Sermons 2017

Aumône et repentir : boucliers contre les malheurs

Sermon du 24 février 2017, dans lequel Sa Sainteté le Calife s'est appesanti sur l'importance de l'aumône et du repentir comme moyens pour éloigner malheurs et adversités.

 Sermon du vendredi 24 février 2017, prononcé par Sa Sainteté le Calife, Hadrat Mirza Masroor Ahmad, à la mosquée Baitul-Futuh à Londres. Après le Ta’awudh, le Tashahoud et la Sourate Al-Fatiha, Sa Sainteté le Calife a déclaré :

La situation actuelle du monde est connue de tous. Nous voyons sévir partout des troubles et le chaos. Comme je l’ai évoqué à maintes reprises, selon les forces anti-islamiques, les musulmans sont coupables de cette situation. Il est vrai que dans les pays musulmans et non musulmans, certains groupes ou organisations islamiques sont en train de commettre – au nom de l’islam – des crimes et des atrocités. Il s’agit d’actions qui se trouvant aux antipodes des enseignements de l’islam. Or, il est aussi une [autre] vérité : on a engendré cette situation parmi les musulmans suite à une stratégie [bien définie] et cette situation perdure. Généralement, ce sont les musulmans égoïstes et hypocrites qui nuisent à l’islam. Ils sont des instruments entre les mains de ces forces en raison de leurs intérêts.

En tout cas, la situation générale du monde est désastreuse. Suite aux actions condamnables de certains musulmans, les forces anti-islamiques ont pleinement l’occasion de ternir l’image de l’islam.

Évidemment, nous les musulmans-ahmadis en sommes la cible pour cette raison. Certes ceux qui nous connaissent savent que l’Ahmadiyya ne prône et ne pratique rien d’autre que l’amour, l’affection et la fraternité. Cependant, les gens ordinaires pensent que nous sommes conformes à l’image de l’islam et des musulmans brossée par les médias.

Les organisations et les partis nationalistes de certains pays ne veulent rien entendre. Ils persistent et signent dans leur attitude et opinions négatives et ils agissent en conséquence. On voit cette hostilité dans la partie Est de l’Allemagne, ainsi qu’aux Pays-Bas, où des élections auront lieu prochainement. [L’extrême]-droite gagne du terrain dans d’autres pays européens. La situation des États-Unis est évidente pour tout le monde.

Étant musulmans et ahmadis, les membres de la communauté Ahmadiyya font aussi face à ces difficultés en terre d’islam. [Ils y sont persécutés] pour avoir accepté l’avertisseur envoyé par Dieu, en accord à Ses promesses.

Au Pakistan, en raison d’une loi infamante, les mollahs sont libres de faire ce qu’ils veulent. Craignant ces derniers, les tribunaux sont contraints à commettre de l’injustice.

Mais, à présent, les tribunaux en Algérie ont adopté la même posture. Par peur des soi-disant érudits, ils envoient des ahmadis innocents en prison suite à des fausses accusations.

Environ 16 ahmadis sont emprisonnés là-bas en raison de leur appartenance à l’Ahmadiyya. Que doit faire un ahmadi en pareille situation ? Nous ne possédons ni pouvoir temporel ni richesse matérielle ni pétrodollars. Nous possédons cependant un atout sur lequel tous les ahmadis du monde doivent mettre beaucoup d’accent. Il s’agit de se rapprocher de Dieu au moyen des actes d’adoration, des aumônes et de l’istighfar (repentir). Par ces moyens nous attirerons la compassion de Dieu et mériterons ainsi Sa protection.

J’ai souligné, dans mes précédents sermons, l’importance des actes d’adoration, en particulier celle de la Salat.

Aujourd’hui je m’attarderai sur l’aumône et l’istighfar : autant de moyens pour attirer la compassion divine. L’homme possède d’innombrables faiblesses. Souvent, en raison de nos occupations mondaines, nous négligeons certaines exigences de nos actes d’adoration. Face à une difficulté personnelle on fait, un tant soit peu, de l’aumône : sinon [on oublie] de le faire. On ne respecte pas les exigences de l’ istighfar. Si chacun parmi nous accomplit son analyse, la réalité sera évidente : la majorité des nôtres ne respectent pas ces exigences.

Ainsi, si l’on souhaite attirer les faveurs de Dieu ainsi que Sa compassion et si l’on souhaite réduire à néant les complots des ennemis, il faudra certainement être vigilant à l’égard de ces actions propices à nous faire mériter le plaisir d’Allah et Son pardon.

Allah affirme qu’Il accepte la tawbah (la pénitence), l’ istighfar (le repentir) et l’aumône afin que nous soyons attentifs à l’égard de ces actions, afin qu’Il dissipe nos difficultés et notre désarroi, afin qu’Il nous rapproche de Lui, afin qu’Il pardonne nos péchés antérieurs, afin que nous soyons de véritables serviteurs de Dieu, afin qu’Il nous comble de Sa compassion. C’est ce qu’Il affirme dans ce verset du Coran :

أَلَمْ يَعْلَمُوا أَنَّ اللَّهَ هُوَ يَقْبَلُ التَّوْبَةَ عَنْ عِبَادِهِ وَيَأْخُذُ الصَّدَقَاتِ وَأَنَّ اللَّهَ هُوَ التَّوَّابُ الرَّحِيمُ

« Ne savent-ils pas qu’Allah est Celui Qui accepte le repentir de Ses serviteurs et Qui prend bonne note des aumônes, et qu’Allah est Celui Qui revient sans cesse avec compassion, le Miséricordieux ? » (Le Saint Coran, chapitre 9, verset 104)

En évoquant l’importance de l’aumône et de la prière, le Messie Promis (a.s.) a déclaré à une occasion : « [Le mot] Sadaqa (aumône) est dérivé de Sidq (véridicité). Lorsqu’une personne fait de l’aumône dans la voie de Dieu, l’on en déduit qu’elle est sincère envers Lui. La deuxième [méthode] est la prière. Les supplications fondent le cœur et engendrent tristesse et commotion. La supplication [exige] un sacrifice. Si l’on possède la sincérité et [l’aptitude à] supplier l’on dispose d’un antidote. Ainsi, l’istighfar est une prière. Lorsqu’on supplie, en ayant en tête ses péchés et ses faiblesses, de fortes émotions et de la ferveur naîtront. L’on doit ressentir une douleur au cœur. Répéter les paroles « Astaghfirullah ! Astaghfirullah ! » du bout des lèvres et tourner son attention vers tout autre que Dieu ne nous permettra pas d’atteindre notre objectif. Allah l’Exalté entend les prières et Il accepte l’aumône faite pour attirer Sa compassion lorsqu’on est en plein désarroi. Lorsqu’on promet de s’évertuer à éviter ses faiblesses à l’avenir et lorsqu’on tente d’attirer la compassion divine, on reçoit cette bonne nouvelle de la part d’Allah par l’entremise du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.), à savoir, qu’Il accepte les supplications et l’aumône.

Allah demande au Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) d’annoncer : « Dis à Mon serviteur que s’il fait un pas dans Ma direction, J’en ferai deux vers lui. Si Mon serviteur marche vers Moi rapidement, Je courrai dans Sa direction. » Ainsi la miséricorde d’Allah est sans limites.

Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a aussi déclaré : « Allah éprouve une grande pudeur, Il est d’une grande générosité, Il est très gracieux. Il éprouve de la honte de retourner vides les mains que Son serviteur tend dans Sa direction. » Certes, il est fort possible qu’Il ne comble pas tel quel et sur-le-champ les souhaits de Son serviteur. Suite à la sagesse divine, parfois les supplications et les aumônes portent leurs fruits après quelque temps et d’une manière différente. Parfois, les résultats sont immédiats et tout à fait conformes [aux souhaits du suppliant].

L’on doit être tout à fait certain qu’Allah l’Exalté exauce les prières, qu’Il accepte le repentir et les aumônes. C’est-à-dire, lorsqu’on demande pardon pour ses péchés, lorsqu’on promet d’éviter transgressions et faiblesses à l’avenir et que l’on s’évertue en ce sens, Allah l’Exalté agrée ces efforts et débarrasse [l’intéressé] de ses soucis et de ses difficultés.

N’oublions jamais qu’Allah l’Exalté connaît l’état de nos cœurs : nos œuvres ostentatoires ne mériteront point Son assentiment. Selon le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.), Allah l’Exalté fait certainement fructifier et récompense toute œuvre accomplie sincèrement.

Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) décrit en ces termes la compassion divine : « Ceux qui ne peuvent faire de l’aumône en raison de leur manque de moyens doivent accomplir de bonnes œuvres et éviter le mal : ce faisant Allah l’Exalté leur accordera la même récompense que [celui qui fait de] l’aumône. Leurs actes d’adoration et leur repentir seront agréés par Allah l’Exalté et leurs œuvres charitables, qui sont profitables à autrui, attireront les [mêmes] récompenses [octroyées à celui qui fait] de l’aumône.

En raison de ses bonnes intentions et à condition qu’il respecte les autres préceptes [divins], un pauvre recevra la même récompense octroyée à une personne riche suite à ses aumônes.

Un Dieu empli d’un amour pareil mérite, de notre part, une reconnaissance infinie. Il ne s’est pas contenté de nous enseigner la méthode pour nous protéger de nos faiblesses ; Il ajoute qu’Il approuvera les efforts accomplis pour se prémunir des faiblesses et des péchés et qu’Il nous protégera des difficultés et des malheurs.

Il y a un seul moyen pour sortir d’une situation difficile : être sincère dans ses actes d’adoration et ses supplications, se prosterner devant Allah l’Exalté en mettant l’accent sur le repentir et faire de l’aumône, tant au niveau collectif qu’individuel.

En de nombreuses occasions, le Messie Promis (a.s.) s’est appesanti sur les thèmes de l’aumône et de l’istighfar. Je présente, ici-bas, certains de ses dires. En évoquant la réalité de l’istighfar, il déclare :

« Le péché est un microbe qui circule dans le sang de l’homme : l’istighfar (le repentir) en est le remède. Que signifie l’istighfar ? Il s’agit d’implorer la protection d’Allah l’Exalté contre les conséquences désastreuses des péchés déjà commis et de se prémunir des transgressions susceptibles d’être commisses en raison de ses aptitudes. L’istighfar signifie que nous évitions de commettre ces péchés et de réduire en cendres la disposition à en commettre. Ainsi, l’on demande pardon pour ses péchés antérieurs et l’on accomplit l’ istighfar pour être à l’abri des transgressions à l’avenir : [l’objectif] est d’attiser la compassion d’Allah l’Exalté afin qu’Il nous confère Sa miséricorde et Ses faveurs.

Le Messie Promis (a.s.) ajoute : « L’époque que nous vivons est terrifiante : d’où l’intérêt de se consacrer à la tawbah (pénitence) et à l’istighfar (le repentir). Il faudra aussi s’analyser constamment. Les adeptes de toute religion et de toute confession ainsi que les gens du Livre acceptent que l’aumône éloigne certes la punition, mais avant que celle-ci ne frappe. Quand s’abat le châtiment, l’aumône ne sert à rien. Dès à présent demandez pardon pour vos péchés et faites votre pénitence, afin que votre tour n’arrive pas et afin qu’Allah vous protège. »

Les problèmes contemporains que nous voyons sont minimes. Or, la direction qu’a prise le monde, la [vie] débridée de l’homme, la colère divine qu’il s’attire, mènent l’humanité droit à une destruction qu’elle provoquera de ses mains. Le monde est en train d’attiser la colère divine. En pareil temps, il nous incombe, à nous les disciples du Messie Promis (a.s.), de nous consacrer de tout cœur à la pénitence et au repentir afin de nous prémunir de conséquences désastreuses. D’autre part, nous devons prier pour l’humanité en général, afin qu’Allah l’Exalté lui accorde discernement.

En évoquant la réalité de l’istighfar, le Messie Promis (a.s.) explique : « Sachez que le Coran nous présente deux noms d’Allah : Al-Hayy et Al-Qayyum. Al-Hayy est Celui qui est vivant et qui accorde la vie aux autres. Al-Qayyum est Celui qui existe de Lui-même et qui soutient tout. Le soutien interne et externe de toute chose ainsi que sa vie dépend de ces deux attributs. L’attribut Al-Hayy exige que l’on adore [Dieu] : le reflet [correspondant] se trouve dans la prière « c’est Toi seul que nous adorons » de la sourate Al-Fatiha. L’attribut Al-Qayyum exige que l’on implore Son soutien par le truchement des paroles Iyyaka Nasta’in (c’est Toi seul que nous implorons au secours).

L’attribut Al-Hayy exige l’adoration de Dieu, car Il nous a créés. Or, Il ne nous a pas abandonnés après notre création. Il n’est point à l’instar de l’architecte dont la mort n’affecte aucunement l’édifice qu’il a bâti. L’homme, quant à lui, a constamment besoin de Dieu : d’où l’importance de demander continuellement la force de Sa part. Ceci est l’istighfar. »

Demander à Dieu la force d’éviter le péché et les moyens pour L’adorer n’est autre que l’istighfar.

« C’est là, le sens premier de l’istighfar. Sa signification a été élargie pour ceux qui commettent des péchés afin qu’ils se protègent de leurs mauvaises conséquences. Mais le but premier est de se prémunir des faiblesses humaines. Celui qui, étant humain, ne considère pas l’ istighfar comme essentiel est un athée désinvolte. »

Le Messie Promis (a.s.) explique [les moyens] pour se rapprocher d’Allah l’Exalté et l’importance de la tawbah et de l’istighfar. Il dit : « L’homme a été envoyé pour une tâche de grande importance. »

En expliquant cela davantage le Messie Promis (a.s.) commente qu’il est très important à l’homme qu’il effectue en sa personne des changements purs et qu’il se réconcilie avec Dieu, qu’il n’attise pas Sa colère et qu’il comprenne le but de son existence en ce monde.

Notre raison d’être, comme nous le savons, a été évoquée par Allah l’Exalté : il s’agit de Lui rendre culte et de nous rapprocher de Lui.

Le Messie Promis (a.s.) déclare : « L’homme a été suscité pour une tâche de grande importance. Si lorsqu’au moment venu il ne s’attelle pas à cette œuvre, Allah le supprimera. Prenez le cas d’un domestique. S’il n’accomplit pas ses tâches correctement, son maître se débarrassera de lui. Pourquoi Dieu l’Exalté devra-t-il préserver celui qui néglige ses devoirs ? »

Le Messie Promis (a.s.) déclare : « Mon défunt père s’est fait traiter pendant 50 ans. Il disait qu’il n’avait pas trouvé de remède traditionnel approprié. En vérité aucune particule pénétrant le corps de l’homme n’est avantageuse sans la permission divine. Il faudra constamment implorer le pardon divin, se consacrer à l’istighfar et la tawbah, afin qu’Allah accorde Sa grâce. Quand celle-ci est présente, la prière est exaucée.

Allah affirme qu’Il exaucera les supplications : or, Il ajoute aussi qu’il faut accepter Son décret. Ainsi tant que je ne sens pas la présence de la permission [divine], dit le Messie Promis (a.s.), j’ai peu d’espoir en l’exaucement [de la prière]. L’homme est très faible et sans soutien : d’où la raison de se tourner vers la grâce divine. »

Afin de se tourner vers la grâce divine, il faudra se tourner constamment vers Allah, être attaché à Lui ; il faut se repentir et demander pardon pour ses péchés, et il faut accomplir ses devoirs envers Lui ainsi qu’envers autrui.

Le Messie Promis (a.s.) explique que les pleurs et la charité annulent les péchés pour lesquels un châtiment a déjà été décrété. Il dit : « La supplication est un grand moyen qui mène au succès. Le peuple de Jonas a été protégé d’un châtiment imminent en raison de ses sincères supplications. »

Il continue : « Selon moi, Muhatibat est synonyme de Mughazibat » C’est-à-dire le fait d’être en colère les uns avec les autres ou de se fâcher pour quelque raison. C’est là une expression de la colère. Hout signifie le poisson. Noun signifie à la fois « rapidité » et « poisson ». L’état de Jonas exprimait une colère. En vérité, lorsque le châtiment a été annulé, il a eu des regrets et a fait part de ses critiques, car sa prophétie et ses supplications tombaient à l’eau. Il se demandait également pourquoi sa prophétie ne s’était-elle pas réalisée. Il était, en somme, en colère. La morale de cette histoire est qu’Allah peut changer la destinée. Les pleurs et les actes de charité effacent les péchés pour lesquels un châtiment a déjà été décrété. »

« Le principe de dépenser en aumône est tiré de [cette condition]. Ces méthodes visent à satisfaire Dieu. Dans la science de l’interprétation des rêves, le foie correspond à l’argent, c’est pour cette raison que dépenser en charité est similaire à sacrifier sa vie. Lorsqu’une personne fait de l’aumône elle montre une sincérité et une fermeté. Les paroles ne suffisent certainement pas tant que celles-ci ne sont pas mises en pratique. La Sadaqah est appelée comme telle, car elle laisse son empreinte sur les Siddiqs (véridiques). Concernant l’état de Jonas, il est rapporté dans Al-Durr Al-Manthur qu’il a déclaré : « Je savais déjà que si quelqu’un vient devant Toi, Tu feras preuve de miséricorde. »

C’est-à-dire qu’Allah fera preuve de miséricorde à son égard.

Le journal Al-Badr rapporte de manière détaillée la visite de certaines personnes [à Qadian]. L’auteur de l’article écrit : « Après la prière du vendredi des gens des villages avoisinants ont fait la bai’ah. A cette occasion le Messie Promis (a.s.) a prononcé une allocution au sujet de la prière, du jeûne et le fait de se préserver de commettre toute cruauté. Il a déclaré : « Dans vos foyers, enjoignez la piété à vos femmes, vos filles et vos fils. Lorsqu’on n’arrose pas, comme il se doit, les arbres et les champs, ils ne portent pas de fruits. De même, tant qu’on n’arrose pas les cœurs avec l’eau de la piété ils s’avèrent inutiles pour l’homme. »

Il ajoute : « Il faut constamment parler d’actions pieuses dans les foyers, afin que l’attention soit toujours tournée vers les supplications, ainsi que vers le fait de demander pardon pour ses péchés et vers les actes de piété. C’est grâce à cette eau que fleurit la plante de la piété et que la foi devient solide. »

L’auteur de l’article écrit que le Messie Promis (a.s.) a conseillé [ses disciples] d’éviter les assemblées où l’on s’adonne aux moqueries et aux railleries. Il a rappelé les conseils prodigués par les prophètes, notamment que les actes de charité et les supplications protègent des malheurs.

Le Messie Promis (a.s.) a dit : « Si une personne n’a pas d’argent, le fait de remplir un seau d’eau, en la remontant d’un puits à l’aide d’une corde, est en soi de l’aumône. […] Aider quelqu’un avec son argent et sa personne est aussi une œuvre de charité. » Pour être récipiendaire de la grâce d’Allah l’Exalté, il est important de L’adorer, mais il est également important de se préserver de commettre toute cruauté ou injustice. Il est aussi important de venir en aide à autrui. Dans nos foyers, au lieu de consacrer la majorité de notre temps à des choses mondaines, il est important d’attirer l’attention de tout le monde vers les actions pieuses. Il est important de ne pas assister à des assemblées où les gens s’adonnent aux moqueries et aux railleries. Comme l’a dit le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.), ces bonnes œuvres sont autant d’actes de charité. Aider les autres est aussi une œuvre charitable. Celui qui éloigne les difficultés d’autrui fait également un acte de charité. Nous devons être attentifs à cet égard.

Le Messie Promis (a.s.) a dit à une occasion : « Toutes les religions sont unanimes que l’aumône permet d’éloigner les malheurs ; et si Dieu informe en avance de l’arrivée d’un désastre il s’agit alors d’une prophétie d’avertissement. Ainsi, grâce à la charité, au repentir et au fait de se tourner vers Dieu l’Exalté, une prophétie d’avertissement peut être annulée. Les 124 000 prophètes croyaient fermement que l’aumône permet d’éloigner les malheurs. Si la calamité ne peut être évitée alors tout ce qui est offert en charité est inutile. »

Allah l’Exalté dit qu’Il accepte les actes de charité et de l’annoncer à travers Ses prophètes ou Ses élus. Le peuple de Jonas avait reçu aussi une prophétie d’avertissement : il fut sauvé grâce à ses supplications, ses aumônes, ses pleurs. La prophétie de la destruction fut [ainsi] annulée.

Si des prophéties faites par les prophètes peuvent être annulées grâce aux aumônes, les difficultés auxquelles une personne fait face en conséquence de ses propres actes, en raison de son oubli de Dieu l’Exalté, peuvent également prendre fin, à condition que le concerné se tourne vers Dieu l’Exalté, qu’il demande pardon, qu’il se repente, et qu’il fasse de l’aumône. Certainement ces malheurs peuvent prendre fin, à condition que nos pleurs, nos supplications, nos actes de charité soient en accord aux commandements d’Allah l’Exalté.

Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a dit que l’aumône refroidit la colère de Dieu l’Exalté et éloigne une mauvaise mort. Il a également conseillé : « Protégez-vous du feu en faisant la charité, même si c’est en offrant la moitié d’une datte. » Nous avons également entendu cette parole du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) : le fait d’appliquer de bons conseils et de se préserver du mal tombe dans le domaine de l’aumône. Nous devons donc toujours avoir cela à l’esprit. Il faut également garder à l’esprit, ce qui a été dit précédemment : demander pardon ainsi que les supplications sont également très importants.

Un repentir [sincère] provenant du cœur protège des péchés futurs et attire la miséricorde d’Allah l’Exalté, ainsi que Sa proximité. Une fois, le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a dit : « Si la porte de la supplication s’ouvre pour l’un d’entre vous, les portes de la miséricorde s’ouvrent également pour lui. Implorer la protection de Dieu est la prière qui plaît le plus à Allah l’Exalté. Le fait de prier afin d’obtenir Sa protection, afin qu’Il devienne notre Refuge. Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a aussi déclaré que les supplications confèrent des avantages suite aux épreuves passées et futures. Il a dit : « O serviteurs de Dieu ! Il est impératif pour vous de faire des supplications. » Le Messie Promis (a.s.) a dit : « Gardez toujours à l’esprit que le péché commis par négligence est plus grave que celui qui s’accompagne de remords. »

Ce type de péché est un poison et il est fatal. Celui qui se repent, accomplit l’istighfar, demande pardon pour ses péchés antérieurs et promet de ne plus en commettre à l’avenir est comme celui qui n’a jamais péché. Le Messie Promis (a.s.) déclare : « Celui qui ignore la portée réelle de ses actions vit dans une condition très dangereuse. Il est important de délaisser la négligence. »

Il est important que nous sachions ce que nous sommes en train de faire, de connaître la nature de nos actions.

Le Messie Promis (a.s.) déclare : « Il faut se repentir et craindre Dieu. Celui qui se réforme en ayant recours à la tawbah sera sauvé, contrairement aux autres. La prière est bénéfique pour celui qui se réforme et établit une relation vivante avec Dieu.

Il ajoute : « Si un prophète intercède en faveur de quelqu’un, mais que celui-ci ne fait pas d’efforts afin de se réformer et ne délaisse pas sa vie de négligence, cette intercession ne lui sera d’aucun profit. »

Qu’Allah nous donne la possibilité de comprendre la réalité de la prière. Que nous soyons de ceux qui se tournent vers Dieu avec sincérité. Que nous soyons vigilants quant à l’istighfar, que nous demandions pardon pour nos péchés antérieurs et que nous promettions de plus en commettre dans le futur et que nous soyons de ceux qui font des efforts en ce sens.

Que nous fassions des aumônes qui sont acceptées aux yeux de Dieu afin de nous préserver des malheurs. Qu’Allah nous accorde Sa protection et qu’Il nous aide à contrer les attaques des ennemis et qu’Il retourne contre eux leurs attaques.

Que nous soyons toujours comptés parmi ceux qui craignent Dieu, que nous soyons les héritiers des prières du Messie Promis (a.s.) ainsi que celles du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) et que nous puissions profiter également de ces dernières.

Après la prière, je dirigerai la prière funéraire de Madame Sa‘ada Bartawi épouse de Mur‘i Bartawi, [originaire] de Hosh ‘Arab à Damas. Elle a été brûlée sévèrement par du feu produit par le gaz utilisé pour le chauffage. Elle a été traitée à l’hôpital où elle s’était rétablie. Elle a montré une patience admirable après cet incident. Elle passait son temps à remercier Dieu et répétait à tout le monde qu’elle se soumettait au décret divin. Mais quatre jours après, elle a subi une crise cardiaque qu’elle n’a pas pu endurer selon les médecins. Elle est décédée le 10 janvier 2017. À Allah nous appartenons et c’est vers Lui que nous retournerons.

Elle avait prêté le serment d’allégeance après son mari, en 2004. Mais elle avait dépassé celui-ci ainsi que ses enfants dans sa sincérité.

Son époux, M. Mur‘i rapporte qu’elle est tombée enceinte quelques jours après avoir fait la bai’ah. Or, elle a chuté dans les escaliers durant sa grossesse. On avait peur qu’elle allait faire une fausse couche. La nuit elle a rêvé que quelqu’un annonçait : « Ne t’en fais pas, Dieu protégera cet embryon. » Suite à ce rêve il fut décidé que si elle aura un fils on l’appellera Ahmad : il en fut ainsi.

Lorsque cet enfant a atteint l’âge de 6 ans, elle a vu de nouveau un rêve similaire dans lequel elle a entendu une voix émanant du ciel déclarant que Dieu protégera cet enfant. Un jour, elle était en train de marcher le long d’une autoroute quand soudainement son fils s’est précipité de l’autre côté en s’étant détaché d’elle. En voyant cela, elle a pris sa tête dans ses mains et a fermé les yeux. Lorsqu’elle les a ouverts elle a vu son enfant sain et sauf et lui faisant signe de ses mains de l’autre côté. Suite à cet incident elle s’est souvenue de ce rêve.

Son mari rapporte qu’elle avait surpassé les autres dans les bonnes œuvres. Il raconte : « À chaque fois que je pensais accomplir une bonne œuvre et je m’apprêtai à informer ma femme que nous devrions faire cela, elle me répondait : « J’avais également eu cette même pensée. Je l’ai donc déjà mise en application car j’étais certaine que vous n’y seriez pas opposé et que vous m’en encourageriez. » En d’autres termes, le mari commençait à peine à réfléchir en ce sens que sa femme avait déjà accompli cette bonne œuvre. Le mari rapporte que de tels incidents étaient récurrents chaque semaine.

Mus‘ab Shu‘ayri, son gendre qui habite en Allemagne, rapporte : « C’était une femme d’un caractère noble et très simple. Elle ne nourrissait de l’inimitié à l’égard de personne et était très généreuse. Son mari fut emprisonné de 2009 à 2013. Pendant ce temps elle a pourvu aux besoins de ses enfants au prix de grands efforts, elle a pris bien soin d’eux et a aussi remboursé ses dettes. Elle essayait de participer dans toutes les œuvres pieuses. Elle était tendre et bonne envers tout le monde et payait ses cotisations en temps et lieu. Elle a été enterrée en Syrie dans le quartier de Hosh ‘Arab. Sa prière funéraire a été faite séparément par les ahmadis ainsi que les non ahmadis.

Qu’Allah lui accorde Son pardon et un haut rang au paradis. Qu’Allah fasse que ses descendants soient toujours attachés à la djama’at ainsi qu’au Califat.


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