Sermons 2022

La bataille de Yamamah

Dans son sermon du 20 mai 2022, Sa Sainteté le Calife a évoqué les évènements conduisant à la bataille de Yamamah menée contre Mousaylama le Menteur.

Sermon du vendredi 20 mai 2022, prononcé par Sa Sainteté le Calife, Hadrat Mirza Masroor Ahmad, à la mosquée Moubarak, à Islamabad, Tilford au Royaume-Uni. Après le Tashahoud, le Ta’awudh et la Sourate Al-Fatiha, Sa Sainteté le Calife a déclaré :

[J’évoquais] la bataille d’Al-Yamamah qui avait eu lieu au cours du califat d’Abou Bakr Al-Siddiq (r.a.).

Al-Yamamah est une ville renommée du Yémen. Ces jours-ci, cette région se trouve en Arabie Saoudite. Al-Yamamah était une région luxuriante et fertile. On dit qu’elle était une des plus belles villes : il s’y trouvait des arbres d’une espèce locale et des dattiers en grand nombre.

Les Banou Hanifah vivaient dans la région d’Al-Yamamah : il s’agissait d’une tribu de guerriers redoutables. Le Tafsir d’Al-Qourtoubi a commenté sur le verset [suivant] :

سَتُدْعَوْنَ إِلَى قَوْمٍ أُولِي بَأْسٍ شَدِيدٍ تُقَاتِلُونَهُمْ أَوْ يُسْلِمُونَ

« Vous serez appelés pour combattre un peuple de guerriers redoutables ; vous vous battrez contre eux jusqu’à ce qu’ils se soumettent. » (48 : 17)

Il déclare : « Selon Hassan, les Persans et les Romains sont ce peuple de guerriers redoutables. Selon Ibn Joubayr, il s’agirait des tribus de Hawazin et Thaqif. Selon Al-Zouhri et Maqatil, il s’agirait des Banou Hanifah qui habitaient Al-Yamamah et qui étaient les suivants de Mousaylimah. »

Rafi’Ibn Khatij déclare : « Nous récitions ce verset, mais nous ignorions qui était ce peuple de guerriers redoutables, jusqu’à ce qu’Abou Bakr nous a invités à combattre les Banou Hanifah ; et alors nous avons compris qu’il s’agissait de ce peuple-là. »

Au tout début de l’an sept de l’Hégire, ou l’an six selon certains, le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a envoyé des lettres à différents rois, les invitant [à l’islam]. Il avait aussi envoyé une lettre à Hawdha Ibn ‘Ali, le roi d’Al-Yamamah, lettre adressée à son peuple, et dans laquelle il les a invités à l’islam.

En l’an neuf de l’Hégire, différentes délégations sont venues à Médine : il s’y trouvait aussi celle des Banou Hanifa. Mouja’ah Ibn Mararah faisait partie de cette délégation : le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) lui avait concédé une terre inoccupée [de l’Etat] qu’il avait demandée. Al-Rijâl Ibn ‘Ounfouwa faisait aussi partie de cette délégation. Mousaylimah le Menteur et Thumamah Ibn Kabir Ibn Habib étaient également présents dans cette délégation. Selon Ibn Hicham, il se nommait Mousaylimah Ibn Thumamah. Son surnom était Abou Thumamah. Cette délégation a logé chez Ramlah Bint Al-Harith, une femme des Ansâr, à Médine.

En effet, quand les délégations se succédaient à Médine pour prêter allégeance au Saint Prophète Muhammad (s.a.w.), celui-ci a choisi une maison pour loger ces dernières. Cette maison appartenait à Ramlah Bint Al-Harith, une femme des Banou Najjar. Il s’agissait d’une grande demeure.

Quand les gens des Banou Hanifah sont partis à la rencontre du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.), ils n’avaient pas pris avec eux Mousaylimah : ils l’avaient laissé derrière pour protéger leurs biens. Après avoir embrassé l’islam, ils ont évoqué Mousaylimah et ont déclaré : « Ô envoyé d’Allah (s.a.w.) ! Nous avons laissé un de nos compagnons à l’arrière avec nos biens et nos montures. Il est en train de surveiller nos biens. » Sur ce, le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a ordonné qu’on offre à Mousaylimah autant de cadeaux qu’il avait demandé à offrir aux autres.

Il a déclaré : « Il ne vous est pas inférieur en statut parce qu’il protège les biens de ses compagnons. »

Ensuite, la délégation a quitté le Messager d’Allah (s.a.w.), prenant ce qu’il avait offert pour Mousaylimah.

Selon ce récit, tous les membres de la délégation de Banou Hanifah à l’exception de Mousaylimah ont rencontré le Saint Prophète (s.a.w.). Or, selon d’autres récits, Mousaylimah aurait rencontré l’Envoyé d’Allah (s.a.w).

En général, les récits affirment que Mousaylimah avait rencontré l’Envoyé d’Allah (s.a.w). On dit aussi qu’il l’a peut-être rencontré lors de sa deuxième visite. En tout cas, les récits indiquent que cette délégation visitant le Saint Prophète (s.a.w.), comprenait également Mousaylimah. Ceci a été mentionné à d’autres endroits. Ils ont présenté Mousaylimah alors qu’il portait plusieurs couches de vêtements au Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). L’Envoyé d’Allah (s.a.w) était assis parmi ses compagnons et il avait une branche de palmier à la main. Mousaylimah lui a parlé et a fait des demandes.

L’Envoyé d’Allah (s.a.w) a déclaré : « Si tu me demandes ne serait-ce que cette branche de palmier qui est dans ma main, je ne te la donnerai pas. »

Les récits du Sahih d’Al-Boukhari nous apprennent que Mousaylimah n’avait pas été à la rencontre avec le Saint Prophète (s.a.w.) mais qu’il lui avait rendu visite en personne.

‘Oubaydoullah Ibn ‘Abdillah Ibn ‘Outbah a rapporté : « Nous avions reçu la nouvelle que Mousaylimah le Menteur était arrivé à Médine et qu’il logeait dans la maison de la fille d’Al-Harith. La fille d’Al-Harith Ibn Qouraydh était sa femme ; elle était la mère d’Abdoullah Ibn ‘Amir. L’Envoyé d’Allah (s.a.w) est venu lui rendre visite : il était accompagné de Thabit Ibn Qays Ibn Chammas et qu’on nommait le Khatib du Prophète (s.a.w.). L’Envoyé d’Allah (s.a.w) avait un bâton dans sa main. Il se tenait à côté de Mousaylimah et lui a parlé. Mousaylimah lui a dit : « Si vous le souhaitez, nous pouvons laisser de côté cette affaire entre nous. Ensuite, vous pourrez me la léguer après votre départ. »

C’est-à-dire, la question de la Noubouwwah (le prophétat). Il souhaitait se faire prophète après le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Telle était sa demande majeure. L’Envoyé d’Allah (s.a.w) lui a dit : « Même si tu me demandes ce bâton, je ne te l’offrirai pas. Selon moi, tu es celui que j’ai vu dans mon rêve. Voici Thabit Ibn Qays, qui te répondra en mon nom. » Ensuite, le Prophète (s.a.w.) est rentré.

Selon un autre récit, Ibn ‘Abbas relate que Mousaylimah le Menteur s’était rendu à Médine à l’époque du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) et avait dit : « Si Muhammad (paix soit sur lui) faisait de moi son successeur, je le suivrais. » Ceci explique le récit précédent.

« Il était arrivé avec nombre de ses partisans. L’Envoyé d’Allah (s.a.w) est venu à sa rencontre. Il était accompagné de Qays Ibn Thabit Ibn Chammas et l’Envoyé d’Allah (s.a.w) avait une branche de palmier dans sa main. Il était debout à côté de Mousaylimah avec ses compagnons. L’Envoyé d’Allah (s.a.w) de déclarer : « Si tu me demandes ce bâton, je ne te l’offrirai pas. Et tu ne pourras jamais aller au-delà du jugement d’Allah. Si tu as tourné le dos, Allah coupera ta racine. Je constate que tu es la personne que j’ai vue dans mon rêve. Voici Thabit, qui te répondra en mon nom. » Ensuite il l’a quitté. » Ce récit est tiré d’Al-Boukhari.

Ibn ‘Abbas raconte : « J’ai demandé au sujet de ce qu’a dit le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.), notamment que « tu es celui que j’ai vu dans mon rêve ». Abou Hourayrah m’a dit : « Le Prophète (s.a.w.) a dit : « Je me suis endormi et dans un songe j’ai vu deux bracelets en or dans ma main. Ceci m’a fort inquiété. Dans le rêve, j’ai reçu une révélation me demandant de souffler dessus. J’ai soufflé dessus et les bracelets ont disparu. J’ai compris son interprétation comme étant deux menteurs qui apparaîtront après moi. » Le narrateur ‘Oubaydoullah a dit : « L’un d’eux est Al-‘Ansi que Firouz a tué au Yémen et l’autre est Mousaylimah le Menteur. » Ceci est un autre récit d’Al-Boukhari.

En tout cas, il semble d’après les récits ci-dessus que Mousaylimah le Menteur soit venu à Médine plus d’une fois. La première fois, lorsque son entourage l’a laissé derrière pour protéger ses biens et qu’il n’a pas rencontré le Saint Prophète (s.a.w.).

Lors de sa deuxième visite à Médine il a rencontré l’Envoyé d’Allah (s.a.w) et durant sa rencontre, il avait demandé au Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) de faire de lui son successeur.

Fath Al-Bari, l’exégèse du Sahih d’Al-Boukhari, explique qu’il est possible que Mousaylimah soit venu à Médine à deux reprises. La première fois, c’était quand le chef des Banou Hanifah était quelqu’un autre que lui. C’est-à-dire qu’à cette époque il n’était pas le chef de sa tribu : quelqu’un d’autre était à la tête et il lui était subordonné. C’est pourquoi il était resté en arrière pour protéger ses biens. Il est venu la deuxième fois, quand les gens lui étaient soumis et c’est là qu’il a parlé au Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Il est possible que cet incident soit le même et qu’il ne se soit pas présenté au Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) par orgueil, en prétendant surveiller les biens de ses compagnons mais que le Prophète (s.a.w.) l’ait traité avec respect dans le but de gagner son cœur.

Selon le hadith, il était arrivé avec un grand nombre de gens. On dit par ailleurs qu’il est venu avec dix-sept personnes. Ceci est une preuve que Mousaylimah a visité Médine plus d’une fois.

Lorsque la délégation est revenue à Al-Yamamah, l’ennemi d’Allah, Mousaylimah, est devenu un apostat et s’est proclamé prophète. Il a déclaré : « J’ai été fait partenaire dans la prophétie avec le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Lorsque vous m’aviez mentionné au Messager d’Allah, n’avait-il pas déclaré que je n’étais pas inférieur en statut ? Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) avait dit cela parce qu’il savait que j’étais un partenaire dans son prophétat. »

Ensuite, Mousaylimah a commencé à fabriquer [des révélations divines] adressées aux gens en copiant le Saint Coran et les a exemptés de la Salât. En effet, il a lancé sa propre charia et en a soustrait la Salât. Selon un récit, il a mis fin à deux Salâts : celles d’Icha et de Fajr ; et il a rendu l’alcool et l’adultère licites pour le peuple. Il a également témoigné que le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) était un prophète. Les Banou Hanifah étaient d’accord avec lui.

Une autre raison qui a accru le pouvoir de Mousaylimah était sa rencontre avec Al-Rijal Ibn ‘Ounfouwa. De prime abord, il a allégé la charia et a dit qu’Allah lui confère des ; et il a également admis que le Prophète (s.a.w.) est aussi un prophète, de sorte que ceux qui sont devenus musulmans n’aient pas l’impression qu’il veut les éloigner du Saint Prophète (s.a.w.). Il a accompli tout cela avec une grande hypocrisie.

En tout cas, il est écrit qu’une autre raison qui a accru le pouvoir de Mousaylimah est le soutien d’Al-Rijal Ibn ‘Ounfouwa. Cet homme était également un résident d’Al-Yamamah et était présent dans la délégation des Banou Hanifah. Après avoir émigré à Médine, il s’est rendu auprès du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Il y a appris le Saint Coran et a reçu une instruction religieuse.

Lorsque Mousaylimah a apostasié, le Prophète (s.a.w.) a envoyé Al-Rijal Ibn ‘Ounfouwa comme enseignant aux gens de Al-Yamamah et pour empêcher les gens de suivre Mousaylimah. Mais cet homme a causé plus de troubles que Mousaylimah. Quand il a constaté que les gens se soumettaient à Mousaylimah, il s’est joint à eux pour se faire de la renommée. Il a été envoyé pour rectifier la situation et mettre fin à l’insurrection, mais il a [au contraire] rejoint Mousaylimah. Tout en soutenant le mensonge du prophétat de Mousaylimah, il a également attribué une fausse déclaration à l’Envoyé d’Allah (s.a.w) notamment [qu’Allah] a associé Mousaylimah à la Noubouwwah du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.).

Il a commencé à répandre cette idée. Il avait acquis la connaissance du Saint Coran et les gens croyaient en ses paroles. Lorsque les habitants d’Al-Yamamah ont vu qu’un des compagnons de l’Envoyé d’Allah (s.a.w) témoignait de la prophétie de Mousaylimah et qu’il avait été envoyé pour enseigner le Coran aux gens, ils n’avaient d’autre recours que d’accepter la Noubouwwah de Mousaylimah ; et c’est ainsi que les gens ont prêté allégeance en masse à ce dernier. Mousaylimah a également écrit une lettre à l’Envoyé d’Allah (s.a.w) dont le texte est le suivant : « De la part de Mousaylimah, le Messager d’Allah, à Muhammad, le Messager d’Allah. La moitié de la terre est à nous et la moitié aux Qouraychites ; mais les Qouraychites ne font pas preuve de justice. »

En réponse, l’Envoyé d’Allah (s.a.w) lui a écrit une lettre disant : « Au nom d’Allah, le Gracieux, le Miséricordieux. De la part de Muhammad, le Prophète (s.a.w.) à Mousaylimah, le Menteur. La terre appartient à Allah : Il l’offrira à celui de Ses serviteurs qu’Il choisira. Seuls les Mouttaqîn (ceux qui craignent Dieu) méritent une bonne fin. La paix soit sur celui qui suit la direction. »

Selon un récit, Habib Ibn Zayd Al-Ansari s’est présenté à Mousaylimah avec une lettre de la part du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Quand il a donné cette lettre à Mousaylimah, celui-ci a dit : « Attestes-tu que Muhammad est le Messager d’Allah ? » Habib a répondu : « Oui. » Mousaylimah lui a demandé : « Témoignes-tu que je suis le Messager d’Allah ? » Habib a répondu : « Je suis sourd, je n’entends pas. »

Il a fait la sourde-oreille. Mousaylimah répétait sa question et Habib offrait la même réponse. Mousaylimah souhaitait que Habib l’acceptât comme prophète.

A chaque fois que Habib ne répondait pas comme il le souhaitait, Mousaylimah lui tranchait un membre.

Il le torturait en lui tranchant une partie du corps afin que Habib répondît à l’affirmative. Or, Habib a fait preuve d’une patience et d’une persévérance inébranlables jusqu’à ce que Mousaylimah l’ait découpé en morceaux. Habib est tombé en martyr devant lui.

Mousaylimah a semé la rébellion à Al-Yamamah. Il ne s’est pas contenté de se proclamer prophète mais a commis des exactions en torturant ceux qui ne l’acceptaient pas en tant que tel. Mousaylimah a semé la rébellion à Al-Yamamah et en a expulsé Thoumamah Ibn Outhal, le représentant du Prophète (s.a.w.) à Al-Yamamah.

Après le décès de l’Envoyé d’Allah (s.a.w), Abou Bakr a envoyé diverses armées contre les apostats. Il a envoyé une armée dirigée par ‘Ikrimah contre Mousaylimah et a envoyé Chourahbil Ibn Hasanah pour le soutenir. Abou Bakr a exhorté ‘Ikrimah à ne pas commencer le combat contre Mousaylimah avant l’arrivée de Chourahbil, mais ‘Ikrimah a agi à la hâte et a attaqué les gens d’Al-Yamamah avant son arrivée afin d’avoir le mérite de la victoire. Or, il s’est embourbé et a été vaincu. L’armée de Mousaylimah était très nombreuse. Lorsque Chourahbil a appris la nouvelle de cet incident, il s’est arrêté en chemin. ‘Ikrimah a écrit à Abou Bakr sur ce qui s’était passé. Abou Bakr lui a répondu ainsi : « Je ne veux pas voir ton visage et toi non plus tu ne me verras pas. »

En d’autres termes, tu as désobéi à mes instructions.

« Ne retourne pas de peur que les gens ne fassent preuve de lâcheté. Rends-toi chez Houdhayfah et Arfajah et pars combattre les gens d’Oman et de Mahra à leurs côtés. » Mahra est une zone sur la côte est de la mer d’Oman, au sud de l’Arabie.

« Ensuite, de là-bas, rends-toi au Yémen et à Hadramaout avec tes troupes pour rejoindre l’armée islamique. » Hadramaout est également un royaume à l’est du Yémen avec la mer à sa frontière sud.

Un autre récit présente ainsi les termes de la lettre d’Abou Bakr : « Tu te crois expert et tu as peur d’apprendre. »

C’est-à-dire, tu ne maîtrises pas l’art de la guerre et tu n’es pas habile. De plus, tu as peur d’apprendre.

« Le jour que tu me rencontreras, tu verras comment je te traiterai. Pourquoi n’as-tu pas attendu l’arrivée de Chourahbil afin de livrer bataille avec son soutien ? Rends-toi chez Houdhayfah et aide-le. »

C’est-à-dire, tu as désobéi à l’ordre du Calife de l’époque ; tu te considères comme un grand expert et ne veux pas apprendre. Ne viens donc pas vers moi. Quand tu viendras à ma rencontre, tu verras comment je te traiterai. Pour l’instant, rends-toi chez Houdhayfah et aide-le dans sa campagne.

« S’il n’a pas besoin de ton soutien, vas au Yémen et à Hadramaout et aide Mouhajir Ibn Oumayyah. »

Abou Bakr avait envoyé Mouhajir Ibn Oumayyah à Hadramaout pour combattre la tribu de Kinda. Abou Bakr a ordonné à Chourahbil de ne pas bouger jusqu’à nouvel ordre. Ensuite, avant d’envoyer Khalid Ibn Al-Walîd à Al-Yamamah, il a écrit ceci à Chourahbil : « Lorsque Khalid te rejoindra et que vous aurez terminé avec Al-Yamamah, rendez-vous à Qouda’ah ; et avec le soutien d’Amr Ibn Al-‘Âs, occupez-vous des rebelles qui refusent de se soumettre à l’islam et se dressent contre lui. »

Ces rebelles ne se sont pas contentés de rejeter l’islam mais ont lui aussi livré bataille. À l’instar d’Ikrimah, Chourahbil a également agi à la hâte et ce contre les instructions de Abou Bakr. Il a commencé à se battre contre Mousaylimah avant même que Khalid ne le rejoigne. Et il a lui aussi été vaincu. Khalid s’est mis en colère contre lui. Abou Bakr a envoyé des renforts sous la direction de Salîd pour aider Khalid afin de protéger ses arrières.

Abou Bakr a envoyé Khalid contre Mousaylimah et a également envoyé un groupe de Mouhajirîn et d’Ansâr pour se battre à ses côtés. Abou Bakr a nommé Thabit Ibn Qays à la tête des Ansâr et Abou Houdhayfah et Zayd Ibn Al-Khattab à la tête des Mouhajirîn. Ainsi, il a nommé un chef à la tête de chaque tribu.

Khalid attendait l’arrivée de cette armée à Boutah. Boutah est un lieu de la région des Banou Tamim. Quand toutes ces forces ont atteint Khalid, il s’est rendu à Al-Yamamah.

Les Banou Hanifah étaient très nombreux ce jour-là : leur force comprenait 40 000 guerriers. Le nombre des habitants d’Al-Yamamah qui étaient avec Mousaylimah était de quarante mille. Selon un autre récit, ils étaient du nombre de cent mille ou plus tandis que les musulmans étaient plus de dix mille.

Avant la grande bataille, les musulmans ont capturé un chef des Banou Hanifah. Selon un récit, Mouja’ah Ibn Mararah, un chef des Banou Hanifah, est sorti avec un groupe et les musulmans l’ont capturé, lui et ses compagnons. Khalid a tué ses compagnons et a gardé Mouja’ah en vie parce qu’il était très respecté parmi les Banou Hanifah.

Voici d’autres récits à ce sujet. Lorsque Khalid est arrivé à Arid, il a envoyé deux cents cavaliers en avant et a dit d’attraper ceux qu’ils rencontreront. Ils sont partis à cheval jusqu’à ce qu’ils attrapent Mouja’ah Ibn Mararah Al-Hanifi avec vingt-trois des membres de sa tribu qui étaient partis à la recherche d’un homme de Banou Noumayr. Ils étaient sortis ignorant tout de la venue de Khalid. Les musulmans leur ont demandé : « Qui êtes-vous ? » Ils ont répondu : « Nous sommes de la tribu des Banou Hanifah. »

Les musulmans pensaient qu’ils étaient les émissaires de Mousaylimah envoyés à Khalid. Le matin, quand ils se sont retrouvés face à face, les musulmans les ont présentés à Khalid. Quand Khalid les a vus, il a cru qu’ils étaient les envoyés de Mousaylimah. Il leur a demandé : « Ô Banou Hanifah ! Quel est votre opinion à propos de votre compagnon ? (c’est-à-dire Mousaylimah) »

Ils ont témoigné qu’il était le Messager d’Allah. Khalid a demandé à Mouja’ah ce qu’il en pensait. Il a répondu : « Par Dieu ! Je suis sorti à la recherche d’un homme des Banou Noumayr ayant commis un meurtre dans notre tribu. Je ne suis pas l’un des proches de Mousaylimah. »

En ces instants-là, il s’est rétracté par peur. Il a ajouté : « Je m’étais rendu auprès du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) et j’avais accepté l’islam. Je suis toujours musulman. » On a présenté le reste de ses compagnons. Khalid les a tous tués. Quand il ne restait que Sariya Ibn Mousaylimah Ibn ‘Amir, celui-ci a déclaré : « Ô Khalid ! Si tu souhaites quelque bien ou quelque mal en faveur des gens d’Al-Yamamah, épargne la vie de Mouja’a : il t’aidera dans les jours de guerre et de paix. »

Mouja’ah était un chef. Khalid ne l’a pas tué et a apprécié la suggestion de Sariya. Il a également épargné ce dernier et a ordonné de les restreindre tous les deux avec des chaînes de fer.

Khalid avait l’habitude d’appeler Mouja’ah alors qu’il était menotté et lui parlait. Mouja’ah pensait que Khalid le tuerait. Pendant qu’ils parlaient, Mouja’ah lui a dit : « O Ibn Moughirah ! (C’était le surnom de Khalid Ibn Al-Walîd) Je suis musulman. Par Allah ! Je n’ai pas mécru ! Je m’étais présenté au Saint Prophète (s.a.w.) et je l’ai quitté en tant que musulman. Je ne suis pas sorti pour me battre. »

Ensuite, il a répété le fait qu’il était sorti à la recherche du meurtrier issu de la tribu de Noumayr.

Khalid a déclaré la distance entre l’exécution et le pardon est très courte – c’est-à-dire l’emprisonnement – jusqu’à ce qu’Allah rende son verdict au sujet de notre bataille. »

Sur ce, Khalid a confié Mouja’ah à sa femme qu’il avait épousée après l’exécution de Malik Ibn Nouwayra. Il lui a ordonné de bien s’occuper de lui. Mouja’ah pensait que Khalid voulait l’emprisonner afin qu’il puisse l’informer de la position de l’ennemi et de sa situation. Mouja’ah a déclaré : « Savez-vous que je m’étais présenté au Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) et que j’avais prêté allégeance à l’islam ? » Il répétait sans cesse le même point.

« Ensuite, je suis retourné vers mon peuple et aujourd’hui je suis dans le même état. » Mais les événements d’après démontrent que tout cela n’était qu’une fausse déclaration. Il a dit : « Aujourd’hui mon état est le même qu’hier. »

Après avoir quitté le groupe de Mouja’ah, Khalid s’est rendu à Al-Yamamah. En apprenant leur arrivée, Mousaylimah est sorti pour l’affronter avec sa tribu, les Banou Hanifah, et a campé à Aqrabah. Cet endroit était également en face aux champs et la zone verdoyante de Al-Yamamah. Khalid a élaboré un plan solide. Il ne considérait jamais l’ennemi comme faible. Il prenait toutes les dispositions nécessaires sur le champ de bataille et prenait toutes les précautions de peur d’une attaque soudaine ou quelque conspiration de l’ennemi.

On dit que Khalid ne dormait pas mais faisait dormir les autres. Il passait toute la nuit dans les préparatifs. Il était au courant de tout concernant l’ennemi. Il était temps de former les rangs de l’armée. Le porte-drapeau de cette bataille était ‘Abdoullah Ibn Hafs Ibn Ghanim. Ensuite, le drapeau a été transféré à Salim Mawla Abi Houdhayfah. Khalid a envoyé Chourahbil Ibn Hasanah à l’avant lors de cette bataille et il a réparti l’armée islamique en cinq divisions. Il a nommé Khalid Al-Makhzoumi à l’avant-garde, Abou Houdhayfah à l’aile droite, Chouja’ah à l’aile gauche, Sa’d Ibn Al-Khattab au centre des troupes et Oussama Ibn Zayd à la tête de la cavalerie.

Il a laissé derrière les chameaux qui portaient les tentes et les femmes. Tel était le dernier ordre avant la bataille.

L’armée de Mousaylimah le Menteur se tenait également prête et Chourahbil, le fils de Mousaylimah, a dit à sa tribu : « Ô Banou Hanifah ! Montrez-votre courage aujourd’hui ! Si vous êtes vaincus en ce jour, vos femmes seront réduites à l’esclavage et on profitera d’elles sans le mariage. Montrez votre courage afin de préserver votre honneur et protégez vos femmes ! »

Une bataille acharnée s’ensuivit. Elle était d’une férocité inconnue des musulmans. Les musulmans se sont retirés. En effet, dans le cas présent aussi, ils se sont retirés et les habitants de Banou Hanifah ont avancé pour libérer Mouja’ah et ont visé la tente de Khalid. Khalid avait quitté sa tente et l’ennemi a pu atteindre Mouja’ah qui était sous la garde de la femme de Khalid.

Les apostats ont voulu la tuer, mais Mouja’ah les en a empêchés en disant qu’il lui accordait sa protection. Sur ce, l’ennemi l’ont laissée partir. Mouja’ah a déclaré : « Attaquez les hommes ! »

D’une part, il se disait musulman et d’autre part il ordonnait aux ennemis d’attaquer les hommes musulmans.

Ils ont abattu la tente. Malgré le retrait de l’armée de l’islam, la détermination, la persévérance et le courage de Khalid Ibn Al-Walîd n’ont pas faibli d’une once et il n’a pas pensé, même un instant, à sa défaite. Khalid a appelé son armée et a dit : « Ô musulmans ! Séparez-vous ! » C’est-à-dire que chaque tribu combatte l’ennemi séparément afin que nous puissions voir quelle tribu a fait preuve de la plus grande bravoure lors de la bataille. Cette déclaration signifiait que tous les musulmans devaient combattre sous les drapeaux de leur propre tribu.

C’était comme s’il insufflait une nouvelle vie dans toutes les tribus et créait un esprit de compétition pour qu’elles prouvent leur caractère unique et leur bravoure. Les musulmans se sont également encouragés les uns les autres.

Voici des détails supplémentaires à ce propos. Thabit Ibn Qays a déclaré : « Ô musulmans ! Ce à quoi vous vous êtes habitués est mauvais ! »

C’est-à-dire que si vous vous êtes habitués à l’aisance, cela est fort condamnable. Les Compagnons se sont encouragés mutuellement à se battre et ont déclaré : « Ô gens de la sourate Al-Baqarah ! Aujourd’hui le charme est brisé. » Thabit Ibn Qays a creusé un fossé jusqu’à la moitié de ses cuisses et s’y est enterré. Il portait le drapeau des Ansar et il s’était enduit de Hanout. En Arabie celui qui souhaitait prouver sa bravoure s’enduisant de Hanout indiquant par là qu’il s’était embaumé avant même que les autres ne le fassent après sa mort. Il s’était enterré à moitié comme s’il était prêt à mourir. Le Hanout était un mélange de certains produits parfumés dont on enduisait le cadavre après le bain ou un onguent appliqué sur le cadavre pour le protéger de la pourriture pour une longue durée.

En tout cas, il est dit qu’il s’est noué le linceul et est demeuré ferme face à l’ennemi jusqu’à ce qu’il tombe en martyr.

Incha Allah, je présenterai plus tard d’autres détails à ce propos.

Je souhaite à présent mentionner certaines personnes qui sont décédées récemment. Tout d’abord, il y a la mention d’un martyr qui a été tué ces derniers jours. Il s’agit de M. Abdus Salam, fils Master Munawar Ahmad, président de la Jama’at L-Plot d’Okarah [au Pakistan]. Il est tombé en martyr le 17 mai. Il avait 35 ans. Un opposant à l’Ahmadiyya l’a poignardé à mort.

C’est à Allah que nous appartenons et c’est à Lui que nous retournerons.

Selon les détails, Abdul Salam a quitté la maison avec ses deux jeunes enfants, Qamar Islam, âgé de six ans et Badr Salam, qui a quatre ans et demi.

On l’avait demandé de venir réparer une connexion en eau. Il semble que c’était un complot pour le faire sortir hors de la maison afin que l’ennemi l’attaque par derrière. Lorsqu’il a quitté la maison, Hafiz Ali Raza, aussi connu sous le nom de Mulazam Hussain, un opposant à l’Ahmadiyya, l’a poursuivi et l’a attaqué avec un poignard. C’était le soir. M. Abdul Salam a succombé à ses blessures suite à l’attaque devant ses deux enfants innocents. Il a d’abord été attaqué par derrière : il a été touché au rein, puis l’assaillant s’en est pris à ses intestins et ensuite l’a attaqué au cœur. Il est tombé en martyr devant ses enfants. Le tueur a pris la fuite.

Le meurtrier a martyrisé un ahmadi, cherchant par cela le paradis. Il était un élève de la madrassa locale qui est la Jamia Aminia Faridiya L Plot du district d’Okara et il venait de terminer le cours de mémorisation [du Coran] offert par la madrassa deux jours avant l’incident. Lors de la cérémonie de clôture organisée par la madrassa, le Mauvli administrateur de la madrassa s’était adressé aux élèves de la nouvelle promotion de la classe de mémorisation.

La cérémonie était celle de la classe de la mémorisation du Coran.

Il a déclaré : « Vous devez combattre la Jama’at Ahmadiyya. » Il les a provoqués contre la Jama’at Ahmadiyya à outrance et les a poussés à prendre des mesures extrêmes. Ces voies par lesquelles ils souhaitent mener les gens au paradis les mèneront en enfer et ils tentent également d’envoyer d’autres gens en enfer.

L’Ahmadiyya a été introduite dans la famille du défunt martyr par son arrière-grand-père feu Hazrat Nabi Bakhsh Sahib qui était un compagnon du Messie Promis (a.s.). Il résidait dans le district de Hoshiarpur. Mukarram Muhammad Siddique Sahib, le grand-père du martyr était ahmadi de naissance. Après la création du Pakistan, ils se sont établis à Okara.

Le martyr avait fait des études jusqu’au niveau secondaire. Par la suite il s’est occupé de ses terres agricoles. Il était également membre du plan béni Waqf-e-Nau. Sa mère lui disait qu’il est un Wâqif-e-Nau et ses deux frères sont devenus missionnaires mais pas lui. Le défunt répondu : « Je suis en train de les servir. Allah acceptera le service que je rends au reste de la famille. » En effet il avait pris en charge les besoins de toute sa famille grâce à ses travaux agricoles et son emploi. Aucun membre de sa famille n’avait des soucis financiers.

Il servait en tant que Qaïd des Khouddam oul Ahmadiyya, et, par la grâce d’Allah, il était également membre du plan d’Al-Wasiyyat. Il était très sociable et affectueux.

Il établissait un lien étroit avec toute personne qu’il rencontrait. Même les non-ahmadis qui le connaissaient ont dit qu’un grand crime a été commis. Cependant, personne n’a eu le courage de confronter les mollahs terroristes. La décence et la morale sont complètement muettes au Pakistan.

Quoi qu’il en soit, les frères et parents du défunt ont écrit qu’il avait un amour sans bornes pour le Califat. Il assistait discrètement les pauvres, qu’ils soient ahmadis ou non. L’hospitalité à l’égard des invités était l’un de ses principaux traits et il s’occupait particulièrement des invités du centre. Tous les membres de sa famille ont écrit qu’il était connu en tant que jeune courageux et intrépide.

Dans le passé, le défunt avait été ciblé les deux jours de l’Aïd. À l’époque, Allah l’avait protégé, mais [le martyre] lui a été décrété. Le martyr laisse dans le deuil son père, le respecté Munawar Ahmad Sahib, président de la Jama’at de L-Plot, district d’Okara, sa mère, Shamshad Kausar Sahiba, ainsi que sa femme, Farzana Iram et trois jeunes enfants : Qamar Islam, âgé de six ans, Badr Islam, âgé de quatre ans et demi, et une fille Sehr, âgée d’un an et six mois. Le défunt laisse également dans le deuil quatre frères : parmi lesquels, Zahoor Ilahi Touqir Sahib, qui est un missionnaire servant dans la cellule de recherche, et Hafiz Anwaar Ahmad Sahib, qui est un missionnaire servant au Pakistan. Il a aussi deux autres frères : l’un est à Londres et l’autre à Rabwah. Il laisse derrière lui trois sœurs, dont l’une vit ici au Royaume-Uni et est l’épouse de Zeeshan Khalid de Manchester ; une sœur vit au Koweït et la troisième vit également à Londres. Qu’Allah élève le rang du martyr ; qu’Il lui accorde un rang élevé au paradis. Qu’Allah protège et aide les enfants innocents, la femme, les parents et tous les proches du défunt. Il a été tué devant ses enfants innocents. Quels sont leur état et leurs sentiments ? Seul Allah le sait. On dit que le fils aîné, âgé de six ans et témoin de l’incident, est pour l’instant complètement silencieux. Seul Allah pourra leur accorder patience et réconfort. Qu’Allah protège les enfants Lui-même et qu’Il punisse l’ennemi pour leurs mauvaises actions.

La deuxième mention est celle de Zulfiqar Ahmad, fils de Shaikh Saeedullah de Faisalabad. Il est récemment décédé à l’âge de 36 ans en raison d’une insuffisance cardiaque, dans un hôtel, lors d’une visite en Azerbaïdjan. C’est à Allah que nous appartenons et c’est à Lui que nous retournerons. L’Ahmadiyya a été introduite dans sa famille par son arrière-grand-père paternel, Hazrat Sheikh Rahmatullah Sahib (r.a.) qui était un compagnon du Messie Promis (a.s.), le fils de Hazrat Cheikh Janda Sahib (r.a.), qui était lui aussi un compagnon du Messie Promis (as). Hazrat Sheikh Rahmatullah (r.a.) avait une épicerie tout près de Masjid Mubarak à Qadian. Après avoir accepté l’Ahmadiyya, il a déménagé à Qadian de son village voisin de Tokal Wala. Une fois, quelqu’un s’est plaint à Hazrat Maulana Nooruddin Sahib (r.a.), le premier Calife, en disant qu’il ne doit pas y avoir de magasin si près de la mosquée. Hazrat Maulvi Sahib (r.a.) a mentionné cela au Messie Promis (a.s.), qui a dit que ces gens étaient les As-hâb Al-Souffah.

Allah a alors accordé à ces As-hâb Al-Souffah une grande aisance et a accru leur descendance.

En 2005, le défunt a obtenu un baccalauréat spécialisé en textile de l’Université de Manchester. Par la suite, il s’est occupé de l’entreprise familiale. Malgré d’immenses succès mondains, son humilité était exemplaire. Il était lié à des gens de tous les horizons et il traitait tout le monde avec beaucoup de respect. Il les traitait tous comme ses amis et ses frères. Il prenait grand soin de ses employés et les traitait avec bienveillance.

Il faisait beaucoup d’aumônes et participait également aux fonds caritatifs des hôpitaux, etc. Il cotisait dans chaque fond de la Jama’at. En fait, il rappelait lui-même au secrétaire aux finances de collecter ses dons et de l’informer des différents fonds et de collecter ses contributions à cet égard. Il a participé pleinement aux différents projets de Humanity First. Il a construit des maisons pour différents individus et a aidé ceux aux revenus modestes à financer leurs mariages. Il essayait toujours d’apprendre des choses utiles chaque fois qu’il rencontrait des gens et essayait d’appliquer ces principes dans sa vie. Il rendait surtout service aux autres pendant le mois de Ramadan. Le défunt et ses parents ont également fait construire une mosquée au Belize ; c’était un grand projet. Et par la grâce d’Allah, une très belle mosquée y a été construite.

On dit qu’il arrêtait tout ce qu’il faisait et prenait le temps pour accomplir sa Salât. La récitation du Saint Coran était un aspect régulier de sa vie. Il s’assurait que l’on accomplisse la prière en congrégation à la maison quand des restrictions ont été imposées sur les mosquées. Quand il était en Malaisie pour du tourisme, la police est venue dans une mosquée de la Jama’at et a arrêté des membres. C’est ainsi que défunt a eu l’honneur d’être prisonnier dans le chemin d’Allah pendant une courte période. Le défunt laisse dans le deuil son épouse, ses deux enfants, ses parents, cinq frères et une sœur. Sa mère, Asifa Saeed Sahiba, est la Sadr Lajna du district de Faisalabad. Qu’Allah accorde à chacun la patience.

Le Dr Hamid Mahmood écrit à son sujet : « Il avait de l’attachement et de l’amour pour l’Ahmadiyya en particulier pour le Califat. Il utilisait ses contacts sociaux, politiques et administratifs pour essayer d’aider les gens et considérait qu’il était de son devoir d’aller au-delà des attentes pour servir ceux qui avaient besoin d’aide. Il considérait également qu’il était de son devoir d’aider discrètement toute personne en difficulté. Il tentait de tout faire discrètement et sans se faire connaître. »

Le Dr Masood ul Hassan Noori Sahib dit : « Zulfiqar était un jeune ahmadi très pieux, digne et sincère. Quand je l’ai connu, j’ai pris conscience de ses capacités. Il était un contributeur de premier plan dans les différents fonds de Humanity First. Sa passion pour le sacrifice et sa générosité étaient d’un très haut niveau et il offrait des centaines de milliers de roupies [aux nécessiteux]. En même temps, il faisait montre d’une grande humilité. » Qu’Allah lui accorde le pardon et la miséricorde et accorde à ses parents et à sa femme patience et courage. Qu’il protège ses enfants et leur permette de perpétuer ses vertus.

Le troisième défunt est le respecté Malik Tabassum Maqsood Sahib du Canada. Il est décédé récemment. C’est à Allah que nous appartenons et c’est à Lui que nous retournerons. Son père, Malik Maqsood Ahmad Sahib, est tombé en martyr le 28 mai 2010 lors de l’attaque contre la mosquée Dar-ul-Zikr à Lahore. Le grand-père maternel du père du défunt était Hazrat Malik Ali Bakhsh Sahib (r.a.) de Bhopal. Il était un compagnon du Messie Promis (a.s.) et a décidé de lui prêter allégeance après avoir entendu sa conférence à Sialkot.

Malik Tabassum Maqsood Sahib a dédié sa vie pour servir la Jama’at en 1991. En 2006, il a été nommé à la Nazarat Umoor-e-Ammah où il a servi comme Naib Nazir Umoor-e-Ammah. Puis, en 2011, il a été nommé conseiller juridique au Tahrik-e-Jadid. Ensuite, en 2016, avec ma permission, il a émigré vers le Canada avec les autres familles des martyrs. Au début, il ne voulait pas s’y établir, mais a ensuite accepté de suivre mes conseils. Au Canada, il a servi dans les départements de l’Umur-e-Ammah, du Jaidad et aussi en tant que Nazim Darul Qadha. Il était régulier dans ses prières et le jeûne et il accomplissait régulièrement la prière de Tahajjoud. Il avait un lien profond avec le Saint Coran. Il était fermement attaché au Califat et écoutait l’appel du Calife de l’époque. Il était très pieux et bienveillant.

Il laisse derrière lui sa mère, sa femme, un fils et trois filles. Son fils unique, le Dr Athar Ahmad, a dédié sa vie et son gendre Umar Farooq Sahib est un missionnaire. Le défunt était également le neveu de Tahir Ahmad Sahib, l’Amir de la Jama’at du district Lahore.

Sa fille, Raziya Tabassum, écrit qu’il avait une passion pour la prédication ; une nuit, il était sorti pour prêcher quand des jeunes l’ont attaqué. Il a réussi à s’enfuir mais lors de la bagarre il a été blessé à l’œil par un coup de poing et il est rentré chez lui avec beaucoup de difficulté. Il n’en a rien dit à personne, et ce n’est que des années plus tard, lorsqu’il a commencé à avoir un problème à l’œil, qu’il l’a montré aux médecins. Il a dit que c’était dû à une ancienne blessure et il a mentionné l’incident qui s’était produit. Il était très satisfait du fait que sa vision était affaiblie en raison de la diffusion du message du Messie Promis (a.s.).

Malik Tahir Ahmad Sahib écrit : « Tabassum Maqsood était enclin aux vertus depuis son enfance. Il a servi à la fois dans les organisations auxiliaires et dans l’administration de la Jama’at. Il était fermement attaché au Califat et il tentait de rester obéissant à l’administration de la Jama’at. Il était modeste et plaçait sa confiance en Dieu. Il a élevé ses enfants d’une manière excellente et s’est efforcé d’établir en eux un lien solide avec le Califat et l’organisation de la Jama’at. »

Hafiz Muhammad Akram Qureshi Sahib, le Naib Wakil ul Mal Thani déclare : « Je le connais depuis très longtemps et d’ailleurs nous étions voisins. Il était très sincère, loyal, gentil ; il avait une passion pour le service de l’humanité et était entièrement dévoué au Califat. Il avait une foi ferme en Dieu. Une fois, il expliquait à quelqu’un la gnose divine et j’ai vu des larmes couler de ses yeux par amour pour Dieu et Sa Grandeur. Une fois, un de ses collègues m’a informé que le défunt lui avait conseillé ceci : « Ne regarde pas ce que font les autres. N’écoute personne d’autre. Protège ta foi et ne lâche jamais le manteau du Califat, car la paix n’existe nulle part ailleurs. »

Il était profondément attaché à la Jama’at depuis son temps au sein du Khuddam-ul-Ahmadiyya et était toujours prêt à sacrifier sa vie, sa richesse, son temps et son honneur. Il était un jeune homme actif, en bonne santé et en forme. Il était costaud, grand et sportif. Il utilisait toutes ses capacités pour aider à servir la Jama’at. Il a également obtenu son permis d’exercer le droit à la Cour suprême à un jeune âge. Il avait des compétences et une expérience extraordinaires dans divers domaines et il avait également parcouru le monde.

Il n’a pas stagné dans son état. Il était humble et n’a jamais fait preuve de vanité ou d’arrogance. Qu’Allah lui accorde Son pardon et Sa miséricorde et permette à ses descendants de perpétuer ses bonnes œuvres.


(Le site www.islam-ahmadiyya.org prend l’entière responsabilité de la publication du texte de ce sermon)

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