Ramadan, le jeûne en Islam Sermons 2014

Les bénédictions du Ramadan

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Cinquième Calife de la Communauté Ahmadiyya en Islam

Résumé du sermon du vendredi prononcé par Sa Sainteté le Calife, Hadrat Mirza Masroor Ahmad, chef spirituel de la Communauté Islamique Ahmadiyya Internationale, le 18 juillet 2014, au Royaume-Uni.

Sa Sainteté le Calife a cité le verset suivant au tout début de son sermon :

قُلْ يَا عِبَادِيَ الَّذِينَ أَسْرَفُوا عَلَى أَنْفُسِهِمْ لَا تَقْنَطُوا مِنْ رَحْمَةِ اللَّهِ إِنَّ اللَّهَ يَغْفِرُ الذُّنُوبَ جَمِيعًا إِنَّهُ هُوَ الْغَفُورُ الرَّحِيمُ – وَأَنِيبُوا إِلَى رَبِّكُمْ وَأَسْلِمُوا لَهُ مِنْ قَبْلِ أَنْ يَأْتِيَكُمُ الْعَذَابُ ثُمَّ لَا تُنْصَرُونَ

Dis : « Ô Mes serviteurs qui avez commis des excès contre votre propre âme ! Ne désespérez pas de la miséricorde d’Allāh ; assurément, Allāh pardonne tous les péchés. En vérité, Il est le Très Pardonnant, le Miséricordieux. Et tournez-vous vers votre Seigneur, et soumettez-vous à Lui, avant que ne vous vienne le châtiment ; car alors vous ne serez pas secourus. (Saint Coran, chapitre 39, versets 54 et 55)

A l’instar du verset cité plus haut, dans de nombreux autres versets du Saint Coran, Allah le Très-Haut assure à Ses serviteurs qu’Il est Très Pardonnant et Miséricordieux. Il s’y trouve un beau message pour celui qui, en raison de ses péchés, craint la punition divine et qui désire profiter de la miséricorde d’Allah et de Son pardon. Allah déclare : « O Mes serviteurs ne désespérez pas Ma miséricorde. Je suis le Maître et Je détiens le pouvoir de pardonner vos péchés et vous couvrir de Ma Miséricorde. »

C’est un message qui dit aux hommes que le désespoir est un péché, ce message nous guide dans la direction de Celui qui nous protège de nos faiblesses et qui nous tient à l’écart des échecs de la vie. Car souvent le désespoir engendre péchés et l’échec. Celui qui jouit de la miséricorde de Dieu en est quant à lui à l’abri.

C’est ce message qui aide à suivre la voie des préceptes de Dieu et qui nous fait profiter de Son amour. Ce message est une voie balisée pour tous les égarés, un message de vie pour ceux qui ont connu le mort spirituelle, un message de liberté pour ceux que Satan a asservi. Notre Dieu est plein d’amour à notre égard ; Il annonce à Ses serviteurs :

وَلَا تَيْئَسُوا مِنْ رَوْحِ اللَّهِ إِنَّهُ لَا يَيْئَسُ مِنْ رَوْحِ اللَّهِ إِلَّا الْقَوْمُ الْكَافِرُونَ

« … ne désespérez pas de la miséricorde d’Allah, car personne ne désespère de la miséricorde d’Allāh, excepté les mécréants. » (Saint Coran, chapitre 12, verset 88)

Se disant croyant l’on doit, à tout instant, espérer la miséricorde et le pardon de Dieu. Certes, dans la foulée des faiblesses humaines, il nous arrive de commettre des péchés, mais nous ne sommes pas pour autant des égarés. Seuls ces derniers désespèrent de la miséricorde divine, car ils n’ont aucune foi en Dieu ou en Sa Rahmaniyya. C’est d’ailleurs un trait décrit dans ce verset :

وَمَنْ يَقْنَطُ مِنْ رَحْمَةِ رَبِّهِ إِلَّا الضَّالُّونَ

« Et qui désespère de la miséricorde de Son Seigneur, sinon ceux qui s’égarent ? » (Saint Coran, chapitre 15, verset 57)

Ainsi il ne peut y avoir de meilleur message empli de réconfort et de sympathie pour ceux qui s’inquiètent de leur état [moral et spirituel]. Notre Dieu nous réconforte en affirmant qu’Il ne nous châtiera pas immédiatement pour nos péchés, car il est Très pardonnant et Miséricordieux, et parce qu’Il s’est imposé à Lui-même de faire miséricorde. Il est prêt à nous pardonner les péchés que nous avons commis par ignorance.

D’ailleurs, Il affirme que Sa miséricorde a prééminence sur toute chose : elle ne concerne pas exclusivement les croyants, mais embrasse aussi les mécréants. Dieu est le Maître : Son pardon n’est point restreint à certaines conditions. Face à ce Dieu Miséricordieux, Pardonnant et Aimant, ne nous sied-t-il pas d’obéir à Ses ordres, de L’aimer davantage, de nous rapprocher de Lui et de nous évertuer à nous débarrasser de nos péchés ?

A la lumière de ce que dit le Coran et les Hadiths sur ce sujet il est évident que tout le monde peut se réformer et profiter davantage de la grâce divine, à condition que l’on apporte des changements positifs en soi et dans sa conduite.

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Quelques jours de cela, dans un article publié dans un journal qui traite du fait religieux, une Danoise s’en est pris au Coran, affirmant que celui-ci mentionne à foison le châtiment [divin] et que l’on y trouve à peine mention [du terme] « amour ». En citant, hors de leur contexte, des versets du Coran, elle a essayé de prouver que le Dieu de l’Islam ne sait que punir, qu’Il est impétueux et sévère.

Or, les quelques versets cités plus haut offre d’une part un message d’espoir aux Croyants et répondent d’autre part à ces pourfendeurs de l’Islam, qui ne cessent de colporter des mensonges à son encontre.

Dieu est prêt à pardonner tous les excès de conduite et Il ne hâte point Son châtiment, hormis dans le cas de ceux qui s’entêtent à commettre des péchés. Cependant la miséricorde de Dieu est si grande qu’un jour l’enfer sera entièrement vide. Face à cette description de Sa miséricorde, que dire de ceux qui critiquent l’Islam, si ce n’est qu’ils sont bornés et emplis de haine ? Selon leur loi les coupables doivent être punis, mais quand il s’agit de ceux qui enfreignent les lois divines et qui commettent des excès, ils mettent en cause le châtiment divin.

L’on peut comprendre l’étendu du pardon divin grâce à ce hadith rapporter par Abou Sa’id Al Khoudri qui dit que le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a dit : « Parmi les Enfants d’Israël il y avait un homme qui avait tué 99 personnes. Il demanda à un moine s’il lui restait quelque possibilité de se repentir. Le moine lui répondit : « Non. ». Il le tua sur le coup et compléta ainsi a 100 le nombre de ses victimes. Puis il demanda quel était l’homme le plus savant de la terre. On lui en désigna un. Il lui dit : « J’ai tué 100 personnes. Ai-je encore quelque possibilité de me repentir ? Il lui dit: « Oui, mais va dans telle cité. » Il se mit donc en marche et lorsqu’il fut à mi-chemin, la mort le toucha. Sur le point de mourir il tourna sa poitrine vers la terre de sa destination. Les Anges de la miséricorde se disputèrent à son sujet avec les Anges des tourments. Dieu inspira à la terre du mal de s’éloigner du pécheur et à celle du bien de se rapprocher de lui. Puis Il dit aux anges : « Mesurez la distance qui le sépare de ces deux lieux. » Ils trouvèrent qu’il était plus proche d’un empan de la cité du bien. Aussi fut-il absout de ses péchés. »

Dans un autre Hadith, Abu Zar rapporte que le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a déclaré : Dieu dit : « O fils d’Adam ! Hormis le shirk, Je suis prêt à pardonner tous tes péchés, même s’ils recouvrent la Terre toute entière. Je viendrai à toi, Mon pardon recouvrant la Terre entière. Même si tes péchés atteignent le Ciel Je suis prêt aussi à te pardonner, si tu implores Mon pardon. »

Voilà le Dieu Pardonnant que nous présente l’Islam. Tous les ans au cours du Ramadan Il ouvre davantage les portes de Son pardon ; et c’est là une faveur immense qu’Il accorde aux croyants.

Ci-dessous sont quelques hadiths traitant sur les bénédictions du Ramadan.

Abu Salma bin Abdur Rahman rapporte de son père que le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a déclaré : « Allah vous enjoint le jeûne et je l’ai mis en pratique parmi vous. La personne qui jeûne en toute sincérité et en faisant son examen de conscience se verra pardonner ses péchés et il sera tout aussi innocent que le jour de sa naissance. »

Hadrat Salman rapporte : « Le Saint Prophète Mohammad (s.a.w) nous a adressé le dernier jour du mois de Cha’baan en disant : « O mon peuple ! Vous allez vivre un mois béni. Au cours de ce mois se trouve une nuit qui vaut plus que mille mois. Le jeûne est obligatoire durant ce mois. Et prier durant les nuits de ce mois est un acte surérogatoire.

Ses dix premiers jours sont ceux de la miséricorde divine, les dix jours du milieu, ceux du pardon et les dix derniers jours ceux de la protection contre le feu de l’enfer… »

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C’est ainsi qu’à chaque pas Dieu nous offre les moyens de nous faire pardonner. Les dix derniers jours du Ramadan sont emplis de grandes bénédictions : il s’y trouve la Layla-tul-Qadr, une nuit au cours de laquelle les prières de l’Homme sont exaucées et qui le permet de se rapprocher davantage de Dieu. Il faut ainsi se consacrer davantage aux prières et aux ibadah durant ces dix derniers jours.

Que ce Ramadan soit un jalon dans notre vie : qu’il nous permette de nous éloigner pour toujours du péché et qu’Il nous mène vers la voie de la vertu. Qu’Il nous permette aussi de nous repentir sincèrement.

Evoquant l’importance de la Tawbah (pénitence / repentir), le Messie Promis (a.s.) dit : « La Tawbah est, en vérité, une méthode très efficace pour acquérir les excellences [morales] et elle tend à parfaire l’homme. C’est-à-dire celui qui désire se transformer doit faire sa pénitence (Tawbah), le cœur sincère et avec une volonté à toute épreuve. Sachez que la Tawbah est sujette à trois conditions ; la pénitence n’est point une formalité. Sans respecter ces trois conditions l’on ne pourra faire la vraie pénitence, qualifiée la Tawbah-tun-nusuh. La première condition à respecter se nomme Iqla’ en langue arabe : cela consiste à se débarrasser de ces pensées perverses qui attise en l’Homme [ses] mauvaises habitudes. Il est un fait que la pensée possède un effet puissant, car tout acte se forme [dans l’esprit] avant d’être perpétré. Ainsi la première condition de la Tawbah est d’éradiquer toute pensée perverse et toute idée malsaine. A titre d’exemple, si un homme désire entretenir une relation illicite avec une femme, la première étape dans sa Tawbah consistera à enlaidir cette dernière [dans son esprit] et à concevoir en son cœur ses mauvaises habitudes, car comme je viens de l’expliquer, la pensée à un effet très puissant. J’ai lu que les soufis poussent leur imagination à un point où, à leurs yeux, les hommes se transforment en singes et porcs. En somme, la réalité prend la forme de l’imagination. [Ainsi il convient d’éradiquer ces pensées qui incitent aux plaisirs illicites.]

Le remords est la deuxième condition. La conscience, qui existe en chaque être humain, est à même de l’avertir concernant tout mal. Mais l’homme méchant néglige, quant à lui, sa conscience. Commettre un péché doit engendrer de l’inquiétude et l’on doit saisir l’aspect temporaire de ces plaisirs. Que l’on sache aussi que ces plaisirs s’amenuisent de jour en jour. En fin de compte une fois la vieillesse atteinte, les fonctions s’affaiblissent et deviennent inopérantes ; et en fin de compte l’on doit abandonner tous ces plaisirs. Etant donné que l’on doit, au cours de sa vie, abandonner de son propre chef ces plaisirs, eh bien que va-t-on acquérir en les recherchant ? Chanceux est celui qui se retourne [vers Dieu] en faisant sa pénitence et qui, dès le premier instant, éradique les pensées perverses et toute idée malsaine. Quand la souillure et l’impureté disparaissent, il faut avoir du remords et avoir honte de [ses mauvaises] actions.

La volonté est la troisième condition. C’est-à-dire de prendre la ferme résolution de ne pas retourner vers les péchés. Quand l’intéressé sera constant [dans l’exercice de sa volonté] Dieu lui permettra d’accomplir la vraie Tawbah, tant et si bien que les péchés l’abandonneront, et seront replacés par des vertus et des actes louables : ce sera là la victoire sur ses penchants. C’est Dieu qui accordera à l’intéressé la force [nécessaire], car c’est Lui qui est le Maître Tout-puissant, tout comme il est dit :

أَنَّ الْقُوَّةَ لِلَّهِ جَمِيعًا

Toute puissance appartient à Dieu. L’homme, quant à lui, repose sur de frêles assises et est faible, [comme l’explique le verset suivant] :

وَخُلِقَ الْإِنْسَانُ ضَعِيفًا

Ainsi, afin de profiter de la puissance divine, l’homme doit respecter ces conditions et abandonner toute paresse, tout en suppliant Dieu en permanence. »

Le Messie Promis (a.s.) dit encore : « Purifiez vos œuvres, consacrez-vous constamment au souvenir de Dieu et ne soyez point négligents. Si la proie en fuite fléchit un tant soi peu elle tombera entre les mains du chasseur. De même celui qui néglige le souvenir de Dieu devient la proie de Satan. Maintenez toujours vivant votre Tawbah et ne la laissez jamais mourir, car le membre utilisé sera toujours actif ; celui qu’on abandonne sera, quant à lui, atrophié. Ainsi accomplissez toujours la tawbah de peur qu’il ne tombe en désuétude. La Tawbah imparfaite ressemble à la graine semée sur de la rocaille ; la vraie est à l’image de celle plantée en terre fertile : elle porte ses fruits au moment venu. Aujourd’hui de grandes difficultés entravent la voie de cette Tawbah : il s’agit des convoitises et des plaisirs de ce monde. »

Le Messie Promis (a.s.) ajoute : « Les armes de notre victoire sont : le repentir et la pénitence, l’acquisition du savoir religieux et le fait d’avoir en vue la grandeur de Dieu, ainsi que l’accomplissement des cinq prières quotidiennes. La salat est la clé de l’exaucement des prières : quand vous l’accomplissez, suppliez Dieu et ne soyez point négligents, et évitez tout péché qui a trait aux droits de Dieu ou à ceux des hommes. »

Qu’Allah fasse que nous soyons de ceux qui se repentent sincèrement, et que nous profitions à tout jamais des faveurs divines et des bénédictions du Ramadan.

A la fin de son sermon Sa Sainteté le Calife a mentionné le martyre de Mokarram Imtiaz Ahmad Saheb de Nawabshah. Le défunt a été assassiné devant son magasin par deux inconnus à moto le 14 juillet dernier. Il était âgé de 39 ans et laisse derrière lui son épouse et trois enfants âgés respectivement de 10 ans, 9 ans et 7 mois. Mokarram Imtiaz Ahmad est le neuvième ahmadi qui est tombé en martyr à Nawabshah. Il avait occupé plusieurs postes de responsabilité au sein de la djama’at.

Sa Sainteté le Calife a aussi évoqué le décès de Mokarram Nasir Anjum Saheb, Waqf-i-Zindagi et enseignant à la Jamia de Rabwah. Après avoir décroché son diplôme de Shahid, il s’était spécialisé dans l’étude comparative de religions. Il avait occupé plusieurs postes au sein de la djama’at et intervenait dans l’émission en langue ourdou Rahe-Huda.

Le Calife a aussi évoqué le décès de Mokarram Sahibzada Mirza Anwar Saheb, fils de Hadrat Mousley Ma’oud(r.a.). Il était aussi l’oncle maternel du Calife. L’épouse de ce dernier est gravement malade ; qu’Allah lui accorde Sa grâce et Sa miséricorde.


(Le site www.islam-ahmadiyya.org prend l’entière responsabilité de la publication du texte de ce sermon)

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