’eau aussi pure et douce ici avant ce jour. Déjà à cette époque, nos vases étaient remplis d’eau. »

Sur ce, Abou Hourayrah déclara : « Ô Abou Sahm ! Par Dieu ! Il s’agit de l’endroit exact. C’est pourquoi je suis venu ici et je t’ai amené avec moi. J’ai rempli mes récipients d’eau et je les ai laissés au bord du point d’eau, afin de savoir si c’était un miracle d’Allah ou simplement à la suite de l’eau produite par la pluie. En effet, c’était un miracle d’Allah qu’Il nous a montré afin de nous sauver. » Abou Hourayrah a alors loué Allah et est revenu de là et a campé à Hajar. »

Al-‘Alâ avait écrit une lettre à Abou Bakr (ra) dans laquelle il disait : « Allah a fait émerger une source d’eau pour nous dans la vallée de Dahna, tandis qu’il n’y avait là-bas aucun signe d’eau. »

Il a écrit cette lettre après que le Calife Abou Bakr (r.a.) a eu connaissance de cet incident.

« Il a manifesté un miracle en notre faveur après que nous ayons éprouvé de grandes difficultés et de grandes inquiétudes. »

C’était Al-‘Alâ qui avait écrit cette lettre au Calife Abou Bakr (r.a.).

« C’est une leçon pour nous tous, nous poussant à le Louer. Ainsi, je vous demande de prier Allah pour nous et de demander de l’aide pour ceux qui servent la foi. »

C’était le rapport qu’Al-‘Alâ a envoyé à Abou Bakr (ra) après avoir trouvé de l’eau là-bas.

Abou Bakr (ra) a loué Allah, l’a imploré et a ensuite déclaré : « Les Bédouins disaient souvent concernant la vallée de Dahna que lorsqu’on a demandé au Prophète Luqman (a.s.) si l’on doit creuser cette terre pour trouver de l’eau, il leur a répondu que ce n’était pas la peine et que l’eau ne sortira jamais de là. L’apparition d’une source en ce lieu est un grand signe de la puissance d’Allah. Nous n’avions jamais entendu aucune tribu faire mention de pareil incident dans le passé. »

Ainsi, les compagnons témoignaient de tels miracles lorsqu’ils partaient en expédition dans la voie d’Allah. Incha Allah, je présenterai le reste de ce récit à l’avenir.


(Le site www.islam-ahmadiyya.org prend l’entière responsabilité de la publication du texte de ce sermon)

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