Sermons 2017

Réconciliation et pardon : qualités d’un véritable musulman

Dans son sermon du 18 août 2017, Sa Sainteté le Calife a souligné l’importance que revêt le pardon entre croyants ainsi que la nécessité de se débarrasser du joug de son ego.

 Sermon du vendredi 18 août 2017, prononcé par Sa Sainteté le Calife, Hadrat Mirza Masroor Ahmad, à la mosquée Baitul-Futuh à Londres. Après le Ta’awudh, le Tashahoud et la Sourate Al-Fatiha, Sa Sainteté le Calife a déclaré :

Dans son ouvrage « l’Arche de Noé », le Messie Promis (a.s.) explique : « Dieu espère voir une transformation radicale en vos personnes. Il exige de vous que vous vous infligiez une sorte de mort après quoi Il vous insufflera une nouvelle vie. Hâtez-vous de promouvoir la paix entre vous, de pardonner à vos frères leurs faiblesses, car celui qui n’est point enclin à faire la paix avec son frère est méchant, et il risque d’être exclu parce qu’il est source de dissensions. Renoncez à vos vils désirs et ne cultivez pas la rancœur. Même si vous avez raison, comportez-vous humblement comme si vous aviez tort, afin que le pardon vous soit réservé. Éliminez l’obésité de votre ego, car étroite est la porte par laquelle il faut passer. […] Le plus grand parmi vous est celui qui pardonne le plus à son frère ses transgressions. »

C’est un extrait du Messie Promis (a.s.) qui est souvent présenté aux membres de la Jama’at dans les discours et les Dars. La phrase « même si vous avez raison, comportez-vous humblement comme si vous aviez tort » est cité par la majorité des ahmadis à différentes occasions. Lorsqu’ils me présentent leurs litiges, ils affirment avoir fait montre de cette attitude, mais que la partie adverse s’est comportée quand même de manière injuste. Dans mon précédent sermon j’avais évoqué ces questions de litiges et [des cas] présentés à la Qadha (tribunal d’arbitrage de la Jama’at). Le Messie Promis (a.s.) a inclus cette formule dans ses enseignements et cela reflète l’attente et l’inquiétude qu’il nourrissait à l’égard de ses suivants. Lorsqu’on lit toute cette partie de l’ouvrage « l’Arche de Noé » sur les préceptes du Messie Promis (a.s.) l’on en ressort ébranlé.

Tout comme je l’ai dit, on nous répète à maintes reprises ces quelques phrases. Cependant, d’aucuns parmi nous ne sont pas prêts à accepter la main du pardon et de la réconciliation qui nous est tendue. Comme je l’ai expliqué, certains affirment s’être faits humbles et disent avoir accepté toutes les conditions afin de se réconcilier mais que la partie adverse s’est comporté injustement. Si cela est avéré, il faudra laisser l’affaire entre les mains de Dieu. Le Messie Promis (a.s.) déclare qu’une telle personne sera exclue [de la Jama’at]. Il explique aussi : « …et malchanceux est celui qui est dominé par ses sentiments revanchards et n’est pas pardonnant. » Ainsi, ceux qui s’entêtent ont reçu là un avertissement sévère : ils doivent prendre conscience [de leurs actes.]

D’une part, en prêtant allégeance au Messie Promis (a.s.) nous faisons la promesse que nous ne sèmerons pas la dissension et que nous éviterons les passions de l’ego, mais d’autre part nous refusons la réconciliation. Pareil comportement n’est qu’éloignement de la bai’ah : c’en est là une entrave au respect du serment d’allégeance. Le Messie Promis (a.s.) a déclaré : « Les membres de ma Jama’at ne doivent pas se contenter de simples déclarations. Ils doivent respecter les objectifs réels du serment d’allégeance. L’on doit apporter en soi des changements internes. Vous ne pourrez point plaire à Dieu par un simple [changement de] doctrine. S’il n’y a pas de transformations internes, il ne subsistera pas entre vous et les autres de distinction. »

Ainsi le Messie Promis (a.s.) a expliqué clairement que sans atteindre les objectifs de la bai’ah l’on ne pourra plaire à Dieu. Et pour attirer le plaisir divin, il est important de s’acquitter de ses devoirs envers son prochain et de se réconcilier avec lui. En décrivant sa condition, sa grande tolérance et son indulgence le Messie Promis (a.s.) explique : « Je jure par Dieu, si une personne m’a traité d’antéchrist et de fieffé menteur des centaines de fois et qu’elle a remué ciel et terre dans son hostilité à mon encontre, pour ensuite souhaiter la réconciliation j’oublierai toutes ses invectives et son comportement malséant à mon égard. »

Il nous conseille : « Rappelez-vous de ces deux conseils : craignez Dieu et deuxièmement éprouvez pour votre frère la compassion que vous ressentez pour vous-même. » Souhaitez pour autrui la compassion que vous souhaitez pour vous. Il ajoute : « Si quelqu’un vous a lésé ou nui, vous devez lui pardonner, au lieu de ressasser le tort commis et de nourrir de la rancœur. »

Ainsi, à tout instant nous devons nous souvenir du fait qu’en ce monde, partout, sévissent des troubles. Ayant prêté allégeance au Messie Promis (a.s.), nous nous croyons à l’abri dans une forteresse et nous remercions Dieu de nous avoir protégé des troubles généraux qui secouent le monde. En réalité, nous serons à l’abri quand nous comprendrons que lors des litiges avec autrui nous devons être conciliants même si nous avons raison : nous devons jeter les bases de la réconciliation, sinon nos déclarations seront de simples affirmations. Nos déclarations seront des paroles en l’air, notamment que nous avons tiré quelque avantage en nous joignant à la Jama’at du Messie Promis (a.s.). Ce sera une simple déclaration et non une réalité. L’on en tirera avantage lorsqu’en notre for intérieur, chaque excellence morale brillera de tous ses feux. La compassion et la réconciliation sont des qualités que le Messie Promis (a.s.) nous a conseillé d’adopter à maintes reprises. Ainsi, tout ahmadi doit être très vigilant à cet égard.

Le Messie Promis (a.s.) a évoqué ce sujet dans nombre de ses ouvrages et ses Malfuzat (dires). Dans un hadith le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a déclaré : « Le plus fort n’est pas celui qui jette son adversaire au cours d’une lutte, mais il est celui qui maîtrise sa colère lorsqu’il est courroucé. » Ceci est la distinction d’un croyant. Il fait montre de ces hautes qualités : il faut se maîtriser lorsqu’on se met en colère. Un mécréant ne pourra pas appliquer cette injonction : elle est pour lui source d’étonnement. Il y a le récit d’Ali (r.a.) qui combattait un ennemi. Il réussit à le mettre à terre, s’assit sur sa poitrine et était sur le point de le tuer. L’ennemi lui cracha au visage. Ali (r.a.) se leva aussitôt et le libéra. « Pourquoi m’as-tu laissé, lui demanda l’ennemi ? »

Ali répondit : « Jusqu’à cet instant je combattais uniquement parce que tu étais un ennemi de l’islam. Dès lors que tu m’as craché au visage, mon ego est devenue partie prenante [de cette lutte]. Or, je ne souhaite pas te tuer pour une raison personnelle. » C’est là une norme des plus excellentes que nous trouvons dans l’histoire et que nous ont laissée nos pieux prédécesseurs. Ainsi, le croyant refrène sa colère et il se penche vers la réconciliation : c’est là sa distinction. Mais jamais le mécréant ne pensera en ces termes. C’est là la distinction d’un croyant que le Messie Promis (a.s.) souhaite créer en nous afin que grâce à chacune de nos actions nous puissions présenter les préceptes véritables de l’islam, préceptes qui préconisent le pardon, l’indulgence et la réconciliation.

Lors d’une rencontre le Messie Promis (a.s.) a expliqué ce hadith en ces termes : « Nous n’avons point besoin au sein de notre Jama’at de puissants lutteurs. Nous avons besoin de personnes fortes et à même de transformer leurs mœurs. » C’est-à-dire ceux qui peuvent changer leurs habitudes et les pousser à leur apogée.

Le Messie Promis (a.s.) ajoute : « Le puissant n’est pas celui qui déplace une montagne. Le véritable brave est celui qui est capable de changer ses habitudes. » C’est-à-dire, celui qui se maîtrise et qui a la capacité d’adopter de hautes qualités morales.

Le Messie Promis (a.s.) ajoute : « Usez de toute votre détermination et de toute votre capacité afin de transformer vos penchants : il s’agit là de la force et la bravoure véritables. »

Ceci doit donc être notre objectif.

Lors d’une rencontre le Messie Promis (a.s.) a déclaré : « Je pense que la personne qui abandonne ses mauvais penchants et se cramponne à des actes exemplaires est un miracle en soi. »

Ce changement, et le fait d’adopter ces hautes qualités est un miracle en soi. Les gens demandent à voir un miracle, après qu’on a accepté le Messie Promis (a.s.). Or, ce miracle n’est autre que le fait d’adopter de hautes excellences morales et d’abandonner les mauvaises habitudes.

Le Messie Promis (a.s.) explique : « Par exemple si une personne a un caractère trempé, colérique, et qu’elle abandonne cela pour faire preuve de tendresse et d’indulgence, et qu’au lieu d’être avare elle est généreuse, et qu’elle fait preuve de sympathie au lieu d’être jalouse, cela est certainement un miracle en soi. »

C’est dire qu’il remplace ses mauvaises habitudes par de bonnes qualités : la colère par l’indulgence et la tendresse ; l’avarice par la générosité ; la jalousie par la compassion. Ce changement est en soi un prodige, une révolution.

Le Messie Promis (a.s.) ajoute : « De même, lorsqu’elle abandonne l’égoïsme pour vivre dans l’humilité, celle-ci est en soi un miracle. Qui d’entre vous ne souhaite-t-il pas être l’objet d’un miracle ? Je sais que tout le monde le désire. Or il s’agit d’un miracle vivant et durable. »

Le miracle durable est cette révolution que l’on apporte en soi lorsqu’on abandonne le mal et les vices pour adopter de hautes valeurs.

Le Messie Promis (a.s.) ajoute : « L’homme doit rectifier son état moral car c’est une prouesse dont l’effet ne s’estompe jamais ; au contraire, ses effets bénéfiques ont une très grande portée. Un croyant doit être l’objet d’un miracle par rapport aux créatures de Dieu et par rapport à Dieu Lui-même. »

Ainsi, le croyant doit s’acquitter de ses devoirs envers Dieu et envers Sa création.

Le Messie Promis (a.s.) ajoute : « Il existe de nombreuses personnes vicieuses et dévergondées qui n’acceptaient aucun miracle. Or, ils ont été profondément touchées par des exemples de vertu. »

Il existe de grands pécheurs, de grands malfaiteurs, de grands épicuriens qui n’ont pas abandonné leurs vices en voyant des signes mais qui ont baissé la tête en voyant des changements au niveau de la moralité et qui n’ont pas su se retenir d’accepter [la vérité].

Le Messie Promis (a.s.) ajoute : « Vous verrez que de nombreuses personnes ont accepté la vraie religion après avoir été témoin de transformations morales miraculeuses. »

Tandis que le Messie Promis (a.s.) prodiguait ces conseils, il en présentait également un exemple pratique. C’est un récit que j’ai d’ailleurs cité dans le passé. Deux sikhs se sont assis dans l’assemblée et ont commencé à proférer des insultes sans s’arrêter. Ils étaient dans l’assemblée et la mosquée du Messie Promis (a.s.) : or, celui-ci ne leur a rien dit et est resté silencieux. Tous ceux présents étaient émus par l’exemple pratique de ces excellences du Messie Promis (a.s.). En dépit du fait qu’il fût dans ses propres locaux, dans sa propre réunion et parmi les ahmadis, il n’a permis à personne de leur répondre. Les autres ont proféré toutes les insultes qui leur sont passées par la tête. La police est ensuite venue les arrêter. Voilà l’exemple de ses hautes qualités qu’il a présenté à ses disciples.

Le Messie Promis (a.s.) explique que tant que le germe de l’ego existe en l’homme, il n’a pas foi en l’unicité d’Allah. Il dit : « Sans la grâce divine, l’on ne pourra se débarrasser du germe de l’ego. »

Ainsi, l’on doit tenter d’attirer la grâce divine.

Le Messie Promis (a.s.) explique : « C’est le germe le plus imperceptible qui cause d’ailleurs le plus grand mal. Ceux qui sombrent sous l’influence de leur ego pour ensuite enfreindre les droits et les limites d’Allah l’Exalté, et pour léser par la même occasion les droits d’autrui, ne sont pas de simples ignares. Il se trouve parmi eux des milliers de grands érudits en matière de religion ; beaucoup se poseront en mystiques et soufis éminents. Or, en dépit de ces titres, ils seront, eux aussi, victimes de ces maladies. »

Les ignorants ne sont pas les seuls à léser les droits d’Allah et des hommes ou qui tentent de porter préjudice à autrui lorsque l’occasion se présente. Le Messie Promis (a.s.) explique que nombre de personnes éduquées, d’érudits voire ceux qui possèdent la connaissance de la religion, qui sont qualifiés de grands penseurs et de soufis dans le monde, sont victimes de ces maladies. Quand leurs intérêts sont en jeu, ils oublient tout : ils ne se souviennent ni de Dieu ni de leurs devoirs envers autrui ni encore de hautes qualités morales.

Le Messie Promis (a.s.) explique : « Eviter ces idoles : voilà la vraie bravoure. Les reconnaître est le sommet de la perspicacité et de l’intelligence. C’est cette même idole qui engendre l’hypocrisie et qui amène au carnage de milliers de personnes. Quand un frère lèse les droits d’un autre, des milliers de maux en prennent naissance. »

Le Messie Promis (a.s.) explique : « Il existe des milliers [d’exemples] que l’on voit à tout instant. L’on place une telle confiance dans les moyens, que l’on considère Dieu comme un membre atrophié. Peu nombreux sont-ils à avoir compris le sens de l’unicité divine. Quand on leur dit cela, sursautant, ils s’exclament : « Ne sommes-nous pas musulmans ? Ne récitons-nous pas la Kalimah ? » Malheureusement, ils croient qu’il suffit de réciter du bout des lèvres la profession de foi !

Ils n’ont pas compris l’objectif et le sens réels de l’unicité de Dieu. Ils croient qu’il suffit d’énoncer la formule Lâ ilâha ill-Allâh

Le Messie Promis (a.s.) explique : « Si l’homme comprend la réalité de la proclamation de l’unicité de Dieu et s’il la suit à la perfection, il pourra accomplir de grands progrès ; et il sera témoin des pouvoirs magnifiques de Dieu. Sachez que je ne suis point un simple prédicateur. Je ne suis pas là pour raconter des histoires. Je suis là pour porter un témoignage et pour transmettre le message que Dieu m’a confié. Je ne me soucie guère que l’on m’écoute ou pas, que l’on m’accepte ou pas : vous allez devoir répondre de votre réaction. Je dois, quant à moi, m’acquitter de mon devoir. Certes, beaucoup se sont joints à ma Jama’at et professent leur foi dans l’unicité de Dieu : mais je dois annoncer que malheureusement ils n’y croient pas. Celui qui lèse les droits de son frère ou qui le trompe, ou qui est coupable d’autres méfaits, ne croit pas – j’en suis certain – dans l’unicité de Dieu. Tout en acceptant l’unicité de Dieu, il ne faudra pas par la même occasion léser les droits d’autrui. Celui qui lèse les droits de son frère et qui le trompe, ne croit pas, en réalité dans l’affirmation qu’il n’y pas d’autre Dieu qu’Allah. »

Celui qui y croit ne lèse pas les droits d’autrui.

Le Messie Promis (a.s.) ajoute : « Celui qui détient la connaissance de la déclaration de foi apporte en sa personne un changement miraculeux. Il se débarrasse de ces idoles à l’instar de l’inimitié, de la rancune, de la jalousie et de l’ostentation. Il se rapproche de Dieu. S’opère ce changement et il devient un véritable Muwahhid quand il se débarrasse ainsi de ces idoles que sont l’orgueil, l’autosatisfaction, l’ostentation, la rancune, l’animosité, la jalousie, l’avarice, l’hypocrisie et le non-respect des engagements. »

Si quelqu’un tend la main de la réconciliation, et demande pardon, il faudra faire montre d’indulgence à son égard. Il ne faudra pas nourrir de la rancune et de l’inimitié. Il faudra mettre fin à la jalousie, l’avarice, l’hypocrisie, la violation de ses engagements et ces autres maux. C’est là que l’on deviendra, dit le Messie Promis (a.s.), un véritable Muwahhid. Ainsi, c’est là que l’on saisira le sens réel de la formule Lâ ilâha ill-Allâh.

Il ajoute : « Tant que ces idoles subsistent, comment pourra-t-on sincèrement affirmer Lâ ilâha ill-Allâh ? Tant qu’elles persistent, cela signifie que l’on n’a pas confiance en Dieu. Ainsi, il est avéré qu’il n’est d’aucun avantage de [simplement] annoncer que Dieu est unique et sans partenaire. L’on énonce du bout des lèvres la croyance en l’unicité de Dieu pour ensuite faire de la colère son dieu dès qu’on est confronté à la moindre situation qui déplait à son tempérament. » 

En somme, l’on ne pourra se débarrasser du germe de l’ego sans la grâce divine : sans celle-ci l’on ne pourra établir le Tawhid (Unicité de Dieu) véritable non plus. Se contenter de proclamer qu’il n’y a pas d’autre Dieu à part Allah ne fait pas de soit un Muwahhid. Pour en être un, il faudra considérer Dieu comme tout-puissant. Quand on le considère le Dieu véritable, l’on n’aura pas recours aux subterfuges d’ici-bas pour nuire aux intérêts d’autrui. Celui qui ne s’acquitte pas de ses devoirs envers ses frères, qui ne favorise pas la réconciliation, et qui ne met pas fin à son inimitié, ne croit pas dans l’unicité de Dieu. Voilà le résumé des déclarations du Messie Promis (a.s.). Si nous comprenons tous ces points, nous pourrons jeter les bases de la réconciliation et nous acquitter des devoirs envers autrui.

Chacun d’entre nous doit comprendre ce sujet et accomplir son analyse de conscience. Au cas échéant, il sera fort inquiétant d’annoncer sa croyance en l’unicité de Dieu pour ensuite la contredire par ses actions.

Dans son ouvrage « La Philosophie des enseignements de l’islam » le Messie Promis (a.s.) a évoqué les différents moyens pour se prémunir du mal. Il affirme : « [il faut aussi] se retenir de faire du mal physiquement à son prochain, et être, en d’autres mots, inoffensif, et se comporter paisiblement. »

C’est là un moyen pour abandonner le mal. C’est-à-dire ne nuire à personne et être entièrement inoffensif, jeter les bases de la réconciliation et faire croître l’amour mutuel. Ce sont là des actes importants.

Le Messie Promis (a.s.) explique davantage : « Sans conteste, être paisible est une grande qualité morale, essentielle pour le bien-être de l’humanité. L’instinct naturel correspondant qu’on rencontre chez le nourrisson, et qui se transforme en qualité morale lorsque maîtrisée adéquatement, est l’attachement. Il est évident que dans son état naturel, l’homme est incapable de concevoir ce que c’est qu’être paisible, ou, au contraire, ce que c’est qu’être rancunier. »

Cette qualité se trouve tout naturellement chez l’enfant, notamment le fait de souhaiter la paix. En effet, les enfants oublient immédiatement [tout tort causé], et sont enclins à la réconciliation.

L’homme sera à même de saisir la portée de cette qualité naturelle lorsqu’il sera doué de discernement. S’il n’en possède pas, il ne pourra pas comprendre le thème de la réconciliation. Il en est de même de la disposition à faire la guerre. C’est quand il sera doué de discernement que l’homme pourra comprendre quand il doit se réconcilier et quand il doit faire la guerre.

Le Messie Promis (a.s.) explique : « À l’origine de la qualité d’être paisible se trouve l’instinct naturel d’attachement ; mais vu que ce dernier n’est pas mis en jeu sous l’égide de la raison, de la réflexion ou de la délibération, on ne peut le prendre pour une qualité morale. Il acquiert la valeur de qualité morale lorsque quelqu’un se fait volontairement inoffensif, manifestant cette qualité en temps et lieu et refusant de l’exercer dans des occasions inopportunes. »

Si l’on n’est pas doué de discernement ou si l’on est encore enfant cette qualité ne pourra être qualifiée d’excellence morale. Elle le sera lorsqu’on aura analysé toute la situation avant de faire ses intentions et de jeter les bases de la réconciliation. Il faudra utiliser cette qualité à bon escient. Par ailleurs, s’il arrive que l’on se trouve au bord d’une guerre entre pays ou nations, l’on devra prendre une décision, mais sans se départir de la justice et de l’entendement. L’on prend pareilles décisions conformément à la situation et après mûre réflexion. La réconciliation doit être à bon escient : c’est là qu’elle pourra être qualifiée de qualité morale.

Le Messie Promis (a.s.) ajoute : « Il acquiert la valeur de qualité morale lorsque quelqu’un se fait volontairement inoffensif, manifestant cette qualité en temps et lieu et refusant de l’exercer dans des occasions inopportunes. À ce sujet, Dieu nous enseigne :

وَأَصْلِحُوا ذَاتَ بَيْنِكُمْ

Essayez de promouvoir un climat d’accord entre vous. 

وَالصُّلْحُ خَيْرٌ

La réconciliation est ce qu’il y a de mieux ;

وَإِنْ جَنَحُوا لِلسَّلْمِ فَاجْنَحْ لَهَا

Et s’ils penchent vers la paix, penche vers elle toi aussi.

Si l’ennemi ou si la partie adverse se penche vers la réconciliation, il faudra s’y pencher aussi.

وَعِبَادُ الرَّحْمَنِ الَّذِينَ يَمْشُونَ عَلَى الْأَرْضِ هَوْنًا

Les vrais serviteurs du Très-Gracieux marchent avec humilité sur la terre

وَإِذَا مَرُّوا بِاللَّغْوِ مَرُّوا كِرَامًا

Et lorsqu’ils tombent sur quelque chose de futile, ils passent leur chemin avec dignité.

Ensuite le Messie Promis (a.s.) a cité cette partie du verset :

ادْفَعْ بِالَّتِي هِيَ أَحْسَنُ فَإِذَا الَّذِي بَيْنَكَ وَبَيْنَهُ عَدَاوَةٌ كَأَنَّهُ وَلِيٌّ حَمِيمٌ

 « …repousse le mal par ce qui est meilleur. Et voilà que celui entre lequel et toi-même il y avait de l’inimitié, devient comme s’il était un ami chaleureux. »

« Essayez de promouvoir un climat d’accord entre vous ; la réconciliation est ce qu’il y a de mieux ; penchent-ils vers la paix, alors vous aussi faites-en autant. Les vrais serviteurs du Très Gracieux marchent avec humilité sur la terre ; et lorsqu’ils tombent sur quelque chose de futile, qui peut dégénérer en querelle, ils passent leur chemin avec dignité. C’est-à-dire, ils ne vont pas se disputer pour peu de chose. Tant qu’un grand tort n’est pas causé ils ne souhaitent pas faire du bruit pour rien. Le principe de la réconciliation est qu’il ne faut pas se soucier des broutilles et qu’il faut être pardonnant.

L’expression laghw employée dans le verset signifie dans la langue arabe : prononcer des paroles méchantes ou faire des choses qui provoquent peu de préjudice ou de mal. »

C’est-à-dire le fait de prononcer des paroles futiles ou d’avoir l’intention de nuire à autrui, ou encore de commettre une action qui ne cause pas de mal.

« Être paisible sous-entend que l’on doit fermer les yeux sur ces choses futiles et se comporter dignement. »

Si quelqu’un tente de vous causer un tort moindre, il faudra fermer les yeux, le laisser et se comporter dignement.

Il ajoute : « Si quelqu’un devait se comporter méchamment à votre égard, essayez alors de le repousser par la paix ; et ainsi il se pourrait que lui, votre ennemi, devienne votre ami chaleureux. » 

Ensuite le Messie Promis (a.s.) explique : « Cette Jama’at a pour but d’orner la langue, les oreilles, les yeux et tous les membres du corps de la Taqwa (crainte révérencielle de Dieu), afin que sa lumière y réside, à l’intérieur comme à l’extérieur, afin que ses adhérents fassent montre de hautes valeurs morales, et afin qu’ils évitent toute colère injustifiée. »

« Or, je constate, dit le Messie Promis (a.s.), que nombre d’adhérents sont, jusqu’à présent, victimes de leur colère. Ils nourrissent rancœur et inimitié pour un rien et se querellent. Pareilles gens n’ont rien à faire dans ma Jama’at. Est-ce aussi difficile que d’écouter les insultes d’autrui sans broncher et sans répliquer ? La réforme de toute communauté débute avec les valeurs morales et la bienséance. De prime abord, il faudra faire preuve de patience. La meilleure méthode est de prier ardemment pour celui qui vous insulte. Priez qu’Allah le réforme et ne nourrissez point d’animosité à son encontre. Il existe une loi divine tout comme il y a celle de ce monde. Pourquoi Allah abandonnerait-il Sa loi quand les hommes s’accrochent à la leur ? Sans vous réformer, vous n’aurez aucune importance à Ses yeux. Allah n’aime pas qu’on remplace, par la cruauté, des valeurs aussi nobles que la bonté, la patience et l’indulgence. Vous rencontrerez Dieu en peu de temps si vous progressez dans ces valeurs. »

Ainsi notre but en nous joignant à la Jama’at est de plaire à Dieu et d’établir le Tawhid véritable dans les cœurs. Pour ce faire, il faudra adopter les qualités morales qui ont trait aux droits des êtres humains.

Le Messie Promis (a.s.) a prodigué le conseil suivant : si vous affirmez que vous êtes entrés dans mon armée, vous allez devoir adopter de hautes qualités morales et abandonner les troubles et les conflits. »

Il affirme à propos de ses suivants : « Ils doivent se purifier le cœur et avancer dans leur compassion et répandre la réconciliation sur terre ; car c’est en ce faisant qu’ils favoriseront le progrès de la foi. »

C’est ainsi que l’on diffusera le message de l’islam et l’on ouvrira la voie pour le Tabligh.

Le Messie Promis (a.s.) déclare : « Levez-vous et repentez-vous ! Tentez de plaire à votre Maître par vos bonnes œuvres. »

Le Messie Promis (a.s.) demande aux membres de sa Jama’at de débarrasser leur cœur de toute rancœur et rancune, d’éprouver de la sympathie pour l’humanité et de jeter les bases de la réconciliation.

Il déclare à cet effet : « Je m’adresse à ma Jama’at qui m’accepte comme Messie Promis, et je lui conseille vivement ceci : ils doivent constamment éviter ces mauvaises habitudes. Dieu m’a envoyé en tant que Messie et m’a fait porter le manteau du Messie, fils de Marie. C’est pour cela que je vous demande d’éviter le mal et d’accorder à l’humanité la compassion qui lui est due. Débarrassez vos cœurs de la haine et de la rancune ; grâce à cette habitude vous posséderez des qualités angéliques. La religion qui n’inculque pas la compassion humaine est des plus impures. La voie couverte des épines de la rancune de l’ego est des plus immondes. Vous, mes disciples, ne soyez point coupables de ces maux. Nuire à autrui : est-ce cela le principe que vous enseigne la religion ? Non ! La religion a pour vocation d’insuffler la vie qui se trouve en Dieu. Personne n’a acquis ni n’acquerra cette vie sans avoir été pénétré par les attributs divins. Soyez compatissants envers tout le monde pour la cause de Dieu. »

L’on ne pourra acquérir cette vie sans entreprendre d’efforts, sans adopter de hautes qualités morales.

Le Messie Promis (a.s.) ajoute : « Pour la cause de Dieu éprouvez de la compassion à l’égard de tout le monde, afin que vous soyez traités au ciel avec compassion. Venez, et je vous montrerai la voie qui fera briller votre lumière plus que celle des autres. Pour ce faire vous devez vous débarrasser de toutes basses rancunes et jalousies, être la personnification de la compassion humaine, vous perdre en Dieu et vous réconcilier complètement avec Lui. C’est ainsi que vous accomplirez des miracles et que vos supplications seront acceptées et que les anges vous viendront à l’aide. Or, cela ne se fera pas en un jour. Ne cessez pas de progresser. Apprenez de ce blanchisseur qui tout d’abord place les vêtements [sales] sur un fourneau tant et si bien que le feu les sépare de toute leur crasse. Le matin il les passe dans de l’eau, les frappe maintes et maintes fois sur des pierres. C’est là que la saleté qui était partie intégrante des vêtements s’en va, tantôt grâce aux effets du feu et tantôt grâce à la force des bras du blanchisseur les frappant dans l’eau. »

Quand on lave les vêtements il faut les frotter à maintes reprises ou [faire comme] le blanchisseur [qui] les frappe sur un rocher. Aujourd’hui la machine à laver les fait tournoyer à haute vitesse pour les débarrasser de leur crasse. C’est là l’exemple que nous présente le Messie Promis (a.s.).

Il ajoute : « …tant et si bien que les vêtements deviennent blancs comme ils l’étaient à leur état originel. Voilà comment blanchir l’âme humaine. »

Pour purifier l’âme humaine l’on doit user de la même méthode préconisée pour blanchir un vêtement.

« Votre salut, explique le Messie Promis (a.s.), dépend de ce blanchissage. Allah le Très-Haut l’explique en ces termes dans le Coran :

قَدْ أَفْلَحَ مَنْ تَزَكَّى

« Celui qui a purifié son âme a remporté du succès. »

L’on doit s’évertuer à se purifier l’âme en prenant pour exemple le blanchissage des vêtements.

Qu’Allah nous accorde la possibilité de suivre les préceptes du Messie Promis (a.s.) afin de montrer de la compassion pour l’humanité, jeter les bases de la réconciliation, comprendre le sens réel de l’unicité divine, et répandre l’amour et l’affection dans la société. Il ne faudra pas être esclave de ses désirs matériels : notre priorité doit demeurer la quête du plaisir d’Allah l’Exalté.


(Le site www.islam-ahmadiyya.org prend l’entière responsabilité de la publication du texte de ce sermon)

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