Sermons 2021

Batailles en Palestine

Dans son sermon du 26 août 2022, Sa Sainteté le Calife a évoqué les différentes batailles entre les armées musulmanes et romaines en Syrie.

Sermon du vendredi 26 août 2022, prononcé par Sa Sainteté le Calife, Hadrat Mirza Masroor Ahmad, à la mosquée Moubarak, à Islamabad, Tilford au Royaume-Uni. Après le Tashahoud, le Ta’awudh et la Sourate Al-Fatiha, Sa Sainteté le Calife a déclaré :

J’évoquais les armées envoyées par le Calife Abou Bakr (r.a.) en Syrie pour contrer l’agression de l’ennemi. J’ai mentionné trois de ces armées dans le précédent sermon. La quatrième armée était celle d’Amr Ibn Al-‘Âs. En effet, selon un récit, le Calife Abou Bakr (r.a.) a envoyé une armée en Syrie sous le commandement d’Amr Ibn Al-‘Âs. Avant de se rendre en Syrie, ‘Amr Ibn Al-‘Âs était le collecteur de l’aumône dans [une région] de la tribu Khouza’ah. Walîd Ibn ‘Ouqbah était le responsable de l’aumône dans l’autre moitié de la région des Khouza’ah.

Quand le Calife Abou Bakr (r.a.) a décidé d’envoyer différentes armées en Syrie, il souhaitait aussi y inclure ‘Amr Ibn Al-‘Âs. Mais en raison des exploits accomplis par ce dernier pour réprimer l’apostasie, le Calife Abou Bakr (r.a.) lui a donné le choix de demeurer auprès des Khouza’ah ou de se rendre en Syrie pour renforcer les musulmans. Ainsi, le Calife Abou Bakr (r.a.) a écrit à ‘Amr Ibn Al-‘Âs : « Ô Abou ‘Abdillah ! Je souhaite te confier une tâche qui sera meilleure pour ta vie ici-bas et dans l’Au-delà, à moins que tu ne préfères celle qui t’occupe à présent. »

Dans sa réponse, ‘Amr Ibn Al-‘Âs a déclaré : « Je suis une des flèches de l’islam. Après Allah, vous êtes celui qui est capable d’envoyer et de réunir ces flèches. Choisissez celle qui est la plus dure, la plus terrifiante et la meilleure vers le danger que vous voyez. » C’est-à-dire : « Je suis prêt à confronter tout danger. »

Une fois qu’il est arrivé à Médine, le Calife Abou Bakr (r.a.) a ordonné à ‘Amr Ibn Al-‘Âs de camper à l’extérieur de la ville afin que les hommes se réunissent sous son commandement. Nombre de nobles parmi les Qouraychites se sont joints à lui. Quand sa décision a été prise de l’envoyer en Syrie, le Calife Abou Bakr (r.a.) a demandé à ‘Amr Ibn Al-‘Âs de venir à Médine : celui-ci y est venu. Ainsi donc, le Calife lui a demandé de camper à l’extérieur de la ville afin de réunir ses troupes.

Quand ‘Amr Ibn Al-‘Âs a décidé de partir, le Calife est sorti pour lui souhaiter adieu. Il lui a dit : « Ô Amr ! Tu es un bon conseiller et un fin stratège. Tu es accompagné de nobles et de la crème de ton peuple pour partir à la rencontre de tes frères. Sois toujours bienveillant à leur égard et donne-leur de bons conseils, car ton opinion au sujet de la guerre peut être porteuse de bénédiction et de bons résultats. »

[En d’autres termes,] « Si tu as de bons conseils à offrir tu ne dois pas te retenir. »

‘Amr Ibn Al-‘Âs a declaré : « Le mieux pour moi, c’est d’être à la hauteur de votre opinion et que vous ne vous trompiez pas à mon sujet. »

‘Amr Ibn Al-‘Âs est parti avec son armée comptant entre 6 et 7 mille soldats et dont l’objectif était la Palestine. ‘Amr a préparé un détachement de mille combattants sous le commandement d’Abdoullah Ibn ‘Oumar et l’a envoyé en avant-garde contre les Byzantins. Ce détachement a affronté les Byzantins, réduisant en mille morceaux leur force, et les a vaincus. Ils sont retournés avec des prisonniers.

Après avoir interrogé ces derniers, ‘Amr Ibn Al-‘Âs a su que l’armée byzantine, sous le commandement de Rowais, souhaitait lancer une attaque surprise contre les musulmans. ‘Amr Ibn Al-‘Âs a préparé son armée à la lumière de ces informations. Les musulmans ont pu répliquer à l’attaque des Byzantins, les contraignant à battre en retraite. Par la suite, ils ont répliqué et réduit à néant les forces ennemies, les poussant à fuir le champ de bataille. Les forces islamiques les ont poursuivis et des milliers de soldats byzantins ont été tués. Cette bataille a pris fin sur cette note.

Le Calife Abou Bakr (r.a.) était serein après avoir envoyé ces armées : il avait espoir qu’Allah accorderait la victoire aux musulmans contre les Byzantins grâce à ces armées. La raison étant qu’il s’y trouvait plus d’un millier de compagnons Mouhajirîn et Ansâr dans leurs rangs, des compagnons qui avaient fait preuve de la plus grande fidélité à chaque occasion. Ils avaient épaulé le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) lors des batailles des débuts de l’islam.

Parmi eux se trouvaient les combattants de Badr, au sujet desquels le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) avait plaidé à son Seigneur : « Ô Allah, si aujourd’hui Tu détruis ce petit groupe, Tu ne seras plus jamais adoré sur Terre. »

Héraclius, l’Empereur de Byzance était en Palestine durant ces jours. Quand il a reçu des nouvelles des préparatifs des musulmans, il a rassemblé les chefs de la région et a prononcé des discours incendiaires pour les persuader de combattre les musulmans.

Il a dit à propos des musulmans : « Ces gens affamés, nus et incultes, veulent sortir du désert d’Arabie et vous attaquer. Vous devez leur offrir une telle réplique qu’ils n’oseront plus tourner le regard vers vous. Je vous aiderai entièrement en termes d’équipements de guerre et de troupes. Obéissez de tout cœur aux chefs mis aux commandes ; et alors la victoire sera vôtre. »

Héraclius a prononcé ce discours devant les habitants de la Syrie pour les inciter contre les Arabes et les musulmans. Après avoir incité le peuple de la Palestine contre les musulmans, Hériaclius est venu à Damas ; de là, il s’est rendu à Hims et Antioche où il a prononcé des discours passionnés et persuadé les populations locales à lutter contre les musulmans, comme en Palestine. En faisant d’Antioche son quartier général, il a commencé à se préparer à combattre les musulmans. Byzance avait deux armées en Syrie. L’une en Palestine et l’autre à Antioche. En fait, ces deux forces avaient leurs centres aux endroits suivants : premièrement à Antioche, qui était la capitale syrienne à l’époque de l’Empire byzantin. Le deuxième était Qinnasrin à la frontière de la Syrie, face à la Perse au nord-ouest. Hims était le troisième centre à la frontière de la Syrie et faisant face à la Perse au nord-est. Oman, le chef-lieu d’Al-Balqâ’, était le quatrième : il s’agissait d’une forteresse solide. Ajnâdayn était le cinquième centre militaire de Byzance dans le sud de la Palestine, à la frontière nord-ouest de l’Arabie et la frontière de l’Égypte. Le sixième centre était Césarée, située à treize kilomètres de Haïfa au nord de la Palestine et dont les ruines subsistent encore. Le centre du haut commandement byzantin était Antioche ou Hims.

Selon un rapport, lorsque Héraclius a appris la nouvelle de l’arrivée des armées islamiques, il a d’abord conseillé à son peuple d’éviter la guerre et a dit : « Je suis d’avis que vous devriez faire la paix avec les musulmans. Par Dieu, si vous faites la paix avec eux en offrant la moitié des produits de la Syrie, et que vous retenez la moitié des récoltes et le territoire de Byzance, cela est mieux pour vous que s’ils occupent tout le territoire de la Syrie et la moitié du territoire de Byzance. » Mais les Byzantins sont partis et ne l’ont pas écouté. Ainsi, il les a rassemblés à Hims, où il a commencé à préparer les soldats et les armées. Après Hims, Héraclius s’est rendit à Antioche. Étant donné qu’il disposait d’une grande armée, il a décidé d’envoyer une armée séparée contre chaque contingent musulman pour affaiblir toutes les composantes des forces musulmanes par rapport à leurs adversaires. Il a préparé quatre-vingt-dix mille soldats sous le commandement de son frère nommé Théodoric et les a envoyés combattre ‘Amr. Il a envoyé Georges, fils de Théodore, combattre Yazid Ibn Abi Soufyan. Il a envoyé Vicarius, fils de Nastus, à la tête de soixante mille soldats contre Abou ‘Oubaydah. Et enfin, il a envoyé Al-Douraqis (Théodore Trithyrios) combattre Chourahbîl Ibn Hasanah.

Quand Abou ‘Oubaydah Ibn Al-Jarrâh était près de Jabiyah, quelqu’un l’a informé qu’Héraclius se trouvait à Antioche et qu’il avait préparé contre lui une armée plus grande qu’aucun de ses ancêtres n’avait préparée contre les nations précédentes. Abou ‘Oubaydah a écrit au Calife Abou Bakr (r.a.) : « J’ai reçu des informations selon lesquelles l’empereur byzantin Héraclius est venu s’installer dans une ville de Syrie appelée Antioche et qu’il a envoyé des hommes aux habitants de son royaume pour tous les réunir. Ils se sont tous amassés autour d’Héraclius en passant aussi bien par les chemins difficiles que les faciles. J’ai donc jugé opportun de vous en informer afin que vous puissiez prendre une décision. »

Le Calife Abou Bakr (r.a.) a répondu à Abou ‘Oubaydah : « J’ai reçu ta lettre et j’ai compris ce que tu as écrit au sujet du roi Héraclius de Byzance. Son séjour à Antioche augure sa défaite et celle de ses compagnons et en cela réside ta victoire et celle des musulmans de la part d’Allah : il n’y a rien à craindre. Quant au nombre important d’hommes de son royaume qu’Héraclius a rassemblé, nous et toi savons très bien qu’il en serait ainsi, car aucune nation n’abandonne son roi ou son pays sans combattre. Alhamdou Lillah, je sais que le nombre de musulmans qui les combattent aiment la mort autant que l’ennemi aime la vie, et ils espèrent recevoir une grande récompense d’Allah dans leur combat. Ils aiment davantage le Jihad dans la voie de Dieu et ils aiment Allah plus que les ennemis aiment les femmes vierges et les objets de valeur. Un musulman parmi eux vaut mieux que mille polythéistes en guerre. Combats-les avec ton armée et ne te soucie pas des musulmans disparus. En effet, Allah, béni soit Son nom, est avec vous. Je vous envoie d’autres renforts qui vous suffiront et vous n’en désirerez pas davantage, Incha Allah. La paix soit sur vous. »

De même, ‘Amr Ibn Al-‘Âs a écrit au Calife Abou Bakr (r.a.). Celui-ci a répondu : « J’avais reçu ta lettre dans laquelle tu mentionnais le rassemblement de l’armée byzantine. N’oublie pas que la victoire qu’Allah nous avait accordée en compagnie de son Prophète (s.a.w.) n’était pas en raison de notre nombre important. Quand nous nous battions avec l’Envoyé d’Allah (s.a.w), nous ne disposions que de deux chevaux et nous montions des chameaux à tour de rôle. Le jour d’Ouhoud, en accompagnant l’Envoyé d’Allah (s.a.w), nous ne disposions que d’un seul cheval qu’il montait ; mais malgré cela, Allah nous a donné le dessus sur notre ennemi et nous a aidés. Ô ‘Amr ! N’oublie pas que le plus obéissant à Allah est celui qui hait le plus le péché. Obéis à Allah et ordonne à tes compagnons de Lui obéir. »

Yazid Ibn Abi Soufyan a également écrit une lettre au Calife Abou Bakr (r.a.) lui demandant de l’aide suite à la situation là-bas. Le Calife Abou Bakr (r.a.) lui a répondu : « Lance l’attaque avec tes compagnons lors des combats. Allah ne vous déshonorera pas. Allah nous a informés que par l’ordre d’Allah, un petit groupe l’emporte sur un grand et pourtant j’envoie une multitude de combattants pour vous aider jusqu’à ce que cela vous suffise et que nous n’ayez pas besoin de plus. Incha Allah. La paix soit sur vous. » Signé : le Calife Abou Bakr (r.a.).

Abou Bakr (r.a.) a confié cette lettre à ‘Abdoullah Ibn Kourd pour le transmettre à Yazid. ‘Abdoullah a apporté la missive à Yazid et les musulmans ont été très heureux du message. Abou Bakr (r.a.) a appelé Hachim Ibn ‘Outbah et lui a dit : « Ô Hachim ! En effet, tu as la chance d’être de ceux qui aident l’Oummah dans le Jihad contre ses ennemis et les polythéistes. Tu jouis de la confiance du dirigeant en raison de tes vertus, de tes avis judicieux, de ta chasteté et de ta capacité au combat. »

Le Calife Abou Bakr (r.a.) préparait une armée sous le commandement de Hachim. Il lui a dit : « Les musulmans m’ont demandé de l’aide contre leur ennemi des infidèles. Rejoins-les avec tes compagnons. Je prépare ceux qui t’accompagneront. Partez d’ici à la rencontre d’Abou ‘Oubaydah. »

Abou Bakr (r.a.) s’est tenu dans l’assistance et a loué Allah, après quoi il a dit : « Certains de vos frères musulmans sont saufs, certains sont blessés, défendus et soignés. Allah a insufflé la peur des musulmans dans le cœur des ennemis et ils se sont réfugiés dans leurs forts et ont fermé leurs portes. Des messagers des musulmans ont apporté la nouvelle que l’empereur Héraclius a fui et s’est réfugié dans une ville sur la côte syrienne. Il nous a informés qu’Héraclius a envoyé une grande armée de cet endroit pour combattre les musulmans. J’ai l’intention d’envoyer votre armée pour aider vos frères musulmans. Allah les renforcera à travers cette armée et humiliera l’ennemi et inspirera la peur dans leurs cœurs. Qu’Allah vous accorde Sa miséricorde ! Préparez-vous à partir avec Hachim Ibn ‘Outbah et espérez la récompense et le bien de la part d’Allah. Si vous réussissez, vous obtiendrez la victoire et le butin, et si vous êtes tués, vous obtiendrez le martyre et la dignité. »

Ensuite, le Calife Abou Bakr (r.a.) est rentré chez lui et les gens ont commencé à se rassembler autour de Hachim Ibn ‘Outbah jusqu’à ce que leur nombre augmente. Quand ils étaient un millier, le Calife Abou Bakr (r.a.) leur a ordonné de partir. Hachim a salué le Calife et lui a dit au revoir. Le Calife Abou Bakr (r.a.) lui a dit : « Ô Hachim ! Nous profitions des conseils et avis judicieux des aînés. Nous comptions sur la patience, la force et le courage des jeunes. Allah a rassemblé toutes ces qualités en toi. Tu es encore jeune et sur le point de devenir adulte. Lorsque tu seras encerclé par l’ennemi, riposte et sois patient. Souviens-toi qu’Allah consignera comme un acte méritoire dans le registre de tes actes tout pas entrepris dans Sa voie, ainsi que toute dépense, toute soif, toute fatigue et toute faim que vous endurerez [pour Sa cause]. Allah ne laisse pas partir à la perdition la récompense de ceux qui font le bien. »

Hachim de répondre : « Si Allah souhaite mon bien-être, je suivrai ces consignes. C’est Allah qui donne la force et la puissance, et j’espère que si je ne suis pas tué, je les combattrai encore et encore. »

Il aurait donc ajouté : « J’espère les combattre encore et encore si je ne suis pas tué. » Ou il aurait dit : « Je souhaite être tué encore et encore. » Il existe en effet deux récits à ce propos.

Sa’d Ibn Abi Waqqâs, son oncle, lui a dit : « Ô neveu ! Chacun de tes coups de lance et tes frappes doit être pour le plaisir d’Allah. Sache que tu quitteras ce monde très bientôt et que prochainement tu retourneras vers Allah. De ce monde jusqu’à l’Au-delà, tu marcheras sur la vérité et tu seras accompagné des bonnes œuvres que tu as accomplies. »

Hachim a déclaré : « Mon cher oncle ! Sois sans crainte à ce propos. Si mon séjour et mon voyage, mon mouvement du matin et du soir, mes luttes et mes combats, le fait de blesser avec ma lance et de frapper avec mon épée, sont des actes ostentatoires, en ce cas je serai parmi les perdants. »

Cela signifie : chacune de mes actions doit être pour Allah et non pour les gens.

Ensuite, il a quitté le Calife Abou Bakr (r.a.) et a suivi le chemin d’Abou ‘Oubaydah jusqu’à ce qu’il le rencontre. Les musulmans étaient contents de son arrivée et ont annoncé les uns aux autres la bonne nouvelle de sa venue.

Sa’id Ibn ‘Amir Ibn Hizyam a su que le Calife Abou Bakr (r.a.) souhaitait l’envoyer accomplir le Jihad en Syrie. C’était là une autre armée qu’Abou Bakr (r.a.) préparait. Sa’id Ibn ‘Amir pensait qu’il serait nommé à la tête de cette armée. Quand cette nouvelle lui est parvenue et que le Calife Abou Bakr (r.a.) a tardé quelques jours et ne lui en a pas parlé, Sa’id est venu voir le Calife Abou Bakr (r.a.) et dit : « Ô Abou Bakr (r.a.) ! Par Allah, j’ai reçu la nouvelle que vous souhaitez m’envoyer contre les Byzantins, mais ensuite j’ai constaté que vous n’avez rien dit à ce propos. J’ignore vos sentiments à mon sujet. Si vous souhaitez envoyer quelqu’un d’autre à ma place comme commandant, envoyez-moi avec lui. Ce sera pour moi la raison de la plus grande joie. Si vous ne voulez envoyer personne, je suis intéressé par le jihad. S’il vous plaît, permettez-moi de partir à la rencontre des musulmans. Qu’Allah vous fasse miséricorde. On m’a dit que les Byzantins ont rassemblé une grande armée. » Sur ce, le Calife Abou Bakr (r.a.) a déclaré : « Ô Sa’id Ibn ‘Amir ! Que le plus Miséricordieux de tous ait pitié de toi ! À mes yeux, tu fais partie des humbles, de ceux qui respectent les liens de parenté, de ceux qui accomplissent le Tahajjoud le matin et de ceux qui se souviennent abondamment d’Allah. » Sur ce, Sa’id lui a dit : « Qu’Allah vous fasse miséricorde ! Allah m’a accordé plus de faveurs que cela. A Lui revient toute grâce. Quant à moi, je sais que vous êtes véridique et juste, bienveillant à l’égard des croyants et sévère contre les mécréants. Vous jugez équitablement et ne favorisez personne dans la répartition des biens. »

A cela, Abou Bakr (r.a.) a répondu : « Arrête, ô Sa’id ! Arrête ! Qu’Allah te bénisse ! Vas et prépare-toi à partir en guerre. Je suis sur le point d’envoyer une armée aux musulmans de Syrie et de te nommer son commandant. » Ensuite il a ordonné à Bilal de l’annoncer au peuple. Celui-ci a annoncé : « Ô musulmans ! Préparez-vous pour la campagne syrienne avec Sa’id Ibn ‘Amir Ibn Hizyam. »

En quelques jours, sept cents hommes étaient prêts à l’accompagner. Quand Sa’id a décidé de partir, Bilal s’est présenté au Calife Abou Bakr (r.a.) et a dit : « Ô Calife de l’Envoyé d’Allah (s.a.w) ! Si vous m’aviez libéré pour la cause d’Allah, afin que je puisse être le maître de mon âme et être bénéfique, permettez-moi d’accomplir le Jihad dans la voie de mon Seigneur. Le Jihad m’est plus cher que de rester oisif. »

Le Calife Abou Bakr (r.a.) a déclaré : « Allah est témoin que je t’ai libéré pour cela et je ne réclame aucune récompense ou remerciement. Cette terre est très vaste. Prend la voie de ton choix. » Bilal a déclaré : « Ô Siddîq ! Peut-être vous en êtes-vous offensé et êtes-vous en colère contre moi. » Le Calife Abou Bakr (r.a.) a déclaré : « Non ! Par Dieu ! Je ne suis pas en colère contre toi. Je ne veux pas que tu abandonnes ton désir à cause du mien, car ton désir t’appelle à obéir à Allah. » Bilal a déclaré : « Si vous le souhaitez, je resterai avec vous. » Le Calife Abou Bakr (r.a.) a déclaré : « Si ton désir est d’accomplir le Jihad, je ne t’ordonnerai jamais de rester. Je souhaite que tu restes auprès de moi uniquement pour l’appel à la prière. Ô Bilal, ta séparation me terrifie. Mais une telle séparation est nécessaire après quoi nous ne nous reverrons qu’au Jour du Jugement. Ô Bilal ! Continue à accomplir de bonnes œuvres. Ceci sera ta provision en ce monde. Tant que tu seras en vie, Allah maintiendra vivant ta renommée ; et quand tu mourras, Il t’accordera la meilleure des récompenses. »

Bilal a dit au Calife : « Qu’Allah vous accorde la meilleure récompense de la part de ce frère et de cet ami. Par Dieu ! Vous nous avez ordonné d’être patient dans l’obéissance à Allah et de persévérer dans les bonnes actions. Ceci n’est rien de nouveau. Je ne veux pas lancer l’appel à la prière pour quiconque après l’Envoyé d’Allah (s.a.w). » Ensuite, Bilal est parti avec Sa’id Ibn ‘Amir. »

Il a déclaré : « Je ne peux pas rester ici uniquement pour lancer l’appel à la prière car je ne souhaite le lancer pour quiconque après le Messager d’Allah. »

D’autres personnes se sont rassemblées autour du Calife Abou Bakr (r.a.). Il a nommé Mou’awiyah leur commandant et lui a ordonné de partir à la rencontre de son frère Yazid. Mou’awiyah est parti et a rejoint Yazid. Le reste de l’armée de Khalid Ibn Sa’id s’est joint à Mou’awiyah quand ils se sont rencontrés.

Hamza Ibn Abi Bakr Al-Hamdani s’est présenté au Calife Abou Bakr (r.a.) avec une armée : elle comptait près d’un millier d’hommes ou même plus. Le Calife Abou Bakr (r.a.) était très heureux quand il a vu leur nombre et leurs préparatifs. Il a déclaré : « Toute louange revient à Allah pour cette faveur sur les musulmans. Allah aide toujours les musulmans à travers ces personnes et leur apporte du réconfort. Il renforce par ce moyen les musulmans et brise l’échine de leur ennemi. » Hamza a demandé à Abou Bakr (r.a.) : « Nommerez-vous un autre commandant au-dessus de moi hormis vous ? » Le Calife Abou Bakr (r.a.) a répondu : « Oui. J’ai nommé trois émirs. Tu pourras te joindre à celui de ton choix. » Quand Hamza a rencontré les musulmans il leur a demandé lequel de ces commandants était le meilleur et le plus proche du Saint Prophète. On lui a dit qu’Abou ‘Oubaydah Ibn Al-Jarrâh répondait à ces critères. » Sur ce, Hamza s’est joint à lui. C’était là aussi une expression d’amour à l’égard du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) : ils souhaitaient demeurer avec ceux qui étaient proches de l’Envoyé d’Allah (s.a.w).

Des détachements de combattants n’ont cessé de venir à Médine et le Calife Abou Bakr (r.a.) les a envoyés en expédition. De son côté, Abou ‘Oubaydah a continué de correspondre avec le Calife Abou Bakr (r.a.). Il lui a dit : « Les Byzantins et leurs tribus vassaux se rassemblent en grand nombre pour combattre les musulmans. Dites-moi ce que je dois faire. »

Suite aux lettres successives d’Abou ‘Oubaydah, le Calife Abou Bakr (r.a.) a décidé d’envoyer Khalid Ibn Al-Walîd en Syrie. Abou Bakr (r.a.) a dit : « Je jure par Allah que je ferai oublier aux Byzantins leurs chuchotements maléfiques à travers Khalid Ibn Al-Walîd. »

Khalid était en Irak au moment où Abou Bakr (r.a.) lui a envoyé l’ordre de se rendre en Syrie et d’y prendre le commandement des forces islamiques. Le Calife a écrit à Abou ‘Oubaydah. « J’ai confié le commandent de la guerre contre les ennemis en Syrie à Khalid. Ne t’oppose pas à lui. Ecoute-le et obéis à ses ordres. Je ne l’ai pas nommé au-dessus de toi du fait que tu n’es pas meilleur que lui à mes yeux. Mais à mon avis tu ne possèdes pas les compétences au combat qui sont les siens. Qu’Allah nous accorde à tous le bien. La paix soit sur toi. »

Voici le récit du départ de Khalid d’Irak vers la Syrie. Selon les différents rapports, quand il reçu la lettre du Calife Abou Bakr (r.a.), il est parti en Syrie avec huit cents, six cents, cinq cents voire jusqu’à neuf mille – ou plutôt six mille – soldats. Selon certains récits, il était accompagné de centaines d’hommes – ou de milliers, dans d’autres récits. En tout cas, ils sont partis pour la Syrie. Quand Khalid Ibn Al-Walîd est arrivé à Qaraqir, il y a lancé une attaque. Ensuite, après un voyage très difficile à travers le désert, il est arrivé à Thaniyyat Al-‘Ouqâb près de Damas, agitant son drapeau noir. On dit qu’il s’agissait du drapeau de l’Envoyé d’Allah (s.a.w) dont le nom était ‘Ouqâb. Cette gorge était donc connue sous le nom de Thaniyyat Al-‘Ouqâb en raison de ce drapeau. Par la suite, Khalid a campé à un mille de la porte est de Damas. Selon d’autres récits, Abou ‘Oubaydah est arrivé là-bas à sa rencontre et le siège de l’ennemi a commencé le jour même. Selon d’autres narrations, Khalid n’est pas resté longtemps devant Damas mais s’est avancé jusqu’à Qanat Bousra. Quand il est arrivé à Bousra avec les musulmans, toutes les armées s’y sont rassemblées et toutes ont choisi leurs commandants pour la bataille. Ils ont assiégé la ville. Certains disent que le chef de cette bataille était Yazid Ibn Abi Soufyan, car elle s’est déroulée à Damas dont il était le gouverneur et le chef. Les habitants de cet endroit ont convenu qu’ils paieraient la Jizyah aux musulmans et qu’en contrepartie les musulmans protégeraient leurs vies, leurs biens et leurs enfants.

Ensuite, il y a eu la bataille d’Ajnâdayn ou Ajnâdîn. On trouve mention de ces deux graphies. Il s’agit d’un lieu connu dans les environs de la Palestine. Après la conquête de Busra, Khalid, Abou ‘Oubaydah, Chourahbîl, ainsi que Yazid Ibn Abi Soufyan, sont partis pour la Palestine pour aider ‘Amr Ibn Al-‘Âs. ‘Amr vivait dans les basses terres de la Palestine à cette époque. Il voulait partir à la rencontre des armées islamiques, mais l’armée byzantine le poursuivait et tentait de le forcer à se battre. Lorsque les Byzantins ont entendu parler de l’arrivée des musulmans, ils se sont retirés à Ajnâdayn. Quand ‘Amr Ibn Al-‘Âs a entendu parler des armées islamiques, il a marché de là jusqu’à ce qu’il les rencontre. Ensuite, toutes les forces musulmanes se sont rassemblées à Ajnâdayn et se sont alignés devant les Byzantins. Selon un autre récit, Khalid a assiégé’Damas au lieu de Bousra avant de se rendre à Ajnâdayn et Abou ‘Oubaydah était avec lui. Au cours de ce siège, Héraclius a envoyé une armée pour aider les habitants de Damas, contre lesquels les musulmans se sont affrontés. J’en ferai mention plus tard eu égard à la conquête de Damas. Durant le siège de Damas, Khalid et Abou ‘Oubaydah ont appris que le souverain de Hims avait rassemblé une armée pour couper le chemin de Chourahbîl Ibn Hasanah, qui était à Bousra à ce moment-là, et qu’une grande armée de Byzantins venant d’Ajnâdayn se trouvait sur place. Cette nouvelle a inquiété Khalid et Abou ‘Oubaydah parce qu’ils combattaient à ce moment-là le peuple de Damas. Khalid et Abou ‘Oubaydah se sont consultés à ce sujet. Abou ‘Oubaydah a déclaré : « Selon moi, nous devrions partir à la rencontre de Chourahbîl avant que l’ennemi ne l’atteigne. » Khalid a déclaré : « Si nous partons à la rencontre de Chourahbîl, l’armée byzantine à Ajnâdayn nous suivra. À mon avis, nous devrions cibler cette grande armée présente à Ajnâdayn et envoyer un message à Chourahbîl sur le mouvement de l’ennemi dans sa direction et lui demander de nous rejoindre à Ajnâdayn. De même, nous devrions demander à Yazid Ibn Abi Soufyan et ‘Amr de venir nous rejoindre à Ajnâdayn, afin que nous puissions combattre [ensemble] notre ennemi. »

Sur ce, Abou ‘Oubaydah a dit : « Cette opinion est très bonne ; qu’Allah la bénisse. Il faudra la suivre. » Selon un autre récit, Abou ‘Oubaydah a conseillé ceci à Khalid : « Notre armée est dispersée dans différents endroits en Syrie. On doit écrire à chacune d’entre elles et leur demander de venir nous rencontrer à Ajnâdayn. »

Quand Khalid a décidé de se rendre à Ajnâdayn, il a écrit une lettre à tous les commandants, les sommant de s’y rassembler.

Khalid et Abou ‘Oubaydah ont quitté le siège de Damas avec leurs troupes et se sont précipités vers Ajnâdayn. Abou ‘Oubaydah était à l’arrière de l’armée. Les habitants de Damas ont pourchassé Abou ‘Oubaydah et l’ont entouré. Il était avec deux cents hommes. En fait, il s’agissait d’une caravane composée de femmes, d’enfants et de biens. Selon un rapport, il y avait 1 000 cavaliers pour le garder et le protéger. En tout cas, les habitants de Damas étaient en grand nombre. Abou ‘Oubaydah s’est battu férocement contre eux. Lorsque la nouvelle est parvenu à Khalid qui était à l’avant de l’armée avec les cavaliers, il est retourné ainsi que d’autres avec lui. Ensuite, la cavalerie a chargé les Byzantins et les a repoussés à trois milles, les uns tombant sur les autres, jusqu’à ce qu’ils rentrent à Damas.

D’autre part, l’armée byzantine stationnée à Ajnâdayn a envoyé une lettre à leur deuxième armée, leur ordonnant de se rendre à Ajnâdayn. Cette armée de Byzantins se dirigeait vers Bousra avec l’intention d’attaquer Chourahbîl. Celle-ci est également venue à Ajnâdayn. De même, sur les instructions de Khalid, toutes les armées islamiques se sont rassemblées à Ajnâdayn. Le général byzantin voulait renvoyer les musulmans avec quelque chose, car, comme les Iraniens, il pensait aussi que les Arabes étaient des gens affamés et nus qui étaient sortis de leur pauvre pays pour piller. Il ne pouvait pas attribuer un but plus élevé à ces Arabes, qui, des siècles durant, étaient non civilisés, ignorants, pauvres, démunis et vivant dans le désert. Il a fait une offre à Khalid : si lui et son armée rentraient chez eux, chaque soldat recevrait un turban, une paire de vêtements et un dinar en or. Le commandant de l’armée recevra dix paires de vêtements et cent dinars en or. Le Calife quant à lui recevra cent paires de vêtements et mille dinars. Le général byzantin se disait qu’il s’agissait sans doute de brigands et de voleurs et qu’il fallait leur offrir tant pour s’en débarrasser. Quand Khalid a entendu cette proposition, il l’a rejetée avec grand mépris et a dit avec des mots très durs : « Ô Byzantins ! Nous rejetons votre charité avec mépris car bientôt nous deviendrons les propriétaires de vos richesses, de vos familles et de vos personnes. »

Quand les deux armées se sont rapprochées, l’un des chefs byzantins a appelé un arabe – qui n’était pas musulman – et lui a dit : « Pénètre dans les rangs des musulmans. Passes-y une nuit et un jour et apporte-moi de leurs nouvelles. »

L’homme a pénétré dans la foule. Étant un Arabe, personne ne le considérait comme un étranger. Il a passé un jour et une nuit parmi les musulmans. A son retour, le chef byzantin lui a demandé les nouvelles. Il a répondu : « Si vous me demandez des nouvelles, sachez que ces gens adorent Dieu la nuit et chevauchent durant la journée. Même si le fils de leur roi commet un vol ils lui coupent la main et s’il commet l’adultère, ils le lapident afin de maintenir la justice. » Le chef byzantin lui a dit : « Si tu me dis la vérité, il vaut mieux se cacher sous terre plutôt que de les combattre à la surface. Je veux que Dieu me donne seulement assez de grâce pour nous laisser dans notre situation : ni qu’Il ne m’aide contre eux ni qu’Il ne les aide contre moi. » Ceci est tiré du recueil d’Al-Tabari.

Le matin, les belligérants se sont rapprochés ; Khalid est sorti et a organisé l’armée. Il marchait parmi les troupes pour les encourager à mener le Jihad et ne s’arrêtait pas à un seul endroit. Il ordonnait aux femmes musulmanes de rester fermes et de se tenir derrière les troupes. Il a demandé à ces femmes d’invoquer Allah et de l’implorer et que chaque fois qu’un musulman passerait à côté d’elles, qu’elles soulèvent leurs enfants vers eux et leur disent de se battre pour sauver leurs enfants et leurs femmes.

Khalid avait l’habitude de se tenir près de chaque détachement et d’annoncer : « Ô serviteurs d’Allah ! Craignez Allah et combattez dans la voie d’Allah contre ceux qui ont mécru en Allah et ne vous détournez pas et ne craignez pas votre ennemi. Avancez comme des lions jusqu’à ce que la peur disparaisse et que vous soyez un peuple libre et honorable. Ce monde vous a été offert et la récompense de l’Au-delà vous a été rendue obligatoire par Allah. Ne laissez pas la multitude de l’ennemi vous effrayer. En effet, Allah les frappera de Son châtiment. Lancez l’attaque quand je le ferai. »

Après cela, il y a eu un combat acharné entre les deux armées.

Sa’id Ibn Zayd a inspiré les musulmans en leur conseillant : « Ô Gens ! Souvenez-vous de votre mort et ne fuyez pas la bataille pour mériter l’enfer. Ô gardiens de la religion et récitateurs du Coran ! Soyez patient. »

Les Byzantins se sont enfuis pour se sauver la vie quand la bataille a fait rage. Lorsqu’il est arrivé chez lui, Vardan a prononcé un discours devant son peuple et a déclaré : « Si cet état de fait persiste, vous perdrez ce pays et cette richesse. Il vaudrait mieux laver la rouille de vos cœurs. La pensée n’avait même pas traversé nos cœurs que ces bergers et ces Arabes, esclaves nus et affamés, allaient nous combattre. La famine et la sécheresse les ont poussés vers nous et maintenant ils sont venus ici et ont mangé des fruits, du pain de la farine de blé à la place de l’orge. Ils consomment du miel à la place du vinaigre. Ils se délectent de figues, de raisins et d’autres friandises. » Puis il a demandé l’avis de certains chefs, et l’un d’eux a suggéré : « Si vous voulez vaincre les musulmans, appelez et tuez leur chef par une ruse et un prétexte et tous les autres s’enfuiront. Envoyez d’abord dix soldats en embuscade, puis appelez le chef des musulmans en aparté pour une discussion et une négociation. Quand il viendra parlementer, les soldats en embuscade pourront le tuer. »

Le chef des Byzantins a donc envoyé un émissaire éloquent à Khalid. Quand il est parvenu dans le camp des musulmans, il a crié à haute voix : « Ô Arabes ! Cette effusion de sang ne vous suffit-il pas ? Nous avons un pacte à vous proposer. Il convient à votre chef de venir me parler. » Khalid s’est avancé et lui a dit : « Présente ton message mais garde la vérité à l’esprit. » Il a dit : « Je suis venu parce que notre chef n’aime pas l’effusion de sang. Il est attristé de ceux qui ont été tués jusqu’à présent. C’est pourquoi il souhaite vous offrir des biens et conclure une trêve. » Au cours de la conversation, Allah a semé une telle terreur dans le cœur du messager qu’il a informé Khalid du plan de son chef en échange de la protection de sa famille. Il savait comment on s’attaquerait secrètement à Khalid. Khalid a déclaré : « Si tu n’as pas été coupable de trahison, je garantirai ta sécurité et celle de ta famille. »

L’émissaire est retourné informer son chef que Khalid était prêt à lui parler. Fou de joie, il a ordonné à dix de ses soldats de se cacher derrière un monticule et de tendre une embuscade à l’endroit fixé pour le rendez-vous. Khalid connaissait son plan à l’avance. Il a envoyé dix musulmans dont Zarrar à l’endroit où l’ennemi se tenait en embuscade. Les musulmans sont arrivés à l’endroit : ils ont tué les ennemis et ont pris leur place. Khalid est parti parler au chef des Byzantins. Les armées des deux camps se tenaient prêtes l’une en face de l’autre. Le chef byzantin était également sur place.

Khalid lui a dit : « Si vous acceptez l’islam, vous deviendrez nos frères. Sinon, payez la Jizyah ou préparez-vous au combat. » Le chef byzantin avait confiance dans les soldats en embuscade. Il a attaqué Khalid avec son épée et a saisi ses deux bras. Khalid a riposté. Le chef byzantin a appelé ses hommes : « Courez vite ! J’ai capturé le chef des musulmans. » Quand les Compagnons ont entendu ce bruit derrière le monticule, ils ont tiré leurs épées et se sont précipités vers lui. Au début, Vardan a pensé qu’il s’agissait de ses hommes, mais quand il a vu Zarrar, il a perdu l’esprit. Zarrar et d’autres soldats l’ont tué. Quand les Byzantins ont appris la mort de leur chef, ils ont perdu le moral. Après cela, les belligérants se sont attaqués et la bataille a éclaté. Un autre chef des Byzantins a vu la férocité des musulmans et a demandé aux siens : « Attachez un chiffon sur ma tête. » Ils en ont demandé la raison. Il a dit : « Ce jour est mauvais. Je ne veux pas le voir. Je n’ai jamais vu une journée aussi dure. » Le narrateur relate que lorsque les musulmans l’ont décapité, il était enveloppé dans un tissu. Le nombre de Byzantins était d’environ 100 000 au cours de cette bataille. Le nombre de musulmans était de 30 000 et selon un rapport, de 35 000. Trois mille Byzantins ont été tués durant cette bataille et leur armée vaincue a été forcée de se réfugier dans de nombreuses autres villes.

Après la victoire d’Ajnâdayn, Khalid Ibn Al-Walîd en a transmis la bonne nouvelle à Abou Bakr dans une lettre dont le texte est le suivant : « Que la paix soit sur vous. Je vous informe qu’il y a eu une bataille entre nous et les polythéistes et qu’ils avaient rassemblé une plus grande armée que la nôtre à Ajnâdayn. Ils tenaient leurs croix et portaient leurs livres, et ils ont juré par Allah qu’ils ne partiraient pas sans nous détruire ou nous chasser de leurs villes. Nous avions une foi ferme en Allah. Ensuite, nous les avons frappés avec nos lances. Puis, nous avons sorti nos épées et avons frappé l’ennemi avec elles aussi longtemps qu’il l’aurait fallu pour abattre un chameau.

Allah a fait descendre Son aide et a accompli Sa promesse et a vaincu les mécréants ; et nous les avons tués sur tous les chemins larges, dans toutes les vallées et dans tous les lieux bas. Toutes les louanges sont dues à Allah pour avoir accordé la suprématie à Sa religion, humilié son ennemi et bien traité Ses amis. »

Le Calife Abou Bakr, vivait ses derniers moments quand on lui a lu la lettre. Il a été satisfait de cette victoire et a dit : « Louange à Allah ! Toutes les louanges sont dues à Allah, qui a aidé les musulmans, et qui m’a ainsi réconforté. »

Il y a aussi de l’incertitude quant au moment où la bataille d’Ajnâdayn a eu lieu. Selon certains, elle aurait eu lieu à l’époque du Calife ‘Oumar. Il existe différents récits sur la date de cette bataille. Selon un récit, elle a eu lieu vingt-quatre jours ou vingt jours ou trente-quatre jours avant la mort de Abou Bakr en l’an treize de l’Hégire. Selon certains historiens, cette bataille a eu lieu à l’époque du Calife ‘Oumar au cours de l’an 15 de l’Hégire. Cependant, selon nos chercheurs, il semble plus plausible qu’il y ait eu deux batailles à Ajnâdayn. La première fois au cours du califat d’Abou Bakr et la seconde fois au cours du règne d’Oumar, car certains livres d’histoire présentent des forces islamiques différentes. Le commandant de la bataille en treize de l’Hégire était Khalid Ibn Al-Walîd et le commandant de la bataille de l’an quinze de l’Hégire était ‘Amr Ibn Al-‘Âs. Allah sait le mieux.

[Je mentionnerai] les détails sur la conquête de Damas, Incha Allah, à l’avenir.


(Le site www.islam-ahmadiyya.org prend l’entière responsabilité de la publication du texte de ce sermon)