Sermons 2015

Conseils pour un musulman

Baitul Futuh Eid ul Fitr
La mosquée Baitul-Futuh - la plus grande mosquée de l'Europe de l'Ouest

Sermon du vendredi 30 octobre 2015, prononcé par Sa Sainteté le Calife, Hadrat Mirza Masroor Ahmad, à la mosquée Baitul-Futuh, à Londres.

Sermon du vendredi 30 octobre 2015, prononcé par Sa Sainteté le Calife, Hadrat Mirza Masroor Ahmad, à la mosquée Baitul-Futuh, à Londres.

Baitul Futuh Eid ul Fitr

Hazrat Mousleh Maw’oud (r.a.) – le deuxième Calife (r.a.) de la Communauté Ahmadiyya – a évoqué, dans ses différents discours, des faits et des récits concernant le Messie Promis (a.s.), dont j’en citerai quelques-uns aujourd’hui, tirés de sources différentes.

Chaque incident ou récit regorge de conseils. Le deuxième Calife (r.a.) préconise aux membres de la djama’at d’accroître leur connaissance religieuse, de l’actualité et de l’histoire. Ce conseil s’adresse en particulier à ceux qui ont pour vocation de prêcher notre message, à savoir, nos missionnaires. Aujourd’hui toutes ces informations sont disponibles en un clin d’œil. Hazrat Mousleh Maw’oud (r.a.) a cité une histoire racontée par le Messie Promis (a.s.), histoire qui nous encourage à augmenter notre connaissance et à confiner à notre savoir à [notre] situation. Elle nous explique d’ailleurs, ce qu’est la vraie sainteté.

Le Messie Promis (a.s.) raconte : « Il y avait un homme qu’on disait très pieux, tant et si bien que le ministre du roi en fut l’adepte. Ce ministre vantait, en toute occasion, la sainteté du personnage et sa proximité avec Dieu, voire, il encouragea même le roi à lui rendre visite. Quand un jour le roi se décida, le ministre informa sur-le-champ le concerné. « Tentez d’impressionner le roi par vos propos, afin qu’il soit, lui aussi, un de vos adeptes. Si vous gagnez son cœur, tous ses sujets vous seront acquis », lui dit le ministre.

On ignore si l’autre était aussi pieux qu’on le prétendait. Or, l’incident qui suit prouve qu’il était un véritable imbécile.

Avant la visite du roi, il commença à réfléchir sur ce qu’il allait lui dire afin de faire bonne impression. Il dit au roi : « Mon Souverain ! Soyez juste et équitable. Le roi musulman du nom d’Alexandre était imbu d’une grande justice et il est reconnu jusqu’à ce jour. »

« En réalité, Alexandre avait vécu plusieurs siècles avant le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.), voire, il avait même précédé Jésus. Or, le soi-disant saint affirmait qu’Alexandre était un roi musulman, qu’il avait succédé au Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Alexandre n’était pas de l’époque des quatre premiers Califes, de l’époque de Muawiyah ou de la première période du Califat des Abbassides, car ceux-ci régnaient en Maître à leurs époques respectives. Si Alexandre était musulman, il aurait régné au 4e ou 5e siècle de l’Hégire. Le soi-disant saint homme ne fit point bonne impression sur le roi : au contraire, écœuré ce dernier le quitta sur-le-champ.

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Connaître les annales de l’histoire n’est point une condition de la piété. Or, notre ami s’était mis en difficulté. Qui lui a demandé de s’empêtrer dans des faits historiques ? Toute connaissance doit être avérée : on doit être sûre de tout ce que l’on avance. Quand on parle de l’histoire, on doit maîtriser ce sujet : il en est de même des autres domaines de savoir. L’ambition du soi-disant saint homme l’a poussé à la destruction. On subit l’humiliation, quand on s’écarte de la vérité pour porter le faux manteau de la piété et du savoir.

Le deuxième Calife a cité un récit de Maulvi Abdul Karim qui met en exergue la compassion et la peine que ressentait le Messie Promis (a.s.) à l’égard de l’Oummah et de l’humanité.

Hazrat Mousleh Maw’oud (r.a.) raconte : « On est toujours prêt à maudire autrui. Or, notre principe est d’éviter pareille pratique : nous devons même prier pour nos adversaires, car de leurs rangs sortiront ceux qui croiront en Dieu.

Maulvi Abdul Karim raconte : « Ma chambre se trouvait au-dessus de celle du Messie Promis (a.s.). Une nuit, j’ai entendu des pleurs si déchirants, que je croyais qu’une femme accouchait. Fort étonné, j’ai tendu l’oreille : c’était le Messie Promis (a.s.) qui priait. Il disait : « Ô mon Seigneur ! La peste sévit et les gens en meurent. S’ils disparaissent tous, qui croira en Toi ? »

Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) avait annoncé que la peste serait un signe. D’ailleurs, le Messie Promis (a.s.) l’avait prophétisée. Or, lorsqu’elle apparut afin d’attester sa véridicité celui-ci conjurait Dieu d’en protéger les hommes.

Le croyant ne doit pas maudire les gens ordinaires, car il a pour tâche de les sauver. S’il appelle sur eux la colère divine, qui va-t-il protéger ? L’Ahmadiyya a pour but de sauver l’Islam ainsi que les musulmans et de rétablir leur gloire. L’Ahmadiyya désire accorder aux musulmans la gloire et la grandeur qu’ils connaissaient aux temps des Omeyyades, à condition qu’ils ne sombrent pas dans les vices que connurent ces derniers et les Abbassides. Comment pouvons-nous maudire ceux que nous devons hausser à de haut niveau ? Le Messie Promis (a.s.) déclare dans un couplet :

« O mon cœur, respecte les sentiments de ces gens, afin que leurs cœurs ne soient point souillés.

Attention, que lassé, tu commences à les maudire. »

Le Messie Promis (a.s.), dans ce couplet, s’adresse [à son cœur et lui demande de ne pas se lasser de l’hostilité des musulmans], car c’est leur affection pour le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.), qui les pousse à l’insulter.

Les populations [musulmanes] sont ignorantes : elles appliquent [aveuglément] ce que leur enseignent les mollahs. »

Aujourd’hui encore, les ahmadis m’informent que nos adversaires sont tout ébahis lorsqu’ils leur expliquent ce qu’est l’Ahmadiyya.

Certains musulmans non-ahmadis, qui ont saisi la réalité de l’Ahmadiyya, m’informent que les mollahs les ont égarés.

Beaucoup de récits de ce genre nous viennent d’Afrique. D’aucuns racontent que les mollahs leur avaient présenté une fausse image de l’Ahmadiyya. Prions qu’Allah préserve la Oummah, de ces oulémas corrompus et des mauvais leaders et qu’Il lui permette de reconnaître la vérité.

Les vrais musulmans sont destinés à endurer épreuves, difficultés, et dangers. Dieu, leur accorde, par la suite, des bienfaits. Hazrat Mousleh Maw’oud (r.a.) a cité un vers de Rumi :

« Sous chaque épreuve qui accable la nation, se trouve un grand trésor pour cette dernière. »

Le Messie Promis (a.s.) citait souvent ce vers, et disait : « Quand une nation devient musulmane tout malheur et tout danger qui l’accable sera sources de salut et de progrès. »

De toute la Oummah de l’Islam, les vrais musulmans sont ceux qui ont accepté l’Imam de l’époque, le dévoué serviteur du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Toute adversité qui nous accable augure de bonnes nouvelles. Le bonheur qui succède aux malheurs est un grand signe de véridicité. L’histoire de la djama’at Ahmadiyya en est témoin. Toute épreuve a apporté dans son sillage du progrès, par la grâce de Dieu.

Hazrat Mousleh Maw’oud (r.a.) explique que les mauvaises pensées peuvent influencer autrui sans le truchement de moyens visibles. Le mal prend naissance en soi, de manière inconsciente et sans aucune incitation, quand on est en mauvaise compagnie.

Le deuxième Calife (r.a.) raconte : « Il y avait un jeune sikh qui étudiait au Governement College : il vouait pour le Messie Promis (a.s.) un grand respect. Un jour, il informa celui-ci qu’il avait, depuis peu, des doutes quant à l’existence de Dieu. Selon un autre récit, il aurait écrit au Messie Promis (a.s.), par l’entremise du premier Calife. Le Messie Promis (a.s.) lui conseilla de changer de siège dans sa classe. Après peu, l’étudiant l’informa que ses doutes avaient disparu. Le Messie Promis (a.s.) commenta : « Cet étudiant était sous l’influence de son compagnon de classe, qui était un athée. Quand il a changé de siège, il n’était plus sous son influence et ses doutes ont disparu. On subit l’influence d’une personne de mauvaise compagnie quand on s’assied à côté d’elle, même si elle ne prononce pas un mot. »

Les jeunes doivent être particulièrement vigilants à cet égard. Ils doivent éviter des amis de mauvaise influence. Il en est de même de [certaines] émissions télés. Les grands doivent empêcher les petits de les regarder. D’ailleurs on affiche, au bas de l’écran, que telle émission est interdite pour telle fourchette d’âge. Si les parents, empêchent leurs enfants de suivre ces émissions immorales, pour ensuite les regarder eux-mêmes, il est fort possible que les enfants tombent dessus, tôt ou tard. D’autre part, cela pervertira, de manière inconsciente, l’atmosphère du foyer et l’éducation morale de ces enfants.

Il est impossible que des parents qui suivent pareilles émissions puissent atteindre les hauts niveaux de la Taqwa. Certains les regardent jusqu’à tard dans la nuit et ne se réveillent pas le matin pour la prière. Il incombe aux parents de préserver la pureté de l’atmosphère familiale, car cela influence inconsciemment l’éducation morale des enfants.

Hazrat Mousleh Maw’oud (r.a.) relate que le Messie Promis (a.s.) encourageait ceux qui lui faisaient des requêtes de prières de faire des offrandes. Cette méthode avait pour but de créer un lien entre eux et le Messie Promis (a.s.). Il avait, à cet effet, raconté l’histoire suivante à maintes reprises. Quelqu’un avait perdu le titre de propriété de sa maison. Il demanda à un saint homme de prier pour lui. Celui-ci lui dit : « Apporte-moi du halva, [une confiserie orientale] d’abord et je prierai pour toi. » L’autre était fort étonné de sa requête, mais étant donné qu’il avait besoin de ses prières, il partit lui acheter ses friandises. Quand le marchand plaçait le halva sur un morceau de papier, celui qui avait requis des prières s’écria : « Ne déchire pas ce document ! C’est mon titre de propriété ! » Portant le halva au saint homme il déclara : « J’ai retrouvé mon document. » L’autre lui dit : « Je t’ai demandé de m’apporter cette confiserie pour qu’il y ait entre toi et moi une relation. D’ailleurs tu en as vu l’avantage. »

Il y a de nombreux récits de ce genre sur le Messie Promis (a.s.). Il priait ardemment pour les affaires ou la santé de ces fidèles qui contribuaient des sommes importantes pour l’avancée de sa mission ou pour la diffusion du message de l’Islam. Il s’était établi un lien particulier entre le Messie Promis (a.s.) et ces compagnons en raison de leurs sacrifices.

Il faut se surpasser les uns les autres dans l’accomplissement de bonnes œuvres. Le Messie Promis (a.s.) racontait l’histoire de deux compagnons [du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.)]. Le premier partit au marché vendre son cheval et le deuxième lui en demanda le prix. Le vendeur proposa son prix, mais l’acheteur en proposa un plus élevé, affirmant que c’était la valeur réelle du cheval. Le vendeur insista qu’il le vendrait au coût moindre qu’il avait proposé. L’acheteur insista qu’il voulait lui offrir davantage. C’est là un récit ordinaire démontrant l’honnêteté de ces compagnons. Ces gens se surpassaient les uns les autres dans l’accomplissement de toute bonne œuvre, comme l’affirme Allah. Si quelqu’un œuvre en faveur de la foi, tentez de le dépasser et sacrifier vous pour autrui. Si, au lieu de nous soucier de nos avantages matériels, nous tentons de nous surpasser les uns les autres dans la vertu et le respect des exigences de la vérité, notre moralité et spiritualité en sortiront grandi et nous mériteront de grandes récompenses. Cela contribuera à l’éducation morale de nos enfants et accentuera le progrès de la djama’at. Il faut faire preuve d’honnêteté.

Tous les ahmadis doivent faire preuve de vigilance dans un autre domaine. Sachez qu’Allah seul est Maître de toute excellence. Il nous a confié la tâche de diffuser Son message : c’est à Lui que revient la tâche de guider autrui. Ne croyez pas que le progrès de la djama’at dépend de la conversion d’une personne particulière. D’aucuns affirment : « Si untel devient Ahmadi, la djama’at connaîtra un grand essor et nous accepterons aussi l’Ahmadiyya. »

Hazrat Mousleh Maw’oud (r.a.) raconte que d’aucuns disaient au Messie Promis (a.s.) : « Si untel, qui réside notre village, devient Ahmadi, nous tous, habitants du village, serons ahmadis. » Pareilles notions sont erronées, car même si cette personne embrasse l’Ahmadiyya, beaucoup ne le feront pas, et ne cesseront pas de semer la discorde. Il y avait trois mollahs qui habitaient un village dont les habitants disaient : « Si l’un des trois accepte Mirza Saheb, nous serons tous Ahmadis. » Peu après, l’un des mollahs fit la bai’ah. Les habitants dirent : « Cela ne fait aucune différence ? Il a peut-être perdu la raison. Les deux autres n’ont pas encore embrassé l’Ahmadiyya. S’ils acceptent le Messie Promis (a.s.), nous allons en faire de même. »

Or, un deuxième Mollah embrassa l’Ahmadiyya. Nos adversaires déclarèrent : « Quelle différence cela fait ? Ils sont tout deux des imbéciles. Le troisième ne l’a pas encore accepté et nous ne le ferons pas non plus. »

Pareils incidents sont monnaie courante. Ceux qui n’ont pas grande expérience, disent que si untel accepte le Messie Promis (a.s.), tout le monde l’acceptera. Tentons, quant à nous, de récolter les faveurs divines. Plaçons notre confiance en Dieu et accomplissons l’œuvre qui nous incombe et ne nous fions pas à autrui. D’aucuns placent leur confiance en ceux qui, se retrouvent parfois, en difficulté et subissent des épreuves. D’aucuns m’écrivent : « Untel affirme qu’il acceptera l’Ahmadiyya à telle ou telle condition. Priez pour que ces conditions soient remplies : s’il embrasse l’Ahmadiyya, il y aura une grande révolution dans notre région. » En réalité, il n’y a pas de relation entre ces deux facteurs. Prions plus tôt qu’Allah accorde à la djama’at des personnes imbues de sincérité et de fidélité, ceux qui progresseront spirituellement.

Le Messie Promis (a.s.) souhaitait ardemment préserver l’humanité de l’égarement. Hazrat Mousleh Maw’oud (r.a.) raconte qu’il y avait, à l’époque du Messie Promis (a.s.), une femme illettrée appartenant à une caste inférieure. Le système de castes, sachez-le, a beaucoup d’importance en Inde. La femme se plaignait auprès du Messie Promis (a.s.) : « Mon fils s’est converti au christianisme, priez pour qu’il accepte l’Islam. »

Le Messie Promis (a.s.) lui répondit : « Envoie-le chez moi. Il écoutera la parole de Dieu. »

Le jeune homme souffrait de tuberculose et visitait Qadian pour se faire soigner par le Premier Calife. Le Messie Promis (a.s.) lui prodiguait des conseils et l’expliquait ce qu’est l’Islam. Le christianisme avait une telle emprise sur lui que lorsque les propos du Messie Promis (a.s.) commencèrent à l’influencer, il eut peur de se convertir à l’Islam. Une nuit, alors que sa mère ne le surveillait pas, il prit la fuite dans la direction de Batala, où se trouve la mission des chrétiens. Sa mère le rattrapa en cours de route et le ramena à Qadian.

Hazrat Mousleh Maw’oud (r.a.) raconte : « Cette femme, je me souviens, tombait aux pieds du Messie Promis (a.s.) et disait : « Je n’aime pas mon fils autant que j’aime l’Islam. C’est mon fils unique. Je désire qu’il soit musulman. Je ne serai point triste même s’il décède de sa maladie après qu’il ait embrassé l’Islam. »

Dieu exauça sa prière : son fils embrassa l’Islam avant de mourir quelques jours après. Elle savait que le Messie Promis (a.s.) était son dernier recours humain pour ramener son fils dans le giron de l’Islam. Lui seul ressentait cette peine sincère pour l’Islam, lui seul pouvait transmettre aux autres son message et convaincre autrui.

Hazrat Mousleh Maw’oud (r.a.) évoque ici-bas la méthode du Messie Promis (a.s.) pour réformer les autres. D’aucuns, dans leurs tentatives de réformer autrui, contribuent à leur perte.

La méthode du Messie Promis (a.s.) était très subtile et unique. Un visiteur, qui n’avait pas les moyens [de venir jusqu’à Qadian] lui raconta, qu’il avait eu – peut-être frauduleusement – une concession pour son billet de train. [Avant son départ], le Messie Promis (a.s.) lui remit une roupie – une somme importante à l’époque – et tout en souriant lui dit : « J’espère que vous n’aurez pas recours aux mêmes astuces lors de votre voyage retour. » Par ce faire, il lui recommandait d’user de moyens licites.

Hazrat Mousleh Maw’oud (r.a.) encouragea vivement les ahmadis à apprendre un métier et à travailler dur. Le Messie Promis (a.s.) avait encouragé un jeune, pas très brillant, de son époque à le faire. Il s’appelait Faja, raconte le deuxième Calife et le Messie Promis (a.s.) l’avait confié à un maçon : peu de temps après il maîtrisa la maçonnerie. Faja n’était certes pas très intelligent, mais il était sincère et honnête. Il embrassa l’Ahmadiyya par la suite. Hazrat Mousleh Maw’oud (r.a.) raconte un incident qui met en exergue sa simplicité d’esprit. Un jour le Messie Promis (a.s.) reçut des visiteurs. Il n’y avait pas encore à l’époque de cuisine communale : tous les invités mangeaient à la table du Messie Promis (a.s.). Parmi eux se trouvaient Sheikh Rahmatallah Saheb, Dr Mirza Yacoub Beg, Khawjah Kamal Ud Dine, Quraishi Mohammad Hussain, et un autre. Le Messie Promis (a.s.) fit préparer du thé pour ses convives et dit à Faja : « Offres-en à mes cinq invités et n’oublie pas un seul. »

Le Messie Promis (a.s.) le fit accompagner de Chiragh, un autre de ses domestiques. Quand ils apportèrent le thé aux invités, ils constatèrent qu’ils étaient partis rencontrer le premier Calife. Ils partirent tout deux chez celui-ci.

Chiragh était un ancien domestique : il plaça la première tasse devant le premier Calife, en raison de son statut. Or, Faja lui attrapa la main et dit : « Le Messie Promis (a.s.) ne l’avait pas mentionné. » Chiragh lui fit un signe de l’œil, lui donna un coup de coude et tenta de l’expliquer que le Messie Promis (a.s.) n’avait certes pas évoqué le premier Calife, mais qu’il était le plus honorable d’entre tous, qu’il devait recevoir la première tasse de thé. Or, Faja ne cessa de répéter que le Messie Promis (a.s.) avait omis de mentionner que le nom du premier Calife. Certes, il n’était pas doué d’une grande intelligence, nous explique le deuxième Calife, mais il apprit rapidement la maçonnerie.

Hazrat Mousleh Maw’oud (r.a.) attire ici l’attention de ceux qui sont oisifs, ailleurs dans les pays en développement et ici [en Occident], où d’aucuns ne font rien, même après leur immigration. S’ils apprennent un métier, ils pourront gagner leur vie. Ils peuvent aussi faire du bénévolat et se mettre au service d’autrui.

Le deuxième Calife nous raconte un incident qui souligne le sens de l’honneur du Messie Promis (a.s.) à l’égard de Dieu. Il y avait à Qadian un individu, qui fut plus tard un ahmadi sincère. Il était très proche du Messie Promis (a.s.). Or, avant d’embrasser l’Ahmadiyya, le Messie Promis (a.s.) était en colère contre lui pendant 20 ans en raison de l’incident suivant. Quand il perdit son fils, le Messie Promis (a.s.) accompagné de son frère aîné, le visitèrent pour lui présenter leurs condoléances. Quand l’autre recevait un ami proche, il le serrait dans ses bras et pleurait à chaudes larmes. Il serra, comme à l’accoutumée, le frère aîné du Messie Promis (a.s.) et tout en larmes, il s’exclama : « Allah a été fort injuste envers moi ! » (Qu’Allah nous en préserve) Le Messie Promis (a.s.) était si écœuré par ses paroles, qu’il ne voulait point regarder son visage. Par la suite, Allah le fit sortir de son ignorance et il accepta l’Ahmadiyya.

Le deuxième Calife relate un récit rapporté par le Messie Promis (a.s.) sur l’existence de Dieu. Il avait un athée qui étudiait en compagnie de Hazrat Mir Mohammad Ismael Saheb. Un jour lors d’un séisme, l’athée en question – qui était auparavant de foi hindoue – s’exclama, spontanément : « Raam ! Raam ! » (Raam étant le nom de Dieu dans l’hindouisme)

Mir Mohammad Ismael Saheb lui demanda : « Tu niais, auparavant, l’existence de Dieu, pourquoi as-tu mentionné Son nom ? » L’autre répondit : « C’était par inadvertance! »

Or, explique, Hazrat Mousleh Maw’oud (r.a.), les athées se vautrent dans l’ignorance tandis que les croyants baignent dans le savoir. Quand frappe la mort ou la frayeur, l’athée se dit qu’il s’était peut-être trompé. S’il était sûr de sa connaissance, il aurait dit aux autres : « Abandonnez cette chimère qu’est la foi en Dieu ! » Cependant, nous voyons le contraire. C’est là une grande preuve de l’existence de Dieu. Cette croyance existe chez tous les peuples.

Allah a accordé au Messie Promis (a.s.) Son soutien. Évoquant les sentiments de ce dernier à cet égard, Hazrat Mousleh Maw’oud (r.a.) relate : « On peut connaître l’état d’esprit du Messie Promis (a.s.) à la lumière d’une note, qu’il avait rédigée sur un carnet personnel, une note que j’ai publiée par ailleurs. »

Le Messie Promis (a.s.) ne l’avait pas écrite pour le dévoiler au monde : il n’y avait aucune affectation ou ostentation de sa part. C’était là un murmure avec le Divin, une humble supplique à l’adresse de son Seigneur : elle est sortie de sa plume et pour atteindre Dieu. Il ne désirait point faire connaître ses sentiments au monde : d’ailleurs tout le monde l’aurait ignoré, si Allah, par quelque sagesse, ne l’avait pas mis en mes mains et si je ne l’avais pas publiée. En s’adressant à Dieu, le Messie Promis (a.s.) déclara : « Ô Allah ! Comment puis-je T’abandonner ? Tu m’accordes réconfort et soutien quand aucun ami ou sympathisant ne vole à mon secours. »

Tous les ahmadis doivent atteindre les sommités des excellences et de la vertu. À maintes reprises, le Messie Promis (a.s.) nous a encouragés en ce sens. Quel était son exemple à lui ? Comment avait-il traité ses adversaires ? Le deuxième Calife raconte que la femme d’un hindou, qui était très hostile envers le Messie Promis (a.s.), tomba malade. Le médecin lui avait prescrit du musc. Quand l’hindou n’en trouva nulle part ailleurs, tout embarrassé et bourrelé de remords il en demanda au Messie Promis (a.s.). Il n’avait peut-être besoin que de quelques grammes. Or, il relata que le Messie Promis (a.s.) lui en offrit une fiole toute remplie, en disant : « Votre épouse est très malade. Prenez le tout. »

Comment réagir face à la provocation ? Le deuxième Calife raconte que le Messie Promis (a.s.) disait : « Le mot طاعون (Ta’oun – qui signifie la peste) est dérivé du verbe طعن (T‘an) qui signifie, frapper d’une lance. Dieu, qui à l’époque du Messie Promis (a.s.), avait exprimé Son courroux est présent aujourd’hui encore. Certainement, Il montrera aujourd’hui encore Sa puissance et ne se taira point. [Face à l’hostilité] nous serons muets et nous conseillerons aux membres de la djama’at de se maîtriser. Nous prouverons au monde qu’il existe une djama’at qui préfère la paix en dépit de toute provocation. »

J’avais, dans le passé, évoqué une prière du Messie Promis (a.s.) emplie de peine. [Il nous conseille de] ne pas maudire autrui en raison de son hostilité et de préférer la paix.

Le Messie Promis (a.s.) nous explique comment atteindre l’état propice à la prière. Il disait : « Quand on ne peut engendrer en son cœur de la vraie contrition, on doit tenter de pleurer, même si ce n’est pas naturel. Cela engendra un sentiment de tristesse [dans le cœur du croyant devant son indignité à l’égard de Dieu]. »

Hazrat Mousleh Maw’oud (r.a) affirme : « Les échecs que nous subissons et le fait d’être entouré d’ennemis résultent de la négligence de certains concernant la prière. » C’est là une réalité aujourd’hui encore. Beaucoup ignorent comment prier et ce qu’est la prière. Nous parlons souvent de révolution, or nous sommes fort négligents à ce propos.

Le Messie Promis (a.s.) dit à cet effet : « La prière signifie accepter la mort, tout comme mendier d’ailleurs. Sans embrasser la mort, l’homme ne pourra rien demander. […] Celui qui est capable d’accomplir une œuvre n’implorera pas le soutien d’autrui. Va-t-on demander l’aide de ses voisins afin de pouvoir se vêtir ? Va-t-on les solliciter pour laver ses assiettes ? A-t-on besoin du soutien d’autrui pour prendre un stylo dans la main ? L’homme implore l’aide des autres quand il se sait incapable. De même, celui qui quémandera le soutien divin est celui qui se considère sans vie et impuissant face à Dieu. Allah déclare : « Tant que l’homme ne meurt pas dans Ma voie, ses supplications ne seront point sincères. Il ressemblera à celui qui est capable de tenir un stylo dans la main, mais qui implore l’aide d’autrui. Ne serait-ce pas là une plaisanterie de sa part ? Quand on sait qu’untel peut tenir un stylo on ne l’aide point. Quand untel sait qu’il peut accomplir une œuvre et qu’il prie en ce sens, sa prière ne sera point sincère. Sa supplication méritera ce titre quand il acceptera la mort, quand il se considérera tout à fait insignifiant. Celui qui passera par cette étape aura du succès dans la voie de Dieu. Ses prières seront exaucées.

Qu’Allah fasse que nous pussions atteindre le sommet des excellences morales et de nos actes d’adoration. Qu’Allah exauce nos prières, et qu’Il nous permette de respecter nos devoirs envers Lui.


(Le site www.islam-ahmadiyya.org prend l’entière responsabilité de la publication du texte de ce sermon)