Sermons 2021

Abou Bakr, le véridique

Dans son sermon du 03 décembre 2021, Sa Sainteté le Calife a évoqué les noms et titres que portait Abou Bakr, le premier Calife de l'Islam.

Sermon du vendredi 03 décembre 2021, prononcé par Sa Sainteté le Calife, Hadrat Mirza Masroor Ahmad, à la mosquée Moubarak, à Islamabad, Tilford au Royaume-Uni. Après le Tashahoud, le Ta’awudh et la Sourate Al-Fatiha, Sa Sainteté le Calife a déclaré :

À partir d’aujourd’hui j’évoquerai le très éminent Abou Bakr As-Siddique (r.a.). Son nom était ‘Abdoullah. Son père se nommait ‘Outhman Ibn ‘Amir. Sa Kounyah (ou surnom) était Abou Bakr. Il portait aussi les titres d’Atîq et de Siddîq. On dit qu’il est né deux ans et six mois après l’année de l’Éléphant, soit en l’an 573 de l’ère chrétienne.

Il se nommait donc ‘Abdoullah et appartenait à la tribu des Banou Tayyim Ibn Mourrah des Qouraychites. À l’époque de l’ignorance, il portait le nom d’Abdoul Ka’bah (serviteur de la Ka’bah), nom que le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) avait changé en ‘Abdoullah (serviteur d’Allah). Son père se nommait ‘Outhman Ibn ‘Amir dont le surnom était Abou Qouhafa. La mère d’Abou Bakr se nommait Salma Bint Sakhar Ibn ‘Amir. Son surnom était Oumm al-Khayr. Selon un récit, sa mère s’appelait Layla Bint Sakhar.

L’arbre généalogique d’Abou Bakr rejoignait celui du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) à Mourrah [leur aïeul commun] à la septième génération. De même, l’arbre généalogique de la mère d’Abou Bakr rejoignait celui du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) à la sixième génération par l’entremise de ses aïeux maternels et paternels.

Oumm al-Khayr, la mère d’Abou Bakr, était la cousine paternelle d’Abou Qouhafa, le père d’Abou Bakr. Elle était la fille de son oncle paternel. Les parents d’Abou Bakr étaient toujours en vie après le décès de celui-ci. Tous deux ont hérité les biens d’Abou Bakr, leur fils.

Sa mère est décédée en premier après le décès de celui-ci. Son père quant à lui est décédé en l’an 14 de l’Hégire, à l’âge de 97 ans.

Le père et la mère d’Abou Bakr ont tous deux embrassé l’islam. Voici le récit de la conversion de son père. Celui-ci avait embrassé l’islam qu’après la conquête de La Mecque. Il avait déjà perdu la vue à l’époque. Après la conquête de La Mecque, quand le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) est entré dans l’enceinte de la Ka’bah, Abou Bakr a pris son père pour le présenter à l’Envoyé d’Allah (s.a.w). Quand celui-ci l’a vu, il a déclaré : « Ô Abou Bakr ! Tu aurais dû laisser ce vieil homme à la maison. Je serais parti en personne lui rendre visite. » Abou Bakr (r.a.) de répondre : « Ô Envoyé d’Allah ! Il est plus bienséant qu’il se présente à vous, plutôt que de |vous imposer le dérangement de] vous rendre chez lui. »

Abou Bakr (r.a.) l’a fait s’asseoir devant le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Celui-ci a passé sa main sur sa poitrine et lui a dit : « Embrassez l’islam et vous serez en sécurité. » Suite à cela, Abou Qouhafa a accepté l’islam.

Jabir Ibn ‘Abdillah déclare : « Abou Qouhafa s’est présenté au Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) le jour de la conquête de La Mecque. Ses cheveux et sa barbe était tout aussi blancs que la Saghama. » La Saghama était une fleur blanche poussant dans les montagnes.

En tout cas, ses cheveux et sa barbe étaient tout blancs. « Sur ce, le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) lui a dit : « Teignez vos cheveux et votre barbe. Ce sera mieux. Mais évitez le noir. »

Cela ne signifie pas que la couleur noire est condamnable. Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) s’est probablement dit que des cheveux entièrement noirs sur son visage âgé ne seront peut-être pas appropriés. En tout cas, il lui a conseillé de se faire teindre les cheveux.

La mère d’Abou Bakr était parmi les premiers musulmans. Al-Sîrah Al-Halabiyyah en fait mention en ces termes : « Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) s’est rendu à Dar al-Arqam afin que lui et ses compagnons puissent rendre culte à Dieu discrètement. Les musulmans étaient 36 à l’époque. Abou Bakr (r.a.) avait conseillé au Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) de se rendre à la Mosquée Al-Harâm (l’enceinte de la Ka’bah). L’Envoyé d’Allah (s.a.w) a répondu : « Ô Abou Bakr ! Nous sommes peu nombreux ! » Mais Abou Bakr (r.a.) a insisté, tant et si bien que le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) et tous ses compagnons se sont rendus dans l’enceinte de la Ka’bah. Abou Bakr (r.a.) y a pris la parole en présence du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Abou Bakr (r.a.) a invité les gens vers Allah et son Envoyé. Ainsi, Abou Bakr (r.a.) était le premier orateur après le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) ayant invité les gens vers Allah. Les polythéistes se sont enflammés et ont voulu tuer Abou Bakr (r.a.) et les musulmans. Ils les ont sévèrement roués de coups. Abou Bakr (r.a.) a été piétiné et battu. ‘Outbah Ibn Rabi’ah écrasait Abou Bakr (r.a.) avec des chaussures à double cuir. Il l’avait tellement frappé au visage avec ces chaussures qu’on ne pouvait plus reconnaître son nez en raison de l’enflure.

Les membres de [la tribu] des Banou Tayyim ont accouru et ont libéré Abou Bakr (r.a.) des polythéistes. Ils l’ont pris dans un tissu et l’ont emmené chez lui. Ils étaient certains qu’Abou Bakr (r.a.) était sur le point de mourir, tant avait-il été battu. Les Banou Tayyim sont retournés dans l’enceinte de la Ka’bah pour annoncer : « Par Allah ! Si Abou Bakr meurt, nous tuerons sûrement ‘Outbah qui l’a agressé plus que les autres ! » Ils sont retournés chez Abou Bakr : son père, Abou Qouhafa, et les Banou Tayyim ont essayé de lui parler mais étant inconscient et n’a pu répondre. Il a pris la parole vers la dernière partie de la journée. Ses premières paroles étaient : « Comment se porte le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) ? » Les gens ne lui ont pas répondu. Il n’a cessé de répéter sa question. Alors, sa mère a déclaré : « Par Dieu ! Je ne sais rien à propos de ton compagnon ! » Abou Bakr (r.a.) lui a demandé de se rendre chez Oumm Jamil Bint Al-Khattab, la sœur d’Oumar. Oumm Jamil s’était convertie à l’islam mais tenait secrète sa conversion. « Interrogez-la sur le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). »

La mère d’Abou Bakr s’est donc rendue chez Oumm Jamil et lui a dit qu’Abou Bakr l’interrogeait à propos de Muhammad Ibn ‘Abdillah (la paix soit sur lui). Elle a répondu : « Je ne connais ni Muhammad ni Abou Bakr ! » Ensuite Oumm Jamil a demandé à la mère d’Abou Bakr (r.a.) si elle voulait qu’elle l’accompagne. Elle a répondu affirmativement. Oumm Jamil s’est donc rendue chez Abou Bakr. Quand Oumm Jamil l’a vu étendu sur le sol et couvert de blessures, elle a crié et a dit : « Ceux qui t’ont traité ainsi sont méchants et j’espère qu’Allah Se vengera d’eux ! »

Abou Bakr lui a demandé comment le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) se portait. Oumm Jamil a déclaré : « Ta mère [nous] entend, elle aussi. » Il a répondu : « Elle ne révélera pas ton secret. » Sur ce, Oumm Jamil a dit que le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) se portait bien. Abou Bakr (r.a.) a demandé : « Où se trouve-t-il à présent ? » Oumm Jamil de répondre : « A Dar al-Arqam. »

Voyez la grande affection que ressentait Abou Bakr (r.a.) à l’endroit du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Quand il a entendu cela, il a déclaré : « Je ne consommerai ni nourriture ni eau tant que je ne me suis pas présenté au Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). »

La mère d’Abou Bakr (r.a.) a relaté : « Nous avons retenu Abou Bakr pendant un certain temps. Quand il n’y avait plus de va-et-vient à l’extérieur et que les gens s’étaient calmés, nous l’avons sorti. Il marchait avec mon soutien et il est arrivé ainsi chez le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Là-bas il a fondu en larmes. Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) s’est incliné sur Abou Bakr (r.a.) pour l’embrasser. Ayant constaté l’état d’Abou Bakr (r.a.), le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) s’est incliné sur lui pour l’embrasser. Les musulmans aussi en ont fait de même. Ensuite Abou Bakr (r.a.) a déclaré : « Ô Messager d’Allah ! Que mes parents soient sacrifiés pour vous ! Je ne souffre de rien hormis les blessures que j’ai reçues au visage. Ma mère me traite bien. » (Il avait prononcé là ce bref discours.) Il a ajouté à propos d’elle : « Il est fort possible qu’Allah la sauve du feu à travers vous. » C’est-à-dire, il se peut qu’elle devienne musulmane. Sur ce, le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a prié pour sa mère et l’a invitée à l’islam, suite à quoi elle a embrassé l’islam. Ainsi, la mère d’Abou Bakr s’était convertie à l’islam dès le début.

Voici les récits sur la naissance d’Abou Bakr (r.a.). Selon l’ouvrage Al-Isâbah, un livre authentique sur la biographie des Companons, Abou Bakr As-Siddiq (r.a.), est né deux ans et six mois après l’année de l’Éléphant. Selon le Tarîkh Al-Tabari et Al-Tabaqât Al-Koubra il est né trois ans après l’année de l’Éléphant.

Abou Bakr (r.a.) portait deux titres célèbres : ‘Atîq et Siddiq.

Voici la raison pour laquelle il portait le titre d’Atîq. ‘Aïcha (r.a.) déclare : « Quand Abou Bakr s’est rendu chez le Messager d’Allah (la paix soit sur lui), il a dit :

انت عتیق اللہ من النار

« Tu as été affranchi du feu par Allah. » Ainsi, à partir de ce jour, il a porté le titre d’Atîq. Certains historiens disent qu’Atîq était le nom [d’origine] d’Abou Bakr et pas son titre. Ils affirment qu’il ne s’agissait pas de son titre mais de son nom ; or, cela n’est pas vrai. Le ‘Allamah Jalal Al-Din Al-Souyouti écrit dans Tarîkh Al-Khoulafa en référence à l’Imam Al-Nawawi que le nom d’Abou Bakr (r.a.) était ‘Abdoullah : ceci était son nom le plus célèbre et correct. On dit également que son nom était ‘Atîq. Mais la plupart des oulémas affirment qu’Atîq était son titre et pas son nom : ceci semble d’ailleurs être plus exact. La Sîrah d’Ibn Hicham affirme qu’il portait le titre d’Atîq en raison de la beauté de son visage et à cause de son élégance.

Le commentaire de la Sîrah d’Ibn Hicham présente les raisons suivantes pour le titre d’Atîq. ‘Atîq signifie celui qui porte de beaux attributs ; en somme, il était à l’abri de toute condamnation et défaut. On dit qu’il était nommé ‘Atîq parce que sa mère perdait tous ses enfants. Elle avait fait la promesse qu’elle donnerait le nom d’Abd Al-Ka’bah à l’enfant qui naîtrait et qu’elle le dédierait à la Ka’bah. Quand Abou Bakr a survécu et a grandi, il a porté le nom d’Atîq, comme s’il avait été sauvé de la mort.

En sus de cela, il portait le titre d’Atîq pour plusieurs autres raisons. Selon certains, il était appelé ‘Atîq parce qu’il n’y avait rien de condamnable dans sa lignée. ‘Atîq signifie également ancien ou vieux. [En sus de cela], Abou Bakr (r.a.) s’appelait ‘Atîq parce qu’il faisait le bien depuis les temps anciens. Il portait ce titre en raison de sa conversion précoce à l’islam et à sa célérité à faire le bien.

Siddiq était son deuxième titre. Le ‘Allamah Jalal Al-Dal-Souyouti explique qu’on lui a donné le titre de Siddiq à l’époque de la Jahiliyyah en raison de sa véridicité. On dit également qu’il portait le nom de Siddiq car il s’empressait de confirmer les nouvelles [de l’invisible] que le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) lui annonçait. ‘Aïcha (qu’Allah l’agrée) relate : « Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) avait entrepris son voyage nocturne (c’est-à-dire l’Isra) à la mosquée Al-Aqsa à Jérusalem. Au lendemain dudit voyage, les gens ont commencé à en parler dans la matinée.

Certains qui avaient cru dans le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) et qui avaient témoigné en sa faveur s’étaient rétractés. (Certains étaient faibles de foi.) Des polythéistes ont accouru vers Abou Bakr et lui ont demandé : « Savez-vous que votre compagnon prétend qu’il a été emmené à Jérusalem la nuit ? » Abou Bakr (r.a.) a demandé : « A-t-il vraiment dit cela ? » Les autres ont répondu : « Oui ! Il l’a dit. »

Abou Bakr (r.a.) a déclaré : « S’il l’a dit, il dit en ce cas la vérité. » Les gens lui ont demandé : « Confirmez-vous qu’il s’est rendu à Jérusalem la nuit et qu’il en est retourné avant l’aube ? » Jérusalem est située à environ treize cents kilomètres de La Mecque. Abou Bakr a répondu : « Oui. Je suis prêt à porter témoignage pour ce qui est encore plus loin. Je témoigne aussi en faveur des nouvelles célestes qui lui sont révélées matin et soir. » C’est pour cette raison qu’Abou Bakr portait le nom de Siddiq.

Abou Wahab, l’esclave affranchi d’Abou Hourayrah, a raconté que le Messager d’Allah a déclaré : « Lors de ce voyage (c’est-à-dire l’Isra) j’ai dit à l’ange Gabriel : « Mon peuple ne me croira certainement pas ! Sur ce, l’ange Gabriel a déclaré : « Abou Bakr le confirmera en ta faveur et il est le Siddiq. » Ce récit a été mentionné dans [l’ouvrage] Al-Tabaqât Al-Koubra.

Hazrat Mouslih Maw’oud (r.a.) explique : « ‘Aïcha (r.a.) relate qu’après l’incident de l’Isra les gens ont accouru chez Abou Bakr (r.a.) et lui ont demandé : « Savez-vous ce que raconte votre ami ? » « Que dit-il ? » a-t-il demandé. « Il raconte qu’il a visité Jérusalem la nuit », ont-ils déclaré. Le Mouslih Maw’oud (r.a.) déclare : « S’il avait mentionné le Mi’râj en même temps, c’est-à-dire si les deux événements avaient eu lieu au même moment ou s’il s’agissait du même événement, les mécréants auraient fait plus de bruit sur cette partie aussi. Mais ils ont tout seulement dit que l’Envoyé d’Allah (s.a.w) a déclaré qu’il s’était rendu à Jérusalem la nuit. Quand Abou Bakr a confirmé [la déclaration] de l’Envoyé d’Allah (s.a.w) les gens lui ont demandé : « Accepterez-vous une déclaration aussi illogique ? » Abou Bakr (r.a.) a répondu : « J’accepte aussi sa déclaration qu’il reçoit la parole de Dieu matin et soir. »

Le Messie Promis (a.s.) déclare : « Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a conféré le titre de Siddiq à Abou Bakr (r.a.). Allah sait le mieux quelles étaient les qualités qu’il possédait. L’Envoyé d’Allah (s.a.w) a également déclaré qu’Abou Bakr (r.a.) a mérité ce statut en raison des qualités de son cœur. Si l’on examine la question attentivement l’on ne trouvera pas d’exemple similaire à la véridicité démontrée par Abou Bakr (r.a.). En vérité, tous ceux qui à chaque époque s’efforceront d’atteindre les perfections du Siddiq, devront s’évertuer à faire naître en leur personne le caractère et la nature d’Abou Bakr tout en ayant recours à la prière. Tant que l’on ne projette pas sur sa personne l’ombre d’Abou Bakr et tant que l’on ne se pare pas de sa couleur, l’on ne pourra atteindre les perfections du Siddiq. »

Outre ‘Atîq et Siddiq, on dit qu’Abou Bakr avait d’autres titres, tels que Khalîfatou-Rasoul-illâh. C.-à-d., Abou Bakr (r.a.) Siddiq était aussi appelé « le Calife du Messager d’Allah ».

Selon un récit quelqu’un s’est adressé à lui en ces termes : « Ya Khalîfat-Allâh ! ». C’est-à-dire « Ô Calife d’Allah ! »

Il a répondu : « Je ne suis pas le Calife d’Allah mais le Calife du Messager d’Allah et je me contente de cela. »

Le ‘Allamah Badr Al-Dîn Al-‘Ayni, le commentateur du Sahih d’Al-Boukhari, déclare : « Il existe un consensus parmi les historiens et les autres que le titre d’Abou Bakr As-Siddiq (r.a.) était Khalîfatou-Rasoul-illâh (Calife du Messager d’Allah) mais il est évident qu’il a reçu ce titre après le décès du Saint Prophète étant donné qu’il était son Calife. On ne peut pas dire que ce titre date du temps du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) : les fidèles le lui ont conféré par la suite ou il l’avait peut-être choisi pour sa personne. »

Il portait aussi le titre d’Awwâh, qui signifie celui qui est très tolérant et généreux. Selon Al-Tabaqât Al-Koubra, Abou Bakr (r.a.) était connu comme Awwâh en raison de sa douceur et de sa miséricorde.

Awwâh Mounîb, signifie très indulgent, doux et compatissant.

Selon Al-Tabaqât Al-Koubra, un narrateur aurait déclaré : « J’ai entendu Ali annoncer sur la chaire : « Écoutez attentivement : Abou Bakr (r.a.) était très indulgent, doux et empli de compassion. Écoutez attentivement : Allah le Tout-Puissant a accordé de la bonne volonté à ‘Oumar à la suite de quoi il est devenu quelqu’un empli de compassion. »

Abou Bakr (r.a.) portait aussi le titre d’Amîr Al-Châkirîn qui signifie le chef des reconnaissants. Abou Bakr As-Siddiq était très reconnaissant et c’est pour cette raison qu’il portait le titre d’Amîr Al-Châkirîn. Selon le ‘Oumdat Al-Qâri aussi, Abou Bakr Siddiq (r.a.) était appelé par le titre d’Amîr Al-Châkirîn.

Il portait en outre le titre de Thâniya-thnayn. Allah l’a appelé par le titre de Thâniya-thnayn. Allah déclare dans le Saint Coran :


إِلَّا تَنْصُرُوهُ فَقَدْ نَصَرَهُ اللَّهُ إِذْ أَخْرَجَهُ الَّذِينَ كَفَرُوا ثَانِيَ اثْنَيْنِ إِذْ هُمَا فِي الْغَارِ إِذْ يَقُولُ لِصَاحِبِهِ لَا تَحْزَنْ إِنَّ اللَّهَ مَعَنَا فَأَنْزَلَ اللَّهُ سَكِينَتَهُ عَلَيْهِ

« Si vous ne lui venez pas en aide, alors sachez qu’Allah l’a aidé, même lorsque les mécréants l’ont chassé, et qu’il était l’un des deux quand ils étaient tous deux dans la grotte, quand il dit à son compagnon : « Ne t’afflige pas, assurément Allah est avec nous. Alors Allah fit descendre Sa paix sur lui » (9 : 40)

Le Messie Promis (a.s.) explique : « Allah a consolé Son Prophète (s.a.w.) à travers Abou Bakr (r.a.) dans une période difficile et dans une situation périlleuse. Dieu lui a conféré le titre de Siddiq et lui a accordé la proximité du Prophète. Allah lui a conféré le titre éminemment distingué de Thâniya-thnayn et l’a accueilli parmi Ses élus. Connaissez-vous quelqu’un d’autre ayant reçu le titre de Thâniya-thnayn et d’Ami du Prophète dans les deux mondes ? Et qui ait été associé à l’honneur [énoncé dans la déclaration] : ان اللہ معنا (« Certainement Allah est avec nous ! ») ? Et qui soit l’un des deux jouissant du soutien [divin] ? Connaissez-vous quelqu’un qui ait été ainsi loué dans le Coran et dont les circonstances cachées aient dissipé une multitude de doutes, une personne que des textes attestés, et non des paroles douteuses, aient déclaré être parmi les élus de Dieu ? Par Dieu, pareille mention explicite, authentifiée par la recherche, est l’apanage d’Abou Bakr As-Siddiq (r.a.). Je n’ai lu cela en faveur de personne d’autre dans les Pages du Seigneur. Ainsi dsonc, si vous avez le moindre doute sur moi ou si vous pensez que je me suis écarté de la vérité, présentez-moi un exemple du Coran et montrez-moi que le Saint Livre a fait une telle déclaration pour quelqu’un d’autre, si vous êtes véridiques. »

Le Messie Promis (a.s.) a fait ces déclarations dans son ouvrage Sirr Al-Khilâfah.

Abou Bakr (r.a.) portait aussi le titre de Sâhib al-Rasoul, c’est-à-dire le « compagnon du Prophète ». Abou Bakr (r.a.) raconte qu’il a dit à un groupe : « Lequel d’entre vous récitera la sourate Al-Tawbah ? » Un homme a dit : « Je vais le faire. » Quand il est arrivé au verset : « Quand il dit à son compagnon : « Ne t’afflige pas… »

Abou Bakr (r.a.) s’est mis à pleurer et a déclaré : « Par Allah ! J’étais le compagnon du Prophète. »

Abou Bakr (r.a.) portait aussi le titre de « deuxième Adam », titre que le Messie Promis (a.s.) lui avait conféré. En effet, il l’avait qualifié de « deuxième Adam ».

Le Messie Promis (a.s.) déclare : « Abou Bakr (r.a.) était le deuxième Adam au sein de l’islam. De même, si ‘Oumar Al-Farouq et ‘Outhman n’eussent pas été les véritables garants de la religion, il eût était difficile pour nous d’affirmer qu’un seul verset du Coran vient de la part d’Allah. »

Dans son ouvrage Sirr Al-Khilâfah, le Messie Promis (a.s.) déclare : « Par Dieu ! Abou Bakr (r.a) était le deuxième Adam de l’islam et la première manifestation du meilleur des hommes (le Saint Prophète Muhammad (s.a.w)). »

[Abou Bakr (r.a.)] portait aussi le titre de Khalîl Al-Rasoul (Ami du Prophète). Selon les biographies, Khalîl Al- Rasoul était également un des titres d’Abou Bakr (r.a.). Ceci est basé sur un récit dans les livres de Hadith selon lequel le Saint Prophète (s.a.w.) aurait déclaré : « Si j’avais dû choisir quelqu’un comme Khalîl (Ami), j’aurais choisi Abou Bakr. »

Le Sahih d’Al-Bukhari relate qu’Ibn ‘Abbas a raconté que lorsqu’il était sur le point de mourir, le Saint Prophète (s.a.w.) a dit : « Si j’avais dû choisir quelqu’un pour ami, j’aurai choisi Abou Bakr, mais l’amitié de l’islam est le meilleur. Fermez toutes les fenêtres de cette mosquée, sauf celle d’Abou Bakr. »

La cellule de recherche pose ici une question valable : « Ce récit prouve tout simplement que si le Saint Prophète (s.a.w.) avait dû choisir quelqu’un pour ami, il aurait choisi Abou Bakr (r.a.). Mais il ne l’a pas fait. »

Le Messie Promis (a.s.) l’a expliqué quelque part. Il déclare : « Voici l’explication de la parole de l’Envoyé d’Allah (s.a.w) : « Si j’avais dû prendre quelqu’un pour ami, j’aurai choisi Abou Bakr. » Cette phrase mérite d’être interprétée. Abou Bakr (r.a.) était son ami. Quel est donc le sens de cette phrase ? En fait, l’affection et amitié sont des qualités qui pénètrent dans les veines et les fibres de l’être : elles sont réservées à Allah et lui sont spécifiques. On ne nourrit pour les autres que la fraternité. La Khoullah pénètre à l’intérieur : c’est-à-dire qu’il s’agit d’une grande affection pénétrant l’intérieur à l’instar de celle que ressentait Zoulaykha envers Joseph. Tel est donc le sens de cette parole sacrée du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) : personne ne peut partager l’amour pour Allah. S’il devait choisir quelqu’un pour ami en ce monde, il choisirait Abou Bakr. Or, Allah possède un statut qui Lui est propre : personne ne peut en jouir. Si le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) nourrissait quelque amitié, ce serait celle avec Abou Bakr. C’est-à-dire qu’il y avait une amitié, mais elle ne concurrençait pas celle avec Allah. Se lier avec les gens du monde d’une amitié qui sied à Allah n’est pas possible pour un prophète et surtout pour le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Cela est impossible. Abou Bakr méritait le plus cette position, si cela était possible d’un point de vue mondain », a-t-il déclaré.

Quelle était sa Kounyah (son surnom) ? « Abou Bakr » était sa Kounyah et on présente plusieurs raisons à cet égard. Selon certains, Bakr fait référence aux chamelets (les petits de la chamelle). Étant donné qu’il était très intéressé et habile à élever et à prendre soin des chameaux, les gens le nommait Abou Bakr. Bakara signifie aussi se dépêcher ou prendre des initiatives. Selon certains, il portait le nom [d’Abou Bakr] parce qu’il était le premier à se convertir à l’islam.

انه بکر الی الاسلام قبل غیره

« Il a embrasé l’islam avant les autres. » Selon le ‘Allamah Al-Zamakhchari, il était nommé « Abou Bakr » du fait qu’il précédait les autres [dans l’adoption] de pieuses qualités.

‘Aïcha (r.a.) décrit ainsi la physionomie d’Abou Bakr. Elle avait vu un Arabe qui marchait tandis qu’elle était dans son palanquin. Elle a dit : « Je n’ai jamais vu quelqu’un de plus semblable à Abou Bakr que cet homme. » Le narrateur déclare : « Nous lui avons demandé de nous décrire la physionomie d’Abou Bakr. » Elle a dit : « Abou Bakr était de teint clair. Il était mince et avait peu de chair sur les joues. Son dos était légèrement courbé, son pagne ne s’arrêtait pas à sa taille et descendait. Son visage était peu charnu, ses yeux étaient enfoncés et son front était haut. »

Selon [un récit] du Sahîh Al-Boukhâri, ‘Abdoullah Ibn ‘Oumar relate que le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a dit : « Allah ne regardera pas le jour de la Résurrection quiconque traîne ses vêtements par orgueil. » Abou Bakr (r.a.) a déclaré : « Un côté de mes vêtements est lâche… » C’est-à-dire qu’un côté est lâche et descend, «… sauf si j’en prends un soin particulier. » Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a dit : « Vous ne le faites pas par arrogance. » Ceci est permis et il n’y a pas de mal à cela.

Abou Bakr avait l’habitude de se teindre avec du henné et du Katam. Le Katam est une herbe pousse sur les hautes montagnes et qui est mélangée à de l’indigo pour teindre les cheveux de couleur noire.

Voici les détails de la profession d’Abou Bakr avant sa conversion à l’islam et sa position parmi les Qouraychites. Selon Al-Târîkh Al-Tabari, Abou Bakr était populaire et aimé dans son peuple. Il était un homme doux. Il était celui qui connaissait le mieux la lignée des Qouraychites, ses bons et ses mauvais côtés. Il était un négociant et possédait de bonnes manières et des vertus. Les gens de sa nation le consultaient pour plus d’une raison et l’aimaient. C’est-à-dire [les gens l’appréciaient] en raison de son savoir, de son expérience et de sa bonne compagnie. »

Muhammad Hussain Heikal écrit : « Toute la tribu des Qouraych était engagée dans le commerce ; chaque membre était engagé dans cette occupation. Abou Bakr (r.a.) a fait du commerce de vêtements, une fois adulte. Il est rapidement devenu l’un des marchands les plus prospères de La Mecque. Sa personnalité charismatique et sa moralité hors pair ont également joué un rôle important dans le succès de son entreprise. Quand l’Envoyé d’Allah (s.a.w) s’est proclamé prophète, Abou Bakr possédait un capital de quarante mille dirhams. Il en utilisait pour libérer des esclaves et pour servir les musulmans tant et si bien qu’il lui restait cinq mille dirhams quand il est arrivé à Médine.

Voici quelques événements de sa vie avant l’avènement de l’islam. Abou Bakr (r.a.) occupait une position élevée chez les Qouraychites en raison de sa situation financière et de sa haute moralité. Il était un des notables des Qouraychites et celui dont les conseils étaient les plus recherchés. Il était le plus pur et le plus pieux des leurs. Il était un homme noble, généreux et dépensait souvent sa fortune. Il était cher et aimé par tous dans son peuple. Il était de bonne compagnie et d’entre tous il maîtrisait le mieux l’interprétation des rêves. Il avait un grand savoir à ce propos. Ibn Sirin, un grand érudit de l’interprétation des rêves déclare qu’après le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.), Abou Bakr était le plus grand érudit de l’interprétation des rêves de cette Oummah. Au sein de son peuple, il était celui qui détenait un plus grand savoir de la généalogie des Arabes. Joubayr Ibn Mout’im, qui avait atteint la perfection dans cet art de la généalogie, a déclaré : « J’ai appris la science de la généalogie d’Abou Bakr en particulier celle de la lignée des Qouraychites, car il en détenait le plus grand savoir, en particulier des aspects positifs et négatifs de leur lignée. Or, Abou Bakr (r.a.) n’évoquait pas leurs maux c’est pourquoi il était plus populaire parmi les Qouraychites qu’Aqil Ibn Abi Talib.

Après Abou Bakr (r.a.), ‘Aqil était le mieux instruit en matière de la lignée des Qouraychites, de leurs ancêtres et de leurs bons et mauvais aspects. Or, ‘Aqil n’était pas apprécié des Qouraychites parce qu’il mentionnait également leurs défauts.

‘Aqil s’asseyait avec Abou Bakr dans la Mosquée Al-Nabawi pour acquérir des connaissances sur la généalogie [arabe] et les événements en Arabie.

Selon les habitants de La Mecque, Abou Bakr était l’un des meilleurs des leurs. À chaque fois qu’ils rencontraient des difficultés, ils lui demandaient de l’aide. Toutes les tribus vivant à La Mecque détenaient quelque position eu égard à la Ka’bah et certaines tâches leur ont été assignées. Les Banou ‘Abd Manaf étaient chargés de fournir l’eau et les commodités nécessaires aux pèlerins. Au cours des batailles, les Banou ‘Abd al-Dar étaient chargés de porter l’étendard, de garder la Ka’bah et de gérer le Dar al-Nadwah. Le commandement des armées revenait à la tribu Banou Makhzoum de Khâlid Ibn Al-Walîd. La tribu des Banou Tayyim Ibn Mourrah d’Abou Bakr, était responsable de la gestion représailles et la collecte des indemnisations [pour homicide]. Ces devoirs ont été confiés à Abou Bakr quand il a atteint l’âge adulte. Quand Abou Bakr décidait d’une indemnisation, les Qouraychites le confirmaient et respectaient son verdict [à cet égard]. Si un autre rendait un verdict sur une indemnisation, les Qouraychites n’acceptaient pas sa décision et ne le confirmait pas.

Abou Bakr a également prêté le serment dit Hilf Al-Foudoul. Il s’agissait d’un serment spécial prêté pour aider les pauvres et les opprimés. Dans les temps anciens, certains des nobles d’Arabie ont eu l’idée suivante : « nous devons promettre que nous aiderons le juste à obtenir son droit et empêcherons l’oppresseur de commettre de l’oppression. » En arabe le droit se dit Fadl dont le pluriel est Foudoul, c’est pour cette raison que ce serment est nommé Hilf Al-Foudoul. Selon certains récits, ce serment à été proposé par une personne dont le nom comprenait le terme Fadl, c’est pour cette raison que ce serment est nommé Hilf Al-Foudoul.

En tout cas, après la bataille de Foujar et étant influencé par elle, Zubayr Ibn ‘Abdil-Mouttalib, l’oncle du Prophète, a ressenti qu’ils devaient renouveler ce serment. Ainsi, suite à son initiative, certaines tribus se sont rassemblées dans la maison d’Abdoullah Ibn Joudan, le représentant de Qouraych, où un repas a été organisé par celui-ci. Tous les participants ont juré qu’ils mettront fin à l’oppression et qu’ils aideront les opprimés.

Les Banou Hachim, Banou Mouttalib, Banou Asad, Banou Zahra et Banou Tayyim avaient tous prêté ce serment.

Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) était également présent à l’occasion et a participé à l’accord. Par conséquent, il disait quand il était devenu Prophète : « J’avais participé dans la maison d’Abdoullah Ibn Joudan à un tel serment que même aujourd’hui, à l’époque de l’islam, si quelqu’un m’y invitait, j’y répondrais volontiers. »

Un auteur mentionne également la participation d’Abou Bakr au serment de Hilf Al-Foudoul et écrit que le Saint Prophète (s.a.w.) et Abou Bakr étaient tous deux membres de cette association.

Voici l’état de sa relation et son amitié avec le Saint Prophète (s.a.w.) avant que celui-ci ne soit commissionné par Dieu. Ibn Ishaq et d’autres ont déclaré qu’Abou Bakr était un compagnon du Prophète (paix et bénédictions d’Allah soient sur lui) avant qu’il ne fût élu prophète : il était au courant de la véridicité, de l’honnêteté, de la pureté et de la haute moralité du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Selon un autre récit, à l’époque de l’ignorance, Abou Bakr était un ami du Saint Prophète (s.a.w.).

Il est écrit dans l’ouvrage Sirr-e-Sahaba qu’Abou Bakr avait une affection et une sincérité particulière avec le Saint Prophète (s.a.w.) depuis son enfance et qu’il était l’un des compagnons du Saint Prophète (s.a.w.). Il participait dans la plupart des caravanes commerciales de celui-ci.

Hazrat Mirza Bashir Ahmad Sahib a mentionné le cercle d’amis qu’avait le Saint Prophète (s.a.w) avant qu’il ne soit élu prophète. Il déclare : « Avant qu’il ne soit devenu prophète, le cercle des relations amicales du Saint Prophète (s.a.w.) était assez restreint. Depuis le début, le Saint Prophète (s.a.w.) aimait la solitude et ne s’est jamais mêlé à la société commune de La Mecque pendant aucune partie de sa vie. Or, o Abou Bakr, également connu sous le nom d’Abdullah Ibn Abi Qouhafah, était le plus distinct parmi les quelques individus avec lesquels le Prophète (s.a.w.) avait une relation d’amitié : il appartenait à une famille noble des Qouraych. Son peuple le tenait en haute estime en raison de sa noblesse et de ses aptitudes. Hakim Ibn Hizam, le neveu de Khadijah (r.a.) était le deuxième [ami du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.)] : il était un homme d’une nature exceptionnellement bonne. Au début, il n’avait pas accepté pas l’islam mais nourrissait à l’égard du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) des sentiments de sincérité et d’amour. En fin de compte, sa disposition naturelle l’a attiré vers l’islam. Le Saint Prophète (s.a.w.) avait également pour ami Zayd Ibn ‘Amr, un proche parent d’Oumar (r.a.) : il était de ceux qui avaient abandonné le polythéisme à l’époque de l’ignorance et se disait suivant de la religion d’Ibrahim, mais est décédé avant l’avènement de l’islam. » Abou Bakr (r.a.) était en tête dans la hiérarchie des relations avec le Saint Prophète (s.a.w.).

Même à l’époque de l’ignorance, Abou Bakr (r.a.) haïssait l’idolâtrie et s’en abstenait. Abou Bakr (r.a.) n’a jamais pratiqué l’idolâtrie, et il ne s’est prosterné devant aucune idole même à l’époque de l’ignorance. Selon Al-Sîrat al-Halabiyyah, Abou Bakr (r.a.) ne s’était certainement jamais prosterné devant une idole. Le ‘Allamah Ibn Al-Jawzi a inclu Abou Bakr (r.a.) parmi ces individus qui ont refusé d’adorer les idoles, même à l’époque de l’ignorance. C’est-à-dire qu’il ne s’est jamais approché d’idoles. Il haïssait également l’alcool à l’âge de l’ignorance. Âïcha (r.a.) rapporte qu’Abou Bakr (r.a.) s’était interdit l’alcool à l’âge de l’ignorance. Il ne consommait pas d’alcool à l’époque préislamique, ni à l’époque de l’islam. Une fois, lors d’un rassemblement de compagnons du Saint Prophète (s.a.w.), on a demandé à Abou Bakr (r.a.) s’il avait consommé de l’alcool à l’époque de l’ignorance. Abou Bakr (r.a.) a répondu : « Je cherche refuge auprès d’Allah. » On lui a demandé pourquoi (c’est-à-dire pourquoi il ne consommait pas d’alcool). Il a répondu : « Je protégeais mon honneur ainsi que ma pureté, car la personne qui boit de l’alcool perd son honneur ainsi que sa pureté. »

Le narrateur rapporte que lorsque le Saint Prophète (s.a.w.) en a entendu parler, il a déclaré : « Abou Bakr a dit la vérité ! Abou Bakr a dit la vérité ! » Le Saint Prophète (s.a.w.) l’a répété deux fois. »

Il existe de nombreux récits au sujet de l’acceptation de l’islam par Abou Bakr (r.a.). Certains récits sont très détaillés tandis que d’autres sont brefs, mais je vais en mentionner quelques-uns. ‘Aïcha (r.a.) raconte : « Autant que je m’en souvienne, ma mère et mon père étaient des adeptes de l’islam. Il n’est passé aucun jour sans que le Saint Prophète (s.a.w.) n’ait visité notre foyer le matin et le soir. »

Il existe diverses narrations sur Abou Bakr (r.a.) et son acceptation de l’islam. L’incident de l’acceptation de l’islam par Abou Bakr (r.a.) est mentionné comme suit dans le Charh Al-Zarqani : « Un jour, Abou Bakr (r.a.) était dans la demeure de Hakim Ibn Hizam quand la servante de ce dernier est venue et a déclaré : « Votre tante Khadija déclare que son mari prétend être un prophète à l’instar de Moïse. » Sur ce, Abou Bakr (r.a.) est parti discrètement, et a rejoint le Saint Prophète (s.a.w.) pour accepter l’islam.

Un rêve d’Abou Bakr (r.a.) et le récit de son acceptation de l’islam sont mentionnés comme suit dans le commentaire du Sîrah d’Ibn Hicham, connu sous le nom d’Al-Rawd Al-Anf : « Avant la proclamation du Saint Prophète (s.a.w.), Abou Bakr (r.a.) avait fait un rêve dans lequel il avait vu que la lune était descendue à La Mecque. Elle se brisa en petits morceaux, et se répandit dans tous les lieux et habitations de La Mecque. Chaque morceau pénétra un foyer. Et il semblait que tous les morceaux étaient rassemblés dans son giron. Abou Bakr (r.a.) a mentionné ce rêve à certains érudits parmi les Gens du Livre et ils l’ont interprété comme signifiant que le temps du prophète attendu était proche et qu’il (c’est-à-dire Abou Bakr (r.a.)) l’accepterait et que pour cette raison il serait le plus chanceux de tous. Par la suite, quand le Saint Prophète (s.a.w.) a invité Abou Bakr (r.a.) à l’islam, il n’a pas hésité un instant.

L’ouvrage Sabîl al-Houda, mentionne également l’acceptation de l’islam par Abou Bakr (r.a.). Ka’b rapporte qu’Abou Bakr As-Siddiq (r.a.) a accepté l’islam à la suite de la révélation qu’il a reçue du ciel. Les détails sont les suivants : Abou Bakr (r.a.) s’était rendu en Syrie pour commercer. Là-bas, il a fait un rêve et en a parlé au moine Bahira. En entendant le récit de la vision, Bahira a demandé : « D’où viens-tu ? » Abou Bakr (r.a.) a répondu qu’il était de La Mecque. Bahira a demandé à quelle tribu de La Mecque il appartenait. Abou Bakr (r.a.) a répondu qu’il appartenait aux Qouraychites. Bahira lui a alors demandé ce qu’il faisait pour gagner sa vie. Abou Bakr (r.a.) a répondu qu’il était marchand. Alors, Bahira dit : « Si Allah le Tout-Puissant accompli ton rêve, un prophète sera suscité parmi ton peuple. Du vivant de ce prophète, tu seras son bras droit, et après son décès tu seras son Calife. »

Abou Bakr (r.a.) a gardé cela pour lui. Par la suite, le Saint Prophète (s.a.w.) a fait sa proclamation, et Abou Bakr (r.a.) a demandé : « O Muhammad (s.a.w.), quelle est la preuve de votre affirmation ? »

Dans tous les autres récits à ce sujet, on ne trouve pas mention qu’il ait demandé une preuve. Néanmoins, ceci a été mentionné dans ce récit. Le Saint Prophète (s.a.w.) a répondu : « Le rêve que tu as vu en Syrie en est la preuve. » En entendant cela, Abou Bakr (r.a.) l’a serré dans ses bras et l’a embrassé entre les yeux, en disant : « Je témoigne que vous êtes le Messager d’Allah. »

Un rêve d’Abou Bakr (r.a.) est mentionné dans ce récit mais rien n’est dit sur ce qu’il y a vu. Or Al-Sîrat Al-Halabiyyah mentionne le même rêve dans lequel Abou Bakr (r.a.) avait vu que la lune était tombée en morceaux et qui a été mentionné plus tôt. Abou Bakr (r.a.) a relaté ce rêve à Bahira, le moine. En tout cas, les biographes ont évoqué d’autres récits à ce propos. Si Dieu le veut, je les mentionnerai la prochaine fois.


(Le site www.islam-ahmadiyya.org prend l’entière responsabilité de la publication du texte de ce sermon)

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