Sermons 2016

Mazhar Ahsan, un jeune exemplaire

Baitul-Futuh-Dome-Interieur
Photo: Tanveer Khokhar - www.uk.smugmug.com/

Sa Sainteté le Calife a évoqué, dans son sermon du 30 septembre 2016, les qualités et les vertus de Mazhar Ahsan, jeune ahmadi, décédé des suites d'un cancer, au Royaume-Uni.

 Sermon du vendredi 30 septembre, prononcé par Sa Sainteté le Calife, Hadrat Mirza Masroor Ahmad, à la mosquée Baitul Futuh à Londres. Après le Ta’awudh, le Tashahoud et la Sourate Al-Fatiha, Sa Sainteté le Calife a déclaré :

À partir d’aujourd’hui débuteront les Ijtemas de la Majlis Ansarullah et de la Lajna Ima’illah du Royaume-Uni. L’esprit derrière nos Ijtemas et l’effort exigé visent à renforcer notre relation avec Dieu, ainsi que notre affection et notre fraternité mutuelle.

Les activités académiques et sportives ont pour but d’intégrer dans notre vie tout ce que nous apprenons [lors de ces activités]. [Des compétitions] sportives sont organisées, car une vie saine est essentielle, afin que l’on puisse s’acquitter de ses devoirs envers Dieu et Ses créatures. Sinon, les membres de l’Ansarullah ne sont pas à une période de la vie où ils sont sensés passer leur temps dans les jeux et le sport. D’ailleurs, en général, après l’âge de 22 ou 23 ans, les femmes ne sont pas aussi intéressées par le sport. Ainsi, les compétitions sportives servent à attirer notre attention quant à notre santé physique. Le but n’est pas uniquement de participer dans des compétitions : l’on doit aussi être actif en faisant de la marche ou d’autres exercices légers.

En tout cas, le but principal de ces rencontres est d’affiner les aptitudes spirituelles et intellectuelles. Le Sadr de l’Ansarullah m’a demandé de m’adresser aux Ansar dans mon sermon. À l’âge de l’Ansarullah, l’on est mature dans ses pensées ; et les membres de l’ Ansarullah doivent saisir leurs responsabilités et être vigilants à cet égard.

Ils ont atteint un âge mûr. D’ailleurs le nom même de cet organisme réunissant les aînés, à savoir l’Ansarullah, doit suffire pour faire comprendre ses responsabilités à tout homme Ahmadi âgé de plus de 40 ans.

Quelles sont les responsabilités d’un Nasir ? Le résumé se trouve dans le serment de l’Ansarullah. Premièrement, tout membre de l’Ansurallah doit, en toute sincérité, œuvrer pour le renforcement de l’Islam et de l’Ahmadiyya. Sachez que l’on ne pourra renforcer l’Islam par sa connaissance et par ses aptitudes. L’Islam est la religion envoyée par Dieu : ses préceptes religieux sont parfaits. Aucun être humain n’est à même de le renforcer. Certes, on peut affermir sa relation avec l’Islam : cet effort est essentiel afin que l’on puisse faire partie intégrante de cette religion parfaite. Or, cela est impossible sans une relation solide avec Dieu. Tout Ahmadi doit œuvrer en ce sens. Et les membres de l’Ansarullah doivent atteindre le plus haut niveau dans ce domaine. L’on ne jouira pas d’une relation parfaite avec Dieu sans établir de relation parfaite avec le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Dieu Lui-même nous ordonne d’envoyer des salutations sur le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) et d’être vigilants à cet égard. Cet acte est très important. Ensuite, il faut s’acquitter de ses devoirs eu égard au serment d’allégeance prêté au Messie Promis (a.s.). En respectant ces devoirs, l’on pourra sincèrement marcher sur la voie de l’Ahmadiyya. À notre époque, Dieu a envoyé le Messie Promis (a.s.) afin de parachever la diffusion du message de l’Islam. L’on pourra sincèrement emprunter la voie de l’Ahmadiyya lorsque nous œuvrerons pleinement en faveur de la diffusion du message de l’Islam et lorsque nous prouverons que nous sommes des aides d’Allah.

Voilà une responsabilité. Ensuite les Ansar ont promis, dans leur serment, qu’ils seront fidèles envers le Califat et qu’ils œuvreront à sa protection. Comment œuvrer en ce sens ? Les Ansar devront, à cet effet, faire avancer les œuvres et les programmes du Califat et être ses aides.

Ceci sera possible lorsque les Ansar seront prêts à écouter les paroles du Calife. Et à notre époque, Dieu nous a accordé la MTA comme faveur pour accomplir cette œuvre. L’on peut, loin d’ici, entendre [les paroles du Calife]. Ainsi les membres de l’Ansarullah doivent être attachés au Califat. De même, vous avez promis de lier vos enfants au Califat. Vous devez, par le moyen [de la MTA], lier vos enfants au Califat, en sus des autres activités relatives à leur éducation morale et spirituelle. Il faudra agir de la sorte afin qu’il y ait, dans les générations successives, cette chaîne d’individu fidèles au Califat, afin de perpétuer le service à l’Islam et la diffusion de son message. Car, selon le Messie Promis (a.s.) lui-même, c’est la deuxième puissance [divine] qui diffusera, après lui, le message de l’Islam. Cette deuxième puissance n’est autre que le système du Califat. Ainsi, il faudra avoir en tête toute promesse de sacrifice. Vous avez promis de consentir à des sacrifices : il ne faut pas les oublier.

Qu’Allah nous accorde la possibilité à nous tous d’agir en ce sens.

Tout comme je l’ai évoqué, la Ijtema de la Lajna Imaillah se tient le même jour. [Les membres de] la Lajna Imaillah font aussi une promesse : elles doivent l’avoir constamment à l’esprit.

C’est là une grande faveur divine que la majorité des membres de la Lajna sont fidèles envers la religion et sont fermes dans leur foi. Cependant, toute femme Ahmadie doit conformer sa conduite à la norme fixée par Allah et Son Prophète (s.a.w.). Tout comme je l’ai dit, les membres de la Lajna font aussi un serment : et lors de leurs rencontres et de leur Ijtema, elles le réitèrent, en affirmant [entre autres] : « Nous seront prêtes à consentir à tout sacrifice pour notre religion. »

Le premier sacrifie qu’exige la religion est de bannir tout désir matériel et de conformer sa conduite aux préceptes de la religion.

Une femme Ahmadie doit atteindre les sommités de la véridicité. Ensuite, elle doit appliquer les commandements divins adressés aux femmes. Allah enjoint à la femme de préserver sa dignité et sa chasteté : les règles de la modestie [islamique] sont très importantes. Si une femme Ahmadie est laxiste à cet égard, elle n’est pas en train de respecter son serment. Ainsi ni la peur de la société ni les désirs matériels ne doivent écarter une femme Ahmadie des préceptes de la religion. Toute femme Ahmadie doit conformer sa conduite aux prescriptions divines.

[Elles promettent aussi] de dire tout le temps la vérité. Chacun doit jauger sa norme : sommes-nous réellement véridiques ?

De même [elles] promettent d’éduquer leurs enfants : on doit s’évertuer à cet égard. Est-ce qu’ils sont attachés à la religion ou pas ? La mère est le plus grand centre d’éducation de l’enfant. Ainsi les mères ont de grands efforts à accomplir à cet égard. Si toutes nos femmes assument ces responsabilités, voire si cinquante pour cent d’entre elles le font – comme le disait le Mousleh Maw’oud – elles seront les garantes de la protection des générations futures.

Elles embelliront leur état spirituel : elles lieront leurs enfants à Allah. De même, les mères doivent engendrer en leurs enfants l’esprit de sacrifice pour leur nation et pour leur pays. C’est là une promesse qu’elles ont faite. Elles doivent les préparer afin qu’ils respectent entièrement les lois. Il incombe aux mères de leur enseigner la distinction entre le bien et le mal ; il leur incombe aussi d’attirer leur attention quant au rôle qu’ils doivent jouer pour le progrès du pays. À l’instar des pères, il incombe aux mères de lier leurs enfants au Califat et de s’évertuer en ce sens. Ainsi les mères doivent saisir cette responsabilité importante. Qu’Allah leur en accorde l’occasion.

L’Ijtema des Nasirat est organisée en même temps que celle des Lajna. Les Nasirat aussi prêtent un serment : elles vont devoir le respecter. À 14-15 ans l’on est mature et l’on peut distinguer le bien du mal. D’ailleurs, à cet âge l’on arrive à la fin de la période des Nasirat : c’est un âge où l’on est assailli de grands désirs. Si l’on est enclin vers ce bas monde, les désirs matériels auront le dessus sur la spiritualité. Il incombe, de ce fait, à toute jeune fille Ahmadie, d’être très vigilante et de réitérer, à maintes reprises, son serment, afin qu’elle tente d’atteindre de hauts objectifs au lieu de suivre des désirs matériels futiles.

Le but suprême évoqué dans le serment des Nasirat est qu’elles seront toujours prêtes à servir la religion, la nation et la patrie ; elles promettent d’être véridiques et de consentir à tout sacrifice pour le Califat de la djama’at Ahmadiyya. Si nos jeunes filles intègrent ce serment dans leur vie, elles assureront leur protection et celle des générations futures : elles lieront ces dernières au Califat. Qu’Allah leur permette d’agir en ce sens et qu’Il fasse que cette Ijtema soit emplie de bénédictions.

Après ces brefs conseils concernant ces Ijtemas, je souhaite évoquer un ami bien-aimé qui nous a quittés quelques jours de cela. Quelques semaines auparavant un autre bien-aimé nous a quittés suite à un accident. Quelques jours de cela, un étudiant très cher de la Jamia du Royaume-Uni, qui avait presque complété ses études à la Jamia nous a quittés après une courte maladie. C’est à Allah que nous appartenons et c’est à Lui que nous retournerons !

Ce jeune s’appelait Mazhar Ahsan. Sa maladie l’a empêché de compléter ses examens de dernière année. Or, la vie menée par ce cher jeune homme correspondait en tout point à celle d’un missionnaire, qu’il ait passé son examen ou pas. Allah avait fait naître en lui une passion pour servir la religion, pour conformer ses habitudes et sa conduite aux préceptes divins et pour suivre ces derniers. Toute personne qui naît au monde doit un jour le quitter : or chanceux sont ceux qui mènent leur vie conformément au plaisir divin et qui réussissent dans ce domaine.

Les étudiants de la Jamia, les amis [du défunt] ainsi que les enseignants de la Jamia m’ont écrit à son propos. Ce n’est point une formalité que de faire l’éloge d’un défunt : je savais personnellement qu’il était un exemple de dévotion, de fidélité et de conduite [excellente]. Qu’Allah ne cesse d’exalter son statut.

Ce cher ami était l’unique fils de ses parents : il avait deux sœurs. Les parents, la mère en particulier, ont laissé un grand exemple de patience et de résignation au plaisir divin. Qu’Allah les récompense et qu’Il accroisse leur patience et qu’Il leur accorde à tous sérénité et courage.

Le Messie Promis (a.s.) déclare dans un endroit : « Sachez qu’il n’y a pas de baume plus apaisant et plus calmant que la confiance en Allah quand frappe le malheur. » Ainsi c’est en Allah que nous devons à tout instant placer notre confiance. Notre défunt ami a quitté ce monde en encourageant [les autres] à être patients et courageux. Il est tout à fait naturel d’être triste et peiné : la mère, le père, les frères et sœurs sont ceux qui souffrent le plus. Or, c’est en transformant cette tristesse et cette douleur en prière que nous élèverons le statut du défunt et que nous aurons de la patience et de la tranquillité au cœur. Qu’Allah accorde l’opportunité aux proches d’agir de la sorte.

J’évoque ici quelques détails concernant ce jeune : il était atteint d’un cancer, et par la grâce de Dieu, il était guéri suite à son traitement. Or, il a été atteint d’une infection pulmonaire que les médecins n’ont pas pu détecter et il en est décédé. C’est à Allah que nous appartenons et c’est à Lui que nous retournerons.

L’arrière grand-père du défunt, Mistri Nizam Ud Din, était un compagnon du Messie Promis (a.s.). Chaudhry Munawwar Ali, son grand-père maternel, et Haji Manzur Saheb, son grand-père paternel étaient tout deux des Darwesh de Qadian. Le défunt était un élève de la Jamia Ahmadiyya et il était aussi Mousi.

Je vais évoquer des points relatés par sa mère brièvement : ces récits comportent des parties émouvantes qu’il sera peut-être difficile de citer. Sa mère relate : « Mon fils était mon conseiller et le dépôt de mes secrets. Il m’a éduqué tel un enseignant. Il existait un entendement unique entre lui et moi dans notre relation de mère et de fils. Il me comprenait très bien et moi de même. Il savait ce qui me plaisait et ce que je n’aimais pas. Il me parlait souvent du Califat, du Calife de l’époque, de la Jama’at et surtout du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.), de ses compagnons et du Messie Promis (a.s.), l’amoureux parfait du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). C’était son thème préféré. Si on parlait des choses de ce monde au milieu de nos conversations, il me disait : « Oublions cela. Qu’en avons-nous à faire ? » Il voulait venir à la Jalsa cette année, mais il avait compris que cela allait être difficile. C’est pour cette raison qu’il l’a suivie sur la MTA et il nous a envoyés à la Jalsa. Il nous a dit : « Je resterai tout seul à Glasgow pour suivre la Jalsa et je me débrouillerai. Ne vous faites pas de soucis. » Ainsi en dépit de sa maladie, il a demandé aux membres de sa famille de partir à la Jalsa. Il avait l’habitude de tout faire lui-même. Il était plus serein, plus doux durant sa maladie et n’était jamais irrité ou colérique. Il avait attrapé un cancer du sang au tout début et s’était rétabli. Il était faible, mais avait demandé à l’Amir Saheb de l’Écosse de lui donner du travail au sein de la djama’at. Et il a commencé à travailler sur des newsletters ; il était en contact avec les autres qui travaillait [sur ce projet] et il leur expliquait comment travailler.

Il avait conçu les diplômes pour les Ijtema de la Nasirat et des Lajna de l’Écosse. Il lisait régulièrement les ouvrages du Messie Promis (a.s.). »

Sa mère relate : « Le 12 septembre, il a été atteint d’une deuxième infection. Il m’avait peut-être appelée ce jour-là, me disant : « Venez vous asseoir à côté de moi. » Et il m’a dit : « Comptez toutes les faveurs de Dieu sur vos doigts. » J’ai commencé à le faire et il m’a dit de compter davantage. Je lui ai dit : « Il m’est impossible de compter toutes les faveurs accordées par Dieu. » Ensuite Mazhar a déclaré : « Je voulais tout simplement vous dire qu’il ne faut jamais oublier les faveurs divines et qu’il faudra tout le temps remercier Allah. » Je n’avais pas compris son message : il était en train de nous préparer mentalement. »

Raja Burhan Ud Din Saheb était le dernier responsable dans la délégation d’invités du Tabhsir qui avait visité l’Ecosse. Il était très content de rencontrer Mazhar et de le voir en bonne santé. Je lui ai dit que Mazhar a la passion de servir la djama’at. Il me relatait tout le temps ses plans. À l’avenir je ferais ceci et cela, disait-il. En octobre 2015, il a été diagnostiqué de son cancer. Il disait à sa sœur : « Annonce la nouvelle à notre mère avec grande précaution. Je ne peux pas la voir pleurer. »

À l’hôpital, il accomplissait ses Salats, récitait le Coran et écoutait le sermon sur la MTA. Il écoutait les poèmes et regardait les émissions en ligne. Il était en contact avec ses camarades de classe et ses enseignants. Il présentait le message de l’Ahmadiyya aux médecins et aux infirmières. A l’hôpital, jusqu’au dernier moment, il se plaçait en position assise pour se faire traiter. Et il présentait le message de la djama’at aux médecins en évoquant les conférences de paix, les Jalsa et les différentes activités de la djama’at.

Les étudiants de sa promotion, qui ont terminé leurs études, étaient présents pour la réunion avec les missionnaires après la Jalsa. Il leur a demandé de lui envoyer les points saillants évoqués dans cette réunion, afin qu’il puisse les appliquer dans sa vie, étant donné qu’il ne serait pas présent pour la réunion. Il éprouvait une grande affection pour le Califat.

Sa mère relate : « Lorsqu’il a reçu la nouvelle soudaine de la mort de Raza, je l’ai vu pleurer à chaudes larmes pour la première fois. J’en étais inquiète ; il était très peiné par sa mort et par la grande tristesse que devaient ressentir les parents de Raza ainsi que le Calife.

Sa mère ajoute : « Nous sommes satisfaits du décret de notre Seigneur. Il appartenait à Allah et notre tâche à nous est de prier et d’accepter l’œuvre de Dieu. C’est à Lui d’accepter ou de rejeter [nos prières]. En quittant ce monde, Mazhar a effectué notre réforme.

Le 13 septembre, le jour de la Aïd, il a eu une toux violente et il m’a demandé de lui préparer un thé. Il est parti s’allonger. Il avait une forte fièvre et nous avons appelé l’ambulance. En partant à l’hôpital, il nous disait : « C’est la Aïd aujourd’hui ; partez accomplir la prière. Ce n’est pas la peine de m’accompagner à l’hôpital. Je vous téléphonerai de là-bas pour vous demander de venir me voir. Je vais suivre le sermon de la Aïd sur mon portable. » Même au cours de sa maladie il n’avait pas oublié ces choses-là. Il est décédé dans la matinée.

Mazhar avait une très belle voix. Sa sœur avait enregistré son appel à la prière [et l’utilisait] comme sonnerie sur son téléphone pour [se réveiller] pour la Salat du matin ou de Tahajjud. Lorsque Mazhar prenait son dernier souffle, au moment de rendre l’âme, le téléphone a lancé l’appel à la prière de sa voix. Les membres de la famille étaient encore plus émus. Mais en tout cas, c’était là le décret divin.

Ils ont relaté d’innombrables récits. Sa sœur Ruba relate que lorsqu’il a été diagnostiqué de son cancer, Mazhar a dit qu’il pouvait tout endurer sauf les larmes de sa mère. Il leur disait de lui donner la nouvelle avec maintes précautions. Il a eu une greffe de la moelle osseuse ; c’était celle de sa sœur qui était compatible avec la sienne. Les médecins en étaient étonnés : ils disaient, dans un premier temps, qu’il n’y aura pas de compatibilité. Mais ce fut le contraire : c’est ainsi qu’Allah lui a accordé la guérison. Mais le décret final était tout autre.

Il a prêché aux médecins lors de sa chimiothérapie. Il avait une grande confiance en Dieu ; il ne se souciait de rien et il disait tout le temps qu’Allah ne le laissera pas partir à la perdition. Allah l’a pris d’ici, et nous espérons, Insha Allah que ses désirs ont été réalisés dans l’Au-delà.

Le docteur Hafiz Saheb relate : « J’étais parti à Glasgow pour rencontrer Mazhar après son diagnostique. Il avait une grande confiance en Dieu. Sa mère relate, qu’il disait souvent qu’il ne faut jamais oublier les faveurs divines. »

Madame Benazir Rafi relate : « Je suis du Sri Lanka. La mère et les sœurs de Mazhar sont des amies très proches. Et nous sommes devenues encore plus proches de la famille quand il a été diagnostiqué de son cancer. Nous sommes partis le visiter à l’hôpital et il nous parlait, avec grande sérénité de sa maladie. Lorsqu’il s’était rétabli après quelque temps, il a participé dans une marche de charité de 5 kilomètres à Glasgow. Il disait que cela lui a été facile en dépit de sa longue maladie et d’avoir subi le processus pénible de la chimiothérapie. »

Hafiz Fazl Rabbi relate que Mazhar désirait ardemment apprendre le Coran qu’il récitait d’une voix très émouvante. Avant d’entrer à la Jamia, il venait de Glasgow à Londres afin de participer en famille à la classe nationale pour l’enseignement du Coran.

Il avait quelques soucis concernant son séjour [au Royaume-Uni]. Il n’avait pas encore reçu ses papiers. Il venait à Londres étudier à la Jamia, mais il devait retourner à Glasgow toutes les deux semaines. J’ai dit à Mazhar que cela devait l’importuner beaucoup. Il a répondu : « Ces petits soucis ne sont guère des soucis quand on œuvre pour un grand objectif. »

Waseem Fazal, un enseignant de la Jamia, relate : « Mazhar Ahsan était un étudiant assidu, courtois et appliqué. Il était de ces rares élèves qui assumaient leurs responsabilités avec grande sincérité, dévouement, amour et dévotion. Il était un très bon organisateur. Il a servi pendant de nombreuses années comme préfet dans l’administration de la résidence des étudiants. Quand on l’avait confié un jour une tâche importante, quelqu’un a demandé s’il pourra l’accomplir. Un autre enseignant a répondu : « Après lui avoir confié une tâche, nous devions l’éviter, car il accomplissait son travail avec un plus grand sérieux et une plus grande assiduité [que nous]. Mazhar était un très bon organisateur, imbu d’une grande abnégation. En voici un incident qui le prouve. Il a été responsable du service des repas quelques années de cela lors des journées sportives de la Jamia. Grand nombre d’invités étaient présents le dernier jour et on devait leur servir le repas dans la journée. Mazhar a passé toute la nuit debout afin de tout organiser. Il ne s’est pas reposé un seul instant. Et le lendemain, il était de nouveau au service et de bonne humeur. Après l’événement, le défunt a préparé un rapport détaillé concernant ce département. L’administration en détient une copie et il est très utile pour les activités de ce département. »

Hafiz Mashood Sahib rapporte : « J’ai parlé à Mazhar quelques jours auparavant au téléphone. Il souhaitait se rétablir rapidement et servir la djama’at en tant que missionnaire. Il travaillait déjà au sein de sa djama’at locale, tandis que son traitement était en cours. Il a mentionné également qu’il avait participé à une marche de charité de 5 kilomètres à Glasgow, comme je l’ai déjà évoqué. »

Malik Akram Sahib, missionnaire de la djama’at rapporte : « Lorsque la famille de Mazhar s’est déplacée de Dubaï à Glasgow, j’étais en poste dans cette ville. Un événement était organisé à la mosquée ce jour-là. Toute la famille y a assisté et Mazhar est parti directement à la cuisine pour aider l’équipe. À partir de ce jour, et jusqu’au jour où il a rejoint la Jamia, il a aidé la Jama’at locale et la mosquée au mieux de ses capacités. C’était quelqu’un de très circonspect, de poli et de raffiné : il était pur de l’intérieur comme de l’extérieur. Il ne perdait pas son temps dans des discussions futiles. Il connaissait la valeur du temps et l’utilisait à bon escient. En tant que missionnaire, il était très proche de moi. Et il m’a regardé de très près. Il possédait un excellent caractère et avait une voix douce. Il respectait tout le monde et ce fut son plus grand désir que son Waqf soit accepté et qu’il devienne un missionnaire après avoir terminé la formation requise à la Jamia. Le jour où il a été admis à la Jamia, il était si heureux comme s’il avait reçu les faveurs des deux mondes. Il vouait une grande affection pour le Califat.

Arshad Mehmood Sahib écrit qu’il était le Qaid de Sharjah où Mazhar Ahsan avait également vécu. Il rapporte : « Mazhar participait aux programmes de la djama’at, et prenait part dans toutes les compétitions durant les Ijtema, qu’elles soient académiques ou sportives. L’Ijtema était organisé loin de la ville : il fallait y partir à l’avance pour les préparatifs. Mazhar, en dépit de sa jeunesse, était toujours prêt pour tout faire. Il était très courageux. A une occasion, les sujets étaient difficiles lors de la compétition de discours improvisé. Mazhar y a pris part et n’avait pas pu se préparer. Les Khuddam se sont mis à rire quand ils l’ont entendu, mais il a terminé son discours sans perdre confiance. Il disait : « Si nous n’y prenons pas part, nous ne surmonterons pas notre timidité. D’ailleurs, les Khuddam doivent être sérieux lors de ces compétitions. » Il ne s’est guère soucié des rires des autres. Il savait que c’est là le seul moyen de surmonter sa timidité, il a donc continué à parler comme bon lui a semblé. »

Abdur Rahman Cham, un missionnaire de la Gambie ayant fini ses études à la Jamia l’année dernière, écrit ceci : « J’ai eu la chance de connaître Mazhar à la Jamia. Depuis que j’ai terminé mes études, je suis resté en contact avec lui par Whatsapp. Je voudrais citer quelques-uns de ses messages qu’il m’a envoyés lors de sa maladie. Il m’a écrit : « Je suis en train de passer par cette maladie, mais la réalité est que Dieu m’a octroyé d’immenses bénédictions. Je dois donc Le remercier davantage et c’est pour cela qu’il n’est pas difficile pour moi de faire face à cette maladie. Je ne m’en soucie pas, je me concentre plutôt sur mon but et comment puis-je servir la djama’at de la meilleure façon. »

Sheikh Samar – un de ses camarades de classe – relate : « Mazhar était toujours souriant et gardait les gens heureux. Il traitait tout le monde de manière égale et ne laissait aucun ami sentir qu’il était moins important qu’un autre à ses yeux. Il ne se livrait à aucune dispute et avait un grand cœur. Il prêchait tous les temps. À l’hôpital aussi, il était connu pour être le musulman qui prêche à tout le monde. Il n’a jamais blessé personne. Il n’a jamais dit de mauvaises choses à propos de quiconque. Il aidait tout le monde dans la mesure du possible et prenait soin de la moindre des choses. Il aimait tout le monde. »

Sahel Mahmood – missionnaire et son camarade de classe – raconte : « Je suis honoré d’avoir passé sept ans avec une aussi noble personne. Il possédait d’innombrables qualités. Il avait un grand sens de l’hospitalité. Il était très humble, modeste, optimiste concernant autrui et était très honnête dans son travail. Il était préfet pendant les premières années à la Jamia et conseillait ses camarades de dormir à temps, de nettoyer leurs chambres, de se réveiller pour les prières et il réglait également les disputes entre eux. Les autres étudiants le taquinaient et disaient qu’ils aimaient faire cela. »

Sahel Sahib relate : « Mazhar Sahib m’a grondé une fois lorsque j’ai commis une erreur. Peu de temps après il est venu me voir et a présenté ses excuses les yeux en larmes. C’était quelqu’un au tempérament doux. »

Il ajoute : « Chaque fois que je suis tombé malade, il venait m’offrir le petit-déjeuner tout près de mon lit. Si j’attrapais un rhume, il m’offrait de l’eau chaude avec du miel sans que je lui en demande. Il mentionnait ses rencontres avec le Calife avec beaucoup de joie. En bref, c’était un homme de cœur, fidèle, sincère, humble, saint, modeste, un travailleur acharné et un vrai disciple de l’Islam. Une autre de ses bonnes qualités était qu’il aimait pour ses amis ce qu’il aimait pour lui-même. Il apportait souvent à manger pour ses amis. Il a mené une vie très simple et on ne l’a jamais vu faire des dépenses extravagantes, comme le font certains jeunes. Il était très attentif quant à la propreté et offrait la Salat ainsi que la prière de Tahajjud régulièrement et réveillait ses amis aussi. Ses camarades de classe disaient qu’il avait un tapis de prière dans sa chambre et qu’ils l’avaient vu plusieurs fois en train de prier durant la nuit. Il jeûnait sans faute une fois par semaine et payait ses cotisations régulièrement.

Il était très organisé et utilisait son temps avec sagesse. En dehors des leçons de la Jamia, il récitait Saint Coran régulièrement et lisait des livres de la djama’at tous les jours. Peu importe le temps qu’il faisait, il faisait du sport régulièrement. Il avait l’habitude de lire le journal, de faire une sieste pendant quelques minutes et écrivait son journal tous les soirs avant de dormir. Il prenait régulièrement des notes des sermons du vendredi et discutait sur certains points avec ses amis. C’était un vrai dévot du Califat et il ne se taisait jamais lorsqu’on critiquait le Califat.

Il participait à chaque initiative [de la communauté] et enjoignait aux autres de le faire également. Il se considérait comme un soldat du Calife, et certainement il l’était. Il disait souvent : « Je suis prêt à sacrifier ma vie pour le Califat. » Ce n’étaient pas que des paroles, mais il manifestait sur le plan sentimental ce qu’il était prêt à faire. Lorsque son cancer s’est aggravé, ses amis rapportent qu’il les rassurait, il leur disait : « Ne vous inquiétez pas, prosternez-vous devant Dieu. » Il avait une grande foi et confiance en Dieu. Il a accepté sa maladie comme une sorte d’épreuve. Il n’a jamais fait part à quiconque d’une quelconque inquiétude ou douleur. Un de ses amis, le missionnaire Sharjeel, écrit : « C’était un ami bien-aimé, aux bonnes mœurs. Il possédait de nombreuses qualités, il prenait soin des autres, il était conscient du statut réel du Califat, il avait une grande confiance en Allah l’Exalté. Il sacrifiait tout pour la Communauté. Il était vraiment dévoué. Il ne causait de peine ou de tort à personne, il était toujours souriant. On pouvait l’embêter autant que possible, mais il ne se mettait jamais en colère, ni ne s’emportait-il. Il ne tenait jamais de propos futiles. Je ne l’ai jamais vu tenir de propos injurieux ou médisants. Il effectuait chaque tâche avec beaucoup de patience, de détermination, d’implication, et avec beaucoup de responsabilité. Il ne considérait aucune tâche comme minime. Il aidait tout le monde. On ne voyait aucune trace de paresse en lui, il avait un grand amour pour la Jamia. Il avait une détermination très solide. Il n’a pas perdu espoir malgré la souffrance, et jusqu’à sa dernière heure il a supporté sa maladie avec beaucoup de courage. » Il ajoute : « Il ne s’est jamais moqué de quiconque, et il enjoignait les autres à ne pas le faire également. Il avait les traits que l’on retrouve chez un Murabbi. »

Ses amis disent que c’était un Murabbi à part entière dès la première année. Il marchait sur les chemins de la Taqwah. Il était soucieux des moindres choses, par exemple à une occasion il a dit : « Je n’utilise pas ma tondeuse quand les autres dorment, car elle fait trop de bruit. »

Il n’avait aucune forme d’artifice en sa personne. Son aspect extérieur reflétait ce qu’il était à l’intérieur. Ses paroles et ses actes se conformaient. Il respectait les enseignements du Saint Coran.

Sa prise de notes était excellente, il prenait des notes régulièrement pour la traduction du Saint Coran : c’est pour cette raison qu’il avait une excellente connaissance de la traduction. Un [ancien] étudiant de la Jamia [nommée] Afaq, avait étudié quelque temps à la Jamia du Pakistan avant d’être admis ici. Il a suivi ses parents lorsqu’ils sont venus s’installer au Royaume-Uni. Il raconte : « Mazhar est venu me rencontrer lorsque je suis venu [à la Jamia la première fois]. Deux minutes plus tard il est parti, puis est revenu avec un ensemble de couchage comprenant un oreiller et d’autres choses, et il m’a dit : « Tu n’as pas apporté cela, je te les ai apportés, car tu en auras besoin. » Il a ajouté : « Il y a trois mois de cela notre classe était partie en Écosse pour visiter notre défunt frère. Il avait l’air très heureux. Lorsque nous sommes partis lui rendre visite chez lui, il avait organisé un repas, et il insistait pour qu’on en mange. »

C’était une personne très pieuse qui comprenait le vrai sens du Waqf. »

Son âge fut limité par Allah, il est décédé à l’âge de 26 ans, mais à chaque étape qu’il a eu l’occasion d’éduquer autrui il l’a fait, à chaque fois qu’il a eu l’occasion de transmettre le message, il l’a fait, et il le faisait ouvertement. Jusqu’à sa dernière heure, il écrivait et affichait toujours quelque chose [sur l’Islam] afin que les médecins et infirmières puissent le lire. À chaque fois que je l’ai eu au téléphone, chez lui ou à l’hôpital, pendant sa maladie, il répondait avec beaucoup d’assurance. Une fois sa mère raconte qu’en raison de son traitement, il avait des aphtes dans la bouche, et il avait du mal à parler, mais lorsque je lui ai parlé, il s’exprimait correctement, je lui ai dit de se reposer, mais avec beaucoup de sincérité et de fidélité, il a répondu : « Non, maintenant mes aphtes ne me font plus mal, et Allah a répandu sa grâce sur moi. » Ses aphtes ont même guéri par la suite.

C’était un enfant ahmadi très fidèle qui comprenait très bien la finalité de la vie. Qu’Allah répande toujours ses grâces sur lui, qu’Il l’augmente en rang. On l’a toujours trouvé satisfait du décret d’Allah. Qu’Allah le rassemble parmi Ses bien-aimés, et que de milliers d’enfants dédiés comme lui naissent, qui comprennent avec autant de subtilité, leur objectif. Priez particulièrement pour ses parents et ses sœurs. Qu’Allah leur accorde encore plus de patience.


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