Sermons 2016

Pratiquez ce que vous prêchez !

Sa Sainteté le Calife a évoqué, dans son sermon du 25 novembre 2016, l'importance du respect des normes de la justice et de l'équité en Islam

 Sermon du vendredi 25 novembre, prononcé par Sa Sainteté le Calife, Hadrat Mirza Masroor Ahmad, à la mosquée Baitul Futuh à Londres. Après le Ta’awudh, le Tashahoud et la Sourate Al-Fatiha, Sa Sainteté le Calife a cité le verset 136 du chapitre 4 du Saint Coran :

يَا أَيُّهَا الَّذِينَ آَمَنُوا كُونُوا قَوَّامِينَ بِالْقِسْطِ شُهَدَاءَ لِلَّهِ وَلَوْ عَلَى أَنْفُسِكُمْ أَوِ الْوَالِدَيْنِ وَالْأَقْرَبِينَ إِنْ يَكُنْ غَنِيًّا أَوْ فَقِيرًا فَاللَّهُ أَوْلَى بِهِمَا فَلَا تَتَّبِعُوا الْهَوَى أَنْ تَعْدِلُوا وَإِنْ تَلْوُوا أَوْ تُعْرِضُوا فَإِنَّ اللَّهَ كَانَ بِمَا تَعْمَلُونَ خَبِيرًا

La traduction de ce verset est comme suit : « Ô vous qui croyez ! Soyez fermes dans l’application de la justice et soyez les témoins d’Allah, quand bien même ce serait contre vous-mêmes ou contre vos parents ou vos proches parents. Que ce soit un riche ou un pauvre, Allah est plus attentif à eux que vous ne l’êtes. Ne suivez donc pas de vils désirs pour que vous puissiez agir équitablement. Et si vous êtes ambigus dans votre témoignage ou si vous l’éludez, souvenez-vous qu’Allah est Très Conscient de ce que vous faites. (Le Saint Coran, chapitre 4, verset 136)

Nous annonçons au monde que les préceptes de l’Islam offrent la solution aux problèmes d’ici-bas et pour le convaincre nous présentons les dits préceptes. Lors de ma tournée au Canada un journaliste m’a posé la question suivante : « Quelle solution présentez-vous aux problèmes contemporains ? »

Je lui ai répondu ceci : « Vous, les gens de ce monde, ainsi que les grandes puissances, vous clamez, fièrement, avoir tout entrepris afin de résoudre les problèmes du monde, afin d’établir la paix et d’endiguer le terrorisme. Cependant ces problèmes demeurent. Si leur intensité s’amoindrit dans un endroit, une étincelle s’allume ailleurs. Si vous tentez de maîtriser la situation là-bas, les troubles éclatent dans le premier endroit. On a tout entrepris humainement pour mettre fin à ces troubles. Cependant, on n’a pas encore tenté de mettre fin à ces maux à la lumière des préceptes de l’Islam. »

Cette réponse les réduits au silence. Cependant, n’oublions pas que les pays musulmans – se disant les porte-étendards de l’Islam – n’appliquent pas, malheureusement, le précepte révélé par Dieu. Ils n’atteignent pas l’objectif de l’Islam et ne suivent pas l’exemple du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Ils n’entreprennent aucun effort en ce sens. C’est d’ailleurs pour cette raison que les nations musulmanes sont, d’entre tous les pays, les plus affectées par ces troubles. Existe-t-il plus grand malheur ?

Jusqu’à présent aucun journaliste ne m’a suggéré que les pays musulmans devraient se reformer en premiers afin d’être des exemples pratiques de ces préceptes. Or, ils poseront, tôt ou tard, cette question. Généralement dans mes discours adressés aux non musulmans je leur présente la situation des musulmans avant de dévoiler, à ces grandes puissances, leurs [vrais] visages. Aux journalistes et dans mes interviews j’annonce que le non-respect de ces préceptes par les musulmans est en soit un témoignage de la véridicité de l’Islam et du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Car, le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) avait clairement annoncé que les musulmans connaîtront cette phase, à savoir, qu’ils oublieront la réalité des préceptes de l’Islam, qu’ils accorderont préférence à leurs penchants égoïstes et à leurs intérêts personnels. Le serviteur parfait du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) apparaîtra quand séviront ces maux. Ceci, ainsi que les signes prédisant son avènement, sont mentionnés dans le Coran. D’ailleurs, le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) s’est appesanti à ce sujet. Au lieu de s’inquiéter face à cette situation, un musulman Ahmadi doit [au contraire] s’en réjouir. C’est pour lui, d’une certaine manière, un moment de joie. Il se satisfait de la description faite par le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) de la situation des musulmans – des oulémas en particulier – et du fait que ces prophéties se sont réalisées. Nous en sommes d’ailleurs témoins. Les musulmans non ahmadis disent à présent la même chose et commencent à s’élever contre leurs oulémas, même si c’est à demi-mot.

Cependant, nous sommes ravis, en tant qu’Ahmadis, d’avoir accompli la deuxième partie de la prophétie du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Nous avons accepté l’Envoyé de Dieu, le serviteur parfait du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.), le Messie et le Mahdi promis, qui a auguré la renaissance de l’Islam. Mais cela suffit-il pour que nous atteignions notre objectif ? Chacun d’entre nous doit réfléchir à ce propos. Je mentionne souvent le verset cité plus tôt dans nombre de mes discours adressés aux non musulmans. Je leur informe que l’Islam y évoque la norme de justice et d’équité à respecter. Beaucoup en sont impressionnés et en font mention dans leurs commentaires. Or, notre objectif n’est pas d’impressionner autrui d’un point de vue académique uniquement. Afin de faire progresser la mission du Messie Promis (a.s.) nous devrons être les exemples pratiques des commandements coraniques.

Nous ne détenons pas le pouvoir dans aucun pays nous permettant ainsi d’en être les exemples au niveau de l’État. Quand le temps viendra, insha Allah, nous devrons faire montre de ces exemples à des niveaux supérieurs. Or, nous devons, dès à présent, servir de modèles à cet effet au niveau de la djama’at et de la société. Le monde demandera : « Certes vous ne détenez pas les rênes du pouvoir. Or, vous êtes une communauté organisée et vous affirmez obéir à une seule autorité, d’ailleurs vous entretenez des liens économiques et sociétaux avec autrui. Respectez-vous cette norme de justice et d’honnêteté dans vos affaires ?

Au début de ce verset Allah utilise le terme قسط (Quist) et plus loin عدل (Adl) : [ces termes] signifient l’égalité, la justice absolue, de hautes valeurs morales, une impartialité absolue, être exempt de favoritisme et œuvrer sans subir d’influence. Chacun d’entre nous doit se demander s’il respecte ces conditions dans ses interactions. Afin de respecter cette norme sommes-nous prêts à témoigner contre nous-mêmes, nos parents et nos proches ? Les enfants sont les premiers concernés dans la catégorie des proches. Sommes-nous prêts à réprimer nos désirs afin de respecter cette norme ? Pouvons-nous traduire cela dans la pratique ? Il n’est point aisé de respecter cette norme. En notre temps, le serviteur dévoué du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a fait montre de cet exemple. Il est un incident à cet effet. Le père du Messie Promis (a.s.) était un propriétaire terrien et un chef de la région de Qadian. Un procès [intenté par sa] famille [les] opposait à certains agriculteurs. Le Messie Promis (a.s.) a témoigné en faveur de ces derniers sans se soucier des pertes financières qu’aurait subi sa famille. Ces pauvres agriculteurs avaient demandé que le verdict repose sur le témoignage du Messie Promis (a.s.), en dépit du fait qu’ils savaient très bien qu’il était propriétaire et partie prenante dans le procès. Ils savaient que son témoignage reposera sur la vérité et la justice. C’est ainsi que le Messie Promis (a.s.) a témoigné leur faveur.

Le Messie Promis (a.s.) souhaitait que ses disciples respectent cette norme, car il désirait créer une djama’at qui appliquerait les préceptes du Coran et dont les œuvres méritoires seront élevées. C’est pour cette raison que le Messie Promis (a.s.) a demandé à ses disciples de se soumettre entièrement à l’autorité du Coran dans les conditions de la bai’ah.

Dans un autre verset du Coran, Allah l’Exalté affirme :

وَلَا يَجْرِمَنَّكُمْ شَنَآَنُ قَوْمٍ عَلَى أَلَّا تَعْدِلُوا اعْدِلُوا هُوَ أَقْرَبُ لِلتَّقْوَى

Le Messie Promis (a.s.) commente à ce sujet : «… c’est-à-dire que l’hostilité d’un peuple ne vous empêche pas d’être justes. Soyez équitables car en cela réside la Taqwa. »

Le Messie Promis (a.s.) ajoute : « Sans nul doute, il est aisé de traiter son ennemi avec courtoisie. Or, il est très difficile de protéger les droits de l’ennemi et d’être équitable lors des procès : seuls les braves en sont capables. Beaucoup font montre d’affection à l’égard de leurs partenaires concurrents et énoncent des paroles mielleuses à leur endroit. Or, ils lèsent les droits de ces derniers. Un frère aime son frère et lèse ses droits en le trompant grâce au voile de l’amour. »

Le Messie Promis (a.s.) espérait que la norme respectée par les membres de sa djama’at soit très élevée, que leurs œuvres correspondent aux enseignements coraniques, qu’ils ne lèsent pas les droits d’autrui et qu’ils ne soient pas injustes. S’ils sont habilités à rendre un jugement [le Messie Promis (a.s.) souhaitait] qu’ils se démarquent de tout favoritisme et qu’ils fassent preuve d’une justice absolue même si leur décision porte atteinte à leurs intérêts, à ceux de leurs parents, de leurs proches et de leurs enfants. Le Messie Promis (a.s.) souhaitait qu’ils atteignent les sommités de la justice.

Quand nous en serviront d’exemples nous pourrons annoncer au monde que nous nous sommes reformés aujourd’hui et que nous mettons en pratique les préceptes de l’Islam afin de traiter équitablement l’ennemi et que nous sommes prêts à présenter des témoignages vrais, même au péril de nos intérêts, de ceux de nos parents, de nos enfants ou de nos proches. Nous sommes en train d’en être les exemples car nous devrons guider le monde à l’avenir. Au cas contraire, nous nous écarterons des commandements divins et violerons nos engagements.

Ainsi, tout ahmadi, et en particulier tout titulaire de poste, doit se demander jusqu’à quel point il respecte ses engagements afin d’être juste et équitable. [Jusqu’à quel point] chacune de ses décisions est-elle basée sur une justice absolue ?

Lors de ma tournée au Canada d’aucuns se plaignaient que certains titulaires de poste ou ceux qui ont certaines obligations – sans occuper certains postes – sont injustes. Certains, en rendant leur verdict, sont enclins au népotisme ou en sont coupables. Certes, quand [on règle un différend], il faudra juger en faveur d’une partie au détriment de l’autre. Or, les deux parties concernées doivent être satisfaites qu’elles ont été entendues et que le médiateur a rendu son verdict en ayant recours à sa perspicacité après avoir tout entendu.

La Qadha est un des départements qui traite avec le public et a pour vocation de résoudre les conflits. Le département Omouré Ama [interagit] aussi avec le public ainsi que – dans une certaine mesure – le département Tarbiyyat. Cela concerne aussi la Islahi Committee (le comité visant à la réforme). Des commissions d’enquêtes sont instituées dans certains cas : ces dernières doivent elles aussi traiter avec le public et écouter les parties adverses. Au moment de rendre leur verdict, chaque département doit user de toutes ses aptitudes après mûre réflexion et en ayant pris en compte les moindres aspects de l’affaire. Il faudra prier et implorer l’aide divine afin de rendre un verdict équitable. Il est essentiel de prier avant de prendre sa décision.

Certains disent qu’ils ne rendent aucun verdict sans offrir de prières Nawafils. D’autres, par contre, rendent des verdicts sans réfléchir ou en raison de leur inclination personnelle.

Le département du secrétaire général doit aussi traiter avec le public. Ceux qui travaillent dans son bureau, et le secrétaire général lui-même, doivent respecter tous les membres de la communauté. Ils ne doivent pas respecter uniquement ceux qu’ils apprécient ou leurs amis et avoir un comportement déplaisant à l’égard de ceux qui leur sont étrangers ou avec qui ils ne sont pas en bons termes. Les responsables des autres départements, surtout ceux qui sont en contact avec le public, doivent être attentifs à cet égard. Il faut qu’ils s’assurent que chaque bénévole soit juste et équitable dans l’exercice de ses fonctions.

Voilà les charges confiées aux responsables.

Que le responsable ait promis ou pas qu’il sera juste dans l’exercice de ses fonctions, le fait qu’il accepte ce service au sein de la djama’at est en soi un engagement qu’il s’acquittera de ses responsabilités en toute équité. C’est là un dépôt que l’on accepte uniquement pour la cause de Dieu.

Tout croyant doit honorer ses engagements et ses dépôts et s’acquitter de ses responsabilités, tout comme Allah déclare dans le Saint Coran :

وَالَّذِينَ هُمْ لِأَمَانَاتِهِمْ وَعَهْدِهِمْ رَاعُونَ

à savoir que les croyants sont ceux qui respectent leurs engagements. Ceux qui œuvrent uniquement pour la cause d’Allah et ceux qui disent que nous sommes en train d’accomplir cette tâche uniquement pour la cause de Dieu doivent être très vigilants, bien plus que les croyants ordinaires. Cela concerne en particulier ceux qui endossent certaines responsabilités. Ne croyez point que je m’adresse uniquement aux responsables du centre. Cela concerne également les présidents et les membres de leurs comités. Ils doivent tous s’analyser et se demander s’ils sont en train de respecter leurs charges en toute équité. Sachez également que cela ne concerne pas uniquement le Canada. Je reçois des doléances à ce sujet de l’Allemagne, du Royaume-Uni et d’ailleurs. Il est donc important de rectifier son comportement. En étant injuste on ne respectera pas ses engagements et de surcroît on sera coupable de malhonnêteté. D’ailleurs, Allah déclare qu’Il n’aime pas les malhonnêtes.

Au lieu de recevoir les récompenses divines, en étant injuste et arrogant, l’on s’attirera la colère divine. Au lieu de chercher des prétextes pour cacher ses erreurs et ses manquements, il faudra accomplir l’Istighfar et tenter de se réformer.

Nos responsables doivent donc accomplir leur analyse de conscience : est-ce qu’ils respectent les principes énoncés par Dieu eu égard à la justice ? Est-ce qu’ils font preuve d’équité dans leur travail ? Est-ce qu’ils sont justes à l’égard de ceux avec qui ils interagissent ?

Occuper le poste de président, de secrétaire ou d’Amir n’a aucune importance en soi. Ces postes ne nous feront point mériter le pardon divin. Occuper ces postes n’est pas non plus une faveur accordée à Allah ou à Sa djama’at. Si l’on ne s’acquitte pas de ses devoirs en toute sincérité en accord aux souhaits de Dieu on en tirera aucun avantage. Il faudra donc honorer ses engagements en toute sincérité.

Il faudra respecter toutes les règles de la justice lorsque nous sommes amenés à prendre des décisions. Lorsque l’on a pris une mauvaise décision à l’égard d’un différend ou d’un litige, il faudra admettre ses erreurs et corriger ses décisions. Il faudra rectifier son comportement.

N’oubliez pas non plus ce commandement divin :

وَقُولُوا لِلنَّاسِ حُسْنًا

c’est-à-dire, parlez aux gens avec bonté, bienveillance et courtoisie. Comme je l’ai déclaré, les responsables de chaque pays doivent accomplir leur analyse de conscience. Je vous ai cité l’exemple du Canada et ce pays m’est venu à l’esprit car la djama’at y jouit d’une grande renommée parmi les non musulmans. Après ma visite au Canada la communauté s’est fait connaître davantage. Les gens sont en train de nous observer de très près. C’est pour cela que nous allons devoir être des exemples dans chaque domaine. Tous nos responsables en particulier, et tout ahmadi en général, doivent servir de modèles pour les autres. Là où le monde offre des exemples [incitant aux] désordres, au chaos et à l’injustice, la djama’at, quant à elle, doit être un exemple de justice et de respect des droits d’autrui. Grâce à cette renommée les gens saisiront la valeur de cette djama’at et sauront que chaque ahmadi est un modèle à suivre.

N’oubliez pas que cette responsabilité n’incombe pas uniquement aux titulaires de poste au sein de la djama’at. Chaque ahmadi, à titre individuel, est un responsable. Il a la responsabilité d’être un modèle pour les autres dans ses relations, d’être un exemple de justice, de pousser à leur apogée ses qualités et ses excellences. Il doit faire preuve de neutralité dans ses relations avec les autres. Et doit être entièrement impartial.

Le témoignage d’un ahmadi et sa déclaration doivent être des références en matière d’honnêteté et de véridicité. Le monde doit annoncer que le témoignage d’un ahmadi ne peut être mis au défi car il repose sur la justice. Nous serons considérés comme véridiques et sincères si nous appliquons ces principes dans nos discours, dans nos propos ainsi que dans la transmission du message. Sinon nous serons comme les autres.

Tout ahmadi doit se rappeler qu’en prêtant allégeance au Messie Promis (as) nous promettons d’éviter tout mal. En négligeant sciemment cet engagement nous serons malhonnêtes.

Le Saint Prophète (saw) affirme que la foi et l’incroyance, la véridicité et le mensonge, l’honnêteté et la malhonnêteté ne peuvent coexister dans le cœur d’un véritable croyant.

Il est un autre hadith que tout responsable et tout ahmadis doit avoir en tête. L’envoyé de Dieu, le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a déclaré que le croyant ne peut être déloyal à l’égard de trois aspects de sa vie : premièrement, dans sa sincérité eu égard à une tâche accomplie pour la cause de Dieu, deuxièmement dans sa bienfaisance à l’égard des musulmans et troisièmement dans sa relation avec la djama’at des croyants.

Comme je l’ai déclaré afin de respecter ses engagements envers Allah il faudra s’acquitter, en toute intégrité et en toute sincérité de ses devoirs envers Sa religion. De même, il est important que chaque personne respecte les droits des autres.

Lorsque chacun d’entre nous, faisant preuve de justice, respectera les droits des autres, cette course à l’obtention de droits prendra fin. Les gens ne courront pas après leurs droits, au contraire tout le monde respectera ceux d’autrui. D’ailleurs, le Saint Prophète (saw) avait enseigné que ceci est une marque d’un musulman authentique. Chaque Ahmadi doit se rappeler qu’être attaché à la communauté des croyants fait de nous des musulmans authentiques. À ce jour, dans le monde il n’y a qu’une seule Communauté, connue sous le nom de la Communauté Musulmane Ahmadiyya. C’est l’unique Communauté connue dans le monde entier sous une même appellation. De ce fait, d’après les paroles du Saint Prophète (saw), le fait de rester attaché à celle-ci, et de faire partie de son système, permet de devenir un musulman authentique. Un Ahmadi ne peut jamais être suffisamment reconnaissant pour avoir obtenu cette chance, et la vraie gratitude se manifeste à travers l’obéissance totale envers l’institution de la Communauté et envers le Califat.

Qu’Allah permette à chaque Ahmadi d’être reconnaissant de cette manière, et qu’Il lui permette de faire preuve de justice. À chaque fois que leur témoignage sera requis, qu’ils n’aient pas recours à la malhonnêteté. Chaque responsable de la Communauté doit prendre conscience de ses devoirs, et doit remplir les missions et les services liés à son poste. Il doit remplir toutes ses responsabilités en faisant toujours preuve de justice. Ce bel enseignement doit également être transmis à nos générations, nous devons aussi agir en ce sens, afin que lorsque le moment sera venu nous puissions établir une véritable justice dans le monde, justice établie par le Saint Prophète (saw), et dont des exemples pratiques ont aussi été montrés à cette époque par le Messie Promis (a.s.), qui espérait aussi que ses fidèles en fassent de même. Qu’Allah nous permette de le faire également.

Après la prière, je dirigerai des prières funéraires de quelques personnes en l’absence de leurs dépouilles. La première prière funéraire sera celle d’Adnan Muhammad Kurdia, qui habitait à Alep en Syrie. Il fut enlevé en juin 2013 par une organisation terroriste syrienne et fut martyrisé par la suite. Adnan Saheb naquit en 1971 à Alep et épousa Mme Tamazal en 2003.

Yassin Sharif, le beau-père d’Adnan Kurdia, entra dans la communauté en 2007. Par la suite, grâce à son Tabligh, ses enfants, dont sa fille Tamazal, furent aussi convaincus de la véracité de l’Ahmadiyya. Ainsi commencèrent les conversations au sujet de l’Ahmadiyya chez M. Adnan. Mais le défunt n’était pas éduqué et suivait souvent les chefs religieux. Lorsque sa femme prêta le serment d’allégeance en 2010, il lui dit après avoir été remonté par les chefs religieux : « Si tu regardes la MTA à la maison, ou si tu parles de l’Ahmadiyya, je demanderai le divorce. » Lorsque son beau-père, Yassin Sharif, lui expliquait [ce qu’était l’Ahmadiyya] à la lumière du Saint Coran et de la Sunnah, il ne disait plus rien. Lorsqu’il partait voir de nouveau les chefs religieux il oubliait tout.

Le beau-père du défunt relate : « En 2011, je lisais le Coran chez lui avec sa femme, c’est-à-dire avec ma fille, quand Adnan rentra du travail. Nous voyant lire le Coran il nous dit : « Continuez à lire, car je souhaite écouter votre exégèse. » Nous étions en train de réciter ce verset de la sourate Bani Israel :

إِذْ يَقُولُ الظَّالِمُونَ إِنْ تَتَّبِعُونَ إِلَّا رَجُلًا مَسْحُورًا

c’est-à-dire : «… lorsque les injustes disent vous suivez une personne ensorcelée ». (Saint Coran, chapitre 17, verset 48)

Le beau-père raconte : « J’ai dit à Adnan que le Coran déclare que ceux qui prétendent que le Saint Prophète (que la paix soit sur lui) a été envoûté sont injustes. Or, on constate que certains musulmans admettent que le Saint Prophète a été ensorcelé. Ceci est tout à fait faux aux yeux de la djama’at Ahmadiyya et aucune narration de ce genre n’est acceptable.

Après avoir entendu ces faits, Adnan prit son téléphone comme il avait l’habitude de le faire et appela son imam lui demandant si le Saint Prophète a été réellement envoûté. L’imam répondit que c’était vrai et qu’on trouve une narration à cet effet dans Bukhari. Adnan lui répondit : « Je suis un homme tout à fait ordinaire et un pécheur. Je sais que certains de mes proches ont tenté de m’ensorceler, mais cela n’a eu aucun effet sur moi. Or, le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) était le prophète le plus proche et le plus aimé de Dieu. Comment croire que certains ont réussi à l’ensorceler ? Puis il raccrocha le téléphone. Sa femme raconte : « Quelques jours après cet incident, Adnan réfléchissait beaucoup et un jour il me dit : « Je voulais avoir une femme pieuse possédant de bonnes qualités morales. Et depuis que tu as embrassé l’Ahmadiyya, j’ai vu beaucoup de changement pieux en toi. Ton comportement à l’endroit de ma famille et de mes enfants est meilleur. Tout cet effet vient de la part de Dieu et c’est pourquoi j’accepte moi aussi l’Ahmadiyya. » Ainsi, il fit le serment d’allégeance.

La femme du martyr déclare : « Certains individus appartenant à une organisation extrémiste proféraient des insultes blessantes à l’endroit de la communauté Ahmadiyya et cela me faisait beaucoup mal. Lorsque j’en parlais à Adnan, il me disait de les laisser faire et de ne jamais débattre avec eux : notre travail est uniquement de prier pour eux, disait-il. »

Puis, le 20 juin 2013, certains individus de cette organisation extrémiste ont kidnappé Adnan et deux mois après ils l’ont tué en lui tirant une balle. C’est à Allah que nous appartenons et c’est vers Lui que nous retournerons.

Il avait 42 ou 43 ans au moment de sa mort. Sa femme relate : « Même si je rêvais souvent du martyre de mon mari, je n’avais reçu aucune information à ce sujet. Un jour, un opposant de la communauté de notre ville m’a demandé si j’attendais encore mon mari. Il m’a dit : « Il ne viendra plus car il a été tué. Nous lui avons beau demandé d’abandonner l’Ahmadiyya mais il répondait toujours qu’il ne délaisserait jamais l’Ahmadiyya même si on lui coupe la tête. »

Il est tombé en martyr depuis bien longtemps, mais étant donné qu’ils viennent de le confirmer, la prière funéraire sera dirigée aujourd’hui.

La femme du martyr écrit que son mari était pieux, constant dans ses prières. Il essayait toujours de rester en état d’ablution. Il était un mari attentionné et compatissant et un père aimable. Il se souciait toujours de l’éducation de ses enfants. Il était toujours prêt à servir les autres et respectait les liens de parentés. Il était constant dans les sacrifices financiers et essayait toujours de devancer les autres [dans ce domaine].

Son beau-père raconte qu’après son acceptation à l’Ahmadiyya, il engendra en lui une sincérité remarquable et il offrit son fourgon aux Ahmadis. Le vendredi, il allait les chercher de différents endroits pour les apporter au centre de prière et les retournait chez eux. De même, pour les réunions Lajna, il transportait les femmes chez la présidente et les ramenait chez elles. Les Ahmadis essayaient de le payer mais il refusait de prendre l’argent. Si quelqu’un insistait, il prenait seulement la somme dépensée sur l’essence. Il contribuait énormément dans les fonds de la communauté et disait souvent que Dieu a béni son travail grâce à ses contributions. L’exemple qu’il donnait est qu’il avait acheté un fourgon avec un partenaire et le conduisait. Mais peu de temps après Dieu lui a permis de mettre fin à ce partenariat et il acheta le véhicule.

Une autre de ses proches raconte que l’attribut de bonté envers les proches était une de ses qualités éminentes. Elle raconte que lorsque les émeutes s’aggravèrent et que les conditions prirent forme d’une guerre et que la situation devint extrêmement grave dans leur ville, ils ne trouvaient plus de pain. S’il y en avait, il coûtait très cher. Dans ces conditions, Adnan était au service de tous ses proches. Il allait chercher le pain des villes lointaines pour leur en apporter.

Le martyr a laissé derrière lui une femme et cinq enfants. Il avait déjà deux filles de sa première femme décédée. Il avait deux garçons et une fille de sa deuxième femme. Par la grâce d’Allah, ils sont tous arrivés au Canada.

La deuxième prière funéraire est celle de Madame Bashir Baighum, épouse de Chaudhry Manzoor Ahmad Cheema, Darwesh de Qadian. Elle est décédée après une courte maladie, le 7 novembre 2016, à l’âge de 93 ans. A Allah nous appartenons et c’est vers Lui que nous retournerons. Elle était née en 1923 dans une région qui se trouve au Pakistan après la partition de l’Inde. Elle s’était mariée à Chaudhry Manzoor Ahmad Cheema en 1944. En 1947 son mari est venu à Qadian pour dédier sa vie pour la protection du centre et elle est venue le rejoindre en 1952. Elle aimait beaucoup Qadian.

Après le décès de son mari elle a vécu là-bas pendant 36 ans avec patience et sincérité. Par la grâce d’Allah, elle était une femme très pieuse et avait de l’amour pour l’humanité. Personne ne retournait les mains vides de chez elle. Hormis la dernière année, toute sa vie elle complétait tous les jeûnes du mois du Ramadan. Et elle terminait plus d’une fois la lecture du Saint Coran durant ce mois béni. Elle conseillait aussi ses enfants à être réguliers dans les prières en congrégation, dans la lecture du Saint Coran et à vouer une obéissance parfaite au Califat et à la Nizam-e-Jama’at. Elle était une femme très pieuse et priait beaucoup. La défunte était patiente, reconnaissante et plaçait sa confiance en Dieu. Elle était honnête dans ses propos et se souciait beaucoup de l’éducation de ses enfants. C’était une dame digne, emplie d’un sens de l’honneur et bienfaisante. Elle recevait des révélations et des visions aussi. Elle a marié ses enfants uniquement pour la cause religieuse.

Elle était Mousia et laisse derrière elle 3 filles et 5 fils. Trois de ses fils sont missionnaires de la djama’at. Tahir Cheema, l’un de ses fils, enseigne à la Jamia Ahmadiyya. Mubarak Ahmad Cheema est responsable du bureau supérieur et secrétaire de la Shurah de l’Inde. Qu’Allah exalte le rang de la défunte.

La troisième prière funéraire, en absence de la dépouille, est celle de Rana Mubarak Ahmad, originaire de Lahore et qui s’était établi ici. Il est décédé le 5 novembre 2016, à l’âge de 78 ans. À Allah nous appartenons et c’est vers lui que nous retournerons. Son père Rana Muhammad Yaqoob avait accepté l’Ahmadiyya grâce à un rêve. Il a été âprement persécuté par sa famille et il a dû quitter sa maison. Sa mère a aussi accepté l’Ahmadiyya. Le défunt était toujours le premier à offrir ses services pour la djama’at. Depuis le début, il était très sincère et avait de l’affection envers le Califat et la djama’at.

Il a commencé à servir la djama’at en 1967 et n’a cessé de le faire jusqu’à la fin de sa vie. Il était Qaid Majlis et secrétaire Maal de Lahore et Bahawalpoor. De plus, il était aussi président de la Jama’at d’Alama Iqbal Town, Lahore pendant 30 ans. Ensuite il a aussi servi pendant longtemps en tant que Secrétaire Maal, Secrétaire Tahrik-e-Jadid et Waqf-e-Jadid. Après sa retraite il a dédié sa vie pour la cause de la communauté. Il était aussi représentant du journal Al-Fazal. Il était très aimable dans ses propos, priait abondamment et payait ses contributions régulièrement. Il avait beaucoup d’affection pour le Califat. Il écrivait de très bons articles pour le journal Al-Fazal. Tant qu’il était au Pakistan, il m’écrivait très régulièrement et il était le premier à m’informer de la situation de là-bas, si quelqu’un était malade, etc. Il conseillait aussi de prier pour autrui. Il laisse derrière lui sa femme, une fille, trois fils et plein de petits-enfants. Ils sont tous ici.

Qu’Allah rehausse son rang dans l’au-delà. De même, qu’Allah rehausse le rang du martyr aussi et qu’Il protège ses enfants. Ils résident au Canada et ont quitté la Syrie. Qu’Allah les protège des influences [néfastes] de leur [nouveau] milieu. Qu’Allah fasse perdurer, dans la génération du martyr, les nobles raisons pour lesquelles il avait accepté l’Ahmadiyya. Amine.


(Le site www.islam-ahmadiyya.org prend l’entière responsabilité de la publication du texte de ce sermon)