Salat : la prière en Islam Sermons 2012

L’importance des cinq prières quotidiennes

Sermon du 22 juin 2012 prononcé à la mosquée Baitur-Rahman, Maryland, Etats-Unis.

Dieu, de par Sa grâce, nous offert l’occasion d’accepter le Messie Promis (a.s), celui qui a eu pour mission de réformer les dogmes et les croyances. Mais en dépit de leur foi, il existe des contradictions entre les paroles et les œuvres de bon nombre d’ahmadis. Nombreux sont ceux qui ont baigné dans l’Ahmadiyya dès leur tendre enfance, dont les aïeux étaient des compagnons du Messie Promis (a.s) et qui évoquent avec fierté la foi et la piété de ces derniers. D’aucuns informent le Calife qu’ils sont les descendants de tel ou tel compagnon qu’il avait évoqué dans un de ses sermons. Certes la foi de ces ahmadis est inébranlable face aux attaques de leurs ennemis ; eux et leurs aïeux ont sacrifié leurs biens et leurs vies pour la cause de Dieu. Mais aucun peuple ne pourra progresser s’il n’est pas vigilant et s’il ne fait pas son introspection de manière constante.

On ne peut nier le fait que certains ahmadis sont coupables de négligence : ils ne s’acquittent point de leurs devoirs ni envers Dieu ni envers Ses créatures. Le Messie Promis (a.s) a lancé une révolution, faisant sortir les gens des ténèbres pour les mener vers la lumière. Les premiers ahmadis ont suivi ses directives, mettant ainsi en conformité leurs croyances et leurs actions. Mais les générations successives n’ont pas préservé les mêmes idéaux, d’où l’importance de la réforme.

La djama’at des États-Unis compte un nombre important d’ahmadis d’origine afro-américaine. Leurs aïeux se sont joints à l’Ahmadiyya au prix de grandes difficultés ; ils ont apporté en leur personne de grands changements. Mais a-t-on maintenu le même cap ? Il est primordial d’éliminer les contrastes entre croyances et actions et voir si l’on préfère réellement la foi au monde comme le stipule le Messie Promis (a.s).

Dans la troisième condition du serment d’allégeance le Messie Promis (a.s) évoque la Salat – les cinq prières quotidiennes – un pilier fondamental de l’Islam dont l’importance a été soulignée maintes fois par le Saint Coran et le Saint Prophète Muhammad (s.a.w).

Au tout début de la Sourate Al-Baqarah Dieu enjoint aux croyants d’être assidus dans la prière ; bien d’autres versets du Coran se font l’écho de ce précepte. Le Messie Promis (a.s) déclare que l’homme ne pourra pas se rapprocher de Dieu sans suivre cette directive. D’autre par, Dieu a promis le califat à ceux qui vont établir la Salat ; c’est-à-dire ceux qui vont l’accomplir en congrégation, avec régularité et aux heures prescrites.

Ailleurs le Saint Coran déclare :

وَأَقِيمُوا الصَّلَاةَ وَآَتُوا الزَّكَاةَ وَارْكَعُوا مَعَ الرَّاكِعِينَ

« Et observez la Prière et payez la Zakāt, et inclinez-vous avec ceux qui s’inclinent. » (Le Saint Coran, chapitre 2, verset 44). Ainsi on enjoint aux croyants de dépenser pour la cause de Dieu et de Lui rendre culte de manière collective. Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w) déclare que la prière en congrégation est 27 fois plus méritoire que la prière accomplie individuellement. C’est un hadith maintes fois entendu et répété mais souvent oublié au moment de passer à l’acte.

La Salat doit être accomplie en congrégation sauf en des cas de force majeure. Mais un laisser-aller dans ce domaine est apparent. La construction des mosquées au sein de la djama’at des Etats-Unis bat son plein ; mais celles-ci atteindront leur objectif quand on viendra y prier cinq fois par jour. Certes cela est difficile pour certains en raison de leur emploi du temps, mais de telles excuses sont inadmissibles pour les prières d’Al-Fajr, de Maghrib et d’Isha. Il en des ahmadis en Occident qui habitent à une vingtaine voire une trentaine de kilomètres de la mosquée mais qui s’y présentent pour prier en congrégation. Aux États-Unis presque tout le monde à une voiture ; on l’utilise pour ses besoins quotidiens ; mais elles serviront aussi la foi si on les utilisait pour avoir le plaisir de Dieu.

L’on peut aussi se réunir dans la maison d’un ahmadi dans le voisinage pour accomplir la Salat en congrégation. Et s’il n’y a pas d’autre famille autour de soi et que l’on vit très loin de la mosquée on doit l’accomplir avec son épouse et ses enfants. Quand les parents réveilleront leurs enfants pour la prière du matin ces derniers comprendront son importance et éviteront dans la foulée les futilités de ce bas monde.

Certains restent éveillés jusqu’à tard dans la nuit surtout durant le week-end soit pour regarder la télé ou pour s’asseoir devant Internet. S’ils avaient pris l’habitude de se réveiller pour la prière du matin ils se coucheraient tôt et ne perdraient pas leur temps. Ceci est très important surtout pour les adolescents afin qu’ils puissent maintenir un équilibre sain dans leurs occupations. Certes il y a aussi beaucoup de chose à apprendre, mais on ne peut en aucun cas sacrifier la prière pour des choses mondaines ; ce sera le comble de la sottise.

Pendant les vacances si l’on est à la maison on doit faire de son mieux pour prier à la mosquée. Beaucoup disent que leurs enfants n’ont pas cette habitude et qu’ils sont à la dérive. Dès leur enfance les parents auraient dû leur faire comprendre leurs devoirs envers Dieu et que sans la prière en congrégation l’on ne pourra être considéré comme un véritable musulman. Une fois adolescent cette habitude se renforcera et il n’y aura plus de soucis à ce sujet.

Si l’on se promène quelque part et que c’est l’heure de la Salat on doit l’accomplir en congrégation. Sa Sainteté le Calife ajoute que son expérience personnelle et celle des autres prouvent que les parents et les enfants qui prient en congrégation suscitent l’intérêt des autres, car d’aucuns pensent que seuls les musulmans extrémistes prient. Ainsi ni les grands ni les petits ne doivent être victimes de complexe d’infériorité ; c’est ainsi que l’on pourra apporter une révolution spirituelle dans le monde.

À propos de la Salat le Saint Coran déclare :

حَافِظُوا عَلَى الصَّلَوَاتِ وَالصَّلَاةِ الْوُسْطَى وَقُومُوا لِلَّهِ قَانِتِينَ

« Protégez les Prières, et la Prière du milieu, et mettez-vous debout devant Allāh avec soumission. » (Le Saint Coran, chapitre 2, verset 239)

Dieu nous commande de préserver la Prière du milieu, c’est-à-dire celle qui vient lorsqu’on est très occupé, celle que l’on accomplie pas avec toute l’attention requise. Prier à la va-vite ce n’est point une preuve d’obéissance. Lors de la Salat l’on doit maintenir une concentration parfaite et se débarrasser de ces pensées qui ont trait à ce monde. Le Messie Promis (a.s) conseille aux membres de sa communauté de ne pas accomplir une Salat dénuée de saveur et de concentration.

Ailleurs Allah déclare à propos de la prière :

إِنَّ الصَّلَاةَ تَنْهَى عَنِ الْفَحْشَاءِ وَالْمُنْكَرِ

« Assurément, la Prière retient l’homme de l’indécence et de ce qui est répréhensible… » (Le Saint Coran, chapitre 29, verset 47). Toutes les prières ne protègent pas l’homme du mal. Seul celui qui fait preuve d’une obéissance indéfectible pourra se réformer grâce à la Salat ; celui qui sait que Dieu voit chacune de ses actions.

En Occident et ailleurs dans le monde les gens ont tendance à négliger la prière en raison de leurs occupations. Le Calife ainsi que ses prédécesseurs ont souvent fait des rappels concernant ce pilier important de l’Islam. La MTA est une faveur divine : elle transmet instantanément la voix du Calife ainsi que les paroles de Dieu et de son Prophète (s.a.w) dans les quatre coins du monde. Néanmoins il y a ceux qui n’écoutent même pas les sermons [du Calife], d’autres les écoutent d’une oreille pour le faire sortir par l’autre ; ceux-là ne respectent pas leur serment d’allégeance et préfèrent le monde à leur foi. D’autre part Dieu avertit ceux qui prient négligemment :

فَوَيْلٌ لِلْمُصَلِّينَ – الَّذِينَ هُمْ عَنْ صَلَاتِهِمْ سَاهُونَ

« Aussi malheur à ceux qui prient, mais sont oublieux de leur Prière. » (Le Saint Coran, chapitre 107, verset 5 à 6). Cet avertissement concerne ceux qui n’accomplissent pas la Salat en congrégation et ceux ne maintiennent pas la concentration requise au cours de la prière. Sans nul doute il est difficile des fois de se concentrer, mais l’important c’est l’effort accompli en ce sens.

Evoquant la nécessité des cinq prières quotidiennes le Messie Promis (a.s) déclare : « Ô vous qui vous considérez adhérents à ma Jamā’at (communauté) ! Vous ne serez pas reconnus comme tels au ciel tant que vous n’emprunterez pas la voie de la vraie droiture. Observez vos cinq prières quotidiennes avec une telle crainte révérencielle de Dieu, comme si vous Le voyiez réellement. Observez fidèlement le jeûne pour Son amour. Si selon la Loi, vous êtes dans l’obligation de payer la Zakāt, alors acquittez-vous en. Si vous êtes capables d’effectuer le pèlerinage à la Mecque, et s’il n’y a aucun empêchement, alors, accomplissez-le. Faites le bien par amour pour le bien; renoncez au mal par dégoût pour le mal. Sachez que l’acte dépourvu de droiture ne s’élève pas jusqu’à Dieu, et ne trouve point grâce devant Lui. La droiture est la source de toute vertu. Si la source n’a pas tari, l’acte fleurira. » (Kishti-e-Nuh, Ruhani Khaza’in, vol.19, p. 15)

« La Prière est tellement puissante qu’à travers elle les cieux s’inclinent vers l’homme. Celui qui rend pleinement justice à la Prière sent comme s’il était mort ; son âme, fondant et tombant devant le seuil d’Allah… Une maison où la Prière est offerte de cette façon ne sera jamais détruite. Il est rapporté dans un hadith que si la Prière avait été prescrite au peuple de Noé, il n’aurait pas été détruit. Le Hajj est obligatoire mais avec certains préalables, tout comme le jeûne et la Zakat. Cependant l’ordre d’offrir la Prière est inconditionnel. Toutes les autres obligations doivent être respectées une fois l’an mais la Prière est prescrite cinq fois par jour. Tant que la Prière n’est pas observée en accord avec toutes ses conditions, elle ne portera pas les bénédictions qui lui sont attachées. Une telle allégeance [sans respecter ces conditions] est futile. (Malfuzat, nouvelle édition, vol. 3, p. 627)

Le Messie Promisas dit : Qu’est-ce la Salat ? C’est une supplication qu’on adresse à Dieu avec humilité, tout en proclamant Sa gloire, en chantant Ses louanges, en exaltant Sa sainteté, en implorant Son pardon et en Lui demandant d’envoyer Ses bénédictions et Sa grâce sur le Saint Prophète Muhammad (sur lui bénédictions et paix !). Au cours de la Salat, ne vous limitez pas aux prières prescrites en arabe seulement, comme le font les gens non avisés. Leur Salat et leurs demandes de pardon ne sont que routinières, loin de la réalité qui y est inhérente. Mis à part la récitation des versets coraniques qui sont les Paroles de Dieu, et les prières transmises par la Tradition qui sont les paroles du Messager de Dieu (sur lui bénédictions et paix !), il y a aussi dans la Salat vos propres supplications ; adressez celles-ci à Dieu dans votre propre langue vernaculaire avec humilité et soumission, afin que cette impuissance et ces requêtes puissent attendrir et y faire participer vos cœurs. (Kishti-e-Nuh, Ruhani Khaza’in, vol. 19, p. 68-69.)

Afin de faire naître du plaisir et de la saveur lors de la Salat, le Messie Promis (a.s) préconise cette prière aux croyants : « O Allah, Tu vois à quel point je suis aveugle, et que je suis comme mort. Je sais que bientôt je serai appelé à me présenter devant Toi, et que rien ne pourra m’en retenir. Or, mon cœur est aveugle et ignorant. Fais donc descendre sur mon cœur une flamme lumineuse qui lui inspirera Ton amour et Ta dévotion. Fais-moi une telle grâce que je ne sois pas ressuscité sans vue et mis parmi les aveugles. » Lorsque [le croyant] supplie de cette façon avec assiduité, le moment viendra où, durant sa prière insipide, il verra une chose descendre sur lui du ciel qui fera fondre son cœur. (Malfuzat, vol. IV, pp. 321 et 322)

A la fin de son sermon Sa Sainteté le Calife a dirigé la prière funéraire de M. Amr Maruf de l’Indonésie. Le défunt travaillait comme missionnaire après ses études à la Jamia de Rabwah. Il avait occupé plusieurs postes de responsabilité au sein de la communauté en Indonésie et avant son décès il était missionnaire régional.

Sa Sainteté le Calife a aussi dirigé la prière funéraire de Mme Tahira Wandirman, décédée au Royaume-Uni le 18 juin 2012 à l’âge de 84 ans. Depuis l’émigration du Quatrième Calife la défunte travaillait sur les résumés des lettres envoyées aux califes. Sa Sainteté a loué le travail remarquable accompli par la défunte et ses services rendus à la communauté.

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