Sermons 2016

Comment être l’ami de Dieu

Dans son sermon du 26 février, Sa Sainteté le Calife nous explique, à la lumière des récits et conseils du Messie Promis (a.s.), comment se lier d'amitié avec Allah le Tout-Puissant et le Créateur des univers.

 Sermon du vendredi 26 février 2016 prononcé par Sa Sainteté le Calife, Hadrat Mirza Masroor Ahmad, à la mosquée Baitul-Futuh de Londres. Après le Ta’awudh, le Tashahoud et la Sourate Al-Fatiha, Sa Sainteté le Calife a déclaré :

En ce monde nombre de personnes énoncent une profusion de propos futiles. D’aucuns, dans leurs plaisanteries, profèrent des paroles puériles à l’égard d’autrui, engendrant ainsi disputes et problèmes.

Lors des rencontres on dit des choses insignifiantes, on parle pour ne rien dire, on énonce, parfois, des sarcasmes qui blessent autrui, on profère des paroles qui ne sont d’aucuns avantages pour personne. En somme, on se contente de perdre son temps.

[Le terme arabe] لغو (Laghw) signifie des conversations vaines, parler sans réfléchir ou énoncer des sottises. Dans le Saint Coran, Allah enjoint aux croyants d’éviter les futilités. Le Réformateur Promis (r.a.) a cité, à cet effet, un exemple que présentait le Messie Promis (a.s.).

[Le Coran affirme] :

وَإِذَا مَرُّوا بِاللَّغْوِ مَرُّوا كِرَامًا

Une des distinctions du croyant est qu’il passe son chemin lorsqu’il voit quelque chose de futile. Il est un exemple très triste qui concerne, certes, les femmes, mais qui s’applique aussi aux hommes d’aujourd’hui. À titre d’exemple, une femme demandera à une autre sans aucune raison : « Combien as-tu acheté ce vêtement ? Où as-tu acheté ces bijoux ? » Pareils propos ne sont qu’insignifiances et mondanités. Ils ne comportent aucun avantage. Parfois cela laisse une impression négative sur celle qui est assise à côté. Celle qui pose ces questions n’est pas satisfaite tant qu’elle n’a pas su toute l’histoire [de l’autre].

Le Messie Promis (a.s.) racontait qu’une femme avait acquis une belle bague en or. Lassée [que personne n’en avait fait les éloges], elle mit un jour le feu à sa maison. On lui demanda : « As-tu pu sauver quelque chose ? » « Il ne me reste que cette bague », répondit-elle. Une autre lui demanda : « Quand l’as-tu achetée ? Elle est très belle ! » La malheureuse répliqua : « Si tu m’avais posé la question plus tôt ma maison ne serait pas en cendres ! »

Pareille habitude ne se limite pas qu’à des femmes d’une certaine catégorie : on la voit aussi chez les hommes. Ils posent des questions sans aucune raison. Après avoir énoncé « Assalamoalaikum », ils demandent : « D’où êtes-vous venu ? Où partez-vous ? Quel est votre salaire ? » Mais est-ce que tout cela le concerne ?

Le deuxième Calife (r.a.) déclare : « Aucun Anglais ne demandera à son compatriote : « Où travailles-tu ? Quelles sont les études que tu as faites ? Quel est ton salaire ? » Il ne tentera guère de fouiller [dans la vie de l’autre].

Le terme لغو (Laghw) ne s’applique pas à ce qui est nuisible, mais à tout ce qui est superficiel. Selon le Messie Promis (a.s.) il s’agit de « commettre une action exempte d’effet néfaste particulier. »

La conversation du croyant doit toujours être utile, exempte de futilités. Or, on constate que nombre de personnes tombent dans ces frivolités.

Je citerai, à présent, des récits qui comportent des leçons que le Réformateur Promis [et deuxième Calife] a mentionnés dans différents endroits. Il déclare : « Le Messie Promis (a.s.) racontait la blague suivante. Un éboueur passait un jour à Lahore. Il était d’un village voisin. Or, il y avait de l’émoi dans toute la ville : hindous et musulmans, hommes et femmes tout le monde pleurait. Il en demanda la raison et on lui répondit que le roi Ranjit Singh avait rendu l’âme.

Certes certains souverains avaient mauvaise réputation au cours du règne des Sikhs. Or, la paix régnait quand le roi Ranjit Singh était au pouvoir, disait le Messie Promis (a.s.). D’ailleurs, dans une grande mesure, il avait mis fin au chaos qui secouait le pays. Les récits des exactions commisses par des Sikhs sur des musulmans dataient d’un autre temps. Le pays, à l’époque, était divisé en une multitude d’États : il y avait des pillages, des tueries et de la destruction. Ranjit Singh, quant à lui, fit de son mieux pour établir la paix et il traitait plutôt bien les musulmans. Certains de ses ministres étaient même des musulmans.

Le père du Messie Promis (a.s.), c’est-à-dire notre grand-père, dit le deuxième Calife, faisait partie de ses généraux. D’autres musulmans occupaient des postes importants dans son gouvernement.

Etant témoin de la paix qui régnait dans le pays au cours de son règne et se rappelant le chaos qui l’avait précédé, tout le monde était triste de son décès.

Quand on informa l’éboueur que Ranjit Singh était mort, tout surpris il demanda : « Pourquoi les gens sont-ils aussi tristes ? Des gens comme mon père sont aussi décédés. Qui est Ranjit Singh [pour que l’on s’attriste autant sur son sort] ? »

Le Messie Promis (a.s.) disait : « L’objet important est celui qui a de la valeur aux yeux de l’intéressé. » Le père de l’éboueur l’avait bien traité, c’est pour cette raison qu’il l’aimait. Certes, des centaines de milliers de personnes avaient profité des bienfaisances du Roi Ranjit Singh, mais étant donné que l’éboueur n’en faisait pas partie, et qu’à ses yeux la paix qui régnait dans le pays n’avait pas grande importance face à ses avantages personnels, c’est pour cette raison que son père avait plus d’importance. « Lui étant mort, il m’importe peu que Ranjit Singh ne soit plus de ce monde », s’est dit l’éboueur.

En ce monde, certaines choses insignifiantes ont de l’importance en raison de leur nécessité. L’homme rejette certains objets importants en raison de son savoir défectueux. [À titre d’exemple], si l’on place un diamant précieux entre les mains d’un enfant, il n’en accordera aucune importance. Ainsi, il incombe au croyant de créer sa valeur par son comportement et sa conduite, sa manière d’aider autrui et de lui accorder des faveurs. Sa valeur ne doit pas être limitée à un cercle restreint : seuls ses proches ne doivent pas pleurer son départ. Il doit avoir de la valeur dans la société où il habite.

Chacun évolue dans son cercle respectif : si un Ahmadi a une bonne renommée, cela ne se limitera pas à sa personne. Il fera aussi la renommée de la djama’at et ouvrira ainsi la voie pour le Tabligh. Si un ahmadi exerce une influence positive autour de lui, le monde connaîtra la réalité de l’Islam tout en sachant que seuls ces préceptes pourront établir une paix durable.

Ainsi, l’ignorance d’autrui doit nous pousser à fournir cette connaissance. Nous devons accomplir un effort concerté en ce sens.

D’aucuns, en consentant à des sacrifices insignifiants, croient avoir accompli de grandes œuvres. D’autres, sans en consentir à aucun, croient avoir fait de grands sacrifices ou avoir accordé de grandes faveurs.

Le Messie Promis (a.s.) racontait à ce sujet que quelqu’un convia une connaissance à un dîner et tenta de lui offrir le meilleur repas.

Lorsque l’invité prenait congé, l’hôte s’excusa auprès de lui : « Ma femme est malade, j’avais d’autres contraintes. Je n’ai pas pu vous offrir un repas digne de vous. J’espère que vous me pardonnerez. »

L’invité répliqua : « Je connais la raison de cette excuse. Tu veux tout simplement que je fasse tes éloges et que j’accepte tes faveurs. Or, ne nourris pas cet espoir. Accepte plutôt les faveurs que je t’ai accordées. »

L’hôte répondit : « Je n’avais pas l’intention de faire étalage de mes faveurs. Je suis sincèrement embarrassé. Je n’ai pas pu vous servir de meilleur repas. Par contre, si vous m’avez accordé quelque faveur, veuillez bien m’en informer. Je vous serai infiniment reconnaissant. »

L’invité répliqua : « Je connais tes désirs. Sache que tu m’as offert un repas et rien de plus. Quel bienfait m’as-tu accordé ? Quant à moi je t’ai accordé une grande faveur. Regarde le salon où tu m’avais accueilli. Il s’y trouve des objets de grande valeur. Quand tu es parti prendre le repas, j’aurai pu tout mettre à feu. Si je l’avais fait, est-ce qu’il en restera un seul objet ? Or, je ne l’ai pas fait. N’est ce pas-là une grande faveur que je t’ai accordée ? »

L’hôte répondit : « C’est certainement une très grande grâce de votre part. Je vous remercie de ne pas avoir incendié ma maison. »

Ainsi, il existe ceux qui, au lieu de reconnaître les grâces de leur bienfaiteur et de le remercier, croient à tort, qu’ils leur ont accordé une grande faveur. Le croyant doit être reconnaissant envers Son véritable bienfaiteur et être point ingrat à l’instar de cet invité.

Hazrat Mousley Maw’oud (r.a.) a prodigué un conseil aux missionnaires en citant une histoire rapportée par le Messie Promis (a.s.). Il y avait un roi qui était le fervent disciple d’un maître spirituel, ou Pir [comme on le nomme dans le sous-continent indien]. Il disait à son ministre de rencontrer ce dernier. Étant donné que le ministre connaissait [le statut] véritable de ce « maître spirituel », il repoussait les invitations du roi, jusqu’au jour où il fut contraint de l’accompagner. Le maître spirituel dit au souverain : « Mon cher roi ! Servir la foi est une œuvre fort louable. Le roi Alexandre avait rendu de fiers services à l’Islam et il jouit d’une grande renommée jusqu’aujourd’hui. »

C’est un récit que j’avais cité dans le passé dans un autre contexte.

En entendant cela le ministre s’exclama : « Votre Excellence ! Votre maître que voici est à la fois l’ami de Dieu et un grand historien ! Le roi Alexandre a vécu avant l’avènement de l’Islam. Votre maître a fabriqué une toute nouvelle histoire. » Le roi, dégoûté, abandonna le prétendu saint homme.

À la lumière de ce récit, le Messie Promis (a.s.) expliquait ceci : « Il est très important de respecter les convenances d’une rencontre, sinon l’on sera méprisé aux yeux des autres. Si, à titre d’exemple, lors d’un conseil, un grand savant s’allonge devant tout le monde, personne n’accordera la moindre importance à son érudition. Les gens auront une mauvaise impression de sa personne. Ainsi il incombe à un missionnaire de connaître la géographie, l’histoire, le calcul, la médecine, la civilité dans le langage, le savoir-vivre lors des réunions, autant que les maîtrisent les hommes distingués de ladite rencontre. Cela n’est point une tâche difficile : il suffit d’un peu d’efforts. Pour ce faire, il faudra étudier tous les ouvrages élémentaires qui traitent de ces sujets.

Aujourd’hui d’aucuns interrogent nos missionnaires sur l’actualité. Parfois ils n’en sont pas au courant étant donné qu’ils ne lisent pas les journaux ou n’écoutent pas souvent les informations. Ils font mauvaise impression sur les gens de ce monde étant donné qu’ils ne maîtrisent pas à fond certains sujets. On reçoit des doléances à cet égard de certains endroits. D’où la raison de maîtriser les thèmes de l’actualité ainsi que le sujet traité dans une réunion.

Le Messie Promis (a.s.) racontait qu’un individu partagea ses biens entre ses deux fils. Le cadet partit très loin et gaspilla l’argent confié par son père dans une vie de débauche. Sans le sou, il finit comme domestique chez quelqu’un. Il se dit : « Mon père a beaucoup d’employés et ils mangent tous à satiété. Quant à moi, je suis en train de mourir de faim ici en dépit de travailler. Pourquoi ne pas demander à mon père de m’employer ?

Il partit retrouver son père. Celui-ci très content de le revoir, le prit dans ses bras. Il ordonna ses employés : « Égorgez un veau tout gras pour un festin [en honneur à mon fils]. » Le deuxième fils avait, quant à lui, bien placé l’argent de son père. Il était très mécontent de cette situation : son frère avait tout dilapidé et recevait, de surcroît, un accueil des plus chaleureux. Il se plaignit à son père : « Je suis à ton service depuis tant d’années. Je ne t’ai jamais désobéi ? Or, jamais tu m’as offert ne serait-ce qu’un agneau pour un festin avec mes amis. Quand ton fils, qui a dilapidé tes biens dans le plaisir, est retourné tu as égorgé un veau bien nourri en son honneur ! »

Le père répondit : « Tu es toujours en ma compagnie. Tout ce que je possède t’appartient. Nous nous réjouissons du retour de ton frère pour la simple raison qu’il a repris vie après avoir connu la mort. Il était perdu et [nous] l’avons retrouvé. » Allah acceptera certainement le repentir de celui qui retourne vers Lui après avoir commis un méfait, celui qui se prosterne devant Lui, admet ses fautes, fait montre de ses remords. D’ailleurs, il lui accordera plus de grâce qu’auparavant. Un croyant doit adopter les attributs divins. Tout en souhaitant qu’il soit [bien] traité par Allah, le croyant doit aussi adopter les attributs de Dieu s’il constate que son frère fautif demande pardon sincèrement et s’il admet ses fautes. En ce cas, il faudra le gracier, prier qu’Allah soit clément et indulgent envers nous tous.

La conduite de l’homme doit être irréprochable en toute situation : il ne faut pas qu’il se penche tantôt dans une direction et tantôt dans une autre.

Un jour un roi mangea de l’aubergine qu’il trouva très succulente. Il en fit mention dans sa cour. Un de ses favoris fit les éloges de l’aubergine en ces termes : « Voyez sa belle forme. Sa tête ressemble à celle d’un dévot portant un turban vert. Elle porte des vêtements couleur indigo à faire pâlir le bleu du ciel. Elle pend sur sa plante à l’instar d’un prince dans une balançoire. »

Il ne cessa de faire les éloges de ce légume évoquant toutes ses vertus thérapeutiques. Ses propos attisèrent l’appétit du roi qui en mangea pendant quelques jours. Or, l’aubergine ayant un effet réchauffant, le roi en tomba malade. Il déclara un jour : « L’aubergine est très mauvaise. » Et le même favori commença à décrier ce légume. « Voyez son visage sombre, déclama-t-il. Elle a les pieds bleus et ressemble à un pendu [sur l’échafaud]. Peut-il y avoir d’image plus mauvais ? »

Toute chose comporte des aspects négatifs et positifs, déclare le Messie Promis (a.s.). Et le favori évoqua tous les effets néfastes que peut avoir l’aubergine sur la santé. Quelqu’un dans l’assistance lui demanda : « Hier tu faisais les éloges de l’aubergine et aujourd’hui tu évoques ses défauts. Dis au moins la vérité ! »

Le favori répondit : « Je suis l’employé du roi et pas celui de l’aubergine ! »

C’est ce que nous constatons aujourd’hui dans le monde musulman : nous devons tirer leçon de leur situation. D’entre tous, les musulmans doivent posséder le meilleur caractère et la meilleure conduite. Or, nous constatons tout le contraire. Loin de se cramponner à la vérité, les leaders ou les populations musulmans sont là pour courtiser autrui et ne cherchent que leurs avantages. La vérité signifie former son opinion après avoir distingué le vrai du faux et de présenter son opinion conformément à la situation.

La relation nourrie avec Dieu offre la vraie solution aux difficultés ; d’ailleurs elle grandit grâce à la Taqwa. Nous affirmons avoir accepté le Messie Promis (a.s.), ceci exige que nous calquions notre vie sur les véritables enseignements de l’Islam. Pour ce faire il nous incombe de regarder dans la direction de Dieu en toute situation et de maintenir notre relation avec Lui. Notre succès ne dépendra jamais des moyens terrestres. Si nous engendrons en nous la Taqwa et la crainte divine nous remporterons du succès. Ce faisant les anges aplaniront la voie devant nous, Insha Allah. Il nous incombe d’engendrer en nous la Taqwa et de renforcer notre relation avec Dieu.

Nos relations en ce monde ont des avantages. Or, notre lien avec Dieu comporte des centaines de milliers d’avantages. Je cite ici une histoire racontée par le Messie Promis (a.s.).

Quelqu’un, qui partait en voyage, confia en dépôt une somme importante au juge de sa ville. Après son retour, il lui réclama sa bourse mais juge feignit l’ignorance affirmant que l’autre ne lui avait rien confié. « De quelle somme parles-tu ? Combien m’avais-tu confié ? Quand m’avais-tu confié cela ? », lui demanda le juge. Le voyageur n’avait rien consigné en écrit, se disant que la personne du juge suffisait comme garantie. Mais celui-ci déclara qu’il devait produire un reçu ou présenter un témoin pour attester ses affirmations. En fin de compte le voyageur plaida son cas dans la cour du roi. Étant donné qu’il n’avait pas de preuve à sa disposition, le roi déclara qu’il ne pourrait rien entreprendre contre le juge. Il lui présenta cependant la solution suivante : « Je sortirai en ville tel jour. Tiens-toi à côté du juge. Tous les notables seront présents pour m’accueillir dans la rue. Je m’approcherai de toi et je converserai avec toi comme si tu étais mon ami. Tu devras en faire de même. N’aie pas peur de moi. Je te demanderai de tes nouvelles, du fait que je ne t’ai pas vu depuis fort longtemps. Tu m’informeras que tu étais parti en voyage et qu’à ton retour il eut un différend financier. Je te dirai, devant le juge, que tu aurais dû m’en informer. »

Le jour convenu le plaignant suivit [à la lettre] le conseil du roi. Quand ce dernier le quitta, le juge vint le voir et lui dit : « Tu étais venu me voir il n’y a pas longtemps et tu mentionnais une somme que tu m’aurais confiée. Je suis vieux et j’ai une mauvaise mémoire. Donne-moi quelques indices afin que je puisse m’en souvenir. »

L’autre lui répéta les mêmes détails qu’il lui avait présentés auparavant. Le juge lâcha sur-le-champ : « Oui ! Oui ! Je me souviens de ta bourse. Elle est avec moi. Viens prendre ton argent ! »

Après avoir conté cette histoire, le Messie Promis (a.s.) explique : « Pourquoi craindre l’hostilité des gens de ce monde ? Les coups d’une épée et les balles peuvent toucher les plus grands généraux du monde. Or, tout cela appartient à notre Seigneur. S’Il déclare : « Ne lancez pas d’attaques dans cette direction, qui pourra contrer son décret ? »

L’homme doit se lier d’amitié avec Dieu ; il doit L’aimer. La peur, le fait de mourir ou de tuer ne peuvent l’affecter. Pour son progrès, l’homme doit se vouer dans la voie divine et suivre sa direction.

Le Messie Promis (a.s.) nous explique que le véritable croyant ressemble à un ami sincère. Le fils d’un homme riche avait pris pour amis quelques jeunes bons à rien. Le père conseilla son fils : « Ils ne sont point sincères envers toi. Ils tournent autour de toi par avidité et ne te sont pas fidèles. »

Le fils répondit : « Peut-être que vous n’avez jamais eu d’amis sincères au cours de votre vie. D’où la raison de cette opinion à l’égard de tout le monde. Mes amis me sont très fidèles et sont prêts à sacrifier leurs vies pour moi.

Le père expliqua : « Il est très difficile de trouver un ami sincère. Au cours de ma vie tout entière j’en ai trouvé qu’un seul. » Or son fils s’entêta.

Un jour il demanda à son père de l’argent. Celui-ci répondit : « Je n’ai pas d’argent. Vas-en demander à tes amis. Je n’ai rien pour l’instant. »

Le père voulait en fait créer une situation pour éprouver les amis de son fils. Quand ils surent la réponse de son père, ils cessèrent le rencontrer.

Las de ne plus voir ses amis, un jour le jeune partit les chercher à la maison. Quand il frappait à leurs portes on lui répondait qu’ils étaient sortis, malades ou qu’ils ne pourraient le rencontrer. Il tenta de le joindre pendant toute la journée, mais aucun de ses amis ne vint à sa rencontre. Il retourna [dépiter] à la maison le soir. Son père lui demanda : « Dis-moi si tes amis t’ont aidé ? »

Son fils répondit : « Ils sont tous des véreux et ont présenté des prétextes. »

Le père commenta : « Ne t’avais-je pas averti qu’ils ne te sont pas fidèles. C’est bien que tu en as fait l’expérience. Viens, je vais te faire rencontrer mon ami. »

Le père et le fils partirent à la rencontre d’un soldat chez lui à la maison. Ils frappèrent à sa porte. Quelqu’un répondit : « Je viens. » Or, personne n’ouvrit pour un long moment. Le jeune, quant à lui, avait plusieurs idées qui lui traversaient la tête.

Il commenta : « Mon père ! On dirait que votre ami ressemble aux miens. »

Son père répondit : « Nous allons attendre quelques moments. »

L’ami en question ouvrit enfin. Il avait son épée qui lui pendait au cou, dans une main une bourse et de l’autre il avait pris le bras de sa femme. Il déclara : « Excusez-moi pour l’attente. Je n’ai pas pu vous ouvrir sur-le-champ. Quand vous avez frappé je me suis dit qu’il doit s’agir d’une urgence étant donné que vous vous êtes déplacé en personne et que vous n’avez pas envoyé un de vos domestiques. J’ai voulu ouvrir la porte. Or, je me suis dit qu’il se peut qu’un malheur vous ait frappé et je n’avais que ces trois possessions : mon épée, cette bourse qui renferme mes économies d’une année, soit quelques centaines de roupies et ma femme qui est à votre service, au cas où il y aurait quelque difficulté chez vous à la maison. Je suis en retard pour la simple raison que ma bourse était enterrée quelque part et cela m’a pris du temps pour la déterrer.

Je me suis dit qu’il se peut qu’un malheur vous ait frappé et que vous ayez besoin de quelqu’un de fort. C’est pour cette raison que j’ai pris mon épée. Je suis prêt à offrir ma vie si nécessaire. Je me suis ensuite dit que certes vous êtes riche, mais il se peut qu’un malheur vous ait frappé et que vous ayez perdu tous vos biens. J’ai pris ma bourse en me disant que je pourrais vous aider avec le peu que je possède. Il se peut que quelqu’un soit souffrant chez vous, je me suis dit. C’est pour cette raison que j’ai pris ma femme afin qu’elle puisse vous servir.

L’homme riche déclara : « Mon ami je n’ai besoin d’aucune aide, aucun malheur ne m’a frappé. Je suis tout simplement venu donner une leçon à mon fils. »

Le Messie Promis (a.s.) dit : « Voilà une amitié sincère. Or, l’homme doit établi un lien d’amitié encore plus sincère à l’égard de Dieu, de sorte qu’il soit prêt à sacrifier sa vie, ses biens, et tout ce qu’il possède. A l’instar d’un ami qui parfois accepte le souhait de son compagnon et des fois impose le sien, il incombe à l’homme de consentir à des sacrifices dans la voie de Dieu, le cœur sincère et avec conviction.

Allah accepte nombre de nos désirs. Matin et soir nous profitons des faveurs qu’Il nous a octroyées. Nous utilisons les choses qu’Il a mises à notre disposition pour notre confort. De quel droit profitons-nous d’autant de faveurs ? Dieu comble nos nombreux désirs. Or, s’Il n’exauce pas un des souhaits de l’homme, celui-ci entretien des doutes à Son propos. Une relation sincère stipule que l’on soit constant dans cette relation dans le bonheur comme dans le malheur.

Ceux qui ne respectent pas toutes les exigences de la Salat doivent accomplir leur analyse de conscience. D’aucuns oublient qu’ils ont pu s’établir dans les pays occidentaux et en avoir la citoyenneté en raison de leur appartenance à l’Ahmadiyya. Oubliant qu’ils doivent plus que jamais se présenter pour servir la djama’at, ils osent même la critiquer. Pareilles gens ne sont ni des véritables adorateurs de Dieu, ni fidèles envers Lui.

L’on doit prouver sa fidélité dans le malheur comme dans le bonheur, tout comme l’a affirmé le Messie Promis (a.s.) et l’on doit atteindre le plus haut niveau dans ce domaine. Il faut être à tout jamais prêt à se sacrifier sur le seuil d’Allah.

Comment ce récit de ses amis sincères s’applique-t-il aux prophètes de Dieu et Ses serviteurs. Le deuxième Calife nous a présenté cela d’une très belle manière et en des termes très intéressants.

Il déclare : « Lorsqu’il est question d’amour on n’exige pas de preuve. On proclame son obéissance et l’on réfléchit ensuite sur la manière de suivre ce commandement. Telle est la condition des prophètes de Dieu.

Quand ils sont récipiendaires de la parole divine pour la première fois ils sont emplis d’un tel amour pour Dieu qu’ils n’exigent aucune preuve. Quand ils entendent l’appel de Dieu ils ne disent pas : « Ô Mon Seigneur, est-ce que Tu te moques de moi ? Comment moi qui suis-je aussi faible pourrais-je accomplir cette tâche des plus immenses ? »

Au contraire ils annoncent : « Oui mon Seigneur ! J’accepte ! » Ils entament leur œuvre et réfléchissent sur les moyens pour l’accomplir. Voilà comment avait agi le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Voilà ce que le Messie Promis (a.s.) a fait au cours de cette nuit. Dieu lui a dit : « Lève-toi et guide le monde. » Il s’est levé sur-le-champ et il a réfléchi sur la manière d’accomplir cette œuvre.

Le deuxième Calife déclare : « Cinquante ans de cela (c’est-à-dire environs 127 ans si nous comptons à partir de 2016), il fut cette nuit obscure, la plus efficace en termes de choix avenirs pour le monde. C’était la première nuit qui allait augurer un nouveau monde,. Imaginons cette nuit et certainement nos cœurs ressentiront cette joie d’une toute autre manière. Combien d’entre nous se demandent quel est cet instant qui leur a offert ce moment de joie ? Quelle est cette demi-seconde qui leur a accordé ce moment de joie ? Après quelle nuit ont-ils connu cette période de succès ? Nombre de personnes ont attendu le Messie Promis (a.s.) et ont quitté ce monde sans le rencontrer. Or, ceux qui l’ont accepté se disent que le jour de joie, d’allégresse, de succès, de triomphe est le résultat de ce moment et de cette nuit lorsqu’un homme solitaire, méprisé de tous et privé de tous les moyens du monde, a reçu ce message de Dieu : « Lève-toi et guide le monde. » Il a répondu : « Je suis présent mon Seigneur. »

Voilà la fidélité et l’amour sincère que Dieu a exaucés. Dieu lui a accordé Sa faveur et Sa grâce. La gloire d’Allah ne permet pas qu’Il rie ou qu’Il pleure. Or, on en fait mention lorsqu’on parle d’amour. À titre d’exemple, les hadiths disent que lorsqu’un compagnon a accueilli chez lui un invité, Allah était ravi et avait ri de son sens de l’hospitalité à son égard.

Or, si Dieu pouvait rire ou pleurer [Il l’aurait fait] au moment où il a dit au Messie Promis (a.s.) que « Je t’ai choisi pour la réforme du monde. » Le Messie Promis (a.s.) s’est mis debout sur-le-champ et il ne s’est même pas demandé s’il pouvait accomplir cette œuvre.

Si Dieu pouvait pleurer, Il l’aurait fait à cet instant. S’il pouvait rire, il l’aurait fait aussi. Il aurait ri en raison de la déclaration [apparemment] ridicule de celui qui, faible et chétif, s’est mis debout pour combattre le monde. Il aura ri en raison de l’amour de cette âme solitaire à Son égard. C’est là la vraie amitié qui a plu à Dieu ; d’ailleurs c’est cette amitié-là qui est utile en ce monde.


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