Ramadan, le jeûne en Islam Sermons 2015

Le Ramadan : mois de miséricorde et de clémence divine

hadrat-khalifatul-massih-al-khamis
Cinquième Calife de la Communauté Ahmadiyya en Islam

Sermon du vendredi 10 juillet 2015, prononcé par Sa Sainteté le Calife, Hadrat Mirza Masroor Ahmad, à Baitul-Futuh, à Londres.

Par la grâce d’Allah nous sommes aujourd’hui le 22e jour du Ramadan et dans la dernière décade de ce mois. Selon un dire du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) nous avons connu les dix premiers jours de la miséricorde divine, ceux du pardon et nous sommes en train de vivre à présent les dix derniers qui offrent l’affranchissement du feu de l’enfer. C’en est là une grande faveur divine. Or, le véritable croyant, imbu de Taqwa et de crainte d’Allah, ne doit pas se satisfaire d’avoir vécu au cours de ces jours de miséricorde, de clémence et de salut. « Ai-je réellement profiter des bénédictions de ces jours ? » doit-il se demander. Les énoncés de Dieu et de Son Prophète (s.a.w.) sont tous soumis à des conditions, qu’il faudra respecter pour profiter de la miséricorde, de la clémence et du salut.

Selon certains exégètes il est deux types de miséricorde. La première est une faveur divine accordée à l’homme sans aucun effort préalable de sa part. A cet effet Allah affirme : « Ma miséricorde se répand sur toutes choses » (Saint Coran, chapitre 7, verset 157). Selon le Messie Promis (a.s.), la miséricorde de Dieu est étendue et générale dans sa portée. Quant à Son courroux, ou l’attribut de justice, il est sujet à certaines conditions. Ils entrent en application après qu’on ait transgressé les lois divines et commis des péchés. Allah est certes Miséricorde : Il pardonne les fautes mineures. Or, quand les transgressions outrepassent les limites, Sa justice et Ses autres attributs entrent en action, frappant le coupable du châtiment qu’il mérite. Ce dernier peut toutefois implorer la clémence d’Allah. Pareil comportement ne sied toutefois pas au véritable croyant. Allah couvrira les fautes de celui qui en est coupable en raison de ses faiblesses humaines, à condition qu’il soit imbu d’une foi sincère et qu’il s’est évertué à respecter les préceptes divins. Si l’on commet effrontément des péchés l’on s’attirera la colère divine.

Le Messie Promis (a.s.) affirme à cet effet : « Les avertissements ne sont point sujets à des promesses. Or, la Sainteté d’Allah exige que le coupable soit puni et Il en informe les récipiendaires de révélations. Cependant lorsque le coupable se repent, implore la clémence divine et s’humilie face à Dieu, Sa miséricorde prime sur Sa colère et occulte cette dernière. Voilà le sens du verset : « Je ferai subir Mon châtiment à ceux que Je veux ; mais Ma miséricorde se répand sur toutes choses ». Allah pardonne les coupables suite à leurs lamentations [et leur repentir], des coupables contre qui le décret du châtiment a été émis et à propos duquel Il a informé Ses envoyés. »

Néanmoins, il ne sied pas au croyant de transgresser la Loi d’Allah pour ensuite, le cœur contrit, implorer Sa grâce. La miséricorde promise au croyant dépend de ses bonnes œuvres et la Taqwa, comme l’annonce le verset suivant :

إِنَّ رَحْمَةَ اللَّهِ قَرِيبٌ مِنَ الْمُحْسِنِينَ

« Assurément, la miséricorde d’Allāh est proche des Mohsinine [ceux qui font le bien]. » (Saint Coran, chapitre 7, verset 57)

Le Mohsin est celui qui traite autrui avec bienveillance, celui qui respecte les exigences de la Taqwa, celui qui possède le savoir et qui accomplit toute œuvre recommandée par Dieu dans le strict respect des conditions y afférentes. La miséricorde divine est proche de ceux qui, craignant le châtiment, ne commettent pas sciemment des péchés. Ils implorent Allah constamment et se consacrent à Son souvenir. Si, par mégarde, ils sont coupables d’une offense, ils supplient Dieu, le cœur pétri de Taqwa. Celui-ci leur accorde Sa miséricorde et exauce leur requête. Or, l’acceptation de leur prière est aussi une grâce divine, car personne ne peut forcer Dieu à l’agréer.

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Soyez un Mohsin si vous souhaitez que vos prières soient exaucées. Or, cela n’est point aisé, car toutes les conditions requises doivent être respectées. Des œuvres pieuses ordinaires ne suffiront pas : il faudra rehausser très haut le niveau de celles-ci. Respectons-nous, dans nos œuvres, les conditions du Mohsin comme définies par le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) ? Selon lui, le Mohsin est celui qui voit Dieu à chaque fois qu’il accompli une bonne action ou qui tout au moins est conscient que Dieu le regarde. Si nous respectons ces conditions dans nos actes d’adoration et dans l’accomplissement de bonnes œuvres nous ne commettrons jamais d’impair, nous ne nous écarterons jamais de la Taqwa, nous ne léserons jamais autrui et nous n’éprouverons jamais le désir de le faire non plus.

Prenons n’importe lequel des préceptes de Dieu ou de Son Prophète (s.a.w.) et il nous mènera tous ensemble vers un seul point : celui du respect de nos devoirs envers Allah et envers notre prochain. Nous souhaitons tous que Dieu exauce nos prières et qu’Il nous confère Sa miséricorde. Or, la plupart des nôtres ne tentent pas d’atteindre la position du véritable croyant. Nous nous contentons d’avoir vécu au cours de la décade de la miséricorde divine sans faire d’effort pour la mériter. Sommes-nous du nombre des pécheurs qui s’attirent temporairement la miséricorde divine en versant des pleurs, évitant ainsi le châtiment qu’ils méritaient ? Ou sommes-nous du nombre des Mohsinine qui, respectant les préceptes de la Taqwa, sont bienveillants envers autrui et qui profitent du Ramadan pour perfectionner leur condition ? Des efforts permanents sont donc requis afin d’attirer cette miséricorde divine.

Le Messie Promis (a.s.) nous explique ici comment implorer la clémence de Dieu : « Le sens premier de l’Istighfar est de demander à Dieu de couvrir toutes ses faiblesses humaines et d’implorer Son soutien. Istighfar est dérivé de ghafara qui signifie « couvrir ». Grâce à l’ Istighfar, le pénitent demande à Dieu de couvrir ses faiblesses naturelles, de lui faire profiter de Sa puissance, de Son savoir, de Sa lumière. Allah n’a pas abandonné l’homme après sa création. Il lui a doté d’aptitudes internes et externes. Or, Allah est aussi le Qayyum (soutien) de l’homme : Il protège Sa création grâce à Son appui particulier. Il incombe à l’homme d’en profiter afin de préserver, de toute perversion, l’empreinte de sa création. »

L’homme avait besoin, tout naturellement de l’Istighfar, afin qu’il puisse se prémunir de toute corruption, afin de profiter du soutien permanent de Dieu, afin de préserver sa spiritualité. Le Ramadan nous rappel l’importance d’implorer la clémence divine. Durant ces jours, Allah est particulièrement miséricordieux à l’égard des Mohsinine. Profitons-en. Par l’entremise de l’Istighfar, le croyant doit tenter de profiter de la force et de la lumière divine, afin qu’il ne tombe pas dans le giron de Satan. Car les assauts de ce dernier sont très puissants et sans le soutien d’Allah l’homme ne pourra s’en prémunir. D’où l’importance de l’Istighfar.

Le Messie Promis (a.s.) déclare : « L’homme est faible de nature. L’Istighfar lui est nécessaire afin qu’il puisse se débarrasser de ses déficiences. »

Selon le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.), la dernière décade du Ramadan offre la protection contre le feu de l’enfer. L’homme se rapprochera définitivement de Dieu s’il profite de Sa miséricorde, de Sa clémence, de Sa lumière, de Sa force. Allah, le Grand Donateur, récompense toute œuvre pieuse accomplie pour Sa cause et ne se contente pas de protéger le croyant du feu de l’enfer.

Le Messie Promis (a.s.) explique ici-bas la réalité du paradis et de l’enfer. « Quel est le but de la religion ? C’est d’avoir une foi parfaite en l’existence de Dieu, en Ses attributs parfaits et de se libérer de ses passions charnelles [et de sa concupiscence]. [La religion] signifie éprouver pour Dieu un amour personnel : voilà le paradis réel, qui dans l’autre monde, se manifestera sous diverses formes. Ignorer le Dieu réel, s’en ternir éloigner, ne point nourrir à Son égard un amour sincère est l’enfer, qui dans l’autre monde prendra des formes diverses. »

Le Messie Promis (a.s.) explique : « Aucune autre Ecriture, hormis le Coran, n’a présenté la réalité du Paradis et de l’Enfer. Le Coran affirme que [paradis et enfer] prennent naissance ici-bas. Il annonce à cet effet : « Mais pour celui qui redoute le rang élevé de son Seigneur, il y a deux Jardins. » (Saint Coran, chapitre 55, verset 47)

Le premier paradis de l’homme débute ici sur terre, car la crainte de Dieu l’empêche de L’offenser. Commettre des transgressions génère dans le cœur de l’angoisse et de l’anxiété, un état, qui est en soit, l’enfer.

Le Messie Promis (a.s.) explique : « Celui qui craint Dieu évite le mal et s’éloigne du châtiment qui résulte de son asservissement à sa concupiscence et à ses passions charnelles […] Sa fidélité à l’égard de Dieu s’accroîtra et il se tournera davantage vers Lui. Il en tirera délice et félicité, méritant ici sur terre le paradis. »

Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) donne la bonne nouvelle de la présence de la Laylatul-Qadr, au cours des dix derniers jours du Ramadan. Dans un hadith, Abu Huraira (r.a.) rapporte que le Messager d’Allah a dit : « Quiconque jeûne pendant le Ramadan comme un acte de foi et en s’évaluant personnellement, verra ses péchés précédents expiés. Et quiconque prie pendant la nuit de la Laylatul-Qadr comme un acte de foi et en s’évaluant personnellement, verra ses péchés précédents expiés. »

La Laylatul-Qadr est très importante, mais les jeûnes du Ramadan le sont aussi. S’il y a eu négligence pendant les premiers jours du Ramadan, il faudra s’en débarrasser durant les jours restants.

Pour être considéré comme croyant, il faudra respecter de nombreuses conditions. D’ailleurs Dieu a lié la foi à l’accomplissement des bonnes œuvres. Le croyant est toujours conscient du respect des préceptes divins.

Selon le Messie Promis (a.s.), la Laylatul-Qadr est de trois types : c’est une nuit particulière au cours du Ramadan, il peut s’agir aussi de l’époque d’un Prophète ou de l’instant, au cours de la vie d’un individu, lorsqu’il se débarrasse des souillures de ce monde et quand il renforce sa foi. L’acquisition de cette dernière Laylatul-Qadr est l’objectif que Dieu nous a fixé. Ayant atteint ce stade toutes nos prières seront exaucées. En tant que disciples du Messie Promis (a.s.), il nous incombe de transformer notre vie entièrement et d’attirer le plaisir divin, par nos actes et nos paroles.

Qu’Allah fasse que nombre d’entre nous puissent profiter de la Laylatul-Qadr et qu’Il exauce nos supplications.


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