Ramadan, le jeûne en Islam Sermons 2016

Ramadan et le respect des injonctions divines

Sa Sainteté le Calife a évoqué, dans son sermon du 24 juin 2016, le respect des injonctions divines et le mois du Ramadan.

Sermon du vendredi 24 juin, prononcé par Sa Sainteté le Calife, Hadrat Mirza Masroor Ahmad, à la mosquée Baitul-Futuh à Londres. Après le Ta’awudh, le Tashahoud et la Sourate Al-Fatiha, Sa Sainteté le Calife a déclaré :

Dans le précédent sermon, [je] disais qu’Allah affirme [qu’il incombe au croyant] d’avoir une foi parfaite en Lui, de Le considérer Tout Puissant quand il L’implore et de respecter Ses injonctions afin que ses prières soient exaucées. Quels sont les commandements divins [à respecter] ? [J’avais aussi dit] qu’Allah nous a envoyé le Saint Coran, un ouvrage grandiose, qui évoque tous les préceptes divins, tous les interdits et les prescriptions.

Allah affirme que son serviteur doit obéir les commandements évoqués dans le Saint Coran. En conséquence, Il exaucera ses prières et lui accordera la direction. Suite à celle-ci direction, ils profiteront aussi de Sa proximité. Ils marcheront sur la voie droite, seront guidés, parcourront la voie de la vertu, éviteront les péchés, atteindront l’objectif de leur vie. En faisant montre de hautes valeurs morales, ils s’acquitteront de leurs devoirs les uns envers les autres. Or, ces actions sont-elles nécessaires uniquement au cours du Ramadan ? Si nous respectons les ordres de Dieu uniquement au cours du Ramadan, profiterons-nous de la direction pour tous les temps ? Le Ramadan vient nous faire des rappels à ce sujet.

Au cours de ce mois d’exercices et d’efforts, nous profitons de ces entraînements, nous nous évertuons à nous rapprocher de Dieu en nous voyant les uns les autres. Certains parmi nous sont plus actifs que d’autres et sont meilleurs dans leur Ibadah et dans leurs valeurs morales. Nous nous réunissons tous et nous avons l’occasion, durant ces jours, de nous voir les uns les autres. Par ce faire, l’on est enclin à examiner sa condition. L’on se rapproche de Dieu en mettant en pratique Ses commandements collectivement et individuellement. Et ainsi nous tentons de faire exaucer nos prières, afin que nous puissions, en permanence, profiter de la proximité divine et embellir notre vie ici-bas et dans l’Au-delà.

Le Saint Coran regorge d’injonctions : Dieu nous y a ordonné des prescriptions et posé des interdits. Il nous faut, de temps à autre, faire des rappels à ce sujet.

Pour [le sermon] d’aujourd’hui, je citerai certaines injonctions divines. Celle qui est fondamentale et que nous devons avoir à l’esprit à tout instant, et qui concerne le but de la création, de l’homme est l’adoration de Dieu. Il déclare d’ailleurs :

وَمَا خَلَقْتُ الْجِنَّ وَالْإِنْسَ إِلَّا لِيَعْبُدُونِ

Le Messie Promis (a.s.) a traduit ainsi ce verset : « J’ai créé les djinns et les hommes afin qu’ils m’adorent. »

C’est un thème que j’ai évoqué à maintes reprises et d’ailleurs je fais des rappels à ce propos. Or, beaucoup parmi nous s’en souviennent pour quelques jours pour ensuite les oublier. Je connais et j’ai vu certains Waqfe-Zindangi, voire ceux qui maîtrisent le savoir religieux et qui comprennent l’importance de ce sujet, mais qui n’accordent pas à cette pratique l’importance qui lui est due.

Il y a aussi les responsables de la djama’at. Dans leurs réunions, ils tentent de faire montre de leur érudition. Quand un cas leur est présenté, ils tentent de convaincre l’intéressé en citant le Coran et les hadiths. Or, certains parmi ces responsables n’accordent pas à ce commandement fondamental l’attention requise.

Le Messie Promis (a.s.) déclare : « Sachez que, selon Dieu, l’objectif de votre création est de Lui vouer culte, de vous consacrer à Lui. Que le monde ne soit pas votre objectif. Je répète souvent ce point, car selon moi, c’est la raison d’être de l’existence de l’homme. Or, il s’en tient éloigner. »

Ne pas faire du monde son objectif ne signifie guère, selon le Messie Promis (a.s.), ne pas avoir des occupations mondaines. Certes il faut œuvrer en ce monde, or votre priorité est votre responsabilité eu égard à l’Ibadah, le but même de votre vie.

On respecte cette injonction en ces jours de Ramadan. En Occident, la prière d’Isha se termine très tard, soit vers 23h00 ou 23h15. Certains accomplissent la prière Tarawih dans les mosquées : ils retournent à la maison pour dormir vers minuit ou minuit et demi. Ensuite on se réveille vers deux heures ou deux heures et demie pour le Souhour et pour accomplir des prières Nawafil, pour ensuite partir à la mosquée. Tout cela prouve que si l’intention est là et que l’on ne se contente pas de connaître l’importance de la Salat, mais que l’on traduit cela dans la pratique, l’on ne négligera pas la Salat, la meilleure forme de l’Ibadah. L’on fera des efforts pour y être présent. Prier en congrégation dans la mosquée fait partie des commandements divins.

Les Waqif-e-Zindagi ont promis de préférer la foi à ce monde et d’user de toutes leurs aptitudes pour être les premiers dans ce domaine. Les titulaires de postes, quant à eux, sont sous les regards des membres de la djama’at, qui les ont élus parce qu’ils sont les meilleurs parmi eux. Ils doivent être des exemples pour les autres et s’évertuer en ce sens, mais pas uniquement au cours du Ramadan. Ils ne doivent pas mettre l’accent sur l’ Ibadah uniquement au cours de ce mois, compter le nombre de jours qui reste, pour ensuite retourner à leurs vieilles habitudes et leurs routines. L’entraînement reçu au cours de ce Ramadan et les efforts accomplis ont amélioré leurs actes d’adoration : [ces habitudes] doivent faire partie intégrante de leurs vies. J’ai cité un écrit du Messie Promis (a.s.) dans lequel il attire notre attention à cet égard avec grande peine au cœur. Il dit : « À maintes reprises, je vous fais des rappels à ce sujet. »

Je cite d’autres écrits du Messie Promis (a.s.) dans lesquels il s’est appesanti à ce propos. Il déclare : « Étant donné que l’intention de Dieu dans la création de l’homme était Son adoration, il ne sied pas au croyant de se fixer un autre objectif. Certes l’on doit respecter les devoirs dus envers sa personne (Nafs), or les excès du Nafs ne sont pas permis. Il est permis de satisfaire les exigences de sa personne afin qu’elle ne sombre pas dans la détresse. Vous devez avoir recours [à vos aptitudes], afin que vous soyez aptes à rendre culte à Dieu. Cependant, il ne faut faire [de ces exigences du Nafs] votre objectif principal. »

Les hadiths recommandent de s’acquitter des droits de sa personne. Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a dit : « Votre Nafs (personne) a des droits sur vous. » Le Messie Promis (a.s.) affirme que certes ces droits existent, or il faut faire preuve de modération à ce propos. Il faut accorder à son Nafs les droits qui lui sont légitimes, car c’est Dieu qui les a inscrits dans la nature de l’homme. Il est essentiel de les respecter, d’y avoir recours, à bon escient, pour ses avantages. Au cas échéant, si l’on ne s’acquitte pas de ses devoirs envers son Nafs, certaines parties seront supprimées. D’ailleurs, tel n’était pas l’objectif de la création de l’homme. Il doit utiliser ses facultés tout en rendant culte à Dieu. Il est essentiel d’utiliser les aptitudes et les facultés accordées par Dieu : les négliger sera de l’ingratitude envers Lui.

Il y avait une Sahabiya (une disciple) du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) qui se négligeait. Elle ne se parait pas et ne se peignait pas les cheveux. On en informa le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.), qui lui en demanda la raison. Elle répondit : « Pourquoi dois-je m’apprêter ? Mon mari passe le jour et la nuit dans l’adoration de Dieu. » Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) conseilla le mari : « Ton Nafs (ta personne) a des droits sur toi. Ta femme aussi. »

Ainsi l’on doit s’acquitter de tous ses devoirs, sans oublier, cependant, l’objectif de sa création. En s’acquittant de ses devoirs envers son Nafs (sa personne) l’on jouira d’une bonne santé et c’est ainsi que l’on pourra rendre culte à Dieu de la meilleure façon.

Ensuite le Messie Promis (a.s.) déclare : « L’usage à mauvais escient d’une chose licite, la rend illicite. »

Le verset :

وَمَا خَلَقْتُ الْجِنَّ وَالْإِنْسَ إِلَّا لِيَعْبُدُونِ

(J’ai créé les djinns et les hommes pour qu’ils m’adorent)

démontre que l’homme a été créé uniquement pour l’adoration de Dieu. Si l’on a recours à plus que ce qui est nécessaire pour atteindre cet objectif, la chose qui est licite, en raison de l’excès, devient illicite pour sa personne. »

L’usage de ce qui est licite, à bon escient, est autorisé. Quand il y a excès, ce qui est permis devient interdit.

« Celui qui, matin et soir, passe son temps à assouvir ses penchants charnels, n’accordera pas à l’Ibadah le droit qui lui est dû. Le croyant doit mener une vie d’austérité. Or, s’il se vautre dans le plaisir, il ne connaîtra pas un centième de cette vie.

L’objectif de la création de l’homme est de reconnaître Son Seigneur et de Lui vouer obéissance, tout comme l’affirme Dieu : « J’ai créé les djinns et les hommes afin qu’ils m’adorent. » Mais malheureusement, la majorité des gens, après avoir atteint l’âge de la maturité, ne comprennent pas cette obligation, et négligent l’objectif de leur vie. Ils abandonnent Dieu pour s’incliner vers le monde. Les richesses et les honneurs d’ici-bas leur sont si chers qu’ils accordent peu d’importance à Dieu, voire Celui-ci n’existe même pas dans le cœur d’une multitude de gens. Ils se vouent corps et âme à ce monde et s’y enfoncent jusqu’au cou : ils ignorent si Dieu existe. Ils ne Le connaissent qu’au moment où l’ange de la mort vient réclamer leur vie. »

Ils s’éloignent des occupations et des œuvres de ce monde au moment où frappe la mort. Voire la majorité de ceux qui se vouent à ce monde temporel se soucie des richesses de ce monde et de leur gestion même au moment de la mort. Pareil comportement ne sied pas à un croyant. Or, beaucoup oublient l’objectif de leur vie après avoir cru et se soucient davantage des objectifs temporels.

Ainsi notre premier souci doit être le but de notre vie. Et même après le Ramadan nous devons nous consacrer à l’adoration de Dieu. Pour se faire nous devons avoir en tête l’injonction de remplir les mosquées.

Le Messie Promis (a.s.) déclare dans un endroit : « Se rapprocher de Dieu doit être la préoccupation de l’homme, afin qu’il mérite quelque valeur aux yeux de Dieu. »

Le bien guidé est celui qui jouit de quelque valeur aux yeux de Dieu : il méritera l’amour d’Allah. Celui-ci évoque, en maints [versets du Coran], le thème de la Salat et de l’adoration de Dieu. Il déclare dans la sourate Nour :

رِجَالٌ لَا تُلْهِيهِمْ تِجَارَةٌ وَلَا بَيْعٌ عَنْ ذِكْرِ اللَّهِ وَإِقَامِ الصَّلَاةِ وَإِيتَاءِ الزَّكَاةِ يَخَافُونَ يَوْمًا يَخَافُونَ يَوْمًا تَتَقَلَّبُ فِيهِ الْقُلُوبُ وَالْأَبْصَارُ

« Des hommes que ni les affaires ni le commerce ne distraient du souvenir d’Allāh et de l’observance de la Prière, et du paiement de la Zakāt. Ils redoutent un jour où les cœurs et les yeux seront bouleversés. » (24 : 38)

Ce verset présente l’exemple de ceux qui, selon le Messie Promis (a.s.), jouissent de quelque mérite auprès de Dieu. Cet honneur fut conféré dans toute sa splendeur aux compagnons du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Ils furent les bien-aimés d’Allah. D’ailleurs le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) nous informe que ses compagnons nous servent de guides et qu’il nous incombe de les suivre.

Le Messie Promis (a.s.) explique en ces termes ce verset : « On trouve mention dans [l’ouvrage] Tadhkirat-ul-Awliya d’une personne qui brassait des milliers de roupies dans son commerce. Un Wali-Ullah vit, grâce à une vision, [son état intérieur] et comprit qu’il ne négligeait pas un seul instant [le souvenir] de Dieu, en dépit du fait qu’il était occupé dans son commerce et qu’il brassait de grosses sommes d’argent. »

Le Messie Promis (a.s.) ajoute : « Allah déclare à propos de cette catégorie de personnes : « Des hommes que ni les affaires ni le commerce ne distraient du souvenir d’Allāh… » L’excellence de l’homme gît dans le fait qu’il n’oublie pas Dieu tout en s’occupant de son commerce. À quoi sert ce cheval de somme qui s’accroupit quand on place sur son dos un fardeau mais qui trotte fièrement quand il n’en porte pas ? Il ne mérite aucun éloge. »

Le Messie Promis (a.s.) ajoute : « L’ermite qui craint les affaires de ce monde pour vivre reclus fait montre de faiblesse… »

C’est là un aspect qu’il ne faut point oublier. L’objectif [de l’homme] est d’adorer Dieu tout en œuvrant en ce monde.

Le Messie Promis (a.s.) continue : « Ceux qui vivent en réclusion font montre de faiblesse. Le monachisme n’existe pas en Islam. Je ne préconise pas d’abandonner femme, enfant et commerces. L’employé doit s’acquitter de ses devoirs [professionnels] et le négociant doit se consacrer à ses affaires : cependant accorder prééminence à la spiritualité est la condition à respecter. Les exemples de ce genre abondent en ce monde. Il existe des commerçants et des employés qui font très bien leur travail, qui ont des femmes et des enfants et qui respectent leurs droits équitablement. Ils s’occupent de leur business ou s’acquittent de leurs charges professionnelles tout en assumant leur responsabilité eut égard à leurs enfants et leurs épouses. Ces deux responsabilités vont de pair.

Le Messie Promis (a.s.) ajoute : « Tout en assumant toutes ces responsabilités l’on peut aussi respecter ses devoirs envers Dieu, préférer la spiritualité au temporel et mener une vie bien faite. »

Allah affirme à propos de la protection des Salat :

حَافِظُوا عَلَى الصَّلَوَاتِ وَالصَّلَاةِ الْوُسْطَى وَقُومُوا لِلَّهِ قَانِتِينَ

« Observez rigoureusement les Prières, et la Prière du milieu, et mettez-vous debout devant Allāh avec soumission. » (Saint Coran, chapitre 2, verset 239). Ce verset s’adresse en particulier à ceux pour qui une Salat particulière est un fardeau. La prière de Fajr sera la Salat-i-Wusta (prière du milieu) à celui qui, en raison de ses veillées nocturnes et de sa paresse, trouve difficile d’accomplir la Salat du matin ou qui n’arrive pas à le faire à l’heure prescrite. S’il est difficile pour un commerçant d’accomplir les Salat de Zuhr et d’ Asr, ces dernières sont pour lui la Salat-i-Wusta (prière du milieu). حَافِظُوا (Hafizou) signifie protéger quelque chose de tout gâchis. Un croyant fera montre d’obéissance quand il accomplira la Salat aux heures prescrites et quand il respectera pleinement toutes les exigences dues. Il ne l’accomplit pas à la va-vite, en se contentant de se baisser et se relever.

Une autre injonction divine concerne le respect des promesses. Cela comprend plusieurs engagements pris avec Dieu et avec autrui. La promesse faite avec Allah concerne Sa religion, le fait d’être musulman. De surcroît, nous les ahmadis, nous avons prêté un serment d’allégeance au Messie Promis (a.s.) : nous promettons de préférer la foi à ce monde et de mettre en pratique les enseignements de l’Islam. Nous devons respecter tous ces engagements qui attirent notre attention vers le respect de nos devoirs envers Allah. Tout cela est mentionné dans les dix conditions de la Bai’ah, qui attirent notre attention concernant nos devoirs envers autrui. Il faudra être vigilants à cet égard.

Allah déclare :

وَأَوْفُوا بِعَهْدِ اللَّهِ إِذَا عَاهَدْتُمْ وَلَا تَنْقُضُوا الْأَيْمَانَ بَعْدَ تَوْكِيدِهَا وَقَدْ جَعَلْتُمُ اللَّهَ عَلَيْكُمْ كَفِيلًا إِنَّ اللَّهَ يَعْلَمُ مَا تَفْعَلُونَ

« Et remplissez le pacte d’Allāh quand vous aurez fait un pacte ; et ne violez pas les serments après les avoir affermis, alors que vous avez pris Allāh comme votre garant. Certainement, Allāh sait ce que vous faites. » (Saint Coran, chapitre 16, verset 92)

C’est là une injonction claire. Vous avez pris deux engagements. Le premier est avec Allah : vous y promettez de suivre les enseignements de l’Islam. Il y a aussi le serment d’allégeance. L’on affirme : « J’accepte l’Islam et je me proclame musulman. Je promets de traduire dans la pratique tous les commandements divins. » Ce verset nous recommande aussi de respecter les engagements et les pactes conclus entre nous. Certes Allah recommande « de ne pas violer les serments pour lesquels vous L’avez pris comme garant » or cela ne signifie guère que l’on pourra, sans crainte, violer ses serments et ne pas honorer ses engagements quand on ne l’a pas pris pour Garant. Tout engagement pris et tout pacte signé doivent reposer sur la justice et la vérité.

Il est essentiel à un croyant de faire montre de ces deux qualités. En d’autres termes, que nous ayons juré au nom d’Allah ou pas, que nous L’ayons pris pour garant ou pas, étant donné que Dieu nous recommande la justice et la vérité, tout engagement reposant sur ces deux vertus tombera sous la garantie d’Allah. Il est essentiel de comprendre ce sujet : à savoir qu’un croyant doit honorer tous ses engagements et ses pactes. Si nous saisissons l’importance et la réalité de ce sujet, notre société sera exempte de toute dispute, de toute supercherie et de toute accusation. Les querelles conjugales n’auront pas lieu d’être, car l’on n’honore pas ses engagements au sein des couples. J’ai constaté qu’en raison de la convoitise, la violation des engagements, la supercherie, et le non-respect de la parole, ont pris de l’ampleur même parmi nous en ces temps. Ces maux ternissent d’une part l’image de la djama’at ; voire ceux qui en sont coupables perdent leur foi en certains cas. L’on a recours au mensonge quand on viole son engagement. D’ailleurs Allah a émis des avertissements sévères à l’égard du mensonge et nous demande de l’éviter à tout prix.

Il dit :

فَاجْتَنِبُوا الرِّجْسَ مِنَ الْأَوْثَانِ وَاجْتَنِبُوا قَوْلَ الزُّورِ

« Fuyez donc l’abomination des idoles, et fuyez toute parole mensongère » (Saint Coran, chapitre 22, verset 31)

Le Messie Promis (a.s.) déclare à ce propos : « Ce n’est pas la peine pour moi de vous interdire le meurtre, car hormis le plus infâme des hommes qui commettra un crime de sang ? Or, je vous conseille ceci : « Ne noyez point la vérité en vous entêtant dans la voie de l’injustice ; acceptez la vérité, même si elle sort de la bouche d’un enfant. Et si votre adversaire vous dit une vérité, abandonnez sur-le-champ votre raisonnement stérile. Cramponnez-vous à la vérité et donnez de vrais témoignages, tout comme Allah le Très haut l’affirme :

فَاجْتَنِبُوا الرِّجْسَ مِنَ الْأَوْثَانِ وَاجْتَنِبُوا قَوْلَ الزُّورِ

C’est-à-dire, fuyez donc l’abomination des idoles, et fuyez toute parole mensongère, car le mensonge n’est pas moins que l’idolâtrie. Toute chose qui vous détourne de la vérité est une idole sur votre voie. Portez de vrais témoignages, même si c’est contre vos pères, vos frères ou vos amis. Une animosité refoulée ne doit point vous contraindre à être injuste. »

Nous présentons aux non musulmans ces préceptes de l’Islam, nous leur montrons les enseignements du Coran. « Voilà des préceptes imbus de justice » nous leur disons. Or, beaucoup parmi nous les oublient [commodément] quand nos intérêts [sont en jeu].

Le Messie Promis (a.s.) explique : « Dieu associe l’idolâtrie au mensonge. Seul un imbécile abandonnera Allah pour se prosterner devant une pierre. De même, seul un sot abandonnera la vérité et la droiture pour avoir recours à l’idole du mensonge afin d’atteindre son objectif. C’est pour cette raison qu’Allah a lié le mensonge à l’idolâtrie. À l’instar de l’idolâtre qui cherche le salut par le biais d’un fétiche, le menteur fabrique une idole de ses mains, croyant mériter le salut par son truchement. »

Le Messie Promis (a.s.) ajoute : « Voilà le mal qui frappe le monde aujourd’hui. Quand on demande à l’intéressé : « Pourquoi es-tu idolâtre ? Abandonne cette abomination ! » Il réplique : « Comment puis-je le faire ? Je ne peux m’en passer ! » Existe-t-il malheur plus grand que de considérer le mensonge comme son unique soutien ? Or, je vous assure que la vérité triomphe toujours. Le salut et la victoire résident dans la vérité. »

« Sachez qu’il n’existe rien de plus néfaste que le mensonge. Les gens de ce monde affirment que les véridiques sont punis. Mais comment puis-je attester pareilles déclarations ? On m’a intenté sept procès : en aucun j’ai été contraint d’écrire une seule contre-vérité. Allah m’a-t-Il fait échouer dans un seul de ces procès ? Il soutient la vérité. Comment peut-Il châtier les véridiques ? S’il en est ainsi personne au monde n’aura le courage de dire la vérité et la confiance en Dieu ainsi que tous les véridiques disparaîtront. Si d’aucuns sont punis après avoir fait preuve de franchise, ils ne l’ont pas été pour avoir dit la vérité. Ce châtiment a pour cause leurs méfaits les plus secrets et ils sont punis pour d’autres mensonges [qu’ils avaient proférés dans le passé]. Allah détient toute une liste de leurs méfaits et de leurs malfaisances. Ils ont commis maints péchés et sont punis en conséquence. »

Nous devons constamment nous faire humbles devant Dieu et Lui demander de nous pardonner nos péchés, de peur qu’Il nous châtie en raison d’un péché secret que nous aurions commis.

Voici un autre ordre divin : c’est aussi un signe d’un Muttaqui :

وَالْكَاظِمِينَ الْغَيْظَ وَالْعَافِينَ عَنِ النَّاسِ

«… et ceux qui refrènent leur colère et qui pardonnent aux autres… » (Saint Coran, chapitre 3, verset 135). Le pardon signifie : oublier entièrement tout préjudice et d’excuser celui qui en est coupable. Voilà ce que signifie le pardon. Le Muttaqui ne se contente pas de refréner sa colère : il fait aussi preuve d’indulgence tant et si bien qu’il oublie celui qui lui a causé tort.

Le Messie Promis (a.s.) nous explique : « Sachez qu’il existe entre le discernement et la colère une inimitié des plus farouches. Quand on s’emporte et qu’on est ivre de colère, l’on n’est plus à même d’agir avec discernement. Mais quant à celui qui fait preuve de patience et d’indulgence, il reçoit une lumière, qui affine son esprit et son intelligence, une lumière qui ne cesse de croître. Quand on se met dans une colère noire et que l’on s’emporte, un voile ténébreux recouvre et l’esprit et le cœur. Et les ténèbres en engendrent d’autres. »

Le Messie Promis (a.s.) ajoute : « Sachez que celui qui est impitoyable et qui se déchaîne [contre autrui], ne peut prononcer des paroles imbues de savoir et de sagesse. Le cœur de celui qui s’emporte facilement face à l’autre et qui se déchaîne est privé de pensées sages. Celui dont l’esprit est malsain et la langue débridée est privé de la source des [sagesses] subtiles ; et il ne peut prononcer des paroles vertueuses. La colère et la sagesse ne vont pas de pair ; celui qui s’emporte et entre dans une rage folle est inepte et obtus. Il ne remporte aucune victoire, ni ne mérite-t-il aucun soutien dans aucun domaine. La colère est la moitié de la folie ; mais quand elle prend de l’ampleur elle se transforme en démence totale. »

Le Messie Promis (a.s.) affirme dans un autre endroit : « L’homme doit utiliser à bon escient ses aptitudes et en des situations où il lui est permis de le faire. À titre d’exemple, quand la colère dépasse le seuil du permis, elle pousse l’homme vers la démence. Il est très peu de différence entre folie et colère. Celui qui s’abandonne à cette dernière est privé de la source de la sagesse. Évitez de vous emporter, même quand vous conversez avec un adversaire. »

Ne vous mettez pas dans une colère noire quand vous vous adressez à votre ennemi. La sagesse doit primer. Ainsi, les commandements divins rehaussent d’une part nos qualités morales et nous rapprochent de Dieu. D’autre part, ils affinent notre intelligence et nous protègent d’inimitiés et des préjudices en tout genre. La majorité de ceux qui se mettent en colère et se disputent subit des torts. Ils n’en tirent aucun avantage.

Le Messie Promis (a.s.) déclare dans un autre endroit : « Deux comportements mènent l’homme à la folie. Le premier est de s’adonner aux soupçons et le deuxième est de se livrer à la colère. Lorsque ces deux habitudes outrepassent les limites, elles poussent l’homme à la folie. Il est primordial d’éviter au mieux le soupçon et la colère. Allah, dans le Saint Coran nous ordonne d’éviter le soupçon. Il déclare :

يَا أَيُّهَا الَّذِينَ آَمَنُوا اجْتَنِبُوا كَثِيرًا مِنَ الظَّنِّ إِنَّ بَعْضَ الظَّنِّ إِثْمٌ وَلَا تَجَسَّسُوا وَلَا يَغْتَبْ بَعْضُكُمْ بَعْضًا أَيُحِبُّ أَحَدُكُمْ أَنْ يَأْكُلَ لَحْمَ أَخِيهِ مَيْتًا فَكَرِهْتُمُوهُ وَاتَّقُوا اللَّهَ إِنَّ اللَّهَ تَوَّابٌ رَحِيمٌ

« Ô vous qui croyez ! Evitez de vous adonner à trop de soupçons ; car dans certains cas le soupçon est réellement un péché. Et n’espionnez pas, et ne médisez pas non plus les uns des autres. L’un de vous aimerait-il manger la chair de son frère mort ? ! Certainement, vous en auriez horreur. Et craignez Allāh. Assurément, Allāh revient sans cesse avec compassion et est Miséricordieux. » (Saint Coran, chapitre 49, verset 13)

La première recommandation de ce verset est d’éviter de penser du mal d’autrui. Le Messie Promis (a.s.) dit : « Penser du mal d’autrui est une maladie et une calamité qui rend l’homme aveugle, le jetant dans le puits obscur de la destruction. Sachez que les soupçons sont la racine de tous les maux. C’est pour cette raison qu’Allah nous l’a entièrement interdit. L’homme doit éviter, à tout prix, de soupçonner les autres ; si jamais il arrive à entretenir une mauvaise opinion de quelqu’un, il doit implorer le pardon de Dieu avec insistance et prier ardemment afin de se protéger de ce mal et de ses conséquences néfastes. Ne croyez pas que c’est un fléau insignifiant ; c’est une maladie dangereuse… »

Allah nous interdit l’espionnage, le fait de fouiller [dans la vie d’autrui] pour y trouver ses défauts, de tenter de connaître, coûte que coûte, ce qu’autrui ne désire pas dévoiler. Pareil comportement est condamnable et engendre des maux.

La troisième injonction est d’éviter la médisance, qui n’est autre que consommer la chair de son frère mort, un acte qui vous inspire l’horreur. Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a ainsi défini ce mal : « La médisance signifie présenter une vérité sur autrui en son absence en des termes qui l’aurait déplu s’il était présent. Si ce défaut n’existe pas chez lui, c’est de la calomnie » Il ne sied pas au Muttaqui d’énoncer des propos qui engendrent des troubles et de la discorde dans la société. Il ne faut point médire ou diffamer autrui.

Au cours du Ramadan nous désirons la Taqwa (éprouver la crainte révérencielle de Dieu) et nous rapprocher de Lui, nous désirons que nos prières soient exaucées. Il faudra, en ce cas, nous évertuer à éviter ces maux et à respecter les injonctions divines. Qu’Allah nous accorde l’opportunité de traduire dans la pratique tous ces commandements et de profiter de Sa proximité. Que nous puissions perpétuer ces œuvres méritoires après le Ramadan. Qu’Allah fasse de nous Ses véritables adorateurs et que nous vouons à Lui seul une obéissance indéfectible.

Après la prière du vendredi je dirigerai la prière funéraire du martyr Chaudhry Khaliq Ahmad Sahib, fils de Chaudhry Bashir Ahmad Sahib, qui habitait dans le quartier de Gulzar Hijri dans la province de Karachi.

Il avait 49 ans. Le 20 juin 2016, vers 21h30, les opposants de la djama’at lui ont tiré dessus dans sa clinique, faisant de lui un martyr. C’est à Allah que nous appartenons et c’est à Lui que nous retournerons.

Selon les informations, Chaudhry Khaliq Ahmad Sahib avait obtenu son diplôme en médecine et avait ouvert, près de chez lui, une clinique d’homéopathie et d’allopathie.

Le jour de l’attaque, comme à l’accoutumée, après avoir rompu son jeûne, il est parti travailler dans sa clinique. Il était en train d’examiner des patients quand, aux alentours de 21 h 30, deux inconnus portant des casques lui ont tiré dessus pour ensuite prendre la fuite. Il a reçu deux balles à la tête et deux à la poitrine. Le [propriétaire] de la pharmacie jouxtant la clinique s’est précipité à moto pour informer sa famille. Son fils est venu en voiture pour transporter le martyr à l’hôpital le plus proche. Mais il a rendu l’âme en cours de route. Inna Lillahi Wa Inna Ilaihi Rajeoune. Le 25 du mois dernier Daud Ahmad Sahib, fils de Haji Ghulam Muhiyudin Sahib, est tombé en martyr dans le même quartier.

Allah Bakhsh Sahib d’Amritsar, le grand-père du défunt, était le premier Ahmadi de la famille. La famille du défunt était originaire d’Amritsar : elle s’était établie à Gokhowal pour ensuite élire domicile à Rahim Yaar Khan. Ensuite ils se sont établis à Shahdad Pour dans la province de Sanghar.

Le défunt était né en 1967 dans un village nommé Ahmad Pour tout près de Shahdad Pour. Il a obtenu son BAC et en 1988 il a déménagé à Karachi. Il y a obtenu son diplôme de médecine et a commencé à travailler dans un laboratoire privé en tant que technicien en radiologie. Dans la soirée il recevait des malades dans sa clinique. Après un certain temps, il a cessé de travailler dans le laboratoire et s’est consacré à sa clinique.

Le défunt était doué de qualités louables. Il avait une grande passion pour la diffusion du message de l’Ahmadiyya. Même dans sa clinique, il ne manquait pas une occasion d’annoncer le message de Dieu à ses patients non-ahmadis. Il était constant dans l’observance de la prière en congrégation, était très généreux, accomplissait des prières nawafil et soignait les démunis gratuitement. Certains non-ahmadis lui disaient : « Vous êtes un Qadiani. Nous ne désirons pas prendre vos médicaments. Mais que faire ! Nos enfants se rétablissent grâce à vos médicaments. »

Le défunt était Mousi par la grâce d’Allah et a occupé différents postes au sein de la djama’at. Il a occupé le poste de Mahassil et Zaim Ansarullah de son quartier et a servi pendant 18 ans en tant que secrétaire Waqf-e-Naw. Sa femme m’a écrit qu’il a inculqué en ses enfants, dès leur jeune âge, le respect de la prière. Il offrait toutes les Salat aux heures prescrites, récitait le Saint Coran, lisait sa traduction quotidiennement, écoutait les sermons du Calife et veillait à ce chacun de ses enfants l’écoute également. Il laissait jouer la MTA à la télé matin et soir. D’ailleurs la MTA est la meilleure façon d’éduquer moralement et spirituellement [les membres] de la famille.

Le défunt venait en aide à ses voisins. La femme du martyr a écrit ceci : « Un mois de cela j’ai vu dans un rêve deux verres remplis de sirop. Je me disais qu’il s’agissait sûrement d’un sirop spécial. L’on m’a expliqué dans le rêve qu’il s’agissait du meilleur sirop au monde. Après la mort de mon mari, j’ai compris que c’était la coupe du martyre. Daud Ahmad Sahib, qui vivait dans la même rue, était tombé en martyr avant mon mari. » Ces deux coupes signifiaient peut-être ces deux martyres.

Hormis ses frères et sœurs, le martyr laisse derrière lui sa femme, Bushra Khaliq Sahiba, deux fils, Aniq Ahmad qui étudie à la Jamia Ahmadiyya à Rabwah, et Rahiq Ahmad qui est en troisième de PTS et une fille, Shamayla Ahmad, âgée de 16 ans.

Qu’Allah accorde au martyr un haut rang [au Paradis]. Qu’Il accorde de la patience et de la persévérance, à ses enfants et à la famille endeuillée. Qu’Allah fasse que Ses enfants perpétuent ses bonnes œuvres.


(Le site www.islam-ahmadiyya.org prend l’entière responsabilité de la publication du texte de ce sermon)

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